[ANNEE 2018 - 2019] Quand la curiosité nous fait faire n'importe quoi ! (Eléonore & Absolem) [FINI]

Les vacances, c'était le bonheur pour tous les élèves de Poudlard, excepté quelques exceptions, comme moi ou Catherine. C'était souvent la mort dans l'âme que nous rentrions au bercail, même si pour moi c'était plutôt le retour à la case prison. Cela faisait pourtant presque trois ans que j'étais arrivé en Angleterre, j'aurais dû trouver mes marques, me faire des amis et tenter d'oublier ma vie à Stockholm, sauf que je m'y refusais, je ne pouvais pas lui faire ça, c'était au dessus de mes forces. Ma mère n'est peut-être pas une personne que l'on pouvait qualifier de « normale », voir même pas du tout et peut-être qu'au fond elle est mieux là où elle est actuellement que laisser à elle même en plein cœur de Stockholm. Mais elle reste ma mère, ma seule famille, mon unique raison de vivre, celle qui m'a donné la vie, celle qui m'a élevé, tant bien que mal, celle qui m'a aimé et m'a tout appris. Alors certes, elle a obtenu de l'aide pour tout cela, la vie n'a pas toujours été facile pour nous deux, mais on s'y était fait, je n'avais connu que ça, que pouvais-je lui reprocher ? Ses crises de larmes soudaines ? Ses crises de parano ? Ses hurlements ? Jusqu'à mes 7 ou 8 ans j'étais persuadée que toutes les mamans étaient ainsi, je ne voyais donc pas où était le problème, il suffisait d'attendre qu'elle se calme, elle le faisait toujours. Ma mère n'est peut-être pas la mère parfaite, ni la femme parfaite, elle en était même loin avec sa déficience mentale, mais elle reste néanmoins ma mère et à mes yeux, elle est parfaite. Quand elle est dans un bon jour, elle incarne le printemps, avec son sourire qui te réchauffe le cœur, son regard brillant de bonheur et de joie, ses robes colorées, ses crises de rire, ses peintures magnifiques, pleines de couleurs débordantes de lumière, ses causes rocambolesques, ses envies de lutter contre tout ce qui va mal dans notre société, ses envies de danser n'importe où, n'importe quand, ses plats ratés... C'est tout ce dont j'ai envie de me rappeler d'elle, mettant de côté ses mauvais jours où elle se mettait à hurler contre tous le monde, à pleurer pour un rien, à voir le mal de partout, à croire que tous le monde veut m'enlever à elle, à ses fuites incessantes, son regard paniqué posé sur moi comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait, ses punitions, ses excuses, ses lamentations, ses regards dans le vide … Je la revois encore, la dernière fois où je l'ai vu, elle avait se regard désespéré, mais résigné, sachant que quoi qu'elle dise ou fasse, elle ne parviendrait pas à nous sortir de là, qu'elle avait perdu. Je nous revois encore, luttant pour nous extraire des bras qui nous avait attrapé, chacun, et tiré loin l'un de l'autre. Je l'entend encore, mon cher paternel, me criant que c'était pour mon bien, que c'était la seule solution, que tout cela avait assez duré, que je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi, qu'elle était incapable de m'élever. Nous pleurions tous les deux, la mort dans l'âme mais pas prêt d'abdiquer, moi en tout cas je ne l'étais pas. Je tirais vers l'avant, j'étais comme possédé, un véritable dément qui cherchait à s'enfuir. Je criais son nom, j'appelais ma mère, je hurlais de me lâcher, qu'ils n'avaient pas le droit et elle faisait de même de son côté. Ils n'avaient pas le droit de nous séparer, on s'était débrouillé sans eux jusqu'à maintenant et on pouvait continuer ainsi …. Mais personne ne nous a écouter.

Sans Catherine, je ne sais pas ce que j'aurais fait. C'est mon seul rayon de soleil et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi. C'est une personne formidable, je ne remet pas en cause ça, mais je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu m'attacher aussi facilement à elle. Je me souviens que quand j'ai débarqué en Angleterre, avec Mycroft, ce géniteur inconnu, cela faisait trois jours que je m'étais muré dans le mutisme, refusant de lui parler, de le regarder ou de faire quoi que ce soit. Il m'avait ôté ma seule raison de vivre, je n'étais plus qu'une coquille vide. Et puis je l'ai rencontré, elle, la petite dernière de la famille, ma tendre demi-soeur. Elle a posé un regard tendre sur moi et plein de joie, comme ceux de ma mère. C'était la seule de la famille heureuse de me voir. Elle m'a inondé de parole, me faisant visiter, m'expliquant qu'il ne fallait pas que je m'occupe de sa sœur, Lisbeth, qu'elle était jalouse et qu'elle était comme ça avec tous le monde. J'ai mis du temps à sortir de mon mutisme, mais j'aimais passer du temps avec elle, j'aimais l'écouter parler, de tout et de rien, j'aimais la regarder rire, sourire, rêver. Ce fut elle qui entendit le son de ma voix la première et ce fut une véritable joie pour elle. Cela fait presque trois ans maintenant que j'ai découvert que j'avais une seconde famille, loin d'être aussi bien que la première, malgré son plus grand nombre. Mais je n'ai jamais changé d'avis sur Cathy, elle est ce qui m'est arrivé de mieux dans ce pays et je ne regrette pas de l'avoir rencontré. Je lui ai promis de l'emmener à Stockholm un jour, quand je rentrerais enfin chez moi et je tiendrais ma promesse, je suis sûr qu'elle adorera cette ville et je suis persuadé qu'elle adorera ma mère, elles sont faites pour s'entendre. Ma mère … Que devient-elle ? Maggie me donne de temps en temps des nouvelles, quand elle va la voir, mais ses visites se font de plus en plus rare, ma mère refuse souvent de la voir et si ce n'est pas elle, ce sont les médecins. Je lui envoie des tonnes de lettres mais je sais qu'elle ne me répondra jamais, écrire n'a jamais été sa spécialité, elle préfère dessiner. Parfois je me demande si elle m'a oublié, si ses cachets ne lui font pas perdre la mémoire. Un jour je la sortirais de là bas et je l'emmènerais avec moi, loin de tout ça et nous vivrons heureux, tous les deux. Mais le temps n'est pas encore venu, je dois encore être patient, alors je guette l'arrivée de ses dessins, qu'elle m'envoie de temps en temps, signe qu'elle pense toujours à moi, signe que j'ai encore un espoir.

Aujourd'hui, c'est sortie en famille, dans la joie et la bonne humeur … ou pas. Miranda est aussi froide qu'à l'accoutumé, évitant de me regarder pour ne pas lui donner la nausée, elle s'adresse essentiellement à ses filles et cela me convient à merveille. La dernière fois que nous nous sommes parlés c'était pour mon dernier tatouage qu'elle n'a pas eu l'air d'apprécier. Elle a beaucoup crié de ce que je m'en souviens, prétendant que c'était laid, comme tous les autres, que cela abime la peau et que ça peut apporter des maladies. Je lui ai répondu qu'elle devrait plutôt être content, qu'elle pourra ainsi se débarrasser de moi plus facilement. Je crois que c'est là où elle s'est mise à exploser, me hurlant dessus, me traitant de monstre, que j'étais injuste envers elle qui m'a accueilli sous son toit, que cela faisait mauvais genre auprès des voisins et de leurs amis, que c'était interdit sous son toit, que cela allait donner de mauvaises idées à ses filles et tout le baratin. Je lui ai dis qu'elle ne m'avait pas accueilli, que c'était son cher et tendre époux qui m'avait imposé à elle et que cela faisait toute la différence. J'ai ensuite rajouté que je m'en tamponnais des voisins et amis, que de toute façon j'étais plus évité qu'invité donc ça ne changerait pas grand chose. Et enfin j'ai conclu par le fait que les mauvaises idées elle s'en chargeait très bien de les distiller dans l'esprit de ses filles et que fort heureusement Cathy était plus intelligente que sa sœur sinon il serait très certainement déjà mort empoisonnée. Ce fut là que je reçus une claque et à ce moment précis que je quittai la maison, pour ne revenir que le lendemain.
Lisbeth, à l'instar de sa mère, m'ignora complètement, préférant aujourd'hui passer ses nerfs sur sa chère sœur, plutôt que sur moi, sachant pertinemment qu'elle m'atteindrait tout autant par ce biais là. Mais Cathy n'étant pas tombée de la dernière pluie préféra l'ignorer et se colla à moi. Mycroft nous fut l'honneur de son absence, ce qui me convint parfaitement, mais ce ne fut pas au goût de Miranda qui n'avait accepté cette petite promenade que parce qu'elle pensait que son époux les y accompagnerait. La déception se lisait sur son visage et cela me donna le sourire. Plus elle était malheureusement et plus j'étais heureux.

Pendant que Miranda emmenait Catherine et Lisbeth s'acheter de nouvelles tenues pour Poudlard, je m'éclipsais discrètement pour faire un petit tour. Non pas que faire les boutiques ou m'habiller ne m'intéressais pas, mais moins je passais du temps avec cette adorable et aimant famille et mieux je me portais. En plus, l'Allée des Embrumes m'appelait. Je n'avais rien de particulier à y faire, je vous rassure, je ne suis pas le genre de personne à manigancer des tours foireux et j'avais beau détester ma nouvelle famille, je ne comptais absolument pas attenter à leur vie. Je voulais juste visiter cet endroit, par curiosité plus qu'autre chose et puis si on apprenait que le fils d'Albert Mycroft Henderson traînait dans l'Allée des Embrumes, cela allait vite jaser dans le parfait petit monde Aristocrate et cela allait rendre fou de rage mon cher paternel. Un coup à droite, un coup à gauche, une fois que je m'assurais qu'il n'y avait ni Cathy, ni Lisbeth, ni cette plaie de Miranda à l'horizon, je m'engageais, main dans les poches, dans cette Allée sombre.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Et voilà une autre belle journée à flâner sur le chemin de traverse. Le temps commençait à devenir long et Élé, grande nomade, trouvait que l'attente avant le voyage organisé par l'école avait assez duré. Pourtant, il restait encore une semaine avant le départ et, plutôt que de retourner au Québec chez ses parents, elle avait décidé de rester dans les environs, à Londres, en attendant le jour fatidique. De toute façon, il n'était sûrement pas là, ses parents voyageaient beaucoup pour le travail et depuis quelques temps, les affaires évoluaient plutôt bien pour eux. Ainsi, Éléonore avait appris dans leur dernière lettre qu'ils étaient en Georgie, aux États-Unis, pour discuter affaire avec un promoteur américain. Peut-être aujourd'hui étaient-ils en Californie, aux Indes ou sur une île perdue au Japon? Quoiqu'il en soit, elle voyagerait tout l'été avec l'école et sa soif de mouvement et de voyage serait donc comblée.

