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Smokescreen – Selene & Silas
Silas Jørgensen

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Message(#) Sujet: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyDim 5 Nov - 19:06

Ce RP traite de sujets sensibles susceptibles de heurter votre sensibilité
(drogue, dépression, suicide).


( Smokescreen )


‎‎  ‎ Se foutre la tête à l’envers, c’était sans doute la meilleure solution. En règle générale, lorsque cette idée lui trottait dans les neurones, il se réfugiait dans la salle inutilisée qu’il squattait habituellement ; mais pas cette fois ; cette fois, il en avait marre de ressasser seul, loin des yeux des autres, pour leur petit confort personnel – parce que ça les faisait culpabiliser, vous voyez, de le voir si mal, de suivre des yeux ce pauvre con de Jørgensen qui sortait de ce bureau aseptisé plein de gens qui voulaient l’arracher à la seule famille qu’il ait jamais eue. Et il en avait ras le cul que Dash paie les pots cassés ; il méritait mieux qu’un meilleur pote au fond du gouffre, désespérément amoureux de lui sans aucun espoir de réciprocité. C’était ça, sa vie, putain ? C’était ça, sa vie, putain. Alors, il irait cracher sa bile sous leurs yeux à tous ces autres, qui le méprisaient ; qu’ils aillent se faire foutre, qu’ils aient mal, qu’ils soient couverts de sa rancœur jusqu’à suffoquer.
‎‎  ‎ Le Serdaigle entendait à peine les miaulements indignés de Bane qui le poursuivait dans les couloirs. Porté par la rage qui l’animait et décuplait ses forces, il sentait à peine la douleur qui palpitait pourtant dans sa mauvaise jambe depuis qu’il avait bondi de la chaise pour quitter la pièce dans laquelle se déroulait l’entretien avec l’assistante sociale. Le claquement de la porte bourdonnait encore à ses oreilles comme une lointaine réminiscence, jusqu’à ce qu’il débarque brutalement dans les toilettes des garçons en brandissant sa baguette. Les quelques pauvres élèves présents – probablement dans l’espoir de sécher les cours ou de prendre une pause bien méritée – écarquillèrent les yeux et s’écartèrent vivement lorsque le sortilège frappe la rangée de lavabos qui se craquela dans un son sinistre, détachant carrément un bout de vasque ébranlé par la puissance de sa colère. Il y eut un moment de flottement, durant lequel un cabinet jusqu’ici clos s’ouvrit sur un gamin effrayé, contemplant les dégâts causés par le Defodio lancé sans sommation.
‎‎  ‎ “Maintenant vous dégagez ou je fais pareil avec vos couilles.” La menace eut un effet immédiat, provoquant la sortie précipitée des trois étudiants présents dans les toilettes. Enfin seul, sans se soucier de l’absence de Bane dont il se satisfaisait très bien, Silas fouilla dans son sac pour en extirper de quoi se rouler un joint, qu’il alluma avec un briquet estampillé aux couleurs de Sainte-Mangouste – oh, douce ironie. Ses yeux perçants, petit à petit voilés par la fumée étourdissante, glissèrent le long des éclats de céramique avec une tentation certaine ; de bons objets pour suivre le contour des cicatrices qui creusaient l’intérieur de ses avant-bras et de ses cuisses. Mais le cannabis embruma – heureusement ? – suffisamment son esprit pour l’éloigner de ces considérations, l’amenant plutôt à envisager de déboucher l’une des potions euphorisantes qu’il concoctait pour les soirées. Il aurait voulu engloutir tout ce qui lui permettait d’oublier ; c’était presque tentant de voir si un sortilège d’amnésie pratiqué sur soi-même était efficace. Tout plutôt que de réécouter en boucle la voix de cette sorcière débile lui assenant qu’il devait être honnête avec elle, qu’elle avait inspecté sa maison, interrogé son père et sa sœur, et qu’il était sans doute mieux pour lui d’être placé ; au moins temporairement.
‎‎  ‎ “Putain” lâcha-t-il dans un sanglot mal ravalé, avant de tirer plus longuement sur son pétard. Il avait beau fanfaronner en prétendant que rien n’était joué, qu’ils ne pouvaient rien faire s’il leur mentait en prétextant que tout allait parfaitement bien, il n’était pas stupide au point de croire que c’était aussi simple. Peu de choses jouaient en sa faveur et, à ce train-là, il ne passerait même pas de dernier Noël avec les Jørgensen.
‎‎  ‎ Dans un cri de rage, il s’empara d’un débris, y enfonça ses doigts, et le balança de toutes ses forces dans le miroir qui se craquela aussitôt que le projectile l’eut atteint. Dommage qu’il répugne à utiliser frontalement la violence envers ses petits camarades ; autrement, il aurait eu une jolie liste de mâchoires à fracturer.
‎‎  ‎ La tension s’évapora subtilement de ses muscles tendus à l’extrême, évacuant insidieusement la douleur, la peur et la haine qui bouillonnaient dans son bide tordu. Encore une latte. Longue ; inspiration profonde ; savourer le goût âcre qui se déposait au fond de sa gorge et engorgeait ses poumons pour se diffuser dans chaque cellule de son corps. Son regard brouillé échoua sur la fenêtre près du dernier cabinet ; cette fois, pas besoin de se percher sur la lunette des toilettes pour y fumer discrètement. Impossible de faire disparaître ses traces, alors autant en profiter non ?
‎‎  ‎ Un sourire de traviole s’étira sur son visage cendreux et il s’empara d’un nouveau morceau de céramique pour viser un coin près de s’effondrer à son tour. C’était extrêmement satisfaisant de voir s’écouler toutes ces miettes blanchâtres sur le sol comme une avalanche d’émail. Alors, il continua, encore et encore, avant de se laisser happer par le tourbillon psychédélique qui abattait les dernières barrières qu’il lui restait.
‎‎  ‎ Et lorsque Selene, attirée par les miaulement insistants et désespérés de Bane – posté devant les toilettes –, poussa la porte des toilettes, tout ce qu’elle vit fut un adolescent à la jambe tordue dansant entre les débris de ce qu’il restait des vasques et du miroir en scandant les paroles d’I Love Rock’N’Roll trop fort et très faux.

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Dernière édition par Silas Jørgensen le Sam 9 Déc - 23:10, édité 2 fois
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Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyDim 5 Nov - 21:10






(SELENE ☉ SILAS)
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Se pouvait-il qu'elle soit folle ? La question lancinante lui lacérait l'esprit dont les lambeaux épars sombraient dans les ténèbres comme autant de pétales fanés. Si son amnésie était une honte, que dirait-Il de sa démence ? Toutes ces semaines passées à s'émanciper de son regard noir s'étaient volatilisées en un battement de cils et les craintes étaient revenues, plus insidieuses. Le parchemin lui brûlait les doigts sans qu'elle ne soit capable de le laisser tomber, la fine écriture de sa mère refusant de s'effacer de ses paupières closes. Emma ? Qui est-ce ? Alors elle n'avait pas seulement perdu la mémoire, les eaux glacées du lac dans lequel elle s'était abîmée avaient causé des dégâts autrement plus importants ? Sinon, comment expliquer que sa dernière lettre dans laquelle elle s'enquérait de l'état de sa gouvernante ait suscité une telle question ? Depuis que la lettre cachetée avait été déposée devant elle, Selene revivait son été, cherchant les failles et les incohérences, relisait les souvenirs laissés dans ces carnets, n'y trouvant aucune trace de ce fantôme qui n'existait que dans son esprit. L'avait-elle rêvée ? Il semblait bien que oui. Les pourquoi et les comment restaient, eux, sans réponse. Hors de question qu'elle en cherche du côté de ses parents, elle avait bien trop peur des répercussions s'ils apprenaient qu'elle avait imaginé un être de chair et d'os allant et venant dans leur appartement, et qui d'autre pourrait bien l'aider ? Jin. Il avait passé quelques jours chez les Paulet ; si lui n'avait jamais croisé Emma, Selene pouvait ajouter la folie à la longue liste des défauts qui tressaient une bien piètre couronne. Dash aussi était venu chez elle, pas très longtemps, certes, mais elle se rappelait qu'elle lui avait proposé d'attendre le retour de cette femme pour décider quoi faire de sa livraison. Le garçon avait fini par s'en aller et c'était donc que… non, elle se souvenait, c'était sa mère qui était rentrée la première et avait déchargé Dashiell du petit sac en papier. Sa gorge se serra et ses bras rapprochèrent un peu plus ses genoux de son torse. Amnésique et cinglée, ce n'était pas un très joli tableau.

