Calme restons calme. Tant que l’on ignore le fin mot de l’histoire, à quoi sert-il de paniquer? Puisqu'est ce qui me dit que c’est elle? Bon bien sûr elle a le talent inné de s’attirer des ennuis et bien sûr j’ai entendu dire que c’était une première année mais des premières années qui s’occupent de ce qui ne les regarde pas il y en a la pelle à poudlard. Puis le fait que je ne l’ai pas croisé depuis un moment ne veut rien dire. Mais bon d’un autre côté…

Aller Leo arrête! Il n’y a qu’un moyen d’en être sûr et ce n’est surement pas de rester assis sur ce fauteuil à réfléchir! Je décidais donc de me lever. Voilà qu’on était dimanche, qu’il faisait beau, que j’avais fini mes devoirs et que je gâchais mon temps à me poser des questions. Le plus simple restait encore de trouver la miss. Une fois que je verrais que ce n’est pas elle je pourrais passer à autre chose l’esprit serein. Il y avait une fille d’ailleurs que j’avais promis d’aller voir. Oui mais voilà d’abord il faut que je sois sûr. Sinon je n’arriverais pas rester naturel … Bref. Réfléchissons. Où peut bien être un dimanche Kathleen. Je pars à sa recherche.

Voilà c’est officiel poudlard est un très grand château. J’ai cherché partout où je pensais qu’elle serait mais personne. J’ai même été à l’infirmerie mais non elle n’y est pas. Alors soit elle est dans sa salle commune soit… Bon ce n'est pas grave, c’est peut-être que je ne devais pas la voir aujourd’hui. Dépité de ne pas l’avoir trouvé je décidais qu'ayant fait mon possible aujourd’hui, je chercherais demain. Peut-être à l’heure du petit déjeuné. En attendant une jolie fille m’avait donné rendez-vous dans le parc et il ne fallait pas que je sois en retard!
Il ne me fallut que quelques minutes pour arriver au lieu de rendez-vous ou du moins tout à côté. Je serais arrivé à l’heure si je ne l’avais pas vu… Après plus d’une heure de recherches dans le château c’est quand je ne la cherche plus que je la vois là dans le parc… Elle est dos à moi mais il ne fait aucun doute que c’est elle. Bon elle a l’air vivante! Je m’approche donc doucement et me cale derrière elle .

-Hello Kathleen…

Kathleen avait du mal à reprendre le contrôle de sa vie depuis l’agression. Elle s’était vraiment sentie sécurisée par son professeur d’Astronomie et elle savait désormais qu’elle avait un allié dans le corps professoral si elle avait le moindre souci. Elle avait passé du temps à l’infirmerie, sans vraiment savoir où elle en était concrètement, mais elle avait reçu le soutien de ses amis, de ses proches. Maya avait, des flammes dans les yeux, assuré que le concerné allait payer cher son acte envers Kathleen. Nox n’avait pas été moins enflammée. Même si Kathleen savait que les deux fillettes n’avaient pas beaucoup de chance de la venger réellement, leur soutien lui avait fait du bien.

Kathleen n’avait toujours pas réussi à faire ressortir sa voix depuis ce jour-là. Elle ne savait pas pourquoi son corps lui imposait le silence, mais elle savait que ça ne servait à rien de tenter de forcer. En bonne guérisseuse, elle savait elle-même qu’elle allait avoir besoin de temps pour se remettre de tout ça tant physiquement que moralement. Grâce aux soins de l’infirmière, la plupart de ses écorchures et blessures s’étaient soignées à l’infirmerie, mais les bleus ainsi que le cocard de son œil n’avaient pas complètement disparu.

La fillette avait néanmoins décidé qu’elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour ne pas céder à la difficulté qu’elle pouvait avoir à reprendre la vie normale. Elle avait une certaine tendance à sursauter quand un ami la surprenait et à avoir peur de ce qui se cachait un peu partout, et dès que la fin de journée arrivait, elle ne supportait plus de se retrouver seule hors de son dortoir. Le résultat était qu’elle était souvent collée à Maya, Zeynep, Liam, dès que l’heure avançait un peu à Poudlard. Conciliants compte tenu de ce qui lui était arrivé, ses amis acceptaient généralement sans souci de jouer les protecteurs contre un danger peu existant en réalité.

En revanche, dans la journée, la fillette parvenait à se promener seule et elle avait décidé d’aller un peu dans les jardins de l’école, d’aller cueillir des plantes ou admirer les fleurs. Mais lorsque Léo la surprit par derrière, la fillette ne put s’empêcher de sursauter en se retournant les mains devant les yeux, comme pour se protéger. Ses mains contenaient un petit carnet et un crayon de bois que ses parents lui avaient envoyés pour pouvoir communiquer. Hésitante, elle abaissa doucement les bras et reconnut le jeune homme qui l’avait interpellée. La fillette inscrivit rapidement quelque chose dans son carnet avant de le tendre à Léo.

Bonjour, Léo, désolée, tu m’as fait peur. Comment tu vas ?

- Hello Kathleen…

Je sursautais à sa réaction. je ne m’attendais pas à lui faire si peur. De plus Kathleen n’était pas du genre à avoir des réactions de surprise si violente. Pendant deux secondes je rigole même de notre réaction à tous les deux!

