Ah quelle barbe, il devait se taper une ronde ce soir et clairement il n’en avait pas la moindre envie. C’était chiant de se taper une balade dans les couloirs à surveiller que personne ne soit en train de se promener illégalement. Lui n’en avait rien à foutre si ses camarades sortaient de leur salle commune à une heure tardive, il faut dire qu’en temps normal, il faisait ça souvent lui aussi. Alors il n’avait aucune légitimité à punir les autres pour quelque chose qu’il faisait. Mais Félicia l’avait déjà assez engueulé pour avoir loupé sa ronde un peu plus tôt dans la semaine, l’obligeant à la faire seule. Elle l’avait clairement prévenu qu’elle arrêterait de le couvrir s’il ne faisait pas un minimum de son taff. Donc il s’était installé dans sa salle commune avec une bonne BD moldu histoire de trainer. Il savait qu’il était censé faire sa ronde avec Killian et que celui-ci se fouterait bien s’il était à l’heure ou non. Avec un peu de chance, il arriverait à convaincre son camarade de boire une bière dans la salle des préfets plutôt que d’aller se faire chier à tourner en rond dans l’école. Bien installé dans le canapé, le garçon commença donc à tourner les pages de sa BD, tout en pouffant de rire de temps en temps face à l’hilarité de l’histoire qu’il lisait. Il ne lui arrivait que très rarement de rire, mais les bandes dessinés restaient quand même un petit plaisir personnel : peu de mots et beaucoup d’images = le paradis. Dommage que l’école ne produisait pas des bouquins aussi intéressants. Il était sûr que s’il pouvait apprendre la Défense Contre les Forces du Mal sous forme de BD, il serait nettement plus motivé à faire ses devoirs. Mais bon, il ne serait clairement pas la première personne à aller porter cette information, cette demande à Thor, plutôt mourir bouffer par des tarentules géantes dans la forêt interdite que de demander quoi que ce soit à sa prof terrifiante.

Il fut bientôt sortit de ses songes par la grosse Sarah qui lui fit remarquer l’heure. En effet, il était déjà en retard et devait donc abandonner sa BD pour se rendre dans la salle des préfets et y rejoindre Killian. Le garçon avança donc presque à reculons, n’ayant aucune envie d’y aller. Mais quand il arriva, il poussa enfin la porte. Quelqu’un était déjà là. Le garçon leva les yeux et vit Carla. Il fronça les sourcils, surpris de voir la jeune femme ici. Déjà comment avait-elle fait pour accéder à la salle. Elle aurait eu besoin d’un mot de passe que seuls les préfets connaissaient. Mais pire que ça, il se demandait quelle était la raison de sa présence. Avait-il fait une connerie au point qu’elle trouve les infos nécessaires pour venir le confronter ce soir ? Ca faisait un peu psychopathe non ? Il était tellement perdu et surpris qu’il ne fit même pas attention à ce qu’elle venait de lui dire, soit qu’elle avait échangé sa ronde avec Killian. S’il avait écouté, cela aurait surement fait tilt dans son esprit. Elle se dirigea vers la porte et remarqua enfin sa tête puisqu’elle lui demanda si tout allait bien.

– Qu’est-ce que tu fous là ?

Ce fut les premiers mots qui sortirent enfin de sa bouche. Et c’était une question légitime. Aux dernières nouvelles, elle n’était pas préfète, elle n’avait donc rien à faire ici. Pourtant, elle agissait de manière totalement naturelle comme si elle connaissait déjà cet endroit, comme s’il n’y avait rien de bizarre à sa présence ce soir. Il avait loupé un épisode ou quoi ? Ce n’était pas normal du tout.

– A quel point j’ai fais une connerie pour que tu prennes la peine de soudoyer quelqu’un pour le mot de passe de la salle des préfets ? Parce que peu importe ce que tu as entendu je t’assure que c’est faux.

