[6ème et 7ème année] Faire corps avec l'au-delà.

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[NOTE : ce cours se déroule en mai]

Le cachot du maître des potions, autrefois considéré comme l’une des salles les plus lugubres du château, avait été débarrassé de toutes ses torches et de la plupart de ses étagères à ingrédients qu’on avait reléguées dans la réserve qui lui était adjacente.

A la place, sur les murs avaient été accrochés une douzaine de grands portraits à taille humaine, représentants divers paysages bucoliques ou intérieurs feutrés, ce qui donnait l’étrange impression que la pièce était trouée d’autant de portes qui donnaient chacune sur un espace différent. Cinq sur le mur de droite, cinq sur le mur de gauche et deux dans le fond de la salle. Seul l’espace derrière le bureau du professeur van Aken en était dépourvu mais il comportait un grand tableau noir pour écrire, ce qui donnait le sentiment désagréable qu’il s’agissait d’une treizième peinture ne représentant que l’obscurité et qu’à tout moment la silhouette de quelque personnage inquiétant allait s’y découper dans les ténèbres.

Aujourd’hui, les tableaux étaient tous vides et van Aken semblait tout d’un coup bien petit et solitaire, dans sa grande salle de classe. Sentiment renforcé par le peu d’élèves qui se présentèrent. Ils n’étaient pas si nombreux à avoir passé leurs BUSE avec succès.

- Bonjour jeunes gens. Asseyez-vous en silence et, par merlin, nous ne sommes pas beaucoup, alors occupez donc les places de devant que je vous vois mieux.

Si van Aken voulait garder un œil sur les jeunes, c’était moins à cause de sa vue qui restait correcte malgré l’âge que parce qu’il ne comptait visiblement pas quitter le confort de son épais fauteuil en se levant. Quand tout le monde eu pris place, il toussa un peu et croisa les doigts.

- Avant de commencer, j'aimerai rappeler certaines choses... Rien ne vous obligeait à revenir cette année, vous en avez tous délibérément fait le choix… Ce qui signifie je présume que tous ici souhaitez d’une manière ou d’une autre suivre une carrière ayant rapport avec les potions. De fait, avant d’aller plus loin pour ce semestre, je vous demanderai à tous de prendre un morceau de parchemin, une plume et de m’écrire en quelques mots ou lignes, selon votre inspiration, vers quel domaine professionnel vous vous projetez.

Ayant dit cela, van Aken laissa trainer ses mains sur ses accoudoirs, comme s'il savourait le plaisir que lui procurait sa propre autorité. Tout en les regardant s’exécuter, il déboucha une flasque qui semblait contenir un épais liquide vert sombre, s’en servit un peu dans un verre à pied et l’avala à petite gorgée, manifestement très content.

Quand on lui eut envoyé tous les papiers, il les déposa sur un coin de son bureau, décidé à y revenir plus tard, et sans se relever, reprit de son ton doux.

- Ceci étant dit, j’espère que vous comprendrez tous qu’à présent, nous en avons terminé avec les petites plaisanteries des années précédentes. Si mon enseignement doit constituer pour vous les bases d’un futur travail, mettons, de médicomage, ou d’auror, je ne pourrai tolérer chez vous aucune paresse, aucune sottise et croyez bien que je n’accorde que très peu de valeur à votre diplôme de BUSE.

Il grogna dans sa barbe, comme si cette simple idée lui inspirait un profond mépris.

- Le niveau a particulièrement baissé ces dernières années, on accorde un Optimal à n’importe qui, si vous voulez mon avis, et je vous assure que votre présence dans ma classe en septième année est encore loin d’être acquise, croyez-le bien.

Disant cela, son regard se posa sur les quelques rares élèves qui, eux, étaient déjà en septième année.

- Mademoiselle Lewis, et vos camarades du même âge, vous viendrez me voir dans un instant, je vous donnerai un petit exercice supplémentaire dès que j’en aurai terminé avec les consignes générales. Sachez néanmoins que mes réserves quant à la valeur de votre BUSE en potion valent également pour la qualité de l’enseignement de mon prédécesseur, ce qui explique que je préfère vous voir suivre, au moins pour ce semestre particulièrement, le même programme que les sixièmes années. Vous le constaterez de toute façon rapidement, nous y aborderons des choses nouvelles.

Et comme pour illustrer son propos, il donna deux coups de canne secs au sol. Immédiatement, une craie s’éleva dans les airs et s’en alla écrire au tableau derrière lui :

Projection astrale et potion de spectre

Le vieil homme laissa flotter un instant de silence puis reprit avec douceur.

- La projection astrale, si vous avez un peu de curiosité pour l’histoire de la magie, est une légende tenace chez de nombreux sorciers, encore à notre époque. De manière amusante, il existe également des moldus qui croient pouvoir en réaliser une ce qui devrait immédiatement nous avertir sur le caractère particulièrement ridicule et fantaisiste de cette histoire.

Il soupira, visiblement exaspéré à l’idée qu’un non-magicien ose seulement prétendre posséder un quelconque pouvoir.

- Selon les croyances, en entrant dans un état méditatif suffisamment intense, il serait possible pour l’esprit de quitter le corps, se déplaçant alors de manière éthéré à travers la matière, invisible, intangible…

Van Aken ricana et jeta un œil malicieux à ses élèves, comme s’il venait de leur raconter une bonne blague.

- Bien sûr, tout cela est une vaste bêtise. Personne n’a jamais pu prouver pouvoir réaliser de telles projections, naturellement puisqu’elles sont invisibles et que ceux qui s’y essaient sont généralement des loufoques en quête d’une gloire qu’ils ne méritent pas. Néanmoins… néanmoins…

Son ton était redevenu sérieux, mais il avait à présent le regard teinté d’une lueur d’excitation.

- Néanmoins, il existe une potion qui permette d’accéder à un état quelque peu… similaire. La potion de spectre.

D’un geste de la canne, une grande malle en cuir sortit de derrière son bureau et s’ouvrit en face des élèves. Elle contenait tout un tas de compartiments où reposaient des ingrédients séchés, poudres, feuilles, fleures et insectes.

- La difficulté de la potion de spectre réside moins dans sa préparation, somme toute enfantine à votre niveau, que dans le prix de ses ingrédients et dans le contrôle de ses effets et dosages. Par ce petit exercice pédagogique, je souhaite vous faire prendre… physiquement la mesure des conséquences d’un mauvais ajustement des ingrédients… au milligramme près.

Tapant une nouvelle fois sur le sol, la craie s’agita de nouveau et s’en alla écrire au tableau une recette :

23,7 grammes de poudre d’œuf d’Ocamy
1,3 cm de crin de licorne broyé
Une larme de reinette recueillie à l’aube d’un matin d’hiver dans l’hémisphère nord (inverser si dans récupérée l’autre hémisphère)
Verser simultanément le tout dans une flasque d’eau (modèle réglementaire Escher II) portée à ébullition
Cracher dans la préparation deux fois tout en maintenant un feu doux
1 plume de phénix complète
En attendre la dissolution
Ajouter deux grammes 7 de poudre d'églantier séché
Remuer jusqu'à obtenir une fumée blanche et légèrement urticante pour les yeux
Verser une larme et une seule dans une fiole à part

Consommer le contenu de la fiole d'une seule traite en fermant les yeux et les garder fermés jusqu'à ressentir les premiers effets de la préparation.

Van Aken leur lança à tous successivement un petit regard manifestement satisfait de lui. En effet, la recette n'était pas longue mais semblait exiger de la précision.

- Tous les ingrédients sont à votre disposition dans la malle, étiquetés. Je vous laisse vous charger de la préparation, gardez néanmoins à l’esprit que chacun d’entre eux coûte cher et que je serai contrarié de les voir gâchés par votre médiocrité. L’aspect le plus intéressant de la potion surviendra lorsque vous l’aurez absorbée…

Il sourit avec un certain paternalisme qui ne disait rien qui vaille.

