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Prise de relai - ft. Misha Bradford
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Message(#) Sujet: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyDim 12 Fév - 16:17

Prise de relai

Ezekiel
Raywood

La prise de poste à Poudlard s’était assez bien déroulée, j’avais été présenté par le directeur le soir de mon arrivée, devant une foule d’élèves mitigés. Certains l’avaient vu d’un bon œil, d’autres d’un moins bon, sans compter ceux pour qui l’information semblait être entrée dans une oreille pour ressortir par l’autre. Rien qui ne m’étonne particulièrement, les avis sur ma profession étaient toujours divergents, en tout cas avant que les personnes n’aient à venir requérir mes services. J’espérais simplement pouvoir en aider le maximum, et même si possible les plus réticents. J’avais mes propres plans dans cette affaire, mais je n’en oubliais pas la vocation qui m’avait amené à revenir à Poudlard après l’avoir quitté il y a tant d’années. D’autant que le château était bien trop souvent le théâtre d’évènements tragiques, sur lesquels j’avais pu me renseigner en guise de travaux préliminaires avant mon entrée en fonction. La période 2019-2020 n’avait pas manqué de raviver des souvenirs pas aussi enfouis que j’aurais pu l’espérer, mais depuis le temps j’avais appris à contrôler ces émotions négatives, suffisamment pour qu’on ne les repère pas, et qu’elles ne me gênent pas. De toute façon, bien que mon arrivée ici soit due à une énième tragédie arrivée à Poudlard en début d’année, aujourd’hui, ce n’était pas ça qui m’intéressait.

Le second bon point de ma présence ici, à laquelle je n’avais pas réfléchi, c’était que je pouvais proposer un suivi plus régulier pour les élèves suivant déjà des thérapies. Dans mon bureau improvisé au deuxième étage, je feuilletais un dossier bien particulier, au milieu d’autres paperasses. Celui-ci m’avait été envoyé par une consœur. Une lettre, perdue parmi les autres papiers, m’avait averti qu’elle me transmettait le dossier pour que ses séances se fassent plus régulièrement et être plus à proximité, sans compter l’avantage de tenter une autre approche, deux psychologues n’approchant que rarement un cas de la même façon. Un cas qui, effectivement, n’avait pas de rapport direct avec Poudlard. Les parents de ce jeune homme étaient des voleurs, et lors d’un casse ils avaient été tués par la police russe. Il avait depuis été envoyé dans notre pays, chez un oncle avec qui il n’entretenait visiblement pas de très bonnes relations, parce que le reste de sa famille n’était pas beaucoup plus clean que ses parents. Un argument qui se défendait, mais était-ce vraiment plus sain de vivre avec un parent que l’on n’aime pas ? Ayant moi-même des divergences avec ma famille, bien qu’étant arrivées plus tardivement, je laisserais cette interrogation ouverte.

Et c’est au milieu de cette nouvelle relecture du dossier, pour être sûr de tout avoir frais dans la tête, que l’on frappa à la porte. J’avais envoyé une convocation au jeune homme qui, connaissant mon poste, devait probablement déjà se douter de ce qu’il se passait.
« Entrez ! » répondais-je tout en rangeant mes feuilles dans un tiroir d’un geste de baguette, n’y laissant que le dossier Bradford et une plume dans son encrier. Fort heureusement, en dehors du boxon qui pouvait rapidement régner sur mon plan de travail, le reste de la salle était propre. Mon bureau siégeait dans le fond de la salle, entouré d’étagères à tiroir pour ranger les futurs dossiers des élèves. En face de mon bureau, un grand espace accueillait un canapé confortable pour les patients qui voudraient s’y asseoir ou s’y allonger, et un fauteuil pour moi, séparés d’une table basse. Derrière le fauteuil, un buffet renfermait en son sein confiseries, nécessaire à thé, et tout ce qui pourrait rendre une séance plus agréable, pour donner la meilleure ambiance possible aux élèves. Et à côté de la porte, un porte-manteau pour poser les vêtements chauds de l’hiver, quand c’était nécessaire.

Alors que la porte s’ouvrait, je me levais de mon siège, agrippant le dossier et faisant voler l’encrier vers la petite table qui jouxtait mon fauteuil. Je ne prenais pas toujours des notes en direct, mais ça pouvait toujours servir d’avoir de quoi écrire sous la main.
« Monsieur Bradford. Mettez-vous donc à votre aise. » lui lançais-je, accompagné d’un sourire bienveillant et d’un geste de la main lui indiquant le canapé. J’attendis qu’il s’installe avant de me poser moi-même dans le fauteuil, lui faisant face.
« Je suppose que vous vous doutez du sujet de votre présence ici, mais permettez-moi de l’expliciter tout de même : maintenant que Poudlard s’est doté d’un psychologue, il a été jugé bon que je prenne le relai de votre précédent thérapeute. Je pourrai vous suivre plus régulièrement. »
C’était la théorie, parfois ça ne passait juste pas avec un psychologue, ce qui rendait toute thérapie compliquée. Peut-être qu’au fur et à mesure, il s’habituera à moi, peut-être qu’il préfèrera voir son ancienne thérapeute malgré l’espacement de ses visites. On verra bien.
« Je suis au courant de votre situation, mais comme il s’agit de notre première séance, j’aimerais, si vous le voulez, que vous me parliez vous-même de ce pourquoi vous êtes là. »
Même si le résumé que j’avais reçu était assez clair, rien ne valait l’avis du patient lui-même, pour jauger de son état et de son appréciation des choses. Je le fixais du regard, gardant un œil sur le langage non-verbal de son visage.
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMar 14 Fév - 16:58

Prise de relai
EXORDIUM.
Assis sur mon lit, je parcours rapidement la convocation que je venais de recevoir de la part du nouveau psy qui venait d'intégrer Poudlard. J'ignore pourquoi, mais sans même connaître ce mec, il me faisait penser à mon oncle et je ne peux pas réellement dire que ce soit une bonne chose. Je ne connais strictement rien sur ce mec, sur son fonctionnement, ses aptitudes à savoir faire son travail, ni même les raisons qui l'ont poussé à venir bosser ici. Pourtant je ne peux m'empêcher de voir mon oncle à sa place, pleins de bonnes intentions, de prime abord, volontaire, voulant faire le bien autour de lui, sauver un maximum de gosses après tous les malheurs qui se sont abattus sur eux ... sauf que derrières toute cette belle image ce cache en réalité un syndrome du super héro.  Je n'y connais pas grand chose en psychologie, ni même dans les termes spécifiques, mais je suis persuadé que ce syndrome existe. C'est ce mec qui veut absolument sauver le monde pour se faire bien voir et uniquement pour se faire bien voir, au détriment du reste. Il suffit de prendre mon oncle. A peine ai-je eu le temps de poser mes affaires dans son appartement à Londres qu'il m'annonçait qu'on irait ensemble à Poudlard, lui en tant que membre du personnel et moi en tant qu'élève. J'ignore s'il avait pris sa décision avant de savoir que mes parents étaient morts et qu'il allait devoir jouer mon tuteur légal ou alors s'il l'a pris parce qu'il venait d'apprendre tout ça. Ce qui est sûr c'est que ma présence ne l'a pas empêcher de réaliser ses plans, qu'importe les risques qu'il allait me faire encourir derrière. Oui, il y a un réel danger à Poudlard mais t'inquiètes, je serais là pour veiller sur toi ... Tu parles, le mec a pris la poudre d'escampette à la première occasion venue, prétextant que sa fille, qui s'est toujours débrouillée toute seule jusqu'à présent, avait soit disant besoin de lui. Le mec n'a jamais assumé son rôle de père pendant une dizaine d'années mais là, maintenant qu'il se rend compte qu'il sert à rien à Poudlard et que personne ne le verra jamais comme un putain de héro, il se casse juste. Et pour aller où ? Je vous le donne en mille .... en Russie ! La grosse blague !

Pourquoi est-ce que je compare ce mec à mon oncle ? Je n'en ai aucune idée, mais c'est la première chose qui me soit venue en lisant cette convocation. Pourtant ce n'est pas une surprise, ma psy m'avait dit qu'elle allait transmettre mon dossier à un de ses confrères qui vient de commencer à Poudlard. Elle a mis en avant le fait que ça sera bénéfique pour moi d'avoir quelqu'un directement sur place, augmentant mon nombre de séance et ayant quelqu'un vers qui me tournait si vraiment cela va mal. Sauf que moi je n'ai rien demandé. J'ai mis du temps à me faire à l'idée que j'avais besoin de ces séances pour avancer et aller mieux, j'ai l'impression de devoir tout recommencer et franchement ça me chauffe moyen. Mais bon, comme d'hab' personne ne m'écoute et je me retrouve catapulté vers ce mec et franchement ça ne m'enchante absolument pas.
Il est plus tard quand je dois abandonner mes potes pour aller rejoindre ce fameux M. Raywood. “Non j'peux pas venir, j'dois aller voir le nouveau psy du bahut ...” Blaze sait que je suis une thérapie depuis que je suis arrivé en Angleterre. Ca ne m'enchantait pas au début, en toute sincérité, mais avec le temps, c'est devenu plus supportable, puis indispensable. Mais une nouvelle fois, j'ai l'impression de m'être fait trahir par quelqu'un que j'avais fini par laisser entrer dans ma vie et c'est vraiment loin de me plaire. J'abandonne donc Blaze, lui promettant que si je finissais tôt, j'irais le rejoindre avant de me diriger au deuxième étage. Je traîne des pieds, n'ayant aucune envie d'aller à cette séance. Je poireaute quelques instants devant le bureau, soupirant constamment et faisant les cent pas pour tenter de me motiver. J'ai l'impression d'aller à la mort. Et c'est con à dire mais j'ai l'impression qu'en ouvrant cette porte, je vais me retrouver nez-à-nez devant mon oncle. Alors non, je ne le déteste pas ... plus serait peut-être plus exact, mais j'ai pas envie d'aller à cette séance malgré tout.