Se défendit-il rapidement. La dernière connerie en date qu’il avait fait : se péter la teub à cause de Daisy Miller, mais il avait pris bien soin d’enterrer cette affaire pour que cela ne fuite pas dans toute l’école. Seul Cab était au courant de ça, et il savait pertinemment que son poto ne l’aurait pas raconté à Carla. Après tout, les deux n’étaient pas amis, et sa loyauté allait pour Maxwell. Mais si ce n’était pas ça, qu’est ce que ça pouvait être ? Pas une seule seconde, cela ne semblait traverser l’esprit de Maxwell que Carla puisse être là parce qu’elle venait d’être nommée préfète. Trop concentré sur sa petite personne, l’info lui était sans doute passé bien au dessus de la tête …

Clairement Maxwell était totalement paumé. Il ne comprenait pas du tout ce que Carla faisait dans la salle des préfets. Pourquoi ? Et surtout comment avait-elle fait pour venir ici ? Sans mot de passe c’était impossible, et seulement les préfets connaissaient le mot de passe. Elle avait peut être demandé à Killian ? Max s’imagina immédiatement qu’il avait fait une connerie et que c’était la raison pour laquelle la serpentard l’avait traqué jusqu’ici. Mais quelle connerie avait-il bien pu faire ? Techniquement aux dernières nouvelles il y en avait plusieurs … mais que des choses dont elle n’était pas censée être au courant n’est-ce pas ? Du moins, c’était ce qu’il croyait. Pour son plus grand bonheur, sa petite visite à l’infirmerie n’avait pas réellement fuité, ce qui faisait que presque personne n’était au courant qu’il s’était cassé la teub en sautant une meuf. Max ne pensait pas que Daisy ait pu ébruiter l’affaire. Après tout, elle n’avait aucun intérêt à le faire, n’est-ce pas ? Max était à court d’idées. Il mentit allégrement d’ailleurs en balançant à la jeune femme que peu importe ce qu’elle avait entendu c’était surement faux … Carla se mura dans sa réponses, en lui expliquant une nouvelle fois qu’elle avait changé sa ronde avec Killian. Mais qu’est-ce qu’elle baragouinait ? De quelle ronde parlait-elle ? Max ne comprenait pas ce qu’elle essayait de lui dire, car pour lui elle n’était pas préfète, donc cela n’avait absolument aucun sens. Sa camarade ne semblait pas le comprendre, et c’était réciproque. Visiblement, elle ne voyait pas le rapport avec une connerie qu’il aurait faite dans le passé. HEIN ? Ils étaient réellement en train de vivre un dialogue de sourd, ni l’un ni l’autre ne parlait de la même chose, ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, et le quiproquo devenait de plus en plus confus. Comment allaient-ils s’en sortir ? Est-ce que l’un des deux allait remettre les pendules à l’heure pour éclairer toute cette histoire ?

– Une connerie ? Nan moi j’ai rien fait, aussi sage qu’une image ces derniers temps. Pas de vague rien, un type bien quoi. Mais comment tu peux avoir le mot de passe ? Meuf je comprends que dalle, c’est ouf.

Dit finalement le jeune homme. Vraiment les neurones de son cerveau n’arrivaient clairement pas à bosser ensemble. Mais finalement Carla se décida à lever les questionnements sur sa présence dans cette pièce. Elle porta sa main à son insigne, et pour la première fois, Maxwell commença à capter. Elle était donc préfète maintenant ? C’était normal de changer en plein milieu d’une année comme ça ? Carla lui expliqua que Bonnie ne pouvait plus assumer ce rôle et que donc elle avait été nommée pour la remplacer. Et apparemment toute cette histoire datait même de quelques jours. AH BON ? Maxwell n’avait absolument rien remarqué. Et puis comment aurait-il pu de toute manière ? Aucune annonce n’avait été faite, et pour lui Bonnie était la préfète jusqu’à la fin de l’année scolaire au moins, donc il n’avait pas capté, ni cherché. Et puis quand bien même, pourquoi Cab ne l’avait-il pas prévenu ? Après tout son meilleur pote devait être au courant que sa partenaire préfète avait changé, non ? Avait-il fait exprès de ne rien lui dire ou avait-il juste simplement oublié de lui donner ce fameux détail ? S’il avait su, il n’aurait pas paru tomber des nues de la sorte en la voyant arrivé dans la salle des préfets.

– J’avais grave rien remarqué. Cab m’avait rien dit non plus ce bouffon. Enorme. Pressé de faire peur aux gosses en leur promettant des retenues contre des services ?

