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les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS)
Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



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Message(#) Sujet: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyVen 19 Jan - 17:15






(SELENE ☉ SILAS)
les anémones bleues

Dans la cacophonie assourdissante de cette tente — les mandragores brusquement dépotées hurlaient de tous leurs poumons, les jonquilles chatoyantes klaxonnaient à tue-tête, les bavardages des invités et jurés cherchaient à se faire entendre — Selene n'entendait que les battements de son cœur qui lui vrillaient les tympans. Ce joyeux désordre avait au moins le mérite d'isoler leur barque chancelante qui s'était éloignée de la rive et des consignes pour affronter des flots prêts à se déchaîner. Les ancres bleues qui l'empêchaient autrefois de sombrer lui donnaient aujourd'hui l'impression de sombrer, entraînée par leur poids démesuré. Ses efforts désespérés pour s'en défaire ne faisait que resserrer leur emprise et celle de cette colère qui lui coupait le souffle dont elle manquait déjà cruellement. Il insistait, venait à elle, de tristes suppliques en offrandes massacrées par cette colère qu'elle voulait hurler de toutes les forces qui lui restaient. Il paraissait préoccupé et chagriné, crève-cœur que l'automnale Selene aurait tenté d'effacer. Mais voilà, l'hiver était passé par-là, elle avait froid, était gelée, n'avait plus la force de faire semblant. « Ça me ferait de la peine. » « Ah bon. » L'expiration mêlée à un rire blessé fit doucement trembler les pétales de la fleur qu'elle tenait. Quelle valeur pour la sienne, celle qui avait doucement éclot au début des vacances avant de grandir jusqu'à tout envahir, poussée par l'absence de réponse à ses lettres, des coups reçus, de la solitude ressentie ? Avait-elle seulement existé, un peu, dans leurs pensées ou bien n'avaient-ils découvert qu'elle existait toujours qu'au moment de remettre les pieds au château ? Ils la voyaient, alors ils s'inquiétaient, lui écrivaient, souhaitaient la voir, sans se préoccuper de ce qu'elle avait pu ressentir ainsi délaissée ? « Tu devais pas trop en ressentir pendant les vacances. » Au fond, Selene savait bien qu'elle ne méritait pas plus, que prendre leur attention quand ils consentaient à la lui offrir était déjà plus qu'elle ne valait ; elle s'enfonçait dans la vanité en désirant des choses hors de sa portée, mais c'était plus fort qu'elle.

« Qu’est-ce que j’ai fait ? Je comprends pas. » Seulement à cet instant, Selene croisa les orbes bleues de Silas qui tissaient de muettes suppliques, ses poings serrés autour de fleurs à l'agonie. Elle voulait hurler, crier, l'invectiver ; elle en était incapable. Dans le fond, c'était à son reflet qu'elle voulait balancer toute cette colère : pour avoir espéré, pour s'être trompée, pour en être à ce point blessée. L'orage teintait encore ses beaux yeux bleus d'un voile plus sombre, les dégâts restreints à sa frêle silhouette, sa langue paralysée au moment de déverser cette rancœur qui lui grignotait le cœur. « Chuis désolé si je t’ai blessée. J’ai pas fait exprès, j’te jure. » Non, bien sûr que non, elle le savait, qu'il ne l'avait pas fait exprès. C'était peut-être pire encore. Perdus dans leur bulle de bonheur, pas un seul instant ils ne s'étaient demandé ce qu'elle devenait, pas un seul instant ils n'avaient eu à repousser l'idée même de lui parler, parce qu'une telle idée n'était tout simplement jamais née. Elle était restée sur le quai de la gare, comme un bagage abandonné que l'on récupère à la rentrée mais dont l'absence ne crée pas le manque. Ce qui rendait sa gorge si douloureuse, c'était la conviction qu'elle aurait pu se noyer pour de bon sans que personne ne le remarque avant que sa chaise vide en salle de classe n'interpelle un ou deux regards plus perçants. Et elle se détestait de croire cette pensée déchirante, parce qu'il y avait bien pire que ce qu'elle vivait, comme Teddy ; Teddy et ses bras enroulés autour d'elle, réconfortants ; Teddy qui n'était jamais seule et qui l'était pourtant ; Teddy et ses paroles rassurantes, Teddy et ses élans de confiance ; Teddy à qui elle avait beaucoup confié, confidences éthérées qui ouvraient la voie. « T'as rien fait », fit-elle en plantant une fleur au milieu du tapis de menthe écrasée. Si sa voix faisait tout de travers dans la tristesse, ses gestes expiaient un peu de cette hargne qui peinait à atteindre le verbal, limitant, pour l'instant, les dégâts à sa composition florale. « T'étais occupé, tu passais de super vacances avec Dash, je comprends. » Et pour la première fois de cette nouvelle existence, elle ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre, ne pouvait pas. C'était accepter l'idée qu'elle ne comptait qu'en cas de secours, quand l'un n'était pas là, éternel second choix.