Je frappe à la porte, le mec m'invite à rentrer et me propose de me mettre à l'aise sur le canapé. Toujours en traînant des pieds, je me dirige vers ledit canapé, avant de m'y avachir dedans après avoir laissé négligemment tombé mon sac au sol. Tout dans mon attitude laisse clairement sous-entendre mon état d'esprit actuel. La séance va être sympa ... “Wouhai elle me l'a dit !" marmonnais-je sans entrain, la mort dans l'âme. “Parce que vous m'avez demandé de venir !” Répliquais-je de nouveau, en éludant volontairement la question par une pointe de sarcasme. On sait tous les deux pourquoi je suis là et je sais qu'au fond, le mec il est là pour m'aider, qu'il n'est pas mon oncle et que ma psy a fait ce qu'elle pensait le mieux pour moi. Mais bordel, encore une fois, on ne me demande jamais mon avis, comme si j'avais de nouveau 14 ans et que je venais de perdre mes parents.

@Ezekiel S. Raywood




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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyLun 20 Fév - 16:06

Prise de relai

Ezekiel
Raywood

Alors que le jeune homme de Russie entrait dans mon antre, je compris instantanément qu’il n’était pas enchanté de venir me voir. Que ce soit parce qu’il faisait partie des détracteurs des psychologues, ou simplement à cause du changement dans ses habitudes que ce transfert de dossier lui imposait, il avait cette démarche traînante des gens qui vont où on leur dit seulement parce qu’ils n’ont pas exactement le choix, pour éviter d’éventuelles sanctions. Je ne connaissais que trop bien cette démarche pour l’avoir vu des dizaines et des dizaines de fois dans ma carrière, et pour l’avoir pratiqué moi-même un temps. Mais ce n’était pas parce qu’il présentait ce désintérêt et cet agacement que ça allait m’arrêter. Même s’il n’était pas forcément partant pour l’instant, il m’incombait de lui montrer que c’était une bonne chose pour lui, ou dans le pire des cas de faire le maximum pour qu’il s’en rende compte.

Son installation dans le canapé confirmait cette première impression. Il n’avait pas la position recroquevillée d’un patient sur la défensive, ni l’assurance d’un patient pensant que mon travail n’avait pas grand intérêt. Il avait la position affalée d’un patient lassé. Je n’avais malheureusement dans mon dossier pas de précisions sur l’appréciation du jeune Bradford quant aux séances. Il était bien plus factuel, retraçant son passé et ses avancées suite à la thérapie de ma consœur. C’était d’ailleurs un peu dommage, ce formalisme dans les dossiers dans les cas comme le sien. Enfin, on va bien réussir à faire avec. Enfin, faire avec risquait d’être compliqué étant donné comment il répondit à ma question. C’était bien sûr une éventualité à laquelle il fallait s’attendre, mais ça me donnait d’autant plus d’informations sur son état d’esprit.
« C’est techniquement vrai, je vous l’accorde. » répondais-je avec un léger sourire en coin, mélange de déception de sa non-coopération et de faux amusement à sa réponse. Il n’allait pas me rendre la tâche facile, mais bon, le jour où je tombe sur un patient qui rend les choses trop simple, je commencerais à me demander s’il a vraiment besoin de venir me voir.
« Cela étant dit, notre entrevue risque d’être longue si l’on s’arrête à ça, vous ne pensez pas ? »
Une observation que j’avais dite sans la moindre once d’hostilité. J’aimais seulement à le rappeler à mes patients. Personnellement, j’étais payé la même chose qu’ils parlent ou non, en tout cas à mon cabinet. Le tout était de leur faire comprendre que c’était eux qui pouvaient rentabiliser le temps qu’ils passaient avec moi, je n’avais techniquement pas de moyens de tirer les vers du nez de quelqu’un qui ne souhaite pas parler. Et forcer les choses pouvait souvent être plus néfaste qu’autre chose.

Et justement, la seconde étape de mise en confiance que j’utilisais généralement devait aider à faire s’ouvrir le patient plus naturellement. Après un instant je repris.
« Donc pour éviter de passer le temps que nous avons ensemble à nous regarder dans le blanc des yeux en silence, on peut discuter de ce que vous voulez. »
Une approche un peu détournée, qui allait sûrement prendre plus de temps que de rentrer directement dans le vif du sujet, mais qui était souvent plus efficace pour gagner la confiance du patient avant de s’y mettre. C’était la clé pour toute thérapie : faire en sorte que le patient s’ouvre à nous. Certains le faisaient naturellement, les plus coopératifs, d’autres avaient besoin de coups de pouce.
« D’ailleurs, si vous souhaitez un thé ou toute autre boisson, ou même quelque chose à grignoter, n’hésitez pas, j’ai ce qu’il faut. » ajoutais-je en pointant du pouce le buffet derrière moi. Ca aussi, c’était une bonne technique pour que le patient se sente bien et à l’aise dans un environnement où il peut être sur la défensive. Et ça se mariait bien avec le fait que j’aimais moi-même les sucreries et le thé, c’est un bonus non négligeable.


Dernière édition par Ezekiel S. Raywood le Mar 28 Fév - 15:18, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyDim 26 Fév - 13:45

Prise de relai
EXORDIUM.
Je sais que je ne suis pas toujours facile à vivre et que je peux même être vraiment un sale con quand je mis met. Mais c'est plus fort que moi, peut-être n'est-ce là que ma façon de me protéger des autres, s'ils fuient, je n'ai pas besoin de les laisser entrer dans ma vie et donc de potentiellement souffrir ... ou alors je suis juste un gamin capricieux qui n'apprécie pas qu'on change ses habitudes, allez savoir ! Dans tous les cas, je sais faire en sorte que les gens comprennent que ça me les brise de faire quelque chose et que si je le fais, c'est réellement à contre-coeur, un peu comme aujourd'hui. Moi, j'étais très bien avec mon ancienne psy. Oui, d'accord, je râlais parce que ça me gonflais de devoir aller exprès à Pré-au-Lard pour assister à nos séances , surtout quand il faisait mauvais ou que j'avais la flemme. Et oui, parfois je trouvais qu'on tournait un peu en rond et je n'avais pas toujours l'impression que ça servait à quelque chose. Mais si on regarde le tableau d'ensemble, on ne peut nier que sa présence dans ma vie a été bénéfique, quoi que je puisse en dire. La mort de mes parents a été un cataclysme dans mon existence et même si encore aujourd'hui, je le vis mal, je pense que j'ai avancé dans le processus de deuil. Ce n'est pas facile tous les jours et parfois j'aimerai les avoir en face pour pouvoir les insulter et tenter de comprendre pourquoi ils n'ont pas pensé à moi une seule seconde. J'imagine que la réalité est tout autre et qu'ils ont bien pensé à moi, la mort dans l'âme à l'idée de me perdre pour toujours. Mais qu'ils l'aient fait ou non, le résultat est le même, aujourd'hui ils ne sont plus là et je me retrouve seul. Alors j'imagine qu'ils se sont rassurés en se disant que s'ils meurent, j'aurai toujours ma famille maternelle, en tout cas c'est certainement ce à quoi à penser ma mère. Je serais néanmoins curieux de savoir ce qu'a pensé mon père. Savait-il qu'on allait m'envoyer chez son frère ? Je sais qu'il n'appréciait pas beaucoup ma famille maternelle et qu'il a toujours eu envie de m'arracher de leurs griffes pour me ramener avec lui en Angleterre. L'idée que dans sa mort, il parvienne à ses fins a dû lui faire plaisir, un vrai doigt d'honneur dans leur face. J'imagine que mon bonheur passait après ses propres intérêts et envie, comme toujours...

Quand je m'installe dans le canapé, je ne fais strictement aucun effort, apparaissant certainement comme un gamin en pleine crise d'adolescence que comme un futur adulte tentant de remonter la pente et reprendre sa vie en main. Qu'importe, je n'ai pas envie d'être ici et j'ai encore moins envie de lui rendre la tache facile. Si je subis ma séance, il la subira avec moi. Je réponds bêtement à sa question, l'éludant volontairement. Ce n'est pas un secret d'état, mes parents sont morts et je doute que quiconque dans cette école l'ignore. Ils ne savent certainement pas dans quelle circonstances ils sont morts, mais ils savent que je suis orphelin et que c'est la raison pour laquelle j'ai atterris ici. Quand je suis arrivé, je sais que j'ai attisé beaucoup de curiosité, me sentant plus comme une bête de foire qu'autre chose. Et croyez bien que je n'étais pas réellement d'humeur à me laisser emmerder. Avec le temps, les questions se sont fait de plus en plus rare, ma réputation de brute ayant pris le dessus sur leur curiosité malsaine. Aujourd'hui, cela m'arrive encore de parler de ce sujet, mais jamais sans réellement rentrer dans les détails. De toute façon, pour ce que ça peut changer, qu'ils sachent ou non comment ils sont morts ne change rien à leur vie, alors quelle importance ? J'imagine que pour sa part, il doit avoir un peu plus de détails que les autres, sans que je sache exactement ce qu'il sait de mon cas. “Sauf si on décide de l'écourter volontairement, chacun retourne à ses occupations et tout va bien dans le meilleur des mondes ... non ?” Est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? Non ? ... oui ? Je n'en sais rien pour être honnête, je suis partagé entre mon envie de me barrer et mon envie de continuer à remonter cette pente que j'ai attaqué il y a quelques années et qui me paraît parfois insurmontable à franchir, surtout si je dois la franchir seul.

