Tu as de la farine sur le nez [PV Madeline Haden]

Madeline, la petite protégée de Kathleen, n’avait vraiment pas eu une vie facile. Elle avait confié à Kathleen qu’elle avait été beaucoup embêtée dans sa petite enfance et qu’elle n’avait pu compter que sur Joey pour s’occuper un peu d’elle et la protéger. Et bien entendu, ça avait été difficile pour elle quand ils n’avaient pas été répartis ensemble. Cela, Kathleen le comprenait très bien. Elle regrettait pas mal que Freddie et elle ne soient pas dans la même maison. Cela dit, elle n’avait pas vécu des choses aussi dures que Maddie et ne vivait donc pas de la même façon l’éloignement avec Freddie.

Mais elle avait décidé de faire en sorte de remonter le moral à la fillette et tout au long de l’année, elle avait imaginé de nouvelles astuces pour veiller sur elle et lui faire retrouver le sourire. Aujourd’hui, elle avait eu une nouvelle idée, puisqu’il n’avait pas cours de la journée, et elle avait entraînée Maddie à-travers les couloirs jusqu’au sous-sol, là où se trouvait l’entrée des cuisines. Elle était persuadée que la petite gourmande qu’était Maddie allait adorer l’idée qu’elle avait eue et qui lui permettrait de penser à autre chose le temps de quelques heures. Kathleen retira ses mains des yeux de Maddie et chatouilla la poire.

« Bienvenue dans les cuisines, Maddie ! »

Elle avait crié d’un ton enthousiaste avant de pousser la porte et d’entraîner sa petite protégée à l’intérieur. Elle l’entraîna vers une table où, suivant ses directives, les elfes de maison avaient placé tous les ingrédients et le matériel nécessaire à la préparation d’un gros gâteau au chocolat que Kathleen prévoyait de cuisiner avec Madeline avant de le manger toutes les deux. Et elles pourraient en offrir chacune une part à leur meilleur ami respectif. C’était la meilleure idée que la petite Poufsouffle avait eue et elle espérait que la fillette serait aussi enthousiaste qu’elle. En tout cas, elle s’y emploierait.

« Nous allons faire un gâteau au chocolat ! »

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Tu as de la farine sur le nezft. Kathleen Kirte

La journée avait été plutôt banale. Madeline n’avait pas eu cours, et n’en aurait pas avant le lendemain. Elle aurait pu mettre ce temps à profit pour lire – il lui restait une quantité astronomique d’ouvrages à dévorer – mais le cœur ne lui en disait pas. Elle avait en fait le moral au plus bas. Cela lui arrivait régulièrement depuis la répartition, maintenant qu’elle ne pouvait plus passer tout son temps avec Joey. Elle n’avait envie de rien ; mais rester en boule sous la couette ne lui semblait pas une option plus attirante.
Kathleen, sa protectrice, l’avait de toute façon tirée du lit à coup d’exclamations enjouées, déballant son programme du jour. La petite irlandaise l’avait écoutée poliment, mais rien ne parvenait à faire naître un sourire sur ses lèvres.

Quelques heures plus tard, sans crier gare, son amie l’avait attrapée par le bras et entraînée, ignorant ses protestations, le long des couloirs et à travers les étages. Arrivées en bas du château, elle avait placé ses mains sur les yeux de Maddie, sûrement pour cacher une surprise, ce qui éveilla la curiosité de la petite. Elles descendirent encore une volée de marches, leurs pas résonnant sur le sol de pierre nue, et une porte s'ouvrit. Kath ne tarda pas à retirer ses paumes du visage de sa protéger.
Madeline écarquilla les yeux de surprise en découvrant l’intérieur des cuisines. Mille questions lui traversèrent l’esprit. Que venaient-elles faire ici ? Avaient-elles le droit d’y aller ? Quel était le plan de Kathleen ? L’inquiétude fronça les sourcils de la petite fille. Elle espérait vraiment que sa camarade avait l’autorisation d’aller en cuisine, car elle ne voulait pas s’attirer d’ennuis.
Ces rapides considérations furent brusquement interrompues par le cri empreint d’enthousiasme de Kath :

- Bienvenue dans les cuisines, Maddie !

La Poufsouffle, apparemment fière de son idée, à en juger par le ton de sa voix, poussa sans plus de cérémonie la porte derrière elle et son amie à l’intérieur. Elle entraîna cette-dernière jusqu’à une table chargée de matériel et d’ingrédients. Farine, oeufs, fouets, saladiers s'étendaient devant le regard éberlué de l'enfant.

- Nous allons faire un gâteau au chocolat ! s’exclama Kathleen.

Madeline regarda alternativement la montagne de chocolat qui s’étalait en effet sur la table et celle qui lui avait organisé cette surprise. Elle se sentit envahie par une émotion soudaine et les larmes lui montèrent aux yeux. La fillette prit son amie dans ses bras.

- Merci…

Elle s’arma ensuite d’un sourire presque sincère qu’elle espéra convainquant, attrapa un bout de tissu qui traînait, et lança, dégageant sa crinière rousse de sa nuque :

- Qu’est-ce qu’on attend ?! Tu veux bien m’attacher ce tablier ?

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Kathleen avait espéré faire plaisir à sa petite protégée en l’emmenant dans les cuisines. Mais la réaction de la fillette dépassa toutes ses espérances. Quand Maddie se jeta à son cou, Kathleen resta une seconde paralysée par la surprise, avant de refermer son bras sur la fillette qui venait de lui sauter au cou, tout en fermant les yeux, touchée par sa réaction enfantine. Kathleen, elle-même, pouvait avoir ce genre de réaction quoiqu’elle évitât en général, du fait de son éducation, mais cela faisait partie de sa nature. Et elle appréciait de s’être rapprochée d’une fillette qui ressemblait autant à ses instincts profonds.

« Mais de rien, ma petite Maddie », lui dit-elle, d’une voix basse et douce. « Je suis heureuse de te faire ce plaisir. »

Le sourire que Maddie avait sur son visage quand Kathleen croisa de nouveau son regard n’était pas totalement sincère et une lueur de tristesse pouvait se lire dans les yeux de la fillette, mais Kathleen n’y prêta pas attention. Mettre l’accent sur la douleur et la peine de l’enfant desservirait le but premier de tout cela, à savoir lui changer les idées et lui donner un peu de baume au cœur. Aussi quand la fillette demanda à Kathleen de lui mettre son tablier, la jeune guérisseuse ne se fit pas prier et lui attacha le bout de tissu afin de protéger ses vêtements.

« Voilà ! » s’enthousiasma-t-elle. « Une adorable petite pâtissière ! »

Kathleen se protégea elle-même puis se tourna vers les différents ingrédients. Elle saisit le saladier et le mit au milieu de la table. Puis elle versa un tas de farine dans le saladier dans lequel elle creusa le petit volcan où les deux fillettes mettraient les œufs. Puis, farceuse, elle avança sa main pleine de farine près du visage de Maddie et appuya son doigt sur son nez. L’enfant se retrouva décoré d’une trace de farine blanche. Kathleen rit en même temps qu’elle avait fait ça.

« Ca te va bien comme maquillage ! » plaisanta-t-elle en riant. « Tu veux t’occuper des œufs ? »

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Réagissant immédiatement aux mots de Maddie, son amie saisit le tablier avec enthousiasme et le lui noua prestement, avant de s’exclamer en souriant:

- Voilà ! Une adorable petite pâtissière !

La petite fille reçut le compliment avec un immense sourire, rougissant. Elle n’y était toujours pas habituée alors même que Kath n’en était pas à son premier à son égard. Cela lui faisait à chaque fois le même effet, un plaisir mêlé de gêne. C’était plutôt agréable, car elle savait que son amie était sincère, et cela la touchait. Aussi, un compliment aussi futile et superficiel que « adorable » lui réchauffait le cœur de la plus douce des façons.
Sur ce, Kathleen attacha son tablier sans avoir besoin de l’aide de sa protégée, et se lança directement dans la confection du gâteau. Elle se saisit d’un saladier et de divers ingrédients, exécutant le début de la recette comme s’il s’agissait d’un numéro de danse bien rodé. La farine qui coula en un torrent écumeux – faisant tousser les enfants au passage – que Kath creusa pour faire un petit puits, rappela à Madeline ceux qu’Amancia lui faisait parfois dans sa purée pour verser le jus de la viande. Cela réveilla son instinct gourmand.
Celle-ci contempla ce ballet de préparation d’un œil curieux mais resta sans bouger, les bras ballants. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas prendre part à la recette, bien au contraire. Mais elle n’avait jamais vraiment fait de pâtisserie. A part quelques cookies… elle ne savait pas faire grand-chose. Du reste, avec sa maladresse, jamais les Shaw ne lui avaient confié les parties un peu délicates. Elle savait… Peser les ingrédients. L’enfant se mordit la lèvre en pensant à ses lacunes.
Elle fut tirée de ses pensées par un doigt tout enfariné qui vint s’appuyer sur son nez, laissant une trace de poudre blanche, sur fond de rires malicieux. Maddie avait fermé les yeux de surprise. Lorsqu’elle les rouvrit, Kathleen s’enfuyait, un sourire farceur sur les lèvres, s'exclaffant.
Sa victime avait des yeux ronds. Elle toucha son nez, rendue un peu perplexe par la tournure des évènement, et un doigt plein de farine s’offrit à ses yeux. Sa bouche se tordit alors, puis elle explosa de rire à son tour, se tenant les côtes tant cette action impromptue la faisait se tordre. Elle essuya de sa main propre une larme qui avait commencé à couler, tentant de regagner son sérieux.