- Nous verrons alors qui a réussi et qui a échoué dans sa préparation. Allez !

Puis se tournant vers les septième années, il ajouta.

-Vous concernant, vous ferez la même préparation que les autres mais je vais vous demander assistance pour... la suite.

@Hadley O. Lewis
@Artemisia Whitewood
@Bonnie L. Elsing
@Casey N. Pumpkin
@Carla P. Yaxley
@Felicia A. Williams
@Jace T. Bolt
@Killian Knight
@Maxwell Carter
@Prudence J. Anderson
@Tom Chasemane

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maxwell + garçons de poupou

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

OMG. OMG. OMG. Maxwell était en train de courir à toute allure dans les couloirs de l’école, essayant tant bien que mal d’arriver à l’heure à son cours de potions. D’ailleurs sur son chemin, il bouscula quelques premières années. Pas le temps de s’assurer qu’il n’y avait pas de blessé … Il défilait à toute allure. Thank god, il arriva juste à temps avec deux minutes de rab. Bon heureusement qu’il courrait vite quand même. En effet, le jeune homme était tellement occupé à jouer aux cartes avec son groupe de pote qu’il en avait presque oublié son cours de potions. Heureusement que la grosse Sarah était venu lui faire remarquer sinon il y serait encore. Maxwell entra donc dans la salle de classe, le sac à dos sur l’épaule, et décida à se poser dans le fond … Mais malheureusement à peine avait-il passé le pas de la porte que le professeur leur demandait d’occuper les places de devants comme ils n’étaient pas beaucoup.

*OH LE RELOU.*

Bon il n’avait pas le choix, donc le garçon prit une place au deuxième rang. Ce n’était pas non plus la corvée de l’année, puisqu’il était plutôt bon en potions. Enfin bon … il était normal on va dire, il n’était pas le premier de la classe, mais il n’était pas un cancre comme dans la plupart de ses autres classes. Leur professeur était un vieux. Son professeur ne le dérangeait pas tant que ça. Il essayait de bien se faire voir quand il le pouvait pour ne pas avoir tout le corps professoral contre lui … Blablabla il commença donc à faire son petit discours comme quoi ils n’avaient pas reçu un couteau sur la gorge pour revenir en potions en sixième année. Pas faux, ok. Oh non, ça commençait déjà par contre. Il voulait qu’ils écrivent un petit paragraphe sur le genre de métier ou domaine professionnel ils voulaient se diriger qui avait un rapport avec les potions … Pour être totalement honnête, Max avait un peu de mal à s’imaginer une vie en dehors de Poudlard alors il était réellement compliqué de penser ç ce qu’il allait bien pouvoir se passer une fois que l’école serait terminé. Bon. Leur professeur venait donc de s’arrêter de parler, signe qu’ils devaient visiblement écrire maintenant … Et merde. Qu’est-ce qu’il pouvait bien écrire sur ce foutu parchemin …

« Je n’ai pas encore réellement approfondi mes recherches sur mon futur domaine professionnel. Néanmoins, je suis fortement intéressé par les potions et la botanique, et j’aimerais partir peut-être en Amazonie pour découvrir de nouvelles plantes aux propriétés magiques qui pourraient être utile dans la recherche de potions … »

Maxwell fit une pause. Il ne savait pas quoi ajouter et décida de s’arrêter là. Après tout, leur professeur avait bien précisé qu’ils pouvaient écrire que quelques lignes s’ils le souhaitaient. Il avait respecté la consigne. Une fois que tous les élèves eurent finit, le vieux reprit donc la parole. GNAGNAGNA buses aucunes valeurs … quel relou … ils avaient quand même passé des mois à réviser pour ce foutu exam, un peu de respect quand même …

*Tain ça va on est des débilos on a comprit abrège un peu.*

Le coup de canne le fit tout de même sursauter car il ne s’y attendait clairement pas. L’instant d’après, le sujet du cours était écrit sur le tableau noir : projection astrale et potion de spectre. Ah merde, ils allaient parler d’histoire de la magie aussi ? Max espérait clairement que ça serait bref, parce que c’était bien une matière qu’il ne pouvait pas saquer, il s’était d’ailleurs tapé un piètre dans cette matière aux buses. Le jeune homme écouta donc quand même son professeur. Il voulait être assez attentif pour ne pas se faire larguer dans ce cours trop rapidement. Il expliquait donc un état méditatif et la potion qui permettait de rentrer dans un état similaire, qui n’était rien d’autre que la potion du jour.

Selon les dires de son professeur, la difficulté de la potion était plus dans le dosage que dans la difficulté de la préparation. Ok, très bien, c’était noté. Au tableau s’afficha donc les différents ingrédients et la recette qu’il fallait suivre pour obtenir la potion de spectre. Pfiou, Max allait devoir être précis s’il ne voulait pas se planter pour le coup.

HEIN ? Ils devaient se la boire après ? Non mais … Il se passait quoi s’il s’était complètement foiré, il n’avait pas envie de prendre le risque de crever non plus … Quoi que ça, il avait le temps d’y penser plus tard non. Déjà, il fallait faire cette potion.

Mais avant ça de penser à la possibilité des effets secondaires, il fallait déjà récupérer tous les ingrédients : poudre d’œuf d’Ocamy, crin de licorne broyé, larme de reinette, une plume de phoenix, poudre d’églantier séché … Il ramena ses trucs à sa table, et récupéra un chaudron.

– Hey tu crois qu’on a le droit de se mettre en groupe pour préparer la potion où on doit se débrouiller ?

Demanda le jeune homme à la personne qui passa à côté de lui, alors qu’il commençait doucement à s’installer. Ouais après tout, leur professeur n’avait rien précisé, et Max se sentirait surement plus à l’aise avec la réalisation de la potion si c’était un travail de groupe. Le jeune homme était normalement bon en potions, ce n’était pas un problème, mais c’était aussi moins rasoir que d’avoir de la compagnie.

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faire corps avec l'au-delà

Comme elle était douce, la sensation dans son ventre. Se rendre en cours de potions lui faisait toujours quelque chose, comme pour les cours d’Histoire. Mais c’était encore plus le cas cette année, encore plus le cas quand, avec Casey, elles s’obstinaient à pratiquer en dehors des heures de cours. Il y avait cet agréable fourmillement dans le bout de ses doigts à mesure qu’elle approchait de la salle, et chaque contact contre une matière quelconque lui faisait l’impression d’une décharge électrique. L’envie appelait la pratique, et la pratique appelait l’envie. Son corps savait déjà ce qu’il allait devoir s'apprêter à faire et, pour une rare fois, Felicia rêvait que la partie théorique ne dure pas trop longtemps. La simple idée de poser ses mains sur des ingrédients, de les manipuler, de les doser, de les plonger dans la préparation l’un après l’autre, de mélanger le tout et d’obtenir un résultat… N’y avait-il rien de mieux que ça ? Mise à part l’Histoire de la magie toute entière qui ne finissait jamais d’être découverte ? Felicia pensait bien que non. Le cours de potions était bien une matière où elle désirait se faire bien voir, même si elle considérait le professeur comme plutôt antipathique. Elle ne doutait pas de ses capacités ni de son enseignement qui paraissait plus que qualitatif, mais sa façon d’être ne lui avait provoqué que quelques frissons sur les avants-bras jusqu’à présent. Ce n’était pas pour autant qu’elle ne s’installait pas au premier rang. Dans cette salle, la Poufsouffle préférait mille fois se trouver au plus près des professeurs qu’au fond. Les quelques tableaux accrochaient rendaient peut-être la salle moins lugubre, mais il lui donnait la stressante impression d’être observée constamment, même lorsqu’ils étaient vides. Felicia n’appréciait pas grandement cela, même si, dernièrement, elle crevait d’envie de dire au monde qu’elle avait elle-même préparé une potion, de ses propres mains, seule, sans personne. Mais elle se contenterait de Finnbjörn et de Casey pour les années à venir.

