Le voyage d’école au centre de vacances avait finalement pris fin et Maxwell avait donc regagné la demeure familiale. Mais pas pour longtemps, puisqu’à peine deux jours plus tard, toute la famille était parti direction l’Espagne, comme chaque année pour voir un ami de la famille. Le jeune homme adorait s’y rendre : la plage, la chaleur, que demander de plus, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il avait passé le plus clair de son temps à la mer ou alors au bord de la piscine de l’hôtel avec un cocktail à la main, au plus grand damn de sa maman qui trouvait qu’il ne passait pas assez de temps avec elle. D’ailleurs, ce qu’elle avait été collante depuis son retour, elle avait tout voulu savoir en détail sur ce qui s’était passé au camp, s’il n’avait pas fait de bêtises … Tu m’étonnes, après ce qu’elle était allé raconter à ses professeurs juste avant de l’y laisser … Maxwell lui avait bien fait savoir son mécontentement d’ailleurs … Mais elle n’avait pas compris, car pour elle, il n’y avait rien de mal dans le fait de vouloir protéger son enfant … alors à quoi bon tergiverser pendant des heures avec elle. Un soir, il était allé faire un escape game avec Dimitri, son frère : jeu moldu grave cool quand on a un peu de jugeote. Heureusement que son frère avait réussi à déchiffrer la plupart des énigmes d’ailleurs sinon ils auraient été mal s’ils avaient du compter sur Max.

Ils étaient donc rentré d’Espagne la veille … Et Maxwell avait également reçu un hibou de la part de Carla. Plutôt étrange d’ailleurs … c’était la réflexion qu’il s’était faite en voyant l’écriture de la jeune fille sur l’enveloppe. Il faut dire que l’ambiance était bizarre entre eux depuis un bon moment. Sans parler de ce qui s’était passé à l’école à la fin de l’année scolaire, ce voyage n’avait pas réellement arrangé les choses. Ils n’avaient pas eu réellement l’occasion de parler en tête à tête à part un soir où la jeune femme était complètement torchée et où elle lui avouait que son couple avec Finn n’était que du pipeau … chose qui avait bien évidemment tendu le poufsouffle qui avait préféré clore la discussion immédiatement. Voulait-il réellement avoir cette conversation ? Il n’en était même pas sûr. A vrai dire, il n’était jamais réellement doué pour parler de ce qu’il avait sur le cœur, et l’était nettement plus à ignorer ses problèmes et à ne pas en parler. Puis ils avaient également couché ensemble, tout ça après que la serpentard ait laissé échapper le fait qu’elle l’aimait … Trop de sujets entre eux resté sans réponses … Sujets dont Maxwell n’avait pas vraiment eu le temps de se pencher dessus … peut être parce qu’il n’en avait pas envie, il n’avait pas envie d’affronter tout cela, mais aussi parce qu’il avait été pas mal occupé depuis son retour du camp de vacances …

Mais visiblement Carla avait envie d’avoir une discussion, il faut dire que ce n’était sans doute pas pour rien qu’elle lui avait filé rendez-vous à Londres. Le jeune homme avait répondu positivement à sa demande, sans pour autant être convaincu que ce soit la meilleure des idées. Ils allaient se disputer, il le savait, il le sentait … et merlin sait à quel point il n’aimait pas ce genre de conflits. Surtout qu’il était têtu, ce qui n’arrangeait les choses en rien. Elle lui avait filé rendez-vous dans un parc de Londres. Et il arriva quelques minutes en retard peut être mais rien d’alarmant. Il s’avança dans le parc, et la vit de loin, assise sur l’un des bancs. Sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi, il sentait se former dans son ventre une petite boule. La jeune femme se leva, avec un sourire, pour le saluer. Le garçon lui fit un petit signe de la main, ne sachant pas réellement quoi faire d’autre pour se saluer, ignorant encore l’état d’esprit dans lequel était Carla pour cette fameuse entrevue.

– Ouais on y est parti une petite semaine juste après le voyage, et on est arrivé à la maison hier dans l’aprem. Donc tranquille j’ai bien profité. Mais j’suis grave pas motivé pour retourner à Poudlard par contre.

Commença le jeune homme. Il faut dire que ses vacances avaient été tellement cool que ça ne motivait clairement pas à reprendre les cours, à retrouver le château et toutes ces petites histoires. Mais bon, il fallait bien y retourner un jour, on ne pouvait pas rester en vacances indéfiniment n’est-ce pas ?

– Ouais j’t’écoute tu veux parler de quoi ?