- Relax ce n’est que moi… Je ne t’ai pas vu depuis quelques jours et je me demandais juste...

je ne termine pas ma phrase. Elle a baissé ses bras… Et je la vois enfin. Enfin je veux dire que je vois enfin ses yeux. C’est à mon tour d’être pris au dépourvu. Bon d’accord je sais que je la cherchais parce que j’avais peur qu’il lui soit arrivé des bricoles mais au fond je n’y croyais qu’à moitié! J’ai l’habitude de m’inquiéter pour rien alors je ne pensais pas vraiment que cette fois mes inquiétudes seraient fondées.

Mon sang se glace doucement en moi. Une rage profonde est en train de naitre au plus profond de moi. Mon regard souriant devient plus noir. Je sais ce que vous allez me dire, elle n’a qu’un simple coquard ce n’est pas la fin du monde. je serais d’ordinaire d’accord avec vous. Si c’était moi ou même un de la plupart de mes amis je me demanderais avec qui il s'est battu et je m’en amuserais surement . Mais voilà il s’agit de Kathleen. Une gamine! Qui plus est pas une gamine qui cherche la bagarre? Et puis… Elle semble se terrifier… Prenant une bonne respiration pour ne pas perdre mon calme de suite je la regarde griffonner sur son carnet.

Je lis rapidement ce qu’elle me tend. Et je la regarde encore un peu perplexe… Je prends soudain conscience que si le coquard m’a déjà mis en rage… la suite, risque de ne pas arranger les choses…

-Qu’est-ce qui t’est arrivé?

je ne répondais pas à sa question qui me semblait sans intérêt. De toute évidence j’allais mieux qu’elle. Et ma priorité restait de savoir ce qui lui était arrivé et sur qui je devais aller taper si nécessaire. C’est marrant quand j’y pense… Kathleen a tout pour être le genre de gamine que je trouve agaçante et pourtant chaque fois que je vois quelqu’un l’ennuyer je ne peux m’empêcher de jouer au grand frère avec elle. Si seulement elle ne me rappelait pas tant ma propre petite soeur... Trop gentille et trop curieuse. Les deux vont rarement bien ensemble.

-Kathleen… soit honnête avec moi. Je veux tout savoir… qui t’a fait ce coquard… pourquoi tu ne parles plus? où c’est arrivé et quand? Bref tu peux s’il te plaît me résumer ce que j’ai raté?

Il est vrai que pour un grand frère de substitution je manquais un peu de tact et peut-être même de patience… Mais mon ton était comme d’ordinaire dans ce genre de situation plein de gentillesse et de sollicitude. Seulement mettez-vous à ma place. Je la laisse il y a peu avec ses amis en forme et ensuite ce n’est que plusieurs jours plus tard que j’entends des bruits de couloir horribles et que je la retrouve visiblement encore sous le choc… Si seulement elle était à serpentard j’aurais alors pu garder un oeil sur elle plus facilement… ou même si elle venait me voir quand elle avait un souci! Mais non… elle ne le fera surement pas… J’imagine que ça doit être la honte de venir voir un « grand » quand on a des ennuis avec les autres... bref passons. Je garde mon calme attendant qu’elle écrive sur son carnet…

Léo commença par sourire de sa réaction de peur, jusqu’à ce qu’il voie son visage blessé et contusionné, ce qui lui passa immédiatement l’envie d’en rire. Il tenta de la rassurer d’une voix apaisante et douce et la fillette se sentit presque autant en sécurité qu’avec le professeur O’Neill, qui l’avait trouvée après son agression. Léo était presque comme un grand-frère pour elle. Elle savait donc qu’elle n’avait absolument rien à craindre en sa présence. Il n’avait pas tort, cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas vus mais à Poudlard, il y avait beaucoup d’occupations pour un grand comme Léo et Kathleen ne lui en voulait pas.

Quand il vit son visage plein de bleus, toutefois, ses yeux s’assombrirent et son regard noircit. Bien qu’il s’agisse de Léo, qu’elle aimait beaucoup et en qui elle avait confiance, ce regard sombre, plein de colère l’effraya et lui rappela les mauvais souvenirs de l’agression. Sa voix durcie par une colère qui ne lui était destinée, il lui demanda ce qui lui était arrivé. Kathleen trembla un peu et eu une réaction un peu exagérée par rapport au comportement de Léo, avec un léger mouvement de recul qu’elle ne pouvait pas contrôler. Malgré elle, elle demeurait impressionnable et surtout, elle ne se contrôlait pas vraiment.

Mais un instant plus tard, le ton avait retrouvé sa gentillesse et sa sollicitude naturelle qu’il avait toujours avec Kathleen et elle se rassura un peu. Léo lui demanda avec insistance de lui expliquer ce qu’il s’était passé et la fillette réfléchit. Depuis le début, elle n’osait pas avouer ce qui s’était réellement passé, de peur des représailles sur ses amis. Mais elle décida de lui partager une partie de ce qu’elle avait vécu, au moins pour qu’il comprenne pourquoi elle était dans cet état. Léo le méritait, il était un de ses amis les plus chers et il avait toujours veillé sur elle.

