Éléonore et Siobhan atterrirent lourdement sur le sol québécois. Encore étourdie, Éléonore essaya de retrouver ses esprits, étourdie par ce voyage peu agréable. Certes, c'était rapide, au moins elle pouvait donner cette carte à ce moyen de transport magique. Ayant retrouvée son équilibre, elle se leva et put admirer l'endroit qu'elle et Siobhan avaient atteri. Baie-St-Paul! Son chez-soi!! Elle aimait tellement cette région du Québec: Charlevoix! Une région montagneuse, magnifique, avec le fleuve St-Laurent grandissant de plus en plus. Éléonore aida Siobhan à se relever, puis s'assura qu'elles étaient seules. Évidemment, au Québec, il ne faisait pas encore noir, puisqu'il y avait environ six heures de décalage avec Poudlard. Il devait être l'heure du souper ici. Elles avaient atteri dans les bois peu profond, à côté d'un point-de-vue routier. Siobhan et elle sortirent des bois: quelques personnes les regarda d'un air curieux, se demandant ce que deux jeunes filles avaient bien pu faire dans les bois, habillées tout en noir mais étrangement bien maquillées. Éléonore les ignora pour se concentrer à ce qui s'offrait à son regard: une vue exceptionnelle sur la ville de Baie-St-Paul, sur l'Île-aux-Coudres, sur les montagnes, sur le fleuve... La beauté de cet endroit, ajoutée au coucher du soleil qui disparaissait tranquillement derrière les montagnes, c'était à couper le souffle! Elle se tourna vers Siobhan, débordant de fierté envers son chez-soi, et s'exclama:

" Bienvenue à Charlevoix! Tu as enfin la chance de découvrir l'endroit dans lequel je me sens chez moi! "

Elle s'assit ensuite sur une table à pique-nique, bien décidée à profiter du positif de cette mission de sauvetage qui pourrait lui coûter très cher.

" J'avais pensé rester un 10-15 minutes à chaque endroit environ... Inutile de se précipiter, si on rentre tous trop tôt au château et qu'il reste juste Astride et leur équipe ailleurs dans les Caraïbes, le ministère va tout de suite savoir que ce sont eux qui sont importants. " Elle réfléchit, son regard perdu dans l'immensité qui s'étendait devant elle, avant de rajouter " Oh, et essayons de ne pas faire de magie, sauf pour créer les portoloins. On ne voudrait pas attirer M. Ryan et les autres. " Elle frissonna un peu, heureuse d'avoir penser à amener une veste. Malgré le mois de juin avancé, quand le Soleil se couchait à Charlevoix, il faisait toujours frisquet. Le dix minutes passa dans le quasi-silence, les deux filles plongées dans leurs propres pensées. Malgré tout ce qui se passait dans sa vie, Élé avait étrangement la tête un peu vide, se contentant de se nourrir de ce paysage qu'il la faisait toujours sentir sereine et en paix. À regret, elle brisa le silence:

" Bon... on devrait continuer, même si j'aimerais bien rester ici. J'espère que le reste de notre voyage sera tout aussi reposant. " Les deux jeunes filles reprirent le chemin des bois afin de pouvoir créer le portoloin loin des regards des moldus. À l'abri des regards, Éléonore déposa la boîte de mouchoir vide sur le sol en se concentrant sur leur prochaine destination: Le Lake Louise, dans les Rocheuses Canadiennes. Élé espérait que malgré le fait qu'on soit seulement au moins de juin, le lac ne serait pas gelé et offrirait sa couleur turquoise légendaire.

" Prête...? À l'instant que je vais essayer prononcer la formule, que ça fonctionne ou pas, quelqu'un va pouvoir répliquer. Soyons alertes et rapides, et espérons que ça ne prenne pas 1000 essais avant de fonctionner. " Éléonore se concentra sur leur destination et prononça clairement la formule magique en pointant sa baguette sur la boîte de mouchoir. " Portus! "

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Hasard: de Charlevoix au Lake Louise.

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'Le Hasard' : 6

L'atterrissage fut aussi brutal que délivrant. Siobhan était plus que ravie de ne plus tourbillonner en l'air, cela lui avait donné mal au ventre et l'idée de vomir ne l'enchantait que moyennement. Il fallut quelques instants à la jeune Sud-africaine pour reprendre contenance. Aidée par Eléonore, Siobhan se remit sur pied et observa les alentours. Mais où étaient-elles ? La jeune Gryffondor ne reconnaissait pas le paysage qui s'offrait à elle, tout ce qu'elle pouvait dire c'était qu'elles n'étaient ni en Ecosse, ni en Irlande et encore moins en Afrique. Le duo sortit de la forêt dans laquelle elles avaient atterrit et Siobhan put à loisir découvrir un peu plus son nouvel environnement. Ce fut Eléonore qui leva le mystère en présentant son "chez elle" comme elle l'appelait si bien. Charlevoix, au Québec, voilà où elles avaient atterrit. Ce petit voyage faisait écho à la discussion qu'elle avait eu avec Eléonore, Taylor et Ceyan un soir dans leur salle commune. C'était le fameux soir où Siobhan avait bu pour la première fois de l'alcool et également la première fois qu'elle embrassait Ceyan ou embrassait un garçon. Si on avait dis à la jeune fille qu'elle irait aussi vite au Québec, elle ne l'aurait pas cru et pourtant. Certes ce petit voyage n'avait pas pour but de faire du tourisme, mais c'était agréable de pouvoir voir où avait grandit son amie. Assise sur une table de pic-nic, Siobhan n'en perdait pas une miette du panorama.

"Alors c'est ici que tu as grandi ?" Demanda la jeune fille à son amie. Eléonore reprit la parole pour expliquer comment elles allaient procéder. Visiblement elles allaient pouvoir passer un petit quart d'heure dans chacun des lieux où elles allaient atterrir. Ce n'était pas suffisant pour y faire un petit tour mais ça l'était pour attirer l'attention sur elles plutôt que sur Astride et son groupe aux Caraïbes. Il fallait espérer que tout se passerait bien pour eux et qu'ils trouveraient ce pourquoi ils étaient partis. Ce serait vraiment dommage d'échouer si près du but. "Ca me parais être un très bon plan. Et ne t'inquiètes pas, ayant des parents moldus, je sais comment me fondre dans la masse sans attirer l'attention. Et puis je n'ai aucune envie de devoir affronter Ryan et ses sbires, je doute qu'on ait une réelle chance contre eux si ça devait arriver." Durant les 10 minutes d'attentes, le duo ne parla pas beaucoup, Siobhan préférait admirer le paysage, un brin morte de froid. C'était très beau mais jamais elle ne pourrait vivre là bas, comment les gens faisaient-ils pour ne pas mourir gelés ? Elle qui venait d'un pays chaud, elle ne pourrait jamais s'habituer à ce genre de température, jamais. Eléonore fit par se lever et proposer de reprendre leur chemin, à regret visiblement. Siobhan, elle, était plutôt ravie de bouger un peu, elle commençait vraiment à avoir froid et ne pourrait pas supporter cette température bien longtemps. Le duo retourna dans la forêt où elles avaient émergé et Eléonore tenta de créer un portoloin, mais sa tentative échoua, ce fut donc au tour de Siobhan de tenter sa chance. "Bon je vais tenter ma chance mais je ne suis pas franchement douée en magie ... Portus !"

