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Amelia I. Ferguson

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Message(#) Sujet: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyMer 30 Mar - 19:28


   
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Harriet & Judith

   

« On est plus à une bizarrerie près. »

Le feu crépitait dans la grande cheminée de la salle commune. Le mois d’avril n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez mais malgré le printemps naissant, l’air restait frais. Et humide. L’Ecosse n’était en fait qu’un vaste marécage boueux où la pluie venait sans cesse labourer le sol et assombrir le ciel. Bref, ce pays était à l’image de cette école: maussade et gris. J’aurais sans doute pu m’accommoder à l’Angleterre et à la vie londonienne mais le nord de cette île n’avait décidément pas mes faveurs. D’un autre côté, il était difficile de rivaliser avec ma Norvège natale. Rien n’égalerait jamais la beauté des fjords qui demeuraient majestueux quelle que soit la saison. J’aurais pu m’appesantir longtemps sur ce sujet. A quoi servait de remuer le couteau dans la plaie  ? J’avais encore deux longues années à terminer avant de quitter cet enfer de pierre, de landes et de brouillard. Vingt-et-un mois, vacances d’été et d’hiver déduites, très exactement. C’était déjà beaucoup trop long pour un trou à rats.

Je détournai le regard de la fenêtre. Dehors, le parc avait été ravagé par les pluies diluviennes qui étaient tombées ces derniers jours. Cela ne semblait pas avoir arrêté les élèves de l’école que le maigre rayon de soleil que l’on apercevait avait attirés à l’extérieur. Pendant que les cochons pataugeaient dans la fange, un silence royal régnait dans les pièces du château. Un bonheur incommensurable après le brouhaha ambiant de la semaine. Je savourais la paix retrouvée. Calme relatif bien sûr. Quelques irréductibles avaient eu la même idée que moi. Mais la réputation des Sørensen avait un avantage certain : la plupart du temps, on me fichait la paix. Il faut dire que personne n’avait vraiment envie de se coltiner la petite-fille asociale et méprisante du directeur de l’école. Que cela vienne de mon caractère ou de mon ascendance, les résultats étaient probants : on ne se bousculait pas pour partager une table avec moi. Et maintenant qu’Hannibal n’était plus là, je ne craignais plus de devoir faire la conversation à n’importe quelle heure du jour et je pouvais m’installer dans la salle commune sans avoir à guetter la porte ou les escaliers du dortoir pour disparaître au moindre accent nordique.

J’avais tiré dans un coin un gros fauteuil de velours bleu. Ainsi calée entre le mur et l’âtre, je pouvais profiter de la chaleur des flammes tout en restant à l’écart. Ma place favorite certainement. C’était d’ailleurs là que Mansfield m’avait dénichée le jour où il m’avait parlé de son projet. C’était aussi dans ce fauteuil que je me réfugiais en pleine nuit lorsque, incapable de dormir, j’avais besoin de m’isoler. Dans ce siège au dossier haut, je pouvais me lover confortablement et disparaître aux yeux du monde. La sensation de sécurité que cela me procurait était inégalable. Le dos enfoncé dans le tissu épais, les pieds posés sur l’assise, un livre posé sur les genoux qui me servait de pupitre, mes yeux parcouraient presque sans ciller les mots qui défilaient devant eux. J’étais dans une bulle que rien ni personne ne pouvait rompre. Ou presque. Cela faisait déjà quelques chapitres qu’une sensation étrange perturbait ma lecture. J’avais beau relever la tête à intervalles réguliers, je ne parvenais pas à comprendre ce qui me gênait. Jusqu’à l’instant où mon regard croisa le sien. Cette fille, là-bas, m’observait. Et j’en aurais mis ma main à couper, son petit manège durait déjà depuis un petit moment. Je tentai de retourner à mon occupation mais le mal était fait et je ne pouvais m’empêcher de lui jeter des coups d’oeil à chaque page que je tournais. Elle était agaçante à la fin ! Je passais discrètement ma main sur mon visage pour voir si quelque chose clochait. Mais non, tout était à sa place. Ma lecture était fichue. Je claquai la couverture de cuir de mon livre et posai le lourd volume sur le fauteuil. Puis je m’approchai de la demoiselle en question. « Qu’est-ce que tu me veux ? J’ai quelque chose surrr le nez ? » Je venais de remarquer le bloc et le crayon qu’elle tenait à la main. Et je fus plus qu’étonnée de reconnaître mon portrait, ou du moins son esquisse, couché sur le papier. Je haussai les sourcils. « Tu sais que c’est vrrraiment trrrès bizarrre ce que tu fais ? » Je ne la connaissais pas. On ne s’étaient probablement jamais croisées. Ce qui signifiait qu’elle ne venait certainement pas d’une famille que les Sørensen côtoyaient. Ce n’était pas vraiment un bon point. Mais l’effet de surprise m’avait empêchée de me mettre en colère. J’étais plus estomaquée et gênée que réellement furieuse.
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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyDim 3 Avr - 21:20