En parlant de sa camarade, bien que Prudence se soit également installée au premier rang, Felicia s’installa avec la Serdaigle, comme le voulait l’habitude. Le cours de potions, avec le cours de runes, c’était un peu leur cours à elles deux ; celui où elles s’entendaient le mieux, où elles se comprenaient le mieux, sans avoir à se parler. Même si Casey l’avait pris en traître, quelques mois plus tôt, en l’interrogeant sur Brooklyn, Felicia préférait mille fois oublier que de lui en tenir rigueur. Surtout dans un cours pareil. Elle ne laisserait pas une trahison lui gâchait le plaisir de la matière. Plaisir qui circulait toujours dans le bout de ses doigts et qui s’accentua à la prise de parole du professeur. Felicia eut même du mal à prendre en main sa plume pour répondre à la première demande de l’adulte. Son métier d’avenir ? Pour y avoir déjà réfléchi, Felicia pouvait y répondre sans trop hésiter sur la question : archiviste d’ouvrages magiques. Bien sûr, elle broda pour justifier sa présence dans cette matière, outre son amour pour les potions : les potions pourraient lui permettre de garder en état de vieux parchemins tombant en poussière, et s’il lui était donnée la chance de travailler sur un domaine en particulier, ce serait bien évidemment celui des potions et autres poisons en tout genre, afin de recueillir un maximum d’informations sur le sujet et pourquoi pas, à terme, créer un index exhaustif jamais vu auparavant. Voilà un rêve à la hauteur de son ambition. Ceci fait, elle rendit sa feuille en même temps que les autres, et attendit la suite avec impatience.

Le sujet du jour avait à voir avec la projection astrale, et plus précisément la potion de spectre. L’aparte sur leur niveau ne lui fit ni chaud ni froid, puisque Felicia visait tout simplement l’excellence dans cette matière quoi qu’il puisse arriver, et celui sur l’Histoire de la Magie l’intéressa au plus haut point. La Poufsouffle ne jugea pas, de son côté, si la projection astrale était effectivement une “vaste bêtise” ou non, puisqu’elle n’aurait jamais pensé, en temps normal, qu’un rituel chamanique puisse transférer une blessure d’un être à un autre. La connaissance était vaste et il serait idiot de s’y fermer par simple croyance. La divination, ça oui, était une vaste blague. Pour le reste, elle laissait une place au doute. Quoi qu’il en soit, il serait bon de ne pas en avoir aujourd’hui, des doutes. En prenant connaissance de la précision du dosage que demandait la potion du jour, Felicia jeta un regard à Casey. Un regard qui voulait dire “rien que nous n’ayons jamais fait, pas vrai ?”, et, effectivement, un tel niveau de précision ne leur était pas inconnu. Elles avaient déjà commencé à recouper des ingrédients par d’autres ou par ajuster les dosages pour obtenir un résultat plus parfait encore que celui obtenu dans les manuels. Elles s’en sortiraient à condition d’avoir la concentration. Felicia, elle, ne doutait pas. Le côté paternaliste du professeur en cet instant lui déplut fortement, mais la Poufsouffle ne perdit pas un instant pour aller chercher ses ingrédients au feu vert. Il était l’heure pour elle d’entrer dans sa propre transe, sans potion requise. Felicia prit une grande inspiration, jeta un dernier coup d’oeil à Casey, un autre vers là où aurait dû se trouver Prudence si elle n’avait pas changé de place, et elle se perdit dans sa bulle. Plus rien d’autre ne comptait que ses ingrédients, les instructions à suivre et sa paillasse. 23,7 grammes de poudre d’oeuf d’Ocamy. Et bien, commençons ! Un mortier et un pilon, et Felicia commença à moudre. Elle entendit, de loin, le bruit des gestes de Casey, juste à côté d'elle, et cala inconsciemment ses gestes sur les siens. L'habitude de travailler ensemble, probablement. Le rythme se perdit un peu dans la pesée des ingrédients. Felicia prit tout son temps pour s'assurer avoir le bon compte, en perdant peut-être un peu sur l’ébullition. La fumée, néanmoins, lui irrita bel et bien les yeux et elle put en recueillir une rare larme qu'elle ne verserait plus jamais. Normalement, sa potion devait être une réussite. Elle le saurait en buvant sa fiole, de toute façon.

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

Faire corps avec l'au-delà

Carla se glissa dans la salle de potions quelques minutes avant que le cours ne commence et s’installa à l’une de ses paillasses favorites. Le deuxième rang, assez proche pour manifester au professeur qu’elle était intéressée par son cours et pas suffisamment proche pour qu’il puisse se rendre compte qu’elle n’était pas vraiment la meilleure élève en potions. Elle n’était pas mauvaise, de toute façon, elle était bonne élève, mais elle n’avait aucune prédisposition naturelle. Pour avoir un bon niveau, elle se devait de travailler dur et d’être concentrée. Ce n’était pas la pire des contraintes, elle appréciait le professeur van Aken. Le fait qu’il ait un a priori positif sur les enfants des familles sang pur devait y être pour beaucoup, mais elle devait admettre qu’il dégageait une élégance et charisme légèrement surannée qui le rendait fascinant à observer et à écouter.

Sortant docilement de son sac un parchemin et une plume, elle perdit quelques secondes à fixer la feuille blanche, sans réellement savoir quoi répondre. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire plus tard. Enfin, elle avait des idées, mais elle n’était pas sûre. Son père tenait surtout à ce qu’elle évolue dans les sphères du pouvoir, parce que c’était ce qui était prestigieux. Après une seconde supplémentaire de réflexion, elle écrit qu’une carrière au ministère de la magie à la diplomatie ou la justice lui plairait. Assez de pouvoir pour son père, même s’il grincerait des dents en trouvant que ces domaines en particulier étaient un petit peu trop doux. Puis, comme d’habitude, il lèverait les yeux au ciel en disant que cela venait du fait qu’elle était une fille.

Quand il commença à parler du sujet en retraçant le contexte historique, Carla esquissa un sourire ravi. Elle aimait bien avoir le contexte historique des choses, elle était persuadée qu’on pouvait y glaner des informations. Elle se mordilla la lèvre quand le professeur prononça le nom de la potion. La potion de spectre. Ca sonnait un brin sinistre, même pour un cours dans une école de sorcellerie. Comme pour confirmer son mauvais pressentiment, le professeur précisa qu’ils allaient tester leur potion et advienne que pourrait s’ils avaient fait une erreur de grammage. Ah. Cette histoire n’augurait rien de bon. Ils allaient tous finir à l’infirmerie en moins de temps qu’il ne faut pour dire Quidditch. Comme souvent quand elle voulait être particulièrement concentrée, Carla attacha ses cheveux pour être certaine que rien ne viendrait la déconcentrer pendant la préparation de sa potion. Elle se leva pour aller chercher les ingrédients qu’elle porta avec un soin tout particulier, de peur de faire tomber la moindre chose après que le professeur ait prévenu que les ingrédients étaient onéreux. Elle n’avait pas forcément la valeur de l’argent, mais elle n’avait aucune envie de contrarier celui qui l’évaluait.

Elle déposa tout sur sa paillasse et respira un grand coup avant de se lancer dans la préparation. Contrairement à maxwell qu’elle avait entendu chuchoter, elle préférait travailler seule. Au moins, personne ne pouvait commettre d’erreur qu’elle n’aurait pas faite et si elle devait s’empoisonner avec sa potion, elle en serait la seule responsable ...

