HRP: Ce Rp se passe en Octobre 2025


Cela faisait à peine quelque semaines que Will avait les mis les pieds dans ce château de fous. Elle avait vécu plus de choses ce dernier mois que l’espace de toute sa vie et avait du mal à comprendre ce qui se passait. À chaque fois qu’elle tentait de réfléchir à sa situation, son cerveau ne pouvait pas assimiler les faits et elle finissait par paniquer. La fillette avait fini par trouver des bulles de normalité en s’isolant dans des salles vides ou des couloirs à l’écart de tout, lisant des bouquins qu’elle avait ramené de chez elle ou en s’occupant avec des activités moldue. Elle passait la plupart de son temps à éviter les autres, s’asseyant au fond des salles de cours et au bout de la table de sa maison. La plupart des autres élèves pensaient probablement qu’elle était sourde-muette, ou alors simple d’esprit et bien qu’elle se sente souvent seule, la situation était préférable à se jeter dans le chaos dont cet endroit était fait.

Ce jour là, elle avait jeté un oeil dehors et la météo était extraordinairement magnifique pour un samedi de début d’octobre. Après un moment d’hésitation, elle avait prit la décision de mettre de côté son anxiété et d’affronter le monde extérieur. Si elle ne sortait pas un peu, elle allait finir par devenir si blanche qu’elle en serait translucide. Ne connaissant pas les lois de ce monde, il y avait une possibilité non négligeable pour qu’elle en devienne invisible et finisse par disparaître, et elle ne voulait pas prendre ce risque. Elle avait encore une vision de ce monde très limitée, dû à son manque de contact avec les autres habitants du château. Elle savait que c’était avant tout sa faute, mais avait du mal à admettre son manque de connaissances et ne voulait se résoudre à demander de l’aide à qui que ce soit. Ça n’avait pas été fructueux la première fois, après tout.

Une fois passé la gigantesque porte d’entrée, elle jeta un oeil à la ronde. Tout le monde avait eu la même idée qu’elle et semblait se trouver dehors, profitant des derniers jours de beau temps de l’année. Elle retint une grimace et se dirigea vers la zone qui lui semblait être la plus calme. Évitant habilement les grappes d’étudiants qui s’étaient réunis ici et là, elle fini par trouver un coin tranquille, ou le cris des élèves surexcités ne semblaient pas si bruyants. Elle continua à marcher, cherchant un espace à l’ombre. Un Serpentard de quatrième année dormait sous un arbre, deux étudiants de Gryffondor jouaient aux échecs, une jeune Poufsouffle qui était dans la même année qu’elle lisait un bouquin…

Elle ralentit un instant. Elle connaissait la couverture de ce bouquin. Un sentiment de familiarité qu’elle avait du mal à cerner fit son apparition. Comme si soudainement, quelque chose venait percer l’étrange réalité dans laquelle elle se trouvait, une porte qui menait directement à son monde à elle. Du soulagement. C’était ça qu’elle ressentait. Il y avait encore des brides de son monde, ici. Elle n’était pas perdue. Elle hésita une fraction de seconde à adresser la parole à sa camarade. Elle l’avait croisé plus d’une fois en cours et elle semblait bien assimilée ici. Il était donc peu probable qu’elle soit ici contre sa volonté, ce qui semblait étrange à la jeune Serdaigle. Pourquoi lisait-elle ce bouquin venu de son monde, alors ? Elle avait passé des jours dans la bibliothèque - aucun des livres n’étaient des livres de “moldus”, ça ne pouvait donc pas venir d’ici.

Sans vraiment réfléchir à ce qu’elle faisait, elle revint sur ses pas et s'accroupit devant la jeune fille qui était en train de lire. Elle ne se posait même pas la question de savoir si elle dérangeait ou pas, l’adressant avec la forme diminutive de son prénom qu’elle avait entendu en classe plusieurs fois.

« Kath, c’est ça ? »

Avec ses cheveux volant librement au vent lui couvrant à moitié le visage et ses grands yeux bleus qui la fixaient, elle avait probablement l’air d’une enfant qui avait été élevée par des sangliers et qui parlait à un humain pour la première fois. Ce n’était pas si loin de la vérité d’ailleurs, la gamine n’a probablement pas énoncé trois phrases depuis son arrivée. Elle s’assit par terre, se rendant compte à ce moment qu’elle n’avait pas vraiment de plan de discussion et qu’elle ne savait pas trop pourquoi elle lui adressait la parole. Son cerveau inepte décida donc de faire la chose la plus logique qui soit pour lui : raconter tout ce qui lui passait par l’esprit.

