Save me or let me die (Jane & Misha)

Save me or let me die

EXORDIUM.

J'erre dans les couloirs depuis une bonne vingtaine de minutes, sans réel but. Je n'ai pas franchement le moral depuis que je suis revenu à Poudlard et rien n'arrive réellement à me dérider un peu. Seul Halloween a eu au moins le mérite de me changer un peu les idées, le temps d'une soirée, mais dès le lendemain, je sentis de nouveau ce poids dans ma poitrine qui ne me lâche plus depuis ma discussion avec mon oncle. J'ai le goût à rien, tout m'indiffère complètement et ils sont rares les moments où j'arrive à me sortir la tête de l'eau pour passer un bon moment. J'en suis même arrivé à fuir mes potes pour être seul. Alors autant Sasha, il y a une raison à cette fuite, autant Blaze et Jade pas particulièrement. J'ai juste pas la force de faire semblant que tout va bien et j'ai pas envie de passer mon temps à leur dire que la vie c'est de la merde et les gens sont de beaux enfoirés en qui on ne peut pas avoir confiance. Et ils auront beau me dire que je peux avoir confiance en eux, j'y arrive même plus. Sasha m'a trahi, mon père m'a trahi, mon oncle par le biais de mon père m'a trahi. A qui le tour ? Je sais que Sasha n'estime pas avoir trahi m'a confiance, qu'elle n'a rien fait de mal et qu'elle a juste attendu le bon moment - selon elle - pour m'avouer sa vraie nature, mais j'en ai rien à foutre de ce qu'elle pense, elle m'a menti. Et franchement, j'ai aucune preuve qu'elle n'a jamais utilisé son don sur moi ou qu'elle le fera à l'avenir. Elle a beau prétendre que jamais elle ne ferait ça, elle m'a menti pendant 1 an, je ne vois pas ce qui l'empêche de continuer. Alors oui, c'est certainement dégueulasse de ma part de réagir comme ça, mais d'une, elle n'avait qu'à choisir son timing, m'avouer sa vraie nature après la trahison de ma famille, c'est pas franchement une idée de génie. Et de deux, merde, c'est une putain de vélane, vous voulez que je réagisse comment ? J'ai pas envie qu'elle me retourne le cerveau pour s'amuser avec moi. Je déteste l'idée de ne plus être maître de moi-même. Comment je peux savoir si l'attirance que je peux avoir pour elle est réelle ou juste le fruit de son don ? J'ai plus confiance en elle et je doute que cette confiance pourra revenir un jour...

Et ça m'emmerde. Vous pouvez penser ce que vous voulez de moi, ça m'emmerde vraiment d'avoir perdu ma pote. Mais c'est plus fort que moi, j'ai pas envie de me poser un millard de questions avec elle, alors le plus simple c'est juste de la rayer de ma vie. Et j'aimerai pouvoir rayer mon oncle et mon père aussi, mais là ça devient plus compliqué. A cause de mon père, je remets l'ensemble de ma vie en question et je me demande même s'il m'a vraiment aimé. J'imagine que si j'avais fait mon deuil, je le vivrais peut-être autrement, mais vu que je ne me suis toujours pas remis de la mort de mes parents, ça me mets encore plus sans dessus dessous. Ils m'ont abandonné et maintenant je découvre qu'ils m'ont en plus menti. Putain d'égoïstes, de menteurs, de traitres... J'ai pas envie de penser à tout ça, mais c'est plus fort que moi, quand je suis seul, mon esprit vagabonde indéniablement vers tout ça. J'avais déjà le cafard d'être loin de chez moi, maintenant c'est pire. Je remets tout en question. S'ils m'ont menti sur ça, ils m'ont menti sur quoi d'autres ? J'ai toujours su que mes parents n'étaient pas des saints, mais j'ai toujours pensé que je pouvais quand même avoir confiance en eux. Il faut croire que non... Mes pas finissent par me mener involontairement vers un endroit que je n'avais pas visité depuis un moment. Je ne saurai dire si c'était volontairement ou involontairement que j'évitais l'infirmerie. Je crois que ma vie est déjà suffisamment compliquée comme ça pour en rajouter une couche. Je sais que beaucoup ne comprendraient pas, mais j'avoue avoir un petit faible pour l'infirmière et plusieurs choses m'ont laissé penser que c'était peut-être réciproque. Je suis bien conscient que je suis assez jeune, mais je vais sur mes 16 ans, ce qui signifie que je serais bientôt qu'à un an de la majorité sorcière et Jane est assez jeune, on n'a pas un si grand écart d'âge en vrai. Aujourd'hui ça peut paraître un écart géant parce que je ne suis pas majeur alors qu'elle si, mais d'ici un an ou deux, ça ne signifiera plus rien.

Wouhai, j'y ai pas mal pensé j'avoue, durant une période, quand on était assez proche tous les deux. Mais depuis la rentrée, j'ai pas mal pris mes distances avec elle, n'ayant pas franchement envie de me compliquer la vie plus que de raison. Pourtant, maintenant que je suis devant la porte de l'infirmerie, je me dis que ça ne coûte rien de voir si elle est là. On est du temps de midi, si ça se trouve, elle est partie manger. Mais si ça se trouve, elle est encore là. Moi je n'ai pas faim, on ne peut pas vraiment dire que j'ai beaucoup d'appétit ces derniers temps, ce qui commence lentement à se voir. J'ai plus trop d'énergie, j'ai perdu un peu de poids et pour un poids plume dans mon genre, ça se voit rapidement ce genre de détail. Pour le moment rien de réellement alarmant, mais quand même, certains détails crient clairement que quelque chose ne va pas. J'ai des cernes sous les yeux parce que je dors mal, j'ai le teint terne, le regard absent, je suis plus silencieux qu'avant et je cherche beaucoup moins la bagarre qu'avant. Alors pour mes camarades et Poudlard, c'est certainement une bonne chose, mais quand on me connaît, on sait que c'est le signe que ça va mal. Je pousse la porte de l'infirmerie et j'y entre. Tout est calme, paisible. On est loin du brouhaha de la grande salle à cette heure-ci, c'est presque agréable. "Jane ?" Dis-je en parcourant du regard l'infirmerie. De prime abord, je ne la vois pas, mais si ça se trouve, elle est dans la réserve, son bureau ou elle est absente. J'erre dans l'infirmerie dans l'espoir de la voir, mais je commence déjà à faire demi-tour, me disant qu'elle n'était pas là...

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

La journée est belle, malgré l’automne qui apporte la pluie et le vent. Cette saison plait beaucoup à la blonde. Les feuilles aux couleurs chaudes qui tapissent le sol, la forêt interdite semble moins dangereuse, plus apaisée. Le saule cogneur du parc s’est débarrassé de ce qui l’encombrait en une seule secousse. Les couleurs chaudes de cette saison réchauffe un peu le cœur de la jeune infirmière.
Halloween était passé, la nostalgie qui était venue avec cet événement s’était à présent dissipée. L’animation avait été des plus réalistes, faisant complètement oublier à Jane ses tracas l’espace d’une soirée, trop occupée à se cacher des zombies en compagnie d’une jeune Serdaigle et d’un très jeune Serpentard qui ne manquait pas de cran, il fallait le reconnaitre.

