Maxwell et Bluebell avait quand même fait un bon petit numéro dans la grande salle quelques jours plus tôt. Leur petite histoire était plutôt crédible. Ils avaient bien joués dans le sens où ils étaient très complices, et assez subtiles pour que pas mal de personnes croient en cette idylle naissante. Le contrat était donc rempli en quelque sorte. Cab lui avait d’ailleurs sauté dessus quelques minutes après sa sortie de la grande salle pour l’emmener au parc histoire de discuter de son petit numéro public. En effet, le poufsouffle n’avait pas réellement prévenu son super pote de cette mascarade avant que cela n’arrive. Mais quand il s’était retrouvé seul avec le serpentard, il ne se voyait clairement pas lui mentir en le regardant dans ses yeux. Après tout, il était son ami de toujours et il était hors de question que celui-ci ne soit pas dans la confidence. Alors il avait craché le morceau et lui avait raconté toute l’histoire, de comment la jeune fille lui avait envoyé un hibou, leur discussion dans le parc, et finalement la concrétisation de ce plan démoniaque. Cab n’avait jamais été un grand fan de Carla, alors forcément il ne trouvait pas ce plan particulièrement méchant. Mais le fait que son pote approuve l’avait fait douter. Peut-être que ce qu’il était en train de faire était simplement cruel envers son ex petite amie. Il ne savait pas. Il ne savait plus. Et toute cette assurance qu’il avait eue dans la grande salle était désormais perdue. Ca l’avait travaillé depuis quelques jours et en ce sens, il avait essayé de se faire tout petit, histoire de ne pas trop attirer l’attention sur lui. Mais le lendemain de cette fameuse mascarade, il avait reçu un hibou de la part de Carla. Il fallait s’y attendre, c’était loin d’être des vœux de bonheur pour sa nouvelle relation. Mais il avait du mal à accepter le sous-entendu dans sa lettre. Elle lui reprochait donc cette action en échange du baiser dans la grande salle ? Mais c’était une blague ? Donc elle avait le droit de se pavaner avec son bouffondor dans tout l’école … et de continuer malgré ce qui s’était passé dans la salle vide entre eux, après ce qu’il lui avait dit, après qu’elle l’ait embrassé, et tout … Mais quand c’était lui qui théoriquement décidait de passer à autre chose, elle ne voyait en cela qu’une pure vengeance. Bon, certes, c’était le cas, et elle avait vu juste. Mais elle était quand même injuste au fond … Car que devait-il faire en fait ? Rester malheureux toute sa vie, rester célibataire pendant qu’elle batifoler avec son abruti de sang-pur sous ses yeux ?

Elle l’avait soulé pour le coup. Tellement qu’il avait simplement fait une boule de papier avec sa lettre et l’avait balancé dans la première poubelle qu’il avait croisé. Elle n’avait rien à lui dire, certainement pas après tout ce qu’elle avait fait aussi. Elle lui reprochait ce qu’elle faisait elle aussi, ce qui était clairement déplacé. Mais Max n’avait pas envie de se prendre la tête avec cette histoire. Pas maintenant, ça ne servait à rien. De toute façon, il avait bien trop d’égo pour aller la voir maintenant après ce qui s’était passé. Et qu’aurait-il pu lui dire de toute façon ? Toute réaction de sa part maintenant allait foutre en l’air toute l’opération. Alors, le jeune homme prit sur lui, et continua sa petite vie. Il décida de continuer d’ignorer Carla toute la journée, même si évidemment c’était bien plus dur que ça n’y paraissait pour lui. Evidemment qu’il avait envie de lui parler, évidemment qu’il avait du mal à faire comme si elle n’existait pas …

Mais ce fut le lendemain que quelque chose arriva … Quelque chose qui allait tellement le mettre hors de lui qu’il lui serait totalement impossible d’ignorer … C’était déjà la fin du déjeuner quand il eut deux lettres posé sur la table. Il n’y avait pas réellement fait attention, pas immédiatement en tout cas. Parce qu’il avait reconnu l’hibou et qu’il ne voulait pas donner le plaisir d’ouvrir ces lettres immédiatement à la verte et argent. Evidemment, il n’était pas assez fou pour simplement les jeter et ne jamais les ouvrir. Peut-être que la demoiselle n’avait pas apprécié qu’il ne réponde pas à sa dernière lettre, et elle avait donc décidé de lui en envoyer une seconde pour lui faire part du fond de sa pensée. Mais finalement quand la plupart des élèves avaient quitté la grande salle, le jeune homme attrapa l’enveloppe et l’ouvrit.

Il ne comprit pas réellement pourquoi Carla lui disait cela par écrit. Malheureusement, il comprit finalement lorsqu’il commença à lire le second parchemin glissé dans l’enveloppe. La deuxième ne lui était pas adressée, mais elle était pour sa mère. LA GARCE. Putain. Elle avait tout balancé à sa mère … Le fait qu’ils n’étaient plus ensemble, et son histoire avec Blue. Si sa mère avait reçu ça, il savait que les ennuies le guettaient et qu’il recevrait des nouvelles de sa daronne dés le lendemain. Le garçon serra le poing sur le parchemin, hors de lui. Il regarda autour de lui, et s’aperçut rapidement que Carla n’était plus dans la grande salle. Au diable l’ignorance et les conseils de Blue, il devait la trouver maintenant. Alors le garçon sortit de la pièce en trombe abandonnant son bol de céréales à peine entamé sur la table. Dans le hall de l’école, il croisa une fille serpentard, dans la même promotion que lui. Il l’arrêta et lui demanda sèchement où était Carla. La demoiselle balbutia qu’elle avait cru la voir monter dans les étages. Au troisième étage, il vit sa silhouette de loin, et partit à son encontre. Arrivée auprès d’elle, il lui attrapa le bras pour l’emmener avec lui dans une salle de classe vide juste à côté. Hors de question que cette conversation soit un spectacle pour tous les abrutis de l’école qui passaient par ici.

