15 février
En cette belle journée d’hiver, Maxwell avait pris le soin de partir se promener dans le parc. Cette semaine de cours avait été interminable et il avait bien besoin de se ressourcer et de se détendre un peu. Près du lac, il avait sortit son paquet et avait allumé une cigarette à l’abri des regards indiscrets, espérant qu’un professeur ne se serait pas perdu dans les parages pour ne pas se faire choper. Depuis les vacances d’hiver, il n’avait que trop peu parlé à Carla. Chose plutôt étonnante sachant leur rapprochement plutôt intense quand la jeune fille était venue passer une soirée chez lui. Mais n’était-ce pas constant finalement d’avoir des hauts et des bas dans cette relation tumultueuse et étrange. Caleb était coincé dans son faux mariage avec Phoenix. Enfin faux … cela restait encore à démontrer, puisque pour l’instant les efforts tumultueux pour l’annuler n’avaient pas aboutis. Maxwell espérait grandement que la situation pour son frérot de toujours allait s’améliorer. Il ne voulait absolument pas le voir épouser cette sorcière. Pourquoi les choses devaient-elles changer hein ? Pourquoi les SP étaient aussi vieux-jeu en ce qui concernait les mariages et les alliances franchement ?

Il tira une nouvelle taffe sur sa cigarette avant de la lancer sur le sol. Elle s’éteignit immédiatement grâce à la neige en bas de ses pieds. Le parc semblait être terriblement calme, et dans un sens, c’était très reposant. Comme si, l’espace d’un instant, il était seul au monde et pouvait prendre le temps de réfléchir, de penser sans être dérangé. Une petite brise, et une immense bouffée d’air frais pour un adolescent plein de questions. Il secoua la tête pour enlever toutes ces réflexions de sa tête. Penser à des choses sérieuses n’était pas vraiment son fort. Il préférait grandement ignorer les problèmes et prendre la vie du bon côté, de manière simple sans prise de tête. Même si les derniers évènements de l’école ne l’aidaient pas tellement dans ce sens.

Il décida finalement de retourner au château. Peut être aurait-il la chance de croiser Caleb pour passer un moment avec lui, ou sinon il pouvait tout aussi bien retrouver Abercrombie et Fitch pour faire une partie d’échec version sorcier. Et les battre par la même occasion … Mais alors qu’il remontait vers l’école, il se prit une gamine de plein fouet. Sous la force de la collision, il recula de quelques pas un peu déséquilibré, tandis que la petite s’étala sur le sol froid.

– Fais gaffe un peu, c’est pas comme si on pouvait me louper.

Laissa-t-il sortir intuitivement sur le coup de la surprise. Pour le coup, il n’était pas petit et frêle, il était donc difficile de le louper quand on le croisait. La jeune fille se releva en prenant soin de retirer la neige de ses vêtements et de replacer sa jupe. Elle lui indiqua qu’elle ne l’avait pas vu même si elle aurait dû mais qu’elle était trop préoccupée. Aucune idée de qui elle était. Le septième année ne se souvenait pas de l’avoir déjà croisé dans les couloirs de l’école, ni même dans la grande salle, ce qui voulait surement dire qu’elle n’appartenait pas à la maison des poufsouffle.

– Préoccupé ? T’as perdu ta poupée ou un truc dans le genre ?

Demanda le jeune homme avec un petit sourire au coin des lèvres, taquin. Il aurait pu se montrer plus sympathique ou plus curieux, mais son naturel était plus fort que tout. Si on lui donnait l’opportunité de se moquer un peu, il allait la saisir sans se poser plus de questions que cela.

