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Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen)
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Message(#) Sujet: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyJeu 17 Mar - 21:26

Ces derniers temps, l’exaltation des débuts avaient laissé place à la dure réalité : nous avions perdu. Et les considérations générales sur les conséquences de cette défaite pour le monde sorcier avait vite laissé place à la crainte du lendemain, à la question égoïste qui était dans toutes les têtes à défaut d’être sur toutes les lèvres. Nous étions trop abattus pour en parler, trop fiers aussi sans doute pour assumer nos angoisses. Et puis, c’était relativement facile, à plusieurs, dans l’euphorie des combats, de se dire qu’on ne fléchirait pas, jamais. C’était une autre paire de manche de se retrouver seul, face à un juge, à devoir expliquer, en bégayant à moitié, sa vie, ses actes. Il fallait se replonger dans ces journées de printemps 1998, se rappeler déjà, des faits qui m’étaient reprochés. Choisir ensuite de les assumer ou de nier. Il y avait les grandes théories : revendiquer ses actes, réitérer son allégeance, affirmer qu’on poursuivrait le combat. Il y avait la réalité : Azkaban, les détraqueurs, ce que cela signifiait d’être reconnu coupable. Alors, il y avait les accommodations avec les grandes théories, les justifications plus ou moins foireuses pour ne pas dire qu’on recule, qu’on a peur. On faisait alors de grandes métaphores à base de bourgeons qui donnerait plus tard des fleurs, de combats  de jeunesse qui mûriraient et auraient bien plus d’impact en liberté qu’entre deux détraqueurs. Nous ne convainquions personne mais personne ne nous le disaient vraiment. Nous ne perdions pas la face et quand on avait déjà tout perdu, cela semblait déjà important.
Alors, au milieu du tribunal, tremblant, face à un juge qui me ferait plus tard encore trembler, j’avais bafouillé de vagues explications, assurant ne pas me souvenir de tous les détails dont il m’accablait. L’audience m’avait paru interminable et chaque minute était un supplice. Quand j’étais arrivé devant le tribunal, le croissant de lune était encore visible, bien qu’effacé, dans le ciel. L’angoisse m’étreignait, j’étais convaincu que je finirais mes jours à Azkaban. J’avais peur, j’étais terrorisé à l’idée de croiser bientôt un détraqueur. Des heures plus tard, le soleil était déjà haut dans le ciel et je ressortais libre. L’erreur de jeunesse, la fatalité d’une enfance dans un milieu pro sang-pur, l’attirance pour les sensations fortes, le poids du regard des autres, avaient convaincus le tribunal de me laisser partir libre. J’étais abasourdi mais ce n’avait été que le début. Cette après-midi, un drame bien plus important s’était joué : mon frère avait été jugé, lui aussi.
Évidemment, j’avais assisté à son procès. Il était majeur, ce n’était pas à huis-clos et il me l’avait demandé. Il était parti confiant à la barre puis son visage s’était décomposé. En suivant son regard, je l’avais vu. Lui, l’élève qui aujourd’hui aurait pu tout faire basculer. Mon frère avait pu compter sur des témoins en sa faveur, des gens qui témoignaient de ses bons résultats, du fait qu’il était bien intégré, qu’il n’était pas spécialement connu pour ses positions radicales, qu’il n’avait jamais cherché à perturber les cours même ceux des professeurs nés-moldus… La prudence de mon frère y était pour quelque chose dans le peu de preuves contre lui, l’amabilité des témoins à son égard y était au moins pour autant. Mais Wencelas aurait pu être le pire témoin à charge, celui qui aurait condamné Alexis au baiser du détraqueur sans problème. Il était né-moldu à Serpentard, ce simple fait suffisait à mon frère pour le haïr. Il avait vécu les brimades, les vexations, les insultes et les sortilèges d’Alexis et de ses amis. Il aurait été, sans doute, un des rares à pouvoir témoigner de l’implication de mon frère en tant que gardien d’Azkaban. Il aurait sans doute pu, encore aujourd’hui, faire part des Doloris qu’il lui avait fait subir. Il aurait pu faire plonger mon frère et démontrer sans difficulté sa culpabilité.
Il n’avait rien fait. Il avait été appelé à la barre, avait expliqué ne pas connaître mon frère, s’était rassis sous les regards interloqués de toute l’assemblée. Il avait menti. Mon frère était ressorti libre. Cela n’avait aucun sens et en sortant du procès, je me précipitai pour le rattraper. Mon longue robe de sorcier compliquait mes mouvements – mais je ne pouvais pas envisager aller au tribunal en tee-shirt – mais je parvins à le rattraper dans la cour du Ministère, effrayant dans ma course les rares écureuils qui profitait du calme de cette fin d’après-midi.
« Vous pensez qu’on va vous remercier ? »
Mon ton était agressif car je ne pouvais comprendre ses motivations et car il restait malgré tout, l’ennemi de mon frère. Et personne ne veut rien devoir à un ennemi.
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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyVen 18 Mar - 20:46