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'Le Hasard' : 6

Devant le paysage époustouflant de Charlevoix, Élé et Siobhan s'étaient installées sur une table à pique-nique. Élé avait dit à son amie que c'était chez elle, c'était l'endroit qu'elle se sentait bien, à la maison. Siobhan parut intéressée, aussi lui demanda-t-elle: "Alors c'est ici que tu as grandi ? " Élé hocha la tête en signe de négation. Malheureusement, elle aurait bien aimé grandir ici, mais elle était née à Montréal et avait passé la majorité de son enfance dans la grande ville. Sa mère, Evelyne, était anglophone et avait une entreprise de décoration qui, années en années, s'agrandissait et devenait de plus en plus populaire. Son père, Charles, était un charpentier francophone. Avec le succès de l'entreprise, ils se mirent à voyager de plus en plus. Au début, c'était uniquement au Québec, puis à travers le Canada, puis aux États-Unis et en Europe. Éléonore avait ainsi développée un style de vie plutôt nomade. Malgré cela, chaque été, la petite famille prenait la direction de Charlevoix pour passer une ou deux semaines tranquille, entre eux, et apprécier la simplicité que la vie pouvait leur offrir.

" En fait, j'ai grandi à Montréal et un peu partout. Mes parents voyageaient beaucoup à cause de leur entreprise de décoration, et je les suivait dans leur déplacement. Mais chaque été, on revenait ici pour passer du temps tranquille en famille. J'ai toujours beaucoup aimé cet endroit... Je ne sais pas trop pourquoi, mais je me sens beaucoup plus chez moi ici qu'à Montréal. "

Éléonore voyait que Siobhan avait un peu froid, aussi décida-t-elle de ne pas trop s'attarder et après dix-quinze minutes, elle reprirent la direction des bois. Éléonore essaya de créer un portoloin, mais échoua. Elle se tourna vers Siobhan pour lui proposer de le faire. Celle-ci accepta avec scepticisme: " Bon je vais tenter ma chance mais je ne suis pas franchement douée en magie ... Portus !"

Elle réussit pourtant, et les deux jeunes filles s'empressent de s'accrocher au portoloin qui les transporta vers l'Ouest Canadien, vers les Rocheuses, gigantesques montagnes défiant le ciel avec la neige éternelle à leurs sommets. Elles atterrirent non loin du Lac Louise, dans les bois encore une fois. Avec plus de difficulté cette fois-ci, les deux jeunes filles se relevèrent lentement. " Pas douée en magie tu dis? Sio, tu devrais te faire plus confiance! " Avec un sourire moqueur, les deux jeunes filles prirent la direction de l'orée des bois. Les deux Gryffondors sortirent des bois pour admirer le Lac Louise. Il avait une couleur turquoise, quoiqu'un peu foncée. Le meilleur temps pour l'admirer était en juillet et en août. On était en pleine après-midi, les touristes affluaient en grand nombre autour de ce lac connu à travers le monde. Il faisait à peu près la même température qu'à Charlevoix, quoique c'était un peu moins humide, et beaucoup moins venteux. Autour de 15°C.

" Je suis déjà venue ici une fois avec mes parents ", dit-elle pour faire la conversation en s'arrêtant au bord du Lac. " Pour un charpentier et une décoratrice intérieure, c'est un endroit très profitable ici. Ils sont venus rencontrer des gens, se faire des contacts... " Élé se perdit dans ses pensées. C'était un peu comme un voyage dans le temps pour elle. Ça lui rappelait tous les endroits qu'elle avait voyagé avec ses parents. Elle se souvenait aussi qu'elle se sentait souvent seule dans ces voyages. Elle ne se liait pas beaucoup avec les autres enfants, sachant qu'elle ne les reverrait probablement jamais. Encore une fois, elles restèrent silencieuses, et Élé observa avec intérêt les différents groupes de touristes devant elles. Le dix minutes passa rapidement, puis elles reprirent la direction des bois. Elle déposait la boîte de mouchoir lorsqu'elle entendit une expiration bruyante non loin d'elle. Elle se tourna vers la source du bruit et se figea littéralement, envahie par la peur. Un ours noir se tenait non loin d'elle, et il paraissait surpris d'avoir été ainsi dérangé. Elle se secoua mentalement et essaya de contrôler sa peur pour lancer le sort pour pouvoir s'en aller d'ici au plus plus vite. Elle avait toujours eu une peur bleue des ours.

" Portus ! "

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'Le Hasard' : 2

Leur première escale était un endroit plutôt sympathique, pas particulièrement un endroit où Siobhan rêvait de vivre au vu de la température actuelle, mais pourquoi en vacances, une ou deux semaines, pour visiter autre chose que L'Irlande, l'Ecosse ou le Sud de l'Afrique. La jeune Buckley avait pensé qu'Eléonore était née ici, à Charlevoix, mais son amie lui apprit qu'en fait elle était originaire de Montréal mais qu'elle venait se ressourcer ici pendant les vacances. Siobhan nota mentalement l'anecdote de plus sur son amie. "Ah d'accord, je ne savais pas du tout que tes parents étaient dans la décoration. Ca doit être un métier intéressant, surtout si ça vous fait voyager. " En même temps, en y réfléchissant bien, Siobhan ne connaissait pas grand chose de ses amis finalement. Elle savait qu'Eléonore était du Québec, de Montréal plus précisément, mais en dehors de ça, elle ignorait quasiment tout sur la jeune fille. Maintenant elle savait que ses parents étaient dans la décoration et qu'ils voyageaient beaucoup, ce qui devait être une vie fort intéressante pour Eléonore qui découvrait le monde avant d'avoir la majorité.

Les deux jeunes filles retournèrent dans la forêt une fois le temps écoulé pour faire leur seconde escale. Elé tenta une première fois de lancer le sortilège pour le portoloin mais échoua, laissant l'occasion à Siobhan de tenter sa chance. La jeune fille avait une réelle capacité de sous-estimer sa magie et pensa tout de suite qu'elle allait aussi rater son sort. Pourtant non, elle le réussit du premier coup, un coup de bol à son sens, mais pas pour Eléonore qui croyait beaucoup plus en les capacités de son amie. "Ca doit être un coup de chance !" Dit-elle simplement avec le sourire, en se relevant pour la seconde fois, toujours un peu malade par le trajet. L'épreuve était un peu moins éprouvante que la première fois mais Siobhan ne pétait pas la forme non plus. Son estomac était encore un peu en vrac et un léger mal de crâne commençait à poindre dans sa caboche, mais elle put se relever assez facilement, sans plus de désagrément. La seconde escale offrit un paysage à couper le souffle et durant quelques instants, la jeune Sud-africaine resta la bouche ouverte à observer les montagnes et le lac. "Wouhaaa c'est vraiment magnifique. C'est vraiment un endroit où j'aimerais venir visiter avec mon père, je suis sûre qu'il adorerait lui aussi." Durant les dix minutes où elles restaient à Lake Louise, Siobhan restait en admiration devant le panorama et leur départ pour le Japon lui donna un petit pincement au coeur. Pourtant les deux jeunes filles n'étaient pas là pour faire du tourisme mais pour faire diversion, il fallait donc qu'elles bougent rapidement, tout en laissant tout de même une petite marge de manoeuvre au groupe principal pour sauver McGonnagall. De retour dans les bois, Siobhan regarda Eléonore s'occuper du second portoloin, sans difficulté cette fois. "Tu crois qu'ils vont y arriver ? Qu'ils vont la retrouver ? Tu sais comment ils comptent s'y prendre ?" Une fois le portoloin actif, Siobhan l'attrapa de nouveau et s'envola avec Eléonore vers le Japon, une ile que Siobhan n'avait encore jamais visité.