- Ca te va bien comme maquillage ! Plaisanta son amie en pouffant.

Les deux enfants retrouvèrent leur calme, et Kath lui demanda alors si elle voulait s’occuper des œufs. Madeline détourna le regard, embarrassée. S’occuper des œufs ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Les sortir ? Probablement pas. La petite fille était bien embêtée, elle n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire. Quand bien même, d’ailleurs, car elle n’aurait pas su comment le faire non plus.

- Euh… Je… Je ne sais pas ce qu’il faut faire, avoua-t-elle à demi mot, je n’ai jamais vraiment fait de gâteau.

Elle avait un air contrit. La fillette se retint d’ajouter qu’elle avait très peur de tout ruiner par maladresse. Elle regarda ses mains d’un air dégoûté. Pourquoi fallait-il qu’elle ne sache rien faire de ses dix doigts sans causer de catastrophe ? Elle n’osait même pas aller chercher les œufs et les ramener sur le plan de travail, car elle ne voulait pas risquer de les faire tomber et de les casser. C’était bien trop fragile pour qu’elle les manipulât.
Maddie espérait sincèrement que Kath saurait lui expliquer et lui apprendre à faire ce gâteau. Elle voulait participer, l’aider, pas regarder de loin. Elle serait prête à essayer, mais elle aurait besoin d’aide. Elle comptait sur son amie. A elles deux, elles feraient le meilleur gâteau au monde !

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Kathleen ne put s’empêcher de sourire quand elle vit Maddy rougir sous son compliment. La fillette était timide et n’avait pas l’habitude d’être complimentée, mais pour Kathleen, cela lui venait si naturellement qu’elle n’avait pas pensé à mal. Cela dit, même si elle rougissait, Maddy n’avait pas l’air de lui en vouloir, mais semblée plutôt flattée malgré sa gêne. Donc Kathleen jugea qu’il n’y avait pas lieu de s’excuser. Elle se mit simplement à la préparation du gâteau en remarquant que Madeline se contentait principalement d’observer et ne se sentait pas de faire quoi que ce soit. Et puis, elle n’avait pas assez le sourire aux lèvres.

Malicieusement, la jeune Poufsouffle lui mit donc un peu de farine sur le nez. Sa malice eut le mérite de réussir puisque sa petite camarade, en constatant de son doigt le peu de farine qu’elle avait sur le nez, partit d’un immense éclat de rire. La voir s’amuser comme cela fit plaisir à Kath sur la bouche de laquelle un sourire se dessina. Elle lui proposa alors de s’occuper des œufs, mais la petite ne semblait pas du tout confiante en elle. Elle avoua qu’elle ne savait pas faire. Kathleen lui fit un sourire tendre avant de décider de s’occuper un peu d’elle.

« Attends, je vais te montrer comment faire. »

Kathleen prit les œufs et les posa sur la table à-côté du saladier. Puis elle se plaça derrière Maddy et mit ses propres mains sur celles de sa protégée. De cette façon, elle guida sa main droite, lui fit prendre l’œuf et en lui parlant avec douceur, le lui fit casser sur le bord du plat. Puis, elles le déversèrent d’une même main dans le volcan de farine. Un à un, Kathleen et Maddie mirent les œufs de cette façon. Puis Kathleen lui fit prendre le fouet et lui fit fouetter le mélange. Au bout d’un moment, elle la lâcha.

« Tu sauras continuer de mélanger pendant que je rajoute le lait ? »

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Tu as de la farine sur le nezft. Kathleen Kirte

Maddie n’avait pas la confiance nécessaire pour tenter de s’occuper des œufs sans que Kathleen ne lui montrât comment faire, et elle en était sincèrement désolée. Elle aurait aimé être plus capable, mais sa maladresse ne l’autorisait pas à s’y essayer sans explications ou entraînement. Sa camarade dut comprendre ce dilemme interne, et lui adressa un sourire des plus tendres qui fit remonter les commissures des lèvres de Madeline.

- Attends, je vais te montrer comment faire, répondit doucement Kath.

Celle-ci posa les œufs à côté du saladier avant de se mettre derrière sa protégée, qui laissa échapper un cri de surprise. Elle posa alors ses mains sur celles de la petite contrite, et les guida pour lui faire casser et verser les œufs dans le saladier plein de farine. A elles deux, elles répétèrent les gestes pour chaque œuf, rodant la mécanique, et le dernier se fit de façon presque fluide. Un sourire naquit sur les lèvres de Madeline. Elle avait réussit ! Pas seule, certes, mais il s’agissait déjà d’une victoire. Aucun œuf n’avait été cassé, aucun blanc ou jaune renversé, et ils gisaient bien au centre du volcan de farine. Elles pouvaient être fières.
Pas le temps de se reposer sur leurs lauriers, cependant, car la recette était loin d’être terminée. Kathleen mit un fouet dans la main de son amie avant de la faire fouetter le mélange. Elle relâcha sa prise lorsque Maddie eut compris le mouvement. Cette-dernière était ravie de savoir continuer sans aide. Le saladier tangua légèrement à plusieurs reprises, mais rien ne se renversa. Néanmoins, le mélange commençait déjà à être pâteux et la force qu’il fallait mettre pour tourner dépasserait très vite celle que l’enfant possédait.

- Tu sauras continuer de mélanger pendant que je rajoute le lait ? s’enquit sa protectrice.

Un hochement de tête certain et un petit sourire furent sa seule réponse. Elle se faisait une mission de mélanger efficacement la farine, les œufs et le lait. Elle se souvenait avoir vu Amancia verser le lait peu à peu tout en remuant le contenu du saladier. La fillette savait donc à quoi s’attendre. Sa camarade ne verserait pas tout d’un coup, elle saurait doser pour que Madeline réussisse à bien incorporer le liquide dans la pâte. Son travail était assez aisé, il suffisait de ne pas faiblir… et de ne pas renverser ni causer des éclaboussures. Elle se prépara mentalement à cette tâche. Elle voulait bien la réussir. Aussi posa-t-elle une main ferme sur le bord du récipient, pour l’empêcher de tanguer. Elle jeta un œil à Kathleen pour s’assurer qu’elle était prête à continuer. Il fallait garder ses forces, car le début de pâte devenait difficile à mélanger !
Somme toute, cependant, la petite fille était très heureuse de faire cette activité avec son amie. Un pensée naquit dans son cerveau et la fit rire doucement. C’était sa gourmandise qui prenait les rênes. Une gourmandise qui éveillait des échos de préparation de gâteaux. Elle ne pouvait certes pas y participer activement, mais elle avait toujours eu le droit de faire une chose, avec son Fiz.

- Au fait, Kath, dit-elle avec un sourire malicieux, on pourra manger les reste de pâte collés au saladier ?

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Malgré sa douceur, Kathleen ne put empêcher la petite Maddie de prendre peur quand elle l’entoura pour lui montrer comment verser les œufs dans le mélange. Cela lui fit de la peine. Kathleen n’avait pas voulu faire peur à la fillette en faisant cela, mais simplement lui permettre de participer à la tâche. Ce n’était marrant pour personne de rester à ne rien faire pendant que l’autre faisait tout. Et Madeline ne serait pas réconfortée si elle se contentait de regarder Kathleen faire. Mais elle se détendit quand la fillette lui imprima le mouvement et ensemble, elles mirent les œufs à l’endroit où ils devaient être et Maddie commença à mélanger la pâte.

« A priori, tu devrait t’en sortir, effectivement. », approuva Kathleen avec un hochement de tête.

Délicatement, la petite Poufsouffle commença à verser le lait pendant que sa protégée mélangeait. Elle prit soin de le faire tout en douceur pour que la pâte se mêle bien. Elle n’avait pas à se plaindre de sa partenaire qui avait bien compris le mouvement qu’elle lui avait appliqué au départ et qui semblait déterminée à faire les choses avec beaucoup d’application. Kathleen était fière de son petit commis de cuisine. Madeline était si mignonne et si appliquée. La Poufsouffle ne regrettait pas son choix d’activité. Elle était certaine qu’au fil de la préparation puis de la dégustation, la fillette allait bien vite se sentir mieux et oublier tous ses problèmes.

« Dis-donc, tu mélanges comme une vraie championne ! »

Influencée par sa gourmandise, la fillette demanda à Kathleen si elle aurait le droit de manger les restes de pâte collés au saladier. Kathleen pouffa et fit de nouveau une pichenette sur le nez de Maddie, lui rajoutant un peu de farine à celle qui s’y trouvait déjà, mais lui offrant un grand sourire, un peu protecteur.

« Eh bien, tu es décidément une petite gourmande. Mais bien entendu ! Tu auras le droit. Et si on faisait fondre le chocolat à présent ? »

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Tu as de la farine sur le nezft. Kathleen Kirte

Lorsque Madeline se mit à mélanger seule la pâte, sa protectrice lui fit un petit compliment approbateur qui fit rosir ses joues. Elle était assez fière d’avoir compris le mouvement, et de n’avoir pas cédé à sa maladresse.
Kathleen se saisit du lait, et commencer à le verser pendant que son amie touillait. Elle était très délicate, presque tendre, dosant précisément et en douceur la quantité qu’elle versait afin que le liquide se mélange bien à la pâte. Maddie appréciait cela du regard en continuant consciencieusement à remuer le contenu de son saladier. Déjà, la pâtisserie lui mettait du baume au cœur, lorsqu’elle voyait les petits regards complices de Kath. Sans compter qu’elle était source de fierté pour la petite maladroite qui s’en sortait comme un chef. Elle se dit avec une pointe de regret qu’elle aurait peut-être dû insister auprès d’Amancia pour participer à la confection des gâteaux. Mais elle balaya cette pensée en remuant la tête, et s’arma d’un sourire. Son amie faisait tout ça pour lui remonter le moral, il n’était pas question de ressasser des pensées tristes. Elle se concentra sur le mélange qui prenait forme dans le récipient. C’était la tâche qui lui incombait.
Quand la petite fille demanda à Kathleen si elle pourrait manger les fonds de saladier, cette-dernière ne put s’empêcher de pouffer. Madeline se mordit la lèvre, un peu gênée. Se moquait-elle ? Mais avant que cette idée ne se soit formée dans son esprit, son amie lui fit une petite pichenette sur le nez. Sa main était pleine de farine, et, fatalement, le nez de sa protégée se retrouva affublé d’un deuxième trait de poudre blanche. Ignorant les quelques protestations faussement outrées de sa victime, Kathleen lui offrit au contraire son plus beau sourire avant de s’exclamer :

- Eh bien, tu es décidément une petite gourmande. Mais bien entendu ! Tu auras le droit.