Dans le couloir, des pas précipités accompagnés de chuchotements affolés — ça parlait de lavabos et de danger — brisèrent le silence de sa retraite. Selene déplia ses jambes ankylosées d'être restées ainsi prostrées si longtemps et abandonna le rebord de fenêtre sur lequel elle s'était effondrée. Elle n'avait pas envie qu'on la trouve dans cet état et qu'on la presse de questions dont elle ne possédait pas les réponses. Ne sachant pas quoi faire, ni où aller, elle se contenta de prendre la direction opposée à celle des voix qui l'avaient ranimée. Il serait facile de faire comme si de rien n'était, de ne jamais répondre à cette question et de laisser tomber dans l'oubli ce prénom imaginaire. Elle saurait, mais elle serait la seule. Personne ne pourrait le deviner, mais elle passerait son temps à s'interroger sur la réalité des uns et des autres. Il lui sembla que son cœur devenait très lourd et tombait tout au fond d'elle-même. Est-ce qu'elle était folle au point d'inventer tout ça ? Ce château, ces gens qui le parcouraient, ces professeurs qui y enseignaient, Daisy, Silas, Jin, Teddy, Kenneth et tous les autres ; est-ce qu'elle délirait complètement ? Ça lui semblait bien trop réaliste pour elle seule, elle n'avait pas la prétention de se croire assez douée pour se figurer autant de détails, mais l'idée lui laissa un goût amer, difficile à faire disparaître. Dash était forcément réel, elle lui avait parlé, l'avait vu au milieu d'autres élèves, lui avait pris la main, ils avaient même… Il ne pouvait pas…

« Miaou. » Son regard embué se posa sur la silhouette féline de Bane. Selene s'approcha, accompagnée par un miaulement indigné, avant de s'accroupir et de tendre la main dans sa direction. « T'existes vraiment, toi ? » articula-t-elle difficilement, ses mots entrecoupés de sanglots retenus et de reniflements solitaires. Bane rouspéta derechef, consentant néanmoins à se frotter contre les doigts tendus, tels une supplication muette, de la jeune fille. Pouvait-elle halluciner des sensations aussi précises que celles du poils soyeux de Bane sur sa peau, ses miaulements scandalisés ou son haleine qui laissait à désirer ? « Même si je te demandais, tu pourrais pas me répondre, hein… Où est ton maître ? Tu le colles toujours en temps normal. » Du bout de la manche de son pull, elle tamponna ses yeux humides, son autre main occupée à flatter l'animal. Celui-ci se dérobait déjà à ses attentions, écrasant son flanc contre la porte devant laquelle Selene s'était arrêtée sans la remarquer, poussant un nouveau cri qui fit sourciller l'adolescente. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu veux que j'ouvre la porte, c'est ça ? » Nouveau miaou. « Silas est là ? » Encore un autre miaou. Selene se redressa, réarrangea rapidement ses mèches blondes désordonnées, renifla une dernière fois, croisant les doigts pour que ce ne soit pas inscrit sur sa figure que quelque chose n'allait pas. « Je t'ouvre mais je peux pas rentrer, c'est les toilettes des mecs. » Mais Bane s'impatientait, sa queue se balançant entre la cheville de la Serdaigle et le battant en bois, frappant l'un puis l'autre avec un petit bruit sourd. Alors Selene s'exécuta, tirant la porte, juste assez pour que le chat puisse se faufiler. Ce qu'il ne fit pas, dardant sur elle un regard sévère et impérieux qui la poussa à jeter un coup d'œil de l'autre côté.

Silas dansait au milieu des décombres, chantonnant les paroles d'une musique inconnue. De sa main gauche, il tenait un petit rouleau fumant dont les volutes abandonnées l'encerclaient d'une façon presque mystique ; sa main droite couturée de quelques traits sanglants répandait ici et là des gouttes rougeoyantes. Derrière lui, des vasques éventrées ne tenaient plus qu'à un tuyau de cuivre, surmontées d'un miroir dont les mille morceaux brisés gisaient ici et là. Selene s'empressa de rentrer dans la pièce et de fermer la porte derrière elle. Est-ce qu'elle imaginait tout ça aussi ? Comme pour vérifier, elle se frotta les yeux à s'en faire mal puis se rappela qu'il fallait se pincer, dans ce genre de situations, ce qu'elle fit avec une force qui lui arracha un petit cri. Visiblement, elle ne rêvait pas. Bien évidemment, elle ne pouvait en être sûre, qu'est-ce qui lui garantissait que son esprit tordu ne lui jouait pas un tour des plus insensés ? Néanmoins, face à son ami qui semblait perdu à croisement bien étrange de chemins dont elle ne distinguait rien, elle décida de jouer le jeu. Et si on la trouvait là, à parler seule à un lavabo en parfait état, eh bien, elle serait bonne pour se faire enfermer. « Silas ? » Elle croisa son regard fiévreux et fit un pas dans sa direction ; sous ses pieds, du verre craqua. « Ça va ? C'est toi qui a fait ça ? » lui demanda-t-elle, après une courte hésitation, retenant la vraie question qui lui brûlait les lèvres, à savoir si elle devenait complètement folle ou si tout ça était bien réel.

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Dernière édition par Selene O. Paulet le Lun 20 Nov - 21:11, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyMar 14 Nov - 22:17

( Smokescreen )


‎‎  ‎ Perdu au milieu d’un océan de vagues à l’âme aussi tranchantes que des lames, Silas tourbillonnait dans un typhon dont il ne connaissait que vaguement le nom. Colère et désespoir se heurtaient avec fracas à chaque parole chantée trop fort ou trop faux, à chaque débris envoyé avec toute la force d’un taureau en plein rodéo, tentant furieusement de déloger le parasite qui jouait avec ses épaules puissantes pour mieux le mettre à terre et l’embrocher de ses cornes impitoyables. Il aurait voulu pulvériser tout ce qui se trouvait entre lui et le bonheur, pour leur faire regretter d’avoir un jour connu son nom ; d’avoir osé le prononcer pour le plaquer au mur de ces responsabilités qu’ils scandaient comme prétexte pour l’arracher à la seule famille qu’il ait jamais eue. La seule chose qui le consolait, au rythme vibrant de son cœur chahuté et de ses lèvres déchaînées, c’était la perspective de rester à Poudlard ; lieu familier, peuplé de visages aimés malgré tant de moments détestés.
‎‎  ‎ Paupières closes et bras levés comme une onde agitée au gré de vents imaginaires, le Serdaigle ne prit conscience qu’il n’était plus seul avec sa rage et la fumée psychédélique que lorsqu’un cri étonnamment familier lui fit rouvrir deux paupières lourdes, presque paresseuses, sur la mince silhouette aux longs cheveux de noyée qui se dressait près de l’entrée des toilettes. Un instant de flottement les fit remonter tous les deux à la surface de cette mer agitée de nostalgie et d’oubli, durant lequel leur bleu se confondit ; ridules amères et désabusées qui n’avaient plus rien à quoi se raccrocher.
‎‎  ‎ “Silas ?” l’interrogea Selene d’une voix hésitante, les yeux au moins aussi gonflés et rougis que ceux de son camarade. Tandis que des bris de verre craquaient sous les pieds timides de la jeune fille, son ami baissa les bras et suspendit le mouvement qui l’avait emporté jusqu’ici ; peut-être comme une étonnante invitation, une façon de dire “Tu n’es pas une ennemie” – autrement, il l’aurait chassée comme tous les autres. Des gouttes carmines perlèrent en un égrenage trop rapide au bout de ses doigts éraflés, dont les ongles abîmés s’enfoncèrent brièvement dans cette paume responsable du chaos qui les entourait ; comme pour mieux dessiner ces ombres chinoises dont le contour se distinguait nettement au sein de ce tableau absurde. Pas un seul cil de Silas ne frémit, ses iris hallucinés fixés sur le visage de la biche aux abois qui tentait une approche mesurée du fauve blessé.
‎‎  ‎ “Ça va ? C’est toi qui as fait ça ?” demanda-t-elle, semblant aussi peu assurée que le garçon qui se tenait au centre de cette scène de bataille griffée de poussière et de cris ravalés. Il lui fallut retrouver sa voix, perdue au fond d’une gorge aux allures de puits sans fond ; elle racla péniblement ses parois pierreuses, sortant rauque et fracassée comme ce qu’il restait des vasques. “Ouais. C’est moi.
‎‎  ‎ C’était lui. Qui avait fait ça ; qui était bien lui ; qui dansait sous la pluie – de gravats, de larmes et de sang. Avait-il besoin d’en dire plus ? De décrire ce qu’il avait en dedans alors que tout était déjà dehors, sous ses yeux encore brillants ? Elle aussi avait pleuré. Pourquoi ? C’était la question qu’il avait ravalée ; avisant qu’elle n’avait sans doute pas davantage envie que lui de se perdre en digressions philosophiques ou psychologiques pour le moment. Plus tard, peut-être, lorsque la tempête cardiaque serait passée, lorsque l’âme serait (un peu) calmée. Brusquement, il tendit sa main intacte vers elle, sans cesser de la fixer ; il avait glissé son joint entre ses doigts ensanglantés, oublieux du goût métallique que cela conférerait sans doute à la fumée étourdissante. “Danse avec moi.” Ou tourne les talons ; ou oublie ; ou crie ; ou quitte ce “on”.
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyLun 20 Nov - 21:11