Pour une troisième fois consécutive, les deux jeunes filles atterrirent sur le sol, de façon un peu moins brutale pour Élé cette fois. On finit par s’y habituer, et Éléonore commençait à comprendre comment atterrir sans se faire mal à chaque fois. Malgré tout, son mal de cœur s’accentuait à chaque fois et elle ne doutait pas que bientôt le festin qu’elle avait mangé au bal finirait par ressortir… Il faisait nuit noir ici, même si elle voyait au loin, à l’horizon, le soleil qui menaçait de pointer le bout de son nez. Il devait être autour de 4-5h du matin. On pouvait sentir l’air salé créé par l’océan Pacifique à proximité. Éléonore n’était jamais venue au Japon, mais elle avait longuement lu sur le pays nippon et avait toujours rêvé de visiter le pays un jour. Bon, on ne pouvait pas vraiment appeler ça une visite, Siobhan et elle ne faisait que passer et en plus, on ne voyait pas grand-chose. Élé se dit que son amie serait sûrement déçue de leur troisième destination, après avoir vu un paysage aussi beau que celui des Rocheuses Canadiennes. D’ailleurs, sa réaction avait satisfait Éléonore, contente que son amie puisse apprécier la beauté de ce lieu naturel et protégé, en espérant que ça lui ferait oublier momentanément la température tiède. Siobhan lui avait posé une question juste avant qu’elles repartent – et qu’elles s’éloignent de ce foutu ours - : "Tu crois qu'ils vont y arriver ? Qu'ils vont la retrouver ? Tu sais comment ils comptent s'y prendre ?" Élé hocha la tête en signe de négation, ignorant comment Astride comptait vraiment s’y prendre. Elle avait cependant sa petite idée, mais ce n’était que des hypothèses. Peut-être que ça rassurerait Siobhan, par contre?

« Je ne sais pas trop… Je sais qu’Avril est une cracmole, donc s’il y a des protections magiques qui entourent McGonagall, peut-être qu’Avril pourra les franchir? Je pense que c’est pour ça qu’elle est là… Je ne sais pas s’ils vont y arriver, mais je l’espère grandement. Zora et Astride s’y connaissent quand même bien en magie, quant à Absolem… Je sais pas trop pourquoi lui il participe à la mission principale. Peut-être pour utiliser des moyens un peu plus moldus? », dit-elle avec un petit sourire en faisant assemblant de donner un coup de poing.

De penser à Absolem la fit penser à Ceyan, même si elle ne savait pas trop pourquoi. Peut-être parce qu’elle les considérait tous deux comme des brutes? C’était peut-être le moment d’aborder le sujet avec Siobhan? Elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour en parler à son amie : les BUSE’s, Matthew… Elle avait un peu négligé ses amies dernièrement, et elle s’en voulait. C’était peut-être le moment de discuter de leur relation? Quoi de mieux qu’un lever de soleil au Japon pour aborder le sujet?

« Comme ça… toi et Ceyan… ? » dit-elle avec une humeur coquine. « Je dois te dire que ça me surprends un peu, mais après tout, qui suis-je pour juger de l’amour entre deux personnes? »

À la suite de ces confidences, Élé reprit la boîte de mouchoir vide et se concentra sur leur prochaine destination : la maison-ville de Taylor. Élé sourit en sachant pertinemment que la température chaude du mois de juin de l’Australie enchanterait son amie!

« Portus! »

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'Le Hasard' : 4

Siobhan aimerait beaucoup arrêter de voyager avec le portoloin, c'était certes pratique mais ça lui donnait la nausée et mal au crâne et elle détestait ça. Evidemment ça passait, fort heureusement, mais ça restait désagréable pour le temps que ça durait. Lentement, la jeune Gryffondor apprenait à atterrir avec le portoloin, mais c'était encore loin d'être très classe et très prometteur. La jeune fille, pourtant légère, atterrissait encore lourdement sur le sol dur. Mais ça viendrait avec le temps, Siobhan en était persuadée. Le temps n'était pas le même au Japon qu'au Canada et même si le paysage différé aussi et était peut-être moins spectaculaire que celui qu'elles venaient de quitter, Siobhan appréciait la température du Japon.

"Je ne sais pas trop pourquoi elle a choisi ces personnes là pour l'aider, mais Astride doit avoir une bonne raison, ils doivent avoir un rôle particulier à jouer. "

Siobhan ou l'innocence incarnée. Elle ignorait pourquoi Absolem était de la partie mais estimait que s'il était avec Astride c'était pour une bonne raison. Elle n'aurait rien pu apporter de plus à l'équipe alors n'avait aucune raison de les jalouser. Elle aimait apporter son aide à la hauteur de ses capacités et jouer les leurres était parfait pour elle. Même si elle n'était pas une grande courageuse, elle était prête à se battre pour ses convictions, mais espérait néanmoins ne pas avoir à le faire.

"Ceyan & moi ?! ... oh heu ... tu sais, c'est pas grand chose ... " Dit-elle en rougissant de plus belle. C'était la première fois qu'elle parlait de Ceyan à quelqu'un d'autre que Marlow et cela faisait un peu étrange de prononcer le prénom du jeune homme à côté du sien, sans pour autant que ce ne soit pas agréable. "Disons qu'on s'est un peu rapproché depuis la dernière soirée qu'on a passé tous ensemble ... Je ne sais pas si je te l'avais dis mais j'ai embrassé Ceyan ce soir là ... rien d'extraordinaire, mais ça changé beaucoup de choses entre nous mine de rien. Après j'ignore ce qu'il ressent pour moi. Je sais qu'il m'aime bien et qu'il me trouve jolie, mais c'est tout ..."

Siobhan ne voulait pas donner de fausses illusions à Eléonore, mais ne pouvait s'empêcher de trouver ça agréable de la voir croire que Siobhan pouvait sortir avec un gars comme Ceyan. Certes elle le mettait sur un piédestal mais à ses yeux, elle ne méritait pas son attention, il était trop bien pour elle. Les deux jeunes filles s'apprêtèrent à aller à leur troisième escales mais le sort d'Eléonore ne fonctionna pas, Siobhan tenta donc sa chance pour la seconde fois, priant pour que ça marche aussi bien que la première fois. "Portus !"

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'Le Hasard' : 3

"Je ne sais pas trop pourquoi elle a choisi ces personnes là pour l'aider, mais Astride doit avoir une bonne raison, ils doivent avoir un rôle particulier à jouer. "

Éléonore resta muette après l'affirmation de son amie. Effectivement, Astride devait avoir de maudites bonnes raisons d'avoir choisi ces personnes-là pour participer à la mission de sauvetage... Éléonore lui avait déjà dit son mécontentement de voir certaines personnes rester derrière, comme Taylor et Matthew. Les deux avaient été impliqués dans le mouvement, surtout Taylor, et de voir leur places remplacées par Helen... Ou encore Siobhan... Elle aimait beaucoup son amie et elle ne pensait pas une seconde qu'elle n'avait pas sa place, non, loin de là... Disons qu'elle aurait favorisé Taylor et Matthew si elle avait eu à faire un choix. Mais Helen? Ça restait incompréhensible. Le sujet dévia ensuite sur sa relation nouvelle avec Ceyan. Comme Éléonore s'y attendait, Siobhan se mit à rougir avant de répondre maladroitement:

"Ceyan & moi ?! ... oh heu ... tu sais, c'est pas grand chose ... " . Élé partit à rire joyeusement devant la timidité de son amie. " Pas grand chose, vraiment? ", dit-elle, taquine. " Ça avait l'air d'être plus que pas grand chose au bal, tantôt.. ou plutôt hier... Ahh, je suis perdue dans mes fuseaux horaires! " Siobhan avait un air tellement chaste, si innocent... Parfois, ça l'inquiétait, comme si elle avait peur que son amie se brûle à l'amour. Ceyan était tout le contraire de Siobhan, m'enfin, de ce qu'elle connaissait de lui, et elle avait peur qu'il lui brise le coeur. Éléonore n'était pas dupe; même si son amie affirmait qu'il ne se passait rien entre eux, elle connaissait trop bien les symptômes présents sur le visage de son amie et en connaissait la cause: l'amour. Peut-être Siobhan ignorait-elle elle-même qu'elle aimait Ceyan? Celle-ci lui demanda si elle était au courant du fait qu'elle avait embrassé Ceyan lors de leur soirée arrosée. " Oh oui, Taylor me l'a dit quand elle m'a rejoint pour voir si j'allais bien. Je dois dire que j'ai été surprise, mais c'est pas une mauvaise chose, loin de là! Tu verras bien comment votre relation se développe, Sio... Que serà serà, comme on dit! "

Après la tentative manquée de Siobhan pour créer le portoloin, Éléonore commençait à stresser. N'importe qui avec de mauvaises intentions pourraient surgir à tout moment pour leur causer du tort. Il fallait se grouiller de créer ce portoloin!

