A la claire fontaine

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A la claire fontaine

Samedi après-midi, tout au bout du lac. Samedi après-midi, tout au bout du lac. Je me suis mis au moins dix post-its pour être sûre de ne pas oublier. C'est déjà tellement gentil à Roxy de m'avoir proposé son aide. En plus, elle s'est elle-même chargée de la confection du cadeau qu'elle va me faire. Franchement, c'est trop généreux. Personne n'a jamais fait preuve d'autant de gentillesse à mon égard, en tout cas, pas chez les grands. Je suis un peu gênée d'ailleurs : moi, je n'ai rien pour elle. Qu'est-ce que je pourrais bien lui offrir ? Je ne sais rien faire de mes dix doigts, à part des catastrophes. Et c'est encore pire quand j'utilise ma baguette : une vraie calamité. Peut-être que je pourrais lui ramener un truc des profondeurs du lac noir, un jour ? Est-ce que cette vaste étendue à autre chose à donner que des algues et du caca de calmar géant, d'ailleurs ? Qu'est-ce que je peux être bête et ignorante, parfois. Tout le temps, en fait.

Comme une idiote, je n'ai pas pensé à demander à Roxy l'heure exacte du rendez-vous. Du coup j'ai réfléchi longtemps pour savoir quelle serait l'horaire le plus représentatif de l'après-midi. Ce fut une lutte très serrée entre quatorze et quinze heures. Ne sachant pas vraiment, j'ai coupé la poire en deux et me suis présentée au bout du lac à quatorze heures trente. Pas de Roxy Reid à l'horizon, au moins je ne suis pas en retard. A moins qu'elle ne se soit moquée de moi ? Raah j'en ai marre de ce cerveau qui pose mille questions sans jamais trouver de réponse ! Le soleil de printemps commence à taper en cette saison, il faut que je m'hydrate régulièrement et que je couvre ma peau. J'ai ressorti le bob que Mamie m'a offert. Je l'aime bien, il me rappelle la maison.

L'eau du lac aussi me rappelle chez moi. Elle m'attire comme un aimant. Je trempe une main dans l'eau fraiche et ce contact me fait un bien fou : j'ai comme un regain d'énergie ! Pour un peu, je me glisserais totalement dans cette eau revigorante. Mais, alors que nous approchons de quinze heures, des bruits de pas me font lever la tête. La Poufsouffle approche, avec quelque chose dans les bras. Mon coeur s'accélère. Est-ce que je dois lui dire un truc du genre "Salut" ? Lui serrer la main ? Lui faire la bise ? Garde ton calme Li', ce n'est pas le moment de paniquer ! En dernier recours, je lève ma main dominante pour lui faire un signe. Malheureusement, c'était celle qui trempait dans l'eau. Je viens d'éclabousser Roxy en voulant la saluer. Ooops ...

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

Je suis super enthousiaste à l’idée de présenter le camelbak à Elinette, c’est un projet qui m’a bien occupé depuis que nous en avons discuté. Avec les litres d’eau qu’elle doit boire suite à sa brûlure, j’avais envie de lui filer un coup de main. Enfin, je suppose que c’est en rapport… Je dois dire que je n’ai pas abordé la question plus en détail au premier rendez-vous, si j’ose dire. C’est un peu intime comme sujet de conversation lors d’une rencontre.
Mais je sais ce que s’est de subir les regards des autres à cause d’une cicatrice. Comme si on ne se souvenait pas assez de ce qu’on a vécu, de ce qu’on a ressenti ou ressent encore, il faut se faner le rappel constant en voyant l’horreur, la pitié ou le dégoût dans les yeux des autres. Si je peux lui épargner d’avoir à transporter plein d’eau et avoir quelque chose de plus discret pour boire tranquillement, ça vaut le coup d’essayer.
Je me suis inspirée des poches à eaux qu’on trouve chez les moldus. J’aurais pu me contenter d’en prendre une de chez eux, mais soyons honnête, je ne crois pas que ça aide réellement à passer inaperçu : trop de plastique et de fluo pour se camoufler à Poudlard. J’ai utilisé des matériaux plus…traditionnels. J’ai récupéré du ventricule de dragon et du cuir, mais j’ai conservé le tube en plastique pour boire. Sérieux, le boyau de chat, c’est trop pour moi. Il m’a fallut plusieurs essais pour parvenir à une poche bien hermétique, mais j’y suis parvenue en la scellant par la chaleur. J’ai ensuite appliqué le sortilège d’extension. La poche mesure 15cm sur 7, et est épaisse d’environ deux cm. Je n’ai pas réussi à faire plus plat sans que l’eau ne se répande par le tuyau. Elle se range dans un petit sac en cuir qu’on peut glisser à sa ceinture ou en sac à dos. Ça ne se voit pas trop sous les vêtements. Et le tuyau qui sert de paille est transparent.
Pfiou, j’espère que ça lui conviendra. Ça me stresse toujours un peu de montrer mes projets, mais quand il s’agit de les donner, c’est encore une autre paire de manches.