« C'est moi, c'est ma faute. En vrai, je pensais à quoi ? On se parle depuis la rentrée à peine, pourquoi je m'attendais à ce que je vous manque, au moins un peu, comme vous vous m'avez manqués ? Pourquoi je pensais que vous auriez un peu envie de répondre à une petite lettre de rien du tout, pourquoi je croyais que vous seriez là, même en dehors de Poudlard ? T'as rien fait. J'suis juste pathétique et stupide d'avoir espéré une toute petite place, être un peu plus, un tout petit peu plus que juste la pièce de rechange. C'est pas votre faute, c'est moi qui me suis fait des idées, c'était clair pourtant, le bal par exemple, mais je suis quand même rentrée avec des idées plein la tête. Puis on s'en fiche, c'est pas important de toute façon. » Monologue embrouillé ponctué de fleurs maladroitement piquées, les unes après les autres, dans cette composition qui reflétait, à chaque seconde un peu plus, le chaos de ses pensées. Et sa voix roulait, tantôt blessée, tantôt amère, les notes aiguës se brisant ici et là, telle une mer agitée dont les vagues venaient s'échouer contre la coque de leur frêle embarcation. Un geste plus gauche que les autres fit tomber le sécateur par terre et Selene disparut de l'établi dans un reniflement à la hauteur de ses yeux noyés. Elle ne voulait pas pleurer devant la quasi-totalité de l'école réunie, devant des étrangers qui pouvaient l'observer, elle ne voulait plus pleurer du tout mais elle ne savait pas vraiment faire sans. Ce qui l'étouffait vraiment c'était qu'il n'y avait que son reflet amoché dans le miroir de sa chambre si peu colorée pour porter avec elle le poids des yeux noirs paternels. Elle était loin de tous ceux qu'elle aimait, sincèrement, de tout son cœur gonflé de sanglots, sans personne à qui montrer sa joue violacée, sans aucune épaule sur laquelle se reposer. Ce qui l'étouffait autrement, c'était cette culpabilité méconnue, son estomac qui se tordait quand elle repensait à sa dernière soirée à Poudlard, l'absence encore une fois d'oreille vers laquelle s'épancher. De la solitude naissait la rancœur, dirigée contre l'extérieur et l'intérieur, dans un douloureux cocktail qui faisait autant de mal aux autres qu'à elle. « Le garçon qui en a, de la chance, » murmura-t-elle de dessous la table, pas encore prête à se relever. « c'est Dashiell, hein ? » Elle ne savait même pas pourquoi elle posait cette question tant elle était certaine de la réponse. Peut-être pour s'apaiser un peu, se rassurer en se disant qu'il n'y avait rien de plus à faire, tirer un trait sur ses rêves les plus doux et retourner de là où elle venait.


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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyMer 24 Jan - 16:37

( Les anémones bleues )


