Cours 1

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Cours de Métamorphose

Septième année

La matinée s'était déroulée dans la plus grande tranquillité. Il est vrai que les première et les quatrième années n'étaient pas les classes les plus compliquées. Aussi, le professeur Tyrell avait décidé de passer son heure de coupure dans sa salle de classe afin de préparer au mieux le cours suivant qui, à ses yeux, était le plus important: celui des septième année. En effet, si la métamorphose était un cours obligatoire, il ne l'était que jusqu'à la cinquième année. Une fois les B.U.S.E en poche, les élèves de sixième et septième année avaient alors le libre choix de poursuivre ou non cet enseignement. C'était donc en terrain connu que le professeur allait avancer durant ce cours. Cependant, il restait sceptique du potentiel niveau de ses élèves car ces derniers, n'avaient pas connu jusqu'à présent un enseignement stable. Cela s'expliquait par les différents prédécesseurs de Henry qui n'étaient pas restés longtemps en poste dû aux divers problèmes qu'avait connu l'école avant son arrivée. Qu'à cela ne tienne, Henry était plus déterminé que jamais à conduire ses élèves vers l'excellence. Le professeur fit alors de nombreux allers-retours dans sa salle en agitant sa baguette. Les pupitres se réalignèrent, les manuels reprirent leur place respectives dans les différentes armoires, les cages où somnolaient des animaux divers et variés se nettoyèrent de même que les deux grands tableaux situés derrière l'imposant bureau. Henry refit alors un mouvement de baguette en direction de ces derniers. Sur le premier tableau, la craie commença a rédiger le programme de l'année suivis des grandes étapes qu'auraient à affronter ces futurs sorciers adultes. Quand au deuxième tableau, il présentait le cours d'aujourd'hui. On pouvait y lire le sortilège "Distilando" et de nombreuses formules et symboles inhérent au sortilège en question.

Après avoir préparé la salle de classe, Henry s'installa à son bureau afin de relire ses notes avant l'arrivée des élèves. Entre deux paragraphes et un ajout de note, Henry piochait dans une petite boîte en argent, un petit carré de chocolat belge que son ami Thibault Dampierre lui envoyait par hibou régulièrement. Lorsque l'heure de donner cours approcha, Henry se leva puis regarda sa montre à gousset. Il se dirigea tranquillement vers la porte pour la déverrouiller et donc l'ouvrir. Il jeta un coup d’œil dans le couloir vide puis, en laissant la porte grande ouverte, retourna s'asseoir à son bureau. Il rangea la boîte argentée dans son tiroir puis rangea les derniers papiers qui traînait dans son bureau. Lorsque les premiers élèves arrivèrent, le professeur, toujours à son bureau, leur faisait signe d'entrer en désignant l'un des nombreux pupitres vide tout en leur souriant. Alors que les élèves arrivaient au fur et à mesure, Henry jetait un coup d’œil au trombinoscope des élèves inscrits à son cours. Lorsqu'il lui sembla que tout le monde était présent, il regarda une dernière fois sa montre à gousset avant de se diriger vers la porte pour la fermer puis commença son cours calmement en se dirigeant vers l'estrade:

- Bien! Nous allons pouvoir commencer. Il regarda attentivement l'ensemble des élèves présent puis continua. Bon, je pense que vous me connaissez à présent et pour ceux qui auraient été soumis à un sortilège d'amnésie pendant les vacances, je suis le professeur Tyrell, professeur de métamorphose, point à la ligne. L'enseignant commença a déambuler dans la classe calmement tout en se joignant et frottant les mains et les doigts et regardant les élèves au fil de son passage. Vous êtes en septième année... Ce qui veut dire que vous êtes des élèves, et donc... des sorciers responsables... Je vous épargne les sempiternels mises en garde concernant la complexité et les dangers de la métamorphose... A votre niveau vous devez en être pleinement conscient déjà et je ne reviendrai donc pas dessus!... Vous êtes en septième année... Il s'agit donc de votre dernière ligne droite avant l'examen final qui... clôturera votre scolarité ici, à Poudlard, avant d'entrer pleinement dans la vie... active. Vous avez choisi de poursuivre l'enseignement de la métamorphose... C'est très bien! Nous nous verrons cette année cinq heures par semaine, ce qui semble beaucoup et peu à la fois vous le verrez! Vous connaissez le programme de cette année, jusqu'à présent vous avez travaillé sur des petits objets, des transformations similaires et des sortilèges de transfert simple... J'espère que vous êtes tous au point à présent... Autant sur la pratique que la théorie... Je reviendrai dessus plus tard. Le professeur désigna le premier tableau tout en reprenant. Vous le voyez par vous même, nous travaillerons cette année sur trois sortilèges complexes... Complexe car, vous le verrez, les objets sur lesquels nous travaillerons seront plus grand et plus instables à manipuler que ce que vous avez fait jusqu'à présent... Ils demanderont donc une grande maîtrise de soi et une concentration plus importante qu'à l'accoutumé... Nous verrons également les métamorphoses humaines, il s'agira probablement du cours le plus important et le plus dangereux que vous aurez à maîtriser cette année mais... Je suis confiant, vous êtes presque adulte et donc responsables... Je suis conscient, qu'au vu de l'instabilité pédagogique précédente... Tout le monde n'est peut-être pas au point! C'est pour cela que j'ai prévu des sessions d'entraînement et de révision dans le cadre de votre examen final. C'est à dire que... Si... Vous n'êtes pas au point sur les sortilèges de transfert, les sortilèges d'apparition, les métamorphoses humaines ou la théorie comme les Lois de Gamp... C'est à ce moment là qu'il faudra vous manifester! Il va de soit que j'aiderai tous les élèves qui éprouveront des difficultés et que mon rôle est de vous préparer pleinement à votre examen où vous aurez tous un OPTIMAL! Je ne tolérerai pas les fumistes et sorciers balnéaires ici! Si vous n'êtes pas sérieux et responsables... tant pis pour vous! Le professeur se replaça sur l'estrade et observa chacun de ses élèves avant de conclure son entrée en matière par un classique: Y-a-t'il des questions à ce sujet? [...]