Maddie sourit, sincèrement cette fois. C’était sa partie préférée, pouvoir manger un peu de la pâte avant que le gâteau ne soit cuit. Il en restait en général une petite quantité collée au fond du saladier, que l’on ne pouvait retirer sans en remettre et qu’on préférait donc assez logiquement laisser là. Jamais la petite gourmande n’avait laissé le restant de préparation se perdre : accompagnée de son Fizwizbiz, elle avait toujours mis un point d’honneur à faire un travail de lave-vaisselle humain. Le récipient était en général presque propre lorsqu’ils en avaient terminé.

- Et si on faisait fondre le chocolat à présent ? Proposa Kathleen.

Sa protégée regarda le mélange qu’elle était encore en train de touiller. En effet, il avait pris une consistance pâteuse et elle avait eu du mal, sur la fin, à continuer de tourner le fouet. Elle en conclut que c’était là la texture désirée, et s’arrêta. Puis elle se tourna vers sa protectrice.

- On fait ça au bain marie, c’est bien ça ? Demanda l’enfant. Si je me souviens bien, on fait chauffer de l’eau et on met un bol avec du chocolat en morceaux dedans. Non ?

C’étaient de vagues souvenirs de lorsqu’elle regardait les Shaw faire la cuisine. Faire fondre le chocolat avait toujours été jugé trop dangereux pour les deux enfants, mais ils n’étaient jamais très loin, observant les moindres mouvements de la mère, dans l’espoir de sentir l’odeur alléchante du chocolat en train de fondre.
Madeline alla jusqu’à la pile d’ingrédient et pris la tablette de chocolat pâtissier, qu’elle ramena à côté de son amie. Elle entrepris de la découper en carrés qu’elle mit dans un petit bol jaune qui trônait sur le plan de travail. Ça, elle savait le faire, pensa-t-elle avec un sourire fier.

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L’enfant était soigneuse et appliquée et quand on la guidait, elle savait parfaitement faire les choses. Kathleen était habile à ce petit jeu, mais c’était logique car en tant que potioniste, la dextérité et la rigueur qui accompagnait la préparation d’une recette de cuisine était particulièrement travaillée. On ne pouvait pas rater une potion sans qu’il y ait un minimum de conséquences. Aussi Kathleen avait-elle acquis une certaine habileté à la préparation de mélange et une pâte de gâteau faisait partie de quelque chose tout à fait à la hauteur de ses capacités. Elle n’en était que plus heureuse d’apprendre à Maddie à en faire un.

Les sourires et la joie de son amie faisaient plaisir à Kath, ainsi que de la voir prendre confiance en elle. Elle avait l’air toute heureuse à cuisiner comme ça. Par moments, une ombre passait dans son regard qui inquiétait un peu Kathleen, mais tout de suite après, l’enfant se reprenait et retrouvait confiance et sourire. Kathleen se rassura en se disant donc que l’activité faisait le travail et qu’elle ne devait pas s’inquiéter outre mesure. Lorsque la pâte fut prête, il fut temps de faire chauffer le chocolat et Madeline parla aussitôt de bain-marie tout en manipulant le chocolat avec une certaine dextérité. Kathleen siffla d’admiration.

« Eh bien, tu m’impressionnes. Je vois que tu as de l’expérience sur le sujet ! Tu saurais allumer un feu là-dedans ? » demanda-t-elle en tendant le réceptacle dans lequel il fallait mettre la flamme. « Je sais qu’on l’a appris en cours, mais je suis vraiment lamentable avec une baguette ! »

Il allait bien falloir faire du feu pour fondre le chocolat. Mais si Maddie ne s’en sentait pas capable, on pourrait éventuellement demander aux elfes de Maison, Kathleen était certaine qu’ils ne leur feraient pas de difficulté. Mais elle voulait donner la possibilité à Maddie de le faire afin de la valoriser.

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Madeline se sentit envahie de fierté lorsque Kathleen siffla avec un air admiratif à sa mention du bain-marie. Elle n’y connaissait presque rien en cuisine, contrairement à Kath qui semblait avoir une bonne expérience de cette activité. L’impressionner faisait donc très plaisir. D’ailleurs, elle verbalisa son compliment, ce qui fit rosir les joues de sa protégée. Elle pourrait y prendre goût, pensa-t-elle avec amusement.
Sa camarade lui tendit alors un réceptacle, lui demandant si elle saurait y allumer un feu. Elle prétexta être lamentable avec une baguette, ce dont Maddie doutait bien qu’elle gardât le silence. Cette-dernière supposa qu’il s’agissait d’un moyen de la faire participer.
Elle hésita grandement. Elle se savait malhabile avec une baguette, vraiment. L’expérience des cours de sortilèges lui avait montré que ce n’était pas son point fort. Mais en même temps, elle ne voulait pas décevoir sa protectrice qui la regardait d’un air encourageant.

- Euh… balbutia la fillette, d’accord. Je euh, je vais essayer. Mais je… je ne suis pas très douée.

Madeline sortit sa baguette, souple entre ses doigts. Immédiatement la pression fit trembler sa main. Elle inspira et expira doucement, tentant de se remémorer les cours de Sortilèges portant sur Incendio, celui qui faisait jaillir des flammes de la baguette. Cette matière n’avait jamais été son fort à cause de sa maladresse, bien qu’elle ait connu quelques succès flamboyants. Elle espérait qu’aujourd’hui tout se passerait sans encombres.

[Lancer du dé]

La fillette ferma les yeux se concentra. Lorsqu’elle les rouvrit, elle fit un geste souple du poignet, pointant sa baguette vers le réceptacle, en s’exclamant :

- Incendio !

A sa grande surprise et son intense plaisir, une petite flamme surgit de l’extrémité de sa baguette. Elle la dirigea vers le réceptacle mais, décontenancée par son succès, sa maladresse pris le dessus. Son bras dévia au dernier moment et le feu se précipita vers le plan de travail derrière le récipient. En une seconde, il s’embrasa.
Madeline écarquilla les yeux et laissa échapper un cri de terreur. La panique la figea sur place, son cerveau lui criant de fuir et de rester immobile en des signaux contradictoires. L’enfant tourna son regard vers son amie et lui cria :

- Kath ! Attention !

En voyant sa camarade aussi proche du danger, les jambes de la petite fille se mirent en mouvement avec une lenteur insoutenable. Elle se précipita au mieux vers l’évier le plus proche, manquant de tomber à plusieurs reprises. Elle remplit le premier récipient à sa portée, un bol bleu, et courut, éclaboussant le sol, vers les flammes qui gagnaient du terrain. Elle renversa le liquide dessus, les atténuant un peu – assez pour que Kathleen soit en sécurité – mais il allait falloir les éteindre plus vite.

- Il faut étouffer le feu ! Cria Maddie, en proie à la panique.

Elle était apeurée et mortifiée. Elle avait tout gâché. Jamais elle n’aurait dû accepter de lancer l’Incendio, c’était une très mauvaise idée. Mais l’heure n’était pas aux excuses ou aux remords, il lui fallait pour l’instant mobiliser toute sa concentration et le peu de sang-froid qu’il lui restait afin d’éviter de ravager les cuisines.
Elle lança un saladier vide à sa camarade avant de se ruer de nouveau vers l’évier. Elle fit plusieurs allers-retours, la sueur perlant à son froid, à cause du feu ou peut-être de la peur, à bout de souffle. Beaucoup d’eau se perdait, à cause de la hâte et du champ de vision rétrécit par la peur. A elles deux, les petites filles gagnèrent du terrain sur les flammes qui régressaient. C’était un soulagement. Elles finirent par les éteindre complètement, mais la pression intense de l’événement et l’adrénaline ne permirent pas à Madeline, qui glissa au sol, vidée, de se calmer avant de longues minutes.

:copyright:️ DABEILLE

Kathleen eut un petit sourire désabusé quand elle entendit Maddie, prenant conscience qu’elles n’étaient probablement pas meilleures l’une que l’autre en sortilèges. Eh bien, il y avait intérêt que Zeynep rattrape le coup pour l’honneur des filles de Poufsouffle avec une baguette. Dans leur dortoir, sinon, elles seraient définitivement perdues pour la cause des matières à baguette et il y en avait plus d’une. Cependant, le petite Poufsouffle décida d’essayer quand-même et Kathleen songea que si elle n’y arrivait pas, ce serait alors à elle d’essayer. Au moins, cela rassurerait peut-être Maddie sur le fait que même Kathleen ne réussissait pas tout. La fillette avait parfois l’impression que sa protégée l’idéalisait un peu.

