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Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys]
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Message(#) Sujet: Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] EmptyDim 23 Mai - 2:25

Un dimanche soir, fin mai...

Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] J8gserlin bénisse les bibliothèques.

S'il y avait un endroit où Alys passait la majorité de son temps libre, c'était bien ici. Quoi qu'à bien y réfléchir, cela devait concurrencer son temps dans les dortoirs, au moins pour y dormir, même si elle y maintenait son temps au minimum quand ils étaient occupés. La bibliothèque était indubitablement le seul lieu où elle voulait être. Où elle aimait être. La seule raison pour laquelle elle avait tant et tant insister auprès de son père pour retourner à Poudlard, année sanglante après année sanglante. Presque chaque été, son père rechignait à la renvoyer, lui demandait si elle était sûre, lui faisait jurer de leur écrire si elle changeait d'avis. Il y avait même eu cet été où il avait refusé tout net qu'elle y retourne. Ses plaintes n'y avaient rien changé, son besoin de retourner dans cette bibliothèque n'avait pas été assez fort pour le convaincre. Il avait fallu toute la douceur de sa mère, toute sa compréhension et l'intervention d'un agent du ministère qui s'était montré diplomate et prévenant, jurant qu'il serait disponible si un problème avait lieu. Et Alys était retournée à Poudlard. Avec l'obligation de rentrer à chaque vacances scolaires, mais elle y était retournée. Cela l'empêchait malheureusement de profiter des lieux aux moments où la majorité des élèves n'étaient plus là, donc potentiellement, les meilleurs moments de l'année, mais Alys laissait couler. Elle aimait son père, profondément, et sa mère également, sans le moindre doute. Elle n'était pas sûre qu'elle aurait céder à la place de son père alors elle appréciait ce petit miracle. Surtout qu'hormis la bibliothèque, il n'y avait rien qui ne la retienne à Poudlard.

Rien du tout.

Alors comme tous les week-ends ou presque, Alys profitait de la bibliothèque sans préoccupations des horaires. Elle n'avait aucune obligation d'aller en cours, d'aller à se restaurer le midi, d'échanger avec ses camarades ou ses professeurs. Ses seules obligations étaient les heures d'ouvertures et de fermeture de la bibliothèque et, éventuellement, les tremblements de son corps quand elle passait presque le week-end entier sans manger parce qu'elle ne voulait pas quitter les lieux.

A ce titre, ce week-end était à l'image de tous les autres. Elle avait cependant sacrifié une bonne demi-heure le matin même pour grignoter quelque chose. Il valait mieux faire ça le matin très tôt, aucun adolescent censé ne se levait à l'aube un dimanche pour petit déjeuner. Et quelque part, Alys enviait leur grasse matinée. Mais ce n'était pas vraiment un problème, elle dormirait plus tôt le soir-même et serait parfaitement réglée pour la semaine finalement.

Ses préoccupations actuelles étaient cependant très éloignées de la logistique de la semaine. Comme d'habitude, ses journées à la bibliothèque étaient soigneusement réparties en plusieurs parties. Il y avait la partie "devoirs", qui prenait un place assez conséquente en réalité, comme si avec l'arrivée de l'été, les enseignants se rendaient compte que les examens approchaient et qu'il fallait mettre les bouchées doubles, réduisant le temps disponible pour les révisions et le simple temps de repos de leurs étudiants. Cela ne dérangeait pas Alys plus que cela, tant que le devoir n'était pas simplement un exercice simple et long. La simplicité était ennuyante et sa longueur prolongeait juste l'agonie. Elle préférait un peu de stimulation, de recherche, de réflexion. Elle était rarement déçue sur la question cependant. La seconde partie du week-end, quand ses devoirs étaient bouclés, ou suffisamment avancés pour être terminés le lundi, était consacré à ses propres recherches. Avec l'approche des grandes vacances, Alys ressentait le même sentiment d'urgence que les enseignants même si c'était pour des raisons différentes. Les grandes vacances signifiaient plus de bibliothèque. Et comme elle ne pouvait pas en emprunter pendant les vacances d'été -et ce n'était pas faute d'avoir demandé puis tenté de négocier avec la bibliothécaire- elle avait un temps limité pour entamer et/ou finir les ouvrages qu'elle voulait. Comme un coup du sort, les grimoires intéressants semblaient se multiplier comme des p'tits pains.

Alys lâcha une lente et profonde expiration. Les livres traitant de runes étaient probablement les plus complexes. Parfois, la Reeze avait l'impression qu'ils n'avaient qu'effleurer le sujet. C'était probablement le cas d'ailleurs, car, après tout, les runes n'étaient enseignées qu'à partir de la troisième année. Il n'en était donc pas au même point d'approfondissement que pour les matières principales. Très loin des enchantements, sortilèges, et autres sortes de magie conventionnelles, les runes semblaient vivre sur un plan à part sur la théorie de la magie. Alys ne les avait jamais vu mentionnés chez Bisset ou Vivenberg ni même chez Cassenne qui était pourtant le théologien de la magie le plus généraliste qu'elle n'est jamais lu. Tellement généraliste qu'il ne devenait agaçant à ne jamais rien dire de précis et à renvoyer le lecteur vers les ouvrages de X ou Y, comme s'il ne pouvait rien écrire qui soit de son propre travail. C'était intéressant, toujours, d'avoir des auteurs qui faisaient des liens entre des travaux spécifiques, créant des ponts, des passerelles, mettant en relation des notions appartenant à des domaines différents, cela apportait toujours une compréhension différente. Mais n'avoir jamais de détails sur les dits domaines, les dits travaux spécifiques, c'était juste frustrant.

Repoussant Runes anciennes réappropriées, Alys se leva de sa chaise pour partir dans les rayonnages traitant des runes. Elle avait besoin de quelque chose de... plus moderne. Un livre de référence classique pour avoir le rappel sous les yeux, et quelque chose de plus spécifique historiquement parlant. Parce que là, elle partait dans des contextes historiques et des références qu'elle ne possédait pas ou vaguement.


