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Selene O. Paulet

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Message(#) Sujet: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyVen 4 Aoû - 22:09






(SELENE ☉ DASHIELL)
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Nez plissé, lèvres pincées autour d’un bout de langue que la concentration laissait dépasser, Selene ajoutait la touche finale au dernier portrait de sa collection. La rentrée approchait et, avec elle, l’urgence de parachever ce cinquième petit carnet. Se saisissant de sa plume — rien d’avien, là dedans, juste un modèle fait d’argent et dont elle pouvait changer le bec à envie — sertie de sa pointe la plus épaisse, elle la trempa dans l’un des petits pots d’encre parfaitement alignés les uns à côté des autres sur la partie supérieure de son bureau — le troisième en partant de la droite, celui qui contenait une encre d’un bleu pastel — et souligna d’un geste précis le prénom qui siégeait en haut de la page, apposé là par sa plus belle calligraphie. Satisfaite du résultat, elle parcourut rapidement les notes accumulées puis soupira avant de s’étirer. Bras levés vers le plafond de sa chambre, doigts tâchés d’encre entremêlés, elle resta dans cette position quelques secondes avant d’expirer de contentement. À force de parcourir les carnets, détenteurs d’une partie de ses souvenirs perdus, une idée s’était frayée son bout de chemin avant de s’imposer comme inévitable. Se promener constamment avec quatre carnets sur elle était trop compliqué, trop lourd, trop encombrant. Elle s’imaginait trottiner dans Poudlard, son sac déjà alourdi de divers manuels, de parchemins, de plume et d’encre, alors pas besoin de trop en rajouter. Néanmoins, elle avait besoin de quelque chose à quoi se raccrocher. Elle aimait feuilleter ses journaux intimes, en arracher des pans de sa mémoire, se perdre entre l’odeur des pages imbibées d’encre. Alors, elle s’était mise à l’ouvrage. Consciencieusement, page après page, elle avait extrait de ces quatre livres dont elle était l’auteure des informations concernant toutes les personnes qui y faisaient une apparition. Chacun avait son propre brouillon avant d’obtenir sa propre page — parfois double, parfois triple — dans sa dernière œuvre. Un thésaurus de ses camarades dont elle ne se souvenait pas, en somme. Non seulement l’exercice lui avait permis d’enregistrer bon nombre d'informations et de tracer les contours d’une fresque sociale poudlarienne, mais en plus, il la rassurait. Un peu. Ce qui était mieux que rien.

Un autre cahier — sans couverture de cuir, cette fois-ci, mais en carton plastifié recouvert de fleurs pastel dont les pages tournaient autour d’une spirale blanche — ouvert à la troisième page — c’est qu’il était tout neuf — sur laquelle une liste de choses à faire s’égrenait à la mesure des petits points noirs rondouillets. Selene s’empara d’un surligneur — rien d’aussi distingué que la belle plume, réservée aux grandes occasions — dont la jolie couleur lavande vint recouvrir la phrase Terminer carnet prénoms. Une ribambelle de couleurs témoignaient des choses déjà accomplies, une succession de mots tracés à l’encre noire témoignaient de celles restantes. Du geste de l’habitude, elle referma le petit carnet de cuir puis chacun des petits pots d’encre qu’elle avait ouverts avant de repousser le petit tiroir qui les gardait tous à la même place, ramena les parchemins en une seule et même pile qu’elle tapota contre son bureau afin de les aligner et les jeta dans sa corbeille, face cachée. Du bout du doigt, elle caressa un pétale blanc de la fleur qui siégeait sur la table d’appoint et se leva pour aller chercher un peu d’eau qu’elle versa doucement dans le pot en céramique beige. Au milieu de l’été, Selene avait demandé à ses parents l’autorisation d’avoir une Rosée de lune, une plante utile pour la confection de potions étudiées en cinquième années. Elle l’avait vue dans l’un des manuels qu’elle se devait d’étudier et l’avait trouvée hypnotisante, avec ses longues tiges graciles qui se terminaient en fleurs blanches. En son for intérieur, elle sentait bien qu’elle avait un intérêt certain pour les plantes, mais ne l’avait pas clamé trop fort, pressentant que ça n’était pas dans les goûts paternels. Malgré tout, Père avait refusé, tranchant que ça n’était pas comme ça qu’elle retrouverait la mémoire et rattraperait son retard et le sujet avait été clôt. Deux ou trois jours plus tard, Mère avait déposé cette fleur sur le coin de son bureau, assorti d’un sourire encourageant — ou peut-être était-il désolé ? — sans rien dire de plus. S’emparant d’un surligneur vert menthe, elle marqua comme achevée la ligne Arroser Rosée.

Ses cheveux blonds ramenés en un chignon épars duquel s’échappaient quelques mèches rebelles ainsi que ce pull à capuche couleur crème, trop grand pour elle, qui cachait presque entièrement son short de pyjama blanc témoignait de l’absence de ses parents. La gouvernante était quelque part, occupée à faire le ménage, à changer des draps ou à préparer le repas. Selene jouissait donc d’une tranquille liberté, toute relative mais qu’elle savait savourer. Elle pouvait peut-être en profiter pour lire, mais ses yeux lui faisaient mal, comme une migraine qui s’annonce — ce qu’elle pouvait les détester, ses traîtresses — alors pourquoi ne pas avancer sur son puzzle dont les premières pièces assemblées trônaient dans un coin du salon ? Elle l’avait commencé avant l’incident, d’après Mère, et on l’avait tiré de son sommeil quelques jours plus tôt, quand la dernière visite chez les médicomages avait suggéré qu’elle prenne du temps pour répéter des passions qui lui tenaient à cœur, avant. Parce qu’il y avait un avant, il y avait un après, et elle, elle peinait à s’ancrer dans son présent. La photo incrustée sur la boîte était prometteuse : dans un cercle composé de deux mille pièces, sous les couleurs de l’automne, une jeune fille, vêtue d’une robe comme on en portait en Angleterre il y a plusieurs siècles de cela, se balance sur une nacelle, les pieds nus. Face à elle, une statue de marbre, sous elle, des feuilles mortes, au-dessus d’elle, un arbre qui en perd à chaque seconde. Le tout en mouvement, ce qui rendait l’ouvrage plus complexe encore. Sur la table, Selene progressait, pièce par pièce. Pour l’instant, seule la statue était presque complète et quelques branches de l’arbre ainsi que le sol sur lequel il épandait des bouts de lui commençaient à se former. Elle allait tirer sa chaise et se plonger dans cette activité apaisante quand le carillon de l’entrée la fit sursauter. On n’attendait personne... Ses parents n’étaient même pas là et Emma ne se pressait pas de venir ouvrir. Était-elle partie faire une course ? L’écho d’une voix lointaine peinant à percer derrière sa concentration presque religieuse se rappela à elle. Elle avait parlé de dentelle ou bien de légumes, impossible de se le remémorer. C’est donc seule qu’elle s’avança vers la porte d’entrée au deuxième coup de sonnette et entrouvrit le battant en bois, posant ses yeux bleutés sur un visage aussi jeune que le sien. « Hm, bonjour ? »

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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptySam 5 Aoû - 0:52

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Le rouleau de sorcier collant couina un peu sur son dérouleur juste avant que les petites dents n'en tranchent sèchement un morceau. L'air concentré, comme si c'était un exercice particulièrement compliqué, Dashiell l'appliqua sur le bord bien replié du petit sachet qu'il venait de remplir d'un mélange de lavande, mélisse et passiflore. Il chassa les petites paillettes de plantes séchées qui étaient tombées sur la table d'un geste désintéressé et s'approcha finalement du comptoir. Sans un mot, la vieille madame Mason jaugea le paquet d'un œil critique avant de déposer quelques pièces sur le marbre gris et de disparaître dans un tintement de clochette. Il était bien content de ne pas travailler ici très souvent. C'était l'angoisse. Les clients qui se prenaient pour des rois, les geignards qui trouvaient toujours quelque chose à redire à tout, les médicomages qui n'étaient pas foutus d'écrire lisiblement sans plume à papote... Et il s'y connaissait, en écriture approximative ! La sienne avait au moins le mérite de cacher ses fautes, puisqu'on reconnaissait difficilement les lettres... mais eux...? C'était censé être la crème de la crème des gens intelligents, non ? On confiait pas sa vie à un abruti qui savait pas écrire « ordonnance » correctement, quand même... n'est-ce pas ? Le doigt posé sur le bouton pour ouvrir le tiroir de l'antiquité qui servait de caisse-enregistreuse, il fut pris d'un doute. La machine fit un « ding ! » qui lui arracha un sursaut ridicule et un pouffement qui l'était tout autant mais elle eut surtout le don de le tirer de ses pensées pour mettre un terme à une action qui semblait avoir duré un brin trop longtemps pour ce qu'elle représentait.

P'pa...?, appela-t-il alors qu'il rangeait la monnaie. T'crois qu'les médicomages, c'est des billes en orthographe ?  

Il referma le tiroir et, après avoir regardé en direction de la porte pour s'assurer que personne ne s'apprêtait à la franchir, il abandonna son poste pour aller s'appuyer contre le chambranle de la porte ouverte de l'arrière-boutique où Gil Dashner s'affairait au milieu d'une armée de chaudrons.

Hein, t'penses que c'est des billes en orthographe ?

Une louche dans une main, un gros flacon de verre dans l'autre, il tourna la tête vers l'adolescent qui attendait visiblement une réponse, aussi impatient que s'ils avaient été pris dans une conversation palpitante.

Qui ? demanda-t-il prudemment en faisant couler une potion ambrée dans un entonnoir.
Bah, les médicomages. Eux aussi i' z'écrivent mal pour pas montrer qu'i' font des fautes ?

Il referma le flacon, prit soin de le sceller d'un petit cachet de cire et le glissa dans un sac en papier craft qui attendait sur un plan de travail. Il était difficile de savoir s'il réfléchissait à la question ou s'il priait tous les dieux pour ne pas avoir à s'enfoncer dans un débat qui n'aurait aucun sens.. Les dieux l'entendirent néanmoins puisque la clochette tinta à nouveau avant qu'une voix grave ne le demande urgemment. L'homme brailla un « j'arrive tout de suite » qui sembla résonner dans toute la boutique, s'essuya grossièrement les mains sur son tablier, s'épongea le front avec la manche retroussée de sa chemise et finit par abandonner ses chaudrons.

Je m'en occupe, prévint-il avant que Dashiell n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste. Est-ce que tu peux aller déposer ça chez les Paulet, en attendant ? Je vais te noter l'adresse sur un bout de papier, attends.

Le regard du jeune homme se posa de son père, penché près du sac, avec l'impression désagréable de se faire arnaquer. Il avait accepté de filer un coup de main « vite fait » parce qu'il devait y avoir une livraison en fin de matinée et que c'était toujours la galère pour checker et ranger et continuer à faire tourner la boutique en même temps... et ça faisait une éternité qu'ils en avaient terminé, avec la livraison, mais il était toujours là. Il vint lui fourrer le parchemin mal déchiré dans la main et lui tapota l'épaule.

Tu traînes pas, hein ? … Dash, je suis sérieux. Tu traînes pas.

Il fit vaguement les gros yeux avant que sa progéniture ne secoue la tête d'un air grave. Non, sérieusement, il ne traînerait pas. C'était plutôt dans son intérêt s'il voulait pouvoir  faire autre chose de sa journée ! Il avait prévu d'aller jusqu'à Kilcock en vélo pour assister à un match de cricket avec un des potes du village d'à côté, mais parti comme c'était... Mieux valait peut-être lui envoyer un message pour éviter qu'il l'attende pour rien.

Merci mon grand, tu me sauves la vie.

C'était un peu exagéré, et il le savait pertinemment, mais ça faisait tout de même plaisir à entendre et ça lui donnait une importance capitale qui lui fit oublier l'agacement léger que cette entourloupe lui avait causé. Aussi attrapa-t-il simplement le sac qu'il devait aller déposer et abandonna à son tour l'obscurité de l'arrière-boutique. Il salua poliment l'homme qui était en pleine conversation avec son père et laissa la porte vitrée se refermer derrière lui. Il remonta distraitement les quelques mètres qui le séparaient du Chemin de Traverse et eut tout le plaisir de revoir enfin le soleil. C'était bizarre, tout de même, de voir à quel point il ne s'attardait jamais dans les ruelles étroites de l'allée des Embrumes... Comme si ça n'était pas assez bien pour venir y mettre un rayon ou deux... L'adolescent, lui, n'était pas sûr d'avoir un avis sur la question. C'était souvent qu'on haussait un sourcil surpris en apprenant que son père y travaillait – en réalité, c'était tellement à la limite entre les deux que c'était abusé de considérer son herboristerie comme faisant partie des boutiques de l'allée – mais pour y avoir flâné un peu, ces dernières années, il n'y voyait pas vraiment le mal. D'accord, c'était sombre, et les boutiques avaient l'air plus vieilles, et souvent elles vendaient des trucs un peu louches – il y avait trouvé une tête réduite, une fois, et l'avait demandé à Noël pour l'accrocher à la porte de sa chambre mais sa mère avait dit que c'était hors de question – mais il n'y avait jamais eu le moindre problème... et sûrement que les gens qui s'en méfiaient étaient ceux qui n'y avaient jamais foutu les pieds... ou qui avaient peur du noir. Enfin, qu'importe. Il jeta un oeil à l'adresse gribouillée sur son parchemin et finit par se mettre en marche. Il paraissait que ça coûtait un bras de vivre dans le quartier sorcier de Londres, que les places étaient très demandées et peu nombreuses... Il n'avait jamais compris pourquoi. Sérieusement, qui avait envie de vivre quand on pouvait avoir une maison et un jardin et pas de voisin ? Parce que dans sa campagne, il fallait rouler plusieurs minutes pour réussir à trouver âme qui vive.

Mais faut prendre la cheminée, nuança-t-il pour lui-même alors qu'il passait à côté d'une jeune femme qui lui lança un regard surpris, se demandant sûrement ce qu'il lui voulait, alors qu'il ne voulait rien du tout, pas même son attention, et j'aime pas la cheminée...

