C'était le second mercredi après-midi, et les élèves avaient quartier libre pour explorer le village d'Amroth. Cassi savait exactement où aller pour profiter d'un peu de calme et de sérénité - tout en restant dans le périmètre autorisé - mais elle n'avait pas l'intention de partir seule. Elle n'était pas prête de partir en vadrouille en abandonnant sa petite Kath, sur qui elle s'était jurée de veiller. De plus, elle était certaine que le petit programme qu'elle avait concocté allait beaucoup plaire à la fillette.

Elle s'était préparée pour l'occasion : toutes ses affaires étaient dans son sac, avec un pique-nique pour deux. Elle avait enfilé son maillot sous ses vêtements, et aussi rassemblé ses cheveux en une énorme tresse pour qu'ils ne la gênent pas.

La jeune fille héla donc Kathleen à la fin du petit-déjeuner
- Hé ! Kath !
Elle se dirigea vers elle en l'étudiant des pieds à la tête, cherchant à savoir si sa petite puce allait bien. Bon, à priori, la petite fille était bien mieux tombée qu'elle au niveau de sa chambre, ou plutôt de ses colocataires, c'était déjà ça. Elle n'aurait pas voulu savoir sa Kathy Baby au milieu d'une bataille rangée.

Elle la rejoignit à grands pas et lui tendit les bras pour un câlin.
- Tu vas bien ? Lui demanda-t-elle ensuite, en la jaugeant de plus près, à l'affût du moindre problème, mais sans se départir du sourire jovial qui était presque sa marque de fabrique.

- Je pars faire un truc sympa, aujourd'hui, et je me demandais si tu voulais m'accompagner. offrit-elle.
- Ça va être marrant, tu verras. Prends juste un maillot, et ce qui va avec. Je t'accompagbne, si tu veux.
D'un air mystérieux, presque conspirateur, et amusé tout à la fois, la jeune fille ajouta.
- Tu ne le regretteras pas.

C’était le second mercredi du mois de vacances. Kathleen avait passé le premier jour de quartier libre avec Maddie pour s’assurer qu’elle tenait le coup, mais elle n’avait rien de prévu pour cette journée-là. Elle voulait laisser à Maddie la possibilité de pouvoir passer du temps avec Joey, voire avec les filles de sa chambre pour faire connaissance en dehors du centre si elle le voulait. Du coup, elle avait décidé de commencer la journée en lisant au soleil, dans sa petite robe d’été. Mais pour autant, elle fut heureuse de voir arriver Cassi avec son sourire et son enthousiasmes habituels.

« Bonjour, Cassi ! Comment tu vas ? Tu passes de bonnes vacances ? »

Kathleen se leva et s’avança vers sa protectrice, avec qui elle espérait pouvoir faire des activités pendant ses vacances, mais elle ne savait pas ce qu’elle pourrait partager avec elle et elle songea à lui en parler pour voir si elles arriveraient à trouver quelque chose à faire ensemble. En l’occurrence, l’offre de Cassi de l’emmener en balade lui plut. Comme ça, elles allaient pouvoir en discuter tranquillement et peut-être trouver des idées toutes les deux. Et puis, mine de rien, Kathleen avait envie de passer du temps avec la douce Cassi, d’autant plus qu’elle lui trouvait une petite mine.

« D’accord ! Allons-y ! »

Elles se rendirent à la chambre de la fillette qu’elle partageait avec sa meilleure amie, la cousine par alliance de Cassi qui était comme une sœur pour elle, et Zeynep, avec qui elle partageait son dortoir à Poudlard. Kathleen mit dans un sac tout ce que Cassi lui avait demandé d’emporter en souriant joyeusement. Pendant qu’elle se préparait, elle jeta un œil moyennement soupçonneux à l’égard de son amie qu’elle trouvait vraiment pâlichonne, ce qu’une guérisseuse ne pouvait pas manquer, évidemment.

