Samedi matin. Max s’était réveillé en même temps que le soleil ou presque. Ce n’était pourtant pas réellement dans ses habitudes de ne pas faire de grasse mat’ le week-end, surtout qu’il était connu pour être un peu flemmard sur les bords. Aujourd’hui, tout était différent. Pourquoi ? parce qu’il avait un programme chargé … ou plutôt parce qu’il s’était mis dans une merde monumentale tout seul. En gros, l’histoire : sa mère avait décidé quelques jours plus tôt qu’elle voulait ramener sa fraise et venir lui rendre visite aujourd’hui. Quelle plaie. Non en vrai, c’était assez méchant de dire ça, il adorait sa maman mais elle était du genre un peu trop relou un peu trop souvent, voyez ce que j’veux dire ? Elle avait donc décidé qu’elle viendrait à Pré-Au-Lard pour manger avec son fils. Sa mère, c’était genre une vraie maman poule. Premier né d’une fratrie de trois garçons, elle le considérait comme son petit prince, la prunelle de ses yeux, sa fierté. Elle avait grave du mal à couper le cordon. Après, on ne va pas se mentir, il y avait des avantages à être le chouchou de sa daronne à savoir qu’il pouvait faire à peu près tout ce qu’il voulait sans subir une grosse engueulade après. Un des problèmes majeurs, cependant, c’est qu’elle reposait tous ses rêves et espoir sur lui. En tout cas, la dernière fois qu’il avait vu sa mère, c’était pendant les vacances de noël. Pour elle, c’était une éternité. D’ailleurs à cette occasion, elle avait même crisé quand le poufsouffle avait refusé de faire la soirée du nouvel an chez la mémé. Bref, voilà maintenant quelques mois qu’il était de retour à Poudlard, et heureusement pour lui, quand il était au château il ne la voyait pas tous les week-ends. Elle lui envoyait quand même des lettres avec de l’argent et un paquet de bonbons pratiquement toute les semaines pour que son « loulou d’amour » ne manque de rien.

Revenons donc à nos moutons. Cette semaine, donc, comme d’habitude Max avait reçu sa lettre hebdomadaire. Outre les petits mots d’amour habituels, elle lui avait fait part de son envie de voir son fils ce week-end (ouais parce qu’apparemment être séparé de son chéri pendant quelque mois, c’était de la torture). Bon jusque là, ce n’était pas non plus la mort. Il pouvait bien sacrifier deux heures pour bouffer avec sa daronne. MAIS, ça n’allait pas être un repas ordinaire. Pour que vous puissiez comprendre la situation précaire dans laquelle se trouvait le poufsouffle, voici une copie de la fameuse lettre : « Mon loulou d’amour, j’espère que tu vas bien et que tu passes une bonne semaine. Tu me manques beaucoup et je pense souvent à toi. Ce samedi j’ai un rendez-vous professionnel à Pré-Au-Lard, on pourrait en profiter pour déjeuner ensemble. Emmène ta chérie avec toi. Bisous bisous mon bébé d’amour, à très vite. » Outre l’utilisation de petit surnom dégoulinant d’amour, sa mère voulait donc qu’il emmène sa copine à ce fameux déjeuner. Quelle horreur !

*En même temps si tu lui mentais pas à longueur de journée à propos de ta vie amoureuse, ce genre de truc n’arriverait pas.*

Donc non, Max ne s’était pas trouvé une meuf pendant la nuit. Et non, clairement il ne lui parlait absolument pas des meufs qu’il pécho toutes les semaines. MAIS, quand il était en cinquième année, l’année dernière donc, Max avait raconté à sa mère qu’il avait une petite copine : Carla. Et il n’avait jamais pris la peine de rectifier. Sa maman pensait donc qu’il était toujours avec elle depuis un an. Ouais gros mensonge quoi. D’ailleurs, il avait toujours (jusqu’à maintenant) trouvé une connerie à dire pour ne jamais emmener sa ‘meuf’ à la maison. Mais elle l’avait coincé parce que Carla ne pouvait pas être en voyage avec sa famille, ou à l’étranger pour un stage de danse, ou autre mensonge qu’il lui avait sorti. Donc l’autre jour, quand Carla lui avait proposé un deal, il avait vu là la solution à tous ses problèmes. Mais maintenant que le jour J était arrivé, il commençait légèrement à douter de son plan. Parce que si Carla avait accepté de manger avec lui, elle ne s’attendait clairement pas à tout ça.