Il quitta l'artère principale, tourna sur la gauche et s'enfonça dans une rue plus tranquille. Il n'avait jamais vraiment visité Londres en dehors de la gare et de tous ces vaisseaux sorciers qui s'étalaient bien loin des regards moldus. Il n'en avait jamais vu l'intérêt. Sûrement qu'il y avait plein de trucs bien, hein, mais s'il voulait se mêler au monde, il pouvait aller à Dublin. C'était plus près, c'était chez lui presque, et puis c'était à taille humaine.

P't'être qu'on peut faire rentrer tout Dublin dans c'quartier. ...ou p't'être pas, quand même.

Le nez en l'air, zyeutant les panneaux autant qu'il jaugeait la hauteur des immeubles, il semblait en plein calcul, comme s'il avait eu la moindre idée du nombre de personnes à faire rentrer dans chaque bâtiment pour réussir à faire tenir toute la capitale irlandaise. Malheureusement, il dut mettre un terme à son équation foireuse lorsque le bon numéro de la bonne rue se détacha sur le mur. Il s'arrêta d'un geste brusque et fixa le numéro avant de le comparer à son papier. C'était bien là. Il poussa bêtement la porte du hall mais celle-ci ne coopéra pas. Alors il se trouva bien bête, là, au bon endroit, sans savoir trop quoi faire pour le livrer, son paquet. Heureusement, les dieux qui avaient aidé son père à se débarrasser de ses questions stupides l'aidèrent à se débarrasser de sa mission chiante... Aussi une petite vieille sortit-elle de l'immeuble, lui jetant un regard un peu douteux avant de remarquer le logo de la boutique sur le sac qu'il tenait et le sourire désolé qui étirait ses lèvres. Elle lui tint finalement la porte.

Les Paulet...? demanda-t-il à tout hasard.
Au cinquième.

Il la remercia avant d'aller affronter les escaliers. Ce fut un peu essoufflé que Dashiell arriva tout en haut. Il s'accorda une pause de quelques secondes le temps de se remettre de son ascension, vérifia que rien ne s'était ouvert ou renversé durant son périple et finit par poser son doigt sur la sonnette. Normalement, on l'envoyait chez les gens qu'il connaissait. Les habitués qui les avaient vu grandir, sa sœur et lui, les amis de la famille... Ceux-là même qui le faisaient toujours entrer pour lui offrir un verre de jus de citrouille et lui filaient un gallion en guise de pourboire avec cet air de connivence qui disait « pas un mot à ton père ». Mais là... C'était la première fois qu'il venait. Il ne savait pas trop à quoi s'attendre... pas à ce qu'on ne lui ouvre pas, déjà. Il fixa la porte, puis la sonnette, puis la porte... Au bout de combien de temps on devait ressonner sans que ça donne l'impression qu'on était un gros forceur...? Il décida de compter jusqu'à dix avant de recommencer.

... huit... neuf... dix.

Et son doigt appuya à nouveau sur le bouton. Heureusement, cette fois-ci, des pas étouffés se firent entendre de l'autre côté de la planche. Ses épaules s'affaissèrent, libérées d'un poids qu'il n'avait même pas remarqué. Et quand on lui ouvrit enfin, il resta idiot.

Hm, bonjour ?
Oh ! Salut Selene !

Évidemment ! Paulet comme dans Selene Paulet ! Il eut l'impression d'être le gars le plus débile de l'humanité de pas y avoir pensé avant. Une seconde de flottement, comme s'il n'était plus très sûr de ce qu'il faisait là. Il bougea, le papier se froissa un peu entre ses mains ; ça lui revint d'un coup.

Mon père d'vait amener ça à tes parents, expliqua-t-il en levant un peu le sac, mais apparemment y'avait un truc urgent à la boutique alors i' m'a d'mandé d'le faire à sa place alors... voilà... i' sont là ?

Dans le pire des cas, il pouvait peut-être lui donner à elle, non ? Il n'avait pas posé la question mais son job était d'emmener le paquet d'un point A à un point B, pas de le babysitter jusqu'à ce qu'un adulte responsable prenne le relai... hein...?


Dernière édition par Dashiell Dashner le Mar 8 Aoû - 18:17, édité 3 fois
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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptySam 5 Aoû - 4:50






(SELENE ☉ DASHIELL)
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Le premier coup de carillon — implacable annonciateur d’un ou de plusieurs visiteurs — souffla un vent de silence dans l’appartement. Les doigts figés au-dessus du dossier de la chaise qu’elle s’apprêtait à tirer, Selene attendait le bruit caractéristique des pas rapides et assurés de la gouvernante tout en fouillant fébrilement à la recherche d’un élément qui lui échappait. Père n’était pas là — des affaires qui nécessitaient qu’ils se rendent sur place l’avaient arraché à son bureau, au fond du couloir, allégeant l’atmosphère ambiance en même temps que ce poids qui pesait continuellement sur les épaules de sa fille — et Mère n’avait pas tardé à prendre la poudre d’escampette, avançant un déjeuner avec les amies de son cercle en philanthropie pour faire le point sur leur dernier événement. Ainsi, en quelques courants d’air soulevés par les capes que l’on attache autour d’un cou ou par la mallette dont on s’empare brusquement, Selene se retrouvait seule entre ces grands murs, avec pour toute compagnie d’une gouvernante toujours occupée… qui n’était pas là, elle non plus. Avec un temps de retard, Selene se remémora les Je n’en ai pas pour longtemps. et les J’ai des emplettes à faire et je reviens. qu’elle avait réceptionnés par quelques onomatopées indifférentes. Pour autant, il n’avait pas été question, à aucun moment, d’une visite quelconque.

Le deuxième coup de carillon sonna plus fort encore que le premier et tira Selene de sa léthargie. Elle était la seule à pouvoir aller ouvrir et il était malpoli de faire attendre un invité. Si on lui avait un jour formulé des recommandations quant au fait de ne jamais ouvrir à des inconnus, cela faisait bien longtemps — en tout cas depuis le début du mois de juillet — qu’elle ne s’en souvenait plus, et personne n’avait jugé bon de la sensibiliser une nouvelle fois à cet état de fait. Ainsi, ses doigts se glissèrent autour de la poignée ronde et ouvrir le battant auquel elle était rattachée. De l’autre côté de la porte en bois, un visage encadré de cheveux d’un blond qui tirait sur le roux se dessina. Il avait les pommettes essoufflées mais ça ne l’empêcha pas de répondre à l’hésitation de Selene par une salutation pleine de naturel. Salut Selene ! Comme s’ils se connaissaient. Parce qu’ils se connaissaient ? Même Daisy, la Daisy, personnage central des souvenirs consignés dans le cuir, ne l’avait pas reconnue avec un tel entrain, alors qui ? Quel prénom accoler à une telle spontanéité ? Spontanéité dont elle était bien incapable, d’ailleurs, rongée par la confusion, perdue dans le silence et dans les traits de ce visage inconnu, à la recherche d’une réponse qui ne pouvait pas venir, qui ne voulait pas venir, qui ne viendrait pas. En toute logique, s’il était présent dans cet immeuble de sorciers, c’est qu’il en était un lui-même, et étant donné son âge, il ne fallait pas être plus doué que ça en calcul mental pour additionner deux et deux et comprendre qu’il était à Poudlard, lui aussi. Encore, ça recommençait encore. Et ce n’était que le début, avec la rentrée qui se profilait.

La bouche légèrement ouverte, prête à balbutier un non sens pris de court, elle devait ressembler à un poisson qu’on venait d’arracher de l’eau, en manque d’air et de repères. Heureusement, le garçon enchaîna, expliquant la raison de sa visite, brandissant entre eux un sachet en papier brun. Une livraison, quelle livraison ? De quelle boutique parlait-il et pour lequel de ses parents absents ce si petit colis était-il ? « Euh… J-Je… Non, ils sont pas là, ils sont partis ce matin, mais Emma devrait bientôt rentrer, enfin, je crois… » Bon sang, qu’est-ce qu’elle était censée faire, maintenant ? Ses tempes l’élançaient, elle avait envie de se les masser pour faire refluer la migraine qui louvoyait, à l’arrière des ses yeux, invisible pour tous les autres, serpent persifleur qui jouait avec ses émotions, s’en délectant pour mieux grossir. « Tu sais pour qui c’est, exactement ? » Car des parents, elle en avait deux. Et elle préférait nettement que cette livraison soit adressée au pendant maternel du couple, les risques de réprimandes étaient nuls. Alors que si cela était pour Père, eh bien, quoiqu’elle fasse, il trouverait à redire et ne manquerait pas d’alourdir un peu plus le poids sur les épaules de sa fille, d’abord de son regard où régnait cette violence noire à laquelle elle ne s’habitait pas tout à fait, ensuite en lui rajoutant quelques devoirs sur sa pile qui peinait à diminuer.

Le plus sage était peut-être d’attendre que la bonne fée invisible de cette maisonnée rentre, les bras chargés des courses qu’elle était allée réaliser. Emma saurait quoi faire, elle. C’était dans ses cordes, peut-être même dans ses attributions, de réceptionner les colis qu’un jeune garçon venait agiter sur le pas de la porte. Oui, voilà, c’était la bonne chose à faire, attendre son retour et la laisser prendre les choses en main. Sauf que Selene n’était plus très sûre de l’heure de son départ et n’avait absolument aucune idée de l’heure de son retour. Faire attendre le garçon sur le palier était inconcevable, mais le faire pénétrer dans l’appartement, c’était se faire la proie facile des paroles qui coulaient à flot entre ses lèvres, elle qui était bien incapable de lui retourner son Oh ! Salut. associé à son prénom. Un frisson désagréable lui parcouru l’échine quand elle se remémora la tournure qu’avait prise la conversation avec Daisy. L’eau, si calme, qui s’était agitée si vite, tout ça parce qu’elle avait essayé de faire semblant, de ne rien laisser échapper, de ne pas faire honte à Père. Oh, et puis, elle était lasse. Son mal de tête jouait du tambour, à l’intérieur, et le trop plein d’émotions qui venait de plus en plus lui chuchoter des idées à l’oreille n’avait définitivement pas tort : à Poudlard, on finirait bien par se rendre compte qu’elle avait perdu la mémoire, de toute façon. À quoi faire tout le temps semblant ? Reprenant un peu contenance, ravalant sa surprise, sa confusion, son mal de tête et tout le reste, elle s’écarta un peu, ouvrant la porte plus grand encore. « Est-ce que tu veux entrer ? Emma, la gouvernante, a dit qu’elle n’en avait pas pour longtemps. Je peux t’offrir quelque chose à boire, en attendant. » Si elle faisait un faux pas, si elle se trompait, elle s’excuserait et croiserait les doigts pour que son père n’en entende pas parler. Dans peu de temps, elle serait à l’autre bout du Royaume-Uni, à essayer de naviguer dans des eaux inconnues. « Qu’est-ce que c’est, d’ailleurs ? » Peut-être valait-il mieux commencer par-là, après tout. Si ce n’était rien qu’un bibelot sans importance, peut-être qu’il n’était pas nécessaire d’attendre le retour providentiel de la gouvernante ? En même temps, cette compagnie inopinée était un joli rayon de soleil dans sa journée bien terne, une fenêtre de plus sur cette vie qu’elle touchait à peine du bout des doigts.

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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyMar 8 Aoû - 18:20

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Debout sur le palier, face à une porte désespérément close, Dashiell n'était pas certain de ce qu'il faisait là. Oh, si, bien sûr, il n'était pas idiot, il y avait un colis à livrer, parce que Gil ne pouvait pas le faire puisqu'il était retenu par un monsieur qui avait visiblement une urgence... mais il ne savait pas trop comment le livrer, son colis, si personne ne daignait ouvrir la porte. Est-ce qu'il devait le laisser sur le paillasson et se tirer avec le sentiment du devoir accompli ? ...ou bien s'y asseoir, sur ce maudit paillasson, en attendant que quelqu'un arrive ? Mais ça voudrait dire traîner, mine de rien, et il s'attendait déjà à se faire à moitié engueuler parce qu'il avait merdouillé. À moitié seulement parce qu'il  n'était pas sûr d'avoir entendu son père engueuler qui que ce soit rien qu'une fois dans sa vie. Son doigt se posa à nouveau sur la sonnette et il attendit bien deux secondes avant de relâcher le bouton. Ce serait sympa de venir, quand même... N'importe qui, même un elfe, il s'en fichait. Quelqu'un qui lui arracherait le truc des mains et refermerait aussitôt, même, s'il fallait, pourvu qu'on l'en débarrasse et qu'il puisse reprendre le cours normal de sa journée... voire s'engouffrer dans la première cheminée qui passait pour retourner à Ballinaskea et récupérer son vélo sans avoir à modifier tous ses plans pour avoir accumulé les arnaques. Finalement, après ce qui lui parut une éternité – au moins ! – la porte se décida à bouger, s'ouvrant sur le visage familier de Selene. La surprise fut immense, la lassitude de ses bêtises le fut tout autant. Évidemment qu'elle s'ouvrait sur le visage de Selene puisque c'était le nom de famille de Selene sur l'adresse ! Qu'est-ce qu'il pouvait être débile, des fois !Celle-ci n'eut pas l'air particulièrement enthousiaste à le voir derrière la planche mais lui ne s'en offusqua pas, trop occupé à expliquer pourquoi il était là.

Euh… J-Je… Non, ils sont pas là, ils sont partis ce matin, mais Emma devrait bientôt rentrer, enfin, je crois…
Ah, commenta-t-il simplement sans avoir la moindre idée de qui pouvait bien être Emma.

Il ne se rappelait pas qu'elle ait une sœur... mais peut-être qu'il avait zappé ce détail ou que c'était une cousine ou quelque chose comme ça... Même si en soi, à quinze ans, elle pouvait très bien se débrouiller toute seule pour tendre les bras et prendre ce qu'il tenait.

Tu sais pour qui c’est, exactement ?

Il secoua la tête avant de rejeter, quand même, un œil au papier où il y avait l'adresse. Son père s'était contenté de rappeler « Paulet », pour être sûr qu'il livre à la bonne personne, sûrement, mais sans aucune précision. Il ne s'était probablement pas dit que ça poserait problème puisque n'importe qui en état d'ouvrir cette porte était en état de réceptionner ça. Du moins... normalement... C'était bizarre, quand même. Qu'elle ne soit pas hyper contente de le voir, il pouvait comprendre. S'ils n'avaient jamais été en mauvais termes, ils ne se parlaient plus trop ces derniers temps mais qu'elle ait pas le réflexe de récupérer le colis en précisant qu'elle le filerait à ses parents le mettait assez mal à l'aise.