Après ce court moment participatif, le professeur prit sa baguette et fit sortir des armoires les vieux manuels de métamorphoses. Ces derniers passèrent alors dans les rangs pour se poser sur le pupitre de chacun des élèves présent dans la salle de classe. Lorsque la distribution fut terminé, Henry reprit la parole calmement pour donner les premières consignes en désignant le deuxième tableau.

- Bien! Comme vous pouvez le voir derrière moi... Aujourd'hui nous travaillerons sur le sortilège Distilando qui permet de changer l'eau salée en eau douce. Vous me direz... à quoi peut bien servir ce sort quand un bon vieux Aguamenti permet de faire jaillir une source d'eau de votre baguette... Et bien... Sachez qu'au delà d'être un sort pratique... il s'agit avant tout d'un sort technique! En effet car vous ne changerez pas la forme à proprement parler mais la composition même de l'eau ce qui sera très difficile par rapport à une simple coloration de l'eau. Pour commencer je vous prie d'ouvrir vos manuels à la page 75. Vous y trouverez le sortilège ainsi qu'une notice explicative comprenant une présentation, la formule et ses effets... Cependant j'estime que le manuel n'est pas aussi complet... Aussi j'ai pris la liberté de compléter cette notice sur le tableau que vous voyez derrière moi afin de faciliter son apprentissage. Lorsque vous aurez terminé d'avoir pris connaissance de ce sort, c'est à dire recopier, comprendre et assimiler ce qu'il y a d'écrit sur votre manuel et sur le tableau, nous passerons à la pratique. Des questions?

Alors que les élèves s'affairaient avec plus ou moins d'enthousiasme à chercher la page puis à griffonner les diverses explications et formules, Henry se dirigea vers l'une des nombreuses armoires et prit une caisse remplie de verres en cristal qu'il déposa sur son bureau. A chaque fois qu'il saisissait un verre pour le poser sur le bureau, il le changeait en une grande vasque en cristal transparent. Lorsque le nombre de vasque fut égal au nombre d'élèves présents, il se mit à les remplir d'une eau salée trouble avant de consulter sa montre à gousset. Il laissa encore quelques minutes à ses élèves avant de reprendre sur un ton professoral.

- Bien... Maintenant que vous avez pris note, nous allons voir si vous avez bien compris la difficulté du sort en passant à la pratique. Le professeur saisit une vasque puis la plaça bien en avant afin que tout le monde puisse observer sa démonstration. Comme je vous l'ai dit, il s'agit d'un sort technique... Avant de lancer le sort, vous devrez vous concentrer et donc visualiser l'objet, c'est à dire l'eau... Visualiser son aspect, ici liquide... Visualiser sa composition, ici salée ainsi que l'espace qu'occupe l'eau dans le récipient... La notion d'espace est très importante. Lorsque vous avez assimilé l'ensemble de ces données qui sont votre base, vous devez visualiser et donc projeter le résultat que vous souhaitez obtenir et la télescoper avec votre point de départ, votre base... Une fois que vous êtes au point et concentré sur l'ensemble de vos données, vous effectuez un petit cercle au-dessus de l'eau en récitant la formule: Distilando. L'eau contenue dans la vasque perdit progressivement son aspect trouble jusqu'à devenir aussi claire et transparent que la vasque en cristal elle-même. Le professeur prit une cuillère pour goûter l'eau et montrer à ses élèves la réussite de son sortilège. Si c'est aussi clair que l'eau présente dans cette vasque pour vous, alors vous allez pouvoir vous exercer. J'ai préparé pour chacun de vous une vasque remplie d'eau salée, chacun votre tour, vous viendrai vous servir et vous entraînerez à la pratique de ce sort. La transformation sera considérée comme réussie si l'eau contenue dans votre vasque est claire, transparente, douce -et donc potable- et que ni la vasque, ni le niveau de l'eau n'a subit de transformation! Je passerai bien évidement dans les rangs pour voir votre avancement et vous aider si vous en avez besoin!

Tandis que les septièmes années se rendaient progressivement au bureau pour récupérer une vasque transparente remplie d'eau salée, le professeur faisait disparaître la vasque qu'il avait utilisé ainsi que son contenu. Lorsque tous les élèves reprirent leur place, Henry passa dans les rangs pour observer et contrôler le travail de chacun et, au cas où une difficulté se ferait sentir, les aider si besoin.

Déroulement du cours

La réussite du sort (ou son échec) se jouera au Hasard avec 1 seul lancer de dé. Pourquoi? Déjà parce que vous êtes tous des grands à présent et que le sort est complexe et aléatoire même si vous êtes tous (et j'en suis sûr) de vrais champions de la métamorphose.

Trois issues possibles:
- 1 ou 2: Échec
- 4 ou 5: Amélioration nécessaire
- 3 ou 6: Réussite

N'hésitez pas à insérer le résultat dans votre rp, cela me permettra de réagir et répondre de manière adéquate à chacun d'entre vous.

Bon courage Cours 1 - Septième Année 1f609

(#) Sujet: Re: Cours 1 - Septième Année Sam 6 Nov 2021 - 9:36

Distillando

Carla se rendit tranquillement dans la salle de métamorphose, assez certaine que ce cours là allait se dérouler de manière à peu près normale. Elle avait eu le professeur Tyrell l’an dernier et il avait au moins le mérite de ne pas tenter d’étranges expériences pédagogiques en prenant ses élèves en cobayes. Et à Poudlard, c’était clairement une qualité appréciable. Tant pis si c’était une classe tout ce qu’il y avait de plus classique. Le classique avait son charme. Comme à son habitude désormais depuis la rentrée, elle prit soin d’arriver suffisamment en avance pour s’asseoir à une table vide, histoire de ne pas devoir se casser la tête à choisir son voisin avec un soin suffisamment histoire de ne pas risquer une sorte de mouvement de répulsion collectif. Depuis cette histoire de grade, elle faisait très attention à maintenir son statut. Certes, elle n’était pas or, comme certains, mais elle restait avec la masse générale, ce qui lui permettait de se faire sagement oublier. Cette année, elle n’aspirait qu’à cela de toute façon. Se faire oublier. Avec un peu de chance, elle y croirait assez fort pour devenir réellement translucide au bout d’un moment.