Cette gamine avait légèrement interrompu sa promenade matinale en lui fonçant dessus comme si elle avait été incapable de voir sa carrure imposante arriver dans sa direction. Bon lui aussi aurait techniquement pu faire un peu plus intention, mais clairement il n’allait pas se remettre en question. Maxwell aimait bien rouler des mécaniques et en faire toujours trop. Et puis embêter les mioches de première ou deuxième année était et restera son passe-temps favori. Alors pourquoi s’en priver alors qu’il n’y avait pas l’ombre d’un professeur dans les alentours pour l’enguirlander. La petite se releva sans peine, avant de commencer à s’excuser pour ce qu’elle venait de faire. Cool elle était bien élevée. Maxwell en profita donc pour la taquiner un peu. En effet, elle venait de parler de problèmes personnels qui lui auraient tellement occupés l’esprit qu’elle ne l’avait pas vu. Quel genre de problème une demi-portion pouvait-elle bien avoir ? Et si Maxwell se moqua gentiment d’elle, il n’empêche qu’il se posait réellement la question. A cet âge il n’y avait pas grand-chose en dehors des copains et des cours, donc rien de fou à se torturer l’esprit, n’est-ce pas ? Ou peut être avait-il déjà oublié les problèmes qu’il avait à cet âge ? Dans tous les cas, peu importe ses problèmes, ce n’était surement pas aussi intéressant que la meuf de gryffondor qui avait osé lui foutre un râteau devant toute sa bande de pote, alors qu’il avait essayé de la chopé dans la bibliothèque la veille au soir. Ca c’était un problème, pire c’était une humiliation.

La petite essaya de faire un peu d’humour ou d’ironie sans trop de succès. Mais en même temps, elle était encore petite, elle ne maitrisait surement pas la subtilité de l’humour comme lui pouvait si bien le faire. Elle apprendrait, elle avait encore du temps devant elle de toute façon. Dans tous les cas, elle ne semblait pas prendre mal les taquineries de Maxwell, ce qui était un bon point.

– C’est le genre d’activité que même les filles plus âgées aiment faire, askip. Ca se perd jamais de vouloir attirer l’attention d’un grand musclé, je connais.

Dit-il en pouffant de rire visiblement plutôt fier de lui. Peu importe qui il avait en face de lui, il tenait visiblement toujours le même genre de discours, qui consistait à se lancer de nombreuses fleurs. Elle s’excusa à nouveau avant de lui révéler son prénom.

– Max.

Répondit-il par politesse. Au moins maintenant quand elle le verrait fanfaronner dans les couloirs, elle se souviendrait de son nom. La petite lui rappela qu’elle avait des soucis, tout en faisant une généralisation. Qui n’en avait pas ? Certes. Surtout en ce moment avec les restrictions de plus en plus sévères de la directrice de l’école. Lui finalement s’accommodait plutôt bien aux nouvelles règles … le problème c’était juste l’ennui sans baguettes, l’obligeant à multiplier les soirées clandestines pour ne pas se faire chier dans la salle commune.

Max n’avait pas réellement l’habitude de parler à des gamins, à part quand il se moquait d’eux dans les couloirs ou alors lorsqu’il avait besoin d’un service, et dans ce deuxième cas, il faisait généralement appel à Zeynep. Il savait comment elle bossait, c’était une bonne petite, et surtout il la supportait plutôt bien. Mais là, celle-ci il ne la connaissait pas du tout. A quel moment pouvait-il se casser tranquillement pour vaquer à ses occupations ?

– Vas-y j’suis sympa, je t’accorde dix minutes de mon temps. Je parie que je résous tes petits problèmes là en moins de deux.

Répondit-il finalement plutôt sûr de lui, comme à son habitude.

