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falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN)
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Message(#) Sujet: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyMer 22 Sep - 16:44



( falling through the hourglass | CARLA ♚ ERIN )
La pluie s’écrasait avec une rare violence sur les carreaux des fenêtres, plongeant Poudlard dans une ambiance morose qui seyait si bien aux journées sans le moindre rayon de soleil. Il y avait comme un voile sombre sur les visages des cafards que j’avais le malheur de croiser — eux qui espéraient peut-être caracoler dans le parc sous le regard sans âge des statues déposées ici et là — et ceux qui avaient le malheur de revenir d’un cours de Soins aux créatures magiques ou de Vol traversaient le Hall d’entrée les cheveux dégoulinants, les yeux dans le vide, dispersant des miasmes impurs de quelques éternuements intempestifs. Un jour de fête, en somme. Une enfant à l’air profondément débile renifla non loin de là et une grimace mauvaise plana un instant sur mon visage. Vivement que Grand-Père débarrasse cette école de toute cette vermine. Si les beaux jours rendaient la chose un peu plus supportable, cela devenait difficilement vivable lorsque les rats emplissaient les couloirs pour fuir le mauvais temps. Heureusement, là où je me dirigeais, la mauvaise engeance ne me suivrait pas.

Le claquement de mes bottes sur les pierres grises résonnait, amplifié par les voûtes formées par les cachots. Les commentaires de mon frère adoré m’accompagnèrent jusqu’à la porte de son antre, son ton arrogant me dispensant des ordres qu’il me fallait suivre à la lettre. Rien de plus simple : pas de vermine — ça avait la sale habitude d’infecter les tissus — et c’était exceptionnel — que je ne m’habitue pas à pouvoir jouir de cet endroit comme bon me semblait. Qu’il se rassure, j’avais bien mieux à faire le reste du temps que de venir me perdre dans un endroit sans la moindre lumière, quand bien même le passé historique des lieux apportait une touche stimulante à l’endroit. La porte dévoile une pièce d’une taille respectable — il fallait une certaine place pour entreposer tous les impurs, quelques années plus tôt — et dotée d’un confort somme toute… rustique. Voilà qui ne ressemblait guère à mon jumeau, mais entre la certitude de ne pas attraper la moindre maladie au contact d’un sang-de-bourbe et le confort de nos salles communes, il avait visiblement fait son choix. Un choix qui lui ressemblait parfaitement. Mes doigts s’agitent vaguement et les chandelles présentes s’allument, éclairant suffisamment les lieux pour ce que j’avais besoin d’y faire. Je dépose mon sac à même le sol et m’installe nonchalamment sur l’un des canapés. Je n’avais plus qu’à attendre la venue de Carla.

Ses qualités n’étaient pas nombreuses, mais je ne pouvais nier qu’elle était ponctuelle. Trois coups secs résonnèrent contre la porte et un grincement annonça son entrée. « Je ne te prrrésente pas les lieux, je crrrois que tu les connais déjà. » C’était l’une des conditions pour que Finnbjörn accepte que j’investisse sa garçonnière le temps de quelques heures : que je ne dévoile pas son refuge secret à n’importe qui. Visiblement, Yaxley était sur la liste des privilégiés. La Serpentard s’installa en face de moi, toujours aussi lisse, toujours aussi polie et un sourire fauve étira doucement mes lèvres pour l’accueillir. C’était à notre rencontre importune, dans une boutique réservée aux initiées, à Oslo, que nous devions ce petit tête à tête aujourd’hui. Aucun des objets présents ce jour-là ne pouvait répondre à ses recherches, mais le vendeur qui connaissait bien ma famille m’avait fait part d’un arrivage prochain. J’étais une cliente régulière de sa petite collection, ce qui me donnait droit à quelques privilèges. Dont celui de bénéficier des nouveautés les plus passionnantes. Bien évidemment, je n’avais pas donné le nom de Carla Yaxley comme destinataire : c’était une occasion trop belle de découvrir ce qu’elle comptait réellement faire avec un tel artefact, ou du moins d’en avoir un bref aperçu. Que ce soit pour elle ou pour son aveugle de meilleure amie, cela importait peu. Je lui avais donc fait savoir que, par un heureux hasard, une erreur absolument imprévisible, sa commande m’était parvenue. Et nous voici, face à face, elle attendant que je lui remette son bien, moi manoeuvrant pour en découvrir les effets.

Rejetant mes cheveux en arrière, je me penche légèrement vers elle, l'œil allumé d’une flamme indescriptible. « J’espèrrre que l’attente n’aurrra pas été trrrop longue pourrr Pumpkin. Ce n’est pas le genrrre d’objet que l’on trrransporrrte à la vue de tous. » C’était la dernière de mes préoccupations mais je doutais toujours de la réelle raison de sa présence, ce jour-là, dans cette boutique. Du moins, je portais en moi l’espoir vivace que Yaxley soit plus qu’une parfaite idiote au service d’une autre et qu’elle cache quelque chose de plus profond. La déception m’attendait dans un coin, mais d’ici qu’elle m’enveloppe, je me permettais de croire encore qu’elle n’était pas une cause entièrement perdue. Ce n’était pas grand chose, un espoir infime insufflé par sa présence à Oslo, ce jour-là, qui était loin d’être suffisant pour balayer le mépris accumulé par les années. Mais c’était déjà un intérêt qui n’existait pas auparavant.

Doucement, mes doigts défirent la lanière en cuir de mon cartable, glissèrent sur le tissu de ma cape d’invisibilité — que j’emmenais partout avec moi depuis que ces tableaux ne nous lâchaient pas — et en sortirent l’objet de toutes ses envies, enroulé dans un tissu beige. Je posais le tout sur la petite table au bois élimé et vieilli par les ans qui se trouvait entre nous deux avant d’en retirer l’étoffe, dévoilant ce qui ressemblait fort à un sablier. Le bois était celui d’un if et quelques runes étaient gravées aux deux extrémités de l’objet. Fait captivant, le sommet était arrondi, comme si une demi-boule de cristal avait été enfoncée à la place du bois. Des volutes indistinctes tourbillonnaient à l’intérieur. Fait plus captivant encore, le sable noir voletait de manière imprécise, faisant fi de toute gravité. « Comme tu le souhaitais, un arrrtefact magique lié à la voyance. » C’était sa requête et le vendeur m’avait assuré que cet objet répondait à celle-ci. « Il y avait quelques prrrécisions supplémentairrres, jointes au colis. » Je lui dévoilai un bout de parchemin plié en quatre, sur lesquels s’étalaient ce qui avait tout l’air d’un poème suivi de deux phrases, le tout en norvégien. Loin de le lui donner, je le repliai plutôt, masquant les informations juste après qu’elle se soit rendue compte que ce n’était pas une langue qu’elle pouvait déchiffrer. « Évidemment, tu n’auras pas besoin de mon aide pour la suite étant donné que tu lis parfaitement le norvégien » fis-je négligemment, en me renfonçant dans le canapé, laissant ma proposition implicite flotter entre nous deux.

@Carla P. Yaxley

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyMar 28 Sep - 21:41

Falling through the hourglass



Il n’avait guère fallu du temps avant que la pluie ne reprenne ses droits sur le château. A peine quelques jours de rentrée ensoleillés avant que la grisaille n’envahisse le ciel. Carla avait entendu certains de ses condisciples se plaindre cet état de fait, elle avait fini par arriver à la conclusion qu’elle s’en moquait. Le bruit de la pluie sur les immenses vitres du château ne lui inspirait rien de plus qu’une certaine irritation et les reflets étranges de l’eau du lac par temps d’orage ne l’apaisaient plus quand elle restait dans sa salle commune. A vrai dire, peu de choses à rompre la mélancolie dans laquelle elle se laissait sombrer avec une forme de résignation. Il n’y avait guère que les sélections de Quidditch qui avaient illuminé son humeur. Pour le reste … Casey lui manquait sincèrement. Maxwell aussi à sa manière, alors qu’il était proche d’elle. Sentiment bizarre que celui d’être étouffé par la solitude en étant entourée. Dans cette affreuse monotonie, le hibou d’Erin avait constitué une distraction bienvenue. Oh, elle restait sur ses gardes dès qu’il s’agissait de la Sorensen, mais il fallait reconnaître qu’elles avaient réussi à se tolérer durant tout l’été et même que son aide dans sa boutique avait été précieuse, alors elle éprouvait moins d’appréhension à la côtoyer. Puis la promesse d’un objet fabuleux qui se dessinait en filigrane valait tous les rendez-vous du monde avec la Poufsouffle.

Sans l’ombre d’un remord, elle avait abandonné la gestion de la salle commune à Caleb en ce samedi pour se précipiter au lieu de rendez-vous. Cela ne lui avait guère était compliqué, elle connaissait l’endroit et les cachots n’étaient guère éloignés de son dortoir. Ce fut donc avec une ponctualité digne d’éloges qu’elle frappa à la porte de la salle, avant de s’y glisser. Fermant délicatement la porte, elle regarda rapidement autour d’elle, tandis que les souvenirs du moment passé avec Finnbjörn s’imposaient dans sa mémoire. Il fallait croire que les événements les plus intéressants de sa scolarité avaient pour vocation de se produire ici.