Exactement comme elle l’avait prévu, le cours se déroula avec une normalité qui frôlait l’ennui mais forçait l’admiration. Plus par politesse que par réel besoin, elle se força à prendre quelques notes sur le sortilège. Elle avait déjà ses cours de l’an dernier, cela ne voulait pas dire qu’elle allait réussir le sortilège, juste que la théorie était déjà écrite quelque part dans ses affaires de sa main. Mais toujours dans l’optique de ne pas se faire remarquer, elle préféra faire l’effort d’écrire à nouveau. Puis de toute façon, si elle ne faisait pas cela, elle ne promettait pas qu’une douce torpeur n’allait pas l’envahir. Heureusement, Tyrell décréta ouverte la phase pratique et elle se redressa légèrement, subitement beaucoup plus intéressée parce qu’il se passait autour d’elle. Là, ça allait être intéressant.

Elle se positionna en face de sa vasque et expira profondément pour se concentrer. Puisque tout n’était qu’affaire de visualisation, il allait falloir se concentrer particulièrement. Elle tenta d’imaginer l’eau, clair, douce et leva se baguette, la pointant vers le récipient en marmonnant

- Distillando

- 1 ou 2: Échec
- 4 ou 5: Amélioration nécessaire
- 3 ou 6: Réussite

Dès qu'elle lança la formule, les impuretés de l'eau commencèrent à disparaître et le liquide s'éclaircit jusqu'à devenir transparent. Elle observa sa vasque avec un air dubitatif, se demandant si elle devait boire l'eau pour vérifier si elle était potable. Puis à force de regarder le résultat de son sortilège, elle finit par se détendre. Elle avait l'impression qu'elle avait réussi. Un air satisfait sur le visage, elle reposa le récipient devant elle et se cala dans sa chaise, attendant sagement que son professeur puisse venir constater qu'il n'y avait pas de difficultés

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(#) Sujet: Re: Cours 1 - Septième Année Sam 6 Nov 2021 - 9:36

Le membre 'Carla P. Yaxley' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 6

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Cours de Métamorphose

Septième année

Alors que le professeur Tyrell passait dans les rangs pour observer et contrôler le travail de chacun et, au cas où une difficulté se ferait sentir, les aider si besoin son regard se porta sur le pupitre d'une élève de Serpentard. Cette dernière avait réussie l'exercice sans trop de difficultés. Henry regarda attentivement la vasque et son contenu avant de sortir sa baguette et de tester la potabilité de l'eau via un sort de vérification. Le professeur se tourna alors vers la jeune sorcière qui s'était calé dans sa chaise:

- Excellent travail miss Yaxley! Les consignes ont étés respectées et le résultat attendu est bien là... Le professeur poursuivit alors en s'adressant à toute la classe. Voilà ce que j'attends de vous! Il désigna la vasque de la jeune sorcière. Une eau claire et translucide qui n'est plus salée mais pure sans modifier la vasque ou l'état et le niveau de l'eau! On ne fait pas bouillir ou s'évaporer l'eau contenu dans la vasque, et on ne la mélange pas avec un Aguamenti... Il fit une courte pause avant de reprendre tout aussi calmement. Si certains d'entre vous buttent sur ce sort, c'est normal! S'il paraît simple en apparence, il s'agit en réalité d'un sort technique de métamorphose transsubstancielle combiné à un sortilège de disparition. Par ce fait, vous devez prendre en compte deux variables Z au lieu d'une seule habituelle!... Pensez-y! En attendant, j'accorde 10 points à Serpentard, et c'est bien mérité!

Après un rapide tour de classe pour vérifier le travail de chacun, le professeur prit sa baguette et la pointa vers l'un des tableaux de la salle pour faire apparaître les devoirs à réaliser pour le prochain cours. Les devoirs comprenait la maîtrise complète du sortilège Distillando ainsi que la rédaction d'une note de positionnement concernant ce même sortilège. Il s'agissait d'une courte synthèse personnelle expliquant les effets et les limites du sortilèges ainsi que les difficultés et/ou facilités qu'avait rencontré l'élève lors de l'exercice. A cela, s'ajoutait également la lecture pour la fois prochaine du sortilège Draconifors à la page 99 du manuel. En dessous de la consigne, on pouvait lire la mention "Attention! Théorie uniquement! Pas de pratiques!". Le professeur Tyrell n'attendait pas d'eux qu'ils maîtrisent ce sort, bien trop compliqué pour leur âge... Cependant, le fait de connaître les effets et les limites du prochain sortilège lui permettrait de gagner du temps et de rendre le cours plus interactif. Les devoirs enfin écrits au tableau, il se retourna et s'adressa à nouveau à la jeune sorcière avec un sourire:

- Miss Yaxley... Vous pouvez soit aider vos camarades qui peinent pour cet exercice, soit prendre de l'avance et commencer les devoirs que j'ai inscrit au tableau... Vous avez le choix...

Le professeur reprit alors sa ronde habituelle entre les pupitres. Il continuait d'observer le travail de chacun tout en guettant la moindre question ou la moindre main levée dans la salle. Après tout, malgré leur bon niveau, il leur restait tant à apprendre...

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distillando

Thaddeus & les autres

Je m’étais déjà fait un honneur de ne pas montrer trop d’efforts en cours après le déjeuner du midi. Le ventre plein m’invitait à me prélasser et à digérer tranquillement allongé dans l’herbe ou dans un canapé, et non pas assis sur une chaise à devoir écouter un professeur m’apprendre ce que je pouvais m’appliquer à apprendre mille fois mieux seul et à l’aide des manuels. Les cours étaient, à mon humble avis, une perte de temps monumentale. Chacun pouvait être tenu à apprendre un certain nombre de chapitres avant une prochaine évaluation qui se ferait tous les mois et voilà ! Ceux qui n’étaient pas capable de passer les contrôles étaient bien libres de redoubler ou de quitter l’école, tout simplement. Mais passer deux à trois heures devant un pupitre n’était clairement pas ma tasse de thé. Heureusement, je pouvais profiter de mes débuts d’après-midi le lundi, le mercredi et le jeudi, ce qui était déjà une véritable chance. Du reste, il me faudrait me détendre en classe, n’en déplaise à mes professeurs de métamorphose et de sortilèges. Et je comptais bien ne pas faire grande démonstration de mon aptitude à la baguette en ce mardi après-midi. La métamorphose était une matière importante pour le projet professionnel que j’avais, bien entendu, mais le cadre des cours me limitaient grandement dans les expérimentations que je désirais faire sur les objets. D’autant plus que le professeur qui nous avait été attribué depuis peu m’ennuyait profondément avec sa façon de parler. L’heure n’allait pas aider non plus.