Mais la situation dégénéra un peu quand Madeline mit feu au plan de travail, le genre de prouesses dont Kathleen n’était même pas certaine de se sentir capable. Maddie paniqua complètement, tentant d’étouffer les flammes comme elle le pouvait et Kathleen se retrouva, un peu figée par la perplexité, un saladier dans les mains, pendant que Maddie s’affolait autour d’elle. Elle vit que Madeline paniquait complètement en faisant des allers-retours entre l’évier et la table. Le temps qu’elle se reprenne, son amie semblait au bout du rouleau. Kathleen interpella aussitôt un elfe pour lui venir en aide, stupéfaite que Maddie panique aussi vite et à un tel point.

« Wimey ! Aide-nous s’il te plaît ! »

Un des elfes se tourna vers elle et prit conscience de ce qui était en train de se passer. Il claqua su doigt et la flamme magique rejoignit sa place, commençant à faire fondre le chocolat pendant que Maddie s’écroulait, sans se rendre compte de l’effort qu’elle avait fourni pour rien car il aurait suffi d’interpeller un elfe. Kathleen alla poser une main sur l’épaule de la fillette terrifiée et la soutint, se demandant si elle n’allait pas devoir courir au dortoir pour une de ses potions calmantes.

« Ca va aller Maddie ! »

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Alors que la petite irlandaise glissa au sol, lessivée, elle vit que Kath, elle, n’avait pas le souffle court ni le visage rougit. Elle paraissait ne pas avoir bougé. Elle avisa alors l’elfe qui était tourné vers elles deux. Il les regardait d’un air décontenancé quoique soulagé. Il avait été surpris, se dit la petite Poufsouffle, de la tournure qu’avaient pris les choses.
C’est alors qu’elle vit dans le réceptacle le feu qui dansait en léchant les parois, faisant déjà fondre les carrés de chocolat. C’était à croire qu’il s’y était toujours trouvé ; pourtant, l’enfant savait très bien qu’elle n’avait pas rêvé l’incendie du plan de travail. Un appel flotta dans son esprit, vague souvenir. C’était Kathleen qui avait interpelé l’être, qui s’était dépêché de leur venir en aide. Ses pouvoirs lui avaient servi à déplacer le brasier dans le récipient prévu, tout en réduisant son intensité, d’un geste facile.
Un soupir s’échappa d’entre les lèvres de la petite fille. Elle s’était acharnée pour rien sur le feu, dans la panique. Il lui aurait suffit de faire appel à ces êtres puissants qui se seraient rués pour les sauver sans hésitation. Cependant, la peur avait dirigé ses gestes et c’était sans réfléchir qu’elle s’était lancée à l’assaut de l’incendie, avec pour seul ustensile un bol à la contenance ridicule. C’était heureux que Kath ait eu plus de jugeote.
Cette-dernière vint d’ailleurs à ses côtés, touchant d’un geste apaisant son épaule tendue par l’angoisse, la soutenant au passage. Elle l’encouragea, lui disait que tout irait bien. Sa petite protégée sourit, bien que ce sourire fut des plus las. Elle ouvrit la bouche avec peine, articulant avec difficulté, la voix rauque :

- Je te suis reconnaissante de nous avoir sorties de cette situation… délicate. Elle toussa. Pardon d’avoir incendié la cuisine… C’était accidentel. Je euh… J’aurais besoin d’un petit instant, avant qu’on retourne à notre recette. Je suis épuisée.

Les paupières lourdes d’une fatigue soudaine, les yeux de la fillette ne voulait qu’être clos. Elle se laissa aller et frôla la léthargie. Très vite, cependant, elle se reprit. Elle ne pouvait pas être apathique. Les deux enfants étaient venues aux cuisines avec un objectif : cuisiner un délicieux gâteau au chocolat. La rouquine, encore effrayée, ne niait pas qu’il s’était produit un incident déplorable. Cela dit, c’était du passé, le chocolat avait presque fondu, il fallait retourner à leur activité. La pâtisserie ne souffrait aucun retard dans la confection des gâteaux. C’était un équilibre délicat, plus encore que la cuisine classique.
Avec difficulté, la petite se redressa, s’aidant de ses coudes et de l’appui fournit par Kath. Elle lança un sourire un peu flanchant à celle-ci, avant de s’accouder au plan de travail, que l’elfe avait réparé d’un autre geste des doigts. Il n’y avait pas à dire, c’étaient de drôles d’êtres, incroyables s’il en était.
L’enfant, encore désarçonnée, avait la tête qui tournait. Elle laissa passer quelques instants, puis se tourna vers sa copine de dortoir, toujours à ses côtés.

- Je suis désolée. C’est sincère. J’ai tout gâché, s’excusa-t-elle, sinon le gâteau, ces instants privilégies. J’espère que tu accepteras que l’on reprenne là où nous nous étions arrêtées, il est peut-être envisageable de continuer. Il est possible que le résultat soit au final à la hauteur de nos attentes.

La petite Poufsouffle était contrite, c’était réel. Elle s’en voulait. Pour se rattraper, cependant, il n’y avait pas une infinité de solutions. Il n’y en avait qu’une, pour ainsi dire. C’était de continuer, de laisser derrière elles l’incident incendiaire, de reprendre la recette et de profiter sans soucis jusqu’à la fin. C’était un plan peut-être difficile, il était vrai, et pourtant indispensable si elles souhaitaient en conserver un bon souvenir au lieu de regrets. Aussi sourit-elle de plus belle, invitant Kathleen à pardonner sa panique et à revenir cuisiner.

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Kathleen voyait bien que Madeline avait du mal à se remettre des émotions causées par ce début d’incendie qu’elle avait causé. Elle parvint juste à formuler quelques excuses qui confirmèrent à Kathleen ce qu’elle pensait. La fillette se sentait coupable. Kathleen, voyant qu’elle ne se sentait pas bien, la pris tout contre elle, avec la douceur naturelle dont elle était coutumière. Elle prenait ainsi souvent soin de sa petite sœur quand celle-ci s’était fait peur, ce qui arrivait souvent. Alicia était, en effet, une fillette pleine d’énergie et du coup, elle avait une certaine tendance à se mettre dans des situations impossibles et à se faire peur.

« Ne t’excuse pas, ça ne fait rien. Je n’aurais pas su faire mieux que toi, j’ai seulement géré après coup. »

Il était vrai que Maddie avait paniqué, mais Kathleen songea que le moment était peut-être propice pour lui expliquer certaines choses. Elle n’avait pas choisi son activité sans tout préparer avec soin et notamment, sans prévoir quelques éléments de sécurité, sachant qu’elle n’était pas au top en ce qui concernait les sortilèges. Elle ne se serait pas non plus fiée uniquement à Madeline sans être sûre qu’elle pourrait gérer un sort malencontreux et elle ne l’était pas. Kathleen l’aimait beaucoup et elle n’aurait donc pas fait quelque chose qui la mette en danger ou même qui en ait simplement le risque.

« Ecoute-moi, Maddie, ma mère m’a toujours appris quelque chose, c’est la sécurité. Quand on est apprentie guérisseuse, on doit savoir faire des potions sans courir de risques, et c’est pour ça que je ne me risquerais jamais à faire une potion sans la présence de quelqu’un d’expérimenté qui peut m’aider en cas de problème. C’est exactement pareil pour la cuisine. Je me suis arrangée pour venir ici avec toi, sachant que les elfes pourraient nous aider en cas de souci. »

Kathleen n’était pas en train de gronder Madeline mais de lui donner une astuce qu’elle pourrait toujours utiliser. Savoir s’entourer et se mettre en sécurité quand on était pas sûr de soi-même.

« A l’avenir, quand tu auras envie de faire quelque chose et que tu ne seras pas certaine de pouvoir le faire sans aucun souci, tu n’auras qu’à penser à t’entourer de quelqu’un qui peut t’aider à gérer et rien ne te sera impossible. Tu le fais déjà un peu avec Joey, non ? Tu n’hésites pas à lui demander son aide quand tu en as besoin. Dans le cas présent, ne cuisine jamais sans la présence d’un adulte, ou d’un elfe, pour notre cas, comme ça, tu aurais toujours quelqu’un pour te secourir si les choses tournent mal. »

Madeline renouvela ses excuses et demanda si elles pouvaient quand-même finir le gâteau. Elle avait l’air toute tristounette de ce qui s’était passé, persuadée que c’était de sa faute et qu’elle devait s’en vouloir. Mais Kathleen ne voulait pas qu’elle s’en veuille. Alors elle lui offrit un grand sourire et la rassura aussitôt.

« Mais bien-sûr qu’on va le finir ce gâteau ! On va même faire le meilleur gâteau du monde et on va manger la pâte qui restera dans le saladier. » lui dit-elle, avec un clin d’œil, avant de humer l’air. « D’ailleurs, je crois que le chocolat est juste bien. Toi qui est une experte dans l’art de mélanger, tu mélange pendant que je verse le chocolat ? »

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En entendant les excuses malaisées de Madeline, sa protectrice s’approcha doucement et la prit dans ses bras. La surprise fit hoqueter la petite fille. Cela se termina en une quinte de toux : elle avait respiré de la fumée, sa gorge en était toute irritée. Lorsque cela se calma, elle prit alors conscience de la tendresse de l’étreinte.

- Ne t’excuse pas, lui murmura Kathleen, ça ne fait rien. Je n’aurais pas su faire mieux que toi, j’ai seulement géré après coup.