« Ca va toi ? Tu n’as pas l’air tout à fait dans ton assiette. »

Cassi était partie chercher sa protégée tôt le matin, pour profiter de la journée avec elle. Elle fut soulagée de la voir en forme. Kathleen arborait une jolie robe, et bouquinait paisiblement au soleil. La petite fille lui rendit son salut en s’avançant vers elle, mais redirigea immédiatement la conversation sur elle. Cassi retint un haussement de sourcil interrogateur en voyant que Kathleen ne répondait pas à sa question pour sa voir si elle, elle allait bien.

- Oui, ça va. répondit-elle avec un geste un peu évasif, et son éternel sourire bienveillant, qui lui venait désormais aussi facilement qu’un hochement de tête. Et toi, alors ? Ca se passe bien ?
La jeune fille chercha à masquer l’inquiétude dans sa voix, pour ne pas rappeler à sa protégée de souvenirs trop douloureux.

Kathleen accepta avec enthousiasme de l’accompagner en promenade. Elles passèrent récupérer ses affaires, et dès qu’elle eut tout rassemblé, la petite fille l’examina plus attentivement. Elle lui demanda à nouveau si elle allait bien, en soulignant qu’elle n’avait pas l’air très en forme.
- Oh, tu sais, c’est la troisième guerre mondiale dans mon dortoir, alors je dors pas beaucoup… esquiva la jeune fille.
C’était, après tout, la stricte vérité et, en soi, la pire ombre au soleil de ses vacances. Elle n’avait pas besoin d’inquiéter une petite puce aussi adorable que Kathleen avec les problèmes qui dataient d’avant les vacances.

- Bon, on y va ? reprit-elle en faisant à Kathleen un geste exagéré de la main qui signifiait “après toi”.
Ensemble, elles prirent la direction de la porte d’entrée du batiment, et s’engagèrent sur la petite route qui menait au village d’Amroth, tout proche. A la première intersection pourtant, Cassi tourna à gauche sur un discret petit sentier.
- C’est par là ! annonça-t-elle.
Le chemin était discret, et ils ne l’avaient jamais emprunté lors de leurs expéditions dirigées avec les adultes. C’était un coin qu’elle avait découvert gamine, lors des quartiers libres de sa colo, guidée par des enfants plus âgés qui avaient fréquenté le centre plusieurs années avant elle. Elle guida Kathleen sur le sentier, se réjouissant d’avance de la surprise qu’elle lui préparait.

Peu de choses l’apaisaient autant que de passer du temps avec les gens qu’elle aimait, et elle tenait énormément à sa protégée.

Kathleen était très contente de voir sa protectrice. Quitte à passer des vacances avec l’école, elle avait bien envie d’en profiter pour voir toutes les personnes qui lui étaient chères, du moins parmi les participants et Cassi en faisait évidemment partie. Elle disait aller bien et demanda à Kathleen si c’était également le cas pour elle. La fillette sourit franchement. Elle n’avait pas à se plaindre. Sa chambrée et elle s’entendaient super bien, elle gardait un œil sur Maddie et elle participait à tout un tas d’activités passionnantes. Non, globalement, il n’y avait pas de souci à se faire pour elle.

« Super ! Je suis avec Zey, Aurore et Liline ! On s’est appelées la tanière de Kiara, c’est mignon, non ? Et on a toutes une peluche Disney. Sauf Zey. On lui a offert un chien en peluche, Idéfix, parce qu’elle préfère ça aux Disney. J’étais un peu inquiète pour Maddie, surtout qu’elle a fait des cauchemars au début du centre, mais je garde un œil sur elle, tu vois ? »

Quand elle remarqua que Cassi n’était pas bien, celle-ci lui affirma qu’elle ne dormait pas assez. Kathleen ponctua sa réponse d’un murmure peu convaincu, mais n’insista pas pour le moment, persuadée que le coin qu’avait choisi Cassi serait plus propice aux confidences. Elle la suivit donc en dehors du centre, mais Cassi ne prit pas les chemins classiques de balade qu’ils empruntaient avec les professeurs ou les animateurs. Elle commença donc à se poser des questions.

