Kathleen était tr-s inquiète pour Cassi. Ce qu’elle avait appris auprès de Léo ne lui avait pas plu du tout, mais elle ne pouvait pas faire grand-chose à son maigre niveau. Elle savait que Ombelline aurait toutes les idées pour ce genre de situation. Par ailleurs, Cressida était la tante biologique de son amie et elle était persuadée que celle-ci voudrait le savoir. Elle était toutefois persuadée que cela allait mettre la fillette en rogne, mais ce n’était pas plus mal car c’était quand elle était en rogne qu’elle était le plus efficace pour trouver des solutions aux problèmes posés par les gens.

Aussi, ce matin-là, était-elle partie à la recherche de son amie Ombelline pour lui révéler ce que Léo lui avait révélé à elle. Elle n’allait certainement pas apprécier ce que cette sale peste de Cressida avait fait. Kathleen était d’ailleurs particulièrement en colère car cette femme cruelle avait utilisé la poupée que la fillette avait offert à sa protectrice et elle ne pouvait se départir d’un certain sentiment de culpabilité. Bien entendu, ce n’était pas sa faute, la fillette n’avait jamais envisagé de donner une arme à Cressida mais le fait était qu’elle lui en avait donné une, bien malgré elle.

Quand elle trouva enfin son amie, Kathleen se précipita dans sa direction. Comme d’habitude, Ombelline vit arriver une petite fusée qui accourrait vers elle. Les seuls moments où Kathleen pouvaient se montrer posée et calme, outre quand elle faisait des potions ou s’occupait des plantes, c’était pendant les soirées officielles. Kathleen avait appris à se tenir dans ces situations, que ce soit côté moldu ou sorcier. Mais dans un camp comme celui là et dans tous les cas où elle n’était pas obligée de se comporter comme une parfaite jeune fille, elle n’hésitait pas à courir dans tous les sens.

« Lilline, Il faut qu’on parle de Cassi ! »

Ombeline était en train de s'entraîner quand Kathleen la surprit pour lui parler de sa cousine Cassi. Kath tenait à ce que son ami soit informée de la situation. Elle n'avait pas eu tous les détails de l'affaire car il était compliqué de les extorquer à Léo. Mais elle en savait assez pour connaître les tenants et les aboutissants et pour donner à sa sœur de cœur suffisamment d'éléments pour que la jeune fille puis se venger si elle le souhaitait. Kathleen pouvait peut-être trouver le moyen d'en faire baver à Cressida lors de fêtes de la noblesse sang-pur mais cela pourrait être compliqué sans impliquer, et du coup mettre en porte-à-faux ses parents. Or, la jeune guérisseuse était consciente d’à quel point sa mère avez besoin de la communauté pour son travail.

Ombeline entraîna Kathleen sur un banc à l'écart pour avoir cette conversation que sa camarade et amie lui avait demandée. Elle semblait sur les nerfs et le jeune Poufsouffle devine que son amie Gryffondor avait plus ou moins l'intuition de qui avait encore causé du tort à la pauvre Cassi. En même temps, à part son ignoble belle-mère et éventuellement, son abrutie de belle-sœur, personne n’embêtait Cassie. Il fallait dire que la jeune fille était tout à fait capable de se défendre. Ombeline pesta d'ailleurs au sujet de sa tante qui, si elle était responsable, aller selon ses propres mots, l’entendre.

« Tu as bien deviné, Ombeline, il s'agit de ta tante. Au début, j'ai cru que Léo était le responsable avec sa drague minable. Mais quand j'en ai parlé avec lui, il m'a un peu raconté ce qui s'était passé. Il n'a pas voulu tout me dire, je pense, mais j'en sais assez pour que tu sois informée. Il semblerait que Cressida se soit alliée avec la tante de Léo , une certaine Seraphina, pour l’humilier publiquement. Enfin publiquement, devant la famille de Léo quoi. Apparemment, il s'est même servi de la poupée que je lui ai offert après mon voyage à Disneyland. Si j'avais su que cette poupée risquer de lui causer du tort... »

Kathleen se sentait un peu responsable. Elle avait voulu faire plaisir à son amie, lui montrer qu'elle pensait à elle, tout ça pour un tel résultat. C'était à vous dégoûter de faire des cadeaux.

