Pour ne pas mentir, il fallait admettre que bien peu de gens trouvaienr grâce aux yeux de Maxton. Et le reste du monde ne lui inspirait qu’une forme de dédain, voire au mieux de l’indifférence. Cependant, milieu de tous ces idiots qui lui servait de condisciples, il y en avait un qu’il détestait sincèrement. S’il avait fallu être honnête, c’était pourtant l’un des plus intéressants de sa promotion, manifestement les deux neurones qu’il avait ne passaient pas leur vie à se battre en duel. Son intelligence aurait donc pu lui valoir son respect. Et pourtant, depuis l’époque de Blackman où chacun des garçons avait pris des voies radicalement opposées, ils se détestaient. Tous les moyens d’embêter l’autre étaient bons. Habituellement, ils se contentaient de quelques provocations, une ou deux moqueries et quelques coups pendables. Mais il fallait admettre que plus ils vieillissaient, plus ils débordaient d’idées pour pourrir la vie de l’autre. De toute façon, cette situation avait une forme de charme pour eux, ils étaient tous les deux animés d’un fort esprit de compétition. Avoir une sorte de rival, c’était aussi un moyen de toujours se surpasser.

Généralement, c’était Blaze qui initiait le premier coup. Maxton préférait la riposte ou les mots tranchants. Mais il n’était pas d’une impulsivité suffisante au quotidien pour attaquer le premier. Puis c’était aussi une forme de stratégie, il aimait voir venir pour réagir au mieux. Frapper en premier, c’était le prendre le risque d’agir à l’aveuglette.

En l’occurrence, le cours de vol venait de terminer, et le Gryffondor était en retard. Il avait été retenu par son professeur qui voulait lui parler d’un truc qu’il avait à améliorer et résultat, il s’était retrouvé à la traîne du reste du groupe. Cela le dérangeait peu. En réalité, il n’était pas connu pour son grand nombre d’amitiés et prendre sa douche sans un brouhaha impossible au tour de lui était une perspective plutôt pas mal. Il abandonna donc ses vêtements dans le vestiaire pour aller se doucher et en ressortit quelques minutes plus tard, une serviette sur la taille. Il s’arrêta, interdit, devant le banc où il pensait avoir laissé son uniforme. Est-ce qu’il perdait la tête ? D’ailleurs, il ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait. Son premier réflexe fut de regarder autour de lui, persuadé qu’il s’était trompé. Puis, il dû se rendre à l’évidence et accepter la dure réalité. On était en train de lui jouer un fort mauvais tour. Après tout, aucun uniforme ne s’était jamais sauvé par lui-même. Et, de tout son entourage, il avait déjà de très forts soupçons. Pour lui donner raison, la voix de Blaze retentit, venant de l’extérieur, et les traits de Maxton se crispèrent sous la colère. Il allait écraser cet infâme petit cafard. Trop longtemps, il avait laissé courir, trouvant que le pathétique de la situation ne méritait pas qu’il intervienne de manière trop violente. Mais puisque là, la guerre semblait tourner à une humiliation en bonne et due forme, il ne se gênerait pas pour en faire de même à l’avenir. Il trouverait bien quelque qui comptait assez pour lui pour frapper là où ça faisait mal. En attendant, hors de question qu’il lui donne la satisfaction de s’énerver. Respirant profondément pour se calmer, il reprit d’une voix moqueuse

- Mansfield. Je te manquais tellement que tu as décidé de prendre mes vêtements ? Allez, t’es trop grand pour avoir un doudou, sois mignon, rends les.

