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Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy)
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Message(#) Sujet: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyMer 5 Juil - 17:18


throw our hearts into the sea
@Dashiell Dashner

Les aurevoirs avec Papa avaient été douloureux après la brièveté des retrouvailles, mais les vagues en valaient la peine. A Howth, on surplombait la mer, guettant l’horizon de son petit piédestal de pierre pour mieux plonger dans les rêveries. Ici, on avait les pieds dans l’eau, on pouvait être absorbés par les vagues sans même avoir eu le temps de prendre son souffle. Pas le temps pour les fantasmes - on les vivait directement, attrapés par une marée capricieuse, brûlés par un sable gorgé de soleil. Le seul inconvénient, c’est que les activités proposées étaient épuisantes quand elles n’étaient pas seulement répugnantes. Comme la pêche… Daisy adorait les animaux, mais pas ces énormes poissons reluisants dont les yeux vitreux semblaient refléter les pires châtiments d’outre-tombe. Elle avait retenu un haut-le-cœur quand le premier filet était remonté, relâchant sur le pont de la petite embarcation une flopée de poissons qui s’agitaient pour une survie perdue d’avance. Elle s’était approchée du bord quand le filet était remonté pour la deuxième fois, écoeurée par l’odeur toujours plus écrasante d’une mer vidée de ses entrailles. Puis elle avait été autorisée à rester assise dans un coin pour la troisième remontée, gardant les yeux rivés vers l’horizon pour ne pas s’infliger une nouvelle fois le spectacle de mort sous l’ardeur de la lumière de midi. Là-bas, au loin dans l’océan, le monde semblait encore plus grand que depuis la mer d’Irlande. Elle se demanda d’abord si elle aurait assez d’une vie pour toutes les aventures qui semblaient l’y appeler, elle se demanda ensuite si Papa l’attendait de l’autre côté. Et ce fut cette pensée de nostalgie qui l’accompagna le restant de la journée, parce que les aurevoirs avec lui avaient été douloureux après la brièveté des retrouvailles, et que même si les vagues en valaient la peine, c’était bizarre de passer ce mois sans lui. Elle avait eu l’impression de le trahir, alors même qu’il lui avait expressément demandé de s’y inscrire. Il disait qu’elle avait mérité ces vacances, eux qui ne quittaient presque jamais Dublin, elle disait qu’elle n’était pas une lâcheuse. Il répétait qu’il avait beaucoup de travail ces semaines et qu’ils se seraient en tous les cas bien peu vus. Elle répétait qu’elle penserait à lui tout le temps, et Daisy n’avait ainsi pas failli à sa parole. Il était dans le remous du sillon laissé par le bateau, il était dans le large qu’elle contemplait, partout, et pourtant nulle part.

Alors quand l’après-midi s’était couchée, laissant retomber sur l’île la moiteur du soir, son humeur s’était faite collante, scotchée à l’idée d’avoir délaissé son père pour des activités fort contraignantes. Dans le fond, était-elle vraiment heureuse ici ? La plage était belle et s’y baigner lui faisait oublier les voix qui venaient parfois chantonner au creux de ses tympans. Elle aurait même voulu s’y noyer à longueur de journées ; mais même la pensée de disparaître dans les ondulations de l’eau n’était pas assez réconfortante, parce qu’il n’y avait pas assez d’un océan pour combler le vide laissé par son absence. Il lui manquait, tout simplement, et rien n’apaiserait jamais les constats les plus simples, parce que la simplicité, c’était vrai, c’était immuable, c’était comme ça. Mais il y avait Dash. Ce n’était pas que son meilleur ami, c’était un bout de la maison, de l’autre côté du monde ; il avait cet accent, ces expressions, ces mimiques qui lui rappelaient cet endroit où elle n’était pas. Par-dessus tout, il avait les mots. Et qu’elle les adorait, ces mots ! Il parlait tout le temps, même tout seul, il peuplait l’air de ses pensées qu’elle avait fait siennes pour remplacer ceux qui habitaient dans sa tête. Alors, tout naturellement, tandis que la nostalgie serrait son cœur dans le silence de sa hutte, Daisy lui écrit. Elle prétexta les poissons morts, dont les yeux hantaient vraiment sa mémoire, supplantant d’une étrange façon les jolies prunelles de Papa, pour solliciter son meilleur ami qui la rejoignit sans la moindre protestation. C’était une autre qualité de Dash. Il lui obéissait, elle n’avait jamais besoin d’insister ou de lever le ton - et elle lui rendait cette fidélité de toute la folie de son dévouement. Elle aurait fait n’importe quoi pour lui… Mais il était trop gentil pour exiger quoi que ce soit de son dû et il se contentait ainsi de sa présence au même titre qu’elle n’aurait pas vraiment tenu sans la sienne.

Son maillot de bain noué derrière sa nuque, elle enfila une robe en lin avant de nouer rapidement ses cheveux dans une pince. Le vent salé abîmait considérablement ses ondulations, assez pour n’avoir plus aucune texture ; et d’un autre côté, jamais sa mèche décolorée ne lui avait paru aussi brillante, comme échauffée par le soleil tropical. Son corps semblait ainsi refléter tout le paradoxe de son humeur : chagrinée, inconfortable, fatiguée - contente, enthousiaste, vivante. Le soleil déclinait dans un orange vif lorsqu’elle quitta sa hutte. Dash était déjà à portée de vue, avançant vers elle dans un sourire qui étira aussitôt ses propres commissures. Il n’était pas encore à sa hauteur quand elle leva la main en l’air pour le saluer dans un geste enfantin. “Salut !” lança-t-elle aussitôt, espiègle. Une brise siffla dans ses oreilles et elle tourna un instant le visage pour fixer un point sans intérêt, attentive au silence qui renforça davantage son sourire. Les voix l’avaient laissée tranquille ces derniers jours, et elle ne prenait jamais cette paix pour acquise, bien au contraire. C’était une raison de plus de se réjouir, n’en déplaise à son petit coup de mou de l’après-midi. “Non mais sérieusement, t’as vu la taille des poissons ici ?” l’interrogea-t-elle alors qu’il parvenait enfin à son niveau. “Ceux pêchés cette après-midi étaient au moins…” Et elle éloigna ses mains pour mimer une taille de toute évidence exagérée. “Comme ça ! Je t’assure, plus jamais je retourne pêcher ici. Plus jamais tout court d’ailleurs.” Elle eut une grimace de dégoût avant de poser ses doigts sur le bras de son meilleur ami. “On va faire un tour sur la plage ?” Mais il ne s’agissait pas d’une vraie question, la décision étant déjà prise pour eux deux. Elle le tira doucement en avant pour l’inviter à la suivre sur le petit chemin de pierre qui les éloignait des huttes et les rapprochait ainsi des vagues plus rondes que le jour, comme assouplies par le crépuscule. “Et toi alors, t’as dû faire quoi aujourd’hui ?” Le ton rappelait une fois de plus tout son désarroi d’être appelée à des activités manuelles, retournant une fois de plus sur cette mélancolie qui l’avait saisie au cours de la journée. Elle en avait déjà eu, des étés laborieux… Elle n’aurait pas été contre du repos, des siestes sur le sable chaud, des nuits dans l’eau tiède. Mais peut-être n’était-il pas impossible d’en profiter, une fois la lune levée ; quand le silence n’était plus que dans sa tête, mais dans l’univers tout entier.
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Dashiell Dashner

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Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyMer 5 Juil - 21:39

Throw our hearts
into the sea
ft. @L. Daisy Gibson & Dashiell Dashner
Sûrement que Dashiell aurait profité du voyage scolaire dans tous les cas, comme il l'avait fait avec les précédents, mais il savait qu'il n'avait pas rajouté son nom par seule envie, cette année, il l'avait fait par lâcheté. Il l'avait fait pour ne pas avoir à supporter le silence du salon vieillot de Ballinaskea, l'absence d'Oona, les couloirs aseptisés de la maison de vieux... Il s'en voulait, ça ne lui ressemblait pas. Ni de fuir ainsi ni d'abandonner ses proches derrière lui... Oona encore moins que les autres ! Mais qu'est-ce qu'il aurait pu faire sinon ça ? Il ne voulait pas revivre l'angoisse constante de Noël, l'impression éprouvante qu'elle allait passer chaque porte d'une seconde à l'autre... Alors il n'avait même pas défait ses bagages, lâchement, et il avait pris ce maudit portoloin qui l'avait emmené au bout du monde, lâchement, et il s'efforçait de vivre plus intensément encore chaque instant de ce séjour, toujours aussi lâchement, pour s'assurer qu'il avait fait le bon choix. Ses parents n'avaient pas eu l'air de lui en vouloir ; pire, ils avaient eu l'air de comprendre. Sa mère lui avait glissé à l'oreille qu'il pouvait écrire une carte à sa grand-mère s'il voulait, qu'elle irait lui lire. Son père lui avait rappelé qu'il avait raison d'aller rejoindre ses amis, que ça servait à ça, les vacances. Un sourire stupide étira faiblement ses lèvres. Il avait les meilleurs parents du monde, mine de rien...

Et puis y'a Dai' rappela-t-il pour couper court à ce jugement intérieur alors que ses baskets blanches se recouvraient un peu plus de la poussière rougeâtre de la terre, pour une fois qu'elle vient je pouvais pas pas venir.

Bien sûr que si, il l'aurait pu, comme elle n'était pas venue toutes ces fois où il y avait été quand même, sans elle... Mais cet argument ne passa pas la barrière de son esprit. On s'en fichait qu'elle soit pas venue les autres fois, elle lui avait rien promis et il lui avait rien demandé. Elle promettait jamais rien et il demandait jamais rien non plus, de toute façon. Il se contentait de ce qu'elle voulait bien lui offrir, depuis le premier jour, et n'avait jamais eu à s'en plaindre. Sauf quand elle lui faisait les yeux doux pour récupérer ses cookies alors qu'il en voulait aussi, peut-être... Elle avait eu toujours gain de cause avec lui... sans jamais avoir à insister. Lui qui comprenait jamais rien ou rarement du premier coup en tout cas n'avait besoin que d'un regard ou d'un sourire pour savoir presque exactement ce qu'elle pouvait attendre de lui. ...et il s'exécutait avec un plaisir que personne n'avait jamais vraiment compris. On lui disait parfois qu'elle en profitait mais il haussait les épaules avec un tel désintérêt qu'on insistait jamais. Même si c'était le cas, ça faisait quoi ? Ça le dérangeait pas, lui. C'était qu'un cookie, ou qu'un sac à porter parfois, des bêtises dans ce genre-là, le bonheur de sa meilleure amie valait bien quelques sacrifices de ce genre. ...comme abandonner l'idée d'aller se vautrer sur son lit après une journée bien remplie pour la rejoindre parce qu'elle avait vu des poissons aux gros yeux. Et ça lui sembla normal, ça aussi. De traverser le village pour la rejoindre parce qu'elle avait vu des poissons aux gros yeux. Comme si c'était une excuse digne de ce nom... comme si elle avait besoin d'une excuse quelconque, même. Il remonta son short de bain avec la grâce d'un pachyderme et accéléra la cadence.

Pauv' poissons quand même...

Et là, dans la lumière orangée de cette fin de journée, la blondeur de sa meilleure amie se découpa dans un halo d'or. Elle leva la main dans un salut lointain, il y répondit de la même manière, oubliant jusqu'à la banane qu'il tenait distraitement entre ses doigts.

Salut !

Il buta contre un caillou en voulant se dépêcher et ne put retenir un gloussement ridicule, désespéré de son incapacité à faire deux pas sans risquer de tomber.

Non mais sérieusement, t’as vu la taille des poissons ici ? Ceux pêchés cette après-midi étaient au moins…

Il fixa ses mains qui s'écartaient en essayant d'imaginer un poisson de cette taille. Elle avait pêché un requin, au moins ! Daisy reprit :

Comme ça ! Je t’assure, plus jamais je retourne pêcher ici. Plus jamais tout court d’ailleurs.

Lui s'en fichait un peu. C'était la vie, hein. Il avait vu des trucs mille fois pire dans les vitrines des boutiques de l'allée des Embrumes ou de l’apothicaire juste à côté de la boutique de son père. Des cervelles dans des liquides verdâtres, des pattes d'il n'avait jamais su quoi pendouillant à des crochets, une main humaine toute desséchées sur un présentoir... Un poisson, même mort et avec des yeux globuleux lui semblait être d'une banalité presque déprimante.

Tiens, lâcha-t-il sans préambule en lui tendant le fruit qu'il tenait toujours, avant qu'elle n'ouvre à nouveau la bouche, Oona dit qu'faut pas qu'on s'couche le ventre vide.

Aussi il y avait toujours eu un repas qui l'attendait, sur la table, dans le frigo, dans le micro-onde peu importe, même quand il refusait de descendre parce qu'il était fâché, même quand il oubliait de prévenir qu'il ne rentrait pas dîner parce qu'il était trop occupé. Dash se demanda bêtement si ses parents allaient y penser, eux aussi... ou peut-être qu'ils le trouveraient assez grand pour se préparer quelque chose s'il avait faim...? Toujours est-il que ça lui avait semblé naturel de jouer ce rôle avec elle. Manger, c'était important. Vital, même ! Alors il fallait pas qu'elle oublie. Même si c'était pas grand chose. Ce serait toujours mieux que rien. La main de la Serdaigle se posa sur son bras, il la suivit des yeux sans chercher à s'en défaire.

On va faire un tour sur la plage ?

Mais son avis importait finalement peu puisqu'elle le tirait déjà derrière elle, le faisant trottiner à moitié pour rattraper son faible retard. Petit à petit, la terre du chemin était remplacée par des pierres plates, moins salissantes pour la toile maltraitée de ses baskets.

Tu crois qu'on peut aller s'baigner ?

C'était une question qui n'appelait aucune réponse. Qui attendait d'avoir le droit pour faire des trucs ? Son éducation-même, ces dernières années, s'était affranchie de cette notion. « Tant que ça fait de mal à personne » répétait souvent Gil... sûrement pour se donner bonne conscience. Le jeune homme finissait presque par en faire son credo.  