La semaine dernière, je me suis perdu en rentrant à la Salle Commune et j’ai dépassé le couvre-feu. Je voulais trouver un préfet pour me ramener mais écrivit-elle. Sa main trembla alors qu’elle repensait à ce qui s’était passé. Les larmes coulèrent le long de ses joues, mais elle poursuivit. j’ai vu quelque chose que je n’aurais pas dû voir et on m’a frappé pour que je me taise. J’ai eu très peur, j’ai cru que j’allais mourir.

Tout le temps qu'elle inscrivit ça, les larmes coulèrent sur ses joues, en se rappelant la peur qu'elle avait ressentie ce jour-là.

-Qu’est-ce qui t’est arrivé?

Simple question de ma part. Je ne pensais pas provoquer chez elle une telle réaction. L’inquiétude avait peut-être donné à ma voix un ton inapproprié? Une chose est sure je suis peiné de la voir réagir aussi vivement. C’est la raison pour laquelle mon ton s’adoucit tant quand je lui demande des précisions. Je n’aime pas voir dans cet état et si je sais que dès que j’aurais un nom j’irai montrer ma façon de penser à l’abruti qui lui a fait ça… La douleur de la voir dans cet état met en sommeil cette colère au fond de moi. Je me retenais alors de la prendre dans mes bras. Pourquoi? Elle venait déjà de reculer simplement sur le ton de ma voix… Que ferait-elle si sans prévenir je la prenais dans mes bras. Non je la laissais d’abord me fournir des explications.

Les choses semblent tellement plus longues quand les explications viennent par écrit. Mais en même temps on peut en apprendre déjà tellement plus en observant son interlocuteur. Je remarquais ses larmes … ses tremblements… Son écriture que je voyais un peu et qui était plus brouillonne que d’ordinaire. Elle semblait encore plus jeune et plus fragile que d’ordinaire. Pauvre petite puce.

Oui je sais c’est étrange de voir un sale gosse prendre autant en pitié une gamine et vouloir tant que ça la protéger. Mais c’est comme ça et c’est tout! Et si vous doutez que je sois réellement un sale gosse attendez de voir ce que je réserve au fautif … Il finira par craindre le pire je peux vous le promettre.

Alors qu’elle finit par me tendre ce qu’elle avait écrit je le pris et le lis rapidement. Malgré l’émotion palpable elle avait encore réussi à rester lisible ouf! Cependant plus je lisais ses mots et plus je me sentais mal. Un mélange de colères froides contre celui qui lui a infligé ça avec aussi de la peine pour elle, l’envie de la rassurer et peut-être une pointe de culpabilité de ne pas avoir été là. J’avais promis de veiller sur elle et j’avais failli. Aussi quand j’arrive à la fin du texte je dois avouer avoir une boule au ventre.

-Kath… pourquoi ne pas être venue me voir plus tôt?

Je commence d’abord par lui tendre la main et quand je suis sur de ne pas la prendre par surprise je l’attire doucement dans mes bras.

- Viens ici… Je suis désolé petite miss… J’aurais dû être là… ou du moins venir plus tôt.

Je la calais dans mes bras comme je l’avais fait tant de fois pour ma soeur et aussi pour mon frère même s'il ne l’admettra jamais! Je crevais d’envie de savoir sur qui je devais aller frapper là et maintenant mais… Je savais aussi que pour le moment elle avait plus besoin de réconfort que d’interrogatoire.

- N’ai pas peur… Tu n’as plus rien à craindre… Tu ne crains rien pour le moment et je suis sure qu’on fera en sorte que tu ne craignes plus jamais rien…

Je continuais à la consoler comme je pouvais mais c’est dur d’assurer à quelqu’un que rien d’autre ne lui arrivera alors qu’on ne sait même pas exactement ce qui lui est arrivé…

- Puis si jamais tu devais à nouveau croiser quelqu’un qui te fait peur… Si tu sais que tu dois être avec lui ou elle sans possibilités d’y échapper… Viens me voir avant… Je viendrais avec toi! Je ne veux pas te savoir dans cet état.

Oui bon discrètement je cherchais innocemment des solutions pour obtenir des indices sur l’identité de cette personne sans pour autant la bombarder de questions!

Kathleen put voir dans les yeux de Léo qu’elle avait touché son cœur avec son histoire, mais elle n’aurait pas pu lui mentir, pas à Léo. Elle ne mentait déjà pas en règle générale, mais c’était encore plus vrai avec son grand frère de cœur. Ils étaient si proches tous les deux qu’il lui avait même fait la faveur de venir à son anniversaire alors qu’il y avait peu de chances qu’il y trouve quelques personnes de son âge. Alors, elle ne pouvait pas lui cacher la vérité, mais elle ne voulait pas trop en dire car elle avait un peu peur pour lui.

