Il y a ceux qui témoignent et ceux qui bossent [Libre]

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erlin, cette phrase ne se terminerait-elle donc jamais ?

Fronçant les sourcils, Alys expira profondément, reprenant la même phrase pour la troisième fois. Vivenberg n'était déjà pas un auteur facile à suivre mais la traduction semblait complexifier inutilement les choses. Était-ce un souhait de l'auteur de faire des phrases d'un seul paragraphe ou était-ce le résultat d'une traduction malhabile ? Le fait est qu'elle perdait le fils systématiquement au même endroit, son cerveau essayant de raccrocher le fils au début de la phrase et oubliant alors tout ce qui était entre le premier mot et là où elle s'était arrêté.

Il est difficile de considérer l'énergie magique comme une énergie réelle, sauf à considérer que la nature a choisit de tolérer et même plus, créer, une énergie qui contredit toutes les lois des sciences moldues auxquelles se soumettent toutes les autres énergies existantes, et qui agirait sur des gênes actifs ou non chez les êtres humains, car cela remettrait en cause l'existence de la simple volonté d'un sorcier et surtout son absence d'intention qui, si elle est niée...

Non, vraiment, il fallait faire des phrases plus courtes. Gênes actifs, compris, même si Alys comprenait mieux la théorie des gênes dominants car il était plus facile de croire en leur soumission face à un autre gêne qu'en leur désactivation. Energie magique, compris, c'était un concept avec lequel Bisset jonglait beaucoup, ne le validant pas réellement mais ne souhaitant pas l'invalider sans preuve concrète car, après tout, ce n'était parce qu'on ne voyait pas pourquoi cela existerait, que ça n'existait pas, peut-être y avait-il juste un motif qui était encore invisible, incompréhensible pour le moment mais que quelqu'un comprendrait un jour. Les dangers de la suffisance humaine, ça, Alys le comprenait très bien. Mais elle était paumée avec son histoire d'absence d'intention niée.

Se frottant les yeux, Alys repoussa le livre sur la table, retirant ses lunettes pour faire une pause. Elle ne portait quasiment jamais ces lunettes. Une recommandation de ses parents, puisque son père en portait depuis des années à cause de ses nombreuses heures de lecture dans des endroits pas toujours propices pour le confort des yeux. Pour lui éviter de prendre le même chemin, ils lui avaient obtenu des lunettes de repos qu'Alys en portait quasiment jamais pour une bonne raison : le potentiel public. Elle préférait éviter de donner des idées de cible supplémentaires à d'éventuels harceleurs.

Son regard balayant les alentours, Alys nota que les lieux semblaient presque aussi déserts que la dernière fois qu'elle avait levé les yeux. C'était une des rares compensations à l'existence du procès d'Appleton : après des jours et des jours à en entendre parler dans tous les coins de couloirs jusqu'en cours, elle était délivrée de tous ces murmures le jour-même où se tenait le dit procès. Entre les élèves qui témoignaient et ceux qui voulaient juste rassasier leur curiosité, Alys avait la sensation que l'école s'était vidée des trois quarts de ses habitants, diffusant une impression étrange d'abandon à travers les murs, comme si le château n'était plus qu'une ruine en même temps qu'un profond sentiment de tranquillité réellement le bienvenu après tout ces jours de frénésie totale autour de la question de la direction de l'école.

Délaissant ses lunettes sur la table, Alys jeta un coup d'oeil par la fenêtre pour jauger l'heure. Probablement devrait-elle se pencher sur ses devoirs d'Arithmancie plutôt que de poursuivre sa lecture. Vivenberg et ses phrases à rallonge commençaient à la fatiguer et elle n'avançait plus. Elle eut une pensée pour tous ses camarades qui se serviraient du procès comme excuse pour ne pas avoir finit leurs devoirs, la faisant esquisser un sourire mi-amusé, mi-exaspéré. Cela ressemblait à une mascarade quelque part, une sorte d'exécution sur la place publique sans hache ni bourreau. Alys s'était épargné le désolant spectacle d'autant plus qu'elle n'avait rien à dire d'utile, mais surtout parce qu'elle ne voulait pas partager une once de responsabilité quant au verdict, quel qu'il soit.

Redressant son dos, Alys claqua Fluides et Noyaux Magiques au service de la nature de Vivenberg d'un geste ferme. Elle le reprendrait une autre fois.

Azure & Alys

Il y a ceux qui témoignent et ceux qui bossent

D’ ordinaire, Azure aurait profiter de pas mal tous les moyens pour une journée de congé hors des mur de Poudlard. Pas qu’elle n’appréciait pas l’école, loin de là, mais plutôt qu’elle aimait vaguer à une nouvelle activité qui s’appelait se trouver un hobby ou une activité pour lequel elle aurait pu se faire des camarades et enfin trouver un peu plus sa place. Mais! Ce n’était absolument pas ce qu’il y avait au menu d’aujourd’hui pour les élèves qui étaient de sortis. Après avoir regarder la note avec dédain les derniers jours, ou les élèves étaient invités à témoigner s’il pouvait s’assurer d’avoir dans les mains une note parentale pour un droit de sorti, elle en avait conclu que rien d’amusant allait se passer pour ceux qui sortirait de l’établissement ce jour-là. Elle n’était pas du genre à vouloir plaider et c’était très bien comme cela. Elle avait dit ce qu’elle pensait à une enseignante et c’était déjà assez pour tous les problèmes qu’ils avaient vécu en début de parcours scolaire cette année-là. Elle en voulait plus aux élèves qu’à la Direction d’une certaine manière. Si la Rouge et Or avaient des coupables à nommer, c’était précisément ceux qui agissait sans considérer que les conséquences s’appliqueraient à tous ceux qui eux suivait les consignes données sans faire de vague.