‎‎  ‎ Le rejet de Selene lui faisait l’effet d’un plongeon dans l’eau noire d’un lac gelé ; croûte de glace au-dessus du crâne qu’il était incapable de ne serait-ce que fissurer malgré ses assauts désespérés pour tenter de remonter à la surface. Ses oreilles bourdonnaient à lui en exploser le crâne, tandis qu’il avouait que sa rancœur lui ferait de la peine ; c’était la stricte vérité, aussi égoïste cela pouvait-il paraître au regard de ce qu’il s’était passé dans le plus total secret la veille de la rentrée. “Ah bon.” Gifle verbale au goût de lèvres interdites. Un souffle furieux siffla un rire sinistre entre les lèvres amères de la jeune fille, émiettant les restes des fleurs détruites. Elle ne regardait pas Silas, mais il ne pouvait pas ignorer la brûlure de ce regard furieux qu’elle rivait aux restes des anémones ruinées. “Tu devais pas trop en ressentir pendant les vacances.” Le visage pâle du garçon se décomposa en lambeaux de culpabilité incandescente, flashes flamboyants d’une chair dénudée qu’il n’aurait pas dû goûter ; remembrances sonores de soupirs qu’il n’aurait pas dû entendre ; souvenirs d’une bouche chaude contre la sienne, abandonnée en reddition soumise.
‎‎  ‎ Hypocrites lèvres qui demandèrent, espoir en berne, ce qu’elles avaient fait ; elles ne comprenaient pas – mais bien sûr qu’elles savaient. Dis-moi que tu sais pas. Supplique égoïste, volonté de ne pas sentir à nouveau une silhouette fondre en sable glissant entre ses doigts ; volonté de ne plus jamais voir le visage d’un proche avec l’impression lancinante de contempler un étranger chevillée au corps. Enfin, leurs regards se rencontrèrent – l’orage grondant dans ceux de Selene lui fit rentrer les épaules en silence coupable ; grignotant lentement ses entrailles rougissant sous l’hémorragie de sentiments pernicieux. Ses excuses percèrent immédiatement l’atmosphère lourde de reproches tus, bouée sans ambition lancée avec la crainte qu’elle n’erre éternellement entre les vagues agitant cet océan qu’il ne reconnaissait plus. “T’as rien fait.” Paroles qui sonnaient si faux, oh si faux qu’il aurait préféré ne pas les entendre, ne pas les savoir si éloignées de la réalité. “T'étais occupé, tu passais de super vacances avec Dash, je comprends.” Silas ravala un gémissement pathétique. Ce ton. Ton qui disait tout le contraire, gestes qui massacraient sa composition en guise de vengeance silencieuse. Ton qui disait tu m’as trahie, tu m’as trompée, tu m’as oubliée, tu t’en fiches de moi et tu te fous de moi. Mais c’était faux, il ne l’avait pas oubliée, il ne s’en fichait pas ; il ne voulait pas, non, il n’avait pas voulu en arriver là – il n’avait pas voulu, il fallait qu’elle croie son regard tremblant de larmes contenues. “Chuis désolé.” Répétition ridicule en murmure étouffé de détestation ; détestation de cette situation, de ce mensonge, de cette trahison.
‎‎  ‎ Mais cette excuse minable se délita dans la soudaine explosion de mots que laissa éclater Selene, noyant Silas sous une tempête qu’il n’avait pas vu venir. De quoi parlait-elle ? À mesure que ses reproches à demi-mots se déversaient sur sa face contrite, ses sourcils se fléchissaient en arcs aigus d’incompréhension. Il se sentait paumé dans ce flot d’éléments décousus auquel il manquait vraisemblablement le liant. ‎‎Sans pouvoir s’en empêcher, il lança avec un peu de colère : “T’es ni pathétique ni stupide !” Colère dirigée vers lui-même, vers cette pièce manquante au puzzle qu’il avait besoin de trouver pour comprendre cet imbroglio qu’il ne parvenait pas à cerner dans sa diatribe passive-agressive. “Et bien sûr que tu nous as manqué” ajouta-t-il, l’air dépité – comment pouvait-elle penser autrement ? Parce que t’as embrassé son mec ? susurra une voix pleine de crocs hideux dans un recoin sombre de son esprit. “On t’a envoyé des lettres avec Dash, mais tu nous as jamais répondu. On t’a même envoyé tes cadeaux de Noël.” Sa voix prenait des accents plaintifs qu’on ne lui connaissait pas, cherchant à se raccrocher aux branches, à se trouver des excuses ; il aurait fait n’importe quoi pour récupérer cette sérénité sélénique qu’il avait appris à apprécier lorsqu’il montait sur ce bateau qu’eux seuls connaissaient. Mais à présent, il n’y avait plus que lui sur l’épave léchée de larmes iodées.
‎‎  ‎ Le sécateur s’égara dans un bruit absurde – rappel qu’ils étaient en cours, entouré d’inconnus importants, d’élèves et d’une professeure aux airs de dragon veillant sur son tas d’or. Selene plongea sous l’établi pour le récupérer et, instinctivement, Silas l’y suivit pour se soustraire aux regards pesants des autres ; à leurs oreilles indiscrètes qu’il refusait d’inclure dans cette conversation intime. Tant pis pour cette jambe douloureuse qu’il mettait à l’agonie dans cette position accroupie. La brusque découverte des yeux noyés de Selene lui pinça violemment l’estomac et il ne put faire autrement que de poser une main délicate sur l’arrondi de son épaule, présence légère plutôt que contact imposé, prête à se retirer au moindre mouvement pour la repousser. Mais il était là, il l’avait promis, il l’avait gravé dans le bois de ce vaisseau avec lequel ils affrontaient toutes les marées, y compris les plus mal lunées. “Le garçon qui en a, de la chance, c’est Dashiell ?” Chuchotement qui lui fit l’effet d’une bombe, soufflant tout sur son passage. Ses lèvres tremblèrent, incapables de formuler une réponse, et ses prunelles bleues chavirèrent dans l’océan qui n’attendait que de l’avaler depuis qu’il avait commencé à lutter contre sa navigation solitaire. Il avait promis à Dash qu’il ne dirait rien. Il ne pouvait pas lui avouer ; du moins, pas tout. Silas devait ravaler cette bile acide qui lui dévorait la gorge en reflux de culpabilité impitoyable. Le jeune homme jeta un regard – effrayé, malgré lui – alentour, le cœur lourd et affolé, avant de reporter un regard brillant sur son amie. Un bref hochement de tête lui répondit, alors qu’il se mordait les joues, appréhendant sa réaction.
‎‎  ‎ Sang battant aux tempes, il avait l’impression qu’un seul mot pourrait le balayer tout entier ; Silas ne s’était jamais senti aussi vulnérable de toute sa vie.
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Dernière édition par Silas Jørgensen le Lun 29 Jan - 15:24, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyJeu 25 Jan - 18:13