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Un coup de crayon. Un autre. Noircir la page blanche jusqu’à donner vie à ce que mes yeux contemplaient à intervalles réguliers. Rapidement, juste un bref coup d'œil pour saisir des traits, une émotion, une posture, et retourner aussi sur le papier qui se noircissait inéluctablement. La Salle Commune est silencieuse. En partie parce que le premier rayon de soleil depuis des jours d’une pluie diluvienne a attiré à l’extérieur une grande partie de mes camarades ; en partie parce que certains d’entre eux ne sont plus autorisés à venir ici. Mes doigts se crispent autour du crayon avant que celui-ci ne reprenne sa route. Je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. Pour Sidney, surtout. Pour Hayden, aussi. Tous les deux font partie de ces élèves envoyés dans un dortoir commun, placés sous haute surveillance, comme s’ils étaient de grands criminels. Le malaise ne faiblit pas depuis l’annonce de ces mesures, c’est palpable, c’est viscéral. J’ai envie de m’indigner, je suppose que je ne suis pas la seule, mais je me sens comme étouffée par les murs en pierres de ce château millénaire qui semble me chuchoter que ma voix n’a pas d’importance. Est-ce que je dois rester sans rien faire ? Est-ce que tout ça va durer ? Les professeurs nous intiment tous de ne pas nous emporter, d’attendre que l’enquête aboutisse, mais combien de temps cela va-t-il prendre ?

Je soupire et me frotte pensivement les yeux avant de les faire parcourir le portrait que j’ai commencé. De l’autre côté de la Salle Commune, installée dans un fauteuil en train de lire, la fille semble immobile. Une statue aux traits fins de laquelle se dégage une certaine élégance. Un sujet parfait. À défaut de pouvoir agir, autant se perdre dans l’oubli. C’est également très efficace pour ne plus penser à lui. Une des raisons pour lesquelles je ne suis pas dehors moi aussi, à profiter du soleil et à sentir l’air frais sous mes plumes. Je ne me suis pas transformée depuis ce jour. L’oiseau blessé panse ses plaies en mon for intérieur et je crains que ça ne dure longtemps. L’Infirmière a rapidement réparé les os brisés, m’a gardé une nuit en observation et m’a laissée repartir, inconsciente quant au fait que ce n’était pas le corps qui était le plus gravement endommagé. De temps en temps, une douleur fulgurante me fait sursauter. C’est comme une décharge, dans tout le bras, d’une violence décuplée par celui qui en a été l’auteur. Le poète devenu bourreau. Au moins, cet endroit ne lui est pas accessible.

Quand je relève les yeux une nouvelle fois, dans l’idée de vérifier un détail et de corriger une courbe, mes yeux noirs plongent dans ceux, cristallins, de ma camarade. Je baisse aussitôt la tête, gênée. Que va-t-elle penser ? Que je l’espionne ? Que je la toise ? Que je la juge, peut-être ? Je reprends mon dessin, l’impression tenace que son regard ne me lâche pas accroché à mon dos comme une cape serrée. Sous la mine de mon crayon, le portrait se complète, amorce une fin. Je suis plutôt contente du résultat, surtout que je voulais tester autre chose que les craies aujourd’hui. Il faut dire que le modèle est particulièrement propice à obtenir un beau résultat. Néanmoins, étant perfectionniste, je ne peux laisser des détails inachevés. Alors, prudemment, je relève les yeux vers elle. Elle a repris sa lecture et semble absorbée par les pages. Je n’ai pas envie de la mettre mal à l’aise ou de déranger sa tranquillité, alors je l’observe aussi peu souvent que possible, aussi subrepticement que possible.