Arrivant ni trop avance ni trop en retard en classe, je vis Carla déjà attablée, seule et prête à suivre ces deux prochaines heures sans broncher. J’admirais sa stature et sa détermination à se montrer irréprochable. Personnellement, j’aurais mille fois préféré me pendre qu’autre chose, mais puisque j’étais sur place, autant venir m’asseoir à côté d’elle. Junior ne m’avait pas fait le plaisir de prendre cette option et je ne voulais nullement partager mes deux prochaines heures en compagnie de Caleb ou Finnbjörn, aussi Carla restait le meilleur choix. Je lui lançai un sourir charmeur que je lui réservais bien plus souvent qu’à l’ordinaire et posai mes affaires à côté d’elle. Son singe de Poufsouffle n’aurait qu’à trouver une place ailleurs. Puisque cette charmante demoiselle m’avait fait l’immense plaisir de redoubler, mes projets la concernant n’avaient pas été avortés, loin de là.

Le professeur Tyrell commença son discours, mais je n’écoutai que d’une oreille, voire pas du tout, tant sa façon de parler m’était insupportable. Non, il n’avait pas besoin de nous répéter les choses, nous étions grands, comme il le disait si bien, et c’étaient justement ces dangers contre lesquels nous étions mis en garde qui m’intéressaient le plus. Peut-être pourrais-je profiter de mon futur grade or pour fureter dans la Réserve et me faire ma propre éducation ? Voilà une chose sur laquelle il me fallait me pencher… Quoi qu’il en soit, le cours se déroula à une vitesse qui me semblait bien lente tandis que Carla prenait notes comme une religieuse. Personnellement, j’avais sorti mon mouchoir de soie pour tourner les pages du manuel qui nous avait été distribué, de peur d’attraper une maladie contagieuse avec toute la poussière des armoires de cette école. « Tu es bien studieuse, pour une redoublante » lui chuchotai-je tout bas, plus désireux de l’embêter que de la féliciter véritablement. S’il fallait être honnête, un tel dévouement n’aurait pas permis un redoublement, bien au contraire…

Une fois le temps donné pour prendre notes écoulé, le professeur nous fit passer à la pratique et nous demanda de venir prendre une vasque chacun afin de s’entraîner à changer cette eau trouble en eau claire et potable. Concentration et visualisation. Je me retins de lever les yeux au ciel. J’avais envie de m’affaler sur ma table ou de faire tomber cette vasque dans une maladresse feinte. Ou les deux. À côté de moi, Carla venait parfaitement de réussir à métamorphoser la composition de son eau, ce qui lui valut les félicitations du professeur qui se trouvait incapable de se taire plus de dix minutes, visiblement. Levant à mon tour ma baguette sans grande conviction, je dis : « Distillando. »

1 & 5 - Échec
2 & 6 - Amélioration nécessaire
3 & 4 - Réusite

Mon manque de motivation était tel que mon échec ne m'étonna guère. À vrai dire, cela me convenait parfaitement comme c'était puisque je pus feindre une déception et un soupir naturels. M'affalant à moitié sur mon pupitre, je me tournai vers Carla en faisant une moue de chien battu. « Il me faudra des cours particuliers, tu penses ? »

(c) DΛNDELION

(#) Sujet: Re: Cours 1 - Septième Année Dim 21 Nov 2021 - 17:50

Le membre 'Thaddeus C. Rowle' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

Distillando

Seule à sa table, Carla se prépara à passer le cours avec son stoïcisme habituel. Le but était simple et à la fois terriblement difficile à réaliser. Il ne fallait laisser échapper aucune expression, sinon celle d’un intérêt poli ou d’une amabilité feinte. Pas de mouvement d’humeur quand Maxwell l’ignorait au profit d’une autre fille, pas de moue contrariée quand une personne indélicate l’interrogeait sur son redoublement, pas non plus d’inconduite notoire qui aurait pu la faire tomber plus en disgrâce qu’elle ne l’était déjà parmi ses semblables … Le rôle d’équilibriste était rarement confortable et si elle y excellait depuis des années, elle ressentait une forme de lassitude à jouer ce jeu stupide. Néanmoins, il fallait admettre que sa persévérance commençait à porter ses fruits. Est-ce qu’elle s’était définitivement fondue dans le décor ou est-ce qu’elle était remontée dans l’estime générale ? Difficile de savoir, mais la place vide autour d’elle commençait à attirer des camarades plus chaleureux à son égard que la moyenne. La dernière fois, c’était Finnbjörn qui avait pris place à ses côtés et là, elle eut la surprise de voir Thaddeus l’honorer de sa présence. Elle l’observa avec une forme de surprise qui brilla uniquement dans ses yeux sans atteindre les traits de son visage. Il avait été un fervent détracteur et elle se souvenait parfaitement de sa langue acérée. Pourtant depuis leur balade de cet été dans le froid de Durmstrang, elle le trouvait étonnamment amical à son égard. Elle savait bien que c’était intéressé, il ne lui avait pas découvert une personnalité digne d’éloges en quelques mots échangés, mais comme toujours, elle se moquait de savoir pourquoi les gens lui témoignaient de l’intérêt tant qu’ils le faisaient. Elle voulait plaire, toujours, c’était sa faille et il la nourrissait en toute connaissance de cause. Ce qui était d’autant plus simple qu’elle était particulièrement isolée cette année. L’étonnement passé, elle lui rendit son sourire, amusée par son air charmeur.

- Thaddeus. Tu m’honores de ta compagnie ?