Bon visiblement elle était enchantée de faire sa connaissance. En même temps comment ne pas l’être. Elle avait en face d’elle le préfet de poufsouffle, poursuiveur de l’équipe de quidditch et tombeur de ces dames à Poudlard. C’était un honneur pour quiconque croisait son chemin, ou du moins c’était ce qu’il aimait à croire le garçon. En attendant, Maxwell se demandait encore s’il avait eu raison de s’arrêter et de faire la conversation à la gamine. N’était-il pas en train de perdre son temps alors qu’il aurait très bien pu remonter directement au château pour se poiler avec ses amis, faire une partie d’échec ou encore quelques échanges de cartes chocogrenouilles ? Sa bonté le perdra, mais visiblement il était prêt à retarder de quelques minutes son programme pour voir ce qui n’allait pas chez la gosse. Après ça on ne pourra pas lui dire qu’il n’était pas un bon type et qu’il ne méritait pas son statut de préfet, n’est-ce pas ? Alors tout en la taquinant à outrance, il lui proposa qu’elle lui raconte ses problèmes, et en échange il pouvait surement lui apporter des solutions rapidement. Après tout, il avait bien plus de vécu qu’elle. Et les relations amoureuses, ou amicales, il s’y connaissait. Combien de fois s’était-il retrouvé en plein milieu d’embrouilles ? Combien de fois avait-il réussi à manœuvrer pour éviter les engueulades, et se rabibocher facilement avec ses potes ? Maxwell était l’homme de la situation, il en était sûr. Mais il avait surement oublié un petit détail : à quel point les mioches pouvaient faire des manières quand il s’agissait de cracher le morceau. En effet, Azure ne semblait pas sûre de vouloir se confier directement … Elle commença puis se stoppa en lui conseillant d’oublier. Oublier ? Mais quoi, elle n’avait encore rien dit ?

Attendait-elle que Max la supplie de se confier à lui ? Parce que techniquement il ne la connaissait pas, donc si elle ne voulait pas en parler, il ne pouvait pas l’obliger. Mais si c’était le cas, il était donc inutile de lui faire perdre du temps, autant à lui qu’à elle d’ailleurs. Ou alors elle avait simplement besoin d’un petit coup de pouce pour parler. Peut être était-elle juste un peu timide ? Ou que cette histoire lui tenait vraiment à cœur et qu’elle avait peur du jugement d’en face ? Franchement Maxwell ne savait pas vraiment comment réagir face à la gosse. Mais il était face à deux solutions : soit la pousser encore un peu à parler, soit la planter là et retrouver ses potes. Sa bonté le perdrait peut être, mais il décida de ne pas tourner les talons, du moins pas immédiatement, et d’essayer encore une fois.

– Bon allez, vas y, t’en as trop dit maintenant, j’me sens grave impliqué, je veux savoir la suite.

Répondit-il finalement, avec un petit sourire, histoire qu’elle comprenne qu’il faisait preuve de bienveillance et non pas de moqueries. Son but n’était clairement pas de se foutre de sa gueule. De toute façon, il n’aurait eu aucun intérêt. Après, lui, ne connaissait pas grand-chose à propos des filles de son âge. Il n’avait que des petits frères, et n’avait jamais été élevé avec le sexe opposé, donc il ne pouvait pas s’appuyer sur son expérience de ce côté-là. Mais il avait déjà passé des heures à essayer de rassurer son petit frère de onze ans, Ethan, alors peut être qu’elle n’était pas si différente que lui non ?

– Ca te fera du bien d’en parler. Askip c’est toujours plus facile quand on tchatche un inconnu en plus.

Dit-il pour l’encourager une dernière fois.

Après quelques secondes de silence, la petite se décida finalement à ouvrir la bouche. Finalement, elle n’avait besoin que de quelques encouragements pour oser laisser sortir ce qu’elle avait sur le cœur. Mais Maxwell ne s’attendait pas vraiment à entendre des paroles du genre de sa bouche. Que s’imaginait-il ? Il n’était même pas sûr. Surement des problèmes triviaux comme une engueulade entre copines ou quelque chose dans le genre. Mais chez la petite fille, le problème semblait être bien plus profond, au point qu’elle s’interroge sur la société des sorciers. Maxwell ne se souvenait pas avoir réfléchi à la question à son âge. Il faut dire que dans ses premières années à l’école, il était juste un gamin, tout simplement, qui aimait faire des conneries, et qui n’imaginait pas un monde en dehors de Poudlard. Alors certes, il y avait toujours eu des Sang-Purs qui se pensaient au dessus des autres, ce n’était pas nouveau, mais lui à l’époque n’y faisait pas attention. Peut être parce qu’il n’y comprenait rien, ou peut être parce qu’il s’en foutait au fond. Pour Azure, néanmoins la question était importante. Assez pour que ça lui reste dans les pensées, et que ça la fasse se questionner. Le garçon prit le parti dans un premier temps de ne pas l’interrompre. Après tout, elle avait besoin de sortir ce qu’elle avait en elle, et il pouvait être une oreille attentive quand il le voulait. Il le faisait bien avec Caleb de temps à autre, donc il pouvait tout aussi bien le faire maintenant