Mais Léo ne la questionna pas plus avant, sauf pour lui demander pourquoi elle n’était pas venue le voir plus tôt, question qui n’exigeait pas forcément de réponse. Mais cela prouvait la douceur de son affection pour elle. Il la prouva encore davantage en la prenant contre lui et en lui proférant des mots de réconfort et en s’excusant. Kathleen, qui tentait encore de se contrôler jusque là, s’effondra comme la petite fille qu’elle était et pleura à chaudes larmes en se recroquevillant contre Léo. La fillette n’avait pas de grand frère, juste une petite sœur, et ce que Léo lui offrait, elle ne l’avait encore connu de personne.

Léo s’efforça de la consoler, de la réconforter, lui promettant qu’elle n’aurait plus à souffrir, qu’il la protègerait. Kathleen savait que c’était totalement impossible d’être tout le temps protégée et que Léo ne pouvait pas être toujours à l’affût du moindre danger pour elle et il ne pouvait pas veiller sur elle tout le temps, mais en cet instant, elle eut besoin de le croire quand il affirma qu’il empêcherai que ça se reproduise, car elle ressentait ce besoin d’être protégée et d’être choyée maintenant qu’elle avait souffert de la cruauté de ce monde. Elle se laissa donc complètement aller. Quand elle eut réussi à se calmer suffisamment, elle inscrivit simplement quelques mots sur le carnet.

Je ne veux pas écrire son nom… je ne veux pas qu’il te fasse du mal… tu comptes trop pour moi, Léo.

Alors que je tentais doucement de la consoler je la sentis se laisser aller dans mes bras. Elle est si petite, si fragile. Je crois bien que c’est la première fois que je la vois dans cet état. Je ne peux que me sentir plus coupable encore de ne pas l’avoir protégé. J’avais promis de veiller sur elle et aujourd’hui j’avais échoué. Toute ma vie j’avais été élevé avec l’idée que mon rôle était de veiller sur mon frère et ma soeur au risque de sévères punitions quand j’étais petit. Aujourd’hui j’ai compris l’important de le faire sans qu’éviter une punition soit une motivation. S’était devenu une partie intégrante de ma personnalité. Hors Kathleen était à poudlard ce qui se rapprochait le plus d’une petite soeur. Et je ne pouvais donc que me sentir fautif de la voir dans cet état.

La sentant se blottir contre moi je finis par doucement nous laisser glisser tous les deux sur le sol. Ainsi assis on était installé de manière bien plus confortable. Je la positionnais mieux sur mes genoux et continuais à la serrer dans mes bras. Malgré mon désir de la réconforter je tombais très vite à court de mots. Que voulez-vous dire dans ce genre de situation? Mais je continuais quand même du mieux que je pouvais en la laissant pleurer tout ce qu’elle pouvait

- Tu verras tout finir par s’arranger.

Je lui proposais ensuite gentiment de l’accompagner si elle devait par exemple se retrouver face à quelqu’un qui lui fait peur. J’espérais d’un côté qu’elle accepte mon offre. Au moins j’apprendrais le nom de l’ignoble chose qui lui a fait ça. Mais c’était trop espéré j’aurais dû m’en douter. Quand elle fut assez calme pour écrire elle m’écrivit une phrase qu’elle me tendit alors. Je lus le mot .

Ainsi donc elle s’inquiétait pour moi? Hum… Elle était vraiment mignonne et encore une fois on croirait voir ma propre petite soeur. Une fois celle-ci avait trouvé le moyen de fondre en larmes après une chute non pas parce qu’elle avait mal mais parce que je me ferais punir pour ne pas l’avoir surveillé. Je vous jure !

- Kathleen… Arrête un peu de vouloir sauver le monde… Surtout dans un moment comme celui-là! Je ne risque rien et je ne risquerais rien! Tu peux me dire qui c’est. Si c’est un élève je ne vois pas ce qu’il pourrait me faire.

Mon ton n’était absolument pas celui du reproche. Je savais que c’était plus fort qu'elle et je n’allais pas le lui reprochait mais la vérité c’est que je cherchais des idées pour la faire parler sans pour autant la pousser dans ses retranchements. Soyons clair je veux savoir qui est ce c***ar qui lui a fait ça mais je voudrais surtout la faire parler car visiblement ça la ronge et que dans ses cas là seul le fait de mettre des mots sur ce qu’on vit peut nous aider.

- Allez te fait pas bile pour moi! Tu sais que je suis super fort! À ton anniversaire tu m’as présenté presque comme un super héros!

Mon ton était plus comique qu’autre chose à ce moment-là

-Laisse-moi deviner! Tu as peur que je ne sois plus en mesure de te cajoler hein?! avoue!

Je lui frottais alors gentiment les cheveux. J’essayais de détendre un peu l’atmosphère.

- À moins que ce soit une fille dont tu as peur que je tombe amoureux et qu’ensuite je t’abandonne pour ses beaux yeux! Mais je ne pourrais jamais abandonner ma petite miss!

Bon d’accord là je pars dans du n’importe quoi! J’espère que ça va avoir l’effet escompté d’au moins la faire sourire! Avec ma soeur ça marche… Bien sûr je sais que ce n’est pas ça qui lui fera avouer qui c’est mais il faut savoir prendre des chemins détournés quand on veut arriver à ses fins et aussi être patient! Si elle ne me le dit pas aujourd’hui elle finira quand même par me le dire!

