les maudits mots d'amour ♦ feat Cameron (flashback novembre)

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Hilary avait foiré. Elle avait tellement foiré ! En même temps, comment aurait-elle pu ne pas foirer ? Elle foirait tout ce qu’elle faisait pour la première fois, très souvent, c’était presque obligatoire maintenant. Alors pourquoi pas cette fois aussi, après tout ? Ce n’était pas comme si elle avait cru voir son cœur bondir hors de sa poitrine et la laisser pour morte sur sa chaise en se rendant compte de ce qu’elle avait fait. Pas étonnant que Cameron ne lui ait répondu que le lendemain après sa bourde. Mais, en même temps, comment aurait-elle pu savoir ? On lui avait jamais demandé avant ! Sortir avec quelqu’un… À part un tour dans le parc, elle ne voyait pas très bien ce que ça aurait pu être d’autre. Surtout qu’avec le Serdaigle, ils faisaient tout de même quelques sorties ensemble, histoire de passer du temps ensemble. Enfin, ce n’était pas anodin, comme demande, finalement. Est-ce qu’elle essayait de se justifier ? Peut-être un peu. Et c’était mal, elle le savait, parce que finalement, c’était entièrement de sa faute, à la Hilary. Elle avait eu mal au ventre en répondant à sa question, honteuse d’avance, sachant déjà qu’elle répondait à côté sans savoir la bonne réponse. La tête blonde avait passé une très mauvaise nuit, comme avant un match de Quidditch, alors que ce mois-ci, c’était Serdaigle contre Serpentard et qu’ils l’avaient déjà joué la veille et que Serdaigle avait gagné et… Seigneur, elle n’arrivait pas à se sentir moins honteuse. La rouge & or avait presque été forcée de louper le petit-déjeuner, de peur de croiser Cameron. Voire de dire qu’elle était malade pour ne pas assister aux cours de la journée. Mais c’était pas possible. Elle savait même pas ce qu’elle avait, elle n’allait pas en plus rester au lit pour elle ne savait combien de temps. Et puis, aller à l’infirmerie… ? Ce soir peut-être si ça n’allait pas mieux.

Et ça n’allait toujours pas mieux. Hilly n’arrêtait pas d’y penser, fort et si bien qu’elle en finit par contacter Opal dans la journée. Il lui fallait de l’aide. L’aide de quelqu’un de son âge. Qui pouvait trouver une réponse satisfaisante pour elle. Opal lui donnait toujours une réponse - toujours ! qu’elle soit bonne ou mauvaise. Et c’était ce que cherchait Hilly, actuellement : une réponse. Comprendre ce qu’elle avait loupé, ce qu’elle n’avait pas compris. Son ancienne camarade de classe s’y connaissait bien mieux qu’elle en relations sociales, et elle lui avait déjà demandé ce qu’il était bon de faire quant à la situation Jade-Cameron. Maintenant, elle lui demandait juste pour Cameron. Oh, Hilly ne dévoilait jamais l’identité de l’un ou de l’autre, mais Seigneur ! Si Opal savait. Peut-être que cette dernière finirait par en avoir marre et ne lui répondrait plus. Ou alors elle ne regarderait plus ses camarades de classe de la même façon. Parce que finalement, elle était dans la même classe que les deux autres, et pas elle. Et Hilly n’arrêta pas d’envoyer bout de parchemin par bout de parchemin à Opal et elle pria très fort que personne ne tomba jamais sur ces mots. Sa concentration en cours fut catastrophique, ce jour-là, mais elle comprit tout de même une chose : sortir avec quelqu’un, ce n’était pas juste aller faire un tour. C’était plus que ça. Et elle avait bel et bien fait une bourde. Sauf que, contrairement aux autres fois, Hilary en avait conscience, et elle était bien décidée à régler le problème. Il n’y aurait pas d’autres disputes à cause d’un malentendu, ça non !