Et toi alors, t’as dû faire quoi aujourd’hui ?
Mettre des feuilles sur un toit pour boucher des trous, expliqua-t-il d'un ton enthousiaste. J'suis tombé à un moment, r'garde.

Il leva le bras pour montrer son coude où s'étalaient, entre deux coups de soleil, une grosse éraflure et quelques bleus.

I's étaient en mode « faut aller voir le médecin » blablabla. Mais ça va, c'est juste un bobo, y'a pire.

Et puis jouer les chimpanzés pendant que d'autres devaient partir à la chasse aux gros poissons, ça valait bien une petite blessure de rien du tout...!


Dernière édition par Dashiell Dashner le Jeu 6 Juil - 18:16, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyJeu 6 Juil - 13:38


throw our hearts into the sea
Le soleil déclinait là-haut, dans un splendide camaïeux d’orange percé de rose et de pâles nuances lila ; mais Daisy ne guettait même plus ce crépuscule, toute accaparée à sourire à son meilleur ami tout aussi bariolé qu’elle. Oh, elle savait qu’elle était la plus colorée des deux, passant d’une palette à l’autre pour un dessin absurde qui n’avait dans le fond pas le moindre sens ; mais Dash n’en demeurait pas moins polychrome. Sa bouche, d’abord ; ces longues lèvres rosées, dont les commissures peignaient une espièglerie éclatante sur la pâleur usuelle de son visage. Et puis, il y avait ses cheveux aux nuances de cuivre, mal coiffés, sertis d’oreilles aléatoirement percées, couvrant le reste de son apparence d’une nonchalance qui reflétait toute l’énergie de sa personne. Il faisait beaucoup, et tranquillement. Daisy avait le sentiment de faire peu, mais nerveusement. Elle salua le jeune homme avec un engouement presque excessif pour les circonstances, il buta contre un cailloux dans un mauvais pas. Daisy gloussa avec lui et ils ne furent plus ces deux modèles opposés, rien d’autre qu’une composition originale tout aussi panachée que les couleurs qui surplombaient le village. Elle estima son expérience de pêche traumatique, il ne répondit pas, se contenant de lui tendre la banane qu’il tenait dans sa main droite. ”Tiens” lança-t-il alors qu’elle jaugeait le fruit, se demandant ce qu’il avait d’intéressant pour lui être ainsi présenté. “Oona dit qu'faut pas qu'on s'couche le ventre vide.” Ce ne fut qu’à cette précision qu’elle comprit l’intention de Dash, esquissant presque aussitôt un sourire de gratitude. Elle n’en voulait pas, de cette banane, elle n’avait pas faim (ou plus exactement elle avait faim, mais cette sensation la satisfaisait bien plus qu’une quelconque satiété parce qu’au moins, dans cet état, il lui semblait être davantage ancrée dans la réalité, loin des brumes de ses idées), mais l’intention était charmante. Elle attrapa le fruit du bout des doigts et entreprit de l’éplucher tout en sachant pertinemment qu’elle n’en prendrait qu’un ridicule petit bout. “Tu sais comment elle va, d’ailleurs ?” demanda-t-elle en retrouvant le regard de son meilleur ami. Oona faisait partie intégrante de sa vie, il lui semblait même avoir entendu parler d’elle avant sa mère, et les récents évènements n’étaient de toute évidence pas simples pour lui. En tous les cas, elle n’aurait pas donné cher de sa propre peau si son père avait été dans le même état que cette pauvre Oona. Heureusement pour lui, il n’était pas aussi vieux. Il avait encore toute la vie devant lui.

“Tu crois qu'on peut aller s'baigner ?” La question de Dash alors qu’ils avançaient vers la plage la laissa silencieuse une seconde, comme décontenancée. “Tu crois qu’on peut pas ?” Cela aurait été idiot. Ils étaient au milieu de l’Océan indien… Le but n’était-il pas précisément de se baigner ? On ne mettait pas des huttes à proximité de la mer pour interdire ensuite une baignade, surtout quand le temps était aussi doux. Daisy aurait été déçue, et au vu de son humeur, elle n’avait pas envie d’être déçue. Alors elle continua d’avancer comme si la question n’en était pas une, changeant le sujet de la conversation sur la journée de Dash. ”Mettre des feuilles sur un toit pour boucher des trous” Daisy acquiesça d’intérêt sans pour autant en manifester le moindre. Oh, elle était contente de savoir ce qui avait occupé son meilleur ami toute la journée, mais boucher des trous n’était certainement pas son activité préférée et de fait, elle aurait bien été en peine de dire ce qui valait l’enthousiasme du garçon à cette annonce. “J'suis tombé à un moment, r'garde.” Il leva le bras, laissant apparaître une large éraflure encadrée de bleus. Daisy esquissa un sourire qui laissa découvrir ses dents. Quand elle disait que Dash était de toutes les couleurs ! ”I's étaient en mode « faut aller voir le médecin » blablabla. Mais ça va, c'est juste un bobo, y'a pire.” Il y avait bien pire, elle était d’accord, aussi hocha-t-elle la tête avant de reporter son regard sur son visage. Elle en avait vu, des cadavres, pire, des corps encore suspendus à un fil de vie ; elle en avait vu, du sang écarlate, de la chair diaphane, des hématomes pétrole. Oui, il y avait bien pire ; mais d’un autre côté, il s’agissait de Dash et quoique mineure, cette blessure ne lui allait pas, lui qui était si plein de vie. “Mais c’est quand même moche, et plus qu’un stupide poisson” souligna-t-elle très sérieusement avant de mordre dans un bout de banane. “Ça fait mal ? Parce que ça a l’air de faire mal. Et dans ce cas, un bain de mer, et ce sera réglé.” Elle n’avait pas vraiment confiance en la médecine ; un médecin lui avait dit que son don était fort et qu’elle devait apprendre à le ménager. Alors si tous les médecins étaient payés plusieurs gallions pour débiter des vérités générales, peut-être qu’elle aussi pouvait préconiser des soins.

Ils n’étaient plus très loin, de toute manière, les huttes étaient placées à proximité des vagues, suffisamment pour que Daisy en devine les remous au cœur de ses nuits souvent sans sommeil. Elle n’était pas vraiment la plus à l’aise, ici, alors même qu’elle adorait l’océan, le soleil, Dashiell ; une sorte de gêne constante d’être malgré tout si loin, exposée, à découvert. C’était une créature de confort, notamment parce qu’elle avait des exigences confortables. Elle songea à sa crise, quelques jours plus tôt, quand Septimus l’avait retrouvée recroquevillée dans un coin… Elle aurait préféré le moelleux de son lit, la voix de Papa. Résolument, la baignade était nécessaire ; pour cautériser Dash, pour panser ses propres maux. “Le dernier qui a les pieds dans l’eau est un Troll des montagnes” décréta-t-elle aussitôt dans un regard complice. Il ne dura qu’une seconde ; juste le temps nécessaire de partir en courant pour se précipiter vers le large au loin, ce long banc de sable où ses sandales s’enfoncèrent à chaque pas. Son cœur s’emballa aussitôt, mais pas de panique cette fois, d’une énergie qui la fit éclater de rire, lui dérobant un souffle déjà rare. Elle eut presque immédiatement un point de côté, de toute évidence peu habituée aux efforts physiques, et elle voulut abandonner au bout de quelques secondes, sachant déjà que Dash la rattrapperait de la longueur de ses jambes et de la fougue de sa nature. Mais elle avait envie d’essayer, juste pour le plaisir de s’éloigner du village, juste pour le plaisir de rejoindre la mer. Et tant que son cœur battait furieusement, elle était bien en vie, bien présente, si bien que Daisy en oublia de réfléchir, posant juste une main sur son point de côté comme pour en retenir la douleur, laissant l’autre bras se débattre en l’air pour essayer de lui faire garder le cap que ses pieds perdaient dans le déséquilibre du sable mouillé. La banane s’agitait dans son poing, victime d’une frénésie qui menaçait de la faire tomber au sol. Et si elle remportait cette course improvisée, elle n’en serait pas moins déjà un Troll des montagnes, à peine plus grâcieuse dans sa robe qui remontait sur ses cuisses et son sourire dément de qui oublie même d’exister.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyJeu 6 Juil - 19:33

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Si Dashiell avait pu vivre n'importe où, peut-être qu'il aurait choisi quelque chose comme ça. Il appréciait la simplicité des maisons, le dénuement de ce confort réduit à l'essentiel. Il aimait le travail manuel qu'on attendait d'eux, l'entraide qui se dessinait entre ces gens qu'il ne connaissait pas. Il aimait le soleil sur sa peau – même si sa peau, elle, ne l'aimait pas beaucoup – et le bruit des vagues qui ne le lâchait pas, la texture poisseuse de ses cheveux dans l'air iodé et l'impression d'être minuscule, insignifiant, un grain de sable perdu au milieu des autres. Sûrement que son père s'y serait plu, lui aussi. Ils auraient passé des heures à crapahuter sur l'île d'à côté pour découvrir toutes ces plantes qui quémandaient leur attention. Il avait commencé à en prendre en photo certaines, à expérimenter dangereusement lors de ses balades... Jouer avec une fleur, mâchouiller une feuille... Espérer qu'il se passe un truc, n'importe quoi, en croisant les doigts pour être encore assez en vie pour s'en rendre compte. Et puis sa mère aurait sûrement eu le même sourire que dans ce village péruvien, avec ces femmes qu'elle ne comprenait pas mais qui lui avaient offert, l'espace d'une seconde, une véritable place dans leur vie. Oui, ils auraient été bien, ici.  Même Oona aurait aimé être ici, non pas parce qu'elle aimait le dépaysement et l'aventure mais parce qu'elle l'aimait, lui, et qu'elle aurait été heureuse de le voir heureux également. Enfin... la Oona d'avant l'aurait été. Celle d'aujourd'hui oubliait doucement jusqu'à son existence. Elle refusait de remettre son prénom, bientôt ce serait son existence entière qui finirait par lui échapper. Un poids tomba d'un coup dans son estomac, teintant le vent salé et la douceur de l'été de couleurs plus amères. Tout ce qu'il parvint à faire pour faire refluer la peine que ces si avaient fait naître fut d'ériger cette grand-mère merveilleuse sur le piédestal qui lui revenait de droit et d'en faire le modèle qu'elle avait toujours été. Il brandit la banane et les conseils maintes fois répétés en guise d'hommage et ne put retenir un sourire satisfait en voyant Daisy éplucher le fruit.

Tu sais comment elle va, d’ailleurs ?

L'adolescent haussa les épaules, son sourire se fanant tristement.

Bien, il paraît.

Il n'y était pas retourné depuis les dernières vacances. Il avait prétendu qu'il était fatigué du voyage, qu'il irait après... Puis il avait passé deux jours chez un copain d'un village voisin, trouvés des occupations pour à peu près chaque seconde de chaque journée... et puis il y avait eu le départ pour ici et maintenant il était coincé, de toute façon, jusqu'à mi-août... Il n'était même pas sûr qu'elle remarque son absence. Il n'était même pas sûr qu'elle se rappelle que sa famille comptait un membre invisible... Dashiell ou Daniel ou peu importe comment elle voulait l'appeler tant qu'elle l'appelait encore. Est-ce que Daisy avait réalisé la pente glissante sur laquelle elle le laissait s'aventurer ? Peut-être... en tout cas, la conversation ne s'y attarda pas, repartant vers la mer qui les appelait tous les deux.

Tu crois qu’on peut pas ?
Bah imagine on se noie, supposa-t-il sans avoir l'air concerné pour une noise.

En soi, ça pouvait être dangereux. Personne ne savait qu'ils étaient là. Et il n'était pas certain que ça soit très surveillé à la tombée de la nuit. Mais ça n'avait pas beaucoup d'importance. Ils étaient deux. Si l'un avait un problème, l'autre lui viendrait en aide. ...mais comme il n'y aurait pas de problème... Ils s'éloignèrent doucement des habitations, s'enfonçant sur le petit chemin qui menait à la plage, reprenant leur discussion comme si elle ne partait pas déjà dans tous les sens. C'était une des choses qu'il adorait chez sa meilleure amie : elle ne s'accrochait pas à des choses rectilignes, elle ne le contraignait pas à ordonner ses pensées pour suivre des fils logiques. Ça n'avait jamais eu d'importance qu'ils sautent d'un truc à un autre, qu'ils y reviennent, qu'ils le délaissent, qu'ils oublient de clore un chapitre. C'était rassurant, apaisant. Il n'y avait pas d'efforts à faire, juste à se laisser porter en espérant ne pas dériver trop loin.

Mais c’est quand même moche, et plus qu’un stupide poisson.
Eh, c'est toi qu'es moche, ouais !

Mais le ricanement idiot qui lui échappa laissait entendre qu'il n'en pensait rien. Littéralement. Il ne savait pas. Il ne s'était jamais posé la question. Un peu comme avec Aisling, ça lui aurait paru déplacé. Il n'avait jamais posé sur elle un de ces regards-là. Au mieux, il savait remarquer quand elle mettait des jolies robes – même si ses goûts en matière de mode étaient relativement inexistants tant il se fichait du concept en lui-même – mais ça s'arrêtait à peu près là.

Ça fait mal ?

Il jeta un œil à son bleu et pressa le bout de son index dessus. Ça allait.

Parce que ça a l’air de faire mal.

Il ressaya, appuya un peu plus fort. Ah oui, ça faisait un peu mal quand même. Et l'égratignure en elle-même brûlait plus qu'elle était douloureuse. Il avait fait ce qu'il pouvait pour se rattraper, son bras avait raclé tout le toit dans sa tentative... et il s'était ramassé en bas quand même. Heureusement que c'était pas très haut ! Et heureusement qu'il avait l'habitude de grimper partout et de tomber aussi souvent, aussi, parce qu'il aurait pu le vivre autrement plus mal. Là, c'était juste une chute parmi tant d'autres, pas plus douloureuse, pas plus traumatisante.