Bon de toute façon, le temps passait bien trop vite ce matin, et il ne pouvait plus reculer. Il décida de prendre une bonne douche froide histoire de se rafraichir les idées avant d’envoyer la lettre à Carla. Il lui avait promis de lui donner l’heure et le lieu de rendez-vous par hibou. Ainsi il la convia à venir aux alentours de midi et demi et de le retrouver devant Zonko.

Une fois le hibou envoyé, Max avait tout le temps de stresser tout seul dans sa salle commune en attendant l’heure du rendez-vous. Finalement on retrouve le poufsouffle à Pré-au-Lard qui a rejoint sa mère près d’une boutique de fringue. Celle-ci semble en grande conversation avec une vielle. Putain quelle reloue pour le coup.

– Ta fille rentre en combien du coup ? Tibus pourrait l’aider à s’intégrer !

*C’est son entre-jambe que je vais intégrer ouais.*

– Gnahgnahgnah, Gnahgnahgnan.

Voilà ce qu’il semblait entendre après quelques minutes de conversation. Non franchement il se serait bien passé de ça. Mais d’un autre côté, plus elle parlait, plus le moment qui le stressait était repoussé, et il ne pouvait pas trop s’en plaindre non plus. Et là, de loin, il vit Carla arriver. Le stress monta de plus belle.

*Trop tard pour te barrer en courant maintenant.*

– Papa va bien, et il m’a dit de te dire … CHERI D’AMOUR ATTEND MAIS QU’EST-CE QUE TU FAIS ?

Bon le gamin avait commencé à courir à toute vitesse en direction de Carla, histoire de pouvoir lui balancer quelques infos avant que sa relou de mère n’arrive. Il n’avait pas beaucoup de temps. Il arriva donc comme un fou devant elle et lui balança à toute vitesse.

– Ma reum croit que t’es ma meuf. Joue le jeu et j’suis à tes ordres pendant une semaine.

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que sa mère arrivait à leur hauteur. Bon ça y est, il était vraiment dans la merde, et tout reposait sur les épaules de son ex. Il espérait sincèrement qu’elle allait jouer le jeu, sinon il serait vraiment dans la merde. Sa mère serait tellement triste et déçu si elle se rendait compte que son fils lui avait menti sur toute la ligne.

– Tu fais ton timide chaton, tu lui fais pas un bisous parce que je suis là ?
– Oh la te-hon …
– Je suis la maman de Tibus, tu es surement Carla, j’ai tellement entendu parlé de toi. Je suis tellement contente de te rencontrer.

*Et bienvenue dans mon enfer personnel.*

Sa mère n’avait même pas eu le temps de laisser Carla parler qu’elle l’avait déjà pris dans ses bras. OMG, elle était vraiment trop tactile quand elle s’y mettait. Max était juste gêné par la honte qu’allait lui prodiguer sa daronne pendant tout le temps qu’ils seraient tous ensemble. Et puis Carla aussi … Elle qui pensait à la base venir manger avec lui et qui se trouvait au milieu d’un grand capharnaüm, limite une pièce de théâtre où elle était prié de jouer le rôle de sa meuf. Elle allait le tuer. Il le savait. Quand sa mère serait partie, il ne donnait vraiment pas cher de sa peau. Elle allait le désintégrer sur place de l’avoir mise dans une situation pareille.

Max ne savait vraiment pas où se mettre. Il ne savait pas s’il devait rire ou pleurer de la situation. Putain comment il allait se sortir de là. Et puis qu’est-ce que sa mère allait bien pouvoir raconter à sa soi-disant copine.