Je détourne le regard, le pensant sur mes mains, soupirant une nouvelle fois. Je suis fatigué de lutter mais je suis incapable de faire autrement. Ma vie a toujours été une lutte acharné contre le reste du monde. Parce que je ne viens pas du même monde qu'eux, que je ne le vois pas comme eux et que j'aspire à faire de grandes choses, sans que je sache quoi, ni comment m'y prendre. En fait j'ai une soif de reconnaissance, je veux arriver à faire quelque chose qui me fera connaître du monde entier, ainsi j'aurai la satisfaction de fermer une bonne fois pour toute la gueule à mes détracteurs, ceux qui se sont cru mieux que moi, au dessus. Je veux que mes anciens camarades de Durmstrang oublient que je suis un vulgaire orphelins, un peu cassos, qui jouais les brutes pour se faire respecter. Je veux les impressionner, sans réellement que je comprenne pourquoi ça me tiens tant à coeur. Peut-être parce que l'image que je peux renvoyer aux autres est plus importante que je ne le pense vraiment. Raywood ne lâche pas l'affaire, en même temps il est payé pour ça. Il me propose de lancer un sujet, ce que je veux, histoire de combler le blanc et surtout, j'imagine, installer un climat de confiance. Ce n'est pas gagné mais ça me va. Il me propose une collation et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel quand j'entends le mot Thé. Les anglais et leur délire du thé... “Vous et votre thé ... si anglais ..." Je n'ai rien contre le thé, juste que ça n'a jamais été mon délire et qu'ils en boivent constamment. “Pourquoi vous êtes ici ?” Lui demandais-je de but en blanc. Après tout, si je dois lui confier mes sombres pensées, j'aimerai savoir à qui je les confie.

@Ezekiel S. Raywood




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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMer 8 Mar - 16:58

Prise de relai

Ezekiel
Raywood

ALe jeune homme que j’avais devant moi n’était pas des plus ravis d’être là, ça, c’était clair comme de l’eau de roche. Il semblait pourtant, d’après son dossier, que sa précédente thérapeute avait fait du bon travail, même si c’était une thérapie qui était encore loin d’être arrivée à terme. Quelque part, j’espérais qu’il y avait mis du sien pour permettre aux choses de progresser, sinon je n’osais pas imaginer à quel point ça aurait dû être pénible aussi bien pour ma collègue que pour Bradford. Cette pensée laissait encore entière la question de pourquoi il semblait si lassé. En avait-il marre depuis le temps ? Préférait-il séparer sa vie scolaire de ses soucis personnels, ce qui avait été brisé par ma présence dans son école ? Avait-il peur de recommencer à zéro avec un nouveau thérapeute ? Etait-il simplement déçu d’en avoir changé ? Bien des possibilités, et ça faisait partie de mon job de les prendre en compte jusqu’à ce que j’arrive à déterminer laquelle était la bonne. Quelle qu’elle soit, il fallait clairement que je prenne des pincettes, plus qu’avec d’autres patients pour lesquels je pourrais me permettre de secouer leur schéma de pensée pour leur faire voir les choses différemment. Là, il fallait d’abord que je lui fasse voir que ça ne changerait pas tant que ça par rapport à son ancienne psy.

Notre premier échange verbal confirmait le non-verbal qu’il m’avait présenté, pas de dissonance. Ce qui voulait au moins dire que je pouvais m’attendre à de l’honnêteté de sa part, pas de mensonges, au mieux des oublis volontaires dans ce qu’il pourra me raconter. C’était encore loin d’être suffisant pour me permettre de le faire s’ouvrir à moi, mais c’était une information que je stockais dans un coin de mon esprit. Je lui rappelais qu’une séance risquait d’être longue et peu intéressante si l’on ne parlait pas du tout, ce à quoi il me rétorqua que l’on pouvait écourter la séance. Une réaction classique. Si j’avais eu un centime à chaque fois qu’un patient envoyé me voir me disait ça…
« Allons, monsieur Bradford, vous vous doutez bien que je ne peux pas accepter ce genre de compromis, que ce soit par respect pour ma collègue qui m’a transmis votre dossier, par respect pour vous, ou par pure conscience professionnelle. »
Voilà qui devrait couper court aux plans d’évasion du jeune poufsouffle. Je n’avais jamais été du genre à laisser couler les choses, que ce soit à l’échelle professionnelle ou personnelle. Certains diraient même que je suis parfois trop acharné quand il s’agit de régler les soucis de tout à chacun. Ce à quoi je répondrais qu’on n’est jamais trop acharné pour aider autrui.

A défaut de lui faire cette fleur, je jouais la carte de l’ouverture, lui proposant une discussion de son choix. Si l’intérêt était de le laisser s’ouvrir comme il le souhaitait et non comme je le voudrais, ça me permettrait aussi, selon ce qu’il me raconterait, de me faire une idée sur sa personnalité, une idée plus réaliste que ce que pouvaient donner les écrits même des plus brillants psychologues. Rien ne valait jamais une bonne vieille discussion à cœur ouvert pour se faire une idée de son interlocuteur. Mais il s’attarda d’abord sur ma proposition de boisson, ce qui me fit sourire.
« Oui, désolé, je suis assez classique sur le sujet. »
Quant à ma proposition… Je devais avouer m’être attendu à quelque chose de plus banal, des discussions sur des hobbies, des discussions sans intérêt, ou des discussions sur des sujets qu’il penserait que je ne maîtriserais pas… Alors que la réalité fut bien plus terre à terre. Une question sur les raisons de ma présence ici, probablement une façon pour lui de jauger ma valeur, à défaut qu’on lui ait laissé le choix de son thérapeute.
« C’est une question très large que vous me posez là, monsieur Bradford. » répondais-je d’un air presque absent, réfléchissant déjà à ce que j’allais lui répondre. Non pas que je compte lui mentir pour qu’il entende ce qu’il veut entendre, mais il s’agissait là de faire mes preuves.

« Je suppose que vous relater mon parcours professionnel n’est pas exactement ce que vous recherchez, aussi je le résumerai en vous disant que j’ai toujours été psychologue, et que ça a été une vocation très tôt dans ma vie. »
Une vocation personnelle, qui plus est, qui aura été la première pierre à l’édifice de mon émancipation de ma famille. Mais ça, ce n’était pas nécessaire de le souligner, pas pour l’instant en tout cas. Tout comme j’éviterai de souligner qu’il y aura eu quelques années de blanc récemment dans ma carrière.
« J’ai toujours aimé aider les autres sous bien des formes, déjà quand j’étais à votre place, sur les bancs de Poudlard. Quant à mon retour ici, à la base c’est le Ministère qui m’a proposé le poste. Bien sûr, refuser était une option. » Ca semblait peut-être logique, mais il était important de le souligner pour justifier aux yeux du jeune homme ma présence ici. « Mais je ne sais que trop bien à quel point ce château peut être un lieu dangereux et limite traumatisant pour ses étudiants. Je ne suis pas sans savoir ce qu’il s’est passé ces dernières années… » Oh oui, ça j’étais au courant. J’avais été une victime collatérale sans même être ici. « Mais autant vous dire que déjà à mon époque, ce n’était pas tout rose. Il était donc assez naturel pour moi d’accepter d’endosser un rôle qui, je trouve avec le recul, manquait déjà à l’époque à Poudlard. Je pense que les élèves ont besoin d’une oreille qui ne soit pas un de leur professeur pour parler de leurs tracas, qu’ils soient liés aux évènements particuliers à l’école ou qu’ils soient plus personnels. »
Je n’allais pas rajouter les raisons plus personnelles qui m’avaient poussées à accepter, je lui donnais déjà de quoi cerner mes motivations. Je croisais les mains sur mes jambes, attendant le verdict, attendant de savoir si cela me donnait de la crédibilité à ses yeux ou non.
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMer 22 Mar - 17:23

Prise de relai
EXORDIUM.
J'étais pleinement conscient qu'il n'allait pas accepter de me laisser partir, en mode ballec. Cela dit, à bien y réfléchir, il aurait été à la hauteur de l'incompétence générale de cette école s'il avait fait ça et ça n'aurait étonné personne. Il aurait pu mettre en avant le fait que je ne coopérais pas, que j'étais un grand garçon et que si je refusais de continuer mes séances, c'était après tout mon droit et qu'il n'était pas là pour me dorloter ou me supplier. Mais aurait-ce était professionnel de sa part de réagir de cette façon ? D'avoir ce genre de discours ? Evidemment que non ! J'imagine donc qu'on peut lui accorder deux bons points : le fait qu'il soit professionnel et qu'il ne se décourage pas à la première embûche venue. Et même si je suis en droit de vouloir arrêter mes séances, ce n'est pas ce que j'ai dit explicitement et je ne suis clairement pas prêt à y mettre un terme définitivement. Alors oui, je suis en colère de voir la situation évoluer de cette façon là sans même avoir eu le droit au chapitre, mais comme toujours, la colère finira par s'en aller et laissera place au vide immense que mes parents m'ont laissé en mourant, vide que je suis toujours incapable d'affronter seul ! Mais peut-on revenir un instant sur cette histoire de respect qu'il met en avant ? Entendre ce mot me fait serrer des points et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire, un rictus plus spécifiquement, aussi amusé qu'en colère. “Par respect ? ... Ah lala ... le respect ! ... Le fameux respect dont nous rabâchent constamment les adultes ... on en parle beaucoup mais on l'applique très peu finalement, hein ?” Sans même que je ne m'en rende compte, la vanne était ouverte. Un simple mot venait de me faire perdre pied. J'en avais plus qu'assez qu'on me rabâche constamment d'être respectueux envers les adultes alors qu'eux n'en avaient pas une once pour moi. Ils étaient constamment là à se plaindre qu'on ne respectait rien, alors que nous nous contentions simplement de faire du mimétisme. Après tout, ne dit-on pas qu'il faut respecter les autres pour mériter le leur ? “Il était où le respect quand ma psy vous a refilé mon dossier sans même me demander ce que je pensais de ce changement ? Il était où le respect quand mon oncle m'a jeté dans cette putain d'école sans même chercher à savoir si j'allais y être en sécurité ? Il était où le respect quand les autorités russes m'ont envoyé chez un parfait inconnu, à l'autre bout du monde sous prétexte que "c'était mieux pour moi" sans même savoir ce que moi je préférais ? Il était où le putain de respect quand mes parents se sont fait flinguer comme des chiens ? Est-ce qu'ils ont pensé une seule seconde à ce que ça allait me faire de me retrouver orphelin ? ... ” ma voix se brise dans ma gorge et je suis obligé de m'arrêter, déglutissant tant bien que mal pour faire passer cette boule qui venait de se former au fond de ma gorge. Mes yeux me piquent mais je sers des dents comme un taré pour empêcher la moindre larme de couler. Jamais en public. Je refuse de laisser à qui-que-ce-soit l'occasion de voir que je suis brisé, en miette. Je reconstruit mon visage après quelques secondes, je reprends cet air indifférent que j'arbore quand je parle de mes parents, comme si ça ne me faisait rien qu'ils soient morts. Evidemment, j'imagine que personne n'y croit vraiment mais qu'importe, c'est ma façon à moi de me protéger. Je prends encore une seconde ou deux avant d'offrir un sourire détaché “Je chie sur le respect des adultes ....” Je pourrais continuer longtemps, m'étendre sur l'ignorance des adultes quant aux bons choix à faire pour notre bien être, à leur arrogance de croire qu'ils peuvent décider mieux que nous, parce qu'eux savent ce qui est bon alors que nous, adolescents ignorants, on est trop cons pour faire les bons choix ...