Moyen.
Et dans ce cas, un bain de mer, et ce sera réglé.
Mais ça va grave piquer ! rappela-t-il dans un gloussement choqué. Ils sont chelous tes conseils, genre tu veux m'achever même !

L'exagération était tellement grosse qu'elle n'avait rien de crédible. Là encore, c'était une question qui n'avait jamais vraiment pris la peine de traverser son esprit mais il avait confiance en elle autant qu'elle semblait avoir confiance en lui. Il n'avait jamais mis de mots dessus, il n'y avait jamais mis de pensées non plus, c'était juste une évidence. Une de celles qui n'a besoin de rien pour exister, trop forte pour se prendre dans les filets de déclarations superflues.

Le dernier qui a les pieds dans l’eau est un Troll des montagnes.

C'était soudain, sorti de nulle part, et Daisy détala comme un lapin en direction de la mer, battant des bras dans une danse qu'il ne maîtrisait pas, dans un rire qui lui en arracha un semblable. Il ne savait pas si elle avait fait en sorte de le prendre au dépourvu ou si c'était lui qui avait été un peu trop ailleurs pour remarquer les signaux. C'était souvent le cas, ça... avec elle, avec les autres, avec le monde...

Mais j'étais pas prêt !

Ce qui ne l'empêcha pas de lui emboîter le pas, tentant de rattraper son retard. Heureusement, la jeune femme n'était pas la meilleure sprinteuse de l'école et, déjà en difficulté, avait ralenti la cadence. Lui en profita pour accélérer un peu et, dès qu'il fut à sa hauteur, il l'attrapa par la taille et la souleva juste assez pour lui permettre de continuer sa course claudicante, incertaine, rendue instable par le poids pourtant faible de ce corps entre ses bras. Il attendit d'être au bord des vagues qui refluaient déjà pour la lâcher dans un ménagement maladroit. La mer revint, elle lécha les sandales de Daisy avant de venir mouiller les semelles de ses baskets. Elle avait été la première à mettre les pieds dans l'eau, qu'importe l'issue du combat. Elle avait gagné, et il lui laissa cette victoire avec le sourire humble du chevalier servant qu'il avait toujours été dans leurs jeux d'enfants.

J'veux ma r'vanche, demain, hein ! T'as fait exprès de pas prévenir, ça devrait même pas compter !
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptySam 8 Juil - 8:54


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Ce qui la fascinait tant dans l’océan, c’en était peut être son plus simple atour : ses va et vient. Une vague roule, l’eau s’étire. L’écume plonge, les remous reviennent à la surface. Un contraste constant qui ondulait de paradoxes pourtant tous lissés sur le miroitement de la mer, égal, scintillant. C’était comme une incohérence admise, une étrangeté devenue habituelle. Daisy se savait singulière mais se voulait banalisée. Que sa mèche se décolore tout à fait sans susciter de regards. Que les voix murmurent des chansons à fredonner. Qu’elle ait elle aussi le droit de plonger pour mieux remonter, aller et venir, comme une marée qui suivrait la nuit. Le soleil déclinait à l’horizon et la Serdaigle songea que la distance à parcourir pour le rejoindre et se noyer dans les tréfonds était encore longue ; heureusement que les étoiles ne tarderaient pas à se disséminer, là-haut. A défaut de renaître dans l’océan, elle avait encore les pieds sur terre pour courir après ces taches brillantes. “Bien, il paraît.” La voix de Dash la ramena à lui et elle contempla son profil un instant, sans émotion apparente. N’était-ce pas le propre des hommes de vieillir, de changer, de ne plus être ce qu’ils étaient ? Mais Dash semblait triste, à juste titre ; ce n’était pas n’importe quel être humain, c’était sa grand-mère, celle qui l’avait pratiquement élevé. Il n’était même pas sûr de son état, gage de son incapacité à affronter toute cette peine causée par sa décadence. Alors, elle choisit l’empathie, sans chercher à s’aventurer plus loin. “C’est bien” répondit-elle ainsi simplement dans un souffle emporté par une bourrasque. Une mèche s’échappa de la pince qui retenait à grande peine ses cheveux, et elle la glissa derrière son oreille comme pour mieux ranger cette parenthèse. Mieux valait ne pas s’attarder sur le sujet, parce que Dash n’aimait pas en parler et qu’elle n’aurait de toute façon aucun mot juste pour l’apaiser.

En revanche, elle était en mesure d’avoir les bonnes idées, dans la mesure où elle savait ce qui était bon pour lui. De la distance, du silence, dans le fond, tout ce qu’il lui fallait pour elle-même. N’étaient-ils pas semblables ? La petite princesse délicate et le chevalier servant casse-cou, deux antagonistes qui aspiraient à la même finalité, celle de n’être qu’eux-mêmes, dans l’ombre d’une vie tranquille. Et rien n’était effectivement plus tranquille que leur complicité qui se passait explications, bien que débordante de non-sens. “Bah imagine on se noie” signala le jeune homme. Daisy balaya la logique de cette remarque d’un haussement d’épaules nonchalant. “Pas si on reste près de la rive.” Rien ne les contraignait à prendre le large. Oh, elle rêvait de faire la planche et de se laisser happer par les courants jusqu’au pays imaginaire, mais elle se contenterait du rivage en compagnie de Dash, pourvu qu’ils se cachent dans l’ombre d’une nuit tranquille, à défaut d’une vie. Il lui présenta ensuite sa blessure de guerre, et si le massacre avait été contenu, il n’en semblait pas moins suintant. Aussi observa-t-elle à juste titre que ces bleus et cette éraflure étaient moches, ce qui offusqua son camarade. “Eh, c'est toi qu'es moche, ouais !” Et naturellement, elle s’en offusqua tout autant, lui tirant la langue pour ainsi exhiber toute sa plus mature désapprobation. Elle modéra cependant sa réaction en lui proposant un bain de mer pour soigner sa plaie. “Mais ça va grave piquer !” “Ben oui” acquiesça-t-elle sur le ton de l’évidence. “Ils sont chelous tes conseils, genre tu veux m'achever même !” Cette fois-ci, la jeune fille secoua la tête, comme prenant cette exclamation au pied de la lettre. “Ça sera juste comme arracher un pansement. Ça fait mal au début, mais c’est pour mieux cicatriser. T’es déjà mort d’avoir arraché un pansement ?” Il lui répondrait probablement par la négative, et elle aurait obtenu gain de cause. De toute manière, il lui refusait peu de victoires.

Sur cette lancée, alors que la plage approchait, elle annonça un pari hasardeux en détalant presque aussitôt à toute allure, soucieuse de ne pas perdre. “Mais j'étais pas prêt !” s’exclama son ami resté en arrière. Sa voix fut cependant happée par le vent qui se mit à battre dans ses oreilles, et Daisy rit un peu plus fort. Elle fut secouée d’un rire encore plus éclatant quand, à sa grande surprise, elle s’envola ; ses pieds quittèrent le sol, son buste s’éleva vers le ciel. D’avoir rêvé sa vie en couleurs, elle s’était suffisamment allégée pour décoller ; du moins, l’illusion dura juste assez pour faire naître sur son visage un émerveillement fou. Puis, le bras porté autour de sa taille la serra un peu plus fort, Dash la retenant de toute sa plus ferme crispation pour l’amener, princière, jusqu’à la mer. Elle riait encore quand il la reposa doucement sur le sol, où les vagues vinrent lécher ses orteilles vernis d’argent. Une fois de plus, il ne lui avait pas refusé cette victoire. “J'veux ma r'vanche, demain, hein ! T'as fait exprès de pas prévenir, ça devrait même pas compter !” argua-t-il, comme s’il n’avait pas sciemment choisi cette défaite. “J’accorde pas de revanche aux Trolls” décréta-t-elle dans un large sourire qui confirma de fait qu’elle avait fait exprès de ne pas le prévenir. Va et vient. La mer, après s’être docilement retirée, revint jusqu’à leurs pieds, les pressant sans un mot à la rejoindre. C’est que l’eau était encore bonne et que le roulement hypnotisant des vagues ne permettait pas de regarder autre chose que ces remous où il aurait fait bon de se perdre. “Dis, Dash…” Ses mots se suspendirent quelques secondes, peut-être par déconcentration face à ce spectacle fascinant, peut-être par difficulté à trouver les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait. Elle n’était même pas certaine de ce qu’elle voulait avancer. Elle avait juste envie de lui parler doucement, après une journée de silence amer. “T’aimerais vivre près de la mer, toi, plus tard ?” Elle ne se verrait vivre nulle part ailleurs. Et elle ne se verrait d’ailleurs en aucune autre compagnie - enfin si, celle de Papa bien sûr, mais peut-être aurait-elle droit à une demeure assez grande pour les accueillir tous les deux. Et dans cet instant d’égarement, l’idée de rester là, précisément ici, pour toujours, lui parut réconfortante ; suffisamment pour qu’elle pose sa banane sur la sable pour retirer sa robe d’un mouvement de bras désinvolte. “Moi, j’espère ne jamais m’en éloigner” confia-t-elle alors d’une voix évasive. Et elle avança dans l’eau jusqu’à hauteur des cuisses, où elle se retourna pour croiser le regard de son meilleur ami. Dans le sien brillait une lueur espiègle, plus invitante que n’importe quel autre stupide défi. Cette nuit pouvait être leur éternité à eux, s’il le voulait bien.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyDim 9 Juil - 14:34

Throw our hearts
into the sea
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C’est bien.

L'adolescent se contenta de hocher la tête. Oui, sûrement. Il préférait ça à la savoir vraiment malade. Enfin... elle l'était vraiment mais ça l'empêchait pas de vivre et puis... est-ce qu'elle s'en rendait compte, même ? Quand il avait été la voir, à Noël, elle n'avait pas l'air de comprendre ce qu'ils foutaient là-bas mais en dehors de ça, c'était comme si tout était normal. Comme s'il n'y avait aucun problème... comme si Fionn allait passer la porte en s'excusant d'avoir mis dix ans pour ramener ses clopes et que leur vie allait reprendre le plus normalement du monde. Il avait eu envie de lui dire que c'était dans sa tête qu'elle lui parlait, à son mari, parce que ça faisait une éternité qu'il avait passé l'arme à gauche, essayer de la ramener dans le vrai monde, dans la vraie vie, dans la sienne en tout cas, celle qu'elle délaissait injustement pour s'enfermer dans des souvenirs dont il ne faisait même plus vraiment partie... Mais il ne l'avait pas fait. Parce qu'elle avait l'air heureuse en disant qu'elle l'avait appelé la veille, qu'il faisait des bisous à Eireen et qu'il était désolé de ne pas être avec eux. Et que, dans le fond, si elle était heureuse... c'était sûrement le principal. On s'en fichait un peu que lui ne le soit pas, ou plus du moins, et qu'elle lui manque. Il fallait arrêter de jouer les gamins égoïstes... Alors il était juste sorti prendre l'air en attendant qu'il soit l'heure de rentrer, le cœur au bord des lèvres et l'estomac dans les chaussettes. Ça faisait une éternité, déjà. Sept mois. Une année presque entière. Il faudrait qu'il y retourne, quand même... Juste au cas où il déciderait de ne pas rentrer pour les prochaines vacances. Il n'était jamais resté à Poudlard pour les fêtes mais vu comment ça n'avait pas vraiment été des fêtes...

Oui, 'fin y'a l'temps, murmura-t-il dans un nouvel haussement d'épaules, pour mettre un terme à ce raisonnement déprimant.

C'était les vacances, il fallait en profiter. Juste en profiter. Il aurait tout le loisir de désespérer en rentrant ! Et Daisy semblait être de son avis puisqu'elle l'entraîna vers la plage, délaissant les habitations et leurs camarades pour s'enfoncer sur le chemin déserté. Il la suivit sans opposer la moindre résistance, s'interrogeant seulement sur une possible baignade. C'était plus pour faire la conversation qu'autre chose parce qu'il n'avait pas véritablement besoin de l'autorisation de qui que ce soit pour aller mettre les pieds dans l'eau.

Pas si on reste près de la rive.

En soi, ils pouvaient se noyer même près de la rive. Mais le Gryffondor ne trouva pas utile de le rappeler. Ils ne se noieraient pas, de toute façon. Ils étaient pas nuls à ce point. Au pire, ils dériveraient un peu et devraient marcher pour retrouver le village mais ça ne serait pas si dramatique que ça. C'était une île, elle n'était pas immense, où qu'ils arrivent, ils parviendraient bien à retrouver leur chemin. Et puis elle s'intéressa à sa journée, il lui montra sa blessure de guerre, elle prétendit qu'il lui fallait un bain de mer pour soigner ça. Bien sûr, ça avait été dans ses plans d'aller se baigner, bien sûr, il savait que ça allait pas être agréable de foutre le bras dans l'eau salée... mais il y avait quand même une différence entre être prêt à le faire et l'entendre le lui proposer !Elle n'eut pas l'air émue pour un sou quand il lui rappela que ça ferait mal.

Ben oui, avait-elle seulement lâché, d'une voix presque blanche.

Il s'offusqua un peu du manque de compassion dont elle faisait preuve, sans vraiment y croire pour autant, et loin de s'excuser ou de lui rappeler qu'il était plus fort qu'un picotement de rien du tout, elle s'enfonça dans ses certitudes :

Ça sera juste comme arracher un pansement. Ça fait mal au début, mais c’est pour mieux cicatriser. T’es déjà mort d’avoir arraché un pansement ?