*Tu vas mourir aujourd’hui abruti.*

– Maxwell ne vous a vraiment pas rendu justice, vous êtes encore plus jolie qu’il ne nous l’avait dit.
– Maman … s’teuplait.
– Mon fils un grand timide, mais ça vous devez déjà le savoir.

Max se mordit la lèvre, et détourna le regard pour essayer de s’empêcher de pouffer devant sa mère. Carla allait vraiment les prendre pour des malades mon dieu.

Max voyait donc aujourd’hui ses mensonges le rattraper. En effet, il n’avait jamais rétabli la vérité auprès de sa maman, et se retrouvait désormais coincé dans une situation plutôt cocasse. Il avait du abandonner sa mère à toute vitesse histoire de retrouver Carla avec quelques secondes d’avance pour lui expliquer la situation. Dans la précipitation, il lui avait promis une compensation en espérant qu’elle n’en abuse pas trop plus tard. Evidemment, la jeune femme fut très surprise, et comme elle l’annonça clairement, elle n’avait jamais accepté cela. Soit. Mais maintenant il était un peu trop tard, ils allaient tous les deux se retrouver coincé. Au lieu d’une semaine, elle lui imposa un mois. OH PUTAIN. Ca allait surement être l’horreur, c’est sûr, mais il ne pouvait pas négocier, pas maintenant. Surtout que sa mère venait d’arriver dans son dos. Le cauchemar était donc sur le point de commencer. Vu le regard que son ex lui avait lancé, il allait surement morfler une fois que cette mascarade serait terminé. Il aurait quand même pu la prévenir avant, mais ça aurait aussi été le risque qu’elle ne se pointe pas, et pour le coup il avait besoin d’elle. Alors que sa daronne commençait à faire les présentations, elle les prit tous au dépourvu en prenant directement Carla dans ses bras. Et merde. Carla venait clairement de lui faire comprendre qu’il avait doublé son châtiment. Pas réellement étonnant connaissant le caractère de la jeune femme, mais pour le coup, il s’en serait clairement passé. Que pouvait-il faire ? Il n’avait absolument pas le pouvoir dans ses mains, il ne pouvait que subir la situation en espérant que tout ne lui retombe pas sur le coin de la gueule à un moment ou à un autre.

Sa mère commence donc à lui foutre la honte. Quoi qu’en même temps elle fait quand même un compliment à Carla. Espérons que ça motive la jeune femme pour l’aider et le soutenir pendant ce repas. Max souffla finalement un peu lorsque Carla ouvrit la bouche à son tour. Elle avait une vois douce et se montrait polie avec sa mère. Au moins, elle lui montrait qu’elle venait d’accepter le deal. Merci merlin. Elle lui prit finalement le bras avant de sourire. Outch, il avait surement crié victoire trop vite. Il connaissait ce sourire, et ça n’annonçait rien de bon pour lui. Petit grimace en entendant le surnom qu’elle venait de lui donner. Etrange de l’entendre de sa bouche. Mais le cœur du garçon s’accéléra aussi en entendant ce qu’elle était en train de balancer. Elle lui faisait comprendre qu’elle pouvait balancer ce qu’elle voulait à n’importe quel moment. Le stress allait être présent pendant tout le repas …

– Non, non, je crois pas. Ca m’intéresse pas trop tu sais.

Carla proposa finalement d’aller prendre une table et s’adressa plus à sa mère que lui à vrai dire. Lui, avait l’impression de faire figuration. Mais il savait que Carla était une bombe à retardement et pouvait exploser à n’importe quel moment. Il ne faisait pas le fier pour le moment, c’est clair. Donc ils décidèrent de tous rentrer dans le restaurant. Une fois arrivé là-bas, le serveur les plaça à une table près de la fenêtre. Max prit place et sa mère fit signe à Carla de se mettre à côté de lui. Le poufsouffle leva les yeux au ciel, non mais franchement, sa mère était tout aussi intenable … Il était réellement stressé, et il avait peur. Parce qu’il savait à quel point sa mère pouvait être relou et lui filait la honte. Mais de l’autre côté, il y avait Carla qui tenait dans ses mains la parfaite vengeance si elle le souhaitait … Mais pourquoi il avait eu cette idée pourrie déjà ?