Preuve qu’il n’avait pas envie de prendre les devants dans cette discussion, comme s’il redoutait tout ce qui pouvait y passer …

Marcher ou rester planté devant le banc de ce parc, ça ne changeait rien pour lui au fond … alors si Carla voulait se promener, il pouvait bien lui offrir cela. Il n’était pas forcément à l’aise, même s’il ne laissait pas grand-chose paraître pour le moment. Il restait plus ou moins impassible, incapable pour le moment de se positionner de comment cette conversation allait tourner. Et plutôt logiquement, il lui fit comprendre avec sa question qu’il n’avait pas l’intention de prendre le leadership dans cette discussion. Après tout, c’était elle qui l’avait invité aujourd’hui, c’était bien parce qu’elle avait des choses à lui dire, non ? Donc logiquement, elle pouvait commencer. Mais avait-il réellement envie d’entendre ce qu’elle avait sur le cœur et dans la tête ? Certaines fois, il faut parler des sujets de discorde, parce qu’il n’y a rien de pire que de tout garder pour soi, il n’y a rien de pire qu’un jour atteindre sa limite et tout bonnement exploser sous la pression … mais Maxwell ne supportait pas cela, il n’arrivait pas à s’ouvrir assez pour réellement dire ce qu’il pensait intérieurement, encore moins sur des sujets aussi compliqués que ceux avec Carla … comme une envie de tout garder pour soi, d’enterrer tout ça, et de ne jamais y faire allusion … et pourtant il devrait ouvrir la bouche, et parler à cœur ouvert au moins une fois. Parce qu’il y avait des raisons qui expliquaient cette colère ou cette haine intérieure qui faisait surface lorsqu’il entendait le nom de Finn ou lorsqu’elle reparlait de cette trahison … Mais pour le moment, le poufsouffle avait le contrôle sur lui-même. Chacun de ses gestes ou de ses paroles étaient réfléchi, et surtout sur la retenue. Tout était comme filtré, inconsciemment, pour ne pas perdre le contrôle dont il avait tant besoin pour se sentir bien.

Carla commença donc à parler … sans surprise elle voulait lui reparler de Finn et de cette histoire qu’elle lui avait avoué lorsqu’elle était fortement alcoolisé. Intérieurement, rien que d’entendre ce préambule le tendait … mais extérieurement tout allait encore pour le mieux. L’avantage puisqu’ils marchaient, c’est qu’il n’avait pas besoin de la regarder dans les yeux, et pouvait laisser son regard se diriger vers l’avant. Il ne répondit donc pas, attendant silencieusement qu’elle enchaine. Elle s’excusa une nouvelle fois, ce qui lui fit faire une grimace à peine perceptible. Même ce soir là, près du centre, il avait tiqué en entendant ces excuses … comme s’il ne pouvait pas croire une seconde à cela, comme s’il ne pouvait pas admettre qu’on puisse manipuler comme ça quelqu’un pendant des mois, et ensuite tout d’un coup être désolé de cette attitude. Plus ses paroles se multipliaient, plus il désapprouvait intérieurement ce qu’elle lui disait. Peut-être était-ce tout simplement une erreur d’être ici et de l’écouter. Peut-être n’était il tout simplement pas prêt à entendre ses explications parce qu’il était trop énervé par toute cette situation. Malheureusement, maintenant qu’il était là, il ne pouvait pas faire marche arrière, et simplement subir. Elle parlait beaucoup, alignant les longues phrases alors que lui était muet comme une tombe. Elle avait besoin de s’expliquer, de justifier ses actes d’une manière ou d’une autre. Maxwell sortit une cigarette du paquet qui se trouvait dans sa poche, et l’approcha de sa bouche pour l’allumer. Autant avoir ce petit truc pour occuper un petit peu et le garder calme. Il sentait la tension monter en lui, mais il savait qu’il ne dégageait pour l’instant qu’un calme étrange.

– Arrête de dire que t’es désolé.

Répondit-il pour commencer. Une phrase brève et claire. Pas parce qu’il lui avait pardonné, non, mais bien parce qu’il ne pouvait pas encore entendre ça de sa bouche. Et parce que, sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi, ça le rendait presque fou d’entendre ces mots sortir des lèvres de son ex.

– Je crois qu’j’aurais préféré pas le savoir, j’me sentirais pas comme le dindon de la farce, manipulé sur toute la ligne.

Une deuxième, et si dite de façon calme, tout aussi assassine. Le garçon était totalement renfermé sur lui-même, ce qui n’était pas réellement bon, mais avait le mérite de le faire parler de manière calme et claire. Peut-être qu’ignorer son faux couple avec Finn aurait été la meilleure des choses pour lui. Certes, il avait eu du mal à l’accepter évidemment, mais au moins, il ne se sentait pas comme un débile qu’on avait manipulé pendant des mois. Et pour quoi alors ? Quel était donc le but derrière tout ça ? Elle voulait l’humilier avec un mec d’un meilleur rang que lui ? Elle voulait qu’il se sente comme une merde ? Il n’avait pas la moindre idée des raisons derrière tout cela, et il n’était même pas sûr de le savoir … Il n’avait évidemment pas réagi à voix haute sur le fait qu’elle pense qu’il la considérait comme un jouet, mais le recevait telle une insulte, comme si elle crachait à la figure des sentiments qu’il avait pu avoir pour elle. Carla pouvait lui reprocher sa froideur actuelle, mais il fallait peut être mieux qu’il se contienne parce qu’il ne savait réellement pas ce qu’il était capable de lui balancer à la figure s’il laissait sa haine intérieure parler.