Il leva les yeux au ciel. Non, il n'était jamais mort d'avoir arraché un pansement... il en mettait pas souvent, en plus, c'était pour les chochottes. Mais quand même ! On arrachait un pansement parce qu'on pouvait pas le garder toute sa vie. Mais on ne proposait pas à son meilleur ami de souffrir exprès, avec ou sans pansement ! Heureusement pour elle, il en aurait fallu beaucoup plus que ça pour qu'il puisse lui en vouloir ou ne serait-ce que mal le prendre. Il n'en aurait pas eu le temps, de toute façon, puisqu'elle décréta que le dernier à l'eau serait un Troll avant de détaler sans lui laisser l'espoir de partir en même temps qu'elle. Une question de secondes, tout au plus, de secondes qu'il rattrapa bien vite, autant qu'il attrapa sa meilleure amie pour l'embarquer jusqu'à la flotte, loin de chercher à remporter la moindre victoire. Il s'en fichait. Ils savaient tous les deux que s'il avait voulu, il aurait mis les pieds dans l'eau en premier, qu'il ne lui aurait pas fallu bien longtemps pour effacer la distance et lui passer devant. Mais ça aurait changé quoi ? Il la déposa juste là où la mer s'étalait sur le sable avant de se retirer inlassablement, si bien que leurs chaussures furent rapidement attaquées par les vagues à l'agonie qui tentaient péniblement de se raccrocher à quelque chose.

J’accorde pas de revanche aux Trolls.
Gna gna gna... Raciste des Trolls !

Il s'en fichait bien, en réalité. Parce que si elle lui laissait une autre chance, il la laisserait probablement filer comme il avait laissé filer celle-là. Il avait toujours préféré lui faire plaisir, à elle, que de remporter la moindre victoire. Son sourire valait mille fois plus que la gloire.

Dis, Dash…
Hmm...? l'interrogea-t-il simplement en posant le menton sur son épaule, comme un chiot l'aurait fait sur le genou de son maître pour quémander son attention. Qu'est-ce qu'y'a ?

Mais la réponse tarda à venir.

T’aimerais vivre près de la mer, toi, plus tard ?

La question, si proche de ce qui avait traversé ses pensées un peu plus tôt, lui arracha un sourire idiot. Oui, il aimerait ça. Il pouvait faire sans, bien sûr, il n'avait pas la mer dans sa campagne et n'avait jamais eu de mal à s'y plaire malgré tout mais, au choix, il aurait bien aimé. Se lever le matin et pouvoir prendre son petit-déjeuner sur la plage ou revenir du travail en la longeant. Râler parce qu'il y avait le bruit des mouettes en permanence même si, dans le fond, il les aimait bien les mouettes, et délaisser l'odeur de l'engrais pour celle des algues. Daisy esquissa un mouvement, il se redressa instinctivement pour la laisser fuir.

Ouais, ce serait cool.

Il se retint machinalement d'ajouter qu'il préférerait un endroit comme celui-là que les falaises irlandaises, même s'il adorait l'Irlande... La Serdaigle abandonna sa banane sur le sable puis elle y abandonna également sa robe. Elle ferait un peu tache dans ce décor, elle : trop précieuse pour le confort simpliste des huttes, trop fragile pour les plantes carnivores et les créatures dangereuses des îles environnantes. Ce serait stressant, un peu, de vivre ici. Il faudrait sans cesse s'assurer qu'elle allait bien, qu'elle ne manquait de rien, qu'elle ne risquait pas grand chose... Veiller sur elle, un peu comme il s'était toujours plu à le faire à la maison, mais avec un sentiment d'obligation qui lui déplaisait d'avance.

Moi, j’espère ne jamais m’en éloigner.

Sur quoi ce fut de lui qu'elle s'éloigna, avançant droit vers la mer, fendant les eaux pour y pénétrer d'une démarche presque conquérante. Il l'observa sans un mot, son attention se perdant dans les remous maltraités de cette mer qui s'écrasait contre la pâleur de sa peau. Puis elle se retourna et planta son regard dans le sien, presque impatiente. Alors il céda, évidemment, comme il cédait toujours, et retira ses baskets sans les détacher avant d'envoyer son tee-shirt rejoindre la robe légère qu'elle avait laissé derrière elle. Il ne lui fallut pas longtemps pour marcher dans ses pas, littéralement, suivant les traces qu'elle avait laissé dans le sable humide pour s'enfoncer à son tour entre les vagues faiblardes qui jouaient déjà avec Daisy. Chaque mouvement soulevait des centaines de gouttelettes qui rejoignaient l'océan dans un bruit assassiné par la houle, éclaboussant autour de lui tout ce qui avait le malheur de s'y trouver. Le Gryffondor fit exprès d'alourdir son allure en arrivant à sa hauteur, laissant ces gouttes suicidaires se suicider sur sa meilleure amie et un sourire satisfait ourler ses lèvres. Comme une vengeance puérile et ridicule pour cette course qu'il l'avait laissée gagner. Puis il s'abandonna dans l'eau, ne laissant dépasser qu'une tête aux cheveux déjà humides.

T'es v'nue la bonne année en vrai. D'habitude, c'est pas ça. Genre camping et forêt et camping et forêt...
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyLun 10 Juil - 18:43


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Dashiell disait souvent la vérité, rien que la vérité ; à l’exception de quand il mentait. Ce n’était pas fréquent, tout au mieux une nécessité ponctuelle pour ses affaires dont Daisy n’avait que quelques vents à peine plus consistants que les brises maritimes de cette fin de journée, tout au pire pour ignorer un fait qui l’impactait. Parce que si Dashiell disait souvent la vérité, rien que la vérité, il n’aimait pas trop celles qui le concernaient - celles qui le touchaient. Daisy ne se souvenait pas avoir eu beaucoup de conversations sur ce qu’il ressentait, sauf pour les sujets les plus légers, comme quand il affirmait qu’il était transcendé par les cookies de Madame O’ Brien avant de lui offrir généreusement le sien, appuyant encore plus fort sur cet acte de chevalerie ; comme quand il racontait la dernière chamaillerie avec sa jumelle. Quand il s’agissait d’évoquer les vrais problèmes, les vrais tabous d’une vie chargée de non-dits pour se la rendre illusoirement plus légère, Dash disparaissait ou plus exactement, il se renfrognait dans des pensées à peine chuchotées pour mieux les exorciser. ”Oui, 'fin y'a l'temps.” Daisy ignorait de quoi il était question, car même si elle le connaissait par coeur (au sens littéral, elle était persuadée d’être en mesure de suivre les lignes de ses artères du bout des doigts à force d’avoir partagé des siestes entre ses bras et d’entendre pulser cette organe qui avait accompagné ses rêves d’enfant), elle n’était pas encore en mesure de lire ses pensées, déjà confuse face aux siennes. Dash s’amusait à les réciter quand il en avait trop - mais c’était devenu une comptine de fond, une chanson qui accompagnait leurs promenades comme à cet instant où elle se contenta de lui jeter un regard empreint d’un sourire bienveillant. Il pouvait être aussi spontané qu’il le voulait avec elle, lâcher des bribes de réflexion sans contexte : elle ne lui demanderait rien, au même titre qu’il ne lui posait que peu de questions sur ses crises. Un accord tacite pour être eux-mêmes ensemble, dans leurs élans d’enthousiasmes, dans leurs doutes silencieux. Heureusement, ils étaient aussi colorés l’un que l’autre, passant aisément du bleu au rouge, leur permettant presque aussitôt, sans transition, de passer du noir de ce sujet à la lumière de l’océan. Ils coururent vers ses rivages, Daisy prit de l’avance, Dash consentit à être en retard. Elle riait aux éclats sous les scintillements du soleil sur les flots, mille paillettes dans un quotidien jusqu’alors morose. Elle en oublia même qu’elle avait gagné, toute obnubilée par les va et vient de l’eau qui chatouillait leurs pieds. Dash demanda sa revanche, qu’elle refusa d’une simple réplique désintéressée. ”Gna gna gna... Raciste des Trolls !” Mais, loin d’écouter ses pitreries, perdue dans cet horizon qui brûlait doucement ses yeux sous tous les éclats de la mer, Daisy appela son meilleur ami. ”Hmm...?” Evidemment, il répondit présent sans la moindre hésitation, posant son menton sur son épaule. Cette position ne semblait en rien confortable dans la mesure où il la dépassait de plusieurs centimètres, mais elle n’en fit rien, un sourire étirant ses lèvres dans la complicité qui les liait.

”Qu'est-ce qu'y'a ?” Rien, Dash, aurait-elle pu répondre ; ou au contraire, tout, partout. Elle se sentait un peu étrange, mais pas de l’étrange qui la consumait habituellement, plutôt errante, à la fois au fond des flots et ici, sur le sable, les pieds rafraîchis de vagues timides qui semblaient ne pas savoir comment les inviter à s’y baigner. C’est que pour une fois, dans ce précaire équilibre de divertissement avec son meilleur ami et de plage, juste avant la tombée de la nuit et la paix du sommeil, elle se sentait au bon endroit. Rien qu’une seconde volatile qui battit à nouveau des ailes et lui rappela que Papa n’était pas là, et que le lendemain, elle aurait une nouvelle activité manuelle à accomplir ; peut-être même des voix à affronter et un raz-de-marée émotionnel à tenir. Elle demanda alors, en condensé de ses élucubrations qui se résumaient au simple va et vient de l’eau, s’il aimerait vivre au bord de l’eau, plus tard. Elle devina dans le coin de ses yeux un mouvement de ses commissures, gage d’un sourire qui se refléta naturellement sur ses lèvres. Puis il se retira docilement de son épaule et le poids de son existence laissa place à une légèreté presque éprouvante, comme elle aurait à nouveau pu s’envoler, mais cette fois-ci sans aucun bras pour la retenir. ”Ouais, ce serait cool.” Daisy hocha la tête, comme confortée dans une idée qu’elle n’avait pourtant même pas vraiment exprimée, avant de préciser qu’elle espérait pour sa part ne jamais s’en éloigner. Et, comme pour appuyer cette déclaration envers la mer, elle posa sa banane, retira sa robe, et se mêla aux flots. La fraîcheur était encore tempérée, suffisamment pour ne lui arracher qu’une grimace d’amusement au contact de l’eau qui monta jusqu’à ses cuisses. Sa peau était encore un peu claire, plus habituée aux ménagements de l’Irlande qu’à la virulence tropicale, mais globalement, son corps s’accomodait de ces embruns et de ces picotements. Peut-être avait-elle été sirène dans une autre vie, ce qui aurait expliqué cette fascination parfois sinistre pour l’eau, ou même sa mèche toute particulière, comme une crinière de créature plutôt qu’une singularité humaine. Elle se retourna et invita son meilleur ami à la rejoindre sans un mot, le visage plus expressif que n’importe quelle phrase. Elle était heureuse, vraiment. Parce que si elle ressentait parfois de lourds chagrins qui roulaient en d’épaisses larmes salées sur ses joues, elle savait aussi ressentir ces éclats dans lesquels elle venait de s’immerger, irradiée de soleil, gorgée d’eau salée. Dash ne se posa pas de questions (sinon il les aurait formulées à voix haute, mais le roulement des vagues fut le seul son qui accompagna leur regard) et retira chaussures puis t-shirt pour se mêler à son tour à l’océan, avançant lourdement parmi les vagues qu’il semblait essayer de pourfendre de ses seules jambes. Daisy rit aux éclats avant de laisser échapper un petit cri quand il approcha suffisamment pour que les remous de son avancée lui éclaboussent au visage. Elle se recula en conséquence, ses pieds restèrent un peu coincés dans le sable, elle perdit l’équilibre et s’enfonça davantage dans l’eau qui la recouvrit bientôt jusqu’aux épaules. Sa pince, rescapée parmi le mélange informe de ses cheveux relevés, semblait se raccrocher désespérément à son crâne, laissant quelques tentacules blondes couler dans l’eau autour d’elle. Elle se sentit happée vers le haut, le temps qu’une vague passe, avant de glisser à nouveau un peu plus bas. Va et vient, constant, berçant, joyeux.

”T'es v'nue la bonne année en vrai. D'habitude, c'est pas ça. Genre camping et forêt et camping et forêt…” Daisy esquissa un sourire curieusement indéchiffrable. Etait-elle vraiment venue la bonne année ? Si elle était venue avant, ne se serait-elle pas épargnée des mois de pleurs ? Et d’un autre côté, elle aurait probablement pleuré plus fort encore en s’isolant dans un camping loin de Papa. Ce qu’ils avaient traversé les avait rapprochés et de toute manière, rien n’était pire que de supporter un cadre aussi inconfortable sans sa présence ; même ses iris toutes rouges, même ses plats de pâtes. Alors oui, elle était venue la bonne année, d’une certaine façon. “Terrifiant” lâcha-t-elle avec de grands yeux où se reflétèrent de fausses images d’une guerre qu’elle n’avait de toute évidence pas menée, illusions de ce qu’aurait été son séjour dans les tréfonds de ces forêts. “Quoique, le Troll que tu es a dû adorer ces retours à son habitat naturel…” Et aussitôt, ses prunelles se remplirent d’une malice qui chassa son air maussade. Parce que c’était toujours comme ça, avec lui. L’eau les souleva une nouvelle fois au fil de l’ondulation qui s’éloigna ensuite vers le rivage, quelques mètres plus loin. “D’ailleurs, tu sais nager, au moins ?...” poursuivit-elle avec un sourire de plus en plus large à mesure que la pique franchissait ses lèvres. Evidemment qu’il savait nager, il était bien plus dégourdi qu’elle et en vérité, la question était plutôt de savoir ce dont elle était capable qui ne soit pas à sa portée. Presque par définition, Dash pouvait tout faire ; à ses yeux, il aurait survécu dans n’importe quel endroit hanté, explosif, sans issue. Il était un couteau suisse humain et ce même sans baguette - là où il lui semblait davantage évoluer par hasard, suspendue au fil des autres. Papa veillait sur elle et Dash prenait le relais quand il n’était pas là. A commencer par ce jour où elle avait manqué de tomber du muret de Madame O’Brien ; c’était Dash qui l’avait sauvée. D’un autre côté, on ne pouvait pas demander à une princesse de s’en sortir toute seule. Ç’aurait été contre nature ! En revanche, elle savait s’amuser. Alors, à la suite de sa petite blague, elle se précipita jusqu’au Gryffondor pour se jeter sur lui, essayant maladroitement de le faire couler, ce Troll des montagnes qui ne savait pas nager. Elle savait d’avance qu’elle n’avait pas la moindre chance ; mais elle savait aussi qu’il éclaterait de rire et qu’ils ne risquaient rien, ballotés par les flots. Aussi encercla-t-elle son dos de toute sa masse pour essayer de le renverser en arrière, les bras serrés autour de son cou, les cuisses encerclant son ventre, le visage rejeté en arrière pour servir de contrepoids ; comme si elle avait jamais été en mesure de faire le poids face à lui.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyDim 23 Juil - 13:20