Si je pensais avoir réussi, je déchante vite. Les cils s’allongent sous ma mine alors qu’une ombre se dépose sur ma feuille. Je relève la tête et me mords la lèvre en constatant que la fille en question avait abandonné son fauteuil et se dressait maintenant devant moi. Ses mots agacés accompagnent un coup d'œil vers ce que je suis en train de faire et un éclat particulier habille un instant son regard clair. « Non, c’est… » Elle me coupe, souligne que ce que je fais n’est pas commun. Est-ce qu’elle est en train de dire que je ne suis pas normale ? « Désolée de t’avoir dérangée. » je réponds finalement. C’est moi la fautive, dans le fond. Même si je ne fais rien de mal, je conçois qu’on puisse ne pas apprécier d’être ainsi scrutée par une camarade inconnue. « J’ai pour habitude de dessiner ce qui se trouve devant moi quand je veux m’entraîner. » Et je tourne légèrement la feuille dans sa direction, comme un geste d’apaisement, pour lui montrer que je n’ai rien à cacher et que je ne la défigure pas. « Tu pourras l’avoir, quand il sera terminé. Ou je peux le déchirer, si tu préfères. » Quand bien même ça me ferait mal au cœur car il est vraiment magnifique. J’ai vraiment bien réussi à faire transparaître sa concentration pensive, l’ambiance qui se dégage des flammes et de ce grand fauteuil dans lequel elle était lovée. Son visage n’est pas tout à fait terminé mais on discerne quand même certains détails les plus infimes.

( Pando )
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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyVen 8 Avr - 18:55


   
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« On est plus à une bizarrerie près. »

Au départ, j’avais pensé que le regard insistant de cette fille que je ne connaissais pas n’était pas dû au hasard. Depuis mon intervention lors de la petite réunion de rébellion de Mansfield, la plupart des Serdaigles n’ignorait plus mes liens de parenté avec un certain Kaspær Sørensen. Et ceux pour qui le doute subsistait avait certainement été convaincus par mon accent au moment où j’avais ouvert la bouche pour apostropher le préfet des bleus. Je ne devais certainement pas susciter l’admiration et l’envie des autres élèves. Petite-fille du directeur, grade or et associée à une famille particulièrement décriée par certains, je ne doutais pas une seconde que la majorité me considérait davantage comme une espionne à la solde de l’ennemi que comme une véritable camarade de maison. La réalité se trouvait quelque part entre les deux. Je n’étais ni l’une ni l’autre. Je me fichais du sort des autres Serdaigles comme d’une guigne et le patriarche confiait plus volontiers les corvées à mes aînés. Il faut dire qu’il ne se souvenait probablement pas de mon existence et que je ne faisais pas grand chose pour la lui rappeler. Que cette inconnue me regarde ne m’avait donc d’abord pas semblé si étrange que cela. Que son manège continue alors que nos regards s’étaient croisés, cela l’était déjà davantage. Qui faisait cela ? En règle générale, quand l’indiscrétion était démasquée, cela sonnait la fin de la surveillance… Pas pour elle visiblement. J’étais donc tombée sur une championne. Ou sur quelqu’un qui maîtrisait les codes sociaux encore moins bien que moi, ce qui semblait difficile à croire.

Pour en avoir le coeur net, une seule solution donc : confronter cette enquêtrice du dimanche. Entre deux coups d’oeil furtifs, j’avais déposé mon livre sur le fauteuil de velours et m’étais approchée à pas feutrés. Je tombai des nues en découvrant l’activité à laquelle elle se livrait. L’espace d’une seconde, je regrettai de m’être déplacée. Si j’étais restée sur mon siège, à terminer coûte que coûte ma lecture, ce tête à tête gênant n’aurait jamais eu lieu. Moi qui n’était pas douée pour les relations sociales, j’étais servie. Je ne voyais absolument pas ce qu’il fallait dire dans une situation pareille. Hormis lui faire remarquer qu’il était très bizarre de faire le portrait de quelqu’un sans lui demander son consentement… Le pire, c’était qu’elle était douée et que le dessin en question était loin d’être mauvais. J’aurais donc dû me sentir flattée. En d’autres circonstances certainement. Mon embarras égalait visiblement le sien. Elle se confondait en excuses pendant que je restais là, les bras ballants. « Non, non, ça va, fais-en ce que tu veux. J’étais juste surrrprrrise. » Je n’étais pas assez narcissique pour disposer de mon propre portrait. Quant à le détruire… Le mat était fait et je ne fichais un peu de savoir que quelqu’un pouvait avoir un papier à mon effigie dans ses affaires. J’apparaissais déjà probablement dans certains articles de journaux. En arrière plan, floue et derrière le reste de ma famille sans doute.