Tout de même, son cœur battait bruyamment dans sa poitrine alors qu’Hilary attendait devant la porte de la Salle Commune des Serdaigle. Elle avait eu le courage de s’y rendre, le courage de lui dire qu’elle était là et qu’elle ne bougerait pas, mais il n’empêchait qu’elle avait peur. Elle ne savait même pas quoi lui dire ! « Désolée, j’avais pas compris ça comme ça. » « Désolée, je m’y attendais vraiment pas. » Et s’il lui parlait, même ? « Désolée, j’entends pas ce que tu dis, mon coeur bat trop fort dans mes tempes. » Parce que c’était vrai, elle n’entendait rien de ce qui pouvait se passer autour d’elle. Des Serdaigle auraient pu passer à côté d’elle et la dévisager qu’elle ne pouvait pas le savoir ; elle avait le pouls rapide et le visage vissé vers le sol. Et s’il ne venait pas ? En même temps, elle comprendrait. Peut-être qu’il n’avait pas envie de la voir comme elle n’avait pas eu envie de le voir ce matin. C’était pas un tout petit malentendu, en plus. C’était… C’était… Oh, même pour ça, elle n’avait pas de réponse. Oui ? Non ? Une fois qu’elle avait compris, la tête blonde avait bien réfléchi à la question, mais entre ça et les cours, son cerveau avait surchauffé. Perte de signal. La jeune fille était en pilote automatique : c’était son instinct qui contrôlait tout. Et son instinct lui avait dit de lui parler dès ce soir. Et elle comptait sur ce même instinct pour trouver une réponse lorsqu’elle le verrait. Encore fallait-il qu’elle relève la tête. Hilary attendit d’être sûre que la présence qu’elle sentait devant elle était celle de Cameron avant de se redresser. « H-Hey… » Seigneur qu’elle devait être ridicule : elle avait la gorge sèche, les lèvres sèches, elle ne pouvait s’empêcher de se tenir les mains et de changer de posture toutes les cinq secondes et son regard… Dieu ! il n’arrivait pas à se stabiliser sur le Serdaigle. Elle n’aurait jamais trouvé les mots sur le papier, mais elle les trouvait encore moins en face à face. À croire que tout le chemin qu’ils avaient parcouru ensemble avait disparu d’un coup. Bravo Hilary ! « E-encore bravo pour… pour votre victoire d’hier. » Seigneur, elle devrait sûrement arrêter de parler.

Codage par Libella sur Graphiorum

les maudits mots d'amour

ft. @Hilary Fitzpatrick-Priest et Cameron Brown

Des humiliations, Cameron en avait connues des tas. Juste depuis son entrée à Poudlard, il y en avait trop eu pour continuer à les compter… Mais celle-là dépassait sûrement toutes les autres. Oh, bien sûr, il savait que c’était risqué, ça faisait des semaines qu’il prenait bien soin de tenir sa langue, de faire comme si de rien n’était, comme si elle ne lui plaisait pas particulièrement, comme si elle n’était qu’une fille parmi tant d’autres… Sauf que, grisé par la victoire, il en avait oublié sa prudence, oublié qu’il n’était que le loser dont on se foutait à la moindre occasion… Ah ça ! C’est clair qu’il n’avait pas le charme et la séduction d’un Carter, pas même la parlotte et l’humour d’un Blaze… Mais, durant une seconde, il s’était imaginé que ce qu’il était pourrait lui suffire quand même… Elle avait l’air de l’apprécier, ils avaient passé du temps ensemble… beaucoup de temps. Ils s’écrivaient toujours, il ne se passait presque pas un jour sans qu’ils aient un contact, même… Alors il avait baissé sa garde, il s’était laissé aller à rêvasser. À lui faire confiance… Et elle, elle s’était juste moquée de lui en retour. Qu’elle veuille pas, dans le fond, c’était pas grave, elle avait le droit. Peut-être que ce qu’il avait pris comme un petit quelque chose était juste de l’amitié à ses yeux à elle, c’était triste, sa fierté en prenait un coup, il regrettait un peu d’avoir posé la question mais c’était pas dramatique… Mais qu’elle le prenne pour un abruti, en revanche, il avait plus de mal à l’accepter… Toute la nuit, il avait tourné et viré dans son lit, cherchant un sommeil qui ne venait pas, torturé par la déception immense née de son courrier… Elle aurait pu dire non. Juste non. Qu’elle préférait qu’ils restent amis, qu’elle était désolée mais qu’elle ne l’aimait pas, pas comme ça… Juste lui répondre clairement. C’était quoi ça ?… cette déclinaison d’endroits où se balader comme si sa question était pas assez évidente pour qu’elle la comprenne ? Il n’aurait jamais pensé ça d’elle… Enfin, si, mais plus depuis longtemps. Elle avait toujours eu l’air si prévenante qu’elle puisse jouer à ça le dépassait totalement. Il ne l’avait pas vu venir… Et ne sachant toujours pas comment réagir au réveil, il avait minimisé son ressenti et fait comme si ça ne l’atteignait pas tant que ça. Elle n’avait pas donné suite. Sûrement que ça s’arrêterait là. Elle n’allait plus vouloir le voir, maintenant. Ce serait trop bizarre de toute façon… Mais tout de même… Ça serait bizarre aussi de plus recevoir ses lettres, de plus se sentir tout content de l’avoir croisée dans un couloir ou d’attendre de la revoir avec une impatience d’enfant le jour de Noël…