Ombeline mourait d'envie de rabattre son caquet à sa tante Cressida. Kathleen savait pertinemment que si la fillette avait été admise au sein des soirées sang pur, elle aurait eu toute l'éducation nécessaire pour y présenter, s'y montrer à la hauteur de son rang, montrer à Cressida ce que la partie reniée de la famille avait été capable d'accomplir et surtout utiliser tout son savoir-faire pour protéger Cassi de l'attitude horriblement mesquine de son horrible belle-mère. Elle ne comprenait pas la cruauté de cette femme pour une adolescente innocente. Kathleen partageait complètement cette incompréhension.

« Et moi qui ai accès », avoua-t-elle, tristement, « je ne peux rien faire qui pourrait mettre en péril la réputation de mes parents et le travail de maman. Sinon, je peux t'assurer que cette Cressida s'en serait déjà prise plein les dents. J'ai l'air gentil comme ça, mais tu sais comme moi qu'il ne faut pas embêter ceux que j'aime. »

Kathleen fut reconnaissante à Ombeline de lui certifier que ce n'était pas sa faute si Cressida s'était servie de son cadeau pour humilier Cassie. Elle savait qu'elle avait raison, mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était son cadeau qui avait humilié sa protectrice. D'un autre côté, elle avait la certitude que cela n'avait pas incité Cassi à s'en débarrasser et qu'elle chérissait toujours autant ce présent de sa part. Ombeline avait raison. La seule coupable était Cressida.

« Je sais que tu as raison ! Et tu n'as pas idée à quel point je lui en veux ! Cette femme et son amie ne sont que de vieilles harpies. Mais tu sais, Léo, apparemment il l'a protégé et il s'est occupé d'elle. Heureusement qu'elle a eu quand même un peu de soutien de ce côté-là. »

Kathleen était persuadée que la mère d’Ombeline été avait été beaucoup plus heureuse en étant complètement reniée par sa famille et loin d'eux plutôt qu'en vivant auprès d'eux dans ce contexte avec cette ambiance car, au fond, vivre sans amour était le pire de tout. Le peu que Ombeline avait eu ses parents, elle avait pu en profiter et vivre dans une famille épanouie et heureuse. Ça n'avait pas de prix.

« Je pense que ta mère a eu cent mille fois raisons de suivre le chemin de son cœur. »

Ombeline n'avait jamais été injuste ou dure à l'égard de Kathleen, Même quand celle-ci était dans une situation compliquée et ne pouvait aider ceux qu'elle aimait autant qu'elle le voulait, Ombeline ne le lui reprochait pas. Elle la comprenait. Mais elle maintenait, et Kathleen était d'accord avec elle, Cressida mériterait une bonne leçon pour tout ce qu'elle faisait subir à Cassi. C’était une femme dure et cruelle qui s'acharnait sur une adolescente parce qu'elles représentaient tout ce qu'elle haïssait chez son époux. Pour autant, Cassi ne méritait pas un tel traitement. Et le meilleur moyen de le lui faire comprendre serait de l'attaquer sur son propre terrain.

« Je sais, mais dans l'immédiat, je ne vois pas de solution Pour arriver à faire ça. Et toi ? »

Il y avait bien une chose dont Kathleen était sûre, c'était que séducteur ou pas, Léo était quand même quelqu'un de très gentil ne laissait pas une personne fragile ou en difficulté sans protection. Ombeline était plus expéditive, jugeant que Léo était trop nocif pour Cassi. Le fait que la jeune Gryffondor revienne sur son jugement en cet instant fit plaisir à son amie qui espérait qu'elle jugerait moins sévèrement celui que Kathleen considérait comme un grand frère. Pour ce qu'elle en savait, Léo avait très certainement payé de sa personne le fait d'avoir protégé sa camarade. Ses parents n’avaient pas dû le lui pardonner.

