Sans dire que Thomas s’était pris de passion pour l’école – il ne faisait toujours pas ses devoirs, d’ailleurs, incapable de se motiver à s’y mettre après une journée de travail – le jeune homme n’avait jamais autant apprécié les cours que depuis qu’il était à Poudlard. Non seulement il avait enfin l’impression d’apprendre quelque chose d’utile, mais en plus il se sentait intégré au reste du groupe quand, malgré sa cravate noire, il s’installait à un pupitre pour suivre avec des sorciers un cours sur le monde magique.

Il ne se sentait toutefois pas encore assez confiant pour véritablement prendre la parole en public, préférant souvent se contenter d’écouter et de prendre des notes, et de bégayer quelque chose si par malheur on l’interrogeait. Comme souvent, Thomas se sentait plus à l’aise en tant que spectateur, considérant sans vraiment se le formuler ainsi que sa place demeurait en marge d’un monde dans lequel il était simplement toléré, et c’était déjà pas mal !

Ce jour-là, il avait pris place à côté de Sarah, une élève de Gryffondor plutôt discrète en général, et âgée d’un an de moins que lui. Ils n’avaient jamais vraiment pris le temps de discuter mais Thomas l’avait croisé au club de lecture et quelques fois dans des cours transversaux à différents niveaux. Comme c’était la premier cours de l’année, le jeune homme était plutôt satisfait de voir qu’on se contenterait de révisions de ce qui avait été déjà vu l’année dernière, mais face à la question de leur enseignante il sentit comme un blanc dans sa tête.

Bien sûr il VOYAIT ce qu’était l’alphabet de Tripoli puisqu’ils avaient passé toute l’année dernière à l’utiliser, mais de là à l’EXPLIQUER… pfiou, il y avait un monde.
S’il avait espéré se planquer derrière son manuel et attendre que ça passe, il baissa les yeux lorsque sa voisin leva la main pour répondre. Bon, ok ce n’était pas super discret du coup, mais au moins ce n’était pas lui qu’on interrogeait, hein… ?

Comme Thomas avait pu le redouter, une fois de plus on lui demandait de faire des mathématiques, sa bête noire au collège. Heureusement, ceux-ci étaient d’un niveau relativement accessible, enfantin, presque, étant donné qu’il s’agissait en définitive d’une succession d’aditions, chaque lettre d’un prénom correspondant à un chiffre, qui donnaient en définitive une somme censée prédire certaines choses.

Par ailleurs, il semblait à Thomas qu’il avait déjà fait ce type d’exercice l’année précédente. Laissant remonter à la surface sa nature flemmarde, il laissa promener son regard sur le reste de la salle où chacun, avec plus ou moins de détermination, s’était plongé dans l’exercice. Il se mit à rêvasser, le regard dans le vide, jusqu’à réaliser que les minutes s’enfilaient comme des perles et soudain, il était en retard.

Dans ce genre de situation, il n’y avait pas trente-mille solutions. Un coup d’œil – qu’il espérait discret – sur la copie de sa camarade qui, elle, n’avait pas perdu de temps. Son écriture était soignée et Thomas n’eut pas trop de mal à suivre le fil de sa démonstration, copiant les équations que Sarah avait inscrit sur son parchemin.

Était-ce malhonnête ? Sans doute, mais Thomas n’avait guère de scrupules. Ce n’était certainement pas la première fois qu’il copiait sur ses voisins et il avait réussi plusieurs examens de cette manière. Thomas n’était pas bon élève, et entrer à Poudlard n’y avait pas changé grand-chose. Ce n’était pas une question de capacités, ni même de motivation, mais il manquait de rigueur, se laissait distraire facilement, et n’arrivait jamais à se concentrer sur quelque chose plus de cinq minutes d’affilée.

Difficile, dans cette situation, de performer à l’école. Et puis, au fond, il fallait aussi avouer que sa formation de garde-chasse était plus intéressante que tout le reste, même l’histoire de la magie qui avait le mérite d’être une découverte totale. Le garçon n’était peut-être tout simplement pas fait pour rester assis sur une chaise toute la journée.