Après 1 heures à contempler sa salle commune désertée, elle décida alors de s’occuper d’une manière plus… proactive. Elle avait du mal à penser que certains de ces camarades étaient parti en guerre contre la Directrice, d’autant plus que les absences donnaient encore plus de foi à ce qu’elle pensait. Jusqu’à un certain niveau, la Rouge et Or se demande vraiment ce qu’elle faisait avec ce groupe de délinquant mal équipé et qui détruisait un environnement plaisant et propice à leur apprentissage de jérémiade et d’action dont ils ne voyaient pas toute la portée. Le procès, ce n’était qu’une autre de ces distractions qui allait leur donner l’aisance de croire qu’il contrôlait quelque chose dans l’école. Si elle avait un animal de compagnie, elle ne sait même pas si elle ferait confiance à la majorité d’entre eux pour en prendre soin, tellement elle était fâchée de leur comportement. Calme, elle ne disait pas un mot. Elle ne cherchait pas la confrontation; ce qui était évident pour nombre d’entre eux. Mais cette journée était un présage de victoire pour leur prise de position et la 2e en était profondément choqué.

Se levant du fauteuil ou elle était installée, elle quitta rapidement la salle commune après avoir eu un certain mépris pour ce lieu qui était sensé être rassembleur. La brunette enchaîna les couloirs d’humeur orageuse. Elle avait presqu’envie de voir son ancien meilleur ami dans un couloir pour pouvoir enfin lui pardonner leur querelle de l’hiver. Elle aurait pris sa présence dans les murs de l’enceinte comme une bénédiction qu’elle avait eu raison de lui dire d’arrêter de gaspiller son temps à combattre des dragons et profiter de Poudlard sans chichi. Mais, elle ne le croisa pas; ce qui ne voulait pas dire qu’il y était ou non. Juste que ce n’était pas aujourd’hui qu’il pourrait recoller les morceaux, qui sait, peut-être même jamais.

Si la salle commune de Gryffondor lui donnait l’impression d’être dans un trou à rat, il y avait un endroit très précis à Poudlard qui lui donnait l’impression d’être chez elle; et c’était la bibliothèque. L’odeur de papier, le bruissement des pages qui tournent, l’éclairage lui rappelait sa mère et son beau-père qui travaillait avec les précieux ouvrages depuis aussi longtemps qu’elle en avait conscience. Lorsqu’elle mit le pied dans ce territoire connu, elle est un moment de quiétude qui tempéra son humeur désastreuse. Elle salua d’un mouvement rapide la bibliothécaire de la tête, et s’engouffra dans un rayonnage pour chercher un écrit pour se divertir. Après plusieurs minutes à ne pas trouver rien de forcément intéressant, elle décida de retourner à l’endroit ou elle avait fait la connaissance de Austin. C’était une activité plutôt stupide en fait! Elle prit le livre écrit en runique et s’installa à une table avec la ferme intention d’en déchiffrer le titre et qui sait quelques informations. Si le projet était ambitieux, et c’était le cas, c’était néanmoins possible avec beaucoup d’effort et aussi avec l’aide de quelques notes qu’elle avait griffonné rapidement sur un papier après sa sortie de l’Escape Game ou elle avait dû traduire avec d’autres élèves un message ainsi inscrit. Elle se leva, demanda une plume et du parchemin à la gardienne du savoir des lieux, puis revint à sa place calmement.

Le travail mental était présent, et elle ne se rendait pas compte qu’elle parlait à voix basse alors qu’elle traduisait quelque lettre. C’est un vrai casse-tête! Elle enchaînait des Hum et des Oui, c’est la bonne!; et alors qu’elle contemplait le titre traduit sur sa feuille, elle fût tirée de sa rêverie par une livre se fermant bruyamment devant elle. Croisant le regard de son aînée en face d’elle sur la prochaine table; elle n’était finalement pas toute seule qui était exaspéré de cette journée. S’en suivit un Hum Hum de la bibliothécaire qui laissa à présager qu’elle préférait des élèves un peu plus discrets; avant que celle-ci s’engouffre dans une rangée.

Emi Burton

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≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
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erlin.

C'était dans ces moments-là qu'Alys se rappelait de pourquoi elle avait décidé de poursuivre l'Arithmancie. Au-delà de la croyance -malheureusement révélée fausse- que si elle suivait déjà 7 matières, elle n'aurait pas besoin de se taper ce rajout d'Etude des Moldus, c'était parce que la matière permettait de mettre son cerveau sur pause. Et ce n'était même pas un reproche. Autant qu'Alys adorait la théorie de la magie, et clairement, ça se déclinait dans toutes les matières qu'elle avait décidé de suivre, excepté peut-être l'Histoire de la Magie, autant les pauses que lui offrait ces deux matières étaient... éclairantes. Les deux matières nécessitaient toujours de la réflexion, et donc, un cerveau, mais c'était des réflexions différentes. l'Histoire de la Magie offrait une différence en terme d'axe de réflexion, mais il était toujours question de comprendre et de relier des points. Alors que l'Arithmancie avait des règles claires sur lesquelles on pouvait se reposer pour mener les exercices à bien. Quelque part, c'était reposant, oui, de simplement chercher quelle règle à appliquer, dans quelle mesure, vérifier les exceptions et appliquer la logique jusqu'au résultat. Ca ne voulait certainement pas dire facile, mais différent, certainement.

