'cause you get lighter the more it get dark ♦ Daisy et Azure

Il y avait la lune! Un croissant ascendant d’une couleur jaune doré qui illuminait le ciel à travers quelques nuages touffus bien décidé à ne donner que très peu d’étoiles aux yeux de la jeune sorcière. Si elle portait attention assez longtemps, elle pouvait commencer à voir se dessiner les constellations points par points miroitants dans le ciel dans les interstices nuageux. De quoi lui rappeler à quel point cette carte du ciel, quelques parts dans sa malle, avait été facile à dessiner à comparer aux affres orageuses autour du château de Poudlard. Lui rappeler aussi, lui. C’est dur la vie quand on a un cœur d’artichaud. Pour autant Azure arrive quand même à faire ces journées sans traîner un petit orage noir au-dessus de sa tête. Et pour cause, elle est bien occupée. Du moins, largement assez pour mobiliser toutes ces pensées vers des directions diamétralement opposés à un quelconque garçon. Mais ce soir, c’est le calme qu’elle arrive à trouver en haut de la tour d’Astronomie. Assise à contempler le ciel, les fesses posés sur un coussin et son télescope noir pointant vers le firmament. Ce calme la ramène autant de souvenir que de sentiment qu’elle ne doit pas mettre de l’avant. Un calme qui fait bourdonner un peu des oreilles mais qui est vraiment très plaisant pour une fois.

Son œil passe du télescope à sa feuille de papier alors que de son doigt, elle pointe l’emplacement d’où elle doit laisser sa marque de plume. Un peu plus à gauche, encore. Et en bas. Zut, non, c’était plus haut. Quand elle place finalement trois des premières étoiles de Cassiopée, c’est comme une piqure de rappel que ses augures ne seront jamais pareils sur cet hémisphère du globe. Là-bas, sa carte du ciel était ouverte, comme si l’aventure l’attendait; ici c’était tout autre chose. Comme si le poids de la chance et des alignements positifs s’alignait uniquement pour lui assurer une catastrophe. Après, il faudrait qu’elle se lance dans les calculs plus tard, pour la comparer avec sa carte de naissance; mais rien n’avait été aussi éclatant que les liaisons qu’elle avait fait les deux pieds dans le sable en reliant les points de la croix du sud, le loup, le centaure; pour n’en nommer que trois. Ils ne les avaient pas cherchés longtemps sous un ciel dégagé, avant de rentrer en courant en voyant les nuages de pluie qui s’amoncelaient non loin de la côte. Ça avait été agréable, amusant et atrocement romantique. Et là, à cet instant, c’était juste atroce que ça soit fini. Pas pour les étoiles, pas pour leur amitié; mais surtout parce qu’elle ne savait tout simplement plus comment se placer ou se mettre. Elle aurait voulu lui sauter dans les bras et lui faire un câlin et à environ deux centimètre l’un de l’autre, elle s’était arrêté comme si elle avait mis le pied sur le frein d’une voiture, stoppant net dans une situation complexante plutôt que gênante. Après, le problème, il résidait largement entre ces deux oreilles; à moins que le problème ne résidât justement entre les deux oreilles de Thomas. Comment pouvait-il réellement imaginer qu’elle serait capable de passer à autre chose alors qu’il était amené à se croiser toujours et encore dans l’école. Ça, elle ne le savait pas; mais un moment viendrait ou elle devrait creuser son propre abcès mais peut-être pas ce soir.

Des pas résonnent dans les marches des pierres, alors naturellement la gryfonne tourne la tête vers celle-ci pour savoir de qui il s’agit. Les augures auraient été vraiment été catastrophique comme son karma, il aurait s’agit de l’apprentis garde-chasse, mais à la place, c’est une tête blond-blanc qu’elle aperçoit un peu plus loin trainant elle aussi des feuilles et des manuels.

Hey!

C’est naturel pour elle d’inviter les autres à envahir l’espace; après tout, c’est bien assez grand pour deux. Et vue l’heure, elles ne seront pas trop mal d’être deux à retracer les étoiles si l’une ne veux pas rater le couvre-feu et l’autre celui des tournées de garde. Bien qu’aucun programme commun n’ait défini leur présence simultanée, le silence bourdonnant malgré les bruits produits par la Serdaigle ne sont guère assez pour s’extraire de ces pensées de jeune fille blessé. Non, elle ne comprend pas les garçons, et assurément ne les comprendra jamais.