Nan, mon père a pas précisé. Mais ça change que'que chose ?

C'était pour quelqu'un qui habitait dans cet appartement quoi... N'importe lequel, il s'en fichait. Ça pouvait même être pour le chien que son job aurait été de le déposer à cette adresse, exactement de la même manière. Le silence qui s'installa sur le palier se fit pesant. Elle avait l'air perdue, le perdait encore plus. Peut-être aurait-il été plus sage de lui dire qu'il repasserait, si vraiment ça la dérangeait d'avoir à s'occuper de ça... C'était pas si grave. Il pouvait aller faire un tour et puis revenir dans une heure... ou demain, même... Y envoyer son père, plus probablement, pour s'éviter un autre moment comme celui-ci. Tout ça parce qu'ils n'étaient plus très proches, sérieusement ? C'était un peu abusé. Dans ses souvenirs, il ne lui avait rien fait. Rien, en tout cas, qui mérite quelque chose de froid comme ça. Ses doigts se resserrèrent sur le sac alors qu'il se redressait légèrement, prêt à lui demander ce qu'elle lui reprochait ou à prendre congé pour disparaître au plus vite, il ne s'était pas encore parfaitement décidé, mais elle ne lui en laissa pas le temps :

Est-ce que tu veux entrer ? Emma, la gouvernante, a dit qu’elle n’en avait pas pour longtemps. Je peux t’offrir quelque chose à boire, en attendant.

Selene se poussa un peu et ouvrit plus grand la porte. Eh, ça avait l'air d'une vraie invitation ! À des lieues du froid polaire qui avait soufflé entre eux depuis qu'elle avait posé les yeux sur lui. Mais le changement était si violent que Dash ne sut pas trop comment réagir. Il n'était pas certain d'avoir envie d'y foutre les pieds, à l'intérieur... Mais en même temps, il l'était encore moins d'avoir envie de revenir plus tard. Pourquoi il avait accepté de faire cette course, déjà ? Pourquoi il avait accepté de filer un coup de main tout court, même ? C'était toujours le pire traquenard du monde ! Et pourtant, il y replongeait à chaque fois, avec le sourire aux lèvres et le plaisir de passer du temps dans cet endroit qu'il connaissait par cœur. Il fallait avoir un problème, quand même ! Son regard sombre s'attarda sur l'entrée que laissait entrevoir la porte ouverte, sur la main de la jeune femme qui y était posée, sur l'indifférence peinte sur ses traits.

Euh... Ouais. Ok. 'Fin, t'pas obligée hein, au pire j'repasse plus tard, précisa-t-il néanmoins, sans avoir si c'était par politesse ou par instinct de survie.

Celui-ci n'étant de toute façon pas très développé chez le Gryffondor, il finit par entrer malgré tout.  Il laissa la jeune femme refermer derrière lui et lui emboîta silencieusement le pas, un peu plus intimidé qu'il n'aurait bien voulu l'avouer. C'est que ça changeait de la pierre moyenâgeuse de Poudlard et du carrelage vintage – ça voulait dire ringard – du couloir de l'entrée de chez lui. Ici c'était plus... enfin moins... ça allait avec l'image qu'il avait du quartier, dirons-nous. « Ça coûte un bras ».

Qu’est-ce que c’est, d’ailleurs ?
Des médocs. J'peux t'dire quoi, s'tu veux.

Il n'attendit pas vraiment de réponse qu'il déplia le dessus du sachet pour jeter un œil à son contenu. Il ne s'attendait pas à grand chose puisque la plupart des commandes qu'on lui laissait gérer à la boutique étaient composées d'antalgiques légers, d'onguents ou de sirops en tout genre... des basiques qu'on retrouvait facilement dans les salles de bain de tout sorcier digne de ce nom.

Alors ça c'est un antidouleur... ça c'est l'même... ça, j'sais pas, attends énuméra-t-il tranquillement avant d'attraper le flacon scellé par son père juste avant qu'il ne lui confie sa mission, c'est une potion d'mémoire apparemment.

Est-ce que c'était ça que Gil avait fait avaler à Oona pendant des semaines durant les dernières vacances ? Il se souvenait de quelque chose de la même couleur dans son verre, à table... De toute évidence, ça n'avait pas été très efficace. Il laissa retomber la potion dans le fond du sac, gêné par ses propres souvenirs et par le manque qui revint d'un coup, comme s'il n'avait jamais reflué, et reporta son attention sur sa camarade. Il ne prit pas la peine de finir sa liste, décidant presque brusquement qu'elle avait suffisamment d'éléments pour savoir à qui il fallait remettre ça.

Ça t'dit un truc du coup ?
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Selene O. Paulet

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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyMer 9 Aoû - 21:01






(SELENE ☉ DASHIELL)
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Ses hésitations à répétition causèrent ce qu’elles causaient à chaque fois : un silence épais. Tandis que ses pensées ricochaient les unes contre les autres, ses lèvres, elles, étaient bien incapables de formuler la moindre décision. Se charger de réceptionner la livraison et risquer de nouvelles remontrances, attendre le retour d’un adulte et se confronter à ce garçon qu’elle connaissait vraisemblablement, rester muette dans son indécision et observer cette gêne s’alourdir à mesure que les secondes s’écoulaient… Aucune option ne lui semblait préférable ou, en tout cas, elle avait du mal à oser se l’avouer si c’était le cas. L’ombre paternelle planait au-dessus d’elle, quand bien même le maître des lieux était loin, plongé dans des affaires qui l’accaparaient tout entier, tirant les ficelles de sa docile marionnette qui se retrouvait incapable de la moindre initiative. « Nan, mon père a pas précisé. » répondit le garçon quand elle lui demanda s’il savait à qui était destiné le papier kraft, exactement. « Mais ça change que'que chose ? » Quelle excellente question. Les lèvres de Selene s’entrouvirent par réflexe pour lui retourner un Oui sans appel mais, une nouvelle fois, elle vacilla dans sa résolution, comme si la spontanéité lui était refusée. De toute façon, ce colis était forcément pour l’un des trois adultes qui vivotaient dans cet appartement car la jeune fille n’attendait rien — du moins, rien qui puisse lui être livré sur le pas de la porte par un garçon de son âge. La question était plutôt : pour lequel de ces adultes ? Mais puisque lui-même n’en savait rien, la réponse resterait insaisissable jusqu’à ce que le destinataire revienne. « C’est que je suis pas vraiment autorisée à gérer les affaires de mes parents. » expliqua--t-elle, de plus en plus honteuse de lui faire subir les us familiaux. Chaque seconde de plus qu’il passait sur ce palier, elle se sentait redevable du temps qu’il perdait.

Le mélange détonnant d’émotions et de mal de tête la poussa à abandonner et à décider. S’il devait patienter jusqu’à ce que la gouvernante soit de retour, autant qu’elle se montre une hôte polie et l’invite à boire quelque chose. Elle en avait envie, au fond d’elle, mais c’était encore autre chose qu’elle ne percevait pas totalement. Accompagnée par le grincement d’une latte de parquet, elle s’écarta pour lui faire de la place tout en lui proposant d’entrer. Et puis, s’il refusait et décidait qu’il avait assez traîné ici, tournant les talons en abandonnant derrière lui le petit colis, Selene pourrait expliquer en toute sincérité ce qu’il s’était passé. Ce serait sa faute à lui, pas la sienne, elle s’en tirerait sûrement avec juste un regard dépréciateur dont elle commençait à avoir l’habitude. Sans la présence directe de son père, il était plus facile de lui tenir tête. « Euh... Ouais. Ok. 'Fin, t'pas obligée hein, au pire j'repasse plus tard. » Selene secoua doucement la tête et une mèche vint lui chatouiller la nuque. « Non mais ça me fait plaisir. Si tu dois repasser plus tard, ça veut dire que tu vas refaire tout le trajet une nouvelle fois, je m’en voudrais. T’es venu de loin ? » s’enquit-elle, autant pour faire la conversation que pour légitimer sa proposition. C’est ce qu’il venait de l’autre bout de Londres, ou même du Chemin de traverse, la jeune fille n’était que bonnes manières en lui proposant d’entrer. S’il arrivait du bout de la rue… Eh bien, il serait sûrement plus enclin à déguerpir et à la planter là. Ses inquiétudes s’effacèrent alors qu’il pénétrait chez les Paulet.

La porte refermée derrière eux, elle passa devant pour le guider jusqu’au salon, d’un pas plus léger qu’à l’accoutumé. « Je sais qu’on a du thé, chaud, ou bien du thé glacé à la framboise. Et du jus de pomme, aussi. Tu as envie de quoi ? » C’était grisant, cette sensation de maîtriser ces lieux qui la retenaient d’ordinaire prisonnière. Il n’y avait qu’eux deux et aucun adulte pour lui dire quoi faire, aucun regard parental pour lui intimer une certaine conduite. Tout reposait sur elle et ses envies. Ses yeux pâles glissèrent jusqu’au sac en papier brun que le garçon tenait toujours fermement entre ses doigts et la curiosité la piqua. Il n’y avait rien de mal à demander ce qu’il contenait, n’est-ce pas ? Après tout, s’il s’était agi de quelque chose de hautement confidentiel ou immensément important, Selene doutait que la livraison aurait été confiée aux mains d’un adolescent ou que l’emballage aurait été aussi sommaire. Enfin, elle se trompait peut-être, ce n’était pas comme si elle y connaissait grand chose. « Des médocs. J'peux t'dire quoi, s'tu veux. » La jeune fille hocha simplement la tête alors que les doigts du garçon s’activaient déjà à relever les pans supérieurs du sachet pour pouvoir glisser un œil et en étudier le contenu. « Alors ça c'est un antidouleur... ça c'est l'même... ça, j'sais pas, attends. » Ils pénétrèrent le salon sans que ni l’un ni l’autre ni prête vraiment attention, leurs yeux braqués sur les flacons qu’il sortait, consultait, avant de les remettre à leur place. Selene était presque déçue qu’il s’agisse de choses aussi banales. Elle ne savait pas trop à quoi elle s’attendait mais, toute à sa surprise de recevoir une visite qui venait briser la monotonie de son isolement, elle s’était autorisée à rêvasser à quelque chose de plus emphatique. Et comme le karma aime bien jouer des tours à ceux qui l’oublient, la suite se fit moins insignifiante. « C’est une potion d'mémoire apparemment. » Arrêtés en plein milieu du salon, Selene sentit une sensation bien désagréable couler le long de son dos. « Oh. » C’était tout ce qu’elle s’avéra capable de prononcer sur le coup.

L’identité de la personne à qui ses potions étaient destinées ne faisait plus le moindre doute mais Selene ne savait pas quoi en penser. Les médicomages avaient parlé de cette potion de mémoire à ses parents lorsqu’elle était encore alitée, complètement perdue entre ces draps blancs. Qu’avaient-ils dit, déjà ? Que lui en faire boire une tout de suite serait parfaitement inutile puisqu’elle ne se rappelait de rien du tout, mais que le traitement pourrait être efficace si sa mémoire commençait à se réveiller, d’ici plusieurs jours ou quelques semaines. Visiblement, les quelques souvenirs dérobés à ses carnets et présentés à ses parents comme étant les siens — ce qui n’était pas tout à fait un mensonge, pas tout à fait une vérité non plus — avait poussé ces derniers à commander la miraculeuse potion. « Ça t'dit un truc du coup ? » Selene ne voyait pas comment mentir sans que ça ne soit pire que la vérité — elle doutait fortement que Père apprécie qu’elle réponde à voix haute que c’était pour l’un de ses parents, enfin, peut-être, qui sait, et que sa réputation en soit ternie — et puis, de toute façon, elle était trop étourdie par le flacon qu’elle ne voyait plus pour s’essayer à un mensonge. « Je crois que c’est pour moi. » Est-ce que ça voulait dire qu’il allait lui tendre le sachet et s’en aller, brisant là ses espoirs d’une éclaircie dans cet après-midi bien gris ? « Mais je savais pas qu’une commande avait été passée. » ajouta-t-elle, comme pour instiller un doute, même léger, que les potions lui étaient effectivement destinées. Oh, et puis, à quoi bon ? S’il jugeait qu’il avait complété sa mission, ce n’était pas comme si elle pouvait l’en empêcher. Elle passerait juste les prochaines heures, incapable de se concentrer sur autre chose, à se perdre de temps à autres dans la contemplation du papier kraft, à se demander si aussi peu de liquide serait vraiment capable de tout régler.

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Dernière édition par Selene O. Paulet le Dim 20 Aoû - 20:49, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptySam 12 Aoû - 11:06

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Face à lui, le silence. Selene le regardait sans laisser apparaître la moindre réaction. Elle avait l’air perdue, comme si elle ne comprenait pas ce qu’il se passait… pourtant, il n’avait rien fait sinon apporter un truc qui leur appartenait, de toute évidence. Peut-être qu’elle n’était pas contente de le voir sur le pas de sa porte, il aurait pu le comprendre, mais au point d’agir si bizarrement ? …au point de le faire poireauter pour pas grand-chose, de lui poser des questions dont elle se fichait sûrement des réponses ? Parce que ça changeait quoi que ce soit pour son père ou pour sa mère ? Ils habitaient là tous les deux, non ? Durant une seconde, Dashiell se laissa aller à imaginer que c’était ça, le problème. Si elle savait ! Il s’en fichait bien de ce qu’il se passait chez elle, il était là pour livrer un truc, pas pour jouer les commères. Si elle lui disait qu’il fallait amener son colis ailleurs, il le ferait et puis voilà, il n’y aurait pas mort d’homme. Surtout qu’il était mal placé pour parler en vrai… Sûrement que les affaires de sa mère avaient fait jaser à Ballinaskea il y avait quelques années !

C’est que je suis pas vraiment autorisée à gérer les affaires de mes parents.

