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Sanguinarius drachma
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Message(#) Sujet: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMar 16 Nov - 6:11

Un tour de clef dans la serrure et le maître des potions avait déverrouillé les serres ouest de Poudlard, habituellement fermées d’une lourde chaîne en argent. Précaution surprenante pour un lieux reculé où seuls les enseignants avaient l’autorisation de pénétrer. On disait qu’il y avait là-dedans des plantes qui dévoraient les enfants.

- « Après vous mademoiselle Yaxley. »

Contrairement à la plupart des serres, l’intérieur n’était pas visible depuis l’extérieur. Le verre était opaque de sorte que seule une lumière tamisée pénétrait l’intérieure de la pièce en journée. On était la nuit et la couleur de la lune donnait à la pénombre des lieux une teinte vaguement bleutée, inquiétante ou féérique selon la sensibilité de chacun.

Comme souvent dans le monde des sorciers, la pièce était plus vaste à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sur de longues tables s’alignaient des rangées de pots où fleurs et plantes étaient recroquevillées, visiblement en sommeil. Dans le dos de la jeune fille, le cliquetis de la serrure l’informa que van Aken venait de refermer la porte sur eux.

- « Veuillez me suivre. »

Il avançait en s’appuyant sur sa canne de la main droite, la gauche tenait une chandelle allumée, unique source de lumière artificielle qui faisait promener sur les murs les ombres tordues dans plantes exotiques à mesure qu’ils avançaient.
Si van Aken tenait canne et chandelle, Carla elle avait reçu pour tâche de transporter une lourde valise dont le faible tintement à chaque pas semblait indiquer qu’elle contenait des fioles. Des fioles pleines.

Il leur fallut une bonne dizaine de minutes pour atteindre l’autre côté des serres. Une dizaine de minutes de marche silencieuse, seulement rythmée par le tintement de la valise, le bruit des pas, celui de la canne qui battait le sol pavé et quelque part au loin une plante qui ricanait bizarrement, comme une hyène.

Puis van Aken se figea devant une table. Sur celle-ci, une fleur unique déployait des pétales d’un carmin prononcé sous une cloche en verre. Sa tige était blanchâtre, comme morte, mais ses couleurs et la fraicheur qui s’en dégageait ne laissait aucun doute sur sa vivacité.

- « Ouvrez la valise mademoiselle Yaxley, et sortez votre baguette, nous allons user du sortilège de têtembulle. »

Alors qu’il dévissait d’un geste lent le pommeau de sa canne pour en extraire sa propre baguette, van Aken se lança dans les explications.

- « Ceci est une sanguinarius drachma, la fleur des vampires. Je vous déconseille fortement d’en respirer le parfum. Elle serait dit-on la cause de la peste vampirique qui touche nos contrées. »

Une maladie du sang qui avait heureusement été régulée par les efforts du ministère, mais qui avait causé de graves évènement au cours du XVème siècle en Europe de l’Est.

- « Nous allons la nourrir. Sortez les fioles. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMar 16 Nov - 14:32

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Carla avait attendu longtemps qu’une missive de van Aken lui arrive l’an dernier. A chacune de ses frasques, chaque moment de détente, la peur qu’il se serve de sa promesse était revenue. Elle n’était pas assez stupide pour croire qu’il l’oublierait. Le professeur de potions avait une vision d’ensemble de la situation comme un jour d’échecs aurait la maîtrise du plateau. Il ne laisserait jamais une pièce de côté, il attendait uniquement le bon moment pour la jouer. Elle n’était pas non plus assez orgueilleuse pour se voir comme la reine. Elle était une pièce sacrifiable à loisir, si bien que quand son tour arriverait, il ne fallait guère qu’elle nourrisse d’espoir sur son sort. Après une année entière d’attente cependant, elle avait baissé la garde. Obnubilée par d’autres problèmes, elle avait relégué cette crainte au fond de son esprit. Aussi, quand elle avait reçu la lettre du maître des potions, elle avait senti le sang refluer de son visage. Dieu seul savait ce qu’il voulait faire d’elle après le couvre-feu. Prenant soin de détruire le parchemin, elle se ne chercha cependant pas à se soustraire à cet étrange rendez-vous. Elle n’avait pas le luxe de ce genre de caprices.

Le couvre-feu passé, Carla sortit discrètement de sa salle commune, priant pour ne tomber sur aucun membre de la brigade. Elle s’était appliquée depuis trois mois déjà à afficher l’attitude de la parfaite petite fille de bonne famille pour que son classement n’est pas à en souffrir et que personne ne fasse attention à elle. Elle s’était faite une raison sur le grade or, personne ne lui donnerait malgré sa bonne conduite actuelle, mais elle pouvait au moins ne pas chuter bronze. Néanmoins, elle aurait dû se douter que son professeur avait plus d’un tour dans son sac. Nul tableau ne lui fit la moindre remontrance, nul être humain en vue. L’ambiance était sinistre au contraire, il n’y avait que le bruit de ses pas et les ombres projetées sur les murs. Carla accéléra le pas inconsciemment. Cette ambiance lui rappelait ce qu’elles avaient vu avec Erin dans le sablier. Y avait-il un lien ? Heureusement, le bureau de van Aken n’était pas loin.

Une fois l’avoir rejoint et passées les politesses d’usage, il l’entraîna sans autre forme d’explication vers les serres, lui demandant de prendre une lourde valise avec elle, remplies de ce qu’elle supposait être des fioles. Elle le suivit docilement. Evidemment qu’elle n’était que méfiance, mais il n’aurait pas été diplomatiquement intelligent de le montrer, tout comme elle ne posa aucune question. Il n’y avait rien à dire entre eux, elle avait fait le serment d’être corvéable et malléable à merci. Cela enlevait toute possibilité de libre arbitre et donc de questionnements existentiels. Peu importait ce qu’il lui demandait et pourquoi, elle avait des secrets à protéger. Comme toujours.

L’univers bleuté de la serre aurait pu être apaisant. Avec lui comme compagnie, elle ne parvenait pas à le trouver autrement que sinistre. Elle aurait payé si cher pour être de retour dans la solitude de son dortoir. Elle tressaillit quand son professeur ferma la porte à clé derrière lui et l’observa silencieusement, une expression neutre sur le visage. Ni intérêt, ni indifférence, juste une position d’écoute. Rien qu’il ne puisse lui reprocher en somme. Pourtant ses bras étaient en crier de grâce sous le poids de la valise et elle sentait ses boucles se coller à son cou malgré la fraîcheur du soir. Pourtant, le supplice ne prit pas immédiatement fin. Il leur fallut une bonne dizaine de minutes supplémentaire pour atteindre le bout de la serre. Il s’arrêta enfin de marche devant une fleur. La plante était tout sauf belle, sa tige donnait l’impression d’être fanée alors que les pétales d’un rouge profond ne lui laissaient qu’une sensation de danger. Elle déposa la valise et attendit de nouvelles instructions. A moins qu’elle ne soit destinée à finir en terreau. Toujours avec une forme de soumission résignée, elle ouvrit la valise, contemplant les fioles sans être capable de les identifier. Alors qu’elle se redressait, le vieil homme eut enfin l’amabilité de l’informer de la nature de la plante et elle se figea. La peste vampirique avait créé des ravages à une époque, elle s’en souvenait parfaitement. Pas qu’elle l’ait vécu, mais elle l’avait lu dans des livres d’histoire. L’épidémie avait été particulièrement délicate à endiguer et les souffrances multiples. Rien de très engageant. Qui était assez fou pour conserver une telle plante et pourquoi ?

Pour la première fois depuis le début de cet étrange rendez-vous, Carla eut une vague velléité de rébellion. Nourrir des plantes, d’accord, mais nourrir cette plante, avec tous les risques qu’il venait de sous-entendre, elle n’était pas certaine que le jeu en valait la chandelle. Valait-il mieux admettre ses mensonges auprès de la direction et finir renvoyée ou terminer six pieds sous terre ? Aucune des deux fins n’avait de panache, mais dans l’une d’entre elles, elle respirait toujours.


- Je ne suis pas certaine de comprendre, professeur. Pourquoi me sauver l’an dernier si je dois mourir de peste vampirique ?

Elle avait prononcé ces mots d’un ton affable, comme s’il s’agissait d’une conversation mondaine, mais l’éclat d’appréhension dans ses yeux trahissait le fond de sa pensée. Elle n’avait d’ailleurs pas esquissé le moindre geste pour lancer le sortilège de Têtenbulle. Peut-être que tant qu’elle ne le lancerait pas, il lui en dirait plus. S’il savait nourrir cette chose sans courir le moindre danger, pourquoi avait-il besoin d’elle ? Cela n’avait aucun sens. Ou du moins, elle était pour l’instant incapable d’en discerner un. Afin de ne pas le contrarier plus que de raison, elle attrapa sa baguette dans la poche de son pantalon à pinces, jugé plus passe partout et plus confortable que son uniforme mais moins décadent qu’un jean pour se présenter à van Aken.

- Et pourquoi auriez-vous besoin de mon assistance ?

Elle se saisit prudemment d'une fiole, attendant de nouvelles explications

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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMer 17 Nov - 11:04

Si ce n’était l’intérêt que van Aken lui vouait du à son sang, la présence de Carla Yaxley à ses côtés le laissait à vrai dire parfaitement indifférent. Il avait bien d’un tiers, un tiers qui ne poserait pas de question, elle était à sa disposition, les raisons de son choix s’étaient arrêtées ici. En fait, il aurait presque aimé qu’elle ne parle pas du tout. Simple pantin qu’il aurait guidé de ses ordres comme on agiterait des fils, tout entier concentré sur sa mission. Néanmoins elle parla et van Aken dû bien se tourner vers elle et répondre.