Elle savait que Cassi n’habitait pas très loin d’ici et elle devait sûrement connaître des endroits que les autres ne connaissaient pas. Kathleen se dit qu’elle était peut-être sur le point d’en partager une avec elle. Touchée, elle sourit et avança d’un bon pas avec l’enthousiasme qui la caractérisait. Elle avait hâte de découvrir la clef du mystère.

« Où tu m’emmènes ? »

Cassi avait décidé d’aller chercher Kath pour l’emmener découvrir un endroit qu’elle affectionnait beaucoup, en bordure du village - mais inacessible depuis celui-ci - tout près du centre. Lorsque Cassi demanda à Kath si elle allait bien, et celle-ci lui répondit avec un enthousiasme qui révélait qu’elle était vraiment en forme.

- Oh, c’est tellement mignon ! s’attendrit la jeune fille.
Oui, enfin, tant qu’aucun crétin ne décidait qu’il voulait aller jouer les Kovu, hein ? Kath était encore un peu jeune pour ça, et puis, les lions, dans la nature… Bref. Cassi ne connaissait pas encore vraiment les deux autres filles, mais elle était contente de savoir que Kath serait avec sa cousine Ombeline. La Gryffondor saurait veiller sur sa protégée, elle n’en avait aucun doute.
Le coup des peluches Disney aussi, c’était adorable, mais Cassi ne put s’empêcher de penser à la poupée qu’elle avait toujours dans son sac, aux cheveux défaits par les manigances de Cressida. Elle qui avait espéré la réparer une fois en voyage, c’était raté, elle était bonne pour attendre Poudlard…
- Oui, je comprends… répondit-elle sur un ton légèrement distrait.

Kath lui demandait si elle allait bien, et Cassi répondit évasivement, en prétextant un manque de sommeil dû au bordel de son dortoir. Sa protégée n’insista pas, mais elle voyait très bien qu’elle n’était pas convaincue.

Elle l’emmena sur un sentier de forêt discret, avec des arbres grands et fiers - de beaux arbres gallois. Kath lui demanda où elle l’emmenait, mais elle ne répondit que par un sourire mystérieux. En passant, elle lui montra un gigantesque saule pleureur, donc les branches descendaient jusqu’à caresser le sol, et annonça :
- Ca, c’était notre “tanière” à nous quand on était gosses. Et on s’appelait “la meute Mononoké”, je devais avoir 6 ou 7 ans…
Cassi resta un instant pensive, en repensant à cette époque plus simple, où la magie n’était rien d’autre qu’un jeu de cours de récréation. Sa vie aurait été tellement différente si elle n’avait pas été sorcière. Qui aurait-elle été ? Elle l’ignorait. Elle ne savait pas si elle serait devenue l’idéaliste vindicative qu’elle était aujourd’hui sans les évènements que sa belle-mère lui avait si cruellement renvoyés au visage…

La jeune fille secoua la tête pour dissiper ses pensées, et dit :
- Je te ferais visiter au retour, si tu veux.
Elle entraina ensuite la petite fille un peu plus loin sur le sentier, et finalement, s’arrêta à un endroit où les branches de deux arbres se rejoignaient, masquant la suite du sentier. D’autres rochers, dans l’eau - assez loin quand même - rendaient également difficile l’accès par voie marine.
- On y est.

Cassi écarta les branches, révélant une crique sublime, au sable blanc et à l’eau bleutée, entourée de rochers qui la rendaient inaccessible sauf par la forêt.
- La plus belle crique du village. Techniquement, on es vraiment dans le territoire d’Amroth, sur les cartes du moins. Mais personne ne vient jamais ici, parce qu’on y accède que par le sentier.