Tu es là pour faire une carte du ciel ou y'avait quelque chose de spécial ce soir?

Parce quitte à faire la même chose, autant collaborer, non ? Elle sourit, penaude un peu – alors que ça n’a rien avoir avec la jeune femme - avant de donner un coup de tête pour l’inviter formellement à se joindre, faisant balance ces longs cheveux auburn ayant retrouvé leur couleur d’origine post vacance.

KoalaVolant

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◈◈◈◈◈◈◈
≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

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Cette belle journée avait laissé présager une très jolie nuit. La clarté du ciel, le contour des nuages, la légèreté opaline de l’atmosphère. Daisy prêtait toujours une grande attention à la météo, non pas pour la coquetterie de savoir comment s’habiller, mais par anticipation du crépuscule - parce qu’elle adorait la lune, les étoiles, toutes les composantes féeriques des contes qui l’avaient vu grandir et des fantaisies qu’elle continuait d’alimenter. Elle aurait voulu être sirène, elle ne croyait que plus fermement encore à l’influence de la nuit sur ses humeurs ; elle avait retrouvé la douceur des rêves depuis que son don s’était limité à ses oreilles, elle adulait les éclats argentés qui pénétraient sa chambre pour la bercer. Alors, quand au détour d’une leçon d’histoire de la magie terriblement ennuyeuse la Serdaigle avait perdu son regard par la fenêtre de la salle, et qu’elle s’était aperçue de la clémence du ciel, elle avait décidé de flâner dans la tour d’Astronomie le soir-même pour aller voir par elle-même le spectacle nocturne qui se préparait dans les coulisses du soleil. Ce n’était ni fréquent, ni rare. Il lui arrivait même souvent, les étés passées chez elle, de rester éveillée une bonne partie de la nuit nichée dans le renfoncement coussiné de sa fenêtre pour admirer la lueur des constellations. Peut-être espérait-elle secrètement que la Fée Bleue descende sur terre pour la réanimer comme Pinocchio. Devenir une vraie petite fille au lieu de cette adolescente incertaine qui entendait des voix. Aussi, quand la nuit se leva, Daisy quitta son dortoire sans une explication à Selene qui de toute évidence n’était pas vraiment curieuse, l’une comme l’autre renfrognée dans une froideur nécessaire pour protéger l’ardeur de son cœur. Elle rejoignit comme une ombre la tour d’Astronomie, son sac sur l’épaule pour apporter un peu de lecture à sa solitude. Elle ne croisa pas une âme, du moins, pas vivante ; rien d’autres que quelques fantômes désoeuvrés (et d’ailleurs aucune trace de la petite fille décapitée, heureusement, Adrian avait dû fini par la croire quand elle avait assuré qu’elle ignorait l’origine de la menace).

S’assurant de faire le moins de bruit possible, les talons de ses derbys noires vernis finirent néanmoins par résonner malgré elle dans l’escalier conduisant jusqu’au sommet de la tour. Mais le risque de rencontrer un adulte était de toute manière passée, aussi abaissa-t-elle sa capuche pour découvrir son visage… Et ainsi tomber nez à nez avec celui d’Azure. Daisy se figea sur le seuil de la porte, interdite ; elle ne s’était pas attendue à rencontrer quelqu’un, et encore moins son ancienne colocataire de chambre. La vie sous la hutte s’était très bien passée, mais elle était restée sur cette île de l’autre côté du monde - et rien n’était plus déstabilisant que de retrouver cette même énergie si loin, là où elle était au contraire venue chercher un peu de tranquillité. “Hey!” lança gaiement la Gryffondor. “Salut” répondit la jeune fille avec plus de sobriété, toujours immobile sur le pas d’une porte qu’elle n’osait plus franchir. “Tu es là pour faire une carte du ciel ou y'avait quelque chose de spécial ce soir ?” lui demanda alors sa camarade, d’un enthousiasme qui la rassura un peu. “Oh, euh” fit-elle d’abord, cherchant à expliquer ce sentiment qu’elle avait ressenti pour ainsi venir chercher à guetter la nuit depuis le sommet du château. “Ni l’un ni l’autre… En fait, j’avais juste envie de profiter de la vue.” Parce qu’il ne s’agissait finalement que de ça. Azure lui fit signe d’approcher et la blonde se rassura davantage, esquissant un sourire de gratitude pour cette invitation qui ne résonnait pas du moindre doute. Elle avança ainsi dans la pièce en réajustant la hanse de son sac sur son épaule, rejetant ses cheveux de l’autre côté pour ne pas tirer sur l’une mèche de ses mèches. “Tu fais souvent ça, toi ?” demanda-t-elle en voyant tout l’attirail installé par la préfète. Elle semblait vraiment experte de l’astronomie… Là où Daisy ne venait qu’en dilettante. Elle posa doucement son sac sur une table dans un coin avant d’approcher du télescope, curieuse. La nuit s’annonçait jolie ; elle ne pourrait qu’être magnifique en étant détaillée d’aussi près.