Elle tenta de suivre la préparation à la lèvre, particulièrement stressée à l'idée de s'empoisonner. Elle n'était pas plus stupide qu'une autre, mais pas plus douée non plus. Elle avait donc l'impression de respecter avec un soin quasi maladif les consignes et les proportions mais les potions avaient toujours constitué un art incertain. Parfois, vous avez l'impression d'avoir réussi alors que vous auriez pu tuer la première personne assez bête pour goûter le breuvage. A la fin de la préparation, elle était plutôt pas trop mécontente. A première vue, la résultat était pas mauvais, mais il aurait fallu un cobaye pour en être sûr ... Elle resta donc devant sa paillasse en attendant de nouvelles instructions, priant secrètement pour ne pas avoir créé une poison fulgurant

Codage par Libella sur Graphiorum

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faire corps avec l'au-delà

potions

Son métier futur ? Sa plume n’hésita pas une seule seconde avant de se tremper dans le petit pot d’encre qu’elle avait placé exactement à la même position que d’habitude puis noircir le parchemin que ses doigts maintenaient déroulés. Comme d’habitude, Casey était assise au premier rang. Comme d’habitude, Felicia était à sa droite. Comme d’habitude, son esprit était tout entier concentré sur les potions qu’ils étudiaient, bien qu’il s’autorise aujourd’hui une légère digression suite à la question de l’enseignant. Ce projet d’avenir n’avait longtemps été qu’une projection lointaine d’un futur qu’elle n’était même pas sûre d’atteindre en vie, mais les années passaient et la fin de sa scolarité se précisait, les contours flous de cette profession qui la faisait vibrer se dessinant de plus en plus nettement. Être Langue-de-Plomb demandait des sacrifices qui étaient loin de l’effrayer. Parce que le Département des Mystères valaient tout ce qu’elle était capable d’offrir. Passer sa vie à étudier la magie et ses plus sombres secrets, c’était là ce qui faisait vibrer la corde de son savoir, de sa curiosité, de son envie même. Et dans cette perspective d’avenir, maîtriser les potions n’avait jamais été aussi essentiel. Tout ce qui lui permettait d’accroître son savoir magique et sa connaissance de toutes les branches le composant était d’une nécessité puissante. Alors, la brune n’eut aucun mal à recouvrir son parchemin de son écriture élégante, détaillant allègrement sa vision des choses concernant l’importance que revêtait cette discipline pour son futur. Elle ne releva la tête qu’après avoir terminé, rabattant ses cheveux dans son dos, envoyant son parchemin se poser sur le bureau de l’enseignant d’un geste assuré.

Puis ils commencèrent les choses sérieuses. L’exigence du professeur van Aken n’était plus à prouver mais si certaines de ses idées étaient contestables, il restait un enseignant respecté et compétent. Cela, personne ne pourrait le nier. La potion du jour concernait la projection astrale. Casey mit un point d’honneur à ignorer et ne pas faire cas des remarques racistes du professeur. On ne pouvait pas mener tous les combats à la fois. Son intérêt était de toute manière éveillé par ce que l’enseignant leur expliqua. Elle ne détacha son regard de son visage ridé que pour croiser celui de Felicia, leurs pupilles brillant de la même étincelle : elles étaient des adolescentes assoiffées de savoir et n’avaient pas attendu les cours pour explorer des chemins confus. La précision, elles connaissaient, et bientôt leur rendez-vous dévoilerait toute l’importance de bien réaliser une potion. Les conséquences s’avérant bien plus grave que ce que le professeur van Aken pourrait jamais leur infliger.

Dès qu’il leur eut donné toutes les consignes, Casey s’approcha de la malle, son esprit déjà focalisé sur la préparation, ignorant tout et tout le monde, excepté peut-être son binôme habituel à ses côtés. Mais, les ingrédients en sa possession, la recette bien lissée devant ses yeux, sa bulle se formant rapidement, impénétrable, elle en vint même à ne plus se rendre compte de la présence de Felicia à ses côtés. Elles étaient d’une efficacité redoutable lorsqu’il s’agissait de travailler ensemble, elles l’étaient tout autant individuellement. La brune noua rapidement ses cheveux à l’arrière de son crâne, lisant une première fois les instructions. Puis une seconde, bien plus lentement, s’imprégnant de chaque étape et les organisant dans son esprit. Une troisième fois pour repasser le fil de ce qu’il fallait faire, puis elle ne porta plus ses yeux sur le parchemin que pour vérifier une quantité. Remplissant une flasque d’eau, du modèle indiqué dans les instructions fournies, elle la laissa sur un feu moyen le temps que l’eau arrive à son stade d’ébullition. Pendant ce temps, elle broya des crins de licorne, pesa la quantité exacte qu’elle réserva de côté, avant de peser la poudre d’oeuf d’Occamy. Le dosage était précis, elle le respecta au milligramme près. Elle avait encore le temps de peser la poudre d’églantier. Tous les ingrédients étaient désormais près, à portée de main, parfaitement pesés et repesés, ne restaient plus qu’à les incorporer comme il le fallait. L’eau frémissant, Casey versa la poudre d’oeuf d’Occamy, les crins de licorne broyés ainsi que la larme de reinette - elle avait évidemment veillé à sélectionner une larme récoltée dans les bonnes conditions - dans le même récipient qu’elle déversa ensuite dans la flasque modèle réglementaire Escher II lorsque l’eau arriva à ébullition. Il était assez peu courant de devoir cracher dans une potion, mais cela devait à voir avec la projection de leur esprit, il fallait vraisemblablement quelque chose leur appartenant, bien qu’un cheveux aurait été plus élégant. Mais la brune ne se posa pas plus de questions, crachant une première fois, puis une deuxième, le feu désormais plus doux. La plume de phénix tomba au coeur de la préparation, le regard cobalt de la Serdaigle ne la quittant pas, attendant le moment exact où elle se dissolverait totalement. Elle n’avait toujours pas relevé les yeux de sa potion, ni pour regarder où en était ses camarades, ni pour jeter un oeil à leur professeur.

Quand la plume eut disparu, Casey rajouta la poudre d’églantine préalablement pesée et remua de sa baguette jusqu’à ce qu’une fumée blanche ne s’en élève. C’était un des instants de vérité qui survenaient bien souvent dans les potions : le moment où, si la potion n’avait pas été correctement réalisée, rien ne se passerait, ou pas comme prévu. Portant son visage au-dessus de la flasque, les yeux agités de petits spasmes provoqués par les picotements qui commençaient doucement à s’emparer de ses paupières, Casey attend patiemment que sa vision se trouble des larmes qui montaient afin d’irriguer ses canaux et combattre cette sensation urticante. Ses doigts ferment apportèrent une fiole jusqu’au coin de son oeil, qu’elle se força à cligner une fois et une seule pour en détacher une larme. Qu’elle avala d’une traite une fois écartée de la flasque, sa baguette se chargeant d’éteindre le feu, ses yeux fermement clos.div>

electric bird.

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Non sans bavardage - mais toute l'autorité permise à Poudlard n'aurait pas pu les en empêcher - ses élèves se mirent en branle, sortant leur matériel et se dirigeant vers sa malle à ingrédients. D'un ton légèrement las, van Aken hocha la tête.

- Vous pouvez former des groupes si cela vous rassure, monsieur Carter. Mais un échec à deux n'est guère différent d'un échec solitaire, on ne dilue pas sa médiocrité à la partager avec un autre.

Il n'appréciait pas Carter. Bien sûr, si le jeune homme avait gagné sa place en 6ème année avec les résultats de ses BUSE, c'est qu'il n'était pas plus mauvais qu'un autre, d'ailleurs étonnement, il se révélait relativement d'un bon niveau. Non, c'était son tempérament, son caractère et sa formidable incapacité à chuchoter discrètement, à cause de sa voix claire, qui le rendait agaçant aux yeux du professeur. Van Aken n'aimait pas les excentricités auxquels il préférait l'élégance de la sobriété. Carter n'avait rien d'élégant et rien de sobre non plus.