Elle prit Kath par la main, l'emmenant vers la pente de petits caillous qui menait à la plage.
- T'en fais pas, je te tiens. Marche où je marche. C'est bien mois casse-gueule que ça n'en a l'air.
Et effectivement, elles furent en bas en un rien de temps.
- Alors, tu en penses quoi ?

Comme il fallait s’y attendre, Cassi se montra hyper attendrie devant le plan des filles par rapport à la chambre. Kath avait eu cette idée en deux deux en lisant les membres de la chambres, et c’était un peu le hasard que tout le monde ait eu une peluche Disney. Pour Aurore et Kath, c’était l’évidence, mais il n’était pas automatique que les autres membres de la chambre en aient. Sauf qu’Ombeline était une fan de Disney de la première heure, et que sa famille avait beaucoup fréquenté le parc. Et bien entendu, elles avaient le cadeau pour Zey qui avait pu contrebalancer.

Quand elles arrivèrent au saule pleureur que Cassi lui décrivit comme leur tanière à ses amis et elle, Sans écouter la jeune fille qui lui dit qu’elle lui ferait visiter au retour, Kathleen se précipita à l’intérieur et se suspendit à une branche en riant. Le nom de la tanière lui plut car, à-côté des Disney, les Ghibli se trouvaient en bonne place dans le cœur de la petite sorcière. Rares étaient les sang-purs à avoir autant de culture moldue mais les Kirte étaient de ceux-là. Ils ne l’étalaient pas trop dans le monde, cependant, car ce ne serait pas très bien vu. Mais devant Cassi, elle n’avait rien à craindre.

« J’adore Princesse Mononoké. Mais mon préféré c’est le Château Ambulant, et toi ? »

Quand elles arrivèrent au bout du sentier, et que Cassi lui dévoila la crique, Kathleen ouvrir des yeu émerveillés. Avec confiance, elle grimpa et avança en tenant la main de Cassi. Soudain, elle glissa et parvint à se rattraper, mais non sans faire un gros calin à Cassi. La peut passée, elle éclata de rire et acheva sans plus de soucis le chemin vers la plage. Quand elles furent en sécurité sur le sable blanc, la fillette tourna vers Cassi un regard émerveillé.

« Cassi ! C’est superbe ici ! »

Cassi avait proposé de visiter la “tanière” au retour, mais sa protégée s’y élança en riant et se suspendit à une branche plus solide que les autres. Les bouts de bois qu’elles avaient agencés pour servir de sièges étaient encore là. La table relevait presque d’une construction scout, et le plateau de jeu de petits chevaux qui y était gravé n’avait pas été complètement patiné par le temps. Bien sûr, les petits cailloux qu’elles utilisaient autrefois pour jouer étaient introuvables.
Au fond, une ouverture dans le feuillage formait comme une fenêtre, donnant une vue superbe sur la mer.
- Bienvenue chez moi ! annonça Cassi.
Ce lieu était le vestige d’une époque où tout était plus simple. Il l’amena à s’interroger sur la personne qu’elle aurait été si ses pouvoirs magiques ne s’étaient pas déclarés. Mais bon, à refaire l’histoire, on n’en finissait jamais.

- J’adore aussi, mais j’ai un gros faible pour mon voisin Totoro ! On arrêtait pas de dire que, dans une forêt comme ça, on allait forcément croiser un Totoro ! Mais ça ne s’est jamais fait, alors on a décidé qu’ils étaient timides.
Cassi sourit à sa puce.
- Et ton Disney préféré, c’est quoi ? On s’est fait un marathon Disney avec Opal cet été, c’était marrant. Fallait bien lui faire un peu sa culture, quand même !

Finalement, Cassi conduisit Kath jusqu’à la plage. Elle lui indiqua par ou passer en l’accompagnant de très près, dos à la pente et face à sa protégée - Cassi aurait pu descendre sur cette plage les yeux bandés. Lorsque Kath glissa, les bras de Cassi se tendirent, prêts à l’intercepter, mais la petite fille se stabilisa d’elle-même. Elle la serra tout de même dans ses bras pour la rassurer.