(SELENE ☉ SILAS)
les anémones bleues

Fleurs massacrées et cœurs saccagés, à l'unisson, sous cette houle à l'horizon menaçant. L'air salé par les embruns des semaines passées avaient beau la gifler avec force, Selene suffoquait. Sa poitrine était le théâtre d'une bataille navale au sein de laquelle l'amour et la rancœur luttaient avec pertes et fracas, abandonnant dans leur sillage les épaves semi-noyées des souvenirs heureux dont les fumées brûlantes ombrageaient son front et étouffaient sa voix. En équilibre sur le pont naufragé, ses espoirs noyés comme autant de cadavres flottants, elle aurait voulu hurler sa peine à elle mais se contenta de constater l'absence de la sienne ; elle aurait voulu pointer du doigt son Noël à l'agonie mais n'articula qu'une compréhension faussée par ses sentiments. À quoi bon ? « Chuis désolé. » Elle l'était aussi. Ça et abandonnée, perdue, délaissée et déçue, au point qu'elle n'en voyait plus les éclats argentés qui appelaient à l'aide dans ces prunelles chéries ; au point que quelques paroles chancelèrent, ne sachant pas trop comment se comporter maintenant qu'elles étaient plus que ses seules pensées, et que d'autres débordèrent bientôt, déferlant sur ses lèvres comme les vagues d'une tempête subite. Tout était probablement de sa faute — elle avait tissé des espoirs inconséquents qui l'avaient rapidement aveuglée jusqu'à ce qu'elle se laisse bercer par cette vanité nouvellement née, celle qui lui soufflait qu'elle en valait la peine et qu'elle n'avait rien avoir avec cette vision encrée d'elle-même — et eux n'avaient rien fait, car il était plus facile d'en vouloir à son reflet qu'à ces visages qu'elle aimait tant, malgré l'absence de réciprocité.

« T’es ni pathétique ni stupide ! » Réplique aux accents bafoués par une colère similaire que Selene aurait préféré ne pas entendre. Dans son océan de résignation, ça lui faisait plus mal que Silas lui offre l'illusion d'une main tendue plutôt qu'il lui maintienne la tête sous l'eau. De toute façon, elle n'avait plus la force de croire de nouveau ; elle était trop épuisée pour cela. « Et bien sûr que tu nous as manqué. » Sa colère, en revanche, somnolait depuis trop longtemps, elle en avait assez, assez pour prendre le relais et se redresser, enveloppant l'âme esquintée de ses bras protecteurs, lui soufflant d'aller se reposer, qu'elle s'occupait de tout. Elle la berça de ses bras trompeurs et fit glisser deux doigts réconfortants sur ses paupières lourdes, la rendant aveugle aux traits déformés par la tristesse de son ami. « Pourquoi tu mens autant ? » glapit-elle, pressée de s'exprimer. « C'est pas la peine de faire semblant, c'est quoi l'intérêt de toute façon ? » Des questions, encore des questions, qui dansaient seules sur le pont, sans aucune réponse pour les guider dans la bonne direction. « On t’a envoyé des lettres avec Dash, mais tu nous as jamais répondu. On t’a même envoyé tes cadeaux de Noël. » Derrière l'amertume, des étincelles d'incompréhensions parsemèrent ses yeux clairs. « C'est faux. » Son mensonge n'avait aucun sens, ni début, ni fin, il n'était qu'un mélange de mots qui frôlaient ses démences les plus secrètes. Silas ne ferait pas ça, jamais il n'oserait jouer avec les confessions brumeuses qu'elle avait abandonnées à ses pieds pour lui tresser une couronne complètement folle… n'est-ce pas ? « Je vous ai écrit, mais j'ai jamais eu de réponse de votre part, alors que d'autres… » Mais voilà, le doute s'était glissé, insidieusement tapi dans les ombres de ses pensées , c'était à son tour d'enlacer l'émotion à la barre pour lui susurrer qu'elle n'avait aucune raison d'exister, qu'elle était née du vide et que, dans le fond, tout était peut-être réellement de sa faute, à elle et son esprit qui voguait au large, sur des flots insensés.