Sur certains points elle n’avait pas tord finalement. Il y avait toujours des mouvements à l’école, des choses contre lesquels se révolter, et la plupart du temps, chaque partie semblait absolument vouloir que tout le monde choisisse son camp. Après tout, quoi de plus dangereux qu’un électron libre, que quelqu’un qui se refuse à afficher clairement ses préférences. En tout cas, s’il avait du la pousser à parler au début, maintenant elle semblait presque ne plus vouloir s’arrêter. Ce qui n’était pas une mauvaise chose en soit, mais il fallait retenir toutes les informations qu’elle balançait, et Max n’était pas connu pour sa mémoire d’éléphant.

– Il y a des fois où on a l’impression qu’il y a pas le choix, que ne pas prendre parti, c’est déjà prendre un parti en soit. Mais tu sais, j’crois que tout le monde s’prends un peu trop au sérieux au château.

Commença le jeune homme. Ouais certains se voyaient déjà comme des adultes, comme des futurs tyrans ou je-ne-sais-quoi en oubliant que techniquement le château était peuplé de gosses, et que même en septième années, ils étaient encore des gamins qui ne connaissaient rien de la vie et qui avaient encore bien à apprendre. Alors il pouvait comprendre qu’une gamine de douze ans ait du mal à faire la part des choses.

– Tu peux être juste une sorcière et apprendre la magie. Genre moi j’suis pas là tous les quatre matins à faire des rebellions. D’une j’ai pas le temps, et de deux faut que je bosse sur des tactiques ingénieuses pour faire rentrer de la booze. Trouve ta passion aussi et ignore les querelles des autres.

Dit-il finalement en pouffant de rire. Ouais elle pouvait prendre exemple sur lui, ou tout simplement essayer d’ignorer tout ça. Parce que malheureusement les gens n’allaient pas changer de sitôt et il y aurait toujours des petites gueguerres aux châteaux. Mais en attendant tant que les profs ont les yeux rivés sur les rebellions, ils les avaient un peu moins sur le trafic de bouteilles d’alcool de Maxwell, et ça, il aimait beaucoup le bougre.

– Nan rien oublie.

Répondit le jeune homme. Ce n’était peut être pas l’idée du siècle de raconter les conneries qu’il pouvait bien faire dans l’école. Parce qu’à son âge, les mioches ne s’imaginaient surement pas tout ce que faisaient les grands dans leur dos : comme boire de l’alcool par exemple, aller à des soirées clandestines une fois la nuit tombé, ou encore se rapprocher physiquement des filles de l’école. Elle était encore bien trop jeune pour que Max ne vienne gâcher sa pureté d’esprit. Ainsi il décida donc de vite changer de sujet. Puis techniquement, il était préfet, il devait genre qu’il respectait un minimum le règlement au lieu de crier haut et fort qu’il enchainait les bêtises. Maxwell décida donc d’être un peu plus mature, et la conseilla tant bien que mal. Elle n’était pas obligée de s’impliquer dans toutes les batailles politiques de l’école. Et puis elle était bien trop petite pour s’empêcher de s’amuser au nom de la rébellion. Pourquoi donc ne décidait-elle pas d’ignorer tout cela, et à la place faire une petite activité qui lui tenait à cœur, comme lui avec le quidditch, les nanas, et l’alcool par exemple. « Trouve ta passion et ignore les querelles des autres », voilà donc son conseil, et il n’était pas peu fier de l’avoir sorti d’ailleurs, puisqu’il arborait un grand sourire. La vie n’était peut être pas aussi simple que ça, et parfois il était difficile d’ignorer les folies qui se passaient dans le château, mais autant donner un peu d’espoir à une pauvre gosse complètement paumée.