Je rejoins Elinette près du lac vers 15h, je me rends compte que je ne lui ai pas donné d’heures précises, j’essaie de faire un détour près de sa salle commune mais on me dit qu’elle est déjà partie. J’espère qu’elle ne m’attend pas depuis trop longtemps !

J’aperçois la serdaigle au bord de l’eau, et reçoit une giclée alors qu’elle me fait un signe de la main. Je rigole et réplique de ma baguette avec un aqua eructo bien dosé, juste de quoi l’éclabousser gentiment. Je maîtrise de mieux en mieux les informulés, c’est un plaisir.

« Salut Elinette, ça va ? J’espère que ça ne fait pas trop longtemps que tu m’attends ! » Ouais, je suis pas la meilleure organisatrice sur ce coup là.
« Tiens, je t’ai ramené le camelbak dont on avait parlé. Je ne suis pas une grande couturière, alors c’est pratique avant d’être élégant. J’espère que ça t’ira ! » dis-je avec un sourire gêné. C’est dans ses moments que Tracy me manque, elle aurait pu me coacher pour un résultat digne d’un défilé.

@Elinette S. Rosier

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A la claire fontaine

Je n'en fais jamais une de droite. Alors que j'ai rendez-vous avec une fille de sixième année - je suis sûre qu'elle est très populaire, d'ailleurs - pour qu'elle me donne un truc trop cool, je réussis à tout faire foirer en l'éclaboussant sans faire exprès. Quelle andouille ! Je sens la chaleur s'emparer de mes joues et je baisse honteusement les yeux. Roxy va sûrement m'insulter, voire peut-être même me jeter un sort ! En tout cas, elle doit en colère, ça c'est certain. Je l'entends rire : est-ce qu'elle se moque de moi ? C'est seulement quand je me prends un jet d'eau dans la figure que je m'autorise à relever les yeux. Roxy ne semble pas du tout fâchée : un joli sourire éclaire son visage. Je ne sais pas d'où vient l'eau qui est venue tremper ma peau. La Poufsouffle n'a pas sa baguette et sa main n'est pas mouillée. Mystère ...

La jeune femme prend la parole et me salue avant de me demander comment je vais. Elle demande ensuite si je ne l'ai pas attendue trop longtemps. En vrai, un petit peu mais c'est déjà tellement génial qu'elle soit venue pour de vrai que je ne vais pas risquer de la contrarier ! « Oh non ! Enfin je veux dire si ... Oui je vais bien ... mais non, je n'ai pas trop attendue. » Je suis trop gênée, c'est un enfer. Je sens ma peau qui commence à tirailler, signe que je dois absolument boire. Je prends la grosse bouteille que j'ai posé à coté de moi, sur le ponton, et la porte à ma bouche. Je ne la repose qu'après avoir bu une dizaine de gorgées. Roxy tient quelque chose dans ses mains, je n'y avait pas prêté attention jusqu'à présent car j'étais trop concentrée sur son visage. Je dois faire l'effort de focaliser mon attention sur une chose en particulier si je ne veux pas rapidement m'évader dans mes pensées et paraître méga gênante aux yeux des autres.

Comme si elle avait lu mes pensées, Roxy reprend la parole et me présente l'objet qu'elle tient dans ses mains : le fameux cameltruc dont elle m'a parlé. Je ne connaissais pas du tout ce principe avant qu'elle ne me le décrive dans le train, je n'en ai jamais vu dans les boutiques du Chemin de Traverse. La jeune femme me tend son présent et j'ouvre grand les yeux pour être sûre de bien voir tout ce qui doit être vu. Je ne remarque pas la gêne de ma camarade : on se focalise sur une seule chose à la fois ! Il s'agit d'un petit sac en cuir qui renferme une poche hermétique et un tuyau transparent qui doit sûrement servir de paille. Je n'en reviens pas d'avoir un truc aussi classe entre mes mains. Adieu la méga grosse bouteille bien encombrante ! « C'est incroyable ! » Dis-je à Roxy. Je ne mens pas, c'est l'une des plus belles choses que j'ai pu voir ! Je me sens à la fois reconnaissante et redevable. « Tu l'as fait toute seule ? Ca a du te demander beaucoup de travail ... Je vais le porter tout le temps ! » Emportée dans mon élan, j'accroche directement le petit sac autour de ma taille, comme une ceinture. Super Elinette, mais sinon, ça marche comment ? « Enfin j'ai pas trop le choix ... » Je poursuis, un peu gênée. Sans un apport hydrique régulier, je risque d'être hospitalisée, voire pire ... « Et euh du coup il faut juste aspirer par la paille ? » Même si je me sens redevable envers Roxy, je ne peux cacher mon excitation. J'ai l'impression que nous sommes le jour de Noël !