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into the sea
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Peut-être que ça ressemblait à ça, la fin du monde. Parce qu'il ne semblait plus vraiment exister au-delà de cette mer qui les berçait comme la sienne l'aurait probablement fait à sa place. Il n'y avait plus de bruit sinon celui des vagues qui grandissaient, grossissaient, grondaient et s'écrasaient, sur eux, sur la rive, sur cette vie qu'ils avaient délaissé dans un mélange de tissu et de fruit. Oui, peut-être que c'était ça, la fin du monde. Être seuls au milieu de rien – de tout, peu importe – sans aucune considération pour ce qui attendait plus loin, si seulement ça attendait. Il n'en était pas sûr. L'existence commune continuait de tourner sans plus s'étonner de leur absence. Sans être habituel, c'était courant. Depuis toujours, il y avait ces moments hors du temps où ils n'avaient plus besoin de rien d'autre que de la présence de cet autre que le destin avait un jour mis sur leur chemin, que l'évidence avait désigné comme le plus fidèle de tous les alliés. La houle emporta à nouveau le silence et lui décida d'emplir l'espace avant qu'il ne revienne. Son esprit dériva sur les voyages d'avant, sur ceux qu'elle n'avait pas connus autrement que dans les lettres qu'il lui écrivait parfois, qu'au travers des photos un peu floues qu'il lui montrait bien installés dans le Poudlard Express, filant à toute allure au travers du royaume tout entier pour retrouver les murs épais du château. Daisy finit par sourire. Il ferma les yeux, rejetant la tête en arrière, s'abandonnant aux bons soins des vagues. L'eau chanta à ses oreilles, le soleil qui déclina vint couler sur son visage.

Terrifiant, conclut-elle d'une voix qui lui paraissait venir de loin, déformée par le bruit des gouttes qui s'agitaient. Quoique, le Troll que tu es a dû adorer ces retours à son habitat naturel…

Il se redressa en hochant la tête, passant une main maladroite dans ses cheveux trempés. C'est que ça n'avait pas changé beaucoup du reste de ses vacances. Fuir au travers de la nature, dormir en observant les étoiles... ça ressemblait beaucoup à ces heures passées à couper à travers champ, à parcourir l'Irlande sur son vélo, à somnoler sur la banquette arrière de la vieille voiture de Papy les yeux rivés sur le ciel déformé par la vitre. Dashiell Dashner n'avait jamais eu besoin de luxe ni des tropiques pour profiter de la douceur des vacances.

Oui, c'était bien en vrai.

Il était passé au travers du sarcasme comme il passait au travers des vagues, accordant finalement plus d'importance à son habitat naturel qu'à ce qui ressemblait à s'y méprendre à une insulte. Enfin, ça venait de Daisy, ça ne pouvait pas vraiment être insultant. Et puis, une nouvelle fois, toujours sans prévenir, elle rejeta au loin toute logique pour plaquer sur leur conversation une question qui venait de nulle part :

D’ailleurs, tu sais nager, au moins ?...

Le regard que l'adolescent posa sur elle laissa entrevoir toute l'incompréhension qui était la sienne. Un hochement de tête et un haussement d'épaules servirent de réponse. Oui, il savait nager. Il serait sûrement pas venu ici avec elle, sans l'ombre même d'une appréhension, s'il avait pu se noyer à la moindre vague un peu trop grosse. Mais on aurait dit que la jeune femme n'attendait pas vraiment de réponse, comme si elle la connaissait déjà, comme si elle s'en fichait complètement, comme si sa question n'avait été qu'un prétexte pour autre chose... autre chose comme une nouvelle et vile attaque ! Elle lui sauta soudainement sur le dos, lui arrachant un rire aussi surpris que ridicule. Ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille, ses bras se crochetèrent autour de son cou et elle fit peser tout son poids pour tenter de le faire tomber. Il tenta de lui rendre la tâche plus confortable, la retenant tant bien que mal pour qu'elle ne glisse pas, pour qu'elle n'ait pas trop à forcer sur ses bras, sur ses jambes pour rester en place. Et puis aussi simplement qu'il l'avait fait la première fois, il céda. Parce qu'il cédait toujours. Il se laissa aller en arrière, luttant pour ne pas tomber trop brusquement et écraser la pauvre Daisy. De l'extérieur, le tableau qu'il formait devait être surprenant, comme une scène tournée au ralenti, une chute trop lente pour être honnête, un combat chorégraphié, faux et pipé qui ne ressemblait plus à rien. Il relâcha sa prise sur le corps fin de sa meilleure amie au moment où le dos de celle-ci rencontrait probablement la surface de l'eau et il se laissa aller contre elle en s'agitant bêtement. Il fit l'effort de boire la tasse à la première vague et releva la tête dans un hoquet gloussant.

Au s'cours ! Bblblbl, feignit-il alors qu'une nouvelle vague passait, je me noie, blblblbl !

Et qu'importe s'il avait encore pieds, qu'il lui aurait suffi de se redresser pour éviter ce simulacre de noyade... Daisy avait voulu le foutre à l'eau alors Daisy avait réussi à le foutre à l'eau... il ne restait plus qu'à attendre de voir à quoi ressemblerait la scène suivante, si elle déciderait de jouer les héroïnes pour le sortir de là ou si elle préférait, au contraire, terrasser le Troll qu'il était.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyJeu 27 Juil - 16:25


throw our hearts into the sea
Daisy n’était pas une enfant, du moins, pas pour tout, et en l’occurrence, elle savait pertinemment que le monde ne tournait pas autour de sa personne. Non, la planète opérait une trajectoire circulaire autour du soleil, étoile de leur galaxie, par ailleurs assez petite en comparaison avec ses consoeurs dans un univers qui en ruisselait quand il ne pleuvait pas seulement des comètes. Néanmoins, ici bas, sous la voûte céleste qui se teintait en lila dans le déclin du jour, dans la montée de la nuit, Daisy n’aimait pas être rappelée que tout le monde pouvait continuer à tourner en dehors de sa propre existence. Ils avaient le droit de vivre, mais pas celui de l’oublier, parce qu’elle, elle ne les oubliait pas, du moins, pas tous. Dashiell, en premier, ou en second, juste derrière Papa. Elle ne l’oubliait jamais, même quand il n’était pas là, mais de l’autre côté du continent, en vacances scolaires où elle n’avait pas été inscrite. Il était dans un coin de ses pensées, à pouffer de rire au détour d’une mauvaise blague, à lui faire une grimace quand elle devait garder son sérieux. Il l’accompagnait partout, alors, naturellement, elle espérait l’accompagner partout aussi, qu’il poursuive son orbite dans le fourmillement du monde, mais qu’elle occupe un peu de son ombre et qu’il revienne à elle. Ça avait toujours été le cas, dans un sens. Il ne manquait pas de lui raconter ces escapades auxquelles elle n’avait pas participé, ces aventures qui n’étaient pas les siennes, afin qu’elle se les approprie à son tour et qu’ils décorent son imaginaire autant qu’ils habillaient les souvenirs de son meilleur ami. Mais s’entendre rappeler ces jolies vacances qui n’existaient que dans ses rêveries là où ses étés s’étaient révélés particulièrement épuisants ne constituait pas ses récits préférés. ”Oui, c'était bien en vrai.” L’enthousiasme tranquille du Gryffondor appuya un peu plus fort sur son cœur que Daisy enfonça davantage dans l’océan, laissant la surface chatouiller jusqu’à sa lèvre inférieure. “J’en doute pas” répondit-elle évasivement, dans un sourire absorbé par une nouvelle vague. Évidemment qu’il avait dû adorer ces escapades, lui qui tenait tant à la nature, lui qui adorait tant utiliser ses mains. Et sûrement qu’elle ne les aurait pas détestées aussi fort qu’elle s’était plus à le laisser transparaître si elle les avait partagées avec lui. Parce que tout ce qu’ils échangeaient était toujours agréable, même les souvenirs tristes, même les sentiments pesants. Il y avait une forme de légèreté entre eux qui étiolait chaque lourdeur pour en faire une petite bulle où voleter parmi les sourires.

Et elle profita justement de la présence de Dashiell pour se laisser porter, prise d’un nouvel engouement dans l’excitation de leur baignade. Une lueur de malice dans le regard, elle lui sauta dessus dans l’optique de le faire couler, sans même réfléchir à l’évidence physique qu’elle était incapable de lui servir de contrepoids. L’eau la portait suffisamment pour lui permettre de se cramponner à lui sans la moindre difficulté - et c’était d’ailleurs étonnant cette fluidité à s’enrouler autour de son dos, presque comme son envol lors de leur course qui aurait relevé du miracle si elle n’avait pas senti le bras de son meilleur ami autour de sa taille ! - et, engaillardie dans son entreprise facilitée par l’océan (et exclusivement l’océan), Daisy se jeta de tout son poids en arrière pour tirer Dash dans l’eau. Ce dernier tomba à la renverse exactement comme prévu et Daisy riait encore aux éclats quand ils s’échouèrent ensemble dans l’eau. Il y faisait bon. Sans se soucier du sel, elle ouvrit grand les yeux en déroulant ses jambes du corps de Dashiell qui s’agitait pour s’en écarter et lui permettre de retrouver la surface. Elle ne vit rien dans les tréfonds remués de l’eau. Quelques bulles, du sable en suspension suite à leurs pitreries, des reflets obliques du soleil au dehors. Dash se tortillait encore un peu et elle resta elle aussi quelques secondes sous l’eau, battant des bras pour ne pas flotter. Elle ne voyait pas grand-chose, mais elle en entendait encore moins. Le craquement d’une épaule dans leurs mouvements, le grésillement de l’eau. C’était ce qu’elle y préférait. Le silence quasi absolu, l’épaisseur des flots qui empêchait tout parasite. Daisy adorait l’agitation sonore qui lui empêchait d’entendre quoi que ce soit - mais ce son-là, celui du rien, qui était pourtant si bruyant, si écrasant, était encore meilleur. Elle aurait adoré être une sirène. Pouvoir alterner entre les palpitations des hommes au dehors et le néant aquatique en dessous. Mais elle était une sorcière, aussi manqua-t-elle d’air beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Et elle émergea à nouveau, à côté de Dash, dans le même sourire avec lequel elle était tombée au fond ; espiègle, amusé, ravi.

Une vague les attrapa au vol et Dash en but une gorgée. ”Au s'cours ! Bblblbl,je me noie, blblblbl !” Daisy rit de plus belle, les yeux fermés à la surface après les avoir grand ouverts sous l’eau. “Attends, bouge pas” articula-t-elle péniblement alors qu’elle cherchait à grande peine son souffle, ballottée par les ondulations et par ses propres rires. Elle avança d’un pas vers lui avant de glisser son bras dans son dos afin de l’aider à se redresser, tout en sachant pertinemment qu’elle ne servirait à rien dans la fragilité de sa propre silhouette, surtout que Dash savait très bien nager. Il en allait plutôt du plaisir de lui montrer qu’elle n’était pas que cruauté, et qu’elle pouvait aussi lui servir de chevalier servant quand il en avait besoin - ou quand elle en avait envie, au détour de ce jeu ridicule qui les amusait pourtant comme des fous. “Alors, on dit merci qui ?” lança-t-elle, fanfaronne, en croisant le regard de la princesse qu’elle venait de sauver in extremis d’une inévitable noyade. Elle éclata de rire de plus belle, détachant au passage sa prise autour du dos de Dash, pour finalement replonger sous l’eau. Elle profita du relâchement de ses cheveux pour défaire sa pince et libérer ses mèches qui avaient fini par s’emmêler. Elle remonta à la surface en passant ses mains sur son visage avant de coincer sa pince dans la bretelle du haut de son maillot de bain. “L’eau est tellement bonne” nota-t-elle presque plus pour elle-même, contemplant désormais l’horizon lointain où le soleil prenait part à leur baignade. En Irlande, les bains au coucher du soleil étaient presque impossibles, à moins d’être fou, ou insensible au froid. Ici, l’eau était encore clémente, caressant sa peau d’une fraîcheur délicate en comparaison à la moiteur de la journée. Elle leva les bras et posa ses doigts juste à la surface de l’eau, essayant de suivre le mouvement des vagues comme elle aurait voulu caresser l’océan. L’eau était effectivement bonne, et elle se sentait bien. Elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis longtemps, à vrai dire, depuis une éternité. Il ne se passait dans le fond rien de particulier et pourtant, c’était comme si tout se passait à la fois, tous ces étés dont elle n’avait pas pu profiter, tous ces crépuscules qu’elle n’avait pas pu admirer. “Je suis contente” admit-elle en tournant son visage vers Dashiell, un large sourire flanqué sur les lèvres. C’est qu’elle n’arrivait pas à s’en défaire, et qu’il était plus éloquent encore que tout ce qu’elle aurait pu lui dire. Elle se demanda si lui aussi appréciait autant ce moment. Peut-être pas, après tout, il en avait eu à la pelle, de beaux étés, et celui-là était potentiellement le pire, d’ailleurs, à en juger l’ombre qui avait couru sur ses yeux quand elle l’avait interrogé sur Oona. Son sourire en devint plus modeste. Elle ne voulait pas lui cracher son bonheur à la figure, non plus. Elle voulait juste avoir un souvenir de vacances avec lui, pour une fois qu’elle avait l’occasion de lui en offrir un.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptySam 29 Juil - 15:06

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J’en doute pas.