Mais Halloween est passé, et la vie à repris son cours tout à fait normalement. Les insomnies sont à nouveau présentes, les cauchemars aussi. Et les cernes encore plus. Mais Jane continue ainsi. La vie doit suivre son cours comme d’habitude, le monde ne doit pas s’arrêter parce qu’une personne est partie et que d’autres se sont montrés particulièrement décevants. L’infirmière se montre beaucoup moins aux repas communs, elle reste cloitrée dans l’infirmerie du matin au soir. De temps en temps une petite promenade dans les cuisines ou dans le parc, mais la bibliothèque est scrupuleusement évitée. Elle ne lit plus beaucoup d’ailleurs.

Le temps de midi est là, habituellement, un elfe apporte les plateaux repas pour les malades qui gardent le lit. Ce midi, il n’y a qu’un, le sien. Il est resté sur son bureau, elle n’a touché à rien. L’appétit n’est pas là. La journée est terne, il n’y a pas de patients de qui s’occuper, ni discuter pour se changer les idées. La journée passe trop lentement, il n’y a pas de distraction pour l’empêcher de se replonger dans les tourments de sa vie actuelle.

Se décidant à avoir quand même quelque chose dans l’estomac, la jeune femme remplit sa bouilloire avant de la mettre sur le feu. Elle prépare son mélange de thé favori, sa tasse, sa cuillère et en profite pour déjà mettre le sucre dans sa tasse. Ses yeux fixent les flammes un moment, sa tasse en main. Les souvenirs passent devant ses yeux, elle reste figée sur place jusqu’à ce qu’une voix familière ne l’appelle. Elle sursaute violemment, lâchant sa tasse par la même occasion qui s’écrase au sol et s’éparpille en mille morceaux. Elle n’a même pas entendu la porte de l’infirmerie. Un coup de baguette répare la tasse et elle sort de son bureau en la laissant sur son bureau et en laissant l’eau sur le feu.

« Je suis là ! » s’exclame-t-elle en sortant de la pièce pour entrer dans l’infirmerie.

Lorsqu’elle aperçoit Misha, Jane lui offre un sourire. Ca fait un moment qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le voir justement ! Même lors d’Halloween, ça avait été si particulier comme événement, elle avait eu plus tendance à n’approcher personne pour ne pas être zombifiée qu’à aller saluer ses quelques amis. En approchant du jeune homme, elle le trouva changé. Ca lui sautait aux yeux, malgré la fatigue qui pesait sur elle. Il semblait avoir le même problème qu’elle d’ailleurs, au vu des cernes sous ses yeux. Le regard de Jane se fit soucieux, ses sourcils se fronçant légèrement.

« Je suis très heureuse de te voir. Mais permet moi de te dire que tu as moins bonne mine que d’habitude. »

Elle l’observa un instant en se mordillant la lèvre.

« Tout va bien ? Tu n’as pas l’air très en forme. »

Et comme ses bonnes manières l’exigeaient, Jane eut une idée.

« Laisse moi te préparer un chocolat chaud. Je me faisais justement un thé. J’ai juste été un peu surprise par ton appel, mais je suis contente que tu sois là, ça fait un moment qu’on a pas eu l’occasion de se voir. Comment ça se passe la cinquième année ? »

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Save me or let me die

EXORDIUM.

Je crois vaguement entendre du bruit, mais sans pour autant être capable de localiser l'endroit. Si ça se trouve c'est juste un de mes camarades qui a laissé tomber un truc par terre dans le couloir. Je parcours rapidement l'infirmerie mais ne voyant aucune trace de Jane, je me dis que je perds mon temps et je vais pour rebrousser chemin. Pourtant, dans mon dos, je finis par entendre sa voix, me signalant qu'elle était là. Elle devait certainement être dans une pièce annexe de l'infirmerie parce que je ne l'ai pas vu. Je me retourne, ne sachant pas vraiment si j'étais content de la revoir ou si je regrettais déjà mon choix. C'est assez étrange parce que je me retrouve tiraillé entre deux envies. D'un côté, je suis content de la revoir, ça fait un bail et je ne pensais pas qu'elle m'avait manqué autant. D'un autre côté, je me dis que je fais une connerie à venir, que je suis d'humeur à parler à personne et que j'ai pas envie d'encore me justifier, que je suis fatigué de tout ça et qu'il vaudrait mieux que je reste seul. Pourtant c'est un peu tard pour faire demi-tour et j'en suis parfaitement conscient. C'est peut-être pour ça que je le regrette autant, parce que j'ai l'impression que je me suis moi-même fait piégé dans cette situation délicate et je m'en veux d'être aussi con. Je lui offre malgré tout un petit sourire, histoire de l'accueillir dignement. "J'pensais que tu serais en train de bouffer avec les autres dans la Grande salle !" Répliquais-je presque immédiatement quand je la vis. Et je me rends compte que je le pensais vraiment. J'étais intimement persuadé qu'elle ne serait pas là, raison pour laquelle je suis rentré ici. Je cherchais volontairement à être déçu, une belle excuse pour justifier que je fuis tout le monde. Comme ça si elle venait à me reprocher de ne plus venir la voir, je pourrais toujours avoir l'excuse que quand je viens, elle n'est pas là... Malheureusement pour moi, cette fois-ci, c'est loupé !

Nos regards parcourent l'autre et j'ai l'impression qu'on vient tous les deux à la même conclusion : on a vraiment une sale gueule. Alors que j'aille mal, à la rigueur je sais pourquoi, mais elle, pourquoi a-t-elle une mine de déterrée ? Je ne bouge pas et la laisse s'approcher. Et plus elle diminue l'écart entre nous et plus ça me saute aux yeux. Est-elle malade ? Qu'est-ce qu'il se passe ? "J'te renvoie le compliment, t'as une sale gueule ... T'es malade ?" Lui demandais-je, toujours aussi délicatement qu'à mon habitude. Je sais qu'elle n'aime pas qu'on soit vulgaire. En fait, elle m'a toujours fait penser aux princesses Disney, un peu Prout-prout, qui attend son prince charmant dans sa Tour d'Ivoire. Ce n'est pas une critique, c'est sa façon d'être et ça ne me dérange pas vraiment, ça fait son charme. Elle est délicate, d'une nature un peu fragile, douce, patiente, loyale et attentionnée. Parfois je me demande ce qui me plait autant chez elle tellement on est différent tous les deux, mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent ? Elle me demande si je vais bien, prétendant que je n'avais pas l'air en forme. Je hausse les épaules, balayant d'un revers de main son inquiétude. "Chui pas malade, c'est juste une visite amicale, ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu ..." Prétendre ne pas être malade me donne l'illusion qu'elle va rapidement oublier que j'ai une sale gueule. Comme s'il suffisait de dire qu'on était pas malade pour rassurer quelqu'un, même si tout tendait à prouver que ça n'allait pas.

