Araignée du soir

feat   @Thomas Chastel  

Au moins n’avait-elle pas l’impression d’être complètement déphasé, s’il était lui aussi un peu nerveux, ça leur faisait un point en commun alors qu’elle sondait dans l’ombre son regard. Il laissa son regard suivre son corps et même si c’est parole était peut-être maladroite, le coup d’œil fut bien assez pour la convaincre que c’est aussi ce qu’elle voulait. C’était peut-être intimidant, mais ça le serait pour tous les deux, alors pas besoin de feindre que tout se passait sans problème et de jouer un rôle de composition.

Oui. Je…

Elle fut coupée dans son élan alors qu’elle notait le regard du jeune homme se perdre plus loin dans la chambre. Elle se sentit rougir, avant de hocher la tête d’un accord muet et un sourire sur les lèvres, avant de se lever de ces cuisses d’où elle était assise depuis un petit moment déjà. Il était probablement capable de se lever par lui-même, mais elle lui tendit quand même une main charitable mue par une envie participative mais aussi pour reprendre au plus tôt le contact de leur peau l’une sur l’autre.  L’un comme l’autre n’ayant jamais fait cela par le passé, il manquait tout les deux de fluidité dans leurs gestes et leur attention. Il y avait néanmoins la même volonté et désirs. Volontaire, elle prit les devant pour faire les quelques pas pour les mener vers le lit, avant de se retourner et se remettre à l’embrasser comme s’il n’y avait qu’une seule issues et que de clarté sur ses propres désirs. C’était l’année du Oui, et jamais elle n’aurait été autant en adéquation avec cette affirmation alors qu’elle en déboutonnant maladroitement chacun des boutons de sa chemise, qu’elle ne se hissait en sous-vêtement sur le plaid du lit, sa robe abandonné quelque part sur le sol. Ça se passerait ce soir. Deux corps sous les draps et une première fois, courte. Mais au fond, qu’en savait elle, si ce n’est que la douleur était passé rapidement et qu’elle avait maintenant la tête posé sur la tête de Thomas, les cheveux en bataille. Qu'elle avait découvert ce que c'était d'être intime avec quelqu'un. Avec lui. Elle s’était accrochée à lui à tant d’endroit qu’elle n’avait jamais touché par le passé que ça lui donnait vaguement l’impression qu’il y avait beaucoup plus à découvrir.

C’est quand même mieux ... – rigola-t-elle, avant de percher un nouveau baiser sur ces lèvres.  – … que la plage. – Alors qu’elle n’avait à peine l’idée que ça pouvait être mieux que cela encore. Si lui était peut-être malaisé, elle avait l’air beaucoup trop contente pour même le lui en vouloir de quoi que ce soit. Aucune comparaison était possible, il n’y avait que lui et elle n’aurait pas voulu qu’il en soit autrement alors qu'il emplissait toute ces pensées engourdis par la dopamine.

>