De toute façon, comme ils n’avaient plus trop le droit d’utiliser la magie à l’intérieur même du château, il fallait se trouver d’autres activités, donc c’était le bon moment pour la mioche de trouver ce qu’elle aimait faire. Elle semblait un instant songeuse en écoutant les conseils de son ainée. C’était étrange de voir un gosse l’écouter de cette manière, mais il trouvait ça plutôt cool. Ca changeait de certains qui voulaient toujours se croire plus fort. Peut être qu’elle serait obéissante aussi si un jour il avait besoin d’elle pour un « petit service ». Il garderait donc cette idée dans un coin de sa tête.

La gamine lui confia par la suite qu’elle ne savait pas par quoi commencer. Difficile de trouver sa passion à un si jeune âge même si certains y arrivait, ce n’était pas à la portée de tout le monde. Ainsi elle lui demanda ce que lui faisait à son âge.

– Je crois que je commençais à toucher de loin le quidditch, mais j’adorais collectionner les cartes chocogrenouilles et les mini-figurines de sorciers. Bouffer c’était ma passion aussi, quoi que ça l’est toujours. Et sinon jouer avec les potos à la balle dehors, des trucs dans le genre.

Répondit le garçon. Il ne s’était découvert la passion des filles que bien plus tard finalement, et donc à douze ans, il s’amusait surtout avec ses copains, rien de bien exceptionnel en soit. Azure lui confia également son possible intérêt pour le quidditch en parlant du rôle des batteurs. Le garçon esquissa un sourire.

– T’es un peu frêle pour être batteuse, non ? Tu risques de te faire dégommer par les tarées du quidditch. Mais déjà juste apprendre à bien maitriser le vol, c’est cool, tu te sens toujours plus libre dans les airs.

Répondit le jeune homme. Lui n’avait pas intégré l’équipe de sa maison aussi jeune, loin de là même.

Le jeune homme eut un petit pouffement de rire en entendant le commentaire de la petite. Non ce n’était pas très réglo de faire entrer de l’alcool au sein de l’établissement alors que le règlement de l’école l’interdisait. Mais Max n’était pas encore assez stupide pour le dire à une gamine de deuxième année bien que ce soit sans doute le secret le moins bien gardé de l’école. Il faut dire que ses camarades savaient en général à qui s’adresser s’ils avaient besoin d’une bouteille pour une soirée. Mais par chance, cela semblait n’être encore jamais arrivé aux oreilles des professeurs ou de la directrice. Et heureusement, il n’était guère pressé de se faire virer de l’école pour une raison aussi stupide. Sa mère le tuerait surement si elle apprenait à quoi s’amuser son fils pendant ses heures libres au château. Le poufsouffle prit donc le parti de laisser cette conversation se mourir, ce n’était clairement pas dans son intérêt de la continuer. Puis Azure lui confia son envie de devenir batteuse. Chose qui le fit sourire vu sa taille et son poids. Elle n’était pas vraiment bâtie pour ce genre de rôle, elle allait se faire démonter. Par contre sa corpulence était sans doute plus adapté à être poursuiveur ou bien attrapeur. Max était bien plus balèze et parfois son poids le ralentissait beaucoup dans des virages serrés. Elle lui confia finalement son rapport avec le quidditch. A première vue, elle n’était pas une fan innée puisqu’elle n’assistait pas à tous les matchs, pourtant elle semblait plutôt intriguée.

Mais pour Max, le quidditch était quelque chose d’amusant dans lequel il s’épanouissait et surtout dans lequel il était doué. Etre assis sur une chaise, ça le soulait très rapidement alors qu’il prenait plaisir à faire des pointes de vitesse dans les airs. Cette sensation qu’on ressentait pendant un match serré avec la pression du public était indescriptible, et pourtant c’était ce qui le faisait vibrer. Bien plus que les entrainements d’ailleurs où il n’y avait que trop peu d’enjeu à son goût. Azure doutait de se lancer dans le quidditch, n’étant pas sûr que ce soit finalement fait pour elle. Elle ne devait pas s’inquiéter pour autant, ce n’était pas donné à tout le monde.