« Comment ça va ? Je suis en première année aussi. Will. Serdaigle. Will c'est mon nom, je veux dire. Celle du fond. J’ai vu que tu lisais ce bouquin et je me suis dit “ah, je connais ça !” du coup euh… » un moment d’hésitation se fait sentir, et si Kath avait des doutes, elle s’était probablement rendue compte que l’enfant sauvage n’a aucune idée de ce qu’elle fait là. « Tu l’as trouvé où ? C’est un livre de moldu ça non ? »

Elle accompagné le mot moldu d'une grimace bizarre et cela semblait presque inapproprié sortant de ses lèvres. Elle entendait beaucoup les gens autour d’elle prononcer ce mot comme s’ils parlaient d’une espèce différente d’animal, une espèce dont elle pensait faire partie bien que tout le monde lui dise le contraire.

C’était un jour d’automne particulièrement doux et Kathleen avait fini tout son travail scolaire. Elle n’avait donc aucune raison de rester enfermée à l’intérieur par un temps pareil. Elle décida donc de se rendre dans le parc du château. Et comme elle n’avait pas spécialement envie de contact humain aujourd’hui, la petite Poufsouffle avait décidé de s’accompagner d’une des plus sympathique compagnie qu’une personne puisse avoir, un livre. Kathleen aimait beaucoup la lecture, ce qui pouvait être curieux pour une Poufsouffle mais elle avait toujours aimé les histoires. C’était quelque chose qui lui permettait de décompresser et de reposer son esprit encombré.

C’était un livre Moldu de littérature de jeunesse. Il s’appelait l’Ecole du Bien et du Mal et il parlait de deux filles qui avaient été enlevées, une pour l’école du bien et une pour l’école du mal. Sauf que celle qui aurait dû être une princesse se retrouve à apprendre être une sorcière et vice versa. Kathleen s’assit sous un arbre et se plongea dans les aventures d’Agathe et de Sophie, un léger sourire sur les lèvres. Elle retrouvait le plaisir de la lecture avec ravissement et elle était totalement ailleurs, plongée dedans. Elle sursauta donc quand une autre fillette l’interpella.

« Ho, tu m’as surprise. Oui, tu peux m’appeler Kath ! Kathleen Kirte, de Poufsouffle. »

Elle suivit du regard la fillette qui s’assit auprès d’elle. Même si elle n’était pas sortie pour discuter, Kathleen n’était pas du genre à envoyer sur les roses une personne qui venait discuter avec elle, encore moins une fille de son année. En plus, du peu qu’elle avait pu observer de Will, elle était plutôt isolée et c’était quelque chose qui ne plaisait pas à Kathleen. Aussi l’accueillit-elle avec un franc sourire.

« Je t’ai reconnu. Je t’avais déjà remarquée tout au fond de la salle de classe. Tu n’as pas l’air de te sentir très à l’aise ici. Tu veux m’en parler ? Si je peux t’aider, ça me ferait plaisir, tu sais. » fit-elle en souriant avant de baisser la tête vers le livre. « Oui, c’est un livre de jeunesse. Ca s’appelle l’école du bien et du mal. Tu connais ? C’est une super histoire. »

Un soupçon de culpabilité traversa le visage de Will lorsqu’elle vit son interlocutrice sursauter, sentiment vite effacé par le sourire de la jeune Poufsouffle. C’était plutôt considéré impoli d’interrompre quelqu’un au milieu de sa lecture, elle en avait vaguement conscience mais ne semblait toutefois pas s’en inquiéter plus que nécessaire.

« Ho, tu m’as surprise. Oui, tu peux m’appeler Kath ! Kathleen Kirte, de Poufsouffle. »

« Kathleen Kirte, de Poufsouffle »

Elle avait répété machinalement son nom, plus par réflexe que par réelle intention, une habitude qu’elle avait acquise pour se rappeler plus facilement des noms des gens. Il y en avait tellement ici qu’il était facile de se perdre.

La Poufsouffle ignora cette petite manie et repris immédiatement « Je t’ai reconnu. Je t’avais déjà remarquée tout au fond de la salle de classe. Tu n’as pas l’air de te sentir très à l’aise ici. Tu veux m’en parler ? Si je peux t’aider, ça me ferait plaisir, tu sais. » et la jeune Serdaigle se rendit compte qu’elle n’était pas la seule à beaucoup parler et à poser des questions à la chaîne. Elle fronça un instant les sourcils, curieuse de la réaction de Kathleen. Elle pensait passer inaperçue mais même ainsi on la remarquait, comme la gamine “pas très à l’aise”. C’était normal après tout, se dit-elle, elle était en effectivement pas très à l’aise, c’était évident que les autres allaient s’en rendre compte. Elle ne cachait pas particulièrement son malaise d’être ici.