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C’était de ces nuits qui poussent à une certaine nostalgie. Un sentiment doux, quelques peu amère selon les choix qu’on avait pu faire par le passé, et si on était prêt à les accepter pleinement. C’était dans cette tranche étrange trame que se situait Azure quand les bruits de pas se firent entendre dans les escaliers. Elle tira un regard vers la direction des escaliers tout en déposant sa plume dans son encrier, éviter soigneusement de la laisser dégouté sur son travail. Elle ne s’attendait pas à voir une tête en particulier, sauf peut-être le professeur d’Astronomie ou de Divination qui l’avait déjà trouvé par le passé ici. Maintenant qu’elle portait l’insigne, tant qu’elle ne mettait pas un chao monumental autour d’elle, ils la laissaient tranquille et avait plutôt tendance à lui demander des services que de questionner sur ce qu’elle faisait ici et là. Elle ne s’attendait pas vraiment à voir apparaître la tête blonde de la Serdaigle, mais n’était pas non plus vexé qu’elle ait une préférence aussi pour cet endroit. Déjà, c’était avec une attitude invitante qu’elle incitait la Serdaigle à prendre place. Il y en avait bien assez pour deux, voir plus même! Ce qui la poussa à se questionner à savoir s’il y avait un évènement astronomique qu’elle avait oublié ou non pris note avant de se percher dans la tour. Tête en l’air comme elle l’était, ça n’aurait guère été étonnant.

Le ciel n’est pas particulièrement clair ce soir, mais la lune est superbe. Installe-toi.

Si c’était plus par chance qu’elle tombait sur le spectacle de certains astres, c’était surtout qu’elle était plutôt assidue dans l’observation du ciel, ces yeux ne se fermant généralement que très tard le soir. On ne pouvait pas dire qu’elle était une lève-tôt, c’était bien même l’opposée! La jeune fille déposait son sac sur la table alors qu’Azure la suivait du regard alors qu’elle s’approchait après lui avoir posé une question.

Regarder les étoiles ? Oui. - Elle ajouta un sourire doux, avant de poursuivre. - Ça m’apaise. – Et c’était vrai qu’il y avait quelque chose de calme à contempler le rayonnement de chacune des étoiles, et d’un peu mystérieux. Elle savait depuis longtemps qu’ils n’étaient autre que des astres rougeoyant comme le soleil si loin qu’on n’en voyait qu’un grain de sable lumineux dans le ciel, mais cela ne leurs avaient jamais enlever leur attrait à ces yeux. Elle n’en faisant pas tout le temps la carte cependant, cela étant. La majorité du temps étant simplement pour contempler la grandeur et l’immensité du monde autour d’elle. Elle ne représentait rien face à l’étendue du ciel et quelque fois elle s’y perdait et cessait tout bonnement de penser dans une sorte de communication muette.

Après, j’avais besoin de refaire une carte du ciel à jour pour des besoins de divination.

Comparer ces augures avec celle de la carte du ciel du Sud, bien qu’il aurait aussi fallu qu’elle fasse celle de Thomas pour en découvrir bien plus ce qu’ils pourraient bien leur arriver à tous les deux. Ce n’était qu’une de chose qu’elle voulait voir, et c’était assurément le moyen qu’elle privilégiait depuis qu’elle suivait cet art. Si Agatha optait plus souvent pour la Cartomancie, elle voulait bien croire que les étoiles pouvaient influencer sa vie. Ou du moins, plus évident, que le ciel pouvait l’influencer, lui. Ce qui revenait à la même chose pour elle-même, mais avec des effets beaucoup moins dramatiques.

