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La connaissance est puissance (Daisy & Wen)
Professeur W. Aylmer

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Message(#) Sujet: La connaissance est puissance (Daisy & Wen) La connaissance est puissance (Daisy & Wen) EmptyVen 5 Nov - 15:22

La connaissance est puissance.

@Daisy Miller & @Professeur W. Aylmer


Les minutes s’égrenaient doucement, pourtant elles devaient paraître affreusement rapides aux yeux des élèves qui tentaient encore vainement d’effectuer le sortilège au moins assez proprement pour satisfaire aux attentes de Wenceslas. Pour sa part, il avait presque abandonné l’idée de voir l’un d’eux réussir subitement ce qu’il s’évertuait à essayer depuis bientôt trois heures. Le regard froid de l’adulte passait désobligeamment de ses élèves à la fenêtre, contre laquelle bâtait une pluie torrentielle. Il avait exceptionnellement tronqué son habituelle tasse de café pour du chocolat chaud, petit plaisir coupable qu’il s’accordait lorsque le temps devenait moins agréable. Compte tenu du sortilège du jour, il avait dû ensorceler le récipient pour qu’il garde le contenu brûlant ; il buvait lentement, observant les travaux des élèves, et détestait boire son breuvage froid.

En soi, Glacius pouvait se révéler être très simple à maîtriser ; il faisait appel à des mécaniques magiques auxquelles des élèves de leur âge étaient censés être accoutumés. Mais l’enseignant était exigeant, et il n’attendait pas simplement de voir un petit bloc de glace se former autour d’un objet de taille moyenne. Il les poussait à parfaite l’enchantement au mieux, afin d’obtenir un résultat aussi efficace que beau. Et pour les malheureux qui n’y parviendraient pas, une menace qui ne disait son nom planait sur les adolescents. Menace qu’ils ne tarderaient pas à découvrir. « Bien. » Ça ne l’était pas du tout, mais qu’importe. « Pour le prochain cours, vous me ferez un exposé d’au moins quatre longueurs de parchemin sur le travail de la substance et les altérations des propriétés de l’objet du sortilège. » Le professeur marqua une pause, faisant mine de réfléchir. « Et puisque je suis d’une humeur généreuse, je vous préviens d’ores et déjà : le premier qui me parle d’enchantements passera ses trois prochains week-ends à relire tous ses manuels de cours, depuis la première année jusqu’à maintenant. » Il avait lu pire aberration dans les derniers devoirs, aussi prenait-il pour une fois les devants. « Pour ceux qui ne sont pas parvenus à produire et tailler suffisamment bien le bloc de glace, vous en profiterez pour vous y entraîner. Je vous convoquerai ultérieurement pour vérifier que vous êtes finalement parvenu à faire quelque chose avec votre baguette. » Wenceslas cru percevoir, au fond de la salle, un soupir de désespoir. Ils ne pensaient tout de même pas qu’une fois l’enseignement terminé, ils étaient à jamais débarrassés de ses exigences ? Depuis son arrivée dans l’école, il avait déjà eu l’occasion de donner travaux pratiques supplémentaires, mais la classe des sixième année, à l’instar de la septième, avait été plutôt bien épargné jusque-là. La raison en était qu’il s’était pour l’heure intéressé aux bases déjà acquises et n’avait fait que les pousser à les développer un peu plus. Il s’agissait également de leur apprendre à rechercher une certaine dextérité et une finesse dans l’usage de la magie – choses qui semblaient avoir été délaissées les années précédentes, à son plus grand damne – mais à présent que le message était bien passé – du moins il pouvait l’espérer – il s’attelait au réel travail : l’apprentissage de sorts de plus en plus complexes et bientôt viendraient les débuts des sortilèges informulés.