Mais pour le moment, le temps était long. Tous les matins, elle se réveillait en se demandant ce qu'elle allait faire aujourd'hui. Si elle aurait pu pratiquer la magie en-dehors de l'école, elle se serait sûrement exercée à apprendre un nouveau sort et à le pratiquer, mais n'ayant pas encore atteint la majorité, elle se contentait de vivre comme une moldue. Non que ce soit quelque chose de nouveau pour elle (puisque ses parents n'avaient aucun pouvoir magique), mais elle aimait bien le monde de la sorcellerie et s'était habituée à avoir une baguette magique et à faire des affaires qu'elle aurait cru impossible quand elle était enfant. Au moins, elle n'était pas coupé complètement du monde magique. Effectivement, elle s'était louée une chambre pas trop loin du Chemin de traverse et passait ses journées à déambuler sur le chemin et ainsi garder contact avec la magie.

En se levant ce matin-là, elle avait un plan en tête. De un, aller marcher une xième fois sur le Chemin de traverse et, s'il n'y a rien d'intéressant, aller du côté moldu de Londres et trouver un parc dans lequel elle pourrait prendre une marche, s'étendre sous un arbre et apprécier la "nature" en pleine ville. C'est ainsi qu'elle prit sa baguette (qu'elle gardait toujours avec elle, même si elle n'avait pas le droit d'en faire usage) et qu'elle se dirigea vers le côté sorcier. Elle salua le barman, qui était habitué à sa présence ces derniers temps, et se dirigea vers les pierres, qu'elle tapota aux endroits précis. Elles s'écartèrent et Élé pénétra sur le Chemin de traverse. Il y avait un peu plus de monde que d'habitude et elle reconnut certains élèves de Poudlard. C'est ainsi qu'elle reconnut un Poufsouffle de son année - comment s'appelait-il déjà? Elle chercha dans sa mémoire: ah oui! Absolem! Le gars des Poufsouffles qui avait l'air de toujours souffrir en silence dans son coin. Elle ne lui avait jamais parlé mais s'était souvent demandé qu'est-ce qui le rendait aussi triste. Il était accompagné de sa famille. Quoiqu'il n'avait pas l'air vraiment heureux en leur présence, remarqua-t-elle. Il était accompagné d'une femme plus vieille - sa mère, peut-être? Élé lui trouva un air sévère, ainsi que ses... soeurs? Ça n'avait pas l'air d'une famille très aimante, sauf pour l'une des deux soeurs, qui le suivait de très près.

*Curieuse famille*, se dit-elle.

Sans s'en rendre compte, Élé les suivait de loin, les regardant interagir les uns avec les autres, essayant de déterminer les liens qui les unissait. Puis, les trois filles entrèrent dans une boutique de linge et le Pouffy décida de s'éclipser discrètement. Curieuse, Élé l'observa et, soudainement, il regarda à droite et à gauche. Elle détourna le regard, semblant s'intéresser soudainement à la vitrine devant elle. Du coin de l'oeil, elle le vit s'engager sur une autre ruelle. Elle fronça les sourcils: c'était bien l'Allée des Embrumes ça, non? N'ayant rien trouvé de mieux à faire, elle s'engagea à sa suite dans l'Allée, veillant à garder une certaine distance avec Absolem. Pourtant, se disait-elle, son manège ne tiendrait pas longtemps. Il n'y avait pas grand monde dans l'Allée des Embrumes et, tôt ou tard, le Pouffy finirait par remarquer sa présence. D'ailleurs, il dût sentir qu'il était suivi car il regarda soudainement par-dessus son épaule. Élé, de nouveau, fit semblant de s'intéresser à une vitrine qui exhibait des crânes et autres bebelles non-attirantes mais elle se doutait bien que cette fois, il verrait clair dans son jeu.

Rien que l'idée que ce cher Mycroft pète une durite quand il va apprendre que son cher fils unique s'est aventuré dans l'Allée des Embrumes, me rendait fou de joie. Je sais il m'en faut peu, mais quand je peux blesser ma « famille d'adoption » je le faisais sans sourciller, jusqu'à ce qu'ils se décident à me jeter dehors ou me renvoyer dans mon pays parce que c'était finalement une mauvaise idée de m'avoir ramener. Je veux être une plaie dans cette famille pour qu'elle me foute la paix et seule Catherine est épargnée parce que c'est la seule personne à qui je tiens vraiment dans ce pays. Et c'est parce que je tiens à elle et que je veux la protéger que je vérifie si personne ne me suis car ce serait bien son genre de me suivre pour une nouvelle aventure. Cathy est une adorable jeune fille d'à peine 12 ans, qui croit encore que le monde est merveilleux et que tous le monde est gentil, même sa mère et sa sœur. Bien entendu, elle ne les aime pas particulièrement mais elle est persuadée qu'un jour, elles se rendront compte qu'elles n'ont pas eu la bonne attitude à mon égare ou au sien et s'excuseront. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée absurde, mais sincèrement, même si je ne la partage pas, je l'apprécie. Il n'y a qu'elle pour trouver de la beauté dans la laideur et je trouve ça mignon, ça me rappelle ma mère dans ses bons jours. Cathy adore s'aventurer n'importe où, non pas forcément pour risque volontairement sa vie, mais pour rencontrer des choses qu'elle n'aurait pas pu voir en temps normal, vivre des aventures fabuleuses, découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles personnes, s'amuser … Seulement l'Allée des Embrumes n'est pas vraiment l'endroit idéal pour ça, il y traîne des gens louches que je préférais qu'elle évite. Déjà que moi je ne devrais pas m'y rendre, ce n'est pas pour l'y entrainer involontairement. Mais je suis rassuré, je la vois à travers la vitre du magasin, en train de s'extasier sur une robe qui n'a pas l'air d'être au goût de Miranda, très certainement trop enfantine à son goût.

J'avance de quelques pas avant de tomber sur une première personne qui m'a l'air peu recommandable. L'individu en question n'a pas un physique d'Apollon, loin de là même. Il a les cheveux mi-long, gras, des sourcils broussailleux, très mince, un peu trop d'ailleurs à mon goût. Il a un regard qui ne donne pas confiance et je préfère avancer rapidement plutôt que de rester trop longtemps dans ses parages. Je tombe sur la première boutique et rien qu'à voir la devanture, je me doute qu'elle ne vent pas des farces & attrapes. Elle est sombre, peu éclairée, avec des objets peu avenant en vitrine et je me doute que ceux qui sont à l'intérieur ne donnent pas plus envie. Je fronce les sourcils, avant de décider de continuer mon chemin, je n'ai aucune envie de rentrer dans cette boutique. Je n'ai pas peur attention, un Moriarty n'a peur de rien, mais elle ne m'inspire pas confiance, voilà tout. Je m'arrête un instant plus tard, fronçant de nouveau les sourcils, j'ai la drôle d'impression d'être suivi, alors je me retourne. Rien à gauche, par contre à droite il y a une jeune fille qui n'a absolument pas sa place ici, encore moins que moi et qui fait semblant de regarder la vitrine. Je me doute qu'elle n'a absolument pas l'intention de rentrer à l'intérieur et qu'elle n'est pas ici pour visiter. Est-ce qu'elle attend quelqu'un ? Non, certainement pas ici, même si elle a une aventure avec une personne qu'elle ne devrait pas, le cœur de Londres seraient le mieux indiqué pour ça, plutôt que l'Allée des Embrumes, enfin c'est ce que je pense. Je la regarde encore un instant avant de continuer mon chemin. Si elle me suit, je vais vite le découvrir, elle va m'emboîter le pas et bien plus rapidement que dans une allée normale pour ne pas me perdre en chemin. Ce serait bien dommage qu'une fille dans son genre se perde ici, elle risquerait d'avoir bien du mal à en sortir et certainement pas indemne. Je reprend donc ma route et entend de nouveau des pas derrière moi, un peu plus proche qu'elle ne le voudrait certainement. Je ne me retourne pas cette fois, je continue mon chemin. Je ne fais même plus attention à ce qui m'entoure, tout ce qui m'obsède en cet instant c'est cette fille et son petit manège. Pourquoi me suit-elle ? Que me veut-elle ? Une fan ? J'en doute au vu de mon amabilité, je dirais plutôt une personne qui m'en veut mais pour une raison que j'ignore, en tout cas pour le moment.

J'accélère le pas, j'augmente la cadence, puis sans crier gare je me met à courir et quand je suis sûre qu'elle m'a perdu de vue, je me planque dans un recoin d'une ruelle et j'attend qu'elle passe devant moi. J'en profite pour l'observer. Brune, aux yeux … aucune idée, de là je ne vois pas très bien et sincèrement je m'en fous ce n'est qu'un détail. Elle doit avoir aux alentours de mon âge, peut-être un an de plus et encore c'est même pas sûr. Pas vilaine du tout, mais bien trop curieuse à mon goût et sincèrement elle n'a vraiment pas choisi le bon moment, ni le bon endroit pour me suivre. J'hésite un instant à la laisser continuer seule dans la mauvaise direction, pendant que je ferais marche arrière, mais j'éprouve déjà des remords. Je ne suis pas un être sans cœur, même si je le fais croire, l'idée d'avoir volontairement nuis à une personne me dérange beaucoup. Je ne la connais pas et je ne sais pas ce qu'elle me veut, mais ce n'est pas pour ça que je vais la laisser tomber dans un coupe-gorge, alors je sors de ma cachette quand elle est à quelques pas devant moi et je la hèle.

« Tu cherches quelqu'un ? Moi peut-être ? »

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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L'allée des Embrumes ne ressemblait pas du tout au Chemin de Traverse. C'était la première fois qu'Élé y mettait les pieds et ça ne lui plaisait pas vraiment. Elle s'était souvent demandée à quoi ressemblait la fameuse avenue de magasins de magie noire mais n'avait jamais osé y pénétrer. La curiosité de savoir ce qu'Absolem avait à faire dans cette avenue et, certainement, une bonne dose de folie et d'audace, et elle s'y était aventurée à la suite de Poufsouffle. Les vitrines affichaient des articles peu attirants, dangereux. L'allée était sale et mal entretenue. Aucune affiche de couleur ici, aucune gaieté. Mais ce qui rendait Éléonore le plus mal à l'aise, c'était les gens qui fréquentait l'Allée. Ils avaient un quelque chose de lugubre et de pas net. Par exemple, cet homme qu'Absolem avait croisé: il avait des cheveux gras et un quelque chose de pas... de pas symétrique dans le visage. Comme si... il n'avait pas la possibilité d'émettre des expressions faciales. Un frisson lui parcourut l'échine.