Gérer les affaires de ses parents ? Mais il était juste question de prendre un paquet et de le poser de l’autre côté de la porte. Elle pouvait l’abandonner sur la table de son salon pendant des heures, des jours même, en attendant qu’ils reviennent, ça ne changerait rien à sa vie à lui, il aurait fait son job et le reste ne le regardait plus… Mais en même temps, elle avait l’air sincère dans son histoire, comme si vraiment elle ne savait pas quoi faire juste pour ça… C’était le genre de chose qu’on apprenait aux enfants, non ? Bon… peut-être pas… Mais au moins aux ados. Et elle avait son âge…? Plus ou moins, en tout cas.

Ah ouais, j’vois, lâcha-t-il simplement sans trouver grand-chose d’autre à dire.

Non, évidemment, il ne voyait pas. Chez lui, tout le monde se fichait bien qu’il prenne les colis du monde entier. Au contraire, on disait même merci dans ce cas-là. La base, finalement. Mais peut-être que dans ce monde, ce milieu, il ne savait pas comment on disait ça, ça ne se passait pas de la même manière…? Il fallait croire, en tout cas. Ses doigts se resserrèrent sur le sac qu’ils tenaient. Il y avait quelque chose de malaisant sans qu’il ne parvienne à expliquer quoi. Quelque chose qui le dépassait, de toute évidence, comme souvent. Et puis sans prévenir, l’attitude de sa camarade changea presque du tout au tout. À son accueil glacial succéda une invitation hésitante. Il ne savait pas trop s’il devait accepter ou non… Son père lui avait demandé de ne pas traîner et elle avait l’air de dire qu’elle ne savait pas combien de temps allait mettre sa gouvernante pour rentrer… Une gouvernante… Qui avait une gouvernante, sérieusement ? Enfin, en tout cas, l’idée n’était sûrement pas brillante mais comme toutes les idées qui ne l’étaient pas, le Gryffondor y plongea sans plus de réflexion. Si jamais elle mettait trop longtemps, il finirait par la planter là avec son paquet et tant pis. Aussi finit-il par hocher la tête, non sans une certaine hésitation. Après les premiers échanges, il y avait de quoi ! Mais elle se poussa pour le laisser entrer.

Non mais ça me fait plaisir. Si tu dois repasser plus tard, ça veut dire que tu vas refaire tout le trajet une nouvelle fois, je m’en voudrais. T’es venu de loin ?
Non, mon père bosse sur l’Chemin d’Traverse… ‘fin, à côté quoi.

C’était même pas un mensonge, juste la possibilité inconsciente de s’éviter un nouveau froid. Si elle lui jetait son indifférence à la tronche pour avoir eu le malheur de toquer à sa porte, il n’osait même pas imaginer sa réaction s’il lui rappelait qu’il venait des ruelles malfamées. Mais en même temps, « à côté » ça voulait tout dire, non ? Mais bon, c’était stupide de mentir pour ça, surtout qu’il y avait sûrement l’adresse quelque part dans tout le bazar. Elle était peut-être pas ravie de le voir, on ne l’avait peut-être pas habituée à réceptionner les livraisons quand ses parents étaient pas là mais elle savait encore lire. La porte se referma derrière eux, elle l’entraîna au travers du couloir. Il la suivit sans broncher, le nez en l’air, les mains agrippées au kraft du papier. Il n’était pas forcément du genre à se sentir particulièrement mal à l’aise quand il n’était pas chez lui mais ça détonnait tellement avec ce dont il avait l’habitude qu’il ne savait pas trop comment réagir. On avait le droit de marcher sur le tapis avec des chaussures, même ? Il lui semblait qu’on pouvait acheter sa maison et tous ses meubles pour le prix qu’il avait sûrement dû coûter. Cette réflexion débile lui arracha un sourire qui l’était tout autant.

Je sais qu’on a du thé, chaud, ou bien du thé glacé à la framboise. Et du jus de pomme, aussi. Tu as envie de quoi ?
J’veux bien du jus d’pomme, s’te plaît.

Finalement, Selene se détourna de son rôle d’hôte parfaite et lui offrit la possibilité d’abandonner son observation distraite pour jouer les fouines en duo. Ça n’était pas dans ses plans, ça non plus, mais il n’allait certainement pas le lui refuser. Si ça pouvait alléger un peu l’ambiance étrange qui planait entre eux depuis qu’elle lui avait ouvert, il n’était pas contre, bien au contraire ! Aussi le jeune homme s’empressa-t-il d’ouvrir le sachet qu’il tenait depuis une éternité déjà. Il farfouilla comme si ça lui appartenait, attrapant une fiole puis une autre, lisant les étiquettes comme il l’aurait fait sur les étagères de l’herboristerie. Il s’attendait à n’y voir que les potions habituelles, celles-là même dont il avait le droit de s’occuper d’ordinaire mais au milieu de quelques antalgiques légers, une potion mordorée dont l’étiquette indiquait tout autre chose. Il lâcha la potion de mémoire comme si elle lui avait brûlé les doigts. C’était la sienne qu’elle ravivait, elle et les blessures, elle et le manque. Il abandonna là sa fouille malheureuse et se tourna vers la Serdaigle.

Oh.

Ouais « oh » comme elle le disait si bien… Il ne savait pas si ça réveillait chez elle la même chose que ça réveillait chez lui. Il ne lui souhaitait pas, aussi peu agréable qu’elle avait pu être depuis qu’elle lui avait ouvert.

Je crois que c’est pour moi. Mais je savais pas qu’une commande avait été passée.
Pour toi ? hoqueta-t-il avant de lui tendre le sachet dans un geste machinal.

En toute logique, il aurait dû le lui fourrer entre les mains et faire demi-tour puisque de toute évidence il n’y avait pas à attendre qui que ce soit pour récupérer cette livraison qui tournait bizarrement. Mais il n’esquissa aucun geste pour la presser ni pour s’échapper. Pourquoi une fille de quinze ans aurait-elle besoin d’une telle potion ? Il se risqua à la dévisager une seconde, rien qu’une, sondant son regard clair comme s’il pouvait y trouver la moindre réponse ; sans surprise, ça ne fut pas le cas. Alors il y ouvrit la bouche mais la referma sans rien dire et finit par poser le paquet sur la table à quelques pas de lui.

J’ai sûrement pas l’droit d’dire ça mais…

Une seconde d’hésitation et il finit par secouer la tête, capitulant au terme d’une lutte qui avait duré quelques instants à peine.

…p’tain, j’sais pas p’quoi on t’file c’te merde mais e’ marche même  pas.

Non, sûrement qu’il n’avait pas le droit de dire ça du tout…
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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyLun 14 Aoû - 4:17






(SELENE ☉ DASHIELL)
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Les hésitations successives s’effacèrent en même temps que la porte se refermait. Il était là, maintenant, présence collée à ses talons, alors Selene se devait de lui faire un bon accueil. Engoncée dans ce rôle un peu trop grand pour ses épaules mais dont elle appréciait les largesses, elle lui assura que ça ne la dérangeait pas du tout — en fait, ça lui faisait même plaisir, et seule l’inquiétude que ça pouvait peut-être l’embêter lui venait un peu gâcher le tout — et lui demanda si le trajet avait été long. Ses doutes espéraient que oui — simplement pour pouvoir justifier son invitation par autre chose que par intérêt — mais son empathie sincère lui souhaitait tout le contraire. « Non, mon père bosse sur l’Chemin d’Traverse… ‘fin, à côté quoi. » Son menton effectua un bref aller-retour dans les airs pour souligner qu’elle voyait ce qu’il voulait dire. Bon, elle n’était pas tout à fait certaine de où se trouvait cet à côté, quoi, mais elle s’était déjà rendue sur le Chemin de Traverse avec sa mère et ça ne lui avait pas paru être si proche que ça. C’était probablement le manque d’habitude qui lui avait fait ressentir cette marche comme un long périple à l’autre bout de Londres, ou alors la rareté de ces fois où elle avait quitté les murs étroits de ce grand appartement qui avait transformé cette courte promenade en une excursion lointaine. Lui avait l’air presque désabusé de mentionner des éléments à ses yeux si familiers. Selene l’enviait, un peu, un tout petit peu. Avec sa mémoire vierge, il n’y avait rien qu’elle ne connaisse assez pour en éprouver la moindre lassitude et, piégée dans cette cage bien décorée, il n’y avait rien se situant de l’autre côté de la porte d’entrée qui ne soit pas un autre monde, à part entière. « Et toi, du coup, tu travailles pour lui ? Tu fais ça tout l’été ? » demanda-t-elle, curieuse, dans une tentative de faire la conversation mais aussi de remettre les pièces en place — un peu comme avec ce puzzle tout emmêlé qui attendait qu’elle s’intéresse à lui, dans le salon — pour bien comprendre pourquoi c’était un garçon, à coup presque sûr un camarade de Poudlard, qui était venu toquer à sa porte pour lui livrer ce petit sachet en papier kraft.

Délaissant quelques secondes cette curiosité qui faisait briller ses yeux bleutés, elle fouilla dans les poches de son manteau d’hôte à la recherche de quelque chose de bon à lui offrir. Puisqu’elle lui avait proposé à boire, c’est à des boissons qu’elle se cantonna, énumérant celles qui lui venaient à l’esprit et dont elle était sûre de disposer pour éviter toute déception. « J’veux bien du jus d’pomme, s’te plaît. » demanda-t-il à la suite de son assez court inventaire. « Du jus de pomme, ça marche. » Soulagée de ne pas avoir à lui préparer un thé quelconque — elle-même n’appréciait guère les boissons chaudes et n’avait donc jamais eu à chercher les feuilles de thé, à faire chauffer l’eau et à faire infuser le tout correctement, la perspective de devoir le faire pour quelconque d’autre avait donc ceci d’angoissant — Selene le fit entrer dans le salon et laissa son indiscrétion revenir à la charge. Il y avait vraiment plein de choses qu’elle désirait savoir — il y avait même une liste, dans l’un des carnets posés sur son bureau, où elle notait, jour après jour, des choses qu’elle voulait apprendre à tout prix, peut-être bien réapprendre pour la seconde fois — mais c’était le contenu du sac qui l’intéressait pour l’instant. Légèrement penchée dans sa direction, elle l’observa tirer les flacons, un à un, de leur contenant en papier pour les étudier et les nommer à voix haute. Des antidouleurs se succédèrent, décevants. Ils pouvaient être pour n’importe qui sous ce toit : Selene pour ses migraines, Mère pour ses douleurs dans le dos, Père pour cette nuque qu’il faisait si souvent craquer… pour Emma, même, qui n’était pas à l’abri d’un genou cuisant ou d’un bras fatigué. Elle n’en dévora pas moins des yeux chacun des gestes de son camarade, espérant avec un brin d’excitation qu’il y aurait quelque chose de plus surprenant, juste de quoi leur donner la sensation que ça avait valu la peine de fouiller là-dedans. En même temps, il n’était pas très judicieux de mettre le nez dans des affaires qui appartenaient peut-être au patriarche Paulet mais… sa fille était à des lieues de penser à tout ça présentement.

Puis, au milieu de tout ça, une autre fiole, enveloppée d’une étiquette dorée cette fois. L’adolescent la repoussa au fond du sac avec une indélicatesse dont il n’avait pas fait preuve pour les autres, arrachant un éclat étonné dans les prunelles de Selene. Ah, ça, pour une surprise, elle était de taille.  Perdue au milieu du salon, entre ce garçon qui lui parlait de potion de mémoire et la porte de la cuisine, derrière laquelle s’impatientait le jus de pomme promis, elle articula une faible onomatopée qui se perdit dans le tambourinement derrière ses tempes, lequel réveilla des souvenirs de l’hôpital et des verdicts des médecins. Une amnésie rétrograde causée par un arrêt cardio-vasculaire, c’était ça qu’il se passait dans sa tête, c’était ça les grands mots qu’elle avait opposés à Daisy, il y a quelques jours de cela, comme pour mettre de la distance entre elle et son état, ne pas en ressentir tous les effets contraignants qui la laissaient souvent immensément seule, comme elle l’était à son réveil, enveloppée de draps blancs. Et cette potion de mémoire, c’était définitivement une tentative pressée de ses parents de récupérer un peu, un rien, des espoirs et des attentes que cet accident avait balancés par la fenêtre. Finalement, elle était pour elle, cette livraison. Silencieuse, elle hocha juste la tête quand le garçon afficha tout son étonnement, mais se contenta d’observer le sac en papier qu’il lui tendait, comme si elle allait se brûler dès qu’elle s’en emparerait. De toute façon, ses bras pesaient trop lourds pour qu’elle se sente capable de les soulever et ses doigts lui donnaient l’impression de s’être détachés.

Après quelques secondes de silence, sans qu’ils n’esquissent aucun mouvement, ni l’un, ni l’autre, il s’arracha de l’immobilisme de ce drôle de tableau — lui le bras tendu, son sachet pendu entre eux deux, elle rien de plus qu’une statue — et fit quelques pas en direction de la table où il déposa les fioles qui s’entrechoquèrent brièvement. Le bruit tira Selene de sa torpeur et les hésitations revinrent, plus fortes que sur le pas de la porte, plus nombreuses aussi. Ses doigts retrouvèrent toute leur agitation, dansant les uns avec les autres, reflets de ses lèvres qu’elle mordait en alternant. Elle venait de dire que c’était pour elle, autant en finir avec ça et arracher le pansement d’un coup sec, non ? Elle était sûre à quatre-vingt-dix pour cent qu’ils se croiseraient à Poudlard dans quelques jours et qu’elle ne garderait pas le secret derrière ses airs perdus et indifférents bien longtemps, de toute façon. Et ça, c’était si Daisy ne s’était pas déjà empressée d’aller répandre la nouvelle, auprès de son meilleur ami pour commencer, puis des autres intéressés. Non, c’était se prêter trop d’importance… En réalité, si ce n’étaient le regard sévère de son père et ces quelques mots répétés si souvent, Selene se serait bien gardée de faire tant de mystère. Elle craignait juste les remontrances et ce qui les accompagnait inévitablement. En même temps, les jours la séparant de la rentrée, du départ en train qui l’emporterait pour plusieurs fois dans un château si différent de cet appartement, se comptaient sur ses dix doigts.

