En cet après-midi de mars, les nuages parsemant le ciel laissaient jaillir quelques rayons lumineux sur la colline du château, sans pour autant faire disparaître le froid ambiant. Etonnant que même en cette période le temps ne s’était toujours pas réchauffé : toujours compris entre 5 et 10 degrés, on était bien loin du début de printemps prévu en ce milieu de mois.

Mais la fraîcheur ambiante n’empêcha aucunement notre Shayne de sortir du château pour se rendre à la Volière. Ce jour-là, alors qu’il terminait de déjeuner avec quelques amis, il avait soudainement pensé à sa mère. Il ne se souvint pas pourquoi, sans doute l’un de ses camarades qui aborda le sujet des parents. Mais il ne put réprimer un sentiment de nostalgie : en effet, cela faisait plusieurs mois qu’il n’avait vu sa mère, puisqu’il avait passé Noël à Poudlard. On pourrait croire qu’il s’agit du sentiment d’un manque excessif car les deux se donnaient à une correspondance régulière. Néanmoins cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait reçu de lettre de sa part, depuis la réponse de Catherine lorsque Shayne lui apprit sa victoire au Quidditch. Etrange, elle qui était toujours la première à écrire passé plus de cinq jours sans nouvelles de son fils. Et il n’osa pas demander à son petit frère s’il avait pu la contacter ces derniers temps, car enfin de quoi aurait-il l’air s’il lui répondait à l’affirmative ? C’était lui le grand frère, c’était à lui que revenait la tâche d’entreprendre et non d’exécuter. Ce fut donc avec résolution et une once d’inquiétude que le jeune homme se dirigea à la Volière pour rejoindre son hibou.

En arrivant sur les lieux, il repéra avec enthousiasme le plumage gris aux reflets argentés de Daryll qui sembla sursauter aux bruits de pas de son propriétaire. La créature finit par tourner la tête et agiter frénétiquement ses ailes comme pour montrer son émotion à la vue du jeune Gryffondor, l’invitant à se joindre à lui près de son perchoir. Tout en caressant le crâne du volatile de sa main gauche, Shayne sortit un bout de nourriture enveloppé dans du papier de sa poche avec son autre main : cette fois, il n’allait pas décevoir Daryll, ce gros steak haché entier qu’il s’était procuré de son déjeuner allait le rassasier pendant un moment. Il le sortit du papier pour le déposer aux pattes du hibou.

« Tiens, un vrai plat de duc. Me remercie pas surtout… Je t’ai rendu ce service, tu m’en dois un : tu veux bien envoyer cette lettre à maman ? » Dit-il en sortant la lettre de son autre poche.

Alors qu’il allait le déposer aux pattes du volatile, il fut interrompu par des bruits de pas venant de derrière lui. Il fut figé sur place et mit beaucoup de temps à faire volte-face. Oh non… Quelle que soit la personne, elle avait dû l’entendre causer avec son hibou. La honte… Bonjour les moqueries !

Le soleil de l’après-midi ne filtrait que timidement entre les nuages de mars qui parsemait le ciel. Il faisait froid à Poudlard, un froid humide bien plus mordant que dans son Irlande natale. Mais Rose n’avait jamais été du genre à laisser la météo l’arrêter.

Comme souvent, @’’Iris Collins’’ avait choisi de passer la journée dans son nouvel endroit préféré : la bibliothèque. Rose trouvait en général que la lecture était à mourir d’ennui. Elle voulait voir le monde de ses propres yeux, pas au travers des récits d’autrui ! Alors, comme souvent, elle avait décidé de partir en exploration. Le château était immense, et elle était encore bien loin d’avoir tout vu.

Lorsque Rose poussa une porte donnant sur des escaliers, elle entendit des bruits d’oiseaux, tout en haut. Alors, elle était là, la fameuse volière ? À ses côtés, Vinci lâcha un jappement surexcité. Elle n’avait pas pour habitude de partir à l’aventure sans emmener son chien avec elle… Mais l’emmener dans une tour remplie d’oiseaux était une très mauvaise idée. Alors, elle referma la porte derrière eux et le regarda droit dans les yeux, le flattant entre les oreilles.
« Vinci, assis ! Attends-moi là, d’accord ? Si tu es sage, tu auras une belle surprise ce soir. »
Et le berger australien s’assit au pied des marches, avant de s’allonger carrément.

Alors seulement, la jeune Gryffondor s’engagea sur les marches menant à la volière.
« Tiens, un vrai plat de duc. Me remercie pas surtout… Je t’ai rendu ce service, tu m’en dois un : tu veux bien envoyer cette lettre à maman ? » entendit-elle en approchant des hauteurs.
Elle se retrouva alors face à un grand en robe de sorcier, capuche doublée de rouge comme la sienne, qui semblait en pleine conversation avec son hibou. Une situation qui ne la perturba pas le moins du monde, puisqu’elle venait elle-même de négocier avec son chien.
« Désolée, je ne voulais pas déranger, je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un. » s’excusa-t-elle.

Il avait fait volte-face, et elle le reconnut avec un temps de retard.
« Tu es Shayne, non ? L’attrapeur de Gryffondor ? » lui demanda-t-elle. Son regard s’illumina. « Cette victoire contre Serpentard était juste épique ! J’ai cru que c’était fichu quand tu as pris ce cognard, et puis après tu as foncé et attrappé le vif d’or, et, waouh ! »