Elle avait dû rapidement faire assemblant d'être attirée par une vitrine lorsqu'Absolem s'était retourné. Il avait alors recommencé à marcher, et Élé avait recommencé à le suivre. Elle savait qu'il savait. Elle se demandait juste s'il allait lui demander des comptes, l'invectiver ou encore essayer de la semer. Ou peut-être l'ignorer? Dans le premier des cas, elle ignorait comment elle allait réagir. Y'avait-il une façon de réagir quand la personne qu'on suit se retourne contre toi? Bof, se dit-elle avec laconisme. Elle verrait bien sur le coup de l'impulsion! Comme pour prouver qu'il savait qu'elle savait qu'il savait (...), il se mit à accélérer le pas. Élé accéléra également puis, il se mit à courir. Elle hésita une seconde: le jeu en valait-il la chandelle!? Courir après quelqu'un qu'on ne connaît pas simplement pour se distraire dans l'Allée des Embrumes... C'était un peu beaucoup vraiment louche! Elle décida de continuer de marcher d'un pas vif, remettant au hasard le fait qu'elle le retrouve ou pas. Hors de question de lui courir après, parce qu'alors ça signifiait clairement et ouvertement qu'elle le suivait et elle avait aucune envie de devoir lui expliquer qu'elle le suivait pas pour une raison en particulier, simplement pour se distraire. Il la trouverait cinglé pour sur! Pourtant, après un deux minutes de marche rapide, elle dut admettre qu'elle l'avait perdu.

Elle s'arrêta et regarda autour d'elle. Elle ignorait que l'Allée des Embrumes était aussi grande. Les passants la regardèrent d'un oeil mauvais: les fouineuses dans son genre n'étaient pas les bienvenus. Elle s’apprêtât à rebrousser chemin lorsque:

« Tu cherches quelqu'un ? Moi peut-être ? »

Elle se retrouva nez à nez avec Absolem. La stupeur la fit ressembler un instant à un poisson sans cervelle, puis elle retrouva l'usage de la parole:

" Moi? Je ne cherche personne. Mais toi, tu cherches les ennuis parce je crois savoir que ta famille, elle, te cherche. "

Satisfaite d'avoir plogué le mot "cherche" plusieurs fois dans la même phrase, elle le regarda et mis ses mains sur ses hanches, la tête levée légèrement vers le haut dans une expression de défi, un petit sourire flottant sur ses lèvres.

" Moi? Je ne cherche personne. Mais toi, tu cherches les ennuis parce je crois savoir que ta famille, elle, te cherche. "

J'étais apparu comme par magie derrière cette fille pour la surprendre et cela fonctionna plus ou moins bien. Elle ne s'attendait pas à ce que je la surprenne, pensant très certainement que je m'étais enfuie, honteux que quelqu'un puisse me voir ici ou pressé de me retrouver seul pour faire ce que j'avais à faire. Malheureusement pour elle je n'avais aucun but précis en venant ici et plus on me voyait dans ce lieu malsain et plus j'étais heureux. Ce n'était pas moi qui allais être gêné qu'on apprenne ma présence dans ce lieu mais mon paternel, qui me cherchera mille et une excuses pour expliquer ce geste. Je croisais donc les bras et attendis qu'elle réponde à ma question. Elle me mentit en prétendant ne pas me suivre, mais moi je suis persuadé du contraire. Je ne la connais absolument pas mais je suis persuadé qu'elle me suivait, seulement la raison m'échappe un peu et j'ai bien peur qu'elle ne lâche pas facilement l'explication. Est-ce qu'on sait déjà croisé à quelque part ? Oui très certainement, je ne connais pas son nom, mais il me semble qu'on doit avoir des cours en commun, en tout cas c'est la sensation que j'ai. Je ne fais pas spécialement attention aux gens qui m'entourent mais cela fait presque trois ans que je suis à Poudlard, alors les gens de la même année que moi, j'ai beau m'en foutre royal, je ne peux pas complètement ignorer leur présence à mes côtés tout le long de la journée et il me semble qu'elle est devant moi en Potions. Son nom par contre m'échappe mais ça ce n'est qu'un détail, ce qui compte en cet instant c'est qu'elle parle de ma famille mais on sent qu'elle ne sait strictement rien sur elle sinon elle n'en aurait très certainement pas parlé comme ça. Que les gens peuvent être naïf de croire que tout se passe toujours bien dans une famille, c'est bien souvent le contraire, surtout dans la notre qui est atypique et peu enviable. Je la vois esquisser un sourire de triomphe, comme si elle venait de toucher un point sensible, alors qu'elle est très loin du compte.

« Oh mon dieu … ciel … le malheur va s'abattre sur moi … je suis perdu … protégez moi de leur courroux …. »

Me moquer des gens est devenu une seconde nature depuis que je suis ici, mais ce n'est pas quelque chose de naturel à la base. Je n'ai jamais été quelqu'un de foncièrement méchant ou mauvais, je ne joue qu'un rôle pour ne pas me donner des raisons de regretter mon départ à la fin de mes études. J'ai déjà rencontré des gens très bien, avec qui j'aurais pu entamer une belle amitié, si seulement je ne faisais pas tout pour les garder loin de ma vie, loin de moi. Certains s'accrochent, comme Sunny avec qui j'ai bien plus de points en commun que je ne le voudrais, d'autres abandonnent rapidement la lutte, trouvant que je n'en vaux pas la peine et je ne compte certainement pas leur donner tort, même si ça fait mal.

« Tu ne peux pas savoir comme cela me laisse indifférent qu'ils me cherchent, au moins je vais les occuper une partie de l'après-midi, ils ne pourront pas dire qu'ils se sont ennuyés … Mais toi, puisque tu prétends ne pas me suivre, qu'est-ce que tu fais là ? »

J'avais vraiment l'air de quelqu'un qui s'en moquait de ce que disait la jeune fille tout simplement parce que c'était vrai, ma famille n'était pas réellement ma famille et ne le serait jamais et tout cela nous convenait à tous merveilleusement bien. De toute façon Miranda ne se fera pas un sang d'encre pour moi, elle serait même prête à m'abandonner à mon sort, seulement Cathy ne la laissera pas faire et refusera de partir sans moi, ce qui va grandement la contrarier … j'ai déjà hâte de voir sa tête.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Bon, c'est vrai, le chat était devenu la souris et la souris était devenu le chat. Elle s'était fait prendre à son jeu de chasse et devait maintenant improviser pour s'en sortir. En signe de réponse à sa provocation, il avait croisé les bras et la regardait d'un air narquois. N'importe quel sorcier qui aurait porté attention à leur échange aurait levé un sourcil: ils se regardaient tous deux la tête levé, l'une les mains sur les hanches et l'autre les bras croisés.

« Oh mon dieu … ciel … le malheur va s'abattre sur moi … je suis perdu … protégez moi de leur courroux …. »

Elle haussa un sourcil en signe de perplexité, les mains toujours sur les hanches. C'est quoi ce charabia? Qu'est-ce qui lui prends soudainement de faire la victime comme ça? Décidément, le jeune Poufsouffle était sur la défensive. Oui, Élé sentait qu'elle était allait trop loin dans son concon intime, dans sa vie personnelle en le suivant comme ça mais elle était bien trop orgueilleuse pour l'admettre pour le moment et bien trop curieuse pour faire marche arrière. Non, elle voulait en apprendre plus sur le mystérieux Pouffy et ses "drames".

« Tu ne peux pas savoir comme cela me laisse indifférent qu'ils me cherchent, au moins je vais les occuper une partie de l'après-midi, ils ne pourront pas dire qu'ils se sont ennuyés … Mais toi, puisque tu prétends ne pas me suivre, qu'est-ce que tu fais là ? »

Tiens, cela veut donc dire que ça première théorie était bonne. Il voulait échapper à sa famille pour la journée. D'ailleurs, il n'avait pas l'air à tenir beaucoup à eux. Pourquoi Absolem ne s'entendait pas avec sa famille? D'ailleurs, était-ce vraiment SA famille? Ou c'était une famille recomposé et il était pris là-dedans? Si oui, elle le plaignait. Elle ne pouvait évidemment pas avoir la prétention de comprendre ce que ça pouvait être, mais elle pouvait assez bien imaginer que ça pouvait n'avoir rien d'amusant. Elle avait toujours eu des parents très affectifs et, de ce côté-là, n'avait rien à reprocher au bon Dieu. Elle avait été aimée, avait eu la chance de beaucoup voyager. Par contre, ce côté nomade chez elle l'avait empêché d'avoir des amis. Bien sûr, elle avait lié certaines affinités avec certains enfants parfois, mais jamais plus. Quand elle était arrivée à Poudlard, elle s'était tout de suite bien entendu avec les autres élèves de Gryffondor mais sans développer d'amitiés extraordinaires et n'était pas tombée amoureuse. Bref, comme si elle ignorait ce que pouvait signifier le mot "s'établir et s'attacher", elle était toujours restée un peu seule et elle se sentait toujours un peu seule. Bref, tout ça pour dire que, la solitude, ça la connaissait, et si Absolem se sentait souvent seul, peut-être aurait-il un point en commun?

Son regard s'était un peu adoucit quand elle avait entendu les mots "tu ne peux pas savoir comme cela me laisse indifférent" et probablement que le jeune Pouffy s'en rendrerait compte. Elle n'était pas dupe: ces mots révélaient qu'il n'était pas en bon terme avec sa "famille". Et maintenant, elle devait répondre à sa question, à savoir ce qu'elle faisait là.

Elle se mordit la lèvre, signe d'indécision, et répondit finalement:

"Si je te le dis, tu vas rire de moi..."

Elle garda quelques secondes le silence, se demandant ce que sa réponse avait bien pu provoquer comme pensées chez son interlocuteur, puis, avant de lui laisser l'opportunité de continuer sur ce sujet, enchaîna:

" Comment ça ça te laisse indifférent?...Tu... tu n'es pas en bons termes avec eux?"

Étonnant ce qu'on peut avoir comme discussion personnelle sur l'Allée des Embrumes!

"Si je te le dis, tu vas rire de moi..."