« Léo est parfois un peu lourd, mais ce n'est pas un mauvais garçon tu sais ! »

Quitter sa famille n'était pas quelque chose de facile à faire, même par amour et même pour être plus heureuse dans sa vie. Mais la mère d’Ombeline avait eu le courage de le faire et Kathleen ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait eu raison. Car en effet, la vie qui aurait été la sienne si elle n'avait pas fait ça était, sans nul doute, une vie pleine de tristesse et loin du bonheur qu'elle avait dû éprouver au sein de sa famille. Mais Kathleen décida de répondre sur un ton plus léger afin de faire sourire son amie.

« Eh oui, tu n'aurais pas été là ! ça aurait été une grosse perte tu ne crois pas ? » lui dit-elle avec un sourire.

La vengeance ne faisait pas partie des mots d'ordre de Kathleen qui avait plutôt tendance à pardonner les affronts qu’à chercher à les venger. Cette vérité n'était toutefois pas la même quand il s'agissait de quelqu'un comme Cressida qui avait fait du mal à une personne qu'elle aimait. Cela dit, même si avec Cressida, elle comprenait le désir de vengeance, elle n'aurait jamais autant d'enthousiasme à l'action que n’en avait Ombeline. Si elle avait pu, la fillette serait déjà allée attaquer sa tante sur son propre terrain, et Kathleen était persuadée qu'elle trouverait le moyen de le faire un jour.

« Tu ne renonceras jamais de toute façon. »

On pouvait penser au premier abord que la Gryffondor était quelqu'un de très manichéen pour qui une personne était soit son ennemi, soit son ami. Mais c'était là quelque chose de très réducteur et ceux qui la connaissaient bien savait qu'en réalité, elle était prête à laisser à chacun le bénéfice du doute et à reconnaître qu'une personne pouvait avoir à la fois des bons et des mauvais côtés. D’ailleurs, la plupart des proches de Ombeline n'étaient pas sans défauts, Kathleen comprise, ce qui ne l'empêchait pas de les aimer très fort.

« Tu sais, Léo a été là pour moi quand je me suis fait agresser. Et quand il m'a prise dans ses bras, ça a été la première fois depuis l'intervention du professeur O’Neill où je me suis vraiment sentie en sécurité. S’il est du côté de Cassie, c'est quelque chose de vraiment bien pour elle. »

Ombeline plaisantait en parlant de son influence dans la vie de Kathleen, mais la vérité c'était que la fillette se serait vraiment ennuyée sans la présence d'une amie fidèle dans tous les événements mondains auxquelles elle avait participé. bien entendu, Ombeline n'était pas la seule et elle avait surtout occupé les rangs d'amie dans le monde moldu. Dans cette famille, c'était Sarah qui avait eu ce rôle côté sorcier. Mais il y avait eu aussi Agatha, la petite sœur de Léo. Kathleen se demanda comment Ombeline et Agatha allait s'entendre.

« C'est clair que la vie en société moldue aurait été bien ennuyeuse sans toi et je te parie ce que tu veux que tu vas adorer Sarah. D’ailleurs je vous vois bien compléter toutes les deux, à la fois contre Cressida et contre le père de Sarah. »

Quand Ombeline avoua qu'elle n'avait absolument rien contre Léo, du moins, de base, Kathleen songea que la Gryffondor la plus dangereuse pour le Serpentard était probablement à chercher ailleurs. Opal, par exemple. il était vrai que contrairement à Ombeline, Opal n'accordait à Léo aucun bénéfice de doute. Kathleen adorait sa cousine, mais trouver qu'elle faisait preuve d'une intolérance qui ne lui plaisait pas beaucoup. Contrairement à Ombeline, elle n'était pas dans la nuance et la petite Poufsouffle ne savait pas si elle allait pouvoir l'inciter à changer de comportement. Elle était aussi moins à l'écoute que sa camarade quant aux arguments que Kathleen pouvait lui donner.