– J’te jure, retiens moi j’vais te tuer. Ca te suffit pas de me faire passer pour un con tous les jours de cette putain d’année scolaire en te pavanant avec un Sorensen, maintenant tu prends ton pied à écrire à ma mère ?

Il était hors de lui. Il avait d’ailleurs beaucoup de mal à ne pas totalement perdre le contrôle et commencer à crier. Mais sa voix était glaciale et sèche. Il ne tenait pas réellement en place, signe d’un grand énervement de sa part. Cette fille allait clairement finir par lui faire péter un plomb, si ce n’était pas déjà fait d’ailleurs.

– Mais t’imagines dans la merde ou tu m’as foutu ou pas ? Tout ça parce que madame la duchesse ne supporte pas l’idée qu’on puisse lui faire la même chose qu’elle fait aux autres. Parce que c’est ça hein ? Juste ton égo qui a pas supporté de me voir avec une meuf, et ton envie de me pourrir la vie encore une fois ?

Il ne prenait pas de pincettes avec elle, parce qu’il ne pouvait pas. Il utilisait déjà toute son énergie à ne pas complètement sortir de ses gonds.

Evidemment, elle faisait des manières. Ca ne l’étonnait guère finalement. Son comportement n’allait en rien aider le garçon à se calmer. Il était dans un tel état de rage qu’il lui était désormais compliqué de se contrôler tant dans ses actes que dans ses paroles. Après ce qu’elle avait fait, elle ne pouvait être étonnée qu’il vienne directement à la confrontation. Après tout, le poufsouffle n’était pas comme elle, il ne réglait pas ses comptes par hibou interposé. S’il avait quelque chose à dire, il préférait que ça soit fait en face. Ce n’était pas la première fois qu’il venait directement la voir pour mettre les choses à plat de toute manière. Mais pour lui, elle avait définitivement dépassé les bornes aujourd’hui, en impliquant sa famille dans ces querelles adolescentes. Il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête, mais elle était allée trop loin. Une chose était de faire la gueguerre à Poudlard entre les quatre murs du château, ça en était une autre d’impliquer sa mère dans leurs histoires pourries d’adolescents. Une chose était sûre, le garçon n’avait pas la moindre envie de recevoir une lettre de sa daronne lui demandant des explications sur sa vie personnelle. Il n’avait pas envie qu’elle sache la moindre connerie qu’il faisait ici, et encore moins qu’elle s’immisce dans des histoires qui ne regardaient que lui. La connaissant elle n’allait pas lui lâcher la grappe pendant ces prochaines semaines, et ça allait être une horreur. Avoir quelqu’un qui veut absolument connaître les moindres recoins, les moindres détails de sa vie, qui pense qu’elle peut donner des conseils sur tout et n’importe quoi, qui veut contrôler sa vie … non, il ne voulait absolument pas retomber là dedans. Mais maintenant grâce à Carla, c’était surement ce qu’il allait se passer. Et tout ça pour quoi ? Parce que son égo avait été vexé ? Il se retenait tellement de ne pas exploser, parce qu’il le sentait, il était à deux doigts de perdre tout contrôle sur lui-même vu son état. Elle avait franchit une limite qu’il ne se serait jamais autorisé à franchir. Jamais dans sa tête, il n’aurait essayé de se venger d’elle en contactant ses parents. Et finalement n’aurait-il pas pu foutre la merde de cette façon ? En parlant de leur précieuse fille qui avait fricoté avec un sang impur ? Si peut-être. Mais c’était peut être là la différence entre Carla et lui, jamais ceci n’avait été une option pour lui. Alors il ne comprenait pas pourquoi elle avait franchi celle-ci. C’était surtout ça qui le mettait hors de lui. Clairement, elle avait bien joué, si c’était pour appuyer là où ça faisait mal.

Le pire, c’était ce sourire dédaigneux sur son visage. Comme si au final elle était fière de ce qu’elle avait fait. Bien sûr que ça lui faisait mal … de voir que cette fille prenait finalement plaisir à le voir dans tous ses états, comme si elle avait atteint son but. Alors il était surement en train de lui donner ce qu’elle voulait à s’énerver de la sorte. Peut-être que Bluebell avait raison finalement, qu’il aurait simplement dû continuer à l’ignorer, à faire comme si ses actions ne l’atteignaient pas du tout. Mais il n’était pas un pro de la comédie contrairement à elle, contrairement à Blue, contrairement aux sang-purs qui semblaient tous maitriser la comédie brillamment.

– Nan j’en ai rien à battre de ce que t’as dit ou comment tu l’as dit. Putain mais y s’passe quoi dans ta tête au juste ? T’imagines si moi j’avais écrit à tes darons un peu ? Mais non t’y penses même pas, parce que le monde tourne simplement autour de toi et de tes caprices, n’est-ce pas ?

