Heureusement pour Éléonore aujourd'hui, ce n'était pas à son tour de faire un exposé. Elle était bien contente d'avoir plus de temps pour se préparer parce ces temps-ci, elle arrivait tout juste à faire tous les devoirs qu'elle devait faire alors si en plus elle aurait dû préparer un exposé.... non merci! Bref, elle avait maintenant un cours d'histoire de la magie et c'était un cours d'exposé. Dieu merci, pas de monologue endormant de la part du professeur. Un exposé allait lui permettre de rester concentrer plus facilement et donc, le cours passerait plus vite. Non qu'Élé n'aimait pas l'histoire de la magie, au contraire elle considérait que c'était une matière très intéressante! Étant née-moldue, elle trouvait cela intéressant de faire la comparaison de l'histoire de la magie avec celle des moldus. En fait, l'histoire était une matière qui l'avait toujours intéressée. En tout cas, ce n'était pas la matière qui était endormante, mais plutôt celui qui l'enseignait. Effectivement, le professeur variait rarement son ton de voix et ne semblait pas éprouver le besoin de prendre une respiration entre ces phrases. Dommage qu'il ne sache rendre hommage à la matière, elle était certaine que si le professeur avait eu le don de transmettre sa passion à ses élèves, tout le monde aurait beaucoup plus apprécié ce cours. Au lieu de cela, la plupart des élèves dormaient ou faisaient autre chose, attendant que le temps passe... Élé devait s'avouer qu'elle aussi tombait souvent dans la lune, étant lunatique. Malgré sa volonté de suivre le cours, le professeur réussissait à la perdre de temps en temps, son esprit voguant vers des contrées imaginaires plus intéressantes. Elle s'en voulait tout particulièrement quand elle se rendait compte qu'elle n'écoutait plus depuis un bout et que le professeur avait changé de sujet.

En tout cas. Aujourd'hui était jour d'exposé en Histoire de la magie mais pas pour Élé. Elle allait avoir le loisir de s'asseoir et d'écouter un élève décrire un sujet ayant rapport avec l'histoire de la magie. Elle arriva donc en cours après plusieurs élèves et réalisa que la salle était pour le moins... désagréable. L'on pouvait presque voir la poussière flotter dans les airs et les bureaux étaient recouverts d'une mince épaisseur de saleté. De quoi choquer notre Gryffonne. Elle jeta un regard autour d'elle: les autres élèves semblaient indifférents à cette pollution, comme s'ils s'étaient résignés à passer le cours en respirant ces détritus. Élé se refusait à ça. Le cours allait commencer dans quelques minutes mais elle prit quand même le temps de faire apparaître un balai, un "poush-poush" nettoyant et une guenille. Rapidement, elle passa un coup de balai entre les bureaux et fit disparaître la poussière qui était maintenant amassée dans un petit tas. Puis, sans ménagement pour les autres, elle "poush-poushpouta" les bureaux, soulevant d'un coup de baguette magique les manuels et parchemins qui se trouvaient dessus, nettoya rapidement les bureaux avec sa guenille puis elle fit retomber les effets scolaires sur les bureaux. Pour finir, elle ouvrit les fenêtres à moitié afin de permettre à la classe de respirer un peu mieux. Ceci étant fait, elle se rassit à son bureau, beaucoup plus à son aise d'entendre des exposés.