- « Je ne tue pas les sang-purs, mademoiselle Yaxley. »

Le sous-entendu était tranchant comme une lame.

- « Ne vous déconcentrez pas avec des craintes inutiles. Si vous suivez mes instructions nous ressortirons de cette serre en parfaite santé. »

Comme on dégaine une épée, van Aken était venu placer sa baguette sous sa propre gorge et annonça la têtembulle. Aussitôt, son visage fut recouvert d’une couche d’air hermétique à l’extérieur.

- « Ce que nous faisons ici, mademoiselle Yaxley, nous le faisons au service de l’art. Certaines couleur que je souhaite utiliser nécessitent des ingrédients rares et dangereux. Le pétale de sanguinarius drachma est l’un d’eux. »

Il avait enfilé une paire de gants en peau de dragon et en tendit une autre à la jeune fille, tout en continuant de parler – presque pour lui seul aurait-on dit.

- « Une teinte couleur d’immortalité. »

Et comme s’il redécouvrait la présence de Carla à ses côté, son regard se porta sur elle, perdant de cette lueur de passion qui avait l’espace d’un instant brillé dans le fond de son œil.

- « Quelle est la différence entre magie blanche et magie noire, mademoiselle Yaxley ? Le coût. Sortez les fioles, il s’agit de plusieurs échantillons de sang. Je prendrai également un peu du votre. Juste un peu. La jeunesse et la vigueur ont des vertus que toutes mes vieilles fioles ne sauraient égaler. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMer 24 Nov - 16:15

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La réponse de son professeur avait sans doute pour ambition d’être rassurante, Carla n’y entendit qu’un avertissement déguisé. Elle le croyait sans peine quand il disait qu’il ne tuait pas les sangs purs, cela n’avait effectivement qu’un intérêt limité, mais elle remarquait surtout qu’il ne se défendait absolument pas d’être capable de tuer. Qu’est-ce que cela signifiait exactement ? Que si elle n’avait pas eu ce sang, il l’aurait sacrifiée sans remord ni regret ? Que si elle trahissait son sang, elle ne bénéficierait plus de cette protection ? Carla resta immobile, scrutant le visage de son professeur à la recherche de réponses à ses questions silencieuses. L’an dernier, quand la mère de Maxwell l’avait interrogée sur la tentative d’assassinat du ministre, elle se souvenait avoir fugacement pensé que le maître des potions pouvait tirer les ficelles. Avec l’affirmation qu’il venait de lui offrir, les rouages de son esprit reconstituait une version possible des événements où van Aken avait un rôle prépondérant. Est-ce que ce qu’elle imaginait à son sujet aurait dû lui faire peur ? Peut-être, si elle avait été sa cible, mais ce n’était pas le cas. Pour le reste, elle ne savait pas très bien ce qu’elle ressentait à ce sujet. Elle ne pouvait pas réellement l’interroger sans prendre le risque de s’attirer son ire. Si elle avait raison, il n’avait aucune envie que ce soit elle, la plus instable du groupe qui arrive à cette conclusion. Si elle se trompait, il n’apprécierait pas de se faire traiter de criminel. Après une bonne dizaine de secondes à le fixer tout en réfléchissant, elle finit par détourner le regard. Ce n’était pas ses affaires, pas si elle voulait continuer de jouir d’une sécurité relative et elle n’était pas réellement altruiste. Parfois, ses petits camarades la trouvaient trop gentille pour son sang et cette idée la faisait sourire avec agacement. Elle était loin de répondre à l’adage trop bonne trop conne contrairement à ce qu’il semblait penser. Elle était généralement sympathique quand cela servait ses intérêts, mais la réalité sans fard était qu’elle agissait quasiment exclusivement avec son seul intérêt comme boussole. Jusque-là, son manège avait été relativement concluant puisqu’elle obtenait généralement ce qu’elle souhaitait dans des délais extrêmement raisonnables. Elle se fichait bien que leur premier ministre vive ou meurt tant qu’elle ne risquait pas sa peau. La violence n’était pas quelque chose qui l’effrayait, pas parce qu’elle aimait y recourir mais parce qu’elle comprenait que l’on puisse lutter pour des causes jusqu’à en arriver à ce point de rupture. Défendre les choses auxquelles on tenait sans jamais vouloir se salir les mains n’avaient que peu de sens. Pour Maxwell, elle n’aurait pas eu peur d’infliger de la douleur, elle le savait d’autant mieux qu’elle avait été placée en situation de le faire. Et elle n’avait jamais exclu de le faire si elle estimait être en situation de danger, avec tout ce que ce mot contenait d’ambiguïté. Alors si van Aken voulait tuer pour atteindre ses objectifs, tant qu’elle n’était pas au milieu de sa route, égoïstement, elle préférait sans moquer et fermer les yeux, parce qu’une part importante d’elle le comprenait étrangement. Avait-il saisi les réflexions qui l’avaient traversée ? Difficile à dire. Son indifférence à son égard lui semblait presque palpable et pourtant, elle ne le jugeait pas particulièrement inattentif.

Il lui promit de ressortir de là en parfaite santé et la pire facette d’elle lui souffla, mordante, que si elle était sortie d’ici amochée, peut-être que ses parents ou Maxwell en auraient eu quelque chose à faire d’elle. Après tout, quand elle avait terminé à l’infirmerie, tout le monde s’était précipité à son chevet, alors peut-être qu’elle avait juste à aller mal physiquement pour que le reste du monde se rende compte de son existence. Ou alors, continua de lui souffler sa peur, personne ne le remarquerait. Quel pire châtiment pour quelqu’un comme elle qui cherchait désespérément à vivre dans le regard des autres que de réaliser qu’elle n’avait aucune importance ? Oui, définitivement, il valait mieux qu’elle ressorte de là en un seul morceau. Elle n’avait pas envie de se rendre compte que son père s’en moquait, comme toujours, que sa relation avec sa mère s’était bien trop délitée à cause de Mary et que Maxwell n’en avait jamais rien eu à faire. Elle leva donc sa baguette et marmonna un sortilège de Têtenbulle afin d’imiter l’enseignant. Il n’attendrait pas éternellement qu’elle s’exécute et elle n’avait aucune envie de savoir combien de temps il serait prêt à se montrer patient.

Ses derniers mots la glacèrent brusquement et elle ne put retenir un frisson. Elle n’avait jamais réfléchi jusqu’à ce soir au sort des tableaux ou à la peinture magique. Ils étaient là, à faire partie du décor. Pour la première fois, elle réalisa que pour qu’ils existent, il avait bien fallu que quelqu’un les peigne et les anime. Quel type de magie pouvait à ce point préserver une forme de conscience, de copie d’un être sans pour autant que ce dernier ne revienne sous la forme d’un fantôme ? Une magie puissante, tellement puissante … Etait-ce un flirt avec la magie noire ? Une relation consommée, même ? Les tableaux ressentaient-ils les limites de leur existence ? Se lamentaient-ils d’être à jamais coincés dans cet ersatz de vie ? Tant de questions sans réponse. De nervosité aussi. Elle n’aimait pas le tour sinistre que prenait cette conversation dans cette serre déserte au milieu de la nuit. Elle aurait donné cher pour ne pas être seule en cet instant tant le discours de son professeur la mettait mal à l’aise.

- Comment obtient-on des tableaux qui ne soient pas que de simples peintures, professeur ?

C’était en partie stupide de poser la question quand on n’était pas certaine d’en vouloir la réponse. C’était en partie avisé de savoir ce qui se tramait. Seuls les mots de van Aken pourrait trancher entre ces deux hypothèses, en fonction ce qu’il lui expliquerait. A condition qu’il le fasse, d’ailleurs. Perturbée par les différentes révélations du vieil homme et fort peu à son aise, le sortilège de têtenbulle nécessita qu’elle s’y reprenne à de nombreuses reprises avant d’y parvenir. Elle aurait préféré masquer son trouble derrière son silence mais ses difficultés la trahir aussi sûrement que si elle les avait exprimées à voix haute

Là encore, ses prunelles continuèrent de le fixer. Pourquoi revenir encore sur la magie noire si ce n’était parce que ce qu’ils faisaient y était lié ? Cela aurait été ironique qu’il la sermonne pour s’adonner au même vice. Pensait-il qu’elle avait envie de recommencer ? Si c’était le cas, il se trompait lourdement, elle n’avait pas envie de retenter l’expérience. Elle était attachée à la vie, malgré tout ce qui la rendait infiniment mélancolique ces derniers temps. Elle finit par secouer la tête et contredit son professeur à voix basse


- Non. L’intention.