Cela dit, ça n'empêche pas Ombeline de faire attention à ce que Léo pouvait faire a Cassi. La jeune Gryffondor respectait trop les gens qu'elle aimait pour tenter de faire leurs choix à leur place et ça valait aussi pour sa cousine. Cela dit, elle ne laisserait jamais personne et encore moins un garçon faire de la peine à quelqu'un qu'elle aimait. La dernière chose que Kathleen aurait voulu, ce serait de se retrouver à la place de quelqu'un qui était dans la ligne de mire d’Ombeline. Il y avait de quoi être complètement terrorisé. Si la personne ne l'était pas, c'était qu'elle était complètement inconsciente.

« J'avoue que ça ne m'étonne même pas de toi ! »

Ça ne l'étonnait pas plus qu’Ombeline affirme qu’elle ne pouvait pas non plus aimer Léo simplement pour leur faire plaisir. Pour que la fillette apprécie quelqu'un, il n'y avait un minimum de confiance à acquérir qui était très difficile auprès d’elle. Ombeline ne faisait pas facilement confiance et le jour où cette confiance était donnée, elle devenait la plus féroce des protectrices. En revanche, lorsque cette confiance était rompue, il était presque impossible de la regagner un jour.

« S’il a envie que tu l'aimes, ce sera à lui de te parler et d'apprendre à te connaître, je pense. Moi et Cassi, ce n'est pas censé nous concerner. »

Elles parlèrent ensuite de Sarah qu’Ombeline ne voulait pas mettre à mal vis-à-vis de son père en la poussant à combattre à ses côtés. Kathleen comprenait cette vision des choses. Mais la vérité était que Sarah était une enfant têtue et qu’elle ferait probablement ce qu’elle voulait.

« Sarah est une tête de mule. Si elle décide qu’elle veut comploter avec toi, je te garantis qu’aucun de nos arguments ne l’en empêchera. » avoua Kathleen en riant.

S’il y avait bien une chose qui était certaine aux yeux de Kathleen, c’était que les choses n’allaient pas évoluer en un claquement de doigt. Mais elle savait que pour le moment, le plus important, c’était de savoir que Cassi irait bien, qu’elle avait du soutien et qu’ils étaient nombreux, ceux qui avaient l’intention de veiller sur elle pour qu’il ne lui arrive rien. Le plus important pour Kathleen était qu’Ombeline soit mise au courant Puisque, pour la petite Poufsouffle, son amie faisait partie des protecteurs de celle pour laquelle elle avait une si grande inquiétude. L’opinion qu'elle avait des autres protecteurs de Cassi n'était finalement pas si important.

« L'important, pour l'instant, c'est Cassi. Et Agy, la petite sœur de Léo. Elle rentre en première année. Tu voudras bien m'aider à veiller sur elle ? »

Kathleen comprenait aussi la raison pour laquelle Ombeline n'avait pas envie de pousser Sarah à s'opposer à son père. Quelque part, elle était aussi protectrice avec cette cousine qu'elle ne connaissait pas encore et ça touchait la petite Poufsouffle. Ça ressemblait tellement à Ombeline de faire attention à quelqu'un comme ça qu’elle comprit que, avant même de l'avoir rencontrée, Ombeline avait fait à Sarah une place dans son cœur et dans sa vie. C’était assez significatif car Ombeline ne laissait pas facilement quelqu'un entrer dans sa vie.

Toutefois, si elle en jugeait par le caractère assez fort de la petite fille, Kathleen était persuadée que Sarah ne se laisserait pas forcément et qu'elle aurait tendance à vouloir se battre contre les préjugés alors même qu'elle était haute comme trois pommes. Kathleen ne pouvait pas trop lui en vouloir, compte tenu qu'elle même était complètement incapable de laisser une situation d'urgence se produire quand elle était en première année. Finalement, les années passant, elles allaient toute former une bande de jolies petites justicières.

« Eh bien, ça promet tout ça. J’ai un jeu de piste qui m’attend ce matin, il va falloir que j’y aille. Mais je tenais à t’avertir pour Cassi. »