Maxwell avait tendance à se refermer surtout quand il s’agissait de discuter d’un sujet avec lequel il n’était pas à l’aise. Et là clairement, il aurait préféré que cette discussion n’ait jamais lieu, ravivant trop de mauvais souvenirs et d’humiliations qu’il préférait passer sous silence. Elle venait avec des excuses qu’il ne voulait pas. A quoi bon être désolé maintenant … elle ne l’était pas quand elle se pavanait avec ce pauvre type au vu de tous à Poudlard, quand elle minaudait juste pour lui faire du mal, quand elle préférait le trahir lui plutôt que son pseudo mec. Alors quoi maintenant ? Tout avait changé parce qu’elle avait décidé de mettre fin à cette mascarade ? Donc elle venait quémander son pardon ? Qu’attendait-elle de lui ? Qu’il dise que ça n’avait pas d’importance et qu’il oubliait tout ? Il ne pouvait pas … Peut être était-ce son égo meurtri qui parlait, mais c’était au dessus de lui. Pour l’instant, il ne pouvait que repenser à chaque moment qu’il avait eu avec elle depuis cette histoire … toutes ces fois où elle lui avait envoyé des paroles blessantes en pleine face et se fichait bien de ses réactions. Alors non il ne voulait pas qu’elle lui demande pardon. Encore moins parce que cela semblait le tendre encore plus, comme s’il n’était qu’une bombe à retardement, et que ses excuses diminuaient le temps qu’il lui restait avant d’exploser. Elle lui demandait maintenant ce qu’elle pouvait faire pour lui prouver qu’elle regrettait … Maxwell n’avait pas de réponses à cette question … Il n’en savait rien. Il ne savait pas ce qu’elle pouvait lui dire ou lui donner pour qu’il ne se sente pas trahi par ce qu’il avait appris quelques semaines auparavant. Peut-être avait-il juste besoin de temps pour éliminer sa rancœur face aux agissements de la jeune femme.

Allumer une cigarette semblait être une bonne idée pour essayer de rester un minimum calme, pour se contrôler. Chaque bouffée qu’il prenait lui permettait de se concentrer sur la fumée qui entrait dans ses poumons plutôt que sur sa colère qui ne demandait qu’à sortir.

– tu regrettes quoi au juste ?

Ouais qu’est-ce qu’elle pouvait bien regretter maintenant ? C’était fait maintenant et peu importe ce qu’elle disait, on ne pouvait pas revenir en arrière pour tout supprimer. Elle ne regrettait pas quand elle embrassait Finn en plein milieu de la grande salle à la pleine vue de Max, ou quand elle lui avait envoyé en pleine gueule qu’il était meilleur que lui, ou encore quand elle avait avoué que sa loyauté allait en premier à son pseudo mec. Max tira une nouvelle fois sur sa cigarette, essayant au mieux de se contrôler. Pour le moment, il n’y arrivait pas trop mal. Sa voix était certes froide mais calme, bien plus qu’elle n’aurait dû l’être s’il se laissait complètement aller.

La demoiselle ralentit le pas, obligeant Maxwell à faire de même pour ne pas trop s’éloigner d’elle. Elle semblait réellement vouloir expliquer son point de vue alors que le jeune homme ne semblait pas vouloir trop en dire, comme pour réprimer tout ce qu’il ressentait au fond de lui, comme il faisait souvent d’ailleurs. Se refermer était une manière de se protéger chez lui : un mécanisme de défense comme un autre finalement.

Mais à chaque fois que Carla rajoutait un mot, une phrase, il sentait la rage poussait contre son torse, ne demandant qu’à en sortir. Ses paroles étaient plus forts que lui … Tout ce qu’elle disait semblait irrecevable de son côté. Parce qu’elle en parlait maintenant peut être à tête réfléchi, mais ce n’était pas du tout comme ça que les choses s’étaient passés, pas du tout comme ça qu’il les avait vécu de son côté.

– Va falloir que tu m’expliques en quoi j’en valait la peine quand tu galochais ton mec avec moi aux premières loges, ou quand tu m’expliquais en long, en large, et en travers à quel point il était meilleur que je ne le serais jamais, hein, parce qu’on doit pas avoir la même façon de comprendre les choses.

Finit-il par dire d’une voix qui sous entendait plein de reproches. Mais n’était-ce pas ce qu’elle recherchait ? A crever l’abcès ? Parce que si elle continuait comme ça, elle allait être servi, parce qu’il était de plus en plus compliqué pour le jeune homme de contrôler ses pensées et ses réactions, et de filtrer ses paroles …

– En attendant ma loyauté a toujours été au bon endroit.

Ajouta-t-il en ignorant son commentaire sur le fait de la détester ou non. Ma loyauté, sous entendant que la sienne ne l’était pas. Dans tous les cas, il ne la détestait pas, il était simplement en colère contre elle à cet instant. Parce que s’il la détestait vraiment, il n’aurait sans doute pas accepté son rendez-vous.