Alors qu'Alys installait ses affaires d'Arithmancie sous ses yeux, son regard suivait les pas de la bibliothécaire qui la fusillait du regard pour son bruit avec le livre. Heureusement, elle n'était pas la seule à être foudroyé du regard. La gryffondor qui se trouvait non loin et qui ne cessait de faire de petits commentaires d'une voix intelligible se retrouva aussi victime de ses reproches visuels. Son attention glissa de la bibliothécaire à la gryffondor, une gamine de deuxième... ou troisième année vu ses remarques. Ca ressemblait bien à des remarques que pouvaient donner les élèves face à un texte de runes à traduire ou face à une équation mathématique à résoudre. A moins qu'elle ne se penche sur un texte de potions, mais là, aussi intelligente que soit Alys, elle n'avait jamais été séduite par la complexité de cette matière. Elle avait juste réussit à travailler assez pour décrocher sa BUSE dans cette matière, ravie de l'abandonner lâchement avec les autres matières qu'elle avait bâclé juste assez pour obtenir la BUSE nécessaire pour ne pas avoir passer cinq ans à étudier pour rien.

Son regard s'attarda, de manière absente, sur la Gryffondor jusqu'à ce qu'elle percute que la gamine la regardait également.

Merlin.

Les yeux d'Alys se détournèrent sur son manuel d'Arithmancie se maudissant pour sa propre indiscrétion. Elle était bien jusque-là, quel besoin avait-elle d'attirer l'attention d'un camarade ? Fusillant son innocent sac des yeux, elle en sortit du parchemin vierge, décalant ses notes sur le grimoire de Vivenberg, qu'elle coinça sous son manuel d'Arithmancie, avant de se saisir du bout de parchemin avec le devoir notifié dessus qu'elle avait coincé dans son manuel avant la fin du cours. La professeure Cooper étaient une prof assez indulgente, mais ça ne changeait rien à la propre intransigeance d'Alys envers elle-même. Ses yeux lurent deux fois les instructions avant qu'elle ne se force à se concentrer sur ce qu'elle lisait.

Ca ne lui ressemblait pas.

Définitivement.

Vivenberg avait-il eu raison de sa patience ou était-elle perturbée de s'être perdue dans ses pensées en regardant quelqu'un d'autre ?

Non.

Elle savait où était le problème en fait. Elle détestait attirer l'attention. Elle détestait ça et elle venait de le faire deux fois en l'espace de deux minutes. Ou peu importe combien de temps avait durer sa rêverie. Si elle évitait le regard des autres, il y avait bien une raison pourtant. Fuir les autres la mettait à l'abri de tous les ennuis qu'on pouvait lui apporter et ce, de quelque manière que ce soit. Les autres étaient une distraction. Et une distraction coûteuse qui puis est. En temps, notamment.

Un temps qu'elle devrait consacrer à son devoir d'Arithmancie au lieu de ressasser son propre échec à se garder loin de l'attention des autres.

Merlin.

Azure & Alys

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La Rouge et Or bien assise à une table a déchiffré un livre écrit en runique balbutiait tout en travaillant ardemment sur la tâche qu’elle s’était donné. C’était une manière d’occupé ces pensées car hors de tout doute, elle avait eu des moments plus tôt ou elle était ô combien moins calme. L’évasion était une solution facile et le contexte était encore accessible dans la bibliothèque ou elle accédait à une quiétude tout naturellement. Des bruits de la gardiennes du savoir vint lui rappeler ou elle était et qu’elle devait évidement baissé d’un cran son ton pour ne pas déranger d’autre élève. Embêté, elle laissa choir son regard sur la bibliothécaire jusqu’à ce qu’elle quitte dans un rayon pour faire on ne sait quoi. Naturellement, la 2e laissa vagabonder son regard au gré de la salle. Qui pouvait-elle avoir pu déranger ? C’était à croire qu’il avait restreint l’entrée tellement le nombre de place vide était notable. Places vides… c’était plutôt un euphémiste, il y avait que quelques tables d’occupée. Pas la peine de s’en faire des boutons!

SSon regard se porta vers une Bleu et Argent assise droit devant elle. Elle avait l’air embêtée. Serait-ce l’intervention de la bibliothécaire qui la rendait dans cet état? Par curiosité, elle continue à la regarder. Elle avait un large éventail de livre devant elle, et entre le moment ou leur regard c’était croisés et celui où elle semblait manifestée des signes d’agacements, il y avait très peu de délais. Étais-ce elle qui la rendait ainsi ou une de ces recherches ? Non, elle devait avoir buté sur quelque chose qui lui déplaisait, ou encore c’était l’agacement causé par Mme Pince. Non, elle n’avait rien fait de mal. Non ? Bon, peut-être qu’elle avait marmonné un peu; mais rien qui agace quelqu’un au point… Non ?

Le doute se créait dans sa tête. Voyait que beaucoup autour ne manifestait pas d’inconfort, tant parce qu’il quittait les tables en quête d’un nouveau volume ou encore parce qu’il semblait imperturbablement concentré, elle décida de se lever et d’aller s’excuse à la Serdaigle pour l’avoir dérangé. C’était le moindre mal qu’elle pouvait faire si elle n’arrivait plus à se concentrer.

Elle coinça sa feuille de parchemin replié dans le livre de runes, puis prit le chemin jusqu’à son aînée qui semblait ne pas encore avoir trouvé le moyen d’avoir la paix d’esprit. Elle exulta un Navré alors qu’elle la rejoignait à sa table. Debout, comme un piquet, le livre sous l’aisselle. Je ne voulais pas te déranger.

Emi Burton

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erlin, pitié.