Kathleen devait bien l’avouer, être serrée dans les bras d’un jeune homme, même juste âgé de seize ans comme l’était Léo, qui lui disait que tout allait bien se passer et qu’elle n’avait rien à craindre. Elle se sentait réellement protégée et pour la première fois depuis sa sortie de l’infirmerie, elle ne se cachait pas derrière un masque de confiance et d’optimisme mais elle s’autorisait à fondre en larmes et à décharger toute la peur qu’elle avait eue. Elle faisait preuve envers Léo d’une confiance qu’elle n’avait encore eu envers personne, à l’exception peut-être de ses parents. Et du Professeur O’Neill.

Quand elle lui écrivit qu’elle avait peur pour sa sécurité, Léo le prit à-moitié réprobateur et à moitié avec humour, arguant que ce n’était pas à elle de le protéger mais l’inverse. Kathleen savait qu’il avait raison, mais elle tenait tellement à lui et elle avait l’impression de revoir son agresseur comme un monstre effrayant et très puissant. De ce fait, forcément, elle avait une peur qui s’accentuait à-cause de ces impressions. Et ça ne facilitait pas les échanges. Quand il lui rappela qu’elle l’avait quasiment présenté comme un super-héros, Kathleen rit au travers de ses larmes. Léo était doué pour la faire rire, même dans les moments les plus durs.

Alors qu’elle pouffait, il poursuivit en prétendant qu’elle avait sûrement peur qu’il ne puisse plus la cajoler. Kathleen ferma les yeux, sans cesser de rire, mais s’enfouissant dans le giron de Léo comme si elle cherchait un peu plus de tendresse. Mais lorsqu’il lui affirma qu’il ne l’abandonnerait jamais, les larmes sortirent à nouveau de ses yeux, humidifiant le haut de Léo. Ce n’étaient pas des larmes de douleurs, ni de peur, pas plus que des larmes de tristesse. C’étaient des larmes d’émotion pure. L’aveu de Léo l’avait touchée à ce point. Elle n’avait pas pensé qu’il l’aimait à ce point et elle fut tellement émue qu’elle s’écarta, arracha une page de son carnet, griffonna dessus et la lui fourra dans le poing. Puis, elle recula, rougissante, comme si elle avait honte de ce qu’elle avait fait. Sur le papier, deux mots étaient inscrits.

Grand Steve

Elle était callée là dans mes bras. On aurait dit un bébé. Enfin une toute petite chose fragile quoi. Ce n’était vraiment pas dans mes habitudes de couver quelqu’un de la sorte. En fait je crois qu’à poudlard jusqu’à cette année je n’avais jamais couvé personne comme ça. Bien sur pour plaire à une fille je suis capable d’être doux, romantique, mais rien de comparable! Souvent quand une fille pleure vous me voyez prendre mes jambes à mon cou! Enfin j’exagère mais je la consolais de manière plus maladroite. Alors pourquoi cette fois je ne fais pas pareil? Pourquoi je ne me sens pas gêné à l’idée qu’on puisse me voir consoler une gamine de première année? Tout simplement parce que je ne pensais à rien en ce moment. Je n’étais plus le Leo de poudlard, j’étais l’espace d’un moment redevenue le Leo de chez moi, le Leo des vacances d’été, le Leo grand frère. Et lui ne se souciait pas vraiment de son image ni de ce qui est bien à faire en société. J’ai été élevé toute ma vie à différencier ces deux Leo et c'est la première fois qu’à poudlard je n’y arrive pas.

Leo le grand frère aux commandes je ne mets pas longtemps à la faire sourire et même rire! Je préfère ça! Bien sûr ça n’enlève rien à l’horreur qu’elle a vécue ni à la peur qu’elle a mais au moins je sais qu’elle est encore capable de rire! Avec du temps elle s’en remettra et si elle a du mal elle n'aura qu'à venir me voir. Je suis champion en bien des domaines mais celui où j’exele le plus c’est bien de faire rire les filles! et ça me va tant que je ne les fais pas rire à mais dépend!

Mon trait d’humour sur le fait de tomber amoureux de son agresseur si c’est une fille ne passa pas trop mal. Je n’étais pas sure en le disant mais bon Kath me connaît assez bien pour rire de cette blague. Du moins au début. Bien sûr je l’avais senti se coller un peu plus à moi et je re-serrais un peu mes bras autour d’elle mais ensuite la vis pleurer un peu plus encore.

Oups… Peut-être que finalement ça n’était pas si bien passer que ça… Peut-être que j’ai un peu trop supposé qu’elle savait que je plaisantais. Avant que j’ai eu le temps de dire quoique se soit je la regarde écrire dans son carnet. Il vaut mieux lire ce qu’elle veut dire avant d’en rajouter une couche!