(SELENE ☉ SILAS)
smokescreen

Se faufiler à travers la porte entrebâillée, c'était comme glisser d'un monde à un autre ; passer des murs bien droits de Poudlard qui abritaient toutes ces vérités inflexibles aux ruines d'un royaume tourmenté qui gisaient sous ses yeux impuissants. Le seigneur de ces terres hors du temps dansait en leur centre, aux confins de la folie. D'un geste instinctif, Selene repoussa le battant de bois, soustrayant ce tableau étrange aux curiosités passagères, délaissant le réel pour plonger dans ces eaux mystérieuses. Les craquements causés par ses pas stupéfaits ralentirent le mouvement dans lequel son ami était emporté et, lentement, comme si la présence accidentelle de la jeune fille venait de l'arracher à un monde lointain, par-delà bien des brumes et bien des folies, ses paupières se soulevèrent. Alors, les deux océans fenêtres de leurs consciences malmenées se rencontrèrent, jetant une ancre commune à travers les tempêtes qui les séparaient et qui les avaient pourtant conduits à se retrouver. Un instant, Selene se demanda si elle ne rêvait pas, se pinçant aussi fort qu'elle le pouvait pour le vérifier puis la voix de Silas s'éleva, éraillée et lointaine, comme celles de ces personnages qui peuplent les contes et les légendes, pas tout à fait humains, pas tout à fait autre chose non plus. « Ouais. C’est moi. » Si les prunelles aliénées de Silas projetaient bien des ombres sur ce tableau dévasté, Selene ne sentait pas le danger les bruits de couloirs avaient fait mention. Aveugle ou assurée, elle s'approcha un peu plus, réduisant d'autres morceaux de verre en d'infimes éclats tranchants ; tout doucement, comme si elle craignait de faire fuir celui qui lui faisait face, comme si elle avait peur de découvrir que tout cela n'était que le fruit de son imagination déséquilibrée. Ses yeux clairs parcoururent une nouvelle fois les reliefs saccagés de ce qui avait été — il n'y avait pas si longtemps — les toilettes réservées aux garçons, se demandant quelle étincelle avait causé une telle éruption. Elle caressa l'idée de lui poser la question mais quelque chose la retint ; plus qu'une pudeur ou le souci de ne pas se montrer indiscrète, c'était la fragilité de ce moment tourmenté qu'elle ne voulait pas mettre en péril, craignait de tout faire voler en éclats par quelques mots trop lourds, porteurs de trop d'angoisses alors qu'il venait d'en extérioriser tellement. Il y avait quelque chose de beau dans la contemplation de cette violence, un silence dangereux qui apaisait ses vagues à l'âme, un calme hors du temps qui l'arrachait à sa propre tempête.

« Danse avec moi. » Selene contempla ces doigts tendus, passant de cette invitation troublante à cette paume sur laquelle tremblaient les conséquences vermeilles des élans du Serdaigle, revenant à cette promesse qu'elle hésitait à saisir. Et s'il s'envolait à son contact ? Et s'il disparaissait pour se mêler à cette fumée dense qui n'attendait que d'envelopper la jeune fille lorsqu'elle serait assez proche, que de l'arracher sans scrupule aux dernières limbes de sa raison ? Sa poitrine se serra et l'air lui manqua. Si elle était folle et si son esprit lui jouait encore des tours, quel était le sens tout de cela ? Le menton tremblant, il lui fallut tout son courage pour faire un pas de plus en direction de son ami, lever son bras qui pesait si lourd et entremêler ses doigts à ceux du garçon. Les larmes montèrent, troublant momentanément sa vision, en même temps qu'un soulagement amer. À son poignet, une breloque irisée se balança en silence. Silas n'avait pas rejoint l'épais rideau de fumée, bel et bien fait, autant que Selene puisse en juger, de chair et d'os, et d'émotions au moins aussi violentes que les siennes. L'air âcre lui emplit les poumons tandis que ses premiers pas, hésitants, suivaient maladroitement les siens. Le pont de leur navire abîmé tanguait au rythme des vagues et le pied mal assuré de Selene peinait à trouver son rythme. Il lui fallut de longues secondes pour qu'elle prenne la mesure de cette danse étrange, pour que son corps s'habitue aux remous et que son âme accepte de plonger toute entière dans les eaux sans fond ; de longues secondes à ne pas savoir quoi faire de corps qui prenait trop de place, qui inventait trop de choses, qui ne servait à rien de bien ; de longues secondes avant que ses pensées, ne frôlant l'écueil de leur folie, ne s'y déchirent en lambeaux qui sombrèrent aussitôt qu'ils touchèrent la surface de cet océan effrayant, plein de vagues bondissantes, de brouillards et de bourrasques que l'on nommait démence. Elle ne pouvait pas se noyer, Silas lui tenait la main, et elle lui faisait assez confiance pour que ses paupières fatiguées glissent sur ses yeux clairs, l'envoyer valser dans des terres lointaines. Et si elle imaginait tout ça, eh bien, elle aurait sombré dans la folie d'une bien douce manière.Ballotée par les éléments, elle croisa brièvement le regard de Silas, son visage si proche du sien, et un rire à la frontière du sanglot traversa ses lèvres avant qu'elle ne s'abîme toute entière dans cette danse sauvage. Leurs mèches blondes virevoltaient à l'unisson, leurs silhouettes s'abîmant dans cet exutoire qui n'avait pas de nom, rien d'autre que la sonorité lointaine du verre qui craquait parfois sous leur talon.

La folie à deux visages dansa encore longtemps. La scène était belle, la scène était douloureuse, la contempler faisait éclater les cœurs en silence.  Selene en avait la tête toute retournée, sa raison renversée par ce déchaînement, sa peau échauffée par l'effort autant que l'abandon, ses poumons vidés de cet air asphyxiant qui se remplirent subitement de la fumée épaisse du joint que Silas lui partagea. Elle toussa sans s'en rendre compte, encore trop loin, à plusieurs lieues de là, et exhala quelques émotions terribles qui partirent rejoindre le voile enfumé qui les enveloppait tous deux. Il lui semblait qu'elle aurait pu continuer de danser des heures entières, voire des jours ou des années, tant le temps n'avait plus d'emprise et que les mouvements libérateurs la rendaient plus légère. Ils finirent pourtant par ralentir puis s'arrêter, Selene essoufflée et vidée dont les prunelles se focalisèrent machinalement sur une petite tâche écarlate qui ponctuait ce qui restait du joint aux herbes envoûtantes. C'est vrai que Silas s'était blessé, qu'il était en train de saigner lorsqu'elle était arrivée. « Il faudrait nettoyer ça », articula-t-elle faiblement, sa langue alourdie entre ses lèvres anesthésiées, ses pieds prenant appui sur un sol qui lui sembla tanguer en plus dangereusement que lors de leur danse maniaque.

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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyVen 24 Nov - 0:12