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‟ Benjamin & Wenceslas  „


Le visage fatigué, les yeux cernés et les joues creusées de neuf longs mois passés à Azkaban, à subir le souffle des détraqueurs et les sortilèges de torture, Wenceslas n’était plus que l’ombre de celui qu’il fut jadis. Pendant de longues semaines, il n’avait vu rien d’autres que les murs froids de sa cellule et lorsqu’il faisait l’effort de se hisser jusqu’au petit interstice doté de barreaux qu’ils appelaient une fenêtre, il pouvait parfois apercevoir le croissant de lune qui s’élevait dans le ciel. Et alors il rêvait de liberté et de vengeance, mais à mesure que les jours passaient, ses espoirs s’amenuisaient. Peut-être était-ce la présence des détraqueurs qui lui donnaient cette illusion, mais il avait parfois eu l’impression que les rares gardiens humains de la prison venaient plus souvent se défouler à coup de doloris.

Le né-moldu n’avait pas vu l’automne passer, ni l’hiver frapper l’île qui servait d’habitacle à Azkaban. Il faisait déjà un froid mordant à l’intérieur et il n’avait jamais réussi à réchauffer son corps affaibli par la malnutrition et les traitements inhumains. Il n’avait pas contemplé les premiers bourgeons du printemps éclore, mais il avait peu à peu entendu la panique monter chez les mangemorts de la prison. Et un beau jour, de nouveaux sorciers étaient arrivés. La panique et la débâcle s’entendaient depuis les couloirs, jusqu’à ce qu’un calme plat se fasse... et qu’on lui ouvre. Sa mémoire lui faisait parfois défaut lorsqu’il repensait à sa libération : il se souvenait d’un long temps à trier les criminelles des né-moldus raflés, d’un sorcier avec deux dents qui lui donnaient un air d’écureuil... et pour la première fois depuis longtemps, de la chaleur. L’espoir, quant à lui, ne voulait pas revenir. Aujourd’hui encore, il ne parvenait à voir dans le ciel autre chose que de la morosité.

Son retour comme élève à Poudlard avait été dur, mais au moins pouvait-il compter sur les cours pour occuper son esprit, ne pas penser aux mois passés. Cette résolution devenait de plus en plus complexe à mesure que la date des procès de mangemorts approchait. Il était cité comme témoin dans l’un d’eux et avait obtenu une dispense de l’école pour en quitter les murs plusieurs fois dans la semaine, pour aller au ministère. Il n’avait pas cru s’y rendre aussi souvent. Chaque procès était une occasion de raviver les blessures, pourtant il y allait, encore et toujours, voyant défiler des criminelles et témoins à la barre.

En ce début d’après-midi, il n’avait plus le choix : c’était au tour d’Alexis Duncan. L’un de ces anciens bourreaux, le seul dont il était réellement capable de reconnaître le visage et la voix sans jamais douter de celui qu’il avait en face de lui. Toute la matinée durant, Wenceslas s’était fait porter pâle, restant dans son lit, en tee-shirt et survêtement de sport, espérant secrètement qu’un hibou vienne lui annoncer que l’on avait plus besoin de lui. Sans surprise, jamais il ne vint apporter aussi réjouissante nouvelle et quelques heures après que son réveil eut sonné, il dut se résoudre à enfiler veston et costard pour être présentable, passant en dernier une grande cape de sorcier.  

Au département de la justice magique, l’ambiance était pesante. Des procès historiques s’enchaînaient à n’en plus finir, des personnalités jadis respectées par l’écrasante majorité des sorciers se voyaient jugés, scrutés par des foules immenses. Lui se sentait tout petit dans cette fourmilière grouillante et bruyante. Ça n’était qu’en arrivant dans le tribunal lui-même que le calme se faisait enfin, tous écoutant attentivement juges, avocats et parties s’échanger des amabilités. Son tour vint. Nulle panique, nulle crainte, ne se lisait dans son regard. Ces attributs étaient plutôt ceux d’Alexis. Lui n’affichait que l’indicible désespoir d’un adolescent ayant passé neuf mois de sa vie sous la surveillance de détraqueurs. Cette détresse psychologique noua sa gorge, l’empêchant de proférer de violentes accusations. Au lieu de ça, il s’entendit dire qu’il connaissait Alexis, qu’ils avaient été camarades de classe... mais qu’il le revoyait pour la première fois depuis la fin de sa cinquième année. Jamais il ne l’avait revu, et encore moins à Azkaban. Un beau mensonge qui souleva quelques murmures étonnés. L’on ne s’attendait pas à une chute si décevante.