Le claquement sec des pinces tombées hors de sa portée lui offrit une échappée, loin d'être belle mais pas moins nécessaire. À l'abri sous l'établi, ses yeux plus gonflés que les voiles les plus blanches prises dans un ouragan, elle se laissa complètement tomber lorsque la main de Silas lui caressa l'épaule. Là, inconfortablement recroquevillée, son reflet déformé dansant sur les lames courbées du sécateur, le souffle malmené, le cœur contorsionné, elle osa cette question qui l'avait harcelée chaque jour et chaque nuit depuis que ses yeux heureux s'étaient posés sur le couple virevoltant qui n'en avait que pour son autre moitié. Selene ne releva ses prunelles qu'au prix d'un immense effort et sombra, sirène désarticulée, dans les orbes chavirées de son camarade. Il ne dit rien, sa voix prisonnière de son regard qui hurlait ce qu'elle savait déjà, et hocha simplement la tête, de haut en bas, couperet plus tranchant que la plus aiguisée des guillotines qui fit rebondir son menton contre sa poitrine. « Je savais bien, je suis désolée », chuchota-t-elle d'une voix à l'agonie. Elle était sincèrement contente pour lui, pour Dash aussi, ils s'aimaient et c'était probablement la plus belle chose qu'il puisse leur arriver ; alors pourquoi l'image ondulée de son visage réfléchissait-elle des joues suffocantes sous le poids des grosses perles translucides qui roulaient, roulaient, roulaient à n'en plus finir ?


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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyLun 29 Jan - 22:36

( Les anémones bleues )


‎‎  ‎ Rancœur rentrée se déversait à présent en bulles de savon éclatées qui picotaient les yeux ; salement, cruellement – Silas sentait ses prunelles se noyer dans la houle de ce cœur qui montait et descendait dans une gorge trop étroite pour le contenir tout entier. Fragile et délicate Selene, toujours si discrète, toujours si conciliante, déversait à son tour colère fringante qui ne demandait qu’à être reçue tête basse sans lever le museau. Les évidences qu’il s’entendait presque crier s’échouaient sur le mur inébranlable d’une hostilité inconnue dans les yeux de la petite lune soudain inaccessible ; sortie de son orbite, celui qu’ils partageaient jusqu’alors. “Pourquoi tu mens autant ?” Coup de couteau lacérant le ventre remuant déjà d’une culpabilité jamais digérée. Peut-être avait-elle tort à cet instant, mais il mentait ; Jørgensen mentait comme un arracheur de dents confiant à l’une de ses seules amies – l’une des seules personnes dont il se faisait jusqu’à présent le fier écrin de la confiance. Il avait envie de se punir de cette situation insupportable, de ce non-dit insoutenable qu’il avait pourtant promis de ne jamais évoquer. “C’est pas la peine de faire semblant, c’est quoi l’intérêt de toute façon ?
‎‎  ‎ Tête rentrée dans les épaules comme un cabot battu effrayé par le premier manche à balai venu, il ne répliqua rien d’autre qu’une pathétique protestation. Il ne l’avait pas oubliée – jamais ; il ne l’avait pas chassée de ses pensées. Il avait même soigneusement composé son cadeau pour la fin d’année précédente ; qui semblait loin, si loin, au milieu de cette mise en scène botanique grotesque – théâtre de son propre drame adolescent, sans doute le plus misérable d’entre tous. Une banale affaire de mec volé. Le genre de choses au-dessus desquelles il pensait planer. Mais ce n’était pas le ridicule qui le tuait, c’était de voir tant de fêlures dans les iris qu’il pensait pouvoir consoler ; désormais, il n’était rien d’autre que l’une des fissures de son âme chahutée. Silas ne s’attendait pas, cependant, à ce que sa camarade paraisse si déstabilisée par l’envoi des cadeaux. “C’est faux. Je vous ai écrit, mais j'ai jamais eu de réponse de votre part, alors que d'autres…” Cillement surpris arraché au regard tremblant du garçon éperdu. N’avait-elle donc rien reçu ? Mais dans ce cas, pourquoi eux n’avaient-ils pas au moins réceptionné le courrier qu’elle leur avait envoyé ? Ses sourcils se froncèrent, puis s’arquèrent en balbutiements traduits aussitôt en mots hésitants : “On a rien reçu. Silence radio pendant toutes les vacances. On pensait que t’étais occupée… Mais c’est trop bizarre que t’aies rien reçu non plus. On s’est pas planté d’adresse, on a vérifié avec la mère de Dash, chuis sûr.” Ses justifications lui paraissaient absurdes, mais l’explication lui filait entre les doigts comme des grains de sable éparpillés par un vent sans direction. “Tu peux lui d’mander si tu me crois pas” ajouta-t-il, avec un rien de défi – vanité du menteur qui se raccroche à ses vérités.
‎‎  ‎ La chute du sécateur fut en revanche le prélude d’une chute plus intime, plus vertigineuse – mots fuis comme la peste qu’il ne laissa pas échapper autrement qu’en acquiescement silencieux. “Je savais bien, je suis désolée.” Ses excuses amenèrent une intense confusion sur les traits froissés du jeune homme désemparé. Désolée de quoi ? “Tu savais… ?” répéta-t-il plutôt, déconcerté et effrayé par cette perspective. Était-ce si facile de lire en lui ? Était-ce si évident de percer ses secrets les mieux gardés ? Crevaient-ils les yeux de tous les spectateurs silencieux ? Jørgensen se sentait nu, exposé – sensation de perdre pied qui provoqua un cataclysme intérieur ; implosion, effondrement, catastrophe. Pas la catharsis attendue, non ; cataclysme sans autre option. Il n’était pas prêt. Pas à cet aveu, en plein milieu de tous ces gens éparpillés aux quatre coins d’un chapiteau dressé pour une occasion dont il ne se souciait plus dès l’instant où il avait capté le trouble de cet océan dont la détresse l’avait happé dès les premiers instants de cette redécouverte amicale aux nuances minérales. Il ne pouvait pas, il ne voulait pas la perdre pour d’idiotes histoires de cœur contrariées ; pour des sentiments incontrôlés, alors qu’il s’était pris à tant l’aimer, cette petite lune désorbitée. Alors, il l’arrêta ; d’un doigt déterminé, décidé à en finir avec la perte de contrôle de ce vaisseau qu’il pensait fendre les eaux. Peut-être que depuis le début, ils dérivaient dans l’espace sans s’en apercevoir ; expliquant l’insanité de leur expédition éternisée ; mais c’était fini, il ne voulait plus dériver, que ce soit dans le vide cosmique ou le néant d’abysses océaniques. Personne ne lui ferait plus la nique. Alors, alors, il la serra dans ses bras ; de toutes ses forces, pour arrêter leurs pleurs, pour arrêter leurs peurs, pour arrêter leurs cœurs sur cet instant de douceur qui n’était pas feint, juste vérité délivrée en ancre rouillée.
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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyVen 9 Fév - 20:05