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‎‎  ‎ C’était bien lui le capitaine du vaisseau qui tanguait sous les flots d’une folie sans cri et sans bruit, c’était bien lui le dernier marin encore debout sur le pont de bois brisé par les flots, c’était bien lui le dernier musicien qui jouait sous la tempête à tue-tête. C’était bien Silas, qui n’avait plus rien d’un as, mais tout d’un cil envolé dans les vents furieux qui secouaient cette mer(e) assaillant leur bateau ; il ne servait plus à rien de lutter contre le marasme, il fallait l’embrasser, cesser d’aboyer dans la brume qui ne recelait que les fantômes et les échos. Main toujours tendue vers la sirène qui ne voulait plus être sirène, son autre main pactisant avec les démons de l’ivresse, le jeune homme ne bougea pas malgré les cahots qui faisaient tanguer le sol ondulant sous ses pieds lointains. Il lui avait fait une promesse : pas de détresse dans leur jeunesse, mais vie-poésie consumée jusqu’au grésil mourant de la dernière cigarette et fracas cruel de la tendresse abîmée pour ceux qui tenteraient de les détrôner – de leur faire quitter ce siège glorieux d’éphémérité qu’on appelait insouciance et qui n’appartenait qu’aux esprits débridés des plus clairvoyants. S’abîmer dans le noir pour toucher l’espoir, nulle folie ; rien que pure logique.
‎‎  ‎ Silas ne donnait pas son amour à la légère ; pas davantage qu’il ne l’abattait sur les pauvres inconscients qui le déchaîneraient. Il était grand, terrible et beau – au moins autant que cette puissance, danse sans sabre ni palabre, dont il couvait la sélénique Selene. Ombre diaphane, jumelle mal éclairée d’une face radieuse qui hésita pourtant à toucher cette paume au macabre cinabre que son ami lui tendait de l’air sérieux des(astres). Auréolé de fumée comme d’une couronne brisée, l’ange déchu ne trembla pas lorsque leurs doigts s’entrelacèrent et entraînèrent leurs propriétaires dans un chaos de membres dont le sens n’appartenait qu’à eux. La lune était soudain légère comme une plume, s’arrachant à ce cratère délétère pour décoller vers les airs. Céleste plutôt que sirène, Selene ne s’envola pas seule ; peau arrimée à celui qui l’avait décrochée pour mieux la renvoyer. Il n’y avait plus qu’un homme, plus qu’une femme, plus qu’une âme glissant sur les vagues sans plus se soucier de ce navire qu’ils étaient pourtant en peine de garder quand le dernier hunier avait succombé. Nager vers la lagune ; espoir fou, ténu de l’atteindre ; mais à quoi bon se soucier de ne pas l’atteindre puisqu’il n’y avait plus qu’un seul mouvement dans lequel se perdre ? Corps-fusée tendu vers la rive opposée, plus proche trêve que la carcasse de leurs rêves.
‎‎  ‎ Fumée avalée d’une bouche avide à l’autre, lentement savourée jusqu’à ce qu’il ne demeure plus qu’un mégot en écho de leurs egos. Ce qui paraissait lent devint éprouvant ; ce qui paraissait évident devint lancinant, et le manège cessa de les porter. Il sembla à Silas qu’ils n’étaient finalement pas parvenus à quitter leur bateau, tant l’eau lui paraissait tanguer vers le haut – dans un mouvement confus, incompréhensible qui lui tira un froncement de sourcils à peine perceptible. Prunelles embrumées de néant qui cherchaient une ancre, péniblement, accueillant cependant l’épuisement avec soulagement. Sueur qui extrayait le venin en silence, après le craquement intense des débris pulvérisés par leur danse. Douleur qui revenait en cadence, expérience d’une violence de l’existence.
‎‎  ‎ “Il faudrait nettoyer ça.” Relevant des yeux cerclés vers la voix, puis les lèvres, puis le visage de Selene – suivant le fil invisible qui tenait entre eux les éléments tangibles et inexpressibles –, Silas dut appeler toute sa concentration pour produire l’effort inverse et suivre le fil des iris ondoyants dont le faisceau éclairait sa main scarifiée. “C’est pas important” assura-t-il d’une voix peu assurée – effet de la drogue qui lui enchantait encore les sens ou d’un véritable sentiment, difficile de trancher assurément. Ses doigts délicats laissèrent le mégot tomber à ses pieds, écrasant la genèse de leur éclat psychédélique sous un talon rompu à l’exercice. Il fallait profiter du nuage avant qu’il ne s’évapore, dispersé par une descente beaucoup moins avenante. “Viens” murmura-t-il finalement sans lâcher sa main pour l’entraîner à sa suite.
‎‎  ‎ Sa démarche lui paraissait plus assurée qu’elle ne l’était d’ordinaire, mais il ne remarquait pas les angles difformes que produisait sa démarche déjà chaloupée habituellement ; seul le chat-qui-n’était-pas-un-chat miaulait par intermittence en suivant le couple platonique, qui surgit des toilettes pour se perdre dans un dédale de couloirs qui paraissaient dédoublés en chaloupes chahutées par les mêmes flots vengeurs qui les avaient avalés plus tôt. Farouche créature qui ne se laisse pas désespérer, Silas s’engagea dans les enfilades sans reculer face aux tempêtes qui menaçaient de les submerger dans les ombres de ces tableaux qui se massaient à leurs côtés sans cesser de les interpeller. Il leur fallait sortir du cauchemar, trouver la lagune qui les accueillerait en eaux calmes ; trouver la paix qui les abriterait. Instinct à la main, poigne ferme autour de sa garde, fureur en bouclier contre la réalité, Silas avançait avec Selene à ses côtés sans jamais la lâcher – jusqu’à trouver un refuge, enfin – jusqu’à trouver une salle désertée, après tout ce trajet.
‎‎  ‎ Porte refermée sur leur cocon protégé, le jeune homme se recula et laissa le vaisseau qui le portait s’effondrer contre un mur pour profiter du ciel qui tourbillonnait et s’étirait en poésie fracassante. Il était bien, là. Il faudrait mettre aussi en sécurité Dash, et Nora, et Teddy, et maman… Noms douloureux qui palpitaient dans sa gorge soudain asséchée, brûlée par le sel de la mer(e) qu’il avait affrontée. Il ne serait jamais à la hauteur, à leur hauteur. C’était ça, la réalité qu’il tentait de fuir.
‎‎  ‎ “Des fois, je voudrais mourir.
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyLun 27 Nov - 21:02






(SELENE ☉ SILAS)
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Sans folie, il ne leur restait plus rien. Elle dansait dans les prunelles claires de Selene, autant qu'elle vibrait dans celles de Silas ; elle était cette main décharnée qui les faisait s'agiter, cette toute-puissance reine de leur destinée qui tirait sur les fils de ces deux poupées désarticulées. Sans folie, ils se seraient effondrés, privés de cette énergie démente qui coulait dans leurs veines comme un feu liquide. Sans folie, pas d'espoir. Sans espoir auquel se raccrocher, ils pouvaient tout aussi bien sauter du pont et se perdre dans les flots déchaînés car ceux-ci les avaleraient, tôt ou tard. Sur le sol couvert de colère, leurs ombres se retrouvèrent et se réunirent, ne furent plus qu'une, dupliquant leurs divagations, hurlant un abandon de soi qui se faufila jusqu'aux pensées de Selene dans un murmure déchirant. La peau de son ami était glaciale mais son étreinte chaleureuse l'attira à lui, la pressa de danser elle-aussi, de s'abîmer dans cet éloge à la folie. Laquelle déesse ne pouvait se satisfaire des faibles contorsions d'une petite lune perdue dans un orbite lointain, aussi tira-t-elle à gauche, donna-t-elle du lest à droite, et bientôt, encouragée par les ondulations du garçon, la silhouette diaphane de Selene se mit-elle à offrir le peu de lucidité qui lui restait à une spectatrice aveugle. Véritable éloge à la folie qui se tenait sur le pont d'un bateau malmené de part et d'autre ; lequel fendait les eaux en direction d'un ciel sans étoiles qui ne faisait plus qu'un avec les océans noircis d'émotions perdues. Quelque chose se brisa au cœur du tempo esquinté de cette valse passionnée ; et ce n'était pas seulement le verre sous leurs pas. Selene sentit confusément ses joues se plaindre de l'amertume du sel qui les noyait derechef et comprit que ça — quoi que ce soit — avait brisé ses dernières défenses et ouvrant la voie aux émotions qu'elle avait tenu à distance jusque là. Alors elle s'abandonna plus encore, avalant la fumée indolente qui réveilla un sanglot — ou peut-être était-ce une quinte de toux ; tout ici se mélangeait pour ne former qu'un tout. Ils passèrent de l'un à l'autre, quittant parfois l'étreinte étouffante des mers déchaînées pour aspirer une goulée de cet air vicié, juste de quoi mieux replonger. Ils étaient pourtant sur ce bateau tout troué, sautillant sur le mât sur la pointe des pieds, en équilibre sur la proue ou esquivant le gréement au gré de leurs faibles envies.

Repue, la divinité amusée leur accorda une halte dans cette cadence effrénée et, doucement, ils revinrent à eux. C'était comme respirer après des dizaines de minutes d'apnée : ça faisait mal, ça faisait tourner la tête, ça mélangeait les couleurs, ça troublait les sens, ça les mettait sens dessus dessous. Un peu ailleurs, pas tout à fait présente, Selene se raccrocha à ce qu'elle trouva ; or rien n'était plus tangible que cette paume ensanglantée qui n'avait pas lâché la sienne et qu'elle déposa sur l'autel de leur conscience pour proposer des soins, si conscience il y avait encore, ce qui n'était pas certain. La brume s'était épaissie, les isolant plus encore de ce monde devenu fou sans eux, ou était--ce eux qui étaient devenus fous sans lui ?, tandis que Silas, lui, était plus net que jamais. À l'instar de la folie de l'une qui avait teinté celle de l'autre, le sang qui s'écoulait indolemment tâchait désormais la peau pâle de Selene ; renforçant ce sentiment qu'ils étaient l'un puis l'autre, les deux à la fois, un tout consumé comme ce mégot jeté parmi les débris oubliés. « C’est pas important. » Confusément, Selene sut qu'il se trompait et hocha la tête, de gauche à droite mais c'était en réalité de haut en bas, accord jeté sans réel consentement. C'était essentiel, vital même, c'était une priorité qu'ils devaient, qu'ils pouvaient oublier, qu'ils repousseraient, encore un peu, parce qu'à quoi bon, de toute façon ? Si Silas le disait, Selene lui faisait confiance. Il l'avait invitée dans une danse qui ne l'avait pas trompée et maintenant, elle flottait au-dedans d'elle-même, maintenue sur terre par ces doigts aux éclats vermeils. Les lâcher signifiait se perdre, se retrouver seule avec ces questions lancinantes qui lui déchiraient la tête, alors elle resserra sa prise, refusant de céder à l'emprise des doutes et des peines. « Viens. » Sous le miaulement lointain du chat à leurs pieds, ils quittèrent le champ de ruines qu'avait été leur piste de danse. « J'arrive », fit-elle d'une voix chantante, ses yeux habillés d'une couronne d'étoiles qui dansaient autour de la chevelure blonde de Silas. Il y en avait sept, huit, non une centaine, pas plus qu'une seule qui l'auréolait de la gloire du roi. Il savait où il allait et elle voulait bien le suivre aux confins du monde ; peut-être pourrait-il lui promettre qu'elle n'était pas folle, pas tout à fait, pas comme elle pensait ? « Silas, dit, Silas. Est-ce que j'ai perdu la raison ? Tu peux me regarder dans les yeux et me dire que tu me vois, que je suis réelle comme toi ? Là, tu vois, ce tableau nous regarde, il fronce les sourcils, nous juge, ne nous comprend pas. Mais toi tu sais, toi tu es, moi aussi n'est-ce pas ? Hein, Silas, dit, Silas, tu disais que si quelqu'un m'embêtait tu lui ferais sa fête, tu crois que c'est pour ça que je te perçois ? Je t'ai peut-être inventé pour me rassurer. Silas, dit, Silas. » Sa voix avait beau supplier, il ne l'entendait pas, en avance sur elle de plusieurs centaines de mètres dans ce couloir qui se perdait sous le pont de ce navire immense qu'ils n'avaient jamais quitté. Il était trop loin, ses craintes n'allaient pas jusque là, alors elle se raccrocha à ses doigts froids.