Se moquer de celui qui détenait ses vêtements n’était clairement pas l’idée la plus brillante du monde. Néanmoins, il préférait encore se balader nu le reste de la journée que de s’aplatir devant lui. Quitte à avoir honte, autant choisir de ne pas lui concéder la moindre satisfaction. Cherchant des yeux quelque chose qui pouvait l’aider, il regarda à nouveau la pièce autour de lui, avant de se rendre compte que sa baguette gisait au sol. Dans la précipitation, il avait dû la faire tomber sans s’en apercevoir. Maxton se déplaça silencieusement pour la récupérer, un sourire déjà plus mauvais apparaissant sur ses lèvres. Oh finalement, ils allaient jouer à armes presque égales, et c’était tout de suite bien plus drôle.

- Ou alors tu n’oses pas m’attaquer en face ?

Plus les secondes passaient, plus Maxton sentait l’énervement le gagner. Son premier réflexe avait été comme bien souvent la moquerie, parce que le sarcasme était une seconde nature chez lui. Néanmoins, il devait admettre qu’il trouvait la situation fort désagréable. Déjà, il était fou de rage contre lui-même de ne pas avoir anticipé ce qui se passait. Avec un peu de bon sens, il aurait certainement pu éviter ça. Ensuite, il était particulièrement sensible à l’humiliation. Son ego démesuré ne supportait pas de se sentir atteint. Alors l’idée que toute l’école le voit comme ça et en parle jusqu’au prochain événement notable lui était pire que désagréable. Rien qu’à cette idée, il pouvait presque sentir son sang refluer de son visage sous l’effet de l’horreur qu’il ressentait.

En tout cas, cela avait aussi pour effet de le rendre plus impulsif. Hors de question qu’il se laisse faire. S’il existait une précédent, Blaze ne lui laisserait jamais oublier, et surtout, il se penserait invincible et recommencerait. Il devait donc réagir à la hauteur de l’offense.

Entendant Blaze lui indiquait qu’il avait un physique de larve, il haussa un sourcil, oscillant entre colère et consternation. Si son interlocuteur avait été lui-même particulièrement beau et musclé, peut-être qu’il aurait ressenti un vrai complexe d’infériorité. Néanmoins quand on voyait le Serdaigle, Maxton ne voyait pas très bien pourquoi est-ce qu’il se sentait obligé de dire ça. C’était un petit peu l’hôpital qui se foutait de la charité. Puis bon, si c’était le seul humour dont il était capable, cela corroborait parfaitement ce que Maxton pensait de lui. Il avait certes un cerveau à peu près performant, mais il mettait tellement d’énergie à être stupide que cela en devenait aussi consternant que fascinant.

- Il est vrai qu’avec ton air poupin, tu es une référence en matière d'apparence ….

Blaze se dévoila enfin, se plaçant dans l’encadrement de la porte, un rictus satisfait sur le visage. Une bouffée de rage pure parcourut Maxton. Non seulement le Serdaigle se comportait comme un enfant de trois ans en lui volant ses fringues, mais en plus il triomphait. Et il détestait ça. Il aurait payé très cher pour lui faire ravaler son sourire, avec si possible toutes ses dents en prime. Lui qui prônait habituellement à Blue de se faire discret et donc si possible de ne pas agresser leurs petits camarades, il avait une folle envie de s’asseoir sur ses principes.

D’ailleurs, il se sentit un peu mieux quand la moue satisfaite de Blaze s’effaça devant sa baguette. Dans son petit plan parfait, il n’avait pas vu qu’il lui avait laissé une arme de choix à disposition. Et évidemment, Maxton n’allait pas s’en priver. Jouer loyalement n’engageait que ceux qui avaient confiance en leur adversaire. Ce qui, à ses yeux, était une absurdité.

- De quelle cervelle parles-tu ? Celle que tu n’as manifestement pas ? Tu m’as laissé ma baguette. Alors, tu ne m’attaques pas en face, mais moi ça ne me gêne pas d’ouvrir le bal.

Il pointa vivement sa baguette vers Blaze et énonça

- Locomotor mortis !