- Erin.

Elle la gratifia d’un mouvement de tête poli et s’assit sur le canapé en face d’elle. A sa remarque sur le fait de ne pas lui présenter les lieux, Carla se contenta d’un sourire amusé. Elle ne savait pas ce que Finnbjörn avait ou non raconté à sa sœur sur leur fausse relation ou sur la potion qu’il avait inventée. Dans le doute et parce qu’il était son ami, elle prenait soin de ne pas trahir ses secrets. Elle ne pouvait donc ni confirmer, ni informer la remarque de son interlocutrice. La fixer d’un air entendu était un bon compromis. Elle comprendrait bien ce qu’elle voudrait de cette mimique. Dans le pire des cas, elle se demanderait ce que faisait deux adolescents enfermés dans une salle et elle en tirerait des conclusions bien erronées, mais cela ne la changerait en rien de la piètre opinion qu’elle avait habituellement d’elle. A croire que les faveurs qu’elle consentait ou non était un sujet de conversation palpitant.

Tandis qu’elle sortait un objet de son sac, elle lui demanda si l’attente n’avait pas été trop longue pour Pumpkin et Carla haussa les épaules, ses muscles se crispant quand la jeune fille glissa un jeu de mots sur la vue dans la même phrase. Oh cela était d’un mauvais goût absolu. Casey ne risquait plus d’y voir quoi que ce soit et elle avait suivi les rebondissements dans son état de santé pour savoir que cela était définitif, à son plus grand regret. S’il n’avait pas été question de sauver sa peau autant que celle de son amie, elle aurait déjà craché depuis longtemps à Erin que balancer des cognards à tout bout de champ était une preuve de violence et non de témérité. Prendre réellement des risques était ce qu’elles avaient fait lors de ce stupide rituel.

- Comme je te l’ai indiqué, il s’agit d’un cadeau. Elle ne peut donc pas être impatiente puisqu’elle n’est pas au courant. C’est le principe d’une surprise, si tu préfères.

Dès qu’elle déposa l’objet sur la table, retirant délicatement le tissu beige qui l’entourait, Carla se désintéressa de la conversation pour fixer avec avidité l’objet promis. Elle savait qu’Erin avait dû faire une trouvaille toute particulière, elle le lisait dans son regard triomphant. Mais elle ne s’attendait pas à ce que ce soit à ce point.

Le sablier était fascinant. Que ce soit les runes gravées dans le bois avec une finesse qui relevait de l’orfèvrerie, le dôme aux étranges volutes qui dessinaient des arabesques … Il se dégageait une forme de puissance mystérieuse qui l’attirait autant qu’elle l’effrayait.


- Il est magnifique.

Elle ne chercha pas à dissimuler son admiration et sa sincérité. C’était la moindre des choses pour lui avoir ramené un tel trésor. Ses prunelles se fixèrent sur certaines des runes et elle murmura avec prudence

- Eihwaz.

Elle ne savait pas si le choix de la rune était en rapport avec le bois qui composait le sablier ou s’il s’agissait d’invoquer son pouvoir, mais l’idée de se servir à nouveau de runes la fit brusquement frissonner. Erin ne pouvait comprendre, mais elle se rappelait de tout, du froid qui ne l’avait pas quitté pendant des jours, de la douleur. Elle qui avait esquissé un geste pour frôler le sablier se rétracta et se frotta machinalement l’épaule comme si elle tentait de se réchauffer. Puis sentant le regard d’Erin sur elle, elle se sentit obligée de préciser

- C’est un objet puissant que tu as là. Les runes ne sont pas à prendre à la légère.

Elle quitta enfin l’objet des yeux pour se concentrer sur le parchemin que brandissait Erin et laissa échapper un rictus exaspéré.

- La naïveté ne te sied guère. Tu sais très bien que je ne lis pas le norvégien Erin.

Elle ne comprenait pas ce besoin qu’elle avait de jouer avec elle alors qu’elle connaissait déjà les réponses. Toute la question était de savoir ce qu’elle voulait en échange de son aide.

- Ton prix ? Et souviens-toi que ton frère est capable d’accepter de m’aider juste pour le plaisir intellectuel.

En réalité, elle n’avait pas envie de lui demander. Avec sa potion de l’an dernier et son talent d’observateur, ses secrets n’étaient pas en sécurité, elle le savait. Erin était tout aussi curieuse, mais moins subtile et surtout, elle la croyait stupide, ce qui la mettait en partie à l’abri. Finnbjörn était bien différent. Mais comme Erin ne connaissait pas ses réticences, elle avait une chance de négocier.


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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyDim 10 Oct - 13:23



( falling through the hourglass | CARLA ♚ ERIN )
Les coïncidences pouvaient s’avérer étonnantes. Détonnantes, même. Comme celle qui avait poussé nos pas dans une même boutique, au même moment. Quelques instants loin de la plèbe — dans le secret d’une boutique qui renfermait bien des artefacts magiques — nous poussaient aujourd’hui à nous isoler — volontairement, cette fois-ci — pour poursuivre ce qui avait débuté en Norvège. Jusqu’où cela allait bien pouvoir nous conduire ? Les prochaines minutes nous le diraient. Pour l’heure, un voile passif-agressif enveloppait nos politesses et limait nos langues acérées. Désinvolte, je ne fais pas grand cas de sa remarque et dépose entre nous l’objet de toutes les convoitises. Le tissu coule entre mes doigts et se retire, dévoilant un sablier en bois aux particularités fascinantes. Pumpkin n’était plus qu’un vague prétexte qui nous avait réunies toutes deux pour contempler les runes gravées aux bases inférieure et supérieure du sablier et se perdre dans les détails qui le composaient. « En effet » commentai-je sobrement, sans une once de moquerie dans la voix. Magnifique, c’était peu dire. L’objet dégageait une aura magique captivante indéniable — même à mes yeux qui ne s’étaient jamais intéressés à la divination autrement que par et pour Junior. Sa conception pure et simple était un travail remarquable, d’une précision qui habillait les moindres interstices de l’artefact. Le sable noir n’en finissait de voleter, sans aucune considération pour la gravité, dans une danse presque hypnotique. Il y avait là un potentiel dont je voulais découvrir les limites.

Carla conserva le silence quelques longues secondes avant qu’un murmure ne s’échappe de ses lèvres absorbées par les runes et ne prononce le nom de la plus puissante d’entre toutes. « Ses connotations sont nombrrreuses. » Les runes étaient un art aussi violent que subtil. Il s’agissait de les manier avec érudition et de les assembler sans omettre les dangers qu’elles représentaient. Ici, l’association de diverses runes comptait une histoire de voyance et de bouleversements. Des ruptures qui narguaient une certaine puissance. Une lecture qui pouvait aussi bien être son exact inverse. C’était bien tout l’intérêt de ce langage ancien et sacré : la magie dans tout ce qu’elle avait de phénoménal et d’imprévisible. Mon regard opalin croisa celui de la Serpentard et un ricanement souligna l’ineptie de sa mise en garde. Son mouvement de recul ne m’avait pas échappé mais je n’étais pas en mesure de l’interpréter autrement que comme un signe de faiblesse. La peur pouvait être intéressante lorsqu’elle était bien manipulée ; elle n’était qu’un frein le reste du temps. À en croire la lueur brillante qui avait pris possession de ses prunelles, Carla ne se laisserait pas arrêter par les siennes. Tant mieux. « Je le sais parrrfaitement. » Néanmoins, le sablier n’était pas livré seul et quelques lignes de vieux norvégien se faisaient un devoir d’éclaircir quelque peu son usage. Coincé entre mes doigts, je l’offris à l’attention de Yaxley avant de le replier sur lui-même et de sourire un peu plus sauvagement encore.

Il s’agrandit encore un peu quand elle balaya ma prétendue naïveté de quelques mots… était-ce une pointe d’agacement ? Je ne pouvais plus m’amuser qu’en flirtant avec la patience de mes interlocuteurs, c’était un péché mignon qui me ravissait. « Tu pourrrais, c’est vrrrai. Encorrre faudrrrait-il que je consente à lui donner ceci. » J’agitai le bout de parchemin pour souligner le fait que je l’avais toujours en ma possession. Et sans ces instructions, Finnbjörn et sa curiosité intellectuelle ne seraient pas d’un grand secours. Quoiqu’il serait capable, si la tâche lui plaisait suffisamment, de se lancer dans des recherches qui avaient bien des chances d’aboutir : mon jumeau était des plus intelligents et je ne doutais pas qu’il soit capable de percer à jour les secrets de cet artefact. Mais, enfin, les probabilités restaient ce qu’elles étaient et le temps qu’il lui faudrait retarderait encore le cadeau de Yaxley à Pumpkin. « Sinon, tu pourrrais aussi consentirrr à l’essayer en ma compagnie. Tu suis bien des courrrs de divination, n’est-ce pas ? » Était-ce une condition obligatoire à l’activation de l’artefact ? En réalité, je n’en savais rien, mais pour révéler le plein potentiel du sablier, il était probablement plus intéressant de s’entourer d’un certain don pour la voyance, aussi fantasmé soit-il. Je ne savais rien de l’appétence de la Serpentard pour les « arts » divinatoires. Je misais plutôt pour cette curiosité qui enflammait ses iris, tel le reflet de la mienne.