Non, ce n’était pas le coût qui faisait la frontière, mais l’envie qui guidait la magie. Voilà pourquoi leur rituel de l’an dernier était discutable, dans les deux sens. La volonté d’aider une amie ne pouvait être de la magie noire. La fascination malsaine qu’elle avait eue pour cette débauche de pouvoir en était au contraire un élément. Elle se baissa à contrecoeur pour récupérer les fioles de sang. Dans les flacons de verre, le liquide semblait particulièrement sombre et un peu trop épais, preuve qu’il ne datait pas d’hier. L’espace d’un instant, elle se demanda à qui il pouvait bien appartenir et alors qu’un filet de bile lui remontait dans l’œsophage, elle se força à considérer qu’il ne s’agissait que d’une mixture inoffensive et non de plusieurs échantillons d’êtres humains. Elle ne voulait pas connaître leur sort pour s’imaginer plus tard que des litres de son sang allait reposer dans des malles de ce genre. Elle s’obligea également à ne pas traiter le vieil homme de vampire quand il lui annonça qu’il voulait également de son sang à elle. Elle pouvait bien se séparer d’un peu d’hémoglobine. Elle l’avait fait pour Casey, elle pouvait le supporter ce soir. Du sang contre des secrets, est-ce que ce n’était pas un prix honnête ? Intérieurement, elle en doutait. Mais par mécanisme de protection, son cerveau choisit de vivre cette situation avec une forme de détachement et de sidération. Demain, cette nuit aurait des allures de cauchemars, pour cet instant, l’instinct de survie était plus fort et tant qu’elle acquiesçait à tout, elle ne risquait pas grand-chose. C’était lui-même qu’il lui avait dit.

- Combien de sang ?

A l’instant même où ses doigts se saisir du verre froid, elle sentit des picotements remonter le long de son corps et sa vision se brouiller. C’était le pire moment, le pire endroit et le pire témoin, mais elle n’avait jamais réussi à faire refluer les images. Elle reposa précipitamment la fiole et ne se redressa pas, espérant limiter la perte d’équilibre qui accompagnait généralement l’instant. Puis le décor fut remplacé par une scène aux couleurs moins vives, plus fades, moins nettes. C’était toujours ainsi, les images n’étaient jamais limpides. Elle aurait presque pu ne pas réaliser qu’elle était dans l’une de ses visions si elle n’avait pas ressenti cette étrange sensation avant. Le décor était le même. Seule la place de chacun des protagonistes était différente. Van Aken tenait sa main droite en pestant, se trouvant se le flanc gauche de la plante. Quelque chose avait mal tourné visiblement, mais quoi … Elle n’eut guère le temps de le comprendre que l’image s’estompa brusquement, comme aspirée, la laissant comme à chaque fois vacillante et déboussolée. Elle tangua avant de récupérer son équilibre et jeta immédiatement un regard anxieux au vieil homme. Qu’avait-il compris ? Combien de temps était-elle restée immobile avec les yeux dans le vague ? Elle se hâta de sortir les fioles, tout en réfléchissant rapidement à la conduite à tenir. Elle pouvait le laisser être blessé. Elle en avait envie, même. Il voulait son sang ? Qu’il commence par donner le sien. Mais s’il était trop amoché pour gérer cette plante, elle ne saurait pas le faire et elle refusait de courir des risques inutiles alors qu’elle avait des éléments pour les éviter. Sortant une nouvelle fiole d’un geste saccadé, elle lâcha précipitamment, avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit.

- Ne commencez pas par la gauche.

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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyDim 5 Déc - 16:51

Si van Aken comptait de nombreux défauts et pouvait à raison passer pour un homme détestable, l’avarice n’y était pas. Sans doute est-ce le privilège des gens riches d’être dispendieux, et le vieil homme régnait sur une fortune vieille de plusieurs siècles faites d’or mais aussi de savoirs. Naturellement érudit, le maître des potions aimait à partager ses connaissances, y compris lorsqu’il n’avait a priori rien à y gagner. Peut-être quelque fibre professorale que Poudlard avait réveillé ou l’âge aidant il prenait de plus en plus conscience que tous les secrets qu’il ne partageait pas maintenant serait peut-être définitivement perdus demain.

Pas assez vieux cependant pour dévoiler l’antique secret des van Aken, celui du réalisme de leurs peintures vivantes. Mais puisqu’il tenait Carla sous sa coupe et qu’elle était de sang-pur, il pouvait au moins lui fournir quelques pistes de réflexion. On ne savait jamais ce que devenaient les graines que l’on plantait, après tout.

- « Comment obtient-on un chapeau qui ne soit pas qu’un simple chapeau mademoiselle Yaxley ? »

Pendant qu’elle s’afférait, lui avait enfilé sa paire de gants en peau de dragon et d’un coup de baguette sur ses manches, celles-ci s’étaient resserrées autour de ses poignées, ne laissant aucun centimètre de peau à découvert.

- « C’est une question sans réponse, à dire vrai. Ou plutôt il en existe une, insatisfaisante. La ruse. L’inventivité. Voilà comment nous singeons la vie, l’humanité, par un don de parole, un ersatz de conscience, une fibre de réflexion. Rien qui ne vaille un sorcier, cependant. »

Son regard se posa sur la fleur. La vie était un don précieux, et l’intelligence un don plus précieux encore. Si on ne pouvait complètement la créer, on pouvait peut-être au moins la prolonger… un peu.

- « Quelques gouttes suffisent. Ce n’est qu’une petite fleur. Fragile. »

A côté de lui, un mouvement brusque attira son attention. Il avait presque parlé pour lui-même, comme on dispense une leçon mainte fois ressassée et en avait oublié la jeune fille à qui il s’adressait. Cette dernière était désormais au sol. C’était la seconde fois qu’il la voyait dans cet état.

Il fronça les sourcils. Si elle mourait ici, il aurait du mal à expliquer leur présence à tous deux dans les serres à une heure pareil. Frimord pourrait sans doute l’emporter loin de là, jeter son corps à la mer où personne n’irait jamais la chercher, mais on poserait des questions tout de même. Et il aimait bien le couple Yaxley.

- « Relevez-vous, vous aurez bien le temps de faire des malaises plus tard. »

Difficile de savoir si c’étaient ses mots qui avaient rendu sa vigueur à la jeune fille, mais quelques instants plus tard celle-ci se remettait péniblement sur pieds. Était-ce une illusion ou elle lui semblait soudain plus pâle.

Il avisa sa main gauche.

- « Soit. Commençons par les fioles cependant. »

De sa veste, il sortit une pipette et la tendit à la jeune fille avant de désigner le flacon plein d’un liquide rouge.

- « Sang de troll. Des propriétés bien subtiles pour une bête qui ne l’est pas. Une leçon pour vous, cela : un grand sorcier se tient éloigné des sentiers battus. Laissez donc les terrains défrichés aux gens sans destin, il y a tant encore à découvrir pour que l’on ne perde pas de temps à emprunter des chemins maintes fois parcourus. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyLun 6 Déc - 5:12

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Manifestement tenaillé par un réflexe professoral qui le contraignait à répondre aux questions de ses étudiants, même quand les circonstances ne l’y obligeaient pas, il prit le temps de répondre à son interrogation. Quoi que ce verbe soit un bien grand mot. Stéréotype de l’enseignant au ton docte, il lui retourna une devinette, visiblement convaincu que la maïeutique était une forme de pédagogie. Si elle avait voulu des informations obscures, elle serait allée à la bibliothèque les chercher dans un quelconque ouvrage tellement dépassé que l’anglais daté aurait été à lui seul un obstacle. Mais puisque le vieil homme souhaitait qu’elle réfléchisse, elle allait se plier à ses demandes. Elle commençait à prendre le pli de se comporter en gentille marionnette.

- Un sortilège spécifique, j’imagine ?

Après tout, c’était ce qui se racontait sur le Choixpeau. Godric Gryffondor l’aurait ensorcelé et le choixpeau avait sa propre, voire une âme. Peut-être qu’il en était de même pour les peintures. Cette idée la crispa quelque peu. Elle avait appris que toute magie puissante exigeait un prix en échange et elle ne pouvait s’empêcher de penser au tribut que demandaient les peintures. Est-ce que le peintre abandonnait un morceau de son âme pour l’offrir à son œuvre ? A moins que ce ne soit le sang qui jouait ce rôle. L’idée d’y participer lui noua l’estomac. Elle ne voulait pas qu’une partie d’elle reste prise au piège dans un tableau. Cette idée était encore plus insupportable que le contrôle que van Aken exerçait sur elle. Il lui répondit à demi-mots et elle se contenta d’un silence poli plutôt que de lui répliquer que ruse et inventivité étaient une façon diplomatique pour certains de parler de magie noire. Elle n’avait aucunement besoin de le dire en réalité, tant elle était de plus en plus persuadée que l’illustre professeur avait des secrets si sombres qu’elle ne voulait pas les connaître.

Carla pinça les lèvres pour se retenir de hurler quand il lui indiqua que la fleur devant eux était fragile avec une pointe de sollicitude dans la voix. Cet homme était fou. Fou à lier de se prendre de passion pour une plante qui buvait du sang, fou à lier de se préoccuper de la vulnérabilité d’une plante alors qu’il n’avait aucun scrupule à se servir d’elle comme réserve de sang. L’adrénaline causée par la peur commença à remonter dans ses veines, rendant ses gestes aussi nerveux que saccadés. Elle était étouffée par une forme d’urgence à se sortir d’ici et si elle avait considéré qu’elle avait la moindre chance de s’en sortir, elle aurait pris les jambes à son cou à cet instant précis. Mu par un puissant instinct de survie, son regard parcourut le décor à peine éclairé de la serre pour y trouver la moindre échappatoire, sans succès. Alors son regard s’arrêta à nouveau sur van Aken et elle se demanda avec une pointe de désespoir si elle n’avait pas intérêt à ce que toute soirée tourne mal pour que quelqu’un vienne la chercher. Si les magouilles de son professeur de potions étaient révélées au grand jour, est-ce que son père viendrait la tirer de là ? Est-ce qu’il l’aimait assez pour cela. Avec cynisme, elle conclut que – dieu merci pour elle – ce serait une question d’apparences et non d’amour.