Car au final ce n’était pas tant les mots de cette lettre qui importaient mais le fait qu’elle ait été capable de le faire, sachant pertinemment le préjudice qu’elle lui causerait. Mais qu’est-ce qui ce passait dans sa putain de tête ? Quel était encore le but quand elle avait prit son bout de parchemin et sa plume. Elle voulait lui faire du mal ? Lui montrer que de toute façon elle avait le pouvoir ? Elle avait qu’à le garder son putain de pouvoir au fond …

Elle le faisait passer pour un con, chaque jour où elle s’affichait dans les bras de cet abruti de Sorensen, à chaque fois qu’elle continuait de jouer la comédie dans ses bras devant l’école entière. Mais ça ne lui suffisait plus maintenant, elle cherchait encore d’autres moyens de lui pourrir la vie. Des moyens plus violents et plus cruels peut-être. Ce ton, ce sourire, tout ce qu’il détestait chez elle au plus haut point. Cette peste qui voulait simplement blesser son prochain le plus possible. C’était une facette de sa personnalité qui était compliqué à comprendre et à supporter. Parce qu’il avait l’impression d’avoir devant lui quelqu’un de complètement antipathique, quelqu’un qui se délectait du malheur qu’elle provoquait autour d’elle.

– Mais tu te fous de ma gueule ? Maintenant ça retourne la situation ? Pas besoin de foutre Blue dans tes conneries, c’est toi qui a décidé d’impliquer ma mère dans cette guerre froide complètement stupide, à ce que je sache.

Maxwell n’avait pas la moindre envie de parler de Blue maintenant, même s’il savait que son histoire avec elle était le fond du problème. Blue c’était rien, juste de la comédie, juste une histoire de gamins, alors que sa mère, c’était la vraie vie, ce qu’il allait devoir supporter à cause de Carla, ça n’allait pas être de la comédie qu’on peut oublier en un claquement de doigt. Mais comme d’habitude, Carla ne supportait pas qu’on lui fasse ce qu’elle fait aux autres. Et le fait de perdre le pouvoir et l’ascendant l’avait mit hors d’elle. Alors elle avait utilisé n’importe quel arme pour se venger, peu importe les conséquences. Mais Max ne jouait plus maintenant, c’était de sa vraie vie qu’on parlait là.

– Je me demande qui est vraiment le diable là maintenant tu vois.

Répondit-il du tac au tac, tandis qu’un sourire mauvais se dessiner à nouveau sur les lèvres de la jeune femme. Ce comportement qu’elle avait face à lui, c’était trop.

– Tu t’attaques à ma vraie vie là. Mais tu comprends pas ou quoi ? Ton comportement me dégoute, vraiment, j’sais même pas quoi te dire.

Elle était ce qu’il fait de lui, selon ses dires. Et clairement il ne savait pas quoi penser de ça, trop concentré sur ce comportement abject qu’elle avait face à lui maintenant.

Elle le cherchait. Chacune de ses paroles était désormais une provocation à son égard, ce qui avait le don de le faire bouillir intérieurement. Elle était tout ce qu’il détestait sur le moment : méchante, provocatrice, injuste. Elle voulait qu’il se mette dans tous ses états, et incapable de se contrôler plus, il lui donnait exactement ce qu’elle désirait. Mais comment rester de marbre face à une personne qui semble prendre du plaisir à le voir dans tous ses états. Même la menace d’écrire à ses parents ne semblait pas la faire sourciller. Bien sûr, Maxwell ne le ferait jamais. Ce n’était que des mots pour lui. Il ne prendrait jamais sa plume pour envoyer une lettre aux parents Yaxley et lever le voile sur une histoire dont ils ignoraient tout. Parce qu’au fond il n’était pas comme ça. Dans sa tête, cette querelle, même si elle était déjà allée trop loin, avait des limites, et détruire la vie de la jeune fille pour le plaisir en était une qu’il ne franchirait jamais. Contrairement à elle d’ailleurs, puisqu’elle avait eu l’audace d’écrire à sa mère sachant pertinemment à quel point ça allait le toucher. Mais c’était son but, n’est-ce pas ? Lui faire du mal, lui rendre la monnaie de sa pièce et le faire souffrir comme peut-être lui l’avait faite souffrir avec sa dernière histoire en date. Le garçon leva les yeux au ciel en entendant sa voix. Elle lui sortait par les yeux en cet instant. Bien sûr qu’il pouvait comprendre dans un sens que ses mensonges auprès de sa mère avaient pu être dérangeant pour elle, mais d’un autre côté, ils n’entachaient pas forcément sa vie de tous les jours. Lui ne voyait maintenant que ses futurs problèmes avec sa mère, auquel il n’avait pas la moindre envie de se confronter. Devoir la supporter tous les jours, la voir devenir plus envahissante que jamais, qu’elle soit sur son dos par rapport à sa vie privée et à ses relations amoureuses, c’était tout simplement un véritable cauchemar. Il lui en voulait tellement pour ce qu’elle avait fait. Elle ne lui facilitait pas non plus la tâche, jouant à le provoquer encore et encore comme pour le voir complètement sortir de ses gonds, et perdre le contrôle.

– Mais ca veut dire quoi ça encore ? Tu me donnes des bribes d’infos, tu me laisses sous-entendre des trucs pour finalement retourner vivre le parfait amour avec ton abruti de mec. Je suis censé faire quoi moi au juste ? Continuer inlassablement à être mal en te regardant kiffer ta vie ? C’est ça ?