Faust J. Churchill, un Serdaigle qu'elle ne connaissait que de vue, commença son exposé sur la pureté du sang. Tiens tiens, cela allait être intéressant et Élé était curieuse de savoir s'il était plutôt du genre à penser que les nés-moldus étaient des moins-que-rien ou s'ils étaient égals aux autres. Rapidement, elle perdit le sourire lorsqu'elle entendit Faust dire " On considère que les sorciers Nés-Moldus sont "moins purs" car dans leur sang ne circule pas cette trace de magie que les autres sorciers ont dans leur sang grâce à leurs gênes, on dit donc que malgré qu'ils ont de la chance d'avoir obtenus des dons, ils n'ont pas un potentiel de magie exceptionnel car il n'est pas le fruit de magie combinés provenant de deux autres sangs. ". Et bien. Elle écouta d'une oreille à moitié attentive le reste de son exposé, trop fâchée pour pouvoir permettre à son cerveau de vraiment prêter attention aux restes des paroles de l'aiglon. Ainsi, elle avait moins de magie en elle que les sangs-pur? Et que faisait-il d'Hermione Granger, la fameuse née-moldue qui avait aidé Harry Potter dans sa quête contre Voldemort? C'était de loin une des sorcières les plus brillantes de son époque. Certes, il avait dit que " même si l'origine de nos dons magiques nous qualifient comme plus ou moins purs cela ne fait pas tout dans la pratique ", il n'y avait absolument aucune raison pour qu'elle soit moins "pur" qu'un autre.

Boudeuse, elle croisa ses bras et le regarda d'un oeil noir jusqu'à sa conclusion. Lorsqu'il demanda s'il y avait des questions, Élé eut bien envie de lui répliquer "Comme ça, tu penses que j'ai moins de magie en moi que toi? " ou encore " Te penses-tu vraiment plus pur que moi simplement par ton sang? Faut-il que je te fasse un cours de génétique? Ou de nutrition? Ou d'infections transmissibles sexuellement? " Inspirée par ses pensées noires, elle leva la main et dit:

" Comment la pureté du sang ou le degré de magie pourrait-il être prouvé chez une personne? C'est vrai, scientifiquement, la pureté du sang chez une personne est plus souvent attribuée à l'équilibre dans sa nutrition ou encore si elle a une maladie qui à attrait à son sang, par exemple. Mais en magie, jamais rien n'a été prouvé sur ce sujet. "

Spoiler:

Marlow avait toujours eu du mal à être attentive en cours, tout en sachant que quelle que puisse être son attention, elle finirait toujours ou presque par avoir une sale note parce que ses capacités étaient loin d'être à la hauteur de celles de ses camarades. Elle avait pris l'habitude, depuis un bout de temps maintenant, de passer plus de temps dans ses pensées que dans sa salle de classe, se rendant compte facilement, qu'elle comprenait la même chose et arrivait à peu près au même résultat. Sauf qu'elle venait de sortir d'un cours de potion qui s'était très mal terminé à cause de sa distraction et qu'elle commençait sérieusement à se demander si cette année scolaire n'allait pas se passer aussi mal que la précédente. Sauf que pour le coup, elle avait du souci à se faire. Elle allait passer ses BUSEs à la fin de l'année et rien ne lui disait qu'elle parviendrait à les obtenir sans trop de problèmes. Il était toujours délicat de se rendre compte qu'on faisait parti de ce qu'on pouvait appeler les élèves en difficultés. Lorsqu'elle était en primaire, la rouge et or n'avait jamais eu trop de problèmes, aussi avait-elle toujours pensé qu'elle resterait une élève moyenne, ce qui ne la dérangeait pas le moins du monde puisqu'elle n'avait jamais tenté de viser l'excellence. Sauf qu'il y avait tout de même un gouffre entre vouloir rester moyenne et devenir le cancre de la salle de classe.

En attendant, elle avait nettement mieux à faire que se morfondre, elle avait un cours d'histoire de la magie qui l'attendait et mieux valait qu'elle ne soit pas en retard. Marlow n'aimait pas particulièrement se faire remarquer et il n'y avait rien de mieux que de franchir une porte avec quelques minutes de retard pour que toutes les têtes se tournent vers elle d'un seul mouvement. La Gryffondor pressa donc le pas, se faufilant entre un sac et un mur pour dépasser un groupe d'élèves qui semblait trouver judicieux de discuter en plein milieu du couloir, laissant à peine la place à quelqu'un de passer. Cependant, elle ne trouva pas le courage de leur faire la moindre remarque, comme d'habitude d'ailleurs, puisqu'elle avait toujours préféré se taire et s'écraser plutôt que de provoquer des conflits dont elle serait obligé de faire partie. Lâche, elle ? Probablement un peu, même si elle avait du mal à se l'avouer. C'était à se demander comment elle avait fait pour atterrir dans sa maison, elle n'avait rien des rouges et or et elle était la première à trouver ça bien dommage. C'est en réfléchissant une fois de plus à cette question existentielle que la jeune fille se glissa sur une chaise ville au milieu de la salle de cours, baissant les yeux vers sa table pour ne pas croiser le regard du professeur et donc, éviter une potentielle question. Ce n'est qu'une bonne minute plus tard, en relevant la tête qu'elle s'aperçut qu'à la place du professeur, se tenait un garçon.