D’un signe de sa propre baguette, la porte de la salle s’ouvrit à l’instant même où la cloche sonnait la fin du cours. « Dehors. » Le professeur se détourna de ses élèves, faisant disparaître en quelques sorts les vestiges du cours. Il n’aimait pas laisser sa salle de classe en bazar, quand bien même il n’avait pas d’autres élèves qui devaient arriver après. Il se retourna subitement, comme s’il avait oublié quelque chose ou agissait sur un coup de tête. Ça n’était évidemment pas le cas ; il n’était pas homme à se laisser porter par ses émotions ou de fugaces idées qui traversaient son esprit. « Mademoiselle Miller, pouvez-vous rester quelques minutes ? » La journée touchait à sa fin, et la serdaigle n’avait donc guère d’autres programmes que celui de se rendre au repas, ce qui était pour l’heure fort négligeable. Elle devait bien avoir une heure devant elle et il ne comptait pas l’occuper longtemps. Dans le pire des cas, arriverait-elle un peu en retard. Rien qui ne soit bien dérangeant ou qui puisse lui attirer d’injustices ennuis avec la direction.

Il laissa un instant son regard se déporter vers la jeune femme, un brin de nostalgie brillant dans ses iris. Dans ses yeux légèrement en amande et les traits de son visage, il pouvait parfois y voir un reflet légèrement tronqué de ses parents. Il n’avait pas été surpris de découvrir que la fille unique des Miller occuperait les bancs de sa classe – ses anciens collègues l’en avaient avertis – mais il lui était étrange de la revoir, tant d’années après. Elle était alors à peine plus âgée qu’un poupon quand il l’avait observé pour la dernière fois. Le couple de langue-de-plomb avait toujours tenu métiers et famille à distance respectable, ne se permettant que quelques rares entorses devenues de plus en plus rare à mesure que Daisy grandissait. « Vous pouvez ranger votre baguette, vous en avez suffisamment fait pour aujourd’hui. » déclara-t-il finalement lorsque le dernier élève indésiré s’en fût allé. Il avait parlé d’un ton froid et dénué d’émotion qui ne laissait pas le moindre indice de ses pensées issues du passé. Quelques intonations laissaient paraître un peu de reproches. Il n’escomptait pas évoquer avec elle le bon vieux temps – qui n’était peut-être pas si bon que ça tout bien réfléchi – et d’ailleurs elle ne devait pas en avoir le moindre souvenir. Ses géniteurs avaient été pour le moins limpide : elle ne savait rien de leur profession, ce ne serait pas lui qui trahirait le secret. Les non-dits étaient une part inévitable de ce métier, le choix n’existait pas : la connaissance de certains impliquait l’ignorance des autres. Sans doute était-ce triste qu’il faille l’entretenir avec les siens, mais les choses étaient ainsi faites.

L’ancien employé du département des mystères referma la porte de la salle de classe d’un nouveau coup de baguette. « Avez-vous une idée de la raison de cet entretien imprévu ? » La démarche était presque cruelle, mais il prenait un certain plaisir à observer la réaction des élèves. Elle était souvent très révélatrice de la personne qu’il avait face à lui... et parfois de ce qui avait pu lui échapper dans son comportement.

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Message(#) Sujet: Re: La connaissance est puissance (Daisy & Wen) La connaissance est puissance (Daisy & Wen) EmptyDim 14 Nov - 0:07



"La Connaissance est puissance"

His voice was like snow at midnight. - K. Arden




Les lustres épicent d’une poussière d’or la salle des Sortilèges, répandant une atmosphère vibrante sur ses élèves disparates. Les leçons du professeur Aylmer baigne toujours dans un calme nerveux, une ambiance feutrée propre à l’excellence qui ne souffre aucun bavardage ni légèreté. Ici, on imprime des mouvements précis à sa baguette ; ici, la magie se veut absolu et authentique, l’attitude rigoureuse.
Pour Daisy, la rudesse de l’enseignement n’enlève pourtant en rien au charme austère du professeur. Du haut de ses seize ans, elle le voit paré d’une aura de gloire et d’or sobre. L’imperturbable se pare d’un sucre irrésistible et d’un prestige piquant sa curiosité. Paupières alourdies d’un poids qu’elle ignore, elle le suit du coin de l'œil, un soupir enfantin au bord des lèvres. L’enseignant se fait chair entre les étudiants attentifs. Passe l’odeur du café et d’autres choses, plus adulte. Elle accuse le coup quand il lui dit froidement d’améliorer sa technique, ose à peine lever les yeux sur lui. Déjà il s’écarte pour asséner un autre conseil à un autre élève qu’elle jalouse par principe.