Il avait fallu attendre le soir pour qu’elle se manifeste à nouveau. Dis, t'es dans ta Salle Commune ? J'suis devant. Je bougerai pas. L’adolescent était resté bête devant ce message qu’il n’attendait plus. Elle était là, à deux pas. Il pouvait très bien ne pas répondre, elle finirait par se laisser et partir. Qui savait ce qu’elle voulait lui dire…? M’adresse plus jamais la parole ? T’es malade, jamais je m’afficherais avec un gars comme toi ? Y’a que ta soeur qui serait intéressée ? Peut-être pas jusque là… S’il l’avait souvent entendu, ça aussi, il ne l’imaginait pas tomber si bas… Il avait jeté un regard à Noah avec qui il discutait auprès du feu, jeta un oeil à Mallory en train de faire un devoir d’arithmancie à une table un peu plus loin… Il n’était pas sûr que l’idée soit bonne… Il était en pyjama, pas vraiment d’humeur à s’en prendre plein la tête… Mais en même temps, ce serait vache de la laisser attendre dehors. Elle avait pas été cool, elle, d’accord, mais c’était pas une raison pour faire pareil… Il se leva, attrapa la plume de sa soeur et répondit brièvement à la blonde. Il n’avait pas envie. Il n’avait vraiment pas envie… Pour se donner une excuse de ne pas sortir sur le champ, il remonta jusqu’à son dortoir pour récupérer un sweat et l’enfila par dessus son tee-shirt informe… Ça ferait l’affaire. Pour se faire jeter, de toute façon, pas besoin de faire trop d’efforts. Ce fut là-dessus qu’il prit le chemin du couloir, le coeur lourd et la crainte tenace, comme un condamné monterait à l’échafaud. Tout du long, sans un bruit, Cameron se répétait les horreurs qu’elle serait susceptible de lui balancer afin de s’y préparer. Il fallait juste espérer qu’il n’y aurait personne dehors et que Satan ne serait pas planquée dans un coin. Normalement, Hilary ne lui ferait jamais ça mais depuis hier, il n’était plus sûr de rien. Peut-être, après tout… La porte s’ouvrit dans un grincement. Il eut envie de faire demi-tour en courant. Elle était là, le visage baissé, à moitié cachée par ses longs cheveux… Elle ne le regardait même pas. Elle avait l’air ailleurs… Il profita de son inattention pour jeter un oeil inquiet dans le reste du couloir. Personne à droite… Personne à gauche… Du moins, personne dans son champ de vision. Le temps qu’il repose les yeux sur elle, elle avait relevé la tête.

— H-Hey…
— Hey…

Il fit un pas dans le couloir, le froid traversant ses chaussettes grisâtres, et laissa la porte de la salle commune se refermer derrière lui. Il n’avait pas très envie qu’on écoute la sentence depuis l’intérieur, qu’on se mêle de sa vie… Surtout pas ce soir. Se prendre un râteau, c’était déjà chiant, mais le prendre en public… Même pas la peine ! La Gryffondor n’arrêtait pas de s’agiter, le rendant plus nerveux encore. Il fourra ses mains dans la poche ventrale de son vêtement, le détendant un peu plus à force de tirer dessus pour essayer de se détendre… En vain. Bon, qu’elle lui balance qu’elle méritait mieux et qu’on en parle plus !

— E-encore bravo pour… pour votre victoire d’hier.
— Merci.

Elle lui avait déjà dit hier avant que… Hier. Il ne prit pas la peine de rappeler que c’était surtout sa soeur qui avait fait tout le travail, que les Serpentard avaient grave bien joué aussi et qu’il n’avait finalement pas tant de mérite que ça… Ils avaient déjà eu cette conversation. Durant quelques secondes, le silence se réinstalla. Son ventre se noua un peu plus. Il détestait cette incertitude, cette attente là… S’il fallait qu’on l’achève, autant qu’on le fasse tout de suite. Alors, puisqu’elle ne semblait pas décidé à prendre les choses en main, il prit sur lui pour le faire :

— C’pour m’dire ça qu’tu voulais m’voir ?