Ce ne fut que lorsque Kath éclata de rire que Cassi reprit sa marche, la guidant toujours. Elles arrivèrent enfin sur la plage, qui plus beaucoup à Kath.
- Contente que ça te plaise !
Cassi installa ses affaires et enleva son short et son t-shirt, révélant son maillot. Elle sortit ensuite sa crème solaire - qui lui était indispensable pour aller se baigner.
- Tu en as ?
Il était hors de protection qu’elle laisse sa petite protégée rouquine à la plage sans protection !

Une fois ce point réglé, Cassi montra à sa puce où étaient l’eau et les casse-croûtes qu’elle avait prévus, puis proposa à sa protégée.
- Je te fais des tresses pour que tes cheveux ne t’embêtent pas ?

Maillot:

Comme Kath n'avait pas attendu pour se précipiter dans la tanière de Cassi, celle-ci la suivit afin de lui montrer tous ce qui avait fait son enfance. On sentait que ce lieu était plein de souvenirs d'enfants qui avaient joué sans se soucier des problèmes de la vie. Kathleen aurait voulu que Cassi puisse revenir à ce moment où tous les problèmes qu'elle avait, concernant Cressida notamment, n'existaient pas pour elle.

« C'est vraiment super comme endroit secret. Moi aussi, j'en ai un Dans la forêt derrière chez moi. Je te le montrerai quand tu viendras à la maison si tu veux ! »

Kathleen éclata de rire en entendant la mention de Tororo. Elle avait également vu ce dessin animé et, de base, le personnage était déjà timide. Donc le raisonnement de Cassie était cohérent avec la réalité de l'histoire. Kathleen se voyait bien inventer ce genre d'histoire, notamment avec Sarah où Emerald qui adoraient cultiver avec elle leur imagination. Elle se voyait bien créer avec elles deux, et même en rajoutant Ombeline dans l'affaire, une cabane dans le jardin où elles inventeraient leurs propres histoires. Ombeline râlait souvent mais en fait, elle avait une imagination débordante qu'elle aimait aussi travailler.

« De toute façon, Totoro, il est timide. Vous avez regardé quoi comme Disney avec Opal ? »

Si Cassi aimait les Disney, elle pourrait en regarder aussi chez Kath où la magie était réservée à certaines salles et pièces pour éviter qu'elle interfère avec tout ce qui provenait des moldus. Il y en avait beaucoup au sein du château.

Après avoir pris le temps de visiter l'antre secrète de Cassi, les deux fillettes se rendirent sur la plage que la protectrice voulait montrer à sa protégée. À peine arrivées, Cassie demanda à Kathleen de se mettre de la crème, ce que la fillette jugea responsable.

« J’en ai ! Faite par maman, elle est super efficace ! Je t’en mets dans le dos, attends ! »

Elle prit un peu de crème dans sa main pour en mettre dans le dos de Cassi, sachant que son amie en ferait autant pour elle. Une fois qu'elles furent bien protégées, Cassi proposa à Kathleen de lui faire des tresses afin de lui faciliter les choses pour leur moment toutes les deux. Kathleen accepta et profita de ce moment pour relancer la discussion sur l'état de sa protectrice.

« Tu sais, je sens bien qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Il s'est passé quelque chose ? c'est à cause de Léo ? »

Cassi et Kath explorèrent ensemble la vieille tanière de la “meute” de son enfance, que sa protégée découvrit avec beaucoup d’enthousiasme. Elle proposa de lui montrer le sien, en Ecosse.
- J’adorerais, ma puce. Merci, c’est vraiment gentil !

Elles parlèrent - évidemment, vu l’endroit - de leurs films de Miyazaki préférés, et Cassi confia son faible pour Totoro, qu’elle avait cherché ici avec ses copines dans son enfance.
- Voilà, tellement timide que parfois, quand une branche bruissait, on disait qu’ils étaient venus nous voir, mais étaient trop timides pour se montrer.
Comme pour souligner son propos, le vent fit bruisser quelques feuilles, et Cassi souligna, amusée.
- Tiens, un Totoro.