Les sortilèges n’ont jamais rien eu de simple et elle sait pertinemment qu’elle est son travers quand il s’agit de magie. Certains carburent aux émotions : la rage, l’amour, l’aveuglement, la fidélité à des idéaux plus ou moins rances – mais Daisy ne parvient jamais réellement à s’y plier. Tout sentiment perturbe, tout vague à l’âme fait prendre l’eau. Elle parvient mieux à maitriser les éléments lorsqu’elle compartimente ses sensations, quand elle s’en détache, mais à seize ans, cela semble presque impossible.

Les choses étaient moins compliqués avant, moins intenses, moins vertigineuses.

Elle affiche une moue inquiète quand il l’interpelle à nouveau, la courbe du cou docile et les mèches mordorées sages sur le front. « Bien sûr, professeur. » Le regard coule subtilement autour d’elle. Daisy est une Serdaigle et ils excellent à être raisonnable dit-on. Oui, c’est exactement ce que l’on dit, que l’étendard azur se fige sur leurs cravates et le liseré fin de leurs pulls jusqu’à pénétrer leurs épidermes glacés. On y perçoit les heures d’études, les discours interminables, l’assurance d’une sainte patience.

Daisy se demande dans quelle maison aurait été le professeur Aylmer.

« Vous pouvez ranger votre baguette, vous en avez suffisamment fait pour aujourd’hui. » Elle regarde les derniers élèves s’éclipser, chuchoter surement des horreurs sur son niveau. Que fait elle chez les Serdaigles si elle ne se distingue pas en cours ? Que fait elle en Sortilèges si elle n’y brille pas ?
De quoi rendre le cobalt de son uniforme un peu plus gris.

Les épaules se redressent légèrement, le coup fantôme quelque part entre les paroles du professeur à la mise impeccable. La voix onduleuse au parfum de grotte obscure vient s’enserrer autour d’un cœur indompté quand il pose sa question. Une idée ? Elle en a mille et aucune n’est à son avantage. Elle a tant d'interrogations qu’il lui semble qu’elles lui dévorent les lèvres et lui embourbent les nerfs. Les autres élèves ne sont pas ainsi eux, est-ce une anomalie ? Elle s’y refuse, balaye d’un revers de nez en l’air l’idée grotesque qu’elle soit différente ou que l’ampleur de son envie d’avaler le monde puisse être unique.

Elle veut tellement, désire tant et se languit si fort.

De quoi donc au juste ?

(pas de réponse)

« Et bien, j'imagine... peut-être que c’est mon sortilège ? Rassurez vous professeur, j’y parviendrais parfaitement d’ici la fin de la semaine. J’ai trop de choses en tête en ce moment et, » Elle hésite à peine en pensant à qui mettre en exergue comme agitateur potentiel. « Bradford a fait exprès de faire tomber ses affaires alors que j'étais en pleine concentration. Je ne lui en veux pas évidemment, mais j'ai sursauté. Un peu. » Bradford est un pouffsoufle alors ce n'est que justice.

Daisy s’arrête puis sourit discrètement comme si de rien n’était.

C’est une étrange image qu’ils offrent tous deux en cet instant, des entrelacs indénouables de sagesse et d’immaturité. Les mots butent entre sa langue et ses dents. Elle les rattrape en s’approchant d’un pas puis d’un autre du bureau. Le souci avec Wenceslas Aylmer c’est que la vision de sa personne ne se distord pas selon la distance, elle s’en rend compte, l’observation étrangement timide. Certains perdent de leur lustre lorsqu’on s’approche d’eux, les couleurs que l’on jugeait trop éclatantes prennent une teinte pastel dès lors qu’on se tient à leurs côtés, mais le sorcier promène son onyx avec la même intensité tranquille que ce soit ici ou là, à la manière de ces portraits des grands maîtres, aux rires rocailles cachés entre les longs coups de pinceaux, qui vous suivent où que vous alliez.