Après que la question du respect soit débattue entre nous, chacun exposant son avis sur la question, un silence se fit de nouveau, mais évidemment ce n'était pas le but de la séance. Je m'étais emporté, j'avais besoin de ce moment de calme pour me reconstruire et afficher de nouveau le masque que je portais au quotidien. Rares étaient les personnes qui me connaissaient vraiment et seul Blaze, mon meilleur ami, m'avait vu au plus mal. Il est la seule personne dans cette école qui m'avait aperçu sans masque, en larmes, au fond du gouffre et avait pris conscience du trou immense qui me dévorait l'âme et le coeur depuis la mort de mes parents. Et même s'il me tape sur le système très souvent, je lui suis reconnaissant de ne jamais avoir changé d'attitude avec moi, malgré mon moment de faiblesse et d'avoir toujours gardé le secret. D'ailleurs à bien y repenser, ce n'est pas la seule fois où il m'a vu en larmes, il y avait aussi la fois où je me suis pris de la potion bouillante sur le torse et où on a bien cru que j'allais y passer. Sans l'intervention de Svarog, je ne sais pas comment j'aurai fait pour m'en sortir.
Je décide d'oublier un instant son côté typiquement anglais que je déteste pour lui demander, de but en blanc, pourquoi il est ici. Je ne doute pas un instant qu'il est intelligent et qu'il comprendra que cette question, malgré son côté anodin, est bien loin de l'être. Il parle d'une vocation qui a toujours été en lui. Bateau mais j'imagine que c'est le minimum quand on veut se lancer dans ce genre de métier. Parce que personnellement, écouter les problèmes des autres, ça ne m'intéresse absolument pas, j'ai déjà bien assez à faire avec les miens. Je retiens une chose de tout ce qu'il m'a dit, une chose qui m'interpelle beaucoup. “Si cette école a toujours été un lieu dangereux, pourquoi la laisse-t-elle ouverte ? Quand un projet a échoué, il faut savoir l'admettre et y mettre un terme, s'acharner ne sert à rien, juste à foncer plus vite dans le mur !" Des écoles de magie, il y en a partout dans le monde et au besoin, si vraiment les anglais en veulent une chez eux, qu'ils la reconstruisent ailleurs, peut-être qu'avec des bases neuves, elles seront plus solides et plus saines pour les générations futures. “Vous avez des gosses ?”

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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyJeu 6 Avr - 18:13

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Ezekiel
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Bien sûr que je n’allais pas le laisser fuir nos séances si facilement. D’après son dossier, il semblait avoir accepté la thérapie, il me semblait donc que c’était plus le changement qui justifiait son manque de coopération. Et effectivement, alors que je soulignais que, selon mes principes, c’était également respecter mon patient que de ne pas le laisser se soustraire de séances payées, Bardford, lui, monta dans les tons. Enfin, pas qu’il se mette à avoir une attitude agressive, mais il se lâcha sur sa vision de ce qu’était le respect et de s’il était appliqué ou non. On avait beau dire que la psychologie, même dans le monde des sorciers, n’était pas un métier fait de magie, mais n’était-ce pas une forme de magie qu’un simple mot puisse déclencher une réaction aussi vive ? Et qui dit réaction vive, dit réaction honnête, et donc réaction intéressante dans le cadre d’une thérapie. Je l’écoutais donc attentivement tandis qu’il accusait les adultes de ne pas appliquer leurs propres principes, et qu’il argumentait avec des exemples qui se dirigeaient de plus en plus vers le macabre, avec comme point final le vrai sujet de la thérapie : à quel point la disparition de ses parents l’affectait. Qu’il en parle comme ça, avec sa voix qui l’abandonnait confirmait qu’il y avait encore du travail à faire sur la question. Voyant qu’il contenait encore quelque chose, je préférais attendre qu’il se calme. Quand il reprit contenance, sa conclusion fut moins pertinente, mais au moins c’était effectivement le point final de son avis sur la question. A mon tour de tenter de tempérer tout ça.
« Je comprend ce que vous voulez dire, prendre en compte l’avis et les émotions de l’autre est une étape cruciale pour vraiment instaurer le respect, chose qu’on ne fait que rarement avec les enfants sous prétexte qu’ils ne sont pas en âge de prendre des décisions censées. » Cela étant dit, même si le dire maintenant ne ferait que remettre le feu aux poudres, c’était, je pense, la bonne chose à faire, au moins jusqu’à un certain âge. A l’âge qu’il a maintenant, on aurait pu lui demander son avis pour son changement de thérapeute. Pour le reste, il était encore jeune.
« Et je ne me cacherai pas derrière des excuses comme le fait que la décision vienne de votre thérapeute, ou quoi que ce soit. J’ai ma part de responsabilité également et vous m’en voyez navré. J’espère malgré tout que nous pourrons partir sur de bonnes bases, et que je serai à la hauteur de ce que vous attendez du respect. »
Mieux valait ne pas s’opposer à sa vision des choses, et accepter que j’aurais peut-être pu me renseigner plus longuement sur son avis sur ce transfert de dossier. Quant à coller à sa notion du respect, bien que ce soit subjectif et que j’avais certaines limites à y poser, c’était mon métier de m’en approcher pour instaurer une atmosphère qui lui permette de s’ouvrir.

Une fois cette altercation passée, et quelques instants de silence que je n’avais pas souhaité briser pour lui laisser le temps de digérer la discussion précédente, il m’avait demandé, de façon un peu détournée, pourquoi j’étais psy. Ma réponse n’était pas des plus originales, en tout cas pour ce qui était de ma vocation. Ce qui était le plus intéressant était probablement le choix de pratiquer à Poudlard, et effectivement, c’était sur ce point que le jeune homme s’attarda. Et sa réflexion sur la fermeture de l’école qui avait toujours été le théâtre de situations compliquées confirmait bien que ce n’était pas un cadre des plus paisibles, et donc un cadre dans lequel ma présence était sûrement une très bonne chose. Cela étant, j’avais retourné maintes fois la question dans mon esprit depuis des années, et même si je n’aimais pas l’admettre, tout n’était pas aussi simple que le seul échec de la protection du château.
« Malheureusement, c'est plus compliqué que ça. Où que l'on soit, je pense que l'école est l'endroit à cibler pour modeler l'esprit des jeunes, bien que la violence utilisée par les personnes qui s'attaquent à Poudlard les desserve. M'est avis que le problème est plus profond qu'un échec de l'école elle-même, même si elle est probablement aussi en tort pour un manque de sécurité. Cela étant, je ne suis pas bien renseigné sur le sujet, mais je présume qu'avoir une des Grandes Ecoles de magie est un symbole de puissance, d'où leur prédominance dans l'hémisphère Nord. Le pays ne souhaite certainement pas lâcher ce prestige. »
C’était en tout cas la conclusion à laquelle j’étais parvenu. D’autant que, comparé à d’autres continents qui se contentaient d’une seule école, l’Europe en possédait trois, et je ne voyais pas vraiment d’autre explication qui justifie ça. Ce n’était pas comme si la barrière de langue était inexistante dans des écoles comme Beauxbâtons.
« Bien sûr, ça ne justifie pas de vous exposer à tout ça, mais peut-être que le mal qui vous tourmente à Poudlard ne ferait que vous suivre si vous changiez d’école. Je ne suis pas sûr qu’il y ait de solution facile à tout ça, mais l’emploi d’un psychologue est peut-être déjà un pas vers du mieux. »
Ou en tout cas je l’espérais. J’espérais être un réel soutien pour les élèves qui en avaient besoin, peut-être être le précurseur d’une généralisation de la présence d’un psychologue à Poudlard et dans les autres écoles de magie. Si la problématique globale n’était pas facile à résoudre, ce serait déjà un bon pas en avant.
Et puis, vint une autre question. Mon regard s’assombrit, juste l’espace d’un instant. Je m’étais habitué à rester calme face à ce genre de question qui remuait le passé, mais il y avait toujours ce bref instant où le simple fait que ce soit mentionné me perturbait. C’est pourtant avec mon expression habituelle et un ton calme et posé que j’y répondais.
« Malheureusement non, je n’ai pas eu cette chance. » Et même si les tragédies entourant le château n’avaient pas arraché ma femme, ça n’aurait pas été le cas. Mais j’en aurais été moins attristé. « Je ne peux que me projeter sur le sujet de la parentalité. Avec les années et les parents qui ont suivi mes thérapies, j’ai une bonne vue d’ensemble, et je ne pense pas qu’il y ait besoin de vivre quelque chose pour être en mesure de le comprendre, fort heureusement. »
J’avais souligné ce point comme pour éviter de prendre le temps de préciser pourquoi je n’avais pas d’enfant. Au final, la séance était plus tournée sur des questions pour moi que pour lui, mais ce n’était pas plus mal pour une première séance. Ca lui permettait de m’appréhender, un peu comme un animal qui s’approche doucement, par curiosité, d’un nouveau jouet. Bien sûr, l’homme était plus complexe que ça, ce n’est qu’une image.
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyVen 2 Juin - 20:53