Demanda le jeune homme en pouffant de rire. Bon il notait quand même intérieurement qu’il allait devoir faire gaffe par rapport aux meufs. Il ne pouvait décemment pas ramener une nana dans la salle des préfets ou dans la salle de bain des préfets maintenant, sous peur de tomber sur Carla à n’importe quel moment. Mais bon ce n’était pas bien grave finalement il savait être imaginatif quand le moment était opportun. Passé la surprise, Max était plus rassuré, et content pour Carla. Après tout, c’était le genre de truc qu’elle kiffait, non ? D’un autre côté, c’était assez bizarre de se retrouver seul avec elle … Parce que finalement, depuis les vacances de noël et sa présence dans la demeure familiale des Carter, les deux ex ne s’étaient jamais réellement retrouvés ensembles sans personne autour.

La jeune femme décida de rapporter l’attention générale sur cette fameuse ronde qu’ils avaient à faire. Maxwell s’était déjà réinstallé sur le canapé, visiblement peu pressé de commencer. Après tout, ce n’était pas réellement son activité favorite que de tourner dans les couloirs à la recherche d’une âme perdu.

– Généralement faut se promener dans l’école. Si tu vois un gosse, t’es censé lui remonter les bretelles. Mais après ça dépend, j’fais du cas par cas moi tu vois. Mais surtout, faut absolument s’arrêter dans les cuisines en premier. Kapich ?

Demanda le jeune homme avec un petit sourire en coin.

Bon Maxwell n’avait clairement rien remarqué de la nomination de Carla en tant que préfète des serpentards. Mais en même temps était-ce vraiment de sa faute ? Ils auraient du en faire une grande annonce histoire que tout le monde soit au courant. Il connaissait assez la jeune fille pour savoir qu’elle était surement vexée qu’il n’ait rien remarqué. Mais lui n’avait pas l’intention de se prendre la tête sur la question et heureusement elle n’insista pas plus qu’une simple petite remarque de lassitude. Caleb non plus ne lui avait rien dit. Quoiqu’avec le recul, lui devait surement être dégouté de devoir se taper des réunions et des rondes avec une meuf qu’il ne pouvait pas blairer. Mais bon ces derniers temps son pote et son ex ne semblaient pas se faire la guerre … donc bon ils pouvaient peut être le surprendre en s’entendant bien dans cette nouvelle aventure ensemble, qui sait ? Sa nomination étant récente, la jeune femme ne semblait pas encore connaître tous les rouages de ce qu’impliquait être préfet, et Max allait donc devoir expliquer un peu à la jeune femme en quoi consistait une ronde. Si Félicia l’entendait, elle lui arracherait surement les yeux, mais ce qu’elle ne savait pas ne pouvait pas lui faire du mal : ni à elle ni à lui d’ailleurs. Il lui demanda finalement si elle était pressée de faire chanter les gosses, histoire de détendre l’atmosphère. Est-ce que lui avait abusé de son statut de préfet cette année ? Clairement. Et il en prenait souvent un malin plaisir, il n’allait pas se mentir. En même temps, ils n’avaient pas qu’à lui donner un tel pouvoir si ce n’était pas pour s’en servir … Carla se montra légèrement suspicieuse mais intéressée d’en savoir plus sur la question. Elle se doutait évidemment que Max avait usé de son pouvoir à des fins personnelles plus d’une fois. Maintenant la question était de savoir qui avait été ses victimes ces derniers mois. Un nom lui venait particulièrement en tête puisqu’il avait été le plus récent : le petit Van Aken. Et quel bon esclave il faisait … enfin presque.

– Hein ? Meuf t’as le pouvoir d’une vie entre les mains, faut l’utiliser oh. T’es un peu fatigué, tu claques des doigts, et t’as un rejeton qui va te chercher un café, c’est le rêve.

Dit-il en pouffant de rire, se croyant certainement très drôle. Techniquement ce qu’il faisait subir aux premières années n’était pas sensiblement différent de ce qu’il demandait à son frère lorsqu’ils étaient dans la demeure familial. Maxwell avait toujours aimé se faire servir, et avoir quelqu’un qui lui obéit au doigt et à l’œil autour de lui.