Il était agressif et avait du mal à contrôler son ton avec la jeune femme. Mais en même temps, elle n’était pas claire non plus. Bien sûr qu’elle lui avait dit des choses, il ne le niait pas. Mais en même temps son comportement n’avait rien de logique. A chaque fois qu’il pensait qu’il pouvait se rapprocher, qu’il y avait un semblant d’espoir qu’elle veuille être avec lui, il la voyait retourner encore et encore dans les bras de son parfait sang-pur. Alors non, il ne comprenait pas du tout ce qu’était son but final, ce qu’elle voulait réellement au fond d’elle. Il n’était surement pas allé voir Blue pour les bonnes raisons, il en avait conscience mais il ne pouvait pas non plus continuer à la voir vivre sa vie en attendant qu’elle veuille bien lui donner une seconde d’attention dans une salle vide à l’abri de tout regard.

Mais Max n’avait pas la moindre envie de mettre Blue dans les histoires. Car pour le moment, dans cette conversation, elle n’y avait pas sa place. C’était Carla après tout qui avait décidé une nouvelle fois de déclarer la guerre en rapportant des informations à sa daronne. Mais évidemment la princesse des glaces ne voyait pas cela de la même façon. Il n’avait pas qu’à impliquer sa mère dans ses mensonges et rien ne serait arrivé. C’était plus simple de remettre la faute sur lui une nouvelle fois de toute façon. Sur le coup de l’énervement, il avait des mots plus forts que ses pensées, comme le fait que Carla était le diable en personne. S’il n’avait pas été dans un tel état d’énervement, il n’aurait sans doute jamais dit ça. Carla avait définitivement une dent contre Blue, et il n’avait pas besoin d’être Merlin pour deviner la raison de la rancœur de Carla envers cette fille.

– Elle est ce qu’elle est ouais. J’en déduis que c’est à cause d’elle que tu as pris un malin plaisir à me pourrir la vie avec cette lettre ?

Il voulait l’entendre de sa bouche que c’était la seule et unique raison pour laquelle elle avait écrit sa daronne. Après tout, si elle avait d’autres raisons, elle l’aurait fait bien avant, pas juste après avoir assistée à leur petite séance de rapprochement en plein milieu de la grande salle. Il n’avait rien fait de plus contre elle depuis leur dernière discussion. Alors il était presque sûr à cent pour cent qu’elle l’avait fait par pure vengeance, parce qu’il avait osé lui donner un peu de sa propre médecine. Pour autant, il se doutait qu’elle allait surement nier. Après tout, elle avait bien trop d’égo pour assumer n’est-ce pas ? Elle voulait qu’il le déteste ? C’était ce qu’il avait l’impression de ressentir maintenant, ses pensées déformées par la colère qu’il avait contre elle. Il ne supportait plus ce ton qu’elle avait, cette attitude nonchalante insupportable …

– PUTAIN. Mais c’est toi. Qu’est-ce que tu veux ? Quand je t’approche, ça va pas. Quand je décide de te laisser tranquille et de vivre ma vie, ça va non plus. Qu’est-ce que tu cherches ? T’attends quoi de moi au juste ?

Ses paroles, ses actes, le touchaient. Son comportement et le fait qu’il se mette dans des états pareils face à la jeune femme était bel et bien un signe que toute cette situation l’affectait bien plus qu’il ne voulait se l’avouer au final. Carla maitrisait parfaitement ses réactions et son rôle de petite peste face à lui, ce qui avait le don de le mettre dans tous ses états. Il se sentait réellement trahis par la jeune femme, le fait qu’elle ait osé passer ce cap d’impliquer sa famille dans cette foutue histoire qui ne regardait qu’eux. Jamais, il n’aurait pris la décision de faire la même chose. Et même si maintenant il était très énervé, il ne le ferait pas non plus. Peut-être était-ce stupide de sa part de respecter encore ce code d’honneur alors qu’elle l’avait totalement bafoué. Mais si c’était son jeu à elle, ce n’était pas le sien. Peut-être que cela signifiait qu’elle était plus douée que lui dans ce jeu terrible de faire du mal à l’autre coute que coute. Il ne s’attendait certainement à une telle revanche de sa part, d’où sa surprise et son énervement face au fait accompli. Savait-elle qu’il n’irait jamais jusque là ? Etait-ce la raison pour laquelle elle n’avait pas eu de pitié pour le faire ? Parce qu’elle se doutait qu’il n’y aurait pas de répercussion de cette manière ? Il n’en savait rien. Et il commençait à douter de tout la concernant, comme s’il avait la sale impression de s’être trompé sur toute la ligne sur son compte. Comme s’il s’était fait berné. C’était dur à encaisser pour le poufsouffle. Surement parce qu’il n’avait pas l’habitude d’être autant à fleur de peau, et que d’habitude il avait très souvent le pouvoir sur la jeune femme. Forcément il était démuni maintenant qu’elle l’avait récupéré et qu’elle jouait avec des armes qu’il n’avait pas.

Elle lui faisait du mal. Mais est-ce qu’elle s’en rendait compte au final ? D’un côté, il avait l’impression que c’était le but de l’opération, d’autre part ses paroles semblaient dire le contraire. C’était également un problème entre eux. Un problème majeur d’ailleurs. Carla n’avait pas du tout confiance dés qu’il ouvrait la bouche pour parler de ses propres sentiments. Elle ne semblait pas s’imaginer qu’il puisse ressentir quoi que ce soit, qu’il puisse être touché par ses actes et ses paroles, qu’il puisse être attaché à elle au point de souffrir de cette situation lui aussi. Elle semblait n’être concentrée que sur sa propre personne et sur ce qu’elle pouvait ressentir, et c’est tout. Maxwell ne comprenait pas et trouvait cela aussi injuste que ses sentiments soient sans arrêt moqués et remis en question.