Et ce fut tout, la conversation emportée par les vagues. Dashiell ne chercha pas plus loin et laissa la mer s'occuper de combler les blancs... Oui, il avait apprécié ces anciens voyages, il avait aimé se perdre dans la forêt, suivre des traces d'animaux qu'ils ne retrouvaient quasi jamais, dormir dans des cabanes dans les arbres ; il avait aimé se poser dans un coin pour lui écrire des lettres longues comme le bras, bourrées de ratures et de fautes sûrement, pour lui raconter tout ce qu'il faisait, tout ce qu'il se passait, lui demander comment elle allait, à quoi elle occupait son propre été ; il avait aimé tout imaginé dans des « si t'étais là » qui ne menaient à rien sinon à inclure cette fille occupée de l'autre côté du royaume dans une vie qu'elle ne partageait plus dans l'immédiat... mais il n'en appréciait pas moins celles-ci, à s'occuper de champs perdus sur une île, à passer ses soirées à se fondre avec la mer, à la chercher à chaque fois qu'il retrouvait le monde, à froncer les sourcils à chaque repas qu'elle ne prenait pas, à s'inquiéter sans s'en étonner, à espérer qu'elle les apprécierait autant que lui, ces vacances, même si elle était loin de chez elle, loin de son père, loin de cette cage dorée dans laquelle elle avait l'air de se plaire. Mais elle ne lui avait pas posé la question, elle avait juste supposé qu'il n'avait rien eu contre retourner au beau milieu de la nature, tous ces étés, alors à quoi bon s'enfoncer dans des explications qu'elle n'attendait pas ? Il lui aurait dit qu'il aimait ce voyage aussi, si elle lui avait demandé, que ça lui faisait plaisir de l'avoir avec lui et de pouvoir passer un mois tout entier avec elle. Mais à la place, elle lui sauta sur le dos avec la ferme intention de le noyer et lui, bonne poire, accepta de l'y aider. Il se laissa tomber en arrière, emporté par la force insoupçonnée de sa camarade et s'agita au milieu de l'écume et du sable comme s'il était sur le point d'y passer. Il se fichait bien de savoir qu'il avait pied, il se fichait tout autant de savoir qu'il n'aurait eu qu'à se redresser. Daisy voulait le mettre à l'eau, alors Daisy y arriverait. Et il lui offrit même le luxe de décider de son sort. Il s'appliqua à boire la tasse, à toussoter, à appeler pitoyablement à l'aide... sûrement que ça ne trompait personne, sa meilleure amie moins encore, mais qu'est-ce que ça pouvait faire ? Elle riait, non ? C'était le principal.

Attends, bouge pas.

Aussi arrêta-t-il de bouger, feignant de couler, lentement, en attendant il ne savait quoi. Heureusement, elle ne mit pas longtemps à l'éclairer et fendit l'eau sur au moins un pas pour venir le rejoindre et l'arracher à son triste sort. Son bras passa dans son dos et il accompagna son geste jusqu'à remonter tout à fait d'entre les vagues qui menaçaient de l'engloutir tout entier. Il ne put retenir un gloussement stupide alors qu'il repoussait d'un geste absent les cheveux ni vraiment roux ni vraiment blonds qui lui tombaient sur le front.

Alors, on dit merci qui ?
Merci Daisy, répondit-il en insistant bien sur les i comme l'aurait fait un enfant ou un habitué des alcooliques anonymes. J'sais pas c'que j'aurais fait sans toi.

Il n'aurait pas coulé, déjà. Mais c'était tellement évident qu'il ne lui sembla pas nécessaire de le rappeler. Un sourire d'imbécile heureux étira ses lèvres alors que sa meilleure amie se mettait à rire de plus belle. Cette soirée n'avait aucun sens mais elle lui semblait parfaite comme elle était. La Serdaigle retira sa pince, l'attacha à sa bretelle et laissa ses longs cheveux se perdre dans l'eau. On aurait dit une sirène... enfin, une sirène comme on les voyait dans les films, pas les créatures relativement moches qu'on croisait dans le lac noir.  

L’eau est tellement bonne.

Dash haussa simplement les épaules. Oui...? 'Fin c'était un peu la température de l'eau tous les jours depuis qu'ils étaient là alors il n'y faisait plus très attention. Sûrement qu'il serait surpris par la froideur de celle qui les attendrait, chez eux, mais pour l'instant ça lui sembla parfaitement normal. Alors plutôt que de se perdre dans un débat sur la température idéale pour une baignade de début de soirée, l'adolescent tendit le bras et attrapa la pince à cheveux abandonnée. Il la libéra de la bretelle et ramena ses propres cheveux en une espèce de mini-couette sur le haut de sa tête avant de les coincer avec son butin. Il leva les yeux dans l'espoir d'apercevoir quelque chose mais sans succès... il ne put qu'imaginer le résultat et se retrouva à glousser bêtement rien qu'à l'image qu'il s'en faisait. Il devait avoir l'air ridicule, avec la pince-pieuvre – ou crabe ou peu importe le machin plein de pattes vivants dans les océans – perchée sur le haut de sa tête.

Je suis contente.

Lorsqu'il croisa son regard, elle avait un sourire immense et, une seconde plus tard, il sembla se noyer, lui aussi. Il ne comprit pas pourquoi. Alors, comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt, il chassa tout le sérieux de la conversation – si tant était qu'elle en avait – et plongea dans une nouvelle bêtise... et plus littéralement dans l'eau. Il plia les jambes, presque à genoux dans le sable, pour ne laisser que ses yeux chocolat et ce monstre de plastique et de cheveux dépasser de la surface, avant de s'avancer vers Daisy. Il tenta vainement un « tin nin nin nin » digne des Dents de la mer qui ressemblait davantage à un « bloup bloup bloup » puisque sa bouche était à moitié dans l'eau et il l'attaqua sauvagement à coups de chatouilles cruels. Lorsqu'elle finit par crier grâce, il ne put s'empêcher de lui offrir un sourire victorieux, les joues rouges d'avoir tant pouffé et l'air bête de cette pieuvre qui n'en était pas une un peu de travers parce qu'elle n'avait pas assez de tignasse où s'accrocher.

Moi aussi, j'suis content, consentit-il enfin à reconnaître. Pour une fois qu't'es là... c'est chouette.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptySam 5 Aoû - 4:00


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Une énième vague passa, une énième vague revint. Il y avait une sorte de consolation dans cette constance qui ne souffrait d’aucun raté. Une sécurité élémentaire où elle pouvait s’abandonner, à l’abri de tous parasites, à l’abri d’une présence bienveillante. Dashiell ne lui avait jamais fait mal. Ni par mégarde dans un jeu un peu trop prenant, ni par ses mots dans une réplique un peu trop cynique. Elle n’avait jamais eu peur de lui et d’ailleurs, elle n’avait pas le moindre doute sur le fait qu’elle pourrait toujours continuer à lui offrir sa confiance la plus aveugle. De toute manière, il possédait déjà son ouïe, au fait des voix qui chuchotaient de temps en temps à ses oreilles. Il pouvait tout aussi bien avoir sa vue ; son toucher, également, lui dérobant quelques baisers sur la joue en guise d’au revoir, et son odorat, tant qu’à faire, quand il allumait son herbe fraîche devant elle. Dash était un monde à part entière, avec ses propres codes, où elle pouvait se reposer quand le vrai monde tournait un peu trop vite, quand il tournait un peu trop mal. “Merci Daisy. J'sais pas c'que j'aurais fait sans toi” répondit-il, bon enfant. C’était même au-delà de la sécurité, de la confiance - tout était simplement plus facile avec lui. Tant et si bien qu’elle aurait préféré continuer à flotter dans cet océan pour le restant de ses jours, à rire de ses pitreries puis à surenchérir de bêtise, plutôt que de revenir sur la terre ferme et se confronter au sérieux des autres. “Mieux vaut pas savoir” fit-elle d’un ton héroïque pour souligner sa grandeur d’âme qui n’avait pas lieu d’être, “je suis là, de toute façon.” Et si elle avait cherché à poursuivre sur la même intonation, cet aveu sonna différemment ; certainement parce qu’elle était sortie du registre de la blague, sans le vouloir. Elle était là, de toute façon, et elle serait là, encore, parce qu’elle était bien à ses côtés et qu’elle avait envie de lui offrir ce même espace préservé où des vagues tranquilles continueraient de rouler sans interruption. Son attention se reporta sur l’horizon et elle signala que l’eau était bonne, quelque part entre le constat facile et la contemplation admirative. Dash ne répondit pas, se contentant de tendre les doigts vers sa bretelle. Daisy n’eut pas le temps de réagir qu’elle le vit attraper sa pince pour y coincer ses propres cheveux. Elle pouffa de rire sous l’élégance toute relative de son allure, mais eut l'obligeance de ne rien remarquer, préférant la simplicité de son bonheur qu’elle lui partagea.

Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle croisa son regard, et elle ne put retenir un nouveau rire étouffé dans la vision d’ensemble de sa posture. Il était ridicule, mais ridiculement adorable. Se pourrait-il qu’en dépit des apparences, il ne soit pas aussi heureux qu’elle ? Mais déjà, il contredit ses doutes en s’approchant d’elle d’un air menaçant, proie à l’affût de sa cible, initiant une énième farce sous son sourire de plus en plus étiré. “Dash, qu’est-ce que tu…” Mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il se jeta sur elle pour la chatouiller de tous ses doigts. “DASH” cria-t-elle en se débattant futilement, trop secouée de rires pour parvenir à une quelconque forme de défense. Elle apprit à ses dépens que la mer ne changeait rien aux chatouilles - le titillement de doigts sur sa peau était tout aussi marqué, tout aussi insupportable. Ainsi essoufflée de se débattre en vain et de lutter dans la pesanteur de l’eau, le tout dans des éclats de rire plus cristallins que les vagues, Daisy finit par abandonner toute volonté de riposte. “Stop, Dash, par pitié” gémit-elle dans un regard suppliant. Il la relâcha aussitôt, dans un large sourire victorieux qui étira ses propres commissures de plaisir. Elle avait perdu ce duel (de toute façon déloyal), mais elle avait gagné le sourire de son meilleur ami. “Moi aussi, j'suis content. Pour une fois qu't'es là... c'est chouette” annonça-t-il finalement alors qu’un nouveau roulement les élevait à la surface.

Chouette. Le mot flotta un instant entre eux, rien qu’une seconde, le temps que Daisy façonne un sourire de circonstances, le temps que l’ondulation s’en aille pour les descendre à nouveau à hauteur du sable. “C’est chouette” répéta-t-elle doucement, le regard évasif alors même qu’elle observait Dash. C’était mieux que rien. Elle aurait espéré qu’il s’agisse des meilleures vacances de sa vie pour lui aussi, ne serait-ce que ce moment-là, plus brillant que tous les couchers de soleil auxquels elle avait assisté jusqu’à présent, recluse sur une colline loin de la mer quand elle n’était pas simplement enfermée dans sa chambre ; mais c’était mieux que rien, quand même. Alors, loin de s’en formaliser, Daisy tendit la main vers la chevelure défaillante du Gryffondor pour attraper précautionneusement la pince, prenant soin de ne pas arracher le moindre cheveux rebelle qui s’était entortillé sur les extrémités. “J’étais jamais partie aussi loin, en plus” reprit-elle dans un souffle qui se mêla aux embruns. Elle leva son autre main pour venir à la rescousse de la première, l’entreprise se révélant plus ardue que prévu au regard du monstre difforme qui s’était constitué sur son crâne. “C’est impressionnant, je trouve, de se dire qu’on est si loin de la maison. Et en même temps…” Enfin, la pince se libéra de sa prise. La jeune fille conserva alors le silence, préférant se concentrer sur sa tâche ; elle rassembla les cheveux mouillés de Dashiell en une masse plus disciplinée que celle qu’il avait constituée avant d’y coincer soigneusement la pince, formant une coiffure plus solide mais surtout plus harmonieuse - dans la mesure du possible, bien entendu, s’agissant malgré tout d’une tignasse mal coiffée et alourdie de sel. “Et en même temps, ça fait du bien. Je comprends mieux pourquoi tu tiens à y retourner chaque fois.” Elle attrapa le menton de Dash pour tenir son visage droit, considérant sous le meilleur angle possible sa création, avant d’esquisser un sourire de satisfaction ; comme Papa quand il estimait que ses boucles étaient réussies. Elle se recula finalement d’un pas avant de se pencher en arrière pour tremper à nouveau ses propres cheveux, baptême de cette vie étrange qu’elle avait entamée à des milliers de kilomètres de Papa. Il lui manquait, comme tous ses repères dans cette jolie maison qui était la leur. Mais d’une curieuse façon, parfois, il lui manquait moins. Comme dans cette baignade isolée, où son souvenir se confondait avec l’horizon sans rouler jusqu’à eux. Peut-être parce qu’il s’agissait d’une forme de bonheur qui lui appartenait exclusivement, pour une fois. Rien d’autre que Dash, que l’océan, que cette paix démesurée, le temps d’une soirée qui ne s’éterniserait que dans ses rêves.
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Cette soirée semblait reposer presque entièrement entre les mains de Daisy. Elle était à l'origine de leurs retrouvailles, de leur conversation, de leur baignade, de son approximative noyade même et de sa vie sauve. Comme une déesse toute puissante aurait pu régir sa vie, elle faisait la pluie et le beau temps sur cette parenthèse aquatique sans que l'adolescent n'y trouve rien à redire. Contre quoi aurait-il pu râler, de toute façon ? Elle était là, légère et souriante, emplissant le bruit des vagues de celui de son rire, retenant le temps du bout de ses doigts fins. Alors oui, bien sûr que, comme un adorateur vainement croyant, il se contentait de se plier à ses désirs, à ses caprices, sans en ressentir le moindre, sans avoir l'impression d'être un jouet entre ses mains divines. Il profitait simplement ce qu'elle avait à offrir sans avoir rien qu'une seconde l'idée stupide d'en quémander davantage.

Mieux vaut pas savoir...