La tension était palpable depuis quelques instants. J'étais sur la défensive parce que je sentais qu'on venait de s'introduire sans mon consentement dans ma vie privée et elle était sur la défensive parce qu'elle avait été prise la main dans le sac. La situation n'était finalement agréable pour personne mais je m'en foutais, c'était de sa faute si on en était arrivé là. Je ne la connais pas et ce n'est franchement pas la meilleure solution pour faire connaissance, mais après ce n'est peut-être qu'une question de point de vue, allez savoir. Me suivre pour récolter un maximum d'informations sans que je le sache, je trouve ça limite, surtout si c'est pour me balancer derrière à la direction, ma famille ou pire Lisbeth. Je ne connais pas ses fréquentations et je me moque tellement de ma demi-soeur que je n'ai jamais vérifié avec qui elle traîné, plus elle restait loin de moi et mieux je me portais. Alors peut-être que c'était ça finalement sa réponse, une espionne de ma tendre demi-soeur, seulement si c'était ça, je n'ai absolument pas envie de rire, mais plutôt de me mettre en colère, elle n'a pas le droit de me faire ça, je ne lui ai rien demandé, qu'elle s'occupe de ses affaires et je m'occuperais des miennes. Si elle se lance sur ce chemin là, elle risque d'être bien accueilli et je vais sans hésiter lui rendre la monnaie de sa pièce. J'allais lui répondre mais elle ne m'en laissa pas le temps, elle reprit la parole juste avant moi et je ne pus que l'écouter.

" Comment ça ça te laisse indifférent?...Tu... tu n'es pas en bons termes avec eux?"

C'est fou comme ça étonnait toujours tous le monde quand ils apprenaient que je n'étais pas en bon terme avec les gens de ma famille. Pour eux c'était évident qu'on devait bien s'entendre avec les membres de son entourage, c'était le minimum, seulement ce n'est pas mon cas. Je n'ai aucun lien de parenté avec Miranda et j'en suis le plus heureux des hommes. Mon père n'est qu'un mot pour faire joli dans une conversation, il n'en a ni le statut, ni le comportement et mes deux demi-soeurs ne sont que les dommages collatéraux d'une guerre que j'ai entrepris avec les deux tyrans qui me servent de parents de substitution. Fort heureusement le courant passe très bien avec Catherine, ce qui est assez rassurant et appréciable, malheureusement ce n'est pas du tout le cas avec Lisbeth. Je crois que même sans l'influence de sa mère, elle me détesterait quand même, rien que parce que je suis celui qui lui vole l'attention de son père et son héritage. Elle ne veut pas comprendre que je n'en veux pas et n'arrive pas à admettre ma décision de le rejeter. Elle me déteste parce que je suis en droit de l'avoir, avant elle et elle me hait parce que je le refuse. Quoi que je fasse, elle me haïra quand même.
Je constate qu'elle n'a pas pris la peine de répondre à ma question, mais qu'elle sait quand même permise de m'en poser une, comme si elle avait le droit d'ignorer mes questions mais que j'étais en devoir de l'éclairer. Je garde les bras croisés et je ne lâche rien, j'aurais mes réponses, quoi qu'il en coûte.

« Et si tu t'obstines à ne pas me le dire ça va m'agacer … je ne sais pas ce qu'il vaut mieux, que je rie ou que je m'énerve ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Oh non je ne compte pas lâcher l'affaire, j'ai le droit de savoir ce qu'elle fait ici, surtout que j'ai bien peur d'avoir au moins en partie raison. Je sais ou plutôt je suis presque sûr qu'elle me suit, mais je n'arrive pas à savoir pourquoi. La raison la plus logique c'est qu'elle est de mèche avec cette pimbêche de Lisbeth et qu'elle va lui rapporter toute notre conversation pour me nuire. Bien entendu cela n'est pas la seule explication qu'il peut y avoir, mais c'est ma préférée, j'ai du mal à croire que quelqu'un me suive juste pour le plaisir de le faire. Je sais que j'en intrigue plus d'un mais pas au point qu'ils se mettent à jouer les apprentis détectives, si ? Si c'est le cas alors elle est vraiment nulle dans ce domaine,va falloir qu'elle change de technique ou qu'elle abandonne la partie.

« Ca t'étonnes tant que ça ? Une famille n'a pas le droit d'avoir des divergences d'opinion ? Le monde parfait des poney rose à pois blanc n'existe que dans ton imaginaire, rien de plus. Et en quoi ça te regarde de toute façon ? Tu écris un livre sur ma famille ? »

Je ne cache pas le fait que je suis en mauvais terme avec ma famille et je ne cache à personne que Catherine et Lisbeth sont mes demi-soeurs. Je n'ai pas honte d'avoir dans ma famille Cathy et j'adore faire chier Lis' en rappelant à tous le monde qu'elle doit me supporter au quotidien. Mais je ne rentre jamais dans les détails et je ne dis jamais vraiment qu'elles sont mes demi-soeurs, je me contente de dire oui quand on me pose la question, rien de plus.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« Et si tu t'obstines à ne pas me le dire ça va m'agacer … je ne sais pas ce qu'il vaut mieux, que je rie ou que je m'énerve ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Et bien, il est vraiment de mauvais poil le Poufsouffle! Il a un sale caractère, pas sympathique du tout. Oui, il était bien ce qu'Élé s'était imaginé de lui: une pauvre victime ou plutôt un pauvre sorcier se croyant une victime dans la vie. Elle pouvait comprendre que sa situation familiale n'était pas joli mais y'a pas juste ça dans la vie! Faut en revenir à un moment donné, non? Si elle était à sa place, et elle n'était absolument pas à sa place mais si elle l'était, elle essayerait au moins de s'en sortir, de se faire des amis et de mettre de côté les éléments négatifs de la vie, à savoir pour Absolem sa prétendue famille. Mais non, d'après ce qu'Élé avait pu constater, il préférait rester seul dans son coin pendant les cours à ruminer de sombres pensées et à rejeter tout ceux qui avaient pu un jour essayer de se lier d'amitié avec lui. Et voilà qu'elle l'avait suivi, pensant se distraire, et qu'elle se retrouvait là à discuter avec Monsieur Mauvais Caractère en personne.

" Je préfèrerais que tu ries, mon cher, mais ça semble trop demander pour toi, est-ce que je me trompe? Tu crois vraiment que j'ai envie de te le dire alors que t'es hiper bête? On vient à peine de se rencontrer! Bon, c'est vrai, on se voit en cours mais je parle de se rencontrer pour vrai là. "

Élé ignorait un peu pourquoi mais elle était soudainement en colère contre Absolem. Probablement parce que les types du genre "je souffre en silence", elle les trouvait particulièrement stupides. Enfin quoi, elle savait qu'avec ce genre de comportement, c'est plus souvent la personne qui reste dans sa souffrance et n'essaie même pas de trouver des moyens de s'en sortir. Comme Absolem qui envoyait promener les personnes qui essayaient de se lier à lui. Elle était divisée entre l'envie de l'envoyer balader et de trouver une autre distraction et une autre envie d'essayer de l'aider à voir la vie d'une façon un peu plus positive.

« Ca t'étonnes tant que ça ? Une famille n'a pas le droit d'avoir des divergences d'opinion ? Le monde parfait des poney rose à pois blanc n'existe que dans ton imaginaire, rien de plus. Et en quoi ça te regarde de toute façon ? Tu écris un livre sur ma famille ? »

Le monde parfait des poney rose à pois blanc?! Mais il se moquait d'elle ou quoi? Elle n'avait pas cinq ans tout de même! Non mais franchement... Il avait bel et bien des divergences avec sa famille. Il était vraiment sur la défensive ce mec! Encore une fois, elle fut séparée par l'envie de lui sacrer patience et celle de l'aider. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle n'avait pas vraiment le droit de se mettre en colère contre lui. Après tout, c'est elle qui l'avait suivi! C'est elle qui l'avait cherché cette confrontation! Que faire?! Elle inspira un coup profondément et recroisa ses bras avant de se lancer:

" Écoute, j'ai eu tort d'avoir fait ce que j'ai fait. J'avais rien à faire de ma journée, je t'ai vu aller dans l'Allée des Embrumes et j'ai décidé de te suivre. Voilà, content??! J'ai répondu à ta question. "

Elle s'arrêta une seconde pour respirer et remettre de l'ordre dans ses idées avant de poursuivre:

" Et je vais peut-être avoir tort de te dire ce que je vais te dire. De un, j'suis désolée que tu t'entendes pas bien avec ta famille. Oui, pour vrai, peut-être que je devrais m'en foutre mais j'suis pas insensible de même. Alors j'suis désolée pour toi. De deux, c'est vrai, je ne te connais pas et ça me regarde pas, mais laisse-moi te donner un conseil, et puis tu en feras ce que tu voudras de mon conseil après. Je t'ai vu dans certains cours, tu restes seul dans ton coin et tu sympathises avec pesonne. J'espère que c'est pas à cause de ta famille que tu agis de même parce que ça te mèneras à rien dans la vie! Décide-toi même de ce que sera ta vie, tu as le pouvoir de le faire alors agit et surtout ne pense pas...

À ce moment de son discours, Élé, entraînée par la passion, animait ses paroles avec des grands gestes de bras.

...ne pense pas que ça vaut pas la peine de te lier avec les autres parce qu'ils ne peuvent pas comprendre. Enfin, tu ne réalises pas que la vie à pleins de choses à t'offrir si tu prends la peine d'ouvrir les yeux un peu plus grand? T'es un sorcier, nom de dieu! Et si tu saisis pas les choses positives qui se présentent à toi, ce sera ta faute uniquement et pas celle de ta famille."

Elle s'arrêta, essouflée, et se rendit compte de tout ce qu'elle venait de dire. Elle pouvait être dans le mile (auquel cas elle espérait qu'Asbolem aurait prêté une oreille attentive à ce qu'elle venait de dire) ou bien elle avait tout faux et avait très mal deviné, auquel cas elle risquait de le mettre encore plus en colère et de se couvrir de ridicule.

Gênée par le silence qui venait de s'installer et les bêtises qu'elle avait peut-être prononcées, elle gardait les yeux rivés au sol, se mordillant la lèvre...