Ses prochaines questions furent sur la ronde. Toujours de bonne grâce, Max lui répondit sans hésiter, lui expliquant évidement sa propre vision des rondes. Si elle avait demandé à quelqu’un d’autre, elle n’aurait surement pas eu le même programme. Mais pour le poufsouffle, un arrêt aux cuisines était obligatoire avant de commencer, histoire de se remplir la panse et ne pas risquer de crever de faim pendant la balade. Carla ne semblait pas douter réellement de lui, plutôt d’accord avec le fait qu’ils devaient s’arrêter dans les cuisines en premier lieu. Le garçon afficha un grand sourire plutôt content de lui. Et puis comme elle l’avait si bien souligné, ils allaient peut être pouvoir avoir du rab du gâteau au chocolat, et ça c’était le feu.

Alors le garçon ouvrit la porte et la tient pour laisser passer la jeune femme. Mais songeuse, elle lui posa une question avant de se décider à sortir. Visiblement, elle avait besoin d’un peu plus de clairvoyance quand à la situation entre eux. On ne pouvait pas dire qu’il en était grandement surpris. Après tout, ils étaient passés de : être très proche chez lui pendant les vacances à … bah pas grand-chose, puisqu’ils n’avaient presque pas échangés de mots depuis si ce n’est des banalités au détour d’un couloir ou dans un cours. Pas étonnant qu’elle soit légèrement réticente.

– NAN t’inquiète, ça me dérange pas hein. C’est vrai que c’est chelou qu’on se soit pas vraiment parlé depuis ça.

Dit-il prudemment. Mais en même temps, il le pensait. Ils étaient passés de tout à rien. Et il ne niait pas forcément sa responsabilité dans cette histoire, il ne s’était pas pris la tête à essayer à tout prix de lui parler. Mais elle n’avait pas fait grand-chose non plus de son côté, non ? Blâme partagé ?

– T’sais que ma daronne m’avait fait un cours d’une heure après ça sur les MST, la protection, l’importance de se sentir bien dans son corps gnagnagna … heureusement qu’on est pas chrétiens, elle m’aurait envoyé me confesser au gars de l’église sinon.

Raconta-t-il en pouffant de rire. Parce que raconter une anecdote était bien plus simple que d’avoir une réelle discussion sur le sujet, n’est-ce pas ?

Maxwell avait raconté une anecdote à propos de sa mère après le départ de Carla cet hiver. Cela n’avait guère l’air d’impressionné la jeune femme. Elle connaissait un minimum la maman Carter maintenant et savait qu’elle ferait surement une syncope en apprenant tous els faits et gestes de son fils à l’école. Il faut dire qu’après des années de mensonges à faire croire à sa daronne qu’il était le plus grand ange que la terre n’ait jamais connu …Elle ne savait rien de son côté dragueur, du fait qu’il n’était pas du tout dans une relation sérieuse, mais plutôt une relation compliquée avec la moitié des filles de l’école. Jusqu’à peu de temps, elle le croyait d’ailleurs pur et chaste … Mais ça c’était avant que Carla ne passe la soirée chez lui et qu’ils dorment dans le même lit. C’était peut être mieux comme ça d’ailleurs, comme ça elle arrêterait de le souler avec ces histoires de se préserver jusqu’au mariage. Mais Max ne savait pas réellement comment se comporter avec Carla depuis cette histoire. Déjà parce qu’ils ne s’étaient pas retrouvés seuls depuis, et puis parce qu’ils avaient passés un cap de rapprochement intense. Ils n’avaient jamais été aussi proches que ça que depuis qu’ils étaient ensembles deux ans auparavant, presque trois maintenant. Alors forcément c’était compliqué de savoir réellement ce que ça voulait dire. Il était un peu paumé pour dire vrai, et la meilleure façon qu’il avait de gérer quelque chose qu’il ne maitrisait pas, c’était, comme à son habitude, de l’ignorer, chose qu’il avait faite ces derniers mois. Mais à force de trop jouer avec les sentiments de la jeune fille, il allait finir par la perdre définitivement. Quoique s’en rendait-il réellement compte ? Peut être pas. Ou alors si et il était juste un peu stupide sur les bords. Encore une fois, il esquivait la conversation … subtilement. Il acceptait la réalité que Carla lui présentait mais n’allait pas plus loin pour en expliquer les raisons. Ce genre de technique semblait être tellement habituel chez lui qu’il ne se rendait même plus compte qu’il le faisait. Mais Carla n’insista pas sur le moment, commentant simplement ses paroles. Un instant, il crut donc qu’il pouvait échapper à cette conversation, et qu’il n’aurait pas besoin de s’expliquer. Parce que de toute manière, il n’avait pas d’excuses, il ne savait pas quoi dire.