Le ton était amical, même s’il subsistait une pointe de raillerie. Il y avait une époque où il aurait préféré se couper un bras que de s’afficher avec elle alors qu’elle fricotait avec un sang mêlé, mais il fallait croire qu’à sa façon, il était parfois aussi seul qu’elle. Avant, il s’affichait avec une certaine Marine, une fille bien sous tous rapports, plus sang pur que sang pur et ennuyeuse à mourir aux yeux de Carla. Peut-être que depuis son départ, il était un peu plus désoeuvré. Et cela lui inspira une bouffée de compassion qui aurait sans doute été incompréhensible pour le garçon. Elle haussa un sourcil quand elle lui fit remarquer qu’elle était bien sérieuse, entendant le reproche dissimulé. Oui, elle n’était guère amusante comme compagne de table, mais à aucun moment il n’avait sollicité qu’elle le distrait. Elle le gratifia d’un regard amusé et lui murmura en réponse.

- Peut-être que c’est ce que l’on attend de moi. Peut-être est-ce juste pour ne pas m’endormir. Et peut-être que si tu continues à être aimable comme cela avec moi, je te les donnerai.

Ce n’était pas un mensonge d’ailleurs, elle était prête à pas mal de choses pour acheter sa tranquillité et distribuer ses notes en était une. Elle lança son sortilège avec succès et manqua de se rengorger quand le professeur la félicita, secrètement ravie de démontrer qu’elle n’était pas stupide. Quand il lui proposa d'aider ses camarades ou d'avancer sur ses devoirs, elle hésita une seconde et choisit

- Si je peux aider ...

Ce n'était pas une question de compétence, elle pensait sincèrement qu'elle pouvait aider, la question était de savoir si ses camarades en avait envie. Elle se tourna vers son voisin, assez pour être témoin de son échec. Elle réprima un rire quand il s’effondra de manière théâtrale sur sa table, une moue faussement désappointée alors qu’il y avait mis toute la mauvaise volonté du monde

- Tout n’est pas perdu, tu manques juste de motivation manifestement. Tu serais plus assidu en cours particuliers ?

Elle savait pourquoi il cherchait sa compagnie. Il était charmeur et elle avait la réputation d’être facile. Sa réponse était donc une pente glissante vers une montagne de problèmes et à la fois, son désir de plaire avait repris le dessus, faisant taire ses inquiétudes. Il était délicieux d’attirer son attention, plus qu’elle n’aurait su l’exprimer. Elle désigna l’eau d’un mouvement de la tête et lui expliqua, un peu plus sérieuse

- Visualise une eau claire, entièrement transparente, comme si tu pouvais voir à travers et qu’il n’y avait pas aucune particule, aucune impureté.

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distillando

Thaddeus & les autres

Tout n’était que prétextes à faire bien des choses. Ma scolarisation n’était que prétexte à me faire des relations. Mes migraines - les fausses - n’étaient que prétexte à me la couler douce lorsque je n’avais pas envie de faire le moindre effort et sûrement aurais-je profité de cette excuse aujourd’hui si seulement ce n’était pas encore le début de l’année et que Carla ne faisait pas partie de mes plans pour réduire cette solitude qui semblait ne jamais être assez loin de ma personne. S’installer à côté d’elle à la place de son babouin de Poufsouffle n’était qu’un autre prétexte pour continuer à lentement la faire glisser dans mes filets. La Serpentard était d’une beauté commune parmi toutes les filles qu’il pouvait nous être donné de côtoyer dans nos cercles sociaux, mais je ne doutais pas qu’elle devait paraître magnifique pour les yeux de la plèbe qui ne devait pas avoir la même habitude et le même privilège que nous. À raison, d’ailleurs, mais c’était un autre sujet. Carla était commune, donc, et si je me devais d’être parfaitement honnête, elle avait été enlaidie par toutes ces heures passées avec son sang-mêlé de pacotille et sûrement d’autres immondices pendant que personne ne regardait. Des bains au lait d'ânesse ne suffiraient jamais à laver toute la souillure avec laquelle elle avait traîné depuis, mais c’était sans aucun doute un bon départ pour retrouver une peau un peu plus blanche que celle qu’elle avait actuellement. Dire que personne ne l’avait empêchée de faire ces erreurs… Oh, je n’avais pas été bien mieux, je l’admets. Je connaissais fort bien les avantages d’avoir un mouton noir à proximiter : l’exemple même à ne pas reproduire, un objet pour relâcher la frustration, l’occasion de déverser son fiel et de tester ses nouvelles piques en charmante compagnie. Bluebell continuait encore d’assommer notre charmant préfète de ses remarques acérées, mais même si je l’accompagnais bien souvent à l’abri des regards, je tentais malgré tout de me rapprocher d’elle publiquement. C’était une tannée, cependant, de faire ce revirement et ma camarade ne manquait jamais de me le faire remarquer d’une façon ou d’une autre. J’avais été odieux envers elle, fut un temps, certes, mais à raison. Et, désormais, je tentais de rattraper le tir comme je le pouvais en jouant sur sa faiblesse face aux délicates attentions et sur sa vanité. Nous pouvions y gagner tous les deux, j’en étais certain : elle retrouvait une place acceptable parmi notre communauté et une réputation blanchie, et je ne restais point seul dans mon lit soir après soir. Je lui offrais bien plus que nécessaire, sincèrement, mais je la trouvais parfois bien sotte de ne pas s’en rendre compte et ne pas céder dans la minute.