Le verdict donné, la liberté rendu au mangemort, il tourna les talons, ignorant chacune des personnes qu’il croisait. Il ne voulait pas voir son ancien bourreau, il n’avait pas même la force d’aller lui reprocher l’enfer qu’il avait vécu. Dans son dos, il entendait des pas pressés puis une voix qui ne lui était pas totalement étrangère l’alpagua. Wenceslas se retourna pour voir non Alexis, mais son jeune frère, Benjamin. C’était encore un adolescent, à peine plus jeune qu’il le fut lorsque la rafle l’arracha à son école. « Non. » Il parlait de voix infiniment plus calme que son cadet. « Vous devriez, mais je n’attends rien de gens comme Alexis. » Il luttait contre cette envie irrépressible d’attraper sa nouvelle baguette, dans un réflexe de défense tout naturel. L’endroit était bourré d’aurors et de policiers magiques, nul n’oserait s’en prendre à nouveau à lui... mais il avait pensé la même chose, lorsqu’il était à Poudlard, quelques minutes avant la rafle. « Tu devrais t’éloigner de lui. Il n’est pas un modèle à suivre... tu as déjà de la chance de ne pas avoir été envoyé à Azkaban. » Sans hésiter, il le tutoyait. Il était plus jeune, méprisable comme son frère... et le né-moldu avait d’autres soucis que de se donner des airs de bon garçon.

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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptySam 19 Mar - 18:59

Je connaissais mal Wencelas. Nous nous étions croisé sans doute quelques fois dans la salle commune ou à la table des Serpentards, mais nos relations s’étaient limitées à cela. La différence d’âge ne nous donnait aucune raison de nous fréquenter. Et pour le reste, nous n’avions rien en commun. Et pourtant, sans le connaître personnellement, j’avais l’impression de saisir non pas qui il était mais ce que je devais penser de lui par ce qu’en avait raconté mon frère. Alexis le connaissait, non pas qu’ils aient partagés quoi que ce soit de personnel en commun mais leur âge plus proche les avaient fait se croiser plus régulièrement. Et mon frère avait pris comme un affront son existence. Être à Serpentard était un honneur qu’il n’acceptait pas de partager avec un sang-de-bourbe et il avait pris la décision de le faire payer à ce dernier. Et si je n’avais pas pris part à cet affrontement, mon frère avait toujours su qu’il pouvait compter sur ma loyauté à son égard. Je n’avais aucune réticence à m’en prendre à des sangs-de-bourbe, bien au contraire, je l’avais fait à ma manière à maintes reprises. Mais face à Wencelas, j’avais, sans doute assez justement, admis qu’il valait mieux laisser Alexis s’en charger. J’étais trop jeune et c’était assez vite devenu « sa » victime, celle qu’il voulait voir souffrir de sa main. Évidemment, il avait pu accepter que certains dans son groupe d’amis se chargent de lui aussi. Mais j’avais senti dès la première fois qu’il m’en avait parlé que je n’avais pas ma place là-dedans, si ce n’était pour approuver ses moindres faits et gestes. C’était la base de notre relation fraternelle : j’étais toujours en retrait, en deuxième ligne des combats. C’était ce qui m’avait sauvé aujourd’hui et ce qui aurait dû condamner Alexis. On ne l’aurait pas condamné au baiser d’un détraqueur pour le simple harcèlement dont il avait été l’auteur à l’encontre de Wencelas et de tant d’autres sangs-de-bourbe. Les brimades quotidiennes, les tourments divers ne méritaient assurément pas la mort. Mais cela se serait inscrits dans un cadre plus général, dans une situation qui aurait commencé par des insultes et se serait achevé par des Doloris. Aurait-on même pu véritablement considéré que les Doloris avaient été la fin de leur relation ? Dans la tête d’Alexis, Wencelas méritait la mort et s’il avait eu l’occasion il n’aurait sans doute pas hésité à aller plus loin. Il l’aurait fait, j’aurais approuvé. Par principe d’abord et parce qu’aujourd’hui cela nous aurait évité bien des ennuis. Était-ce le moment, là, dans la cour du Magenmagot, alors que je venais à peine d’être acquitté ? Sans doute pas, et puis, le mal était fait. À y réfléchir, c’était étrange de raisonner comme cela. Ce que je considérais comme le mal, à cet instant signifiait l’acquittement d’Alexis. En tant que sang-pur, nous avions un honneur. Et dans cet honneur, il était hors-de-question de devoir quoi que ce soit, encore moins sa vie et sa liberté, à un être qu’on avait martyrisé.
Pourquoi Wencelas avait agi de la sorte ? Il était en position de force au procès, il suffisait d’un mot de sa part pour faire condamner Alexis ? Je n’avais pas la réponse et ne pouvait imaginer l’avoir. Tout ce que je pouvais constater était que l’homme qui venait de faire acquitter mon frère et qui se tenait devant moi ne correspondait pas au souvenir que je n’avais et encore moins à l’image que m’en avait faite mon frère. Alexis m’avait décrit mon interlocuteur comme un être certes faible et misérable mais qui n’était pas tout à fait éteint. L’homme qui se tenait devant moi n’avait pas plus de prestance qu’un cadavre décharné. Aucune lueur ne brillait dans ses yeux, tout son corps dégageait une impression de fatigue morose, de lassitude. Devais-je y voir une forme de victoire ? Devais-je considérer qu’à défaut de l’avoir tué, mon frère l’avait suffisamment détruit pour que Wencelas ne soit que l’ombre de lui-même ? Où devais-je simplement estimé que cet homme effacé méritait un peu de calme, que la pitié était la meilleur réponse à son nouvel affront ? J’aurais sans doute dû tourner les talons, ne pas écouter ses réflexions, considérer qu’Alexis était vengé par l’état même de celui qui l’avait sauvé… C’était le plus raisonnable, surtout ici, où mes éclats de voix pouvaient à tout instant attiré à nous des Aurors qui n’auraient certainement aucun scrupule à m’inculper à nouveau. Mais je revoyais le visage décomposé de mon frère quand il avait aperçu son vieil ennemi. Je le revoyais et je ne voulais pas le laisser penser qu’il était maintenant en position de supériorité, qu’il avait eu le dernier mot dans cette histoire. Il disait ne rien attendre des gens comme Alexis, comme moi. Il avait raison sur ce point, beaucoup moins quand il estimait pouvoir me convaincre de m’en éloigner.
« Je suis comme Alexis »
Manière d’affirmer qu’il n’avait rien à attendre de moi, s’il en doutait encore, manière de lui dire que je n’avais rien à redire à la conduite de mon frère.
« J’aurais agi comme lui. »
Le sous-entendu était limpide. J’affirmais sans le dire que tout ce qu’il avait voulu cacher au tribunal, j’aurais été prêt à le faire moi-même. J’affirmai à la victime de mon frère que j’aurais été prêt à être son bourreau.
« Et au lieu de te battre, tu te défiles, une fois encore... »
Moi aussi, je passais au tutoiement sans même plus me souvenir pourquoi j’avais commencé par lui montrer du respect. Je tenais à lui faire sentir le mépris que j’avais pour ceux qui refusent le combat. Bien sûr, je l’aurais méprisé s’il avait fait condamné mon frère, j’aurais été le trouver à la sortie du tribunal en le traitant de lâche, en l’accusant d’avoir dénoncé mon frère à la justice plutôt que d’accepter de se battre loyalement. Mais il n’avait même pas choisi une bataille déloyale, il avait simplement abdiqué, considérant sans doute qu’il valait mieux que tout le monde en refusant de s’en prendre à celui qui l’avait fait souffrir. Il devait se sentir supérieur à cet instant. Alors, je voulais qu’il entende que son attitude lâche était plus méprisable encore que le reste.
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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyVen 1 Avr - 18:14