Malheureusement pour Maxwell, alors qu’il venait de lui ouvrir la porte, la demoiselle lui posa une question. Il posa son regard sur elle. Elle lui demandait s’il pouvait réellement l’écouter si elle avait envie de lui parler de quelque chose. AH. Bon il avait eu tord, la jeune femme avait réellement envie de parler de cette histoire de vacances d’hiver … Du moins c’était ce qu’il pensait, vu la proximité de cette question avec leur pseudo-conversation sur le sujet un peu plus tôt. Il ne pouvait décemment pas lui refuser cette requête surtout après tout ce qu’elle avait fait pour lui ces derniers mois avec l’histoire de Wendy. Le jeune homme ferma donc à nouveau la porte. Après tout, si conversation il devait avoir, il valait mieux qu’elle se passe à l’abri des regards et des oreilles dans la salle des préfets.

– Pour ces derniers mois, j’avoue que genre ce rapprochement plus plus chez moi, ça m’a un peu flippé, dans le sens où je suis grave paumé. C’est du bon paumé je crois ? J’en sais rien. J’esquive pas la conversation tu sais, c’est que je y’a trop de trucs dans ma tête, tu captes ?

Max réfléchit un instant et eut un doute. Et si ce qu’elle voulait lui dire n’avait absolument rien à voir avec cette histoire ? Ca se trouve, elle voulait partir sur un tout autre sujet. Il rejoua les paroles de la jeune femme dans sa tête … Et déglutit. Merde, ça se trouve c’était pas ça, et il venait de dire n’importe quoi là … Maxwell se racla la gorge pour reprendre un peu de contenance. Bon la porte était fermée et heureusement pour le coup.

– Euh, ça avait rien à voir hein ce que tu voulais me dire ?

Demanda-t-il histoire de balayer tout quiproquo. Mais peu importe la réponse finalement, il pouvait tout de même lui en apporter une à sa question.

– Mais sinon oui je t’écouterais, tu peux me faire confiance.

Dit-il simplement en toute honnêteté.

Bon visiblement Maxwell avait été un peu trop vite en besogne en assumant le sujet auquel Carla faisait référence. Car au vu de sa mine surprise, il savait désormais qu’elle ne faisait absolument pas référence à leur relation tumultueuse depuis leur rapprochement cet hiver. Mince quel idiot. Elle bégaya un peu et lui confirma que ce n’était pas ce qu’elle allait lui dire. Oups. Pour être honnête Max ne savait absolument pas quoi dire. Il aurait du se taire et la laisser prendre le contrôle de la conversation au lieu de croire que le monde tournait toujours autour de lui. Mais elle prit la parole à nouveau pour lui confier qu’elle était tout de même contente qu’il se soit ouvert sur le sujet. Le poufsouffle fut légèrement soulagé. Il ne répondit rien de plus sur le sujet, comprenant que ce n’était pas le plus important maintenant. Carla semblait mal à l’aise et songeuse, ce qui le faisait se questionner sur ce qu’elle avait réellement en tête. Il n’avait pas réellement remarqué qu’elle avait la tête ailleurs. Mais après tout, il n’avait pas remarqué qu’elle était devenue préfète non plus, donc bon. Il lui promit de l’écouter. Doutait-elle réellement de la réponse à cette question ? S’il n’avait jamais été le plus clair sur le devenir de cette relation étrange, il pensait tout de même lui avoir démontré qu’elle pouvait avoir confiance en elle, si jamais elle avait besoin de quoi que ce soit. Malgré sa tripoté de défaut, le poufsouffle était loyal envers les siens, et Carla faisait parti d’une minorité qui avait gagné sa loyauté à travers tout ce qu’ils avaient partageaient ensembles ces dernières années. Maintenant qu’il avait refermé la porte derrière lui, ils étaient à nouveau seuls dans cette pièce, laissant à Carla le loisir de se confier sans qu’une oreille ne traine pour entendre ce qu’elle avait à lui dire.