Ces mots, simples pourtant, et la douce embrassade apaisèrent la rouquine encore un peu choquée. Elle se détendit légèrement, ses épaules se décontractèrent. Elle ferma les yeux, éprouvant la lassitude que le stress avait provoqué dans tout son corps, et laissa sa tête partir en arrière.
Au travers de ses paupières fermées, elle ne voyait rien d’autre que des cercles dansant sur une toile rouge. Elle devait fixer une lumière. Elle entendit en toile de fond de son esprit la voix de Kath reprendre, ronronner. Elle lui expliquait, d’une voix ferme mais pas moralisatrice, que le plus important était la sécurité, et qu’elle avait prévu les imprévus et s’entourant d’elfes de maison aptes à leur venir en aide.
Elle enchaîna, sa voix prenant un ton maternel, lui conseillant de toujours s’entourer de quelqu’un qui pourrait l’aider lorsqu’elle n’était pas sûre d’elle. La petite se retint de lui dire qu’elle n’était jamais sûre d’elle. Si c’était vrai, sa protectrice lui donnait cependant un bon conseil et rien ne servait de faire une réflexion amère.
L’enfant, à peu près remise de ses émotions, ouvrit les yeux, ses paupières papillonnant face à l’intensité de la lumière, et tourna la tête.

- Tu as raison. Joey est un peu une bouée de secours par moment. J’essaierai de penser à en avoir une en cas de besoin.

Cela dit, pensa-t-elle avec tristesse, Amancia avait finalement raison de ne pas la laisser faire de la pâtisserie. Elle n’aurait été bonne qu’à brûler l’appartement. Elle s’excusa une dernière fois, puis secoua la tête pour chasser la honte et la peur une bonne fois pour toutes. Elle décocha un sourire maladroit en direction de Kathleen.

Madeline se détacha de l’étreinte de son amie et se redressa tant bien que mal. Prenant appui sur le plan de travail, elle demanda si elles pouvaient reprendre la confection du gâteau, malgré l’accident. Kath lui répondit avec enthousiasme, lui faisant un clin d’oeil :

- Mais bien-sûr qu’on va le finir ce gâteau ! On va même faire le meilleur gâteau du monde et on va manger la pâte qui restera dans le saladier.

Cette remarque arracha un petit rire mi-figue, mi-raisin, et surtout un peu dubitatif à la fillette qui avait, tout de même, faillit incendier la cuisine. Mais la remarque malicieuse sur le fond de pâte dans le saladier réveille un grondement enfouit au fond de son estomac. L’enfant commençait à avoir faim.
La petite guérisseuse huma l’air doucement, et fit remarquer que le chocolat devait avoir fondu parfaitement. Elle proposa alors à sa protégée de reprendre le fouet pour mélanger de nouveau la pâte tandis qu’elle verserait le chocolat fondu. La petite irlandaise lui fit un sourire chancelant et opina du chef. Elle s’étira brièvement – son corps était tout engourdi – puis se saisit du fouet qui gisait piteusement dans le saladier. Heureusement, la pâte était parfaitement indemne.
Pendant que son amie extirpait le bol contenant le chocolat d’au-dessus du réceptacle enflammé, Maddie songeait à sa maladresse. Elle n’en pouvait plus de causer des catastrophes, de se cogner partout, de rentrer dans les gens, de trébucher sur chaque défaut du sol. Elle soupira. Elle espérait de tout son cœur que ce n’était qu’une caractéristique passagère, qu’une fois adulte elle serait maîtresse de ses mouvements. La pensée du professeur O’Neill affleura. Lui était un adulte et encore très maladroit. La petite Poufsouffle se mordit la lèvre et chassa ce visage de son esprit. Il y avait peu de chances, se dit-elle, qu’elle devienne une adulte adroite. Il valait mieux se faire à cette idée. Cela ne l’empêcherait pas d’atteindre ses rêves, après tout : son professeur était bien devenu astronome. Et rien dans la maladresse ne lui causerait de tort lorsqu’elle écrirait des histoires. Cette idée lui remonta le moral. Kath s’approcha avec un grand sourire et le chocolat.

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Madeline ne semblait pas vraiment dans un bel état après ce qui s’était passé. Kathleen ne savait même pas si elle l’écoutait vraiment lui expliquer qu’elle avait appris à toujours assurer sa sécurité. Kathleen savait que ce n’était pas évident pour des personnes qui n’en avaient pas l’habitude de se préparer à ce genre de situation mais elle pouvait entraîner Madeline à le faire, et elle pensait même que c’était une bonne chose, car la fillette devait prendre un peu confiance en elle parce que l’avenir lui demanderait sûrement bien du courage. Il valait donc mieux pour Kathleen l’aider et la faire avancer plutôt que de tout faire à sa place.

La fillette reconnut s’appuyer sur Joey pour beaucoup de choses. Ce n’était pas une découverte pour Kathy qui connaissait bien Maddie et savait donc le rôle que leur ami commun jouait pour la petite fille. Elle-même au bout d’un an à partager leur dortoir était devenue une référence pour la petite Madeline. L’enfant avait besoin de repères, bien plus que Kath qui avait grandi dans un cadre protégé. On ne pouvait pas dire que Kath avait appris ce qu’était la violence. A dire vrai, elle n’y avait jamais été confrontée, son quotidien se peuplait d’amour et de tendresse et c’était de tout cœur qu’elle offrait ça à Maddie.

La jeune guérisseuse entraîna la fillette vers la pâte. Prenant le chocolat avec une infinie précaution, car il était bien chaud, elle s’avança, un grand sourire aux lèvres, vers le saladier. Elle commença à y verser tout aussi précautionneusement le chocolat. Quand la pâte fut imbibée et mélangée, Kathleen sollicita l’aide des elfes pour la mettre à cuire. Avec l’aide de Madeline, elles remplirent un moule à gâteau et préparèrent le moule jusqu’à ce que le four soit chaud. Puis, elles le mirent à cuire. La petite Poufsouffle se tourna alors vers son amie.

« Voilà, 45 min de cuisson et on aura notre goûter ! Et en attendant, il est temps de me montrer ta spécialité ! La pâte du plat ! »

Kathleen lui offrit un sourire super enjoué.

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Le saladier et le fouet entre les mains, Madeline observait Kath qui s’avançait, un grand sourire aux lèvres, portant le récipient contenant le chocolat avec des grandes précautions. Celui-ci devait être très chaud, une légère traînée de fumée s’en envolait. La petite rouquine observa avec curiosité son amie, qui résistait à la chaleur. S’était-elle lancé un sort de protection sur les mains ? Cette pensée l’amusa, mais c’était probablement simplement l’habitude de cuisiner.
Kathleen versa le chocolat délicatement, et sa petite protégée entreprit de mélanger avec soin, comme elle l’avait fait précédemment. Le geste s’était bien imprimé dans son bras et elle réussit, encore une fois, à ne pas en renverser. Il s’agissait d’une véritable prouesse pour une enfant aussi maladroite, et elle s’en félicita intérieurement. D’autant que vu la chaleur que le chocolat devait dégager, elles se seraient sûrement brûlées s’il y avait eu des éclaboussures.

- Je crois que c’est bon , fit remarquer Maddie lorsque les moindres recoins de la pâte furent teintés en chocolat.

A ces mots, sa protectrice appela les elfes qui rôdaient non loin, parés à toute éventualité depuis le presque-incendie. Ceux-ci préparèrent le four tandis que les deux enfants beurraient et remplissaient un moule de leur préparation. Elles mirent ensuite ledit moule au four pour faire cuire le gâteau.
Un peu fatiguée, Madeline s’essuya le front. Il faisait chaud dans cette cuisine et mélanger la pâte n’était pas de tout repos. Cela dit, elle se sentait utile en faisant cela, et ça lui faisait du bien. Elle espérait simplement que Kath ne s’ennuyait pas. En effet, finalement, la Poufsouffle n’avait pas eu le droit de touiller une seule fois, et verser semblait moins amusant.
Néanmoins, l’inquiétude de la fillette disparut très vite quand son amie se tourna vers elle avec un grand sourire. C’était quelque chose, le sourire de Kathleen. Il était doux, tendre et enjoué. A chaque fois qu’elle le voyait, le cœur de Maddie souriait aussi. Même s’il ne parvenait pas toujours jusqu’à ses lèvres, il était communicatif. Et, surtout, il faisait se sentir mieux. C’était la promesse que tout allait bien, et que la petite fille était là, présente pour l’heureux élu à qui elle adressait son resplendissant sourire. Sa protégée ne s’en lassait pas. La voir heureuse mettait du baume au cœur.

- Voilà , s’exclama Kath, 45 min de cuisson et on aura notre goûter ! Et en attendant , ajouta-t-elle malicieusement, il est temps de me montrer ta spécialité ! La pâte du plat !

Rougissant légèrement, Madeline lui rendit son sourire en hochant la tête avec enthousiasme. Ça avait toujours été sa partie préférée, celle où elle jouait au lave-vaisselle en se délectant des restes de pâte collés au fond du plat.
La fillette fit un signe de tête en direction de l’évier, avant d’aller se laver les mains. C’était indispensable, car on grignotait avec les doigts. Pas de cuillères, sous peine de rayer le saladier, ou de se faire mal aux oreilles avec le crissement.
Elle tira ensuite le saladier au bord du plan de travail et brandit l’index de la main droite en tirant la langue. Puis, sans plus de cérémonie, elle le passa le long de la paroi, puis l’en ressortit couvert de pâte marron. Elle la fourra dans sa bouche. C’était encore assez chaud à cause du chocolat fondu, cela lui brûla un peu la langue.

- Ch’est à quoi, Kach ! Dit-elle. Cu prend chette moiquié du chaladier, chinon il faut che relaver les mains à chaque hois.