« Bonjour à tous, mon exposé traitera de la Pureté du Sang, un sujet sensible qui provoque en général des tensions entre les élèves de différentes ascendantes, mais ce n'est pas toujours le cas, et puis la n'est pas le principal dans mon exposé alors j'espère une écoute de tous et pas d'interventions sur quoi que ce soit. Ou du moins pas avant que j'ai terminé. »

Un exposé sur les pro sang-pur, voilà qui promettait d'être intéressant si ça ne tournait pas au pugilat. La jeune fille n'avait jamais détesté les cours d'histoire de la magie, bien au contraire, ça lui rappelait un peu l'école primaire, elle savait que, quoi qu'il puisse se passer, elle n'avait pas à utiliser  sa baguette magique et rien que ce petit détail était un véritable soulagement pour elle. Bien sûr, il existait d'autres matières ou l'usage de la baguette n'était pas du tout obligatoire, mais la plupart se rattachait quand même beaucoup plus à la magie qu'un simple cours d'histoire. Il était étrange qu'elle cherche à tout prix à s'éloigner de la magie alors qu'elle faisait partie d'une école de magie et ce, pour sept longues années. Qui plus était, elle était une sorcière à part entière, d'après le ministère de la magie, en tout cas, puisqu'elle-même en avait toujours sérieusement douté. C'était sans conteste ce doute qui l'habitait qui était le plus difficile à supporter. Elle savait pertinemment qu'il n'y avait pas d'erreur possible, qu'elle était bel et bien une sorcière et qu'il lui faudrait vivre avec, mais il était très compliqué pour elle de devoir accepter les choses telles qu'elles étaient alors qu'elle restait absolument convaincue que sa vie aurait été bien plus simple si elle avait dû être une petite moldue qui irait à l'école comme tous les autres. Malheureusement, les choses ne s'étaient pas passées comme ça.

« Et voici la fin de mon exposé, j'espère avoir été assez clair pour tous mais si des éléments restent flous n'hésitez pas à poser des questions et je vous répondrez. Et si vos questions concernent quelque chose de non abordé mais dans le thème de mon exposé alors questionnez-moi aussi. »

L'exposé avait été relativement court mais pas inintéressant. Les questions se bousculaient dans la tête de la Gryffondor alors qu'il ne lui arrivait pas très souvent d'avoir des choses à demander. Faust marquait un point avec elle, personne n'avait jamais réussi à l'intéresser à ce point à une matière qui touchait de si près au monde magique. Le Serdaigle avait visiblement réussi cet exploit, il ne restait plus qu'à voir si Marlow aurait le cran de poser les questions qui lui tenaient à cœur et rien n'était gagné de ce côté là. Déjà, elle craignait que les autres élèves se moquent d'elle, soit parce que ses questions seraient un peu bêtes, soit, éventuellement, parce qu'elles pourraient mettre Faust mal à l'aise ou parce qu'il lui reprocherait de critiquer son exposé et d'être particulièrement désagréable alors que ce n'était pas du tout son but. Si elle avait des interrogations dont elle voulait parler, c'était simplement parce qu'il avait abordé des sujets intéressants, et que, mine de rien, elle espérait vraiment pouvoir se rassurer sur ses origines et d'éventuelles facultés, même dissimulées pour le moment. C'était sans doute stupide de sa part, elle s'en rendait un peu compte, malgré tout, il lui faudrait bien, un jour, prendre son courage à deux mains et elle venait de trouver le bon moment pour commencer et peut-être devenir une jeune fille nouvelle et plus sûre d'elle.