Ils voguèrent quelques minutes à peine, à moins que la traversée n'ait duré une vie entière, puis arrivèrent enfin sur un îlot désert où ils purent s'échouer, leurs secrets à l'abri et eux avec. À quoi est-ce qu'elle pensait, déjà ? Les voix se confondaient dans sa tête sans qu'il ne soit possible de démêler les vraies des fausses, les réelles des inventées. Perdue, Selene cligna des yeux une fois, paniquée, chercha Silas et le trouva au bout de ses doigts, rassurée. « Des fois, je voudrais mourir. » Cinq petits mots jetés à l'eau sur laquelle ils ricochèrent, creusant la surface d'ondes infinies, soulevant des vagues qui débordèrent des yeux clairs de Selene, roulant en un torrent de larmes coupantes à la poursuite d'espoirs déchus. « Non non non, tu peux pas, Silas, tu peux pas mourir, tu peux pas, pourquoi, tu veux, tu peux, disparaître. » Dans la confusion qui lui faisait perdre plus que la tête mais aussi sa voix, Selene jeta un regard de noyée à son ami qui voulait partir, lui aussi, l'abandonner, disparaître dans les méandres de l'oubli là où personne ne se souviendrait de lui, personne d'autre qu'elle que l'on traiterait de folle et que l'on regarderait de travers. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » couina-t-elle, les mots tremblants, leur volonté étouffée derrière une tristesse décharnée, leur sens éparpillé entre trop de possibilités.

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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyMer 29 Nov - 19:29

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‎‎  ‎ Retour à la réalité brutal ; drame du choc entre fumée et ombres qui se dessinaient à présent trop nettement. L’effervescence et l’exaltation étaient retombées pour ne laisser que l’écume froide des vagues ondulantes qui les avaient léchés. Ils ne pouvaient plus rester ; ils devaient fuir, se cacher.
‎‎  ‎ Scène de danse, fuite en avant séance tenante ; puisque la fuite, c’était tout ce qu’il leur restait dans ce monde réduit au néant à l’instant où leurs espoirs avaient implosé dans le dedans de leurs corps. L’illusion l’emportait sur la réalité, s’enivrer était tout ce qui importait. Larmes, sel et sang ; on pouvait faire sans, prétendre qu’ils n’étaient pas plus réels que ces rejets sans cesse enchaînés comme des boulets à ses pieds – l’entraînant au fond, tout au fond d’un abysse sans lumière qui lui fendait les poumons. Sa solitude résonnait en battements trop lents d’un cœur fendillé par le devant, atteint par trop de coups en si peu de temps. Mais puisque Silas ne mettait jamais genou à terre, il dansait pour célébrer tous ces pauvres hères qui, comme lui, avaient déserté le présent pour embrasser le trou béant de leur avenir. Du noir, du vide et du silence ; c’était tout ce qui l’y attendait, et il était désormais tenté de s’y précipiter avant d’y être invité.
‎‎  ‎ C’était une façon comme une autre de filer par une porte dérobée ; la plus définitive et la plus paisible de toutes les options à sa disposition. Se battre ? Pour quoi faire ? Que pouvait-il faire de plus ? Rien, sinon subir – ces amitiés qu’il ne méritait pas, cette famille qui lui glissait entre les doigts, cet univers tout entier qui s’échinait à l’abattre une bonne fois pour toutes. Pourtant, de la douleur, il en avait assez ; au quotidien, au lever et au coucher, à chaque repas, à chaque nuit couronnée d’insomnie, son corps se rappelait à lui de la plus cruelle des façons. Il lui susurrait qu’il n’existait qu’en pulsations de douleur diffuse ou aiguë, qu’il ne traversait l’air qui l’entourait qu’en exhalaisons souffreteuses. La peau ne palpitait qu’en tiraillements et en grimaces réprimées, le regard était voilé d’un épuisement longtemps accumulé ; la bouche n’avait plus assez de salive pour gémir. C’était une carcasse de vieillard dont on l’avait affublé, lui qui était si gorgé de vie qu’il en éprouvait trop souvent les écueils.
‎‎  ‎ “J’arrive” chanta la sirène devenue lune en peine, entraînée par le roi de bohème brisé à ses côtés. “Je t’attendrai sur la rive” promit-il, main dans la sienne comme souvenir.
‎‎  ‎ La traversée des couloirs, miroirs dérisoires de ces longs tunnels de vide qui parcouraient ses artères, se fit à pas chaloupés et pressés vers le premier refuge venu. Ils s’y barricadèrent, puis s’effondrèrent comme des poupées de chiffon sans plus aucune chanson pour articuler ces membres qui regrettaient déjà la folie de la fumée enchanteresse. Le monde était vaste et il tournait au-dessus de leurs têtes en tourbillons haletants qui foutaient autant le tournis que le cafard. La sirène devenue lune posa alors un regard inquiet sur le bouffon sans nom qui abandonnait la vie à demi-mots. Leurs peaux se touchèrent à nouveau, ancre rassurante arrimée au dernier rocher pas encore arraché par la tempête. Les mots de Selene trébuchèrent les uns sur les autres dans un empressement mortifié et mortifère, terreur palpable dans l’atmosphère frémissante.
‎‎  ‎ “Qu’est-ce qu’il se passe ?” Écho angoissé de ses fantômes lancinants, chuchotis pressé par le temps. “Ils m’ont tous abandonné. Je suis seul. Y a plus que moi, Silas.” L’espoir, le désir, l’ambition ; tous. L’envie d’abandonner, de baisser les bras et de se contenter d’être las surgit pour la seconde fois ce mois-ci. Il se figurait en Don Quichotte grotesque battu par les vents de ces moulins qu’il détestait tant ; quand l’impuissance nous saisit, il n’y a que la résignation pour avancer. Pourtant, il semblait à Silas qu’il s’était déjà trop de fois résigné cette année ; pour sa douleur, pour sa mère, pour ses amis, pour Dash aussi. S’il ne lui restait que quelques grains de sable éparpillés auxquels se raccrocher, il préférait autant laisser tomber. Mais, ancre-rappel fermement appuyée, la peau de Selene touchait la sienne comme un baiser – là, il était trop tôt pour le linceul, car il n’était pas seul.
‎‎  ‎ Levant des prunelles tremblantes vers celle qui était désormais liée à ses émotions hallucinantes, il l’interrogea du regard d’un air hagard. Seul ?
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyDim 10 Déc - 18:13






(SELENE ☉ SILAS)
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Partir sans se retourner ; partir pour ne plus jamais revenir. Derrière, les ruines sanglantes de leur égarement partagé ; devant, une fuite effrénée dans laquelle ils plongeaient sans se retenir. Les doigts de son ami étaient tout ce qui la maintenait en vie, chère chair qui atténuait les doutes et les soupçons, qui repoussait les élans de sa folie. Selene ne pouvait inventer tout ça, elle n'était pas assez lucide, pas assez présente dans ce monde qu'elle parcourait sans vraiment le voir. Ces mèches blondes qui dansaient à chacun de leurs pas maladroits, cette étreinte froide qui lui réchauffait le cœur, cette coulée grenat qui l'inquiétait autant qu'elle la rassurait, ces prunelles infinies qui lui promettaient que tout irait bien. Silas regorgeait de détails, il n'avait rien à voir avec cette silhouette lointaine dont elle peinait à dessiner les contours, cette ombre dans l'appartement qui avait pourtant un prénom et une voix, rien de réel dans tout ça. Et sa voix chantonnait des paroles insensées, des espoirs informulés, des rêves ingrats… « Silas, j'ai peur, je crois. Pas de toi, pas avec toi, mais d'être trop perdue pour qu'on me retrouve jamais. J'ai peur, j'ai froid, je tremble. Je voudrais que tu ne me lâches jamais, c'est égoïste, n'est-ce pas ? » …, chantonnait si bas que personne ne l'entendait, pas même le seigneur vagabond qui bondissait à chaque pas, lui assurant une rive qu'elle n'atteignait pas. Les flots ne voulaient pas la lâcher, ils la gardaient bien précieusement depuis ce jour funeste d'été, la condamnant à ne croiser que des marins fantômes aussi écharpés qu'elle. Il ne lui restait plus le moindre espoir, alors pourquoi continuer ? Parce qu'il l'attendait, lui qui ne l'abandonnait pas, et elle ne voulait pas le décevoir, c'était hors de question. Alors elle déposa ses dernières forces sur l'autel de leur échappée belle, galopant maladroitement à la poursuite d'espoirs inconséquents, accueillant avec soulagement le claquement brutal qui marqua la conquête de leur refuge.