" Portus! "

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'Le Hasard' : 3

Siobhan n'était pas très à l'aise quant à la discussion actuelle, autant parler de cette mission ne la dérangeait pas particulièrement, autant parler de sa vie amoureuse ou de ce qui s'en rapprochait le plus, c'était encore une autre paire de manche. La jeune fille était bien consciente qu'à son âge, beaucoup de jeunes filles étaient déjà sorties avec des garçons et que le stade du simple baiser était déjà révolu depuis longtemps. Mais voilà, ce n'était pas le genre de la jeune Buckley de sauter sur le premier mec qui passe, juste pour faire comme ses copines. Et puis, aux dernières nouvelles, Marlow ne devait pas être plus avancée qu'elle. Alors certes la jolie blondinette avait une excuse, son don l'empêchait d'être véritablement intime avec quelqu'un, mais ça rassurait un peu Siobhan de ne pas se savoir la seule larguée. La jeune fille comprenait bien que les gens la prenaient pour une jeune fille naïve et candide et que tout ce qui attrait aux relations amoureuses devait être bien lointain pour la jeune fille, pourtant même si ce n'était pas complètement faux, Siobhan faisait des efforts pour s'y intéresser et apprendre.

"Ah bon ? Tu trouves ?"

Demanda la jeune fille, d'une voix encore un peu hésitante. Siobhan n'avait pas l'impression qu'il s'était passé quoi que ce soit lors de ce bal. Certes ils y étaient allés tous les deux et n'avaient finalement parlé à personne, mais ils ne s'étaient pas embrassés ou quoi que ce soit de ce genre. Ceyan c'était même énervé contre la jeune Buckley à un moment donné, avant de s'excuser rapidement. Cela avait paru assez étrange et déroutant pour la jeune sud-africaine qui n'avait pas su quoi dire ou quoi faire pour arranger les choses, se sentant comme une sous-merde et détestant l'idée qu'il puisse se comporter de la sorte avec elle. Oui, elle tenait à lui, mais il y avait des limites, elle ne voulait pas d'un garçon qui la traitait mal, même si ce connaissant, il suffisait au jeune homme de s'excuser pour repartir sur de bonnes bases.

"Oui, on verra bien. On ne va pas à la croisière du coup on va peut-être se voir durant les vacances. Enfin, je lui ai proposé l'idée et il avait l'air d'être partant, donc on verra bien. Et toi alors ? Tu as quelqu'un dans ta vie ? "

Siobhan c'était un peu trop centrée sur elle même pour voir où en étaient ses amies quand à leurs relations amoureuses. Siobhan savait que Marlow et Jesse se tournaient autour, même si c'était assez compliqué. Marlow avait l'air de beaucoup tenir à Jesse du coup la jeune Buckley espérait que c'était un garçon bien qui aiderait son amie et se comporterait bien avec elle. Elle méritait le meilleur et même si son don ne l'aidait pas beaucoup, elle méritait tout de même d'être heureuse en amour. Des rumeurs couraient sur le fait que Taylor sortirait avec Erwan, le préfet des Serdaigle, mais Siobhan ne s'était pas plus penchée que ça sur ladite rumeur. Si c'était vrai alors c'était tant mieux pour son amie, qui avait l'air d'avoir trouvé un garçon tout à fait bien pour elle et si c'était faux alors elle espérait qu'elle trouverait quelqu'un de bien, même si à leur âge, être célibataire n'était pas une tare, loin de là même.
Pendant qu'elles continuaient à discuter, les deux jeunes filles tentèrent une première fois chacune de créer un portoloin, mais en vain. Ce fut Eléonore, lors d'une seconde tentative, qui réussit son sortilège. Les deux jeunes filles se dépêchèrent d'attraper le paquet de mouchoir pour décoller de nouveau, elles étaient restées trop longtemps au même endroit. Australie, les voilà !

"Ah bon ? Tu trouves ?"

Les deux jeunes lionnes parlaient tranquillement de la relation amoureuse de Siobhan avec Ceyan. Enfin, relation amoureuse... C'était peut-être pas tout à fait ça. Même Sio avait l'air un peu perdue dans ce qu'était leur relation.

"Oui, on verra bien. On ne va pas à la croisière du coup on va peut-être se voir durant les vacances. Enfin, je lui ai proposé l'idée et il avait l'air d'être partant, donc on verra bien. Et toi alors ? Tu as quelqu'un dans ta vie ? "

Éléonore sourit à nouveau devant l'innocence de la jeune fille. Si elle avait proposé à Ceyan de venir lui rendre visite chez elle durant les vacances et qu'en plus il avait accepté, ça ne devait pas être juste une amourette de pacotille. Elle se demanda un instant ce que penserait les parents de Siobhan en voyant un homme tel que Ceyan avec leur fille. Pas qu'il était méchant ou rien, loin de là, mais Ceyan avait une allure de brute un peu. Ça lui faisait penser un peu à l'histoire du Petit chaperon rouge, sans qu'elle puisse vraiment s'expliquer pourquoi. Tout en discutant, elles essayaient de créer un nouveau portoloin qui les amènerait en Australie, dans la ville natale de Taylor. Après deux tentatives ratées, la tension commença à se faire sentir et c'est avec une étonnante concentration qu'Éléonore réussit finalement son sort. Les deux jeunes filles s'aggripèrent à nouveau à la boîte de mouchoir et décollèrent pour l'Australie.

Cette fois-ci, Éléonore réussit à atterir sur ses deux pieds et de ne pas atterir la tête la première dans le sable de la plage chaude. L'humidité était écrasante! La changement de température soudain lui coupa le souffle une seconde mais elle finit par se ressaisir. Ça devait être la canicule ici! Malgré la chaleur suffocante, le Soleil n'était pas encore à son zénith, preuve que c'était l'avant-midi. Elle se tourna vers Siobhan pour lui dire joyeusement:

" Pffiouu! Tu te sens-tu un peu plus dans ton élément? Il fait teeeeellement chaud! "

Élé ôta avec empressement sa veste pour se retrouver en camisole. Elle fut tentée de retirer ses chaussures et de plonger avec délice ses orteils dans le sable, mais elle n'était malheureusement pas en vacances ici mais bien pour accomplir une mission. Elle s'assit malgré tout dans le sable, regarda les vagues mourir sur la berge et se tourna vers Siobhan pour répondre à sa question d'un peu plus tôt.

" Hmm... Oui et non, dit-elle avec un sourire en coin. Je me suis rapprochée de Matthew au cours des derniers mois. " Elle n'osait pas trop détailler la chose, de peur d'effrayer les oreilles chastes de Siobhan. Dire "ahh oui, on couche ensemble une fois de temps en temps", ça semblait un peu grotesque. Elle laissa passer un silence avant de rajouter: " Mais garde-ça pour toi s'il-te-plaît, les deux on ne souhaite pas que ça se sache vraiment... "

Éléonore avait confié un secret à Siobhan car elle savait celle-ci capable de les garder pour elle-même.