« Je crois que je suis un peu d'accord avec Éléonore, mais je ne suis pas sûre d'avoir tout bien compris. Quand tu sous-entends que les capacités des sorciers dépendent de leurs origines, tu veux dire quoi au juste ? Qu'un sang-mêlé n'aurait jamais le dessus sur un sang-pur en cas de conflit ? Je trouve ça un peu bizarre, quand même. » Tenta la jeune fille, un peu anxieuse à l'idée de prendre la parole. « C'est aussi une question d'assiduité, d'apprentissage et de maitrise de soi, non ? »

Allait-il lui hurler dessus ? Se mettre à rire ? Elle espérait que ce ne serait pas le cas, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de craindre une réaction disproportionnée de sa part. Elle était probablement stupide, Éléonore n'avait pas semblé perturbée en posant sa question, elle et d'ailleurs, la rouge et or avait mis beaucoup moins de temps qu'elle pour se décider à prendre la parole, signe, que personne ne faisait une montage d'une simple petit question, à part elle, évidemment. Il était temps que tout ça change.

Encore un exposé. A croire que leurs professeurs s'étaient tous donnés le mot en ce début d'année pour leur donner tout un tas de devoirs dans ce genre. Quoi qu'en réalité, ce n'était pas une mauvaise idée puisque c'était justement en début d'année qu'ils avaient le moins de devoirs, et donc qu'ils traiteraient le mieux les sujets proposés. Enfin, pour Astride, ce n'était pas forcément valable, puisqu'elle commençait déjà très difficilement l'année malgré son travail d'été, mais elle trouvait particulièrement agréable de pouvoir écouter un exposé sur un sujet bien décortiqué plutôt que d'avoir à faire à un élève n'ayant pas la moindre envie de se trouver là et cherchant par tous les moyens possibles et imaginables de faire en sorte de passer pour un élève studieux qui avait travaillé alors qu'en réalité sa non-maîtrise du sujet traité sautait littéralement aux yeux. D'un autre côté, la Poufsouffle comprenait très bien. Il lui arrivait bien souvent d'être un peu surpassée par la masse de travail à fournir, mais au lieu d'aller se coucher en laissant la moitié bâclée, elle préférait ne pas dormir de la nuit et présenter son travail avec des cernes qui descendaient jusqu'à ses genoux, solution pas forcément préférable finalement. D'autant plus que, comme sa mère le lui répétait souvent, trop peu de sommeil provoquait inévitablement des troubles de l'attention et donc un plus gros travail à fournir. Un véritable cercle vicieux, finalement. Mais pour le moment, tout se passait bien. Elle avait beau maudire très souvent ses professeurs sur plusieurs générations, elle parvenait à gérer plutôt bien et elle se surprenait à prier pour que ça dure. Au moins l'avantage d'un exposé restait qu'il n'y aurait pas trop de travail en plus à la fin du cours, qui plus était, le garçon de Serdaigle qui se trouvait en face d'eux à présent n'était pas désagréable à regarder. Pour finir, le cours d'histoire de la magie n'était pas celui qui lui déplaisait le plus, tout allait donc parfaitement bien.

« Bonjour à tous, mon exposé traitera de la Pureté du Sang, un sujet sensible qui provoque en général des tensions entre les élèves de différentes ascendantes, mais ce n'est pas toujours le cas,et puis la n'est pas le principal dans mon exposé alors j'espère une écoute de tous et pas d'interventions sur quoi que ce soit. Ou du moins pas avant que j'ai terminé. »