Je gardai le silence tandis que le sien me soufflait qu’elle pesait le pour et le contre. Si je ne savais pas ce qu’elle pensait de toute la situation, je pouvais formuler quelques hypothèses et toutes me plaisaient assez. Il n’était pas dans ma nature de m’attrister à l’idée de provoquer de tels sentiments chez autrui. Dès lors que mon attention avait enveloppé ce sablier soigneusement livré, je n’avais pu me détacher de l’envie d’en connaître les secrets. Quoiqu’il nous révèle, ma curiosité brûlante voulait le connaître. Finalement, Carla me fit part de sa décision et je me redressai, abandonnant ma nonchalance, l'œil enflammé. Je fis glisser dans sa direction le premier bout de papier, sur lequel le texte s’étalait, en norvégien, accompagné d’un second noirci de mon écriture. J’avais bien essayé de respecter la poésie des vers anciens mais cela me semblait tout aussi nébuleux que les originaux.

@Carla P. Yaxley

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyDim 24 Oct - 17:55

Falling through the hourglass



Pour la première fois depuis qu’elles s’étaient rejointes dans cette pièce sombre et exiguë, les deux jeunes filles arrivèrent à trouver un terrain d’entente évident. Il avait suffi qu’elle déballe le sablier pour qu’un silence respectueux s’installe entre elles. Il aurait fallu être aveugle ou stupide pour ne pas se rendre compte de la puissance que dégageait cet artefact. Ou née-moldu. C’était dans ces moments-là qu’elle appréciait son ascendance. Si elle n’avait pas baigné dans le monde magique depuis sa naissance, elle n’aurait jamais été capable de discerner la beauté de cet objet ou d’en soupçonner le pouvoir. Comment pouvait-elle regretter parfois sa famille quand elle lui avait offert tant de possibilités ?

Elle haussa les épaules quand Erin l’informa que la rune avait plusieurs significations. Elle se fichait bien de les connaître à vrai dire. Elle en connaissait pas mal, mais elle retenait juste son expérience personnelle où cette rune avait failli lui dérober toute son énergie vitale.

Essayant d’en arriver au cœur du problème, elle ne réussit qu’à amuser Erin qui agita le bout de parchemin sous ses yeux, manifestement ravie à l’idée de l’empêcher de demander de l’aide à Finnbjörn. Carla se pinça les lèvres, agacée. Elle pouvait s’agacer de la fausse naïveté d’Erin, mais en attendant force était de constater qu’elle venait de lui retirer son seul argument de négociation. Brandir Finnbjörn était un moyen de la faire collaborer plus vite, mais la brune lui avait coupé l’herbe sous le pied en lui rappelant que depuis qu’elles s’étaient croisées dans cette boutique en Norvège, elle avait toujours été celle qui détenait le pouvoir.


Carla resta quelques secondes songeuse à dévisager Erin quand celle-ci lui proposa d’essayer l’artefact en sa compagnie. Elle n’était absolument pas rassurée à l’idée de s’en servir en présence de la brune. Ce genre d’expérience supposait un certain lâcher-prise et il n’y avait pas suffisamment de confiance entre elles pour qu’elle puisse dire que ce soit une réaction logique. Néanmoins, elle savait également que le maniement d’un tel objet seule n’était pas prudent. Elle savait mieux que personne que les runes étaient traîtres et que si Casey et Felicia n’avaient pas géré la situation d’une main de maître, elle serait morte, son énergie drainée. Est-ce que Casey en aurait retrouvé la vue définitivement ? Parfois, cette question la torturait sans qu’elle ne soit réellement capable d’expliquer pourquoi. Elle n’avait jamais eu l’intention de mourir pour cette cause, ni pour une autre d’ailleurs. Mais dans des heures de mélancolie, elle songeait parfois que la situation aurait été plus simple si l’expérience avait mal tourné. Casey se serait consolée dans les bras de Caleb, Maxwell aurait continué à papillonner et sa disparition aurait eu le bon goût de soigner son amie. Puis elle se rappelait tout de même qu’elle n’avait jamais été suicidaire et elle chassait ses sombres pensées de son esprit. Ses prunelles jades croisèrent celles si bleues d’Erin tandis qu’elle hésitait et elle finit par acquiescer doucement. Erin avait mille défauts, mais elle s’y connaissait en magie. Si l’expérience tournait mal, elle saurait quoi faire. Manipuler des runes avec était moins dangereux que d’agir seule dans la pénombre de sa chambre.

- J’accepte.

A la seconde partie de son discours, elle ricana légèrement

- Non, je ne suis pas les cours de divination. Mes parents souhaitaient que je choisisse des options avec plus de débouchés.

C’était bien la première fois que cet état de fait l’arrangeait. En disant cela, elle confirmait de manière implicite à Erin que Casey était réellement celle qui était intéressée par la divination et que cela n’avait jamais été son cas. Finalement, en posant sa question, elle venait de lui offrir sans le savoir une façon de valider son mensonge. Néanmoins, cela ne sembla pas l’émouvoir pour autant puisqu’elle ne tourna pas les talons en affirmant que toute expérience serait inutile. Au contraire, son regard flamboya d’une lueur indéfinissable et elle glissa le bout de parchemin vers elle. Carla s’en saisit d’un geste bien plus décidé que ce qu’elle était réellement. Parcourant l’élégante écriture de la jeune fille, elle pâlit légèrement à la lecture des vers. Il fallait une appétence pour faire fonctionner le sablier et elle venait ouvertement de prétendre qu’elle n’en avait pas. Cela lui posait un premier problème. Mais surtout, il fallait croire que ce serait elle qui allait guider les projections à venir et elle était très mesurée sur ce que son esprit allait choisir de voir. L’expérience avec Finnbjörn avait démontré que son cerveau n’était pas assez intelligent pour éviter certaines images qui pouvaient la mettre en difficulté. Elle hésita

- Tu veux l’activer, toi ?

Evidemment la brune lui lança un regard dédaigneux en lui faisant remarquer que c’était elle qui voulait l’artefact. Elle attrapa donc silencieusement le sablier et le tourna trois fois à contrecoeur, partagée entre ses sombres pensées et ses peurs des runes. Aussitôt le sable se mit à tournoyer de façon frénétique, transformant les arabesques en vifs tourbillons dont la couleur sombre conférait un aspect inquiétant. Sous ses doigts, les runes se mirent à chauffer et elle faillit lâcher l’objet sous l’effet d’une peur irrationnelle. Qu’allait-il se passer si elle laissait les runes agir ? A quel désastre est-ce qu’elle s’exposait ?

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyLun 25 Oct - 16:39



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Pour les avoir lus à maintes et maintes reprises, je n’avais pas besoin d’avoir les vers sous les yeux pour qu’ils dansent dans mon esprit telles des lettres de feu. C’est que j’avais veillé à les traduire le plus fidèlement possible — je souhaitais faire l’expérience des pouvoirs de ce sablier, par faire les frais d’une magie mal interprétée — ce qui ne s’était pas avéré aussi aisé qu’on pourrait le croire. Une poésie ancienne qui ne formulait pas la moindre réponse, préférant de nouvelles interrogations. Chaque mot avait son importance, de ça, impossible de douter. Et les peut-être promis par le sablier excitaient ma curiosité. Je n’avais jamais suivi le moindre cours de Divination, principalement parce que les tirages de cartes et les boules de cristal ne m’inspiraient qu’un profond mépris. En revanche, une certaine magie existait autour de nous qui liait l’avenir au présent. Junior en était la preuve : ses visions n’étaient pas de la mystification. J’aurais peut-être pensé de manière bien différente si nos longues nuits passées sous les étoiles à distraire son esprit en proie à des cauchemars bien sombres ne m’avaient pas initiée à ce don. De fait, je restais persuadée que la grande majorité de ces charlatans qui s’auto-proclamaient voyants n’était rien d’autre qu’une gigantesque imposture. Néanmoins, il existait quelques possibilités et le futur était bien trop intrigant pour que je ne saisisse pas cette opportunité d’en découvrir les réalités. S’il fallait, pour ça, rester un peu plus longtemps en aussi délicieuse compagnie, ainsi soit-il.