Alors, oui, je l’honorais de ma compagnie en ce début d’après-midi, dans un cours bien ennuyeux, mais je l’honorais surtout de la présence d’un dieu. Malheureusement, ces mots formulés risquaient de m’attirer plus de préjudices qu’autre chose et de détruire tout ce que je tentais de construire avec elle ; aussi me contentai-je de lui sourire le plus aimablement possible en prenant place à ses côtés. De toute façon, sa tête était bien trop petite pour comprendre ce que j’aurais bien voulu lui faire comprendre. Même Bluebell refusait d’admettre que le soleil était bien pâle face à mon existence - alors Carla ! Heureusement, je n’attendais pas d’elle une forme d’intelligence supérieure à la moyenne. Je n’attendais que bien peu de choses de sa part, en vérité, et cela me prévenait de la déception. Toutefois, j’aurais préféré qu’elle me divertisse plutôt que d’avoir à subir ce cours dont l’ennui était d’une profondeur inquiétante. Il me fallait une volonté de fer pour ne pas m’affaler sur mon pupitre d’entrée de jeu, si bien que je m’affalais plutôt sur le dossier de ma chaise, bras croisés, faisant mine d’écouter. Carla, à côté de moi, prenait des notes religieusement si bien que je m’inquiétais de son état mental. N’avait-elle pas redoublé ? Ne possédait-elle pas déjà ces notes ? Se rattrapait-elle d’une année de débauche et de perdition ? Je lui en fis la remarque, trouvant là une occasion de briser la monotonie de ce cours l’espace de quelques secondes et sa réponse se trouva bien trop sincère à mon goût. Elle manquait du piquant de Bluebell, cette fille, assurément. Un peu trop lisse, un peu trop fade. Je me voyais mal soutenir une discussion avec elle, mais puisqu’il le fallait ! « Je ne suis donc pas le seul à bâiller à chacune de ses syllabes ? » lui répliquai-je dans le creux de l’oreille. Je préférais rester silencieux sur le reste de ses paroles. Je trouvais d’une tristesse le fait de se conformer à ce qu’on pouvait attendre de nous, mais dans son cas, ses écarts étaient bien trop punissables pour que je vienne à l'encourager à déroger à cette conduite irréprochable qu’elle semblait décidée de suivre depuis cette année.

Du reste, je n’avais pas besoin de ses notes. Qu’est-ce que j’en ferais ? Le cours de Métamorphose était important pour mes projets, certes, mais si j’en avais quelque chose à faire du cours d’aujourd’hui, j’aurais moi-même pris la peine de noter quelque chose sur mon parchemin. Je préférais encore faire le travail moi-même pour m’assurer de sa perfection, ne lui en déplaise. Néanmoins, je pouvais admettre que, d’un point de vue extérieur, j’étais bien à l’opposé de ce que je pouvais affirmer intérieurement : Carla obtient un résultat excellent et se fait complimenter par le professeur tandis que j'échoue lamentablement de mon côté. Non sans faire exprès, cela dit. J’y avais mis toute la mauvaise volonté du monde et j’en profitais pour… disons, quérir des cours particuliers auprès de la personne qui était bien en passe d’obtenir un Optimal pour la fin de l’année. « Bien plus assidu, oui », lui répondis-je d’un ton charmeur, lent et infiniment indolent. Sans équivoque, bien entendu, mais il fallait croire que cette fille n’avait qu’un pois chiche dans la tête. Était-elle stupide ou jouait-elle à la parfaite petite idiote ? Ne comprenait-elle pas ce que j’attendais précisément en parlant de cours particuliers ? Qu’elle le comprenne véritablement ou non, le simple fait qu’elle me prenne pour un imbécile me mettait tout simplement en rogne. Je pointai ma baguette vers la vasque, non sans continuer de la regarder elle, elle qui n’était plus aussi pure, qui était bien loin d’être pareille à de l’eau pure, et prononçai la formule.

5 & 6 - Réussite
3 & 4 - Amélioration nécessaire
1 & 2 - Échec

Je n'avais pas besoin de regarder cette vasque ni de visualiser cette eau pour réussir. En vérité, je n'avais pas besoin de ce cours ni de ses conseils faussement avisés pour obtenir un résultat plus parfait que le sien, et sûrement moins sourire bien trop fier lui renvoyait-il ce message, mais je parvins à me contenir quelques secondes plus tard. « Tu fais une parfaite professeure, tu sais. Tu penses pouvoir m'aider sur d'autres sujets sur notre temps libre... ? » Il était compliqué de jouer l'ingénu avec des personnes me connaissant et partageant le même cercle social que le mien mais, généralement, cela faisait toujours son petit effet malgré tout.

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(#) Sujet: Re: Cours 1 - Septième Année Dim 2 Jan 2022 - 23:10

Distillando

Le souffle de Thaddeus en même temps que les paroles chuchotées à son oreille lui tirèrent un léger frisson. Il la déconcentrait de ses bonnes résolutions et elle était un peu plus persuadée à chacun de ses mots que cela était volontaire. Cela aurait été à elle de résister et elle avait mollement essayé. Mais des interactions sociales étaient tellement plus palpitantes que sa vie actuelle.

- Non seulement tu n’es pas seul, mais vu le degré d’activité de nos camarades, je crois que nous sommes les seuls survivants, félicitations !

Elle se tut quand leur professeur arriva à leur hauteur et exécuta l’exercice de bonne grâce, contrairement à son voisin. Voisin qui ne perdit pas le nord en lui demandant des cours particuliers avec un air enjôleur à laquelle elle répondit instinctivement de la même manière. Elle aimait bien trop plaire pour son propre bien. Puis après son explication, le Serpentard lança un nouveau sortilège. Carla observa l’exécution parfaite de Thaddeus du sortilège, avec une assurance qui démontrait qu’il était pleinement conscient de ses capacités. Bien trop pour quelqu’un qui soi-disant ne maîtrisait pas le sujet. Elle esquissa un sourire moqueur

- Quelle progression fulgurante.

Manifestement, il la prenait pour une idiote pas assez observatrice. Habituellement, elle se satisfaisait chez ses condisciples de cette réputation inoffensive. Tant qu’aucun d’eux ne se sentait jamais menacé, elle était tranquille. Mieux, on lui pardonnait quelques frasques au nom de sa bêtise. Bêtise qui devait sûrement exister vu comme elle se complaisait à commettre les mêmes erreurs. Troquer un séducteur contre un autre n’avait pas de sens surtout quand le deuxième était bien plus dangereux que le premier. Elle aurait dû continuer à jouer l’idiote et fuir ses propositions mal déguisées. Ce n’était guère flatteur de savoir qu’il la pensait soit assez sotte pour ne pas les entendre, soit assez mièvre pour les trouver charmantes. A moins qu’il ne se complaise dans son numéro d’acteur ? Ce n’était pas impossible, son interprétation de l’ingénu était fort convaincante. Tellement qu’elle avait envie de s’y laisser prendre, si elle n’avait pas été aussi piquée d’être prise pour écervelée. Elle se pencha vers lui et susurra de manière à ne pas être entendue

- Bien sûr, quel sujet ? Me diras-tu si je suis meilleure professeure que Marine ? A moins que ce ne soit toi qui l’aies aidé à … maintenir le niveau ?