Elle commença à parler dans un murmure comme si elle avait peur de ce qu’elle allait dire, comme si elle voulait que cela reste secret. Elle lui parla de Mary, la préfète des Serdaigles. Fille que lui ne connaissait pas réellement pour n’avoir pour le moment partagé aucune conversation avec elle. Cependant, il la connaissait de nom. Carla avait eu l’occasion de la croiser un peu plus tôt dans la journée dans cette même salle. Elle lui avoua un secret que celle-ci lui avait partagé : le fait qu’elles avaient un lien familial. Apparemment la mère de Mary et celle de Carla étaient sœurs ? Maxwell fronça les sourcils de surprise. Aux dernières nouvelles, la mère de Carla était fille unique. D’où diable cette soi-disant sœur sortait-elle ? L’explication serait que la mère de Mary aurait fait le choix de se marier à un moldu, et qu’elle aurait été en quelque sorte banni de la famille pour cela … chose peu étonnante chez les Sang-purs.

– Wow grosse révélation donc. Après t’es sûre qu’elle te raconte pas des bobards, de ce que j’ai entendu cette meuf tuerait père et mère pour être considéré à la hauteur des SP. Elle s’est peut être dit que tu étais son ticket d’entrée, non ?

Encore une fois Maxwell n’était sûr de rien, après tout ce n’était que des bruits de couloir qu’il avait entendu. D’un autre côté, c’était également risqué de se mettre une famille de SP à dos en balançant des bobards comme ça. Maxwell n’était pas sûr … Carla n’était pas stupide, si elle venait à douter c’est que Mary avait surement dû être assez convaincante pendant leur discussion. La serpentard n’était certes pas la plus virulente des sang-pur de l’école, mais elle avait quand même du caractère, et s’attaquer de front à sa famille la faisait immédiatement monter sur ses grands chevaux. Alors, quel était donc la conclusion de cette histoire ? Que comptait-elle faire avec cette information maintenant qu’elle était au courant d’un secret de famille jusque là bien gardé ?

Carla reprit la parole en lui expliquant son sentiment de trahison. Certes elle ne s’entendait pas réellement avec son père, mais elle attendait surement mieux de sa mère qu’une tripotée de mensonge sur le sujet. Maxwell comprenait dans un sens qu’elle ait pu se taire sur le sujet. Si elle cherchait à passer cette affaire sous silence, cela paraissait évident qu’elle ne raconterait pas son lien avec la mère de Mary. D’un autre côté il comprenait le sentiment de trahison que Carla pouvait ressentir à ce moment précis.

– Tu as envie de faire quoi avec ce morceau d’information toi ? Tu voudrais des explications de la part de ta daronne ?

Demanda le jeune homme, essayant de comprendre pour mieux jauger la situation.

– Tant qu’ils reviennent pas sans prévenir et me tue sur place.

Dit-il en pouffant de rire alors que l’atmosphère se faisait un peu plus légère pendant quelques instants. Il faut dire que Maxwell n’avait pas la moindre envie de se retrouver à nouveau nez à nez avec le père de Carla. Ce type n’était clairement pas commode et ne pouvait pas le voir en peinture, à juste titre d’ailleurs, puisqu’il n’était en rien ce qu’on attendait d’un gosse qui fréquente sa fille. La serpentard se décida ensuite à lui confier ce qu’elle avait en tête, ce qui la tourmentait en ce moment. Lui fut un peu surpris de ces révélations. Et en même temps était-ce si délirant que cela qu’une famille sang-pur veuille cacher une déviance dans leur famille ? Les Yaxley étaient connus pour être des puristes, leur réputation était connue de tous, leur passif en lien étroit avec les mangemorts pendant la deuxième guerre aussi. Alors qu’un membre de leur famille soit immédiatement renié pour avoir fricoté avec un moldu ne paraissait pas si fou que cela. Presque logique tout fin de compte. Le patriarche ne voulait surement pas être associé à la décadence dont avait fait preuve la mère de Mary. Sa première idée fut toutefois que la serdaigle avait pu monter cette histoire de toute pièce. Après tout, elle était connue dans l’école pour être puriste malgré ses origines. Max avait entendu qu’elle pourrait tuer toute sa famille si cela lui donnait le graal d’accéder au sang-pur. Alors qu’elle essaie de manipuler Carla pour rentrer dans ce monde paraissait être une possibilité. Son ex n’était pas la plus puriste, la plus à cheval sur les règles de bienséances des sang-pur. Elle avait des amis sang-mêlé, était même sorti avec l’un d’entre eux, et il lui arrivait aussi de fréquenter des né-moldus. Alors si Mary voulait son ticket d’entrée dans la haute société, Carla était peut être la bonne personne à manipuler. Il fit donc part de cette possibilité à la jeune fille. Elle semblait un peu perdue. D’un côté, le mensonge était une possibilité, mais d’un autre, elle semblait penser que ce n’était pas le cas. Elle ne pensait pas être le meilleur moyen d’accéder à son monde. Max réfléchit un instant.