En effet, le sujet était intéressant et celui qui le présentait, semblait plein d'assurance ce qui ne gâchait rien. Il n'y avait rien de plus désagréable que de se retrouver en face d'un élève qui bégayait et semblait ne pas savoir si sa phrase aurait une fin un jour ou pas. Malheureusement, Astride savait aussi qu'elle faisait partie de ces élèves parce qu'elle avait toujours été quelqu'un d'angoissé, avec très peu de confiance en soi et qui craignait par dessus tout de prendre la parole en public. Enfin, depuis ces dernières années, elle avait fait d'énormes progrès. Elle s'était rendue compte qu'elle n'était pas si invisible que ça aux yeux des autres, voire même qu'elle pouvait compter pour certaines personnes. Qui plus était, la jaune et noire savait qu'elle était une bonne élève, elle n'avait jamais déçu le moindre de ses professeurs, mis à part, éventuellement, son enseignant en vol et elle savait que son travail lui permettait de s'en sortir si jamais on lui posait une question qu'elle n'avait pas préparé. Bien sûr, tout n'était pas aussi simple que ça, ce n'était pas tout de réaliser qu'elle pouvait compter, il fallait aussi s'en convaincre et changer petit à petit sa façon d'agir et ça ce n'était pas le plus facile. Les habitudes avaient toujours eu la vie dure et Astride avait mis un certain temps à se débarrasser des plus basiques. Certaines demeuraient encore malgré ses efforts, dont son appréhension à l'idée de prendre la parole devant une salle de classe entière, mais elle restait confiante, un jour, ce ne serait plus qu'un lointain souvenir.

« Comme tous le monde doit le savoir, chez les sorciers il existe trois ascendances différentes : Les Nés-Moldus, les Sangs-Mêlés et les Sang-Purs. »

Jusqu'ici, rien de bien compliqué. Tout le monde savait ça, pour la simple et bonne raison que le conflit entre les sangs-purs et les nés-moldus faisait rage depuis de nombreuses années, pour ne pas dire des siècles. Astride avait toujours trouvé ça stupide. Elle ne considérait pas ces sorciers meilleurs que les autres, et elle ne se considérait pas plus faible que certains élèves en difficulté. D'accord, elle travaillait beaucoup et elle avait mis un peu de temps à s'adapter à ce nouveau monde qui n'était pas le sien, mais elle n'avait pas l'impression que ce soit quelque chose d'aussi négatif que ça. Elle avait bien eu une camarade de sa classe de primaire qui avait dû déménager parce que son père était muté en Chine pour son travail. Ça n'avait pas dû être facile pour la pauvre petite qui allait être confrontée simultanément aux barrières culturelles et linguistiques, comme ça avait été le cas pour elle lorsqu'elle était entrée à Poudlard pour sa première année. Certes, les coutumes sorcières étaient très souvent différentes de celles des moldues et elle avait dû apprendre plein de choses nouvelles en très peu de temps, mais elle s'était adaptée comme n'importe quel élève lambda débarquant dans une nouvelle école et elle considérait à présent que ce monde était le sien parce qu'elle était une sorcière et rien d'autre. Malheureusement, tout le monde ne considérait pas les choses de cette façon et elle avait bien souvent l'impression d'avoir encore tout à prouver.

« Et voici la fin de mon exposé, j'espère avoir été assez clair pour tous mais si des éléments restent flous n'hésitez pas à poser des questions et je vous répondrez. Et si vos questions concernent quelque chose de non abordé mais dans le thème de mon exposé alors questionnez-moi aussi. »

En vérité, et même si Astride n'avait pas apprécié tout ce que le jeune homme avait pu dire, elle trouvait que cet exposé avait été intéressant à défaut d'avoir été instructif. Elle s'était, en effet, déjà beaucoup renseigné sur le sujet, notamment entre la troisième et la quatrième année où elle s'était retrouvée en pleine crise identitaire, incapable de trouver ses marques où que ce soit. Les bouquins ne donnaient pas toujours réponse à tout, aussi était-elle allée trouver différents enseignants avec une liste de questions bien définies susceptibles de lui apporter quelques éclaircissements. Elle n'avait jamais trouvé toutes les réponses qu'elle cherchait, elle s'était contentée de se faire à l'idée qu'elle naviguerait toujours entre les deux mondes parce qu'elle était tout bonnement incapable de tirer un trait sur ses origines mais qu'elle se sentait plus intégrée dans l'univers de la magie que dans celui des moldus. Une fois sa situation acceptée, elle s'était rendue compte qu'il était plus facile de vivre avec ça, mais aussi qu'elle n'était pas la seule à avoir dû faire ce cheminement et qu'il était, pour d'autres élèves, nettement plus difficile que pour elle, ce qui l'avait conforté encore davantage dans ce choix. Elliott, par exemple, avait eu vraiment de grosses difficultés à choisir, puisque lui, justement, avait été obligé de faire un choix. Elle s'estimait donc parfaitement heureuse à présent et s'étonnait même d'avoir pu se poser à un moment donné ce genre de questions.