L’enfant savait bien qu’il ne fallait pas parler la bouche pleine, mais c’était la douce exception qui confirmait la règle. La pâte éveillait dans ses papilles un délicieux goût de chocolat. Ce n’était pas très bon pour la santé, la pâte crue, elle le savait car Amancia les avait réprimandés plein de fois, avec Joey. Mais c’était leur plaisir coupable, auquel ils ne pouvaient pas résister. Le partager avec sa plus proche amie la rendait heureuse.

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Quand la pâte fut complètement mélangée, Maddie le lui fit remarquer et Kathleen hocha la tête. Comme elle le pressentait, Maddie présumait beaucoup de ses incompétences, mais elle était en réalité tout à fait capable de faire les choses quand elle s’en donnait les moyens. Et Kathleen était déterminée à le lui prouver. Après tout, Maddie ne s’en sortirait jamais seule si on se contentait de lui mâcher le travail. Non, il valait infiniment mieux pour la fillette qu’elle apprenne à faire des choses et qu’elle prenne confiance en elle. Elle serait peut-être toujours un peu maladroite, mais elle serait plus confiante.

Une fois la pâte mise dans le moule et le gâteau au four, il ne restait plus que la partie gourmande de l’affaire. Maddie semblait ravie de pouvoir manger les restes de pâte comme elle l’avait toujours fait. Kathleen évitait généralement de le faire, parce qu’elle laissait ce plaisir à Alicia, lui donnant un peu de complicité avec leur mère. Cela dit, en l’occurrence, elle était persuadée que refuser à Maya de l’accompagner amoindrirait le plaisir de la petite fille. Kathleen ne se fit donc pas prier et accepta de manger avec Maddie. Après tout, la petite guérisseuse était autant une enfant que sa protégée et elle ne boudait pas ce genre de petit plaisir.

Elle se lava donc soigneusement les mains et piocha de son doigt dans l’autre moitié du saladier en ne pouvant s’empêcher de rire en entendant Maddie lui parler la bouche pleine. Kathleen, habituée à être un peu plus attentive à son comportement, ne l’imita pas mais hocha vivement la tête pour lui faire comprendre qu’elle l’avait entendue et comprise. Quand le plat fut vide de toute traces, les deux fillettes durent attendre que le plat finisse de cuire. Kathleen s’installa donc confortablement avec Madeline et décida de bavarder un peu avant de pouvoir déguster leur gâteau.

« Et sinon Maddie, quelles nouvelles ces derniers temps ? As-tu bavardé avec de nouvelles personnes ? »

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Suivant sa protégée, Kath se lava consciencieusement les mains à l’évier. Madeline lui sourit avant de plonger son doigt dans la pâte et de lui donner son conseil, la bouche pleine. Sa protectrice pouffa en l’entendant. Elle eut un petit sourire tordu de gêne. Elle savait bien que la petite fille ne se moquait pas d’elle, mais elle était de bonne éducation et ce genre de comportement la choquait peut-être. D’ailleurs, elle s’abstint bien de faire de même.
Maddie rougit légèrement, un peu honteuse. Elle savait bien que ce n’était pas correct, elle s’était pourtant dit que les circonstances rendaient cela acceptable. Même si elle savait que Kathleen ne lui en tiendrait pas rigueur, la fillette se retint donc de recommencer.

Elles vidèrent le saladier rapidement de toute trace de pâte chocolatée. Les deux enfants avaient un grand sourire, surtout la petite irlandaise, qui ne pouvait s’empêcher de trouver à la préparation un goût d’enfance et de chez-soi qui était plus que bienvenu.
Les petites filles durent attendre la fin de la cuisson. Madeline se dirigea d’abord vers l’évier, avec en tête l’idée de faire la vaisselle, mais elle vit Kath s’installer confortablement dans un coin. Elle songea immédiatement aux elfes de maison. Bien sûr, elle n’était plus dans le petit appartement des Shaw, elle n’avait pas à s’occuper de ce genre de tâches ménagères ici. C’était le travail des elfes. C’était une pensée un peu bizarre pour elle. Elle n’avait jamais eu de femme de ménage – sa propre maison était d’ailleurs dans un état un peu désagréable la plupart du temps – et le concept d’avoir des gens à son service pour faire les corvées lui faisait tout drôle.
Elle décida cependant, avec un regard contrit pour Wimey, qui ne sembla pas s’en émouvoir, d’aller s’installer à côté de son amie. Kathleen était apparemment d’humeur bavarde, et, pour occuper les longues minutes qui les séparaient de la fin de la cuisson, elle l’interrogea :

- Et sinon Maddie, quelles nouvelles ces derniers temps ? As-tu bavardé avec de nouvelles personnes ?

La fillette papillonna un instant des paupières. C’était une excellente question. Elle se mordit la lèvre. C’était un peu difficile à admettre, mais sa vie était très monotone et elle n’avait pas grand-chose à rajouter. Timide maladive, elle ne parlait à personne à part son cercle – très réduit – d’amis, glissant en de très rares occasions un mot à des amis d’amis. Non, pour ainsi dire, elle n’adressait la parole qu’à Joey, Kath, et Aurore quand elle était là. Autant dire que, pour les « nouvelles personnes », on repasserait.
Il en allait de même pour les nouveautés, à vrai dire, car la vie à Poudlard était somme toute assez répétitive pour Maddie. A l’exception de quelques chutes, elle passait le plus clair de son temps entre les cours, les devoirs, la lecture à la tour d’astronomie et… les expériences de Joey ! Bien sûr, c’était là qu’il y avait du nouveau. Néanmoins, la dernière en date concernait le cadeau de Kath. Cadeau certes abandonné pour cause de destruction, mais elle ne pouvait pas raconter l’histoire sans l’accord de Joey.
Aussi la fillette fut-elle bien embêtée en rencontrant le sourire curieux de son amie, dans l’attente de sa réponse, ne sachant pas quoi lui dire.

- Euh… hésita-t-elle, essayant désespérément de gagner du temps, je… Pas… Pas grand-chose. Euh, enfin je veux dire, non, pas de nouveauté quelle qu’elle soit.

Ses joues prirent feu. C’était, à peu de choses près, la réponse la plus ridicule qu’elle aurait pu donner. Ses mots s’étaient emmêlés sous sa langue sans qu’elle ne pût rien y faire. Elle balaya cette réponse qui flottait dans l’air en retournant la question à son amie.

- Tu es plus sociable que moi, affirma-t-elle. Je suis certaine que toi, tu as des choses à me raconter ! Ta vie doit être pleine de détails croustillants.

Madeline ne pensait à rien de particulier en disant cela, elle tentait simplement de donner le change par rapport à sa triste réponse. Elle adressa donc un grand sourire à son amie, un peu interrogateur.
Elle chassa de sa tête l’idée que vu le temps qu’elles passaient ensemble et la tendance de Kath à lui parler – ce qui était parfaitement normal et apprécié – elle savait sûrement déjà plein de choses. Mais ce n’était pas grave, cela ne la dérangeait en rien de réentendre potentiellement des histoires déjà connues.

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Plus la journée avançait plus Kathleen prenait conscience que Maddie n’avait aucune conscience de ce qui était mis en place dans l’école pour faciliter la vie des étudiants. Kathleen n’approuvait pas de traiter les elfes de Maison comme des esclaves. Mais elle savait qu’ils aimaient être mis à contribution pour faire plaisir aux élèves, du coup la fillette utilisait le compromis en offrant aux elfes la possibilité de les aider, mais en gardant la plupart des tâches pour elles. Maddie la rejoignit rougissante et confuse mais Kathleen lui offrit seulement un franc sourire, sans s’inquiéter de quoi que ce soit concernant l’attitude de la fillette.

Elle lui demanda si Madeline avait fait des rencontres intéressantes depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vues. Mais les joues de la petite fille prirent à nouveau une teinte rouge. La timide Madeline n’avait parlé à personne d’autre que Joey et elle, du moins, dans l’intimité, depuis longtemps. Ca ne surprenait pas Kathleen qui avait l’habitude de ce genre de choses. Mais elle avait espéré que la fillette se soit fait des amis et qu’elle ait pu avoir un peu de contacts. Enfin, cela arriverait peut-être à partir de la deuxième année, si elle se sentait un peu de contacter d’autres personnes.

Madeline demanda alors à Kath avec qui elle s’était liée dernièrement et Kathleen sourit en pensant aux personnes qu’elle avait rencontrées. Il y avait du monde autour d’elle depuis son arrivée à Poudlard, et elle en était heureuse. Kathleen aimait être avec des gens, s’entourer d’amis et de gens sympas à qui elle pouvait faire confiance. Kathleen était tellement pleine de vie et de joie qu’elle passait son temps à aller voir des gens et à parler avec eux. Mais elle avait aussi tendance à les réprimander et à les sermonner comme Léo, que ça faisait toujours râler.

« C’est vrai que je connais pas mal de monde. Mais non, je n’ai pas eu d’échanges très intéressants dernièrement. Par contre je me suis fait surprendre en train de regarder les étoiles à l’heure du couvre-feu. Heureusement que c’était par le professeur O’Neill, il n’a pas été trop dur avec moi, au moins. On a même bien discuté, il est sympa ce prof. »

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L’embarras de Madeline redoubla quand, face à sa réponse bégayée tant bien que mal, son amie n’eut pas l’air surprise. Cela lui mit un coup à l’égo, bien qu’elle dut reconnaître qu’en effet, ce n’était pas vraiment étonnant qu’elle ne se soit pas fait de nouveaux amis. Elle était à peine capable d’ouvrir la bouche en classe, alors adresser la parole à des inconnus, il valait mieux ne pas y penser. Néanmoins, la fillette ne put s’empêcher de se sentir diminuée. Elle ne faisait pas exprès d’être timide, cela ne l’amusait pas, mais lui pourrissait la vie bien au contraire.
Pour ne plus être au centre de la conversation, surtout pas après cette réponse ridicule, elle la dévia sur Kathleen en lui retournant la question. Cela fit sourire son amie et lui réchauffa le cœur au passage. La petite guérisseuse semblait plongée dans ses pensées. Maddie supposa qu’elle se remémorait des personnes et des instants, car elle savait que son amie s’en était fait plein et avait tenté de profiter de l’année passée ensemble au maximum.