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‟ Benjamin & Wenceslas  „


Benjamin et Wenceslas n’avaient rien partagés, si ce n’était une appartenance à la même maison. S’il n’avait été le petit frère d’Alexis, le jeune homme qui se tenait devant lui n’aurait guère pu obtenir son attention : il ne le fréquentait pas et plusieurs années séparaient leurs promotions respectives. Il ressemblait beaucoup à son aîné et longtemps, il l’avait vu comme l’ombre de celui-ci. Ils se pavanaient de la même manière dans les couloirs de Poudlard et s’imaginaient régner dans la salle commune de serpentard, mais jamais le né-moldu n’avait eu directement affaire avec le garçon. Et c’était pour le mieux : il avait assez d’un Duncan pour lui pourrir d’abord sa scolarité avant de menacer sa vie, ou sa raison. De ceux qui avaient été enfermés à Azkaban avec lui, tous n’en étaient pas ressortis indemne ; beaucoup avaient subi infiniment plus de cruauté que l’adolescent d’alors. La douleur et le désespoir attiraient les détraqueurs : plus l’on se pensait au fond du trou plus ils venaient ôter la moindre once d’espérance. Certains en étaient devenus fous. L’un d’entre eux s’était suicidé quelques semaines après sa libération.

Plus jamais les choses ne seront comme avant et nulle condamnation ne saurait réparer ne serait-ce qu’une infime partie du mal qui avait été fait. Au fond de lui, Wenceslas aurait aimé voir Alexis subir le baiser du détraqueur. Il méritait pareille infamie. Sa mort ne pouvait être douce, mais il n’en serait rien. Son témoignage le sauvait d’un tragique destin. Est-ce qu’il s’attendait à ce qu’on vienne le remercier de lui permettre de repartir libre, disculpé de toute accusation ? Bien sûr que non. Aucune parole venant de ces gens ne saurait être vraie. Il préférait simplement ne plus jamais avoir à les croiser, mais même ça, ils n’avaient pas assez de jugeote pour lui accorder.

Il savait que Benjamin avait été également inquiété pour ses actions durant la deuxième guerre mais lui aussi semblait avoir été épargné par le couperet des juges. Puisqu’il était encore mineur, l’on faisait sûrement preuve d’une plus grande clémence et après tout, il n’avait pas été un mangemort, lui. Alors plutôt que de savourer leurs vies retrouvées, le cadet des Duncan avait encore le culot de venir lui réclamer des comptes. Était-il si stupide ? Provoquer une personne dont le statut de victime ne faisait pas débat devant autant de témoins, n’était-ce pas se tirer une balle dans le pied ? À moins que ce soit ça, qu’il cherche. Le conflit et l’insultent, c’était là tout ce dont ces gens étaient capables de faire.