(SELENE ☉ SILAS)
les anémones bleues

Lasse. La petite lune n'en pouvait plus de graviter autour des planètes brillantes sans que jamais cette lumière promise ne lui soit offerte. Lasse. La sirène épuisée cessait d'abîmer toutes ses forces dans une nage à contre-courant en direction de ce rivage qui n'était pas fait pour elle. Lasse. Selene sombra dans l'étreinte faussement réconfortante de ses émois les plus rancuniers. Teddy n'avait-elle pas affirmé qu'ils s'en mordaient les doigts avant de la consoler en lui accordant qu'elle pouvait bien les laisser mordre encore un peu ? Si du pluriel, elle ne savait pas grand-chose, le singulier marin qui se dressait devant elle, assommé par la tempête qui se levait, était une cible suffisante pour sa peine immense qui souhaitait éveiller des regrets, des remords, et tout ce qui voudrait bien rendre la morsure plus glaciale encore. Tant pis pour les siens qui viendraient la hanter quand son âme se serait calmée et que la vérité aurait éclaté ; cette dernière commençait déjà à pointer le bout de son nez, tout doucement, distillant ici et là de nouveaux doutes et de nouveaux questionnements. Silas assurait qu'elle leur avait manqué, parlant au nom de ce binôme qui effaçait tout ce qui n'était pas eux lorsqu'ils étaient ensemble, mentionnait des lettres qu'elle n'avait jamais reçues ; Selene arguait l'inverse, amère face aux mensonges ; et les dires s'entrechoquaient, peinant à mettre en place les dernières pièces du puzzle. « On a rien reçu. Silence radio pendant toutes les vacances. On pensait que t’étais occupée… Mais c’est trop bizarre que t’aies rien reçu non plus. On s’est pas planté d’adresse, on a vérifié avec la mère de Dash, chuis sûr. » Ses prunelles cillèrent et ses convictions vacillèrent. Si elle pouvait inventer des choses qui n'existaient pas afin de combler les vides douloureux, elle ne pouvait tout de même pas oublier des choses qui s'étaient passées, pas alors qu'elle se souvenait de tout le reste. Non, elle était certaine de pouvoir retracer chaque minutes de ses tristes vacances de Noël sans faire face au moindre vide, au moindre trou noir qui éclairerait une folie nouvelle. Pourtant, peut-être que… Le doute s'infiltra. « Tu peux lui d’mander si tu me crois pas. » « À Dashiell ou à sa mère ? » répliqua-t-elle, amère. « Parce que c'est pas comme s'il en avait grand-chose à faire, et elle je la connais pas. » Dans le fond, les limites de son équilibre n'étaient qu'un voile qui recouvrait bien mal le fond du problème, un symptôme de de quelque chose de plus profond. « Vous vous êtes inquiétés, de pas avoir eu de réponse ? J'étais trop occupée pour vous écrire, ça vous convenait comme explication ? » L'injustice prenait de nouveau le pas sur la raison ; elle leur en demandait trop, beaucoup trop, mais son petit cœur gonflé de chagrin avait ce besoin d'être assez. Teddy lui avait offert un doux aperçu de ce que ça pouvait être, d'être vue, comprise, de compter, alors, même si c'était outrepasser des limites qui ne lui appartenaient pas, se placer au-dessus de ce qu'elle était vraiment, elle ne pouvait s'en empêcher. Elle en avait besoin.