– Maxwell a toujours été un enfant agité, mais tellement agréable, un vrai petit ange. Tenez, sur cette photo, il doit avoir cinq ans, un sourire à vous faire craquer n’est-ce pas ?
– Bon ça va mam’s, range les photos là, tu mets du bordel sur la table.
– Je suis réellement contente qu’on puisse se faire ce repas. Je voulais organiser un diner bien avant, à la maison, mais vous étiez toujours très occupé apparemment.

Evidemment, sa mère commençait déjà à faire sa grosse fouine pour être sur que Max ne lui avait pas raconté de bobard et que Carla avait bel et bien eu des réelles raisons pour répondre négativement à toutes ses propositions de diner. Bien qu’elle ne doutait pas du fait que les deux adolescents étaient bel et bien ensemble, elle savait que son fils était du genre secret et qu’il avait surement tout fait pour que la mère et la copine ne se croisent jamais. Alors aujourd’hui, elle sautait sur l’occasion évidemment. Pour Max, ce repas allait tellement être épuisant. Le serveur arriva finalement, ce qui emplit le garçon de joie. Avec un peu de chance, quand ils auraient de la nourriture devant eux, ils seraient plus calme niveau conversation, et sa mère arrêtera de poser mille et une questions à sa prétendue meuf.

– Un poulet avec des pommes de terres sautés pour mon fils, et une salade pour moi. Carla, ma chère, qu’est-ce qui vous ferez plaisir ?

Sa mère laissa à Carla le choix de commander pour elle. Par contre Max n’avait pas le droit à la parole pour choisir lui-même ce qu’il allait bouffer. Elle le prenait vraiment pour un gamin. Même si ça ne le dérangeait pas tant que ça d’ordinaire, mais là, devant Carla, il aurait préféré paraitre un peu plus viril.

– Vous savez ma chère, j’ai une recette absolument divine d’un moelleux au chocolat, c’est le dessert favori de mon fils. Il faudra que je vous la donne à l’occasion.
– Maman, Carla en a rien à foutre de ta recette …
– Mais chérinou, si elle veut te faire des bons petits plats plus tard ! J’ai une meilleure idée, vous n’aurez qu’à venir un week-end, on pourra cuisiner ensemble.
– Mais le cauchemar. T’inquiète Carla, tu as pas DU TOUT besoin de répondre si ça te met mal à l’aise. Genre vraiment.

*Tuez moi maintenant.*

En espérant que Carla ne rentre pas dans le jeu de sa daronne qu’ils puissent clore cette discussion pourrie rapidement.

Voilà que la daronne avait sorti une photo de lui gamin. Lui n’était pas étonné qu’elle se balade avec ça sur elle. Au moins ce n’était pas une photo dégueulasse, c’était déjà ça. Après tout, elle lui foutait déjà bien assez la honte comme ça depuis ces dix dernières minutes. Franchement ce repas lui paraissait une éternité. Il n’avait même pas commencé à bouffer que Max rêvait déjà de pouvoir se barrer et de retourner au château pour retrouver son frérot. Il allait tellement se foutre de lui quand le poufsouffle lui raconterait toute cette histoire aussi. Bon au moins son ex fit un compliment par rapport à la photo, ce qui lui fit plaisir et lui fit retrouver le sourire l’espace d’un instant. Ca faisait bien longtemps qu’il n’avait pas reçu un bon petit compliment de la part de Carla. Sa mère rangea finalement la photo avant d’enchainer sur l’emploi du temps soit disant chargé de la jeune femme. Ouais ce n’était clairement pas la première fois qu’elle essayait de rencontrer sa ‘petite amie’ mais jusqu’ici, Max avait toujours balancé un bon petit mytho histoire d’empêcher la rencontre entre les deux femmes … pour des raisons évidentes. Mais sa mère était une fouine, et elle voulait surement en savoir plus de la bouche de la serpentard. Mon dieu qu’elle était chiante. Ce n’était pas comme si le poufsouffle avait eu le temps de la briffer avant le diner. Espérons que sa version ne soit pas trop différente de la sienne sinon il était cuit. Heureusement pour lui, Carla joua le jeu et expliqua que ses parents avaient souvent des emplois du temps chargés et étant fille unique, elle se devait de les accompagné. Pas mal. Il faut dire que la jeune femme se débrouillait bien. Bien mieux que lui d’ailleurs qui avait du mal à cacher son agacement et son stress. Finalement, Carla était la fille parfaite pour ce rôle. Elle savait se comporter en société et elle avait l’art de parler correctement. Mais pour autant, lui n’arrivait pas du tout à se détendre ayant chaque seconde peur que tout lui revienne en pleine face. Par contre, Max ne lui avait jamais dit que sa famille était proche. Dans un sens c’était le cas, ils étaient tous très soudés. Tout le monde était là pour tout le monde dans chaque moment. Mais jamais de la vie il irait crier ça sur tous les toits.