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

Elinette a l’air un peu perdue, toute timide… Je ne crois pas que l’avoir arrosée en retour ait réellement détendu l’atmosphère. Je ne veux pas la mettre mal à l’aise, je ne sais pas trop comment faire. Je crois comprendre que ça fait tout de même un moment qu’elle est là. « Pardon, j’ai pas pensé à te donner une heure. Je me suis laissée emporter par l’enthousiasme mais on a vu plus précis.» Je lui souris.

J’espère que le camelbak lui plaira et brisera un peu la glace. Je rougis face à ses compliments. « Oh merci, je me suis inspirée de ce qu’utilisent les sportifs moldus. » Je n’ai pas eu l’idée toute seule et je ne tiens pas à m’accorder plus de crédit que je n’en mérite. « On va dire que je l’ai un peu optimisé à l’aide de la magie. Ça m’a pris du temps : mais c’est le genre de projet que j’adore. Ça me permet d’apprendre plein de choses, tout en me rendant utile. Alors merci à toi pour l’opportunité !» C’est vrai, ça demande de la réflexion, des essais, des ratages avant d’obtenir le résultat voulu, mais c’est du temps bien employé. Je pourrai le rajouter à ma liste de projet quand il s’agira de poursuivre mes études ou de postuler quelque part.

Je hoche la tête quant à sa question : « Oui, c’est ça. Mais je ne l’ai pas encore rempli, je voulais qu’on le fasse ensemble !» Je lui montre le bouchon sur lequel est fixé le tuyau : « Tu dévisses ici, et ensuite tu remplis. » Je réfléchis à haute voix. « Soit avec ta bouteille mais sans entonnoir, l’orifice est peut être un peu étroit. J’ai oublié d’y penser.» J’affiche une grimace embarrassée. « Soit avec un sortilège comme aqua eructo. » Normalement on le voit en deuxième année. « Désolée, j’ai pas pensé à ramener quelque chose de pratique pour remplir. Tu vois, il y a toujours de la marge pour s’améliorer. » Je ris en faisant ce constat. J’aimerai atteindre la perfection, mais ce n’est pas pour aujourd’hui visiblement. « Je te laisse essayer toute seule d’abord ?» Après tout, elle devra l’utiliser en autonomie tous les jours, il vaut mieux qu’on s’entraîne ensemble que de tout faire à sa place et de ne pas voir s’il y a un souci qu’elle se retrouvera à devoir gérer toute seule demain.
« Comme ça je vois s’il y a des réglages à faire, et je peux t’aider si ça coince ». Je me veux rassurante. Je ne compte pas la laisser galérer. « J’ai testé jusqu’à 8 litres, ce sera suffisant ? » Je pense que je peux encore agrandir. « Pardon, je parle beaucoup. Remets-moi un petit coup d’eau si je te saoule.» constatai-je. Je ne m’en excuse pas, je suis une vraie pipelette. Mais je sais que je peux être fatigante.

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A la claire fontaine

Roxy m'impressionne. Cette fille a un charisme incroyable en plus d'innombrables talents magiques et manuels. A côté, j'ai vraiment l'impression d'être une anomalie. Alors forcément, même si la Poufsouffle a raison de s'excuser pour ne pas avoir donné une heure précise pour le rendez-vous, je fais tout pour donner l'impression que ce n'est pas nécessaire. J'ai un emploi du temps peu chargé, je ne suis pas comme elle, donc je pouvais bien l'attendre. Le soleil qui tape sur ma peau me force à boire régulièrement, ce que je fais devant Roxy avec une pointe de gêne. Souvent, les gens me dévisagent quand j'ingurgite des litres d'eau en une demi-journée, mais la Poufsouffle n'en fait rien. Elle est super cool, cette fille. Je lui rends timidement le sourire qu'elle m'adresse, je commence à me sentir plus à l'aise.

La sixième année me tend l'objet du rendez-vous et je m'extasie. C'est la première fois qu'une élève plus âgée me fait un cadeau et en plus un truc super utile et personnalisé, trop la classe ! Je ne retiens pas mon excitation et remercie Roxy avec une pluie de compliments. Cette dernière me rend les remerciements, arguant qu'elle a surtout pris l'inspiration chez les moldus et que ce projet lui a permis de développer ses compétences. « Oh euh ... de rien ? » La gêne reprend le dessus. Je n'ai aucune idée des compétences nécessaires pour réaliser un tel objet, je suis vraiment nulle. Aussitôt entre mes mains, le camelbak est mis en service : je le fixe avec empressement au niveau de ma taille, sous ma robe de sorcière. Simplement, je me rends compte rapidement que je ne sais pas faire fonctionner ce nouvel accessoire. Je fais au mieux pour écouter les explications de Roxy avec concentration et cela n'est pas évident : mes pensées ont la fâcheuse habitude de virevolter dans tous les sens. Je regarde les différents éléments dont me parle la Poufsouffle : le bouchon, l'orifice pour remplir la poche d'eau ... Je crois que je vais me procurer un entonnoir pour pouvoir utiliser la bouteille. Si j'utilise la magie, la probabilité de tout faire foirer est hautement élevée.