Les deux amies discutaient tranquillement ou du moins c'était ce qu'on pouvait croire en les voyant de loin. Leur sujet de discussion concordait parfaitement avec leur âge puisqu'elle papotait sur les garçons et pour le coup, un en particulier. Avant la cinquième année à Poudlard, Siobhan ne s'était jamais intéressée aux garçons, elle avait plusieurs amis masculins mais ils ne représentaient que des amis, rien de plus. Ce n'était pas le truc de la jolie Sud-africaine, elle n'avait aucune envie de grandir et de faire comme les autres. Mais voilà, quand les hormones s'y mettent, cela devient plus difficile de jouer les indifférentes quand un beau jeune homme croise son chemin et Siobhan en a fait les frais. Ceyan & elle se connaissent depuis la première année, ils s'entendent bien sans pour autant être les meilleurs amis du monde, pourtant, lors de la rentrée, Siobhan le trouva changé. Elle même avait grandit et était devenu une véritable adolescente, abandonnant son corps d'enfant pour un qui plaisait beaucoup plus, mine de rien. Ceyan quand a lui avait poussé et était passé quasi à sa taille adulte et étrangement, cela n'était pas pour déplaire à la jeune Buckley. Au départ, la jeune fille refusa de se l'avouer, il était son ami et ça n'allait pas plus loin, mais avec le temps, la jeune sud-africaine ne put s'empêcher de se dire que ses lèvres devaient être soyeuses et son parfum enivrant. Leur baiser échangé fut le début d'une nouvelle histoire entre eux, sans pour autant qu'ils puissent donner un nom à tout cela.

Après deux essais, Eléonore réussit à faire un nouveau portoloin et les deux jeunes filles s'envolèrent une nouvelle fois dans les airs, dans un tourbillon, pour atterrir non sans mal sur une plage de sable fin. L'atterrissage était un peu plus contrôlé que le tout premier, mais Siobhan était loin d'avoir eu la classe de son amie. Son estomac commençait à en avoir marre et sa tête lui tournait toujours un peu. Mais après quelques instants, tout revint à la normal pour la jeune fille et la chaleur qui caressait son corps fut un véritable plaisir pour la jeune Buckley. Imitant Elé, Siobhan enleva son pull pour laisser apparaitre un débardeur noir. Sa peau revivait en sentant cette douce chaleur, celle qui lui rappelait qu'elle venait d'un pays aussi chaud voir potentiellement plus chaud que celui-ci.

"Totalement, je suis presque au paradis. Qu'est-ce qu'on est bien ..."

Siobhan qui devait être connue pour être la fille la plus frileuse de Poudlard se sentait enfin dans son élément. Elle n'avait pas trop chaud, elle était juste bien. En fermant les yeux, elle pourrait presque se croire chez elle. Le sable fin, la chaleur, l'eau, tout était parfait. Mais quand Elé parla de Matthew, Siobhan ne put se retenir d'écarquiller les yeux, étonnée.

"Matthew ? ... Matth ? Le dragueur invétéré qui refuse de se ranger ? Non, déconne ? Mais c'est trop bien ... "

Siobhan était folle de joie pour ses amies. Elle n'aurait jamais imaginé Eléonore et lui sortirent ensemble, mais vu qu'elle les aimait tous les deux, ça ne la dérangeait pas de les savoir ensemble. Siobhan avait tellement hâte de parler à Matthew maintenant, pour qu'elle lui dise qu'elle avait eu raison la dernière fois. Bon évidemment, elle était un peu trop en train de s'emballer, après tout Elé ne lui avait pas dis qu'ils étaient ensemble ou qu'ils voulaient l'être, juste qu'ils s'étaient rapprochés. Mais Siobhan la romantique fleur bleue, voyait tout en rose et tout de façon positive. Quand Elé lui demanda de garder ça pour elle, Siobhan hocha la tête en signe d'acceptation mais n'osa pas lui dire que elle et garder des secrets, ça faisait 15. Ce n'était jamais volontaire, elle ne se disait pas qu'elle allait tout balancer à tout le monde, mais sa langue fourchée souvent et d'une façon assez innocente finalement. Il n'y avait que pour Marlow, jusqu'à présent du moins, qu'elle avait réussi à ne rien dire. Mais c'était Marlow, c'était différent.

"Totalement, je suis presque au paradis. Qu'est-ce qu'on est bien ..."

Éléonore sourit en entendant la réponse de son amie. Elle n'était pas sans ignorer que Siobhan venait de l'Afrique du Sud, un pays très chaud à longueur d'année puisque situé à hauteur de l'Équateur, ou pas loin. Pour Éléonore, qui venait du Québec, la chaleur qu'elle ressentait ici en Australie était désagréable, surtout qu'elle était soudaine. C'est pas comme si elle avait eu le temps de s'habituer graduellement à cette chaleur humide, elles avaient pris un portoloin et Hop! Grosse humidité, grosse chaleur. Elle pouvait quasiment goûter et respirer la chaleur tellement celle-ci était écrasante. Au Québec, il pouvait faire très chaud et humide l'été, mais les Québécois se consolaient en se disant que l'automne et l'hiver finiraient pas arriver. Éléonore se perdit dans ses pensées en pensant à son peuple d'origine. Les Québécois pouvaient être tellement chialeurs! Elle s'en était rendu compte en voyageant un peu partout avec ses parents. Ils étaient rarement satisfaits de ce qu'ils avaient, chialant comme la chaleur l'été, chialant contre le froid mordant l'hiver, chialant contre la pluie l'automne... Par contre, il y a pas à redire, les Québécois étaient pour la plupart des être chaleureux, surtout quand on s'éloigne des villes.

Les deux jeunes filles se mirent à parler des garçons, un sujet qui ne déplaisait pas à Élé et elle constata avec joie que ce sujet ne déplaisait pas non plus à Siobhan. Les deux lionnes n'avaient pas eu beaucoup de temps cette année pour discuter, surtout les derniers mois, à cause de tous ces travaux et examens - Dieu merci, c'est derrière nous! - et Éléonore était contente qu'elles puissent rattraper le temps, ou essayer du moins de le rattraper.

"Matthew ? ... Matth ? Le dragueur invétéré qui refuse de se ranger ? Non, déconne ? Mais c'est trop bien ... "

Éléonore décrocha son regard des vagues pour croiser celui de son amie, stupéfait. Elle ne put s'empêcher de rire un peu nerveusement du nez. Matthew avait bel et bien une réputation de dragueur et elle pouvait comprendre que son amie soit surprise de cette révélation. Après tout, la Canadienne n'avait jamais été du genre à courir les hommes, il pouvait donc être surprenant pour Siobhan d'apprendre cette nouvelle.

" Oui, le Matthew qui coure les jupons. " Élé marqua une pause, se demandant comment elle allait bien pouvoir expliquer à Sio le fait qu'elle s'était retrouvée avec Matthew au final. " Disons que... j'étais avec Cly depuis le début de l'année et ça ne s'est pas très bien fini... Mais bon, rajouta-t-elle rapidement pour ne pas s'attarder sur le négatif de son résumé amoureux, Matthew semblait être l'homme idéal pour m'offrir ce dont j'avais besoin à la fin. ", conclut-elle en haussant les épaules et en souriant mi-figue mi-raisin à son amie. Élé se demanda brièvement ce que son amie pourrait interpréter de sa dernière phrase en reportant son attention sur les vagues avant de se lever du sol et de secouer ses mains sur ses fesses pour ôter les grains de sable restant. " Bon! On continue? Je suis certaine que tu vas apprécier la prochaine destination: Le Cap, Afrique du Sud! "

Éléonore déposa la boîte de mouchoir sur le sol pendant que Siobhan se rapprochait à son tour.