Tu veux jeter un coup d’œil ? – Dit-elle en s’écartant de l’oculaire encore plus sur le long tube de métal gris argenté mat.- J’ai Cassiopée en vue. J’étais en train d’en faire la tracée. On voit Tsih, ce soir. Elle est au centre, légèrement bleuté. – Quitte à ce qu’elle soit là, autant lui en faire profiter, certaines étoiles étaient par moment plus ou moins visible, et cela n’incluait clairement pas les nuages qui pouvaient passer pour leur voiler la vue. Mais déjà, elle s’écartait, se relevant sur ces genoux sur le coussin avant de tente de lancer un Gemino pour en dupliquer une copie pour l’une ou l’autre.

Dé Sort- Gemino
3-Réussite
Reste - Échec

Elle était presqu'étonnée que ça marche, alors qu'elle soulevait le cousin en patchwork dans ces bras avant de laisser un peu plus d'espace à Daisy. Comme quoi la nuit était pleine de surprise, et que les augures ne lui étaient étrangement pas autant défavorable que l'an passé.

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”Le ciel n’est pas particulièrement clair ce soir, mais la lune est superbe. Installe-toi.” Ce n’était qu’un constat et il sonnait pourtant étrangement véridique aux oreilles de Daisy. La jeune fille acquiesça dans un sourire timide, parce qu’elle les connaissait, ces cieux flous, et cette lueur pourtant éclatante ; cette opacité et cet espoir luisant. Elle était d’ailleurs montée sur le sommet de la tour pour en chercher les atours, avant de rencontrer la brune, mais celle-ci se révélait aussi douce que le silence qui avait accompagné ses pas jusqu’ici. Ce n’était pas la contemplation solitaire qu’elle était venue chercher, c’était un peu moins mélancolique, c’était un peu plus surprenant. Et elle en avait assez des mauvaises surprises de ces dernières semaines, alors naturellement, la Serdaigle choisit de rester. Aussi déposa-t-elle ses affaires sur la table avant de rejoindre Azure près du télescope. “Regarder les étoiles ? Oui.” Elle ignorait que la Gryffondor appréciait les étoiles. Leur colocation s’était résumée à quelques discussions à l’abri de leur hutte, mais à présent, elle regrettait presque de ne pas avoir fourni l’effort de s’intéresser un peu plus à cette fille qui semblait partager la même poésie nocturne. Elle esquissa un sourire avant d’ajouter : “Ça m’apaise.” Daisy lui rendit son sourire, comprenant plus que quiconque la portée de ces trois petits mots. “Moi aussi. C’est joli, ces petites taches dans le noir.” Plus que joli, salvateur ; mais elle n’était pas venue pour philosopher ou, pire, parler de la peur, de la mort, de la vie - juste s’apaiser, comme cette camarade qui semblait aussi calme que le paysage au-dessus d’elles. D’ailleurs, elles ne faisaient que chuchoter pour ne pas percer la bulle qui semblait couvrir les lieux. ”Après, j’avais besoin de refaire une carte du ciel à jour pour des besoins de divination.” Daisy acquiesça avec intérêt. “Tu fais ça toute seule ?” s’enquit-elle. Rares étaient les personnes dévouées à la divination, et si elle-même détestait le folklore de leur professeur, elle n’en restait pas moins sensible à cet art qui la tourmentait - ou folie, selon l’humeur.

“Tu veux jeter un coup d’œil ?” La voix de la jeune fille la ramena d’entre ses réflexions, lui présentant le tube de métal pour inspecter les étoiles. ”J’ai Cassiopée en vue. J’étais en train d’en faire la tracée. On voit Tsih, ce soir. Elle est au centre, légèrement bleutée.” Daisy hocha la tête avant d’attraper précautionneusement l’extrémité du télescope pour y approcher son œil gauche. “Tu connais la légende de Cassiopée ?” Mais comme elle ne voyait pas Azure, toute concentrée dans l’appréciation de la lueur bleutée de l’étoile du centre, elle poursuivit. “C’était une Reine qui affirmait que sa fille était plus belle que les divinités de la mer. Alors, le dieu de l’océan a lancé une terrible tempête sur les côtes, ravageant tout le royaume. Ils ont dû offrir la Princesse en offrande aux monstres pour apaiser la colère du dieu.” Elle marqua une brève pause, continuant de scruter les éclats de la nuit, plus lumineux que la lune dans le reflet de l’outil. “Persée est arrivé sur le dos de Pégase, le cheval ailé, pour la sauver. Ils se sont mariés, tout s’est très bien terminé.” C’était un joli conte, une Princesse plus belle que la mer, aimée d’un héros plus fort qu’un dieu, en dépit d’une tragédie plus violente que la vie. C’était tout ce à quoi elle aspirait dans l’évidence que pourtant, son quotidien n’aurait jamais une telle fin, parce que sa malédiction à elle ne se résoudrait pas d’un chevalier sur sa monture. “C’est une belle histoire, je trouve. Et la constellation lui donne une superbe illustration.” Elle n’aurait pas non plus d’étoiles à son nom pour briller par delà les ténèbres et l’oubli mais qu’importe, ce soir, elle voulait un peu de paix, loin de la guerre de son fardeau. Elle entendit sa camarade lancer un sort et se défit un instant du télescope pour s’agenouiller à ses côtés sur le coussin ainsi dupliqué. Confortablement installée, elle revint à sa contemplation, gardant désormais le silence pour profiter du spectacle. “Tu fais ça souvent ?” demanda-t-elle finalement en se détachant à nouveau de la vision pour croiser le regard de la jeune fille. A croire qu’elles n’avaient pas été colocataires pendant un mois… Il n’était visiblement jamais trop tard pour apprendre à connaître les autres. Ça changeait de la monotonie du soi.