C'était une question de point de vue. Ça aurait pu être drôle à imaginer, quand même... Son cadavre récupéré par les êtres de l'eau comme eux récupéraient des poissons innocents, les unes des journaux qui se seraient appliquées à titrer sur sa disparition, les moyens incroyables mis en place par l'école et le Ministère pour le retrouver... et peut-être, dans quelques années, des documentaires youtube ou netflix comme il en regardait des tas, sur cette affaire non-élucidées aux pistes surnaturelles. Mais soit. Mieux valait ne pas savoir.

...je suis là, de toute façon.

Et ce qui aurait dû n'être qu'une suite à leurs bêtises, une conclusion vaguement prétentieuse à cette acte héroïque sonna étrangement, teintée d'une réalité qui semblait dépasser le simple cadre de leur baignade. Les lèvres de Dashiell s'étirèrent dans un sourire plus heureux qu'amusé. Oui, elle était là, de toute façon. Depuis le premier jour, elle s'était imposée comme un phare au milieu des tempêtes de son existence. Elle avait été là lorsque le monde magique lui avait semblé tellement horrible qu'il n'était plus sûr de vouloir y aller, elle avait été là quand un train l'avait emmené loin de son Irlande natale pour la première fois de sa vie, elle avait été là quand l'injustice d'une direction archaïque l'avait prise pour cible du seul fait de ses origines, elle avait été là quand son alliée de toujours avait commencé à sombrer dans le brouillard et elle l'était encore aujourd'hui, droite, forte, stable.

Ouais, j'sais, répondit-il simplement comme un aveu de la confiance qu'il pouvait bien lui porter. Il savait qu'elle était là, il savait qu'elle y resterait, comme quelque chose d'immuable, comme une constante si solide qu'on ne pouvait imaginer qu'elle disparaisse.

Peut-être la pensait-il acquise, peut-être savait-il que c'était le cas... ou peut-être, plus probablement, n'y pensait-il même pas. C'était juste normal. Elle était entrée dans sa vie un matin d'il y a longtemps et s'y était installée parce que l'évidence était trop violente pour ne pas y succomber... Rien n'avait changé, depuis. Pourquoi est-ce que ça le ferait maintenant ? Ça se contentait en année, en beaucoup d'années, c'était presque une vie entière à leur jeune âge... alors ça ne pouvait que durer, pour une autre vie entière, pour plusieurs, même, parce que c'était toujours comme ça, avec les évidences. Et puis la légèreté revint, reflua comme les vagues... avant qu'il n'y plonge à nouveau tout entier, comme dans les vagues. Et sous ses doigts, les rires de Daisy explosèrent au milieu de couinements offusqués. La légèreté revint à nouveau. S'il ne savait pas ce qui avait fait vaciller son sourire, quelques secondes plus tôt, il eut au moins le plaisir de l'avoir fait revenir. Elle méritait toute la joie, tout le bonheur du monde.

Stop, Dash, par pitié, finit-elle par supplier.

Docile, il n'insista pas et recula d'un pas respectueux, l'air idiot du vainqueur satisfait. Bon, le combat avait été assez inégal, bien sûr, mais il était à la hauteur de celui qu'elle lui avait imposé sur la plage, ces quelques secondes volées au fair-play qu'il n'avait pas eu le courage de réclamer. C'était de bonne guerre. Et puis c'était amusant. Elle n'avait pas l'air de lui en vouloir beaucoup pour ce coup bas, presque au contraire, puisque son sourire semblait se refléter dans le sien.

C’est chouette.

Dashiell hocha la tête. Oui, c'était chouette. Ce fut là-dessus qu'elle tenta d'arracher la pieuvre de plastique des mèches désordonnées de ses cheveux. Il se laissa faire, se baissant même un peu pour lui faciliter la tâche.

J’étais jamais partie aussi loin, en plus.

Sa voix se perdit un peu au milieu des vagues. C'est vrai qu'ils étaient loin. Est-ce que le Pérou, c'était plus loin qu'ici ? C'était le seul vrai endroit lointain qu'il avait visité en dehors de cette île. Du reste, il ne s'était pas particulièrement éloigné du sol britannique, lui non plus. N'empêche, son aveu lui tira une certaine fierté, quelque chose d'enfantin qui semblait hurler « je suis là pour partager ça ». Ou peut-être « ça aussi » aurait-il été plus juste... Parce que si elle avait toujours été là à chaque étape de sa vie, il aimait à croire qu'il faisait partie de la sienne assez souvent pour avoir été un soutien quelque fois. Si elle lui tira un peu les cheveux, il n'en laissa rien paraître, attendant simplement qu'elle ait terminé.

C’est impressionnant, je trouve, de se dire qu’on est si loin de la maison. Et en même temps…

La suite ne vint pas, la pince céda enfin. Il n'y avait jamais vraiment réfléchi. Est-ce qu'il trouvait ça impressionnant ? …peut-être pas. Il trouvait ça différent. Parce que l'environnement changeait de sa campagne ou de l'Écosse sorcière. Parce que ce qu'on attendait de lui lui parlait davantage que de rester le cul sur une chaise pendant des heures. Parce que c'était un entre-deux agréable comme à chaque voyage. Mais il n'était pas plus impressionné que lorsqu'ils avaient été camper, ici ou là, à quelques centaines de kilomètres de chez eux... Daisy refit sa couette, sur le haut de sa tête. Lui se mit à pouffer bêtement. Elle la coinça dans sa pince, comme si elle ne l'avait jamais retiré. Combien de fois s'était-elle amusée à jouer à la coiffeuse, quand ils étaient petits ? Combien de chouchous et de barrettes avait-elle accrochés dans sa tignasse trop longue et trop blonde de petit garçon ? Il se souvenait de quelques soirées partagées sous le regard amusé de Madame O'Brien, lorsque le père de sa meilleure amie traînait à venir la chercher... Il s'asseyait sagement par terre, au pied du fauteuil qu'elle occupait comme un trône et la laissait passer la brosse rose de sa poupée dans ses cheveux emmêlés. Elle y passait ce qui ressemblait à des heures... Elle défaisait les nœuds, faisait des petites mèches qu'elle tressait, attachait, torsadait... C'était presque les seuls moments où il parvenait à rester sage, à moitié somnolant... Comme là, au milieu de cet océan tranquille et des réminiscences d'une vie passée.

Et en même temps, ça fait du bien. Je comprends mieux pourquoi tu tiens à y retourner chaque fois.

Les doigts de la Serdaigle se saisirent de son menton pour l'empêcher de s'agiter. Il obtempéra, l'ombre d'un sourire flottant sur ses lèvres salées par la mer. Le résultat eut l'air de lui convenir puisqu'elle le relâcha et recula. Sa main vint tâtonner sur son crâne. Il sentit la pince, quelques mèches un peu folles... mais ça avait l'air plus propre que ce qu'il avait bien pu faire. Il n'eut même pas l'idée de massacrer son œuvre.

Ça veut dire qu'tu viendras les prochaines fois maintenant ? demanda-t-il alors qu'il se laissait aller sur le dos, un peu ballotté par le courant. Moi j'aimerais bien qu'tu viennes à chaque fois.

Il ne savait même pas pourquoi elle était venue, cette année, alors qu'elle n'avait jamais pris la peine d'abandonner son confort pour se risquer à les accompagner... Elle n'en avait pas l'air malheureuse pour autant, au moins, alors peut-être que l'expérience n'était pas si mauvaise... et si à tout hasard elle pouvait la trouver vraiment bonne, peut-être que...
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyLun 14 Aoû - 15:26


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“Ouais, j'sais.” L’évidence roula parmi les vagues pour venir s’échouer contre sa peau. La mer la ballotta, cette affirmation la caressa. Bien sûr qu’il savait. Elle avait toujours été là, depuis qu’elle avait franchi le seuil de la porte de Madame O’ Brien. Même enrhumée, même fatiguée, elle s’était présentée chaque matinée à l’entrée en promettant de revenir chaque soir. Elle avait beaucoup apprécié cette bonne femme, pour la rondeur de ses cookies, pour la rondeur de sa voix, pour la rondeur de ses formes. Mais elle appréciait encore plus Dashiell, pour la simple et bonne raison que c’était Dashiell. Il l’avait choisie comme coéquipière au premier jeu qu’on lui avait proposé à son arrivée, alors Daisy l’avait choisi comme meilleur ami. Avant lui, elle n’avait pas vraiment connu l’amitié. Elle fréquentait un groupe de petites filles à son école moldue, mais à dire la vérité, aucune d’entre elles n’avait jamais voulu en faire sa partenaire de jeu. Elle était plutôt du genre à rester sur le banc en attendant qu’elles terminent (le plus souvent en fous rires qui ne lui valaient alors qu’un vague sourire de circonstances, juste pour prétendre qu’elle n’avait pas raté l’occasion de se lier un peu plus fort avec celles qui étaient à l’inverse déjà soudées comme de l’acier), un livre sur les genoux quand elle ne dessinait pas seulement des formes abstraites sur son cahier. Ces filles-là n’étaient pas désagréables, dans le fond. Mais Daisy devait l’être un petit peu, pour elles, que ce soit par son côté rêveur qui lui valait souvent des remarques des professeurs s’açaçant de la voir ainsi lever le nez, que ce soit par sa seule mèche décolorée qui lui attirait fréquemment l’attention des autres, curieux de cette particularité que ces gamines n’avaient pas. Elle se souvenait en particulier de l’anniversaire de Poppy. Chaque invitée avait eu droit à un bracelet de tissu en forme de fleur, d’un joli rose, mais quand elle avait ouvert son cadeau, Daisy avait récupéré le seul modèle marron. Poppy et sa maman lui avaient assuré que ça devait être à cause du soleil, qui avait délavé le bracelet pendant son stockage… Mais tout le monde avait un peu ri en voyant son bracelet pour la première fois, et Daisy n’avait ainsi gardé de cette journée que la pesante sensation d’être le vilain petit canard de la bande. Dash, lui, la faisait sentir comme un élégant cygne. Et ici, au cœur de la mer, elle se sentait particulièrement à sa place ; bien plus que dans n’importe quelle marre où elle avait pu stagner jusqu’à présent.

Alors, même s’il s’amusa vilement à la chatouiller, lui arrachant cris et désapprobation, la Serdaigle prit soin de reprendre sa coiffure à l’agonie une fois le cessez-le-feu prononcé. S’assurant de ne tirer aucune mèche sur son crâne, elle s’appliqua à rassembler cette masse informe en un semblant de chignon qu’elle parvint à retenir dans sa pince. Elle contempla son œuvre avec satisfaction, comme à chaque fois qu’elle finissait de le coiffer. Dans une vie de poupée, elle adorait jouer à la marionnettiste. Ces quelques exercices de coiffure la sortaient de son rôle ordinaire et elle pouvait alors à son tour s’amuser avec son petit pantin qu’elle prenait plaisir à embellir. Dash était gentil, il se prêtait toujours au jeu sans jamais pester, même quand elle s’était lancée dans des tresses à la française et qu’elle avait été contrainte de tirer sur ses tempes pour s’assurer de ne rien laisser échapper. De toute manière, le résultat aurait valu toutes les migraines du monde : Dash portait ces coupes avec un naturel né. Il était même assez conciliant pour les garder parfois jusqu’à deux jours entiers, arrachant alors un sourire resplendissant à sa meilleure amie qui l’apercevait au petit-déjeuner. Résolument, avec lui, Daisy n’était jamais laissée sur un banc et d’ailleurs, elle ne ratait jamais plus aucun fou-rire. Il était donc évident qu’elle resterait à ses côtés aussi longtemps qu’il le lui permettrait. Toute sa vie, avait-il un jour proclamé tandis qu’il attendait avec elle que Papa rentre du travail pour venir la récupérer chez Madame O’ Brien. Ça aussi, elle s’en souvenait très bien. Il était dix-neuf heures passées, elle s’en rappelait car c’était l’hiver, quelques jours avant Noël et la nuit était donc levée depuis longtemps, si bien que le sapin clignotant de Madame O’Brien avait été mis en marche. Ils s’étaient installés au pied de celui-ci et s’amusaient à compter le nombre total de clignotements avant que la guirlande ne change de rythme. Sept, exactement sept clignotements ; et ils l’avaient annoncé d’une seule et même voix, fiers d’être parvenus au même compte au même moment. “Et toi, combien de temps avant que tu me remplaces ?" avait-elle lancé abruptement, dans toute la franchise décomplexée qui la caractérisait. Jamais, avait-il répondu sur le ton de l’évidence, parce qu’il avait l’intention de la garder toute sa vie. Madame O’Brien était arrivée quelques secondes après avec des cookies encore chauds, leur faisant jurer de ne pas dire à leur parents qu’elle les faisait goûter si tard. Daisy n’avait jamais su si cette attention avait été spontanée, ou guidée par l’écoute secrète de leur conversation. Quoiqu’il en soit, sa relation avec Dashiell avait depuis gardé la même douceur sucrée, le même réconfort lumineux. C’était comme un Noël permanent, même au beau milieu d’un océan tropical.