________________________________________

HJ: J'espère que je n'ai pas trop mal décrit ton personnage, si tu n'aimes pas je peux modifier Wink

" Je préfèrerais que tu ries, mon cher, mais ça semble trop demander pour toi, est-ce que je me trompe? Tu crois vraiment que j'ai envie de te le dire alors que t'es hiper bête? On vient à peine de se rencontrer! Bon, c'est vrai, on se voit en cours mais je parle de se rencontrer pour vrai là. "

Plus les secondes passées et moins je comprenais cette fille et de toute façon moins j'avais envie de la comprendre. Elle était complètement barge, je crois qu'il n'y avait pas à réfléchir deux fois sur son état mental. Je serais bien mal placé pour la juger sur son état mental quand on connait ma propre mère, mais sincèrement, ma mère elle au moins ne suivait pas des inconnus dans la rue et leur reprocher d'être maussade quand il ne répondait pas correctement à ses questions. Elle n'était obnubilée que par moi et par la garde qu'elle n'avait obtenu que parce que mon pseudo père c'était barré avant ma naissance. Elle savait qu'elle risquait de me perdre s'il revenait dans nos vies et cela la terrifiée. Peut-être que finalement j'attire tous les barges du coin, allez savoir. Autant ma mère je peux comprendre mais elle, je ne vois sincèrement pas pourquoi elle me suit. Et pour vous dire franchement, qu'elle me trouve « hyper stupide » comme elle le prétend me laisse de marbre. Je ne sais pas trop si je dois me foutre de sa gueule ou appeler un médecin. Dois-je avoir pitié d'elle ou la laisser continuer dans son délire ? Est-ce que je vais devenir une de ses prochaines fixations ? Est-ce que je dois la laisser faire alors que je commence à voir clair dans son petit jeu ? Franchement je n'en sais rien, tout ce que je sais c'est que je n'apprécie que moyennement le ton qu'elle emploie pour me répondre et qu'elle va vite se calmer avant que je m'énerve à mon tour et croyez moi, ça ne sera pas très beau à voir. Je garde les bras croisés et je la fixe, attendant qu'elle la ferme enfin. Qu'est-ce qu'elle peut-être bavarde quand même, surtout pour ne rien dire finalement à par des absurdités. Evidemment qu'elle préférait que je rie, sinon ce serait vraiment inquiétant de sa part. Mais l'envie de rire n'étant pas au rendez-vous en cet instant, il est également évident que ce serait bien trop me demander, mais ça, il n'y a pas besoin d'être un génie pour le comprendre. Elle refuse de répondre à ma question, elle m'insulte et elle ose parler de rencontre alors qu'en fait cela s'appelle une filature, rien de plus. Il n'y a que dans son monde parfait que cela s'appelle une rencontre, parce que sincèrement moi je n'ai rien demander, elle me l'a imposé.

« En tout cas je préfère être hyper bête qu'être dérangé comme toi ma pauvre. Cela ne s'appelle pas une rencontre, ça s'appelle une filature. Tu me suis, j'ai même limite envie de dire que tu me traques comme une bête et ça t'étonnes que ça m'agace et que je n'ai pas envie de rire ? Non mais réveilles toi, t'es vraiment zarbe comme fille alors tu te calmes avant que ce soit moi qui te calme. »

Je m'énervais parce qu'elle s'énervait, j'étais un peu brusque dans mes propos et menaçant même mais j'étais bien conscient que je ne lui ferais jamais de mal. Oui je suis d'une nature un peu violente, je l'ai toujours été parce que ça a toujours été une arme pour me défendre. Qu'avais-je pour m'aider quand les enfants insultaient ma mère ? La traitée de barge ? Que je l'étais aussi ? Rien, rien du tout parce qu'ils avaient raison, mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas le droit de vivre. Oui elle était différente et que d'une certaine façon moi aussi puisqu'elle m'avait éduqué et montré la vie d'une façon différente, mais est-ce que cela fait de moi une mauvaise personne ? Non, bien sur que non. Alors je me battais avec les autres enfants, pour me défendre, pour la défendre, parce que j'avais besoin d'évacuer toutes cette haine, cette colère et finalement cette peur qu'un jour, moi aussi je sois atteint de sa maladie. Bien entendu, la déficience mentale tu nais avec, tu ne l'attrapes pas et moi je suis né normal, ce qui veut dire que je ne serais jamais comme elle. Je serais peut-être atteint d'autres troubles, mais pas de ça. Mais je ne pourrais pas empêcher mes potentiels enfants d'en être atteint à leur tour, après tout, c'est génétique. Aujourd'hui je continue toujours à me battre, parce que j'ai toujours cette haine et cette colère a libérer, parce que je sais que cela fait une mauvaise réputation à mon paternel et sa famille et parce que je joue avec le danger en faisant ça, mon cœur étant fragile, je pourrais recevoir un mauvais coup et ne pas m'en sortir, mais je m'en fous, je veux vivre et non survivre. Mais je ne me bat jamais avec une fille, cela ne se fait pas, je m'énerve contre elle, je les insulte, je m'emporte, mais jamais le coup ne part. Je suis peut-être dérangé, mais pas à ce point là.

" Écoute, j'ai eu tort d'avoir fait ce que j'ai fait. J'avais rien à faire de ma journée, je t'ai vu aller dans l'Allée des Embrumes et j'ai décidé de te suivre. Voilà, content??! J'ai répondu à ta question. "

Sans vraiment comprendre pourquoi, elle finit par céder et elle me répond. J'avais raison depuis le début, elle m'a suivi. Visiblement c'était un peu le fruit du hasard, même si je n'en suis pas tout à fait sûr. Elle aurait suivi n'importe qui dans l'Allée des Embrumes ? Ou alors elle fait vraiment une fixation sur moi ? Non pas que ça m'arrangerais, loin de là même, elle est mignonne mais les tarées, j'en ai assez connu. En tout cas j'apprécie qu'elle arrête de s'énerver contre moi, ça à tendance à me rendre aussi agressif et je ne suis pas le genre de personnes a baisser les armes le premier, bien au contraire. Je décroise les bras et glisse mes mains dans mes poches.

« Pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir suivi moi en particulier ? T'aurais pu suivre n'importe qui, alors pourquoi moi ? »

Je vous dis sincèrement je n'attend pas à la révélation du siècle, je n'imagine pas un instant qu'elle puisse me dire qu'elle m'a déjà repéré avant, qu'elle me trouve charmant et tout le tralala habituel, mais cela ne change pas que je veux comprendre. Elle a répondu à ma question, elle pourra répondre à celle-ci, surtout que mon ton était plus calme, pour montrer que je pouvais baisser les armes, temporairement, sauf si c'est une technique pour tenter de m'arracher des informations sur ma vie, là elle peut courir.

" Et je vais peut-être avoir tort de te dire ce que je vais te dire. De un, j'suis désolée que tu t'entendes pas bien avec ta famille. Oui, pour vrai, peut-être que je devrais m'en foutre mais j'suis pas insensible de même. Alors j'suis désolée pour toi. De deux, c'est vrai, je ne te connais pas et ça me regarde pas, mais laisse-moi te donner un conseil, et puis tu en feras ce que tu voudras de mon conseil après. Je t'ai vu dans certains cours, tu restes seul dans ton coin et tu sympathises avec personne. J'espère que c'est pas à cause de ta famille que tu agis de même parce que ça te mèneras à rien dans la vie! Décide-toi même de ce que sera ta vie, tu as le pouvoir de le faire alors agit et surtout ne pense pas...ne pense pas que ça vaut pas la peine de te lier avec les autres parce qu'ils ne peuvent pas comprendre. Enfin, tu ne réalises pas que la vie à pleins de choses à t'offrir si tu prends la peine d'ouvrir les yeux un peu plus grand? T'es un sorcier, nom de dieu! Et si tu saisis pas les choses positives qui se présentent à toi, ce sera ta faute uniquement et pas celle de ta famille."

La voilà repartit avec ma famille. C'est quoi son problème à cette fille ? Je fronce les sourcils sans la comprendre. Qu'est-ce qu'elle me veut exactement ? Moi je préférais qu'elle s'en foute plutôt qu'elle tente de se mêler à ma vie, j'aime pas trop qu'on m'impose ses belles idées révolutionnaires pour gérer ma vie. Comme si les gens en savaient tous plus que moi sur la vie. Pourquoi veulent-ils tous me donner un conseil ? Ai-je l'air d'en avoir envie ou besoin ? Elle m'a vu dans certains cours ? Donc déjà elle m'a repéré avant. Bon c'était pas une révélation, elle a déjà dis qu'on avait des cours en commun, mais franchement en dehors de la potion où je sais qu'elle se trouve devant moi, je n'ai jamais vraiment fait attention à elle, ni à quiconque d'ailleurs. Elle revenait encore et toujours à ma famille, à croire que c'était une obsession chez elle ma famille. Si elle lui plaisait tant que ça, elle n'a qu'à aller habiter chez eux et j'irais habituer chez elle, moi ça ne me changera pas de vivre chez des étrangers, ça faisait presque trois ans que c'était déjà le cas. Je ne savais sincèrement pas quoi répondre à cette longue et interminable tirade. Je sentais que ce n'était pas partie d'un mauvais fond, qu'elle voulait m'aider mais si elle pouvait s'occuper de ses fesses au lieu de moi, ça m'arrangera beaucoup. Je passe une main sur mon cou, un peu mal à l'aise face à sa réaction un peu trop passionnée à mon goût et finit par rompre le silence fort agréable qui s'était installé entre nous.

« Ne prends pas mal ce que je vais te dire mais …. sérieux faut que tu arrêtes cette fixation sur ma famille, ça en devient flippant. Tu te rends compte que tu viens de créer toute une théorie fumeuse sur elle et sur mon comportement. Lâche l'affaire tout de suite parce que ça va devenir une obsession et ils en valent pas la peine. Et puis si je sympathise avec personne c'est simplement parce que je vous trouve très faux-cul vous les anglais, vous n'êtes jamais franc, toujours a comploter dans le dos des gens, c'est franchement fatiguant. »

Bien entendu ça m'arrange de faire une généralité, pour me donner une raison d'être seul. Ce qui était en plus faux, même si je n'ai que peu d'amis, j'en ai quand même dans mon entourage, ne serait-ce que Sunny qui m'a pris sous son aile malgré le fait que je l'ai repoussé pendant un long moment. Aujourd'hui je crois que c'est une des personnes que j'apprécie le plus ici, très certainement parce qu'on est pareil tous les deux.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« En tout cas je préfère être hyper bête qu'être dérangé comme toi ma pauvre. Cela ne s'appelle pas une rencontre, ça s'appelle une filature. Tu me suis, j'ai même limite envie de dire que tu me traques comme une bête et ça t'étonnes que ça m'agace et que je n'ai pas envie de rire ? Non mais réveilles toi, t'es vraiment zarbe comme fille alors tu te calmes avant que ce soit moi qui te calme. »

Il avait un peu raison, après tout. Pas qu'elle était zarbe, bien sur, mais qu'elle l'avait suivi et que c'était normal qu'il ait une réaction de même, bête et pas sympathique. Mais il y allait un peu fort sur les mots, quand même... Dérangée... zarbe... Pff. Il faisait juste se défendre et il était légèrement fâché, c'est pas une raison pour l'insulter quand même! Vraiment, ce type avait un gros problème de socialisation. Elle restait positive et essayait d'aborder une conversation amicale et lui l'envoyait carrément promener! Elle lui avait également avoué qu'elle l'avait suivi et il avait eu l'air de se détendre un peu, décroisant ses bras et mettant ses mains dans ses poches.

« Pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir suivi moi en particulier ? T'aurais pu suivre n'importe qui, alors pourquoi moi ? »

Euh... bonne question. Il n'y avait pas de raison en particulier du pourquoi elle avait décidé de le suivre lui. Ça aurait été n'importe qui d'autre avec une attitude louche qu'elle aurait décidé de suivre cette personne. Que devait-elle répondre? La vérité? Élé se demandait s'il serait vexé d'apprendre que ce n'était pas parce que c'était lui qu'elle avait décidé de le suivre. Lui mentir? Elle s'imagina un instant lui faire une déclaration d'amour et elle faillit en rire. Non, valait mieux prendre le chemin de la franchise. Ça l'avait bien payé jusqu'à date, non? Quand elle lui avait avoué qu'elle l'avait suivi, il s'était détendu. Valait mieux poursuivre sur cette lancée.

" Et bien, je passe mes journées dans le coin en attendant le voyage et je m'ennuie pas mal. Donc quand je t'ai vu t'éloigner de ta famille en douce, j'ai pas pu résister à l'occasion de te suivre pour savoir ce que tu manigançais. Mais j'crois que tu cherchais juste à t'éloigner d'eux, tout simplement... "

Elle laissa sa phrase en suspens, ce qui permettait à Absolem de la compléter (ou non)... et peut-être de lui en dire plus?

« Ne prends pas mal ce que je vais te dire mais …. sérieux faut que tu arrêtes cette fixation sur ma famille, ça en devient flippant. Tu te rends compte que tu viens de créer toute une théorie fumeuse sur elle et sur mon comportement. Lâche l'affaire tout de suite parce que ça va devenir une obsession et ils en valent pas la peine. Et puis si je sympathise avec personne c'est simplement parce que je vous trouve très faux-cul vous les anglais, vous n'êtes jamais franc, toujours a comploter dans le dos des gens, c'est franchement fatiguant. »

De quoi il parle lui? Une fixation sur sa famille, vraiment? Les yeux d'Élé s’agrandissait un peu plus de stupeur au fur et à mesure qu'Absolem débitait ce qu'il avait à lui répondre suite à son discours passionné qu'elle lui avait fait. Elle connaissait même pas sa famille! Et elle avait pas vraiment envie de la connaître non plus... Et ensuite il enchaînait avec "je vous trouve trèes faux-cul les anglais". Euh... non!

"Je ne suis pas anglaise, fut les premiers mots qu'elle dit, complètement stupéfaite par le nombre d'erreur qu'il faisait lui aussi. Je suis canadienne. Et je suis pas hypocrite du tout. Trouve tu que je manque de franchise en ce moment, sincèrement?,[b] dit-elle en ouvrant les bras et en reculant d'un pas pour qu'il la regarde à sa guise - oui, Élé aimait bien le regard des hommes. Et je fais absolument pas une obsession sur ta famille, tu vas chercher ça ou? J'y ai seulement fait mention parce que j'ai vu que tu ne souhaitais pas qu'ils te suivent, c'est tout. Et vraiment désolée si je me suis trompée sur ton compte, mais les faits sont là. Tu sympathises avec personne et t'envoie promener tout le monde. Alors si tu souhaites pas me dire pourquoi, garde tes explications pour toi, garde TOUT à l'intérieur de toi. Si tu penses que tu vis de la façon la plus heureuse de même, tant mieux pour toi!

Et elle recroisa les bras autour de sa poitrine en affichant un sourire du genre "tu-sais-que-j'ai-raison".

" Et bien, je passe mes journées dans le coin en attendant le voyage et je m'ennuie pas mal. Donc quand je t'ai vu t'éloigner de ta famille en douce, j'ai pas pu résister à l'occasion de te suivre pour savoir ce que tu manigançais. Mais j'crois que tu cherchais juste à t'éloigner d'eux, tout simplement... "

Elle mit un peu de temps à me répondre, pas trois plombes bien entendu, mais on sentait qu'elle pesait le pour et le contre. Je ne connaissais pas les différentes options qu'elle avait, mais on sentait qu'elle hésitait au moins entre deux réponses. Peut-être qu'elle hésitait entre un gros bobard et la vérité et se demandait laquelle de ces réponses passeraient le mieux. Peut-être que c'était juste dans la tournure de ses phrases qu'elle hésitait, ne sachant pas laquelle passerait le mieux. Peut-être qu'elle était juste en train d'inventer une réponse, mais qu'elle ne savait pas trop comment la tourner. En fait je n'en sais rien, tout ce que je sais c'est qu'elle hésite quelques instants avant de finir par me répondre. Elle ne me dit pas clairement que ce n'était que le fruit du hasard mais c'est la conclusion logique de sa phrase. Elle est coincée ici pour quelques jours, elle s'ennuie, elle m'a vu avoir une attitude un peu étrange, ça a éveillé son côté aventurier et voilà où nous en sommes à l'heure actuelle. L'ennui explique pourquoi elle s'est créée toute une montage d'un simple geste. Personnellement cette réponse me rassure, je n'aurais pas vraiment appréciait de l'entendre me dire qu'elle avait un faible pour moi. Non pas qu'elle n'était pas mignonne, mais franchement les filles qui suivent des gars dans des petites ruelles étranges juste parce qu'elles sont complètement accro, c'est un peu ridicule. Si elles sont capables de faire ça, elles n'ont aucune limite. Elles vont les suivre dans les couloirs, espionner leur conversation, faire des recherches dans leur passé, les harceler … non très peu pour moi, je préfère passer mon tour et avec grand plaisir. Sa réponse donc finit de me calmer, je n'ai aucune preuve que c'est la vérité mais ça m'arrange donc je vais prendre ça pour la vraie raison.

« C'est ça, je ne suis pas là pour acheter des trucs louches ou rencontrer des personnes peu recommandables … désolé pour toi, mais il ne va pas y avoir de grandes aventures à la clé. »

Au départ je n'ai pas compris que le voyage qu'elle était en train de me parler était celui organisé par Poudlard. Je pensais que peut-être elle devait attendre que ses parents soient en vacances pour pouvoir partir avec eux dans un endroit quelconque, mais je me suis souvenu que l'école organisait un voyage scolaire. Cela aurait beaucoup arrangé Miranda que j'accepte de m'inscrire, mais il était hors de question que je me retrouve pendant les vacances avec les gens de mon école. Je n'ai strictement rien contre eux, mais tant qu'on ne m'annonce pas que le voyage va se passer à Stockholm, je n'y vais pas. Bien entendu le jour où il sera en Suède, je m'y inscrirais que pour leur fausser ensuite compagnie afin de rendre visite à ma mère que je n'ai pas vu depuis presque 3 ans. Mais vu qu'il n'y a que peu de chance que ça arrive, ce sera sans moi.

"Je ne suis pas anglaise. Je suis canadienne. Et je suis pas hypocrite du tout. Trouves tu que je manque de franchise en ce moment, sincèrement?[b]

Pour moi, tous les élèves de Poudlard sont tous Anglais, mais bien évidemment je ne suis pas le seul à être un étranger dans cette école. Eléonore en est la preuve puisque visiblement elle n'est pas anglaise mais Canadienne. Je l'ignorais, cela allait s'en dire mais est-ce que cela changeait vraiment quelque chose finalement ? Peut-être qu'elle n'était pas anglaise et peut-être que nous avions au moins un point en commun, mais cela ne changeait pas une chose, elle était sacrément bizarre comme fille et sa nationalité ne changeait strictement rien à ça. Elle ouvrit les bras pour me laisser pleinement l'occasion de la reluquer à ma guise. Je le fis mais pour moi, un être humain était pareil, qu'il soit anglais, suédois ou canadienne.

[b]« Je trouve que t'es bizarre … et tu n'as pas été franche tout de suite, tu ne pourras pas le nier. J'ai dû m'énerver pour que tu avoues enfin que tu me suivais ! »

J'aimais bien remettre les choses à leur place, parce que sinon ça serait un peu trop facile. Oui elle était franche en cet instant, mais il y a quelques minutes elle refusait de répondre à mes questions et c'était même énervée de me voir m'énerver et prendre mal le fait que je la suive.

Et je fais absolument pas une obsession sur ta famille, tu vas chercher ça ou? J'y ai seulement fait mention parce que j'ai vu que tu ne souhaitais pas qu'ils te suivent, c'est tout. Et vraiment désolée si je me suis trompée sur ton compte, mais les faits sont là. Tu sympathises avec personne et t'envoie promener tout le monde. Alors si tu souhaites pas me dire pourquoi, garde tes explications pour toi, garde TOUT à l'intérieur de toi. Si tu penses que tu vis de la façon la plus heureuse de même, tant mieux pour toi!

Elle ne voulait pas lâcher l'affaire et je n'avais aucune envie de l'écouter me faire une leçon de vie alors qu'on avait le même âge et que je n'étais pas sûr qu'elle connaisse vraiment la vie. Je déteste les gens pour ça, ils se croient tous supérieur à tous et pensent tous qu'ils ont la science infuse, seulement c'est faux. On a tous vécu des choses différentes, on a tous un passé différent qui nous a forgé et aujourd'hui nous sommes tous des êtres différents. Oui je suis différents d'elle, sur beaucoup d'aspect, mais est-ce que cela fait de moi un être inférieur ? Non, ni supérieur d'ailleurs, juste différent. Pourquoi suis-je obligé d'être heureux H24 ? Pourquoi veulent-ils tous savoir ce qui ne va pas dans ma vie ? Est-ce qu'ils s'y intéressent vraiment ? Non, c'est juste pour avoir le plaisir d'avoir des armes contre moi. Je n'ai jamais eu une vie toute belle, toute rose, mais je ne m'en pleins pas, je l'aime telle qu'elle est. Oui ma mère est un être différent, malade, mais elle reste quand même ma mère et elle m'a apporté tout l'amour qu'elle pouvait m'offrir. Oui j'ai dû me débrouillé très tôt tout seul et je devais m'occuper de ma mère au lieu que ce soit elle qui s'occupe de moi, mais je ne lui en veux pas, elle a fait tout son possible pour moi, à moi de lui rendre la pareille.