Grand Steve

Evidement pas la peine de lui demander de qui il s’agissait je l’ai vite compris. Je ne suis pas stupide. Par contre en voilà un de crétin… Je la sentis reculer quand elle mis le papier dans mes mains . À peine le mot lu que je re-froissais ce bout de papier mais je ne le jetais pas non… Je le glissais dans ma poche. Hors de question que je perde le nom de cet abrutit! Mais hors de question aussi de m’en occuper aujourd’hui… Mon regard est bien sur devenus noir et je me suis tendu quand j’ai vu la miss reculer et que j’ai enfin su sur qui j’allais taper! Mais un rapide coup d’oeil à Kathleen me rappela que l’urgent n’étais pas dans la vengeance mais dans la reconstruction. Je pris donc une grande inspiration. Oui il faut dire que j’avais été pris un peu de court. Je ne m’attendais pas ce que mon petit jeu amène aussi vite Kathleen à me donner le nom, et du coup j’avais un court instant laissé mes émotions me reprendre. Je respire donc un grand coup pour me calmer.

-Aller viens ici…

Je la reprends dans mes bras. Je sais qu’elle va mal… Je ne sais pas ce qui se passe exactement dans sa tête mais là encore facile de voir qu’elle va mal. Elle est rouge, me regarde à peine… Elle me fuit… Comme si elle avait honte.

- ok… Assez rigolé. J’aimerais que tu m’écoutes maintenant.

Mon ton est doux et calme. Je veux simplement lui annoncer des choses évidentes. Évidente du moins pour moi, un garçon de 16 ans qui n’a jamais subi d’agression du type.

- Tu n’as pas à te sentir gêner par ce qu’à fait cet abrutit fini. Je ne sais pas qui il est pour le moment mais même si c’était un gamin plus jeune que toi tu n’aurais toujours pas te sentir mal. C’est lui qui devrait se sentir mal … On se connaît assez maintenant pour que tu me crois quand je te parle. Tu m’as assez vu remettre à sa place Al quand il joue au petit prince pour savoir ce que je pense des mecs qui s’en prennent aux filles.

Al était le surnom donné à mon frère qui avait le doux nom d'Albertain… et oui ma remarque était un peu macho dans le sens où clairement elle sous-entendait que je ne pensais pas une fille capable de se défendre face à un homme. Ce n’était pas tout à fait vrai bien sûr. Dans certains cas je pense en effet que la fille peut être redoutable mais là de suite dans la situation qui nous intéresse ça n’avait pas été possible visiblement…

-Et moi je te connais assez pour savoir que tu es une fille plutôt courageuse, qui a tendance à être curieuse et qui n’hésite pas à me dire quand j’agis mal même quand je ne te le demande pas!

La fin de ma réplique était encore une petite blague pour souligner que bien des fois Kathleen était une gamine que je trouvais très agaçante! Notamment quand elle vient me voir parce que je me comporte pas de manière parfaite avec telle ou telle personne.

- Alors mettons de coté pendant une minute ou deux ce qu’on ressent là de suite et discutons calmement si tu veux? tu veux bien?

Je suis très doué en psychologie me direz-vous! Oui je l’ai appris d’une de nos nurses quand on était gamins. c’était toujours ce qu’elle me disait quand je me faisais disputer ou que mes cadets m’en faisaient voir de toutes les couleurs! Et vous savez quoi? Avec moi ça marchait alors je tente le coup

Kathleen, bien qu’elle fût inquiète pour Léo, malgré tout, ne pouvait s’empêcher d’être soulagée de lui avoir avoué qui était à l’origine de ses blessures. Elle avait le sentiment, avec Léo, d’être en totale confiance et d’avoir quelqu’un qui la protègerait, quoi qu’il puisse arriver. Du coup, elle était vraiment heureuse de ça, et touchée par l’affection qu’il lui portait. Elle ne regrettait pas sa franchise, le jeune homme avait su la convaincre qu’il saurait s’en sortir et qu’il n’avait rien à craindre de son agresseur. Mais en vérité, au fond d’elle-même, Kathleen savait qu’il n’y avait pas de raison rationnelle pour avoir fait ça. C’était son instinct qui avait parlé.

Quand il commença à lui parler très sérieusement, Kathleen le regarda avec intensité, son regard plongé dans celui de son grand frère de cœur. Elle l’écouta lui dire qu’elle ne devait pas avoir honte de ce qu’elle avait vécu. Pour le lui prouver, il lui rappela comment il se comportait avec son propre frère quand celui-ci avec un comportement macho envers les filles. Mais ce fut lorsqu’il lui rappela comment elle était elle-même capable de le remettre à sa place quand il allait trop loin que Kath ne put retenir un franc sourire. Il avait raison. Elle était une petite mère autoritaire quand elle s’y mettait.

Cette petite touche de plaisanterie calma un peu la gravité de la situation et surtout, fit que Kathleen se sentit un peu moins nerveuse. Quand Léo lui proposa donc de discuter tranquillement, la fillette hocha la tête, doucement, cette fois, et se tint à côté de lui, tranquillement. Elle était tout à fait prête à l’écouter, et puis, elle ne savait pas de quoi ils allaient parler mais elle faisait confiance au jeune homme qui savait parfaitement comment la prendre. Jusqu’ici, il l’avait bien aidée. Elle inscrivit quelques mots dans son carnet avant de le tendre à son protecteur.

Tu veux qu’on parle de quoi ?

- Alors mettons de coté pendant une minute ou deux ce qu’on ressent là de suite et discutons calmement si tu veux? tu veux bien?