Dernière édition par Alys A. Reeze le Lun 14 Juin - 20:43, édité 1 fois
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Saige Billington

Saige Billington



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Arrivé(e) le : 22/02/2021
Parchemins rédigés : 940
Points : 6
Crédit : (ava) carolcorps - (signa) anaphore
Année : 6e année (16 ans - 04/02)

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Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux: Maledictus
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un faucon pèlerin
Epouvantard: Un faucon pèlerin
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
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Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: Dmitri D. van Aken, Professeur W. Aylmer & Lachlann McCruikshank

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Message(#) Sujet: Re: Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] EmptyLun 14 Juin - 20:10

Une journée de travail des plus normales se clôturait doucement. La veille, Haley s’était laissé aller à une légère folie en accompagnant Rosalie et Artemis à Pré-au-Lard, n’occupant la table de travail de la bibliothèque que le matin. Bien entendu, elle avait remis le couvert de ses devoirs dans son dortoir le soir même, mais il n’était pas question de réitérer une après-midi d’oisiveté ce jour également. Alors elle était venue assez tôt dans la bibliothèque, s’y installant une bonne partie de la journée et ne la quittant que momentanément pour aller garnir son gosier de quelques victuailles ; c’était là chose nécessaire à accomplir pour travailler sérieusement. Nul ne pouvait être assidu lorsqu’il était tiraillé par la faim. De plus, cette interlude gourmande était l’occasion d’une pause bien méritée, agrémentée d’un nouvel instant complice avec ses deux meilleurs amis.

Elle était à présent de retour dans la bibliothèque, bien décidée à venir à bout de son ouvrage qui, bien qu’il ne soit nullement au programme, pouvait être d’un indéniable secours dans la préparation de ses devoirs. Mieux appréhender la théorie magique était un moyen fort sous-estimé pour apprendre à maîtriser la pratique.

La soirée avançait, mais elle était pourtant bien loin d’être la seule à demeurer entre les étales de livres. Parmi ses compagnons, plus ou moins silencieux, de travail se trouvait une serdaigle qu’Haley ne connaissait que de vu, l’apercevant très fréquemment en ces lieux. Elle n’était manifestement pas plus jeune qu’elle, et puisqu’elle ne l’avait jamais vu en cours, elle n’était ni de quatrième, ni de cinquième année. Elle semblait, en tout état de cause, plus âgée que la poufsouffle : un visage aux traits plus mûrs, une organisation dans le travail qui dénotait une certaine expérience... aucun doute, elle était de sixième ou de septième année.

Ses yeux se posèrent subrepticement sur l’ouvrage de cette étrangère pourtant si coutumière aux yeux de la jeune anglaise. Elle faisait honneur à sa maison en fréquentant si souvent la bibliothèque. Une présence calme et discrète, toujours studieuse et parcourant des livres qui faisaient écho à ceux qui intéressaient la poufsouffle. Cette dernière ne parvint totalement, de là où elle était, à déchiffrer le titre du livre, mais il lui évoquait indubitablement la discipline runique. Intéressant ; elle avait donc validé son BUSE d’étude des runes et décidé de continuer cette matière. Alors que l’aiglonne quittait sa place, Haley se surprit à hocher pensivement de la tête, comme pour marquer son appréciation du choix d’étude. Appréciation qui n’était destinée qu’à elle-même.

La quatrième année repoussa d’un geste délicat son propre livre sur la théorie des métamorphoses transubstantielles et regarda la place, non loin d’elle, laissée libre par son aînée. Ses affaires y étaient toujours entreposées, signe qu’elle ne tarderait guère à gratifier à nouveau la poufsouffle de sa présence. Rien de bien étonnant à cela, elle était habituée, avec le temps, de la voir occuper une place dans la bibliothèque lorsque la fin de week-end arrivait. Nombreux étaient les élèves qui, à la dernière minute, venait renforcer les rangs des plus studieux, parce qu’ils n’avaient pas terminé un devoir important ; mais nulle excitation, nulle panique ne se dégageait d’elle. Elle ne venait pas terminer un travail dans l’urgence, mais semblait bien plus venir approfondir ses connaissances par un excès de zèle semblable au sein, ou par simple intérêt intellectuel.

Haley ôta de son sac un nouveau parchemin qui, lui, n’avait pas été agrémenté d’abondantes notes de lecture. Elle n’était pas certaine de ce qu’elle faisait, ni même de ce qui l’animait ; jamais elle n’avait parlé à cette camarade de bibliothèque. Quelques regards échangés, quelques signes de la tête, tout au plus. Une forme de respect mutuel, de manifestation silencieuse, d’une reconnaissance ou, tout du moins, d’une connaissance, de l’autre. Rien de plus. Mais pour une fois, elle désirait aller un peu plus loin, découvrir l’une de ces personnes qu’elle semblait côtoyer si souvent, sans jamais leur avoir parlé.



Chère inconnue,

Sûrement dois-tu être surprise de lire ces lignes, mais après t’avoir aperçu si souvent en ces lieux, je me suis laissé tenter par l’idée de prendre, pour la première fois, contact avec toi. Je dois me reconnaître une certaine frustration de ne pas être capable de mettre un nom sur un visage pourtant si familier et qui a pour mérite de ne pas troubler la quiétude nécessaire à mon travail. Aussi j’espère que mon initiative ne va pas trop t’importuner.

Je ne souhaitais pas rompre le doux silence de la bibliothèque, pas alors que, pour une fois, aucun de nos cadets ne chahute dans le rayon dédié à l’histoire de Poudlard. C’est pourquoi je passe par le biais de ce morceau de parchemin, qui se trouve être également un bon moyen de ne pas être invasif et de te laisser l’opportunité de m’ignorer.