Elle s’écarta de lui et lui lança un sourire tout aussi candide que le sien que la lueur ironique dans son regard contredisait de manière criante. Evidemment qu’elle se doutait de ce qu’il s’était passé entre eux, tout comme elle avait parfaitement compris son revirement à son égard. Elle était la seule remplaçante possible. Ils avaient beau être en 2028, les mœurs étaient assez peu libérées chez les sang-purs. Les mariages arrangés supposaient que la valeur d’une fille pouvait également se mesurer à son bon comportement dans le passé. Après tout, pourquoi serait-elle sage une fois mariée si ses aventures rythmaient les potins ? Et pire, quel père avait envie de voir sa fille tomber enceinte sans aucune perspective d’avenir ? Résultat, elle passait pour une fille facile. Pourtant, elle n’était pas la pire de l’école et elle se trouvait même dans des standards tout à fait classiques, mais cela défrayait déjà la chronique. Elle y voyait toujours une forme de sexisme totalement injuste. Personne ne disait rien à Caleb après tout. Et les remarques cinglantes ne lui donnaient que pour seule envie d’en jouer encore plus. Après tout, ce n’était pas sa faute si les injonctions qu’on lui renvoyait été contradictoire, son entourage la limitait à une plastique et il aurait fallu qu’elle ne s’en serve pas ? Elle ricana avec une pointe de cynisme devant l’expression de Thaddeus

- Je suis plus vaniteuse ou fleur bleue que je ne suis naïve.

Son expression se fit subitement plus distante, plus pensive également et elle baissa à nouveau la voix pour s’assurer du caractère privé de leur conversation

- Comme tu peux le constater depuis la rentrée, je dépense des trésors d’énergie à me racheter une conduite. Pourquoi voudrais-je encourager cette réputation usurpée de fille facile ?

Pourquoi poser cette question même ? Elle aurait dû dire non, refuser en bloc plutôt que de se prendre au jeu. Mais depuis la rentrée, il était étrangement aimable avec elle et elle se sentit si seule. Accepter était une solution pour se forcer à passer à autre chose sans prendre le moindre risque de fragiliser sa situation précaire mais c’était aussi prendre le risque de fâcher Maxwell, de supporter de nouvelles rumeurs … Elle ne savait pas si elle en avait envie. A vrai dire, elle ne savait tout bonnement pas ce qu’elle voulait et il y avait fort à parier que Thaddeus allait le comprendre. Après, ce serait un jeu d’enfant de tirer les bonnes ficelles pour obtenir d’elle ce qu’il désirait. Après tout, elle lui avait offert les clés de son comportement, vanité ou romantisme, il était simple de l’appâter avec l’un des deux registres, pour peu qu’elle se sente importante.

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distillando

Thaddeus, @Carla P. Yaxley, @Professeur H. C. Tyrell & les autres

Le cadre d’une salle de cours n’était ni meilleur ni pire qu’un autre cadre prenant place au sein de l’école, mais il fallait bien reconnaître que la salle de Métamorphose ne se prêtait guère aux séductions en tout genre. L’ennui, la lourdeur, la moiteur presque de cette pièce… Un avant-goût d’une atmosphère estivale poussant à la mollesse, à la paresse… à l’oisiveté tant convoitée. Et pourtant, je tentais malgré tout à faire usage du peu de temps que j’avais en compagnie de cette Serpentard redoublante pour tenter de l’attirer un peu plus dans ma toile. La chaleur a de quoi abrutir même la plus vivace des mouches, j’en suis certain. Carla n’en ferait pas l’exception. Si ses paroles étaient d’une banalité affligeante et loin de ravir un cœur de pierre, son corps savait se montrer plus honnête à ce sujet. Je me retrouvais obligé de pratiquement coller ma bouche à son oreille pour la faire frémir… D’autant plus qu’elle n’avait pas tort : notre classe était bien plus endormie que nous et probablement n’aurais-je pas tenu aussi longtemps en me concentrant uniquement sur le cours. Mais ce silence, cette apathie générale nous obligeait à ne pas se montrer trop ostentatoire si je ne voulais pas que le professeur vienne mettre un terme à mes efforts pour les deux prochaines heures. Je trimais depuis bien trop longtemps sur ce tableau, ce projet, pour être retardé sans cesse par des personnes extérieures. Carla était déjà un obstacle bien grand pour en rajouter. Elle me contraignait à user de techniques ridicules, à prononcer des phrases qui me donnait envie de purifier ma bouche avec la prochaine potion ratée qui me passerait sous la main. Ou même avec cette eau non-distillée, désespéré comme j’étais ! Et pourtant… Pourtant, petit à petit, mes gestes, mes paroles, mes petites tentatives et mes piètres attentions portaient leurs fruits. La jeune femme était sensible aux compliments et je savais en donner sans compter. Un peu trop terre à terre à mon goût, cependant. Si la Serpentard était réceptive, elle l’exprimait bien mal et prendre la peine de m’expliquer véritablement la teneur du cours du jour me vexa terriblement. Aussi pris-je à mon tour la peine de réitérer l’exercice pour lui prouver que ce n’était pas ce que j’attendais d’elle, précisément, que je n’avais pas besoin d’aide et que mes capacités étaient plus que suffisantes pour le cours qui nous était dispensé aujourd’hui. Non, ce n’était pas une aide platonique en métamorphose qu’il me fallait. Or, j’en profitais pour la complimenter une nouvelle fois et lui donner tout le mérite de cette réussite – car ce n’était pas l’homme que l’on appelait professeur qui pouvait prétendre à une telle chose, loin de là !