– Ne vous en faites pas, je comprends totalement. La famille est ce qu’il y a de plus important, c’est ce que je dis toujours à mon Maxou. Je ferais tous pour mes enfants, et Maxwell étant mon premier enfant, nous avons cette relation spéciale et fusionnelle.

*Mouais c’est toi qui le dit ça.*

Merci merlin, le serveur arriva et mit fin à cette conversation gênante. Max n’était clairement pas à l’aise à l’idée que sa mère raconte toutes les histoires sur la famille. Sa mère commanda pour lui, pour ne pas changer, et Carla demanda une salade également. Mais à peine le serveur reparti, voilà que sa mère ouvrait encore la bouche … Mon dieu, elle ne s’arrêtait donc jamais. Combien de conneries allait-elle débiter pendant le repas. Max n’était pas rassuré parce que si elle commençait à raconter des anecdotes sur sa vie, il allait se prendre tellement la honte. Déjà parce qu’il n’était pas forcément très OP pour que Carla entende tout ça, il fallait bien qu’il ne perde pas sa réputation de gros dur, mais aussi parce qu’il ne faisait aucunement confiance à sa mère. Elle était toujours dans l’exagération et ne semblait pas comprendre la définition du mot privé. La seule bonne chose pour le moment dans ce repas, c’était le fait que Carla jouait la petite amie à la perfection. Lui semblait déjà à bout de patience et le fit bien comprendre à sa mère. Mais il sentit la main de Carla sur sa cuisse la seconde d’après. C’était assez étrange de la voir douce avec lui de cette manière mais ce n’était pas désagréable pour autant. Il devait essayer de se détendre. Après tout, elle faisait beaucoup d’efforts, à lui d’en faire autant.

– Si, si, je veux bien goûter ta cuisine, évidemment.

Dit-il visiblement peu à l’aise. En même temps, il avait un sacré doute sur les talents culinaires de Carla. Pas qu’il ne lui faisait pas confiance, mais elle avait quand même plus l’habitude de se faire servir que de faire elle-même les tâches. Mais même si Carla était en apparence de son côté, elle ne perdait cependant pas une occasion de le piquer et de lui faire peur. Sur quel terrain était-elle en train de partir en lui demandant si ça le gênait qu’elle rencontre sa famille. Hors de question. Quelle mauvaise idée. Déjà que sa mère était intenable, alors Max n’osait même pas imaginer devoir gérer son père et ses deux frères en plus de ça. Plutôt mourir que de subir une réunion familiale de la sorte. Le garçon bafouilla légèrement, ne sachant pas quoi dire. Dans tous les cas, il était dans la merde. S’il acceptait, sa daronne n’allait pas le lâcher ces prochains mois pour organiser la rencontre … et s’il refusait, il allait passer pour le méchant qui ne voulait pas que sa famille rencontre sa copine et vice-versa. Il n’y avait définitivement pas de bonne réponse donc.

– Non ça me gêne pas, mais c’est peut-être un peu tôt, non ?
– Chérinou, ça fait presque un an que vous êtes ensemble. Tu sais, à l’époque, ton papa m’a présenté papinou et mamouchka pour notre anniversaire des quatre mois.
– C’est plus la même époque, non plus, hein Carla ?