- C’est vrai que je connais pas mal de monde, admit Kath après un instant. Mais non, je n’ai pas eu d’échanges très intéressants dernièrement. Par contre je me suis fait surprendre en train de regarder les étoiles à l’heure du couvre-feu.

La petite rouquine regarda son amie avec étonnement. Ce n’était absolument pas le genre de sa protectrice de rester debout malgré le couvre-feu. En fait, il s’agissait de l’une des règles sur lesquelles elle avait toujours été le plus à cheval. Cela lui faisait bizarre d’entendre qu’elle s’était laissée surprendre par un adulte aussi tard.
Cela dit, elle comprenait parfaitement comment les étoiles avaient pu captiver l’enfant au point de lui faire perdre toute notion du temps. Madeline elle-même ne comptait plus le nombre de fois où elle avait laissé filer les heures, accoudée au cadre de la fenêtre, l’esprit vagabondant parmi l’immensité des cieux. C’était peut-être son activité favorite.
Si sa protectrice avait bravé – certes involontairement – l’interdit du couvre-feu, elle avait eu beaucoup de chance de rencontrer le professeur O’Neill plutôt qu’un autre adulte. D’après les dires de la petite, il n’avait pas été très sévère, et avait même conversé avec elle.
D’ailleurs, Maddie voulait bien la croire lorsqu’elle disait que ce professeur était sympathique. Elle ne lui avait jamais parlé, pas même durant les cours – elle était trop anxieuse pour ne serait-ce que songer à prendre la parole et s’attirer les regards des autres élèves – mais il émanait de l’homme une certaine douceur et une certaine bienveillance qui mettaient en confiance. Sans oublier qu’il s’agissait, au vu de ses cours, d’un astronome compétent et passionné ; et cela, Maddie le saluait. C’était tout ce qu’elle recherchait chez un professeur chargé d’enseigner sa matière favorite.

- Je peux comprendre que tu te sois laissée distraire par les étoiles. En tout cas, tu as eu de la chance de tomber sur lui et pas un autre, fit remarquer la petite fille. Il a l’air d’être une bonne personne, en plus d’un bon professeur. Je ne lui ai jamais parlé, ajouta-t-elle, le rouge aux joues, mais il inspire confiance. De quoi avez-vous parlé ?

L’enfant ne put s’empêcher de se sentir un peu jalouse, ce qui l’embarrassa. Ce n’était pas qu’elle était particulièrement attachée à l’homme, loin de là. Mais elle aurait aimé avoir la chance d’avoir une conversation privée avec un astronome. Ses lèvres rongées collectionnèrent une nouvelle morsure. C’était un sentiment un peu bas, elle détestait être jalouse, mais ne pouvait pas y faire grand-chose. Elle était surtout en colère contre elle-même, à vrai dire, car plein de fois durant l’année elle aurait pu s’en créer l’occasion, mais avait laissé la timidité prendre le contrôle.
Elle secoua la tête en fermant fort les yeux. Il ne fallait pas laisser les nuages prendre toute la place dans sa tête. Aussi prit-elle une grande inspiration avant de se concentrer sur la réponse de son amie.

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Kathleen sentit que Maddie n’allait pas fort malgré ce qu’elle montrait. L’enfant était sensible et sa timidité et sa difficulté à se faire des amis devait lui être désagréable. Kathleen n’avait pas ce genre de problème, tellement habituée à rencontrer des gens, à discuter, à écouter. Elle avait appris très jeune à présenter et à être à l’aise avec les gens, si tant est que ce soit des gens biens. Maddie n’avait pas eu la même formation et la même éducation et il était donc normal qu’elle n’ait pas encore surmonté cette timidité fortement présente chez elle. Ca n’était pas grave et Maddie devait l’entendre.

« Tu sais, Maddie, moi j’ai l’habitude de frayer avec les gens depuis toute petite. J’ai grandi dans une ambiance protégée et on a pris bien soin de moi, c’est normal que je parle facilement aux gens. Tu es une petite fille formidable et je suis sûre qu’un jour, tu auras beaucoup d’amis sur qui tu pourras compter. Il ne faut pas avoir honte d’être qui tu es, et au contraire, sois en fière. Tu as d’immenses qualités et tu as de belles valeurs et c’est déjà énorme. »

Maddie et elle entamèrent ensuite une conversation au sujet du professeur O’Neill, que Kathleen avait croisé à la faveur d’une nuit étoilée. Elle se souvenait parfaitement du jeune professeur et de leur conversation, pleine de rêves et de créativité. Elle avait été touchée par la bonté et la nature douce de ce professeur, ce qui l’avait ensuite poussée à créer ce fan club qui avait fait tant de dégâts. Kathleen n’avait toujours pas compris pourquoi, d’ailleurs. Elle avait pu admettre que son enseignant soit mal à l’aise, mais pas que ses camarades d’en mêlent, se permettant de les juger. Kathleen n’aimait pas qu’on la juge, comme elle-même ne jugeait pas les gens.

« Nous avons parlé des étoiles et des créatures qui pourraient les peupler et je lui ai dit que j’écrivais des histoires. Il m’a encouragée, il a dit que je devrais avoir confiance en moi, il a été très gentil. »

Soudain, l’odeur lui monta au nez qui lui donna bien faim car le gâteau était prêt. Avec l’aide des elfes, elle le ramena à l’une des tables et elle sourit à Madeline.

« Il a l’air délicieux, non ? Il me tarde de le goûter, pas toi ? »

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Tu as de la farine sur le nezft. Kathleen Kirte

Le regard fuyant de Madeline, son air blessé et embarrassé, n’avaient pas dû échapper à la petite Kathleen. Si elle répondit tout d’abord à la question qui lui avait été retournée, elle s’approcha ensuite avec douceur et lui expliqua qu’à sa différence, la petite irlandaise n’avait jamais été plongée dans un environnement propice à la sociabilité. Elle ajouta que celle-ci était une enfant formidable qui saurait avoir beaucoup d’amis sur qui elle pourrait compter, car elle avait d’immenses qualités dont elle pouvait être fière.
Le compliment alla droit au cœur de la petite fille. Cela lui redonnait même un peu de confiance en elle, car il provenait de quelqu’un d’incroyable. Un petit sourire ému naquit sur les lèvres, elle sentit ses yeux s’humidifier légèrement. Elle était sincèrement touchée. Elle adressa à sa protectrice un regard reconnaissant.

- Merci, murmura-t-elle. Ca fait du bien à entendre. Tu sais… Elle hésita. Je ne pense pas avoir besoin de beaucoup plus d’amis si je suis entourée de personnes comme Joey et toi.

A ces mots, son cœur se serra ; mais ce n’était pas cette sensation de peur, d’angoisse, ou de regret à laquelle elle était habituée. Non, c’était une contraction étrange, un poids chaleureux à l’intérieur de son corps. Comme un trop-plein d’amour prêt à déborder à la pensée de ses deux amis les plus proches.

La conversation dévia, au travers d’une anecdote de Kathleen, qui s’était laissée surprendre par l’heure tardive en contemplant les étoiles, sur le professeur O’Neill, qui enseignait l’astronomie. C’était lui qui avait retrouvé la petite Poufsouffle dans la tour après le couvre-feu, et ils avaient apparemment eu une conversation agréable ; c’était du moins ce que Maddie imaginait en voyant l’expression rêveuse qu’avait sa camarade en ce remémorant ces instants.

- Nous avons parlé des étoiles et des créatures qui pourraient les peupler, raconta enfin la fillette, et je lui ai dit que j’écrivais des histoires. Il m’a encouragée, il a dit que je devrais avoir confiance en moi, il a été très gentil.

Madeline ne put retenir ni l’envolée de ses sourcils ni le léger recul de son buste. Elle était surprise. Elle n’avait aucune idée que son amie écrivait des histoires. Elle sentit la curiosité affluer, des milliers de questions bourdonner dans son crâne. Elle-même avait, parmi ses rêves, celui d’écrire des histoires.

- Je ne savais pas que tu écrivais ! s’exclama-t-elle. Tu écris quel genre d’histoires ? Ca m’intéresse beaucoup, j’adorerais lire tes écrits un jour.

L’enfant se mordit l’intérieur de la joue, recueillant un goût subtil de fer sur ses papilles. Cela ne suffit pas à calmer l’excitation et l’intérêt qui brillaient dans ses yeux. Elle n’avait pas parlé d’elle, avait tut son propre rêve, parce qu’elle n’aimait pas rediriger la conversation sur elle lorsque l’on parlait d’un autre. Mais au fond d’elle, elle avait l’irrésistible envie de poursuivre sur le sujet, de tout savoir de cette passion de son amie et de partager son enthousiasme à elle.

Elle fut cependant interrompue par l’alléchante odeur qui vit lui chatouiller les narines. C’était le parfum d’un gâteau qui avait fini de cuire. Kathleen se leva, et, avec l’aide des elfes de maison, le retira du four avant de le poser sur une table en adressant un grand sourire à sa protégée.