Ma technique était maladroite mais je tentais vaille que vaille d’amener cette histoire en dehors de la salle de classe, pour lui voler quelques moments loin de la sphère publique, pour obtenir autre chose que des instants dérobés par-ci par-là comme cette promenade à travers le brouillard pendant les vacances. Un moment qui aurait été le dernier sans son… sa tentative d’amendement. Je la prenais pour une parfaite idiote, je le reconnais. Mais sa manière de réfléchir était erratique, incohérente pour une femme de sa caste. Ses actions n’avaient aucun sens et sa façon de me prendre moi-même pour un écervelé avait le don de m’irriter. Je ne parvenais pas à construire un schéma qui ne pouvait se conclure que par une victoire de ma part. Alors, à la place, je tentais, j’expérimentais ce qui marchait le mieux. Visiblement, la technique du jour n’était pas la bonne et j’accueillis la contre-attaque avec plaisir. Qu’elle ne croit pas que je lui donnerais le plaisir de me froisser publiquement pour ses beaux yeux. Je pouvais jouer au même jeu qu’elle : prenant la même expression, trait pour trait, je reviens chuchoter près de sa joue : « Malheureusement, il arrive que l’élève finisse par dépasser le maître… Mais je reste quelqu’un avide de connaissances, tu sais. » Peut-être pas aussi sotte que prévu. Mais si elle se doutait de tout, pourquoi faire durer ce petit jeu entre eux ? N’y prenait-elle pas un peu de plaisir elle-même ? N’étais-je pas, finalement, un second choix également quand son babouin de service ne voulait plus d’elle ? N’était-elle pas heureuse de m’avoir à portée de main ? N’étais-je pas… Le parfait bijou à avoir au poignet ? Vaniteuse mais pas naïve, j’en prenais bonne note.

L’exercice se poursuivait, autour de nous, et nous avions de la chance – j’imagine – que le professeur se retrouve plus intéressé par les échecs des autres que par nos réussites. Cela n’empêchait pas Carla de redoubler de prudence lorsqu’elle reprit la parole pour… proférer un semblant de confidence. Je ne parvenais pas à m’émouvoir pour son cas : elle avait elle-même choisi ce chemin et ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même de devoir se racheter une conduite et une réputation. Elle ne pouvait pas pleurer d’avoir presque tout perdu sur un coup de tête. Carla prétendait ne pas être naïve ? Ne pas être idiote ? N’était-ce pas de l’idiotie de rejeter tous les avantages de sa condition pour tomber plus bas que terre et sans mordre les doigts ensuite ? Si elle n’était pas complètement écervelée, elle n’était pas non plus un modèle d’intelligence. Toutefois, je pris sur moi pour tendre la main vers la sienne afin de lui montrer un peu de soutien. « Qui parle de fille facile ? » lui demandai-je. « Je te considère comme une fille plus que convenable, plus que respectable, vraiment. Tu sembles juste encline à jeter tout trop facilement. Mais une fille facile ? Ne te dévalorise pas de cette façon. » Sa valeur n’était pas si basse. Malheureusement, on ne pouvait pas dire qu’elle pouvait atteindre les mêmes sommets non plus. Je lui lance un dernier sourire avant de lâcher sa main et de me détourner afin de lever la main. « Monsieur ? Est-il possible d’utiliser ce sort sur toutes sortes de liquide ou faut-il nécessairement qu’il s’agisse d’eau ? » Que je retire au moins une information utile de ce cours.

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Cours de Métamorphose

Septième année

Après une ronde habituelle entre les différents pupitres, le professeur retourna en direction de l'estrade et s'installa à son bureau en laissant les élèves s'entraider entre eux. Henry savait pertinemment qu'il ne s'agissait pas de la leçon la plus excitante du programme et vu le risque nul concernant la dangerosité du sort, il pouvait se permettre de relâcher l'attention à l'encontre de la classe. Et puis, il s'agissait d'élèves de septième année, si ils n'étaient pas un minimum autonomes et responsables, à quoi bon passer l'épreuve d'A.S.P.I.C. en métamorphose. L'enseignant commença à corriger les devoirs prometteurs des sixième années tout en jetant un regard rapide à ses élèves entre deux devoirs. Il se mit à esquisser un sourire en observant rapidement le binôme Rowle-Yaxley. Tout en retournant à la correction des devoirs, Henry se mit à réfléchir à son avenir. Si il n'était pas un vieux gâteux proche de la retraite juste bon à sucrer les fraises, il n'était plus le jeune homme vaillant et plein d'avenir qu'il avait été. Il commença à réfléchir à l'évolution de son poste, serait-il là l'année prochaine? N'avait-il finalement pas échoué dans sa mission suite aux évènements provoqués par ses élèves de cinquième année? Il envisageait de partir en voyage quelques temps ou même de retourner enseigner à Beauxbâtons. Alors qu'il commençait à divaguer, il fut ramené à la situation présente par un élève de serpentard qui lui posait une question. Le jeune homme souhaitait savoir si le sort qu'il apprenait fonctionnait aussi sur d'autre liquides que l'eau salée, et c'était au fond une vraie question car le sort était aussi ennuyant que désuet.

- Ma foi, c'est une bonne question monsieur Rowle... Dans le cadre de votre programme, il est à usage unique c'est à dire de l'eau salée à l'eau douce. Cependant, et il faut le reconnaître, un sorcier expérimenté et doué en métamorphose peut tout à fait effectuer une variante de ce sort comme transformer un jet d'acide en eau douce par exemple...C'est un sort qui peut devenir un sortilège de métamorphose défensive si il est bien maîtrisé. L'enseignant jeta un rapide coup d’œil au pupitre du binôme avant de reprendre calmement avec un sourire. Vous voyez avec un peu de motivation on y arrive, et je suis persuadé qu'avec de la motivation et du perfectionnement vous serez à l'avenir capable de grandes choses. Je pense qu'il est maintenant temps de mettre fin à votre calvaire à tous et de vous libérer. Entraînez-vous à maîtriser ce sort et révisez sérieusement la théorie, je dis bien la théorie uniquement, du sortilège Draconifors, cela nous fera gagner du temps pour le prochain cours. Laissez les vasques sur les pupitres je m'en occuperai personnellement, passez une bonne journée!

Le professeur, toujours installé à son bureau, regarda ses élèves partir et pousser un soupir de soulagement dans le couloir le faisant rire au passage. Lorsque la salle fut vide, l'enseignant observa chaque vasque de chaque pupitre et griffonna une note sur son cahier de notes. Après avoir attribué une note à chacun de ses élèves, il fit disparaître les vasques et effacer les tableaux avant de sortir de la salle de classe en verrouillant la porte derrière lui.

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