« Je dessinais moi aussi avant. » Avant quoi ? Mystère. J’avais arrêté du jour au lendemain, ne me servant plus de mon talent que pour illustrer le contenu de mes recherches. Sans doute par manque de temps. Le niveau se perdait vite lorsque l’on ne pratiquait pas. Pourquoi lui avais-je parlé de cela ? Elle n’en avait strictement rien à faire, cela n’avait rien d’une information capitale. J’avais certainement voulu combler le silence embarrassant causé par cette situation tout aussi incommode. Oui, c’était sans doute l’explication la plus plausible à cette ébauche de conversation que j’avais moi-même lancée. Un truc qui ne m’arrivait jamais. Je faisais d’ailleurs tout pour éviter de me retrouver dans ce genre de situation d’ordinaire. Mais que m’arrivait-il ? « Tu me montrrres un peu ce que tu fais ? » Histoire d’enfoncer le clou et de ne plus pouvoir retourner à ma lecture. Je venais de me rendre compte que le dessin était une activité qui me manquait un peu. Et cette fille avait l’air tellement déconfite de toute manière que je ne pouvais pas l’enfoncer davantage. Je n’étais pas cette Sørensen-là et plus je m’éloignais de ma fratrie, plus je me découvrais un caractère différent de celui qu’on m’avait toujours attribué.
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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyLun 11 Avr - 2:14



( Tu veux ma photo ? | JUDITH ☉ HARRIET )
Je ne lui mens pas, j’ai vraiment pour habitude de dessiner ce qui se trouve devant moi lorsque j’ai envie de m’entraîner, de m’essayer à quelque chose de nouveau ou simplement de ne penser à rien et de laisser mes craies glisser sur une feuille. Non, je ne lui mens pas. J’omets peut-être de rajouter que son profil m’a interpellé au premier coup d'œil et que ce que j’ai décelé dans ses traits, cette beauté qui oscille entre douceur et apprêté, m’a d’autant plus donné envie de rester dans ce fauteuil pour crayonner. Elle dégage quelque chose qu’il est difficile d’ignorer, alors qu’elle semble le retenir. Comme pour lui montrer que je ne cache rien, que je suis animée de bonnes intentions et que mes coups d’oeil incessants étaient dépourvus de mauvaise volonté, je tourne vers elle mon carnet afin qu’elle puisse se rendre compte de son propre chef de ce que j’ai croqué. Et, ultime branche d’olivier, geste de paix à son encontre, je lui propose de lui donner le dessin une fois celui-ci terminé, ou bien de le déchirer sur le champ si son existence la dérange. C’est à contrecœur que je le fais, je dois bien l’avouer, mais j’ai comme la sensation d’avoir été prise la main dans le sac, quand bien même je ne fais rien de mal, et que son regard clair me juge en cet instant. Peut-être que j’espère ainsi alléger ma peine. « Tu es sûre ? » je lui demande, quand même soulagée de l’entendre me dire ça. Je n’ai aucune envie de le déchirer. Lui donner, par contre, pourquoi pas. « Je n’expose pas mes dessins, en tout cas, je te promets qu’il restera entre toi et moi. » Je ne sais pas si c’est ça qui peut la rassurer, mais j’essaie. Encore une fois, ce n’est pas un mensonge, juste la pure vérité. Si j’envoie parfois certains de mes dessins, ce sont surtout des paysages ou dans ce style-là, pour des personnes qui le demandent. Comme Hayden qui désirait voir à quoi ressemblait Castelobruxo quand il n’était encore qu’un correspondant de l’autre côté de l’océan.