Là ils pouvaient s'effondrer, ils ne risquaient pas de se noyer, ils étaient à l'abri, sur une rive bancale mais néanmoins amicale. Poupées désarticulées qui se trouvèrent coupées de toute vitalité, poupées de son abandonnées à leur sort. Le monde tournait sur une fausse note, comme un vinyle mal placé, mais c'était bien mieux ainsi, c'était une permission de tout là-haut pour qu'eux-aussi ne tournent pas bien droit, assis sur un rebord qui surplombait un vide qu'ils contemplaient avec perplexité. Chaque respiration se faisait avec difficulté, les fumées démentes nichées dans ses poumons poursuivant leur œuvre traîtresse ; ça lui donnait le tournis, ça lui écorchait les cordes vocales, ça mettait un peu tout à mal. Quelque part dans ce tourbillons d'émotions nauséeuses, deux prunelles claires qui lui jetèrent un appel à l'aide terrifiant, murmurant une vérité qui provoquait de douloureux échos et des craintes plus violentes encore. Selene paniquée chercha son ami du bout des doigts, nécessité de s'assurer qu'il était bien là, que la mort ne s'était pas emparé de lui, que les mots prononcés n'étaient rien d'autres que des doutes éthérés. Elle le trouva facilement, il était là, tout proche et si loin pourtant. En même temps que sur la peau de son ami, elle posa les doigts sur des similitudes qui s'accrochèrent à son âme déjà en peine, lacérant ses joues de larmes meurtries pour lui, pour elle, pour les deux à la fois, pour tout ce qu'ils étaient et tout ce qu'ils n'étaient pas, pour leurs espoirs déchus et leurs rêves piétinés.

« Ils m’ont tous abandonné. Je suis seul. Y a plus que moi, Silas. » Les mots fusèrent sans se soucier des doutes à la traîne. « Dis pas n'importe quoi, t'es pas seul. Je suis là, moi. » Ses doigts enveloppèrent un peu plus les siens, dans un geste de réconfort incertain. Vraiment ? Ses yeux baissés sur leurs mains entrelacées contemplèrent le sang qui commençait à coaguler, pacte informulé entre deux êtres égarés, suivirent la manche éloignée d'un pull familier, glissèrent sur le col qui étouffait un cou fragile, sautèrent sur une mâchoire serrée sertie de lèvres exsangues, grimpèrent un nez adroit et plongèrent dans un regard secoué de séismes intérieurs. « Je suis là, hein ? Et toi aussi… » Ses paroles salées par les perles qui serpentaient sans discontinuer sur sa peau rougie vacillaient sous le vent des incertitudes qui s'étaient glissées avec eux dans ce refuge du bout du monde. Si elle était vraiment folle et perdue pour de bon, au moins emporterait-elle la certitude d'avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour rassurer son ami, qu'il soit réel ou imaginaire, elle n'avait pas l'abandonner, se refusait à le laisser couler dans ces eaux noires qui n'avaient pas de fond. Elle le tenait et ne le lâcherait pas.

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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyLun 11 Déc - 17:39

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‎‎  ‎ Pas presque dansants des errants à la démarche lancinante – au moins autant que la mauvaise jambe de Silas se faisait traînante, laissant dans son sillage des milliers de ridules à la surface de cette eau agitée dont ils tentaient de s’extirper. Le rivage leur tendait ses bras de sable balayé par les vents sans visage, contrairement à ces faces qui les dévisageaient du haut de ces portraits haïssables. Le garçon voulait s’enfuir plus vite vers la rive, mais la lune à laquelle il était fermement arrimé tentait sans cesse de s’envoler vers des cieux encore trop obscurs, pas assez cléments au regard ennuagé de Jørgensen. Elle devait tenir encore un peu, le temps qu’ils s’encagent derrière les barreaux dorés d’une prison préférée à la liberté cruelle de ces océans sans pitié pour leur espèce enclavée.
‎‎  ‎ Clac qui marqua leur souffle recouvré après être sorti du lac – était-ce un lac, une mer, un océan ou une rivière ? Confusion entêtante qui embrumait les limbes d’un vagabondage sans âge. Deux corps exsangues s’effondrèrent et se blottirent comme deux noyés ballotés par une tempête tout juste achevée. Peau molle et plissée qui se pressait contre l’autre, encore humide et abîmée du voyage marin davantage subi que mû par l’envie de s’y perdre en plongeant dans les fonds exotiques pleins de jolis coraux ; non, tout ce qu’ils avaient trouvé, c’étaient les derniers rais de lumière perçant les abysses noirs sans espoir d’y voir autre chose que le reflet d’âmes au désespoir.
‎‎  ‎ À ses mots mortifères, les doigts de Selene trouvèrent les siens pour s’y ancrer ; preuve de vie, de survie peut-être aussi – de soutien, quelque part. La petite lune s’y accrochait avec une force dérisoire, mais une force tremblante qui communiquait toute sa panique à l’idée de voir son ami s’étioler comme le promettaient ses paroles enfumées d’hallucinations et débridées de tout filtre, aussi ténu soit-il. Inquiétude lunaire qui émut le bouffon enfiévré qui ne touchait plus terre ; il aurait aimé s’envoler à ses côtés, plutôt que de s’enfoncer dans les souterrains glauques de ses angoisses existentielles. Alors, il accueillit sa présence malgré le monde qui ne tournait pas rond au-dessus d’eux ; il tanguait, en réalité, valse démente déportée sans cesse au coin de leurs regards hagards. Il accueillit tant sa présence, même, qu’il se livra, démons et cerveau dérangé mélangés ; cils combattant larmes, larmes perlant dédoublées par des pupilles dilatées. Réponse qui revint comme un boomerang lancé de toutes les maigres forces de la petite lune : “Dis pas n'importe quoi, t'es pas seul. Je suis là, moi.” Preuve de chair qui s’imprima sur la sienne, rappel de son existence dansante ; cette existence dansante qu’il avait partagée à peine quelques instants plus tôt dans le chaos de mots muets tourbillonnant autour de leurs caboches abîmées. Yeux qui en accrochèrent d’autres, secoués du même tremblement de terre, saisis de la même horreur ; écarquillement jumeau, suspendu au reflet déformé qui lui faisait face dans l’espoir qu’il ne le ferait pas mentir. “Je suis là, hein ?” Affirmation métamorphe qui se para d’un point interrogé, mal assuré. “Et toi aussi…” Ajout précipité et embarrassé qui n’attendait que d’être confirmé. Lune qui avait tant besoin que le bouffon chante pour chasser l’intangibilité criée par ses pensées désordonnées.
‎‎  ‎ Sourcils en vagues agitées troublées par la rosée déposée du bout des doigts d’une aurore invisible sur les joues de la lune couchante. Geste maladroit d’une main de cruor séché qui se dressa entre eux pour essuyer la face rougie du satellite disparu sous la pluie terrible du chagrin. “T’es là” confirma-t-il dans un chuchotis presque imperceptible sous le bruissement du vent qui bourdonnait à leurs oreilles tintant des échos d’un mal réveillé par la fumée de leurs poumons. “Et chuis là” ajouta-t-il en hochant cette tête en berne dont le teint cendreux présageait un délirium plutôt que le planétarium dans lequel il se croyait perdu avec la lune. “Tu resteras ?” Interrogation glacée, caresse d’un présent qu’il ne voulait pas voir devenir passé. “Même si j’aime aussi les garçons ?” Bruit de canon qui plongeait dans l’océan gerbant, boulet aux pieds qui entraînait vers les bas-fonds d’une cité au nom poissé des bassesses sanglantes d’un monde réduit au néant par l’éclat mourant des soleils qui n’aimaient que les mâles ou les femelles, mais jamais les deux à la fois ; bizarrerie de l’absence de choix. Encore le bleu des yeux tremblants qui se posèrent, innocents, sur la courbe du regard sans faux-semblants émergeant sur cette face de la lune qu’il se prenait à tant aimer.
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyLun 11 Déc - 19:00