Un vague souvenir de son programme d’histoire de la magie de première année lui soufflait qu’ils étudiassent l’histoire de l’école anglo-saxonne. Il fallait reconnaître aux plus élèves que cette partie du programme pouvait avoir un côté presque enchanteur ; Poudlard avait ce soupçon d’extraordinaire, mêlé à une histoire parfois douloureuse et parfois très sombre. Cet étonnant cocktail pouvait être passionnant pour des jeunes gens d’ordinaire peu intéressés par le passé car celui-ci était plus concret, tout en se montrant très rocambolesque. Sans doute cet intérêt n’était-il pas partagé par tous leurs camarades : Haley n’avait pas connu les époques les plus sombres de Poudlard, mais ceux qui la précédaient d’un an en avaient vécus. Ce devait grandement refroidir l’intérêt qu’ils pouvaient nourrir aux histoires parfois dramatiques du monde sorcier.



Mais trêve de mystère, j’ai beaucoup écrit sans que tu ne puisses pour autant savoir de qui proviennent ces lignes. Je suis la poufsouffle, aux cheveux blonds, assise à la jonction entre le rayon dédié aux métamorphoses et celui des substances aqueuses. Je réponds au nom d’Haley Strauss et comme tu l’auras sûrement remarqué, je suis l’une de tes cadettes ; je côtoie en effet le rang des quatrième années.

Je n’ai, à vrai dire, pas coutume de prendre ainsi contact avec d’autres élèves entraperçus au détour d’un rayon de bibliothèque, mais le monde est fait de surprises et, chose rare chez moi, j’ai été séduite par la perspective de cette démarche inédite.



La jeune fille releva la plume de son parchemin et en déposa le bout dans son encrier. Peut-être devrait-elle s’arrêter là et renoncer à projet, mais une fois n’était pas coutume, elle se prenait au jeu de l’inconnu. Il y avait bien des manières de rencontrer les gens, mais Haley n’avait jamais été de celle qui aimait faire un premier pas parfois intrusif. L’écrit était en revanche si facile ! Elle ne craignait pas de se sentir dépasser de la même manière par les évènements ; elle avait, par bien des aspects, plus facilement confiance en un morceau de parchemin qu’en toute autre forme de conversation.



Je profite donc de ton absence momentanée pour te déposer cette invitation à faire connaissance. Je suis curieuse de rencontrer des élèves qui ont d’autres sujets de discussion que le quidditch ou le prochain bal de l’école et force est de constater que pour l’instant, mes aspirations n’ont guère été satisfaites par une grande partie de mes camarades. Quelques personnes se distinguent, comme la préfète de ma maison (malheureusement, la sagesse que je trouve chez elle n’est pas un trait que notre chère directrice a jugé bon de rechercher pour son binôme), et il m’a semblé reconnaître en toi cette même sagesse.

En espérant que je ne sois pas trop inintéressante pour que cet intérêt puisse se révéler mutuel,


Haley Strauss.



Il s’agissait d’une légère fausse modestie tout autant que d’une supplique ; son travail acharné cachait une certaine tendance au dénigrement de ses propres capacités. Recevoir les éloges des membres les plus avares en la matière du corps professoral avait toujours été un incroyable moyen de raviver une confiance en elle trop discrète, souvent chassé par son anxiété naturelle.

La poufsouffle regarda un instant son parchemin, relisant ce qu’elle avait écrit avec un léger serrement dans son cœur, signe qu’elle n’était pas aussi assurée qu’elle pouvait le prétendre. Elle ne souhaitait pas trop écrire ; la démarche était suffisamment particulière pour ne pas en rajouter inutilement, d’autant qu’elle ne voulait pas donner l’impression d’imposer quoique ce soit. Il ne s’agissait que d’une modeste invitation, une proposition à converser qui pourrait tant se solder par d’autres mots que par l’ignorance mutuelle.

Sans qu’elle ne soit pleinement satisfaite de son mot, elle se leva pourtant et alla le déposer à la place de la serdaigle, toujours absente, avant de retourner s’asseoir quelques temps. Les minutes passèrent tranquillement. Elle ne cherchait pas à voir si la cible de son mot était retournée à sa place et si elle l’avait lu ; elle avait suffisamment de travail pour ne pas avoir à perdre du temps en regards inutiles et intrusifs. Une pointe de curiosité ne la quittait toutefois pas totalement, si bien qu’elle se décida finalement à détourner son attention de son ouvrage pour aller trouver distraction dans les rayons environnant ; marcher un peu et farfouiller dans les étalages lui permettrait sûrement de retrouver sa pleine et entière concentration.
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Message(#) Sujet: Re: Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] EmptyMer 16 Juin - 16:30

Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] J8gserlin soit loué !

Il ne fallut que trois petites minutes à Alys pour trouver le livre qu'elle cherchait. Elle le feuilleta vaguement, cherchant quelque chose de précis. Ce n'est pas exactement comme si elle ne l'avait pas déjà consulté des dizaines et des dizaines de fois. Elle ne l'avait probablement jamais lu en entier mais il lui était assez familier pour savoir où trouver ce dont elle avait besoin comme renseignement. Adossant le haut du grimoire à l'étagère, Alys s'arrêta quelque part au deux tiers de l'ouvrage et le parcours des yeux. Au bout d'une minute ou deux, quand il devient manifeste qu'elle a plus à lire qu'elle ne le prévoyait, elle s'accroupit, le livre entre ses cuisses, adossé à l'un des piliers d'étagères, puis, quelques secondes plus tard, finit carrément le cul par terre, le livre sur le sol devant elle, un coude sur sa cuisse, un poing sur sa joue tandis que sa main droite lisse et caresse les pages tant qu'elle n'a pas besoin de les tourner.

Le temps passe, file et Alys est toujours là, par terre, absorbé par sa lecture. Elle a encore été happé. Elle venait là pour une raison précise mais elle s'est laissée séduire par la perspective de poursuivre sa lecture, savoir une chose de plus, comprendre un point supplémentaire, laissant sa curiosité décider de ses actions, juste une dernière chose encore, encore et encore une fois. C'est son dos qui la rappelle à l'ordre, quand elle redresse sa colonne vertébrale, se trouve douloureuse, se rend compte que même ses pieds et ses fesses sont devenues inconfortables. Une chaise l'attends là-bas, là où sont ses affaires et elle est assise par terre entre deux rayonnages. Même la lumière est insuffisante. Pas la meilleure idée du monde, mais c'était juste censé être temporaire et... c'est devenu du temporaire plus long que prévu.