« J'ai également une question. D'après ce que tu es en train de dire, les sangs-purs doivent parfois trouver leur partenaire au sein même de leur famille, compte tenu du peu de descendants sangs-purs qu'il reste. Est-ce que ça veut dire tout simplement qu'ils sont amenés à disparaître ? »

Elle espérait qu'il n'y avait pas trop de sangs-purs dans la salle, car il était assez aisé d'imaginer le regard accusateur, limite meurtrier qu'ils pourraient éventuellement poser sur elle à ce moment précis. Fort heureusement pour la Poufsouffle, les deux filles qui avaient posé des questions avant elle ne semblaient pas non plus être particulièrement pro sang-pur, elle se sentait donc moins seule à défendre sa cause, même si elle savait pertinemment que le but de cet exposé n'était sans doute pas de relancer un débat qui était visiblement sans fin. Elle se devait de se défendre, d'autant plus que les choses changeaient ces temps-ci à l'école et pas forcément en bien.

C’est bien parce qu’Absolem n’avait pas le choix qu’il se trouvait dans cette classe, sinon il se serait bien passé de suivre les cours d’Histoire de la Magie. Il n’a rien contre la magie, il a appris à s’y faire avec le temps, mais l’Histoire n’ayant jamais été sa matière préférée, il aurait bien aimé pouvoir s’en passer en tant que sorcier. Mais non, s’ils ne parlaient pas de l’histoire de l’Angleterre, des différentes batailles que ce pays a dû faire ou subir, il avait le droit à l’histoire de ces nouveaux congénères, du début de la magie jusqu’à aujourd’hui. Le jeune Moriarty avait passé un peu plus de dix ans sans savoir que la Magie existait et qu’il était un sorcier. Pourtant, comme beaucoup d’enfants, il avait toujours été très attiré par ce monde, il adorait lire des histoires de magie, de mondes imaginaires, remplis de peuples inconnus et étranges, mais si extraordinaire. Il avait rêvé un nombre incalculable de fois qu’il était un pirate voguant sur les flots, un magicien aux dons exceptionnels, un héros aux pouvoirs extraordinaires, ou bien d’autres choses encore. Et puis un beau jour son don s’est manifesté, comme dans ses rêves les plus fous, mais à la différence de ses rêves où il prenait la nouvelle plutôt bien, ce fut la panique, une angoisse sans nom. Est-ce qu’il perdait la tête, était-il atteint lui aussi d’une maladie touchant le cerveau ? Mais sa mère fut là pour le rassurer, lui expliquant qu’il n’était pas fou, qu’il n’avait pas d’hallucination et que ce n’était pas que le simple fruit de son imagination. Elle lui parla de son père et de son don, ne pouvant en dire vraiment plus sur ce monde qui n’était pas le sien. Absolem voulait la croire, il avait confiance en elle, mais il resta jusqu’à l’arrivée de sa lettre dans le doute. Et si c’était un délire qu’ils partageaient tous les deux ? Comment pouvait-il en être sûr ? La lettre le rassura et lui confirma qu’il n’était pas atteint d’une maladie quelconque et que comme ses héros, il était spécial lui aussi.