Roxy finit par me proposer d'essayer de remplir le camelbak seule, afin d'être autonome le plus rapidement possible. Je hoche la tête. « Oui, d'accord. » Je veux faire bonne impression mais en réalité, je ne suis guère rassurée. Je prends ma grosse bouteille dans mes mains avant de réaliser que je n'ai pas dévissé le bouchon. Je la repose donc, dévisse le bouchon, pose le bouchon à mes pieds et reprend la bouteille dont le bouchon est déjà à terre. Je penche le goulot en direction de l'orifice du camelbak et ... « Oh non ... » Comme il fallait s'y attendre, l'eau tombe à côté. Cela n'aurait déjà pas été facile pour une personne à peu près adroite de ces mains, alors pour quelqu'un comme moi ... Je repose maladroitement la bouteille et la referme, rouge comme une pivoine. Je n'ai pas le choix, je vais devoir utiliser la magie. Je sors ma baguette de ma poche et, après un dernier regard à Roxy et un raclement de gorge, je me lance. « Aqua Eructo. » Alors que je redoutais une nouvelle catastrophe, un jet d'eau sort de ma baguette et vient remplir le camelbag. Je n'en crois pas mes yeux. « Oh ça marche ! » Dis-je avec un peu trop d'enthousiasme pour une sorcière. La poche se remplit petit à petit tandis que Roxy m'explique qu'elle peut contenir jusqu'à huit litres d'eau et me demande si cela me parait suffisant. « Huit litres c'est bien, ça tiendra une demi-journée sans problème voire même davantage. » Mes besoins en eau varient en fonction du taux d'humidité dans l'air et de mes activités. Mais déjà, si je peux boire en toute discrétion pendant une bonne partie de ma journée, ce sera parfait. « Non pas du tout, tu peux parler encore si tu veux. » Je réponds à la Poufsouffle qui s'excuse d'être bavarde. Moi j'aime bien les personnes qui parlent beaucoup. Elles m'évitent de devoir meubler la conversation car, souvent, je dis la mauvaise chose au mauvais moment. Et surtout, tant qu'elle parle, elle m'évite de devoir justifier ma grande consommation d'eau. Je n'ai envie de parler ni de ma brûlure, ni du reste.

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

Hasard:

La conversation me semble un peu laborieuse, est-ce parce que je parle trop? Ou que je ne donne pas les bons mots ? Elinette bafouille, semble éviter mon regard. Je ne sais pas comment la rassurer … je ne suis pas si impressionnante ? Enfin je ne crois pas, je suis loin d'une Erin par exemple. Je ne mange pas les enfants. Est-ce que ma cicatrice me donne l'air d'une mégère ? La serdaigle semble prête à entrer en combustion alors qu'elle verse un peu d'eau à côté : "pas grave t'inquiètes". Je lui souris. Ça va le faire cocotte respire un coup. J'applaudis comme une enfant alors qu'elle parvient du premier coup son sortilège : "C'est bon championne, t'es opérationnelle: t'as plus besoin de moi!". Une certaine fierté m'envahit, c'est peut-être mal placée, je n'y suis pour rien si elle a réussi, mais je trouve ça cool que le camelbak fonctionne et soit utilisé, qu'elle puisse s'en servir toute seule.

Je fais une légère moue alors qu'elle m'annonce qu'elle tiendra une demi-journée avec cette quantité, je pensai avoir visé plus juste, mais surtout, quelle quantité... "une demi-journée, wow, mais tu dois passer ton temps aux toilettes !" Ça m'échappe assez bêtement, mais j'ai l'impression de devoir faire des kilomètres aux waters quand je bois la tasse de thé de trop. Suivant l'endroit où elle a cours, ça doit être une vraie galère pour faire une pause. "En tout cas, si tu veux que ça tienne une journée complète, je pense que je peux agrandir, testes le quelques jours, et on fera les ajustements !"

Je rigole quand elle me dit que je peux parler encore : "Je veux bien mais pas toute seule!" Je lui dis avec un sourire malicieux. "Je sais que je ne suis pas le visage le plus avenant de Poudlard, mais je n'ai encore jamais mangé personne je te promets." L'année suivant le bal, je me trouvais vraiment monstrueuse, et ça me tordait le bide de voir mon reflet dans les yeux des gens : un peu de dégoût, mais surtout, les mauvais souvenirs qui leur revenait en tête. Maintenant, je suis habituée, j'ai l'impression que les élèves aussi. Mais ça reste une grosse cicatrice baveuse sur ma joue. Ma voix baisse légèrement, plus sérieuse : " Enfin…je sais que ce n'est pas toujours si simple hein? Tu as l'air si…nerveuse? Poudlard ce n'est pas le meilleur endroit pour faire confiance aux gens. Mais je suis pas là pour t'embêter, ou me moquer ou quoi."

"Je crois que le lac est l'un de mes endroits préférés du château" dis-je pour changer de sujet...et essayer de ... je ne sais pas, détendre l'atmosphère?