Les lèvres de l’adolescente s’entrouvrent puis se referment. Elle aspire un peu de courage d’un coup sec. Ce n’est pas l’image qu’elle est censé renvoyer. Elle a sa propre étiquette qu’elle promène au sein de l’école. C’est si facile de mentir, si facile de paraître. Elle trouve une satisfaction vivace quand elle lit dans les yeux de ses camarades un peu d’effroi ou un peu trop de confiance parce qu’elle est superficielle ou méchante ou peu importe.

C'est vrai après tout, elle est tout ça et plus encore.

Derrière l’écran fébrile de l’ocre des pupilles, elle devine que l’enseignant est plus aussi. Ou peut-être que c’est un désir ça aussi qui n’a ni queue ni tête. Le monde de Daisy est fait de rumeurs, de fantasmes, d’imaginaires inconséquents. Il y a trop d’abandons dans sa réalité et elle n’y tient pas vraiment. « Pourquoi êtes-vous devenu professeur ? » Daisy resserre l’anse de son sac, les doigts fébriles sur le tissu. « Je vois bien que… vous auriez votre place parmi les Aurores. Est-ce que vous avez refusé d'intégrer le Ministère ? » Il a des conflits tapis au fond des yeux, de la hauteur inatteignable sur le pli des lèvres. La politesse veut qu’elle le laisse parler, c’est lui qui pose les questions, pas le contraire. La politesse veut que l’on obéisse toujours.

La politesse veut beaucoup de choses.

La fascination brûle sous la peau, sous la langue. Elle ne pense pas qu’elle s’arrêtera un jour. Monsieur Aylmer s’est affranchi des étiquettes qui régentent la vie de Poudlard, il a vu le monde dit-on, il a parcouru les berges démesurées des frontières. Et il est tout de même revenu s'enfermer entre les murs épais de Poudlard. Elle a imaginé mille raisons, et pourtant, elle se fait immobile, sage presque, la distance raisonnable, les manières surannées.

Un peu d'aquarelles trompeuses dans sa mise.


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Message(#) Sujet: Re: La connaissance est puissance (Daisy & Wen) La connaissance est puissance (Daisy & Wen) EmptyLun 13 Déc - 12:12

La connaissance est puissance.

@Daisy Miller & @Professeur W. Aylmer


Les élèves de sixième année étaient globalement bons. Certains passaient tout juste la limite acceptable pour ce cours, mais au moins savaient-ils faire plus qu’agiter bêtement leur baguette en espérant qu’une étincelle en jaillisse. Parmi ceux qui se distinguaient, les serdaigles semblaient majoritaires ; ça n’était pas vrai dans tous les niveaux, mais entre Mansfield et Miller, il y avait un petit duo qui semblait assez prometteur. Deux styles très différents, cela étant. Mais de bonnes dispositions ou un travail conséquent ne suffisaient pas pour réussir une année... et encore moins des ASPICs.