La situation actuelle était l'exemple typique du "si je ne regarde personne, personne ne me voit". Ou plutôt, un exemple que si l'on brisait cette règle, on n'était remarqué. Etre plongé dans ses études étaient pourtant habituellement la certitude d'être seule. Si elle ne regardait personne, personne ne s'intéressait à elle. Elle se fondait dans le décor, aussi artificiellement, décorative et accessoire qu'une plante verte ou une étagère qu'on tourne. Quelque chose qui fait partie du décor, qui n'a pas grande utilité, mais qui est là et qu'on ne touche pas, qu'on ne regarde pas, qu'on contourne pour aller d'un point A à un point B. Et potentiellement, qu'on ne dérange pas à moins de vouloir finir avec un bras arraché. Hum. Plante cannibale alors. Ou manticore. Elle était plus à l'aise avec les comparaisons animales que végétales, assurémment.

Manifestement, Alys jouait de malchance aujourd'hui. Tout d'abord, elle avait brisé la précieuse règle d'être hors d'intérêt des habitants de la bibliothèque, de rester contournable et accessoire pour posséder un regard, une conscience, une âme, bref, être reconnue comme un être vivant vers lequel on peut se diriger, non pour le contourner, comme un rond-point, mais comme une destination vers laquelle aller, avec qui on peut potentiellement échanger, interagir, discuter. S'il était certain qu'une partie de son cerveau trouvait vexante d'être objectifier, la majeur partie de sa personne était conscience des avantages de sa situation et assez intelligente pour en abuser sans vergogne. La petite voix vexée pouvait donc être satisfaite, elle avait croisé le regard d'un autre être humain qui, de toute évidence, s'était rendue compte qu'elle existait. Youhou. Fêtons les petites victoires.

Malheureusement, cela débouchait vers une conséquence fâcheuse, et là, on arrivait à la deuxième malchance : la gamine n'avait pas eu le mémo "Animal dangereux, ne pas s'approcher". Ce qui conduisait à son approche vers sa table. Bataillant contre son jugement, son instinct et l'évidence que la gamine la regardait et donc devait venir la voir, Alys fit mine de s'intéresser à son manuel d'Airthmancie, faisant fi qu'elle lisait encore et encore la même ligne sans comprendre un mot parce que son attention étaient entièrement tourné vers les pas qui s'approchaient et qu'elle priait silencieusement de ne pas s'arrêter. Jamais. Poursuis ton chemin, murmurait sa conscience. Qu'elle se trompe. Qu'elle soit orgueilleuse, égocentrique, qu'elle se prenne pour le nombril du monde et que son jugement en soit faussée. Qu'elle ne se dirige pas vers elle.

Le priait-elle trop fort ? Cela expliquerait que son cerveau ait poursuivit le bruit des pas dans sa conscience alors même qu'ils s'arrêtaient devant sa table. Comme si en priant assez fort, elle pouvait simuler le bruit des pas qui ne s'arrêtent jamais et nier la réalité qu'ils s'étaient arrêté. Mais même l'écho doit cesser de raisonner quand d'autres réalités que les pas qui s'arrêtent se manifestent parce que la première n'est pas suffisante. Il y avait la réalité de la présence de l'autre côté de la table, son ombre, la sorte de pression, de tension qui accompagne la présence de l'être humain. Et si tout ceci n'était pas suffisant, elle pouvait toujours compter sur la voix.

Alys expira.

Sans se souvenir d'avoir retenu son souffle.

C'était une expiration déçue, abattue. Celle qui a été vaincue par un espoir déçu, celle qui est rattrapé par la réalité, celle qui assume qu'elle va devoir faire avec, qu'elle ne peut plus fuir, qu'elle va devoir faire face, affronter les choses, et qui se résigne à le faire parce qu'elle n'a pas le choix. Il ne lui reste qu'à inspirer profondément puis de plonger dans le grand bain.

Navrée.

Elle est navrée.

Pas autant que moi. Les mots hurlent sous son crâne, comme s'ils avaient une vie propre, une volonté propre. Comme s'ils étaient en cage et brûlaient d'être libéré. Mais la porte de la cage ne s'ouvre pas et leurs cris meurt derrière les barreaux de leur prison.

Pas. Te. Déranger.

Le regard d'Alys quitte son manuel d'Arithmancie. Il est inutile de faire semblant de lire plus longtemps. Elle pourrait. Sincèrement, elle pourrait. Elle pourrait l'ignorer. Faire mine qu'elle ne l'entend pas ou simplement refuser de lui accorder de l'attention. Ce serait une manière assez clair de lui signifier qu'elle ne veut pas d'interaction. Clair et impoli, mais clair. Et un peu lâche, certes. Mais elle pourrait. Et peut-être que pendant un instant, elle envisage la possibilité. Mais quand la gamine lui dit qu'elle ne voulait pas la déranger, c'est plus fort qu'elle, elle lève la tête, les yeux et la plume qui reposait toujours sur le parchemin. Elle dévisage la gamine, essaye de lire sur son visage, quelque chose, n'importe quoi. Se moque-t-elle d'elle ou lui offre-t-elle de quoi se faire battre en toute innocence ? Mais Alys ne trouve aucune malice sur son visage alors elle envisage que ce soit la deuxième possibilité.

Et alors son sourcil se hausse. Un seul, unique, son sourcil droit, jaugeant et jugeant sa camarade. La défiant de lui parler. La défiant de la déranger. La défiant de se rendre compte que c'est exactement ce qu'elle fait alors qu'un petit sourire narquois s'étire sur son visage. C'est presque trop beau pour être vrai. Et Alys n'est pas charitable. Pas dans sa nature. Mais aujourd'hui est une bonne journée. Aujourd'hui est une journée sans personne ou presque, une journée de paix, jusque-là, alors elle hésite presque, elle hésite à se retenir. Mais aujourd'hui est une bonne journée parce qu'elle est seule et si elle veut poursuivre dans cet élan, alors elle doit faire en sorte de le rester. La pointe d'indulgence, de charité qui aurait pu naitre est écrasée impitoyablement.