La froideur s’exprimait par tous les pores de son corps, comme si c’était l’unique réponse dont il était capable maintenant qu’on lui offrait cette confrontation sur un plateau d’argent. Une froideur qui empêchait une colère dévorante de sortir, qui s’empressait de contenir cette chaleur intérieure, ce besoin de tout contrôler. Avait-il réellement envie de parler de tout cela ? Non, peut être aurait-il préféré que cette discussion n’arrive jamais, que cette histoire s’efface parmi la horde de problèmes non résolus entre eux. Pour autant, il en avait certainement besoin … ce n’était clairement ni bon pour lui, ni bon pour la jeune fille que de garder toute cette rancœur à l’intérieur. Un jour ou l’autre, il fallait affronter tous les problèmes, et il semblait que ce jour soit venu. Elle regrettait, disait-elle … mais quoi au juste ? Elle n’avait pas l’air de regretter quand elle se pavanait au bras de son gryffondor pour que toute l’école ne la remarque, ou encore quand elle lui avait envoyé en pleine tête qu’il était mieux que lui pour elle. Alors pourquoi maintenant, pourquoi après tout ce temps ? Qu’est ce que ça changeait d’avoir des regrets ? Cela n’enlevait en rien ce qu’elle avait fait, cela ne le pardonnait pas non plus, et ça ne changeait certainement pas la douleur qu’il eut put ressentir devant ce spectacle intolérable. La jeune femme ne semblait pas réellement avoir une réponse. Elle regrettait ces actions. Le fait est qu’elle les avait fait, et rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Et pourtant elle faisait maintenant référence aux conversations qu’ils avaient eu en cours de potions, ou bien encore dans le hall de Poudlard. Osait-elle dire qu’ils auraient du en parler ? Maxwell ne comprenait pas du tout. Bien sûr qu’il se souvenait des discussions qu’ils avaient eu. Pas une fois, elle n’avait ouvert la bouche pour dire quoi que ce soit sur le sujet. Maxwell semblait plus dégouté qu’en colère pour le moment, et cela n’augurait rien de bon. Cela voulait dire qu’il gardait les choses en lui au lieu de les cracher une bonne fois pour toute.

– Est-ce que ça sert de regretter maintenant ? C’est fait de toute façon.

Répondit le jeune homme toujours sur un ton froid qui ne semblait plus le lâcher. Il refusait de se livrer pour le moment, laissant Carla parler seule avec pour seule réponse quelques remarques de sa part. Bien sûr, il avait toujours été compliqué pour lui de s’exprimer, mais aujourd’hui il semblait enfermer dans son mutisme, bien décidé à lui compliquer la tâche pour mener cette discussion.

Mais elle commençait à briser ses barrières petit à petit en prononçant des phrases qu’il ne voulait pas entendre. Il en valait la peine, lui ? Ce n’était clairement pas l’impression qu’elle lui avait donné ces derniers mois. Alors pourquoi le dire maintenant ? Pour se donner une bonne image, pour avoir l’impression qu’elle n’était pas la méchante de l’histoire ? La moutarde commençait doucement à lui monter au nez. Et on le sentait sur son ton rempli de reproches et son mal à contenir ses paroles. Mais elle reprit la parole pour laisser échapper ses émotions et ses ressentis de manière assez confuse du point de vue du poufsouffle. Il entendait ce qu’elle disait, certains trucs il pouvait comprendre. Mais elle ne pouvait pas lui demander l’absolution sur tous ces faits et gestes. Elle avait cherché sa colère, et devait bien se douter qu’il ne prendrait pas la nouvelle très bien.

– Ouais t’as menti comme tu dis. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Comment je suis censé réagir à ça ?

Demanda-t-il. Elle cherchait le pardon, il ne pouvait pas lui donner maintenant. Alors qu’attendait-elle de lui en lui donnant tous ces détails. Reparler de Finn le mettait hors de lui. Peut être qu’elle ne l’avait pas choisi pour l’humilier, mais c’était comme ça qu’il le ressentait en tout cas.

– A la bonne heure, tu l’as pas choisi pour m’humilier, soit. Tout Poudlard l’a pensé en tout cas, comment la princesse Carla avait remplacé son bouffon impur par le meilleur parti d’Europe.

Ajouta-t-il d’un ton froid. Il voulait bien la croire qu’elle ne pensait à ça en choisissant Finn, mais les conséquences étaient là. Le fait est qu’il avait subi une humiliation malgré elle. Maxwell n’avait clairement pas envie d’en savoir plus sur les rapprochements de Finn et Carla. Rien que de les avoir vu se galocher le dégoutait au plus haut point. Il sentait l’énervement monter en lui, malgré lui. Cette étincelle intérieure l’empêchant de peser totalement ses mots et laissant passer des paroles aussi piquante qu’acide. Sa loyauté avait toujours été au bon endroit, sous entendant clairement que celle de Carla ne l’était pas. Une phrase rapide qui n’avait pour but que de la piquer et de lui faire mal, comme une vengeance qui n’avait pas lieu d’être. Evidemment, la réaction ne se fit pas attendre, et la jeune femme commença à s’énerver, perdant finalement totalement le contrôle de ses nerfs, et lui reprochant action après action. Maxwell ne laissait rien transparaitre, regardant la jeune femme dans les yeux, tandis qu’elle déblatérait, attendant surement qu’elle prenne fin. Et en entendant ses paroles, il ne savait même pas quoi lui répondre.

– J’ai trahi Blue pour toi à la seconde même où tu m’as posé la question. T’as pas eu beaucoup besoin d’insister à ce que je sache. Parce que c’était une évidence, et parce que j’te fais passer avant. Ma loyauté est là où elle doit être.