" Portus! "

Spoiler:

Le membre 'Éléonore Brooks' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 2

Il n'y avait pas à dire, ce petit road trip était des plus agréable. Siobhan adorait de plus en plus les différentes destinations choisies par Eléonore. C'était des endroits qu'elle ne connaissait pas mais qui souvent valait le coup d'oeil. Le deuxième endroit au Québec avait vraiment laissé une bonne impression à la jeune Sud-africaine et elle se promettait une fois de retour au château à demander à son amie de lui écrire le nom des différentes étapes qu'elles avaient fait. Savait-on jamais, si un jour son père voulait visiter le Québec, elle aurait un endroit précis où elle voudrait aller et elle était persuadée que Cinaed et Raphael adoreraient tous les deux. Pour le moment elles étaient en Australie, fief de Taylor et toutes les pensées de la jeune Buckley se tournaient vers son amie. Cela aurait été tellement agréable de l'avoir à leurs côtés, Taylor aurait pu leur donner quelques anecdotes de sa terre natale et il y avait fort à parier qu'elle aurait adoré être ici en ce moment. Afin de tuer le temps, les deux jeunes filles se mirent à parler des garçons. D'abord de Ceyan, puis de Matthew. Si on avait dis à Siobhan que Matt & Eléonore sortiraient ensemble, elle ne l'aurait pas cru et pourtant. N'ayant strictement rien contre l'idée et adorant les deux protagonistes, c'est avec un réel plaisir que la jeune fille accueillie la nouvelle. Bon évidemment, Elé ne lui avait pas clairement dit qu'elle sortait avec Matthew, mais c'était tout comme non ?

"Wouhai j'ai appris pour Clyd' ... je suis désolée, tu mérites beaucoup mieux !"

Commença-t-elle par dire toujours sincèrement. Siobhan faisait partie des gens qui pensaient que l'être humain en soit était bon, mais que malheureusement certains le montrent plus que d'autres. Clydwyn n'avait pas été tout à fait correcte avec son amie et sans le juger, Siobhan estimait qu'Eléonore aurait mérité un meilleur traitement de la part d'un garçon qui prétendait tenir à elle. Maintenant elle ne comptait pas intervenir au milieu de leur histoire, estimant qu'elle n'avait pas vraiment son mot à dire. Mais sans vouloir intervenir, elle était une épaule sur laquelle pleurer et une oreille attentive. En parlant d'oreille attentive, la jeune fille ne comprit pas vraiment ce qu'avait voulu dire son amie.

"Ce dont tu avais besoin ? Comment ça ? J'comprends pas !"

Rien de bien étonnant quand on connaissait Siobhan. Elle serait évidemment la dernière personne à penser à tout ce qu'un garçon et une fille pouvaient faire une fois seul. Elle n'avait jamais été au delà du simple baiser et même encore là, elle était loin d'être une experte. Elle n'avait embrassé qu'un seul garçon et ce fut très rapide. Après elle ne regrettait pas son geste puisque cela lui avait permis, sans le vouloir, de se rapprocher de Ceyan, mais de là à penser à aller plus loin avec lui, il y avait encore un gouffre béant. Non, Siobhan n'était pas prête pour tout cela, elle n'était certes plus une enfant, mais était vraiment loin d'être une femme. Se levant à son tour, Siobhan s'épousseta avant de rejoindre le portoloin avec Eléonore. Quand cette dernière lui parla de leur prochaine destination, Siobhan rata un battement.

"T'es sérieuse ? L'Afrique du Sud ? Le Cap ? Chez moi ?!"

Personne ne pourrait se douter que derrière se sourire ravie, un festival d'émotions étaient en train de se dérouler en elle. Siobhan n'arrivait pas à y croire.

"Wouhai j'ai appris pour Clyd' ... je suis désolée, tu mérites beaucoup mieux !"

Éléonore fut soulagée d’entendre son amie dire qu’elle était au courant. Élé avait eut une période de deux mois environ dans laquelle elle s’était beaucoup renfermée sur elle-même, parlant peu à ses amies, travaillant beaucoup et se réfugiant dans des toilettes vides ou des couloirs éloignés pour pleurer la trahison de Clydwyn. Elle était touchée de voir que Siobhan avait dû remarquer ce changement d’attitude chez son amie et avait dû poser des questions. Elle l’avait probablement appris comme ça. Éléonore était soulagée de ne pas avoir à tout expliquer à Siobhan, elle n’avait aucune envie de relater cette histoire à nouveau: c’était derrière elle désormais.

« Merci, Sio… Ça n’a pas été facile mais ça va mieux aujourd’hui » lui dit-elle avec un sourire qu’elle voulait rassurant.

Siobhan fronça un peu les sourcils lorsqu’Éléonore lui parla du fait que Matthew représentait ce dont elle avait besoin à la fin. "Ce dont tu avais besoin ? Comment ça ? J'comprends pas !" Élé eut un petit sourire gêné, ne sachant pas trop par où commencer. Elle savait que son amie n’avait pas beaucoup d’expérience en garçon et elle ne voulait surtout pas froisser ses oreilles chastes. D’un autre côté, il n’y avait pas mille façons de dire ce que c’était, non? « Eh bien… Après le désastre amoureux avec Cly, j’avais besoin de quelque chose de léger comme relation, quelque chose pour tourner la page mais je ne voulais pas m’engager dans quoique ce soit, mon coeur en avait bien assez pris! Donc… Je me suis tournée vers Matthew… » dit-elle d’un ton chargé de sous-entendus. Voyant le regard perplexe de l’Africaine s’accentuer, Élé enchaîna en essayant d’être un peu plus précise: « Tu sais… Juste pour passer du bon temps. Je voulais avoir du plai-sir avec lui », dit-elle en mettant l’accent sur le mot plaisir, en espérant que son amie comprenne finalement.

Finalement, Éléonore se leva, s’épousseta les fesses et annonça la prochaine destination à Siobhan, sachant que cette dernière serait vraiment contente. "T'es sérieuse ? L'Afrique du Sud ? Le Cap ? Chez moi ?!" Éléonore rit de bon coeur en voyant le sourire ravie de son amie et son ton de voix soudainement plus aigu. « Oui, oui, chez toi! J’ai pensé que ça pourrait te faire plaisir » rajouta-elle avec un sourire chaleureux. Elle aimait tellement voir ce genre de réaction chez ses amies! Elle adorait leur faire plaisir!

Son portus réussit du premier coup et elles atterrirent à nouveau sur une plage de sable. Devant elles, la mer, derrière elles, des bâtiments et un peu plus profond ce qui semblait être une montagne.

« Alors c’est comme ça que ça ressemble chez toi! » s’exclama Éléonore. « Es-tu déjà venu ici, sur cette plage? »

Siobhan était curieuse, c'était évident, mais sa curiosité avait quand même ses limites et quand elle se renseigna sur l'attitude étrange de son amie Eléonore et qu'elle apprit que c'était à cause de Clydwyn, la jeune Buckley ne chercha pas plus profondément pour ne pas entrer dans la vie privée de son amie sans son autorisation. Elle avait évidemment appris que Clyd' avait trompé Eléonore, avec une serpentard, mais Siobhan n'avait pas voulu savoir qui exactement. Cela ne la regardait pas et elle ne voulait pas savoir qui était la cause des malheurs de son amie. C'était un brin égoïste puisque normalement elle aurait dû chercher jusqu'au bout et en vouloir à la jeune fille qui lui avait causé tant de tort, mais Siobhan, dans une certaine mesure, se sentait coupable des mêmes torts que cette fille. Evidemment, Siobhan était bien loin d'être comme Sky, elle n'avait pas couché avec Ceyan, mais quand elle l'avait embrassé, il s'avérait que le jeune homme était en couple à ce moment là. Il fallait bien dire ce qui était, si Ceyan avait rompu avec Alexanne, c'était en grande partie de sa faute. Evidemment, Siobhan n'avait pas poussé volontairement Ceyan à rompre avec sa copine de l'époque, mais leurs nombreuses lettres et leur rapprochement avaient quand même joué en sa faveur. Aujourd'hui ils n'étaient pas ensemble, mais Ceyan allait venir chez elle pour y passer quelques jours et pour Siobhan, c'était une grande victoire. Tout avait été fait en parfaite innocence pour Siobhan, mais d'une certaine façon, le résultat était le même.