La Serdaigle soulève le livre, étend ses jambes, grimace, expire puis décale le livre pour se relever puis le reprend. Là, devant l'étagère, elle se tâte, hésite, soupèse le pour et le contre entre ranger le livre ou repartir avec. Elle a lu ce qu'elle voulait, mais elle s'est perdue dans d'autres conjonctures depuis, un petit rappel ne serait pas de trop, mais cette fois-ci, sur une chaise. Mais cela signifie prendre le risque une nouvelle fois de se faire guider par sa curiosité et de perdre, de nouveau, un temps précieux.

Alys prend le risque.

Le grimoire refermé entre ses bras, elle remonte le rayonnage et retourne à sa place.

Au premier regard, elle sait que quelque chose cloche.

Cela faisait longtemps. Il n'était pas rare, à une époque, qu'elle garde constamment un oeil sur ses affaires. Ce n'était l'affaire que de quelques secondes pour tout tourne au désastre. Il suffisait d'un sortilège, d'une potion, d'un simple vol et elle se savait harceler. Elle ne prenait même plus le risque de s'éloigner de sa table. Tout comme elle ne prenait plus le risque de laisser des affaires importantes dans les dortoirs. On ne sait jamais. Il suffisait d'une seule personne et son travail pouvait être ruiné ou volé, à moins que ce ne soit ses affaires. Mais c'était il y a des siècles ou peu s'en faut. Alys savait que ça ne signifiait rien. Certaines choses laissaient des traces, peu importait les années. Son petit porte-monnaie doté d'un sortilège d'extension indétectable en était la preuve, elle ne s'était jamais séparé de la manie de garder toutes ses affaires avec elle, ne laissant dans son coffre que des choses remplaçables, consommables, sans valeur, banales. Rien dont la disparition entrainerait une détresse émotionnelle, ou un ennui matériel. Elle pouvait faire sans mais c'était mieux avec.

Mais la bibliothèque, c'était différent. A la bibliothèque, il y avait des gens. Une multitude de gens. Et Mme Pince pour surveiller. Et ce n'était plus Blackman mais Appleton la directrice. Il était tellement peu probable qu'elle soit de nouveau une victime en ces lieux chéris qu'Alys avait petit à petit repris une attitude parfaitement conventionnel dans un tel lieu. Avait-elle eu tort ? Rien ne manquait, non. Son sac était toujours là, ainsi que son pull qu'elle avait retiré dès 10h du matin. Ses ouvrages semblaient intacts tout comme ses parchemins. A première vue, rien n'avait bougé, rien n'avait été retiré. Non, l'élément perturbateur était un élément rajouté.

Un parchemin.

Alys resta interdite, à deux pas de sa table, jaugeant le misérable bout de parchemin avec un regard à la limite du menaçant ou de l'accusateur. Rien que pour avoir rappeler de mauvais souvenirs, il le méritait. La sensation de coup de poing dans l'estomac n'avait rien d'agréable. Elle finit par quitter des yeux le papier en s'approchant plus lentement alors qu'elle regardait les alentours. Personne ne semblait regarder dans sa direction, mais cela ne voulait rien dire, son blagueur avait certainement eu tout le temps de voir sa réaction avant de faire mine de rien. Personne n'était à proximité immédiate non plus mais ça non plus ça ne voulait rien dire, elle était resté une éternité dans les rayons, celui qui avait posé ça aurait pu le faire n'importe quand durant son absence et avoir largement le temps de quitter les lieux. Ses yeux s'arrêtèrent sur la poufsouffle qui se trouvait toujours dans son entourage. Elle était toujours là. Elles ne se parlaient jamais, pas qu'Alys ait vraiment envie de le faire, mais elles n'étaient jamais loin l'une de l'autre. Et Alys voulait croire, le voulait vraiment, que si quelqu'un s'était approché de ses affaires avec des intentions malveillantes, elle serait intervenue, ou elle voudrait l'en avertir.

Dingue qu'avec son cynisme, Alys entretienne encore ce genre d'espoir fragile. Elles n'étaient rien l'une pour l'autre. Ne se connaissaient pas. Pourquoi la poufsouffle aurait-elle fait quoi que ce soit pour elle ? Alys l'aurait-elle fait si les positions avaient été inversée ? ... peut-être aurait-elle chercher à l'avertir si ce n'était rien de méchant. Mais peut-être pas. Après tout si personne n'avait de raison valable de s'approcher de ses affaires, cela ne voulait pas dire que c'était également le cas pour la Poufsouffle. La Reeze détacha son regard de la jeune fille avant qu'elle n'attire son attention et posa son grimoire sur un coin laissé libre avant de s'asseoir et de reporter son attention sur le parchemin.

Il était là, offert à son regard, remplis de lignes et de lignes écrites à la plume. Avant même d'en prendre connaissance, Alys ne pouvait pas s'empêcher d'être surprise par la quantité de texte écrit. A part Austin, elle ne voyait pas qui pourrait vouloir communiquer autant avec elle, qui pourrait avoir autant à lui dire. Son regard tomba directement à la fin du parchemin pour vérifier si l'auteur avait signé et... c'était le cas.

Haley Strauss.

Et bien, s'il y avait une fois dans sa vie où elle pouvait regretter de ne pas s'intéresser aux gens et retenir leurs noms, c'était maintenant, parce que ça ne lui disait rien du tout. Une fille, si quand même. En pariant sur l'honnêteté de son... correspondant, bien entendu. Parce que tout ceci pouvait toujours être une farce, ou une mauvaise blague. Le nom pouvait être faux ou celui d'une élève parfaitement innocente pour servir de couverture, ou...

Alys soupira.