Jane propose de me préparer un chocolat chaud, m'expliquant qu'elle était justement en train de se préparer un thé. Je hoche la tête, esquissant un petit sourire. Je n'ai pas forcément envie d'un chocolat chaud, mais si ça peut lui faire plaisir de m'en préparer un, qu'elle se fasse plaisir. J'imagine que ça ne me fera pas de mal et ça m'ouvrira peut-être l'appétit, sait-on jamais. Elle me demande comment se passe ma cinquième année et je hausse de nouveau les épaules "Normal !" Pas très bavard sur le sujet, je ne vois pas vraiment quoi lui répondre en toute honnêteté. On ne peut pas réellement dire que je suis du genre à être appliqué en cours en règle générale et pour être honnête, je suis totalement à côté de mes pompes cette année, j'y pige pas grand chose et je m'en tamponne royal. Je ne suis pas un bon élève et je ne le deviendrai jamais. Les cours j'y vais que quand j'y suis forcé et si je me tape des mauvaises notes, je m'en balance. Y'a qu'en DCFM, si je chie un de mes devoirs, j'ai l'autre harpie qui me vole dans les plumes, j'avoue que j'aime moyen. Mais bon, je me dis qu'avec le temps, elle arrêtera de voir du potentiel en moi et elle se "prendra d'affection" pour un autre élève, m'oubliant totalement.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

Ses souvenirs troubles sont interrompis par une voix qui la hèle, sa tasse se brise et à toute hâte, Jane la répare avant de sortir de son bureau et d’y trouver Misha. Sa présence réjouit beaucoup l’infirmière dans un premier temps, l’infirmerie est vide, sa journée est morose, mais elle ne le sera plus grâce à l’arrivée de son ami. Il y a un moment qu’il n’est pas passé par ici, depuis les sélections de Quidditch, sans doute. Ce jour-là, Jane a eu énormément de travail et elle a beaucoup tempêté sur la dangerosité de ce sport. Il lui avait fallu réparer des os, remettre des dents en place, désinfecter un nombre incalculable de plaies, bander des chevilles, des poignets, des épaules… Non, vraiment, ce sport, elle ne l’aimait pas du tout, bien trop dangereux ! Et son vertige était bien la preuve qu’elle n’était pas prête de mettre un pied sur un balai.

Des sourires sont échangés, ça lui fait vraiment plaisir de le voir. Ils passent toujours un bon moment, de manière générale, même s’il a une façon de parler qui la faisait grimacer autrefois, elle s’y est faite. Ca fait partie de lui.

« Le midi je reste généralement ici pour manger avec les patients. » Elle fit une pause, jetant un regard sur les lits complètement vides de son antre. « Bon, aujourd’hui forcément, il n’y a personne. Mais je n’avais pas très faim, de toute façon. D’ailleurs, toi aussi tu devrais être au réfectoire. Tu as mangé ? » fit-elle avec une petite moue.

Mais ce qui frappe le plus la jeune femme en s’approchant, c’est la mine du jeune Russe. Il est pâle, il semble un peu amaigri, il a des cernes, son visage est fatigué… Et ça lui rappelle son propre reflet. Forcément, ça l’inquiète. Forcément, elle fronce les sourcils. Forcément, elle lui partage son avis avec douceur. Mais le plus surprenant, c’est encore la réponse qu’il lui donne. Même en le connaissant, il la surprend toujours. Qui d’autre que lui aurait osé lui parler de cette manière ? Personne. Mais il a raison, bien sûr. Il ne prend pas de gants, comme toujours. Elle a l’impression de prendre une gifle, parce qu’elle ne pensait pas – ou du moins, ne voulait pas croire – que c’était aussi voyant que ça. Mais en voyant Misha, elle sait de quoi elle a l’air. Il faut vraiment qu’elle se ressaisisse.

« Non, je ne suis pas malade, ne t’en fais pas. »

Forcément, elle n’allait pas lui dire. C’est elle l’adulte, elle qui est censée être à son écoute, l’aider à résoudre ses problèmes. Elle n’est pas là pour lui raconter ses malheurs. Il est d’ailleurs sans doute venu pour une bonne raison.
Sincèrement inquiète pour lui, Jane le questionne. C’est peut-être pour ça qu’il est venu, son corps crie clairement un message d’alerte. Pourquoi ne l’a-t-elle pas vu plus tôt ? Et sa réponse ne la convainc pas, son inquiétude persiste. Mais elle n’insiste pas. Il n’a pas l’air d’avoir envie de discuter pour l’instant et elle ne veut pas risquer de le faire fuir en insistant. Elle plisse un peu les yeux, mais change de sujet en lui proposant un chocolat chaud, elle sait qu’il n’est pas trop thé, elle n’allait pas lui en proposer un. Elle le questionne par la même occasion sur son début d’année en cinquième. Sa réponse est brève. Bon, il va falloir qu’elle redouble d’efforts pour le faire parler.

« Allons dans mon bureau, on sera un peu plus à l’aise que planter ici. »

Elle lui offre un nouveau sourire doux, comme toujours, avant de tourner les talons et d’avancer vers la porte de son bureau. Elle fait quelques pas avant de jeter un coup d’œil derrière elle pour être sûre qu’il la suive. Elle n’a pas envie qu’il s’en aille. Comme Wes. Comme Luca. Comme Caleb. Comme Ollie. Comme tant d’autres en fait. Que ce soit ami ou pas, elle n’en peut plus de se sentir seule alors que le château grouille dans tous les sens de monde.
Elle passe la porte, ses yeux tombent sur son plateau repas auquel elle n’a pas touché. Elle reporte son attention sur le coin où il y a le petit canapé, près du feu sur lequel il y a la bouilloire. Jane en ajoute une seconde dans laquelle elle met du lait.

« Installe toi où tu as envie. Fais comme chez toi. »

Autant qu’il se sente le plus à l’aise possible, elle ne comptait pas lâcher l’affaire et le laisser s’échapper d’ici sans qu’il ne lui dise le problème. Et sans qu’elle ne cherche une solution pour l’aider, évidemment. Elle n’aimait pas le voir comme ça.

« Si tu n’as pas cours cet après-midi, tu peux rester ici autant de temps que tu le souhaites. »

Elle s’installe à ses côtés, lui un pli sur sa robe avant de lui jeter un coup d’œil.

« Comment se sont passées tes vacances ? »

C’était peut-être un sujet un peu plus joyeux que celui de l’école.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Save me or let me die

EXORDIUM.

Je ne sais pas exactement pourquoi mes pas m'ont emmené ici. J'imagine que j'espérais au fond de moi qu'elle ne soit pas là, me permettant de retourner à mon errance sans regret. Malheureusement pour moi - ou heureusement je ne sais plus vraiment - elle est bien là, fidèle au poste et elle m'explique que d'ordinaire, elle reste le temps de midi à l'infirmerie pour manger avec ses patients. Mon regard se tourne vers les lits vides et mon sourcil droit s'arque, aussi étonné qu'amusé par la situation "J'confirme, il n'y a pas foule aujourd'hui !" Répliquais-je d'un ton amusé. Mais j'avoue que quand elle me retourne la question, je hausse de nouveau les épaules et d'un ton distant je réplique en lui tournant lentement le dos "Hum... J'avais pas très faim non plus..." Je parcours l'infirmerie d'un air distrait, avant de revenir vers Jane. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète, ça sert à rien. Je couve peut-être une petite grippe ou une connerie dans ce genre là, rien de bien grave. Et même si je sais que c'est pas ça, ça finira par passer, comme tout. Je me souviens très bien que je bouffais quedal après la mort de mes parents, j'ai fini par retrouver l'appétit et l'énergie de remonter la pente, aujourd'hui ne sera pas différent. Je sais de quoi j'ai l'air, je ne m'étonne donc pas de son inquiétude, mais elle peut parler, de son côté, son reflet n'est pas mieux que le sien. Elle m'assure qu'elle n'est pas malade et que je n'ai pas à m'en faire. Je décide de fuir l'ambiance pesante qui commence à s'installer ici et balance une plaisanterie "C'est parce que tu t'ennuyais de moi avoues ! Je te manquais trop et tu t'aies rendue compte que tu ne pouvais plus vivre sans moi ..." On ne va pas se cacher que j'aimerai bien qu'il y ait une part de vérité derrière cette plaisanterie. Alors évidemment pas le côté amoureuse transie qui fait un peu psychopathe, mais juste le côté attirance. Je sais que c'est compliqué parce qu'elle est "adulte" et que pas moi, mais franchement, on s'en tamponnerait pas un peu ?