Il fallait admettre qu’il n’avait pas pris de risque. Il avait choisi un sortilège simple, qu’il maîtrisait depuis des années. Il était déjà privé de ses vêtements, il n’allait pas lui donner la satisfaction de louper ce sortilège. Comme prévu, le sort fonctionna, et fonça droit sur le voleur de vêtements. Restait juste à savoir si le garçon allait tenter de l’éviter ou pas. En tout cas il avait tout intérêt, sinon il devrait rentrer au château en sautillant. En gros, chacun son humiliation.

C’était l’idée la plus simple qu’il avait eue. L’immobiliser pour qu’il ne puisse pas partir avec les fringues. Puis, s’il devait rester comme cela, les deux jambes collées, Maxton s’estimerait déjà un peu plus gagnant dans ce duel.

Maxton le regarda froidement bondir, agacé de le voir esquiver son sortilège. Pour être exact, il bouillait de rage. S’il n’avait pas eu cette fichue serviette autour de la taille, il aurait certainement décidé de le frapper. Parfois, il fallait se salir un peu les mains dans la vie et c’était typiquement le genre de situation où la magie était balayée par une envie viscérale de faire mal. Quitte à devoir jouer des poings. Mais il n’allait pas se jeter sur Blaze dans cette tenue. Même dans ses pires emportements, il tenait à conserver un fond de dignité. Et là, il fallait admettre que c’était mal parti.

Quoi qu’il en soit, Blaze se poussa donc précipitamment sur le côté et évita le sortilège d’un geste vif, avant de se mettre à couvert à l’extérieur. Cela ne fit que renforcer la piètre estime que le Gryffondor avait de lui. D’abord ce tour ridicule, ensuite cette pointe de lâcheté … S’il avait eu une once d’honneur, ça serait réglé lors d’un duel en bonne et due forme. Et là, il se terrait à l’extérieur, comme un animal apeuré. Décidément, le reste du monde pouvait bien dire ce qu’il voulait, la pureté du sang conférait une noblesse de caractère dont il était totalement dénué.

Il haussa un sourcil à la menace de Blaze, peu convaincu. Il aurait accepté son sort, Blaze lui aurait fait pire la prochaine fois, il n’était pas fou. Puis, il n’allait pas s’abaisser à tolérer ce genre d’enfantillages. Les blagues attardées qui touchaient à la nudité, il avait passé l’âge. Mais bon, son interlocuteur semblait avoir la maturité d’un enfant de trois ans, alors …

Néanmoins, puisqu’il ne s’agissait pas de la jouer à la loyale, il se mit prudemment en retrait de la porte. Si Blaze devait surgir dans l’encadrement, il ne serait pas tout de suite dans sa trajectoire. Après tout, il ne semblait pas décidé à partir. Au contraire, il semblait se délecter de le voir en mauvaise posture. Quoi qu’il entendait une pointe d’énervement dans sa voix, certainement à l’idée de lui avoir laissé sa baguette. Ce n’était jamais une brillante idée de laisser une arme à son adversaire.

Et là, il lui proposa ce qu’il semblait considérer comme de la clémence, mais qui était juste en réalité une nouvelle preuve qu’en plus d’être débile, il était sadique. Maxton n’allait pas lui jeter la pierre, il pouvait l’être aussi. Néanmoins il n’était pas habitué à se qu’on tente de l’être à son égard. Cela renforça donc son envie d’écraser le Serdaigle comme le sale petit cafard qu’il était. L’indignation manqua de lui faire perdre sa prudence, et c’est avec un effort surhumain pour ne pas lui sauter à la gorge qu’il se contenta de répliquer, de là où il était.

- Premièrement, plutôt mourir que de ramper devant toi, et deuxièmement, je pense que tu peux aller te faire foutre.

Il se recula encore un peu, pour être totalement de côté par rapport à la porte et prépara sa baguette pour le viser dès qu’il apparaîtrait.

- Quant à me désarmer, tu peux le toujours le tenter.

Il aurait sûrement dû se taire. Mais il était incapable de ne pas réagir aux provocations de l’autre idiot. Puis, quelque part, chaque minute gagnée était aussi une chance que l’on remarque leur absence au cours suivant et qu’il ait des ennuis autant que lui.