Siobhan se contenta de sourire à son amie, il était évident que pour le reste du monde, Siobhan et Sky seraient toujours totalement différentes, mais aux yeux de la sud-africaine, elles se ressemblaient bien plus qu'on pourrait le croire. Sauf que là où Sky et Clyd' ce n'était qu'un accident, Siobhan tombait lentement amoureuse de Ceyan. Le sujet dériva sur Matthew et sur ce qui liait Matt' et Eléonore. La jeune Buckley mit un moment pour comprendre ce qu'était en train de sous-entendre son amie. Elle comprenait le principe de ne pas sortir avec quelqu'un dont tu étais amoureux, il y avait tellement de couples à Poudlard qui étaient dans ce cas que Siobhan avait fini par comprendre que les gens n'attendaient plus le prince charmant, mais de là à penser à plus, ça dépassait totalement l'entendement pour la jeune Buckley. Pourtant, la réalité la frappa de plein fouet et c'est la bouche ouverte et l'air un peu choqué que la jeune fille réagit.

"Tu veux dire que ... Matt et toi vous ... ensemble .... 'fin ... heu ... vous avez ... ensemble ..."

Sous le choc et trop prude pour en parler ouvertement, la jeune Siobhan ne put jamais construire une phrase correcte mais au vu de sa tête, il était évident qu'elle avait compris. Rouge pivoine, elle se demandait comment Eléonore avait pu se laisser aller dans les bras de Matt. Non pas que Matthew n'était pas joli garçon, mais ils étaient si jeunes ... Siobhan était un peu vieux jeu, il fallait bien l'avouer, mais c'était ce que son père avait voulu, n'imaginant pas un instant que sa petite princesse puisse connaitre les bras d'un homme avant ... longtemps. Sans Ceyan dans les parages, Siobhan n'aurait pas encore passer le stade du simple baiser, c'était donc pour elle un progrès phénoménal.

"Me faire plaisir ? Je suis au bord de l'euphorie là ..!!!"

Siobhan sauta dans les bras de son amie, qui venait de lui faire le plus beau des cadeaux. Evidemment, Eléonore ne se rendait pas compte qu'une fois Siobhan chez elle, il allait être bien difficile à la faire repartir mais ça, elle allait rapidement s'en rendre compte. Le sourire aux lèvres et les yeux pétillants, la jeune fille s'accrocha au portoloin et pour une fois, tomba délicatement sur la plage. Siobhan ne tenait plus en place, elle était chez elle, c'était sa plage, sa ville, son pays, son monde, son enfance, son passé et elle l'espérait, son avenir. S'accroupissant sur le sable, elle laissa glisser ses doigts fins dedans. Respirant un grand coup, elle ne pouvait se tromper, c'était chez elle.

"J'y allais souvent avec mon père et Ben, quand ils ne travaillaient pas."

Toute excitait, Siobhan attrapa la main de son amie et lui cria un "Viens vite !", oubliant totalement qu'elles n'étaient ici que de passage et que ce n'était qu'une mission. Elle voulait entrer dans la ville, montrer à Eléonore où elle avait grandi, dans quelle école elle avait étudié, où habitaient ses amis ...

"Tu veux dire que ... Matt et toi vous ... ensemble .... 'fin ... heu ... vous avez ... ensemble ..."

Les sourcils d’Éléonore avaient montés peu à peu vers le haut au fur et à mesure qu’elle entendait Siobhan digérer la nouvelle: son amie avait sauté le grand pas avec Matthew. Elle finit par partir à rire, d’un rire haut et clair, sincère, devant l’air ébahi de son amie. Elle adorait Siobhan et elle aimait par-dessus tout cet innocence qui la caractérisait si bien, et toutes ces impuretés humaines qui restaient loin du corps de la Sud-africaine. Il n’y en avait pas beaucoup de nos jours, des personnes comme Siobhan, et Élé appréciait grandement le fait qu’elles étaient amies. Le joue aux rouges, Sio’ semblait essayer d’imaginer ce que ça représentait. Elle lui rappelait elle-même quand elle était beaucoup plus jeune et qu’elle avait surpris deux jeunes adolescents s’embrasser sur la bouche. Elle était alors partie le répéter à ses parents, comme si elle voulait les dénoncer, et ceux-ci étaient partis à rire.

« Oui, nous avons couché ensemble, dit-elle avec douceur et un sourire calme sur le visage. C’était très bien, en fait. Je sais que tu n’es pas encore rendu là avec Ceyan… M’enfin, ça peut te sembler très gros pour le moment, mais quand tes hormones se mettront en marche, n’hésite pas à franchir le pas avec la personne que tu désireras. » rajouta-t-elle avec gentillesse et bonté. Éléonore souhaitait simplement aider son amie à y voir plus clair et espérait que son conseil, simple, serait mener Siobhan à faire les bons choix quand le moment serait venu. Elle connaissait mal Ceyan mais elle ne pensait pas que ce dernier serait prêt à forcer Siobhan à faire quoique ce soit contre son gré. Mais elle savait aussi que Sio pouvait être… prude, quand il s’agissait d’amour et d’autres choses. Elle ignorait si Ceyan et Alexanne avaient franchis le pas quand ils étaient ensemble, mais ils étaient sûrement allés plus loin qu’un simple baiser timide.

Par la suite, Éléonore annonça à son amie leur prochaine destination: le home-town de Siobhan. Elle savait que son amie serait contente de retourner chez elle, mais pas à ce point! Siobhan sauta dans les bras d’Élé en lui criant dans les tympans: "Me faire plaisir ? Je suis au bord de l'euphorie là ..!!!" Éléonore partit à rire à nouveau, heureuse que cette simple attention de sa part face autant plaisir à la Sud-africaine. « Y’a vraiment pas de quoi! » dit-elle, tout sourire. Le Portus fonctionna à merveille et les deux jeunes filles se matéralisèrent à nouveau sur une plage. La chaleur était tout aussi accablante mais un peu différente: elles étaient sur un autre continent pour sûr! Éléonore vit son amie se pencher et prendre du sable dans ses mains, qu’elle laissa glisser entre ses doigts. "J'y allais souvent avec mon père et Ben, quand ils ne travaillaient pas." Éléonore ne se souvenait plus qui était “Ben”, mais elle ne voulait pas briser le moment d’euphorie de son amie en lui posant des questions anodines. Soudain, Siobhan prit la main d’Éléonore et lui cria “Viens, vite!” en l’entraînant vers la ville. Une mine inquiète s’afficha sur le visage de la Canadienne, incertaine si c’était une bonne idée. Pourtant, l’idée de voir l’enthousiasme s’effacer sur le visage de son amie lui faisait retenir sa langue et elle se laissa entraîner vers les bâtiments mollement, sachant pertinnement que ce n’était pas très prudent. Elle essaya de se convaincre en se disant que c’était la dernière étape de toute façon, que tout le reste s’était bien déroulé... « Bon ok, dit-elle à contrecoeur, mais pas longtemps Sio’, 30 minutes seulement. »

Et les deux jeunes filles quittèrent la plage pour pénétrer dans la ville qui s’activait sous le soleil brûlant.