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A la claire fontaine

Je ne suis pas douée pour tenir une conversation. Je ne sais pas doser mes propos : j'en dis soit trop, soit pas assez. Dans tous les cas, cela devient rapidement gênant pour mon interlocuteur. Ici, en compagnie de Roxy, sur le ponton du lac, j'ai l'impression que nous sommes dans le même cas de figure. La jeune femme m'impressionne et ça me rend d'autant plus mal à l'aise. Pourtant, cette dernière fait tout ce qu'elle peut pour me mettre en confiance. Elle va jusqu'à me complimenter lorsque je réussis à remplir mon camelbak grâce à la magie, alors qu'il s'agit pourtant d'un sort des plus élémentaires. Je rougis un peu sous l'effet du compliment avant de sourire à Roxy. On me félicite rarement pour mes compétences de sorcière donc je suis d'autant plus touchée par ses mots et son enthousiasme. Cette fille est vraiment géniale.

Une fois le camelbak opérationnel, se pose la question de sa contenance. Roxy est vraiment très prévenante et me demande si la taille me convient, en précisant qu'elle peut l'agrandir si le besoin s'en fait sentir. Je lui explique que huit litres suffisent pour une demi-journée, je pense même pouvoir tenir toutes les heures de cours avec ça en hiver. Lancée dans ma réponse, je ne me rends pas compte qu'une telle quantité d'eau peut sembler étrange aux yeux des autres. La Poufsouffle est si bienveillante que je ne me suis pas méfiée. Je ne sais plus où me mettre lorsqu'elle s'étonne et remarque que ma vessie doit être particulièrement extensible. « Euh bah ... » Je ne sais pas quoi répondre pour justifier qu'en réalité, je vais très peu aux toilettes tant l'eau est rapidement absorbée par mon organisme. Heureusement, Roxy reprend rapidement la parole en me disant de tester le camelbak avec cette contenance avant d'éventuellement revenir vers elle pour l'ajuster. « D'accord, je ferai ça. » Ouf, me voilà débarrassée d'un sujet épineux. Du moins, pour l'instant.

Roxy pense qu'elle parle trop mais au contraire, son débit de parole est le bienvenu. Après m'avoir dit qu'elle voulait bien poursuivre la conversation mais pas seule, un sourire malicieux s'invite sur son visage. La Poufsouffle fait une remarque qui me heurte. Est-ce que mon attitude lui laisse penser que j'ai peur d'elle ? Est-ce que je donne le sentiment qu'elle est dégoutante ? Mon dieu mais non, absolument pas ! « Oh mais dis pas ça ! » Je m'empresse de dissiper le malentendu. Cette fille est incroyable et elle m'impressionne d'autant plus parce que, justement, elle aussi a une cicatrice. Contrairement à moi, elle ne peut pas la cacher, ce qui me rend d'autant plus admirative de son courage. « Enfin je veux dire que tu es très jolie. » Le compliment peut paraître bizarre, dit comme ça, mais je le pense pourtant sincèrement. Roxy n'est pas belle comme une poupée. Elle est belle par ce qu'elle dégage et, en plus, elle me paraît vraiment très gentille.

Le sourire de Roxy s'envole et sa voix se fait plus sérieuse. Elle me confie ce que j'avais déjà pu deviner : elle ne veut pas se moquer de moi ni m'embêter. En gros, elle dit sans vraiment le dire que je peux lui faire confiance. Même si je le sentais, l'entendre de sa bouche m'enlève un poids. Est-il possible que tous les gens ne soient pas malveillants ici ? Sans me laisser le temps de répondre, la Poufsouffle se tourne vers le lac et me confie qu'il s'agit d'un de ses endroits préférés à Poudlard. Mon regard s'illumine. « C'est le plus bel endroit du château. » Je lui fais cette confidence, heureuse que nous ayons un point commun. Ce n'est pas le seul, d'ailleurs. « Moi aussi j'ai des cicatrices, beaucoup ... » Je lui avoue, plus timidement. Mon corps est brûlé à de nombreux endroits et malgré les prouesses des médicomages, il restera marqué à vie. « J'ai été brûlée. » Je lui dit de but en blanc, comme pour couper court à toute supposition. Je ne sais pas si beaucoup d'élèves savent que j'ai été brûlée dans l'incendie de Poudlard. En tout cas, personne n'est jamais venu m'en parler et je me suis bien gardée d'en faire la réclame ... Jusqu'à aujourd'hui.

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

C'est étrange, quand je vois Elinette faire des efforts pour parler, être embarrassée, j'ai envie de la serrer dans mes bras et de lui dire que ça va aller. Ça arrive rarement que j'ai envie de prendre quelqu'un dans mes bras, à part ma petite soeur, parfois mon père quand les circonstances s'y prêtent. Je me demande un instant pourquoi…et la réponse m'apparaît dans la maladresse de la serdaigle. Quelque chose me touche chez elle, et me rappelle un peu mon amie Maddie, quand on était en première année. Maddie était un moulin un paroles ceci dit, je ne risque pas de les confondre. Mais cette sensation, ces souvenirs qui remontent font que je suis vraiment contente d'avoir proposé mon aide à la jeune fille. J'espère qu'elle me demandera vraiment si elle a besoin.

