Peut-être allait-elle amèrement regretter la décision qu'elle avait prise en suivant cet écureuil et en déviant de sa trajectoire initiale qui n'était autre que celle de Kovit dont elle avait décidé de suivre les pas pour éviter des situations comme celle-ci justement. Elle savait pourtant qu'elle ne pouvait se fier à son sens de l'orientation ni à sa concentration défaillante et malgré son envie de ne pas perdre son cousin des yeux même si elle ne restait pas toujours à ses côtés, elle avait fini par suivre un écureuil qui lui était passé entre les jambes. Trois pas plus tard et le regard collé au sol elle s'était donc retrouvée dans l'impossibilité de voir dans quelle direction était partie ses amis, la laissant seule et légèrement démunie en cette journée sortie au Pré-au-Lard. L'intention initiale n'était autre que celle de flâner dans les rues ensoleillées mais une fois encore elle s'était laissée prendre au piège de la beauté de la nature qui lui donnait tant de choses à voir et à compter. Tournant sur elle-même la jeune Serdaigle avait fini par "reconnaître" le chemin par lequel elle était passé, mais au bout de 10 min elle du se rendre à l'évidence que tous les chemins ressemblaient à celui par lequel elle était passée. Ne souhaitant pas passer pour une étrange fillette en criant haut et fort qu'elle était lamentablement perdue, elle décida de flâner d'elle-même dans les rues en espérant retrouver la trace d'un de ses comparses.

Ce fut ainsi qu'elle se retrouva devant l'attroupement qui attira son attention. On riait, on souriait, on tapait des pieds et des mains. De l'impatience, somme toute, et de la joie. Que pouvait-il y avoir de si intéressant pour que l'on demande aux autres de les accompagner et pour qu'on s'exclame de cette manière? Un jeu. Un Escape Game. Elle jeta un regard par dessus son épaule. Pouvait-elle y aller? Un sentiment pressent accéléra les battements de son coeur. Elle connaissait les règles pour en avoir entendu parler. Des énigmes et surtout de l'observation. Beaucoup d'observation. On parlait de minutie, Amaïa était plutôt du genre bourrin mais cela ne l'empêchait pas de faire les choses avec attention certaine fois. Inconsciemment son pied tapotait tout seul sur le sol, elle ne parvenait plus à tenir en place. Il ne lui était plus nécessaire de regarder son dictionnaire pour le savoir, ce sentiment pressent était assimilé à de l'envie, tout comme l'envie d'aller au toilette se faisait ressentir quand elle ne pouvait plus rester en place. Mais si elle ne sortit pas son dictionnaire c'était avant tout pour ne pas se faire de faux espoirs, si elle en avait vraisemblablement envie alors pourquoi ne poussait-elle pas la porte? Elle chassa de son visage l'image de Kovit peut-être en train de la chercher. Ou peut-être pas. Il savait combien elle ne tenait pas en place, qu'elle avait surement du voir un papillon briller un peu trop avant de le suivre, il la connaissait assez. Et c'est bien que qui lui faisait peur quelque fois. Mais une petite heure ce ne sera sans doute pas assez long pour que son cousin s'en inquiète!

Un voile sombre se déposa sous ses yeux dès le moment où elle avait répondit par l'affirmative lorsqu'on lui avait demandé son accord. Lorsqu'elle put de nouveau observer parmi la pénombre elle analysa une salle constituée de plusieurs pièces. Un déclic se fit entendre et inconsciemment elle se tourna vers la porte pour en tourner la poignée. Fermé à clé. Son coeur battait la chamade. Etait-ce de la peur? De l'excitation? Elle ne saurait le dire, mais lorsqu'elle reposa son regard sur la pièce et qu'elle vit trois visages qu'elle ne connaissait pas elle eut un petit mouvement de recul. Mais c'était qui eux? Ils venaient d'où? Une jolie blonde la regarda un peu trop ce qui eut pour effet de lui faire détourner le regard, néanmoins elle avait eut le temps d'apercevoir un joli sourire avant qu'elle ne se présente. Rosalie. Cela ne l'avançait guère, mais elle son coeur ralentit quelque peu ses battements furibonds. Comme rassurée par la présence et le sourire de la jeune fille, elle releva timidement le regard vers le petit groupe. Un garçon venait de lui lancer son prénom d'une étrange manière. Son expression n'était en aucun cas identique à celle de Rosalie mais par mimétisme elle hocha la tête comme pour lui dire qu'elle avait compris.