– Alors ça sera toujours comme ça avec toi ? J’ai pas le droit de souffrir de la situation parce que j’ai eu le malheur de m’amuser avec des meufs quand on était pas ensemble, c’est ça ? Arrête avec Blue. PUTAIN. J’en ai rien à battre, c’est ça que tu veux entendre ?

Elle le mettait dans un tel état qu’il avait du mal à se contrôler et laisser échapper ce qu’il pensait par pure fureur. Si Blue avait vent de cette conversation, elle allait le tuer parce qu’il était clairement en train d’ébranler leur mission. Mais c’était plus fort que lui au final. Parce que si tout ce petit monde composé de Finn, Carla, de Blue avait l’habitude de jouer la comédie, de mentir, de manipuler, ce n’était pas son cas. Il n’aimait pas surjouer sa propre vie simplement par pur esprit de vengeance. Alors oui il était très mauvais à ça. Mais était-ce quelque chose de mal au fond d’en être difficilement capable ? Maxwell avait beau avoir bon nombre de défauts, il restait quelqu’un d’entier, alors forcément ce genre de situation n’était pas faite pour lui. Il ne pouvait pas jouer la comédie quand il ne faisait que souffrir de la situation. Alors elle était bien sympa Blue avec ses grands discours de comment rendre la monnaie de sa pièce au couple phare de l’école. Mais en attendant, Carla n’avait pas l’air de souffrir tant que ça de la situation alors que lui commençait à se noyer dans toute cette situation. Franchement, maintenant, il avait juste envie qu’on lui foute la paix, d’arrêter d’être un pion dans une histoire de vengeance stupide. Il voulait que ces maux disparaissent aussi. Abandonner cette mission ? Oui il y avait pensé … chaque jour depuis qu’il avait accepté … parce qu’il n’y arrivait pas. Il était très mauvais acteur et beaucoup trop impulsif pour être crédible. Et il ne pouvait définitivement pas rester de marbre face à Carla en face de lui. Alors oui elle était sa faiblesse, et en cet instant, il aurait préféré qu’elle ne le soit pas.

Alors si Carla voulait entendre que son histoire avec Blue était complètement fake, qu’elle l’entende. Qu’elle pense ce qu’elle veut. Lui était juste fatigué et à bout de nerfs face à tout ces mensonges, et toute cette manipulation. Son corps le trahissait complètement avec ses mains tremblantes de rage. C’était au dessus de lui … Il avait l’impression de s’être bercé d’illusion en pensant qu’il était capable d’une telle chose. Mais il n’était pas Blue. Il n’était pas Carla non plus au final, et il n’y arrivait pas. Encore moins quand elle était sous ses yeux à lui cracher sa méchanceté au visage.

– Je monte cette petite machination ? Arrête Carla, tu vas me faire péter un câble. Genre, t’as pas choisi ton bouffon juste pour m’atteindre. J’ai pas envie de jouer sur ça. Alors peut-être que dans votre petit monde, c’est juste une distraction de plus de jouer la comédie, de manipuler, d’utiliser les gens comme des pions, et de faire du mal pour le plaisir, mais c’est pas le mien.

Non ce n’était pas son monde, et ça n’était pas ce qu’il voulait, et il s’en rendait bien compte maintenant, incapable de penser à un possible coup qu’il pourrait donner en échange de ce qui s’était passé. Parce qu’il avait conscience d’être maladroit et de l’avoir fait souffrir dans le passé, mais ça n’avait jamais été son but premier que de la mettre à terre. Après leur rupture, il avait enchainé les conquêtes pour lui pas contre elle, pour regagner un semblant de vie, pour passer à autre chose et l’oublier. Il avait lançait des rumeurs dans son dos pour que les mecs ne s’approchent pas d’elle certes, mais pas avec une envie de la dénigrer ou de lui faire du mal, comme une envie ou obsession malsaine de la garder près de lui d’une manière ou d’une autre … mais elle n’avait jamais été la cible principale de ses actions. Du moins jusqu’à Blue … et à avoir essayé un instant de le faire l’avait complètement fait douté, le mettait mal à l’aise, au point qu’il se rende compte qu’il était incapable de jouer réellement là-dessus. Mais Carla était différente. Chaque pion qu’elle avait posé depuis qu’elle avait décidé de se venger était pour l’atteindre personnellement que ce soit son faux couple avec Finn, ou ce baiser calculé dans la pièce vide.

Au moins, elle avait le mérite d’avouer que cette vengeance était due à son rapprochement avec Blue. Il en était d’ailleurs surpris qu’elle veuille bien l’assumer aussi facilement. Mais comme dans toutes ses paroles depuis le début de cette entrevue elle restait froide et méprisante.

– Alors si t’attends rien, pourquoi ce besoin de m’enfoncer encore plus bas ?

Elle voulait sortir de cette pièce et partir. Typique. Finalement elle ne voulait pas se confronter plus longtemps à lui. Cela ne l’étonnait guère dans le fond. Carla avait tendance à vouloir quitter les lieux avant la fin d’une conversation.

Un rictus moqueur sur le coin des lèvres, elle lui annonça qu’il n’avait qu’à essayer d’intercepter le hibou si ça lui tenait à cœur finalement. Apparemment, elle l’avait envoyé en même temps que le sien. Son excuse pour partir surement. Après Carla n’était pas forcément une menteuse, il ne doutait pas qu’elle puisse dire la vérité sur ça …

– J’en ai plus rien à foutre.

Dit-il d’un soupir qui trahissait réellement ses sentiments d’épuisement et de détresse.