L’aiglonne hésita un moment, son visage se parant d’une discrète lueur d’incompréhension face à sa question un brin fourbe. Elle portait ses fruits, soutirant des iris de l’étudiante des premières informations. Elle n’avait pas toujours cette assurance qu’elle pouvait afficher... mais qui était constamment sûr et confiant ? Ses justifications étaient puériles, rejettant la faute sur un camarade. « Laissez Bradford être le maux de ses propres troubles » répondit-il sèchement, enchaînant d’un ton plus placide. « Vous n’aurez pas toujours le bénéfice du confort d’une classe pour lancer vos sorts, aussi devriez-vous presque le remercier pour votre mettre dans une situation plus proche de la réalité que ne l’est habituellement le cadre scolaire. » Par ses enseignements parfois atypiques, traînant ses élèves dans la forêt interdite ou leur faisant confronter la peur de l’inconnu au travers d’une mystérieuse toxine, il s’évertuait à les hotter de cet environnement somme toute calme et sécurisant. Aujourd’hui, les adolescents de sixième année avaient bénéficié d’une relative tranquillité, plus proche des conditions d’examens que de celle du travail de tous les jours. À cet âge, ceux qui continuaient en sortilèges se rêvaient auror, tireur de baguette d’élite ou guérisseurs... des emplois qui demandaient assurément du sang froid. Daisy en avait clairement fait défaut aujourd’hui, s’irritant plus que de raison. L’on ne pouvait trop le reprocher à des jeunes, encore très portés sur les émotions, mais elle... ne semblait pas totalement fonctionner de la sorte. Tous les élèves avaient leurs originalités, bien sûr, pas un humain n’était en tout point semblable à son voisin, mais il était plus habitué à voir les jeunes gens faire reposer leur magie sur leurs ressentiments plutôt que sur un calme froid. Cette dernière solution pouvait paraître séduisante, mais se révélait bien utopique et guère très efficace ; indubitablement, la magie était liée à l’esprit même du sorcier. Ses joies et ses peines rendaient les sorts plus délicats ou brutaux. Il fallait apprendre à maîtriser ses humeurs, certes, mais les gommer était à son sens un échec assuré et revenait à ôter une partie de ce qui rendait la magie belle.

« Je ne doute pas que vous parviendrez à lancer ce sort. » Les serdaigles étaient pour la plupart adeptes des bonnes notes, aussi ne doutait-il pas qu’elle allait s’entraîner pour atteindre ses objectifs. Là était justement le problème. « Comment comptez-vous vous entrainer ? » Une fois de plus, il n’allait pas droit au but, mais la laissait exposer ses propres conclusions. En plus de le préserver de longs discours que l’on n’écoutait pas toujours – il n’était pas dupe, s’il avait déjà vu l’intérêt s’éteindre dans le regard d’adulte lors de ses conférences à l’école de police magique, il se doutait bien que des adolescents devaient décrocher plus rapidement encore – il usait là d’une forme de pédagogie qui avait déjà fait ses preuves par le passé.

Il n’aurait pu que s’atteler à une discussion très scolaire, sur sa manière de réagir en cours, sur sa pratique de la magie... mais c’était sans compter la demoiselle, qui s’évertuait visiblement à vouloir le prendre de surprise. Wenceslas posa un regard un brin étonné sur la jeune serdaigle, surpris qu’elle prenne ainsi l’initiative de questions. Une fois passé le cadre des éclaircissements, les élèves n’avaient guères tendance à s’aventurer à fouiner dans la vie de leurs enseignants et il n’était sans doute pas celui qui laissait le plus une impression suffisamment avenante pour que l’on se risque à papoter avec lui. Il n’était pas d’un naturel très bavard – quoiqu’à côté d’une Thorstein, sans doute paraissait-il d’une douce sympathie – et ne sortait pas tout juste des bancs de l’école, comme Alexander, ce qui laissait une certaine distance naturelle et bienvenue entre lui et les adolescents qui côtoyaient ses cours. Même Armitage semblait rebuté par sa personnalité – et de ce que ses souvenirs lui rappelaient, il n’était pourtant pas le plus docile des hommes – alors pourquoi diantre une jeune fille ?

Étrange donc, que la surprise vienne de la petite Miller. Mills aurait été moins surprenante. Un peu rentre dedans, déterminée et un certain manque de jugeote, parfois. Il se moquait bien, cela dit, de sa verve provocante, d’autant qu’elle n’était pas tout à fait son élève. Daisy, elle, était d’un tout autre genre. Plus polie – sans surprise, ses parents l’avaient bien éduquée... à moins que ce ne soit le fruit d’un heureux hasard, il avait plus souvent souvenir d’eux au ministère que dans leur maison auprès de leur unique fille – et infiniment moins torturée. « J’ai déjà travaillé au ministère par le passé. » Longtemps. Depuis assez de temps pour qu’il ait eu le temps de la rencontrer alors que sa plus belle robe demeurait encore une couche-culotte et assez longtemps pour qu’elle n’en ait aucun souvenir. « Mais chaque chose a une fin et ma présence ici était plus pertinente que dans un quelconque sous-sol du ministère. » Le dernier, en l’occurrence. « Tout comme vous quitterez un jour Poudlard. » En un seul morceau serait préférable, mais dans cette école, l’on en était jamais tout à fait sûr. Pessimiste ? Si peu.