Puis les choses se compliquèrent quand ses visions décidèrent de se joindre à l’insoluble équation. Habituellement, elle avait toujours été dans un état de détente quand elles arrivaient, l’expérience lui permit donc d’apprendre que soumise à un fort stress, son corps se servait de tout ce dont il disposait pour essayer de l’aider, y compris en allant convoquer une parcelle de futur. Ce qui en l’occurrence la mettait finalement encore plus en danger qu’autre chose. Heureusement pour elle et de façon totalement incompréhensible, van Aken parut trouver sa réaction relativement explicable suite aux circonstances et lui demanda uniquement avec absence totale d’empathie de bien vouloir mourir plus tard. Oh, ce ne furent pas ses termes, mais c’était l’idée générale. Le cœur au bord des lèvres, elle obéit, de plus en plus ébahie par la situation. Tout comme elle resta sans voix de voir qu’il ne discutait pas ses ordres, là où elle aurait cru qu’il s’offusquerait de sa soudaine autorité. Bref, cette soirée était lunaire.

Elle prit la pipette, puis observa la fiole de sang dont elle éprouva un profond soulagement de ne savoir qu’il ne s’agissait que de sang de troll et laissa échapper un rire qui n’avait rien de joyeux, mais qui trahissait au contraire que ses nerfs étaient en train doucement, mais sûrement de lâcher face à l’afflux brutal d’angoisse. Ce fut d’ailleurs certainement ce même mécanisme qui la fit sortir de sa docilité presque proverbiale depuis le début de la soirée pour un ton plus piquant, plus proche de sa personnalité également. Il l’avait dit lui-même, la faire disparaître n’avait guère d’intérêt alors elle pouvait bien se permettre un peu de franchise. Au pire quoi ? Il lui prendrait plus de sang ?


- Ah bon, professeur ? Pourtant je suis ici parce que je me suis éloignée des sentiers battus comme vous dites. Qu’ai-je gagné ? D’être à la merci de ce que vous me demanderez demain, à la merci de …

Elle se tut brutalement. Il y avait trop à dire, mais surtout trop de secrets. Elle avait une chance insolente qu’il ne cherche pas à comprendre ce qu’il s’était passé une poignée de secondes avant et qu’il lui obéisse sans rechigner, elle n’allait pas forcer le destin. Elle se contenta de se saisir de la fiole qu’il lui avait désignée avant de se figer et de tendre la main dans sa direction, avec une forme de lassitude résignée

- Si nous devons aller vite par la suite, donnez-moi déjà ce avec quoi je suis censée me couper. Qu’on en finisse.

Il était hors de question qu’elle se serve de sa baguette et qu’elle prenne le risque d’aller profondément en touchant les tendons ou les muscles. Elle n’était pas non plus extrêmement décidée à le laisser faire si elle disposait d’un autre choix. Elle avait hypothéqué tout libre arbitre, était clairement là contre son gré, il pouvait avoir la délicatesse de la laisser choisir qui posait les mains sur elle. Contrairement à ce qu’il devait penser à la voir faire des malaises permanents, elle n’avait pas peur du sang, ni de s’infliger une blessure. Elle n’était pas ravie à cette idée, elle n’était pas masochiste, mais elle était assez lucide pour savoir qu’une coupure était sans doute la chose la moins menaçante de toute cette soirée.

- Et combien de gouttes de sang de troll ?


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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyDim 19 Déc - 9:18

Alors qu’il avait jusque là concentré la majeure partie de son attention sur la fleur, les soins à lui administrer et les ingrédients qu’il lui serait possible de prélever dessus dès qu’elle aurait soupé, le ton marqué par l’impertinence de Carla Yaxley à côté de lui l'encouragea seulement à véritablement considérer la jeune fille.
Van Aken n’aimait pas l’impertinence. Il aimait le talent, l’esprit d’initiative, l’audace, la rigueur dans le travail mais l’impertinence, non. L’impertinence ne menait à rien, elle n’était pas constructive, ce n’était qu’un sursaut d’orgueil qui, plutôt que de brûler intérieurement pour ressurgir une fois arrivé à maturation, s’exprimait comme un pétard mouillé jeté au visage d’une autorité supérieure.

Quand elle lui demanda ce qu’elle avait gagné à s’être éloigné des sentiers battus, il la fixa sans rien dire. Elle l’agaçait. Cette petite sotte incapable de se montrer reconnaissante, de comprendre ce qu’elle avait sous les yeux et le privilège qu’il y avait à toucher du doigts des arcanes magiques que certains sorciers passeraient une vie entière sans même soupçonner l'existence. Pourquoi fallait-il que ces si bien-nés soient à ce point médiocres… ?

Ayant marqué une pause sans rien rétorquer, ce fut elle qui reprit la parole pour réclamer le couteau qui viendrait faire couler son sang. Et toujours cette impertinence maussade. Elle lui rappelait Dmitri. Cela l’énerva.

- « Pardonnez moi mademoiselle Yaxley, vous ai-je été désagréable ? »

C’était demandé d’un ton parfaitement neutre et froid, sans ironie aucune mais sans sollicitude non plus.

- « Si c’est le cas, j’en suis navré. Peut-être désirez-vous un chocolat chaud ? Quelques mots rassurants, des tâches agréables ? Peut-être devrais-je écrire à votre père, l’enjoindre de vous trouver un bon parti au plus vite, ainsi dans la chaleur du foyer familial vous n’aurez d’autre préoccupation que de profiter de la douceur d’une vie de famille épanouie ? »

Si cela était possible, son ton se fit encore plus froid, cassant comme de la glace.

- « Peut-être la prochaine fois que je vous découvrirai gisante au sol devrais-je vous y laisser ? Fin médiocre d’une vie médiocre, au moins dans le grande vide ne serez vous plus importunée par mes discours. »

Il désigna la plante d’un geste, sans lâcher la jeune fille des yeux.

- « Vous vous trouvez en présence d’une merveille magique, d’une rareté mythique, chacun de ces pétales est plus gorgé de magie qu’un millier de petites sottes dans votre genre, mademoiselle Yaxley, un peu de respect pour ce que nous accomplissons. »

D’un geste vif, sa baguette vint effleurer celle de la jeune fille et le bout de celle-ci s’affina et s’affuta comme un couteau jusqu’à devenir une lame pâle.

- « Je suis las de votre ingratitude, à vous et aux autres. Le pouvoir est à porté de main et vous ne savez que geindre et pleurnicher sur votre confort. Voulez-vous que je vous dise ? Du peu que j’en ai vu, l’apprenti bâtard du garde-chasse m’a semblé montrer plus d’enthousiasme à la vue de vos pouvoirs que vous n’en avez jamais fait preuve de toute votre scolarité. Vous êtes une enfant gâtée mademoiselle Yaxley et je ne suis pas votre père, vos caprices m’importunent et votre ton est déplacé, continuez sur cette voie et je vous châtierai sans que cela ne m’émeuve nullement. »

A nouveau il se tu quelques secondes, la fixant toujours, puis soudain se détourna d’elle et son attention fut de nouveau pour la plante.

- « Cinq gouttes de sang de troll. Essayez d’avoir l’intelligence de vous montrer attentive, entre deux plaintes vous pourriez bien apprendre quelque chose. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyDim 26 Déc - 6:47

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Carla posa ses iris jade sur son professeur, retenant son souffle quand il lui demanda s’il avait été désagréable. Cela ne lui ressemblait pas et instinctivement, elle était capable de savoir que la suite de la conversation ne lui serait pas favorable. Elle ne répondit pas à sa question de pure rhétorique, se contentant de le dévisager silencieusement. Non, il n’avait pas été désagréable, mais dans un sens il avait été pire en lui faisant peur. S’il avait été impoli, elle aurait accepté la sentence, considérant que tout venait de ses frasques. Mais en la terrifiant comme ce soir, il avait fragilisé leur contrat. Il avait créé dans son esprit un doute, celui de savoir si elle avait fait le bon choix en acceptant l’accord de van Aken, et avait saturé ses veines d’adrénaline provoquée par sa crainte, son instinct de survie prenant le pas sur sa déférence.

Chacun de ses mots l’agressèrent mais elle les encaissa sans montrer la moindre émotion. Pourtant certains jouaient sur ses failles, l’angoisse d’un mariage arrangé, ses cauchemars sur ce qu’il se serait passé s’il l’avait effectivement laissée là, gisant sur le sol. Pourtant, ce fut la mention de son père qui la fit réellement tiquer. L’absence de réaction qu’elle lui opposait se fissura et elle croisa les bras dans un mouvement de défense.


- Mon père n’a rien à faire dans cette conversation.

Vu le crédit qu’elle lui donnait, elle aurait parié qu’il l’aurait donné à bouffer à cette plante bien plus vite que son professeur de potions n’allait le faire. Il n’y aurait plus d’héritière incontrôlable s’il n’y avait plus d’héritière du tout, non ?