Aujourd’hui, assit près de la fenêtre, il attendit que le cours commence, sortant parchemin, plume et encre. Des exposés étaient au programme, quelque chose qui avait l’air d’être à la mode cette année. Absolem trouvait que c’était une assez bonne idée dans l’ensemble, ça leur permettait de pouvoir participer pleinement aux cours. L’un de ses camarades se leva pour se mettre devant, annonçant la couleur de son exposé : la pureté du sang. Ca commençait bien. Réaliste, le jeune homme parla de la polémique que ce sujet pouvait engendrait et il demanda de ne pas être coupé avant qu’il est terminé son exposé. Demande raisonnable, Absolem n’ayant pris aucun parti dans cette histoire pouvait bien lui laisser ce plaisir. Pour lui, la pureté du sang n’avait aucune espèce d’influence sur les capacités magique, il n’y avait donc aucune discussion à avoir dessus. Ce n’était qu’un folklore que les Sang-pur aimaient continuer de propager pour se donner de l’importance et pour se rassurer, rien de plus. Aux propos du jeune homme, on pouvait facilement comprendre qu’il était d’ascendance Sang-pur, mais n’étant pas Serpentard, on pouvait espérer qu’il serait nuancer ses propos, en tout cas Absolem l’espérait pour lui. Ce sujet lui faisait beaucoup penser à la monarchie ou même à l’Egypte Antique ou les gens se mariaient entre eux pour être sûr de pouvoir accéder au trône un jour. L’inceste était monnaie courante dans ce genre de milieu et visiblement chez les sorciers aussi c’était le cas. Absolem ne voyait pas trop comment on pouvait être fière d’être Sang-pur alors qu’il y avait fort à parier qu’il y avait eu au moins un ou plusieurs incestes dans la famille. Le sujet, comme de bien entendu, en vexa plus d’un, il suffisait de tourner la tête un peu de partout pour voir soit des sourires, soit des visages fermés et boudeurs dans l’assemblée. Absolem s’en moquait royal, il savait que tout cela n’était que pure foutaise mais il trouvait ça amusant de voir la réaction de ses camarades.

Eléonore fut la première à poser une question, visiblement le sujet ne lui plaisait pas beaucoup. On pouvait facilement comprendre qu’elle devait être soit Née moldue, soit Sang-mêlée comme lui et qu’elle n’appréciait que moyennement les propos du jeune homme. Marlow ensuite prit la parole, visiblement peu à l’aise dans ce genre de domaine. Absolem trouvait cette fille gentille, mais un peu étrange, discrète, elle agissait parfois d’une façon un peu bizarre. Mais ne pouvant pas vraiment reprocher ce genre de choses aux autres alors qu’il l’était lui-même, il se contenta de l’écouter. Les filles marquaient des points et visiblement ils étaient tous plus ou moins d’accord pour dire que les propos du jeune homme ne les avaient pas convaincus. Astride fut la suivante à poser une question, pertinente comme toujours. Absolem ne savait pas exactement dans quelle ascendance elle se situait, il savait juste qu’elle n’était pas une Sang-pure, sinon Ryan n’aurait pas autant de problème à la considérer comme sa Préfète-en-chef. Absolem lui la trouvait plutôt sympa, elle avait été là quand il en avait besoin et il appréciait sa compagnie. Il ne pouvait pas prétendre la connaître beaucoup, mais le peu de temps qu’il avait passé en sa compagnie avait été plutôt agréable et il espérait que ça continuerait aussi cette année. Une fois que le jeune homme finit de répondre aux filles, Absolem décida de poser une question à son tour « Si j’ai bien compris ce que tu nous a dis et si je suis la logique, pour garder la pureté de votre sang, les Sangs-purs sont prêts et ont toujours été prêt à tout. On peut donc supposer que comme à l’époque Antique ou dans toute royauté, il y a eu de l’inceste ? ou au moins de la consanguinité. Comment pouvez-vous être sûr de la pureté de votre sang si on part du principe que plus il y a de consanguinité dans une famille et plus il y a des risques de tares génétiques ? » Absolem n’était pas là pour remettre à sa place le jeune homme, il voulait juste mettre en avant le fait que plus il y avait de la consanguinité dans une famille et moins les gênes de ladite famille étaient bons. Du coup, les Sang-purs avaient beaucoup moins de probabilité d’avoir plus de magie dans leur sang que n’importe quel autre sorcier.