Le va-et-vient jusqu'à sa malle avait finalement cessé, chacun étant reparti jusqu'à sa table avec son du et van Aken profita de ce qu'un relatif silence était retombé sur la pièce, perturbé seulement par l'agitation des bocaux et le bouillonnement de l'eau, pour lire un peu ce que chacun de ses élèves avait écrit concernant son avenir.

Carter souhaitait devenir explorateur pour découvrir de nouvelles plantes. Pourquoi pas, il fallait bien des gens pour ce genre de travaux de terrain et ce n'était pas une vocation moins honorable qu'une autre. Il releva le nez de son papier.

- Si l'exploration vous intéresse, monsieur Carter, je vous invite à aller discuter à l'occasion avec le portrait Jeroen van Aken, qui partit à plusieurs reprises en mission en Afrique centrale, au XIXème siècle. On lui doit certaines découvertes de pigments magiques, peut-être pourra-t-il vous êtes de bons conseils.

Jeroen avait été tué par l'explosion d'une corne d'éruptif en essayant de la broyer pour produire de la couleur rouge. Il n'avait jamais été le plus brillant de la famille mais c'était un homme courageux qui avait toujours une anecdote à raconter, ce caractère s'accomoderait sans doute bien avec celui du jeune homme. Alexander reprit sa lecture.

Venait ensuite Anderson qui voulait devenir auror. Van Aken leva un sourcil. Encore une gryffondor au bureau des aurors, décidément, il faudrait faire attention que la police magique ne devienne pas un repère d'alumnis. En tout cas, de ce qu'il en avait vu, il lui semblait que la jeune fille avait le caractère qui convenait, quoiqu'elle ait à gagner un peu en sang-froid parfois.

- Mademoiselle Anderson, la potion que nous nous apprêtons à réaliser aujourd'hui vous sera, je le pense, bien utile dans votre choix de carrière. Je sais qu'elle est régulièrement utilisée et le ministère nous en passe souvent commande. Néanmoins son utilisation s'accompagne forcément d'une grande hauteur d'âme car un mauvais usage pourrait se révéler catastrophique pour la vie privée de chacun.

Van Aken n'en avait rien à faire de la vie privée des gens, seule lui importait la sienne. C'était d'ailleurs ce qui l'avait poussé à placer des sortilèges repousse-spectre autour de sa demeure, la décennie précédente. Il poursuivit sa lecture avec le parchemin de la jeune Williams. Une petite qu'il aimait beaucoup. Déjà, elle avait des prédispositions dans la matière, certainement dues à son statut de sang, ensuite elle faisait preuve d'une certaine sobriété sérieuse qu'appréciait van Aken. C'était le genre de caractère qui le touchait, parce qu'il ressemblait un peu au sien mais surtout à celui de sa femme, en son temps. Ainsi, la jeune fille souhaitait devenir bibliothécaire ? Un avenir honorable et un métier nécessaire, indiscutablement.

- Mademoiselle Williams, j'ignore si vous êtes entrée en contact avec monsieur MacCreery mais nul doute qu'il pourra vous aiguiller un peu sur le chemin que vous briguez. Saviez-vous que les mages de Mahoutokoro ont récemment mis au point un baume de parcheminage ? Apparemment en plus de restaurer le papier, il permettrait de le lire même pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue. C'est tout à fait fascinant, indiscutablement, quoique j'aimerai bien en posséder un échantillon pour m'assurer de la véracité des effets, si loin du monde, on n'est jamais à l'abri d'une déception. Enfin ! Nous verrons bien au prochain congrès des potionistes cet été.

Il déposa le petit papier de Felicia sur la pile de ceux qu'il avait déjà lu et prit celui de la jeune Yaxley. Ils avaient déjà eu l'occasion de parler de sa carrière et de plus encore. La jeune fille briguait les postes de pouvoir et van Aken ne pouvait que s'en féliciter, retrouvant chez elle l'ambition naturelle des Serpentard. Il se contenta de commenter sobrement.

- Comme en toute chose, Mademoiselle Yaxley, meilleure vous serez dans tous les domaines, plus il sera difficile de vous tromper. Affinez votre esprit et nourrissez votre curiosité, vous surprendrez bien du monde et souvent au moment propice.

Enfin, son attention se porta sur le papier de la jeune Pumpkin qu'il parcouru avec intérêt. Les gens qui se prédestinaient au métier de langue-de-plomb étaient toujours amusants, ils souhaitaient officier dans un domaine dont ils ignoraient tout. Van Aken lui-même n'était qu'assez peu au fait de ce qui pouvait se passer dans ce département, pourtant co-construit par l'un de ses ancêtres. L'usage que faisait le ministère de cet étage changeait à chaque gouvernement et se trouvaient là bas des secrets que même une imagination prolifique ne soupçonnait gère.

- Dans votre perspective de carrière, Miss Pumpkin, il me sera difficile de vous aider, sinon en vous conseillant de travailler sans relâche et sans limites. Néanmoins si l'idée vous en dit, je vous renvoie également vers l'un de mes ancêtres : Caliban van Aken que je peux vous présenter. Il a été directeur du département des mystères jusqu'en 1912, peut-être consentira-t-il à vous aiguiller ?

Il ne restait plus de papiers à présent, aussi le vieil homme se releva et se prit alors de passer un peu dans les rangs pour surveiller l'application des étudiants. Il ne le faisait pas systématiquement, d'abord parce que les échecs enseignent souvent plus que les réussites, ensuite parce qu'il avait souvent des tableaux dédiés à la surveillance des paillasses et prêts à le prévenir en cas de danger, enfin parce qu'il n'aimait pas la médiocrité. Toutefois, avec les 6ème et 7ème années, on avait déjà opéré un certain tri et la plupart étaient en général capables de réaliser les potions, même relativement complexes, avec un minimum d'efficacité.

Williams et Pumpkin travaillaient de concert, comme à leur habitude, au point que leurs mouvement pouvaient parfois avoir un léger effet hypnotique dans leur coordination, si on les observait trop longuement. Yaxley semblait stresser, comme à chaque fois qu'elle travaillait seule, la jeune fille manquait un peu de confiance en elle, parfois, et avait besoin qu'on la rassure. Si elle n'avait pas été de sang-pur et relativement volontaire au demeurant, van Aken aurait méprisé cette attitude. De leur côté, Carter et Anderson travaillaient à deux. Certains esprits s’accommodaient mieux de compagnie, tant que le résultat suivait, le professeur n'avait rien contre. Lui-même avait toujours tout fait aux côtés de sa femme et n'avait jamais été aussi productif qu'avec son assistance.

Il observa les élèves préparer, échouer, réussir et pleurer, à la fin, une larme qu'il déposait dans un petit flacon de verre. Quand chacun fut en possession du sien, van Aken frappa au sol de sa canne.

- Bien ! J'ose espérer que cela ne vous a pas présenté trop de difficultés ? Nous allons à présent pouvoir passer à l'aspect le plus intéressant de notre cours : la consommation.

D'un geste avenant, il les encouragea à prendre leurs fioles.

- A vos fioles. N'oubliez pas les consignes : gardez les yeux fermés et buvez la larme d'un seul coup. Vous sentirez très vite les effets sur votre corps. Les septième années, attendez avant de boire les vôtres, j'aurai besoin de votre assistance.