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La jeune fille échangeait entre les regards vers Daisy et celui du tube oculaire de son télescope, l’air serein. Il n’y avait que la nuit pour lui apporter la quiétude, son point dans le temps ou tout cessait pour devenir calme et clair. Elle se sentait bercée par les bruits de vent frôlant la tour comme un valse lente. Son esprit, le jour, avait milles problèmes à régler, milles sentiments à gérer, ici, rien n’existait d’autre qu’elle et le ciel. Du moins, c’était le cas avait l’arrivée de la Serdaigle; qu’elle ne voyait nullement de raison de la chasser. La Gryfonne de nature plus solitaire gravitait de gauche à droite sans nécessairement se fixer sur une ou l’autre personne depuis sa deuxième année. Blessée, elle l’était encore. Les amitiés ce n’était pas vraiment facile; et l’amour encore moins. Mais les étoiles ne la jugeaient pas pour ses erreurs, ni pour son incapacité à trouver sa place; elles brillaient pour elle que ça soit une bonne ou une mauvaise journée. Qu’elle ait des doutes ou pas.

Je ne suis pas vraiment seule, les étoiles sont là avec moi. - Émit-elle avec un sourire doux. C’était une image romantique, car ce n’était pas comme si les étoiles lui parlaient réellement. Elle n’en avait décroché aucune pour lui demander comment s’était passé sa journée. Bien qu’elle aurait bien aimé savoir ce qu’elle voyait d’en haut. Azure les voyaient comme des amies silencieuses qui savaient écoutés. Elles seules savaient tous de son histoire. Elles seules pourraient aussi la guidé pour trouver sa place.

Décalé sur le côté, Azure observait Daisy qui portait son œil à l’oculaire pour observer la constellation qu’elle avait en vue depuis quelques temps déjà. Si elle était restée très longtemps à l’observé, c’était justement parce que Tsih n’était pas très souvent visible; et que cela aurait probablement un impact sur ces prédictions. Daisy était arrivée au moment pile ou elle essayait de découper ses pensées en branche logique plutôt que le tourbillon mental qui l’avait envahi à cette observation. Elle sourit à l’évocation du mythe, trouvant cela absolument odieux qu’on ait songé à mettre la Princesse en danger pour la vanité de la Reine. N’eut été dans l’histoire, c’est elle qu’elle aurait offert pour calmer les dieux pas la pauvre jeune fille qui n’avait rien demandé. Persé avait-il aimé Cassiopée ? Un peu comme un coup de foudre, ou avait-il décidé de l’épouser pour lui permettre de vivre sans la crainte de futurs vengeance divines. L’histoire ne le disait pas. Mais elle voyait très bien ce qu’elle avait pu ressentir d’être sauvé; ça elle savait exactement ce que ça faisait à un cœur – le sien l’avait vécu quelques fois déjà. C'est très poétique, oui. J’aime les histoires qui finisse bien. Le coussin dûment dupliqué, elle le tendit à la Serdaigle, avant de replacer le sien sous elle. Ou en était-elle, chercha-t-elle du regard sur sa carte à demi-entamée. Elle leva la tête vers le ciel, sans plus touché son télescope pour voir ce qu’elle arrivait à discerner de son œil nu, dans le silence de la nuit. Elle tourna la tête vers Daisy quand sa voix coupa le silence doucereux.