Il ne se perdait pas dans les paroles ou dans un amas d’explication comme Carla avait pu le faire. On ressentait qu’il en disait bien moins qu’il le voulait, qu’il se bridait beaucoup avant de parler. Parce qu’il savait aussi qu’elle ne le comprenait pas … il ne l’aidait pas beaucoup certes, mais il aurait voulu pourtant qu’elle comprenne ce qui l’avait tellement blessé derrière sa loyauté pour Finn.

La jeune femme avait détourné le regard, comme pour reprendre le contrôle d’elle-même, pour respirer et pour se calmer. Maxwell comprenait tout autant qu’il n’avait pas du tout envie de perdre le contrôle aujourd’hui.

– Est-ce que c’est important ?

Elle n’avait pas totalement tord. Elle faisait tout de même des efforts pour provoquer une conversation. L’avoir en face ne devait pas être des plus faciles, puisque comme à son habitude il ne disait pas grand-chose de ce qu’il ressentait réellement face ç cette situation. Et pourtant c’était stupide, car intérieurement il en avait des choses à dire … Son regard planté dans le sien, il la laissait parler. Elle le connaissait, elle savait très bien qu’il devenait muet quand la conversation se montrait être trop intense, soulignant un manque de conversation intense qui fut le fil rouge de leur relation passée. Le jeun homme ne répondit pas. Peut être parce que d’un côté, il savait qu’elle avait raison sur ce point, et qu’il ne voyait pas l’intérêt de le confirmer à voix haute. Mais ce qui était sûr, c’est que petit à petit, il commençait à regretter d’avoir accepté cette entrevue. Peut être aurait-il mieux fait d’attendre de repousser tant qu’ils n’étaient pas à Poudlard. Ils se disputaient bien assez au château, avaient-ils vraiment besoin d’en mettre une couche avant même de commencer l’année scolaire ?

Il lui avait tout de même accordé le fait qu’elle n’ait pas choisi Finn pour l’humilier … soit. Mais ce qu’il avait ressenti était quand même une bonne dose d’humiliation face au regard de l’école entière, face aux petites critiques, aux rumeurs disant que Carla était enfin avec quelqu’un de sa caste, ou des conneries dans le genre. Mais visiblement, elle prenait une nouvelle fois mal ses paroles en lui posant des questions d’un ton étrange. Ce n’était pas ce qu’il avait dit. Il ne pensait pas qu’elle recherchait un bon parti dans les mecs qu’elle fréquentait, du moins c’était ce qu’il avait toujours pensé. Après, rien n’était sûr jusqu’à qu’il apprenne que son histoire avec Finn n’était que foutaise.

– C’est pas ce que j’ai dit mais c’est pas grave.

Répondit-il comme s’il n’avait même pas envie de se battre pour défendre son point de vue. A quoi bon de toute façon, comme le disait si bien Carla, ils avaient du mal à se comprendre et à s’écouter, donc peut être était-il mieux de ne pas gâcher sa salive pour rien. Carla semblait entendre ce qu’elle voulait entendre. Pour lui ce qu’elle lui balançait en pleine gueule n’était pas le fond du sujet. Parce qu’il le savait tout ça, il savait qu’elle n’avait jamais pris en considération cette pureté de sang dans leur relation. Peut être qu’il avait du mal à se faire comprendre … ou alors que chacun de ses mots révélaient simplement une colère chez la jeune femme qui n’avait juste besoin de sortir. Mais il avait cette sale impression de dire quelque chose, et qu’elle entende autre chose … et au final ils étaient simplement enfermé dans un discours de sourd, où ni l’un ni l’autre ne pouvait se comprendre. Alors que faire ?

Il ne savait pas si Carla continuait à pousser encore et encore juste pour le plaisir de lui reprocher des trucs ou si elle cherchait vraiment à l’énerver, mais en tout cas elle était sur la bonne voie. Son ton froid et indifférent se fissurait peu à peu que la conversation continuait … et finalement la goutte d’eau fut d’entendre pour la énième fois les mêmes reproches. Des choses qu’elle lui avait déjà dites, pour lesquels elle lui avait déjà gueulé dessus.

– Tu commences à grave me péter les couilles, toujours là à me reprocher encore et toujours les mêmes choses : le contrat, les meufs. C’est bon, j’ai compris les quinze dernières fois où tu me la dis, ça va maintenant.

Sa voix suintait la colère et le ras-le-bol.

– J’ai le droit d’avoir ton histoire pourri avec l’autre bouffondor en travers de la gorge ou c’est trop demandé ? Alors ouais peut être que j’suis injuste là maintenant, mais ça se digère pas aussi facilement, c’est clair.

Voilà elle voulait qu’il lui parle, elle était servi – du moins un petit peu. Parce qu’elle avait le chic pour le faire sortir de ses gonds avec ses manières et sa tendance à ressasser encore et encore des choses qui n’avaient clairement plus lieu d’être. Parce que techniquement ne l’avait-elle pas invité ici justement pour parler de son histoire avec Finn ? Dans ce cas là pourquoi absolument devoir reparler des problèmes passés, qui pour certains avaient plus de six mois. Bref, Maxwell jeta son mégot, avant de replonger sa main dans sa poche et d’en rallumer une immédiatement. Pas la meilleure des idées pour sa santé peut être mais il avait besoin d’un stimuli extérieur pour survivre à cette conversation.