Par ces réponses, il s’était montré bien plus généreux qu’il ne l’était souvent. Sans être particulièrement secret, il était d’une nature plus avare en détails qu’il n’était bavard. « Pourquoi donc cette question, mademoiselle Miller ? » Elle lui posait des questions, il lui en retournait, ça n’était que pure justice. « Avez-vous déjà une idée de ce que vous aimeriez faire, après Poudlard ? » À son âge, il n’était pas prématuré d’y penser. C’était même cette réflexion qui l’avait poussé à fournir quelques efforts scolaires, lorsqu’il était lui-même élève. Avait-elle connu pareille révélation ? Après tout, tous les serdaigles n’étaient pas sages et réfléchis, certains portaient ses couleurs pour leur fibre artistique et leur originalité... et d’autres n’étaient que des échecs de répartitions. Ça arrivait.

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Message(#) Sujet: Re: La connaissance est puissance (Daisy & Wen) La connaissance est puissance (Daisy & Wen) EmptyMar 4 Jan - 15:21

« Laissez Bradford être le maux de ses propres troubles » Non ? C’était si pratique d’avoir un bouc émissaire. Tout les maux provenaient de Misha et un peu comme les sept plaies d’Egypte, il se déversait dans les couloirs de cette école dans une nonchalance qu’elle jugeait tout bonnement insultante. Car, contrairement aux Sorensen par exemple, il n’y a aucune prise disponible sur le russe. Rien. Ничего comme ils disent chez lui. Le sang ? Rien à carrer. La décence ? Aux oubliettes. Les règles ? Pour les canards. Il n’y avait rien de plus dangereux que ce bazar perpétuel. Rien de plus libérateur aussi mais pour ça, il faudrait qu’elle admette qu’il a son utilité dans la faune du château. Enfin, une autre utilité que celle de réponse méphitique à toute les bourdes de Poudlard, y compris les siennes.
Remercier Bradford en plus. En voilà une drôle d’idée. Daisy fronce le nez mais ne pipe mot, se fend même d’un artifice en baissant un temps les yeux avant de les relever lentement sur son professeur adoré. Elle oublie parfois combien les leçons du professeur Aylmer sont atypiques. Plus d’une fois, l’adrénaline l’a prise durant les heures de sortilèges, les cascades de situations nouvelles en rempart contre un ennui parfois souverain dans d’autres cours. Ici, on se sent toujours prêt à affronter de nouvelles épreuves, à prendre à bras le corps ce que peut offrir de mieux la magie.

A se vautrer aussi. Souvent.