Elle était à moitié tentée de sortir sa baguette pour tenter l'un des nombreux sortilèges de détections qu'elle avait trouvé dans la bibliothèque. Sa main dominante la démangeait de sortir sa baguette pour faire exactement ça avant de toucher le parchemin. Au cas où. Mais elle se retint. Bibliothèque et entrainement aux sorts ne faisaient pas bon ménage, surtout avec la bibliothécaire dans les parages. La lettre semblait parfaitement innocente, jusqu'ici, rien qui indique de piège. Elle ne grésillait pas, ne l'avait pas encore condamné à ne plus jamais pouvoir lever les yeux du parchemin et elle était signée. Et elle était abominablement curieuse, malgré toute sa méfiance, toute sa défiance, toute la parano intelligente qu'elle avait développée au cours des années, elle voulait savoir, lire, comprendre, étanché sa curiosité.

Du bout du doigt, Alys effleura le parchemin, le décala légèrement pour l'éloigner d'elle, qu'elle puisse croiser les bras devant sans le toucher pendant qu'elle lirait. Pour ce que soit plus confortable.

Toujours rien de suspect.

En dépit de tout, Alys était misérablement rassurée à mesure que la lettre ne la maudissait pas. Elle avait envie de croire que la lettre n'était rien d'autre qu'une lettre, et elle savait, elle le savait, que sa méfiance ne faisait pas le poids, qu'elle finirait par céder et lire, parcourir et toucher le parchemin. Il ne servait à rien de repousser l'échéance davantage. Inspiration. Puis son regard accrocha le premier mot de la lettre.

Chère Inconnue.

Cela commençait bien.

***

Un lundi, début juin...

Le pied d'Alys tressautait avec impatience. Elle n'avait jamais aussi peu apprécié un cours de Sortilèges de toute sa scolarité. Elle était rongée par le stress, l'impatience, l'appréhension, l'exaltation, l'excitation, piqué d'une pointe d'adrénaline. Comment une lettre pouvait produire un tel effet, c'était pathétique. Mais même si sa respiration était mesurée si on oubliait quelques inspirations profondes comme pour se calmer, elle le sentait, cette sorte de petite boule en fond de ses entrailles, cette impression que glace et sang se mélangent dans ses veines. L'anticipation lui brûlait les tripes, les veines jusqu'au bout des doigts et était à deux doigts de lui griller la cervelle à ce rythme-là.

Après avoir lu la lettre en entier, Alys l'avait relu. Plusieurs fois. Trop surement. Plusieurs fois sur place, puis plusieurs fois dans son dortoir, puis plusieurs fois dans la semaine. Son regard s'accrochait sans cesse à des endroits différents de la lettre, des éléments sur lesquels elle n'avait tiqué auparavant, auquel elle n'avait pas accordé d'importance à sa précédente lecture mais qui lui semblaient tout-à-coup essentiels. Comprendre qui était sa correspondance avait été assez facile du moment que la dénommée Haley avait été assez obligeante pour décrire son emplacement. Malgré elle, elle avait levé la tête dans sa direction, comme pour vérifier son emplacement, qu'elle ne se trompe pas. Mais oui, c'était bien elle, sa compagne de travail anonyme, silencieuse et amicale. Nettement moins anonyme désormais. Il y avait évidemment toujours le risque pour que ce soit une mauvaise blague à laquelle Haley participe ou soit un malencontreux dommage collatéral. Alys n'avait pas envie d'y croire parce qu'elle aimait bien la gamine. Elle l'aimait bien et la lettre était... vraiment amicale en fait. Sa volonté de faire connaissance avec Alys était surprenante, mais hormis ce détail pour le moins étrange, Haley... répondait à ses fantasmes. Pas ce genre de fantasmes, plutôt le genre de rêveries, d'apriori, de préjugés, d'hypothèses, de pari éventuel qu'elle aurait pu faire sur le genre de personne que la Poufsouffle était. La lettre en était presque trop belle. Etait-il vraiment possible qu'Haley corresponde à ce que sa conscience avait pu imaginer ? Une jeune fille studieuse, volontaire, intéressante et intéressée -par la magie s'entend-, mature et discrète ? Elle ne semblait pas vouloir s'imposer mais ne cachait pas son intérêt. Cela ne semblait pas être un lubie motivée par un ennui soudain mais une réflexion enfin mise sur papier. Un acte de foi. Un saut dans le vide sans vérifier si l'élastique est vraiment attaché. Alys ne pouvait qu'apprécier le courage qu'il avait dû lui falloir pour faire ça. Aucun doute qu'elle ne possédait pas cette caractéristique, de près ou de loin. Le moins qu'elle puisse faire, c'était d'y répondre.

Alys s'arracha à ses rêveries avec la fin du cours, rangeant en hâte ses affaires avant de se diriger vers la bibliothèque. Entre 18h et 19h, le lundi soir, il lui arrivait de voir Haley à la bibliothèque. L'anticipation lui noua les entrailles alors qu'elle quittait la salle de cours sans un regard pour un seul des êtres humains avec lesquels elle partageait l'espace, s'enfuyant vers le premier étage, prenant des couloirs latéraux, alambiqués, mais déserts. Peut-être plus long, mais son état ne tolérait pas de passer à côté de l'impression d'avancer plus rapidement.

Répondre n'avait pas été facile. Le plus dur avait été de commencer la lettre. Chose qu'elle n'avait pas envisagée jusqu'à vendredi dernier. A dire vrai, en quittant la bibliothèque ce jour-là, la possibilité de répondre ne l'avait même pas effleurer, les mots de la lettre tournoyaient trop dans sa tête, elle était trop surprise, trop perplexe, trop suspicieuse pour envisager de répondre à l'initiative d'Haley. Il ne s'agissait même pas de l'ignorer, mais de simplement... être prudente. Son regard s'était accroché à la Poufsouffle plusieurs fois dans la semaine. Elle pouvait lui reconnaitre ça : elle tenait parole. A aucun moment, elle n'avait tenté d'approches, pas de discussions, pas de regards bizarres, pas de pression. Tout semblait... parfaitement normal. Comme si elle ne lui avait jamais écrit. Ce qui était toujours une possibilité, lui soufflait sa conscience parano et elle ne pouvait pas totalement repousser cette éventualité. Elle ne le pouvait pas parce que... on ne sait jamais, parce que la lettre était trop parfaite pour être vrai, parce qu'il n'y avait aucune raison pour que quiconque ne veuille de sa compagnie. Haley n'avait-elle pas été, à l'occasion, témoin de ses diatribes pour repousser l'intrusion d'élèves perturbateurs. Elle n'avait jamais été particulièrement délicate ou indulgente. Qui était fou, courageux, dingue, pour vouloir une discussion avec elle ?