Pourquoi ne l’avait-il pas repoussé au centre de vacances … est-ce que c’était réellement important ? Pourquoi poser cette question maintenant alors qu’elle venait bien de le tendre, qu’ils étaient tous les deux sur les nerfs ? Maxwell ne comprenait vraiment pas … peut être qu’elle cherchait mais dans quel but ? Alors oui, toujours énervé et incapable de ramasser ses états d’âmes pour donner une réponse sincère, il répondit par une question : est-ce que c’était vraiment important. Encore une fois, il avait mal choisi sa réponse visiblement, puisque Carla éclata d’un rire fou, avant de reprendre avec une froideur glaciale.

–J’ai pas refusé tes avances au centre parce que j’ai toujours aimé passé du temps avec toi, voilà. Ca te va mieux comme réponse ?

Répondit-il légèrement agacé, ayant pris soin de bien ignorer sa réponse précédente et son sarcasme. De toute façon, il ne pouvait rien répondre à une telle phrase et n’en avait clairement pas envie, préférant revenir sur le réel sujet.

Carla avait le don de le faire sortir de ses gonds … comme si elle savait exactement comment s’y prendre pour toucher la corde sensible. Elle était bien la seule qui pouvait le mettre dans un tel état, lui plutôt habitué à rester calme en toute circonstance. Il était un garçon qui n’aimait pas le conflit, qui préférait régler ses petites querelles dans l’ignorance ou sur le ton de l’humour. Il ne partait presque jamais au quart de tour, ce n’était pas dans sa personnalité. Mais là, aujourd’hui, encore une fois, la demoiselle lui avait fait monter la moutarde au nez, faisant remonter cette colère enfouie en lui. Bien sûr qu’il avait de la rancune, encore plus lorsqu’il avait appris pour cette grande mascarade qu’avait été sa relation avec Finn. Comment était-il censé le prendre après tout ? Pour lui, c’était comme un acte de trahison. Elle l’avait berné pendant des semaines, des mois, malgré tout ce qui s’était passé entre eux, malgré leurs discussions, son état plus que lamentable, mais aussi et surtout le fait que lui n’avait pas réfléchi une seconde pour trahir Bluebell avec qui il s’était allié pour ses beaux yeux, pour ne pas la faire souffrir plus que nécessaire, et parce qu’elle passait avant ce stupide jeu, alors qu’elle n’en avait rien fait. Peut être était ce simplement pour cela qu’il prenait cet affront aussi mal. Carla pouvait donc s’excuser, et regretter, ça ne changeait rien au fait qu’elle l’ait profondément blessé. Elle avait tellement de questions à la bouche, alors qu’il était enfermé dans son envie de garder tout pour lui. Elle voulait se faire pardonner ? Mais comment et pourquoi ? De toute façon elle n’avait plus aucun pouvoir sur le passé, pas plus qu’elle n’avait le pouvoir de supprimer la rancune qu’il avait pour elle. Il savait pour autant dans ses paroles qu’elle reconnaissait ses tords, il la connaissait assez pour se rendre compte qu’elle savait avoir mal agi. Mais il avait toujours été assez têtu comme garçon, et dans ce genre de moment, il semblait compliqué pour lui de faire un pas vers elle.

– J’sais pas Carla …, un moment de silence s’installa, le regard perdu dans le vide, comme s’il s’empêchait d’exprimer réellement ce qui se passait dans sa tête, j’en sais rien, j’ai pas envie que tu fasses quoi que ce soit, ça me fait mal c’est tout.

Répondit-il finalement. Il s’approcha d’un banc pour s’y poser un instant. Marcher ne l’aidait en rien à mieux réfléchir de toute manière. Son paquet n’allait surement pas faire long feu à la vitesse où il alignait les cigarettes, comme un geste apaisant pendant une discussion compliquée.

Pour ce qui était du reste, peut-être d’un air légèrement agacé, il lui fit quand même savoir qu’il n’avait pas refusé ses avances au centre parce qu’il aimait passer du temps avec elle tout simplement. C’était vrai, évidemment … après tout, même s’ils avaient rompus il y a un moment maintenant, les deux jeunes se voyaient assez régulièrement, et il s’était passé plus d’une fois où ils avaient trainé ensemble. Ajouté à cela, il n’avait jamais été celui qui repoussait les avances, c’était plus son habitude à elle. Un silence s’installa entre eux. Alors que Maxwell était toujours assis, portant la cigarette à ses lèvres, le regard devant, comme s’il ne pouvait pas réellement regarder la jeune femme maintenant, comme s’il était préoccupé par plein de pensées traversant son esprit au même moment. Il ne savait pas réellement à quoi il s’attendait en acceptant la proposition de la jeune femme … Peut être s’imaginait-il que ce serait plus simple de bâcler cette histoire, et de revenir sur des sujets plus légers … mais peut être que l’un comme l’autre avait besoin de mettre les choses au clair avant cette dernière année à Poudlard …

Carla brisa une nouvelle fois ce silence … un sous-entendu … que le garçon capta immédiatement. Il n’était pas assez alcoolisé ce soir là pour avoir oublié les mots qu’elle lui avait dits. Des mots lourds de sens qu’ils avaient tous les deux mit sur le compte de l’alcool. Pour être honnête, il ne pensait pas qu’elle s’en souviendrait vu le degré d’alcool dans lequel elle était, mais visiblement pour le coup il avait eu tord.