Une étincelle d’intérêt allume mon regard noir au moment où elle chasse le silence embarassant qui menace de s’installer et qu’elle m’avoue avoir eu l’habitude dessiner. Avant. Avant quoi ? Je ne veux pas trop effleurer des sujets sensibles, surtout pas alors qu’elle semble engager la conversation, mais la curiosité est là, bien présente. « C’est vrai ? Avant Poudlard, tu veux dire ? Tu dessinais quoi ? » Je me tortille un peu sur mon siège pour me redresser dans sa direction, ouvrir un peu ma position et me détacher de mon carnet de dessin. Est-ce qu’elle faisait de la peinture ou plutôt du fuseau, des portraits ou des paysages, de l’abstrait peut-être… Je l’imagine dans une verrière, éclairée par un rayon de soleil, concentrée sur une immense toile qu’elle recouvre d’une peinture pastel. Et sûrement que je divague un peu trop, lui prêtant un personnage qui n’est pas le sien. Ce n’est pas ma faute, c’est ce mélange d’assurance cachée qu’on cherche à effacer qui transparaît par tous les pores de son visage et qui l’auréole d’une certaine aura.

Quand elle me demande de lui montrer ce que je fais d’autre, je me dis que le jugement est finalement positif. Sinon, elle ne resterait pas là et ne s’intéresserait pas à ce que je pouvais bien dessiner, non ? À la fois flattée et gênée, j’hoche la tête, mes boucles brunes secouées à la mesure de mon assentiment. « D’ordinaire je dessine plutôt à la craie, c’est assez rare que je fasse du crayon. » j’explique tout en tournant machinalement les pages de mon carnet. Poudlard, le château, le parc, la vue depuis ma chambre, le lac, un garçon aux traits princiers en train de lire sur l’herbe… Cette scène me fige une seconde, me tend toute entière et je ressens un soulagement stupide et indescriptible quand il disparaît de ma vue. Je m’arrête sur un dessin qui représente mon ancienne école, le doigt posé sur le temple fait d’or. « Je fais plus souvent des paysages que des portraits. C’est Castelobruxo, une école sorcière en Amérique du Sud. » Précision utile car nombreux sont mes camarades qui n’ont aucune idée des écoles en dehors de celles qui constituent celle d’’Europe. « C’est là que j’étais, avant Poudlard. » Je tourne une nouvelle feuille, sur laquelle un martin-pêcheur du Sénégal étend ses ailes bleutées. « Je t’ai dérangée dans ta lecture… ? Qu’est-ce que tu lisais ? » je demande doucement, d’un ton aux accents d’excuses, également intéressée par le sujet de l’ouvrage dans lequel elle semblait si profondément plongée.

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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyLun 18 Avr - 22:52


   
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« On est plus à une bizarrerie près. »

Et dire que j’aurais pu en rester là. Lui laisser son dessin et retourner à ma lecture sans me charger du fardeau de faire la conversation. Ou alors me mettre réellement en colère, l’obliger à s’excuser avant de lui arracher son esquisse. Non, cette dernière hypothèse ne me ressemblait pas tant que ça. Tout au plus l’aurais-je regardée de haut, qualifié son croquis de médiocre et serait sortie sans attendre de réponse. Voilà qui aurait été plus conforme à l’image que l’on avait de moi. Mais cette fille n’avait pas l’air mauvaise. Il était clair qu’elle avait dessiné sans intention de nuire. Et puis franchement, qu’aurait-elle bien pu faire d’horrible avec son bout de papier ? Autant qu’elle le garde. « S’il te plait oui. Je crrrois que je n’aimerrrais pas tellement tomber nez-à-nez avec mon visage affiché sur un murrrr. » J’aurais même détesté cela. Je n’étais pas vraiment du genre à me mettre en avant et l’idée que quelqu’un puisse me reconnaître sur un dessin me déplaisait. Aussi réussi soit-il.

Maintenant que j’avais amorcé la conversation, je devais assumer. Aucun moyen de faire marche arrière, j’allais devoir chercher au fond de moi les ressources nécessaires. Bigre, je manquais cruellement de pratique. Et dire qu’on m’avait élevée pour assurer un certain rôle dans la société… Quelque chose avait dû échouer quelque part. Elle avait pourtant saisi la perche que je lui avais tendue. A deux mains même. Me posant la seule question à laquelle je n’avais pas de réellement de réponse. « Non, je dessinais encorrre quand je suis entrrrée ici. Mais je ne sais pas vrrraiment pourrrquoi, j’ai arrrrêté de prrrendrrre le temps. » D’autres projets, d’autres idées avaient pris le pas et j’avais laissé tomber mon carnet de croquis. L’habitude s’était perdue et n’était jamais revenue. Aujourd’hui, mon crayon ne me parlerait sans doute plus aussi bien qu’il ne le faisait à l’époque. Les potions avaient tout accaparé: mon temps libre, mes loisirs, mes lectures et mon esprit. Le reste était passé aux oubliettes. Mon travail portait ses fruits. J’allais sans doute devenir une potionniste de renom. Ce n’était pas ce qu’on attendait de moi après tout ? Mais dans ma vie, qui y avait-il d’autre ? Rien. « Je faisais essentiellement du crrrayon. J’aimais dessiner ce que j’avais sous les yeux et un crrrayon c’est facile à emporrrter parrrtout. » Les serres des cours de botanique avait dû alimenter un grand nombre de mes calepins. Qu’il était facile de tromper l’ennui causé par un professeur sans intérêt lorsque l’on avait un crayon entre les mains…