"Annyeong...euh, je m'appelle Amaïa".

Le salut coréen lui avait échappé, le balbutiement caractéristique de ses interactions sociales avaient repris. Dès qu'elle se trouvait dans une situation inhabituelle cela avait le don de mettre sa tête sans dessus dessous. Elle tenta un petit sourire surement bien loin éclatant que celui de la jeune fille mais peut-être un peu plus que celui du jeune homme qui s'était présenté à elle. Charles, Rosalie et certainement quelqu'un que Rosalie connaissait vu qu'elle lui parlait.

La petite Serdaigle finit par se détacher du mur pour se rapprocher du groupe. Hocha la tête lorsque Rosalie leur demanda si ils connaissaient les règles du jeu puis avant même que Charles ne finisse sa phrase qu'Amaïa écoutait avec attention, Rosalie partit tête baissée vers la bibliothèque. Charles partit à son tour sans finir sa phrase ce qui la laissa très perplexe. Et quoi? Amaïa resta plantée quelque secondes à la même place, peu sûre de ce qu'elle était sensée faire. Le pauvre contact qu'elle avait eut avec les autres l'empêchait de laisser sa nature curieuse refaire surface pour poser des questions, au lieu de ça elle s'enfermait dans un mutisme que les gens ne lui connaissait que trop bien et qui lui évitait toutes situations compromettantes. Mais voir était beaucoup mieux que parler et après un coup d'oeil en direction de Rosalie, elle se décida à faire de même. Il ne fallait pas qu'elle garde en tête son objectif premier: Chercher des indices et sortir au plus vite de cette salle. Pourvue qu'elle trouve des choses à observer!

Elle dansait d'un pied sur l'autre sans pouvoir s'en empêcher. Elle jetait de furtifs regards à tous les occupants de la pièce afin de déceler leur identité comme si elle était toute indiquée sur leur visage. Elle n'était pas à l'aise. Mais ce n'était pas le fait d'être enfermée dans une pièce noire qui lui donnait cette sensation que son coeur ne cesserait jamais de battre frénétiquement dans sa poitrine et qu'elle ne pourrait jamais arrêter de gesticuler dans tous les sens. Se retrouver avec des gens qu'elle ne connaissait pas, enfermés avec eux qui plus est lui faisait davantage plus peur qu'un potentiel fantôme tout droit sortit d'un placard. Elle avait beau avoir fait des efforts cette année pour aller vers les autres et pour se sentir plus à l'aise, les années qu'elle avait passé à rejeter la compagnie de tout à chacun laissaient des traces qui se reflétaient dans ses gestes et dans ses paroles.

Lorsque Rosalie se tourna vers elle et l'interrogea sur quelque chose, elle pencha la tête sur le côté mettant un instant à comprendre au travers de la prononciation hésitante de la Gryffondor qu'elle venait de répéter le salut de chez elle sans y faire attention. Idiote. Elle hocha la tête, ne s'offusquant pas de l'erreur de prononciation. Parce que Maman avait dit que reprendre les gens ce n'était pas très poli. Et Maman voulait qu'elle le soit. Apparement. La jeune Serdaigle remit une mèche brune derrière son oreille et avec un faible sourire se tourna vers la demoiselle.

"Du coréen. Désolée ça m'a échappé"

Elle se fit violence pour ne pas froncer des sourcils alors qu'elle s'excusait. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle devait le faire après tout c'était une langue comme une autre non? Mais une fois encore les recommandation de Maman ne cessait de venir lui crier dans les oreilles les choses à faire et ne pas faire en présence d'illustres inconnus. Alors elle était désolée. Vraisemblablement. Elle rendit un petit sourire à Artemis qui s'était présenté à la suite de Charles.