Kath lui demanda ce qu’elle avait regardé avec Opal, comme Disney.
- Plein de choses ! On s’est fait deux journées entières de marathon, plus quelques uns en soirées. On a notamment vu tous ceux qui sont un peu “girl power” (Rebelle, Moana, Frozen, Mulan, etc.). Et puis pas mal de classiques plus ou moins connus, genre La Belle et la Bête, Tarzan, le Bossu de Notre-Dame (avec le deux!), l’Atlantide, Rox et Rouky, Bernard et Bianca… La grosse totale. Ah, le dernier qu’on a vu, c’était Tous en Scène, j’adore ce film. C’est lequel, ton Disney préféré ?
Même parmi les moldus, à son âge, être fan de Disney pouvaient être délicat - alors qu’ils y revenaient pourtant dans la vingtaine pour beaucoup, un comble ! Mais avec la petite fille, elle n’avait pas à s’inquiéter. Kath comprendrait, c’était certain.

Dès leur arrivée à la plage, Cassi sortit la crème solaire et, en vraie mère poule, demanda immédiatement à sa protégée si elle en avait.
- Ta mère en fabrique ? Mais c’est trop chouette, ça ! C’est une recette magique ?
Elles se tartinèrent donc l’une l’autre de crème solaire.

Cassi proposa à Kath de lui faire des tresses. Celle-ci accepta de bon coeur. Cassi s’installa donc derrière elle, sur sa serviette, et entama son ouvrage avec des gestes experts, attrappant une fine mèche après l’autre pour les tirer en arrière, créant juste assez de tension pour que ça tienne, mais sans jamais tirer les cheveux de Kath.
Enfin, juste au moment où celle-ci lui demanda si elle allait bien, en ramenant directement Leo sur le tapis, ce qui rapella à la jeune femme cette fameuse soirée. Elle fit un léger faux mouvement, et tira un peu les cheveux de Kath.
- Oh, pardon, ma puce ! Ça va ? s’inquéta-t-elle.

Bien sûr, ce petit accident ne la dispensait pas de répondre à la question de sa protégée.
- Je dors mal, en ce moment. C’est la guerre dans mon dortoir, entre Jade et Skyler, dur d’avoir du calme. prétexta-t-elle, comme elle l’avait fait auprès de la plupart de ses proches jusque là. Après tout, c’était la vérité vraie.
Kath lui demanda alors si Leo était à blâmer pour son état, et les traits de la jeune fille s'assombrirent.
- Je... C'est beaucoup plus compliqué que ça.

Tenant à mettre fin à cet échange, elle reprit son ouvrage, avec concentration, et ne tarda pas à l’achever.
- Et voilà.
Avec son portable, elle prit quelques photos pour lui montrer le résultat.
- Bon, on va se baigner ?
Ce coin de plage était très sympathique pour se baigner avec les plus jeunes - ou pour une bande de petites “louves” tarées de 7 ans, sorties de leur dortoir en pleine nuit par le ponton pour une baignade nocturne, d’ailleurs. La profondeur était très progressive, le courant assez faible grâce aux rochers. Vraiment, le truc le plus dangereux ici était la pente pour accéder à la plage - une pente que Cassi avait emprunté dans le noir complet plus d’une fois, et connaissait par coeur, et qui était déjà derrière elles. Le reste, c’était tranquille.

Cassi adorait rentrer directement dans l’eau très froide, mais ne savait pas si Kath partageait son aisance.
- Si tu n’as pas l’habitude de l’eau froide, pense à bien te mouiller, hein ma puce ?