Daisy cille parce qu’il faut absolument qu’elle puisse se concentrer. Elle ne sait pas vraiment comment elle parvient à ne pas fondre, à ne pas se faire eau et vapeur alors qu’il la fixe dans un intérêt opaque. Elle se raccroche aux mots, à leurs significations, s’astreint à les assembler pour ne pas en perdre la saveur. Même sa voix possède une richesse inattendue, une ouate qui enveloppe dans un manteau glacé. Le corps se repose lentement, suit le mouvement qu’il a de se laisser soutenir par le bureau derrière lui. L’image lui semble aussi délicate que familière. Elle expire dans une candeur silencieuse, comme un aveu secret qui n’a pas besoin de mots. Jusqu’à présent, elle ne savait pas qu’elle pouvait désirer ce genre de distinction, qu’elle avait une inclination pour les cheveux sombres et les regards teintés de tact quelque peu cruel, que l’éloquence l'enchanterait à ce point ou qu’un homme plein d’une assurance bardée de défiance lui plairait autant.
Ah. C’est donc le type d’homme qu’elle aime. C’est toujours dans les moments les plus incroyables qu’on en apprend un peu plus sur soi-même. « Je ferai attention. » Elle répond du bout des lèvres quand il lui demande comment elle va s’entrainer. Elle trouvera bien a-t-elle envie de rajouter. Elle est pleine de ressources. Il y a toujours une solution aussi farfelue soit-elle. En d’autres circonstances, elle serait brillante, trouverait une réplique ronde et amusante mais le vocabulaire lui manque et il est impressionnant de charisme simple et d’autorité diaphane. Daisy se contente donc de remettre une mèche derrière son oreille avant de pencher son visage à l’information suivante. « Mes parents aussi… enfin, je crois. » Un rire sans joie lui échappe. Ce n’est pas comme si ses parents lui avaient jamais dit ce qu’ils faisaient en fait. Petite, elle avait demandé parfois mais ils répondaient toujours des choses qui n’avaient ni queue ni tête et, pensant qu’ils mentaient, pensant que leurs ouvrages étaient probablement d’un ennui complet, Daisy avait cessé de demander et s’en était tout simplement désintéressée. « Qui vous mettrait dans les sous-sols du Ministère ? Ca n’a pas de sens. » Elle ne sait pas ce qu’il y a dans les sous-sols, en vérité, elle connait peu les différentes strates qui la composent. Une lacune auquel il faudra remédier se dit-elle doctement. Tout le monde peut citer le nom du ministre du Quidditch et des sports magiques mais personne ne connait celui de la recherche et des mystères par exemple. Ridicule.

« Pourquoi donc cette question, mademoiselle Miller ? » Je m’intéresse à vous. Un peu trop direct tout de même. Elle ravale les mots silencieusement et se reprend avant d'hausser gracieusement les épaules. « C’est un sujet de conversation durant les repas, savoir ce que faisaient les professeurs avant ? On dit par exemple que le professeur Hatwell était une briseuse de sorts qui a perdu son fiancé durant une expédition chez les Mayas. Je ne sais pas si c’est vrai. » Aucune idée vraiment. « Je suppose que l’on est simplement curieux. » L’adolescente inspire avant de continuer, prudente tout à coup. « On nous dit si peu de choses sur comment sera le monde dehors. On devine mais, les murs sont épais ici. » Ils ont eu des épreuves aussi, un microcosme de ce qui les attend. « Avez-vous déjà une idée de ce que vous aimeriez faire, après Poudlard ? » Sa poitrine se gonfle, le cœur frémit, bat abruptement, sans rythme ni mesure. Elle voit dans sa question une goutte d’intérêt réel, une invitation sévère, un peu de ruse ténébreuse. Le sourire s’accentue en première réponse. Elle a presque envie de lui être transparente en retour, de ne pas mentir comme elle le fait d’ordinaire. Elle penche légèrement son visage, les mains sages devant elle. « Diplomatie. » Les guerres de l’ombre sous l’éclat des liens qui se font et se défont. Pas de duels ni de haches mais des sourires et des poignards. Elle cille avant de ramener son attention à nouveau sur le visage de l’enseignant. L’idée se fraye un chemin dans son esprit. Elle est forte de ces paradoxes entêtants après tout, avec ses joues roses et ses appréciations tortueuses, apte à regarder le chaos dans le blanc de l’œil sans sourciller, prête à déplacer des montagnes à la première contrariété. La diplomatie n’est qu’une valse où l’eau se change en vin et l’or souvent en plomb.

Il lui semble que c'est un bon choix.

Ou pas. Il lui faudrait affuter réellement ses charmes pour ça, quitter cette propension à gratter le poil de ses interlocuteurs dans le mauvais sens. « Je sais ce que vous allez me dire professeur. C’est difficile, généralement on confie ces postes aux gens qui ont déjà un nom de famille connu et reconnu. » Elle s’arrête, fronce les sourcils. « Mais difficile n’est pas impossible. » N’est-ce pas ?


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