Une flamme mauvaise s’alluma dans ses yeux face à ses menaces, faisant briller le vert pâle de ses prunelles d’une lueur presque inquiétante. Elle ne l’était pas réellement, elle n’était qu’une adolescente face à un professeur émérite, mais cette expression était si éloignée de sa physionomie habituelle qu’elle était tout sauf rassurante. Et le cours de ses pensées ne l’était guère plus. Pour ce sermon qu’elle jugeait injuste, Carla se promit de lui faire mal en retour. L’humiliation était cuisante et son envie de lui infliger une souffrance équivalente à son ego blessé bien trop forte pour qu’elle envisage de la faire taire. Oh il ne le savait pas, mais elle était rancunière et infiniment patiente. Tant pis si ce n’était pas ce soir, mais elle se vengerait au centuple, pour la peur, pour le sang qu’il lui demandait et qui était bien plus précieux que ses maudites toiles, pour les affronts.

Son esprit chercha immédiatement un moyen de le piéger sans qu’elle n’ait à se salir les mains. Sa haine n’éclipsait pas entièrement la méfiance qu’elle ressentait à son égard. Si elle résistait frontalement, il ne ferait qu’une bouchée d’elle. Mais si elle se montrait plus subtile, elle gagnerait peut-être. Son regard engloba la pièce, comme pour chercher ce qui pourrait bien lui servir dans cette serre au milieu de la nuit, tandis que ses doigts serraient compulsivement sa baguette. Il n’y avait rien qu’elle ne puisse utiliser ici sans se mettre en danger. Une idée germa soudain, au-delà de malsaine. Elle qui se plaignait souvent d’être réduite à une plastique et qui vivait la situation présente comme une agression contre son intégrité physique, il suffirait juste qu’elle change quelques éléments de son récit pour le faire plonger. Après tout, pourquoi un professeur s’enfermerait seul avec une adolescente dans une serre au milieu de la nuit, là où personne ne pouvait l’entendre ? Il était seul depuis longtemps et elle était jolie, elle le savait et en jouait régulièrement. Elle dirait qu’il avait eu des gestes déplacés et personne ne la forcerait plus jamais à se retrouver seule avec lui. Cela serait crédible. Un demi-sourire se dessina sur ses lèvres. Parce qu’elle s’était adoucie, ils avaient tous oublié qu’elle était aussi manipulatrice qu’eux. Aussi dérangée que tous ces enfants élevés sans amour dans des familles dysfonctionnelles. Cette nouvelle porte de sortie lui redonna une assurance inexplicable. Elle ne s’en servirait pas tout de suite, elle avait trop à perdre mais s’il la menaçait encore, elle se défendrait. Elle n’était plus une enfant acculée tant qu’elle avait un plan. Du moins, c’était ce qu’elle pensait, sans réaliser sur l’instant que crier au loup sans raison était la stratégie la plus enfantine qu’il soit.

Les traits de son visage affichèrent un remord feint et elle gratifia son professeur de son regard le plus angélique, reprenant d’un ton mielleux


- Toutes mes excuses, professeur. Cinq gouttes de sang de troll.

Elle se saisit de la bonne fiole, la vérifiant soigneusement pour ne pas attiser le courroux de l’enseignant et posa sa baguette pour avoir les mains libres. Puis, une fois le contenant et une pipette en main, elle décida brusquement de forcer le destin. Elle était certaine que tout à sa colère et sa fascination pour cette affreuse fleur, il se fichait bien de ce qu’elle avait raconté jusque-là. Et s’il n’avait pas de considération pour elle, elle n’avait aucune raison de l’empêcher de se blesser, n’est-ce pas ? Il voulait qu’elle se sente impuissante. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. D’un pas décidé, elle se plaça exactement au même endroit que ce qu’elle avait vu dans sa vision, l’obligeant à se décaler vers la gauche de la plante.

- Le sang, directement sur la plante ou sur la terre ?

Suivant ses instructions, elle se pencha et compta soigneusement cinq gouttes. Il ne pourrait pas dire qu’elle n’y mettait pas de la bonne volonté, elle faisait preuve d’une minutie évidente. Alors qu’elle était toute à sa concentration, elle entendit un bruit sourd. Elle ne tressaillit même pas, sachant par avance qu’elle serait la scène qu’elle verrait si elle se tournait. Elle ne savait pas comment il s’était fait mal, mais elle savait que sa vision s’était produite. Et dans toute sa méchanceté, elle était ravie de la tournure des événements. D’une voix sans émotion, tandis qu’elle faisait tomber la dernière goutte, elle commenta placidement

- Je n’étais pas ingrate. Je vous avais prévenu qu’il ne fallait pas aller vers la gauche.

Au diable ses secrets et la prudence. Comme à chaque fois qu’elle agissait en réponse à ce qu’elle jugeait être une attaque, elle abandonnait toute retenue. Tant pis s’il comprenait pour le don qu’elle avait tenu loin de sa curiosité durant des mois, seule lui importait la puissance qu’elle en tirait en cet instant. Il la voulait sotte et médiocre ? Comme toujours, elle avait été incapable de résister à la tentation de montrer qu’elle était mieux que cela. Elle se retourna pour contempler enfin la scène et continua avec la même politesse que celle qu’il avait réclamé.

- Vous permettez que je lance un Episkey, professeur ?

Un coup contre un autre. Un partout, van Aken.
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMer 29 Déc - 15:00

Que ses mots atteignent ou non la jeune fille n’avait pas d’importance, hors de l’enceinte de Poudlard il n’était plus professeur et n’avait aucun devoir envers cette jeunesse mal éduqué qui s’entêtait à se montrer ingrate. Ce n’était que par pur altruisme que le professeur van Aken semait ses leçons au vent, destinées seulement à ceux assez malins ou dignes de s’en emparer. Les autres, il n’en avait cure, tout ce qui importait ce soir était que Carla Yaxley se montre docile et cesse de lui être hostile. S’il fallait la mâter pour cela, il prendrait les mesures nécessaires, par pur pragmatisme et non pas par pédagogie.

Un instant il fut tenté de la détromper quand elle lui rétorqua que son père n’avait rien à voir dans la conversation. Comme elle se trompait, oh comme elle se trompait… son père avait tout à voir, au contraire. Son père était la clef de voûte d’un imbroglio de rivalités et d’ambitions entre vieilles familles de sang-purs qui avaient passé les milles dernières années à s’allier et se tirer dans les pattes à la première occasion. C’était parce qu’il existait un Casper Yaxley que le professeur van Aken avait tenu à mettre la main sur sa fille, Carla en elle-même ne comptait pour rien, à travers elle c’étaient ses parents qui étaient visés, et leur précieux héritage.

Toutefois il retint sa langue et lorsque finalement elle parut faire preuve de contrition en lui présentant ses excuses, il hocha la tête.

- « Bien. »

Pour lui, la question était désormais réglée. Aussi simplement que cela, comme un insecte agaçant qu’on oublie une seconde après l’avoir écrasé, son attention se reporta entièrement sur la tâche qui les attendait. L’éducation ratée de la jeune Carla comptait à cet instant infiniment moins que les prodiges magiques que permettaient les pétales de cette fleur. Encore quelques semaines, quelques dîners, et elle arriverait à maturation.

Du coin de l’œil, van Aken suivit les mouvement de sa jeune assistante, vérifiant et validant par son absence de reproches les précautions qu’elle prenait dans la manipulation des instruments. Réceptif à la bonne volonté et à la pénitence, il se décala même docilement lorsque Carla alla se placer face à la plante. Elle eut même l’intelligence de poser une question, ce que van Aken accueillit avec un hochement de tête.

- « Dans la terre, la sanguinarius se nourrit comme n’importe quelle autre plante, par ses racines. D’autant que le contact d’une terre fraiche tend à filtrer les propriétés du sang ce qui étale dans le temps son absorption et fragilise moins la fleur. »

Il ne fallait pas sous-estimer le danger d’une exposition trop brutale de puissance magique, même chez des individus eux-mêmes particulièrement puissants. Certains sorciers en cherchant à augmenter leurs pouvoirs s’étaient littéralement consumés de l’intérieur, dévorés par la force qu’ils cherchaient à acquérir sans parvenir à la dompter. Il ressassait le souvenir d’un mangemort de sa jeunesse qui cherchant à se métamorphoser en dragon n’était parvenu qu’à allumer un feu de forêt dans son ventre et était parti en cendres en quelques instants lorsqu’une soudaine et vive douleur lui arracha un cri.

Si la sanguinarius n’était dangereuse qu’à condition d’en respirer le parfum, d’autres plantes de cette serre représentaient un danger beaucoup plus prosaïque : elles mordaient. Et elles mordaient avec beaucoup d’enthousiasme. Plante carnivores dotées d’un instant de crocodile, elles attendaient dissimulées dans la terre de leur pot pour en émerger à grande vitesse et refermer leurs puissantes mâchoires sur leurs victimes. Un lapin pouvait s’y laisser prendre, chez un être humain heureusement ces mauvaises herbes n’avaient pas assez de force pour vous entrainer avec elles. Mais les crocs qui entouraient ses feuilles et claquaient désormais dans le vide avec avidité ne laissaient guères de doutes quant à la douleur qu’elle pouvait infliger.

La surprise avait suffit à le faire tomber par terre, la main ensanglantée prises de spasmes. Soudain rendu à sa fragilité, le vieille homme la fixa un instant sans comprendre puis observa silencieusement Carla qui s’adressait à lui. Il semblait perdu, le regard voilé de quelques méditation douloureuse et ne releva pas les impertinences de la jeunes filles. Empêtré dans sa grande cape noire et verte, il ressemblait un peu à une poupée de chiffon.