~ Et tu crois que tu fais quoi exactement là ?

Alys a vraiment hésité en réalité. Non pas sur la possibilité de répondre ou non mais plutôt sur comment répondre. En vérité, le comment n'est pas exactement le problème, être cinglante est presque toujours la réponse quand ce n'est pas la seule option, la question est posée plutôt sur la formulation de la réponse. Elle aurait pu lui signaler que si elle était restée assise à sa place, elle n'aurait pas besoin de s'excuser. Elle aurait pu lui demander si elle veut quelque chose maintenant qu'elle est là plutôt que de lui faire perdre son temps. Elle aurait pu lui dire qu'elle aurait préféré qu'elle ne la dérange pas non plus. Trop de possibilités. Alys a opté pour la plus directe. Ni aimable, ni subtile, ni cruel. Quelque chose de mordant, de sarcastique, de moqueur. Quelque chose qui l'amuse.

Azure & Alys

Il y a ceux qui témoignent et ceux qui bossent

Azure s’était senti mal à l’aise d’avoir la Bleu de l’autre côté de la salle réagir au commentaire de la bibliothécaire. Elle avait été pleinement conscience qu’elle-même avait parler à voix basse porter par le sentiment de réussite alors qu’elle découvrait peu à peu chaque lettre qu’elle transformait en lettre du bout de sa plume sur la feuille de parchemin. Mme Pince n’était habituellement pas si … acharné à obtenir le silence. Mais il fallait se le dire avec moins d’élève à cause de la sortie, il semblait évident que chaque son résonnait beaucoup plus dans la sa bibliothèque chérie. Était-elle, elle-même, découragé d’entendre Azure se déployer de gloire de finalement comprendre le titre du volume qui l’avait intriguée depuis des mois ? Peut-être aurait-elle pu simplement aller lui demander ? Azure était convaincue que Mme Pince pouvait très certainement lire tous les documents ici présents dans les rayons, pour la mesure que quelqu’un lui demande gentiment et qu’elle ait le temps. Mais bon, après la réprimande de l’érudite bibliothécaire, il ne restait à Azure que de s’excuse à l’étudiante plus loin qui semblait avoir été dérangé par son comportement. C’était la moindre des choses pour la jeune fille polie qu’elle était. Elle se leva et prit le chemin, avec en tête un fanion blanc pour annoncer la fin du combat, et aviser qu’elle venait faire la paix.

Alors qu’elle franchissait tranquillement l’espace entre les deux tables, la brunette remarqua combien la Serdaigle semblait se refermé devant ces yeux. Elle continua néanmoins et s’arrêta devant la table, son libre de rune coincé sous son bras et après un bref instant casse le silence entre les deux élèves, et s’excusa de l’avoir déranger. Un soupir se fit entendre. Malaise, avait-elle fait une bourde en voulant s’excuser ? Après tout, elle semblait physiquement, peu encline à vouloir lui accorder de l’attention; pas qu’elle en cherchait mais plutôt qu’il était nécessaire pour un échange qu’elle soit réceptive à ces excuses, non ? L’aînée quitta son livre du regard et croisa le regard de la Gryffonne qui prenait de plus en plus conscience du malaise planant entre les deux demoiselles. Elle avait pour ainsi dire frapper un mur! Elle le voyait très clairement à cet instant, bien avant même que la personne assise devant elle ouvre la bouche. Elle aurait peut-être dû… avaler sa langue avant de parler. Ce qu’elle faisait exactement là ? Elle reçut la remarque comme un boulet dans l’estomac, mais au lieu de répondre de tac-o-tac. Elle se mit à rougir bêtement devant son interlocutrice.

Elle avait raison. Pourquoi elle était venue la voir pour s’excuser ? Si elle voulait le calme, la paix, c’était la dernière chose à faire qu’avoir envie de recevoir des excuses de la part de quelqu’un qui nous avait préalablement déranger. Se faire déranger à nouveau… Ouf! La Rouge et Or devait clairement être à gauche pour ne pas l’avoir remarqué de ci-tôt, c’était peut-être l’emportement un peu plus tôt à savoir qu’autant de ces camarades étaient partis au procès, pour … se plaindre encore. Elle perdait un peu de contenance. Sans s’en rendre compte, elle releva son manuel vers son visage, comme si celui-ci avait la capacité de la faire disparaître momentanément. S’en rendait compte de justesse avant qu’il atteigne son menton, elle le redescendit et répondit à son aînée. Je te dérange… Navré. À la base, je t’avoue être un peu surpris de ne pas être seule ici, tout le monde est parti en quête pour ou contre la Directrice. J’aurais cru que tous les plus vieux étaient partis en quête d’un moyen de récupéré leur baguette et faire valoir leur … Voilà, qu’elle devenait un moulin à parole voix basse. Elle posa sa main devant sa main, clairement consciente de son impair. Elle s’attendait à un regard de plus qui lui vaudrait un retour rapide à sa chaise.