Finalement, son hésitation rencontra celle de son camarade. « J’ai sûrement pas l’droit d’dire ça mais… » Ah, lui aussi ? Ses yeux bleus qui se fichèrent dans les siens lui hurlèrent une invitation silencieuse. « …p’tain, j’sais pas p’quoi on t’file c’te merde mais e’ marche même  pas. » Ses doigts retombèrent, inertes, au bout de ses bras, comme des marionnettes dont on viendrait de couper les fils. « Ah bon ? » Pourquoi était-elle si surprise, elle qui se faisait justement la réflexion que ça n’allait pas fonctionner s’il s’agissait bel et bien de la potion dont les médicomages avaient parlé ? C’était qu’elle en doutait, comme elle doutait d’à peu près tout, alors que lui venait de lui asséner ça avec une conviction qui l’ébranlait profondément. « Dis, t’es à Poudlard, hein ? » demanda-t-elle de but en blanc, arrachant son esprit à cette tempête de questionnements et son regard de la contemplation du papier brun, pour reporter son attention sur le garçon. « J’ai sûrement pas le droit de dire ça non plus, mais… » Ses prunelles papillonnèrent de nouveau, toujours plus indécises. Ils seraient quittes, comme ça, non ? C’était un peu comme échanger un secret contre un autre afin de protéger les deux confidences. Ne me fais pas honte. Mais comment était-elle censée faire, une fois qu’elle serait seule au milieu d’une école dont elle ne se souvenait pas ? Les jours défilaient, la rentrée approchait, et personne ne lui avait encore donné de code de conduite à tenir. Devait-elle faire de son mieux pour garder son secret ou bien se présenter directement comme étant amnésique et ne se souvenant de rien ? Ni Père, ni Mère, n’avaient pris les devants pour amorcer cette discussion. Était-ce parce qu’ils attendaient cette livraison, justement, misant sur un miracle ayant l’apparence d’un liquide aux reflets verts pour ne jamais avoir à la mener ? Oh, et puis zut, elle capitula. Elle en avait de toute façon déjà trop dit, continuer à lutter contre ses propres pensées ne servait à rien. « …j’ai eu un accident, au début de l’été, et c’est comme si toute ma mémoire avait été, pouf, effacée. » fit-elle en se remettant distraitement à jouer avec ses doigts. Les grands mots n’étaient pas de mise, elle ne se sentait pas le besoin de placer autant de distance que de voyelles et de consonnes entre elle et lui. C’était différent, ça n’était pas Daisy. « Comment tu sais que ça ne marche pas ? » souffla-t-elle après quelques nouvelles secondes de réflexion. Est-ce qu’elle voulait vraiment une réponse, seulement ? Et pourquoi avait-elle l’impression qu’elle serait presque déçue s’il se reprenait subitement pour lui dire que si, ça fonctionnait, qu’elle retrouverait tous ses souvenirs d’une simple gorgée ?

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Dash a pris en charge votre commande
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La porte se referma derrière eux et Selene se métamorphosa. Elle parut moins hésitante, moins méfiante, moins sur la réserve... Elle n'avait toujours pas l'air ravie de le voir mais bon, ça, autant se faire une raison. Lui était content, dans le fond. Enfin, un peu moins en voyant sa réaction, bien sûr, mais il n'avait finalement jamais rien eu contre elle. Ils étaient même amis, à une époque. ...pas si lointaine que ça, d'ailleurs. Un ou deux ans, quelque chose comme ça... Et aucun des deux n'avait jamais décrété qu'ils se détestaient. Juste... rien, en fait. Ils s'étaient éloignés le plus naturellement du monde... se parler quelques fois... se parler juste vite fait... se faire coucou dans les couloirs... se dire bonjour de loin... plus trop savoir comment réagir en présence de l'autre, sur tout sur le pas d'une porte... Dash décida de mettre ça sur le coup d'une surprise un peu longue à passer. Après tout, elle s'était rattrapée, c'était sûrement le principal. Aussi la suivit-il sans broncher au travers d'un couloir, observant avec une fascination curieuse et enfantine cette décoration qui changeait des trucs vieillots des murs de chez lui.

Et toi, du coup, tu travailles pour lui ? Tu fais ça tout l’été ?
Ouais j'file un coup d'main, expliqua-t-il non sans une certaine fierté. Nan juste « des fois » ! Ça va pas la tête ou quoi ? C'est les vacances, wesh !  

Des fois à la boutique, des fois en dehors... Des fois pendant l'été, des fois durant l'école... Des fois légalement, des fois... Des fois quoi. Mais bon, il ne rentra évidemment pas dans les détails, préférant rentrer à sa suite dans le salon à la place. Elle en profita pour lui proposer quelque chose à boire, déroulant une brève liste de ce qu'elle pouvait lui offrir. Il n'était pas là pour ça mais bon... ça ne se refusait pas. Et puis, maintenant qu'il avait accepté d'attendre Anna, ou il ne savait plus comme s'appelait sa gouvernante, autant éviter de juste avoir à passer le temps en restant planter là sous les tic-tacs de l'horloge... Mais avant qu'il n'ait eu l'occasion de récupérer un quelconque verre de jus, elle l'entraîna sur un chemin bien différent. Il n'y marcha pas, il y courut littéralement, entreprenant de fouiller dans le sachet en papier comme si c'était à lui. Eh, si ça avait été vraiment confidentiel confidentiel, Gil aurait au moins cacheté le sac pour être sûr qu'il soit pas ouvert, ou il le lui aurait pas confié, ou il aurait demandé aux parents de sa camarade de venir ! Sans être d'une curiosité maladive, tout le monde savait qu'il fourrait son nez là où il pouvait rentrer. Sans forcer, sans méchanceté ni intérêt particulier... juste parce que c'était là et qu'il pouvait savoir. Alors, à l'instar de Selene avec les boissons, il fit la liste des potions que contenait le sachet. ...du moins en partie. Une potion de mémoire le coupa dans son entreprise et le poussa même à l'interrompre. Franchement, son père avait bien vu que ça servait à rien, ce truc, non ?! Si ça avait été efficace, Oona aurait pu rester avec eux. Au pire, elle aurait continué à l'appeler Daniel et même si c'était un peu chiant, c'était pas la fin du monde, il aurait fait avec... Il aurait demandé à changer de prénom, même, s'il y avait eu que ça pour lui faire plaisir ! Une colère inattendue le fit à moitié étouffer alors qu'il crachait à cette pauvre fille qu'on se foutait d'elle avec cette mixture pourrie. Il ne savait pas pourquoi elle en avait besoin mais mieux valait qu'elle abandonne ses espoirs tout de suite ! On lui taperait sur les doigts pour avoir dit ça, sûrement qu'on l'empêcherait de revenir à la boutique de peur qu'il balance d'autres conneries du genre aux clients mais tant pis. Fallait qu'elle sache, au moins !

Ah bon ?
Ouais.
Dis, t’es à Poudlard, hein ?

L'adolescent hoqueta bêtement de surprise avant de poser un regard interdit sur son visage. Où voulait-elle qu'il soit...? Ils partageaient les mêmes cours depuis des années, ils avaient parcouru les couloirs ensemble pendant au moins aussi longtemps !

J'suis dans ta classe, meuf, s'te plaît.

Puis, finalement, son attention glissa vers le sac qu'il avait posé sur la table puis revint vers elle. Est-ce que...? Non. Ce serait trop bizarre. Mais en même temps c'était la seule explication logique. Le puzzle était incomplet mais les pièces qu'il avait s'emboîtaient plutôt bien, même s'il galérait un peu pour les foutre dans le bon sens. Selene parut hésiter un moment avant de reprendre :

J’ai sûrement pas le droit de dire ça non plus, mais…

Objectivement, c'était sûrement la livraison la plus bizarre qu'il ait jamais effectuée. Il aurait pu s'attendre à tout, vraiment à tout, mais certainement pas à ça. Comment ? Quand ils étaient montés dans le train, en juin dernier, elle avait l'air d'aller bien, non ?  Bon, d'accord, il avait pas été vérifier mais sûrement qu'on aurait entendu des trucs à son sujet si elle perdait la boule ! Elle aurait été prise en charge par l'infirmière ou par l'hôpital il en savait rien... mais y'aurait eu un truc louche. Là, rien. Rien de rien !

…j’ai eu un accident, au début de l’été, et c’est comme si toute ma mémoire avait été, pouf, effacée.
Whaaaaat ?!

Son père avait bien dit quelque chose, à table, sur une fille de l'école qui avait eu un problème il savait plus quoi... Il avait demandé si c'était Daisy, ça il se rappelait, on lui avait dit que non alors il avait plus trop écouté la suite.

Oh merde, finit-il par souffler, sûrement trop bas pour qu'elle puisse le saisir, conscient qu'il avait un peu merdé et qu'il aurait pu, éventuellement, comprendre avant. Mais genre tu t'souviens d'que dalle du tout ? ...l'angoiiisse...

Il la fixa avec un air un peu stupide, sans trop savoir comment réagir à cette information avant de pointer son index vers lui. Son geste était maladroit, il avait presque l'impression d'être en train d'essayer de communiquer avec quelqu'un qui parlait pas la langue.

Je.. euh... Bah, Dash, du coup...

Dashiell, du con, ne put-il s'empêcher de se corriger mentalement. Après on s'en foutait, elle avait sûrement pas besoin de son identité complète... Et puis personne ne l'appelait vraiment « Dashiell » de toute façon, à part les profs et ses parents quand il allait se faire engueuler.

P'tain, j'croyais tu m'faisais la gueule en vrai, ricana-t-il nerveusement alors que ses doigts disparaissaient dans le bas de son t-shirt, comme ils l'auraient fait dans les manches de son sweat s'il avait eu le bon sens de le prendre.

Il n'était pas sûr que, pour elle, ça change quelque chose mais pour lui ça changeait quand même beaucoup.

Comment tu sais que ça ne marche pas ?

L'adolescent haussa les épaules alors qu'il se rembrunissait légèrement. Il aurait préféré rester sur ses problèmes à elle, là... Mais en même temps, c'était lui qui avait abordé le sujet... et puis, elle avait le droit de savoir. De savoir vraiment.  

On en a filé à ma grand-mère. Ça a fait walou... Genre, ça ou rien c'tait la même...

Une grimace lui échappa avant qu'il ne hausse les épaules une fois de plus.

Après... p't'être qu'pour toi...

Un énième haussement d'épaules... Il voulait pas casser son truc non plus, hein... juste la prévenir que peut-être... sûrement... 'fin... voilà quoi.
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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyDim 20 Aoû - 20:50






(SELENE ☉ DASHIELL)
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Il fallait dix-neuf pas à Selene pour aller de la porte d’entrée jusqu’au salon qui occupait une large portion de l’appartement des Paulet. Elle les avait comptés, comme elle l’avait pour chacun des trajets possibles dans cet espace maintes et maintes parcouru durant l’été. S’ils lui semblaient parfois s’étirer à l’infini — surtout lorsqu’il s’agissait d’y retrouver ses parents pour recevoir une quelconque consigne concernant la manière dont elle allait occuper les prochaines journées — ils passèrent en un claquement de langue avec le garçon sur ses talons. Juste le temps pour eux d’échanger quelques banalités concernant leurs vacances — ou, plutôt, pour Selene de lui demander s’il passait les siennes à travailler. Après tout, c’était le cas pour Azraël et Gwen, au Chaudron Baveur. Ils se faisaient de l’argent en servant des clients, des heures durant, ce qui avait l’air de profondément agacer l’adolescent mais qui intriguait énormément la jeune fille. Eux travaillaient, donc, comme son camarade qu’elle guidait dans le grand couloir au sol recouvert de parquet, même s’il insista sur le fait qu’il ne faisait pas que ça, d’un « C'est les vacances, wesh ! » qui la laissa perplexe. Ils avaient tous une manière de profiter de l’été, eux comme ci, Daisy comme ça. Il ne lui semblait pas que rester enfermée entre les quatre murs de sa chambre — ou ceux, plus étendus, de l’appartement au complet — soit au programme pour d’autres qu’elle. Est-ce que c’était pour ça que sa mère avait insisté d’un Elle est en vacances, Orion, ce n’est qu’une journée. afin de pouvoir l’emmener faire quelques magasins et la libérer le temps d’une après-midi ? Ça lui donnait envie d’en faire encore plus, mais le temps avait déjà filé, il n’en restait plus beaucoup avant la rentrée. Une raison de plus de profiter de cette visite inattendue pour respirer l’air frais qui s’en dégageait.

Enfonçant ses doigts tachés d’encre entre les manches trop larges de son pull trop grand, Selene laissa déborder un peu de sa curiosité. Ça ne se faisait peut-être pas trop mais, si c’était le cas, son camarade ne le lui reprocha pas, plongeant pour elle dans le sac en papier kraft, en tirant des potions comme autant de trésors enfouis. Ce n’était pas grand chose, en fait rien de plus que des fioles contre les maux de tête, ça lui paraissait pourtant beaucoup, ça réveillait une avidité qu’elle ne se connaissait pas, celle d’en vouloir encore plus. Un rien, un n’importe quoi plus curieux qu’un antidouleur, un secret que le sachet leur dévoilerait, à eux et rien qu’à eux. Selene aurait dû savoir qu’il était impoli de mettre son nez dans les affaires des autres et qu’il ne ressortait jamais rien de bon des voeux formulés avec envie — c’était en tout cas ce qu’on s’échinait à lui répéter, même si les mots n’étaient pas toujours là, remplacés par des regards lourds de sens — mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’était pas là, et Mère non plus, il n’y avait qu’elle et ce garçon prêt à la tirer du brouillard de sa torpeur, alors elle pouvait bien souhaiter quelque chose qui lui faisait vraiment envie, rien qu’une fois ? La potion de mémoire lui rappela que non, que ça n’était pas bon, que les vilains défauts devaient être effacés avant de trop s’enraciner. Elle s’était prise à son propre jeu et voilà qu’elle se retrouvait face à… face à quoi, exactement ? Un liquide qui représentait des espoirs qu’elle ne caressait que parce qu’on la regardait faire, les volontés parentales d’en finir avec cette histoire, les résultats de ses petits mensonges créés dans le but qu’on la laisse un peu mieux respirer.