- Allez viens si tu l'oses, au lieu de te contenter de piquer mes fringues, Mansfield

Il n’y avait décidément que Blaze Mansfield pour voir une stupide querelle adolescente comme une sorte d’épopée chevaleresque. Prêt à pompeusement mourir pour un tas de fringues. Est-ce qu’il ne pouvait pas juste lui rendre ce foutu uniforme et lui foutre la paix ? Il fallait admettre que c’était de sa faute tout ça, si à l’époque de Blackman, il avait pris le temps d’écraser le Serdaigle comme il aurait dû le faire, aujourd’hui, il serait en train de le regarder avec déférence, au lieu de se sentir l’autorisation de l’attaquer. A l’époque, il se serait certainement pris un sortilège de doloris pour avoir osé s’attaque à un sang pur. Et, du point de vue Maxton, cela aurait été totalement mérité et adapté. Dommage donc que ce type de méthode n’ait plus cours aujourd’hui. Et dommage qu’il ne sache pas lui-même les lancer. Quoi qu'il en soit, Maxton se garda bien de répondre, ou même de faire le moindre bruit. le but était de ne pas le laisser deviner trop vite où il se trouvait. Et pour ça, il était bien capable de maîtriser sa colère assez longtemps pour ne pas répliquer stupidement.

Si le discours était fanfaron, Blaze était malheureusement trop intelligent pour bondir en plein milieu de son champ de vision sans réfléchir. Maxton l’avait espéré un court instant pourtant, mais il fallait se rendre à l’évidence, son adversaire était un peu plus malin que la moyenne. Habituellement, cela mettait du piquant dans leurs duels, aujourd’hui, ça n’arrangeait pas du tout le Gryffondor.

Un éclat puissant de lumière éblouit Maxton et Blaze entra dans le vestiaire, sa baguette lançant un lumos solem presque aveuglant. Comme il l’avait prévu, Blaze eut comme premier réflexe de le chercher devant lui plutôt que de se dire qu’il s’était mis dans un coin de la pièce. Il en profita donc pour lancer un sortilège, aussi rapidement que possible.

- Locomotor mortis !

1 à 5 : Le sortilège fut une réussite et fonça sur Blaze. Malheureusement, ce dernier exécuta un superbe sort du bouclier et ne fut pas touché.

Spoiler:

Il enragea de voir que là encore, Blaze s’en tirait sans aucune difficulté. Visiblement, le Serdaigle avait des réflexes affutés et il avait choisi de se protéger avant même de savoir si une menace pesait réellement sur lui. Il était hors de question que cette sale blague tourne à son avantage. Ils se toisèrent l’espace d’une seconde, chacun peu satisfait de savoir l’autre encore dans la course. Maxton ne doutait pas un quart de seconde que Blaze aurait voulu le voir s’humilier sans opposer la moindre résistance, et lui aurait aimé le mettre hors d’état de nuire en un seul sortilège.

Le cerveau tournant à plein régime, il regarda autour de lui, pour savoir comment se dépêtrer de cette situation, de préférence avec une idée suffisamment surprenante pour que son adversaire n’ait pas le temps de l’anticiper et d’y penser. S’il ne pouvait pas attaquer Blaze directement avec son charme du bouclier, il pouvait néanmoins contourner le problème. Agitant sa baguette, il murmura

- Accio uniforme de Maxton !

Après tout, il réfléchissait à l’envers, d’abord il récupérait ses vêtements, après il aurait le temps de se venger.