“Ça veut dire qu'tu viendras les prochaines fois maintenant ?” demanda-t-il, la ramenant d’entre ses souvenirs. Daisy reporta aussitôt son attention sur lui, tandis qu’il s’allongeait sur le dos pour se laisser emporter par le courant. Elle observa alors ses orteils qui dépassaient à peine de la surface, comme s’ils étaient capables de répondre à sa place. “Moi j'aimerais bien qu'tu viennes à chaque fois” ajouta-t-il, même sans obtenir sa réponse. Daisy esquissa un sourire avant de se laisser aller sur le dos à son tour, juste à côté de lui au cas où les vagues ne lèchent de trop leurs oreilles émergées. “Je sais pas” lâcha-t-elle finalement en rejetant un peu plus son crâne en arrière pour mieux embrasser le ciel au-dessus d’eux. Ses cheveux, au contraire, sombrèrent davantage, s’étirant comme une pieuvre aurait déroulé ses tentacules. “Mais je crois que j’aimerais bien, moi aussi.” Non, elle aurait adoré. Elle savait déjà que cet instant-là accompagnerait ses journées les plus froides, les plus tristes, également. Car cette baignade valait toutes les nausées sur un bateau de pêche, toutes les activités les plus éreintantes. Le spectacle du soleil couchant, quelque part entre le doré du ciel et les rayons de leur amitié, était plus beau que n’importe quelle description dans les contes de fée. Peut-être bien parce que c’était exactement comme si elle en vivait un, là, s'enfuyant doucement au large avec le seul en mesure de la protéger dans ce royaume très, très lointain. Daisy tourna son visage vers le Gryffondor qui contemplait lui aussi l’infinité du ciel, ses cheveux sagement retenus par la pince qu’elle y avait coincé. Elle aurait adoré venir les prochaines fois, faire de ce souvenir un espoir en le répétant chaque été comme si l’hiver n’avait jamais existé. Mais la vérité, c’est que ça ne dépendait pas d’elle. Sa vie entière ne dépendait pas d’elle. Bien sûr, elle dirait à Papa qu’elle avait passé d’excellentes vacances et elle lui assurerait son intention de remettre ça les fois suivantes. Mais il ne serait probablement pas aussi occupé tous les étés, et qui serait-elle de l’abandonner les seules semaines qu’ils avaient en commun ? Il dirait sûrement non. Et elle le comprendrait, car elle-même lui dirait non s’il venait à lui proposer encore une fois de l’y inscrire. Son sourire se fit un peu plus triste, alors, pour se réconforter, elle chercha le bras de son meilleur ami à quelques centimètres du sien. Elle noua précautionneusement ses phalanges sur sa peau, s’attirant un peu plus près de lui. “En tous cas, pour l’instant, j’ai pas envie de rentrer” reprit-elle en tournant à nouveau son visage vers le ciel, là-haut. Elle ne se serait jamais cru capable de ce secret, priant ce matin encore pour retourner au confort de son chez elle. Mais là, précisément là, elle s’y sentait déjà, chez elle. Un sentiment coupable qu’elle abandonnerait dans la mer pour mieux l’éteindre ensuite, sans pour autant jamais oublier cette tendresse noyée parmi les vagues.
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptySam 19 Aoû - 17:39

Throw our hearts
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Il y avait quelque chose de nouveau dans ces vacances – la présence de Daisy – et quelque chose de si immuable que ça paraissait naturel – la présence de Daisy. Et au milieu de l'océan, bercé par les vagues et ses bêtises, il lui semblait qu'il n'avait jamais connu que ça. La légèreté de la brise et de sa voix, la régularité de la houle et de ses sourires complices... Pourtant, même dans ses plus lointains souvenirs, ils n'avaient jamais été à la mer ensemble. Ils avaient partagé mille et unes aventures mais rien qui se mêlait à l'écume ou aux embruns plus forts que ceux qu'on pouvait retrouver sur les falaises irlandaises. Dashiell se laissa aller sur le dos, les yeux fermés pour échapper au soleil. Ils avaient un mois à passer ici, un peu moins maintenant, mais il savait d'avance que ce serait insuffisant, que maintenant qu'il y avait eu un précédent, il attendrait sa présence à chaque nouveau voyage comme il l'attendait à chaque nouvelle journée, comme un enfant refuserait d'abandonner son doudou. Peut-être avait-elle un peu ce rôle-là. La belle et rassurante peluche, celle dont la simple vue suffisait à alléger les soucis, à faire cesser les pleurs. Comme ce pauvre Brocoli délaissé depuis des années sur son lit, là-bas, à Ballinaskea, remplacé éhontément parce que la vie avait à lui offrir de plus aimable.

Je sais pas, finit-elle par répondre enfin.

Non, bien sûr qu'elle ne savait pas... Il n'avait jamais vraiment compris pourquoi son père ne voulait pas l'inscrire aux séjours organisés par l'école. D'accord, ils y étaient près de dix mois par an, d'accord, on ne savait jamais vraiment comment ça allait se passer... Mais il n'allait pas pouvoir la garder enfermée dans leur château toute la vie, si ?

Bah si, i' peut...

Mais le cri d'une mouette, d'un goéland, de n'importe quel oiseau estival couvrit sa voix qui disparut dans les airs et dans les vagues sans laisser la moindre trace. Il pouvait la garder enfermée dans leur château parce que, sans qu'il n'ait jamais vraiment compris pourquoi, elle aimait bien s'y laisser prendre. Il se souvenait du regard parfois froid, plein de colère de ce roi qui ressemblait aux marâtres des contes de fée... Ce regard si différent de la douceur de celui de Gil qu'il n'avait jamais imaginé rien qu'un instant qu'on puisse le poser sur son propre enfant. Alors en soi, il n'avait rien contre lui, il avait toujours été gentil les quelques fois où il s'était adressé à lui mais il gardait comme seule image que celle d'un dragon qui garderait la princesse prisonnière.

Mais je crois que j’aimerais bien, moi aussi.
J'vais croiser tous les doigts alors, déclara-t-il finalement en joignant le geste à la parole.

Il leva mollement son bras pour lui montrer son majeur qui passait au-dessus de son index et laissa le tout retomber dans l'eau dans un « poc » qui lui arracha un gloussement idiot. Puis Daisy finit par s'en saisir, de son bras, et y coinça le sien, se rapprochant de lui au-dessus des vagues. Il lui rendit son étreinte et ouvrit péniblement un œil pour le poser sur son visage, ses longs cheveux blonds s'étalant autour d'elle comme les espèces d'auréoles qu'on voyait dans les machins religieux. Il le referma, un sourire tranquille étirant doucement ses lèvres.

Ç'fait comme les p'tites loutres, là. T'sais, quand e' s'tiennent la patte pour dormir.

Il trouvait que ça lui allait bien, une loutre. C'était mignon comme animal. Il y avait eu une mode quelques années plus tôt, on en voyait partout. Avec des petits cœurs entre les pattes, même. À moins que ce soit un caillou en forme de cœur. Maintenant, il avait envie de lui trouver un caillou, comme les vraies loutres. Mais en même temps, il avait la flemme de bouger, de mettre un terme à ce moment calme, si rare dans son univers surexcité et infatigable.

En tous cas, pour l’instant, j’ai pas envie de rentrer.
On peut rester là pour toujours, s'tu veux. J'sais pas c'est quoi d'l'autre côté d'la mer... T'crois qu'on pourrait y arriver, d'l'autre côté ?

Sûrement que non. Ça devait faire un très long voyage et avec les requins et les bateaux, c'était un peu dangereux... mais il aurait bien voulu « rester là pour toujours », ne pas avoir à réaffronter la réalité qui l'attendait de l'autre côté du globe, cette réalité terne et triste, si loin du soleil paradisiaque de cette île perdue.

Oh, j'sais ! s'exclama-t-il soudainement alors qu'il se redressait, ses pieds touchant à nouveau le sol, son corps tanguant sous l'assaut d'une nouvelle vague. Viens, j'vais chercher mon matelas et ma couette et tout et on dort sur la plage c'te nuit !

Non, ça n'avait rien à voir avec la terre promise au bout de l'océan, pas même avec les loutres, mais probablement que dans l'esprit hasardeux du Gryffondor, il y avait un lien entre les deux...
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Message(#) Sujet: Re: Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) Throw our hearts into the sea (Dash & Daisy) EmptyJeu 24 Aoû - 12:22


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Daisy se savait naïve et n’y voyait en vérité pas le moindre inconvénient. Croire tout ce qu’on lui disait, espérer l’improbable, c’était encore la meilleure façon de vivre une vie qui ne lui plaisait pas, du moins, pas entièrement. Il y avait beaucoup de taches d’ombres pour en gâcher ses couleurs, et cette candeur qui la caractérisait y mettait un peu de paillettes. On lui avait déjà fait remarquer qu’il valait mieux faire preuve de plus de lucidité ; mais c’était précisément parce qu’elle avait été déjà été lucide qu’elle se confortait dans sa légèreté. C’était le pragmatisme qui lui avait donné envie de se jeter par la falaise de Howth. C’était la naïveté qui lui avait permis de croire qu’il ne s’agissait que d’une envie de se baigner. Alors, même si elle se doutait qu’il s’agirait de ses dernières vacances de la sorte, parce qu’elle ne supporterait plus de s’éloigner répétitivement de Papa, parce qu’il finirait par l’en dissuader de toute façon, Daisy espéra qu’il y en aurait d’autres. “J'vais croiser tous les doigts alors” signala Dash en joignant le geste à la parole. Elle lui esquissa un large sourire enthousiaste alors même qu’elle ne l’était pas, et son meilleur ami laissa retomber ses doigts dans l’eau dans un bruit qui les amusa tous les deux. A défaut de pouvoir revenir, Daisy décida de profiter de l’instant en se rapprochant un peu plus du Gryffondor, auquel elle se raccrocha par un prise sur son bras. Ils purent ainsi flotter ensemble à la surface de vagues qui les emportaient doucement au large à mesure que le soleil plongeait avec eux. “Ç'fait comme les p'tites loutres, là. T'sais, quand e' s'tiennent la patte pour dormir” remarqua-t-il. Daisy y répondit dans un sourire, parce que c’était mignon, les loutres, et parce que ça leur allait bien, à tous les deux. Un animal qui vivait en forêt, comme Dash, mais qui adorait l’eau, comme elle. Et puis, eux aussi se raccrochaient souvent l’un à l’autre pour ne pas divaguer. Peut-être elle plus que lui, mais il ne fallait pas se leurrer, Dash aussi avait besoin de se retenir à quelqu’un quand ça n’allait pas fort. Il ne lui avait jamais vraiment dit qu’il avait besoin de sa main. Mais Daisy la lui offrait quand même, comme elle continuerait de la lui offrir pour que les océans à traverser paraissent un peu moins effrayants.

Elle n’avait plus envie de rentrer, ni là ni jamais dans l’éternité de cette baignade, et le lui fit savoir d’une voix tranquille, contemplant le ciel d’or au-dessus d’eux. Il faisait trop bon pour envisager de quitter les flots et d’ailleurs, il faisait trop bon tout court pour envisager un quelconque avenir loin de ce présent. Le soleil déclinant picotait doucement sa peau que le sel pansait de l’autre côté dans les frétillements d’une eau qui allait et venait autour de ses jambes. C’était mieux que n’importe quelle baignoire de marbre, que n’importe quels draps en soie. “On peut rester là pour toujours, s'tu veux” reprit Dash comme il aurait suivi ses pensées. “J'sais pas c'est quoi d'l'autre côté d'la mer... T'crois qu'on pourrait y arriver, d'l'autre côté ?” “Peut-être bien. On pourra essayer, un jour” répondit-elle comme elle aurait parlé de n’importe quelle activité. Après tout, traverser l’océan ne devait pas être si compliqué, si des pirates, si des sirènes y parvenaient ? Et quelle plus belle aventure que de s’aventurer par delà l’horizon qui, pour le moment, n’était qu’une simple limite à leurs rêveries ? “Ça doit être génial, de faire le tour du monde” ajouta-t-elle avec envie. Au sens littéral de l’expression : tourner tout autour du globe pour vérifier que les frontières n’étaient que dans leur esprit et que leur vie pouvait ainsi avancer sans la moindre limite. Oui, ça devait être génial, de faire le tour du monde et de comprendre qu’ils avaient un globe entier en guise de terrain de jeu. Les enfants qu’ils avaient un jour été se seraient émerveillés d’avoir droit à des océans quand ils avaient été si longtemps limités par les murets de Madame O’Brien.

Le silence retomba dans la mer alors que le soleil y prenait de plus en plus de place, laissant le ciel pâlir en des nuances lila que Daisy adorait. Ce n’était pas sa couleur préférée, mais c’était celle qui lui parlait le plus ; discrète après l’effusion du rouge, apaisante avant la diffusion du noir. “Oh, j'sais !” s'exclama soudain Dash en se défaisant de ses doigts pour se redresser. Une vague le ballota et Daisy en profita pour se redresser à son tour, car il n’y avait de toute évidence aucun intérêt à divaguer sans son meilleur ami. “Viens, j'vais chercher mon matelas et ma couette et tout et on dort sur la plage c'te nuit !” poursuivit-il avec entrain. La jeune fille esquissa un sourire de surprise avant d’acquiescer vivement de la tête. “Trop bonne idée ! Ça fait longtemps que j’ai pas regardé les étoiles, en plus.” Alors qu’ils y passaient des heures, enfants. Elle était si enthousiasmée par cette proposition qu’elle en oublia le règlement, qui n’était certainement pas en faveur de l’idée de laisser deux adolescents esseulés sur une plage où la marée serait coriace. Mais de toute façon, ils n’étaient pas très loin du campement et puis, ils ne faisaient objectivement rien de mal - pouvait-on punir pour le seul fait d’être allongés à observer les étoiles ? Alors, sans l’ombre d’une hésitation, Daisy s’empressa de quitter la mer avec Dash pour regagner la plage. Le sable se colla aussitôt à ses pieds, remontant jusqu’à ses mollets à mesure qu’ils progressaient en direction des huttes. Sa robe et sa banane restèrent sagement près de la côte, vestiges d’une précipitation qui avait cédé le pas au plaisir de la langueur. S’allonger pendant des heures sur un petit matelas, rien que pour se perdre dans une voûte qu’on atteindrait pas plus que l’horizon, rien que pour espérer dans toute sa naïveté qu’un jour, cette limite-là aussi serait dépassée. La nuit s’annonçait courte, bientôt peuplée de rêves et de confidences qui ne pouvaient respirer qu’à l’ombre des étoiles, sur l’oreiller d’un ami. Oui, ils ne s’endormiraient probablement pas, cette nuit-là, tout occupés à sonder les constellations et à se chamailler la couette ; et pourtant, Daisy savait qu’il s’agirait de l’une de ses meilleures nuits. Parce que pour une fois, elle ne serait pas seule dans son énorme lit de princesse. Elle serait accompagnée d’un héros avec qui projeter leur prochaine traversée du monde.
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