C’était pas la peine de faire le déplacement… Ni pour lui dire qu’elle s’était renseignée sur les pluies d’étoiles filantes. Dans l’immédiat, il n’avait plus très envie d’un tête-à-tête avec elle…

code by bat'phanie

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

@Cameron Brown

Elle ne s’était pas forcément attendu à le voir débarquer dans la seconde où son mot avait disparu derrière la porte de la Salle Commune des Serdaigle, mais… mais peut-être un peu, en vérité. Qu’il débarque en trombe, les cheveux ébouriffés, comme s’il avait couru pour la rejoindre le plus vite possible afin de se jeter dans ses bras sans qu’elle ait le temps d’ouvrir la bouche… Quelque chose comme. ça. Enfin, ça, c’était bien le scénario d’un roman à l’eau de rose. C’était pas la vraie vie, ça fonctionnait pas de la même manière. Hilly n’avait rien d’une héroïne et, dans les histoires, cette dernière avait au moins le mérite de ne pas être une sombre idiote. Est-ce que Cameron allait être énervé ? Peut-être qu’il prenait tout son temps pour lui faire comprendre qu’il était énervé… Du moins, elle avait l’impression qu’il prenait tout son temps. Si ça se trouvait, il ne viendrait même pas et elle aurait l’air bien fine. Oh, Hilly était prête à rester jusqu’à ce que le concierge ou qu’un préfet passe et lui demande de retourner dans son dortoir fissa si elle ne voulait pas perdre des points ou aller en retenue, mais, franchement ? elle serait prête à rester malgré tout. Elle avait dit à Cameron qu’elle ne bougerait pas, alors elle ne bougerait pas. Parce que si la tête blonde bougeait… C’était foutu pour retrouver le courage de revenir. Et ce serait foutu tout court avec Cameron. Ce n’était même pas qu’elle cherchait absolument à… à faire passer leur relation à l’étape supérieure dès ce soir, disons, mais… Hilary ne voulait pas qu’ils soient brouillés plus longtemps. Et elle savait au moins une chose : elle n’imaginait pas ne plus lui parler. Sa vie sans Cameron… c’était pas possible. Si cela devait arriver, elle en pleurerait sûrement pendant des mois et des mois jusqu’à mourir desséchée. Triste fin, mais probablement la seule qu’elle méritait, au fond. Et sûrement ce qu’il allait se passer si Cameron ne daignait pas sortir de sa Salle.

Il en sortit, pourtant, après ce qu’il lui sembla être une éternité à regarder le sol du couloir comme si un pâquerette allait avoir le temps d’y pousser tant qu’elle gardait les yeux bien vissés sur le même point. Il n’y eut pas de pâquerette. Et Cameron donnait passablement l’envie d’être ailleurs qu’ici, évidemment… Est-ce qu’il tentait de trouver une issue de secours ? Franchement, ce n’était pas ce qui manquait ! Qu’il aille à droite, à gauche, ou qu’il retourne dans sa Salle Commune, le message passerait de la même façon : pas envie de lui parler. Hilly était clairement pas la meilleure gamine de l’école pour forcer quelqu’un à l’écouter jusqu’au bout. Maëlle s’en sortait mieux qu’elle sur ce point. Jade aussi. Et Rosa. Et sûrement un tas d’autres personnes encore. En fait, la tête blonde devrait même remercier le ciel qu’il soit là devant elle, c'était déjà ça de gagné. Maintenant il serait question de réussir à parler. Mais la Gryffondor avait la gorge tellement sèche qu’une simple salutation était pénible à dire. Rien que de le regarder dans les yeux était pénible à faire. C’était ridicule ! Elle avait mal au ventre, vraiment, mais elle n’avait pas envie de partir pour autant. Laisser la situation comme elle était ? Ce serait étouffant. C’était déjà étouffant, là tout de suite, et ils ne faisaient que se tenir l’un devant l’autre. Ils avaient réussi à en arriver au stade où le silence n’était plus si gênant que ça entre eux, et maintenant ? Hilary préférait le combler au maximum. D’abord elle ne trouva rien de mieux que de le féliciter encore une fois pour la victoire d’hier, comme pour reprendre la conversation où elle en était avant que tout dérape, mais ça n’aida en rien. Ensuite… Ensuite elle continua de remuer sur place, à chercher ce qu’elle pourrait bien dire et comment le dire. Si… Si elle reprenait la discussion avant qu’elle fasse une grosse bêtise, qu’est-ce qu’elle aurait répondu, en toute connaissance de cause ? Et bien franchement ? Aucune idée. Priest serait sûrement restée allongée sur son lit, le mot en face d’elle, bien trop écarlate et dans un autre monde pour faire le moindre geste avant un moment.