2-4-6 : Le sortilège ne donne rien. Est-ce qu’il avait échoué ou que sa formulation n’était pas la bonne ? Peu importe, dans tous les cas, ça rajoute de l’humiliation à l’humiliation …

Spoiler:

Le Gryffondor se crispa un peu plus en se faisant traiter de looser. Dans son esprit où la pureté de son sang lui conférait une supériorité incontestable, la remarque de Mansfield lui était intolérable. Perdre contre lui, même s’il ne s’agissait que d’un sortilège bloqué par un bouclier, était humiliant au possible. Maxton commençait sérieusement à perdre patience et dans le même temps, à perdre prudence. Il n’aimait pas le tour que prenait cette farce de mauvais goût, et il appréciait encore moins le rôle qui lui était réservé. Pour l’instant il incarnait la victime passive, qui n’a d’autre choix que de subir pour ne pas envenimer sa situation. Sauf qu’il détestait se considérer ainsi. Pour son ego surdimensionné, il n’était pas envisageable un seul instant d’être vulnérable, ou pire, d’être perdant. Et là, il avait quand même la désagréable impression d’être en position de faiblesse.

Son regard balaya la pièce, à la recherche d’une nouvelle idée, tandis que son cerveau tentait de découvrir une nouvelle perspective pour analyser la situation. Il n’avait pas peur de Blaze. Il le jugeait stupide, ou au minimum terriblement enfantin. Pas le genre de personnalité qu’il craignait ou respectait. Alors pourquoi est-ce qu’il n’avait pas encore repris le dessus ? La réponse était en somme assez simple. S’il n’avait pas peur du Serdaigle, il n’avait aucune envie de se retrouver nu. C’était là sa faiblesse. S’il le redoutait, automatiquement, cela entravait ses mouvements. Il aurait fallu qu’il arrive à mettre de côté cette appréhension là. Une chose plus facile à dire qu’à faire quand on a quinze ans.

Comme s’il avait été capable de lire dans ses pensées, Blaze tenta justement un accio sur la serviette de bain. Trop rapide, trop surprenant, Maxton n’eut même pas le réflexe de lancer un sort du bouclier. Dieu merci pour lui et sa fierté déjà mise à mal, le Serdaigle ne réussit pas là où il avait échoué. Manifestement, ce sortilège leur était compliqué. Le sourire dédaigneux réapparut sur ses lèvres, motivé par l’échec de son adversaire

- Je vois surtout que t’es pas capable de le faire, Mansfield.

Un sursis, sans doute. Mais il avait besoin de ça pour retrouver contenance. Sans le savoir, Blaze venait de lui offrir la seconde de répit qui lui permit de retrouver sa combattivité.

- Et alors ? Réussis-le, ton accio ! Toi qui souhaites tellement me voir nu, j’en déduis que tu as le béguin pour moi et je m’en voudrais de gâcher l’ambiance.

Il observa son bouclier quelques secondes. Il devait arriver à passer outre.

- Wingardium Leviosa !

Le sortilège était moins ambitieux, mais il avait pour ambition de lui permettre de soulever le banc des vestiaires qui se trouvait juste derrière Blaze. Non seulement cela aurait contourné le bouclier qui se tenait entre eux, mais en plus il l'aurait envoyé droit vers les jambes du Serdaigle. Pas assez fort pour lui casser un os, mais un beau bleu aurait été plus que probable. De toute façon, il s'en fichait profondément de lui faire mal. Pour être exact, il s'en serait plutôt délecté s'il avait été en position de force.

Encore une fois, le sortilège échoua et Maxton ne put retenir une grimace. S’il y avait bien un sortilège à ne pas rater, c’était celui-ci. Il allait finir par se mettre dans de sales draps à être aussi médiocre. Evidemment, il entendait déjà les railleries de son adversaire. Si son foutu protego ne l'avait pas également mis à l'abri des attaques physiques, il bouillait tellement qu'il aurait fini par en venir aux mains. Mais là, il fallait admettre qu'il était acculé.