Il n’était pas étonné de l’entendre se comparer à son aîné. Ils étaient faits du même bois et se destinaient à de mêmes desseins. L’écouter faisait presque regretter Wenceslas de ne pas avoir envoyé son ancien bourreau à Azkaban. « Une fois encore ? » Son ton devenait plus sec, presque coupant, comme si les remarques du cadet étaient parvenues à insinuer en lui une forme de vivacité nouvelle, comme si les détraqueurs d’Azkaban n’avaient pas merveilleusement bien fait leur œuvre en ôtant tout esprit combatif. « Mais que sais-tu de moi ? Ton frère et toi êtes des lâches qui profitez de la force de sorciers plus doués que vous ne le serez jamais, et tu viens me donner des leçons de courage ? » Pour la première fois, il éclata de rire. Un rire froid, dénué de joie, qui semblait un peu étrange sur ce visage cerné et ridé par la prison et la torture. Le garçon – il n’était même pas encore un adulte qu’il s’évertuait déjà à suivre la tragique trace de son frère – l’irritait plus que de raison. Sans doute que l’entendre clamer ce qui n’était pas totalement dénué de vérité expliquait cette étrange colère soudaine. « Tu ne sais ce que sait, de se battre. Tu n’as jamais fait rien de mieux que quelques duels bien encadrés à Poudlard. Tu as simplement regardé les autres faire ce dont jamais tu ne seras capable. » Son regard n’exprimait plus que du mépris pour l’adolescent qui se tenait en face de lui. Il voulait être comme Alexis et suivre ses traces ? Grand bien lui fasse. Un sourire carnassier fendit son visage creusé. « Ton frère peut au moins se vanter de savoir jeter un doloris, mais toi, je ne doute pas que tu ne sois capable de rien d’autre que des mots. » C’en était presque fort : à cet instant présent, il parvenait presque à mépriser plus Benjamin que son aîné. Ce dernier avait au moins le bon goût de ne pas fanfaronner devant lui. Qu’ils ne veuillent pas le remercier, c’était une chose, mais ils pouvaient avoir au moins la décence de ne pas venir l’insulter en retour. Un instant, il fut tenté de sortir sa baguette... qu’adviendrait-il s’il attaquait un mineur à la sortie du magenmagot ? Se souviendrait-on des circonstances qui les avaient amenées ici, où les juges se montreraient-ils implacables ? L’idée était presque séduisante. Un autre homme y aurait sûrement succombé. Peut-être que quelques années plus tôt, il aurait pu la mettre à exécution, mais Azkaban avait laissé cette marque indélébile en lui. Il n’était plus tout à fait vivant : seule la colère parvenait encore à faire battre son cœur et il préférait encore l’entretenir plutôt que de la laisser prendre le contrôle.

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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyMar 3 Mai - 23:00