Ce n’était pas la première fois qu’elle parlait trop. Le seul avantage qu’elle avait actuellement c’était que bien que la blonde pût l’envoyer bouler, elle ne pouvait pas se venger rapidement sur elle en lui lançant le premier sortilège qui lui venait par la tête. Était-ce une raison pour la déranger pour Azure, porter par le destin de confrontation avec les bleus, non absolument pas ? Et ça n’avait jamais été son plan dès le départ. Le ton directe d’Alyz l’avait pris au dépourvu, mais ce n’était que sa faute de n’avoir pas songé aux conséquences de sa décision initiale. Désolé. J’arrête. Et Je te laisse bosser.

Emi Burton

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erlin, quel délice.

Mortifiée.

Il suffisait d'un seul mot pour décrire l'état de la Gryffondor qui lui faisait face et mortifiée convenait admirablement bien. Il prenait en compte sa honte, sa gêne, son embarras, le fait qu'elle avait l'air de vouloir s'enfuir en courant ou de disparaitre dans la seconde, sans parler du fait qu'elle avait l'air de vouloir s'excuser encore de la déranger en s'excusant de l'avoir dérangé.

Dé-li-cieux.

Et Alys observait tout ceci avec la plus sûre délectation. En voyant la jeune fille se sentir mal à l'aise, elle était resté de marbre, juste parce qu'elle le pouvait et qu'elle savait que ce serait encore plus malaisant. De quoi l'encourager à faire demi-tour et à ne plus jamais s'approcher. Mais en la voyant essayer de se cacher derrière son livre, une idée qu'elle eut la bonne intuition d'abandonner, Alys n'avait pas pu s'empêcher de lever un sourcil moqueur qu'un sourire narquois était venu compléter dès que la gryffondor avait commencé à babiller.

En toute franchise, Alys ne voulait pas de compagnie. Ce n'était pas surprenant, elle ne voulait jamais de compagnie. Mais la voir se répandre en mots divers et variés dans une vaine tentative de se rattraper et de ne pas avoir l'air pathétique était trop divertissant pour qu'elle ne puisse pas s'en repaitre. Elle avait presque envie de faire durer le moment. Après tout, aujourd'hui était une bonne journée. Qui sait si elle ne pouvait pas trouver en elle la patience de supporter le ridicule de la gryffondor quelques minutes de plus. Cela faisait un certain temps qu'elle n'avait pas été confronté à la bêtise de ses camarades et cela lui manquerait... presque. Juste assez pour une piqure de rappel.

... tous les vieux...

L'expression d'Alys se modifia juste légèrement. Son sourcil était moins moqueur, il était plus... défiant. Genre vas-y, répète-moi ça en face. Le trait le plus marquant de cette réflexion était certainement son acte de croiser les bras, même si la réduction de son sourire pouvait être visible. Et pourtant, malgré tout, Alys n'était pas fâchée. En fait, à tout le moins, elle était amusée. La gêne de la lionne était trop visible, trop palpable pour que ce soit uen réflexion autre que fortuite. Un mot, une expression malheureuse qui lui avait échappée. Une maladresse. Elle semblait mortifiée, désormais, d'avoir mal parlé d'elle comme si elle venait de se rendre compte que son interlocutrice faisait partie des dits vieux. Ce qui, dans une école où les élèves avaient jusqu'à 18 ans, ou plus si redoublement, était assez comique. En vérité, Alys trouvait cette gaffe presque... touchante en fait. Ou alors la gamine était très rusée et avait réussit l'exploit de lui envoyer une pique l'air de rien pour se venger de sa remarque. Et bizarrement, la Reeze trouvait ça presque appréciable. De se faire moucher. Que ce soit sans le vouloir ou avec fourberie.

C'était même, définitivement, amusant.

Tout était, définitivement, amusant.

Les bras croisés, Alys défiait la gamine du regard de poursuivre sa phrase. De la continuer. De la terminer. Ou mieux encore, de la répéter. Peut-être même oserait-elle la reformuler, comme pour ne pas froisser son égo. Comme si son égo pouvait être froissée par son âge. La gamine semblait encore plus mal à l'aise qu'auparavant, si c'était possible. Y avait-il un adjectif qui désigne la puissance au-dessus de la mortification ? Genre... mort par mortification. Si c'était possible, la lionne semblait être une bonne candidate pour atteindre cet état un jour.

Se rendant certainement compte qu'elle s'enfonçait désespérément, la lionne eut la première idée intelligente depuis qu'Alys avait croisé son regard : faire demi-tour avant de s'enterrer elle-même. Elle possédait un certain sens de l'auto-préservation finalement. Dommage qu'il se manifestait trop tard. Comme un misérable pécheur qui cherche à chopper une truite et attrape un strangulot à la place. Balot.

Avec une brusquerie qui la surpris presque elle-même, motivé davantage par le besoin de la chopper avant qu'elle ne s'éloigne que par l'envie de lui faire peur, Alys se pencha en avant sur la table, décroisant légèrement les bras pour s'appuyer dessus, sa main droite reposant sur son propre biceps alors que sa main gauche partait vers l'avant de la table, à plat sur le bois dans un geste qui pouvait presque passer pour une envie de retenir physiquement la gryffondor.

~ C'est étrange, j'aurais davantage parier sur la désertion de tous les gamins de l'école, histoire d'attirer l'attention, de se faire plaindre... et bien sûr, de faire mumuse avec leur bout de bois.

Alys n'était pas... entièrement exempte de mauvaise foi là-dessus. Elle avait une conscience assez aigue de l'importance d'une baguette pour un sorcier, de l'infraction même que c'était de la confisquer sans motifs légaux, ce que la directrice n'avait pas, sans parler de la valeur magique même d'une baguette magique. Pour beaucoup d'entre eux, la baguette était presque l'âme du sorcier. Un sorcier sans baguette était aussi inutile qu'un hibou sans ailes ou un fléreur sans odorat. Basiquement, un crabe sans pinces, ça passait aussi. Ils se sentaient nus. Un sentiment qu'Alys partageait bien malgré elle, mais elle était trop intelligente pour savoir que se joindre à la masse grouillante de plaintifs, à Poudlard ou au ministère, n'était qu'une perte de temps. Elle faisait avec. Ou sans. L'histoire de sa vie : s'accommoder de la réalité.