Sortir en pleine nuit ici. Oui. J’ai toujours eu du mal à me coucher tôt. Je préfère ne pas déranger mes colocs. - Après, Saige était plutôt celle qui n’était pas pile sur le couvre-feu non plus. Ça s’était pour les fois ou elle arrivait à s’endormir. Les vestiges de ces nuits noirs et cauchemardesques n’étaient pas bien loin à tout bien considéré, ni sa dépendance aux potions de sommeils. Mais être coloc, elle l’avait été un bref moment durant l’été toute les deux. Quelques semaines, tout au plus, mais pendant lesquels, elle avait vécu pour sa part tant de chose. Au terme de sa journée, c’était la tête remplie de Thomas qu’Azure avait mené jusqu’à sa couchette. L’esprit léger et le sourire campée sur ses joues comme si elle l’y avait collé avec de la Glu perpétuelle. – Et toi ? – Cette expression, elle l’avait un peu perdu dans le doute et l’incertitude maintenant qu’ils étaient à Poudlard. Les choses reviendraient-elle jamais comme cet été ? La brunette tendit la main et souleva sa feuille, jeta un dernier coup d’œil pour ajouter les deux dernières étoiles de la constellation de Cassiopée.

Persée; voyons voir si j’arrive à les voir ce soir! Je préfère garder les tourtereaux ensemble, sinon, c’est mauvais augure.

Avant de pencher vers le tube pour observer.

Dé :
Pair : Persé est là.
Impair : Persé n'est pas là. Remercions les nuages.

L’œil porté au tube, Azure en vint à suivre les courbes rattachant la première étoile trouvée à la seconde, jusqu’à terminé la course de la constellation. Arrivé à mi-parcours, elle finit quand même pas ouvrir la bouche pour au moins attester que les augures n’étaient pas mauvaises pours les amoureux. Et peut-être pour elle aussi, en théorie. Car faire ce genre d’art menait aussi à considérer les superstitions comme étant des cycles tout à fait réels. Encore plus à ce qui attrayait son histoire avec le garde-chasse qui était totalement dépourvu dès que la lune arrivait pleine dans le ciel.

Quand on parle de la mythologie, ça me fait sans cesse pensé au fait que beaucoup de ces héros devaient être des sorciers. Pégase est peut-être un Abraxan ? Je me dis que s’ils ont réellement vécu; nos histoires seraient indirectement reliées à la leur. Peut-être y a-t-il des héros qui sommeille parmi nous.

Prenant une pause, en retirant son œil droit de l’objectif, la brune battit des cils, une fois, un sourire gênée prenant place. C’était une zone fragile dans son cœur; une qui semblait lui dire que personne n’était réellement comme cela. Il ne vivait pas dans un monde cruel ou il fallait se battre sans cesse; pas vraiment dans le même sens que les récits mythologiques. Sans cause et sans raison, sans réciprocité de sentiment ni attachement; sans avoir trouvé son propre but – comment pourrait-elle-même inspiré ce genre de chose pour quelqu’un d’autre. Elle était une pièce rapportée, les coins abîmés caché sous un joli sourire et une grande tignasse brune.

… Persé est là.

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Plus jeune, Daisy passait beaucoup de nuits à regarder les étoiles ; notamment la deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu’au matin. Plongée dans cette toile tendue pour mieux y dessiner ses rêveries, elle ne finissait ses nuits que dans des cauchemars auxquels elle préférait la blancheur de l’insomnie. C’était donc tout naturellement que la contemplation des astres était devenue une activité commune, avant de grandir, d’accepter ses mauvais rêves, de sacrifier son sommeil. Tout ça pour les beaux yeux de Papa qu’elle devinait dans la lueur de Cassiopée devant elle. Il avait les mêmes reflets assurés, cette luminescence qui perçait l’obscurité. C’était pour ça qu’en dépit du chocolat de ses yeux, Papa avait un regard clair. Clairvoyant, éclairé, claironnant. Un sourire évasif tira ses lèvres alors que sa camarade répondait qu’elle n’était pas vraiment seule ces soirs d’observation, puisqu’elle était accompagnée des étoiles. Il lui sembla entendre l’écho fantomatique de son enfance, comme elle aurait renoué avec ces vieux souvenirs enfouis sur le sommet de cette tour à des centaines de kilomètres de chez elle, de la fenêtre à guillotine de sa chambre. “Tu as raison” souffla-t-elle presque plus à son reflet passé qu’à la Gryffondor.