Mais malgré tout ce que lui soufflait sa raison motivée par sa méfiance définitive contre le genre humain, elle avait envie d'y croire. Et si ? Hum ? Et si Haley était vraiment son nom ? Ca l'était vraiment, Alys s'était suffisamment approché pour le vérifier. Et si ses intérêts dépassaient le Quidditch ou le bal de l'école, intérêts partagés par la majorité des élèves et cette petite phrase ressemblait bien trop à ce qu'Alys était, et pensait, pour ne pas être suspect. Mais elle ne pouvait pas être la seule, n'est-ce pas ? Et si c'était vrai, simplement. S'il n'y avait pas complot caché, s'il y avait une bonne intention, si Haley était ce qu'elle écrivait... Pourrait-elle accepter, tolérer, vivre en étant passé à côté de cette opportunité ?

En toute franchise. Oui.

Alys n'était pas courageuse. Elle était lâche. Elle savait que pour certains, le pire était de ne pas avoir de réponses, de passer à côté d'une opportunité, mais pour elle, il n'y avait rien de pire que de tenter et d'échouer. Ne rien faire était mille fois plus préférable. Pas de risques inutiles, pas d'humiliations. Elle se sécurisait et elle ne voyait comment elle pourrait regretter de ne pas agir ainsi. Mais à la relecture -l'une des nombreuses relectures- son regard s'était encore accroché à un point qu'elle avait négligé jusque-là. L'ignorer. Jusqu'à ce vendredi soir, elle n'avait pas imaginé ce que son silence pourrait vouloir dire pour la Poufsouffle. Elle savait, elle, ce que c'était d'être ignorée. Pour être franche, elle le recherchait. L'indifférence était la garantie de la tranquillité. Mais il y avait une différence entre être ignorée volontairement, délibérément, ou simplement par habitude. Et l'ignorance volontaire était cruelle. C'était un poignard glacé qu'on vous enfonçait dans les entrailles avec un regard neutre, qu'on retirait avant de vous regarder vous vider sans manifester le moindre soupçon d'intérêt. A peine une observation polie, comme on regarde une limace agonisée sous un soupçon de sel.

Alys ne pouvait pas faire ça. Elle savait être cinglante. Elle savait être piquante. Elle savait faire mal, blesser, être cruelle si besoin est, mais elle le faisait dans un but précis. Elle le faisait délibérément contre des gens qui le méritaient ou dont elle voulait se débarrasser. Pour qui elle ne ressentait rien. Dans le meilleur des cas. Mais Haley était... différente. Elle ne voulait pas la blesser par négligence et égoïsme. Elle ne le méritait pas. Et elle l'aimait bien. Elle ne voulait pas la blesser, ne voulait pas qu'Haley pense mal d'elle. Elle savait que la sympathie qu'elle avait pour elle et qu'elle s'imaginait être renvoyé jusque-là était exactement ça, de l'imagination. Elle pouvait bien imaginer ce qu'elle voulait, ça n'avait aucune influence sur la réalité. Mais cette lettre était bien réelle. Elle avait un impact contrairement à toutes ses hypothèses. L'idée même qu'Haley cherche à l'éviter après ça, qu'elle rentre dans le cercle des gens qui prenait garde à la contourner avec une sorte de distance de sécurité, cela lui... était insupportable. Alors que le no man's land qu'elle avait autour d'elle était sa protection, l'idée qu'Haley s'en tienne éloigné, c'était ça qui lui semblait dangereux.

Alors Alys avait passé son week-end à écrire une réponse. Plusieurs réponses en réalité car les premières tentatives étaient catastrophiques. Elle était motivée par un sentiment d'urgence. Bordel, 6 jours que la gamine lui avait écrit. Elle ne voulait même pas imaginer ce qu'avait provoqué son silence chez elle. Si leur statu-quo de sympathie n'était uniquement le fruit de son imagination et était partagé, cela avait forcément eu un impact. A moins qu'elle nourrisse l'espoir qu'Alys prenne son temps pour répondre. Meilleur scénario. Le dimanche soir la vit finir d'écrire une énième tentative avant qu'elle ne la mette au propre, son coeur battant à tout rompre devant son travail achevé. Puis il s'était calmé, elle avait inspiré profondément. Une bonne chose de faite. Il ne restait qu'à la lui donner.

Alys pénétra dans la bibliothèque avec un soupir de soulagement. Haley n'était pas encore là. Elle traversa les lieux pour installer ses affaires à sa place, sortit ses affaires de Sortilèges pour profiter de l'heure suivante à commencer ses devoirs en la matière. Quitte à être là. Elle n'était pas exactement sûre de pouvoir faire un travail brillant aujourd'hui, mais c'était sa matière favorite, celle où elle avait le plus de facilité, ce qui voulait dire moins de difficulté à produire une réponse. Et aujourd'hui, elle aurait besoin d'un terrain facile. Une fois son manuel, son grimoire préféré sur Bisset et le trio parchemin-plus-encre sortit, elle expira lentement et sortit également le parchemin qu'elle avait rédigé pour Haley. Posant son sac par terre, elle se dirigea avec une hâte dissimulée jusqu'à la place habituelle de la poufsouffle, posa le parchemin et repartit s'asseoir, soulagée que la poufsouffle ne soit pas entré entre temps.