Les pages tournaient devant mes yeux, me laissant apercevoir des paysages bien connus, des endroits plus flous et des portraits sans nom, un garçon lisant sur l’herbe. Et puis un édifice assez carré que je n’avais jamais vu. Le nom, en revanche, ne m’était pas inconnu. J’avais suffisamment lu pour savoir qu’il y avait des écoles de sorcellerie aux quatre coins du monde. « C’était comment ? » Les choses devaient sans doute être radicalement différentes. D’autres moeurs, d’autres coutumes, d’autres enseignements. J’aurais tellement aimé pouvoir comparer. « J’aurrrrais dû aller à Durrrmstrrrang. » Si les intérêts de ma famille n’en avaient décidé autrement. Je m’étais souvent demandé ce que ma vie aurait pu être dans un autre collège. Où les élèves parlaient ma langue et partageaient mes idées. Je ne le saurais jamais. La conversation dériva. De ses centres d’intérêt nous passions aux miens. Ils feraient sans doute moins l’unanimité. D’autant que ce que je lisais était purement et simplement rébarbatif pour quiconque n’avait pas voué sa vie à l’art des potions. « Oh, je crrrois que ça ne passionne que moi. C’est un trrraité sur les différrents usages des plantes méditerrrranéennes dans les potions médicinales. » Autant dire le genre d’ouvrage tellement spécialisé qu’il avait fallu le dépoussiérer intégralement avant de pouvoir le lire. Maintenant que mon projet avec Mansfield avait vu le jour, je pouvais me concentrer sur d’autres sujets. J’avais repris mes recherches sur les poisons en abordant la chose sous un angle nouveau. Bien entendu, il y avait fort à parier qu’encore une fois, cela n’intéresse personne d’autre hormis ma grand-mère et peut-être Alexander… Je levai les yeux vers ma camarade anonyme, cherchant à y déceler ce qu’elle pouvait bien penser de moi.  « Au fait, moi c’est Judith. » Inutile de lui donner mon nom de famille.  
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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyJeu 19 Mai - 1:27



( Tu veux ma photo ? | JUDITH ☉ HARRIET )
La tension se dénoue légèrement, un peu plus à chaque mot. Son agacement est remplacé par l’ombre d’une curiosité et je lui assure que je garde mes dessins pour moi, ce qui semble lui convenir. Peut-être même que c’est ce qui la décide à m’accorder le bénéfice du doute et à ne pas demander à ce que je déchire mon dessin sur le champ. Quoi qu’il en soit, je suis soulagée et je respire un peu mieux maintenant que je n’ai plus l’impression d’être une criminelle prise la main dans le sac. Surtout que je peux totalement la comprendre : moi non plus, je n’aimerais pas sentir un regard insistant m’épier pendant que je lis tranquillement, pas plus que de me retrouver avec un portrait de moi affiché au hasard et sans mon consentement. « Je suis comme toi, alors tu as ma parole. » Ce n’est pas dit à la légère, j’espère qu’elle me croit vraiment.

Mon œil s’allume d’une étincelle intéressée quand elle m’avoue avoir dessiné, fut un temps. Je suis curieuse d’en savoir plus : quoi de plus normal alors que nous venons de nous découvrir un point commun ? Maintenant que les premières secondes sont derrière nous et que nous semblons partir sur des bases cordiales, je n’ai aucun mal à faire la conversation, ni même à afficher clairement ma curiosité pour cette passion qui m’anime et qu’elle me dévoile à son tour. « Les cours sont vraiment prenants, » je suppose, tout en m’armant de ce que j’ai pu constater jusqu’ici. C’est peut-être simplement que j’ai un immense retard à rattraper et que je ne suis pas la plus douée dans de nombreuses matières, mais le rythme à Poudlard est effréné et je comprends aisément qu’on puisse arrêter d’autres passions aussi prenantes que le dessin, qui nécessite de longues heures est un passe-temps ingrat tant que l’on n’a pas achevé ce que l’on croquait. « Tu as quand même conservé tes anciens dessins ? » Ou était-ce réellement tombé aux oubliettes.