– Peut être que tu n’es pas le meilleur ticket d’entrée mais tu es plus accessible que les autres dans un sens, non ? J’en sais rien, les histoires de SP, on dirait qu’c’est un autre monde pour moi, vous êtes des oufs parfois, j’te jure.

Répondit le jeune homme. Lui n’avait jamais trempé dans ce milieu alors forcément tout était confus, tout était étrange. Il n’en comprenait pas la logique, ni les rouages. Et clairement en voyant les SP de l’école genre Erin, Finn, et tout le tralala, s’il était Mary il aurait choisi Carla aussi pour faire son entrée dans le monde. Hors de question d’aller voir les Soso qui étaient somme toute assez terrifiant. Carla rajouta qu’être rattaché à sa famille ne lui apportait que trop peu de prestige, en particulier à cause de ses propres actions ces dernières années. Mais elle semblait penser que cette proximité avec Mary ne pourrait lui apporter que des problèmes. Maxwell ne comprenait pas trop pourquoi, il ne pouvait pas faire semblant. Peut être parce qu’il n’y connaissait rien à ce monde, mais pourquoi diable cela aurait-il une influence sur elle personnellement ?

– Mais genre j’comprends pas, même si c’est vrai, ça change en rien à ta nature à toi de SP, si ?

Demanda le garçon qui essayait tant bien que mal de comprendre ce que cette révélation impliquait. Dans sa famille tout était plus simple. S’il apprenait un jour qu’il avait un cousin ou une cousine, il trouverait ça hyper cool … bon à part si c’était quelqu’un de chiant genre Kathleen ou un boloss de première année par exemple.

Dans tous les cas, ce n’était pas son histoire à lui, alors il lui demanda ce qu’elle avait envie de faire avec ce morceau d’information, voulait-elle demander des explications à ses parents ? Voulait-elle faire comme si de rien n’était et qu’elle n’avait pas entendu cette confession ? Elle était perdue, et ne savait que faire. Mais elle finit par lui demander ce que lui ferait à sa place. Il fut surpris qu’elle lui demande conseil, après tout, ce n’était pas souvent qu’on venait le voir lui pour des problèmes de ce type, encore moins quand ça concernait le monde des sang-pur auquel il ne connaissait absolument rien. Dans un premier temps, il haussa les épaules. C’était compliqué de donner son avis, alors qu’il n’avait pas la moindre idée de ce que ça faisait d’être dans cette situation, sachant qu’il ne le serait jamais.

– Je suis pas sûr d’être une très grande aide. Demander des explications à tes darons ? Ca sert à rien, la mère de Mary a été renié parce qu’elle a sauté un moldu, aussi simple que ça. On est à poupou, l’affaire va surement s’ébruiter … je crois que je profiterais de l’occasion pour m’en faire une alliée et la garder à l’œil. En mode contenir la possible rancune qu’elle peut avoir contre ta famille, ramasser masse d’infos sur sa vie et ses intentions. Garder ses ennemis proches, tu vois le délire.

Il n’était pas sûr d’être réellement utile à Carla avec ses conseils, mais après tout, elle lui avait demandé son avis. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait avec ce qu’il venait de lui dire. Si elle décidait d’en faire autrement, il ne pourrait évidemment pas lui en tenir rigueur.