Tresse:

Kathleen aimait beaucoup la façon dont Cassi lui parlait, en l'appelant par des noms doux et en lui disant des choses gentilles comme elle le faisait. Elle ne partagerait pas son coin secret avec n'importe qui. Elle l'avait évidemment fait avec Freddie, et elle le ferait sûrement avec Aurore. Mais tout le monde ne pouvait pas connaître ce secret et le garder aussi précieusement que ses meilleurs amis. Ombeline et Sarah la connaissait bien évidemment. Mais Kathleen avait très envie de partager ça avec sa protectrice. Elle lui fit donc un grand sourire. À cet instant, avec un bruissement, Cassi illustra le jeu avec lequel elle amusait ses camarades à l'époque.

« Salut, Totoro ! » s'enthousiasma Kathleen, jouant le jeu.

Pendant ces vacances, Cassi avait regardé tout un tas de Disney avec Opal. C’était le genre d'activité qui plairait à Kathleen, que ce fût avec l'une ou l'autre des deux jeunes filles. Elle les adorait toutes les deux et elle adorait passer du temps avec elles dans des activités aussi agréables qu'un moment ciné.

« Moi, mon Disney préféré, justement c'est La Belle et la bête. Je l'ai toujours adoré. »

Au moment de se mettre de la crème, Kathleen sortie sa crème super protectrice fabriquée maison par sa propre mère. Quand il s'agissait de soigner et de protéger, aucun filtre et aucun onguent ne valait ceux des femmes de la famille de Mary Kirte. Il était connu dans le milieu qu'elle avait un secret dans ses recettes qui les rendait plus performantes que la plupart des autres. Kathleen n'en était pas encore là elle-même mais elle savait que les potions qu'elle préparerait plus tard auraient des chaces d'être plus efficaces, car elle suivait les consignes de préparation de sa mère.

« Oui, elle l'a fait à partir de plantes magiques. Je ne sais pas encore comment elle fait, mais je sais que la plupart de ses concoctions sont plus puissantes que les autres. Alors quand il s'agit de me soigner ou de me protéger, je me dis qu’autant les utiliser. Tu ne crois pas ? »

Quand elle essaya d'aborder le sujet de son état et qu’elle mentionna Léo, Cassi ne démentit pas mais ne valida pas non plus. Elle avait l'air tellement mal à l'aise que Kathleen se demanda si ça ne vaudrait pas la peine d'en parler avec Léo plutôt que directement avec elle.

« Tu préfères qu'on en parle plus ? » lui demanda-t-elle gentiment. « Tu sais que tu pourras toujours venir me voir si tu as besoin de te confier à quelqu'un ? »

La tresse que Cassi lui avait faite était vraiment pratique pour une journée à la plage. Une fois coiffée, son amie l'invita à aller se baigner. Kathleen lui offrit un grand sourire.

« Merci beaucoup pour la coiffure ! Allons-nous baigner ! »

Les conseils de Cassi n'étaient pas utiles en la matière. En bonne guérisseuse, Kathleen savait entrer dans l'eau avec toutes les précautions nécessaires. Elle se mouilla aux endroits stratégiques et quand elle fut prête elle plongea comme une sirène dans l'eau.

Cassi sourit avec attendrissement en voyant sa protégée se prêter au jeu qui avait été le sien des années plus tôt.

Après l’échange sur leur film Miyazaki préféré, elle interrogea Kath sur son Disney préféré, et celle-ci exprima sa préférence pour la Belle et la bête.
- Bon choix ! J’avoue que, de tous les films “Princesse Disney” classiques, c’est mon préféré. En “vrai” Disney, je dirais Mulan, sans hésiter. Mais si on inclut les Pixars, mon préféré, c’est Rebelle.
Un choix qui était, il fallait l’avouer, extrêmement révélateur de sa personnalité.