Personne autour de nous, dans cette cour du ministère où pourtant les passants semblaient se presser dans tous les sens, ne se préoccupaient de notre altercation. À leurs yeux, celle-ci était sans doute banales, communes. On devait être habitués aux éclats de voix à la sortie du tribunal, aux reproches et aux épitaphes peu amènes lancés par ceux qui avaient perdus. Et ici, entre Wencelas et moi, il n’y avait – mais peut-être cela ne durerait pas – ni coups d’éclat, ni cris. Nous n’échangions qu’une colère froide, des menaces sans déguisements mais proférées dans le plus grand des calmes. Nous ne nous donnions pas en spectacle. Nul cri hystérique, nul coup, ne troublait la sérénité de l’endroit. Et pourtant, qui voulait bien le voir percevait aisément la tension qui régnait entre nous deux. Nous ne nous échangions pas des amabilités, c’était certain et mon regard lourd de menaces et de colère pouvait en témoigner, tout comme le ton cassant de mon interlocuteur.
Qu’avait-il à me traiter de lâche ? Comment osait-il insulter de la sorte mon frère ? Il se croyait fort, lui qui, sans doute par peur de représailles, n’avait rien oser dire à son procès. C’était lui le lâche. Je savais pourtant que je l’aurais haï s’il avait dénoncé mon frère, s’il avait témoigné à charge contre lui. J’aurais voulu sa mort s’il l’avait condamné à Azkaban, aux détraqueurs. Mais je lui en voulait tout autant de n’avoir rien dit. La raison était simple : je ne pouvais concevoir un tel renoncement, je ne pouvais en imaginer les motivations. L’humanité d’un tel acte m’était étrangère, la lassitude, le sentiment que rien ne pourrait réparer le mal déjà fait aussi. Je n’était que vengeance. Et Wencelas ne raisonnait pas de la sorte. Alors, je ne voyais d’autres explications que la lâcheté. Et puisqu’il me privait d’une haine justifié, celle qu’on voue à un ennemi qui nous a fait souffrir, il n’échapperait pas à ma haine sans qualificatif, la soif pure de blesser qui émanait à cette instant de moi, qui transpirait par chaque pores de ma peau.
Rien ne pouvait justifier qu’il me traite comme si je n’étais pas capable d’agir, comme si j’étais un beau parleur, un combattant de salon qui proférait ce que je ne faisais pas. Certes, je ne m’étais pas particulièrement illustré par mes actes, ma jeunesse, mon inexpérience avait été autant de barrières que je n’avais pas toujours réussi à franchir. Mais le moment viendrait, j’en étais convaincu. Nous vaincrions cette fois-ci, parce que nous avions raison.
« Soit. C’est un défi ? »
Tout à l’heure, d’ici quelques instants, je regretterais sans doute ces mots. Je ne pouvais pas me permettre de prouver ma maîtrise du doloris dans la cour du Ministère, à la sortie d’un procès où j’avais entre autre déclaré que j’aurais été incapable d’en lancer. Je ne pouvais risquer ma liberté pour un défi aussi idiot, aussi inutile. Et pourtant, j’étais dans des dispositions favorables. La haine qui bouillonnait en moi ne demandait qu’à trouver un exutoire, une victime. Lançant des regards furieux, j’attendais sa réponse.
Un mot et mon sort pouvait partir, réduisant à néant les efforts que j’avais déployés lors du procès. Je ne le voulais pas mais, à l’instant, je ne me contrôlais pas tout à fait. Malgré la situation précaire, je me sentais puissant. J’étais libre, mon frère était libre et même si nous avions perdu, tout était encore possible. Ne restait que cette haine que je voulais exprimer sans en avoir tout à fait le motif.
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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyLun 9 Mai - 22:40

Nullum crimen

‟ Benjamin & Wenceslas  „


Nombreux étaient les gens qui passaient autour d’eux, mais le né-moldu avait presque le sentiment d’être seul avec Duncan. Cette confrontation presque polie prenait des tournures de duel, menaçant à chaque instant d’éclater dans un scandale qui ferait du bruit dans les couloirs qui bordaient les salles d’audience. Il ne doutait pas un seul instant qu’ils n’auraient guère le temps de faire quoi que ce soit avant que des agents de la police magique ou des aurors n’interviennent. Ils étaient légions dans le coin, discutant ou patrouillant, commentant les derniers rebondissements des décisions de justice. Puis il y avait les journalistes de la Gazette du sorcier qui ne se feraient sans doute pas prier pour écrire un pamphlet sur le traitement catastrophique qu’étaient ces conflits judiciaires, cette vengeance organisée pour expier les péchés de la deuxième guerre sorcière. Le sang-pur deviendrait sans doute le méchant agresseur, celui que l’on avait pourtant épargné par générosité. Ses pairs le verraient en martyr, ou peut-être en petit idiot pas assez malin pour réaliser qu’il aurait mieux fait de faire profil bas. C’était cela qui se jouait ces jours-ci : de la politique, plus que de la justice. Nul n’était dupe, pas même Wenceslas. La seule justice, en fin de compte, était celle qu’ils se crachaient au visage actuellement, se traitant mutuellement de lâches pour ne pas avoir à assumer la vérité.

Le plus âgé s’était attendu à des paroles acerbes, une montée en puissance dans la voix de l’adolescent qui n’était plus bien loin de l’âge adulte et dont les formes devenaient plus fortes à mesure que les mois passaient. Alors que lui... Azkaban l’avait amaigri, freinant les derniers moments réellement cruciaux de sa croissance. Il reprenait du poil de la bête, mais lentement. Le teint toujours grisâtre, les joues creusées, il ne semblait pas bien plus vieux que son interlocuteur. Celui-ci ne fit pas mine de s’énerver, comme il l’avait escompté. Au lieu de ça, il parla d’un ton presque tranquille. Quelques mots simples, des paroles moins enflammées que les siennes. Le né-moldu aurait presque pu trouver la situation cocasse. « Non, ce n’est pas un défi. » Il marqua une pause, un sourire presque amusé fendant ses lèvres, et sur son visage se dessinait une expression flegmatique aux doux relents de mépris. « Je n’oublie pas que tu n’as pas le droit d’utiliser la magie en dehors de Poudlard. Tu n’es pas un sorcier à part entière. » Intérieurement, il jubilait de cet ascendant qu’il avait : Wenceslas était majeur, il pouvait utiliser sa baguette où il l’escomptait, pourvu que ce ne soit pas pour fanfaronner devant des moldus, mais Benjamin n’avait pas encore acquis ce droit. On le considérait encore comme un enfant, inapte à maîtriser ses pouvoirs et encore plus à les utiliser avec discernement. En dehors de l’école, il était au même niveau que n’importe quel moldu, et cette idée en était presque exaltante tant il savait que ce devait être un crève-cœur pour un Duncan. La victoire, il avait le sentiment de l’avoir déjà remporté : là, à cet instant précis où il notait l’incapacité du petit-frère de son ennemi de faire quoi que ce soit pour défendre son honneur... « Ce doit être dur pour toi d’être dans ce couloir, aussi inapte qu’un moldu, non ? » Serait-il heureux que son interlocuteur perde son sang froid et lui lance un sort, là en plein milieu du ministère ? Sans doute. Ou qu’il le frappe avec ses poings, ce serait presque aussi jubilatoire. Un instant douloureux, infiniment moins risqué pour le sang-pur – l’on ne mettait pas en prison quelqu’un pour une baffe – mais si insultant pour lui de frapper comme l’un de ces sang-de-bourbes.