(SELENE ☉ SILAS)
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Vague à l'âme et mal de mer, Selene tanguait dangereusement sur ce pont maladroit qui fendait l'appel du vide. Elle en avait connu, des eaux traîtresses, des écumes glacées qui ne demandaient qu'à la submerger et l'entraîner dans des bas-fonds assombris ; celles-ci étaient différentes, plus démentes et pourtant étrangement rassurantes. La peau tiraillée qui réchauffait la sienne n'y était pas étrangère. Dans cet espace-temps où les minutes devenaient des heures et où le sol et le ciel se confondaient, il était une ancre qui la retenait aux derniers filaments de raison qui bravaient la tempête de toutes leurs forces imbéciles. Les perles salées qui roulaient jusqu'à ses lèvres, la chaleur de sa chair, les océans complexes dessinés par ses pupilles dilatées, le tsunami de ses pensées, tout était réel ici , elle le croyait, elle le devait. Le vent des maux chagrins de Silas gonfla subitement les voiles de son angoisse. S'il mourrait, elle disparaîtrait, abandonnée à elle-même entre les mers et les cieux, incapable de distinguer l'un de l'autre. Dans une affection teintée d'égoïsme, Selene se raccrocha à ces doigts qui ne parvenaient plus à pointer la bonne direction ; dans une transe parsemée d'éclats de folie, elle se dressa comme un mât capable d'arrêter sa lente descente du Styx infernal. Pour qui se prenait-elle, petite lune si frêle qu'elle-même ne pouvait se supporter ? Les doutes et peines précipités, jetés hors de ses lèvres inquiètes, qui cherchent à se rassurer, à quoi se raccrocher pour ne pas tomber, tomber, tomber. Aussi présomptueuses soient ses tentatives, elles trouvèrent ce qu'elles cherchaient, vacillant paisiblement alors qu'il chassait les traces sanguinolentes de ses effrois parsemés sur sa peau, comme si de rien n'était, comme si c'était aussi simple que ça, comme si une caresse pouvait tout apaiser, tout repousser. Selene manqua de se laisser emporter par cette attention mais elle ne pouvait pas, clôre les paupières, même le temps d'une seconde de laisser aller dans ce trop plein d'émotions, ça lui était impossible. Que faire s'il disparaissait durant ce laps de temps ? Le risque était trop grand, alors ses prunelles hallucinées ne lâchèrent pas les siennes, sensibles aux hurlements qui s'en dégageaient, rimes croisées des siens. « T’es là. Et chuis là. » Oh, elle mourrait d'envie de croire ce chuchotis plus intense que tous les ouragans, elle ne demandait qu'à l'arborer avec la même conviction qui louvoyait sur les lèvres pâles de son ami. Ça avait l'air si facile. « T’es là. Et chuis là », répéta-t-elle encore plus bas, si bas que ça semblait n'avoir jamais existé, mais c'était bel et bien là, ça repoussait quelques lourds nuages, ça forçait l'orage à attendre, encore un peu, ça la protégeait des roulis qui s'échinaient à la faire passer par-dessus bord. « Tu resteras ? » Un sourire sincère se dessina sur les traits épuisés de la petite poupée. Il était là, lui aussi, éclatant et vibrant de ces besoins qu'ils subissaient en diapason. « Toujours. » Encore cette arrogance, à croire que les fumées inhalées avaient réduit en cendres son humilité. « Même si j’aime aussi les garçons ? » Sur l'autel de leur démence dansée telle une valse sans fin, Silas déposa une confession, une petite sphère qui brillait timidement, comme par crainte de brûler tout ce qui l'entourait par la seule force de son éclat. Elle tenait dans le creux de ses mains, et Selene décida instinctivement d'en prendre un immense soin. « Ben oui. » Encore ce sourire, trop vaste, à l'abandon de toutes considérations, né de cet endroit en dedans d'elle qui ne possédait aucune défense, n'étaient celles naturelles de son sang et de sa chair ; un sourire bien trop lumineux pour une petite lune habituée aux obscurités que personne ne remarque. Que Silas aime les filles ou les garçons, dans le fond, ça lui paraissait bien naturel en cet instant. Petite sirène perdue dans le monde des humains ne s'étant jamais posé la question de ce qui était, de fait ne s'était jamais demandé ce qui ne pouvait être. Dans un monde constitué de possibilités déclinées à l'infini, son ami ne venait que d'en nommer une parmi tant d'autres. « C'est beau d'aimer, et toi, fille ou garçon, quand tu aimeras quelqu'un, il aura beaucoup de chance. » Alors pourquoi son regard tremblant réveillait les larmes du sien ? D'où venait cette tristesse qui lui violentait le cœur rien qu'à contempler celle qui agitait la courbe de ses lèvres ? Trop plein d'émotions qui déborda, fit exploser la bulle fragile de la source de ses idées détraquées, déversa l'horrible vérité comme un torrent de boue noircie par deux prunelles noires, lointaines, invisibles, tyranniques. « Toi aussi, tu resteras ? Même si je suis folle, que j'invente des gens qui n'existent pas pour me tenir compagnie ? » Et puis, c'était dit. Dans sa poche, le petit parchemin se mit à peser moins lourd que depuis ce matin.

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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyMar 19 Déc - 20:18

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‎‎  ‎ Tempête noire s’abattant sur les deux vaillants survivants accrochés l’un à l’autre au milieu de ce pont tremblant de toutes parts sous l’assaut des vagues assassines, regards se croisant pour ne plus ne plus se lâcher, prunelles s’arrimant pour ne pas se noyer ; Selene et Silas étaient deux bouées ballottées par les flots avant même qu’ils n’aient pu prendre conscience que l’océan les avait avalés tout entiers. Pourtant, d’air gonflé, leurs poitrines les firent s’envoler avec légèreté vers la surface agitée qui leur assenait pourtant des gifles hurlantes à n’en plus finir ; lentement, cependant, la rage maritime cessa pour les bercer d’eau ondulante. Seules leurs peaux brûlées de sel piquaient encore – et leurs yeux, oh leurs yeux ne voyaient plus rien d’autre que le découpage maladroit de cette silhouette qu’ils ne relâchaient pas. Silas était là, et il le fit savoir à la lune couchante qui devait pourtant se lever et arborer sa plus belle face dans le ciel étoilé ; elle ne devait pas rester étalée là, sur terre avec le cœur en cimeterre, en compagnie d’un pauvre hère secoué de haut-le-cœur. “T’es là. Et chuis là.” Mots répétés comme un mantra, arborés comme une croix face au plus noir des démons venus des abîmes. Même seulement portés par un murmure, leur pouvoir s’étendit suffisamment pour tenir la bête en respect ; plus d’escarmouche farouche dans les entrailles de cette victime-là, clamait le verbe porté en étendard adulé.
‎‎  ‎ Apaisement momentané qui gagna la sirène en peine se hissant sur un promontoire rocheux pour mieux jeter sa peine dans la mer de larmes ; le bouffon en perdition, lui, posa de timides questions dont il ignorait encore le son de l’écho. Il tarda à venir, car d’abord un sourire se dessina sur le croissant lunaire délicat. “Toujours.” Promesse d’éternel qui lui ravit la poitrine autant qu’elle l’écorcha lorsqu’il la remit en péril d’une seconde question lancinante ; aussitôt repêchée par la sélénique noyée, la confession fut reçue d’un doux baiser. “Ben oui.” Évidence immédiate et sans concession assortie d’un sourire encore plus rayonnant qui atteignit les recoins les plus repliés des amertumes secrètes du garçon égaré. “C’est beau d’aimer, et toi, fille ou garçon, quand tu aimeras quelqu’un, il aura beaucoup de chance” assura la belle étoilée sans tressaillir ni trahir une seule façon de mentir. Gorge nouée en réponse au secret bien gardé entre ses côtes abîmées, qui se délia quand même un peu en soulagement éclaboussé par un sentiment un peu dément : joie sauvage et déchaînée de se voir reconnaître entier sans attendre une quelconque explication – seule une pleine et entière acceptation dansait dans le regard voilé, gonflé de vent-bonheur qu’elle posait sur le bouffon dégonflé de colère. Alors, il y avait peut-être un espoir qu’on ne le rejette pas – pas complètement. “Chais pas s’il a de la chance.” Nouvel aveu couronné de fumée entraînant les mots comme une farandole trébuchante de pensées libérées de muselière. Mais il était clair qu’il ne pouvait pas se laisser aller à davantage ; même embrumé, son esprit demeurait prompt à emmurer le prénom adoré. Parfois, il aurait aimé se défaire comme d’une poussière de ces sentiments bienheureux qui le rendaient malheureux.
‎‎  ‎ Une peine en entraînant une autre, comme autant de rochers dégringolés d’une falaise à pic, la confiance aimante de Selene s’éteignit comme une lumière brutalement reprise par un plomb défectueux. Revinrent les iris nimbés de ce maudit sel, maléfice blessant la peau qui quêtait pourtant une douceur familière auprès de son partenaire vagabondant. “Toi aussi, tu resteras ?” Presque supplique, à laquelle Silas s’apprêtait à répondre comme un canon faisant feu à vue, mais la suite vint dans un galop de mots pleins de trop qu’il fut bien en peine d’adoucir ou de ralentir au risque que l’équidé affolé ne se brise les os sur le rivage tant convoité. “Même si je suis folle, que j'invente des gens qui n'existent pas pour me tenir compagnie ?” Instant de silence, cillement d’incompréhension sur la face étonnée de Silas. Tête qui s’inclinait sur l’épaule comme un chien interrogateur face à un message partiel de son humain. “La folie, ça existe pas. Y a que des réalités différentes. Être fou, c’est pas forcément pire ou mieux. Alors j’m’en fous.” Épaule qui se haussa avec nonchalance, remembrance de dossiers médicaux aux échos finalement pas si lointains. “T’sais, les médecins me considèrent un peu fou, au fond. Alors, la question, c’est plutôt : est-ce que tu veux m’ressembler ?” Regard à nouveau planté dans l’autre avec une solidité de métal aux allures d’ancre bien tangible.
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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyVen 5 Jan - 21:47