Toujours prévenante, elle demanda à Kath si elle avait de la crème, et celle-ci en sortirt une spéciale, fabriquée par sa mère, sur laquelle Cassi l’interrogea avec beaucoup d’intérêt.
- C’est trop génial ! Oui, tu as parfaitement raison.
Elle allait devoir négocier avec Mary Kirte la possibilité de lui acheter toute la crème solaire qu’elle utilisait, à vie. Faire des coups de soleil même en mettant de la crème indice 60 toutes les heures, c’était quand même trop chiant.

Kath l’interrogea sur son était de ces derniers temps, et la question de Leo, et Cassi chercha à dévier la conversation. Heureusement, Kath n’insista pas et offrit de changer de sujet - mais en l’assurant qu’elle était là si elle en avait besoin.
- Il vaut mieux, sinon, je risque encore de te tirer les cheveux sans faire exprès ! ironisa la jeune fille. C’est gentil, ma puce. Je m’en souviendrais. Mais… Mais je ne veux pas t’impliquer là-dedans. C’est moi qui dois te protéger, pas l’inverse. Mais je m’en sors, ne t’en fais pas.
Et elle fit un bisou sur la joue de sa protégée avant de se remettre au travail.

Celle-ci sembla beaucoup apprécier cette nouvelle coiffure, et elles décidèrent de partir à l’eau.
Cassi attendit auprès de Kath, mais celle-ci savait bien qu’elle devait se mouller, et plongea enfin avec élégance. Occupée à la regarder, Cassi ne s’était pas mouillée, mais elle n’en avait pas vraiment besoin. Elle avait grandi en se baignant dans des rivières et des lacs - elle ne se souvenait pas être un jour allée à la piscine dans son enfance, à part avec l’école moldue - et elle adorait l’eau froide.

Elle plongea à la suite de Kath, avec l’aisance d’une fille qui était née dans l’eau - et techniquement, c’était le cas.
- Elle est bonne, hein ? demanda-t-elle, savourant la fraîcheur glaciale de l’eau.
Elles nagèrent un moment, et Cassi demanda à sa protégée :
- Je te promène un peu ?
Sans attendre sa réponse, elle la souleva comme une princesse, en riant, et entreprit de la balader en marchant dans l’eau.

Les préférences de Cassi en termes de dessin animé ne surprirent pas Kathleen. En effet, la protectrice rebelle qu'elle était qui ne se laisser pas marcher sur les pieds ne pouvait pas aimer autant les films à l'eau de rose que ceux ou une héroïne combattait activement pour obtenir justice pour elle ou pour les autres. Ses choix correspondaient à sa personnalité et ils n'étonnaient pas la petite Poufsouffle. Pour elle, qui avait le romantisme et les rêves d'une petite princesse de onze ans, et qui adorait lire des histoires, la Belle était sans doute le personnage auquel elle se référençait le mieux.

« Ça te va bien ! »

Quand elle interrogea Cassi et qu’elle sentit que poser plus de questions pourrait lui faire du mal, Kathleen eut la gentillesse de ne pas insister. Néanmoins, elle tint à préciser qu'elle serait là si jamais le besoin s'en faisait sentir. Et même si Cassi lui assurait que ça allait et que tout irait bien, Kathleen était déterminée à s'adresser aux différents protecteurs de son amie afin d'assurer qu’elle serait prise en charge et vengée par la suite, même si elle la laisserait tranquille pour ne pas la brusquer en ce qui concernait les confidences.

Elle se baignèrent toutes les deux, Cassi la promena dans l'eau comme une princesse et elle s'amusait toutes les deux, s’arrosant et jouant dans l'eau toute une partie de l'après-midi. Quand il fut l'heure de rentrer, Kathleen pouvait se vanter d'avoir passé une bonne après-midi merveilleuse en compagnie de son amie. Elle était tellement contente de sa journée que même si elle envisageait de parler à Léo pour savoir ce qui s'était exactement passé, elle était persuadée que ce moment avait fait beaucoup de bien autant à Cassi qu’à elle.

« Merci pour cette après-midi, Cassi ! C’était génial ! » Dit-elle alors qu'elles rentraient au camp.