A peine les présentations furent-elles faites que Rosalie et Charles partirent sans même terminer leurs explications vers un coin de la pièce. Pantoise, la petite Serdaigle regarda les deux plus grands chercher des indices avant de sentir un léger regard sur elle. Sentant ses joues la chauffer lorsqu'elle croisa le regard d'Artemis, elle tourna brusquement les talons pour s'enfoncer vers un coin opposé de la pièce. Elle s'occuperait de ses problèmes sociaux plus tard, elle avait pour mission d'observer cette pièce sous toutes ses coutures afin d'en trouver des indices. Inconsciemment elle frappa des mains, pressée de se mettre à la chasse. Mais à peine eut-elle levé les yeux en l'air, peut-être quelque chose était-il pendu sur le plafond, qu'elle trouva effectivement quelque chose de pendu mais qui ne leur serait en rien utile pour leur épopée. Occupée à fixer la toile d'araignée qui se balançait de gauche à droite, en se demandant justement d'où pouvait provenir se balancement alors qu'il n'y avait aucun courant d'air, elle fut interrompu dans sa rêverie violemment par un cri. Elle sursauta et se retourna brutalement délaissant la toile d'araignée suspendu pour se concentrer sur la jeune blonde. Elle fronça les sourcils, grognant silencieusement contre son coeur qui battait à tout va. Et finit par regarder dans la direction de Rosalie.

« Ça a bougé, j’vous jure que ça a bougé !! »

Elle suivit son regard. La statue? Bougé? Mais une statue ça ne bougeait pas. Elle voulait bien croire qu'ils étaient sorciers mais bon tout de même, déjà les tableaux qui parlaient c'était bizarre, magnifique certes, mais bizarre alors la statue qui bougeait? Elle chercha du regard les autres membres de la pièce comme pour avoir le consentement de la folie de la Gryffondor. Mais quand elle se rendit compte que tout le monde fixait la statue, elle finit par faire de même. Un long frisson se propagea le long de sa colonne vertébrale et elle recula d'un pas. Elle ne l'avait pas vu bougé. Mais les yeux de la statue lui donnait l'impression qu'elle lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle déglutit difficilement et détourna le regard. Mais qu'est-ce que c'était que ça? Depuis quand les objets immobiles se mettaient à scruter le moindre des faits et gestes de quelques adolescent. Ce n'était pas rationnel. Pas possible. Non, non il devait forcément y avoir une explication. Elle secoua négativement la tête décidant de faire fi de l'étrange statue, même si elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'oeil par dessus son épaule de temps en temps pour vérifier que l'oeuvre était toujours à la même place et dans la même position.

La petite Serdaigle se rapprocha de Rosalie pour découvrir les livres qu'elle avait trouvé en fouillant la pièce mais qui semblaient pour le moment inutile sans autre indice. Artemis avait trouvé également quelque chose. Timidement la petite fille se rapprocha de lui pour pouvoir apercevoir les étranges motifs qui se dessinaient sur la feuille. Un langage secret? Une écriture bizarre? Si tel était le cas il faudrait vraiment que la personne qui avait écrit cet indice se décide à améliorer la propreté de son écriture! Si personne ne pouvait le comprendre cela devenait inutile.

"Euh, quelqu'un sait lire ce truc ?"

Son regard passa de Charles à Artemis. Elle hocha négativement la tête d'un air désolée. C'était ni de l'anglais, ni de coréen, comment était-elle sensée pouvoir lire un truc pareil? Elle s'apprêta à repartir en quête de nouveau indices, elle voulait à défaut de pouvoir lire et comprendre les livres, être utile à son groupe d'une manière que ce soit, mais Charles était déjà reparti vers l'échiquier. Il ne lui restait donc plus que...Elle se tourna vers le dernier endroit où personne n'avait été et eut un froncement de sourcils dédaigneux. La cheminée. Certes elle n'était pas allumée, mais les cendres qui la peuplaient toujours ne l'enchantait guère. Et si jamais ça reprenait feu? Avait-elle le courage d'aller aider son groupe en mettant les mains dans la suie ou serait-il préférable qu'elle reste en retrait le temps qu'un autre indices soit découvert, l'empêchant de se rendre près du berceau de sa plus grosse phobie?