(SELENE ☉ SILAS)
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Ce qui avait commencé comme une danse enragée contre les flots déchaînés se muait en confessions abandonnées par leurs âmes noyées. Silas d'abord, Selene ensuite, petite lune à la traîne entraînée en orbite autour d'un monde fatigué. Dans le ressac des vagues mortelles, les deux silhouettes abîmées avaient trouvé un refuge, aussi éphémère soit-il. Il était son ancre, l'étreinte qui l'empêchait de sombrer, la lueur dans l'obscurité qui la poussait à garder ses grands yeux clairs bien ouverts. Qu'elle était épuisée, pourtant. Les fumées inhalées poursuivaient leur mélodie inéluctable, transformant les si bémol en do et la vigueur des premières minutes en langueur de celles qui suivent. Ils survivaient dans un océan mortel et, la seconde d'après, ils étaient juchés sur cette île — ou était-ce un rocher ? — agrippés, arrimés l'un à l'autre, équilibre précaire qui ne pouvait durer, qui durait pourtant, les peines de l'un allégées d'un sourire de l'autre, puis vice versa, encore et encore, dans une valse fragile qui pouvait, à tout moment, les faire chavirer. Sirène qui ne savait pas nager ou étoile qui ne savait pas briller ; bouffon sans joie ou prince sans royaume ; deux êtres écorchés que les sels larmoyants arrosaient de peine, tel un châtiment divin décidé par une entité tordue. À moins qu'elle ne soit bienveillante, démunie face à ces deux ombres perdues aux confins du monde, dans des contrées si lointaines qu'elles étaient les seules à pouvoir se retrouver ; ainsi, elle les avait réunies, les avait fait se rencontrer, puis danser, puis se réfugier loin du monde, là où le souffle de leurs murmures en ricochet pouvaient devenir le vent qui les relèverait, là où les étincelles des promesses pouvaient allumer des feux réconfortants, là où les confessions amères devenaient amour. Le garçon doutait, les peines et les regrets dissimulés dans les virgules et les points d'interrogation. « Chais pas s’il a de la chance. » Le sourire étoilé chercha à comprendre pourquoi mais ne trouva qu'un regard voilé et des lèvres chagrinées. « J'en suis persuadée. Lui le sait sûrement, tu n'as qu'à lui demander. » Une curiosité passagère vola dans les brumes de son esprit, se questionnant sur l'identité de ce Il jamais nommé ; une battement d'ailes plus tard et elle avait disparu, parce que ce n'était pas ce qui comptait, de savoir qui, comment, pourquoi, il n'y avait que cette tristesse que Selene aurait bien voulu lui ôter, aussi aisément qu'on retirerait un manteau gorgé de pluie trop lourd pour son porteur.

C'était présomptueux de sa part de s'en croire capable ; depuis quand était-elle si écervelée ? Croire qu'elle pouvait arracher tous les malheurs d'une personne adorée alors que les siens la grignotaient vivante, faisant d'elle une âme toute trouée. Noyée dans la tristesse, incapable de refaire surface, celle de Silas qu'elle ne pouvait transformer en douce joie comme un boulet à son pied. Les digues cédèrent et les larmes roulèrent, plus malheureuses que jamais. Chaque éclat assassin déchirait sa peau fragile d'une parole sentencieuse. Folle, seule, idiote, orgueilleuse, elles continuaient et refusaient de se taire, tant et si bien que leur victime fut obligée d'élever la voix pour couvrir le bruit de sa propre démence. À son tour de confier ses doutes les plus terribles à cet ami qui la tenait contre lui, cherchant dans son regard plein de promesses celle qui apaiserait les sanglots qui l'étranglaient. « La folie, ça existe pas. » Si, bien sûr que si, sinon comment qualifier cette réalité inventée par son esprit tordu, comment nommer cette infâmie, comment qualifier ce qu'elle était ? Il fallait qu'il lui dise parce qu'elle mourrait d'envie de le croire, de boire ses paroles et d'en faire sa vérité. « Y a que des réalités différentes. Être fou, c’est pas forcément pire ou mieux. Alors j’m’en fous. » Selene cilla. Pas pire, pas mieux. « T’sais, les médecins me considèrent un peu fou, au fond. Alors, la question, c’est plutôt : est-ce que tu veux m’ressembler ? » Le bleu de ses yeux rencontra le sien, s'y mêla pour ne faire plus qu'un, passa sur ses mèches blondes désordonnées, ses pommettes saillantes qui cachaient bien des secrets, ses lèvres pâlies par ceux qui reposaient entre eux. « J'aimerais beaucoup. » Sa tête vint alors se poser sur son épaule, chercher un réconfort qui surpassait les mots et les convictions, trouver un repos qui n'avait pas de fin, se figurer, le temps d'un instant, qu'elle pouvait effectivement lui ressembler. Elle se préférait en Silas qu'en Selene, sans hésiter. Las, ses paupières glissèrent, l'enfermant dans cette douce utopie, celle qui lui soufflait qu'elle pouvait être quelqu'un d'autre, surtout qui elle voulait, certainement pas cette jeune fille habillée de folie. « Si la folie n'existe pas, alors tes médecins savent pas de quoi ils parlent. » C'était plus facile d'affirmer que lui n'était pas fou et que le monde entier se trompait plutôt que de croire, même un tout petit peu, qu'il avait raison et qu'elle-même n'était rien de tout ça, parce qu'elle n'était pas entièrement convaincue, rappelée à l'ordre par des pupilles innommables. « On peut rester là encore un peu ? » demanda-t-elle après un petit silence qui les lia plus encore, loin de la cacophonie de cette tempête qui les avait réunis. Elle voulait juste profiter encore un peu de cette étreinte rassurante. Juste encore un peu, avant que le mirage ne disparaisse et qu'elle ne se retrouve seule sur son rocher.

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Message(#) Sujet: Re: Smokescreen – Selene & Silas Smokescreen – Selene & Silas EmptyMar 9 Jan - 17:41

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‎‎  ‎ Les mots n’avaient plus qu’une importance diluée dans le sel qui sillonnait leurs joues rougies de ce chagrin causé par les coups du destin ; plus besoin d’eux lorsque la gravité de l’instant se mêlait à la gravité terrestre qui cessait soudain de les attirer entre ses bras brisés. Les astres les appelaient comme deux satellites perdus en chemin d’une quête trop lunaire pour appartenir à la terre. Rêves morcelés peut-être, mais pas brisés ; rêves qui pouvaient être reconstitués du bout de doigts blessés – carmin hypnotique sur bout d’âme fissurée.
‎‎  ‎ En dépit de la douleur et des doutes émis par deux bouts de chair d’une bouche amère, Selene n’abandonna pas leur étreinte ni son regard ; orbes lumineux perçant l’obscurité des cieux comme deux étoiles lointaines pas encore perdues – peut-être étaient-elles déjà mortes et ils ne le sauraient que plus tard, mais pour le moment elles étaient bien vives et étincelaient d’une bienveillance réconfortante. “J'en suis persuadée. Lui le sait sûrement, tu n'as qu'à lui demander.” Son assurance et sa confiance repeignirent les fissures de Silas d’une couche douce et chaude ; couleur indéfinissable, mais texture qu’il devinait sous la pulpe de ses doigts pressés de la retrouver chaque fois qu’il s’en écartait. Les crevasses n’étaient peut-être pas comblées, mais son cœur, lui, l’était par ses mots rayonnant de bonté. Ses lèvres ne frémirent pas pour formuler une quelconque réponse ; il se contenta de hocher imperceptiblement la tête, yeux qui ne quittent pas les siens en guise de remerciement muet.
‎‎  ‎ Son tour vint ; de se couler en prince secourable, bouffon amusant remuant ses clochettes pour distraire la tristesse et la peur de paroles crues – vérité qu’il hissait avec candeur et espoir tout en haut de ce mât qu’il arborait fièrement. Cils pâles battirent la surprise, pupilles indécises rencontrèrent le bleu perçant du garçon pas si perdu – voulait-lui ressembler ? “J’aimerais beaucoup.” Réponse accueillie avec un sourire humide qui rehaussa les étincelles de ses yeux bleus, tandis que la petite lune se posait sur son épaule comme dans le creux d’un géant de pierre capable de réduire à néant tout opposant. Paupières alourdies d’émotions poisseuses s’abaissèrent pour plonger le monde dans le sombre réclamé si longtemps ; pas ce sombre angoissant, plutôt le sombre silencieux, ouaté, béni d’une chaleur familière qui enveloppe et berce pour laisser passer les peines. “Si la folie n'existe pas, alors tes médecins savent pas de quoi ils parlent.” Silas se perdit dans un autre sourire, peut-être un peu amusé cette fois. Il posa sa joue contre le sommet de son crâne, leurs hauteurs empilées en totem protecteur. Il se fichait bien de ce que les médecins pensaient, ces incapables nimbés d’une blancheur artificielle – pas de celle qu’il voulait près d’elle, Selene sélénique aux pâleurs timides.
‎‎  ‎ Silence confortable qui n’avait pas besoin d’être abîmé s’étira entre leurs deux carcasses échouées, jusqu’à ce que la voix timorée ne demande : “On peut rester là encore un peu ?” Silas ne répondit pas immédiatement, s’abandonnant au vagabond épris de liberté caracolant dans sa caboche éraflée. Nuances de blondeur emmêlées caressées du bout de doigts enchantés d’avoir touché cette âme si fragile à ses côtés. “Autant que tu voudras.” Et ils restèrent autant qu’elle voulut.
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