Prise de relai
EXORDIUM.
Bon, très clairement je n'avais pas prévu que cet entretien prenne cette tournure là. Je pensais rester sur ma réserve, faire le mec qui s'en fout de tout et voir un peu à qui j'avais à faire en le testant. Finalement, j'oublie l'espace d'un instant ma réserve pour déverser toute ma haine envers ces adultes qui te parlent de respect mais n'en ont aucun pour les autres. Je pourrais m'en vouloir de m'être autant laissé aller mais en vrai, ça fait du bien de cracher un peu sa bile sur tous ces connards. J'en ai marre d'être constamment un dommage collatéral, de voir que mon envie, que mes sentiments ne comptent jamais, sous prétexte que je suis trop jeune pour penser par moi-même et que de toute façon, les adultes savent mieux ce qui est bien pour moi. Connerie !! Et puis soyons honnête, au delà du fait que ça fait du bien de dire ce que je pense, je sais d'avance qu'il a certainement lu mon dossier, il sait donc ce qui est arrivé à ma famille, sa collègue a du lui donner ses notes sur moi depuis qu'elle me suit, alors au final, j'ai plus grand chose à cacher et faire genre ne changera rien. Le calme revient après la tempête et j'avoue que j'apprécie qu'il ne m'ait pas coupé dans ma lancée, me laissant le champ libre pour m'exprimer à mon aise. Je ne vais pas aller jusqu'à dire "sans jugement" parce que j'ignore ce qu'il pense de tout ça, mais au moins il aura eu le respect de le garder pour lui, ce qui est toujours ça de pris. Il a le droit de ne pas être d'accord avec moi, mais il n'est pas obligé de me couper pour imposer son idée, comme si elle était la vérité vraie. Un court silence s'ensuit avant qu'il prenne la parole, le temps pour moi de me reconstruire une attitude détaché, comme si rien ne s'était passé. Evidemment il me dit qu'il comprend, mais comment savoir s'il comprend vraiment ce que je veux dire ou si ce ne sont que des mots pour apaiser la tempête qui fait ravage en moi, sans en penser un traite mot ? “Pourtant je connais beaucoup de gosses qui sont bien plus matures que beaucoup d'adultes que j'ai pu côtoyer.” Ce qui est vrai et pas uniquement une volonté de vouloir lui tenir tête. Je pense que c'est un préjugé de penser que parce que le gamin en face n'a que 14 ans, il ne peut pas comprendre la situation ou prendre les bonnes décisions. “Et puis même si on part du principe qu'un gamin ne peut pas prendre des décisions censées comme vous le dites, ça coûte quoi de lui expliquer la situation ? De savoir ce qu'il veut ? Si ce n'est pas réaliste ou réalisable dans ce cas là je peux l'entendre, mais au moins le gamin n'a pas la sensation qu'on s'en balance de son avis.” Merde on ne parle pas d'un animal de compagnie, on parle d'un gamin, doué de pensées et de conscience, ça serait cool de le prendre en compte. “J'attends plus grand chose des adultes et certainement de cette notion abstraite et très imaginaire qui s'appelle le respect ! ” Soyons honnête, je n'attends pas grand chose de lui, parce que je sais que si je le fais, je serais encore déçu. Il est comme les autres, même s'il prétend le contraire ou qu'il a de bonnes intentions. Les bonnes intentions ne durent pas dans le temps, il y a un moment où elles disparaissent et c'est jamais très beau derrière.

J'entendais ce qu'il me disait sur le pourquoi la Grande Bretagne gardait Poudlard encore ouverte, néanmoins je n'arrivais pas à être d'accord avec lui. Enfin sur le principe si, je pouvais concevoir qu'avoir une grande école prestigieuse au sein même du pays était un atout inestimable, mais fallait-il encore qu'elle est gardé de sa superbe et c'était loin d'être le cas. Et sincèrement je ne voyais pas comment il pourrait en être autrement au vu des nombreuses erreurs faites par la direction et le Ministère lui-même. Je haussais les épaules et répliquais aussitôt “Sur le principe de garder une école prestigieuse dans le pays, ça je veux bien l'entendre, mais les mecs ne font strictement rien pour redorer le blason de Poudlard. On en est arrivé au stade où ils ont pris le concierge comme directeur ... Le Concierge !! Alors j'ai rien contre Armitage, il est cool, mais franchement, niveau crédibilité auprès des autres pays, on repassera. ... T'façon soit ils choisissent le mec qui passe le balai dans les couloirs, soit ils prennent des extrémistes tortionnaires d'enfants ... y'a visiblement aucun juste milieu dans leur choix ... et après on dit que ce sont les gosses qui ne sont pas capable d'avoir des décisions censées ...” Pour moi c'était tous des bouffons qui se foutaient royalement de ce qu'il se passait ici. Et au delà du traumatisme qu'ils infligeaient aux générations futures avec leurs décisions bancales, pouvait-on parler du foutage de gueule que les autres pays devaient avoir à leur encontre ? Enfin bon, si ça aussi ils s'en balancent, grand bien leur en fasse ! Il continue sur le mal qui me ronge et encore une fois, sur le principe je suis d'accord avec lui. Pour moi, c'est foutu, je pourrais vivre mille et un tourments ici que ça ne changerai pas grand chose à ma vie. Depuis la mort de mes parents, quelque chose c'est cassé en moi et je doute que ça puisse se réparer un jour, comme de par magie. Alors ici ou ailleurs, mon tourment sera le même. Mais les autres ? “Oui pour moi c'est foutu ! Ce n'est pas l'école qui m'a mis à terre et n'importe où où j'irai, le mal demeurera ... Mais les autres ? Ceux qui avaient une vie normale avant d'arriver dans cet enfer ? Eux c'est quoi l'excuse ? Leur tourment n'a commencé qu'en arrivant à Poudlard." J'ai l'impression qu'on s'éloigne du sujet principal, même si je vois là une occasion bien placée de remettre le sujet dans un contexte qui se prête mieux à la séance : le mal qui me ronge et me dévore de l'intérieur. Alors oui, encore et toujours, un psy m'est utile. Je l'ai admis il y a longtemps et c'est la raison pour laquelle je suis là aujourd'hui, parce que je sais que ça m'est nécessaire. Ca m'emmerde de l'avouer à haute voix et je ne sais pas encore si nous deux, ça matchera. J'ai l'habitude de mon ancienne psy et même si elle s'est barrée comme une connasse, j'ai pas spécialement envie d'aller avec une autre personne. J'ai rien contre lui, de prime abord, juste que retrouver ses habitudes avec une nouvelle personne, trouver ses repaires et s'y accrocher dessus, ça me gonfle. Surtout qu'on s'approche lentement de la fin de l'année et je vais certainement devoir tout recommencer une fois que j'aurai quitté Poudlard parce que je doute qu'il accepte de continuer à me suivre une fois que je me serai barré d'ici.

Il m'annonce qu'il n'a pas de gosse mais qu'il n'a pas besoin d'en avoir pour comprendre le fonctionnement de la parentalité. J'imagine qu'il a raison. Je me perds dans mes pensées, finissant par me lever et d'un air distrait, erre dans son bureau “J'sais pas si c'est réellement une chance d'avoir des gosses ... surtout si c'est pour les abandonnés à la première occasion venue ...” Je pourrais faire référence à tous ces parents indignes qui ont abandonné leurs gosses aux mains des bourreaux qui peuplent Poudlard, sous prétexte qu'il faut bien les envoyer à l'école, même s'ils finissent traumatisés ... ou morts. Mais pour être honnête c'est un peu plus égoïste que ça. Je pense plutôt à mes parents, partis trop tôt. Même s'ils m'ont appris à penser par moi-même et surtout à me débrouiller seul dans la vie, je n'étais clairement pas prêt à ce qu'ils se fassent abattre comme des chiens, me laissant seul au monde. Et je n'arrive pas à me demander s'ils ont pensé à moi, au moment de leur mort. Est-ce qu'à un seul moment, ils ont regretté leur choix ? Voulaient-ils se rendre pour être épargnés et me voir grandir, même si c'est de loin, au sein d'une prison russe ? En avaient-ils rien à foutre, trop égoïste pour ça ? M'aimaient-ils vraiment ? Avec le temps, je finis réellement par me poser la question, alors qu'avant elle ne m'avait jamais traversé l'esprit...

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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMar 20 Juin - 19:43

Prise de relai

Ezekiel
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Parfois, les séances thérapeutiques pouvaient prendre des tournures inattendues, partir sur des sujets plus vastes qui n’étaient pas forcément la raison du suivi psychologique du patient. Mais ça pouvait avoir des bénéfices cathartiques, ouvrir la discussion, ouvrir le cœur quelque part. Ce sera à moi, au fil de la discussion, de ramener en douceur le sujet sur les rails, mais ça devait se faire de façon naturelle. Pour l’instant, la meilleure chose que j’avais à faire, c’était de le laisser déverser ce qu’il avait à déverser, l’écouter attentivement, et seulement après exposer mon point de vue, quelque peu divergent bien que je comprenne parfaitement pourquoi il n’avait pas une grande appréciation des adultes. Les enfants et adolescents avaient souvent tendance à avoir une mauvaise image des adultes, et le contexte de Poudlard, et son contexte personnel, n’aidaient pas vraiment. Mais je devais bien lui accorder que cette fracture entre génération n’était pas entièrement à incomber à une phase protestataire de l’évolution d’un jeune homme. Les adultes devraient aussi être à la hauteur de l’image qu’ils doivent représenter pour les nouvelles générations, mais c’était rarement le cas. Et effectivement, après m’être excusé d’être un engrenage de ce système, il en rajoutait effectivement sur ce sujet, ajoutant également la notion très intéressante de la communication, à défaut de laisser le choix aux enfants trop jeunes.
« Je veux bien vous croire sur la maturité de mineurs comparé à l’immaturité d’adultes. » Après tout, la maturité vient bien souvent des expériences de la vie. Et les élèves ici en subissaient bien assez pour devoir accélérer leur processus de maturation. « La communication est étrangement un des points faibles des adultes. D’autant plus que certains adultes, peut-être que vous me direz la majorité, ont tendance à prendre pour acquis un statut de… comment le formuler… de modèle pour les plus jeunes, sans travailler à ce que ce soit mérité. Et une fois la confiance brisée, comme chez vous, il est souvent quasi impossible de la réparer. Mais sachez que toute règle connaît ses exceptions, et j’espère qu’avant de devenir un adulte vous-même, vous trouverez un jour un adulte plus digne de confiance que ce que vous avez connu jusqu’ici. »
Je ne pouvais malheureusement pas vraiment réparer une fracture générationnelle comme celle-ci. Je pouvais aider mes patients à traverser bien des épreuves, mais ce sujet est bien plus profond, et peut-être même trop ancré dans la société pour que je puisse y faire quelque chose.