- « Ce n’est rien… »

Il y avait de la douleur dans sa voix, mais également une profonde amertume.

- « C’est l’âge. »

Il y eut un instant de flottement puis il remua un peu pour changer de position et leva sa main blessée.

- « Faites mademoiselle Yaxley, je n’ai jamais été très doué pour les sortilèges de soin. »

Loin de toute fierté mal placée, loin du ton sentencieux et glacial qu’il avait employé quelques instants plutôt, il semblait qu’on avait affaire soudain à un autre homme, lointain et contemplatif, étrangers aux passions vulgaires qui l’avait opposé à Carla jusque-là.

Il fixait sa main avec intensité, comme si celle-ci allait lui révéler soudain un secret, les trous de la plante carnivore comme une multitude de petites bouches édentés qui vomissaient du sang sans pouvoir parler.

- « Comme le corps est futile, n’est-ce pas ? Il est notre plus précieux outil et pourtant nous enchaine et nous tyrannise. »

Il soupira.

- « Apportez moi une fiole vide, ne gâchons rien. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyDim 9 Jan - 9:14

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Carla observa son professeur avec une forme d’étonnement et de dédain mélangé quand il parut accepter ses fausses excuses sans plus se poser de questions. Etait-il assez crédule pour penser qu’un adolescent était capable de contrition sans exprimer une once d’opposition ou trop vieux pour se souvenir d’avoir été jeune ? A moins que ce ne soit une de ses ruses. Après réflexion, elle opta pour cette dernière hypothèse. Sous-estimer quelqu’un n’était jamais prudent, il valait mieux se rendre compte que son professeur était aveugle à ce qui l’entourait que de se laisser surprendre. Si elle avait été plus méfiante, elle ne se serait pas silencieusement rendue dans les serres du château, loin de toute oreille bienveillante pour entendre ses cris quand il déciderait de la donner à son espèce de plante du démon. Quelle fleur buvait du sang d’ailleurs ? Normalement, cela aurait dû être un organisme éphémère, délicat, avec une forme de beauté. Au lieu de cela, elle se retrouvait avec une espèce de vampire version flore. L’idée de venir y mettre le feu pendant une prochaine nuit lui effleura l’esprit et elle garda cette hypothèse dans un coin de sa tête. Si l’étape finale était de faire le dessert, elle cramerait la plante avant d’être digérée.

Forte de ses bonnes résolutions toutes plus malsaines les unes que les autres, Carla eut le mérite de mettre du cœur à l’ouvrage et considéra que le silence de son professeur était soit une preuve d’assentiment, soit au contraire l’annonce inquiétante que sa dépouille servirait bientôt d’engrais. Néanmoins, la peur avait cédé le pas à une impatience soigneusement dissimulée. Ce n’était qu’une question de temps avant que sa vision ne se réalise et elle voulait qu’il ait mal. Juste retour des choses pour ce qu’il lui avait infligé, elle guettait le moindre cri de douleur pour se réjouir intérieurement. Il répondit poliment à sa question et elle continua de s’exécuter sagement, gardant un œil prudent sur la fleur. Le maître des potions avait beau dire qu’elle se nourrissait comme n’importe quelle plante, la blonde considérait que ce besoin d’hémoglobine était loin d’être classique. Et loin d’être rassurant. Elle avait fini par comprendre au fil de ses lectures pour préparer le rituel avec Casey que toute magie qui nécessitait du sang était soit archaïque, soit dangereuse et même potentiellement les deux pour les plus chanceux.

Enfin, le cri se fit entendre et, dos à son professeur, elle s’autorisa un sourire mauvais qui déforma ses traits l’espace d’une seconde, avant de retrouver son visage d’une parfaite neutralité. Bien fait. Bien mérité. Est-ce que Bluebell continuerait de la considérer comme une pauvre brebis égarée au milieu des loups si elle avait assisté à la scène ? Elle n’avait pas peur d’infliger de la douleur. Seulement contrairement à ses condisciples, elle attendait d’avoir une vraie raison pour le faire. Elle se tourna pour assister à la scène qui dépassa toutes ses espérances. Non seulement son professeur s’était manifestement fait mordre, mais en plus il en avait perdu l’équilibre. Là, sur le sol de cette pièce à peine éclairée, il n’avait plus rien du vieillard menaçant qui l’avait tant effrayée. Non, il semblait plutôt grotesque, ce qui continua de la rassurer. Avoir peur d’une personne menaçante était normal et même assez sain. Si elle parvenait à démystifier le personnage de van Aken, elle pourrait éviter de le craindre. Voire pourrait le mettre hors d’état de nuire. En réalité, c’était stupide et présomptueux de penser être en mesure de s’opposer à un sorcier de sa trempe. Mais tant que ce n’était que dans ses rêveries … Elle obéit en lui apportant une fiole et s’agenouilla pour prélever un peu de sang, secrètement ravie qu’il soit dans la même position que la sienne, celle de donneur. Puis elle posa délicatement la fiole sur la table d’à côté et, sans répondre à ses étranges considérations, elle leva sa baguette pour la pointe vers la main de son professeur en murmurant


- Epiksey

La plaie se referma aussitôt. Le professeur n’était peut-être pas doué en sortilèges, mais c’était sa matière de prédilection à elle. Elle se releva et, après une seconde d’hésitation, elle tendit la main vers van Aken pour lui proposer son aide. Elle ne la verbalisa, ne sachant pas comment cela serait reçu au regard de ce qu’il venait de dire, mais dans un élan d’empathie, elle ne se voyait pas le laisser là, par terre. Bluebell avait peut-être raison, tout compte fait. Mais elle écarta bien vite cette pensée de sa tête pour se concentrer sur une autre victoire à laquelle elle n’avait pas encore songé. Pris dans ses réflexions sur les limites de son corps, il ne semblait pas s’intéresser aux indices grossiers qu’elle avait laissé échapper sur son don de voyance. Parfait. Elle pouvait donc encore rester prudente.

Une fois qu’il fut debout, elle l’observa, puis contempla silencieusement la plante. Qu’il veuille défier la mort par ses tableaux n’avait que guère de sens à ses yeux. Un ersatz de la personne vivante que les peintures avaient été n’avait rien de l’immortalité. Aussi, elle ne comprenait pas très bien pourquoi ils perdaient leur temps dans cette entreprise. Et pourquoi ils devaient y sacrifier un peu de sang.


- Professeur … Si vieillir vous dérange, avez-vous déjà travaillé sur la pierre philosophale ? Flamel y est arrivé, pourquoi pas vous ?

Là, elle l'aurait aidé de bon coeur. Magie, pouvoir, connaissances, autant d'éléments qu'elle appréciait et pour lesquels elle aurait pu s'investir. Par contre, sa sensibilité à l'art était proche du néant.

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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptySam 12 Fév - 8:34

Van Aken se saisit avec une délicatesse certaine de la fiole tendue par Carla. Comme à son habitude, l’homme alternait entre des élans de violence – souvent verbale – et des gestes et un ton doux, placide comme l’eau dormante. Sans un mot, il avait approché le goulot de ses doigts blessés et laissa couler à l’intérieur quelques gouttes de sang. Puis il hocha la tête et tendit sa main vers la jeune fille afin de recevoir le sortilège de guérison.

Le sortilège fut une réussite, saluée par l’enseignant d’un sobre et nouveau hochement de tête. Il avait récupéré sa canne, tombée non loin, et avec l’aide de Carla et de celle-ci, se remit debout. Tout cela s’était passé en silence, un silence qui tranchait bizarrement avec l’élan vindicatif qui les avait opposé quelques instants plus tôt.

Alors qu’il tapotait sa robe pour en faire tomber la poussière, le professeur saisit au vol le regard de Yaxley et le lui rendit. Comme une invitation à parler, ce fut elle qui rompit l’atmosphère étrange du moment avec une question. Il ne répondit pas immédiatement, comme souvent, il semblait méditer ses mots avant de s’exprimer, ou bien juger en son fort intérieur son interlocuteur et délibéré de s’il devait lui répondre ou se contenter de l’ignorer.

Il eut un regard pour la plante, puis pour la fille et avisant un petit banc près de pots où dormaient des bulbes, s’y alla installer avec lenteur. Ses jambes lui faisaient mal, et la chute il le sentait l’avait fragilisé. Il faudrait penser à avaler un peu de mucus d’aigriffons en rentrant dans son bureau, ou il était bon pour un grand bleu demain au réveil.

- « Il y a… plusieurs raisons. »

Contrairement aux apparences, van Aken n’était pas cet insondable secret vivant, dont il fallait arracher laborieusement chaque bout d’anecdote. Il aimait parler. Il aimait transmettre. Mais pour cela il fallait qu’on l’écoute, et qu’on mérite ses savoirs. Carla en était-elle digne ? A vrai dire ses standards avaient un peu baissé l’âge aidant, il n’avait plus vingt ans devant lui pour minutieusement sélectionner des héritiers.

- « Tout d’abord il n’est pas anodin que seul monsieur Flamel ait réussi l’exploit de percer le secret de cette quête alchimique, c’était un grand homme, bien plus grand que je ne le suis, et d’autres bien plus grands que moi se sont essayé à l’exercice sans y parvenir. »

Sa fibre pédagogique toutefois lui soufflait que l’explication fataliste ne suffirait pas. C’était un bien mauvais message à envoyer que d’avouer avoir abandonné sans même avoir essayé.