Une de mes nurses me disait souvent cela quand j’avais peur de quelque chose ou que j’étais furieux contre quelqu’un. Après on discutait et souvent je finissais par me calmer. J’aime bien user de ce qu’on s’est servi sur moi pour aider les plus jeunes. Enfin surtout pour aider les 3 plus jeunes dont je tente de m’occuper. Je la regarde dans les yeux tout en restant très calme. Je la regarde écrire sur son calepin.

- de quoi parler? Voyons… la couleur du ciel?

Je rigole de sa tete quand je dis ça. Tu parles d’un début de conversation sérieuse. Bon ok je recommence.

- Soyons sérieux. J’aimerais que tu m'expliques pourquoi tu ne parles plus. Tu es blessée?

Oui voilà déjà une chose étrange. Je ne connais pas grand-chose que la magie ne peut réparer, surtout quand il s’agit de réparer les séquelles de coups. Alors pourquoi utiliser son calepin et écrire? Je la vois baisser les yeux et écrire que c’est l’agression. Oui ça je m’en doutais…

- Assez tourné autour du pot. On va reprendre les choses au début alors.

Je me préparais mentalement à rester calme. La patience n’était pas souvent une de mes qualités.

- Dit moi exactement ce qui t’est arrivé. Un jour une personne m’a dit qu’il fallait toujours raconter en détail ce qui nous faisait mal… Et ainsi on peut avancer… Je t’écoute.

Patience Leo patience. Si j’obtiens ce que je veux non seulement la petite va dire ce qui lui est arrivé en détail et ça ne peut pas lui faire du mal mais moi j’aurais plus d’informations sur ce rat sur lequel je vais aller taper très prochainement. Je lui laissais le temps de réagir. Je sais que ce n’est jamais facile de raconter ce qui nous terrifie. Je me souviens de la peur que j’ai eue il y a quelques années ici même en étant témoins des tortures et combats. Je me souviens le poids que ça avait été de ne rien pouvoir dire à personne. Je sais le poids que ça peut encore être certaines nuits. je n’étais pas très vieux moi non plus… peut-être que si j’avais pu parler… Enfin si j’en avais eu le courage! Bref. Revenons en a Kath! Après tout on n'avait pas toute la nuit et si j’arrivais à la faire parler assez vite on se sentirait mieux tous les deux je pense!

Kathleen ouvrit des yeux éberlués devant la réponse de Léo avant de pouffer de rire, sans produire un son, mais sa mimique ne pouvait pas porter à confusion. Cela lui faisait du bien de rire un peu et puis, Léo il avait le chic pour la faire sourire aujourd’hui. Il le faisait sûrement exprès pour lui remonter le moral, mais ça lui faisait tellement de bien qu’elle se sentait soulagée à l’entendre dire des bêtises et puis, cela lui donnait l’impression que les choses étaient moins graves que ce n’était le cas en réalité, il fallait bien le reconnaître. Heureusement qu’elle avait Léo.

Parlant de choses graves, Léo s’interrogea sur sa voix. La fillette baissa les yeux, rouge de honte face au comportement de son corps qu’elle ne contrôlait absolument pas. Ce n’était pas sa faute si elle était muette et ce n’était pas faute d’essayer de changer les choses. Mais son corps avait subi un choc et ce choc avait bouleversé qui elle était et surtout ce qu’elle était capable de faire, mais elle restait convaincue que ce n’était qu’un traumatisme temporaire et elle se fiait à sa maman pour en retrouver rapidement l’usage, elle ne s’inquiétait pas beaucoup plus que ça.

Depuis l’agression, je ne peux plus parler, je ne sais pas pourquoi. L’infirmière a dit que je ne devais pas m’inquiéter et Maman est d’accord, elle pense que je guérirai vite une fois rentrée à la maison, elle va m’aider pour ça.

Le peu d’informations que la fillette avait donné à Léo ne semblait pas lui suffire et le jeune homme lui demanda de lui raconter tout ce qui s’était passé depuis le tout début. Kathleen ignorait si elle allait en avoir la force. Mais il s’agissait de Léo et elle lui avait déjà dit le plus secret. Elle pouvait lui faire confiance. Sa main trembla et l’angoisse sertit son cœur pendant qu’elle écrivait, elle ne put d’ailleurs pas empêcher ses larmes de couler un peu.

Comme je t’ai dit, je m’étais perdue et j’ai vu quelque chose que je n’aurais pas du voir. Ils étaient en train de faire des trucs avec des plantes et ils ne semblaient pas avoir l’esprit clair. Quand l’un d’eux a dit que j’allais les dénoncer, il a dit que non et il

L’angoisse devint trop forte et elle ne put que fondre en larmes de nouveau. Elle se força à écrire.

m’a donné des coups de pieds. Il m’a frappé. J’ai cru que j’allais mourir. J’ai fini par m’enfuir, j’ai couru, couru, je me suis cachée, j’avais si peur et c’est la que O’Neill m’a trouvée

Je demandais à la petite d’être plus précise sur ce qui lui était arrivé. Je voulais qu’elle me raconte les choses! Pour plusieurs raisons comme évoquées plus haut dont je l’avoue celle d’envisager ma vengeance. Je notais mentalement tout ce que je lisais sur papier. À peine la petite avait-elle à nouveau fondu en larmes que je l’avais à nouveau serré dans mes bras.