Elle hésitait toujours dansant d'un pied sur l'autre le regard rivé sur la cheminée. Puis soudain elle se mit à observer les autres. Ils avaient l'air tous de se donner du mal. Artemis déchiffrait le texte, Charles était reparti en direction de l'échiquier, Rosalie leur avait amené des livres et elle dans tout ça? Elle avait l'impression de rester plantée là comme une gourde sans réussir à trouver la moindre chose. Elle se sentait inutile. Son coeur la serra violemment. Elle n'aimait pas ça. Elle planta un regard déterminé vers la cheminée et franchit le pas pour lequel elle avait tant hésité. Ce n'était que des cendres et ce n'était pas vivant, par conséquent cela n'allait pas lui sauter au visage, n'est-ce pas? Elle s'accroupit au niveau de celle-ci retenant sa respiration pour masquer l'odeur qu'elle ne parvenait pas à supporter et commencer à regarder autour de celle-ci en essayant d'oublier le petit tas de cendre qui semblait si proéminent mais qu'elle n'avait pas envie de toucher.

« Le message est incomplet, si vous trouvez un autre papier avec des runes dessus, filez-le moi, qu’on ait l’énigme au complet. »

La petite Serdaigle se tourna vers Artemis et hocha la tête. Un bout de papier, il fallait peut-être qu'elle trouve un bout de papier avec des écritures bizarres dessus. Son regard se reporta vers le petit tas de cendre et elle se mordit la lèvre. Il était forcément là-dedans...c'était comme un pressentiment. Elle déglutit difficilement, chercha du regard quelque chose qui pourrait l'empêchait de mettre les mains dans du feu réduit en poussière et une fois son outil de fortune en main, elle se mit à remuer les cendres dans l'espoir de voir apparaître un éclat blanc qui pourrait l'aider. Et lorsque l'éclat blanchit attira son regard elle arrêta son geste brutalement. Serait-ce...Elle laissa l'outil de côté et avec de grandes précautions alla chercher du bout des doigts la feuille à l'aspect brûlé. Un sourire éclaira son visage lorsqu'elle réussit à déchiffrer le message incomplet qui y était inscrit. Incomplet comme le message d'Artemis. Pas en Runes mais bien en Anglais.

« Tu t’en sors Amaïa ? »

Le papier brandit dans sa main comme un trophée et un sourire au visage en destination de Rosalie, la petite fille hocha la tête. Se relevant elle essuya ses mains sur son pantalon encore et encore comme pour se débarrasser de cendres inexistantes mais qui se serait ancrés au sein même de ces vêtements. Elle avait des bouffées de chaleur et légèrement du mal à respirer, sans doute la faute de l'odeur qui ne cessait de lui faire tourner la tête. Mais les petits bondissements joyeux de son coeur qui résonnait comme un air joyeux dans son corps, estompait l'impression d'avoir été poussé dans la cendre grisâtre. Et tandis que Charles prit à parti Rosalie pour jouer aux échecs, Amaïa se dirigea vers Artemis en lui tendant la partie du mot.

"Je crois que c'est la suite, ou alors le début. Sûrement le début même, il n'est pas en Runes mais ils parlent d'indices. Tu crois que les indices ce sont les mots que tu viens de déchiffrer?"

Elle venait de faire la plus longue phrase qu'elle avait fait depuis qu'elle était entrée dans cette pièce. En regardant Artemis elle sentit ses joues se réchauffer légèrement et détourna le regard au moment où Charles et Rosalie fixait le plateau d'un oeil décisif comme si quelque chose était sensé ce produire. La petite Serdaigle se rapprocha au moment où un nouvel indice fit son apparition. Elle écarquilla les yeux. Ils avaient réussit à résoudre une première énigme! Elle était impressionnée. Elle applaudit doucement pour les féliciter. A son tour elle regarda l'indice qui venait d'apparaître. P L M suivit de chiffres. Un code secret? Un indice à utiliser avec ce qu'ils avaient déjà trouvé? Amaïa releva la tête vers ses camarades pour scruter leur trouvailles. Soudain son regard s'arrêta sur un objet.



Elle se recula en jetant un coup d'oeil à ses camarades. Elle espérait ne pas s'être trompée.