Dans un vertige providentiel, le binôme malmené se fracassa au sol, valsant au rythme de tendresses qui ne savaient plus où se mettre et de lucidités désarticulées. « Tu savais… ? » Son cœur se déchira, laissant le petit bateau à l'abandon sur les flots contrariés, sans plus rien pour le guider. Selene tenta d'acquiescer mais le geste se coinça entre un reniflement et le flot de larmes accentué. « O-Oui et j'ai quand même dit oui q-quand il m'a demandée pour ê-être… » Silas l'arrêta et Selene ne lutta pas ; ce n'était pas plus mal, chaque mot devait gagner un combat douloureux contre ses poumons brûlants et sa gorge enflée par les émotions pour avoir une chance de franchir ses lèvres fissurées par le sel. Elle s'en voulait déjà d'avoir dit tout ça, d'avoir laissé ses sentiments prendre toute la place, lui faire perdre la tête. Au-dessus de leurs corps fermement serrés l'un contre l'autre, les compositions florales gisaient piteusement, leurs pétales à l'abandon. L'étreinte lui faisait autant de bien qu'elle n'accentuait son chagrin ; car dans la douceur de son parfum qui l'enveloppait et la ramenait à des jours plus heureux, les sanglots se déchiraient en mille morceaux une fois confrontés à tout ce qu'elle avait vainement tenté d'oublier. La complicité, les eaux parcourues à deux, l'amitié, les tempêtes essuyées, l'impression de faire partie d'un tout qui lui paraissait si doux. Il ne restait que ce vide impossible à combler, cette sensation de n'être jamais assez, cette fatigue avec laquelle elle apprenait à composer depuis la rentrée. Si elle restait trop longtemps ainsi, elle n'était pas certaine de pouvoir jamais se relever, terrassée par ce qu'elle devrait laisser et ce qui l'attendait. Alors elle ne bougea pas — et tant pis si on les trouvait dans cette position, et tant pis si ça devait faire encore plus mal qu'avant — et décida d'y croire encore un peu.


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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyLun 12 Fév - 13:15

( Les anémones bleues )


‎‎  ‎ La situation lui échappait comme une brume intangible recouvrant pourtant leurs silhouettes perdues au milieu d’un chaos qu’il était à peine capable de s’expliquer. Bien sûr qu’il était coupable d’avoir cédé à ses basses pulsions dès l’instant où Dash avait posé ses lèvres sur les siennes ; bien sûr qu’il avait tu ce secret par fidélité envers l’un et contre l’autre ; bien sûr qu’il était responsable de cette amitié craquelée qu’il ne se sentait plus mériter. Mais il était faux d’affirmer qu’il ne s’était pas inquiété, qu’il ne lui avait pas adressé ses pensées, qu’il n’avait pas culpabilisé des heures durant lors de ses nuits d’insomnie trop fréquentes. Il avait dévoré chaque seconde passée entre les bras de son meilleur ami, mais il avait tout autant adoré chaque seconde de cette connivence tendre qu’il partageait avec Selene – avant. Car ses protestations et la vérité ne vinrent pas à bout de la méfiance et de l’hostilité qui scintillaient comme deux étoiles agonisantes dans le bleu sélénique. L’amertume lui répondit, léchant son palpitant abîmé comme une mer impitoyable dont le sel s’infiltrait dans les moindres plaies à vif ; arrachant plus de douleur à chaque ondée, douceur cruelle de la marée provoquée par la lune. “Dash tient à toi” contra-t-il, voix en berne défaite contre l’assaut de cette colère légitime. “Mais chais pas quoi te dire si tu me crois plus. Pourquoi je te mentirais, au juste ? Pourquoi j’ferais tout ça si j’en avais rien à foutre de toi ? Pourquoi j’continuerais pas à t’ignorer, hein ? Pourquoi j’m’emmerderais même avec cette discussion, si ça m’importait pas ? On allait pas te harceler de courriers si tu nous répondais pas, ça aurait servi à quoi ?
‎‎  ‎ À son tour et sans l’avoir prémédité, Silas se laissa aller à une forme de colère froide ; pas tournée vers elle, mais rentrée en lui – punition cinglante de s’être enlisé dans les mensonges d’une relation qu’il appelait pourtant de toute sa peau. Il ne savait plus quoi dire pour plaider sa cause, faire émerger la vérité écrasée comme un oiseau foudroyé entre les vagues violentes d’un océan furieux. Jørgensen n’avait jamais eu beaucoup d’amis ; perdre le peu qu’il avait, c’était comme ouvrir une plaie suintante pour la laisser dégueuler son hémoglobine jusqu’à vider tout le suc qui pouvait encore l’animer. Et pourtant, pourtant… ne l’avait-il pas mérité ?
‎‎  ‎ Alors, quand ils s’effondrèrent ensemble – vaisseaux emportés par le fond marin et ses abysses noirs –, Silas cessa de lutter, se laissa percuter, ne releva pas le dernier coup porté. Elle savait et elle avait quand même accepté ; et lui savait et avait quand même embrassé. Deux épaves bercées d’illusions et de désirs aux airs de contrefaçons, coulées de deux façons aux échos vibrants – un seul garçon pour embrasser un miroir de désespoir. Il ne dit plus rien ; laissa parler son corps et ces bras qui l’enlaçaient pour ne plus la lâcher ; pardonna comme on pardonne le ricochet de son propre péché. Il était paumé, mais il connaissait par cœur sa seule certitude éhontée : il ne voulait pas davantage la lâcher que l’abandonner, et encore moins accepter de la perdre.
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Message(#) Sujet: Re: les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) les anémones bleues (SELENE ☉ SILAS) EmptyJeu 15 Fév - 15:37