« Vous me faites marrer vous les gens … à croire que vous tenez la vérité sur tout, que vous savez tout mieux que tous le monde. Qu'est-ce que ça peut te foutre que je sois heureux ou malheureux ? Dans dix minutes tu m'auras déjà oublié, alors franchement qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est juste pour le plaisir de te dire que tu es supérieure à moi, c'est ça ? Que tu es heureuse et moi non ? Tu attends quoi de moi ? Que je me mette à genoux pour te supplier de m'expliquer la vie ? »

J'étais un peu dégoûté de son attitude, mais je ne lui en voulais pas vraiment, ils étaient tous pareil. Ils pensent tous détenir la vérité parce qu'ils sont heureux, ils ont une belle vie de famille, des gens qui les aiment. J'étais content pour elle qu'elle n'est pas à se plaindre de son sort, c'était très bien pour elle, mais moi je ne pouvais pas en dire autant et elle ne pourra pas m'aider, donc à quoi cela sert-il de parler de moi ? En plus je suis vraiment persuadé que tous le monde s'en fout de tous le monde, le monde est égoïste, cela a toujours été ainsi et je ne vois pas pourquoi ça changerait.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« C'est ça, je ne suis pas là pour acheter des trucs louches ou rencontrer des personnes peu recommandables … désolé pour toi, mais il ne va pas y avoir de grandes aventures à la clé. »

Ben oui, Élé savait ça! Elle avait cherché du divertissement et avait trouvé des ennuis. Maintenant, elle était coincée dans l'Allée à bavarder avec un antipathique Pouffy (et oui, il semblerait que ça existe!). Normalement, elle s'entendait très bien avec les Poufsouffle. De nature joviale et positive, elle s'entendait normalement très bien avec les Pouffy et les Gryffondors. Avec certains Serdaigles aussi, même si parfois leur égo dépassait leur intelligence. Mais avec Absolem, non, ça cliquait pas. Quoique, oui, un peu. Sans pouvoir se l'expliquer, l'obstination du jeune homme, sa franchise et son indépendance lui plaisait.

« Je trouve que t'es bizarre … et tu n'as pas été franche tout de suite, tu ne pourras pas le nier. J'ai dû m'énerver pour que tu avoues enfin que tu me suivais ! »

D'accord, il était peut-être un peu trop franc. Élé sentit le rouge lui monter aux joues. Elle détestait qu'on la traite de bizarre. Elle n'était pas bizarre, ok?? Elle était simplement... un peu différente des autres. Après tout, elle n'avait pas eu un mode de vie "normal": elle n'avait fait que voyager partout avec ses parents, ne s'était jamais véritablement fait d'amis dans son enfance. Elle avait appris à vivre de façon nomade et, si elle n'avait jamais eu de véritable rapprochement avec les autres enfants, cette distance avait au contraire fait naître en elle un désir de se rapprocher des autres... Elle voulait connaître les autres, les analyser, les comprendre. Les aider. Oui, c'était ça, Éléonore se sentait un peu comme une bienfaitrice qui voulait aider les autres à être heureux. Pouvait-on l'accuser d'être bizarre? Tout simplement parce qu'elle se préoccupait des autres avant de se préoccuper d'elle-même? Souvent, les autres se fourvoyaient - comme se fourvoie Absolem en ce moment - sur ce trait de personnalité. Elle était tout simplement très franche, impulsive et se préoccupait des autres. Voilà tout.

" Ok ok ok!!! Tu as raison, je n'ai pas été honnête dès le départ. J'avais justement peur que tu trouves ça...bizarre. Ça fait des jours que je m'ennuie, alors si tu étais à ma place, tu trouverais ça normal que j'aie eu envie d'en savoir plus en te suivant, question de changer la routine! Mais vraiment désolée si tu trouves que c'était une horrible intrusion dans ta vie privée. J'ai eu tort et je suis prête à assumer les conséquences de mon acte ô combien irréfléchi. "

C'est vrai, elle en mettait un peu trop mais elle commençait à être tannée de bavarder avec Absolem. Certes, elle n'avait rien de mieux à faire mais la distance que le jeune homme gardait avec elle - il ne voulait vraiment pas s'ouvrir à personne, celui-là, commençait à l'offusquer. C'est vrai, Élé venait de lui proposer - de façon indirecte et très indélicate, je l'avoue - de l'aider, de socialiser, de développer une certaine... amitié?.... et voilà qu'il l'envoyait promener à nouveau!! :

« Vous me faites marrer vous les gens … à croire que vous tenez la vérité sur tout, que vous savez tout mieux que tous le monde. Qu'est-ce que ça peut te foutre que je sois heureux ou malheureux ? Dans dix minutes tu m'auras déjà oublié, alors franchement qu'est-ce que ça peut te faire ? C'est juste pour le plaisir de te dire que tu es supérieure à moi, c'est ça ? Que tu es heureuse et moi non ? Tu attends quoi de moi ? Que je me mette à genoux pour te supplier de m'expliquer la vie ? »

Qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'il soit heureux ou pas? En fait, Élé était comme ça: quand elle voyait quelqu'un malheureux ou en colère, elle cherchait à faire connaissance et à l'aider à retrouver le sourire! Mais avec Absolem, ça semblait mission impossible. Il avait tout faux sur elle: elle ne se sentait absolument pas supérieure à personne. Elle commençait à mettre des pièces du puzzle en ordre sur ce qui avait pu inciter Absolem à garder tout pour lui. Il pensait que ceux qui voulaient l'aider ne le faisait que par intérêt égoïste, pour se sentir supérieur à lui simplement parce qu'ils étaient le rôle de "l'aidant". Élé comprenait maintenant pourquoi il repoussait son offre avec autant d'ardeur. Élé était séparée entre deux choix: celui de le planter là et de lui crier "TRÈS BIEN, SOIT MALHEUREUX POUR TOUJOURS!" et d'arrêter de perdre son temps sur celui qui de toute façon ne voulait rien entendre. Ou... continuer à essayer de l'aider, lui montrer qu'elle n'était pas comme les autres et que son intérêt serait vraiment de l'aider à évacuer le "méchhhannnt", comme on dit. D'une voix plus douce, elle reprit:

" Écoute, - et elle fut tentée de lui toucher le bras mais elle sentait que ce serait un geste de trop - , je ne suis pas là pour te dire comment vivre ta vie, ok? C'est pas mon rôle, c'est à toi de découvrir comment tu la vis le mieux. Pi si tu penses qu'en ce moment que tout est bien, et bien change rien. Mais je dois admettre que tu ne sembles pas très épanoui. Et c'est vrai qu'on se connait pas, alors qui suis-je pour te dire tout ça? Je pense simplement, et ça c'est mon humble avis, tu en fais ce que tu veux, que tout garder pour soi ce n'est pas bon et que tu devrais parler. De ce que tu veux, de ce qui te tente. Et c'est pas obligé d'être moi, si t'es pas à l'aise. ... "

Elle attendit qu'il lui réponde, pas certaine s'il l'enverrait promener maintenant qu'elle avait employé un ton plus doux et qu'elle lui démontrait que c'était vraiment pour l'aider et non pour autre chose. Mais s'il la repoussait encore, alors elle partirait: inutile d'insister s'il ne voulait pas s'aider.

" Ok ok ok!!! Tu as raison, je n'ai pas été honnête dès le départ. J'avais justement peur que tu trouves ça...bizarre. Ça fait des jours que je m'ennuie, alors si tu étais à ma place, tu trouverais ça normal que j'aie eu envie d'en savoir plus en te suivant, question de changer la routine! Mais vraiment désolée si tu trouves que c'était une horrible intrusion dans ta vie privée. J'ai eu tort et je suis prête à assumer les conséquences de mon acte ô combien irréfléchi. "

Est-ce que j'aurais fais la même chose à sa place ? Peu probable, mais c'était parce que je n'avais pas envie de m'intéresser aux autres, non pas parce qu'à mes yeux ils étaient inintéressants, mais parce que je ne voulais surtout pas me lier à une autre personne. Si j'avais réussi à tenir à la résolution que j'avais prise en arrivant ici, je n'aurais dû avoir aucun ami, aucune personne n'aurait dû me voir en peinture, malheureusement il est bien plus facile de se dire qu'on aime personne et que c'est réciproque, que de détester vraiment tout le monde. Je ne suis en plus pas par nature quelqu'un de véritable méchant ou mauvais, certes je n'ai pas toujours un bon caractère et je sais que je peux parfois porter facilement sur les nerfs, mais je n'ai pas un mauvais fond. Je ne suis pas envahie de mauvaises intentions et quand je blesse des gens, je ne le vis pas forcément super bien. Mais pour que personne n'ait envie de s'intéresser à moi, je dois faire semblant d'être au dessus de tout cela, je dois montrer que rien ne m'atteint, même si c'est faux. Tout a commencé avec Sunny, petite bourgeoise qui n'aurait pas dû attirer mon regard, non pas par son physique j'entend mais par son caractère. Pourtant je me suis rapidement rendu compte que même si je refusais de le voir et de l'admettre, Sunny & moi avions beaucoup plus de points en commun qu'on pourrait le croire. Ca a continué avec Ceyan, avec qui je fais les quatre cents coups avec un peu trop de plaisir ou encore Astride avec qui j'apprécie de discuter le soir quand nous n'arrivons pas à dormir. Plus le temps passe et plus je rencontre des gens intéressants et moins j'ai envie de les fuir. Seulement mon passé est tel que je ne peux pas me permettre d'être complètement moi même sans devoir leur expliquer ma vie et il est bien entendu hors de question de parler de ma maladie, de ma mère, de la Suède ou de quoi que ce soit qui pourrait leur expliquer pourquoi je suis ainsi aujourd'hui.
Je commençais à me trouver un peu injuste envers Eléonore, qui n'avait pas forcément eu de mauvaises intentions, mais qui n'était pas vraiment douée par nature visiblement. Je ne pouvais pas réellement lui en vouloir, même si j'aurais préféré qu'elle s'y prenne autrement pour venir m'aborder. Je suis calmé et moins en colère qu'au début, même si toute cette histoire continue quand même à me contrarier un peu.

« Ok … je te crois … Mais bon la prochaine fois essaies de t'y prendre autrement pour aborder les gens, les suivre c'est pas la meilleure entrée en matière que je connaisse pour commencer une discussion et ça ne laisse pas la meilleure impression qui soit. »

Maintenant c'était à mon tour de donner des leçons, c'était le comble. C'était moi qui lui donnais une leçon de vie – fort pertinente soit dit en passant – alors que je ne savais même pas gérer la mienne. Chacun son tour finalement, même si moi je ne me permettais pas de lui donner de grandes théories sur la vie et sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire pour être heureux, je lui expliquais juste que suivre les gens, ça n'avait pas un impact très positif au final sur l'avis qu'on pouvait avoir sur elle. On la mettait dans la catégorie Barge, même si ça lui déplaisait.