Mes informations erronées tirèrent un ricanement désabusé à la Serpentard qui rectifia immédiatement mes propos. « Comprrréhensible » commentai-je simplement, d’un ton lourd de bien des sous-entendus. Aucun ne franchit mes lèvres car nous avions bien plus intéressant pour nous occuper que de se lancer dans une nouvelle joute verbale où les points se comptaient en fonction du mépris. Je lui donnai le bout de parchemin contenant le texte original ainsi que ma traduction, quand bien même il lui était impossible de lire le premier. Une fois l’artefact en sa possession et sa parole donnée pour que nous l’essayions, je n’avais que faire de conserver avec moi une poésie surannée. Elle pourrait toujours demander une seconde traduction et constater à quel point la mienne était irréprochable. Puisque je souhaitais plonger dans les pouvoirs de ce sablier — et ce, depuis que mes yeux s’étaient posés sur les runes gravées dans le bois de cet objet — il n’était pas dans mon intérêt de falsifier les renseignements en ma possession. Carla se pencha sur les vers, les étudia attentivement, et releva enfin son regard de jade jusqu’à moi. Si je voulais l’activer ? « Tu es celle qui voulait cet objet » lui fis-je remarquer, comme je le ferais auprès d’un enfant un peu trop stupide qui a besoin qu’on lui expose les évidences. « D’autant plus que je n’ai aucun talent pourrr la divination. » Si j’étais celle de nous deux qui tentait d’activer l’artefact, j’étais prête à parier qu’il ne se passerait absolument rien. Mon troisième œil était bel et bien inexistant, tout mon être vibrant et vivant dans un présent qui se satisfaisait de lui-même, cette perspective offerte sous la forme d’un sablier exceptée.

Carla s’en empara donc et l’actionna, le tournant une fois, deux fois… à la troisième, il s’emballa, mue par une impulsion qui n’était plus celle des doigts de la Serpentard. Les arabesques se confondirent en un tourbillon sombre et hypnotisant dont je ne détachai pas mes yeux un seul instant. Après un temps quelconque, le sablier ralentit. Ce fut d’abord imperceptible puis le sable noir se détacha des parois pour revenir, progressivement, se placer en suspens derrière le verre translucide. Encore trois, deux, un tour sur lui-même et l’objet retrouva son immobilisme premier. Mes prunelles opalines cherchèrent celles de Yaxley. La garçonnière de mon frère était toujours la même et aucun avenir ne s’était dévoilé à moi durant la danse effrénée du sablier. Une humeur sombre enfla en moi jusqu’à éclater au creux de ma poitrine. « As-tu vu quelque chose ? » Une pointe agressive s’était glissée entre mes mots. Je ne savais pas si elle se jouait de moi ou si elle cherchait à se montrer plus rusée qu’elle n’en était capable, toujours est-il que les battements de mon cœur se firent désagréables. Un sentiment que je n’aimais guère — pour ne l’avoir ressenti qu’en de rares occasions, je ne souhaitais pas le côtoyer plus longtemps — s’insinuait au creux de ma poitrine, déclenchant quelques frissons désagréables. « Quelle perrrte de temps. » D’un mouvement presque félin, je quittai le canapé sans accorder plus d’attention à Carla et ouvris la porte d’un geste brusque. J’avais la sensation de fuir sans que cela ne soit dans mes habitudes, sans même savoir d’où provenait cette émotion irrationnelle.

Une brise printanière se faufila entre mes mèches brunes, jouant avec elles tandis que mes yeux analysaient le paysage qui s’offrait à moi. Pas la moindre pierre suintante d’une humidité millénaire, aucune torche solidement fixée au mur, nul écho qui habitaient d’ordinaire les cachots. Il y avait quelque chose d’irréel dans le château en flammes qui ponctuait l’horizon, une netteté qui n’avait rien de naturel en même temps que des contours flous qui semblaient marquer la fin d’un rêve. Était-ce ainsi que mon meilleur ami plongeait dans le futur lors de ses nuits agitées ? Carla se matérialisa dans mon champ de vision et, sans détourner le regard de cette scène étrange qui ajoutait un pressentiment funeste à cette angoisse qui me serrait déjà le cœur, je lui proposai : « Apprrrochons-nous. » Il n’y avait pas besoin d’une longue analyse pour comprendre que ce tableau était l'œuvre du sablier. Ce que cela cachait, en revanche, à nous de le découvrir. « Je n’imaginais pas la voyance ainsi » fis-je en ricanant, masquant au plus profond de moi ces craintes infondées qui ne me quittaient pas. La vue des flammes avait quelque chose de familier, presque apaisant, mais je me questionnais sur la petite assemblée qui vaquait à ses occupations dans le parc du domaine, sans se soucier de la bâtisse rongée par le feu.

@Carla P. Yaxley

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyMar 2 Nov - 10:42

Falling through the hourglass



Evidemment, dès qu’elle proposa généreusement à Erin d’activer l’objet, cette dernière déclina en la traitant comme une enfant stupide. S’il avait fallu être honnête, c’était mérité, elle était effectivement celle qui avait demandé cet artefact et donc celle à devoir l’essayer. Néanmoins, par mauvaise foi, elle préféra considérer que c’était la brune qui était désagréable. La seule chose qu’il fallait lui reconnaître était une forme de réalisme. Carla n’imaginait pas Erin sensible au futur. Elle et son élégante violence était bien trop ancrée dans le présent pour cela.

La Serpentard s’exécuta donc, non sans appréhension. L’activation du sablier fut pour le moins visuellement impressionnante, mais force était de constater qu’il ne s’y passait rien de plus. Quand le sable eut fini de tourbillonner, elle regarda prudemment autour d’elle, faisant fi de la mauvaise humeur de sa camarade pour reconnaître, à contrecoeur


- Non, je n’ai rien vu.

La voix de sa condisciple était agacée. Par instinct de survie, Carla se garda de lui faire remarquer qu’elle n’avait jamais prétendu avoir le moindre don et que sa traduction pouvait également être erronée. Mais elle-même était assez étonnée de cette absence totale de résultat. Après tout, elle savait qu’elle était plus liée à la voyance que ce qu’elle avait admis. Et que pour cela, le sablier aurait dû fonctionner. Bondissant, la brune fit mine de quitter la pièce et Carla ne chercha surtout pas à la retenir. Qu’elle et sa mauvaise humeur aillent hanter le château loin d’elle. Elle avait mieux à faire que de subir sa contrariété. Mais loin de partir, elle cessa de bouger dès qu’elle ouvrit la porte.

Carla s’approcha d’Erin qui s’était figée afin d’accéder à ce que la brune voyait et elle ne chercha même pas à retenir un gémissement affolé quand l’image d’un château en flammes apparut à la place des sombres couloirs des cachots. C’était un cauchemar. Ou du moins, elle espérait ardemment que ce soit le cas. Si le futur n’était qu’un immense incendie, elle ne voulait pas le savoir, pire, elle ne voulait pas en faire partie. Elle était prête à tout pour fuir un nouveau feu. Quitter Poudlard, s’enfuir, se cacher … C’était lâche, elle le savait, mais qui connaissait la profondeur de ses peurs pour la juger ? Personne finalement, elle n’en avait jamais réellement parlé. Casey avait compris l’essentiel, Erin savait qu’elle avait peur du feu. Guère plus. L’angoisse lui étreignit le cœur et sa respiration s’accéléra sous l’effet de la peur. Elle recula d’un pas, les yeux écarquillés.

- Ferme cette porte. Je ne veux plus voir l’avenir.

Si elle avait voulu que sa voix soit affirmée, cela était un échec. Elle suintait la trouille par tous les pores de sa peau. Le pire était qu’à chaque fois que son rythme cardiaque franchissait un nouveau palier dans l’angoisse, la vision lui semblait plus nette. Est-ce qu’en se rapprochant, elle allait sentir l’odeur âcre de la fumée ? Cette odeur la rendait malade. Elle avait l’impression qu’elle était capable d’envahir ses poumons jusqu’à les tapisser et l’étouffer. Mais Erin, insensible à sa peur, lui demanda qu’elles s’avancent. Carla croisa les bras, comme pour se protéger et secoua la tête avec vigueur

- Il est hors de question qu’on s’approche ! Et si c’était dangereux ? Et si les flammes nous encerclent réellement ? Je ne sais pas où tu étais pendant l’incendie de Poudlard, mais moi j’étais au milieu et j’ai cru que …

Sa voix s’étrangla, conséquence des battements erratiques de son cœur et de son souffle trop court. Si Erin voulait qu’elle mette un pied devant l’autre, ne lui en déplaise, elle allait devoir déployer des trésors d’imagination pour la convaincre ou la pousser littéralement sans lui en donner le choix. Mais qu’elle avance de son plein gré était plus utopique. Elle observa Erin ricaner comme si rien ne l’effrayait qu’elle n’imaginait pas la voyance ainsi et elle ne put s’empêcher de se rebiffer, comme si l’insulte lui était personnelle.

- Ce n’est pas de la voyance ça ! Ca … ça, ça n’a pas de sens, il n’y a pas d’avenir, rien à comprendre. C’est au-delà de sibyllin.