Les propos d'Eléonore la choquèrent un peu. Certes, Siobhan était consciente qu'aujourd'hui beaucoup de personnes de son âge avaient déjà franchi le pas, mais entre le savoir et l'entendre de vive voix, il y avait un monde. Elle ne voulait pas savoir ce que faisaient ses amies quand elles étaient avec leur petit ami, n'osant pas imaginer Eléonore, Taylor, Marlow ou quiconque en pleine action avec leur petit ami. Siobhan avait un fort doute quand à la possibilité que Marlow est franchie le pas, mais sait-on jamais, on pouvait parfois être surpris. Ce qui était sûr, c'est que Siobhan se serait bien passée de savoir qu'Eléonore et Matthew avaient couché ensemble. Quand elle parla de Ceyan, la jeune Rouge & or se mit à rougir et à se sentir un peu mal. Non, elle n'en était pas là, pas là du tout même et l'idée même que ça puisse arriver un jour la mis très mal à l'aise. Alors certes, maintenant que le sujet était lancé, Siobhan tentait vainement de retenir son imagination, imaginant Ceyan enlever le haut et rien que l'idée qu'elle puisse toucher sa peau nue la rendit toute chose. Non véritablement, même si l'idée de pouvoir en découvrir plus sur Ceyan lui plaisait, elle n'était définitivement pas prête pour ce genre de chose.

"Oh non ... non non .... jamais ..."

Dit-elle en bégayant, tentant de retenir de rougir ou de ne pas faire emballer son coeur, mais en vain. Maintenant qu'Eléonore avait abordé le sujet, Siobhan se sentait un peu mal, est-ce que c'était ce qu'attendait Ceyan ? De coucher avec elle ? Siobhan ne voulait pas le perdre, même si elle ignorait ce qu'il y avait vraiment entre eux. Pourrait-il comprendre qu'elle n'était pas prête ? Qu'elle n'était pas Alexanne et qu'elle ne pourrait pas lui offrir ce genre de chose avant longtemps ? Et s'il la rejetait ? La prenait pour une enfant ? Ca y est, l'angoisse allait la reprendre, heureusement que le sujet dévia sur leur prochaine destination et que le fait d'apprendre qu'elles allaient se rendre à Cape Town rendit Siobhan folle de joie, chassant pour le moment cette histoire de son esprit.

"Ca fait un an que je ne suis pas retournée chez moi ... je ne pouvais pas y aller ces vacances ..... ohlala, tu n'imagines pas quel plaisir tu me fais là."

Eléonore était loin de pouvoir imaginer la joie que pouvait avoir la jeune Buckley. L'Afrique, c'était sa vie, ses racines, son enfance, son âme, son coeur, ses gênes. Avoir quitté sa patrie pour partir dans un pays qu'elle ne connaissait pas ne l'avais pas enchanté, mais ne pouvant dire non à son père, Siobhan s'était résolue à ce sacrifice. Normalement, toutes les années, elle devait y retourner pour passer ses vacances mais malheureusement, cette année ne serait pas possible. Même si elle ne participait pas à la croisière, personne ne pouvait partir avec elle en Afrique et l'idée de laisser Siobhan partir seule était hors de question pour son père. Même si c'était pour un cours instant, la jeune fille était donc aux anges et voulait montrer sa vie à son amie.

"D'accord, d'accord ... viens vite alors."

Siobhan n'écoutait qu'à moitié Eléonore et aurait bien dû mal à quitter sa terre natale le moment venu. Quoi qu'il puisse arriver, Siobhan allait se mettre à pleurer, parce que c'était toujours comme ça quand elle devait quitter sa ville natale. La peine était si grande et la tristesse si difficile à gérer qu'elle avait dû mal à gérer ses émotions. Courant à moitié et tirant Eléonore derrière elle, Siobhan se dirigea dans le centre ville, pensant d'abord montrer la maison où elle avait grandi. En un quart d'heure, voici donc le duo devant le portail du jardin de son ancienne maison. Chaque année elle y retournait et aujourd'hui, elle avait même appris à connaître les nouveaux propriétaires qui lui laissaient toujours entrer pour son petit pèlerinage. "C'est ici que j'ai grandi ... elle est belle hein !" Dit-elle le sourire aux lèvres et le regard pétillant de bonheur !

« Oh non… non non… jamais… »

Éléonore leva les yeux au ciel. Mais si, eut-elle envie de répliquer. Elle savait que Siobhan n’était pas encore rendue à cette étape dans sa vie, mais des fois ça l’agaçait de ne pas pouvoir en parler avec elle, qu’elle ne puisse pas comprendre et qu’elle considère ça quasiment comme un acte qui fallait enterrer dix mille lieux sous terre. Il y avait une différence entre comprendre la chose et accepter de ne pas être rendue à cette étape et ne pas vouloir en entendre parler du tout, comme si c’était blasphématoire.

Par la suite, les deux jeunes filles atterrirent dans la ville natale de Siobhan, en Afrique du Sud. Au premier coup d’oeil, Éléonore lui trouvait un certain charme, vu comme ça de la plage, mais ce n’était pas son genre. Pour elle, il lui fallait plus de diversité que cela: des montagnes, des lacs, des rivières, des plaines, des forêts, un fleuve… Pas de doute, elle venait bien du Québec. Mais elle pouvait aussi comprendre que Siobhan se sentit bien ici, chez elle, et elle comprit aussi à quel point vivre à Poudlard pouvait s’avérer difficile pour la Sud-Africaine. Pas de mer, ni de plage, ni de chaleur écrasante… Que des montagnes et du froid la plupart du temps. Jusqu’ici, Éléonore avait comprit que le changement de paysage et de milieu pouvait être difficile pour Siobhan et Taylor, venant toutes deux de pays chauds sur le bord de la mer, mais ce n’était que maintenant qu’elle comprenait l’ampleur de cette difficulté. Pour elle, les lieux entourant Poudlard ressemblait un peu à son chez soi, c’est-à-dire qu’il y avait plusieurs éléments qui s’y retrouvaient: des montagnes, des forêts, des lacs… Pour son amie qui regardait les lieux avec une lueur brillante dans les yeux, c’était l’exact opposé.

"Ca fait un an que je ne suis pas retournée chez moi ... je ne pouvais pas y aller ces vacances ..... ohlala, tu n'imagines pas quel plaisir tu me fais là."

Éléonore pouvait parfaitement comprendre. Elle aussi ça faisait très longtemps qu’elle n’était pas retournée chez elle. C’est-à-dire le “vrai” chez elle, pas à Londres où ses parents avaient établis une résidence secondaire, Élé pensait au Québec. Pas juste à Montréal non plus, sa ville natale, car son sentiment d’appartenance allait d’un bout à l’autre du Québec. L’été passée, elle s’était perdue au Moyen- ge… Elle avait eu l’occasion de se rapprocher de Marlow mais cette année les avait un peu séparées… Toute l’année scolaire, elle n’avait pas pu voir ses parents. Ça faisait bientôt deux ans qu’elle ne les avaient pas vu, ils lui manquaient terriblement. Heureusement, elle aurait la chance de passer un peu de temps avec eux cet été.

Les deux jeunes filles entrèrent dans la ville, cependant qu’Élé prévenait Siobhan qu’elles auraient seulement 30 minutes. Leur “voyage” s’était bien passé pour le moment, mais ça ne voulait pas dire que ça pourrait continuer ainsi trop longtemps. Elles n’étaient pas censées être ici, si elles se faisaient repérer, elles risquaient de mettre la mission de tout le monde en péril. "D'accord, d'accord ... viens vite alors." Avec le sentiment de se faire arracher le bras à petits coups, Sio’ entraîna la Canadienne dans sa ville natale. Quinze minutes plus tard, elles se retrouvèrent devant une maison qui ne manquait certes pas de charmes! "C'est ici que j'ai grandi ... elle est belle hein !" Éléonore n’eut aucun mal à imaginer une petite Siobhan grandir ici, entourée de bonheur et d’innocence. « Elle est vraiment jolie! Elle me donne l’impression que le bonheur vivait maître ici! » dit-elle à son tour avec un sourire. « Ne nous attardons pas devant la maison, nous ne sommes pas supposées être ici. As-tu un autre lieu que tu veux me montrer et qui n’est pas loin d’ici? »