– Le baseball c’est cool, mon père m’a emmené voir un match un jour. Mais après pour le quidditch, faut savoir supporter la pression, le stress, tout ça, donc si tu sais que c’est pas pour toi, insiste pas. T’façon y’a plein de trucs à faire l’école sinon.

Répondit le jeune homme. Bien sûr le quidditch était le club dont on entendait parler le plus à cause de la portée de la compétition. Mais sinon il y avait pleins d’autres clubs et d’associations dans l’école, la petite pouvait très bien trouver ce qui lui correspondait le mieux : les échecs, les babvoules, le club de duel, le journalisme, tout ça.

Puis sortit de nulle part, elle lui demanda si ça le dérangeait s’ils se mettaient à marcher. Le garçon haussa les épaules. Pour être totalement honnête il s’en fichait un peu. De toute façon d’ici une dizaine de minutes, il allait devoir y aller pour rejoindre ses amis dans le château. Elle se plaignait du froid. Il faut dire qu’en ce début février, les températures n’étaient pas vraiment très clémentes, mais d’ici un mois ou deux, les beaux jours allaient rapidement revenir.

– Tu sais outre les activités, faut surtout se trouver LE pote, ta personne, celle qui sera là pour toi et avec toi dans toutes aventures. Et surtout celle qui te lâchera jamais. Avoir cette personne dans ta vie, ça rend tout plus facile.

Ajouta finalement le garçon alors qu’ils avaient commençaient à marcher. Evidemment, il faisait référence à Caleb qu’il avait rencontré dans le train en arrivant pour sa première année. C’était aussi grâce à lui que son expérience à Poudlard avait été inoubliable.

L’important c’était de trouver sa personne, celle qui allait l’accompagner pendant les sept ans à venir, avec qui elle allait vivre les aventures les plus folles, avec qui elle allait partager rires et larmes, punitions et récompenses. Cette personne, Maxwell avait eu la chance de la trouver en la personne de Caleb : un type formidable qu’il n’échangerait pour rien au monde. Son frérot avait toujours été là, à n’importe quel moment, se prouvant être un pilier sans faille dans sa vie. Il avait tout vécu avec le garçon, de sa première année à sa septième. Et il espérait que la petite trouverait quelqu’un comme lui pour l’accompagner. Bien sûr, il avait eu de la chance, il le reconnaissait, ce n’était pas tout le temps facile de trouver une personne en totale adéquation avec soi-même, mais la recherche en valait terriblement le coup, et elle le comprendrait surement une fois qu’elle l’aurait trouvé elle aussi. Azure semblait être de meilleure humeur que quand il l’avait croisé seule dans le parc. Elle avait repris des couleurs, retrouvé un peu le sourire. Et pour une fois Max se sentait fier de lui, comme s’il avait réussi à apporter un peu d’espoir à une enfant, au lieu de l’utiliser comme une malpropre comme il avait trop souvent l’habitude de le faire avec les plus jeunes. D’ailleurs elle le remercia, ce qui le fit sourire. Maintenant sur le chemin du château, les deux remontaient tranquillement le parc. Cette journée était finalement positive pour l’un comme pour l’autre. Il espérait avoir réussi à inspirer la petite, et qu’elle se relève de tous ses problèmes. Après tout, elle était jeune, elle devait profiter de ces années d’insouciances. Sans que ça paraisse la scolarité passait très vite. Et Max avait parfois du mal à se rendre compte que cela faisait déjà sept ans qu’il était là, et qu’il achèverait peut être bientôt son éducation à l’école de magie. Qu’est-ce qu’il donnerait pour avoir plus de temps ?