Elle aurait pû rester longtemps comme ça, ses petits poings refermés autour des manchettes, ses yeux rivés sur le liquide aux reflets verts, perdues dans des pensées qui se nourrissaient d’elles-mêmes. Comme si, n’ayant plus de souvenirs pour combler tout l’espace présent dans son esprit, ce dernier s’interrogeait, encore et encore, continuellement, sur la moindre petite chose sortant de l’ordinaire. Oui, elle aurait facilement pu perdre pied dans toutes ses réflexions qui l’agitaient si son camarade ne s’était pas exclamé, d’un ton sans appel, qu’il ne comprenait pas pourquoi on voulait lui donner cette potion qui ne marchait même pas. Il semblait catégorique et réveilla toutes les hésitations qui la suivaient habituellement, comme une longue traîne de mariée, sauf qu’elle ne se dirigeait pas tout à fait vers sa fin heureuse de conte de fées. Un doigt quitta la chaleur réconfortante de son pull et se laissa départir d’un peu de peau, juste un peu, au coin d’un ongle, là où il n’y en avait pas tant besoin de toute façon. Et de but en blanc, elle lui posa la question qui la suivait en trottinant tout ce temps, celle qu’elle n’osait pas vraiment formuler parce qu’elle était censée savoir tout ça, reconnaître ceux avec qui elle avait partagé des moments, à Poudlard, parce qu’elle ne devait pas lui faire honte et parce qu’elle ne voulait pas du même doute qui avait habillé ses jolis yeux à elle. « J'suis dans ta classe, meuf, s'te plaît. » Voilà qui simplifiait un peu la chose, n’est-ce pas ? Il aurait fini par être au courant, de toute façon, ou bien est-ce qu’elle se plaçait comme plus importante qu’elle ne l’était vraiment ? Est-ce que c’était si improbable que ça, que personne ne la remarque, que personne ne fasse attention à son comportement distant, que personne ne s’interroge sur ses silences et ses distances ? Elle avait envie de croire que non, de croire qu’elle n’était pas si seule que ce qu’elle avait écrit dans ses carnets.

Alors elle se confessa, un peu gênée, pas mal stressée, laissant ses doigts la distraire pour ne pas être confrontée trop directement à sa réaction, un peu comme une condamnée à quelque chose qui attend le verdict. « Whaaaaat ?! Mais genre tu t'souviens d'que dalle du tout ? ...l'angoiiisse… » Selene hocha la tête pour confirmer, un peu sonnée par le décalage entre cette réaction et celle de Daisy, parce qu’après tout ce n’était que la deuxième fois qu’elle se confrontait à une figure connue de son ancienne elle, à laquelle elle avouait son ignorance totale. « Non. Quand je me suis réveillée à l’hôpital, c’était tout blanc… ou tout noir, comme tu préfères. L’angoisse totale, ouais. » Une douce chaleur se répandit dans sa poitrine. L’angoisse totale, même, mais ça, personne n’avait trop pris le temps d’en parler avec elle. Les médecins s’exprimaient en chiffres et en diagnostics, son père en ressentiments et résultats attendus, sa mère en murmures résignés, Daisy avait débuté un interrogatoire qui lui avait fait l’effet d’une douche froide, et c’était bien tout. « Je.. euh... Bah, Dash, du coup… » se présenta-t-il, en se pointant du doigt, comme si Selene désormais amnésique à ses yeux n’était plus tout à fait capable de le comprendre. Dash, Dash, Dash... « Oh. Ooooooh. Oh. » Elle n’était pas prête d’oublier ça une deuxième fois. Enfin, ça faisait trois, en réalité. Dashiell, donc. Ses pensées virevoltèrent jusqu’à la page qui portait son nom, juste après Daisy, les deux meilleurs amis collés comme ils devaient l’être dans la vraie vie. « T’as dû me trouver super bizarre… » Finalement, elle était capable de mettre un visage sur des notes, de compléter le portrait qu’elle avait commencé à tracer. Se rendant compte qu’elle le dévisageait comme un objet curieux, elle sentit ses joues s’empourprer et se détourna dans un sursaut, balbutiant quelques mots au sujet du jus de pomme qui attendait qu’on se serve de lui.

Il faisait frais, dans la cuisine, ou peut-être que c’était dans le salon qu’il faisait trop chaud. «  P'tain, j'croyais tu m'faisais la gueule en vrai. » Sa voix était un peu plus étouffée, retenue par les cloisons qui séparaient le salon de la cuisine, mais Selene ne perdait pas une miette de ses mots, prenant grand soin de retenir la porte du meuble pour ne pas la faire claquer, de verser doucement le liquide dans les verres pour être sûre de ne rien manquer. Il y avait toutes ces émotions, retranscrites à l’encre noire, il y avait toute cette situation, le vrai lui du présent, et les deux s’emboîtaient mal, comme deux pièces d’un même puzzle qui ne sont pas censées se retrouver à cet endroit-là. Ils avaient été… amis, c’était ce qu’elle avait écrit, parce qu’il était celui de Daisy avant tout et que les amis de mes amis… Puis ils n’avaient plus été grand chose, avant de ne plus être rien du tout, justement parce qu’il était celui de Daisy avant tout. Pourquoi avait-il eu l’impression qu’il lui faisait la gueule, dans ce cas ? Est-ce qu’elle manquait quelque chose ? Est-ce qu’elle avait mal lu un mot, mal interprété une phrase, mal retranscrit la réalité ? Sa réalité était peut-être même faussée, mais sur quoi d’autre est-ce qu’elle pouvait se fier ? « Désolée, je voulais pas… » fit-elle en s’en prenant à sa lèvre inférieure, comme si elle était la fautive de ce malentendu. « Pourquoi tu pensais ça ? Est-ce qu’on est… genre, amis ? » osa-t-elle demander. C’était plus facile sans le regarder directement, en occupant ses mains avec la bouteille de jus de pomme qui retrouva sa place au frais, sans risquer de croiser ses yeux plein de… de quelque chose, peu importe quoi.

De retour dans le salon, un verre de jus de pomme dans chaque main, son attention se replaça en orbite autour de la potion qui avait conduit à tout ça. Tout en lui donnant son verre, elle lui demanda finalement comme il savait, avec autant de certitudes, qu’elle ne marchait pas. « On en a filé à ma grand-mère. Ça a fait walou... Genre, ça ou rien c'tait la même... Après... p't'être qu'pour toi… » expliqua-t-il tout en haussant les épaules, trop souvent pour que Selene puisse tenir le compte. C’était comme s'il repoussait plus haut, plus loin, tout ce qu’il disait et ne disait qu’à moitié. « Elle a eu un accident, elle aussi ? » demanda-t-elle sans y réfléchir à deux fois, avant de se reprendre. « Si tu veux pas en parler, je comprends, c’est pas un sujet… ‘fin, c’est pas… » Les haussements d’épaules étaient peut-être contagieux parce qu’elle fut secouée à son tour par l’un d’entre eux. « Les médecins disaient que ça pouvait être utile si je retrouvais quelques souvenirs, un petit peu, que ça m’aiderait à en avoir plus. Un peu comme tirer sur un fil et ça t’amène toute la pelote. Mais je sais pas si ça va marcher si j’ai rien, rien du tout… » Aucun fil sur lequel tirer, aucun fil auquel se raccrocher. Consciente qu’elle était peut-être en train de trop en dire, de trop en révéler — en tout cas c’était bien la première fois qu’elle en disait autant, aussi spontanément — Selene chercha à ravaler ses paroles d’une gorgée de jus de pomme. C’était bon, c’était sucré, mais ça ne faisait pas taire toutes ses pensées, loin de là.

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La sentence tomba brutalement, lourde et implacable. Selene Paulet avait tout oublié. Sa mémoire avait été effacée. Le silence qui plana un instant sur l'étrange duo qu'ils formaient, ainsi perdus au milieu du salon, en disait long sur la surprise de l'adolescent. Il aurait pu s'attendre à tout, imaginer toutes les raisons du monde quant à l'attitude étrange de sa camarade mais jamais, au grand jamais, il ne se serait risqué à partir aussi loin... et pourtant. Mille questions se bousculèrent alors dans un flot de pensées désordonnés. Il aurait voulu lui demander comment, pourquoi, depuis combien de temps, est-ce que ça allait durer pour toujours, qu'est-ce qu'on lui avait dit là-dessus, si y'avait des trucs qui lui étaient restés aussi... si bien qu'il ne parvint qu'à balancer la fin sans réussir à retenir le début. Ce n'était probablement pas le plus important, pourtant, dans cette histoire. Quand bien même elle lui disait qu'elle se souvenait de ses tables de multiplication ou de la recette de la tarte à la mélasse, ça n'allait pas changer grand chose au fond même du problème.

Non. Quand je me suis réveillée à l’hôpital, c’était tout blanc… ou tout noir, comme tu préfères. L’angoisse totale, ouais.

Dash ne put retenir une grimace idiote de déformer ses traits. Oona se souvenait de trucs, quand même. De moins en moins, ou en tout cas de plus en plus mal... mais tout ne s'était pas brutalement effacé. C'était d'autant plus frustrant qu'il ne savait pas pourquoi ça avait commencé par lui... Elle se souvenait de la cousine Jane qui habitait au Pérou mais pas de lui qui avait passé ces quatorze dernières années dans ses jupons... Mais c'était pas le sujet. Enfin... pas tout à fait.

Et ça va...? 'Fin, j'veux dire... tu t'en sors, quand même ?

Et puis, dans un éclair de bon sens, il entreprit de se présenter. À nouveau. Avec la très désagréable impression de déjà-vu. Combien de fois avait-il corrigé sa grand-mère en ricanant nerveusement ? Combien de fois s'était-il heurté au mur de son regard vide comme si elle découvrait à chaque fois que ce môme un peu à l'ouest partageait son sang ?

Oh. Ooooooh. Oh.
Euh... ouais, enchanté aussi ? tenta-t-il sans trop savoir ce que voulait dire cette suite de oh.
T’as dû me trouver super bizarre…

« Carrément » aurait-il sûrement dit si le regard clair de sa camarade ne le dévisageait pas sans ciller. Et lui, pauvre abruti, ne savait plus trop où se mettre. Il n'était pas d'une timidité excessive, c'était même plutôt tout le contraire, n'avait pas des complexes à la pelle qui faisaient que le regard des autres lui était pénible... mais c'était quand même particulier d'être fixé comme ça par une fille qui l'avait limite envoyé chier sur le pas de sa porte. Il passa nerveusement la main dans sa nuque et ça eut l'air de suffire pour la ramener à la réalité puisqu'elle disparut de son champ de vision en racontant un truc sur le jus de pomme.

Désolée, je voulais pas… l'entendit-il reprendre depuis la cuisine. Pourquoi tu pensais ça ? Est-ce qu’on est… genre, amis ?

Sa question le laissa un peu bête. Non, pas vraiment... Il n'aurait même pas vraiment su dire ce qu'ils étaient en réalité. Pas rien mais plus grand chose. Ça allait être compliqué à expliquer à quelqu'un qui n'avait pas suivi toute l'histoire. Est-ce qu'il y avait une histoire, même...? La jeune femme revint avec les verres pleins et il lâcha un « merci » étouffé alors qu'il en prenait un.

Bah... on est pas amis, faut être honnête. Mais on est pas pas amis non plus, t'vois ? J'sais pas trop comment dire en vrai. On a été potes pendant un moment et puis après vous vous êtes plus parlées avec Daisy, j'sais pas trop pourquoi... et nous... bah... bah on s'est plus trop parlés non plus du coup, sans trop d'raison. On a jamais dit « on est plus amis », t'vois, ça s'est juste fait... Mais genre quand on s'croise ça va, on s'déteste pas ou quoi. Alors c'tait bizarre le bonjour grave froid ou tendu ou j'sais pas.

Il n'était pas sûr que ce soit hyper clair mais il ne pouvait pas faire franchement mieux. Ils s'étaient juste calés sur le rythme de Daisy. Parce qu'elle était l'amie de Daisy, parce qu'il était l'ami de Daisy, et que c'était finalement le seul vrai lien entre eux. C'était triste en y pensant mais ni l'un ni l'autre n'avait jamais vraiment semblé mal le vivre. Il trempa ses lèvres dans son verre avant d'avoir à lui expliquer pourquoi il disait que sa potion marchait pas. Il essaya quand même de nuancer, si jamais elle avait besoin de se raccrocher à un truc mais... mais ça puait l'arnaque sa merde ! Ils auraient pas pu lui trouver un vrai traitement genre ?

Elle a eu un accident, elle aussi ? Si tu veux pas en parler, je comprends, c’est pas un sujet… ‘fin, c’est pas…

Dashiell haussa les épaules presque en même temps qu'elle. Dans sa prison, le jus de pomme s'agita et menaça de s'échapper. Heureusement, il n'en fit rien et lui ne fit pas de tache sur le sol de la maison impeccable des Paulet.

Non... Elle, elle est juste vieille.*

C'était un peu l'explication la plus logique qu'il était en mesure de fournir. Parce qu'elle n'avait pas l'air malade. Elle pouvait encore sortir si on restait avec elle et elle avait pas besoin de trucs d'hôpitaux genre des perfusions et des piqûres et des machins pour respirer... Rien de tout ça. C'était juste dans sa tête, le problème. Littéralement. Il ne rentra pas plus dans les détails, se contentant d'un nouvel haussement d'épaules comme pour signifier qu'il avait terminé.

Les médecins disaient que ça pouvait être utile si je retrouvais quelques souvenirs, un petit peu, que ça m’aiderait à en avoir plus. Un peu comme tirer sur un fil et ça t’amène toute la pelote. Mais je sais pas si ça va marcher si j’ai rien, rien du tout…

Jamais un jus de fruit n'avait eu l'air si passionnant. C'est que c'était plus facile de le regarder lui que de la regarder elle qui avait l'air finalement si fragile. Ils n'étaient pas assez proches pour qu'il puisse se permettre de poser sa main sur son bras ou pour la prendre dans les siens comme il l'aurait fait avec Daisy, ou pour poser toutes ces questions qui refusaient de quitter son esprit. Il ne savait pas vraiment ce qu'il était censé faire. Rien, sûrement. On lui avait demandé de déposer un truc, il l'avait fait, le reste ne le regardait finalement plus... et pourtant, il ne bougeait pas de ce salon trop grand au milieu duquel ils restaient plantés.

Et quand t'vas dans les endroits où t'allais avant, ça te rappelle rien de rien...? T'penses qu'Poudlard ça sera mieux ? Avec les gens et les cours et tout...? ...c'est censé r'venir à un moment quand même ou...?