Choisir les S&E pour travailler était une bonne idée car jusqu'à ce qu'Haley n'arrive, elle ne pouvait s'empêcher de guetter l'entrée des lieux, gardant un oeil également sur le parchemin, ne voulant pas risquer que quiconque ne le prenne, le lise, l'abime ou prenne la place de la jeune fille. Dans le pire des cas, elle la reprendrait avant d'aller manger si la Poufsouffle ne se pointait pas. Une fois qu'elle serait assurée qu'Haley était là et avait repéré sa lettre, elle était résolue à ne plus lever les yeux de son travail, autant pour éviter de croiser son regard que pour avancer dans ses devoirs.

Chère ex-inconnue,

Je suis la Serdaigle qui travaille à deux tables de toi, entre la section charmes et la section runes et quelqu'un a possiblement voulu te faire une farce, ou m'en faire une, en écrivant une lettre pour moi à ta place. Auquel cas, je t'invite à cesser ta lecture ici-même pour nous épargner tout embarras futur.

Si ce n'est pas le cas, permets-moi de résoudre ton problème de frustration : Alys Reeze, sixième année.

La démarche est sans aucun doute inédite, de ma propre expérience en tout cas, mais elle n'est ni inopportune ni invasive comme tu as l'air de le craindre. Au mieux ton hypothèse sur la surprise ressentie à la lecture de ta lettre est un euphémisme, mais pas un euphémisme désagréable. Tu es, autant que je semble l'être pour toi, un visage familier et une présence qui ne s'est jamais révélé dérangeante. Je ne vois donc aucune raison de ne pas satisfaire ta lubie me concernant, dans la limite du raisonnable, d'autant plus que j'apprécie le courage qu'il t'a fallu pour tenter une telle approche.

Je ne peux que concevoir ton insatisfaction dans ta fréquentation des élèves de l'école, non pas que le Quidditch ou un bal soit des sujets indignes d'intérêt, mais il est bien de ne pas s'y limiter. Je n'ai pas malheureusement ni le temps, ni l'envie, de chercher des exceptions, d'autant que ces dernières sont rarement tolérables, mais je salue ta persévérance en la matière. Et, ne pas en apprécier la recherche ne veut pas dire ne pas en apprécier la trouvaille alors je reste ouverte à toutes questions que tu voudrais me soumettre ou sujets de conversations sur lequel tu voudrais m'entrainer.

Et puisque j'ai conscience de la difficulté du premier pas, permets-moi de te rendre la pareille en guise de bonne foi : je ne suis pas installée entre les charmes et les runes par le hasard des affectations des tables. L'es-tu ?

Alys
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Saige Billington

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Message(#) Sujet: Re: Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] Un p'tit mot, deux p'tits mots, trois p'tits mots... [Haley & Alys] EmptyMar 6 Juil - 17:43

Haley n’était pas d’un naturel excité, mais il semblait que ces derniers jours avaient été pour elle le théâtre d’une certaine fébrilité. L’inconnue de serdaigle avait-elle trouvé son mot ? Bien entendu, elle l’avait posé en évidence... à moins qu’une personne ne l’ait volontairement ôté des affaires de son destinataire, il n’y avait pas de raisons qu’elle ne l’ait pas vu. L’avait-elle seulement lu ? Après tout, elle ne connaissait pas la jeune femme, malgré cette impression de familiarité : peut-être trouverait-elle la démarche inintéressante et puérile. Toutes ces questions ne cessaient de dévier son esprit de ses autres préoccupations naturelles. Même les histoires de Rosalie semblaient parfois faire pâle figure à côté de l’inconnu que représentait le bout de parchemin qu’elle avait déposé dans la bibliothèque. Et Merlin savait à quel point la poufsouffle se laissait facilement porter par les aventures et idées de sa tempétueuse amie.

Alors, en se rendant dans la bibliothèque après le cours de potions, comme à son accoutumée, elle traversa les couloirs et grimpa les quelques marches avec plus d’empressement que d’ordinaire. Elle hésitait grandement entre appréhension et excitation, sachant que cette attente serait source d’une plus grande déception si aucun mot ne venait à être déposé à proximité de l’anglaise.

La salle de travail était un peu plus bondée que la dernière fois qu’elle y avait mis les pieds. L’air frais et humide devait avoir découragé nombre de ses camarades d’aller dans le parc et ceux-ci, faute de mieux, venaient occuper les rangs de la bibliothèque. Tant qu’on lui laissait sa place et que l’ambiance demeurait studieuse, elle n’y voyait pas d’inconvénients particuliers. Heureusement pour ses habitudes, personne n’avait encore fait mine d’aller s’asseoir là où Haley avait pour habitude de poser ses affaires. Celle-ci alla s’asseoir à sa place, toujours la même depuis un certain temps maintenant ; le faible soleil écossais éclairait faiblement l’endroit d’une douce lueur chaude. Mais alors qu’elle allait ôter ses manuels et parchemins de son sac, ses yeux se posèrent sur un morceau de papier déjà présent. Elle lui avait finalement répondu. Elle avait un instant cru – et craint – qu’elle n’ignore son mot, le roule à boule pour le jeter loin de ses préoccupations scolaires. Mais la poufsouffle tenait entre ses doigts le parchemin rempli de lignes écrites par sa correspondante. Un premier pas vers elle, qu’elle appréciait. L’idée folle de perdre un peu de temps à écrire un semblant de lettre à une presque inconnue, une personne dont elle ne connaissait rien d’autre que le visage et la maison, n’était peut-être pas si insensée que ça. Du moins, elle ne l’était pas assez pour que la serdaigle se refuse catégoriquement à lui répondre.

Presque fébrile, mu par la curiosité de voir la nature de sa réponse, elle posa ses yeux sur les quelques lignes déposées à l’encre sur le morceau de parchemin. La démarche était assez saugrenue pour qu’elle envisage une farce, une mauvaise blague qu’on faisait à l’une des deux, ou les deux ; tant qu’à faire, autant se payer de la tête de deux personnes pour le prix d’une ! Mais ça n’était pas le cas. Nulle personne aux sombres desseins, nulle mesquinerie, ne se cachait derrière le message.