– Tu veux toujours les mettre sur le compte de l’alcool ?

Demanda le jeune homme cette fois-ci en portant son regard sur la jeune femme. Après tout, si elle avait envie de confirmer cela, il n’était personne pour dire le contraire. Il ne savait pas réellement ce qu’elle pensait au fond, ayant toujours été assez mauvais pour lire et comprendre les sentiments des autres. Est-ce que ça lui faisait peur qu’elle puisse être amoureuse de lui ? Un peu évidemment, ce n’était pas le genre de chose à laquelle il s’attendait après ces derniers mois avec Finn, après les différentes histoires qu’il y avait eu entre eux … mais encore une fois il n’était pas réellement le meilleur pour comprendre les filles à ce niveau là …

Non, avait-elle dit dans un murmure. N’était-elle pas sûre d’elle ou avait-elle simplement peur de réaction du jeune homme en face d’elle. Maxwell ne savait pas réellement comment réagir, tout comme cette fois-là prés du centre de vacances. Pour autant cette fois-ci, il n’était plus pris de cours ou si surpris que cela, puisqu’il avait déjà entendu ces mots auparavant. Sa cigarette à la bouche, il restait calme, mais intérieurement tout était plus compliqué et brouillon. Il ne savait pas quoi dire ou quoi faire maintenant. Ce rapport avec les émotions n’avait jamais été simple pour lui. Après tout, même quand ils étaient ensembles, il n’était pas particulièrement friand de dire des petits mots d’amour. Peut être parce que ça n’était pas réellement dans son caractère ou parce qu’il avait un peu peur de tout cela finalement … Carla continua, s’exprimant que certes elle avait bu mais qu’il ne pouvait ignorer qu’il l’aimait.

Il savait, il le ressentait qu’elle était sincère. Carla avait toujours été une personne très entière. C’était quelqu’un qui ne se cachait pas, et qui n’avait pas honte ou peur d’assumer ses sentiments qu’ils soient positifs ou négatifs. Et forcément ce genre de choses imposait clairement le respect. Lui, n’était pas capable de faire la même chose aussi bien avec facilité. Il n’avait pas envie de faire de mal à cette fille, parce qu’il avait besoin d’elle dans sa vie. C’était plutôt clair d’ailleurs, peu importe ce qui se passait, il finissait toujours d’une manière ou d’une autre à retourner vers elle, à quémander son attention, à passer un moment avec elle. Elle faisait parti de sa vie tout simplement, et cela malgré le mal qu’elle avait pu lui faire. On ne choisit pas de qui on a besoin, n’est-ce pas ? Alors pourquoi était-ce aussi dur pour lui de s’exprimer ou de simplement entendre les paroles de la jeune femme ? Etait-ce lui qui rendait finalement la situation compliqué alors qu’il y avait matière à faire simple ? Il n’en savait rien et était un peu perdu.

La jeune femme finit par lui annoncer qu’il méritait de l’entendre dans un contexte où elle était sobre avant de détourner le regard comme si elle avait peur de croiser le sien après cette mise à nue de ses sentiments devant lui. Il était temps d’ouvrir la bouche et de ne pas laisser un silence s’installer, il le savait très bien. Parce que la jeune femme avait fait preuve d’un grand courage en lui avouant tout cela, et rien ne serait sans doute pire pour elle que de se confronter une nouvelle fois à un mur. Les mots lui manquaient pourtant … comme d’habitude dans ce genre de situation, il était perdu, mal à l’aise face à l’idée de pouvoir être vulnérable l’espace d’un instant, trop habitué à tout gardé pour lui, et à ne rien dire sur ses sentiments … On ne casse pas des habitudes aussi facilement évidemment. Même en faisant de son mieux, il savait que ça ne serait surement pas assez, qu’il allait forcément la blesser d’une manière ou d’une autre …

A cours de mots peut être pour le moment, il attrapa la jeune femme doucement pour la prendre dans ses bras, comme pour exprimer à travers les mots qu’il n’avait pas, qu’il était tout de même là, que ce qu’elle venait de lui dire n’était pas source d’amusement pour lui. Une proximité douce qu’ils n’avaient pas eu depuis un moment finalement …

– Tu sais que j’ai besoin de toi dans ma vie aussi.

Finit-il par dire d’une voix calme, comme si cette colère au tout début de cette conversation avait maintenant été bien vite oubliée. Peut être qu’il avait quelques rancœurs, des maux qui ne pouvaient pas être guéri en un claquement de doigt, mais certains étaient sans doute ses problèmes, et pas forcément ceux de Carla. Et puis clairement la jeune femme n’avait pas du tout besoin de sa colère maintenant, bien au contraire. Il savait pourtant qu’il n’était pas bon dans cet exercice, pour se dévoiler … N’était-ce d’ailleurs pas ce qu’elle lui avait toujours reproché ? De ne jamais être clair, de ne pas parler de ce qu’il ressentait et surtout de ne pas s’ouvrir.