Cameron montra une certaine impatience face à la lenteur que prenait Hilary pour mettre les choses au clair dans sa tête. Est-ce que c’était tout ce qu’elle voulait dire ? « Euh oui… Enfin non ! » Non non non ! C’était… C’était juste que… Hilary posa franchement son regard sur Cameron, un regard craintif, sûrement pas loin des larmes, et pourtant avec un éclat dans le fond de la pupille. De quoi avait-elle peur, exactement ? C’était simplement Cameron en face d’elle. Ils avaient parcouru un long chemin avant d’en arriver jusqu’ici, et Hilly avait beaucoup merdé. Elle ne savait pas si Cameron avait commencé à prendre certains de ses tics, mais elle, elle avait l’injure plus facile à cause de lui, c’était certain et elle n’en était pas très fière. Pourtant, elle ne changerait cette dernière année pour rien au monde. La tête blonde arrivait bien plus facilement à reconnaître que les filles étaient jolies et avait un petit faible pour le style “mauvais garçon” de ses camarades, mais, bizarrement, elle avait fini par être sensible au charme de Cameron, imaginant toujours secrètement de passer une main dans ses cheveux. Seigneur qu’elle s’était retenue pour ne pas se montrer trop tactile avec lui avec le temps de peur qu’il prenne la fuite ! Maintenant… Maintenant elle ne désirait plus que de réduire la distance. Parce que la réponse était aussi simple que ça finalement. Alors, sans trop réfléchir, elle réduisit cette distance et pencha son visage sur le sien pour déposer un tout petit baiser au coin de ses lèvres. Un baiser-papillon, bien vite envolé, certes, mais elle était bien trop timide pour faire plus que ça même dans l’impulsion. De toute façon, quand elle recula lentement et se rendit compte de son geste, la tête blonde vira au rouge écarlate avant de lui tourner le dos, bien trop gênée parce ce qu’elle venait de faire. Gênée par tout ce qu’elle avait fait, en fait. « Jesuisvraimentdésoléec’étaitpasvraimentcequejepardon ! » Hilary commença à passer compulsivement la main dans ses cheveux, les ramenant sur le côté comme pour les coiffer avec les doigts, inlassablement. Normalement, ce geste avait de quoi la calmer, mais tout de suite, rien à faire : elle avait toujours aussi chaud, toujours aussi mal au ventre, toujours autant envie de pleurer et de sourire à la fois. Un beau mélange qu’elle ne parvenait pas réellement à gérer. « Je suis juste une grosse idiote », lui dit-elle en tournant doucement la tête vers lui. « Ça te va quand même… ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