Carla lui avait donc proposé de venir passer un moment chez elle pendant les vacances d’été. Maxwell n’était pas contre l’idée tant qu’il n’avait pas besoin de croiser ses parents. Il faut dire qu’une seule fois lui avait suffit pour le coup, et dorénavant s’il pouvait les éviter comme la peste il le ferait. Hors de question de se retrouver en tête à tête avec le père Yaxley dans sa propre maison, endroit où il pouvait disposer de son corps sans que personne ne le remarque. Mais dans tous les cas, il voyait que sa camarade faisait un pas vers lui après quelques semaines plus ou moins distantes. Et puis chez elle, ils n’auraient pas à se taper sa mère envahissante ou ses petits frères et leurs commentaires incessants. Un séjour là-bas paraissait presque reposant en comparaison. La demoiselle le taquina sur sa propre expérience dans la famille Carter, et Max rit de la situation. Il était sûr qu’elle avait du subir lorsqu’elle était venu pendant les vacances d’hiver.

Mais la jeune femme semblait vouloir se confier sur quelque chose qui parasitait ses pensées. D’abord hésitante, le poufsouffle la rassura sur le fait qu’elle pouvait lui faire confiance. Alors elle se détendit quelque peu et lui raconta finalement cette fameuse entrevue qu’elle avait eue avec Mary, la préfète des Serdaigle. Celle-ci semblait persuadée qu’elle était liée par le sang à la famille de Carla. Intéressant. Etait-ce vrai ? Il faut dire que les ambitions de cette fille pour se faire une place parmi les sang-purs était bien connu dans tout le château, mais de là à s’inventer une fausse descendance ? Etrange. Le jeune homme essaya de donner son avis et de prodiguer des conseils. Evidemment il était légèrement limité, pour la bonne raison qu’il ne faisait pas du tout parti de ce monde. Lui ne comprenait pas toujours les vices des sorciers au sang pur, n’étant qu’un sang-mêlé, et ayant été élevé dans les deux mondes. Dans un sens, Carla semblait néanmoins être la plus accessible, ce qui expliquait pourquoi la serdaigle était venue la voir elle et pas une autre. Sur le principe en soit, cela ne changeait pas réellement le statut de Carla, du moins c’était ce qu’il comprenait. Qu’elle ait un lien avec cette fille ne la rendait pas moins pur aux yeux de la société. Mais visiblement cela allait entacher la réputation de sa famille et faire naître des bruits de couloirs, chose que la famille Yaxley ne désirait absolument pas, il faut croire.

– J’comprends. Comment ton père gère la « réput’ » de ta famille d’habitude ? J’imagine que le père Yaxley aime faire taire toutes les rumeurs qui pourraient entacher son rang, non ?

Demanda le jeune homme, légèrement curieux. Il avait l’impression d’entendre parler d’un monde totalement inconnu au sien, ce qui était finalement le cas, et il éprouvait une certaine curiosité à en savoir plus sur le sujet. Il tiqua néanmoins sur la possibilité que l’homme de famille puisse être plus strict. Déjà qu’il n’était pas commode … Il était clair que dans un monde où il voulait faire fuir toutes les rumeurs, il ne laisserait surement pas sa famille fréquenter de près ou de loin quelqu’un comme Maxwell, un peu trop connu pour ses mœurs légères.

Il ne savait pas si Carla voulait simplement se plaindre de la situation ou si elle attendait également de lui une analyse et ses conseils. Il tenta donc de lui expliquer son point de vue, et de la marche que lui suivrait s’il était confronté à une situation comme celle-ci. Une fois qu’une rumeur était lancée, il était dur de la stopper. Mais au lieu de rejeter cette fille, peut être était-ce une bonne idée de la garder à l’œil et d’en faire peut être même une alliée. Elle semblait surprise qu’il ait ce genre d’idée mais elle y était familière.

– Parce que je suis trop perché pour comprendre vos p’tits plans machiavéliques ? T’inquiète beauté, j’en ai connu des gens qui pensaient comme ça hein.

Dit-il avec un petit sourire.

– Je dirais rien, promis.

Elle n’avait réellement pas besoin de s’inquiéter, le poufsouffle savait tenir sa parole lorsque cela était nécessaire ou qu’on lui demandait expressément. Et elle devait bien s’en douter aussi, sinon elle ne se serait pas ouverte à lui aujourd’hui.