Elle m'invite à la suivre dans son bureau et je ne me fais pas prier. Après, comme je l'ai dit plus tôt, il n'y a pas foule à l'infirmerie, on n'aurait dérangé personne là bas, mais si c'est pour être dérangé par un première année qui a une écharde, je préfère m'en passer. Au moins là bas, on est à l'abri des regards, des oreilles indiscrète et s'ils se contentent de passer la tête à travers la porte de l'infirmerie, ils la verront déserte et se barreront peut-être. Le bureau me rappelle Halloween, quand j'étais en mode zombie et que je cherchais des victimes à zombifier. C'était plutôt fun comme activité à bien y penser, j'ai passé un bon moment. Bon j'aurai préféré être zombifié par quelqu'un d'autre que cette menteuse, mais j'imagine qu'on ne choisit pas toujours. Blaze a gagné et comme vous le savez, il n'a pas la victoire modeste. Mais on ne peut nier qu'il a bien joué sur ce coup là, c'était balèse de ne pas se faire choper, surtout que ça grouillait pas mal vers la fin. Je m'installe sur le petit canapé qui se trouve dans son bureau et préfère ignorer son plateau repas qu'elle n'a pas touché. "Pourquoi pas .... si ça se trouve je vais me prendre de passion pour ton taff et me trouver une vocation !" Dis-je en plaisantant. Il est évident que c'est mort d'avance, j'ai rien contre le sang, mais franchement passer mes journées à soigner les petits bobos de tous ces crétins, merci mais non merci. J'ai ni la patience, ni l'envie, ni même les compétences pour ça. Là où Jane a trop d'empathie pour les gens, moi je n'en ai aucune et ça risque de manquer dans ce boulot. Au passage, je lui ai ouvertement menti, j'ai cours cet après midi mais je n'ai pas envie d'y aller. Si jamais on me cherche, j'ai la planque idéal puisque je serais vraiment à l'infirmerie. J'attends qu'elle ne me trahisse pas en me balançant. Je lui laisse le plaisir de me pourrir après m'avoir couvert, mais je doute d'apprécier si je constate que je ne peux même pas compter sur elle pour couvrir mes arrières. "Pourries !" Répliquais-je en esquissant un sourire ironique. "Enfin les 2 premières semaines ça allait, j'étais chez Blaze et ses parents sont supportables ... beaucoup trop normaux et prout-prout pour moi, mais ça va. Après c'était nul à chier !! Et toi les tiennes ?" Lui retournais-je la question.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

Dire qu’elle mange avec les patients alors que l’infirmerie est complètement vide, forcément, ça peut prêter à sourire. Mais Jane n’est pas du genre à se cacher derrière de fausses excuses. Alors, elle se montre honnête. Elle n’a pas faim. Voilà la raison pour laquelle elle n’est pas dans la Grande Salle ce midi. A son tour de le questionner, car lui aussi, il devrait être dans la Grande Salle en train de partager un repas avec les pensionnaires du château, ses amis, ceux de sa maison. Et pourtant, il est ici, le visage blafard, l’air un peu… déplumé. Et il lui répond la même chose qu’elle, il n’avait pas très faim non plus. Bon. Bah comme ça les choses sont claires, il y a un souci.
Une nouvelle question vient sur le tapis, voilà qu’il s’inquiète de savoir si elle est malade. Forcément, elle n’a pas le choix que de le rassurer. Elle n’est pas malade. Il n’y a aucune raison de s’en faire pour elle. Ce n’est pas son rôle à lui, d’ailleurs. C’est même plutôt l’inverse. Mais Misha retourne la situation d’une façon qu’elle n’aurait pas imaginée. Il utilise la plaisanterie avec des propos qui l’aurait autrement fait rougir et gênée.

« Oh mince, me voilà découverte ! Moi qui pensais pouvoir le cacher plus longtemps, je suis démasquée… Tu ne le diras à personne hein ? » Elle lui offre un sourire taquin, les yeux pétillants de malice.

Afin qu’ils soient mieux installés que planter au milieu de l’infirmerie, Jane invite le jaune à venir s’installer dans sa bureau. Il ne vient pas pour une blessure, du moins, pas une blessure physique. Ils seront donc plus tranquille si Misha a envie de lui expliquer ce qu’il se passe. Occupée à préparer le chocolat chaud et le thé, elle lui indique de s’installer où il veut et par la même occasion, lui propose de rester s’il n’a pas cours cet après-midi. Ils ne seront, comme ça, pas pressés par le temps et auront l’occasion de pouvoir discuter assez longuement pour qu’elle sache quel était le problème de Misha. Un problème assez sérieux pour qu’il perde l’appétit et le sommeil.

Il s’installe sur le canapé et elle l’y rejoint dès qu’elle a préparé ce qu’il lui fallait. Et à nouveau, il plaisante. Mais la blonde ne le comprend pas tout de suite et son visage s’illumine.

« Ce serait super ! Dans quelques années, tu pourrais même dev… » Et la noise tombe dans l’esprit. Il a ce même petit air que tout à l’heure. C’est juste une blague. Alors la jeune femme lève un instant les yeux au ciel. « J’aurais pu t’apprendre plein de choses, c’est vraiment dommage ! »

Pour changer de conversation, elle le questionne alors sur ses vacances.

« C’était plutôt tranquille de mon côté. Je suis rentrée dans ma famille après Poudlard, ensuite un mois de vacances avec vous, ça n’a pas été de tout repos mais j’en garde un très beau souvenir. J’ai appris beaucoup de choses avec les moldus. Et les deux dernières semaines, j’étais à Sainte-Mangouste. »

Elle le scrute un instant, se tâtant à aborder le sujet ou non. Et finalement, les pieds dans le plat.

« Et le reste des vacances… ? Tu es resté chez ton oncle ? Comment ça se passe entre vous… ? »

Elle se mordille un peu la lèvre. Elle espère qu’il ne va pas se fâcher qu’elle aborde ce sujet, comme avec le sujet de ses parents l’année derrière, où il était parti d’un coup, la plantant dans le parc. La situation s’était remise, mais elle n’avait pas envie qu’il n’ait plus envie de venir la voir.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Save me or let me die

EXORDIUM.