- Il a l’air délicieux, non ? Il me tarde de le goûter, pas toi ?

En effet, il était très appétissant. La gourmandise fit saliver une Maddie dont les lèvres s’étiraient irrépressiblement. Son ventre gronda alors qu’elle répondait d’un hochement de tête vigoureux. La fierté l’envahit. Elles avaient malgré tous les imprévus préparé ce qui lui semblait être le meilleur gâteau du monde. Elle avait hâte d’y goûter.

:copyright:️ DABEILLE

L’aveu tendre de Maddie toucha Kathleen jusqu’au fond de son cœur. Elle était adorable. Mais Kathleen savait que ce n’était pas tout à fait vrai, ce qu’elle disait, sinon, elle ne se serait pas sentie aussi triste de ne pas arriver à parler aux gens autant qu’elle le souhaiterait. Mais pour Kathleen, rien n’était perdu. Elle savait qu’avec le temps, le petite Poufsouffle prendrait plus confiance en elle et serait sans-doute un peu moins timide. Et même si ce n’était pas le cas, des gens moins timide qu’elle comme Joey ou Kathleen elle-même, pourraient l’intégrer dans d’autres groupes, lui faire connaître d’autres personnes.

« Si c’était tout à fait vrai, tu ne regretterais pas de ne pas réussir à communiquer plus. Mais le fait est que tu nous as et que c’est définitif. Donc tu as déjà ça et pour le reste, ça viendra avec le temps, crois moi. »

Quand Kathleen parla de ses écrits, Maddie sembla soudain très enthousiaste, ce qui fit plaisir à la petite Poufsouffle. Elle ne partageait pas souvent sa passion et le fait qu’elle le fasse avec Maddie aussi spontanément était un signe de confiance dont Kathleen n’était pas certaine que Maddie apprécie la juste valeur. Mais son enthousiasme faisait plaisir à voir. Kathleen rougit un peu devant la déferlante de questions passionnées de l’enfant, mais la regarda en souriant malgré ses joues colorées d’une roseur qui montrait sa gêne et en même temps la fierté de ses petits projets, qui donnaient un sens à sa vie.

« A dire vrai, je n’en parle jamais avec personne, alors s’il-te-plaît, garde ça pour toi. Mais si tu veux, je pourrais te faire lire quelque chose un jour, enfin si ça te dis vraiment, je ne veux pas que tu te forces. »

Le gâteau étant prêt et Maddie tout aussi impatiente que Kathleen d’y goûter, elles le sortirent, le découpèrent et s’en servirent chacune une part qu’elles dégustèrent en continuant de discuter. Kathleen le trouvait réellement délicieux. On pouvait dire qu’il était réussi.

« On pourrait en garder une part pour Zey, tu ne crois pas ? Et pour Joey bien entendu » ajouta-t-elle avec un clin d’œil.

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Tu as de la farine sur le nezft. Kathleen Kirte

C’était avec sincérité que Madeline avait avoué à sa protectrice que Joey et elle lui suffisaient amplement comme amis. Connaissant celle-ci, la fillette se dit qu’elle lui sourirait sûrement, touchée, car les confessions aussi tendre lui faisaient souvent cet effet. Cependant, la réaction de Kathleen fut toute autre. Ou plutôt, sa réponse. Elle remit en cause la profonde sincérité de dires de la petite rouquine.

- Si c’était tout à fait vrai, tu ne regretterais pas de ne pas réussir à communiquer plus. Mais le fait est que tu nous as et que c’est définitif. Donc tu as déjà ça et pour le reste, ça viendra avec le temps, crois moi.

Ces mots, quoique dénués de mauvaises intentions, piquèrent Maddie au vif. Sûrement parce qu’ils touchaient à une vérité, à vrai dire. Elle était véritablement heureuse d’avoir ses deux amis auprès d’elle et aurait adoré s’en contenter, mais les paroles de Kath lui firent prendre conscience que ce n’était pas le cas. En effet, elle regrettait de ne pas savoir communiquer parce qu’elle aurait aimé se faire plus de bons amis. Mais, au-delà de ça, elle regrettait surtout cette envie ; de ne pas savoir se contenter de ces deux relations. Pendant longtemps elle n’avait eu que Joey, et elle était persuadée de s’y être habituée et que cela seul lui suffisait. Pourtant, la blessure de son isolement était encore à vif.
Heureusement, Kathleen lui assura que chaque chose viendrait en temps et en heure. Madeline se raccrocha à cet espoir, sans trop y croire mais pour ne pas perdre la face ou l’espérance de guérir. Un jour, peut-être, elle apprendrait comment parler aux autres. Ou bien elle trouverait pleine satisfaction dans ce qu’elle posséderait déjà. A vrai dire, les deux issues lui plaisaient.

La conversation dériva sur les écrits de Kath. Sa petite protégée ne savait absolument pas qu’elle écrivait, aussi manifesta-t-elle une immense curiosité, cette passion faisant écho à son rêve d’écrire elle-même des histoires. Face aux questions qui pleuvaient sans s’arrêter, la petite guérisseuse sourit sans pouvoir s’empêcher de rougir. Maddie trouva cela adorable, mais en même temps, elle ne voulait pas que son amie se sente gênée de partager cette information avec elle. Elle ne la jugerait jamais, et encore moins sur un sujet dont leur intérêt était un point commun qui les reliait.
En réalité, son amie lui demanda de ne pas en parler – c’était apparemment un secret – mais elle lui proposa de lui faire lire un jour un de ses textes.

- Bien sûr ! Ne put se retenir de s’écrier la fillette. Ce serait avec un immense plaisir ! J’adorerais lire tes histoires. Vraiment.

Sur ce, le gâteau fut prêt, et les enfants le sortirent du four. Impatientes d’enfin un goûter, alléchées par l’odeur fabuleuse qui s’en dégageaient, elles le découpèrent et dégustèrent chacune une part en poursuivant leur conversation.
Le gâteau était un régal, le goût de chocolat, doux à la note amère, emplissait la bouche de Madeline et ses papilles de bonheur. C’était l’un des meilleurs qu’elle avait mangé de toute sa vie, peut-être parce qu’il avait le goût de l’amitié et de la fierté d’avoir réussi à cuisiner malgré sa maladresse et un presque-incendie.
Kath se tourna vers sa protégée avec un clin d’œil, et lui proposa alors de garder une part pour leurs amis, notamment Joey. Un grand sourire étira les lèvres de la petite fille qui hocha vigoureusement la tête. Elle finit sa bouchée, pour ne pas parler la bouche pleine, puis répondit :

- Oh oui ! Gourmand comme il est, Joey sera absolument ravi d’avoir un bout de gâteau. En plus, il est vraiment super bon, c’est le meilleur que j’aie mangé.

Maddie savoura la fin de sa part. Repue, le sourire aux lèvres et le moral remonté, elle entreprit de faire la vaisselle avant de se rappeler qu’il s’agissait du travail des elfes, remarquant le regard perplexe de Wimey. La fillette s’excusa puis se tourna vers son amie. Il était temps de partir, d’apporter le gâteau à ceux qui ne l’attendaient pas mais seraient agréablement surpris. Mais avant cela, elle tenait à remercier la petite guérisseuse. Elle passait une mauvaise journée, pourtant cette parenthèse pâtissière avait su lui redonner une joie non feinte.

- Bon, eh bien, nous avons fini ! C’était vraiment une super activité, Kath, dit-elle avec douceur. Merci beaucoup pour la surprise, j’ai adoré faire ça avec toi !

:copyright:️ DABEILLE

Kathleen ne voulait pas faire de peine à Maddie donc elle n’insista pas quant à sa volonté de se faire des amis. Il était des choses qui nécessitaient du temps et la fillette savait qu’il en faudrait à Madeline pour prendre confiance en elle et pour aller vers les autres, si tant est qu’elle y aille un jour. En attendant de savoir ce qu’il en était, elle pourrait toujours compter sur elle, Kathleen, pour l’aider et l’épauler. Elle pourrait aussi toujours compter sur Joey et même sur la petite Zeynep, Maya ou Aurore qui, s’ils n’étaient pas aussi proches d’elle, l’aimaient quand-même beaucoup.

La conversation dévia sur les écrits de Kathleen. Elle s’était surprise elle-même en en parlant si tôt à Maddie, mais elle sentait qu’elle pouvait avoir confiance en l’enfant. Puisqu’elle avait tant envie de lire ses écrits, Kathleen lui en enverrait et ainsi, elle pourrait juger elle-même. Mais la petite Poufsouffle se disait qu’elle n’avait pas vraiment peur du jugement de Madeline et qu’elle était convaincue que la fillette trouverait du plaisir innocent dans sa lecture sans se soucier plus avant de la qualité profonde de l’écrit. Kathleen avait conscience que son écriture était encore bien naïve mais elle s’améliorerait avec le temps.

« D’accord, je t’en enverrai un cet été alors. »

Elles dégustèrent avec plaisir leur part de gâteau et emballèrent le reste pour leurs amis et leurs proches. Kathleen confia une part à Maddie pour Joey et elle se chargerait elle-même de distribuer le reste du gâteau. Elle aussi avait eu beaucoup de plaisir dans ce moment avec sa petite protégée et désormais, elle savait qu’avec l’enfant, elle pourrait partager des moments de joie et de bonheur en faisant ce genre de choses avec elle. C’était une bonne chose de le savoir. Même si maintenant, il était temps de repartir dans le monde réel et d’oublier la farine sur le nez et les incendies… incidents de parcours.

« Merci à toi, Maddie. J’ai passé un super moment. »

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