J'essaie de lui dire gentiment qu'elle peut me parler et que je ne vais pas la manger…j'y vais peut être un peu fort parce qu'elle s'excuse et me dit qu'elle me trouve jolie. C'est gentil mais ce n'est pas une chose sur laquelle je comptais vraiment. "C'est gentil !" Avant de m'avouer qu'elle aussi a des cicatrices sur tout le corps. Je pose doucement ma main sur son épaule et je la retire immédiatement. Un papillon n'aurait pas été plus furtif, mais je ne suis pas très douée pour ces choses-là. "Tu sais, je ne disais pas ça pour ça, être jolie ce n'est pas vraiment quelque chose sur laquelle je peux compter. C'est juste que les premiers temps…la cicatrice était fraîche" je ne lui fais pas un dessin, si elle a des brûlures ça ne devait pas être beaucoup plus appétissant les premiers temps. " Et les souvenirs chez les gens aussi. J'avais l'impression que mon visage leur rappelait des mauvais souvenirs." Je dis ça comme je parlerai de la pluie et du beau temps. J'en ai beaucoup souffert. Mais le temps je m'y suis faite. C'est juste que je ne connais pas Elinette et son histoire, on ne sait jamais ce que ça peut évoquer aux gens. "Maintenant, je crois que la plupart des habitants du château ont l'habitude, mais je comprendrai que ça puisse être impressionnant." Je lui souris. Je ne prends pas ça mal, c'est juste la vie.

Je me risque à lui demander : "Tu as été blessée à Poudlard ? C'est à cause de ça que tu dois boire autant d'eau?" Je m'étire, fixant le bleu du lac , peut être que c'est aussi pour ça qu'elle aime la proximité du lac. "La magie, ça peut t'ériger un château, te limer les dents, rendre un sac extensible…mais ça fait pas de miracle quand on en aurait vraiment besoin. Ça fait chier." Elle fonctionne mieux quand il s'agit de nous amocher!

"Moi j'aime bien venir ici, en général c'est calme, je suis tranquille pour fabriquer mes petits bricolages, et trouver le matériel que le lac veut bien me laisser. Des algues séchées, du bois flotté. Ok…ok je sais quand je dis ça j'ai l'air un peu cinglée je sais, mais promis, je suis peut être juste un peu bizarre ou excentrique." mon père adore le chambrer et me dire qu'un jour je prendrai une retenue de folie pour avoir piquer les poubelles du château. Je réplique en général qu'il n'a qu'à m'envoyer des colis de matériaux. Mais bizarrement, il me préfère éboueuse.

@Elinette S. Rosier

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A la claire fontaine

Ce qui s'apparentait à une discussion plutôt légère - bien qu'impressionnante - est soudainement en train de prendre une tournure plus sombre. Je ne sais pas si c'est à cause de moi, c'est sûrement à cause de moi, mais Roxy fait allusion à la cicatrice sur sa joue. Je me sens aussitôt coupable d'avoir pu lui faire penser qu'elle m'impressionnait parce que sa cicatrice me faisait peur ou me dégoutait. C'est tout l'inverse en réalité. Depuis ma brûlure, j'ai fait davantage attention aux élèves marqués par la vie. J'ai repéré Roxy et sa cicatrice qui date d'un temps où je n'étais même pas encore à Poudlard. J'ai trouvé cette fille incroyable de force et de courage. Lorsqu'elle est venue me proposer son aide, j'étais à la fois honorée de sa proposition et gênée d'occuper son temps avec mes petits soucis. J'aimerais devenir comme elle un jour et être capable de me promener la tête haute dans Poudlard, fière de ce que je suis et de ce par quoi je suis passée. Un jour, peut-être ...

Dans la précipitation et sans y mettre les formes, je me dépêche de contredire Roxy et de lui dire que je la trouve très jolie avec sa cicatrice. Je poursuis en avouant mes propres blessures, sans donner davantage de précisions. Rien qu'en les évoquant, je sens ma peau plus douloureuse aux endroits endommagés. La main de la Poufsouffle se pose un instant sur mon épaule : suffisamment pour que j'en ressente le contact mais néanmoins trop peu pour provoquer une vive réaction chez moi. Mon corps commence à peine à se crisper que la main s'en est déjà allée. Ouf. Je hoche la tête quand Roxy évoque l'aspect des cicatrices les premiers temps. Mon corps était ravagé, immonde et il l'est encore à bien des égards. Heureusement, moi, je peux le cacher sous des vêtements. Roxy n'a pas eu cette chance. Peut-être que je fais partie de ces gens qui l'ont dévisagée la première fois qu'ils l'ont vu. On est idiot face à la différence alors que je suis pourtant bien placée pour en connaître le prix. La Poufsouffle m'impressionne dans le bon sens du terme et j'espère qu'un jour, j'arriverai à le lui montrer.