Je commence à me dire que finalement mon inconscient a eu raison de mener mes pas jusqu'ici. Installé dans son bureau, à l'abri des regards, je commence à me détendre un peu et à oublier, l'espace d'un instant, que je déteste ma vie. Je profite juste de l'instant présent et de la complicité qui est née toute naturellement entre nous. Quand je repense à notre rencontre, j'en ris encore. Et dire que je l'ai prise pour une élève de 7ème année. On peut dire que je ne l'ai pas ménagé et que je n'ai pas mâché mes mots. Mais au fond, je suis content de ne pas avoir su avant qu'elle était l'infirmière de l'école, sinon je n'aurai peut-être même pas pris la peine de lui parler et aujourd'hui, je ne serais pas dans son bureau à boire un chocolat chaud. Ca n'a pas toujours été facile entre nous, je sais que je ne lui rends pas toujours la tâche facile, mais malgré mon sale caractère, elle est toujours contente de me parler ou en tout cas elle fait bien semblant. On la soupçonne avec Blaze d'en pincer un peu pour moi, raison pour laquelle je l'asticote un peu dans ce sens. Evidemment, elle me répond sur le même ton d'humour que moi, mais est-ce que ça ne cacherait pas un fond de vérité ? Allez savoir... "Evidemment, ça sera notre petit secret !" Répliquais-je en lui offrant un clin d'oeil charmeur. Imaginez que c'est vrai et que la direction l'apprend, elle serait expulsée sur le champ et je me retrouverai avec un vieux mec bedonnant en guise de remplaçant, de quoi te dégoûter d'aller te faire soigner à l'infirmerie.

Ce que j'aime avec elle, c'est qu'elle a tendance à tout prendre sérieusement. Ca m'amuse de voir son visage s'illuminer en pensant que j'étais sérieux et commencer à faire des plans sur la comète, avant de réaliser que je ne faisais que plaisanter une nouvelle fois. C'est un peu cruel, je vous l'accorde, d'apprécier cet ascenseur émotionnel, mais que voulez-vous, j'aime l'idée de la taquiner un peu. En plus il n'y a rien de bien méchant derrière tout ça, c'est juste plaisant de voir qu'elle était contente, une fraction de seconde, que je puisse partager sa passion avec elle. Dommage pour elle, j'ai pas d'attrait particulier pour la médecine, mais je suis sûr qu'on pourrait trouver tout autre chose. "S'il n'y a que ça, je suis sûr que tu peux m'apprendre pleiiiin de choses..." Lui dis-je d'un ton entendu, le sourire au coin des lèvres, rebondissant sur la conversation précédente. Je crois au fond de moi que j'aime bien la choquer un peu, voir comment elle réagit et ce qu'elle va me répondre. Je la sais prude et gênée par ce genre de choses, j'ai hâte de savoir ce qu'elle va me répondre. Et c'est en attendant sa réponse que je me questionne sur sa sexualité. A-t-elle déjà couché avec quelqu'un ? Elle, si attachée aux bonnes manières, loin d'être une grande séductrice, je me demande si elle a un jour passé le cap. J'ai dû mal à me dire que non, mais en même temps, tout est possible avec elle. Attend-elle le prince charmant ? Dois-je lui avouer qu'il n'existe certainement pas, qu'elle attend pour rien, perdant son temps inutilement. On n'est pas dans un conte de fée, les hommes sont loin d'être aussi parfait que ceux décrit dedans.

La discussion glisse sur les vacances et j'avoue ne pas avoir passé les meilleures vacances de ma vie, mais vu que ce n'est pas la première année, je commence à me dire que ça deviendrait presque une tradition. Je commence même à me demander si j'ai vraiment hâte d'arriver aux vacances si c'est pour en passer d'aussi pourries. Alors certes, je déteste les cours, je m'y emmerde sévère et franchement faire des devoirs ça me gonfle menu, mais y'a toujours moyen de faire sauter et au pire, j'ai des mauvaises notes, donc y'a toujours moyen de moyenner, alors que les vacances, y'a pas vraiment moyen de les faire sauter pour un truc plus fun. Si, quand je suis sur Londres, j'arrive à traîner dans les rues, je me suis fait quelques potes que je retrouve quand je rentre, mais vu que je ne rentre pas souvent, on ne peut pas vraiment dire que c'est la grosse amitié non plus. Je vois en tout cas que ces vacances ont été vraiment différentes pour tout le monde. Moi je m'y suis fait chier sévère, à devoir presque arbitrer la querelle entre Jade et Blaze et franchement c'était chiant, alors que Jane a appris des trucs et à passer un bon moment. "Sainte Mangouste ? Qu'est-ce que t'y as foutu ?" Lui demandais-je, n'ayant pas des masses envie de parler durant des heures des vacances avec les moldus qui ont été clairement rasoir, je suis plutôt curieux de savoir ce qu'elle y a foutu dans cet hôpital. C'était en tant que patiente ? Visiteuse ? ou alors praticienne ? Je sais que ça ne me regarde pas mais en même temps, il ne fallait pas m'en parler si tu ne voulais pas que je te pose des questions. Je pensais naïvement qu'on aurait fait le tour du sujet et qu'elle ne se pencherait pas plus sur mes vacances, à tort ! Je suis plutôt doué en général pour noyer le poisson et retourner la situation en ma faveur mais parfois les gens arrivent à revenir sur les discussion que j'ai sciemment éviter pour en savoir plus. Je pourrais lui dire merde et me barrer, comme je le fais si souvent, mais pour le moment, ses questions, quoi qu'agaçantes, ne me dérangent pas tant que ça. Je sais qu'elle s'inquiète pour moi et qu'elle ne veut que mon bien-être et j'imagine qu'inconsciemment, je m'accroche à cette idée. Je hausse donc les épaules, levant les yeux au ciel, plus instinctivement qu'autre chose d'ailleurs "Mouhai... disons que je passe plus mon temps à traîner dans les rues qu'à zoner dans l'appart' ! Et si tu veux tout savoir ... ça ne se passe... pas ..." La réponse qui tue. Ca ne se passe pas. J'avoue que je ne sais pas trop quoi lui dire. On ne peut pas franchement dire que ça se passe bien, bien au contraire, mais de là à dire que ça se passe mal, je ne sais pas. En fait, on se contente de s'ignorer les trois quarts du temps. Ou alors c'est juste moi, en vrai je ne sais pas et je m'en tamponne. Quand je tente d'avoir des réponses, ça me met en vrac durant des semaines, j'avoue que je ne cherche plus trop la discussion. Et puis apprendre que c'était mon parrain et que mon père avait tout fait dans le dos de ma mère et m'avait caché sciemment la vérité, ça m'a vraiment foutu en l'air. Qu'il ait des secrets pour ma daronne, j'aime pas ça mais ça n'a rien de vraiment étonnant, mais qu'il me mente à moi, ça j'avoue que ça passe moyen. Je ne m'attendais pas à ce genre de révélation et les gens auront beau dire que c'était peut-être pour mon propre bien, pour me protéger ou que sais-je encore, ça ne me fait pas mieux avaler la pilule. "J'ai pas envie de lui parler.... je n'en ai plus envie. Je suis fatigué de découvrir des mensonges ...." Je sens une boule se former dans le creux de ma gorge et la nausée m'envahir. Ca me fous les boules toutes ces histoires. J'ai rien demandé moi à la base et pourtant je m'en prends plein la gueule. D'abord je deviens orphelin du jour au lendemain, ensuite on m'arrache à ma patrie pour m'envoyer dans le trou du cul du monde et après on me révèle que ma vie n'est qu'une série de mensonges, ça va bien là, on va m'oublier un moment, ça serait cool ...