Et toujours dans les discussions qui pouvaient paraître hors-sujet, nous voilà parti sur la question du fonctionnement, ou plutôt des dysfonctionnements, de Poudlard. Je ne pouvais nier m’être moi-même posé la question, et tout ce que je pouvais trouver comme justification, c’était une volonté de paraître puissant auprès d’autres pays. Mais au-delà du titre de Grande Ecole de Magie, le jeune homme soulignait des points dissonants qu’on ne pouvait nier. Une Grande Ecole de Magie était signe de prestige, de loin, mais quand on commençait à s’attarder sur les détails, ce prestige n’était pas vraiment entretenu. Fergal me semblait être un très bon directeur, mais c’était un fait qu’il avait fait un sacré grand écart entre ses deux postes dans le château… Et Poudlard lui-même avait fait un encore plus grand écart entre ses deux derniers directeurs. Quant à savoir d’où venait réellement le problème…
« Il est vrai que c’est un prestige factice auquel s’attache le pays, qui n’est pas entretenu comme il le devrait. L’historique des directeurs de l’école n’est pas des plus glorieux, je vous l’accorde. Il faudrait probablement que le Ministère fasse plus d’efforts pour son école nationale, mais faire bouger toute une politique qui dure depuis des siècles n’est pas une mince affaire… »
Mieux valait laisser le sujet en suspens. Je ne pouvais pas trop renforcer son idée que "le ministère c’est des cons", comme il me le dirait probablement, mais je ne pouvais pas non plus retirer les vérités qui transpiraient de son avis, des vérités qu’on ne voit que sur le terrain, pas dans un bureau à décider de l’avenir du pays à coups de décrets.
Ma seconde réflexion, elle, eut un débouché inattendu. Quand je parlais du mal qui suivrait, je parlais des élèves en général, et de l’idéologie mangemort qui poursuivrait les nés moldus qu’ils soient à l’école ou non, qui tenteraient de rassembler des suivants qu’ils soient à Poudlard ou ailleurs dans le pays. Mais le jeune Bradford prit ça d’une autre manière, plus personnelle, pensant visiblement que je soulignais que tout ça ne changerait rien à sa problématique personnelle. Je pourrais redresser le sujet, mais cela me donnait une transition vers le sujet de notre entrevue, je décidais donc de suivre le rythme.
« Je vous rassure, je ne cherche pas là des excuses viables pour ce que subissent vos camarades. Je pose un contexte, certes, mais en aucun cas je ne cautionne que l’on expose les élèves à de tels tourments, comprenez-moi bien. Quant à vous, je ne pense pas que vous êtes foutu. Vous avez eu des ennuis dans la vie, mais les choses ne sont foutues que quand on abandonne. Et votre présence ici aujourd’hui me montre bien que vous n’avez pas abandonné, ça prendra peut-être encore du temps, mais vous n’êtes pas foutu. » Un léger sourire pour ponctuer ma phrase. Un sourire pas trop forcé, un sourire bienveillant et rassurant. Je ne voulais pas qu’il prenne les choses à la légère, juste qu’il voie que l’espoir était toujours permis, et que c’était pour ça que l’on allait travailler sur le sujet.

Et puis, finalement, le sujet tourna sur quelque chose qui me tenait plus à cœur. Un sujet touchant à mon propre passé sombre, qui, lui, avait bien failli être foutu. Mais pour le jeune homme aussi, il s’agissait d’un sujet qui lui tenait à cœur, puisque tout découlait de la perte de ses parents. La question d’avoir un enfant n’était donc pas anodine.
« Hé bien, chacun a son avis sur la question, et quand je dis que c’est une chance c’est parfaitement subjectif dans le sens où j’aurais aimé en avoir. Mais il est vrai que parfois on peut se demander si c’est bien une bonne chose, quand on voit des abandons. Cela étant, les abandons sont généralement le fruit d’un enfant non voulu. Et quand l’enfant est voulu, les conflits qui peuvent survenir sont bien souvent le fruit d’un problème de communication plus qu’un manque d’amour. »
C’était ce que j’avais observé. Des parents, et surtout la mère par ce lien spécial qu’il existe entre elle et son enfant qu’elle a porté pendant neuf mois, ont toujours de l’affection pour leurs enfants, sauf cas particuliers bien entendu.
« Votre naissance était-elle le choix de vos parents ? »
C’était à mon tour de glisser une petite interrogation pour aiguiller le sujet. C’était peut-être une question à double tranchant s’il venait à me dire qu’il n’était pas voulu, mais je ne pensais pas avoir vu d’information dans ce sens sur son dossier.
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMar 11 Juil - 22:05

Prise de relai
EXORDIUM.
Au moins on est d'accord sur ce point, c'est un peu triste mais c'est malheureusement la vérité, pas mal de gamins sont bien plus mâtures que beaucoup d'adultes. Alors pas tous, il ne faut pas faire une généralité mais quand même, c'est un constat que je me suis souvent fait. Après je viens d'un monde violent, qui ne laisse pas beaucoup la place à l'enfance et à l'innocence. Si tu veux survive, il faut vite grandir et devenir débrouillard, sinon tu te fais bouffer. Quant aux adultes que je croise, ce sont, pour l'heure, bien souvent des professeurs, qui n'ont pas connu le monde dans lequel j'ai grandi. Quand tu as vécu confortablement dans une vie oisive et tranquille, difficile de pouvoir réellement faire face à la cruauté du monde qui nous entoure. Je hausse les épaules à la suite des propos de Raywood. “Pas besoin, j'ai toujours vécu sans, je pourrais continuer à m'en passer !” Ce qui est faux, mais pour l'heure, je ne suis capable que de mauvaise foi sur le sujet. J'ai eu des adultes que je respectais et en qui j'avais confiance. Que ce soit dans ma famille proche comme mes parents ou quasiment l'entièreté des membres de ma famille, mon grand père en tête de liste ou quelques professeurs qui avaient su voir au delà des apparences et qui avaient pris le temps d'apprendre à vraiment me connaître et me comprendre. Et même si ma confiance est brisé, j'ai encore aujourd'hui quelques noms en tête de personnes que je respecte, comme Jane, Thorstein ou même mon oncle, même si ça me tuera de l'avouer.

J'avais vraiment du mal à comprendre comment les politiques pouvaient laisser cette école à l'abandon, n'en avoir rien à foutre de savoir qui allait diriger cette école et de la façon dont ils la dirigeaient. “Je trouve ça aberrant, surtout quand on sait que cette école est censé éduquer les "grands" de demain. Comment voulez-vous que ce pays ne part pas en couille quand on voit notre éducation.” Je ne prétends pas qu'on soit tous voué à diriger tous ce pays demain, mais il n'empêche que certains d'entre nous vouerons leur vie à diriger ce pays, comment peuvent ils le faire dans les meilleures conditions possibles s'ils n'ont pas obtenu une éducation impeccable durant leur scolarité. C'est pas en traumatisant toute une génération qu'il va arriver de bonnes choses à ce pays ensuite. C'est quoi l'idée ? Parce qu'on n'est potentiellement pas susceptible à connaître la guerre on nous le reproche et on se venge en nous torturant ? “Après je ne suis pas naïf, je sais que tout est déjà écrit d'avance et que ce sont les gens comme Sorensen ou Van Aken qui vont prendre la relève, parce qu'ils viennent de vieilles familles de sorciers puissantes, mais quand même, ils auront besoin de gens compétents pour les entourer et c'est pas en nous traumatisant qu'on deviendra efficace.” A moins que ce soit une façon de nous programmer, ils expérimentent peut-être de nouvelles techniques sur nous.

Je divague un peu mais je trouve ça amusant. Après tout, il y a peut-être une raison pour laquelle nos dirigeants ferment les yeux, peut-être que ce n'est pas juste par fainéantise ou sadisme, peut-être qu'il y a un plan plus large dont on ignore tout. Je les imagine bien en savants fous, faisant des expériences sadiques sur de pauvres gosses sans défense dont tout le monde s'en tamponne, parents compris. Franchement si c'était le cas, je n'en serai pas étonné, même si je ne comprends pas réellement le but premier de tout ça. La discussion continue, on disgresse un peu de temps en temps, mais c'est plutôt intéressant. Au moins chacun exprime ses opinions, même si on n'est pas d'accord et c'est presque plus intéressant que juste moi qui doit parler de ma vie ou de ce que je ressens. Néanmoins il n'a pas l'air de perdre de vue le pourquoi on est là puisque de temps en temps il recentre tranquillement la discussion, l'air de rien. Ca ne me dérange pas, après tout on est là pour ça. Cependant je ne sais pas si je suis d'accord avec lui. Est-ce qu'il y a vraiment un espoir pour moi ? Parce qu'à mes yeux je suis foutu, mes blessures seront éternellement là et avec elles, mes doutes. Mais pour lui, il y a encore de l'espoir, si je suis ici c'est le signe que je me bats encore, que je veux m'en sortir. Oui mais ce n'est pas parce qu'on veut quelque chose qu'on l'obtient forcément. Je ne sais pas, je doute ...“Mouai je ne sais pas ... Parfois on peut vouloir quelque chose mais ça ne signifie pas qu'on arrivera forcément à l'obtenir, même si on le veut vraiment. Qui me dit qu'un jour je serais capable de remonter vraiment la pente, de vraiment m'en sortir ? ” Ce sont de vraies questions que je me pose. Je vois bien qu'il y a une vraie évolution par rapport au moment de l'annonce de la mort de mes parents. Jamais à cette période j'aurai pu imaginer tomber amoureux, rire de bon coeur, penser à l'avenir, sourire juste parce que le coeur m'en dit, avoir des projets. Je broyais du noir toute la journée, j'étais comme une coquille vide, incapable d'aligner deux pensées cohérentes, épuisé par la vie, me laissant porter par le torrent de la peine, me noyant à moitié. Plus rien n'avait de sens, ni d'importance, je me sentais terriblement seul et je ne voyais pas comment je pourrais surmonter tout ça, vivre sans eux. La vie m'a prouvé que j'en étais capable. Et oui, aujourd'hui je suis capable d'avoir une vie à peu près normal, mais je me rends compte que dès que je stresse, je suis fatigué ou si je suis trop longtemps seul, mes pensées noires remontent, ma peine me frappe de plein fouet et je peux rapidement retomber en dépression, comme si un rien ne me reliait à la vie normal et que ce petit rien pouvait céder au premier coup de vent.