Franchement, il espérait pour elle parce que si elle devait tout reprendre à zéro au bout de quinze ans, ce serait quand même sacrément moche...
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Un pas en avant, deux pas en arrière, Selene avait la sensation de piétiner sur place. Face à elle, un précipice sur lequel un pont branlant traçait une unique ligne de vie. Il fallait qu’elle le franchisse, qu’elle pose ses doigts maladroits sur les cordelettes serrées, qu’elle pose un pied hésitant sur la première planche de bois… bref, qu’elle se lance, qu’elle ose passer de l’autre côté, qu’elle laisse les mots franchir ses lèvres pour qu’ils puissent tirer le rideau qui masquait sa triste réalité. Trop de choses l’en empêchaient — les billes noires qui dévoraient le visage de Père, les traits interrogateurs de Daisy, la pitié de Mère qui détournait les yeux — et la figeaient sur place dès qu’elle osait caresser l’idée de traverser. Alors, ça demandait un peu de temps, et des balbutiements incohérents avant qu’elle n’ose, sans trop oser tout à fait, ses yeux bleus occupés à contempler le détail d’une nervure dans le parquet, ses doigts concentrés sur un jeu maniaque qui impliquait les manches de son pull. Si elle devait essuyer des doutes, des reproches ou des moqueries, autant que sa tête soit déjà baissée. Le garçon ne lui retourna rien de tout ça. Ni défiance, ni critique, ni raillerie. Juste une exclamation sincèrement surprise et un petit mot qui enlaçait doucement les angoisses qu’elle affrontait effectivement. « Et ça va...? 'Fin, j'veux dire... tu t'en sors, quand même ? » La question la laissa interdite. Lui avait-on seulement déjà demandé ça ? Les médecins lui posaient mille questions sur ses migraines, les rêves qu’elle faisait, si tel ou tel endroit avait réveillé l’écho d’un souvenir ; ses parents éludaient le sujet comme s’il ne devait même pas exister ; et Daisy… Daisy avait voulu comprendre comment, savoir pourquoi, mais la tempête qui grondait au-dessus d’elles à ce moment-là avait transformé toute chaleur potentielle en une atmosphère lourde et étouffante. « Je… Je sais pas trop. » admit-elle, première surprise de cette réponse qui n’en était pas vraiment une, avant de reprendre, un peu trop lentement, comme si chacun de ses mots étaient une découverte. « La plupart du temps, c’est pas si compliqué, j’ai pas croisé grand monde pendant l’été, alors j’ai pas eu à trop me poser la question. Mes parents me font rattraper les cours, autant que possible, ça fait beaucoup de choses à réapprendre. C’est plus… avec les autres, que c’est compliqué. Je sais pas trop comment faire. » Et elle souligna ces derniers mots d’un geste incertain qui alla de lui à elle, de elle à lui.

Ensuite, son prénom tomba, nouvelle pièce du puzzle qui vint s’emboîter juste à côté de celle comportant les initiales de Daisy, tandis que d’autres s’ajustaient un peu mieux maintenant qu’elles étaient en présence d’un morceau essentiel. Quelques onomatopées s’enfuirent tandis que sa compréhension s’aiguisait et que les rouages s’activaient. Selene devait vraiment avoir l’air bizarre, elle devait l’être depuis le début, à l’accueillir comme un quasi-étranger alors qu’ils étaient presque amis dans son autre vie. Elle l’était encore plus, à le dévisager pour retenir ses traits, ses yeux chocolat, ses mèches de cheveux d’un blond qui oscillait vers le roux, et elle se gifla mentalement d’être aussi anormale, cherchant un échappatoire, n’importe lequel, se saisissant au vol du jus de pomme qui avait été mentionné mais pas servi. Elle se serait probablement frappé la tête contre le mur si elle n’avait pas craint que Dash l’entende et la trouve plus bizarre encore. En tête à tête avec les deux verres qu’elle remplissait consciencieusement, elle trouva un élan de courage pour lui demander s’ils étaient amis. C’était un peu fourbe de sa part, parce qu’elle savait des choses que la Selene du passé avait inscrit dans ses carnets alors que lui pensait qu’elle ne savait plus rien du tout, mais elle voulait savoir ce que ses mots à lui avaient à dire. De retour dans le salon, elle lui tendit l’un des deux verres avec un petit sourire qui repoussa les ombres de son élan coupable. « Bah... on est pas amis, faut être honnête. Mais on est pas pas amis non plus, t'vois ? » Le regard clair de Selene disparut sous un battement de cil avant qu’un léger hochement de tête marque son indécision. Elle voyait, un peu, sans vraiment voir. « J'sais pas trop comment dire en vrai. On a été potes pendant un moment et puis après vous vous êtes plus parlées avec Daisy, j'sais pas trop pourquoi... et nous... bah... bah on s'est plus trop parlés non plus du coup, sans trop d'raison. On a jamais dit « on est plus amis », t'vois, ça s'est juste fait... » L’incertitude se mua en une compréhension, si légère qu’un souffle aurait pu la faire disparaître, mais une compréhension tout de même. Peut-être qu’elle voyait un petit peu ce qu’il voulait dire, ses propos éclairant un peu différemment ses lectures récentes. « Mais genre quand on s'croise ça va, on s'déteste pas ou quoi. Alors c'tait bizarre le bonjour grave froid ou tendu ou j'sais pas. » « Désolée pour ça… » réitéra-t-elle presque immédiatement. « Je te déteste pas, promis. En tout cas, j’ai pas l’impression. C’est juste que j’ai pas envie de dire ou faire une bêtise, alors je dis rien et je fais rien, mais c’est pas forcément mieux… » conclut-elle avec une moue plissée qui prenait la mesure de ce que Dashiell avait pu penser. Loin d’elle l’envie de faire ressentir ça à qui que ce soit, mais il était difficile de tout conjuguer : ça, les attentes paternelles, la pression parentale, les ordres et les devoirs, tout le reste aussi.

Refusant qu’on l’oublie trop longtemps, la potion qui trônait à l’intérieur du sac en papier kraft — invisible et pourtant si présente — se glissa derechef dans leur conversation. Inutile, c’était comme ça que Dashiell la qualifiait et Selene ne savait pas trop si ça la soulageait ou si ça l’effrayait. Un peu des deux, probablement, parce qu’elle ne voulait pas vraiment avoir à faire face à son père quand une autre de ses tentatives allait échouer. Elle ne le connaissait pas depuis très longtemps — ce qui semblait bizarre, dit comme ça — mais elle était déjà certaine d’une chose : Orion Paulet avait l’échec en horreur. C’était pour cela qu’il contemplait sa fille avec un tel dédain, parce qu’elle n’était rien de moins qu’un échec à ses yeux. Si cette potion était vraiment inefficace, cela n’allait rien arranger. D’un autre côté, Selene ne savait pas trop pourquoi, elle respirait presque normalement en assistant à l’assurance de son camarade alors que celui-ci lui glissait que c’était une arnaque totale. Il avait l’air sûr de lui et la raison tomba comme un couperet : car sa grand-mère avait déjà été traitée de la même façon et ça n’avait rien donné. Sans trop savoir sur quel pied danser, elle osa une question mais la ravala presque aussitôt, la masquant derrière des tournants pour qu’il ne se sente surtout pas obligé de lui donner des détails s’il n’en avait pas envie. « Non... Elle, elle est juste vieille. » C’était presque pire, se dit Selene, parce qu’il n’y avait aucun remède contre la vieillesse, alors qu’il lui restait bien du temps, à elle, pour essayer de se soigner. Encore qu’elle ne se sentait pas malade, juste un peu amputée. Sans trop savoir quoi renchérir, interprétant le silence de Dashiell comme un indice la laissant croire qu’il ne souhaitait pas en parler plus, elle noya sa gaucherie dans une gorgée de jus de pomme qu’elle avala de travers et qui la fit toussoter. Les premières explications concernant le pourquoi du comment cette potion se retrouvait là furent plus crachées, d’un ton étranglé, que prononcées d’une voix égale.

Est-ce que les verres de jus de pomme avaient été une si bonne idée ? Maintenant que Dashiell et Selene avaient de quoi noyer leur attention, ils n’hésitaient pas, et si les deux se faisaient toujours face, leurs regards ne se croisaient plus que très rarement. C’était si différent d’avec Daisy… En mieux, parce que Dash ne fouillait pas son visage à la recherche d’une émotion qui pourrait effacer ses derniers doutes, il ne remettait rien en question et se montrait drôlement attentif ; en pire, parce qu’il ne fouillait pas son visage, justement, sûrement gêné par ce que Selene venait de lui révéler, un aveu bien trop lourd à porter, encore plus lorsqu’on n’était rien d’autre qu’un vague copain appartenant au passé. « Et quand t'vas dans les endroits où t'allais avant, ça te rappelle rien de rien...? T'penses qu'Poudlard ça sera mieux ? Avec les gens et les cours et tout...? ...c'est censé r'venir à un moment quand même ou...? » Nouvel haussement d’épaules qui agita doucement le liquide, à l’intérieur du verre, créant des remous qui n’étaient pas sans rappeler ceux que les questions de Dashiell provoquaient à l’intérieur d’elle-même. « Pas jusqu’à présent. Peut-être que ce sera différent à Poudlard, après tout j’y passais plus de temps qu’ici, il doit y avoir encore plus de souvenirs qui traînent dans les coins… Mais ils ne savent pas, les médicomages. Ils disent que oui, peut-être, que rien n’est certain parce que le cerveau, c’est compliqué, et qu’on ne peut rien prévoir. Ça pourrait revenir demain, tout d’un coup, petit bout par petit bout, ou dans dix ans, ou jamais. » Un sourire brave lui fit relever la tête et ses yeux clairs cherchèrent ceux de Dashiell. « C’est pas grave, ça aurait pu être pire. » affirma-t-elle en étirant son sourire jusqu’à ce qu’il lui plisse le coin des yeux, convaincue de ce qu’elle disait, en même temps pas tellement. Elle pourrait ne plus être là du tout, mais l’absence de mémoire lui donnait souvent l’impression de ne pas être tout à fait là. Étonnement, parler de tout ça avec Dash n’avait rien de désagréable, ça rendait plus palpable ce qui lui arrivait, mais ça la dessinait plus précisément au passage.

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C'était parfois horrible de se rendre compte à quel point on s'accrochait au pire pour se sentir mieux... Là, par exemple, son état. Il y avait quelque chose d'effrayant à la savoir défaite de tous ce qu'elle avait vécu un jour, de tout ce qu'elle aimait, de tout ce qu'elle était... Et Dash en était le premier peiné pour elle, sincèrement peiné, profondément peiné... Parce que même s'ils n'étaient plus très proches, il l'avait toujours appréciée, Selene, et il ne lui aurait jamais souhaité le moindre mal... Mais en même temps, il y avait quelque chose de rassurant à l'idée que ça n'était pas lui, le problème, qu'il n'avait rien fait, rien dit. Qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir pour quelque chose qu'il n'avait pas remarqué, pour des nouvelles qu'ils n'avait sûrement jamais prises. Et même si c'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser un peu. Il n'aurait pas dû se réjouir de ça, il aurait dû, au contraire, préférer être la cause de la froideur incompréhensible qui l'avait accueilli... une autre fois, peut-être. En attendant, tout ce qu'il pouvait faire pour se faire pardonner d'une faute dont elle n'avait pas conscience était de s'inquiéter pour son état. Et il n'avait pas à beaucoup se forcer pour ça. Il n'avait jamais été très doué pour l'indifférence, trop prompt à éponger toutes les émotions qui l'entouraient pour ça.

Je… Je sais pas trop. La plupart du temps, c’est pas si compliqué, j’ai pas croisé grand monde pendant l’été, alors j’ai pas eu à trop me poser la question. Mes parents me font rattraper les cours, autant que possible, ça fait beaucoup de choses à réapprendre.
T'm'étonnes, couina-t-il dans un souffle compatissant.

Elle avait du courage, la pauvre. À sa place, il aurait laissé tomber. Qui avait besoin de ses BUSEs, de toute façon ? C'était surfait ces choses-là ! Mais bon... sûrement qu'elle n'avait pas trop le choix... Et puis, si ça finissait par revenir, ce serait con d'avoir loupé la rentrée, quand même...

C’est plus… avec les autres, que c’est compliqué. Je sais pas trop comment faire.

Il regarda sa main passer d'elle à lui, de lui à elle... Qu'est-ce que ça devait être angoissant de se réveiller un matin et de ne plus savoir à qui on peut faire confiance ! Si ça avait été Daisy, sûrement qu'il l'aurait enlacée dans un geste aussi protecteur qu'il l'aurait espéré rassurant et lui aurait juré qu'elle n'avait pas à affronter ça toute seule... mais elle n'était pas Daisy et il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire pour elle. Si ça avait été Daisy... Rien que l'idée lui serra l'estomac. Il n'aurait sûrement pas supporté de la voir poser sur lui un regard vide, loin de la complicité évidente qui les avait toujours liés... Pas une de plus, par pitié. Son monde avait déjà commencé à s'effondrer, il refusait de le voir continuer.

C'toujours compliqué avec les gens d't'façon, j'te rassure. Même quand tu t'souviens d'tout, c'est l'bordel.

Son sourire se fit discrètement taquin, un brin amusé. Sa mère lui avait souvent répété que ça irait mieux après l'adolescence mais il était à peu près sûr que c'était une arnaque. C'était plus facile, avant. Chez Madame O'Brien, tout était évident. Même durant sa première année à Poudlard, en réalité, ça avait été à peu près. Les relations étaient simples, sans prise de tête inutiles. Soit on s'appréciait, soit on s'appréciait pas. Il n'y avait pas toute cette pseudo-politique qui lui filait la migraine comme c'était le cas maintenant. Et puis elle prit la fuite au nom d'un jus de pomme qu'il avait oublié. Il hésita à la suivre, juste pour continuer leur conversation, mais en même temps il n'osait pas trop s'imposer, ni chez elle ni dans cette vie qui leur avait échappé à tous les deux... Alors il resta planté là, au beau milieu du salon, le regard perdu dans une décor qui ressemblait presque à celle qu'on imaginait dans un château. Il préférait le papier-peint vieillot d'Oona et le carrelage affreux de l'entrée. C'était moche, ça oui, mais ça faisait vivable. On s'en fichait de casser un truc ou de dégueulasser le sol, ça donnait l'impression d'être là pour ça... Alors qu'ici... ça avait quelque chose d'angoissant. Comme si on ne pouvait pas vraiment y vivre... Heureusement, il n'eut pas le temps de se perdre plus longtemps dans la découverte de cet appartement-musée que sa camarade revenait avec les mains chargées des jus de fruits.