Le silence s’était naturellement installé entre les deux camarades, sans que cela ne soit gênant ou posant. Mais ce fut finalement la petite gryffondor qui brisa le silence pour lui poser une question. Son expérience sur trouver la bonne personne semblait l’intriguer quelque peu. Max eut un petit sourire sur les coins des lèvres. Comment savoir quand on trouve la bonne personne ? C’était une question un peu compliqué dans le sens où c’était assez dur à expliquer. Tout s’était fait de manière très naturel avec Caleb en fait.

– C’est chelou, mais c’est dur à expliquer. Il a suffit d’un voyage dans le train pour que ça matche directement. Il était cool, drôle, le sourire aux lèvres, l’air espiègle. Tu vois, c’est un pari finalement. Tu trouves quelqu’un que t’aimes bien, et ensuite tu croises les doigts pour que ce nouveau pote soit celui qui va te faire vivre les meilleures expériences. J’pense que j’ai eu de la chance de le trouver aussi facilement et rapidement.

Répondit le garçon en toute honnêteté. Mais cela ne voulait pas dire que si Azure n’avait pas encore trouvé sa personne qu’elle ne la trouverait pas bientôt. Elle devrait surement preuve d’un peu plus de patience, mais il y avait forcément quelqu’un qui serait là pour elle, peut être une personne à laquelle elle ne s’attendait pas le moins du monde.

– Quelqu’un en tête peut être ?

Demanda finalement le garçon avec un sourire. Peut être que si elle lui posait cette question, c’est qu’elle pensait à quelqu’un mais qu’elle n’était pas totalement sûr de savoir comment reconnaître une vraie amitié.

La conception de l’amitié était donc le nouveau sujet entre le septième année et la mioche. Bon déjà elle semblait avoir quelque peu retrouvé le sourire, et était nettement plus optimiste que quand il l’avait trouvé toute seule dans le parc. Ce premier challenge était donc réussi. Maintenant, il essayait de lui faire comprendre à quel point ça pouvait être cool de bien être entouré. Parce qu’à Poudlard, ils étaient loin de tout le monde, de leur famille, de leur repère, alors ce n’était pas toujours facile de s’habituer au début, surtout les premières années. Avoir sa personne permettait de rendre l’expérience inoubliable et fun. Elle semblait intéressé par le sujet puisqu’elle lui posa pleins de questions, auxquelles Maxwell essayait de répondre tant bien que mal. Trouver sa personne avait été facile pour lui, ça s’était fait naturellement et rapidement dans le train en arrivant sa première année. Mais il se doutait bien que ça ne pouvait pas être aussi facile pour tout le monde. Et puis tout le monde n’était pas aussi extraverti que lui. Elle n’avait pas l’air de l’être en tout cas. Le poufsouffle lui demanda quand même si elle avait quelqu’un en tête. Après tout, c’était peut être pour ça qu’elle lui posait pleins de questions, juste pour s’assurer que la personne qu’elle avait trouvé était bien la bonne. Mais ce n’était pas le cas. Elle souleva son problème d’être une amie secondaire pour les gens, le genre de fille sympa avec qui on aime trainer de temps en temps mais rien de plus. De ce qu’il entendait, Maxwell comprenait un peu qu’elle n’avait pas trop confiance en elle, et qu’elle avait peur de n’avoir aucun impact sur ses camarades. C’était un peu triste de la voir renfermé sur elle-même de cette manière, et surtout qu’elle ait une si petite opinion de sa propre personne.

– Meuf, t’as pas la bonne approche. Faut que tu t’aimes avant de pouvoir laisser les autres te découvrir. Parce que ce que tu renvoies aux autres c’est ta propre image. Genre, tu me suis ? Plus t’as confiance en toi, plus les gens auront envie de te parler, tu vois ?

Du moins c’était ce qu’il pensait. Après tout, si elle pensait qu’elle était banale, comment les autres pouvaient-il la voir autrement ? Puis la banalité en soit ce n’était pas quelque chose de terrible. Tout le monde ne pouvait pas être exceptionnel.