- « Mais il y a autre chose. La pierre n’offre la vie éternelle qu’à une poignée de personne. Deux ou trois, le processus d’extraction est lent et pauvre. »

Son regard se planta dans Carla, comme un poignard, la défiant de ne pas prendre ses paroles au sérieux, de ne pas en mesurer le poids.

- « Ce que nous faisons ici, mademoiselle, nous le faisons pour l’humanité, et le monde sorcier. Votre petite personne, et la mienne, seront balayées dans le vent tôt ou tard, mais nos recherches, nos travaux, notre labeur, lui, perdure et grandit. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyDim 13 Fév - 10:29

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Si son professeur ne la félicita pas, elle ne manqua rien de son mouvement de tête saluant son sortilège et elle ne parvint pas à réprimer une moue satisfaite. Elle aurait détesté se ridiculiser devant le maître des potions. Comme si son sort avait scellé une nouvelle situation, il accepta silencieusement son aide pour se relever, ne disant pas le moindre mot et elle s’exécuta en silence, comme pour faire mine que la situation était parfaitement normale. En réalité, elle savait qu’il devait silencieusement maudire son corps pour l’avoir trahi ainsi. Elle-même lors du rituel de magie noire avait trouvé que c’était la sensation la plus terrifiante du monde. Elle en aurait presque éprouvé de la compassion pour le vieil homme, si sa méfiance n’avait pas été plus forte. Elle n’était plus effrayée comme au début de la nuit, maintenant, elle percevait ses faiblesses et estimait qu’elle était en mesure d’avoir le dessus physiquement sur lui.

Elle le craignait tellement moins qu’elle s’enhardit à lui poser une question. A la base, elle ne pensait pas nécessairement qu’il lui répondrait. Elle était indiscrète, elle le savait. Mais l’atmosphère étrange méritait d’être rompue et elle avait toujours été curieuse. Il était difficile de savoir si ses questions étaient animées d’un réel intérêt pour les autres ou s’il s’agissait d’une manière d’en apprendre suffisamment pour un jour être en mesure de les manipuler, embourbée comme elle l’était dans son éternel jeu d’équilibriste. Un peu des deux sans doute. Au lieu de l’envoyer promener, son professeur sembla méditer ses mots et au bout d’une longue minute, finit enfin par lui répondre. Ses yeux clairs restèrent posés sur son interlocuteur, tandis qu’elle écartait mentalement chacune de ses explications. Van Aken avait la sagesse de l’expérience, elle avait la vanité de la jeunesse. Elle ne comprenait pas pourquoi il voyait des limites que personne ne lui imposait. Il y avait tellement d’obstacles dans la vie, pourquoi diable tenter d’en inventer ?


- Nicolas Flamel n’était qu’un homme.

Elle croyait aux esprits supérieurs, elle avait fréquenté Casey assez longtemps pour le savoir. Mais elle croyait profondément au travail également. Et elle ne comprenait pas qu’un homme de sciences comme lui ne partage pas son point de vue sur la question.

Carla secoua légèrement ses boucles blondes à ses dernières paroles. Elle n’était pas idiote, elle savait bien qu’un jour elle finirait elle-même par manger les pissenlits par la racine. Il lui restait de belles années devant elle et la magie prolongerait son existence au-delà de ce que les moldus pouvaient imaginer. Néanmoins, elle était soumise au même fardeau que chacun dans ce bas monde. Elle n’était pas éternelle et n’avait aucun moyen de le devenir. Avant cette étrange discussion, elle n’avait jamais réfléchi pour savoir si sa condition de mortel lui agréait ou non. Ce n’était pas un fait qu’elle questionnait, mais un acquis. Cependant, si elle devait y songer sérieusement, elle devait admettre qu’elle se moquait de mourir tant qu’elle avait eu le temps d’accomplir ce qu’elle voulait sur cette terre. Plus exactement, si elle ne pouvait avoir Maxwell, elle n’avait cure de mourir jeune. L’existence qui lui était promise était teintée de faste mais ce n’était jamais qu’une prison dorée. Si elle devait y être enfermée, elle préférait pouvoir s’en évader avant que le dernier allié qu’elle puisse avoir, son corps, ne la lâche. Elle avait tellement appris à compter sur son apparence, à en jouer pour susciter l’affection qu’elle ne s’imaginait pas survivre dans un monde où sa beauté se serait fanée. Elle se plaignait volontiers qu’on ne la considère que comme une plastique, mais dans toutes ses contradictions, elle s’était tellement glissée dans le rôle qu’elle aurait été bien incapable de réfléchir autrement. Mais si comme van Aken, ses ambitions avaient dépassé une simple amourette adolescente, elle aurait recherché le moyen de prolonger sa vie. Rien à cirer que le but la dépasse et perdure alors qu’elle serait poussière, si elle avait estimé être vitale à une tâche, elle se serait d’abord employé à devenir immortelle afin de pouvoir mener éternellement sa mission.


- Je suis désolée professeur, je ne comprends pas. Si ce que nous faisons est profitable à l’humanité et que vous êtes celui qui peut mener la tâche à bien, pourquoi ne pas prolonger votre vie pour continuer éternellement ?

Il n’y avait plus une once de défi dans sa voix, juste une réelle interrogation. Elle était, par certains aspects, toujours l’enfant capricieuse que ses parents avaient créée. Quand les choses n’allaient pas dans son sens, elle se braquait et réagissait aussi violemment que les circonstances lui permettaient de résister. Mais quand elle avait la sensation qu’on la traitait en adulte, voire comme une donnée incontournable, elle s’adoucissait et sa curiosité naturelle prenait le dessus. De même, dans un élan de réalisme, elle ne s’était pas englobée dans sa question. Elle n’avait pas la prétention de se croire aussi utile à la société que pouvait l’être van Aken. Elle, elle n’avait que pour unique rôle d’être la déception constante de son entourage, guère plus.

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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMar 1 Mar - 9:19

S’il pouvait éventuellement en donner l’apparence, il ne fallait pas se leurrer : van Aken n’était aucunement en train de se confier à la jeune fille. Il avait certes ses moments de faiblesse, de plus en plus fréquents avec l’âge, mais une vie guindée et tenue d’aristocrate était encore capable de passer outre la sénilité pour savoir où était la place de chacun. Et la place de Carla Yaxley était de l’écouter, pas de donner son avis. Éventuellement, il pouvait tolérer une question pertinente.

Or les questions de Carla étaient… naïves. Il n’y avait pas d’autre mot. Une naïveté d’étudiante, d’adolescente, qui ne s’était probablement jamais confrontée à un travail de longue haleine, au travail d’une vie. La seule fois où la jeune fille avait joué avec le feu, elle avait frôlé la mort. Le message était on ne peut plus clair : elle avait encore beaucoup à apprendre. Apprendre de lui, pour commencer.

Son regard vint se poser sur elle. Il avait quelque chose de mort, vaguement vitreux, embrouillé de pensées plus importantes. Au moins avait-elle posé la question sans cet insupportable air de défi ridicule qu’elle avait affiché au début de leur entrevue.

- « Vous êtes jeune… »

Cette phrase à elle seule sembler peser infiniment plus lourde de sens que tout ce qu’il pourrait ajouter, mais conscient qu’elle ne suffirait pas à la jeune fille, il soupira et renchérit.

- « Vous pensez sans doute devoir ou pouvoir porter le monde sur vos épaules. Ce n’est pas le cas. Beaucoup trop de sorciers se sont égarés sur cette voie. Beaucoup de sorciers médiocres, en vérité. Pour quel résultat ? Ils sont morts, et n’ont rien apporté au monde. »

D’un mouvement lent, il se redressa en se servant de sa canne. On pouvait presque entendre grincer ses articulations alors que le geste semblait pénible et il retint difficilement une grimace et le geste de porter sa main à sa hanche. Heureusement elle n’était pas cassée, mais il ne dirait pas non à une potion de sommeil ce soir pour éviter les douleurs.

D’un pas un peu claudiquant, il dépassa Carla, non sans s’arrêter toutefois à sa hauteur.

- « Comme tant d’autres avant vous et comme moi, vous mourrez bientôt, jeune fille. Faites en sorte que votre passage sur terre ait fait un peu avancer notre cause dans la bonne direction. Seuls deux sorciers sont parvenus à atteindre l’immortalité, et les deux sont morts aujourd’hui. Tout cela, ce n’est que du vent. Ce qui reste, ce qui perdure, pour finir, c’est le monde magique. C’est pour lui que nous nous battons. Voyez vous comme un soldat et moins comme un messie, vous aurez fait un grand bond d’intelligence et vous épargnerez beaucoup de temps perdu. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyJeu 31 Mar - 2:34

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En temps normal, Carla se serait offusquée de s’entendre dire qu’elle était jeune. Pas parce que ce n’était pas la réalité, mais elle entendait parfaitement le sous-entendu dans les paroles du professeur. Il assimilait la jeunesse avec la bêtise. Cependant, après ce à quoi elle venait d’assister, elle s’en moquait parce qu’elle ne voyait son âge que comme une force supplémentaire contre lui. Qu’il la croie stupide, elle s’en moquait. Eux deux savaient qu’il lui enviait son âge. Elle avait du temps, un corps qui répondait au moindre de ses caprices, une foule de possibilités devant elle … De quoi disposait-il en retour contre cela ? Lui, il courait après le temps en peignant des toiles de personnes passées, voire mortes, et se délectait de leur compagnie. D’ailleurs, quand elle le regardait en cet instant, il n’y avait guère d’étincelle de vie dans son regard et elle n’aurait pas été étonnée qu’il rejoigne ses amis dans la tombe. Ce constat ne lui arracha aucun sentiment autre que du soulagement. Le jour où le maître des potions mangerait les pissenlits par la racine, il ne resterait plus de témoin ou presque de ses bêtises d’enfant.