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

Les petites plaisanteries sur le préféré ou la préférée de l’infirmière, elle y a droit à presque chaque fois. Avec les plus grands des adolescents du moins, les premières, deuxièmes et même les troisièmes ont toujours soit peur de venir la voir, soit sont trop polis pour oser la tutoyer, alors lui faire une blague, n’en parlons pas ! Au début, ça la prenait toujours par surprise, ça l’a faisait rougir, bégayer. Mais maintenant, elle y répondait avec humour, histoire de détendre un peu la situation, de mettre à l’aise. Alors forcément, avec Misha, elle joue aussi la carte de la taquinerie. Il n’a jamais pris de gants avec elle depuis leur rencontre, toujours franc, toujours très direct. Il comprend facilement la plaisanterie, lui offrant un clin d’œil en retour. Leur petit secret, évidemment ! Comme si Jane pouvait avoir le moindre secret alors que la moindre émotion se lit sur son visage.

Installés dans son bureau, sur le petit canapé, Jane se prend d’un élan d’espoir lorsqu’il évoque qu’il pourrait se prendre de passion pour son travail. Forcément, ça la réjouit. Tellement qu’elle passe complètement à côté de la plaisanterie. Elle était déjà toute en affaire de pouvoir lui apprendre un tas de choses, qu’il puisse venir passer du temps ici pour aider les autres. C’était sûr qu’il se sentirait bien mieux, laissant ses soucis de côté pour affronter des drôles de situations parfois. Mais non, il n’en était rien, il la taquinait juste. Elle aurait pu tellement lui apprendre… Et sa réponse à lui ne se fait pas attendre. Il y a un sous-entendu. Mais elle ne saisit pas bien de quoi il s’agit.

« Que voudrais-tu que je t’apprenne ? » Dit-elle en penchant un peu la tête.

La question des vacances est ensuite abordée. Rien de bien particulier en soi, rien de fou.

« Du bénévolat. Il manquait de personnel alors je me suis portée volontaire. Autant servir à quelque chose. J’avais déjà pu profiter de mes vacances alors bon… Ca fait de l’expérience supplémentaire, même une fois diplômée. »

Le sujet des vacances ouvrent plein de possibilités. Celle que Jane choisit est dangereuse. Mais elle s’inquiète pour lui, c’est plus fort qu’elle. Elle sait que leur relation, à Wayde et lui, ne sont pas des meilleures. Elle s’était dit que ça s’arrangerait au fil du temps. Misha est un adolescent en colère, en souffrance de la perte de sa famille. Il a du tout recommencer ici, changer d’amis, d’école, de maison, de repères. Elle n’a pas de pitié pour lui, seulement de l’empathie. Elle voudrait juste qu’il soit bien. Heureux. Comme tous les autres pensionnaires du château.
Elle ne sait pas pourquoi elle s’est attachée à lui autant pour lui apporter autant d’importance. Mais combien de fois ne s’inquiète-t-elle pas à son sujet ?

Il ne fuit pas. Il ne se met pas en colère. Il répond même à sa question. Ca ne se passe pas. Bon, il faudra se contenter de ça. Patiente, Jane lui prête une oreille attentive. Il continue. Clairement une partie de son problème vient de là. Il y a eu des mensonges apparemment. Peut-être faudra-t-elle qu’elle en touche deux mots à Wayde, à l’occasion. Sait-il seulement l’état de son neveu ? Sans doute, il est loin d’être négligent. Mais Misha, au vu de son caractère, ne le laissera pas approcher même s’il essaie de l’aider. Il y a trop de tensions, de conflits entre eux. Pire que ce qu’elle imaginait.

Jane se lève, elle sert les deux tasses. Elle lui offre la tasse de chocolat chaud, pose la sienne sur la petite table avant de sortir une boite de biscuits de son tiroir qu’elle dépose à portée de main.

« Si tu as besoin qu’on en discute, je suis toujours là. Quel que soit le moment. » Dit-elle en le regardant dans les yeux. « Et si tu préfères qu’on parle d’autres choses, alors sache que depuis notre aventure dans les cuisines des moldus cet été, je tente de m’améliorer en pâtisserie. »

Elle jette un coup d’œil vers les petits biscuits dans la boite.

« Les elfes me prêtent leurs fourneaux la nuit. Ils ne sont pas avares en conseil pour réussir les desserts. »

Elle pose sa main délicatement sur son bras, pour ne pas le faire renverser du chocolat sur lui.

« Si tu veux m’accompagner un après-midi pour retenter l’expérience d’un gâteau avec moi, fais le moi savoir ! »

Elle lui décoche un sourire. Ca avait été un peu la catastrophe cet été, ce gâteau moldu. Enfin, le problème, c’était plutôt leurs drôles d’ustensiles et leurs machines pour cuire. Mais ça restait un beau souvenir, même pour un gâteau pas des plus réussis. Ils ne pourraient pas faire pire au moins !

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Save me or let me die

EXORDIUM.

"Les choses de la vie ..." Dis-je en esquissant un clin d'oeil amusé. Vu comment c'est parti, elle n'est pas prête de comprendre mes sous-entendus. Pourtant il n'y a pas besoin d'être un génie pour vraiment capter qu'il y a des sous-entendus et que je suis en train de l'asticoter un peu. Je suis sûr que la moitié des filles de ma classe auraient compris l'idée. Après qu'elles trouvent ça amusant ou qu'elles y adhèrent, c'est une autre histoire, mais au moins elles auraient capté que je parlais de sexe. Avec Jane, tout était de l'ordre du possible mais à n'en pas douter qu'elle ne comprendra pas un mot de ce que je viens de lui dire. C'est aussi adorable qu'un brin inquiétant. Après je ne dis pas, ça fait son charme aussi cette part de naïveté, mais parfois j'aimerai qu'elle soit moins naïve et plus entreprenante. Evidemment ça serait prendre mes rêves pour une réalité, ça va s'en dire, mais n'ai-je pas le droit de rêver moi aussi ? "C'est bien un truc d'adulte ça ! "J'avais déjà pu profiter un peu de mes vacances du coup j'ai décidé de taffer pour aider et occuper mes journées" ... Jamais ça me viendrait à l'idée de me rajouter du taff supplémentaire, tu peux me croire. Les vacances, c'est fait pour rien glander et j'en profiterais au max !" C'est là où on voyait vraiment qu'on était différents tous les deux. Elle est du genre sérieuse, la main sur le coeur, toujours à vouloir rendre service. Je suis un parfait gamin égoïste qui, s'il le peut, profite de chaque instant pour glander au maximum et ne penser qu'à sa gueule. Peut-être que si un jour j'ai un taff que j'aime vraiment, il me prendra l'envie de taffer tout le temps mais franchement j'en doute me connaissant !