Je ne sais pas si je veux avoir des enfants, je crois que j'aurai trop peur de ne pas être ç la hauteur ou trop peur de finir par les abandonner, à mon tour. Bon après mes parents sont morts me direz vous, ils n'ont pas réellement choisi de m'abandonner et d'une certaine façon ce n'est pas faux, mais en continuant à résister, n'ont-ils pas choisi de me laisser derrière ? Peut-être qu'il y a peu de chance que je les abandonne, mais serais je vraiment un bon père ? Après j'aurai le temps de voir, je suis jeune, j'ai la vie, en théorie, devant moi et j'ai pas franchement pour projet de faire des gosses avec qui que ce soit. Et puis soyons réaliste, quelle meuf serait assez folle pour avoir envie d'en avoir avec moi ? J'esquisse un sourire, amusé. Un visage m'apparait, je ne pense pas à elle pour les gosses nécessairement, on n'est clairement pas à là, mais je ne peux m'empêcher de me dire que cette fille s'est quand même donnée beaucoup de mal pour rentrer dans ma vie alors qu'on est si différents. C'est un peu la fille parfaite, bonne élève, préfète, la fierté de ses parents, sportive, drôle, intelligente, sans histoire. On dirait un vieux cliché de films moldus où la petite fille modèle s'amourache du bad boy de l'école. Mais est-ce que ça fini vraiment bien ? Ca je l'ignore, tout comme nous ... “Vous avez toujours voulu avoir des gosses ?" Est-ce qu'il fait parti de ces gens qui ont toujours rêvé de devenir parents ? Est-ce que ce désir vient de lui ou de sa femme ? Parfois le désir de l'un devient si important qu'il détint inévitablement sur l'autre. Sa question me laisse un instant silencieux. Est-ce que ma venue était voulue ? Je baisse le regard un instant, me plongeant dans mes pensées, avant de répondre en relevant le regard, le visage plus fermé qu'au départ. “Non ... en tout cas c'était pas dans les projets de mon père d'avoir un gosse à la base ... Je ne sais pas si ma mère est tombée enceinte parce qu'elle voulait vraiment un gosse ou pour "rentenir" mon père ... Vous pensez qu'ils m'ont abandonnés parce qu'ils ne me voulaient pas ?” lui demandais-je de but en blanc, la gorge serrée.

@Ezekiel S. Raywood




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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMer 2 Aoû - 21:07

Prise de relai

Ezekiel
Raywood

Quand bien même je ne devrais peut-être pas être aussi critique vis-à-vis d’un système auquel je faisais désormais partie, je ne pouvais pas ignorer ses observations parfaitement juste du monde dans lequel il baignait. Déjà parce que j’étais d’accord avec nombre de ses arguments, le simple fait que je sois ici, que Poudlard ait dû se doter d’un psychologue, en était la preuve. Il y avait quelque chose de cassé dans le monde des jeunes sorciers, et on essayait de le réparer tant bien que mal. Et d’autre part, je n’ignorais pas son avis car il le vivait, il était donc au plus proche de la nature de son environnement. J’essayais d’apporter une touche d’espoir dans un tableau bien noir, mais redonner les lettres de noblesse à un corps d’adultes aux yeux d’un jeune homme désabusé n’était pas chose aisée. Et en effet, il continuait de clamer ne pas avoir besoin des adultes.
« J’imagine que vous avez appris à faire sans, oui. Mais au-delà du besoin, savoir qu’un aîné est à notre écoute et prêt à nous aider, c’est aussi un confort qui est parfois agréable. »
Je ne pouvais pas en dire beaucoup plus pour le convaincre. Il s’agissait maintenant simplement de faire les bonnes rencontres, comme pour beaucoup de choses dans la vie. C’était au destin de jouer, je ne le contrôlais pas et mes dons n’étaient pas encore à ce niveau de prévision.

Et au sujet des aînés, la politique était un bon exemple. S’il fut moins véhément que je ne pensais envers la politique, son avis était assez tranché sur le fait que ce n’était pas normal qu’il y ait un tel laxisme autour du lieu d’apprentissage des dirigeants de demain. Et encore une fois, je partageais son avis. Si on voulait vraiment faire bouger les choses, ce ne serait probablement pas en changeant la politique d’aujourd’hui, mais en changeant les pensées pour demain. Ce qui n’était pas une mince affaire quand une poignée de familles anciennes ne comptait clairement pas perdre leur trône. Ça aussi, il en était conscient. Cela rendait l’échange intéressant même dans les digressions, il était lucide vis-à-vis du monde. Peut-être trop vu le peu de place que ça laissait à l’espoir et aux rêves. Mais changer ce fatalisme ne serait pas mince affaire, on ira progressivement dans cette direction
« Oui, changer le système, le mettre à jour, sera un travail de longue haleine. Et comme vous dites, il faudrait, en toute logique, vous préparez, vous, la prochaine génération, à diriger le pays dans la bonne direction. Il est fort dommage que les anciennes générations s’attachent autant à leur position quand on gagnerait à laisser des idées nouvelles fleurir. »
Peut-être étais-je un peu trop idéaliste, mais faire peau neuve était probablement la seule façon de se débarrasser du gros des idéologies qui ont pu gangréner ma vie et celle de nombreux jeunes qui n’avaient rien demandé. Mais malheureusement, ce n’était pas gagné…

Ces digressions avaient l’avantage de tisser un début de confiance entre nous. Peut-être pas la confiance au sens où il l’entendait, mais celle qui lui permettrait de se sentir à l’aise avec moi, et donc de s’ouvrir un peu plus facilement quand je redirigeais la discussion, tout naturellement, vers le sujet principal. Nous avions le temps de développer ça au cours de prochaines séances, mais commencer à toucher du doigt les problématiques de manière plus tangible qu’un rapport écrit était toujours un plus. Et une des problématiques était un fatalisme qui transpirait déjà de son image du monde, mais qui était d’autant plus palpable quand on revenait à lui. Si je voyais un espoir en tout, lui n’était pas convaincu. Pourtant, c’est quand on cesse de se battre que plus rien ne peut avancer. Dans son cas, il acceptait encore des séances de psy, il ne s’en rendait peut-être pas compte, mais il voulait aller mieux. Et même si l’expression est peut-être un peu bateau et niaise, quand on veut, on peut.
« Pour être tout à fait honnête, personne à part vous ne peut dire que vous vous en sortirez. C’est un chemin ardu et truffé d’obstacles, et je vous accompagnerai bien entendu pour le parcourir. Mais au final, ce qui se passe dans votre tête et votre cœur vous appartient, et c’est donc vous qui serez en mesure de vous en sortir. Vous aurez besoin d’aide bien sûr, et tant que vous savez l’accepter vous finirez par atteindre le bout du tunnel. »
Je ne voulais pas lui donner non plus de faux espoirs, je me devais de lui montrer la réalité aussi. Et cette réalité, c’était que si j’accompagnais mes patients, que je leur donnais des pistes, le travail en lui-même était leur.

L’autre problématique du jeune homme était son rapport à la parentalité, ses doutes par rapport à l’affect qu’avaient ses parents pour lui avant de périr. Ce sujet était d’abord abordé par le prisme de mon désir d’être parent.
« Oui, j’ai toujours voulu en avoir, aussi loin que je me souvienne. Bien sûr, ce n’est pas exactement le genre de désir que l’on pourrait qualifier de rêve d’une vie, mais c’est néanmoins un désir puissant. »
Qu’il a fallu que j’abandonne. Ce n’était pas très grave, ça n’avait pas empêché notre amour. C’était autre chose qui y avait mis un terme brutal… Mais le sujet du jour était le jeune Bradford, pas moi. Et quand j’abordais le sujet sensible, je remarquais tout de suite la fermeture de son visage, l’obscurité qui s’emparait de lui. Ce n’était jamais agréable à voir, surtout après un échange aussi vif, mais c’était une étape à laquelle nous ne pouvions couper. Et effectivement, il voyait leur mort comme un abandon.
« Je ne peux pas m’exprimer à leur place, mais de ce que j’ai pu voir pendant toutes ces années, l’abandon d’un enfant non souhaité arrive bien plus tôt que ce qui est arrivé dans votre cas. On parle là en général d’abandon dès la naissance, ou dans les mois qui suivent. »
C’étaient d’ailleurs des histoires horribles. Si certains avaient au moins la décence de confier l’enfant à un orphelinat ou une famille d’accueil, tous n’étaient pas aussi appliqués.
« Il ne faut d’ailleurs pas confondre le fait que ce n’était pas dans les projets de votre père, avec un rejet. La vie est faite d’aléas, et même si ce n’était pas forcément prévu, ça ne veut pas dire qu’il n’était pas heureux de vous voir naître. Je ne peux que faire des conjectures, mais à mon avis, si vos parents vous ont gardé sous leur aile, c’est qu’au fond, ils étaient heureux de vous avoir, et qu’ils vous aimaient. »
Un moment de pause pour laisser le jeune homme s’imprégner de mon avis. Je n’avais pas dit ça que pour le rassurer, mais parce que je pense qu’il s’agissait de la vérité. Surtout dans un domaine aussi rude que le banditisme russe. Il aurait été facile pour eux de changer de lieu sans leur fils s’ils avaient vraiment voulu s’en débarrasser, s’il était vraiment une gêne pour eux. Dans une vie de fuite, on ne s’encombre pas sans que les sentiments n’y jouent un rôle.
« N’hésitez pas à me dire si je vais trop loin dans mon questionnement pour aujourd’hui, nous pourrons voir ça une autre fois, mais comment sont vos souvenirs d’eux ? Sont-ils de bons souvenirs ? »
Si c’était le cas, c’était à ça qu’il devait se rattacher, pas au drame.
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Message(#) Sujet: Re: Prise de relai - ft. Misha Bradford Prise de relai - ft. Misha Bradford EmptyMer 23 Aoû - 23:06