Tout d’un coup, il rêvait de le provoquer jusqu’à ce qu’il perde ses moyens et agisse. Wenceslas n’envisageait pas un seul instant qu’il puisse employer le sort mortel, il n’en serait sûrement pas capable même s’il le voulait, mais qu’il l’attaque. Ces provocations et le combat seraient cathartiques pour tous les deux. Un moyen, quelque part, de remettre les choses à plat. En viendraient-ils à se pardonner mutuellement ? Non, mais ils se quitteraient indubitablement libérés du poids de la vengeance et de la rancœur.

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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyVen 17 Juin - 19:34

Le coup partit. Un coup de poing qui vint cueillir Wencelas à l’arcade sourcilière. J’avais frappé mais il sortait grand gagnant de notre altercation. Mon coup donnait raison à ses mots. Je m’en rendais compte, je m’en mordais les doigts. Je pouvais fanfaronner, j’avais la baguette liée dans le dos. Wencelas avait raison, aux yeux de la loi sorcière, je n’avais pas plus de pouvoirs qu’un moldu. Chacun de ses mots s’enfonçaient dans mon esprit comme s’il mordait ma chair, comme des aiguilles qui s’enfonçaient lentement. Il distillait dans mon âme une haine impuissante. J’aurais rêvé de panache, d’un duel en bonne et due forme. Je ne vivais que dans cette sorte de légende que le procès avait fait s’effondrer. Cette légende où deux camps manichéens s’affrontent, avec leurs armes. Depuis mon enfance, j’avais été nourri de ces mythes, de ce supériorité que nous représentions. Martyre, persécution, vengeance, combat avaient bercé les contes de mon enfance. Je n’avais jamais rien remis en question, je n’imaginais pas pouvoir le faire un jour. Soit nous serions vainqueur, soit nous mourrions en martyr. Wencelas avait refusé à mon frère l’un ou l’autre de ces deux destins, le laissant dans un entre-deux sans gloire. Désormais, il m’empêchait de laver son honneur, il en refusait tout les codes classiques en refusant ma proposition de duel. Il était lâche cela n’avait jamais fait de doute. Mais il avait raison, dans son acharnement à se raccrocher aux lois, aux règles qui régissaient notre monde. Je ne pouvais même pas sortir ma baguette, sans parler de lancer le sort qui me brûlait les lèvres.
Je n’avais pas réfléchi en lançant mon poing en direction de sa figure. J’aurais dû me rendre compte que c’était ce qu’il voulait. Se placer une nouvelle fois en victime et en même temps montrer qu’il était plus fort que moi car lui pourrait employer sa baguette. Je valais plus que lui mais je n’avais pas le droit de le faire valoir. De nos deux sangs, le sien était celui d’un moldu mais de nos comportements légaux, il était plus sorcier que moi. Alors, la jubilation cathartique de ce coup fût brève. Je ne regrettais pas de lui avoir sans doute fait mal. Je regrettais que mon geste puisse passer pour celui d’un moldu. Alors sans même qu’il me le fasse remarquer, je me justifiai.
« Tu peux trouver que j’agis comme un moldu mais n’oublie pas qu’on ne mélange pas la bave du crapaud avec les serviettes de la colombe. »
Non, ce n’était pas cela le proverbe. Et une colombe n’avait pas de serviettes. Mais j’étais sans doute trop en colère contre moi-même me rendre compte de l’absurdité de ma phrase. Les bras ballants je n'étais plus maître de la situation. J'avais échoué à me maîtriser et j'étais impuissant à concevoir la suite.
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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyJeu 23 Juin - 17:26

Nullum crimen

‟ Benjamin & Wenceslas  „


Wenceslas n’avait pas réellement osé y croire. La victoire était si simple, trop simple... et pourtant elle était là, belle et bien présente et admise par celui-là même qui venait de perdre. Un coup de poing avait suffi pour manifester physiquement le sentiment de jubilation qui habitait le jeune homme. Il n’avait pu éviter l’attaque, pris malgré tout par surprise, sentant les doigts de Duncan s’abattre fermement juste au-dessus de son œil. L’impact était douloureux, et il sentait le sang affluait furieusement là où quelques secondes plus tôt, la main fermée de son cadet s’était retrouvée.