EFFETS DE LA POTION:

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maxwell + garçons de poupou

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Maxwell avait finalement récupéré toutes ses affaires pour sa potion, mais il demanda à la première fille qui passait s’ils pouvaient se mettre en duo. Il n’était pas totalement apeuré de faire la potion par lui-même mais le fait de la faire avec quelqu’un ou au moins de pouvoir discuter en eux, ça permettait quand même de se sentir plus à l’aise. Prudence n’en avait aucune idée aussi, mais elle lui proposa de se mettre à la même paillasse que lui, histoire de préparer leurs potions en même temps. Le poufsouffle accepta l’idée avec un sourire, content de retrouver un peu de soutien avec la gryffondor. D’ailleurs leur professeur prit la parole pour l’autoriser à former des groupes si ça pouvait le rassurer. Même s’il en allait de son petit commentaire sec. Gnagnagna, il espérait que sa potion soit une réussite pour lui prouver qu’il n’allait pas échouer comme il semblait vouloir le prédire. Ainsi Maxwell s’installa à une paillasse, Prudence se mit à côté de lui pour travailler. Il pouvait désormais commencer. Le jeune homme jeta un œil au tableau noir.

Il prit la poudre d’œuf d’Ocamy. Très bien, il mesura pour en avoir exactement vingt-trois grammes et sept dixième. Ensuite, il fallait ajouter le crin de licorne broyé. Maxwell avait déjà chaud, surement à cause de son effort de concentration intense et la peur de se ridiculiser face à ce professeur peu commode. Le poufsouffle attrapa ensuite la fiole qui contenait la larme de reinette. Il n’était pas précisé dessus qu’elle avait bel et bien été récupérer à l’aube d’un matin d’hiver dans l’hémisphère nord. Putain quelle connerie ça, il était censé le deviner ou quoi ? Mais comme il n’avait pas la moindre envie de demander des infos à son prof, il fit comme indiqué en espérant qu’elle venait bien de leur hémisphère. Ah merde quel boulet … Apparemment il fallait d’abord foutre de l’eau à ébullition. Il allait se faire tuer si son prof s’en apercevait. Bon ni vu ni connu (on espère), il vida son chaudron et recommença. Une fois l’eau porté à ébullition, il ajouta donc un à un les différents ingrédients. Cracher dans la potion ? Hein ? C’était assez chelou ça quand même … Il haussa les épaules et cracha une première fois … puis une deuxième … baissant le feu pour respecter les indications. Il attrapa ensuite sa plume de phœnix et la balança dans le chaudron. A côté de lui, Prudence avait l’air de plutôt bien se débrouiller. Le poufsouffle attendit patiemment et lorsque sa plume fut dissoute, il pu continuer … 2,7 grammes de poudre d’églantier séché … Et on remue encore et encore. Il dut d’ailleurs remuer un bon moment pour que la fumée blanchâtre commence à apparaître. Tout avait l’air bon pour le moment non ? Il regarda derrière lui, et vit que l’un de ses camarades avait quand même une fumée bien plus blanche que la sienne … Oups … était-ce mauvais signe ? Il espérait que non … La potion était censé être terminé … Le jeune homme en versa donc une larme dans une fiole à part …

Pendant sa préparation Van Aken lui avait porté un peu d’attention. En effet, il lui proposa d’ailleurs d’aller parler avec un portrait d’un de ses ancêtres pour parler exploration. Mouais. Il irait peut-être un jour s’il n’avait rien de mieux à faire. Quoi que ça pourrait quand même lui être utile pour sa future carrière, non ? Mais il n’était qu’en sixième année, il avait quand même pas mal de temps devant lui …

Mais maintenant que tout le monde semblait avoir fini, ils allaient devoir boire le contenu de leur fiole. Maxwell n’était pas hyper sûr d’avoir envie de la boire. Il faut dire qu’il n’était pas sûr d’avoir réaliser la meilleure des potions, et il n’avait pas vraiment envie d’en subir les conséquences … Maxwell regarda les autres et prit une inspiration … Bon de toute façon il n’avait pas le choix. Il ferma donc les yeux, et but la larme d’un seul coup …

HAAAAAA trop chelou cette connerie. Max avait l’impression d’avoir quitté son propre corps. Il ouvrit les yeux un peu paniqué … Il avait l’impression d’être au niveau du sol. TROP ETRANGE. Franchement il avait dû se planter quelque part, ce n’était pas possible autrement. Impossible de léviter, il n’avait que cette sale impression de devoir avancer au ras du sol. Rien n’allait …

– Ah c’est quoi ce délire encore ?

Maxwell n’avait qu’une seule envie : que cette sensation étrange disparaisse le plus vite possible …

HRP: dé lancé dans le test, avec un résultat de 4.

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faire corps avec l'au-delà

potions

Casey ne détacha son attention de son chaudron qu’une fois, et une seule, durant toute la préparation. Et encore, détacher était un bien grand mot : elle écouta d’un oreille ce qu’on lui disait, ses yeux ne lâchant pas les gestes qu’elle était entrain d’effectuer afin de ne pas commettre la moindre erreur. C’était au moment exact où elle laissait tomber sa plume de phénix dans la préparation, attendant qu’elle se dissolve entièrement, tandis que le professeur van Aken commentait les mots qu’elle avait tracés au début du cours sur le parchemin qui avait ensuite voleté jusqu’à son bureau. La brune n’attendait d’aide de personne, aussi ne fut-elle pas chagrinée d’entendre l’enseignant lui expliquer qu’il ne pourrait lui être d’un quelconque secours dans le choix de sa carrière. Travailler sans relâche et sans limites, n’était-ce pas déjà ce qu’elle faisait. Son regard abandonne une demi-seconde son chaudron pour se glisser jusqu’à Felicia, un éclair de compréhension passant de son regard cobalt à celui de la Préfète : aucune limite. Elles n’en avaient aucune. Revenant à sa potion, Casey offre un coup d’oeil au professeur, assis derrière son bureau, accompagné de quelques mots. Je vous remercie, professeur, ce serait avec plaisir. Si elle ne comptait sur personne, en règle générale, toute information était cependant bonne à prendre, surtout de la part d’un ancien directeur du Département des Mystères. Et pas n’importe lequel : Caliban van Aken était connu et son nom ressortait bien souvent dans les nombreuses lectures que la jeune femme avait terminées sur le sujet.

La danse de ses doigts reprend, plus précise encore, si seulement c’était possible. Les ingrédients parfaitement disposés n’attendaient plus que leur tour, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Casey laissa une larme, et une seule, glisse dans une fiole réservée pour cet usage. Elle eut quelques secondes pour se redresser, regarder autour d’elle et constater que la majorité de la classe était également entrain de pleurer à cause de la fumée dégagée par les préparations. Puis l’enseignant frappa le sol de sa canne et la seconde partie de ce cours débuta. De sa baguette, elle éteint le feu qui faisait encore crépiter son chaudron, puis, enveloppée des rappels de leur enseignant, elle ferme les yeux et boit sa larme d’un coup, d’un seul.

D’un coup, d’un seul, chacun de ses sens s’estompe, comme si elle était ailleurs, étrangère à ce corps qui était le sien. Elle ne sentait plus la fiole que ses doigts tenaient pourtant fermement, n’avait plus cet arrière-goût laissé par le parfum des effluves de potion, elle n’entendait même plus les lourdes respirations mêlées de ses camarades. Sensation des plus étranges qui la poussa à ouvrir les yeux en grand, son esprit comprenant ce qu’il se passait avant que son regard cobalt ne le constate : sa potion était réussie. Sous ce qu’elle était devenue, son propre corps se tenait debout, tel une statue. Plus rien ne l’intéressait, présentement, que cette improbable condition qui était la sienne. Divaguant jusqu’au plafond, la brune n’hésita qu’une seconde avant de tenter ce qui la subjuguait. Ce fut comme marcher face à un vent puissant qui soufflait contre vous. Pas suffisamment fort pour la stopper, mais assez pour qu’elle en ressente les effets. Bizarre, alors que tout le reste n’était que vagues sensations éthérées. Jusqu’où pouvait-elle aller ainsi ? Combien de temps les effets dureraient-ils ? Est-ce que se disperser entre les pierres du château rendrait son retour compliqué ? Cette dernière question, Casey ne se la posa pas alors qu’elle cherchait à plonger toujours plus dans cette condition éphémère qui était la sienne.

electric bird.

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faire corps avec l'au-delà

Enfermée dans sa bulle comme elle l’était, Felicia n’entendait plus ce qu’il se passait autour d’elle. Les chuchotements du groupe du fond ne lui parvenait pas aux oreilles et les mouvements de ses camarades ne venaient en rien perturber sa concentration. Les gestes mêmes de Casey n’attirait aucunement son attention, même lorsqu’ils parvenaient à entrer dans sa vision périphérique. La Poufsouffle était uniquement fixée sur son chaudron, ses ingrédients, ses ustensils. Le reste n’était que superflu. De tous les gestes à effectuer, moudre et réduire en poudre étaient de ceux qui parvenaient directement à la mettre en transe. Couper quelque chose lui demandait quelques secondes, le temps de saisir un rythme ; effeuiller pouvait rapidement la perdre si elle ne faisait pas attention ; et la pesée avait plus le pouvoir de la tirer de sa transe que de maintenir l’état, surtout quand le chiffre était incroyablement précis. Moudre, ça, c’était quasiment instantané. Juste le temps de faire un premier tour pour préparer le terrain, et Felicia pouvait absolument se concentrer sur sa tâche sans ciller. Elle en oubliait de cligner des yeux, parfois. C’est ce qu’il se passa avec l’oeuf d’Ocamy et le crin de licorne. Le reste de la préparation se fit comme dans un rêve tant la Poufsouffle entra avec facilité dans cette transe qu’elle se créait à chaque nouvelle potion à faire. La pesée la tira un peu de sa rêverie pour obtenir le chiffre exact, mais rien qui ne fut impossible pour elle - ou pour Casey. Néanmoins, la pesée lui fit perdre une ou deux secondes précieuses pour l’ébullition, mais Felicia ne paniqua pas. Cela irait malgré tout. Rien qu’elle ne pouvait gérer. La poudre, le crin et la larme furent versées dans la flasque d’eau en ébullition ; la préfète cracha deux fois et remit le tout à feu doux. Elle attendit quelques instants puis plongea la plume de phénix pour la dissolution de cette dernière. Elle en profita pour commencer à moudre l’églantier séché afin de le peser et ne pas perdre de temps sur le reste de la préparation.

Dans un tel état, Felicia manqua presque d’entendre les remarques du professeur Van Aken sur les rendus qu’ils avaient tous fait quant à leur métier futur. Ce fut en entendant son prénom, pendant une des pesées, que la préfète des jaunes releva la tête, les sourcils froncés pour avoir été dérangée. Cependant, en comprenant ce qu’on était en train de lui dire, elle tenta de se détendre sans pour autant perdre un oeil sur ce qu’elle faisait. Si elle était entrée en contact avec monsieur MacCreery ? Bien sûr, et pas qu’un peu même ! Mais l’idée de lui parler de son métier d’avenir ne lui était jamais venu, il fallait l’avouer. Elle ne voulait pas devenir une simple bibliothécaire, mais peut-être qu’aux yeux du professeur, cela s’apparentait. Quoi qu’il en soit, la mention d’un baume de parcheminage en provenance du Japon avait de quoi égayer sa curiosité, surtout s’il permettait à la fois de restaurer le papier et de le traduire. Si elle avait eu une telle chose à portée de main, elles n’auraient jamais eu besoin des services de Finnbjörn, avec Casey, pour sûr. Mais bien sûr, comme le disait si bien monsieur Van Aken, elle aurait aimé pouvoir vérifier également l’efficacité d’un tel baume d’abord. « Je partage votre avis, assurément. » Une réponse plutôt laconique, mais il ne fallait pas s’attendre à plus si elle ne voulait pas perdre le fil de sa préparation. Un tel baume serait salvateur, évidemment, mais il faudrait attendre d’en voir la couleur. En attendant, la jaune & noir avait une préparation à finir, et il fallait qu’elle se remette dedans. Un regard fut rapidement échangé avec Casey, quand vint le tour de son commentaire, mais ce fut là la seule distraction jusqu’à la fin.

La poudre d’églantier séché fut ajoutée et, après un remuage en bonne et due forme, la fumée qui s’en échappa fut effectivement urticante pour Felicia. Recueillant une unique larme dans une fiole à part, Felicia attendait la suite des instructions pour s’assurer de la réussite de sa préparation. Ayant terminé presque en même que Casey, elle regarda le reste de la classe avec elle avant que le professeur ne fasse claquer sa canne. L’heure était venue pour consommer ce qu’ils venaient de préparer. Felicia ne s’était encore jamais prêté à un exercice pareil. Généralement, ses préparations n’étaient pas recommandées pour être bues, et si c’était le cas, elle n’était pas celle qui le ferait. À cette pensée, elle lança un regard à la Serdaigle juste à côté d’elle qui buvait déjà sa larme. Felicia se lança sans perdre un instant de plus. Si Casey pouvait le faire, elle le pouvait également.

Gardant les yeux fermés, elle attendit de ressentir les premiers effets. Soudai, Felicia eut l’étrange sensation de retourner en transe, une nouvelle fois. Les bruits s’éloignèrent de ses oreilles, même si la salle de classe avait déjà commencé à être plus silencieuse, mais en cet instant, même la moindre respiration ne se faisait plus entendre. Les effluves de la salle de classe ou l’odeur même des cachots ne lui parvenaient plus. Adieu également les courants d’air ou l’humidité des sous-sol. La fiole qu’elle tenait en main n’arrivait plus à se faire sentir. Tous ses sens avaient comme disparus. Pourtant, quand Felicia jugea bon d’ouvrir les yeux, la vue lui était toujours disponible, à la simple différence qu’elle se voyait désormais comme dans un miroir. Si elle comprenait bien, elle avait réussi ? Son corps ne bougeait pas d’un pouce et elle… se voyait. Elle se trouvait à deux endroits à la fois. Son corps bien ancré dans cette pièce et… sa projection astrale ? juste en face. Ce qu’elle était. Felicia regarda autour d’elle, mais elle ne sut véritablement si les autres avaient échoué ou non. En vérité, elle s’en fichait bien. Toutefois, elle s’approcha rapidement de Prudence, pour s’assurer que tout se passait bien de son côté, avant de… tout simplement sortir de la pièce, histoire de voir. Traverser un mur tel un fantôme était une expérience unique dans une vie, il fallait bien l’admettre. Plus étrange encore : Felicia n’avait pas l’impression de ressentir un quelconque vertige. Sa peur du vide ne semblait pas opérer sous cette forme. Adieu également la douleur dans sa hanche. Tout lui semblait possible. N’ayant aucune idée de ce que le professeur attendait d’eux sous cette forme, Felicia jugea bon de faire ce qu’elle désirait à la place, n’ayant probablement jamais une deuxième chance comme celle-ci. Elle voulait se rendre dans la Réserve, si cela lui était possible, puis au quatrième étage, pour une rapide vérification d’une salle inutilisée. Et puis, s’il lui restait du temps, pourquoi pas jusqu’à la tour d’astronomie ? Qu’elle puisse profiter de cette absence de vertige avant qu’il ne soit trop tard.

HS : lancé de dé dans le flood avec un résultat de 6 & 1

À SAVOIR Arrivé(e) le : 04/04/2020 Parchemins rédigés : 1181 Points : 10

Faire corps avec l'au-delà

Carla se contenta de poliment acquiescer aux propos de son professeur quand celui-ci avait lu sa fiche. Ses paroles étaient positives sans aucun doute, mais elle, elle entendait de nombreux avertissements implicites. Tout d’abord, elle comprenait qu’elle avait intérêt à être la meilleure en tout, c’est-à-dire là tout de suite maintenant en potions. Elle entendait aussi que, si elle devait surprendre les gens, c’était qu’à première vue, elle n’avait pas la carrure de ce qu’elle souhaitait. Cela pouvait être un avantage, personne ne la verrait venir. Mais cela pouvait aussi se révéler être un inconvénient. Si cela se trouvait elle n’avait réellement pas les épaules. Et cette idée la contrariait suffisamment pour qu’elle redouble de concentration et de précision dans sa préparation. Parmi toutes les choses qu’elle détestait, perdre la face était certainement la première. Il était donc hors de question que sa potion soit autre chose que parfaite, juste pour montrer aux autres qu’elle était effectivement capable de surprendre tout le monde.

Afin de ne pas servir de cobaye, Carla avait attendu jusqu’à la fin que le professeur leur ordonne de boire leur potion pour le faire. Normalement elle n’avait pas de raison d’être inquiète, sa potion semblait bien réalisée. Ou en tout cas il n’y avait aucun signe laissant supposer qu’elle ne l’était pas. Cependant elle était méfiante de nature. Il n’y avait que les Gryffondor pour trouver que le courage était de foncer bêtement dans le tas sans rien savoir. À ses yeux, c’était plutôt de la bêtise. Elle préférait les situations dont elle avait le contrôle, celles où elle avait pu tout préparer, tout prévoir. À ses yeux, un plan minutieux valait bien plus que toute la témérité du monde. En l’occurrence, elle n’avait pas assez d’informations pour savoir dans quoi elle se lançait. Elle n’en avait donc pas d’envie. Néanmoins, elle voulait à tout prix impressionner le professeur et pour cela elle ne pouvait pas se permettre de refuser. Elle avait réussi à gagner un semblant de respect lors du rendez-vous qu’elle avait eu avec lui, elle ne n’était pas en mesure de se permettre de perdre ce qu’elle avait obtenu. Après tout, si elle n’était pas courageuse, elle n’en restait pas moins lucide. Elle savait qu’à part son ascendance, ses traits de caractère principaux n’étaient pas forcément ceux qui trouveraient grâce aux yeux de van Aken. Elle devait donc se montrer aussi talentueuse que les autres, si ce n’était plus, pour mériter son respect.

Quand il demanda de prendre la potion, malgré son appréhension, elle obéit sans rechigner. Pourtant la fiole à ses lèvres, elle la but d’un geste faussement assuré, en une gorgée. Comme si elle avait suffisamment confiance en ses compétences pour ne douter de rien. Peu importe qu’elle doute quelque part, le plus important c’était les apparences. Comme cela lui était demandé, elle conserva sagement les yeux fermés. Le professeur n’avait pas menti, il ne lui fallut que deux secondes avant de commencer à ressentir les effets de la potion. C’était une sensation très étrange, presque désagréable. Comme si brusquement, plus rien ne la reliait à son enveloppe corporelle. Et elle ressentit comme un vide, avant de comprendre que c’était la privation de ses sens qui la perturbait. Plus de sensation sur sa peau, plus d’odeur… Elle ne s’était jamais rendue compte à quel point ces stimuli lui étaient tellement habituels qu’elle ne savait pas s’en passer. Néanmoins, après cette première impression, elle ouvrir les yeux et se vit elle-même la fiole de potion dans la main, juste en face d’elle. Elle commençait à ressentir une certaine joie, comprenant qu’elle avait parfaitement exécuté la potion. Puis, il fallait admettre que la sensation était grisante. Elle flottait dans les airs, sous la forme d’une brume à peine perceptible. Cela lui donnait du pouvoir, celui d’espionner n’importe qui. Elle n’en avait pas réellement besoin, mais toute forme de puissance lui était agréable, aussi elle décida d’en profiter pour faire un tour du château sans être vue. Rien de bien méchant, de toute façon elle n’avait rien à chercher. Mais tout ce qu’elle pourrait apprendre sans que personne ne le sache était toujours des informations à exploiter plus tard. Elle devait donc choisir soigneusement le lieu auquel elle voulait consacrer les quelques secondes qu’elle s’accordait.

Après réflexion, elle décida d’aller faire un petit tour dans le bureau de certains professeurs. De tous les renseignements qu’elle pouvait apprendre, ceux qui concernaient les profs étaient certainement les plus précieux. Puis, au pire, si vraiment elle ne voyait rien, cela serait toujours un moyen d’assouvir sa curiosité.

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Codage par Libella sur Graphiorum

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Il y eut bien quelques hésitations, un ou deux échanges de regards mais dans l'ensemble, personne ne rechigna. Aux côtés des septièmes années qu'il avait fait se placer sur le côté, il observa en silence les sixièmes avaler le contenu de leur fiole. Il y eut un instant de flottement. Comme si le temps s'était figé ses élèves venaient de bloquer leur mouvement au moment précis où la larme avait touché leurs lèvres. Alors la magie avait commencé à faire effet.

Non sans une grande satisfaction, van Aken apperçu en plissant les yeux une sorte de fumée argentée, presque invisible, s'échapper des corps de Pumpkin, Williams et Yaxley. S'il avait eu trente ans de moins, il en aurait jubilé mais il savait se tenir. Toutefois quand il reprit la parole, la satisfaction était perceptible dans son ton.

- Très bien ! Très bien ! Sachez qu'au regard de la dose que vous venez d'ingérer, les effets ne dureront pas plus d'une petite demi-heure. Vous réinvestirez vos corps automatiquement. Puisque vous avez réussi brillamment, je vous laisse en profiter le temps que la magie arrive à son terme, le temps également... son regard se posa sur Carter ... de m'occuper de votre camarade. Faites en bon usage.

Le poufsouffle avait plus misérable allure, mais il était de nature plus dissipée que les trois autres élèves et cela n'étonna guère van Aken. La potion nécessitait une précision millimétrique, Carter avait beau posséder certains talents il manquait parfois encore un peu de rigueur.

Son esprit s'était déposé au niveau de ses pieds, comme de l'air froid, et formait une fumée lourde et épaisse où l'on reconnaissait parfois des traits de son visage ou de sa personnalité. Pour l'avoir expérimenté dans sa jeunesse, van Aken savait que ce n'était pas une sensation agréable, comme avoir la tête prise dans un épais coton.

Il soupira.

- Ne paniquez pas mon garçon. Vous avez certainement eu la main un peu leste sur un dosage, j'espère que cette petite expérience vous permettra de comprendre que pour certaines préparations, la moindre erreur peut venir briser une harmonie déjà précaire.

Le vieux professeur ne se satisfaisait pas de la détresse des autres, mais il la jugeait parfois pédagogique. Néanmoins, Carter ne méritait pas qu'on prolonge son état au vu et au su de tous et van Aken se tourna vers les septièmes années.

- Dans une telle situation, un sortilège de finite incantatem ne saurait suffire, vous vous en doutez. Il ne s'agit pas de briser un charme mais de réintroduire votre malheureux amis à l'intérieur de son corps. Nous utiliserons donc le sortilège de spirituum locomotor, regardez.

Il pointa sa canne vers la fumée de Maxwell et annonça :

- Spirituum locomotor...

(dé lancé ici)

Lentement, sous l'impulsion du mouvement de canne de van Aken, la fumée s'éleva du sol puis s'introduit dans la bouche du jeune homme qui reprit ses esprits quelques instants plus tard.

- Vous aurez peut-être une petite migraine pour le reste de la journée mon garçon. Si c'est le cas, allez voir notre infirmière.

Il se tourna vers le reste des septième années :

- Vous autres, à votre tour de boire. Pour ceux qui auront mal dosé, vous vous réintroduirez les uns les autres à l'aide du sortilège.

HRP:

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