– Je sais que c’est sans doute pas suffisant pour toi, et que tu dois attendre plus de moi … mais tu sais que tu es pas n’importe qui pour moi, hein.

Bien sûr il avait conscience de ne pas avoir les mots juste ou même les mots qu’elle voulait entendre. C’était fort ce qu’elle lui disait aujourd’hui, et courageux de réitérer des mots qu’elle aurait pu laisser mourir. Et c’était peut être aussi parce que les mots lui manquaient que le jeune homme se rapprocha d’elle de manière physique avec une étreinte qui voulait dire beaucoup et peu à la fois. Peu dans le sens où il ne confirmait pas lui-même les sentiments qu’il éprouvait à l’égard de la jeune fille mais fort parce que connaissant le poufsouffle, et son incapacité à parler de ce qu’il ressentait, cela prouvait tout de même son fort attachement pour Carla. Il ne l’aimait peut être pas de la bonne façon, pas de la manière dont elle voulait ou d’une manière simple qui rendrait cette situation plus facile. Peut être n’était-il pas encore prêt aujourd’hui à analyser et comprendre les sentiments qu’il avait pour elle. Surtout dans un contexte comme celui-ci, après des mois sans réellement se parler, des mois de conflits constants, de l’éloignement, et un sentiment de trahison après finalement un énième rapprochement. Tout ce qui se passait dans sa tête était fortement confus. Et c’était sans doute normal après tout … peut être que s’il n’y avait pas eu cette histoire de Finn juste avant, le jeune homme aurait été plus ouvert à parcourir ses propres sentiments … Ou peut être encore une fois était-ce une question de timing. Timing qui n’avait pas l’air de marcher en leur faveur ces derniers temps.

Mais dans tous les cas, la dernière chose dont il avait envie c’était de la blesser. Parce qu’on pouvait lui reprocher des tas de choses, mais il avait un réel attachement à la serpentard, et elle avait une place importante dans sa vie. Ce n’était sans doute pas pour rien qu’il n’avait jamais complètement arrêté de la côtoyer, qu’il y avait toujours une part de lui qui retournait sans cesse vers elle. Il voulait essayer tant bien que mal de s’ouvrir à la jeune femme, mais c’était comme si quelque chose à l’intérieur de lui-même l’en empêchait. Alors il faisait du mieux qu’il pouvait. Elle n’était pas n’importe qui pour lui, elle devait le savoir. Pour un garçon comme lui, c’était déjà une déclaration en elle-même. Mais il savait qu’elle n’allait pas le prendre comme tel, et ses propos lui confirmèrent assez rapidement. Elle qualifia ses paroles d’une jolie façon d’éconduire quelqu’un …

*Noooooon, c’est pas ce que je veux dire.*

Les mots restèrent coincés dans sa gorge alors que la jeune femme se dégagea de son étreinte. Elle reprit la parole, sans que Maxwell n’eut pu trouver une façon de s’exprimer sur ses mots. Et ce qu’elle lui dit par la suite lui fit comme un cognement dans la poitrine. Elle semblait exprimer un besoin de s’éloigner, incapable de le voir heureux avec quelqu’un d’autre. Etait-elle en train de lui dire qu’ils devaient prendre leurs distances ? Qu’ils ne pouvaient même pas commencer à être amis le temps qu’il mette lui-même ses idées au clairs. Encore une fois, ses mots étaient bloqués dans sa gorge. Il aurait voulu lui dire quelque chose, lui faire comprendre que ce n’était pas ce qu’il voulait. Mais il en était incapable …

Et il comprenait que Carla n’ait pas la patience d’attendre qu’il puisse un jour s’exprimer. Aujourd’hui, elle avait sans doute l’impression de parler à un mur, de parler à quelqu’un qui la laissait faire un monologue sans rien donner en retour. Sans pouvoir deviner qu’il se passait des choses dans sa tête, que des mots traversaient son esprit, sans qu’il puisse lui offrir à voix haute. Une impossibilité de communication qui lui faisait défaut aujourd’hui. Elle allait partir, pensant qu’ils s’étaient tout dit. Il n’avait pas envie qu’elle s’en aille, pas maintenant, et pas avec toutes ces pensées étranges qu’elle avait laissé dans sa tête. Mais sa gorge était nouée, et même lui demander de rester ne semblait pas vouloir sortir. Elle lui fit un signe de main un peu gêné avant de partir … Le garçon se rassit sur le banc, seul, sortant une énième cigarette, comme pour apaiser ses pensées et ce mal qu’il avait en lui, ne sachant que dire ou que faire, ne sachant comme réagir face à un flot d’émotion qu’il ne contrôlait pas et qu’il ne comprenait pas. Peut être qu’aujourd’hui, ils venaient de signer la fin de ce qui se passait entre eux. Vu ses paroles, elle ne voulait pas réellement l’avoir dans sa vie. Peut être était-ce ce qu’elle attendait : une discussion pour pouvoir commencer sa dernière année à Poudlard sereinement. Et pourtant, il n’avait pas la moindre envie d’attaquer une nouvelle année où elle n’en faisait pas partie.