Mais quelque part, il y avait un soupçon de vrai. Les plus emballés par leur magie était sans aucun doute les élèves des trois premières années de Poudlard, ceux qui voulaient apprendre des sorts plus impressionnants, plus féroces, plus agressifs, plus... Plus. Et ils avaient besoin de prouver qu'ils en étaient capable. Et son interlocutrice faisait assurémment partie de cette tranche d'âge, sa question était donc parfaitement légitime... Et Alys prenait un malin plaisir à lui renvoyer sa bourde. Ce n'était même pas méchant. Ce n'était même pas cruel. Elle n'était ni vexée, ni blessée, ni agacée.

Alys s'amusait.

Purement et simplement.

Et elle avait hâte de voir la réaction de sa camarade.

Le sourire narquois avait reprit ses droits. Son sourcil la défiait de la contredire. L'encourageait à essayer de le faire. Viens me chercher, je t'attends.

Azure & Alys

Il y a ceux qui témoignent et ceux qui bossent

Si Azure avait fait mention de la situation de la sortie d’école c’était peut-être pour atténuer son impression d’avoir aussi largement été abandonné par ces semblables. Bien étrangement, en regardant les élèves qui restaient dans l’école, elle espérait retrouver quelqu’un qui soit un peu comme elle et qui ne voulait pas s’investir de toutes les guerres possibles et imaginable dans cette école de sorcellerie. Après tout, tous avaient la chance d’aller au procès, tous été appelé à le faire s’il s’en sentait le besoin et le devoir, mais Azure elle préférait rester en retrait, profiter de la vie scolaire et ne pas affublé de quête et de dragon à détruire. Au vu de la pièce déserte qu’état la salle commune des Gryffondor, elle devait se l’avouer c’était probablement la fibre qui les unissait au sein de cette maison. Mais elle… qu’y faisait-elle au juste ? Elle l’ignorait et c’était bien pour cette raison qu’elle avait fini à la bibliothèque. Bien pour cette raison, qu’elle avait encore gaffé à parler avec une inconnue qui ne voulait pas être dérangé. À croire qu’elle n’avait pas plus de clairvoyance que cela. Mais ce n’était pas son habitude, elle était habituellement consciente des pièges qui se plaçait devant elle. Là, elle ne voyait rien. Était-ce le fait d’être aussi désemparé au départ ? N’était-ce pas tous ce que les adolescents vivaient ? Un mal être qui se comblait à faire d’expérience ? Une place à trouver au sein de leur société ? Apprendre à faire fonctionner la roue de sa destiné et de la contrôler ?

SElle glissa sa surprise de voir une élève aussi vieille encore entre les murs de l’école et à voir la réaction de la Serdaigle elle pouvait rapidement comprendre qu’elle ne partageait son opinion. Elle se sentait maladroite, mais en même temps, elle avait vraiment pensé à bien faire en venant s’excuser, maintenant qu’elle était devant son aînée, elle avait enfin pris compte de l’absurdité de ce choix qu’elle avait fait. Avait-elle perdu toute logique ? C’est une bibliothèque pas un couloir ou la salle de bain des filles. Elle n’allait clairement pas s’échanger des potions. Pas qu’elle affectionnait ce genre de chose, mais que par constatation, elle avait remarqué l’effet boule de neige que pouvait causer les mégères. Elle n’était pas l’une d’elle. C’était en partie ce qui l’avait poussé à s’arrêter, ça et le malaise qui la prenait à se rendre compte de l’absurdité de la situation.

SNon! Elle ne partageait pas son opinion du tout. Elle reçu la pique, avant de reprendre un peu de contenance. Pour quelqu’un qui signifiait vouloir le silence, elle avait pris à l’hameçon finalement. La Gryffonne prit compte de l’ironie des propos. Ainsi donc, elle croyait que les plus jeunes étaient de sortie. Peut-être Dimitri ? Mais elle se doutait que beaucoup n’arriverait pas à avoir l’autorisation parentale pour quitter l’école; ce qui était, tout à fait requis pour ce genre d’excursion. Le papier signé en début d’année pour Pré-Au-Lard était tout à fait inadapté à cette situation, ainsi donc, les plus jeune devaient se prévaloir d’une autorisation express et écrite pour être considéré par ces enseignants qui les accompagnaient aux procès. L’avait-elle demandé à sa mère ? Elle y avait pensé, et sa mère avec la clairvoyance habituelle lui avait envoyé en lui disant qu’elle préférait qu’elle n’y aille pas mais que ça serait son choix finalement si elle quittait les murs de Poudlard pour se rendre au procès. Outre crier à l’inconvenance du comportement des élèves, elle n’aurait guère été utile à l’affaire en cours, ainsi donc, assise sur son lit ce matin, elle était convenue qu’elle n’irait pas.

SElle se cambra, puis prit la pique qui lui avait été envoyé et la retourna un peu à sa convenance. J’imagine que pour plusieurs oui. Plus vieux ou Gamins. Dit-elle en un soupir qui lui permit de prendre un peu plus de tenue devant son aînée. Elle changea de pieds comme si elle se préparait à amortir le prochain coup, tout en descendant le livre de rune à une hauteur plus raisonnable. Certains ne vivent que pour leur baguette alors... Elle fit un pas de derrière, démontrant qu’elle pouvait quitter si elle le désirait, mais aussi juste assez proche pour poursuivre l’échange. Était-ce simplement pour changer de position ? Et puis glissait-elle à la Serdaigle qu'elles n'étaient pas toutes les deux aussi futiles ?