Peut-être était-ce ce dont il avait besoin … Que l’été arrive et qu’il puisse s’éloigner de cette école et de tous les problèmes qu’il avait. Car si cette année avait été loin d’être de tout repos, ces derniers mois avaient été les pires. Emotionnellement parlant, il n’en pouvait plus. Tout devenait trop pour lui : que ce soit ses querelles avec Carla ou même ses histoires de vengeance avec Blue. Carla avait continuait de l’achever petit à petit, subtilement, sans trop qu’il s’en rende compte au début … la jeune femme avait bien trop d’emprise, ce qui devenait presque dangereux pour lui. Car peu importe ce que se passait, peu importe les décisions qu’il prenait, il en revenait toujours à elle, comme un aimant. C’était plus fort que lui, et ça le mettait forcément en situation de faiblesse encore aujourd’hui. Alors oui dans un sens, il avait presque hâte que cette année scolaire se termine, qu’il en ait finit avec les cours et les histoires et qu’il puisse passer quelques mois loin de tout ça. Les vacances ne pourraient que lui être bénéfiques. Il pourrait retrouver sa famille … Et même s’il se sentait vite étouffé parfois parmi eux, au moins il n’aurait plus le spectacle de Carla sous ses yeux. Il pourrait respirer, retrouver sa joie de vivre, être libre de tout ces mauvais sentiments pendant quelque temps. Mais l’été n’était pas encore là, il lui restait encore plus d’un mois avant que les grandes vacances n’arrivent. Un mois à supporter toutes ces histoires, à devoir jouer la comédie avec Blue, à devoir regarder Carla se pavaner avec le bouffondor sans rien pouvoir dire ou faire. Et cette simple pensée lui faisait déjà mal d’avance. Rien qu’ici dans cette pièce sa détresse se faisait déjà fortement ressentir. Plus fatigué que jamais de devoir continuellement jouer, et de se prendre coup sur coup. Des coups qui semblaient de plus en plus fort et qui l’empêchait petit à petit de se relever. A tel point qu’il en perdait son sourire et sa joie de vivre. Il perdait ce petit côté solaire qui le caractérisait si bien. En y réfléchissant, il se demandait même comment il avait pu en arriver jusque là, comment il avait pu s’embourber de la sorte dans des histoires aussi sordides. Pourquoi ? Simplement quelques mauvaises décisions à cause de Carla ? Parce qu’elle était au centre de tous ses problèmes finalement, et c’était celle qui lui faisait le plus de mal également. Tant par ses actes que par ses paroles. Il se voyait même encore reprocher ses frasques, tout ce qu’il avait fait pour tenter de l’oublier et pour passer à autre chose, sans toutefois complètement y arriver. Et Blue, il n’en avait rien à foutre. C’était quand même simple à voir non ? Après tout, il n’était pas du genre à se rapprocher facilement de quelqu’un, et surtout pas assez pour se mettre en couple, alors qu’il avait toujours Carla dans la tête, alors que toutes ses actions tournaient autour d’elle, autour de son ex petite amie. Alors il l’avait laissé échapper, trop fatigué de devoir mentir sans cesse, incapable de manipuler aussi bien qu’eux. Pourquoi lui demandait-elle ?

– Parce que j’en peux plus de te voir avec ton abruti de mec, tu comprends ? Je m’en bats les couilles de cette histoire. Mais j’fais ce que je peux d’accord

Au moins si elle n’avait pas compris que cette histoire n’était que supercherie, maintenant elle en avait confirmation. Chose qui n’allait surement pas aider les affaires du poufsouffle si la serpentard finissait par l’apprendre. Il faisait ce qu’il pouvait … pour garder la tête hors de l’eau. Mais oui il avait déjà douté au moment même où Blue lui avait fait la proposition surement parce qu’il savait déjà au fond qu’il n’était surement pas capable d’une telle chose. Et il avait finalement accepté sur un coup de tête aussi, sur le coup de l’énervement après que Carla l’ait embrassé et lui ait envoyé un coup de poignard. Il s’était finalement retrouvé en plein milieu d’une histoire qui ne lui correspondait pas du tout.

Dans un sens, Carla s’était quand même radouci. Elle n’était plus aussi méchante, cassante et méprisante, comme si elle commençait enfin à comprendre qu’elle n’était pas la seule victime dans toute cette histoire. Maxwell n’était pas comme eux au final. Il n’était pas doué pour contrôler à la perfection ce qu’il ressentait. Il était quelqu’un d’humain et d’impulsif, et devoir jouer ou contrôler ses émotions, ce n’était pas. Ce n’était pas son terrain. Jamais on ne lui avait demandé de tenir un tel rôle parce qu’il avait été élevé dans une famille où il pouvait être lui-même. Quand la jeune femme reprit la parole elle était plus calme. Visiblement, elle comprenait qu’il s’était mit dans la merde à propos de Bluebell. Et encore une fois, c’était pour elle qu’il avait fait ça. Malgré tout. Malgré la cruauté dont elle avait pu faire preuve avec lui. Elle voulait qu’il se barre, qu’il arrête tout, pour se protéger. Mais comment était-il censé faire ça maintenant ? Il n’avait surement pas encore pleinement conscience des retombées que toute cette histoire pouvait avoir. Mais il le saurait surement bien assez vite.

– Elle va me tuer je sais. J’sais pas comment je vais m’en sortir, mais c’est pas important là maintenant de toute façon.