Je sais que ça partait d'un bon sentiment l'envie de m'aider et je ne pouvais que lui en être reconnaissant, mais sincèrement ça commençait un peu à me gonfler d'en parler. Jade avait déjà tenté de m'aider mais ça n'avait servi à rien, je ne vois pas en quoi Jane serait mieux. Je sais qu'ils s'inquiètent tous pour moi et ça tend à prouver qu'ils ne se foutent pas de ma gueule et qu'ils tiennent un tant soit peu à ma gueule, mais franchement cette histoire me gonfle trop et je crois au fond que je ne me sens pas prêt à avancer. Donc autant laisser ça de côté et parler de truc plus sympa. "Je sais et c'est cool de ta part mais vraiment j'en ai aucune envie. Ca me casse bien assez les couilles comme ça pour avoir envie d'en parler toute la sainte journée. Surtout que ça sert clairement à R. donc autant laisser tomber." Ma vulgarité va la faire grimacer à coup sûr mais ça a été plus fort que moi. Ce n'était même pas une envie de la faire un peu chier ou autre, c'est juste que là ça me gonfle tellement que j'ai pas envie de faire d'effort, faut juste me foutre la paix avec ça, c'est mieux pour tout le monde. "Vu notre niveau j'imagine que c'est pas difficile de faire mieux ...." Répliquais-je amusé, attrapant avec plaisir au vol le sujet qu'elle lançait pour changer de conversation et donc d'ambiance. C'est bête à dire mais je l'imagine parfaitement s'acharner durant des heures sur une recette pour tenter de la rendre mangeable. Après qu'elle y parvienne ou pas c'est encore une autre histoire, mais ça ne m'étonne guère d'elle. "Tant que je n'ai pas à le goûter à la fin ... pourquoi pas !" Lui répondis-je en souriant. Je ne me voile pas la face, je sais qu'on n'est pas doué niveau cuisine et la première fois m'a vacciné pour le reste de ma vie. Mais si elle insiste, pourquoi pas, ça ferait une bonne occasion de passer un peu de temps ensemble, sans prise de tête. Un moment pour se rapprocher, qui sait...

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

Il y a des sous-entendus évidents et puis il y a cette question d’apprentissage à Misha dont elle ne saisit pas bien la démarche. Alors plutôt que de rester dans le flou et d’éventuellement se méprendre, elle pose la question. Que voudrait-il qu’elle lui apprenne ? Elle lui a déjà proposé plusieurs fois de l’aide pour ses devoirs, elle peut lui apprendre certaines potions de guérison. Quelques sortilèges à la rigueur, mais rien de plus. Et la réponse du Poufsouffle ne se fait pas attendre : les choses de la vie. Il lui fait un clin d’œil, qui l’intrigue un peu plus. Apprendre à faire la cuisine ? Il a déjà vu que ce n’était pas trop son truc de cuisiner, lors de l’atelier cuisine de cet été. Mais elle s’entraine depuis, cherchant à tout prix à palier à cette lacune.

Forcément, pour un adolescent qui ne fait qu’attendre les vacances, ça doit sembler complètement fou de les sacrifier pour continuer à travailler. Bien sûr qu’il ne ferait pas ça, il a raison de profiter de son temps libre. Sans doute comprendra-t-il mieux lorsqu’il sera arrivé à l’âge adulte et qu’il aura trouvé le métier qui le passionnera autant que les soins passionne Jane. Il se moque un peu d’elle, ça ne l’étonne pas vraiment. Ce qu’il lui faut, c’est une passion. Quelque chose qui le rendra heureux, qui l’occupera, qui lui permettra de se défouler lorsqu’il est en tension ou en colère.

« Et tu as parfaitement raison d’en profiter pour le moment, le monde du travail aura vite fait de t’accaparer. Mais tu sais, il y a un dicton qui dit : Choisis un travail que tu aimes et n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. C’est la pleine vérité. »

C’est plus fort qu’elle, la conversation a changé, elle s’est inquiétée de lui, elle lui propose son aide. C’est dans l’ordre strict des choses, c’est normal, c’est son mode de fonctionnement. Comment faire autrement ? Savoir qu’il n’est pas au mieux de sa forme et lui dire un simple « Ah bah ça, c’est pas de bol hein. Et sinon, t’as vu les belles citrouilles dans le jardin du garde-chasse ? » Non, vraiment, ça ne lui ressemblait pas du tout de faire comme si de rien n’était. Elle proposait son aide, il avait ensuite le libre choix de saisir la main qu’elle lui tendait ou de faire son chemin de son côté.

Sa réponse est pleine de gros mots, forcément ça la fait grimacer, comme à chaque fois. Sans doute le fait il parfois exprès juste pour l’embêter. Il ne refuse pas catégoriquement son aide, c’est déjà ça. La conversation part sur leur aventure culinaire passée, le souvenir du désastre fait sourire Jane. Elle n’a tellement pas aimé l’échec subit qu’elle n’a pas pu s’empêcher de s’entrainer encore et encore pour s’améliorer.
Ca le fait rire de savoir qu’elle s’entraine, de repenser à ce voyage culinaire particulièrement peu réussi mais elle ne peut que le comprendre et sourire à son tour. Alors tout naturellement, elle lui propose de retenter l’expérience d’une aventure culinaire avec elle. Après tout, quel autre moyen de s’améliorer que de s’entrainer ?

« Nous n’étions pas doué. » répondit-elle en insistant bien sur la consonance passée. « C’était juste une erreur passagère. Et puis, ça ne peut pas être pire que cette fois-là quand même ? »

Elle n’aurait pas su dire exactement ce qui n’avait pas été mais elle n’imaginait pas que l’on puisse faire quelque chose de plus mauvais que ce qu’ils avaient fait cette fois là. Ca n’avait pas semblé compliqué à la base, mais peut-être aurait-il mieux fait de faire de la poterie au lieu de se lancer dans un gâteau aux ingrédients douteux. Pourtant, il y avait du thé dans cette préparation, ça aurait du être forcément bon !

« Comment va Blaze ? Et son Augurey ? Et d’ailleurs, comment va Svarog ? J’imagine qu’il doit être grand maintenant. »

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

Save me or let me die

EXORDIUM.

Comme je m'y attendais, elle ne réagit pas face à mes propos. Elle ne rougie même pas, ce qui aurait au moins prouvé qu'elle savait où je voulais en venir. Après qu'elle soit partante ou non, c'est une autre histoire, mais au moins qu'elle comprenne que je tentais de lui faire de vieux sous-entendus bidons. Mais là quedal, ça lui passe au dessus, comme si je venais de lui parler de la météo. Limite elle se serait certainement plus enjaillé sur un potentiel retour au doux ou à quelques rayons de soleil plutôt que de s'envoyer en l'air. Je me pose vraiment des questions à son sujet. Elle t'a fait ? A-t-elle déjà eu un petit ami ? Mais si non, ne me suis-je pas un peu emballé avec elle ? Moi qui la voyait comme une femme fatale ressemble beaucoup plus à une enfant a qui il faut limite tout apprendre. Je ne dis pas que ça n'a pas son charme mais ça désarme un peu. Finalement, je me suis peut-être fait des idées sur son compte et je ne l'intéresse pas réellement, elle se montre juste gentille avec moi parce que c'est dans sa nature. Ca serait quand même con parce que j'aimais bien cette idée moi. Alors peut-être que ça aurait mené à rien mais ça avait au moins le don de m'occuper un peu l'esprit et nous faire marrer avec Blaze, là elle gâche tout, c'est naze ! La suite de la conversation me fait lever les yeux au ciel "Blablabla ... C'est vraiment un truc de vieux ça, tu te rajeunis pas ma vieille !" Répliquais-je aussi railleur qu'amusé. Je ne la ménage pas, certes, mais elle le cherche aussi. Après il n'y a rien de mal dans mes propos, je ne fais que la taquiner. D'ailleurs, maintenant que je suis lancé, je me demande si je ne vais pas aller un peu plus loin "Cambrioleur, c'est cool comme métier ... non ?" Lui demandais-je amusé, même si au fond, c'était bien l'idée que je me faisais de mon avenir. Après tout, j'ai été élevé dans cet univers, je ne connais presque que ça et j'ai bien du mal à m'imaginer en travailleur honnête. Alors, peut-être que je ne me lancerais pas dans les gros braquages, comme mes vieux, mais il existe plein d'autres boulots sympas : receleur, faussaire, mafieux...