– Ambre ? A… HA merde déjà oublié tu vois … Nan j’dec’ Azure. Ouvre bien tes zoreilles, arrête de douter de toi, sois fun, te prends pas la tête, et laisse les gens découvrir ton côté fun. J’crois que des fois faut pas trop s’prendre la tête. La moitié de l’école pense que je suis un mec hilarant, l’autre moitié me prend pour un bouffon. Est-ce que j’en ai quelque chose à carrer ? NAN. Parce que moi je me trouve ultra giga drôle et ça c’est le plus important.

Répondit le jeune homme. Il était en train de faire un grand moment de philosophie là, et espérait que la gamine captait le message qu’il essayait de lui faire passer. Après tout, ça serait con qu’elle passe complètement à côté de ce qu’il essayait de lui dire …

Maxwell avait donné tous les conseils qu’il pouvait à la petite, et elle semblait se sentir mieux que lorsqu’elle lui était rentré dedans. Mission accomplie donc pour le jeune homme. Maintenant, tout deux se dirigeaient vers le château. Il faut dire que le garçon devait encore retrouver ses potes pour passer cette fin de journée. Ils avaient prévus de faire des jeux, et ça forcément ça le tentait beaucoup. Au diable les devoirs, il avait encore des mois avant de se préparer pour les Aspics, n’est-ce pas ? Azure avait retrouvé le sourire, riant doucement à ses blagues. Non il n’avait pas encore oublié son prénom, elle n’avait pas de soucis à se faire de ce côté-là. C’était d’ailleurs étrange pour le poufsouffle de se montrer aussi sympathique avec une gamine. Il faut dire que la plupart du temps, il aimait bien embêter les plus jeunes ou les utiliser à des fins personnelles. Mais aujourd’hui, il avait fait le choix de se montrer un peu plus mature, et de prendre une place de grand frère plutôt que de tyran. Il n’y avait aucun fun à descendre plus bas que terre quelqu’un qui n’avait déjà pas le moral après tout.

Azure proposa une course à Maxwell pour rentrer. Le garçon pouffa de rire. C’était un truc de gamin, on n’allait pas se mentir. Mais il pouvait quand même faire l’effort histoire de ne pas vexer la petite fille. Ainsi le garçon donna le top départ et tout deux se mirent à courir à vive allure en direction de la grande porte. Peu importe l’âge de sa concurente, lui qui aimait trop gagner, n’avait clairement pas l’intention de lui laisser la victoire. Il était sportif, vif, rapide, en même temps rien d’étonnant sachant qu’il courait au moins trois fois par semaine le soir histoire de se dépenser correctement et d’entretenir comme il se doit son corps d’appolon. Ainsi il arriva sans difficultés le premier devant les portes du château. Il rit en voyant la demi-portion arriver un peu à la traine après lui. Elle s’était certes bien battu mais cela ne suffisait pas face à un septième année au top de sa forme. Le garçon lui tapa quand même dans la main pour la féliciter de sa course, avec le sourire.

– Désolé jeune fille, personne ne peut battre le BG de l’école. Mais avec un peu d’entrainement, tu pourras peut être me faire une petite frayeur.

Dit-il en se moquant gentimment de sa camarade. Il doutait évidemment de sa capacité un jour à le battre mais il n’allait quand même pas lui balancer en pleine face.

– Faut que j’aille retrouver mes potes. Passe une bonne journée, et surtout te prends pas trop la tête. La vie est un jeu, alors amuse toi.

Répondit-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Il lui fit un signe de main avant de finalement pénétrer dans le château et de disparaître derrière les grandes portes. Qui aurait cru qu’il pouvait avoir une conversation normale avec une enfant. Comme quoi on pouvait toujours se surprendre. Mais maintenant, il était grand temps pour lui de retrouver ses potes pour s’amuser, faire quelques petites blagues graveleuses, mais surtout se détendre avant de devoir reprendre les cours lundi …

H.S : J’ai cloturé notre rp, j’espère que ça te va, je vais aller réclamer les points dans le sujet adéquat.