La question à laquelle je m'attendais sort de la bouche de Roxy. Je croise les bras sur ma poitrine tandis que la Poufsouffle tourne son regard vers le lac en philosophant sur les avantages et inconvénients de la magie. Je tique à peine sur le langage vulgaire de la jeune femme : je ne suis pas habituée aux grossièretés. Parler de mes cicatrices les réveille et mon corps me tiraille à de nombreux endroits, m'arrachant une grimace alors que je réponds à Roxy. « Oui. Dans le feu qui a détruit le château. » Je n'ai ni bégayé, ni hésité pour répondre. C'est la première fois depuis le début de cette conversation que je semble aussi sûre de moi, aussi grave également. « Ca ne cicatrisera jamais vraiment. » Je tourne moi aussi le regard vers le lac, après cette phrase lourde de sens. Mes brûlures seront toujours là, ma peau ne sera jamais plus celle qu'elle était avant. Et les cicatrices du cœur sont encore béantes. Je reste muette tandis que Roxy m'explique pourquoi elle apprécie le lac. Mon regard s'illumine lorsqu'elle évoque les éléments rejetés par l'eau. Je ne trouve pas cela bizarre ou excentrique. « Oh ! Tu t'en sers pour faire quoi ? » Mes yeux brillent d'une lueur nouvelle. Je sais comment payer ma dette envers la Poufsouffle !

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

L’évocation de nos blessures de guerre refroidie un peu l’ambiance. Mais en même temps, je ne regrette pas vraiment mes paroles. On n’a pas souvent l’occasion d’évoquer le sujet avec des gens qui savent de quoi ils parlent. La pitié, le dégoût, les paroles de réconfort maladroites, et quelque part, le soulagement que ce soit arrivé à quelqu’un d’autre. Le feu qui a dévoré le château était énorme, j’ai eu la chance de ne pas subir de brûlure, étant à l’extérieur avec une Jade garou en furie. Du coup, j’ai aussi eu la chance de ne pas subir de morsure. Cela me rend triste, et en colère surtout, que tant de trucs horribles se soient passés en si peu de temps. "On ne devrait pas avoir à subir ça dans une école. " dis-je avec aigreur. J'acquiesce, les brûlures de feudeymon ne guérissent pas comme les blessures classiques. "J'espère que ça s'apaisera au fil du temps." à défaut de guérir, que cela devienne plus supportable au fil des années.

Maintenant, j'oublie un peu ma cicatrice au quotidien. J'ai consciente de sa présence, de ce à quoi je ressemble, mais je suis fataliste et non plus dégoûtée. Elle me fait parfois mal quand les températures changent. "La mienne me fait surtout mal quand j'ai peur ou que je subis un fort stress." j'avoue timidement. "Comme si elle se nourrissait du négatif en en rajoutant une couche. Dans ses moments, j'ai juste envie de me planquer dans un placard en hurlant jusqu'à ce que ça s'arrête. Mais c'est pas très efficace." Je force un sourire, pour dédramatiser. Même si au fond, je n'en mène pas large. Peut-être que si elle a besoin de soutien un jour, elle saura qu'elle n'est pas la seule à être passée par ce genre d'épreuves et qu'elle peut m'en parler. Maintenant ou dans longtemps. Ce n'est pas comme si on allait oublier. Ce n'est pas pour rien que mon épouvantard est resté un infirmier ou un médecin avec ses instruments, et cette horrible odeur de désinfectant d'infirmerie…encore aujourd'hui je peux avoir une crise d'angoisse en sentant l'odeur. Finalement, je crois que c'est la peur, ma pire cicatrice.

Elinette semble soulagée de changer de sujet…alors je me fais un plaisir de lui répondre : "Les algues séchées, ça fait de la bonne ficelle. D'ailleurs certaines algues mouillées font de la bonne colle mais on les trouve pas trop en bordure du lac il faut construire un radeau ou prendre un balai sans tomber à l'eau. Pour le bois flotter, je m'en sers pour fabriquer des meubles, des figurines… la dernière fois j'ai sculpté les membres d'un pantin pour essayer de l'animer. Mais le bois, c'est un peu mon anti stress de manière générale, je prends un couteau de menuiserie, un morceau de bois et je laisse mes mains décider. Je pense que je vais essayer de faire un vase ou un bijou la prochaine fois. Ça me fera travailler les courbes." Je rigole : "Excuse, quand on me lance sur le sujet, je deviens intarissable. Arrêtez moi!"

@Elinette S. Rosier

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A la claire fontaine

Je n'ai jamais pu évoquer mes blessures avec qui que ce soit, en dehors de mon cercle familial. Déjà car je n'ai pas beaucoup d'amis et surtout parce que je pensais que personne ne pouvait me comprendre. Personne ne pouvait imaginer la douleur subie cette nuit là et les mois qui ont suivi. Encore aujourd'hui, il ne se passe pas un jour sans que mes brûlures ne me fassent souffrir. Je me demande si je pourrai un jour vivre sans penser à ma chair brûlée. Le chemin sera long, je le sais, et je pense qu'il passe aussi par la verbalisation. Même si le sujet m'est inconfortable, je suis soulagée de pouvoir en parler avec Roxy. Je suis d'accord avec cette dernière : on devrait pouvoir se sentir en sécurité dans un lieu aussi majestueux avec un rôle si noble. Malheureusement, le temps ne fait que nous détromper, comme si nous torturer n'était qu'un jeu morbide. Moi aussi, j'espère que les blessures physiques et psychologies s'atténueront avec le temps. Nous verrons bien.