Poussé par un réflexe de survie à reculer sans trop le vouloir, son pied vacillant en arrière, le né-moldu mit quelques secondes à retrouver son équilibre et un sourire de vainqueur sur les lèvres. Lorsqu’il porta machinalement son index et son majeur au niveau de la blessure, il les sentit s’imbiber d’un liquide poisseux qui coulait doucement le long de son sourcil. La blessure était petite et discrète, mais sur sa peau rendue blafarde par les mois passés à Azkaban, l’on ne pouvait la louper.

Dans une prudence superflue, le plus âgé eut un geste vers la poche qui tenait sa baguette, mais l’arrivée d’un homme qui approchait d’eux – sans doute un auror ou un membre de la brigade de la police magique – le fit renoncer, son bras retombant le long du corps, ballant. Les conflits ne pouvaient être ignoré, dans l’enceinte du ministère plus qu’ailleurs. « Ce n’est rien monsieur, nous n’allons pas commencer une bagarre ici, rassurez-vous. » fit-il à l’adresse du nouveau venu avant que celui-ci n’ait le temps de prononcer le moindre mot. « Quelques retrouvailles d’anciens camarades, rien de plus... je suis certain qu’il saura se contrôler, désormais. » Le sourire qu’il lança à l’intéressé était tout aussi badin que provocateur, comme s’il l’invitait à lui donner tort. C’était là un affront de plus : celui d’écouter les paroles d’un sang de bourbe sans la moindre contradiction. Wenceslas savourait ce moment avec plaisir, comme s’il n’avait fallu que d’un seul coup de poing pour lui faire oublier les mois passés sous la coupe des détraqueurs.

Le policier – ou assimilé – repartit sans demander son reste, quoiqu’il semblât garder un œil sur l’adolescent et le jeune adulte. « Tu es le digne successeur de ton frère... » Ce pouvait presque sonner comme un compliment aux oreilles de l’intéressé. « Incapable d’autre chose que de la violence et de la haine. Profite bien de ce sursis qu’on vous a offert, Azkaban se languit déjà de toi. » S’il avait pu douter de son choix de ne pas dénoncer son ancien bourreau, l’entrevue avec son petit frère avait chassé toute trace d’incertitude. « Maintenant, tu m’excuseras, mais j’ai mieux à faire que d’éduquer un délinquant en devenir. J’imagine que nous aurons maintes occasions de nous remémorer ces bons souvenirs plus tard, à Poudlard. »

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Message(#) Sujet: Re: Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) Nullum crimen, nulla poena sine lege (Ben et Wen) EmptyVen 24 Juin - 23:30

Je l’avais frappé. C’était son sang qui dégoulinait, poisseux, depuis son arcade sourcilière. C’était sa main qui s’était porté à son visage dans un geste instinctif de douleur. C’était lui qui reculait légèrement. Et pourtant c’était lui le vainqueur de cette altercation. Il n’avait pas besoin de riposter, de porter sa main à sa baguette qu’il avait légitimement et légalement le droit de dégainer. Il avait gagné parce que, dans mon impulsivité, je m’étais abaissé au comportement d’un moldu. Avait-il fait exprès de me provoquer de la sorte ? Espérait-il que j’agisse de la sorte ? Je ne le saurais sans doute jamais. Mais, prémédités ou non, ses actes le portait à une victoire morale contre moi.
Un homme vint nous interrompre, un employé du Ministère, l’un de ceux, peut-être qui aurait voulu quelques heures auparavant me jeter à Azkaban. Je ne pus rien rétorquer à Wencelas. Parler à ce moment signerait peut-être ma perte. Autre échec. La colère bouillonnait en moi sans que je puisse l’exprimer. Je devais me taire, repenser à ce qui avait été le fond de ma défense lors de mon procès. Penser à la suite, ne pas gâcher mon combat par une incartade puérile. Un sourire forcé s’étira sur ma face. Oui, des retrouvailles, ce n’était que cela, de simples retrouvailles. Laisser un sang-de-bourbe parler, c’était une défaite, ma défaite. Plus personnelle, plus intime que la défaite collective qui nous avaient mené ici.
Un instant, j’eus envie de répliquer, de faire comme si la présence de l’auror – si c’en était un – m’importait peu. Mais je ne pouvais pas, je ne pouvais qu’essayer de ne pas écouter les paroles du sang-de-bourbe, ne pas y prêter attention. Laisser l’envenimation de mon coeur se poursuivre, mûrir, afin qu’elle explose au moment venu. Alors je serrai les dents, je rongeai mon frein. Je l’écoutais me comparer à mon frère sans vraiment saisir si pour lui c’était un compliment. Sans doute que non. Mais je voulais le prendre comme tel. Mon frère était mon héros.
« Oh oui, nous nous reverrons... »
Je ne pouvais savoir à ce moment plusieurs années plus tard nous serions même collègue et que ma haine n’aurait nullement disparu.
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