Toutefois pas habituée à ce qu’on lui propose son aide sans qu’elle n’ait rien demandé et dès les premiers échanges, elle n’articula rien de mieux qu’un hésitant « Euh… Bah… Ouaaaais. » avant que son interlocutrice ne continue, sentant probablement son manque flagrant de répartie intelligente. « Oui, c’est un livre de jeunesse. Ca s’appelle l’école du bien et du mal. Tu connais ? C’est une super histoire. »

Revenue sur un terrain que Will connaissait bien, elle se détendit imperceptiblement, sentant la tension dans ses épaules se relâcher légèrement, alors qu’elle affichait un sourire discret. « Oui, je l’ai lu il y a quelques mois... » avant que toute cette histoire de magie et d’école pour sorcier ne vienne la frapper de plein fouet, se dit-elle. Mais elle se garda bien d’ajouter ça à voix haute même si de toute façon, il était possible de la lire comme un livre ouvert. L’éclat de regret et d’amertume dans son regard était évident, alors que son sourire se fanait légèrement l’espace d’une seconde. Elle se força toutefois à retrouver son calme.

La jeune Serdaigle ajouta, avec un rire à mi-chemin entre la tristesse et la résignation « Maintenant tout ce que je peux lire ce sont des bouquins barbant sur les potions ou les plantes vertes plein de trucs qui n'ont pas de sens. » et, choisissant de ne pas répondre directement aux questions de Kathleen sur ses difficultés, elle enchaîna « Et toi, c’est ta première année aussi non ? T’as l’air de pas mal t’en sortir. » son regard bleu fixé sur sa camarade de classe, elle se demandait clairement d’où venait la jeune fille. Le bouquin qu’elle tenait lui indiquait qu’elle devait venir du monde non-magique - elle se refusait à penser au mot “moldu” trop souvent - mais ses facilités et l’aisance dont elle avait fait preuve en cours trahissait une connaissance du monde magique qui datait probablement de bien avant la rentrée. « Tu connaissais des gens ici avant de venir toi ? »

Kathleen sourit en constatant que la jeune Serdaigle cherchait à enregistrer son nom dans sa mémoire. Elle appréciait qu’on veuille se souvenir d’elle. Sa camarade sembla déstabilisée par sa proposition et ne répondit que par des balbutiements à la proposition de la jeune fille. Kathleen sourit un peu plus, amusée et en même temps, par l’envie que la jeune fille avait de lier connaissance sans oser forcément lui parler totalement franchement et sans aucun malaise. Mais pour Kathleen, ça n’était pas grave parce qu’elle souhaitait avant tout que tout se passe bien pour Will et si elle pouvait l’aider, elle le ferait quoi qu’il arrive.

« C’est juste que ce n’est pas évident de se retrouver dans un monde dont on ne comprend pas forcément les règles et que face à des personnes qu’on trouve étrange, il est difficile de se faire des amis. Donc, je te propose mon amitié, ce sera toujours une tête connue dans ce capharnaüm. »

Elle fut ravie en apprenant que Will avait déjà lu cette histoire. Elle aimait bien partager les histoires qu’elle lisait avec des gens mais à Poudlard, la plupart de ses camarades, même à Serdaigle ne connaissaient pas ses livres qui étaient, pour la plupart, d’origine moldue. Aussi était-elle ravie de trouver quelqu’un qui avait lu un des livres qu’elle connaissait et avec qui elle pouvait en parler. Kathleen adorait discuter et Will allait malheureusement en faire les frais.

« Et tu as bien aimé, toi ? Moi, j’adore ! Ho, mais ne me raconte pas la fin surtout, je ne l’ai pas fini. Mais je me demande qui Tedros va choisir. Je me demande si je suis plus proche de Sophie ou d’Agatha, mais je crois que je ne suis pas vraiment comme l’une ou l’autre. Cela dit, si je devais aller dans cette école, je choisirais celle du bien, pas toi ? Tu voudrais aller dans laquelle, toi ? Je me demande quel serait mon pouvoir exceptionnel, mais je crois que ce serait le don de guérir, puisque c’est quelque chose qu’on a dans ma famille. »

Ces derniers mots firent écho à ce que Will disait. Elle mentionna que les livres ici n’étaient pas très intéressants. Puis elle enchaîna en demandant à Kathleen comment elle se débrouillait en ce début d’année et si elle provenait d’une famille de sorciers, même si elle ne le lui demanda pas aussi franchement.

« Les livres d’étude ne sont pas des plus passionnants, mais si tu aimes tout ce qui est contes, tu devrais emprunter les Contes de Beedle le Barde à la bibliothèque. Je suis sûre que ça te plairait. Je viens d’une famille de sorciers et, par ma maman, de guérisseuse, mais je connais bien le monde non magique parce que j’ai grandi avec les enfants de mon village. J’aime bien leur culture, les livres, les films et les séries. Certaines essaient même de deviner ce qui peut se passer de magique, mais ils sont loin de la vérité, tu ne crois pas ? »