Désolée pour ça…
Oh mais non faut pas ! OSEF, j'te jure ! s'exclama-t-il en levant les mains en signe de bonne foi.

C'était pas sa faute, il avait bien compris. C'était pas la peine d'être désolée, il allait s'en remettre.  Et puis, il lui semblait qu'elle avait suffisamment à gérer pour ne pas rajouter en plus une culpabilité inutile.

Je te déteste pas, promis. En tout cas, j’ai pas l’impression. C’est juste que j’ai pas envie de dire ou faire une bêtise, alors je dis rien et je fais rien, mais c’est pas forcément mieux…
Et c'serait grave d'dire ou d'faire une bêtise...? Genre les gens, i' peuvent pas comprendre qu'c'est pas ta faute ?

On lui avait toujours appris que les erreurs n'étaient pas une fin en soi, juste la possibilité de faire mieux après... Alors pourquoi ce serait différent, là ? Si elle se plantait de nom ou agissait comme si elle connaissait pas quelqu'un et qu'on lui faisait la remarque et bien au moins, elle saurait pour la prochaine fois, non...?

Franchement, j'pense qu'tu d'vrais pas t'prendre le chou, perso. C'est plus nous qu'on doit s'adapter qu'toi, tu vois.

Son sourire se para de lueurs plus douces, plus compatissantes. Que les tâches soient partagées, un peu. Elle, elle galérait pour évoluer dans un environnement dont elle ne savait plus rien et eux ils essayaient de mettre des petits coins sur les angles pour qu'elle se fasse pas trop mal en se plantant. Ça lui semblait normal, comme répartition, dans le fond. Mais si elle flippait à l'idée de faire une bourde, peut-être que ça l'était pas pour tout le monde. Sa bonne volonté finit par s'évaporer alors qu'elle rebondissait sur Oona. Dash se noya dans son verre, haussa les épaules tellement de fois qu'il aurait pu finir par s'envoler et répondit aussi vaguement qu'il était en mesure de le faire. Il n'avait pas envie d'entrer dans les détails. Pas avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas... ou plus, du moins. Il en avait déjà dit beaucoup. Beaucoup plus que d'ordinaire... Parfois, il s'imaginait que si le monde était au courant de rien, ça ferait comme si ça n'existait pas. Mais il y avait toujours un moment où la réalité le rattrapait... Enfin, en tout cas, Selene n'insista pas. Le sujet revint naturellement sur elle et elle se plia à nouveau docilement à l'exercice des questions-réponses.

Pas jusqu’à présent. Peut-être que ce sera différent à Poudlard, après tout j’y passais plus de temps qu’ici, il doit y avoir encore plus de souvenirs qui traînent dans les coins… Mais ils ne savent pas, les médicomages. Ils disent que oui, peut-être, que rien n’est certain parce que le cerveau, c’est compliqué, et qu’on ne peut rien prévoir. Ça pourrait revenir demain, tout d’un coup, petit bout par petit bout, ou dans dix ans, ou jamais.

Discrètement, l'adolescent croisa les doigts autour de son verre en pensant très fort « demain demain demain » comme si ça pouvait aider à ce que ses souvenirs reviennent plus rapidement. Son regard croisa celui de sa camarade, le sourire qui étirait les lèvres de celle-ci en étirant un également sur les siennes. Il n'aurait su dire si elle était courageuse ou résignée.

C’est pas grave, ça aurait pu être pire.

Un nouvel haussement d'épaules, une nouvelle gorgée de jus. Dans le fond, sûrement. Elle aurait pu ne plus être là du tout... Mais en soi... Est-ce que c'était pas pire, ça ? Il aurait sûrement préféré y rester plutôt que de ne plus se souvenir de rien du tout. Il y avait trop de choses auxquelles il tenait, trop d'images précieuses pour être prêt à les sacrifier pour seulement pouvoir respirer.

Ouais... t'dois avoir raison, admit-il d'une voix hésitante avant que le silence ne se réinstalle sur leur étrange duo. Il le laissa faire quelques secondes, incapable de savoir comment relancer la conversation, puis finit par dégager la lourdeur de ce sujet pour en tirer qu'il espérait plus léger : et du coup, t'faisais quoi avant qu'j'vienne te déranger ?

Il y avait de fortes chances qu'elle soit en train de bosser ses cours et que ça soit chiant comme la pluie mais, au moins, c'était un sujet qu'il pouvait maîtriser... ne serait-ce que pour lui raconter des anecdotes nulles sur la manière dont s'était passée telle ou telle leçon...
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Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



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Message(#) Sujet: Re: delightful delivery (selene ☉ dashiell) delightful delivery (selene ☉ dashiell) EmptyDim 3 Sep - 23:57






(SELENE ☉ DASHIELL)
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La facilité avec laquelle elle s’épanchait auprès de Dashiell était déconcertante. Habituée à être sur le qui vive ou plongée dans un silence solitaire, c’était la première fois — qu’elle se rappelle, en tout cas — ou elle avait l’impression d’entretenir une vraie conversation. Les mots coulaient sur sa langue sans qu’elle ne le retienne trop, exposant le portrait de son amnésie en même temps que les doutes qui le coloraient. Ce n’était pas facile tous les jours, loin de là. Selene ne comptait plus le nombre de fois où l’un de ses carnets avait volé à travers sa chambre sous le coup d’une frustration si violente que tout autour d’elle se teintait de rouge, comme si le sang de sa victime dégoulinait du plafond jusqu’au sol. La montagne aux pieds de laquelle elle se trouvait lui paraissait impossible à franchir. Il y avait trop de choses à réapprendre, trop d’inconnues avec lesquelles composer, trop de solitude dans sa cage dorée. Parce qu’elle était seule, Selene, consignée dans une chambre aux murs immaculés, sans personne pour l’aider à reconstituer les petits bouts de qui elle était ; encore plus seule qu’elle n’avait pas le moindre souvenir dans lequel disparaître, aucune mémoire avec laquelle jouer lors de ces nuits sans sommeil qui voyait passer quelques étincelles argentées sur ses pommettes. Elle était seule, dedans, dehors, partout autour, et c’était toute seule qu’elle devait porter les attentes de ses parents pour les élever là, tout là-haut, où ils avaient décidé de les placer. Le destin lui avait préparé un bien mauvais coup.

Dans cette pièce de théâtre où elle se sentait simple figurante, l’apparition de Dashiell qui bouleversait tous les actes préparés à l’avance lui semblait providentielle, suffisamment pour qu'elle arrive à abandonner son texte appris parfaitement pour quelque chose qui venait plus du cœur, détaillant comment tout lui semblait compliqué dès qu'il s'agissait des autres. « C'toujours compliqué avec les gens d't'façon, j'te rassure. Même quand tu t'souviens d'tout, c'est l'bordel. » Selene pouffa discrètement, peu habituée à ce son, amusée par la désinvolture que le regard du garçon posait sur le monde en ce moment. Une légèreté qui faisait du bien, qui allégeait un peu cette pression sur ses épaules. Vu comme ça, ça ne paraissait pas insurmontable. En même temps, ça remettait les choses en perspective : s'il avait bel et bien raison, qu'elle se souvienne ou non, les choses ne seraient pas plus simples pour autant. Plus encore, elle était loin d'être la seule à vivre des choses compliquées, son amnésie ne faisait pas d'elle quelqu'un à part, c'était juste le fait qu'elle ne rencontre personne qui lui faisait croire cela. Le poids retomba, plus lourd qu'avant. Gênée d'avoir autant parler de ses peines alors qu'elle ne connaissait rien de celles des autres, Selene s'excusa d'avoir oublié le jus de pomme et fila à toute vitesse pour masquer son embarras. Ce qu'elle pouvait être sotte. Elle se morfondait sur son cas et obligeait Dashiell à partager ce fardeau avec elle, alors que ça n'était certainement pas pire que… que de perdre un proche, ou un bras, ou que savait-elle encore.

Quand elle revint, elle lui tendit son verre en même temps que des excuses. « Oh mais non faut pas ! OSEF, j'te jure ! » Un petit sourire contrit se déposa sur ses lèvres. Enfin, quand même. Elle l'avait bien mal accueilli et lui avait fait croire qu'il avait fait quelque chose de mal. Ce n'était pas son intention, surtout qu'il n'avait rien fait, rien du tout. « Et c'serait grave d'dire ou d'faire une bêtise...? Genre les gens, i' peuvent pas comprendre qu'c'est pas ta faute ? » Une lueur d'incompréhension traversa ses prunelles. Selene ouvrit la bouche puis la referma sans qu'aucun son n'en sorte. C'était sa faute. Non pas qu'elle se soit volontairement jetée dans le lac avec un boulet aux pieds, mais si seulement elle avait su nager. Jamais ses parents ne lui avaient fait prendre de leçons, mais pourquoi était-elle montée dans la barque, dans un premier temps ? Surtout, elle devait faire attention à ses gestes et ses mots, puisqu'elle n'était pas fichue de retrouver cette mémoire perdue, au moins devait-elle éviter à tout prix de faire honte à son père. Elle faisait pourtant de son mieux, ce n'était pas comme si elle trouvait une once de reconnaissance à ses yeux. Les voix s'affrontaient, en son for intérieur, comme elles le faisaient souvent avant que ça n'éclate, cette colère impuissante qui prenait le pas sur tout le reste et la laissait démunie, dénuée de volonté propre, avec un besoin urgent d'extérioriser ces mille émotions tourbillonnantes. « Franchement, j'pense qu'tu d'vrais pas t'prendre le chou, perso. C'est plus nous qu'on doit s'adapter qu'toi, tu vois. » Selene déglutit, essayant de ravaler cette boule qui enflait dans sa gorge trop serrée. Hors de question de pleurer devant son invité, ce serait catastrophique, à tous les niveaux. La douceur de ses paroles sonnaient si juste qu'elle en était douloureuse, au point qu'elle fut bien incapable de lui retourner un dixième de son sourire lumineux. « Faut pas que je sois un poids, pour personne. Si je dis ou fais des choses qu'il ne faut pas… » Ça sonnait étrangement faux, comme si le dire à voix haute brisait l'enchantement des propos souverains de son père. Ses doigts crispés autour de son verre étaient tout ce qui l'empêchait de trembler de tout son être.

La digression sur la grand-mère de Dashiell lui fit du bien — autant que le peut un sujet aussi délicat — et lui laissa assez de temps pour reprendre un peu de contenance avant que le fil ne revienne se tendre dans sa direction. Les prédictions quant à sa mémoire étaient aussi ombragées que funestes. Les médecins n'en disaient pas trop mais les silences en disaient suffisamment : ils n'en savaient rien. C'était probablement pour cette raison que son père était si en colère, parce qu'il haïssait l'indécision au moins autant que les faiblesses. Repensant au début de leur conversation, au fait que certains sujets, avec ou sans amnésie, restaient aussi compliqués et qu'elle n'était probablement pas la plus à plaindre, Selene renouvela un sourire décidé avant de clamer que ça aurait pu être plus grave. Dashiell ne la contredit pas et le silence reprit consistance, troublé seulement par quelques gorgées de jus. « Et du coup, t'faisais quoi avant qu'j'vienne te déranger ? » Du menton, elle désigna une table dans un coin du salon. « Un puzzle. » répondit-elle en amorçant quelques pas dans la direction de l'œuvre loin d'être terminée. « Ils disent que faire des choses que j'aimais, avant, pourrait me rappeler des souvenirs, et apparemment, j'aimais ça. » Elle haussa les épaules, comme pour souligner qu'elle n'était sûre de rien. « C'est vrai que c'est satisfaisant de voir l'image prendre forme et vu que la scène bouge, c'est encore plus prenant. » Ses prunelles détaillèrent les pièces qu'elle avait abandonnées pour venir ouvrir à son camarade — sans le moindre regret — avant de se reporter sur ce dernier. « Toi tu f… » Plus loin dans l'appartement, la porte d'entrée claqua, arrachant un infime sursaut à Selene qui l'habilla d'un manteau de nervosité. C'était probablement Emma, elle n'avait donc pas à s'en faire, mais si le visage de son père se dessinait… Dans le couloir, la silhouette de sa mère se précisa. « Ah, Selene, tu es là. Je ne fais que passer, j'ai oublié mon… Oh, bonjour jeune homme, et tu es ? » La question resta suspendue dans le grand salon, les yeux de Margery Paulet passant de Selene à Dashiell, de Dashiell à Selene. « Dashiell, un ami de Poudlard. » répondit rapidement la jeune fille, prenant des raccourcis qui suffiraient pour sa mère. « Il, euh, faisait une livraison pour son père, c'est sur la table. » Et son doigt désigna le petit sachet kraft chiffonné qu'ils avaient fini par délaisser. À la mention de Poudlard, le regard de sa mère s'était éclairé et un sourire avait remplacé les points d'interrogation à la commissure de ses lèvres. « Je vois, c'est bien, c'est bien. » Selene grimaça, comprenant très bien l'espoir sous-entendu, et l'observa s'approcher du sac, l'entrouvrir, parcourir son contenu du regard et le refermer. « Je vais poser ça dans le bureau de ton père, ensuite je dois repartir, je suis déjà en retard. Dashiell, ravie de faire ta connaissance. Selene, n'oublie pas de terminer tes devoirs. » Son regard se fit plus pinçant, comme si ce n'était pas vraiment elle qui tricotait ces mises en garde, mais sa fille se contenta d'hocher la tête sans un mot. Les talons claquèrent encore quelques secondes, s'éloignant puis se rapprochant, la voix retentit une dernière fois pour leur ordonner d'être sages, puis la porte claqua, emportant avec elle une tension qui nouait le corps tout entier de la jeune fille, et seul resta le parfum délicat de muguet. « Hm, ben, voilà… » bredouilla Selene, en partie gênée par cette soudaine arrivée, en partie déçue car cela marquait la fin de la livraison du garçon.

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