Répondit-il simplement. Peut-être qu’une partie de lui n’avait pas envie de penser aux conséquences de ses actes. Mais l’autre partie n’avait juste pas envie d’impliquer Blue dans cette discussion, comme si elle ne pouvait pas exister dans le même monde que Carla au final. Elle lui avait dit qu’elle n’attendait rien. Alors pourquoi tout ces agissements ? Il voulait savoir, et en avait besoin aussi dans un sens. Mais il avait simplement l’impression de se heurter à un mûr.

– Si, ça en a. Dit moi. Parce que je suis déjà à bout, et que je vais pas en supporter beaucoup plus, tu vois. J’y arrive pas. Vos jeux de manipulation, tout ça, j’peux pas. Alors si tu veux continuer, ça sera sans moi Carla.

Carla lui laissa sous entendre qu’elle ne dirait rien à Bluebell. Tant mieux, il ne manquerait plus que ça pour qu’elle réussisse à lui rendre la vie intolérable. Le jeune homme n’avait pas la moindre idée de comment il allait pouvoir gérer cette histoire. S’il n’aimait pas mentir, il ne voulait pas non plus que la demoiselle se mette en rogne contre elle. Même si elle avait plutôt été gentille avec lui depuis le début de leur alliance, elle n’allait sans doute pas apprécier que Maxwell ait vendu la mèche aussi rapidement. Il regrettait en quelque sorte de l’avoir trahis dans ce sens. Mais dans l’autre, il savait qu’il n’était pas fait pour ce genre de chose. Il ne savait pas jouer la comédie aussi bien qu’elle, ou que Carla, ou même Finn. Ils avaient surement été élevés dans un principe de toujours sauver les apparences, de laisser transparaître ce qu’ils voulaient, de mentir et de manipuler … Mais ce n’était pas son cas. Il n’était pas comme ça, et n’avait pas envie de le devenir. Alors non, il était loin d’être parfait, il avait beaucoup de défauts finalement, mais celui-ci n’en était pas un chez lui. Il était quelqu’un d’entier, et l’avait toujours été. Il se fichait de ce que les gens pouvaient bien penser de lui tant qu’il restait droit dans ses bottes avec lui-même. Cette influence était néfaste pour lui, et semblait altérer tout ce qui faisait de lui la personne qu’il était. Même Cab, son meilleur pote avait du mal à le reconnaître en ce moment. Comme s’il devenait une personne froide et calculatrice. Mais son pote le voyait mieux que personne qu’il n’était pas dans son assiette. Et sa haine envers Carla ne faisait qu’augmenter avec le temps qui passait. Cab n’avait jamais été un très grand fan, et il l’était de moins en moins maintenant qu’il se rendait compte de tout ce qu’elle faisait subir à Maxwell. Il ne pouvait pas lui en vouloir après tout, parce qu’il y avait une part de vraie dans ses paroles. Cette deuxième partie d’année avait été plus que compliqué pour le garçon, et il avait grandement besoin de retrouver son insouciance et sa liberté. Cab ne lui avait jamais trop rien dit sur ses petits plans envers et contre Carla, tant que ça restait bon enfant. Désormais, ça dépassait les limites, et le jeune homme n’avait qu’une envie : que Maxwell se libère enfin de cette emprise qu’elle avait sur lui. Les vacances d’été allaient surement lui faire du bien en un sens, de se retrouver loin de toutes ces péripéties … Mais elles étaient encore loin, et il allait devoir supporter un mois de toutes ces histoires. En était-il seulement capable ?

Blue était son problème. Mais il lui avait quand même promis de l’aider. Ce n’était pas que pour lui qu’ils avaient commencés cette mascarade, mais aussi pour elle et son envie de vengeance envers Finn. Alors il n’était pas sûr de pouvoir tout laisser tomber. Parce qu’elle n’avait pas non plus le droit de pâtir de ses erreurs et de sa faiblesse. Elle avait le droit d’aller mieux aussi, et si c’était sa façon de le faire …

– Promets-moi de ne rien dire à Finn aussi.

C’était la seule chose qui lui demanderait. Mais il avait besoin qu’elle lui en fasse la promesse. Pour lui, pour Blue. De toute manière Maxwell le prendrait surement encore plus mal qu’elle ose parler à son mec de cette discussion qu’ils avaient eu ensemble ici à l’abri de tous les regards. Rien que d’y penser, il ne supportait pas l’idée qu’ils puissent parler tous les deux de lui, probablement se moquer de son attitude, le comparer avec le fantastique bouffondor … Il n’attendait que ça d’elle maintenant. Le reste, elle pouvait faire ce qu’elle voulait. De toute façon, elle avait bien prouvé par ses actes et ses paroles qu’elle faisait bien comme bon lui semblait peu importe à quel point ça pouvait lui retomber dessus.

Mais le poufsouffle voulait savoir ce qui se passait dans sa tête, ce qu’elle avait, ce qu’elle pensait, pourquoi elle faisait tout ça. Voilà maintenant qu’elle lui confiait ne pas vouloir jouer avec elle. Maxwell écoutait sans dire mot, ayant du mal à croire ses paroles. Il faut dire que son attitude depuis quelques semaines criait le contraire. Mais pour ce qui était de Blue, elle l’avait fait en connaissance de cause simplement pour lui faire encore plus du mal qu’il ne lui en avait fait. Mais ça non plus il ne le comprenait pas. Pourquoi continuer à être ce mec et laisser sous-entendre que tout ce qu’il faisait continuait de la toucher … Peut-être que c’était plus simple pour elle de le détester, ça ne l’était pas pour lui en tout cas. Et même les paroles de la jeune femme n’y faisaient rien pour l’apaiser. Il avait envie d’être loin d’ici, loin de Poudlard et de ces problèmes débiles.