" Écoute, je ne suis pas là pour te dire comment vivre ta vie, ok? C'est pas mon rôle, c'est à toi de découvrir comment tu la vis le mieux. Pi si tu penses qu'en ce moment que tout est bien, et bien change rien. Mais je dois admettre que tu ne sembles pas très épanoui. Et c'est vrai qu'on se connait pas, alors qui suis-je pour te dire tout ça? Je pense simplement, et ça c'est mon humble avis, tu en fais ce que tu veux, que tout garder pour soi ce n'est pas bon et que tu devrais parler. De ce que tu veux, de ce qui te tente. Et c'est pas obligé d'être moi, si t'es pas à l'aise. ... "

Je n'avais pas beaucoup apprécier ses grandes leçons de vies alors qu'elle avait l'air d'avoir dû mal à avoir une vie normale. Je ne prétendais pas qu'elle était étrange tout le temps – encore que je ne pourrais pas non plus jurer le contraire, à la différence d'elle, je ne la suivais pas dans les couloirs pour voir ce qu'elle faisait juste parce que je m'ennuyais – mais là on ne pouvait pas dire qu'elle avait eu un comportement tout à fait normal. Qu'elle s'ennuie c'est une chose, mais elle n'a qu'à visiter Londres, acheter des livres, s'entraîner avec sa baguette à lancer quelques sortilèges basiques, s'inventer une autre vie, n'importe quoi plutôt que de me suivre dans les ruelles sombres du Chemin de traverse. Je l'écoute cérémonieusement, mais même si j'apprécie – d'une certaine manière – qu'elle se soucis de moi, ça m'agace au plus haut point. Il est vrai que je ne suis pas heureux et il est vrai que j'aurais grandement besoin de parler à quelqu'un de temps en temps, mais pourquoi m'épancherais-je auprès d'une parfaite inconnue qui s'était amusée plus tôt à me suivre pour passer sa journée ? Je dois avouer que je ne sais pas trop comment lui dire d'aller se faire cuir un œuf de dragon et de s'occuper de ses affaires. J'appréciais le geste mais le trouvais déplacé et même si elle n'était pas bourrée de mauvaises intentions, je préférais passer mon chemin.

« Comment te dire ça avec toute la délicatesse dont je suis capable ? » commençais-je par lui dire en réfléchissant à mes propos qui, elle allait s'en douter, ne serait pas positif. « Même si j'apprécie l'intention, maladroite certes mais honorable, je ne suis pas le moins du monde intéressé ... Il est vrai que je ne suis pas le garçon le plus joviale que l'on puisse rencontrer, j'ai mes raisons et elles ne regardent personne, je n'ai pas envie d'afficher une fausse amabilité et une joie feinte juste pour vous faire plaisir et vous donnez à penser que tout va bien dans le meilleur des mondes, vous épargnant ainsi le devoir de venir me voir pour savoir ce qu'il m'arrive. Tu es franche et je le suis tout autant, alors saches que je déteste parler de moi ou parler tout court et même s'il m'arrive parfois de ressentir le besoin de discuter de tout et de rien à quelqu'un, je serais trouver preneur auprès de gens qui ne s'amusent pas à me suivre pour passer leurs journées. Je te promet néanmoins que si un jour je ne trouve pas d'oreilles attentives, je serais me souvenir de ta proposition …. même si je doute qu'elle soit toujours d'actualité après ce petit speech peu délicat.»

Je crois que je suis parfaitement dans mon rôle de petit con. Ce n'était pas contre elle, elle ne m'arrivait rien fait de particulier en dehors du fait de s'intéresser à moi de trop près. J'étais désolé pour elle, je ne voulais pas la blessée ou la froissée, mais elle m'avait obligé à être directe, franc et salaud pour l'éloigner de moi. Ainsi, après cette journée peu agréable pour elle j'en suis sûr, elle ne retentera pas sa chance et m'oubliera, pensant que je ne suis qu'un crétin fini qui aime se complaire dans le malheur et qui ne mérite pas son attention. Cela dit elle n'aura pas tort, je ne pense pas mériter son attention, je suis persuadé que c'est une fille bien, peut-être un peu trop curieuse, mais sympathique et il vaut mieux pour elle qu'elle reste loin de moi. Je pense que je venais de clôturer cette discussion, elle allait très certainement prendre la tangente, sans prendre la peine de me répondre ou en s'emportant et elle allait passer le reste de la journée à me maudire. Je reprendrais moi même le chemin de la civilisation pour retrouver ma détestable famille de substitution et je finirais ma journée en ayant un poids sur l'estomac car blesser quelqu'un en lui parlant comme je venais de le faire n'est pas un plaisir que j'ai, mais c'est une obligation. Je me contenterais ensuite à l'avenir de l'éviter pour lui éviter le désagréable souvenir de cette discussion, c'est à peu près tout ce que je pouvais faire pour elle.

Zola Rylee Shaw
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En gros, elle n'aurait pas dû le suivre. Éléonore en venait de plus en plus à cette constatation en regardant l'être qui lui faisait face. C'Était un être renfermé sur lui-même, borné, têtu, bête, indépendant. Il est vrai qu'elle savait qu'elle n'aurait pas dû le suivre par respect en premier. On ne met pas son nez comme ça dans la vie d'autrui des autres. Elle avait fait sa fouineuse et le regrettait amèrement maintenant. Mais elle réalisait également qu'elle avait eu un bien piètre divertissement en guise de consolation. Elle avait juste appris qu'Absolem avait des problèmes avec sa famille, sans rien de plus pour se mettre sous la dent. Non qu'elle l'aurait crié à tout le monde, mais Élé aimait bien connaître les secrets des autres pour elle-même, parce que les êtres qui l'intéressaient, elles aimaient les connaître entièrement, les analyser, bref, les connaître sous tous leurs angles, bons et mauvais. Mécanisme de défense inconscient? Probablement. Élé n'ayant jamais pu faire confiance à aucun autre enfant quand elle était plus petite, peut-être est-ce pour ça que lorsqu'elle rencontre quelqu'un, elle veut l'analyser sous toutes ses coutures afin d'être certaine de ne pas faire confiance à la mauvaise personne, de ne pas se faire trahir, etc. Elle se doutait bien qu'Absolem n'était pas la personne idéale à qui se confier, il en avait probablement plus gros sur le coeur qu'elle en avait. Et puis de toute façon, si elle avait voulu en savoir plus sur Absolem, c'Était bien pour l'aider et pas pour satisfaire une nouvelle envie d'amitié. Des amis(es)? Élé en avait pleins déjà et n'en avait pas besoin d'autres. Enfin, elle disait pas non à une nouvelle amitié mais elle n'irait certainement pas supplier une personne pour ça, oh non, au grand jamais! Elle se demandait d'ailleurs si c'est ça qu'Absolem pensait d'elle? Qu'elle devait être désespérément seule pour s'entêter à vouloir l'aider? Mais non, si Élé s'obstinait et lui proposait de parler et de sortit le gros méchant bobo de son coeur, c'était plus pour lui que pour elle. Mais ça, il ne semblait pas vouloir le comprendre. En tout cas, pour l'air, il la croyait que sur le fait qu'elle s'ennuyait en le suivant et c'est tout.

« Ok … je te crois … Mais bon la prochaine fois essaies de t'y prendre autrement pour aborder les gens, les suivre c'est pas la meilleure entrée en matière que je connaisse pour commencer une discussion et ça ne laisse pas la meilleure impression qui soit. »

Élé soupira, acquiesça et détourna le regard. Elle avait l'impression de se faire donner la leçon par ses parents sur la façon de se conduire avec les autres. C'était un peu humiliant en fait. Se mordant la joue, gênée et fâchée en même temps d'être ainsi rabrouée sur sa façon de se conduire par une personne qui n'avait rien d'un modèle sur la façon d'interagir avec les autres. Ça, c'était bien une chose qui la faisait réagir normalement comme une gamine de 10 ans. Elle détestait se faire dire quoi dire ou quoi faire ou encore se faire reprendre sur sa façon de faire les choses ou dans ses relations avec les autres. Ou sur un comportement. Normalement, elle l'aurait envoyé chier avec un gros doigts d'honneur en lui disant qu'il n'avait vraiment pas de leçon à lui donner à se propos et qu'il se regarde donc dans un miroir! Mais elle respira un bon coup, essayant de faire disparaître sa colère.

« Comment te dire ça avec toute la délicatesse dont je suis capable ? »

Elle lui avait offert de l'aider, de parler, même si ce n'était pas à elle à quelqu'un et de simplement ne pas garder toutes ses pensées noires et mauvais sentiments à l'intérieur de lui. Elle s'était dit que s'il l'envoyait promener, elle partirait. Non mais à un moment donné ça suffit de se battre pour des causes qui ne veulent même pas être sauvées! Déjà là, l'entrée en matière lui en disait long sur la direction que le discours du Pouffy prendrait.

« Même si j'apprécie l'intention, maladroite certes mais honorable, je ne suis pas le moins du monde intéressé ... Il est vrai que je ne suis pas le garçon le plus joviale que l'on puisse rencontrer, j'ai mes raisons et elles ne regardent personne, je n'ai pas envie d'afficher une fausse amabilité et une joie feinte juste pour vous faire plaisir et vous donnez à penser que tout va bien dans le meilleur des mondes, vous épargnant ainsi le devoir de venir me voir pour savoir ce qu'il m'arrive. Tu es franche et je le suis tout autant, alors saches que je déteste parler de moi ou parler tout court et même s'il m'arrive parfois de ressentir le besoin de discuter de tout et de rien à quelqu'un, je serais trouver preneur auprès de gens qui ne s'amusent pas à me suivre pour passer leurs journées. Je te promet néanmoins que si un jour je ne trouve pas d'oreilles attentives, je serais me souvenir de ta proposition …. même si je doute qu'elle soit toujours d'actualité après ce petit speech peu délicat.»

Son discours l'avait un peu blessé. L'air un peu meurtri, les épaules d'Élé s'étaient affaissées légèrement quand il lui avait dit que s'il ressentait le besoin de parler, il saurait trouver preneur auprès de gens qui ne s'amusent pas à me suivre pour passer leurs journées. Autrement dit, il ne la considérait pas comme une personne digne d'écoute, ou assez saine d'esprit pour pouvoir l'aider. La suite ne lui remonta pas vraiment le moral. En d'autres termes, elle était un bouche-trou. S'il ne trouvait personne d'autre pour l'écouter, il viendrait vers elle.

" Elle est toujours d'actualité, dit-elle avec un ton plus froid que coutume. Je sais que je peux être d'une bonne écoute et de bons conseils, c'est dans ma nature. Simplement, si tu n'es pas capable de voir cela tout simplement parce que je te suis pour passer mes journées, alors je n'ai pas envie d'être un prix de consolation parce que t'aura trouvé personne d'autre pour t'écouter. Et bien, bonne fin de journée. "

Finit-elle en faisant demi-tour et en s'en allant les épaules un peu courbées. Si Absolem était un peu intelligent, il devinerait que, au-delà de son mécontentement, de sa colère et de son ton froid, c'était surtout de la peine qui se voyait dans la posture d'Élé alors qu'elle s'éloignait de lui et disparaissait à travers les ténèbres de la ruelle vers un autre lieu, sait-on, plus joyeux.

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