Peu importait qu’elle comprenne que ce n’était pas une première expérience du genre. La panique avait gommé ce qui restait de prudence. Elle s’adossa au mur, se força à fermer les yeux et à se concentrer uniquement sur sa respiration. Tant qu’elle ne retrouverait pas un minimum de self-control, elle n’arriverait à rien. Erin eut la décence de ne pas en rajouter. Avait-elle senti que ses nerfs étaient sur le point de flancher ? Ou avait-elle peur elle aussi ? Au bout d’une longue et interminable minute, l’oxygène parvenait à nouveau convenablement à son cerveau, lui permettant d’avoir une réflexion plus intelligente. Tout ce qui se passait ici n’était que la conséquence de son don cassé. Kendrick l’avait bien prévenue qu’elle ne serait jamais qu’une voyante instable, au don partiel, si on pouvait même parler de don. Si elle avait accepté de mettre son ego de côté pour entendre cela, elle ne serait pas là. Il n’y aurait pas de vision parce qu’elle était celle qui avait manipulé le sablier. Et si cela n’était pas le futur, elle ne devait pas s’en inquiéter. Il n’y aurait pas de flamme, pas d’incendie. Les yeux toujours fermés, elle finit par admettre

- Tu passes devant. Si le feu est réel, on fait demi-tour.

Elle serra les lèvres jusqu’à ce que celles-ci deviennent une ligne fine, presque blanche et emboîta le pas de la Poufsouffle. Ses pas étaient prudents, méfiants. Le château avait beau brûler, toutes les personnes autour dans le parc ne semblaient pas s’en préoccuper. L’image était encore plus saisissante, comme si tout le monde était ravi de voir l’édifice réduit en cendres. Arrivées devant l’immense porte, Carla resta à distance des flammes, refusant de faire un geste de plus, jusqu’à ce qu’Erin, certainement agacée par sa couardise, plonge directement une main dans le feu pour lui démontrer qu’il était entièrement inoffensif. Sa phobie étant par nature irrationnelle, cela ne la rassura pas un quart de seconde mais elle consentit à mettre un pied dans le château, livide. L’atmosphère y était tout aussi oppressante, tout semblait vide et sinistre. Seul l’écho de leurs pas résonnait contre la pierre. Carla finit par souffler

- Tu crois qu’on va trouver quoi ?

Elle n’eut pas le temps d’entendre la réponse d’Erin qu’une silhouette qui lui parut familière attira son regard, plus loin. Ce fut rapide, trop pour qu’elle soit certaine de ce qu’elle avait vu et suffisamment pour qu’elle soit rongée par la curiosité. Elle tourna les talons pour suivre l’ombre, lançant à Erin

- Je crois que j’ai vu Casey. Il faut la rattraper.

De manière stupide, elle ne voulait pas la laisser dans cette zone déserte en proie aux flammes. Dans un élan d’angoisse, elle se demandait ce que signifiait sa présence dans cette vision sans queue ni tête. Tout cela était bien trop oppressant, bien trop sombre, comme si le sablier essayait minutieusement de retranscrire ses peurs et son malaise. Ce n’était pas comme le voyage avec Finnbjörn dans leur futur fantasmé. Il n’y avait rien de fascinant, juste la peur, diffuse. Avoir Erin comme compagne d’infortune était aussi une autre expérience. Elle n’était pas rassurante, pas par méchanceté, mais parce qu’elle n’e voyait sans doute pas l’intérêt. Avec Finn, Carla avait tendance à se sentir en sécurité, même si elle savait que ses secrets étaient généralement en danger face à sa perspicacité. Avec Erin, elle se sentait terriblement seule.

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyVen 12 Nov - 14:41



( falling through the hourglass | CARLA ♚ ERIN )
Une fois que nous eûmes réglé les détails insignifiants, il fut temps de passer à ce qui avait une réelle importance : ce sablier et les promesses dont il était porteur. Carla se pencha légèrement en avant, ses boucles blondes accompagnant son mouvement, toutes mes attentes suspendues à ses doigts qui effleurèrent le bois de l’objet avant de le faire tourner sur lui-même jusqu’à ce qu’il s’emballe, pressé d’obéir à des instances qui n’avaient rien de physique. Hypnotisés par sa danse folle, mes yeux clairs ne quittent pas le tourbillon de sable noir un seul instant. Les émotions qui s’infiltrèrent au plus profond de mon être lorsqu’il ralentit et s’arrêta enfin balayèrent tout ce qui n’était pas frustration, amertume et une crainte froide qui glissa au plus profond de ma poitrine. Je n’avais rien vu et rien de plus ne semblait se produire. Alors, détachant mon regard de l’artefact, je les posai sur la Serpentard qui me retourna une réponse négative. Quelle frustration. Quelle déception. Quel optimisme n’avais-je pas placé dans cette entreprise perdue d’avance. Escompter que Yaxley se montre d’une utilité quelconque était bien stupide.

Sans un mot de plus, repoussant d’un geste agacé mes mèches brunes dans mon dos en même temps que ces sentiments désagréables qui accompagnèrent mes pas, je n’avais plus qu’une envie : quitter ce cachot et son ambiance déceptive. À la place d’un long couloir sombre, un paysage brûlant grava mes rétines. Je sentis Carla s’agiter, dans mon dos, et sa présence me rejoindre devant cette vision des plus étranges. Ça avait quelque chose d’apocalyptique en même temps que de complètement naturel. La netteté et le flou s’affrontaient, dans une guerre qui ne laissait aucun vainqueur. Et les flammes grignotaient un château lointain, tandis que les alentours restaient paisibles. La Serpentard me tira de cette contemplation hypnotique, me demandant de refermer la porte. Un claquement de langue accompagna mon ton dédaigneux. Oh, pourtant, je mourrais moi aussi d’envie de repousser le battant et de me soustraire à ce tableau qui faisait battre mon cœur un peu plus vite, sans que je ne sache pourquoi. Une intuition étrange me soufflait que je ne trouverais rien d’agréable, par là-bas. Bien au contraire. Cependant, il était hors de question que je laisse les fantômes d’une crainte quelconque me figer sur place et m’empêcher d’avancer. Par orgueil et par entêtement, j’enjoignis Carla à avancer, qui se rebiffa comme une jument craintive. Un ricanement se faufila entre mes lèvres. Sa peur tapissait la mienne, l’invisibilisait, comme un contrepied facile à prendre. « Depuis quand est-ce qu’une vision peut nous fairrre physiquement du mal ? » répliquai-je, mes angoisses reculant à mesure que celles de la Serpentard transparaissaient plus clairement sur son minois bien pâle. Elle craignait le feu, je l’avais bien compris lors d’un duel qui nous avait opposées. Mais enfin, celui-ci n’avait rien de réel. Des inquiétudes sourdes tentaient encore de tambouriner à la porte de ma conscience mais je les écrasai sans la moindre pitié. Qu’importe la raison derrière ces étonnantes émotions, je refusais de me laisser submerger. Je n’étais pourtant pas de celles qui cherchent à les maîtriser ou les dompter, mais je ne voulais rien avoir avec cette palette-là.

« Justement. » Mes yeux quittèrent Carla pour revenir sur les flammes flamboyantes. « Si ce n’est pas de la voyance, allons voirrr de quoi il rrretourrrne. » Que disait le parchemin, déjà ? « Ne souhaites-tu pas “connaîtrrre les peut-êtrrre” ? » Une oeillade dédaigneuse et un petit ricanement furent le préambule à mon premier pas hors de la garçonnière de mon frère jumeau. « Allons, n’as-tu aucune currriosité ? » Mes mots ne trouvèrent pas de répondant : Yaxley s’était adossée contre le mur qui maintenant une séparation ferme entre ce tableau tiré d’un avenir sybillin et cette pièce bien ancrée dans notre réalité. Ses paupières closes, sa respiration haletante, je l’observai en toute impunité, les secondes titillant ma patience sans parvenir à l'éliminer complètement. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle se disait à elle-même mais cela aboutit, enfin, à une volonté de me suivre. « Soit, » acceptai-je, reportant mon attention sur le feu, humant l’air pour espérer en sentir l’odeur si particulière, me demandant comment les silhouettes lointaines pouvaient évoluer si proches d’une telle fournaise.