Prise de relai
EXORDIUM.
Je hausse les épaules sans répondre, incapable d’approuver ses propos à haute voix. Je sais qu’il a raison mais pour l’heure je suis tout bonnement incapable d’aller dans son sens. Je préfère dévier le regard, espérant que la discussion n’ira pas plus loin. Je ne sais pas où pourrait nous mener cette conversation et je ne suis pas curieux de le découvrir. Je ne le connais pas et même si je ne le déteste pas de prime abord, je ne sais pas encore si je peux réellement lui faire confiance. Jusqu’à présent j’ai pu parler assez librement de ce que je pense et ce que je ressens, sans sentir de jugement à mon encontre, mais est-ce que ça sera toujours le cas ou n’est-ce qu’une façade ? Je parle déjà difficilement de moi, de ce qui me ronge de l’intérieur, je préfère encore attendre un peu avant de vraiment approfondir nos séances, histoire de me sentir à 100 % en confiance. J’en ai été capable avec sa consoeur, j’aime à croire que rien n’est impossible. La discussion dérive sur la politique et là encore, la conclusion n’est pas très reluisante. Nous sommes très mal dirigés et ça ne risque pas de s’arranger avec les années. Je ne suis pas versé en politique et sincèrement, ça m’indiffère beaucoup. Je n’ai aucun talent d’orateur et je n’ai pas d’attrait pour toutes ces conneries. Mais je sais une chose, c’est que nous sommes la génération de demain et si on veut pouvoir améliorer les choses, il faudrait peut-être commencer à nous offrir une éducation digne de ce nom, un semblant de sécurité et les outils nécessaire pour faire de nous des personnes équilibrées et saines d’esprit, plutôt que de nous regarder nous faire massacrer sans lever le petit doigt et nous laisser dans notre désespoir et nos angoisses. “Après rien ne nous dit que nos dirigeants ont vraiment le désir de faire changer les choses, de voir notre monde évoluer ! Ce sont tous des putains d’aristo qui ont été nourrit au biberon de la haine viscérale contre les moldus et les nés moldus. Ils ont peur du changement et se complaisent dans leurs rassurantes croyances archaïques. Personne ne laissera fleurir de nouvelles idées, ni maintenant, ni quand nous serons en âge de faire changer les choses autant être réaliste. J’aimerai croire qu’un monde meilleur nous attend mais quand je vois mes connards de camarades pro sang purs, j’ai dû mal à espérer !

Je prends quelques instants pour réfléchir à ses propos, silencieux et songeur. Ce qu’il dit tombe sous le sens, il n’y a rien de révolutionnaire à tout ça, néanmoins je prends conscience de la justesse de ces propos. Oui, il est vrai que les autres pourront faire ce qu’ils veulent, si je n’ai pas décidé d’aller mieux, leurs efforts seront vains. Mais est-ce si simple que ça ? Dans mon cas, j’ai la chance d’avoir des amis loyaux qui me soutiennent, un oncle qui aura beau avoir tous les défauts du monde mais qui sait se montrer là en cas de besoin, une famille aimante même si lointaine et je suis suivi par un psy depuis la mort de mes parents, j’ai toutes les cartes en main pour remonter la pente quand je me sentirai prêt. Mais je pense à tous ceux qui n’ont pas ça. Les gens seuls qui n’ont personne pour les aider, personne qui les soutiennent dans les épreuves, peuvent-ils s’en sortir juste par leur propre volonté ? J’imagine que dans certains cas oui, mais si la vie s’acharne, encore et encore, la difficulté est d’autant plus grande. “J’imagine que vous avez raison … mais qu’est-ce qu’il se passera quand j’aurai quitté Poudlard ?” Oui parce qu’il ne faut pas oublier que je suis à la fin de ma scolarité, dans quelques mois, je dirai au revoir à cette école. Est-ce que je pourrais toujours compter sur nos rendez-vous ou va-t-il encore m’envoyer dans les pattes d’un de ses confrères ? Non parce que bon, sur le principe je peux comprendre qu’étant plus étudiant à Poudlard, il ne peut plus me suivre, mais dans ce cas là, sa consoeur n’aurait-elle pas pu me garder ? Parce que je ne compte pas changer de psy tous les quatre matins, j’ai autre chose à faire que de repartir de zéro avec quelqu’un. J’ai besoin d’avancer, pas de faire du sur-place ou pire encore, de faire un bon en arrière.

On parle des enfants et il m’apprend qu’il a toujours voulu en avoir, une sorte d’un rêve d’une vie. Personnellement, c’est très loin d’être dans mes plans et pour être honnête je n’y pense pas réellement. En fait c’est faux, j’y pense mais à l’inverse, moi je suis plutôt dans l’optique de faire mon possible pour ne pas en avoir, me trouvant bien trop jeune pour être parent. Je connais des gens de mon âge qui en ont et franchement je n’envie pas leur vie. “Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il vous plait tant dans le rôle de père” J’essaye de comprendre pourquoi tant de gens se démènent pour tenter de devenir parents ? Est-ce une volonté de perpétrer leur nom ? leur héritage ? Leur lignée ? Une volonté de ne pas vieillir seul ? Ou juste une volonté d’être dans la norme imposée par la société : se marier, avoir des enfants, une maison, un travail… Peut-être que c’est au-delà de ça, mais ce qui est sûr c’est que pour l’heure, c’est à mille lieues de mes propres occupations. Est-ce que mes parents voulaient des enfants eux ? On n’a jamais vraiment abordé le sujet, j’avoue que j’ignore la réponse. Je crois que ma mère oui, en tout cas elle ne s’est jamais plainte de devenir mère et j’imagine que ça faisait partie de son plan de vie. Je la connais assez bien pour me dire que si elle ne m’avait vraiment pas désiré, je ne serai pas là aujourd’hui, surtout si mon père ne voulait pas de gosse. Et pour le coup, je sais qu’il n’en voulait pas, ce n’était en tout cas pas dans ses plans de départ, il me l’a avoué. Mais je me souviens de cette conversation et je n’ai pas le souvenir que c’était un énorme regret d’être devenu père. Je crois qu’il s’est fait à l’idée. Je sais que le chagrin me fait tout voir en noir quand je repense à eux, mais je me souviens malgré tout d’un homme attentionné avec moi, qui veillait à mon éducation. A ses yeux, j’étais différent du reste de ma famille, j’étais comme lui, une sorte de prolongement de lui-même. Il m’a appris l’anglais, quand mes pouvoirs se sont manifestés, il était heureux je m’en souviens, il était même fier ! Je le laisse parler, réfléchissant à tout ça. Je suis en colère contre eux, je les déteste de m’avoir abandonné, mais quand j’arrive à mettre cette colère de côté, je me souviens de ce qu’on a vécu, de moments de vie heureux tous les trois. “Dommage qu’ils ne se soient pas souvenu de leur amour pour moi quand ils étaient cernés, ça aurait pu changer la donne … ils auraient pu être encore là… ” Je replonge dans le silence, amer. Je ne sais pas pourquoi ma mère a fait ça mais je sais pourquoi mon père l’a fait. Sa liberté était chère à son cœur, il est resté avec ma mère pour moi, ça j’en suis certain, n’acceptant pas l’idée de devoir me laisser derrière lui s’il s’en allait. Je connais ma famille, jamais ils ne l’auraient laissé partir avec moi sous le bras, c’est soit il part seul, soit il reste avec sa famille. J’imagine qu’il a pesé le pour et le contre et une vie d’errance et de fuite avec un gamin ça n’était pas idéal. Il devait attendre que je grandisse un peu pour prendre la tangente refusant de laisser ma magie aux mains de la famille de ma mère.

Je soupire et garde le silence quelques instants. Oui, ça aurait pu changer beaucoup de choses. Ils seraient en prison mais toujours en vie, j’aurai pu aller les voir dès que j’en aurai eu l’occasion. Alors oui, mon père aurait dû dire adieu à sa liberté, mais revoir son fils et espérer pouvoir être libre un jour, n’est-ce pas suffisant ? Il faut croire que non. Je soupire à nouveau, fatigué de tout ça. Est-ce que j’ai des souvenirs heureux avec eux ? Si je dépasse la colère, j’en ai des bons. Je mets un moment avant de répondre et finit par hocher la tête positivement. “Oui …" Je prends quelques secondes en plus avant d’enchaîner.  “Vous avez toujours voulu avoir des gosses ?" Est-ce qu'il fait parti de ces gens qui ont toujours rêvé de devenir parents ? Est-ce que ce désir vient de lui ou de sa femme ? Parfois le désir de l'un devient si important qu'il détint inévitablement sur l'autre. Sa question me laisse un instant silencieux. Est-ce que ma venue était voulue ? Je baisse le regard un instant, me plongeant dans mes pensées, avant de répondre en relevant le regard, le visage plus fermé qu'au départ. “J’ai du mal à m’accrocher aux souvenirs positifs … mais oui ils sont là. Mais j’imagine que c’est normal ? Que c’est le cycle normal du deuil ? ” Un truc du genre …

@Ezekiel S. Raywood




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