les maudits mots d'amour

ft. @Hilary Fitzpatrick-Priest et Cameron Brown

Lorsque le mot d’Hilary était arrivé entre les mains de Cameron, ce dernier n’avait pas eu le même sourire idiot qu’il avait d’ordinaire en reconnaissant son écriture. Il n’y avait pas non plus eu le même empressement à tout quitter pour la rejoindre, l’envie grandissante de passer tout le temps possible avec elle… Au contraire. Il n’avait pas envie. C’était sûrement la première fois depuis qu’ils s’étaient lancés dans cette correspondance qui n’en finissait pas. Pourquoi faire, de toute façon ? Pour qu’elle vienne lui prouver en face à face qu’elle avait pas assez d’estime pour lui pour au moins être honnête ? Pas la peine, il l’avait bien compris. Bien sûr qu’il aurait été déçu si elle lui avait dit cash que, non, elle avait aucune envie de sortir avec lui mais il l’aurait été sûrement moins qu’en lisant son innocence débile, là, comme si une meuf de seize ans était pas capable de comprendre la question. Il avait été bien décidé à en rester là, à ne plus jamais en reparler, même, puisqu’il n’y avait de toute façon rien à en dire. Mais il n’avait pas eu le coeur à la laisser poireauter devant la porte de la salle commune, quand bien même ça aurait été plus facile pour tout le monde… Quelque part au fond de lui, la peur qu’elle soit avec Shepherd pour se foutre une énième fois de lui restait tenace. C’était stupide, pourtant, elle n’avait plus rien fait qui puisse aller dans ce sens et il n’avait même plus eu l’impression de les voir beaucoup ensemble… Mais on ne savait jamais. Elle savait nager, l’autre pute, il y avait sûrement un monde dans lequel c’était possible. La porte finit par grincer sur ses gonds et l’adolescent mit enfin le nez dehors. Il avait fait son possible pour se préparer au pire. Qu’est-ce qu’il risquait, sérieusement ? Qu’elle se mette à ricaner en lui rappelant qu’elle était trop bien pour lui ? Ça irait. Sherwin avait fait plus ou moins la même chose et il s’en était remis… à la différence près qu’il n’avait jamais vraiment fait confiance à la Serpentard et qu’il ne s’était jamais senti aussi bêtement bien que c’était le cas auprès d’Hilary. Il respira un grand coup et laissa la salle commune disparaître derrière lui. Elle était là. Seule, la tête baissée, peut-être aussi mal à l’aise que lui… Est-ce qu’elle avait réalisé qu’elle avait fait de la merde ? Il n’en savait trop rien… Il ne savait même pas vraiment ce qu’il attendait… Oh, pas qu’elle revienne sur sa décision, il s’en fichait — pas du tout — elle avait le droit, mais au moins un vague « désolée » pour l’avoir pris pour un con… Mais tout ce qu’il en obtint fut une salutation maladroite et des félicitations déjà données… Il lui laissa le temps de parler davantage mais non, rien, ça semblait tout… C’était vraiment pour ça qu’elle l’avait fait sortir en menaçant de rester là ad vitam aeternam ?! Pour lui rappeler leur victoire…? Elle avait un goût amère, de toute façon, désormais… C’était n’importe quoi. Il n’avait aucune envie de rester là pendant des heures en attendant qu’elle se décide à l’enfoncer davantage. Qu’elle n’ait même pas le cran de lui balancer ce qu’elle voulait lui dire, peu importe ce que c’était, le gonflait. D’ordinaire, il était plutôt patient avec elle, il voulait qu’elle se sente bien avant tout, pas pressée, pas agressée rien du tout… Mais là, c’était un peu secondaire. Chacun sa merde. Alors il prit les devants et lui demanda de but en blanc si c’était tout. Si elle disait oui, il lui souhaiterait bonne nuit et rentrerait. C’était pas qu’il ne voulait plus la voir ou lui parler, juste que pour l’instant il préférait éviter. Au moins un jour ou deux, le temps de digérer.

— Euh oui…

Ok. Super. La déception se fit plus grande encore. Des explications auraient pourtant pas été de trop. Même si c’était seulement pour lui raconter qu’elle avait paniqué, qu’elle n’avait pas voulu le blesser ou n’importe quoi d’autre ! Mais pas juste rien comme ça ! Il haussa les épaules, plus attristé qu’il voulait bien l’admettre et détourna les yeux. Il ouvrait la bouche pour lui dire qu’il retournait dans sa salle commune quand elle reprit :

— Enfin non !

Oui ou non ? Faudrait savoir ! Il voulait bien faire des efforts mais ce serait sympa que ça aille dans les deux sens quand même… Le Serdaigle abandonna l’idée de rentrer et riva son regard clair à sa camarade. Celle-ci semblait à deux doigts de se mettre à pleurer… et lui, idiot, ne put que s’en vouloir de l’avoir mise dans cet état… quand bien même il n’avait rien fait de mal du tout. Il lui avait juste posé une question à laquelle elle pouvait dire non, il ne l’avait pas envoyé péter, à aucun moment et même ce soir alors qu’il aurait donné cher pour rester loin d’elle, il était sagement venu quand elle le lui avait demandé. Si elle pleurait, c’était pas sa faute. Mais tout de même… Il aurait mieux fait de jamais rien demandé, comme il l’avait dit depuis le début, ça aurait été plus sûr. Elle se serait pas sentie mal de le rembarrer et il ne se serait pas senti mal d’être pris pour un jambon… C’était à ce moment là qu’elle aurait dû chouiner qu’elle voulait pas que ça change entre eux mais qu’elle préférait qu’ils restent amis, ce qu’il aurait compris même si c’était pas agréable, mais contre toute attente, elle vint poser ses lèvres près des siennes… trop près. Le choc. Cameron était incapable de savoir comment réagir, les joues écarlates, le regard fuyant. C’était pas du tout ce qu’il avait prévu. Oh, c’était mieux que ce qu’il avait prévu, bien sûr, mais c’était tellement perturbant que sur l’instant, il n’en était pas convaincu… Et puis tout bascula une nouvelle fois. Hilary lui tourna le dos brusquement, il se sentit plus bête encore. Il avait envie de poser sa main sur son épaule pour essayer de la rassurer sans trop savoir de quoi. C’était… pas grave ? C’était bizarre, surtout. Mais c’était bien, quand même. Inattendu mais inattendu bien. Malheureusement, il n’eut pas le temps d’esquisser le moindre geste que sa voix s’élevait à nouveau.