Plus nous avançions et plus les personnes que nous croisions se faisaient nombreuses. Toutes conversaient en petits groupes sans se préoccuper du château dévoré par les flammes. Chaque pas nous rapprochait un peu plus de l’édifice. Ce n’était pas Poudlard, ni rien qui lui ressemble. En réalité… mon cœur se serra tandis que mes yeux reconnaissaient une architecture très française. Beauxbâtons, la demeure familiale de mon meilleur ami… Refusant les implications implicites de cette constatation, je cherchai Carla du regard. Elle était à quelque distance de là, loin des flammes qui léchaient les pierres, si proches de moi. Il ne faisait pas plus chaud qu’ailleurs et, sans me poser d’autres questions, je plongeai la main dans le feu. Je la ressortis intacte et l’agitai sous les yeux de la Serpentard, un air partagé entre la satisfaction et le dépit. Une telle compagne d’infortune ne valait décidément pas grand-chose. Avec Maxton, nous serions déjà en train de flirter avec toutes les limites de ce monde imaginaire, décortiquant les possibilités infinies, cherchant à démêler le vrai du faux. Je ne croyais pas en un futur tracé d’une main supérieure. Seule une curiosité magique m’avait poussée ici. Ça et cette crainte diffuse qui ne me lâchait pas et m’emmenait toujours plus en avant, comme si on ne me laissait pas le choix d’affronter la raison de cette peur innommée. La voix de Carla me tira de mon inspection des alentours. Un château vide, loin d’être rongé par les flammes, où l’écho de nos pas résonnait longuement. Qu’est-ce que nous allions y trouver ? Je n’en avais aucune idée. Et, à ce moment précis, deux silhouettes élégamment habillées traversèrent mon champ de vision. Mon cœur rata un battement, ma bouche s’assécha, sans raison apparente. Ce n’étaient que mes frères et notre cadette qui marchaient côte à côte, tous de noir vêtus. Un noir saisissant qui faisait mal à regarder. Le volte face de Carla m’arracha à ces silhouettes hallucinées et, quand je tournai de nouveau la tête dans leur direction, elles n’étaient plus là. « Non, je... » Mes mots moururent sur mes lèvres en même temps que tout indice sur l’endroit où ils avaient bien pu aller. La mâchoire crispée, je me décidai à suivre la Serpentard dans ce dédale qui s’assombrissait à chaque seconde. « Elle n’est pas rrréelle, » soulignai-je sans la moindre émotion. « Que comptes-tu fairrre si tu la trrrouves ? » Nous étions en train de longer un couloir, dans le seul but de trouver un fantôme, une chimère que Carla ne pouvait se résoudre à abandonner, quand je constatai un attroupement d’individus à travers une fenêtre. Elle donnait sur un parc, ou un jardin immense peut-être. Tous assis en rangs parfaits, ils tournèrent à l’unisson leur tête vers l’arrière. Mes yeux à moi remontèrent l’allée, cherchant à faire taire l’angoisse sourde qui s’était réveillée.

@Carla P. Yaxley

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyLun 15 Nov - 15:07

Falling through the hourglass



Carla dévisagea Erin, toute entière drapée dans son air bravache et sa curiosité malsaine. Que voulait-elle apprendre de cette scène apocalyptique ? Si Carla lui assurait que ce n’était pas de la voyance, pourquoi vouloir s’aventurer faire des formes de magie qu’elles n’avaient ni la connaissance, ni la puissance de maîtriser ? Sans doute était-ce là leur différence. Carla aimait l’idée du pouvoir, celle de la puissance tout autant. Elle avait eu une éducation qui n’encourageait pas réellement à la vulnérabilité. Néanmoins contrairement à Erin, elle avait abandonné toute velléité de s’exposer à un danger qu’elle supposait d’avance trop dangereux pour elle. La puissance n’avait guère plus de sens quand on mangeait les pissenlits par la racine. Elle en avait fait la dure expérience avec Casey. Elle avait appris. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentit infiniment lasse. Infiniment plus vieille que la brune qui lui faisait face. Erin était enivrée par le danger, comme un papillon qui tournerait autour d’une flamme jusqu’à s’y brûler. Cette façon de brûler la vie par les deux bouts était typique de l’adolescence. Carla avait l’impression de s’en être éloignée, d’une certaine manière. Etait-ce cela devenir adulte ? Trouver les autres trop intrépides et préférer la prudence ? Elle redressa la tête dans un geste de défi quand Erin se moqua d’elle et persifla avec une forme d’énergie du désespoir.

- Je n’ai cure des peut-être. Si je voulais échafauder des hypothèses, je ne m’intéresserais pas à la voyance. Tant mieux pour toi si tu te contentes de conjectures.

L’aveu pourtant clair sur ses motivations qu’elle lui concéda lui échappa. Pour la première fois, elle venait de reconnaître qu’elle était tout aussi intéressée par le sujet que l’était Casey. Ou qu’elle était la véritable destinataire de l’artefact. En soi, cela n’exposait pas ses secrets, une curiosité pour une forme de magie parallèle n’était pas répréhensible ni significative. Adossée contre le mur, se raccrochant à la sensation des pierres froides dans son dos pour tenter de retrouver pied avec la réalité, elle se força à réguler sa respiration pour endiguer les vagues de panique qui la submergeaient. Qu’Erin la contemple et se paye sa tête éternellement, tant pis. L’instinct de survie était un réflexe salutaire quand on y réfléchissait.

Excès d’orgueil plus que de curiosité ou résignation, elle finit par emboîter le pas de la brune. Jamais la Sorensen ne sembla soupçonner les trésors de courage qu’elle déployait en agissant ainsi. Pour elle, elle faisait sa mijaurée, elle le savait. Dans son esprit, ses craintes s’entrechoquaient, comme autant d’oiseaux affolés, l’empêchant de se concentrer. Elle réprima son envie de fuir, musela les sanglots enfantins de peur qui menaçaient de prendre le dessus, empêcha ses mains de trembler. Par réflexe comme par protection contre les railleries de la brune, son visage reprit le masque de neutralité qu’elle arborait quand elle souhaitait conserver ses pensées secrètes. Ce n’était pas de l’indifférence, juste un visage sans expression. Son regard concentré démontrait qu’elle était concentrée sur son environnement, mais ses émotions restées verrouillées.


Erin avait l’air étrangement à sa place au milieu des flammes. Elle évoluait dans ce décor apocalyptique comme si rien ne l’effrayait ou ne pouvait pas l’atteindre. L’admiration fascinée de la blonde laissa place à une forme de méfiance. S’il fallait comprendre quoi que ce soit à cet endroit, qu’Erin y évolue avec aisance avait-il un sens ? Continuant d’avancer, elle ne se rendit pas compte que ni elle ni la brune n’avaient une vision exactement semblable. Carla continuait de voir Poudlard là où Erin distinguait Beauxbâtons. Elles marchèrent en silence dans le bâtiment, Erin dévorant le décor des yeux comme si cela allait suffire à obliger l’endroit à livrer ses secrets, Carla prenant soin de rester à saine distance des flammes. Une goutte de sueur glacée glissa le long de sa nuque. Elle n’aimait pas cet endroit. Le feu y était pour beaucoup, évidemment, mais il n’y a pas que cela. L’atmosphère était excessivement oppressante, lourde de mauvais présages. Elle ajouta, avant qu’Erin ait pu répondre à sa question précédente.

- Il y a quelque chose de mauvais augure dans tout cela. Ce n’est pas à prendre au pied de la lettre, plutôt un sentiment diffus.

L’énoncer ne fit que la conforter dans son analyse. Sans pouvoir expliquer son ressenti, il avait suffi qu’elle prononce ces mots pour en percevoir la vérité. Cela lui donna même une étrange impression de soulagement, comme si elle avait résolu une énigme. Elle n’avait aucun doute sur la justesse de son interprétation. Les flammes étaient métaphoriques, il y avait quelque chose qui rongeait Poudlard de l’intérieur, c’était cela qu’elle devait en comprendre. Pour la première fois depuis qu’elle était entrée, sa curiosité prit le dessus sur sa terreur et elle effleura les flammes du bout des doigts sans rien sentir, comme hypnotisée

- Une menace qui vient de l’intérieur et qui met en péril l’équilibre global. C’est ça que ça veut dire.

Elle n’eut pas le temps de savoir si Erin allait la traiter de diseuse de bonne aventure qu’elle aperçut Casey. S’engageant à sa suite, elle haussa les épaules quand Erin lui indiqua qu’elle n’était pas réelle

- Qu’en sais-tu ? Si c’était Junior, tu ne prendrais pas le risque de le laisser. Je ne le ferai pas pour Casey.

Il n'y avait pas de reproche dans sa réponse, juste une constatation objective. Erin n'aimait pas grand monde dans cet univers, mais il était de notoriété publique qu'elle entretenait des liens forts avec Junior. Liens définis comme de l'amitié aux dernières nouvelles. Elle accéléra le pas, voyant l’ombre lui échapper, ne répondant rien à la dernière question d’Erin. Ce n’était pas une façon de l’ignorer, il n’y avait juste rien à dire. Elle ne savait pas ce qu’elle ferait si elle parvenait à la rattraper. Lui demander des explications n’aurait pas de sens. L’abandonner ici serait inconcevable. Mais pouvait-on ramener des chimères dans le monde réel parce que le courage manquait pour les laisser partir ? Elle savait uniquement qu’elle ne pouvait se résoudre à la perdre une nouvelle fois. Si cette vision avait le moindre lien avec le futur, elle voulait la rattraper pour avoir la certitude qu’elle l’atteindrait un jour dans la réalité. Erin ralentit brusquement le pas et Carla se retourna pour la presser quand son regard s’arrêta sur la scène que la brune observait. Pour la première fois depuis leur arrivée, elle eut l’impression que la Poufsouffle était plus pâle qu’à l’accoutumée. Il fallait reconnaître que la mise en scène était dérangeante. Une trentaine de personnes étaient assises, parfaitement alignées, tête tournée comme si elles attendaient quelque chose qu’elles étaient les seules à savoir. Carla recula d’un pas et jeta un regard anxieux à Erin. Toute cette mise en scène depuis leur entrée dans cet univers lui insufflait une profonde impression de malaise. Lançant un regard vers la pièce vers laquelle Casey s’était engouffrée, elle hésita

1 & 4 – Carla décida de suivre Casey après quelques secondes d’hésitation. Erin pouvait lui emboîter le pas si elle le souhaitait, mais la Serdaigle resterait toujours sa priorité

Spoiler:

Elle se mit à courir pour la suivre, totalement obnubilée à l'idée de la rattraper. Durant une seconde, elle crut presque pouvoir la frôler, sans succès


- Casey, attends !

N'était-elle qu'une vision ? En tout cas, elle ne fit pas mine de se retourner ou de l'entendre. Sa course se stoppa dans une pièce vide, où la brune se tenait immobile au milieu de la salle, comme si elle ne la voyait pas. Les fenêtres donnaient un nouveau point de vue sur la scène de la cour, toujours marquée par une attente incompréhensible. Carla déglutit péniblement, prise d'une subite envie de pleurer sans qu'elle ne sache réellement ce qui motivait ce sentiment de tristesse infinie qui s'imposait à elle.

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyLun 15 Nov - 15:07

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyMar 7 Déc - 17:31



( falling through the hourglass | CARLA ♚ ERIN )
Si tout ceci n’était pas de la voyance, la question demeurait, suspendue entre mes envies d’en découvrir plus et les inquiétudes de Yaxley : qu’était-ce ? Que représentait cette scène qui dégageait une angoisse folle et réveille des craintes assourdissantes ? La Serpentard ne percevait donc pas tout l’attrait caché dans ce chaos apparent ? Voyance ou non, nous avions quelque chose à découvrir ici, quelque chose à explorer, une connaissance à en tirer. Elle était bien sotte si elle ne voyait pas cette opportunité qui se dessinait sous nos regards contraires. Qu’importe le danger : il était bien peu de choses en comparaison. Néanmoins, j’avais besoin de sa présence. Non pas par altruisme ou par envie, simplement parce qu’elle était celle qui avait activé le sablier. C’était un principe élémentaire : si le sorcier à l’origine d’une telle manifestation magique se retirait de l’équation, alors tout le reste suivait. Sous l’assaut de mes paroles narquoises, Carla se redressa, comme par défi. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire brûlant : bien, c’était ce qu’il fallait. Une fierté malmenée prête à tout pour reconquérir ce qui lui revenait de droit. La peur la paralysait, mais son orgueil pouvait faire bien plus. Il s’agissait d’un pari un brin risqué quand on savait à quel point elle était prête à le malmener. Mes yeux opalins roulèrent vers le ciel à l’entente de sa rebuffade. Ce n’était pas tant les peut-être qui m’intéressaient que cette expérience inédite. Mais autre chose balaya bien vite cette pensée et mon regard quitta le plafond, cisaillé entre les pierres grises du cachot et ce ciel assombri par la fumée, pour se reposer sur la Serpentard. Ses mots ramenèrent avec eux une vieille question poussée par un instinct profond : n’y avait-il que Pumpkin pour se passionner de voyance ?

Le doute s’installa mais n’avait pas la priorité pour le moment. Carla consentit enfin à abandonner le mur contre lequel elle était appuyée pour me suivre dans cette prairie apocalyptique. Les flammes se rapprochaient, reflet gigantesque de ce qui luisait au fond de mes prunelles fascinées qui dévoraient les moindres recoins à la recherche de réponses. Des réponses à quoi, je n’en avais pas la moindre idée, mais quelque chose se cachait forcément ici. Quelque chose qui ferait taire cette sensation dérangeante qui me nouait l’estomac et qui n’avait aucun sens. Seuls les aspects tangibles valaient quelque chose, je ne devais pas me préoccuper d’émotions parasites sans fondements. En temps normal, je n’aurais pas prêté plus attention que cela aux paroles de Yaxley — et c’est d’ailleurs ce que je fis, dans un premier temps. Puis elle mentionna les mauvaises augures qui habillaient les lieux, réveillant ce même sentiment diffus qu’elle souligna, au fin fond de ma poitrine. Il y avait comme une vérité intrinsèque dans ces paroles qui coupa court à toute envie de la contredire. « C’est-à-dirrre ? Comme un aperrrçu de ce que les choses pourrraient êtrrre sous leurrrs plus terrribles auspices ? » Je n’avais pas terminé ma phrase que la même impression louvoya, glissant dans tout mon être. Un frisson me lécha la colonne vertébrale. Je n’aimais pas ces sensations incongrues. Mais nos suppositions apportaient une note presque réconfortante. « De l’intérrrieurrr de quoi ? » Je l’observai toucher les flammes, comme je venais de le faire sans en ressentir la chaleur délicieuse, avant que mon regard ne se perde dans les alentours. Et là, descendant les escaliers en marbre blanc, les silhouettes de Finnbjörn et Judith m’emplirent d’un sentiment qui confinait à l’horreur.

Yaxley me fit détourner la tête d’un geste sec en mentionnant Pumpkin. Quand je revins à ma fratrie, ils avaient disparu. Décidément, cette sang-mêlée était partout dans l’esprit de Yaxley. Nos pas suivirent les siens tandis que je soulignais son inconsistance. Indifférente à mes propos, Carla me retourna que je ferais exactement la même chose, s’il s’agissait de Junior. Une telle vérité ne pouvait être contredite, aussi agaçante soit-elle car provenant de la Serpentard. En effet, si ça n’avait pas été mon frère et ma soeur, plus tôt, mais mon meilleur ami, je l’aurais poursuivi pour comprendre ce que sa présence ici signifiait. Ce n’étaient pourtant que des chimères qui évoluaient dans une pièce de théâtre dont nous ignorions les causes et les conséquences. Désintéressée de cette filature dans laquelle nous étions engagées, mais ne tenant pas à être éjectée des lieux si je m’éloignais trop de celle qui les avait provoqués, ma curiosité brûlante continuait d’étudier les alentours. Ce n’était qu’un couloir percé de fenêtres mais l’une d’elle m’offrit justement un aperçu qui me figea. L’angoisse incompréhensible qui m’accompagnait depuis le début de cette expérience revint, puissante, effleurant des recoins de mon esprit que je pensais révolus. Les chaises alignées en rangées parfaites et les gens vêtus de costumes élégants quoique sombres semblaient attendre quelque chose. Un mariage ou un enterrement, le tableau se prêtait aux deux. Je sentis plus que je ne vis Carla faire marche arrière et se porter à mon niveau. Ma main posée sur le rebord de la fenêtre, serrée en un poing pâle, n’était qu’une piètre illustration de la tension qui m’habitait maintenant. Yaxley craignait les flammes et pourchassait Pumpkin comme un rêve. J’étais habitée par d’autres cauchemars. Sans vouloir me l’avouer, je savais intrinsèquement à quoi cette scène me faisait penser, et aucune des perspectives qui y étaient liées ne me plaisaient.

Difficilement, je déglutis, comme si de la lave coulait dans mon palais. Un mouvement et Yaxley était déjà repartie. Je pouvais rester ici à contempler, le cœur battant, une scène dont j’attendais le dénouement et risquer de trop m’éloigner d’elle, ou bien la suivre et retrouver le chemin menant vers l’extérieur pour me confronter à ce que je refusais de considérer. Ce n’était pas de la voyance, avait-elle dit. Quelque chose de mauvais augure, une menace de l’intérieur. J’étais incapable de discerner ce que cela pouvait bien signifier. Je n’étais même pas certaine de vouloir assister à ce que mon esprit me susurrait, répandant son venin avec une efficacité redoutable. D’un autre côté, fuir n’était pas une habitude que je cultivais. Après une seconde infinie, je suivis la voix de Carla qui criait à Pumpkin de s’arrêter. Le mirage nous entraîna jusqu’à une pièce, vide, dont les fenêtres offraient une vision large sur l’attente, en contrebas. Tout ceci dégageait une ambiance malsaine qui aurait pu me plaire en d’autres circonstances, mais pas cette fois. « Qu’est-ce qu’elle attend ? » soufflai-je, à l’attention de personne en réalité, plus comme une question adressée au temps qui s’écoulait dans une torpeur sinistre. Poser le regard sur Pumpkin ne provoquait rien, chez moi, pas la moindre émotion. Mais dès que mes yeux clairs se reportaient sur l’extérieur, l’angoisse revenait en trombe.

Péniblement, je m’arrachai de ce qui se jouait dehors et fis un pas de plus en direction de Yaxley, immobile face à l’ancienne Serdaigle. Comme si mon mouvement avait été le signal de quelque chose, le sol devant Pumpkin se troubla, les pierres se mirent à trembler, s’élevant jusqu’à former un socle sur lequel se matérialisa un cercueil. Un rapide coup d'œil à Carla, plus pâle de seconde en seconde, avant de revenir à ce qui se jouait devant nous. Trois marches cisallaient le côté du podium que Pumpkin emprunta, une à une, dans une lenteur aussi dense que glaçante. Son pied gauche se souleva, puis le droit, puis le gauche de nouveau et enfin sa jambe droite, plus haute encore, passa le rebord du cercueil. Quelques secondes plus tard, elle était allongée dans cette caisse mortuaire. Une seconde, terriblement longue, passa, et le socle trembla derechef, s’enfonça dans le sol et emportant la bière avec lui, laissant sur son passage des marches qui s’enfonçaient dans les ténèbres. « Tu disais que l’équilibrrre était en pérrril ? » C’était plutôt la vie elle-même, si l’on interprétait littéralement ce qui venait de se passer. « J’imagine que tu veux la suivrrre. » Ce n’était pas une question, ni même un reproche. J’étais bien trop avide de découvrir ce que la suite nous réservait. Aussi fus-je la première à m’engager dans cet escalier sombre, les doigts posés sur les pierres autour de moi qui ressentaient cette énergie vibrante. Quand la lumière perça les ombres, nous étions dans le jardin que les fenêtres nous permettaient d’observer, à l’extrémité de l’allée qui traversait les grandes rangées de chaises, tous les regards braqués dans cette direction. Mais ce n’étaient pas nous qu’ils fixaient. Nous étions probablement invisibles à leurs yeux, un peu comme un voyage en Pensine. Oui, ce devait être similaire. Ce qu’ils attendaient tous, c’était ce cercueil que nous avions suivi et qui trônait, porté par quatre sorciers armés de leur baguette, derrière une silhouette tout de blanc vêtu. Mon cœur sembla peser brusquement une tonne et tomber dans les plus profondes abysses. Pourquoi Finn et Judith assisteraient à l’enterrement d’une sang-mêlée ? Si je devais y voir une cohérence, je n’en trouvais aucune, jusqu’à ce que je remonte l’allée de mes yeux clairs qui perçaient sur un visage décidément de plus en plus pâle, jusqu’à l’autel où une silhouette bien trop familière attendait. « Ça n’a aucun sens… » fis-je d’une voix étranglée.

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Message(#) Sujet: Re: falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) falling through the hourglass (CARLA ♚ ERIN) EmptyMer 16 Mar - 23:06

Falling through the hourglass



A chaque seconde dans ce monde étouffant où elle avait l’impression qu’il allait l’engloutir, Carla se demandait pourquoi diable elle avait accepté d’essayer ce maudit artefact en compagnie d’Erin. Rien n’allait dans sa décision. Etrenner n’importe quelle relique trouvée par la Sorensen était une preuve d’inconscience. Flirter encore avec les runes, après tout ce qu’elle avait déclenché dans sa vie était d’une bêtise crasse. Rien n’allait dans ses choix. Et rien n’allait chez Erin non plus. Plus l’atmosphère était angoissante, plus elle semblait trouver délectable de se trouver ici. Ou en tout cas, intéressant. La Serpantard, elle, aurait volontiers pris la fuite.

La suite la vengea un peu. Erin perdait de sa superbe, comme si elle commençait enfin à ressentir l’effet de cette illusion. A sa grande surprise, elle poussa même le vice jusqu’à l’interroger sans se moquer d’elle, ce que la blonde n’avait jamais cru possible. Est-ce qu’elle aussi était capable de ressentir à quel point ses paroles sibyllines avaient un sens entre ces murs maudits ? Tout le problème était qu’elle peinait à être plus précise que ce qu’elle avait été. C’était une sensation diffuse, intangible. Plus elle tenait de mettre des mots dessus, plus l’impression qu’elle tentait d’exprimer lui glissait entre les doigts. Elle ouvrit la bouche pour répondre, puis se ravisa avant de soupirer. Elle n’arrivait pas à formuler sa pensée correctement.

- Non, ce n’est pas une question d’auspices. Ni de l’intérieur de quelque chose de défini. Alors qu’il y a un équilibre apparent, il existe comme une dissension à l’intérieur même de la situation, un germe qui va pourrir et poser problème. Je n’arrive pas à l’expliquer mieux.

Puis Casey arriva et elle oublia le reste. Pourtant, elle aurait dû savoir que suivre quelqu’un dans cet endroit ne pouvait être que pour le pire. Ce n’était pas très difficile à deviner. Mais elle tomba dans le piège et poursuivit son amie jusqu’à cette pièce où les larmes faillirent déborder de ses yeux. Si elle ne comprit pas immédiatement pourquoi, elle eut vite fait de saisir l’horreur de la situation quand le cercueil apparut et que Casey s’y rendit sans la moindre difficulté. Elle s’allongea dans le caisson de bois d’un pas aussi décidé que mécanique et l’image sidéra tellement Carla qu’elle n’eut pas le réflexe de lui courir après. Ou plutôt si elle l’eut, la peur d’être enfermée vivante la paralysa. Elle ne voulait pas suivre Casey dans la mort. Mais elle ne voulait pas la perdre.

Un filet de bile remonta dans son œsophage alors que le cercueil de son amie venait d’être absorbée par le sol. Elle allait être malade. Malade de peur, malade de tristesse, malade de cet endroit qui n’avait décidément aucun sens et surtout malade de n’avoir rien pu faire. Elle aurait dû se moquer de ce qu’elle voyait, tout cela était bien trop incompréhensible pour être réalisable et à la fois, cela sonnait étrangement juste dans son esprit, sans qu’elle soit capable de comprendre pourquoi. Habituellement, elle n’avait pas de pressentiment. Soit elle avait une vision, soit elle était exactement la même personne que celle qu’elle était avant ce fichu rituel de magie noire avec Casey. Néanmoins, dans ce monde parallèle, elle avait la sensation de pouvoir discerner sans peine ce qui relevait du décorum de ce qui constituait un indice de ce que le futur leur réservait. Il suffisait qu’elle étudie la scène quelques instants pour ressentir une sorte d’avertissement bien réel, sans qu’elle soit capable de décrire sa sensation.

- Erin, je veux sortir d’ici.

Sa voix avait été un gémissement plaintif, mais elle s’en fichait de paraître pleurnicheuse. Cet endroit était malsain et il n’y avait nul besoin d’être voyant pour s’en rendre compte. Futur possible et angoisses personnelles s’entremêlaient jusqu’à devenir inextricables. Non seulement elle n’apprenait rien qu’elle n’aurait voulu savoir, mais en plus, elle savait pertinemment qu’elle ne referait sûrement jamais le voyage seule dans un tel endroit. La présence d’Erin, toute aussi moqueuse soit-elle la contraignait à ne pas s’enfuir à toutes jambes et la rassurait dans une certaine mesure, mais elle savait parfaitement qu’elle ne réitèrerait pas l’expérience. Mais déjà, Erin s’engageait dans l’escalier et elle se retrouva à la suivre, livide. Elle ne pouvait pas laisser Casey et en même temps, elle avait l’étrange certitude qu’elle ne pouvait plus l’aider.

Leurs pas les amenèrent dans le jardin qu’elles regardaient précédemment. L’allée semblait toujours interminable et les rangées de chaises donnaient l’impression qu’une cérémonie allait débuter, sans que Carla soit pour l’instant capable de l’identifier. Le seul réconfort était que toutes les personnes assises ne semblaient pas les voir, comme si elles étaient invisibles. Le malaise étreignait déjà sa poitrine comme un étau, elle ne savait pas très bien si elle aurait été capable de supporter une nouvelle pression. La vision du cercueil porté par quatre sorciers lui retourna si vivement l’estomac qu’elle détourna les yeux, incapable de soutenir plus longtemps cette vision sinistre. Elle n’avait pas besoin d’une seconde de plus pour être intimement persuadée qu’elle revivrait prochainement cette scène dans ses cauchemars. Son regard remonta l’allée jusqu’à ce que ses prunelles s’arrêtent sur une silhouette qui attendait devant un autel. La blonde resta interdite avant de demander à Erin, perdue

- Pourquoi Junior est là-bas ?

Cette spectacle là ne déclenchait pas chez elle le même sentiment d’angoisse que le cercueil. Il y avait quelque chose de plus apaisé dans la façon d’être de ce Junior fantasmagorique et elle était capable de dire, toujours sans être capable de l’expliquer, que cet événement n’avait pas la même portée. Presque aussitôt, elle crut entendre les premières notes de la marche nuptiale, ce qui acheva de la déconcerter. Mariage ou enterrement ? Cela n’avait toujours aucun sens. Etait-ce Casey la mariée ? cela était impossible, elle n’allait pas se relever de sa tombe et personne n’allait envisager de prendre un cadavre pour épouse. Que la vision soit glauque et dérangeante, c’était acquis, mais rien n’indiquait que cela devait confiner à l’horreur. Il devait donc bien y avoir une vraie mariée en chair et en os quelque part. Le tout était donc de regarder qui allait remonter l’allée. Luttant contre sa peur de continuer à voir ce maudit cercueil, Carla tourna lentement la tête dans la direction opposée. Effectivement, une silhouette remontait l’allée, sans que la Serpentard ne soit encore en mesure de la reconnaître. A sa décharge, son voile lui couvrait le visage. Néanmoins, sa démarche lui était profondément familière. Alors qu’elle s’apprêtait à interroger Erin, elle se tourna vers sa camarade qui semblait pour la première fois depuis le début de leur immersion profondément bouleversée.

- Ca va ?

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