Elle lui conta alors l’histoire de l’étoile, comme pour mieux bercer cette enfant qu’elle ne s’était pas attendue à retrouver à une heure aussi reculée de la nuit. Curieusement, Daisy s’en sentait allégée, comme projetant toute cette mélancolie sur ce miroitement au lieu de ses propres pensées. Et les miroitements nocturnes étaient bien plus éthérés que ses réflexions lourdes, étouffantes. “C'est très poétique, oui. J’aime les histoires qui finissent bien.” Daisy acquiesça sans répondre, rêveuse sous l’aura de l’étoile, avant de revenir au visage de sa camarade sur la terre ferme. Les histoires qui finissent bien n’étaient qu’une illusion, du moins, c’est ce qu’on lui rabâchait. Septimus lui-même n’avait-il pas signalé que les Disney édulcoraient le réel au détriment du vrai, bariolant les espoirs de nuances impossibles ? Un mensonge. Mais Papa lui assurait pourtant que tout irait bien, alors, c’est que son histoire à elle finirait bien, nécessairement, et puis, la poésie avait sa place dans le monde réel, n’ondulait-elle pas entre les deux jeunes filles et leurs rêveries tacites ? Comme en écho à ses songes, Azure leva le visage pour observer le ciel. “Sortir en pleine nuit ici. Oui. J’ai toujours eu du mal à me coucher tôt. Je préfère ne pas déranger mes colocs.” La Serdaigle acquiesça à nouveau. Elle n’avait pas du mal à se coucher tôt pour sa part, mais bien des difficultés à trouver le sommeil. La paix. Et c’était bien pour ça qu’elle s’était accordée ce détour nocturne. Pour éviter de déranger à nouveau une Selene assoupie qui n’en avait que faire de ses inquiétudes… À juste titre, naturellement, elles ne se devaient plus rien et Daisy elle-même était tenue de couper tous liens futiles avec son Ariane. Ce faisant, elle s’était perdue dans le labyrinthe de ses nuits mais, allons, Papa disait que tout irait bien. “Et toi ?” La jeune fille haussa les épaules. “Ça arrive pas souvent, mais ce soir, j’étais pas vraiment fatiguée et Selene somnolait. Alors, c’était plus simple de venir ici.” Plus simple pour quoi, elle l’ignorait, le mot avait glissé de ses lèvres sans même en peser la teneur. Une fuite de plus dans une vie qui se contentait de lui échapper.

“Persée; voyons voir si j’arrive à les voir ce soir ! Je préfère garder les tourtereaux ensemble, sinon, c’est mauvais augure.” Daisy hocha la tête tandis qu’Azure cherchait le héros du bout du télescope. “Quand on parle de la mythologie, ça me fait sans cesse penser au fait que beaucoup de ces héros devaient être des sorciers. Pégase est peut-être un Abraxan ? Je me dis que s’ils ont réellement vécu; nos histoires seraient indirectement reliées à la leur. Peut-être y a-t-il des héros qui sommeillent parmi nous.” Les yeux bleus de la jeune fille s’étaient perdus dans le vague tandis qu’elle méditait ces mots. “J’avais jamais vu les choses sous cet angle” répondit-elle franchement, réalisant de fait que cette théorie se tenait et qu’elle était même bien sotte de ne jamais y avoir pensé alors qu’elle s’abreuvait de contes. “C’est vrai que s’ils ont été sorciers, nous, on est en quelque sorte leurs descendants.” Un sourire amusé orla ses lèvres à cette pensée à la fois présomptueuse et délicate. C’était rassurant, alors, son histoire se finirait effectivement bien ! Une preuve presque mathématique ou à minima, astrale. “… Persé est là” reprit la jeune fille en se détachant du télescope. Daisy s’empara de l’embout pour y accoler son œil à son tour, à la recherche de l’amant. “Il brille bien, lui aussi.” Naturellement, quelle princesse choisirait une étoile éteinte ? Il lui fallait un homme brillant. “J’ai jamais regardé cette constellation d’aussi près, c’est impressionnant” admit-elle. “Alors, qu’est-ce que ça veut dire pour ta divination ?” reprit-elle en se détachant à son tour de l’appareil. Parce qu’il était initialement question de ça, et qu’il ne convenait pas de déranger plus que de mesure la Gryffondor déjà bien aimable de lui accorder son espace. Et s’il y avait bien un domaine où Daisy pouvait se rendre utile, c’était bien celui des rêves.

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feat   @L. Daisy Gibson     

La 5e avait trouvé Persée, un peu plus bas à gauche de la reine mère. La constellation de sa fille, Andromède, était déjà tracé à la plume sur la feuille d’Azure trouvé un peu avant l’arrivée de Daisy entre ces murs de pierre froide de la tour d’Astronomie. Elle partagea sa constatation, notant par ailleurs que si les héros d’un autre temps étaient des sorciers rien ne semblait les inclure dans les classes d’Histoire de la Magie. N’avait-il pas été assez marquant y avoir une place ? Ils avaient marqués les moldus assez pour que leur histoire connus de tous, mais les sorciers, eux les avaient oubliés ? Ça semblait être très étrange quand on y jetait une attention un peu plus grande. La gryffonne se dégagea du télescope pour lui laisser la chance de voir la constellation, avant de ramener la feuille à ses yeux pour suivre les traces nettes de Persée posé par sa plume et s’étant ajouter à sa carte du ciel.

Ça me fait étrange de le revoir aussi brillant, la constellation était absente du ciel austral.

Qu’elle lui signifie n’avoir rarement regarder d’aussi près les constellations ne lui faisait que réaliser que trop de gens n’avait pas les mêmes considérations pour les secrets du ciel. D’ailleurs, la professeure de divination ne lui avait-elle pas déjà dit par le passé qu’elle appréciait justement une portion de l’art qui était particulièrement délaissé. Les feuilles de thés étaient rapides à exécuté, les cartes plus claires sur leurs histoires, les osselets plus dynamiques; mais les étoiles, elles, demandaient qu’elle effectue aussi les rapprochements avec sa propre carte du ciel pour en calculer les effets réels.

Cela dépend de l’étoile la plus brillante de la constellation et où elle est. C’était Algol uniquement, il me semble, sur la pointe centrale ? S’il y en a plusieurs, cela change aussi la lecture. Mais pour ce positionnement précis, je dirai …

Mais le cœur d’Azure était sujet à des moments d’extase et de panique, et cela sans même l’augure d’Algol. Ça ne lui apprenait rien sur la source, seulement ce qu’elle aurait à vivre. Mais de très vives émotions, il y en avait autant de bonne que des mauvaises. Son regard passa de Daisy à sa feuille comme si elle cherchait les signes complémentaires.

… de très mauvaise chose en général. Ça dénote d’émotions très violentes.

Elle passa sa main à son front, comme si cela pouvait l’aider à songer, avant de relever la tête vers l’aiglonne. Mais la carte n’était toujours pas complète. Il lui fallait tout le ciel pour être juste, avant c’était que des suppositions inexactes. Chaque astre visible apportaient des détails à la trame, un peu comme chaque mot qui composaient l’histoire sur du papier. C’était aussi pour cela que l’astrologie divinatoire était particulièrement mise de côté; on ne pouvait pas juste se baser sur un brouillon pour émettre ces constats. La brune préféra éclaircir la question avant qu’elle ne songe elle-même à quelques choses.

Arénaline, haine, passion, terreur, etc. ; ça peut être l’un ou l’autre, ou plusieurs en même temps. Elle brille pour tous, pas que pour moi. Mais pour moi, elle est dans ma deuxième maison, alors...

Elle ignorait comment Daisy allait percevoir cette information, mais elle chercha son regard, consciente qu’elle n’avait pas gravé du bonheur infini pour tous. Elle n’était pas assez dupe pour estimer que tout le monde pouvaient être heureux en même temps. Elle l’avait vite appris; quelques fois le bonheur des autres étaient ce qui nous faisait malheur. Et quelques fois, c’était ce malheur qui nous forçait à se laisser la chance de s’ouvrir et se découvrir. On ne peux pas vivre à s’accrocher éperdument à quelqu’un. Même si les élans de son cœur ne pouvaient toujours pas oublier le passé. La vie avait beaucoup plus à lui offrir, non ? Serait-ce mieux ? Peut-être ou non. Mais l’inertie était pire que tout. Elle saura se relever, peu importe ce que les étoiles se préparaient à lui lancer sur son chemin.

Plus la carte sera complète, plus j’en saurai. – Elle prit une micro pause. - Imagine que ça soit la passion! Ajouta-t-elle avec intonation avec un air exagérée d'une jeune fille en émoi; avant de revenir à une expression plus douce et moins théâtrale.

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PRETTYGIRL

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