À mon tour de dévoiler ce que je fais plus en détail et, sous mes doigts, les pages de mon carnet s’envolent pour lui laisser voir d’autres esquisses. Chaque nouvelle page que je tourne me fait remonter le temps : les dernières semaines, les derniers mois, avant Poudlard… Je m’arrête sur Castelobruxo et je pointe du doigt le temple que l’on devine derrière la masse des arbres, lui expliquant qu’il s’agit de mon ancienne école. « C’était… différent. » Je reste diplomate. « L’école est perdue dans la jungle et tout est plus… sauvage. Je m’y sentais très bien. » Pour ne pas dire que je n’avais aucune envie de venir ici. « Durmstrang ? » je répète, avec un accent moins prononcé que le sien. « Ça sonne… froid. Est-ce que c’est en Europe aussi ? » Je ne connais pas toutes les écoles européennes, loin s’en faut. En fait, je ne connais que Poudlard. Et j’ai oublié le nom de cette école française, de l’autre côté de la Manche : Bellepelle, Beaumanche… « Est-ce que tu aurais aimé ? Aller à Durmstrang, je veux dire. » C’est sûrement dur de savoir sans avoir passé un temps dans l’école en question, mais les réputations des établissements peuvent nous attirer, plus ou moins. Je serais curieuse, par exemple, de parcourir la grande école japonaise.

Mon regard glisse brièvement sur le livre qu’elle a abandonné pour me rejoindre et je m’excuse à demi-mot de l’avoir tirée de sa lecture avant de lui demander de quel sujet il retourne. « J’aime assez tout ce qui a trait à la botanique pour ne pas trouver ça complètement ennuyant. » je fais, avec un demi-sourire. « Ça a l’air d’être un sujet pointu. » Et je ne cache pas la pointe d’admiration dans ma voix. À moins que ce soit pour un devoir, il faut une sacrée passion pour se lancer dans une lecture aussi poussée. « Tu te destines à la médecine ou est-ce que c’est pour un cours ? Ou peut-être rien de tout ça, excuse-moi si je suis trop curieuse. » Mon sourire se fait désolé mais elle n’a pas l’air de trop m’en tenir rigueur. Et je me redresse légèrement quand elle se présente un peu plus officiellement, me donnant son prénom par la même occasion. « Moi c’est Harriet. Enchantée. Et… encore désolée. » je rajoute avec un petit sourire.

( Pando )
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Amelia I. Ferguson

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Message(#) Sujet: Re: Tu veux ma photo ? ft. Harriet Tu veux ma photo ? ft. Harriet EmptyVen 3 Juin - 13:00


   
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« On est plus à une bizarrerie près. »

Contre toute attente, la conversation avait pris et de l’animosité que j’avais ressentie à l’origine, il ne restait rien. J’étais incroyablement à l’aise si l’on comparait ce moment à toutes les situations de communication que j’avais vécues jusqu’ici. Sans être d’une exubérance proche de celle de Mansfield, j’étais finalement bien moins sur la retenue que je ne pouvais l’être en présence de personnes connues. Peut-être car les gens de mon entourage attendaient de moi que je me comporte comme ils l’imaginaient. Et moi, petite Sørensen docile, je me glissais dans ce rôle à la perfection. Aujourd’hui, c’était différent. Je pouvais laisser mon personnage de côté pour une fois. Et cela n’était pas désagréable. Malgré tout, j’étais toujours plantée devant mon interlocutrice, un peu comme un pot de fleurs que l’on aurait oublié de remettre à sa place. Quelqu’un de normal ne resterait sans doute pas dans cette position ridicule. Je pris donc l’initiative de tirer une chaise proche près de l’installation de la Serdaigle. Avais-je l’air un peu moins gauche ? Pas sûr. Néanmoins, j’étais toujours mieux que debout, maintenant que ce soucis de dessin était réglé. L’artiste n’avait pas l’air beaucoup plus extravertie que moi ou alors elle simulait merveilleusement bien, ce qui était un talent redoutable.