Emi Burton

◈◈◈◈◈◈◈
≈She's imperfect, but she tries
She is good, but to herself she lies
She is hard, broken and won't ask for help
She is messy, but she's kind
She is lonely most of the time
She is all of this mixed up with her beautiful eyes

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

erlin.

La neutralité.

C'était beau la neutralité. Le juste milieu. La nuance. Essayer de couper la poire en deux pour apaiser l'adversaire. Trouver un terrain d'entente. Tendre la main. Faire une concession sans se soumettre. Et face à cette attitude, il y avait deux écoles. Ceux qui acceptaient le compromis et ceux qui prenaient ceci pour de la faiblesse et se décidait à enfoncer leur adversaire qui n'avaient que deux possibilités et deux possibilités de vaincus : revenir sur la main donnée et essayer de récupérer un terrain qu'ils avaient trop facilement céder, ou abandonner.

Ce serait facile. Très facile. La gamine était... une gamine. 12-13 ans maximum. Trop facile presque de l'écraser. Alys était bien le genre de personne égoïste qui ne se souciait aucunement de son prochain. Soit on lui fichait la paix, soit elle montait au créneau. Elle ne fuyait que par instinct de survie, quand elle savait que la fin de la passe d'arme ne pouvait terminer que par sa défaite, à plus ou moins long terme. Il n'existait pas de défaite possible face à la gryffondor. En tout cas, elle n'y croyait pas une seconde. Ce serait un chouette divertissement au milieu de son travail, une sorte de transition entre la théorie magique et l'arithmancie. Ce ne serait pas non plus la première fois qu'elle s'amusait sur le dos d'une inconnue. Alys était indubitablement égoïste, sans la moindre once de scrupule et sans aucun doute opportuniste. Et une foule d'autres défauts d'ailleurs, qu'elle ne voyait pas nécessairement d'un oeil négatif. Mais à moins de solides raisons, comme un besoin de protection, un souci de vengeance ou un plan savamment orchestré, la cruauté n'était pas exactement ce dans quoi elle goûtait.

Alors Alys s'abstint d'enfoncer la gamine.

Elle était déjà mal à l'aise et sur le point de s'enfuir en courant vu sa tête. Elle n'allait certainement pas saisir le compromis au vol, la réplique était trop faible, quelque chose de lancé comme ça, sans espoir d'impact, sans volonté de réponse. Comme jeter une plume sur quelqu'un, le coup était vide, à supposer qu'il y avait un coup lancé quelque part. Non, et puis, jeter un caillou sur un chien qui fuit avait vachement moins d'impact que sur une bête agressive. Beaucoup moins attractif. Beaucoup moins susceptible de la faire jubiler. Et pour faire quoi ? Le faire fuir encore plus vite ? Non vraiment, gâchis de pierres.

Alors Alys choisit la passivité. La passivité et l'esquive.

Il n'y avait qu'une fraction de secondes où elle pouvait agir avant que la gamine ne prenne la fuite. Une fraction de secondes pour la retenir. En supposant qu'elle voulait la retenir. Pourquoi voudrait-elle faire une chose pareille ? Alys écarta la question de son esprit, elle y réfléchirait plus tard. Le temps n'était pas à la réflexion mais à l'action.

Alys s'était seulement contenté d'observer la gamine jusque-là, avec un petit sourire narquois aux lèvres alors qu'elle avait tenté d'offrir un juste milieu. A sa décharge, elle n'avait pas tort. La bêtise, l'arrogance et l'égocentrisme n'avaient pas d'âges, sinon Alys ignoraient qui des plus vieux ou des plus jeunes tireraient le gros lot sur la question. Mais c'était bien autre chose qui l'intéressait. Soit la gamine essayait de l'apaiser avec son rajout, comme pour se ranger à son avis pour éviter d'autres répliques cinglantes, quoi qu'elle avait déjà été bien plus dure que ça en vérité, soit elle pensait vraiment ce qu'elle disait et Alys était curieuse de savoir pourquoi elle ne se rangeait pas sagement dans la très vaste catégorie des adorateurs de baguettes. Un peu injuste cela dit, Alys adorait sa baguette magique. Elle était simplement plus intéressée par le comment que par le quand utiliser la magie.

~ Parce que ce n'est pas ton cas ? Tu n'aimes pas pratiquer la magie ? Montrer tes petits talents de sorcière appliquée ?

Le sourire d'Alys s'était quelque peu restreint. Elle restait taquine, un peu moqueuse, mais pas méchante. Titillé un peu son égo. C'était facile avec les gens. Avec ses camarades comme avec les adultes. Les ados avaient leur fierté, et les adultes étaient encore pires quand ils étaient interrogés par plus jeune. Ce petit besoin de renvoyer le jeune apprenti sorcier à sa place de la manière la plus humiliante qui soit. Heureusement, Alys n'avait pas ce genre de plan pour son interlocutrice. Toujours pas de cruauté. Et pas de complexe de supériorité à ce point. En réalité, Alys ne savait pas réellement elle-même si elle était vraiment, ou non, intéressée par la réponse. Assez pour poser la question de toute évidence mais la réponse lui offrirait un éclairage sur le degré de l'intérêt.

Et sa main glissa sous son menton, son coude reposant sur la table alors qu'elle semblait jauger la gamine.

Spoiler:

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