C'est au tour de la Poufsouffle de s'épancher sur sa cicatrice et les moments où sa présence lui est la plus inconfortable. Cette fois-ci, je n'ai aucun mal à la fixer dans les yeux tandis que j'écoute attentivement ses explications. J'ai l'impression que c'est moi qui parle à travers le corps de ma camarade. Je ne sais même pas comment elle s'est fait cette cicatrice - je n'ai pas le courage de lui demander - mais ses ressentis sont similaires aux miens. « Tout pareil. » Je confirme d'un ton grave. Mes cicatrices sont comme des détraqueurs : elles se nourrissent de mes sentiments négatifs, de mes peurs, mes angoisses, mes chagrins aussi. En résumé, de tout ce qu'on ressent après avoir subi de tels dommages. C'est un cercle vicieux. « Des fois ça me réveille, aussi. Souvent, en fait. » Je précise dans un murmure, les pensées plongées dans mes nuits très souvent agitées. Je fais des cauchemars enflammés où je finis toujours dévorée dans un brasier qui me cerne de toutes parts. Un frisson me parcourt l'échine. Je n'ai jamais hâte de retrouver mon lit.

La conversation a pris une tournure bien plus lourde que ce qui était prévu. Heureusement, Roxy change de sujet en évoquant ce qu'elle trouve sur les berges du lac pour enrichir ses bricolages. Elle ne le sait pas mais ses paroles me donnent un regain de joie. Tout me parle ! Les algues, le bois flotter ... Je suis certaine que je peux trouver des trucs plus rares et plus utiles au fond du lac. Après tout, les Selkies arrivent bien à construire des villages avec les matériaux aquatiques ... « Oh mais non, c'est génial ! » Je m'exclame alors que la Poufsouffle s'excuse d'être bavarde. Elle ne m'ennuie pas du tout, bien au contraire. J'ai enfin l'impression que ma faculté à rester en apnée plusieurs heures peut m'être utile. Je lève la tête pour regarder la position du soleil, rien qu'un instant pour ne pas brûler mes rétines. Le temps est passé à une vitesse folle. « Je ... je dois faire quelque chose. Merci encore pour le camelbak ! Je te redirai pour la contenance. » Ma peau commence à me tirailler à force d'être restée au soleil. Et, surtout, j'ai hâte de mettre en place mon expédition dans les profondeurs du lac pour m'acquitter de ma dette envers Roxy. Cette fille est vraiment incroyable ! J'espère avoir rapidement l'occasion de lui parler à nouveau.

@Roxy M. Reid

(c) Liliana

J'amorce la fin du RP en prévision de la MAJ Liu

Je souris à Elinette. Nous sommes dans le même bateau, même s'il n'est pas plaisant. "Ça va mieux maintenant."dis-je dans un murmure. "La nuit tout ça. Je ne dis pas que je ne fais plus de cauchemars…mais six ans après ça ne me hante plus, à moins d'un déclencheur." Ce n'est pas ce qui manque à Poudlard. "Ma meilleure amie…elle te ressemblait un peu. Elle dormait très mal après ça." et à cause de moi. Elle se sentait coupable de ma blessure, sans y être pour quoi que ce soit. "Si un jour c'est trop difficile, tu n'auras qu'à me dire que tu as envie de te balader. Parfois un peu de compagnie même sans rien dire, pas être seule…ça allège le fardeau." Je n'étais pas très douée pour me confier. Mais quand j'y parvenais…il y avait une sorte de délivrance sur le coup. Parfois des regrets ensuite. Je ne le cache pas. Mais rompre la solitude me réussit toujours. Cette année a été un peu pesante. Je n'ai pas retrouvé ma famille à Poudlard. Il faut que je tisse de nouveau des liens et que je les renforce.

Mais l'heure ne devrait pas être aux lamentations. Le lac est trop beau pour y déverser mon spleen. Je change de sujet, je suis plutôt douée pour parler sans interruption et le public m'encourage. Cela me rend ma bonne humeur : Elinette a l'air sincèrement heureuse de m'écouter. Tout comme l'était Maddie. J'espère que comme elle, elle prendra de plus en plus confiance en elle. Son enthousiasme est contagieux, aussi quand elle me dit qu'elle doit rentrer je la salue à mon tour "A bientôt Ellie, enfin si je peux t'appeler comme ça ? N'hésite pas !", mais je reste encore un peu au bord du lac. Qui sait ce qu'il me réserve pour aujourd'hui ?

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