Haley leva discrètement les yeux en direction d’Alys. Elle travaillait à sa table, comme d’accoutumée, sans prêter attention à elle. Suivant finalement son exemple, elle glissa précieusement le parchemin au début de son manuel d’étude des runes et entreprit de faire son devoir.

De longues minutes, peut-être une ou deux heures, passèrent sans qu’elle ne retouche au mot de la serdaigle. Par souci de travail, d’abord, elle avait des devoirs qu’elle devait finir sans plus attendre si elle voulait pouvoir prendre le temps de les relire à tête reposée avant de les rendre aux professeurs. Ensuite parce qu’elle ne souhaitait pas donner l’illusion qu’elle était trop empressée en répondant précipitamment. Ce ne fut que le soir, de retour dans son dortoir, qu’elle posa les premiers mots sur un parchemin fraichement sorti de son sac.



Enchantée de faire ta connaissance épistolaire, Alys.

Il ne s’agit pas d’une farce, le message venait bel et bien de moi.
Me voilà ravie d’apprendre que je ne t’importune pas trop. Par pudeur sans doute, je me suis toujours refusée à aller voir de visu les personnes dans certains cadres, mais j’aime à penser que si le choixpeau m’a envoyé à Poufsouffle, outre pour un amour du travail acharné, c’est en raison de ma persévérance dans la quête de conversations plus atypiques.



Même à l’écrit, il lui était étrange, atypique, de parler de ce genre de choses. L’oral était plus compliqué : trop rapide pour peser correctement ses mots, trop insignifiants pour se révéler réellement impactant... trop stressant pour sa nature anxieuse. Non, l’écrit c’était bien. Différent, mais pratique. Mais ça ne la préservait pas des hésitations, des peurs inhérentes à son caractère réservé. Elle s’était laissé emporter par une idée qui l’avait au départ charmé, mais qui rapidement avait soulevé bien des questionnements. Tant pis, ce qui était fait était fait. Elle devait à présent répondre pour ne pas se montrer malpolie, elle devait assumer et pourquoi pas en récolter quelques fruits intéressants.



J’imagine qu’autrefois, j’aurai pu prétendre que le choix de la table était un difficile combat que je menais entre les désirs de lumière, de tranquillité et de proximité avec les rayons des ouvrages qui m’intéressaient. Mais force est de constater que les habitudes ont pris le pas sur des considérations purement opportunistes et puisqu’avec les années, je ne perds plus de temps à trouver les rayons qui me sont utiles, j’ai pris quelques libertés. Je confesse apprécier ne pas être chamboulée par les changements intempestifs, aussi ai-je tendance à me mettre à cette même place où j’ai remarqué n’être guère dérangée par le passage d’autres camarades.

Le hasard a fait que je me retrouve à proximité des métamorphoses, et puisqu’il s’agit d’une matière importante pour mes BUSE, j’imagine que ce n’est pas une mauvaise chose ; cette place me rappelle la nécessité de travailler cette discipline autant que les autres et puisqu’il ne s’agit pas de celle que j’affectionne le plus – malgré quelques indéniables sujets intéressants dans la discipline – un tel rappel à l’ordre est bon à prendre.

Mais je présume que ce qu’il me plait le plus, là où je me trouve, c’est d’avoir une vision sur la réserve de la bibliothèque. Si certaines de mes pairs sont charmés par les mystères de quelques salles secrètes de l’école, je suis pour ma part plus intéressée par les ouvrages qu’elle renferme. Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion d’avoir accès à certains d’entre eux, mais le désir est grand de pouvoir parcourir certains de ces livres. Je trouve dommage qu’il faille attendre, dans le meilleur des cas, la cinquième année pour aborder certaines théoriques magiques pourtant passionnantes.

À ce titre, je t’envie d’être en mesure d’y obtenir un accès moins réglementé et limité que le mien. La bibliothécaire me refuserait sans nul doute l’accès à certains livres et je crois savoir que notre professeur d’étude des runes n’est pas toujours très enclin à proposer des autorisations dès lors que l’on souhaite sortir un peu des sentiers battus du programme de cette année.



Elle nourrissait une indéniable frustration de ne pouvoir arpenter tous les rayonnages de la bibliothèque comme elle l’entendait. Pourquoi avoir certains ouvrages si ceux-ci n’étaient pas accessibles à tous ? Pourquoi brider la curiosité d’apprendre des élèves que l’on jugeait arbitrairement trop jeune pour aborder certaines thématiques ? C’était injuste et frustrant. Mais comme toujours, cette frustration s’exprimait chez elle par une grande curiosité et puisqu’elle était patiente, elle regardait assez envie la réserve sans pouvoir autant y avoir accès comme elle l’aurait aimé.



Je crois pouvoir déduire de ta place, et des allers-retours que je t’ai déjà vu faire par le passé, que tu étudies également les runes et les sortilèges ? Je dois reconnaître pour ma part que si la métamorphose n’est pas la plus grande de mes passions, c’est sûrement en raison de la nature même de la matière : j’ai la désagréable impression qu’elle passe en second après les sortilèges, que la théorie des enchantements préfigure celle des métamorphoses. Tout me semble plus intéressant de ce côté de la bibliothèque, si je puis le dire ainsi.


Haley Strauss.



La jeune poufsouffle déposa ses dernières lettres sur son parchemin, un peu hésitante. Elle le déposerait à son prochain passage dans la bibliothèque, quand elle reconnaîtrait les affaires d’Alys. Ne pas croiser directement son regard entre deux mots, travailler sereinement et garder le silence et la simplicité de cette conversation épistolaire atypique ; voilà ses leitmotivs.

Et effectivement, deux jours plus tard, elle eut une brèche. La destination de son message, qui occupait la bibliothèque depuis de longues minutes, venaient de délaisser temporairement sa place pour aller se perdre entre les rayonnages. C’était l’occasion rêvée et, à l’instar de la première fois, Haley déposa son mot à côté des affaires de la serdaigle.
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