Dé:

Maxton ne croyait pas un seul instant que l’humiliation puisse cesser s’il faisait acte de contrition. Au contraire, c’était ouvrir la porte à des humiliations plus fréquentes. Si Blaze se réjouissait de le voir dans cette situation, alors il serait capable d’en créer d’autres pour savourer ce petit pouvoir cruel. De toute façon, le Gryffondor ne pouvait pas concevoir qu’il en soit autrement, puisque c’est ce que lui aurait fait. S’il avait décelé la moindre faille chez lui, il s’y serait engouffré et n’aurait jamais lâché cet élément de domination. Avoir un être humain à sa merci était quelque chose d’infiniment grisant. Malsain, mais la toute puissance que l’on ressentait n’avait pas d’équivalent. Il le savait parfaitement pour ne pas avoir été un ange durant la période Blackman. Et à chaque seconde qui s’écoulait dans cette situation, il commençait à croire un peu plus que Blaze lui ressemblait sur ce point. Il aimait le pouvoir. Peut-être qu’il ne s’en rendait pas compte, mais la blague avait dérivé bien trop loin.

En soi, Blaze n’avait pas tort. S’il avait été si sûr de lui, il n’avait qu’à sortir comme ça, avec l’air de savoir ce qu’il faisait. Au pire, il se taperait la honte, mais ça serait bien vite publié au bout d’une semaine. Il y avait trop de motifs de ragots pour que son histoire soit sur toutes les lèvres plus de quelques jours ; Mais plus que l’humiliation, il refusait juste catégoriquement de reconnaître sa défaite devant lui. Question de principe.

- Sans façon, l’exhibitionnisme, c’est manifestement ton truc, pas le mien.

Maxton n’eut pas réellement le temps de comprendre ce qu’il se passait que Blaze fit disparaître le bouclier et lança un expelliarmus. Sa précieuse baguette sauta de ses mains pour atterrir dans celle du Serdaigle avant qu’il ne puisse lancer lui-même un sort de protection. Il venait donc de perdre théoriquement l’avantage qu’il avait, même s’il fallait admettre qu’il ne s’était pas montré brillant du tout. Peut-être aurait-il dû céder à ce moment-là. Mais la seule chose qu’il réalisa, c’est qu’il venait de se faire désarmer et qu’il était en très mauvaise posture. Cette pensée le fit complètement vriller. Il ne supportait pas l’idée de perdre, et encore moins contre lui. Mansfield ne lui arrivait pas à la cheville avec son sang mêlé. Là, les circonstances le favorisaient, mais ce n’était qu’un minable petit cafard qui n’avait ni maturité, ni sens de l’honneur. Il rêvait de l’écraser. De lui faire mal. À tel point que dans la seconde qui suivit, alors que son adversaire rattrapait à peine la baguette du Gryffondor, Maxton se jeta sur Blaze. Il allait lui faire ravaler ce sourire triomphant et même ses dents s’il le pouvait.

N’ayant plus la barrière du protego entre eux, il rentra de plein fouet dans son adversaire. Il avait beau ne pas être un très gros gabarit, il avait l’avantage que le Serdaigle ne devait pas s’attendre à cette réaction. Le choc fut d’autant plus rude que Maxton y avait mis toute sa rage et n’avait pas fait dans la dentelle. Il voulait l’entraîner dans sa chute, le mettre au sol. C’était à lui d’être par terre. Et une fois sous son contrôle, il allait lui faire mal, parce qu’il en crevait d’envie tellement il était fou de rage.

Spoiler:

4 à 6 : Le choc avec le carrelage fut violent, mais Blaze eut le mérite, dans sa surprise, de se cramponner aux baguettes et de ne laisser en échapper aucune. Impossible pour Maxton de les récupérer.

Les deux se retrouvèrent donc au sol, prêt à en venir aux mains. Maxton n’essaya même pas de récupérer sa baguette, ce n’était plus réellement l’intérêt. Maintenant, il voulait juste le frapper physiquement. Ce qui l’intéressait, c’était d’infliger de la douleur, même plus de lui échapper. La blessure d’ego serait supportable s’il avait pour consolation de l’avoir blessé