(SELENE ☉ SILAS)
les anémones bleues

Les incompréhensions voltigeaient, emportées par cette tempête qui tournoyait au-dessus des embarcations esquintées. Ils hurlaient des vérités que l'autre peinait à entendre, refusait peut-être de comprendre, chacun trop empêtré dans ses propres pensées pour se laisser pleinement aller à les recevoir. Comédie tragique que ces tentatives qui tombaient chaque fois à côté ; qui repoussaient au lieu de permettre de se retrouver. Les lèvres de Silas protestaient mais le cœur gelé de Selene ne parvenait pas à comprendre ; les prunelles claires déployaient leur chagrin mais les doigts tremblants du garçon s'acharnaient à les cacher derrière un voile de réconfort qui ne trouvait aucune prise ; tant d'efforts gâchés en vain. « Dash tient à toi. » Un ricanement blessé s'échappa, bondissant entre les crevasses de leurs émotions à l'agonie. « Mais chais pas quoi te dire si tu me crois plus. Pourquoi je te mentirais, au juste ? Pourquoi j’ferais tout ça si j’en avais rien à foutre de toi ? Pourquoi j’continuerais pas à t’ignorer, hein ? Pourquoi j’m’emmerderais même avec cette discussion, si ça m’importait pas ? On allait pas te harceler de courriers si tu nous répondais pas, ça aurait servi à quoi ? » Elle n'en savait rien, elle ne savait pas, ses cheveux blonds faisaient des vagues sur ses épaules, au rythme de son menton qui niait sans avoir la moindre idée de ce qu'il réfutait. « J'sais pas », capitula-t-elle dans un souffle, fatiguée de lutter. Sa poitrine gonflée de toutes ces choses qu'elle n'arrivait pas à dire se révolta devant le choix de son silence. Ça n'allait pas, tout ça ne concordait pas, il restait trop de points en suspens ; autant d'interrogations que d'exclamations ; autant de colère que de chagrin. Finalement, elle ployait, encore, sous les reproches qu'elle croyait deviner derrière ce dialogue de sourds, tant et si bien qu'elle ne se releva pas. Échouée à même le sol et pourtant le sel de l'océan déchaîné ne cessait de pourlécher ses plaies. Un dernier aveu se fraya un passage douloureux avant que tout ne se confonde, que l'envers ne devienne l'endroit et vice-versa, que les bras de Silas ne se referment autour d'elle, dans une étreinte qui lui faisait autant de mal que de bien. Rien à voir avec ce fauteuil providentiel dans lequel les caresses de Teddy apaisaient le moindre de ses émois ; ici, la proximité familière avec l'adolescent réveillait les souvenirs les plus doux qu'elle avait déjà enterrés, armée de mort-vivants prêts à revenir la hanter. Tant qu'on ne leur demanderait pas de partir de là, de se tenir un peu mieux devant les invités spécialement conviés pour un tout autre événement, elle voulait bien rester ainsi, repousser encore un peu l'instant où il faudrait se séparer, éviter le regard de l'autre pour ne pas déchirer le peu qui tenait encore en place, et ensuite, et ensuite ne pas savoir quoi se dire, ne pas savoir quoi faire ni quoi penser, se contenter de regards de côté. C'était probablement de sa faute, si tout était gâché. Selene aurait pu se contenter de ce qu'on lui offrait, répondre aux mots des garçons à la rentrée comme si de rien n'était, comme si les coups portés toutes les vacances ne l'avaient pas affectés ; mais parce qu'elle en avait été incapable, parce qu'elle avait espéré être juste assez pour que ses émois vaillent la peine, tout gisait à ses pieds en un tas de miettes irrécupérables.


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