Elle secoua légèrement la tête à sa réponse, consciente qu’ils ne s’étaient pas compris. Elle ne voulait pas de l’immortalité pour elle, pas plus qu’elle n’estimait être indispensable. Oh, son ego aurait adoré, mais elle était assez réaliste pour avoir une vision relativement claire d’elle, sur ce sujet en tout cas. Elle n’avait pas un talent magique qui dépassait la moyenne, elle devait plutôt ses aptitudes à son travail, et elle n’avait qu’un goût modéré pour la recherche depuis qu’elle avait failli y passer après avoir exhumé un vieux rituel runique. Quant à vivre avec aucun espoir de mourir un jour, elle était trop mélancolique pour que cette perspective lui inspire autre chose que de l’inquiétude.  

- Nous ne nous sommes pas compris, professeur. Je n’aspire pas à l’immortalité et je n’ai pas la prétention de me penser indispensable. Je parlais pour vous, pas pour moi.

Lui avait plus de connaissances et une réelle appétence pour la découverte. Et même si une réponse affirmative de sa part n’aurait clairement pas fait ses affaires à elle, elle était curieuse de savoir ce qu’il pouvait en penser. Son regard se fit plus froid quand il lui conseilla de se voir comme un soldat et non comme le messie, ce qu’elle n’avait jamais sous-entendu, et se garda de verbaliser à quel point cette idée la mettait mal à l’aise. Elle avait couru si longtemps après un semblant de liberté et de libre arbitre que la place de pion qu’il lui proposai lui donnait envie de vomir. Quelle cause ? Quelle bataille ? Il n’y avait que des fous guidés par une idéologie que plus personne en savait expliquer. Quant aux autres, ils étaient aussi racistes que les premiers sous couvert de discrimination positive. Il pouvait œuvrer pour le monde s’il en avait envie. Elle, elle n’avait envie d’agir que pour son propre bonheur. Tant pis si cela était égoïste, il fallait bien l’être un jour. Personne ne se soucierait de ce qu’elle voulait si elle ne l’obtenait pas.

Jugeant que la conversation prenait un tour dangereux, elle reprit sur le sujet initial.


- Combien de sang dois-je donner à cette … plante ?

L’idée qu’il puisse s’agir d’une fleur lui arrachait clairement la bouche. Cette créature vampirique était un monstre dissimulé derrière une apparence de beauté. Elle n’avait rien d’une flore délicate dont il aurait fallu prendre soin, n’en déplaise à son professeur. Néanmoins, étant donné qu’il était désormais acquis qu’elle n’était pas là pour servir entièrement de repas, elle supposait qu’elle était en mesure de faire un effort. Ou plutôt qu’elle devait faire un pour étouffer la méfiance de celui qu’elle considérait autant comme son professeur que comme une sorte de bourreau.

- Et de quelle taille doit-être la coupure ?

Le couteau dans la main, elle regardait la fiole contenant le sang de van Aken et sa propre peau sans émotion apparente. Elle n’avait aucune envie de lui offrir sa peur et son dégoût. Il avait déjà son temps et une part de contrôle sur son existence.

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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyVen 8 Avr - 11:35

Carla Yaxley pensait-elle qu’il se croyait indispensable ? Il ne l’était pas. C’était pour cette raison qu’il fallait un héritier aux van Aken, quelqu’un capable de reprendre la flamme à son compte, de poursuivre leur œuvre. Le vieux peintre n’était pas le Seigneur des Ténèbres. Il n’aspirait pas à laisser son nom dans l’histoire, sinon sous la patte discrète d’une signature en bas d’un portrait. Son nom, en vérité, était déjà dans l’histoire. Celui des van Aken et de leurs portraits, mille ans, des centaines de générations se succédant les unes aux autres, s’enrichissant, se renforçant. Non il n’était pas indispensable. Seulement le dernier maillon d’une longue chaîne qui entendait encore s’agrandir, il lui fallait simplement encore un peu de temps pour régler ses affaires…

Ses paroles tranchèrent dans le vif du sujet. Si Yaxley voulait une leçon de vie, il la lui prodiguerait volontiers. C’était là son leg, dispersé au vent, espérant venir se loger dans la cervelle d’un étudiant avec un minimum de jugeotte. Vœu pieu.

- « Un dé à coudre. » répondit-il laconiquement.

Il se garda d’ajouter une parole sarcastique. Ces jeux puériles l’ennuyaient et il avait toujours mal dans le creux du dos. Un rasade de brandy dans son bureau lui ferait du bien.

- « La taille de la coupure n’a pas d’importance, la drachma n’a pas d’yeux vous savez. »

L’ironie, imperceptible dans son ton, lui avait échappé. Si toutefois c’étaient des conseils sur la manière de s’entailler que souhaitait la jeune Yaxley, il pouvait se montrer plus pragmatique.

- « Ouvrez plutôt au niveau du bras. La paume de la main est pleine de tendons qui seraient plus difficile à réparer si vous veniez à les trancher. L’avant-bras est une localisation beaucoup plus sûre, si vous poursuivez vos études plus en avant dans le potionisme, vous l’apprendrez. »

Nombreuses étaient les potions réclamant du sang, y compris celui du potioniste, et si un simple sortilège de soin suffisait généralement à effacer toute trace de ces petites offrandes, certains étudiants un peu trop téméraires ou juste pathologiquement imbéciles se faisaient assez mal en voulant jouer les héros.

- « Ensuite nous pourrons rentrer. »
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Message(#) Sujet: Re: Sanguinarius drachma Sanguinarius drachma EmptyMar 19 Avr - 12:51

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S’il y avait une chose de sûre entre Carla et van Aken, c’était que chacun avait une image de l’autre pour le moins assez peu flatteuse et parfois éloigné de la réalité. Carla était persuadée qu’il s’agissait d’un vieux renard avec une très haute opinion de lui-même qui avait pour unique souhait de tout contrôler et de marquer les esprits. Elle se méfiait de son côté manipulateur puisque, dans un élan de réalisme inhabituel chez elle, elle sentait bien qu’elle ne le battrait jamais à ce jeu là à moins de devoir consentir à des sacrifices importants. Il était impossible à ses yeux qu’il aspire à de la tranquillité, un peu de peinture et un héritier pas trop bête. Quant à lui, il la voyait comme une adolescente idiote. Ce qu’elle était de temps en temps bien sûr. Mais dieu merci, elle ne se réduisait pas uniquement à cela.

Dans un accord tacite, chacun dut considérer que cette sortie s’éternisait bien trop pour leur propre bien et ils revinrent à des considérations plus terre à terre : nourrir l’infâme plante. Poliment, van Aken lui répondit qu’elle avait besoin d’un dé à coudre de sang et Carla se contenta d’hocher la tête, le regard vide. Pour ce qu’elle s’était servie de dés à coudre dans sa vie, cette mesure lui était pour le moins approximative. Il n’avait pas des elfes de maison prêts à lui raccommoder ses chaussettes ? Parce qu’elle ne s’était jamais approchée d’un nécessaire à couture et elle n’avait clairement aucune intention de le faire dans cette vie. Néanmoins, elle voyait l’idée, elle n’était pas débile. Pas trop de sang pour ne pas étouffer la précieuse fleur. L’envie de se couper plus profondément que nécessaire pour que la créature crève d’indigestion lui effleura l’esprit une seconde avant qu’elle n’y renonce. Pas envie de sacrifier sa propre hémoglobine pour éradiquer toutes les plantes carnivores de cette terre. Elle aspirait seulement à rejoindre son lit. Quant à la coupure, il lui répondit sur un ton détaché qu’elle n’arriva pas à analyser. Ironie ou réponse neutre ? Elle, elle avait des yeux et elle avait pu constater que la plante en était dépourvue. Sa question tournait plus autour du débit. Si elle se coupait franchement, elle saignerait rapidement, si elle s’entaillait à peine, elle irait goutte par goutte. Elle, toutes les possibilités lui étaient égales, le résultat était toujours le même.


En tout cas, il finit par lui répondre, précisant qu’elle en apprendra plus si elle poursuivait des études de potionnistes et elle se retint de lui répondre « Dieu m’en préserve ! ». Il l’aurait mal pris. Elle releva sa chemise, dénudant son avant-bras et d’un geste décidé entailla la peau. La douleur fusa immédiatement raisonnant dans ses terminaisons nerveuses mais elle conserva un visage impassible. Plutôt mourir foudroyée que de lui offrir la moindre émotion. Le sang roula et elle releva le bras pour que le liquide carmin tombe sur la plante. Après ce qu’elle estima être la quantité suffisante, elle s’éloigna d’un pas et rendit le couteau à van Aken.

- Rentrons donc.

Le ton était toujours poli, en totale contradiction avec ses pensées. Elle ne lui pardonnerait pas ce qu’elle estimait être une forme d’atteinte à son intégrité. Toute la question était de savoir ce qu’elle pourrait un jour faire contre lui.



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