— Jesuisvraimentdésoléec’étaitpasvraimentcequejepardon !

Il n’était pas sûr de la fin, il y avait ce « c’était pas vraiment » qui avait assassiné son attention. C’était pas vraiment quoi ? Ce qu’elle voulait faire ? Une bonne idée ? Un nouvel haussement d’épaules lui échappa alors qu’il baissait les yeux, le coeur étrangement lourd. C’était la première fois qu’une fille l’embrassait — même que « presque » — et sans être particulièrement guimauve ou romantique, il avait espéré que ça se passerait autrement. Il s’était pas imaginé des papillons par milliers, une évidence frappante ou un coup de foudre immédiat, juste quelque chose de volontaire... Ou au moins qu’elle serait pas au bout de sa vie et qu’elle avouerait pas qu’elle s’était plantée ! Le peu de fierté qui lui restait était à l’agonie.

— Je suis juste une grosse idiote.
— C’rien, lâcha-t-il non sans mal alors qu’il tâchait de garder un air à peu près digne quand bien même il aurait voulu disparaître sur le champ.

Ça resterait entre eux, personne n’en saurait jamais rien et elle pourrait faire comme si c’était pas arrivé. Dans ses poches, ses doigts maltraitaient les coutures d’un geste nerveux. Non, c’était pas rien. Pour lui, en tout cas. C’était finalement pire que son mot. Il ne savait même plus quoi lui dire, même plus quelle réaction adoptée face à elle. Il avait attendu un moment comme ça depuis des semaines sans même oser espérer qu’il arrive un jour et maintenant qu’il était là, il fallait accepter que c’était juste une erreur, une maladresse, un truc qui n’aurait jamais dû exister. C’était injuste ! La blonde finit par tourner à nouveau la tête vers lui. Il s’efforça de lui sourire pour qu’elle arrête de se mettre dans tous ses états mais force était de constater que le coeur n’y était pas vraiment.

— Ça te va quand même… ?
— C-comment ça ?

C’était pour lui faire plaisir ? Il ne comprenait plus très bien. Elle le pensait désespéré au point de vouloir embrasser une fille qui voulait pas…? Bon… Peut-être qu’il aurait pu l’être… Mais pas là ! Son message, ça avait pas été « aie pitié », il l’avait pas du tout écrit dans ce sens-là ! Il avait été prêt à se prendre un râteau, sincèrement, il savait que ça pouvait arriver — sûrement qu’il savait que ça arriverait, même, en réalité — elle avait pas à le brosser dans le sens du poil pour lui éviter la déception. C’était… gentil…? mais c’était humiliant. Et puis c’était trop tard.

— T’t’étais pas obligée, t’sais. J’veux dire… C’tait pas la peine s’tu voulais pas. J't'aurais pas d'mandé… ça.

Il avait limite l’impression de l’avoir forcée alors qu’il avait même pas été insistant ! Elle lui avait répondu à côté de la plaque, il avait rien dit du tout, même pas fait la tronche ou râler ou quoi… Mais ça avait rien changé. Est-ce qu’elle avait cru qu’il lui parlerait plus jamais si elle s’abaissait pas à jouer les pseudos-copines…? C’était même pas dans ses plans, il pouvait le jurer ! Bon… Peut-être un peu… Mais juste l’affaire de deux trois jours, pas définitivement. Là, c’était définitivement gênant. Bonjour la première fois quoi…

code by bat'phanie

DASHIELL
favourite flavoured sweets
raspberry amphetamines

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS