Tentative d'intrusion ▬ feat. Misha

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Intrusion

Lunox & Misha

une punition écourtée ▬

La mine boudeuse, Lunox soupirait bruyamment dans l’espoir de faire comprendre au préfet qui la surveillait qu’elle n’appréciait pas du tout ce qu’elle était en train de faire. Elle pensait peut-être que cela lui permettrait d’obtenir son empathie et qu’il l’aiderait ainsi à accomplir sa tâche plus rapidement, grâce à la magie. Mais il n’en était rien. Insensible à l’ennui et la paresse de l’enfant, le préfet semblait se contenter de la regarder faire, les bras croisés, à une distance de trois mètres environ.

Lunox aspergea de produit ménager magique le grand chiffon qu’on lui avait donné. Elle avait été punie en cours de botanique pour avoir participé à un petit chahut qui avait valu quelques dommages matériels dans les serres. Cela n’était pourtant pas partie d’elle et si elle s’était abstenue de fourrer son nez dans les affaires des autres, elle ne serait pas là. Malheureusement, sa loyauté envers les camarades qu’elle appréciait le plus l’emportait toujours sur sa raison. Bien qu’elle n’éprouvait aucun regret à avoir agi de cette façon, elle trouvait cruellement injuste d’avoir été punie pour avoir férocement défendu quelqu’un qui s’était fait moquer.

La petite frottait donc l’une des armures du couloir sans engouement, observant avec lassitude le produit qui paraissait agir avec efficacité. Certaines parties étaient déjà brillantes mais d’autres nécessitaient un second passage puisqu’elle ne s’appliquait pas correctement et s’entêtait à le faire le plus rapidement possible.

Plus vite ce sera fini, mieux ce sera! Je n’en peux déjà plus. C’est déjà la quatrième armure ! Pourquoi on ne m’a pas envoyé faire autre chose ?

La jeune Serpentard aurait préféré une punition plus agréable comme prendre soin de quelques plantes ou faire une petite balade en forêt en accompagnant le garde-chasse qu’elle connaissait plutôt bien. Elle semblait oublier qu’une retenue n’avait malheureusement pas pour but de passer un bon moment. Au moins, dans ce couloir, elle faisait quelque chose de productif pour la propreté de l’école. C’était toujours plus utile que de recopier bêtement des lignes une centaine de fois.

Les minutes s’écoulaient lentement. Il ne restait que deux armures à nettoyer dans ce secteur mais l’enfant ressentait déjà une petite fatigue musculaire au niveau de ses deltoïdes médians, à force de lever ses bras pour faire briller les parties supérieures des armures.

Au même moment, un fort bruit semblable à une détonation se fit entendre, suscitant sursauts et regards surpris autour d’elle. Lunox tourna la tête en direction du bruit qui prenait apparemment source au niveau des escaliers mouvants. Elle ne savait pas ce qui se passait mais cela ne présageait rien de bon. Mais ce qui la rassurait, c’était d’entendre ces éclats de rires d’élèves lointains qui avaient l’air de courir, comme pour échapper à une mauvaise blague.

Le préfet lui ordonna calmement de poursuivre sa tâche, lui affirmant qu’il reviendrait d’ici deux petites minutes. La Serpentard lui en voulait de pouvoir jeter un œil à ce qui se passait. Elle était trop curieuse. Elle voulait savoir de quelle farce et attrape il était question et où elle avait été lancée. Quels étaient ses effets ? Qui étaient les fauteurs de troubles ayant eu cette idée de génie ? Les réponses ne lui seraient hélas pas apportées.

Boudant de plus belle et soupirant de lassitude, elle se résigna à frotter avec force la cote de maille de l’armure qui lui faisait face. Ses épaules désormais remplies d'acide lactique sous l'effort, elles lui brûlaient à chaque mouvement.

D’autres s’amusent pendant que je suis ici. C’est injuste !

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Tentative d'intrusion

EXORDIUM.

Installé sur l'un des canapés de ma salle commune, j'observe mon phénix, songeur. Cela fait deux jours que je n'arrive pas à arrêter de penser à cette photo que j'ai entre-aperçu avant de quitter le bureau de mon oncle. D'ordinaire, je ne fais pas réellement attention à ce qu'il se trouve dans son bureau. Pour être honnête, je m'en balance même royal. Il est évident que quand je me rends là bas, c'est pour qu'on se prenne la tête, alors vous pensez bien que la déco, je m'en torche un peu. Mais je suis quasiment certain d'avoir reconnu mon père dessus. Vous allez me dire, il n'y a rien d'anormal à ça, ils étaient frères, il serait presque même normal que mon oncle ait des photos de mon père. Mais ce n'était pas une banale photo de quand ils étaient gosses, aucun visage bambin souriait à pleine dents. Je n'ai pas réellement eu le temps de vraiment détailler la photo, mais j'ai vu deux hommes et un bébé et je suis quasiment sûr que l'un des deux était mon père. Je ne pourrais pas l'assurer à 100%, certes, mais je dirais que j'en suis sûr à 70%. Qui était l'autre homme sur la photo ? Et qui était le bébé ? J'ai bien du mal à croire que ça pouvait être mon oncle, mon père et moi, posant devant l'objectif, parce que ça signifierait que mon oncle est venu en Russie pour ma naissance ou que mon père est retourné en Angleterre pour me présenter à sa famille. Si une de ces deux hypothèses était vraie, pourquoi mes parents ne me l'ont jamais dit ? Et puis en toute honnêteté, ma mère déteste tellement sa belle-famille que j'ai bien du mal à l'imaginer retournant en Angleterre pour me présenter à eux. Et je sais qu'elle n'aurait jamais laissé mon père partir sans elle, surtout si je suis du voyage. Alors que signifie cette photo ? Est-ce que c'est ma cousine dans les bras de mon oncle ? Mais le problème reste le même, pourquoi mon père ne m'a jamais dit qu'il était retourné dans son pays d'origine ? Il m'a toujours affirmé qu'il n'avait jamais remis les pieds là bas.

Peut-être que j'ai mal vu et que ce n'est pas mon père sur la photo. Peut-être qu'il s'agit de mon oncle, ma cousine et un ami à eux, qui ressemble vaguement de loin à mon père. Après tout, ça pourrait être possible, non ? Peut-être qu'ils ont un cousin qui a la même stature que mon père, la même façon de poser devant l'objectif. Peut-être. Voyez-vous, je ne suis pas une personne qui apprécie de vivre avec des peut-êtres. J'ai besoin de réponses claires, surtout quand il s'agit de ma famille. Et vu que je n'ai pas franchement le coeur a aller affronter une nouvelle fois mon oncle, je crois que je vais opté pour l'effraction. Après tout, s'il s'avère que cette photo n'a rien avoir avec mon daron, le problème est réglé. La photo restera à sa place et mon oncle ne saura jamais que je suis rentré dans son bureau sans son autorisation. Et même s'il l'apprenais par je ne sais quel miracle, il suffira que je lui dise que j'espérais obtenir un peu d'argent parce que je suis en rade et le tour sera joué. Je suis toujours en train de lui demander de la tune, une fois de plus ne le choquera pas plus. Il m'enverra bouler et je jouerais les neveux vexés, comme toujours. "Toi mon gars, tu vas devoir retourner dans mon dortoir !" Dis-je à mon phénix que j'avais installé près du feu pour le réchauffer. On ne peut pas vraiment dire qu'il était content de repartir dans mon dortoir, mais ce n'est pas comme si je lui donnais vraiment le choix. Il me pinça pour la vingtième fois de la journée et je l'insultais avec l'envie de lui en coller une, mais comme à chaque fois, je me retenais, de peur de le blesser vraiment.

Une fois le phénix dans mon dortoir, je décidais de sortir de ma salle commune et de me diriger vers le bureau de mon oncle. Après m'avoir assuré qu'il n'y avait personne autour, je collais mon oreille sur la porte pour tenter d'entendre du bruit à l'intérieur. Des voix étouffées me parvinrent, me confirmant qu'il était encore dans son bureau. Jurant dans ma barbe, je m'éloignais de sa porte, décidant d'aller faire un petit tour en attendant que l'autre décide de se barrer faire un tour. J'entends beaucoup d'agitation sur ma droite mais ne vis pas ce qu'il s'y passait, bien trop loin encore. Et si je n'avais pas croisé un préfet qui s'y rendait d'un pas énergique, j'aurai pu vouloir m'y rendre aussi pour voir ce qu'il s'y passait. Mais je déteste les trouble-fêtes et préfère passer mon chemin. Et je fis plutôt bien puisque je finis par tomber sur cette chère petite Lunox, visiblement en pleine corvée. "Tiens tiens tiens ... mais qui vois-je ? Aurait-on été une vilaine fille ?" Répliquais-je à la petite tête blonde qui me faisait face, esquissant un sourire amusé "Qu'est-ce que tu as fait ?" Repris-je amusé de la situation. J'ai rarement vu une gamine s'attirer autant d'emmerdes qu'elle, c'est ce qui m'amuse chez elle, il faut bien l'avouer.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Intrusion

Lunox & Misha

une punition écourtée ▬

En combien de temps Lunox finirait sa tâche ? Elle essayait de l’estimer mais puisqu’il restait encore deux couloirs à cet étage où des armures attendaient leur nettoyage, elle ne devait pas s’attendre à être libérée avant au moins une petite heure. Dès le début de sa punition, la petite avait trouvé les premières minutes particulièrement longues mais maintenant que le préfet était parti s’amuser — c’était ce qu’elle en pensait — elle avait l’impression que tout ceci durerait encore une éternité. Une petite voix intérieure, fourbe et malicieuse, lui murmurait d’en profiter pour prendre la poudre d’escampette. Elle n’aurait qu’à laisser le chiffon près des produits ménagers magiques et rejoindre ses amis. Le choix lui appartenait. La fillette ne se sentait absolument pas obligée de poursuivre alors que la figure d’autorité qui était supposée la surveillait n’était même plus là. Combien d’élèves tirerait l’avantage de cette absence ? L’occasion était tellement belle, tellement donnée.

Je le fais, je le fais pas ? Je le fais, je le fais pas ? Mmmh…

Au manoir familial, elle avait déjà agi de la sorte. Sa grand-mère lui avait distribué bon nombre de punitions au cours de son enfance et presque toutes aussi variées que celles que l’on écopait à Poudlard. Et malheureusement, sa témérité ne l’avait jamais récompensée de ce côté-là. Elle avait même empiré les choses en s’attirant davantage de foudres de sa grand-mère. Ces expériences pouvaient parfaitement se répéter à l’école mais elle se demandait bien quel était le poids de l’autorité d’un préfet par rapport à celle d’un véritable adulte ? Elle ne lui attribuait pas autant de crédit que pour un professeur. L’âge jouait beaucoup. Ce n’était pas la même chose de se faire surveiller par un adolescent et, par exemple, par le professeur van Aken.

Le casque de l’armure était la partie la plus difficile à atteindre. C’est pourquoi la Serpentard avait le droit de monter sur un vieil escabeau en bois qu’on lui avait mis à disposition. Elle frottait le sommet de l’armure avec une nouvelle vigueur lorsque son sauveur fit une soudaine apparition. Sa voix qui s’élevait la poussa à tourner la tête vers cet élève qui s’adressait à elle. Lunox avait reconnu la voix de Misha avant même de l’apercevoir et elle l’accueillit avec un grand sourire. Elle adorait ce garçon qui avait été réparti à Poufsouffle le même jour qu’elle. C’était assez rare que des élèves ne changent d’école en cours de scolarité. Au départ, il lui avait semblé bizarre que ce garçon aux airs plus âgé soit en première année mais elle en avait appris un peu plus à son sujet en allant directement lui parler. Elle se souvenait encore de leur première discussion et il lui avait fait une bonne impression. Et puis, il y avait eu ce fameux défi qu’elle avait relevé avec succès ! Lunox en était encore fière.

— Moi, vilaine ? Mais jamais ! Tu le sais bien, c’est jamais de ma faute quand je suis punie, répondit-elle dans un mélange d’amusement et de mauvaise foi.

La fillette était souvent dans le déni lorsque on la grondait ou lui reprochait quelque chose qu’elle avait commis. C’était la reine pour trouver toutes les excuses possibles qui justifieraient ses actes et ses décisions prises sans réflexion. Pourtant, avant même de les prendre, elle savait qu’elles n’étaient pas légitimes et en accord avec toutes les règles qui se fixaient autour d’elle. Mais cela l’agaçait de devoir se plier à ce que stipulaient moult articles ennuyeux.

Misha lui demanda ce qu’elle avait fait pour finir avec un chiffon entre les mains. Lunox soupira derechef.

— En Botanique, un garçon s’est moqué d’un ami. Il y a eu une petite dispute et comme le gars n’était vraiment pas sympa, je lui ai crié dessus. Sauf qu’il s’en fichait complètement alors, ça m’a énervée et j’ai balancé une plante en visant sa tête ! Il a trébuché en voulant esquiver et il a renversé le matériel de la prof qui s’est cassé en morceaux. Et devine quoi ? Elle m’a engueulée moi, au lieu de ce crétin qui se moquait de mon ami. C’est lui qui a commencé et il a rien eu ! Franchement, c’est injuste, raconta-t-elle avec dégoût.

La scène avait pourtant été bien drôle et si elle n’avait pas passé un sale quart d’heure en compagnie du professeur de botanique, elle aurait considéré cette partie du cours comme étant un très bon souvenir. L’élève qui avait fauté avait notamment tiré une sale tête après avoir failli se prendre une plante en pleine face.

— Et toi, ça va ? Tu vas en cours ?

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Tentative d'intrusion

EXORDIUM.

Je m'attendais à tout sauf à croiser Lunox sur le chemin. La voir nettoyer les armures me fait sourire. Qu'est-ce qu'elle a encore fait pour écoper d'une telle punition ? En tout cas je vois qu'ils n'innovent pas trop dans les retenues et qu'on leur sert définitivement de boniche. C'est finalement à se demander à quoi servent les elfes de maison et le concierge. Ils doivent se taper des parties de cartes pendant qu'on fait leur taff à mon avis ! En tout cas je la plains sincèrement. Moi je suis grand, je n'ai pas trop de soucis pour nettoyer l'armure plus ou moins en entier sans trop de difficulté. Elle est plus petite, elle doit se servir d'un escabeau et se mettre presque sur la pointe des pieds par moment pour atteindre certaines zones. A mon avis, elle va avoir le corps tout endoloris pendant quelques jours. Mais j'imagine que c'est sur ça qu'ils comptent pour qu'elle ne fasse pas de conneries immédiatement après. Ils nous épuisent pour avoir quelques jours de répit. En vrai, ce n'est pas complètement stupide même si au final la punition ne nous sert à rien, ne nous apprenant rien de particulier en dehors du fait que nettoyer une armure, c'est chiant. Je me souviens de la dernière fois où ils m'ont filé des livres à ranger. Tout ce que j'ai retenue de cette retenue c'était que le bibliothécaire était vraiment un branleur. Il n'a pas pris la peine de superviser la retenue, préférant me coller ma préfète dans les pattes. Et il m'a filé son taff pour aller siroter quelques verres aux Trois Balais j'en suis sûr. Je vous le dis, c'est vraiment une bande de branleurs dans cette école !

"Evidemment ! Qui pourrait vraiment croire qu'une gamine avec un visage d'ange comme le tien pourrait avoir le diable au corps !" Répondis-je tout aussi amusé qu'elle. On savait tous les deux que c'était faux, bien entendu, mais on avait encore le droit de plaisanter dessus. On ne pouvait pas vraiment dire que je connaissais super bien Lunox, néanmoins, je l'appréciais quand même. Quand je l'ai croisé la première fois, je me suis dit que c'était encore une gamine relou, un peu trop curieuse à mon goût, qui va rapidement me gonfler avec ses questions. Pourquoi t'as fait la répartition avec nous ? Pourquoi t'es pas avec nous en cours ? Tu viens d'où ? T'es qui ? ... Et ta soeur ? Mais au final, derrière cette curiosité presque maladive se cache une jeune fille aventurière qui aime bien tester les limites. Je l'ai mise au défi de faire une farce à un élève de deuxième année, défi qu'elle avait relevé avec brio. Depuis ce jour, je la vois sous un angle différent. Je vois en elle beaucoup de potentiel, c'est certainement pour ça que j'aime bien la croiser, avec elle, il y a toujours moyen de faire un truc sympa. Peut-être qu'au fond, c'est un peu la petite soeur que je n'ai jamais eu. Elle me fait beaucoup penser à une de mes cousines, c'est certainement aussi en partie pour ça que j'aime bien traîner avec elle et que j'apprécierai moyen qu'on lui cherche des ennuis.

Lunox me raconte sa mésaventure et presque aussitôt, j'étais de son côté. Même si elle avait été à 100% coupable, j'aurai été de son côté, c'est maladif chez moi, je défends toujours ceux que j'apprécie et suis constamment contre l'autorité. "Cherche pas, les profs ont toujours leur favoris et visiblement c'est pas toi !" Répliquais-je un peu dégoûté. Je sais ce que c'est, je suis rarement le chouchou d'un prof. Bien souvent, j'incarne plus la bête noire de la classe, que son élève modèle. Mais ce n'est pas grave, je n'ai pas besoin de ça, je laisse ce plaisir à Blaze qui adore lécher le cul des profs. "Il s'est fait mal un peu cet abruti ? Si tu veux je peux lui tomber dessus à l'occasion ..." Lui faire un peu peur, histoire de lui remettre les idées en place, c'est un peu ma spécialité. Elle me demande si je vais bien et si je vais en cours. Je tourne la tête un peu dans tous les sens pour faire un rapide état des lieux de ce qui nous entoure. Rien à signaler, nous sommes encore seul, j'ai encore quelques instants de tranquillité avec Lunox avec que son bourreau ne revienne. "J'vais bien et ... non, je ne vais pas en cours ... J'attends que mon oncle dégage de son bureau pour y faire un p'tit tour en fait !" Lui dis-je en baissant un peu la voix, histoire qu'il n'y ait qu'elle qui puisse entendre, juste au cas où il y aurait des oreilles qui trainent et que je n'aurai pas vu. Ca serait quand même bête que mon oncle passe pile à ce moment là et qu'il me tombe encore une fois dessus. Evidemment, on pourrait rentrer directement dans le vif du sujet ensemble, mais pour le moment, je veux juste voir cette photo. Ca ne sert à rien qu'on en discute s'il ne s'agit pas de mon daron dessus.

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Lunox & Misha

une punition écourtée ▬

La remarque ironique de Misha agrandit le sourire de Lunox. Un visage d’ange, voilà un petit compliment qui lui faisait plaisir et qu’il soit vrai ou faux n’y changeait rien. Ce qu’elle appréciait le plus chez ce garçon, c’était son détachement, son attitude qu’elle qualifiait de cool et sa tendance à n’en faire qu’à sa tête. Un véritable exemple à suivre, selon elle puisque lui-aussi n’aimait pas beaucoup le règlement et il ne ressentait aucune peur quant à l’idée de l’enfreindre. Ce n’était pas quelque chose de courant puisque la plupart des élèves craignaient les punitions et les convocations dans les bureaux des professeurs. Lunox les appelait des lâches même si elle pouvait nourrir de la sympathie pour des amis qui étaient comme ça. Mieux encore, elle parvenait parfois à les faire sortir de leur zone de confort grâce à un bon pouvoir de persuasion qu’elle travaillait peu à peu. Cela marchait bien sur Maya Wolffhart et Kathleen Kirte, en tout cas.

— L’innocence à l’état pur ! Je prends exemple sur toi, t’as vu, dit-elle en pouffant.

Plus c’était gros et plus ça passait, comme le disaient les moldus. Misha rencontrait même plus souvent de problèmes avec l’autorité que Lunox mais peut-être qu’avec l’âge, et si elle poursuivait sur cette voie, elle finirait bien par l’égaler. Ce n’était pas l’un de ses objectifs puisqu’elle préférait agir sans se faire prendre mais s’imaginer en train de comparer sa collection de retenues avec Misha l’amusait intérieurement. Plus les mois passaient et plus elle le considérait comme un modèle de personne cool… s’il n’était pas déjà LA référence.

Misha paraissait compatir à ses plaintes quant à la sanction que le professeur lui avait appliquée à elle et non pas à l’autre élève qui avait été le premier élément perturbateur du cours. D’après lui, les professeurs avaient toujours leurs favoris et malheureusement pour Lunox, elle ne devait pas en faire partie. Pour le coup, elle était d’accord avec lui. Elle avait noté cette tendance qu’avaient certains professeurs à sourire et à saluer certains élèves comme s’ils les connaissaient en dehors des cours. Hormis le professeur d’astronomie et d’histoire de la magie qu’elle appréciait beaucoup, la petite n’avait pas plus que cela des affinités avec les autres membres du corps enseignant.

Lunox jeta sèchement le chiffon au sol, descendit de l’escabeau et se posta contre l’armure qu’elle était censée nettoyer. Ses muscles la remerciaient de cette pause et elle en profita pour secouer ses bras comme si cela pouvait atténuer la douleur. Puisque le préfet n’était toujours pas là, elle pouvait se permettre de mettre sa besogne de côté. Sa discussion avec Misha était plus importante.

Elle lui raconta alors ce qu’il s’était passé en cours de botanique.

— Ouais, ils aiment bien les intellos qui mangent les livres avant de venir en classe. C'est chiant, ils savent tout. Y en dans ta classe, des intellos ? demanda-t-elle en roulant des yeux.

Misha enchaîna en lui demandant si le garçon fautif avait souffert lors du chahut. Lunox leva légèrement la tête, les yeux se rivant vers le haut du mur face à elle, repensant à la scène.

— Maintenant que j’y pense, je crois qu’il s’est fait mal au tibia en tapant sa jambe contre un outil de la prof ! Dit-elle avant d’observer son ami avec sourire. Mais t’inquiète pas, j’vais me débrouiller pour lui faire regretter encore plus si jamais il recommence.

Il était vrai que la fillette ne cracherait pas sur l’aide de Misha si elle ne pouvait pas elle-même se tirer d’un guêpier ou se défendre mais en premier lieu, elle préférerait sortir les griffes et régler ses soucis toute seule avant d’appeler Misha à la rescousse. Elle ne voulait pas l’enquiquiner pour le moindre anicroche et elle avait quand même peur de ce qu’il était capable de faire aux autres. Là où certains se contenteraient d’un simple rictusempra pour calmer un esprit agité, Misha, lui, optait pour des solutions un peu trop radicales et effrayantes à son goût. Sanglantes même, à en juger l’état de ses poings quand il sortait d’une bagarre. Non, Lunox n’aimait pas ça. Elle l’avait quelques fois vu de loin en train de se bagarrer et elle avait vite fait de changer de couloir pour éviter de regarder la scène.

La Serpentard relança ensuite la conversation en lui demandant s’il allait bien et s’il était sur le point de se rendre en cours. Visiblement, sa présence ici n’avait rien à voir avec la moindre salle de classe. Il attendait que son oncle ne sorte de son bureau pour y entrer. Lunox prit quelques secondes pour se rappeler que, en effet, Misha était le neveu du conseiller d’orientation ! Mais pourquoi cherchait-il à s’y introduire ? Cette information piqua sa curiosité au vif. Elle l’observa avec un plus grand intérêt.

A l’instar du Poufsouffle, elle baissa la voix en prenant gare à ce qu’il n’y ait pas d’oreilles indiscrètes à proximité.

— Ah ouais ? Tu cherches un truc, un objet qu’il t’aurait confisqué ou autre ? Oh, est-ce que je peux venir avec toi ? La voix de Lunox montrait soudainement son excitation à l’idée d’une petite balade interdite. Le préfet qui me surveille est parti et vu la détonation de tout à l’heure, j’pense qu’il est pas prêt de revenir avant un petit moment ! Je peux même faire le guet ou ce que tu veux, si ça peut t’être utile !

Tout était bon à prendre dès lors qu’elle n’aurait plus à nettoyer ces armures poussiéreuses et austères qui lui paraissaient géantes.

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Tentative d'intrusion

EXORDIUM.

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J'imagine qu'elle parle plus du diable au corps, que du visage angélique, parce que clairement j'ai beaucoup de qualités, mais certainement pas celle de porter l'innocence sur mon visage. Il faut dire que depuis que je suis arrivé dans ce pays, on a de cesse de me rabâcher que j'avais une tête de criminel. Ca n'a jamais été vraiment le cas dans mon pays, mais j'imagine que c'est parce qu'on se ressemble tous plus ou moins, allez savoir. En tout cas ses propos on le don de me faire sourire. "Oui, je sais, j'ai une tête d'ange moi aussi !" Dis-je en prenant un ton aussi assuré, qu'amusé. On sait tous les deux que c'est faux, mais on peut quand même plaisanter dessus, non ? En tout cas je ne peux qu'être d'accord avec elle, il est vrai qu'elle prend plus exemple sur moi que sur l'intello du coin. J'imagine que ça ne doit pas enchanter sa famille, qui doit en avoir marre de recevoir des messages de la direction pour expliquer toutes les bêtises que leur fille fait en classe et en dehors. "Avec autant de talent, je te soupçonne d'avoir commencé bien avant de me connaître !" Répliquais-je une nouvelle fois amusé. Je ne la croirais pas si elle me disait qu'elle a eu le déclic en me rencontrant. Elle était déjà bien motivée à cette époque à faire une bêtise et elle l'a réalisé sans trop de difficulté, preuve que ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation. A moins que ce soit vraiment un talent naturel et dans ce cas là, je suis honoré d'être celui qui l'a découvert et qui l'aide à l'entretenir !

Je lui demande ce qu'elle a encore fait pour écoper d'une telle punition et elle m'explique qu'elle s'est prise la tête avec un de ses camarades. Et visiblement, le prof n'a pas voulu chercher à comprendre pourquoi ils s'étaient bagarrés, préférant rendre son verdict sans témoignage, condamnant Lunox à la peine capitale ! Ca c'est du beau, c'est très professionnel. La punir pour lui faire comprendre que non, on ne pousse pas ses camarades pour se venger ou on ne les agresse pas verbalement, encore je pourrais l'entendre. Mais d'où c'est juste et pédagogue de punir qu'un seul élève sans chercher à comprendre d'où venait vraiment le problème ? Ca prouve tellement qu'ils s'en balancent ici de la justice et de l'exemple à suivre. En fait, si t'es dans les petits papiers du prof, tu peux bien faire toutes les conneries que tu veux, tu t'en sortiras toujours. J'imagine que le prof a déjà une excuse toute prête pour son chouchou. "Wouhai, malheureusement. Une fois, une meuf de ma classe a balancé tout ce qu'elle savait sur les animagus durant le cours. Elle a du parler quoi... 10 minutes toute seule à l'aise, limite sans respirer, de peur qu'on l'arrête dans son élan. Tout ça parce que cette conne est animagus et qu'elle voulait se faire mousser." Ce cours-ci je m'en souviendrais. Ce n'est pas que j'avais un truc à dire sur le sujet, mais j'imagine que les autres auraient trouvé ça cool de pouvoir placer quelques mots, juste histoire de récupérer quelques points. Au lieu de ça, l'autre connasse a récolté tous les points et a fait sa maligne derrière en se transformant en vieux singe pourri pour finir d'impressionner le prof. Et vu que le prof, c'est un peu une baltringue, il était tout content. J'arrive toujours pas à comprendre comment elle peut être pote avec Jade, elles sont tellement différentes. Cette meuf ne la ferme jamais, à croire qu'elle kiffe le son de sa voix. Et dire qu'on m'avait vanter les mérites de cette gonzesse au Quidditch, je ne l'ai pas vu souvent brillé. La légende elle a mal vieilli si vous voulez mon avis !

Je hoche la tête en souriant. Ce n'est pas un mal s'il s'est défoncé le tibia en tombant, ça lui apprendra la vie au moins. Et je comprends son envie de régler ses comptes toute seule, je trouve ça assez légitime. Elle sait au moins que je suis là au besoin. Je sais qu'elle apprécie moyennement la violence que je peux user parfois, mais elle comprendra un jour que parfois, t'as pas le choix. La magie, c'est très bien, mais quel intérêt d'être à égalité dans un combat alors qu'avec mes poings, j'ai plus de chance de dominer ? Je sais qu'à l'heure actuelle, mon don est aléatoire, si c'est pour me faire laminer par le premier clampin qui passe parce que j'ai voulu la jouer à la loyale, merci mais non merci. Je sais que Blaze déteste ça, mais c'est juste parce qu'il sait qu'il a plus de chance d'avoir le dessus sur moi en utilisant la magie, qu'avec ses poings. Et quand j'ai envie de lui défoncer la tronche, ça me soulage beaucoup plus de lui coller une droite ! "Evite de te faire choper la prochaine fois !" Lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Je ne suis pas du genre à faire la morale à qui que ce soit, on l'aura bien compris. Surtout que ce mec à l'air de le mériter, donc qu'elle ne se gêne pas surtout !

Elle me demande si je vais bien et si je vais en cours. Je lui réponds que ça va, mais que j'avais plutôt prévu d'aller faire un tour dans le bureau de mon oncle. Je pars du principe que puisque nous portons le même nom de famille, le lien parental est assez rapide à faire. Alors certains pensent que c'est mon oncle, d'autre que c'est mon père, ce que j'apprécie moyen, mais au moins ils ont capté qu'on était lié tous les deux, d'une façon ou d'une autre. Je ne cherche donc pas à préciser de qui je parle quand je parle de mon oncle, au pire Lunox est une assez grande fille pour me demander de qui je parle. Au lieu de ça, elle me demande si je cherche un truc de spécial, un objet qu'il aurait pu me confisquer, par exemple. Elle me demande dans la foulée si elle peut venir avec moi. Selon elle, le préfet qui la surveille n'est pas prêt de revenir vu le bruit que ça a fait. J'avoue que j'ai pas fait des masses attention. Mais j'avoue que l'idée est plaisante, ça pourrait m'être utile d'avoir quelqu'un qui fait le guet devant la porte. "Tu sais que si on se fait choper, tu vas encore avoir des ennuis ? Et que si l'autre tanche revient avant que tu retournes à ta punition, ça va mal se passer pour toi aussi ..." Lui dis-je pour la mettre en garde. Je doute que ça change grand chose pour elle, mais au moins j'aurai fait mon taff en lui disant les risques qu'elle encourait. Maintenant, je sais très bien que si l'autre branquignole revient avant que Lunox et moi ayons terminé, je serais là pour prendre sa défense, quitte à prendre à sa place. "Maiiiis .... si comme je le suppose, tu t'en balances, j'dirais pas non pour un peu d'aide. Si jamais mon oncle revient, tu pourrais m'être d'une grande utilité ..." Répliquais-je en esquissant un sourire.

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Lunox & Misha

une punition écourtée ▬

Lunox accompagna la réponse de Misha d’un nouveau rire. N’importe qui en ferait autant en l’entendant affirmer qu’il avait une tête d’ange alors que tous ses actes lui faisaient limite pousser des ailes de diable. Mais c’était tellement énorme comme exagération que le rire était inévitable. Il était loin d’avoir la tête d’un angelot aux bonnes intentions et s’il était mal de juger quelqu’un par ce que les expressions de son visage reflétaient, il n’était toutefois pas incorrect d’avancer que celui de Misha en disait pas mal sur lui ou du moins ce qu’il voulait bien que l’on perçoive de lui.

— Ah bah, ça… ouais, c’est fort possible ! Répondit Lunox dans un sourire espiègle lorsqu’il supposa qu’elle n’avait pas attendu d’être à Poudlard pour dévier des règles.

Elle préférait ne pas penser aux deux beuglantes qu’elle avait reçu de sa grand-mère à deux moments de l’année. Elles avaient été suffisamment traumatisantes pour que la fillette n’éprouve un mauvais frisson d’effroi à l’idée d’y resonger. Durant une semaine et demi après la réception de l’une d’entre elles, la blondine avait fait l’effort de freiner ses mauvaises intentions et d’écouter en classe. Mais le savon passé à l’écrit par sa grand-mère avait fini aux oubliettes au fur et à mesure des jours. Lunox n’apprenait toujours rien de ses erreurs, d’autant plus qu’ici, à Poudlard, il n’y avait personne pour lui donner des coups de canne.

Ca, c’est un point cool du règlement, quand même. C’est interdit!

On lui avait même dit que si un professeur lui faisait du mal, elle était en droit d’aller se plaindre et ce méchant dit professeur serait expulsé du château ! Entre des coups et nettoyer des armures, effectivement, elle préférait s’armer d’un seau et d’un torchon.

Misha non plus n’était pas épargné par l’épidémie qui frappait les classes de têtes de génies, toujours prêtes à dégainer pour réciter mot par mot ce qu’elles avaient retenu des ouvrages lu, comme une bible pour laquelle elles auraient donné coeur et âme afin de l’assimiler par coeur. Lunox comprenait difficilement ce besoin de tout savoir tout de suite alors que ce même savoir était censé être donné par l’école. Elle voyait les livres que comme un moyen d’approfondir des recherches après avoir découvert le nouveau chapitre en classe. Quel était l’intérêt de tout lire avant même que la rentrée ne commence ? Ces élèves n’avaient-ils donc pas de passion qui les pousserait vers tout sauf les portes de la bibliothèque ?

— Dix minutes ? Horrible ! Je comprends pas pourquoi ils apprennent tout avant le cours. Ca sert à rien, en fait. Autant qu’ils ne viennent pas en cours et nous laissent apprendre en écoutant les profs plutôt que de réciter ce qu’ils savent ! Je suis pas jalouse hein, mais c’est super chiant quand même. Des fois, le prof peut juste dire ‘oui, oui, très bien, c’est exactement ça. Cinq point pour Gryffondor !’ et gnagnagna…

Bien sûr que la jalousie pointait le bout de son nez dans ses propos. Elle ne prenait pas le temps de se donner autant à fond que ces intellectuels et elle leur en voulait, par conséquent, de ramener leur science. Elle faisait de son possible pour gérer ses matières préférées mais elle apprenait avant tout ses leçons recopiées en classe, sans forcément prendre l’initiative d’enrichir le reste avec des livres. Comme la plupart des élèves, la simple prise de notes lui suffisait. Si elle devait prendre de l’avance sur une matière, ce serait avant tout pour la frime mais absolument pas dans le but de devenir érudit.

Cracher son venin à ce sujet lui faisait un grand bien. La fillette s’en voulait un peu puisque ses paroles visaient de plein fouet certains de ses camarades et amis qui étaient justement les fameux concernés mais puisqu’elle ne pouvait pas s’en plaindre directement à eux — ou du moins pas de cette façon — elle était bien contente de pouvoir en parler à quelqu’un comme Misha qui vivait la même chose.

Gardant dans un coin de sa tête le conseil du Poufsouffle quant au fait de ne pas se faire attraper la prochaine fois, Lunox se contenta de hausser les épaules tout en regagnant son sourire. Elle ne pouvait pas vraiment le lui promettre et elle se doutait bien que Misha devait le savoir. Ce n’était pas évident d’échapper à toute vigilance. Et en parlant de vigilance, les deux élèves comptaient aujourd’hui aller contre celle de l’oncle de Misha. Lunox lui proposa de l’aider dans sa tâche en faisant le guet. Il ne lui expliqua pas précisément ce qu’il comptait faire dans ce bureau mais la petite Serpentard supposait avec certitude qu’il devait sûrement vouloir récupérer un objet qu’il n’était pas (ou plus) censé avoir en sa disposition. C’était toujours les mêmes histoires lorsque l’on tentait d’entrer par effraction dans un bureau.

Une fois de plus, le Poufsouffle tenait à mettre Lunox en garde sur le fait qu’elle pouvait se faire prendre. Elle n’échapperait pas aux ennuis si leur intrusion échouait certes, mais le marmot ne voyait pas les choses de la même façon. Elle appréciait son inquiétude mais pour elle, la décision était déjà prise s’il acceptait de l’embarquer dans cette nouvelle aventure.

— Foutu pour foutu, je pense pas qu’il me fera nettoyer davantage d’armures que ça, par ici ! Puis, si ça se trouve, on va pas se faire choper. Et si je ne viens pas, je ne saurai jamais comment ça se serait terminé. Tu imagines le gros regret que ce serait ?

L’argument était loin d’être indéfendable mais c’était notamment celui-là qui la poussait à commettre ses méfaits. Sans volonté et sans audace, on ne faisait rien. Lorsque l’on ne faisait rien, on regrettait et on avait tout simplement rien à raconter de palpitant aux autres. Alors, oui, cette nouvelle possibilité de pouvoir faire n’importe quoi avec Misha la tentait énormément. D’ailleurs, celui-ci ne semblait absolument pas contre. Tant qu’elle pouvait lui être utile, c’était le principal.

— Allez, vendu ! Je te suis ! C’est par là, c’est ça ? Lança-t-elle énergiquement en désignant le fond du couloir du menton.

Lunox s’étira une dernière fois, détendant ses articulations. Comme si la chance tournait en leur faveur, le conseiller venait de sortir de son bureau, accompagné de deux élèves qui avaient tout l’air d’être en septième année. Pour quelle raison quitterait-il le lieu de son travail pour deux adolescents de dix-sept ans ? Nul ne le savait mais c’était une occasion en or. Il semblait prendre une aile du couloir différente de celle sur laquelle Misha et Lunox posaient actuellement pied, ce qui les éviterait de se croiser. Lunox jeta un regard surpris à son ami.

— Ca, c’est de la chance !

️ Gasmask

Tentative d'intrusion

EXORDIUM.

Elle rit à ma plaisanterie, au moins on est sur la même longueur d'onde. Oui, je n'ai pas une tête d'ange et alors ? Au moins quand je fais une connerie, personne n'en est étonné et tout le monde est content de voir qu'ils avaient raison depuis le début sur moi. Franchement je fais plus d'heureux que le mec bien sous tout rapport, dont on attend beaucoup de lui par principe, mais qui fait que de la merde au final. Genre, prenez un mec comme Blaze, tout le monde pense que c'est un élève sérieux et studieux et oui, peut-être qu'il l'est, mais à côté de ça, c'est aussi le pire enfoiré qui existe, qui fait des coups bas à tout va et est le premier à tremper dans les conneries. Ben quand il se fait choper, je suis sûr que sa mère est ultra déçue de lui. Alors que la mienne sait que j'en fais et m'incitait à en faire en essayant d'être le plus discret possible. Parce que c'est ça qui est le plus amusant, faire des conneries aux yeux et à la barbe de tout le monde, sans se faire choper ! "Fort possible ? Vu ton sourire, c'est plus que fort possible même ! T'as du rendre dingue tes parents !" Répliquais-je, amusé ! Je ne sais pas grand chose sur elle, en dehors du fait qu'elle a pas mal de cran. A mon avis, elle a dû rendre dingue ses géniteurs qui doivent être soulagés de ne plus l'avoir dans leurs pattes actuellement. Et même s'ils ne sont pas étonnés de recevoir des lettres de la direction quant aux conneries de leur fille, ils doivent être satisfaits de ne plus être ceux qui doivent se charger de la punir, espérant peut-être naïvement que Poudlard fera mieux qu'eux en matière d'éducation. Sauf qu'on parle de Poudlard et l'éducation et la discipline, c'est certainement pas leurs points forts !

Je hausse les épaules. J'imagine parfaitement que ces gens n'ont pas de vie et qu'ils aiment se faire mousser, je ne vois pas d'autres explications. Cette meuf dont je parlais, on voyait très clairement qu'elle voulait nous impressionner et se faire bien voir auprès du prof. Parce qu'en dehors de poser des questions interminables et débiles en cours, elle fait pas grand chose, mais là, elle c'est grave sentie pousser des ailes. Alors wouhai, je comprends, c'est classe d'être animagus, mais franchement, tu sais que tu vas en foutre plein les yeux au moment de la pratique, tu casses pas les co*****s en monopolisant le cours théorique en faisant un exposé sur le sujet. C'était limite si elle nous disait pas "Alors moi quand j'ai voulu être animagus, j'ai fait ça, ça et ça et ça a grave marché parce que vous comprenez, je suis trop la plus forte !""Ils aiment entendre le son de leur voix et lécher le cul des profs ! Ils sont en quête d'une reconnaissance pour avoir la sensation d'exister, parce que leur vie c'est de la merde. C'pas pour rien qu'ils s'emmerdent à tout apprendre avant les cours, ils n'ont que ça à faire !" J'ai jamais été un gamin studieux et je n'ai jamais compris comment on pouvait aimer se faire chier à passer des heures à lire des bouquins sur une créature, une partie de l'histoire ou un vieux sort. On s'en fout de son origine au sort, le plus important c'est juste de savoir le maitriser et de savoir ce qu'il fait, non ? Le seul intérêt que je vois dans les lèches culs, c'est que quand t'es en groupe avec eux, ils font tout le boulot. Suffit juste de bosser un minimum, juste de quoi faire croire que tu as fait ta part, en sachant pertinemment que t'as fait que la moitié et les autres font le reste. Ils font leur partie et ils reprennent la tienne parce que tu comprends, c'est pas assez poussé. T'as perdu 1 ou 2h de ta vie au lieu d'une journée ou deux. Franchement ça vaut le coup et tu finis par avoir en prime une bonne note, que demander de plus ?

Je ne peux pas vraiment lui donner tort. C'est vrai que vu où elle en est, ça ne pourra pas être pire. J'imagine qu'après les armures, ils lui feront nettoyer les trophées. C'est long et chiant mais certainement moins galère que les armures. Et puis rien ne nous dit qu'on se fera choper, surtout si elle fait le guet. Moi je ne suis pas chiant comme mec, si elle est capable de m'avancer un argument pour venir, je pars du principe qu'il tienne la route ou non, elle est assez motivée pour faire la connerie avec moi. Je ne frustre pas les envies de délinquance de la jeune génération, je ne suis pas un monstre. Et puis elle est assez grande pour faire ce qu'elle veut. Si elle vient, c'est en toute connaissance de cause. J'ai dit les risques qu'elle pourrait encourir, si elle veut quand même venir, ça sera son problème à la fin ! "Quel monstre voudrait que tu es un tel regret ?!" Lui dis-je amusé ! On se met d'accord et elle vient avec moi. On se dirige vers le bureau et on arrive pile au moment où mon oncle se barre avec deux élèves. Ca c'est un timing de fou où je ne m'y connais pas. "Parfait ! Maintenant faut se bouger, sinon il sera revenu avant qu'on est bougé ! Toi tu frappes à la porte si tu le vois revenir et si possible, t'essaye de le retenir, dos à la porte pour que je puisse me barrer sans qu'il me voit. Ca marche ?!" On se met d'accord sur le fonctionnement de notre partenariat et une fois fait, je me glisse dans le bureau de mon oncle. Bon, la voie est libre c'est parfait, mais maintenant faut retrouver cette photo.

1-2-3 >> Misha met la main sur la photo au bout de quelques instants, en fouillant dans un tiroir
4-5-6 >> Pour le moment rien, Misha continue ses recherches

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Intrusion

Lunox & Misha

une punition écourtée ▬

La conversation conservait sa tournure amusée et amicale. Lunox en avait presque oublié la fatigue engendrée par la tâche qu’elle venait d’interrompre et la présence de Misha la requinquait de seconde en seconde. Il exerçait une certaine influence sur elle et peu importe si elle était bonne ou mauvaise, l’enfant se sentait bien en sa compagnie. Elle ne pouvait d’ailleurs rien lui cacher et lorsqu’il émit l’hypothèse qu’elle devait rendre ses parents particulièrement fous avec ses bêtises, elle ne cacha rien de cela.

— Ils étaient pas toujours contents, ouais. Mais ils sont très loin, ils travaillent en Russie. Je vis chez ma grand-mère depuis toujours et du coup, comme mon père et ma mère sont loin, ils peuvent pas vraiment m’engueuler. Ils me disent juste d’être plus sage dans leurs lettres mais c’est tout !

Elle ne recevait pas de leurs nouvelles tous les jours non plus donc on pouvait parfaitement supposer que ses parents préféraient consacrer ces lettres à lui raconter leur quotidien ou lui faire part du fait qu’elle leur manquait, plus que pour lui passer un savon écrit. De toute façon, sa grand-mère se chargeait très bien de la partie discipline.

Misha venait de trouver une explication plus que plausible quant aux élèves qui se sentaient obligés de faire connaître leur science infuse. Selon lui, il s’agissait d’un besoin incontrôlable de se faire entendre et d’obtenir la reconnaissance des autres tout simplement parce que leur vie n’avait rien de palpitant. Lunox trouvait cela bien triste et agaçant à la fois. Pour elle, la vie était constituée de suffisamment d’obstacles et d’occasions pour que l’on ne s’ennuie jamais. Il lui était inconcevable de compenser l’ennui par des heures supplémentaires d’études.

— Wah, c’est vachement triste. J’espère ne jamais devenir comme ça, dit-elle en feignant un frisson d’effroi.

La vie d’un intello ne l’intéressait absolument pas même si elle enviait la tonne de connaissances que ces personnes intégraient. Elle préférait au contraire l’action et les risques et c’était vers là qu’elle se dirigeait avec Misha qui ne voyait pas de problème pour qu’elle l’accompagne. Cela tombait bien puisque le conseiller d’orientation avait pris un autre chemin, leur permettant de guider leurs pas tranquillement vers le fameux bureau à explorer. Lunox n’y avait encore jamais mis les pieds puisqu’elle était trop jeune pour qu’on ne la convoque à l’un de ces rendez-vous qui étaient censés aider les élèves à trouver leur vocation. Bien sûr, elle aurait pu prendre l’initiative de s’y rendre d’elle-même mais son orientation était le cadet de ses soucis à l’heure actuelle.

Le poufsouffle lui donna des instructions claires quant à cette escapade interdite : si elle apercevait le conseiller revenir vers son bureau, elle frapperait à la porte et tenterait de faire diversion pour que Misha puisse sortir de la pièce. Ce plan aux allures plutôt simples ne lui causaient aucun souci.

— Ca marche, tu peux compter sur moi, Misha ! Répondit-elle, très enjouée.

C’était leur petite mission secrète et elle aimait beaucoup ça, d’autant plus que cela n’avait rien de dangereux. Et ce n’était pas comme s’ils allaient se rendre en terres inconnues, à savoir dans les réserves du professeur de potions, là où l’on pouvait trouver toutes sortes d’horreurs dans des bocaux. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait, Misha ne lui avait pas exactement quel était l’objet de ses recherches. Elle se garda l’envie de lui reposer la question, se disant qu’elle le verrait peut-être lorsque son camarade sortirait du bureau.

Alors que la porte de celui-ci se refermait, Lunox rassembla son attention vers le couloir qui s’étendait devant elle. Il n’y avait pas la moindre trace humaine hormis la sienne, ce qui la rassurait pour l’instant. Elle fit quelques pas autour de la fameuse porte, ne sachant pas tenir en place devant l’impatience qui la gagnait à l’idée de savoir comment Misha s’en sortait dans ce bureau. Techniquement, elle pensait que cela ne devrait pas lui prendre plus de cinq minutes pour trouver ce qu’il cherchait et que d’ici là, le conseiller n’aurait pas le temps de revenir. Toutefois, en cas de nécessité extrême, elle trouverait bien un moyen d’attirer le regard de l’adulte autre part que vers son bureau. Ce ne serait pas bien dur de feindre une douleur ou le besoin urgent d’être accompagnée à cause d’un problème qu’elle inventerait au sujet des armures à nettoyer.

— Ca va, tu trouves ou pas ? Lança-t-elle d’une voix assez forte à travers la porte. Pour le moment, il y a personne, t’es tranquille !

️ Gasmask

Tentative d'intrusion

EXORDIUM.

Comme je l'ai dis plus tôt, je ne connais pas grand chose de la vie de Lunox. Je sais que je m'entends bien avec cette gamine et qu'elle a du cran, mais son histoire a proprement parler m'échappe totalement. Et jusqu'à présent, ça m'allait bien. Je ne prétends pas que ce n'est pas agréable d'apprendre des trucs sur elle, c'est juste que j'irai pas forcément fouiller volontairement. Je me contente d'apprendre quelques trucs quand elle me les donne d'elle-même mais sans plus. C'est d'ailleurs un peu ça mon problème, je ne cherche pas forcément à connaître ceux que je fréquente. Vous allez me dire, c'est souvent réciproque, mais du coup, les liens qui me lient à eux ne sont pas aussi forts qu'ils pourraient l'être. J'adore Blaze, même si par moment j'ai envie de l'encastrer dans un mur, ça reste un mec cool. Mais si on y réfléchit bien, je ne connais pas grand chose de lui. Et c'est pareil pour Jade ou Sasha par exemple. Est-ce que c'est ma façon de me protéger ? Moins j'en sais sur les autres et mieux je me protège en cas de problème ? Est-ce que je fais ça involontairement pour me permettre de me barrer d'ici sans un regard en arrière ? C'est vrai, j'ai toujours dans l'idée de prendre la poudre d'escampette dès que j'en aurai l'occasion. Et plus je me lierai à mes potes et plus ça sera difficile de partir sans rien dire, sans regret. Sauf que voilà, se barrer au bout de quelques semaines et se barrer au bout de quelques mois, c'est pas la même chose. Maintenant que j'ai des attaches ici, ça sera bien plus difficile de partir sans me demander si je les reverrais un jour ou sans penser à eux quand je serais loin. Bon, vous allez me dire, c'est pas encore que j'arriverai à rentrer chez moi, mais quand même... Bref, du coup, si je comprends bien, elle n'a jamais vraiment vécu avec ses parents ? Qu'est-ce qu'ils foutent en Russie ? En tout cas la coïncidence est amusante quand on y pense. "Qu'est-ce qu'ils foutent en Russie ? Et ils sont où d'ailleurs ?" Lui demandais-je, curieux et nostalgique de mon pays d'origine. Dans ma tête, je me dis qu'il pourrait y avoir moyen d'aller squatter chez eux pendant les vacances et profiter de l'occasion pour me barrer chez moi. Mais je sais d'avance que Wayde ne serait pas aussi débile pour m'offrir cette opportunité là. J'ai beau le voir comme un abruti profond, je ne pense pas qu'il me laisserai faire sans broncher.

La discussion dérive sur les intellos de l'école, qui passent leur temps à apprendre des trucs inutiles pour les recracher en cours afin de rendre fière les profs. Ils vouent leur existence à être dans les petits papiers des profs à l'école, puis de leur patron une fois dans la vie active. Ils aiment être le petit élève modèle dont on ne peut pas se passer, celui qui est toujours là pour se porter volontaire pour tout et son contraire, qui dit toujours oui à tout et qui pense qu'en se montrant indispensable, ils auront réussi leur vie. Après chacun sa façon de vivre, je ne dis pas, mais c'est se donner beaucoup de mal pour pas grand chose, non ? En tout cas ça ne fait pas rêver Lunox et je ne peux que la comprendre. Ce n'est définitivement pas mon délire non plus et de toute façon je suis trop feignasse pour arriver à atteindre leur niveau. Et puis je m'en balance un peu qu'un prof soit content de ce que je dis ou de ce que je fais, moi tout ce que je veux c'est qu'il m'oublie. Et puis je passerai plus de temps à dormir sur un bouquin plutôt qu'à retenir des infos importantes à rebalancer ensuite. "Sauf si tu fais un revirement total et que tu te mets à passer ton temps à lire des trucs chiants, franchement y'a pas de raison d'avoir peur ! Continue à traîner avec moi et t'inquiètes, !a ne t'arrivera jamais !" Répliquais-je amusé. En dehors de Blaze, je n'en connais pas beaucoup des gens qui traînent avec moi et qui sont des petits génies en herbes. En général mes potes passent plus leur temps à faire des conneries qu'à étudier. Bon, c'est sûr que dans cette situation là, c'est difficile pour moi d'avoir envie d'être sérieux. Mais qui a envie de perdre son temps à être sérieux dans la vie ? Franchement on est des gosses, on est là pour s'amuser, pas pour jouer les adultes en devenir.

Je lui explique un peu la situation et se que j'attends d'elle. Son rôle est de surveiller les alentours et me prévenir si mon oncle se pointe. Et si ça arrive, il faut qu'elle fasse tout son possible pour le retenir, histoire que je puisse décamper rapidement. J'espère qu'on n'en arrivera pas là, mais je pense qu'elle peut être à la hauteur de la tache. En tout cas elle a l'air motivée et c'est tout ce qui compte. Je pénètre dans la pièce et je commence à chercher la photo que j'ai vu la dernière fois. Mais évidemment c'était sans compter l'autre abruti et sa manie de tout ranger. Il l'a foutu où cette photo bordel ? J'entends la voix de Lunox derrière la porte. Elle me demande où j'en suis dans mes recherches, me prévenant que pour le moment, la voie était libre. "Non, quedal pour le moment ! Mais continue à faire le guet, s'il faut mettre à sac son bureau pour trouver ce que je cherche, je le ferais sans soucis, mais j'préfère pas qu'on sache que c'est moi ..." Lui dis-je à travers la porte, tout en continuant ses recherches. Tout volait autour de moi, je ne prenais même plus le soin d'être discret. Je commençais à en avoir marre de chercher cette maudite photo et il était hors de question que je quitte ce bureau sans elle. Tant pis si mon oncle apprenait ce que j'avais fait, c'est pour la bonne cause. Après de longues recherches, je finis par y mettre la main dessus. Devant mes yeux se trouvaient trois personnes. Je reconnaissais mon père, bien plus jeune que dans mes souvenirs, mais toujours égal à lui-même. A côté de lui, il y avait Wayde, tout aussi reconnaissable, même si là encore, il avait une quinzaine d'année de moins. Mon oncle tenait un enfant dans ses bras et je pouvais lire derrière la photo qu'il s'agissait de moi, bébé. Alors je n'avais pas rêvé, cette photo était bien la preuve qu'on m'avait caché des choses durant toutes ces années. Ressentant une vague de colère, ainsi que de l'incompréhension, je sortais finalement du bureau en laissant un bordel monstre derrière moi. "C'est bon, on peut se tirer !" Dis-je à Lunox avant de la prendre par la main pour l'entraîner loin du bureau et de sa punition.

Zola Rylee Shaw
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