– Il semble que tu ais réussi ton coup alors.

Répondit simplement le jeune homme. Parce que c’était le cas non ? Elle voulait le faire souffrir, lui faire passer un message ? Le message était bien clair maintenant. Encore plus quand elle semblait avoir une seule envie : se barrer le plus vite possible. Très bien, le message était passé alors. Et même si forcément ça ne lui faisait pas du bien, il ne pouvait plus continuer à se pourrir la vie pour une fille qui clairement été passé à autre chose. Il se poussa donc de devant la porte, lui laissant toute l’opportunité de s’enfuir en courant.

– Fais ce que tu veux Carla.

Répondit-il simplement.

Carla lui fit comprendre que son pauvre mec doutait surement déjà de leur couple. Bien. Mais ce n’était pas ce qu’il voulait entendre. Il n’en avait absolument rien à faire des pensées de ce bouffondor, il n’attendait qu’une seule chose : sa promesse. Alors il resta silencieux. Il voyait le doute s’emparer de Carla, et rien que cela le remettait une nouvelle fois sur ses nerfs. Etait-ce réellement trop demandé que de garder ça pour elle, de lui rendre cet ultime service après tout ce qu’elle avait fait ? Il ne pensait pas en demander beaucoup, et il attendait d’elle qu’elle accepte. Il essayait de se contrôler du mieux possible, pour s’empêcher de dire des choses à haute voix, pour s’empêcher d’en rajouter encore à cette situation. S’il avait pu cracher tout ce qu’il avait en lui … Mais c’était terminé, et il en avait conscience. Elle osait même lui demander s’il allait se servir de sa promesse contre elle. Le garçon hocha la tête surpris et légèrement déçu qu’elle puisse penser une telle chose. Mais finalement est-ce que ça avait de l’importance ? Elle finit tout de même par prononcer les mots qu’il attendait d’elle. Enfin. Le garçon resta muet. Il n’y avait rien à rajouter de toute façon. Il ne pouvait que la croire sur parole. En temps normal, il n’aurait jamais douté de la parole de Carla. Mais tout était bien trop confus en ce moment … Ses pensées étaient encore trop déformé par la rancune qu’il avait contre elle, le mal qu’elle lui avait, et la trahison qu’il avait ressentit. Alors il l’entendait. Mais de là à la croire à cent pour cent il n’était pas sûr … Avait-il le choix de toute façon ? Car si elle décidait de continuer sur sa lancée à vouloir le détruire à tout prix, il lui avait donné une nouvelle bombe qu’elle n’avait plus qu’à faire exploser à sa guise lorsqu’elle le déciderait. Il était stupide de continuer à être faible face à elle. Cela devait cesser, il s’en rendait bien compte.

De toute manière Carla semblait être plus claire que jamais avec lui. Il pouvait dire ou faire ce qu’il voulait, elle était avec Finn maintenant, et elle préférait lui détruire la vie que d’être son ami. Alors soit. Max ne rentrerait pas dans ce jeu de manipulation. Il n’en avait ni les moyens ni les armes. Et même si ça lui faisait mal de tirer un trait sur la jeune femme, il était désormais au pied d’un mur et n’avait pas d’autre choix. Elle avait réussi son coup, dans le sens où si elle cherchait à avoir la paix, il allait surement lui donner. Peut-être était-ce simplement le ras-le-bol qui parlait maintenant … Peut-être. Mais une chose était sûre, c’est qu’il ne voulait plus continuer comme ça. Si autrefois ses petites disputes avec Carla l’amusait, ce n’était plus du tout le cas.

Il s’était bougé pour lui laisser libre accès. Si elle voulait s’enfuir, qu’elle le fasse, il ne serait pas là pour l’en empêcher. Il l’avait suffisamment fait par le passé, et il se rendait compte que ça ne servait plus à rien. La jeune femme ne se fit pas prier et prit la porte. Max se retrouva seul dans la pièce face à ses pensées. Encore une fois, le pouvoir lui avait totalement échappé. Mais peut-être que finalement c’était du mal pour du bien. Peut-être qu’il avait eu besoin de cet ultime face à face pour se rendre compte qu’il ne pouvait pas continuer ainsi. Mais alors qu’il allait tourner les talons pour partir à son tour, Carla venait de pénétrer à nouveau dans la salle vide, et ferma la porte derrière elle. Le poufsouffle la regarda assez confus. Pourquoi était donc ici ? Elle prit la parole, expliquant qu’ils étaient tous allé trop loin. Le contraire de l’amour n’était pas la haine, mais l’indifférence. Et il planta son regard dans le sien, sans ajouter un mot à ce qu’elle venait de dire. Parce qu’il ne comprenait pas pourquoi elle lui disait ça maintenant … Il comprenait évidemment ce qu’elle voulait dire … Mais cela ne changeait rien au fait qu’elle avait choisi Finn, alors pourquoi remuer le couteau dans la plaie une énième fois. Il ne savait pas si ces paroles devaient lui faire du bien ou simplement le heurter encore une fois. Mais devant son silence, la jeune femme ouvrit à nouveau la porte, et sortit en trombe avec l’excuse de devoir se rendre en cours, ne lui laissant pas l’occasion de répondre.

La haine n’était pas le contraire de l’amour, elle avait raison. Pourtant à ce moment précis, Max aurait aimé trouvé la route de l’indifférence. Peut-être que s’il y parvenait, il pourrait enfin reprendre sa vie normale …