- Pleurer fait du bien paraît-il .

Pourquoi je disais ça? Lui parlais-je ou me parlais-je à moi? Je n’en sais rien. Mais c’est les mots qui me sont venus à l’esprit. Pour la suite je note donc que je dois chercher probablement un camé et quand je l’aurais trouvé, je dois lui casser la gueule à coup de pied et de poing jusqu’à lui faire entrevoir la possibilité de le tuer. Je dois pour autant ne surtout pas le tuer! Oui je peux le faire ça! Et en plus de le faire pour Kathleen je le ferais pour être sûr que ce connard n’est pas l’idée l’année prochaine de toucher à ma petite soeur.

Pour le moment j’étais toujours bloqué dans ce rôle de soutien. Ce n’est pas le rôle que je préfère, bien qu’avec les années d’entrainement que j’ai, je sois plutôt compétent et je le sais. Mais mon côté impulsif me pousse à déjà chercher ce mec. Sauf que la vengeance est un plat qui se mange froid! Première leçon de vie que m’a donnée mon père quand j’étais jeune! Si on se venge à chaud on commet toujours des erreurs! Je dois donc me calmer et prendre le temps de réfléchir au mieux.

Je regardais au loin dans le parc et voyais les étudiants commencer à s’agiter. Depuis combien de temps étions-nous là à discuter? Je prenais soudain conscience que j’allais à un rendez-vous quand je l’ai croisé! Oups… Depuis ce temps je crois que j’ai dû laisser passer ma chance avec cette fille. Pas grave une de perdu dix de retrouver non? Vous me direz que peut-être que la fille pourrait comprendre si je lui expliquais mais en avais-je envie? Pas sure ... N’oublions pas que si je n’ai pas honte de protéger une gamine comme Kath je préfère d’ordinaire ne pas mêler mes conquêtes à elle. Dès qu’elle ira mieux elle sera foutue d’aller lui faire la morale à elle aussi si elle la voit se comporter un peu trop à ses yeux en digne personne de son rang. Enfin en digne sang pur quoi!

J’attendais que la miss se soit calmé à nouveau et alors je regardais l’heure. Houlà pas étonnant que les gens commencent à bouger depuis un petit moment… L’heure du diner approche!

-Je crois qu’on a l’heure de manger! Aller viens-je t’accompagne jusqu’à la grande salle.

Je n’allais pas laisser seule alors qu’elle venait de pleurer pendant si longtemps et se confier de sa peur… Je me relève et avant qu’elle ne le fasse je la remettais elle aussi debout.

Je me tournais alors vers le château.

-Mais avant qu’on parte Kath… Promets-moi de venir me voir de toi-même si tu as un autre problème… Et ce quel qu’il soit… Je n’ai pas envie de passer mon temps à te chercher partout dans le château à chaque rumeur que j’entends!

Je rigole en disant cela bien que se soit sincère en même temps.

-Prête?

Kathleen n’allait pas contredire Léo. Elle était une fervente défenseuse du fait que pleurer était une chose qu’il fallait savoir s’accorder pour se soulager un peu quand c’était nécessaire. Il ne fallait jamais avoir honte de pleurer quand on en avait besoin. Après, en ce qui concernait Kathleen, elle n’avait, de toute façon, pas le choix, c’était quelque chose qu’elle ne contrôlait pas, ses larmes. Au fond, ce n’était pas plus mal. Elle était sûre et certaine de ne pas se faire un ulcère à l’estomac à cause d’un trop grand contrôle de ses émotions, mais d’un autre côté, ce n’était pas toujours bon pour l’image.

Une fois qu’elle fût calmée, Léo lui proposa de l’emmener jusqu’à la Grande Salle pour le dîner. La fillette essuya proprement ses yeux et hocha la tête avec vivacité. Elle allait mieux. Léo lui avait carrément remonté le moral, il fallait bien l’avouer. Il était doué pour s’occuper d’elle. Ce n’était pas la première fois qu’il prenait soin d’elle et Kathleen avait dans l’idée que ce ne serait sûrement pas la dernière. Elle se prépara à aller à la Grande Salle avec lui mais avant qu’ils ne s’en aillent, Léo lui parla avec beaucoup de sérieux et Kathleen s’en sentit toute intriguée.

Léo lui demanda de le prévenir la prochaine fois qu’elle aurait besoin de quelque chose ou de quelqu’un. La fillette sentit que son protecteur était particulièrement inquiet pour elle et qu’il voulait la protéger, ce qui la touchait beaucoup. Avec un petit sourire doux, elle hocha la tête. Elle se promit que si elle avait le moindre souci, elle lui parlerait ou lui enverrait un hibou. Ce n’était pas une chose bien compliquée, après tout, et elle le lui devait bien. Lui prenant la main, elle partit avec lui pour aller déjeuner, heureuse d’avoir quelqu’un de confiance sur qui elle pouvait compter, quoi qu’il puisse arriver.