La conversation glisse sur notre petit échec de cet été. L'été dans son ensemble a été un échec monumental, je me suis fait chier comme un rat mort et j'ai rapidement regretté de m'y être rendu, mais il y avait un truc plutôt amusant quand même, c'était notre tentative de cuisiner un plat. Ne me demandait pas lequel, je ne m'en souviens plus et de toute façon ce qu'on a fait été immangeable. Mais on a bien ri, il faut bien l'avouer et c'était une bouffée d'air frais dans un quotidien morose et ça c'était plutôt cool. Autant à la chasse au trésor, on a fait plutôt une bonne équipe autant en cuisine, il vaut mieux passer notre tour. "Tu sais, on a le droit d'être nul dans quelque chose ! Moi je le suis dans plein de choses et je le vis très bien !" Répliquais-je amusé. Je sens qu'elle a moyennement digéré le fait d'avoir pu raté cette recette mais en même temps elle était chelou et y'a pas mort d'homme, si ? Franchement je m'en balance bien de savoir que je suis un mauvais cuisinier ou un mauvais pâtissier. De toute façon je ne compte pas passer des heures au fourneau après Poudlard et je serais plutôt adepte de la bouffe vite faite, bien faite ... ou mal faite mais qu'importe, faire réchauffer un truc au micro-onde, ça me convient parfaitement. "Après c'est clair que vu l'échec de la dernière fois, j'vois mal comment ça peut-être pire !" Et encore je me dis qu'on en est capable, il faut croire en nous !

Je mets en tout cas les choses au clair, je n'ai pas envie de parler. J'ignore si ça aurait pu me faire du bien ou pas mais j'ai l'impression d'avoir essayé pendant des semaines et que ça n'a rien donné. Alors peut-être que ce ne sont pas les bonnes personnes ou que je ne suis pas prêt ou que sais-je encore mais une chose est sûre, j'en ai ras le cul, je suis lasse d'en parler. J'ai juste envie de passer un moment sympa en tête à tête avec elle, à boire un bon chocolat chaud. Me changer les idées, c'est cool aussi. Elle n'insiste pas et c'est ce que j'aime avec elle. Elle me demande comment va mon phénix et comment va le piaf de Blaze et par la même occasion comment va mon meilleur pote. Je hausse les épaules, ne voyant pas trop quoi lui répondre. "Tout le monde va bien ... je crois. Nos piafs sont toujours en vie, ce qui tient plutôt du miracle en ce qui me concerne. Svarog grandit plutôt bien, il prend de plus en plus de place et à un sale caractère mais j'imagine que tel maître, tel piaf ! J'attends les vacances pour l'apporter à un spécialiste des phénix, histoire de faire un petit check-up et tout, mais ... ça va !" J'aurai préféré que l'autre tâche d'assistant ne se barre pas comme un voleur, il aurait pu le suivre et m'aider quand je galère avec lui, mais bon, j'imagine qu'il ne faut pas trop en demander aux gens qui travaillent ici, ils sont loin d'être toujours très fiable. En attendant il m'a filé le contact d'un mec qui s'y connaît en phénix et on doit en théorie pendant les grandes vacances, peut-être avant s'il arrive à trouver un créneau, mais il est pas mal occupé. En tout cas j'ai tenté au mieux de décrire l'évolution de Svarog et ça à l'air de bien se passer. Il m'a donné quelques conseils pour le dressage, mais c'est loin d'être toujours facile, il n'a pas un caractère docile, loin de là ! Mais bon, si c'était le cas, je me serais vite lassé je pense donc au fond c'est certainement ce que j'aime chez lui !

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

Save me or let me die

En bon rat de bibliothèque, Jane a dévoré beaucoup de livre. Dans ceux-ci, beaucoup d’expressions y figuraient. Comme « mettre la charrue avant les hippogriffes ». Elle avait rencontré également pas mal de citations qui l’avaient plus ou moins touchée. Comme celle qu’elle venait de dire à Misha. Ca lui paraissait l’exemple parfait pour sa situation, justement ! Mais Misha ne faisait jamais rien comme tout le monde, ainsi, il se moqua d’elle, une fois de plus.

« Mince, mais quel âge penses-tu que j’ai pour me traiter de vieille ? »

Elle souriait, comme souvent. Il aimait bien la taquiner, un peu trop même. L’infirmière n’a même pas le temps d’ajouter autre chose qu’il lui demande si cambrioleur, comme métier, c’est cool. Ses yeux s’ouvrent grands, surpris.

« Mais enfin non ! C’est… »

Mais il la charrie. Encore. Elle qui était déjà toute prête à lui servir un discours sur le bien, le mal, les biens d’autrui… Elle referme la bouche, faisant la moue un instant.

« Bien sûr que non ce n’est pas cool. Crois-tu que j’ai envie de recevoir des lettres de toi depuis Azkaban ? Non mais vraiment. Tu vaux bien mieux que ça. »

La conversation prend une autre tournure, elle est pleine de souvenirs d’il y a quelques mois à peine. Pour une fois, c’est lui le philosophe de la situation. On a le droit d’être nul dans quelque chose. Il a raison, pleinement. Et c’est ce qu’elle dirait aux plus jeunes. Mais elle a du mal à digérer l’échec. Ca lui rappelle ses échecs en potions lorsqu’elle étudiait à Poudlard et le souvenir est des plus amers. Elle travaille, elle s’acharne, il doit y avoir les résultats à la hauteur de l’effort fourni.

« Tu n’es pas nul dans plein de choses, ça c’est complètement faux. Un peu fainéant, peut-être, mais certainement pas nul. »

Elle le pense sincèrement. Comme elle pense que sa situation familiale ainsi que la situation actuelle avec son oncle et les problèmes d’adolescents qui s’y ajoutent ne lui donnent pas les meilleurs conditions pour apprendre et se donner à fond pour réussir. Il est capable de plein de choses, elle en est convaincue. Il suffit juste qu’il trouve la motivation nécessaire pour y arriver.
Toujours dans sa volonté de ne pas parlé de ce qu’il n’a pas envie d’aborder, Jane prend le pas d’aborder le sujet du phénix que Misha a remporté lors de la chasse au trésor l’an dernier, lorsqu’elle était en binôme avec lui. C’était vraiment génial comme moment, et un événement des plus réussi. Jane avant longtemps féliciter le professeur pour son implication et pour la réussite d’une telle organisation.

Lorsqu’il lui dit que Svarog a un sale caractère, Jane lui sourit, les yeux brillants. Tel oiseau, tel maitre, c’est en effet ce qui colle le mieux pour la situation. Elle ne dit rien, cependant, continuant à l’écouter.

« Je suis contente d’apprendre qu’il te correspond aussi bien. » Dit-elle avec un clin d’œil.

Jane prend un biscuit dans la boite et le grignote délicatement. La conversation suit son cours durant l’après-midi, ça fait du bien de passer un moment à rire et à parler. Le moment qu’ils passent ensemble est simple, sans prise de tête. Jusqu’à ce qu’ils ne se séparent pour vaquer chacun à leurs occupations de leur côté.

code by EXORDIUM. | imgs by tumblr

**Contenu sponsorisé** À SAVOIR DETAILS EN PLUS