Pendant que je feuilletais ces esquisses et ces dessins, me rappelant à quel point j’avais apprécié cela, ma camarade tentait de comprendre ce qui m’avait poussée à arrêter. Elle visait plutôt juste. Même si les cours n’avaient jamais été un objet d’anxiété pour moi, je passais tout de même le plus clair de mon temps le nez plongé dans des livres pour étudier. « C’est effectivement chrrronophage lorrrsque l’on veut bien fairrre. » Comment lui expliquer que tous ces manuels que je dévorais n’avaient pas pour but d’alimenter mes devoirs ? Que mes recherches personnelles avaient dépassé le stade de la simple curiosité scolaire ? Je serais sans doute passée pour une folle. A sa question je pris quelques secondes pour réfléchir. Je n’avais plus pensé à cela depuis longtemps, qu’avais-je bien pu faire de mes carnets ? « Je pense qu’il doit m’en rrrester quelques uns ici mais le rrreste doit êtrrre dans ma chambrrre chez mes grrrands-parrrents. » Il était plus probable que les pochettes contenant les parchemins noircis aient été abandonnés dans l’appartement londonien au retour de Poudlard. Je n’avais sans doute pas pris la peine de les rapporter en Norvège où ils auraient toutefois eu davantage leur place.

Comme j’aurais eu davantage la mienne à Durmstrang. La discussion prenait un tour imprévu. De cette école je n’avais jamais parlé à quiconque. Personne ne s’était d’ailleurs jamais donné la peine de me demander ce que nous faisions aussi loin de chez nous. Poudlard était d’ordinaire réservée aux étudiants britanniques. Pourtant nous avions été parachutés là, avec notre accent à couper au couteau et nos manières d’un autre monde, sans trop d’explications. Je l’écoutais parler de Castelobruxo et je perçus à quel point il était difficile pour elle de mettre des mots sur quelque chose qui semblait être extrêmement différent de ce que nous vivions ici. Je ressentais une pointe d’envie. Je ne pourrais jamais évoquer ainsi Durmstrang avec un autre élève car ce que je savais ne tenait qu’à une brève visite d’été. « Oui, quelque parrrt en Eurrrope de l’Est mais la position exacte du collège n’est pas connue. » Sa remarque me fit sourire. Cet établissement avait un nom qui allait avec sa réputation, froide et dure. Mon accent ne devait rien arranger à cette impression. « J’aurrrais bien aimé oui. Parrrtager mon quotidien avec des étudiants qui parrrlent ma langue et qui sont dôtés de la même culturrre, cela aurrrait sans doute été plus facile. » Un lieu où le patronyme des Sørensen serait moins difficile à porter et où l’exigence qui avait caractérisé toute mon éducation aurait été la norme. Mais la vie était ainsi faite et je connaitrais jamais cela. « Pourrrquoi es-tu venue à Poudlarrrd ? » Il n’était pas très courant de changer de pays en cours de scolarité et j’étais un peu curieuse de savoir ce qui avait poussé sa famille à se déraciner aussi brutalement.

Son regard fut attiré par le livre que je tenais. Et curieusement, ma lecture ne lui arracha aucune grimace. J’étais plutôt habituée à voir la petite moue à la fois étonnée et dubitative des personnes qui lisaient les titres des ouvrages posés devant moi. Combien de fois avais-je entendu : « Tu lis vraiment ça ? » Harriet, puisque c’était son nom, ne se moquait pas et ne semblait pas émettre un quelconque jugement. Et cela était tellement apaisant. Je n’avais rien à démonter, rien à prouver. Je pouvais juste discuter librement sans crainte de voir mes paroles mal interprétées. « Non, je suis potionniste. La botanique est trrrès utile dans ce domaine aussi. » La Serdaigle paraissait intriguée, ce qui n’était pas habituel. « C’est la médecine qui t’intérrresse ? » Certaines vocations naissaient tôt, j’en étais un parfait exemple. Je n’avais cependant aucune idée de son âge. Il ne devait pas être très éloigné du mien mais je savais qu’elle ne faisait pas partie des cinquièmes années. « Ne t’en fais pas, c’est oublié. »  
(c) DΛNDELION


@N. Harriet Karmali
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