Il espérait recevoir le soutien de la jeune femme. Après tout, elle ne devait pas avoir la moindre envie de venir chez lui, dans sa maison, et de rencontrer toute sa famille. Elle faisait simplement ça pour le stresser pour le moment, non ? Max avait juste envie de se cacher sous la table et de disparaître à jamais.

Mais finalement la mère de Max prétexta une envie d’aller aux toilettes. Avant de bouger enfin ses fesses, elle annonça aux jeunes gens qu’elle allait vite revenir, et de ne pas faire de bêtises entre temps. Oh putain. Max ne savait pas s’il devait être content ou pas. D’un côté, il pouvait souffler l’espace d’une seconde, mais d’un autre, elle laissait l’opportunité à Carla de le tuer. Elle quitta finalement la table, en leur faisant un petit coucou, avant de disparaître derrière une porte.

*Ouais c’est ça, fais nous coucou, comme si t’allais nous manquer pendant les 5 minutes où tu seras en train de pisser.*

– Ok je suis désole de t’avoir mis dans une situation pareille, Carla. Mais elle a été super reloue, et voulait absolument te voir, j’étais à court de mensonges …

Max avait un débit de parole assez rapide, surement à cause du stress et du fait qu’ils n’auraient surement pas beaucoup de temps en tête à tête avec qu’elle ne revienne. Il valait donc mieux en profiter pour se dépêcher de parler et faire quelques mises au point.

– Elle va me foutre la te-hon du début jusqu’à la fin. Elle est pas méchante mais elle est vraiment chiante.

*C’est charmant, pauvre maman*

– S’teuplait, me tue pas. Tu es vraiment hyper belle en plus.

Avec un petit compliment peut-être qu’elle s’adoucirait un peu …

Il devenait pâle le pauvre petit. Loin d’être son élément, Max semblait avoir beaucoup plus de mal que Carla pour jouer la comédie. Etrangement, quand il était seul, ce n’était pas réellement un problème pour lui, de jouer, de mentir, de raconter des histoires … mais visiblement maintenant que la jeune femme à ses côtés, il perdait tous ses moyens. Parce qu’il savait que tout ne reposait que sur la bonne volonté de son ex. Ex qui n’était pas forcément une grande fan de lui après tout ce qui s’était passé entre eux ces dernières semaines … Ils n’étaient quand même pas forcément parti en très bon terme de leur dernière direction, et ne s’était pas réellement beaucoup croisé entre ce moment et aujourd’hui à Pré-Au-Lard. Voilà maintenant que sa mère avait introduit l’idée de l’inviter chez lui, dans la famille pour qu’il rencontre tout le monde. Max était tout blanc. NON. IMPOSSIBLE. En soit, son père ça aurait pu aller. Il était assez cool, ne parlait pas beaucoup, le genre de personne pas chiante. Mais sa mère, et ses deux petits frères, allaient être incroyablement durs à manager. Il fallait absolument éviter cela. Mais pour le coup, il ne pouvait pas réellement compter sur Carla, qui semblait prendre son pied à le faire encore plus stresser. Dos au mur, il avait du mal à savoir quoi faire. Il ne pouvait pas refuser catégoriquement et passer pour le pire des « petit ami ». Pas que Carla ne soit pas une fille dont il pouvait être plutôt fier de présenter à sa famille, mais là, il était sûr que tous ses mensonges allaient lui exploser à sa face, déjà qu’il n’était pas réellement sûr de pouvoir survivre à ce repas. Bon heureusement pour lui, la jeune femme reprend ses esprits et essaie de l’aider en annonçant qu’elle ne faisait que le taquiner. Max essaya de faire un petit sourire, qui s’apparentait plus à une grimace pour le coup. Dur de se détendre dans un moment pareil. Elle expliqua ensuite à sa mère que c’était sans doute la faute de son père, que celui-ci était protecteur et tout. Bon l’excuse n’était pas si mal trouvée que cela en soit. Ce n’était d’ailleurs pas forcément un mensonge. Si le père de Carla savait qu’elle fréquent soit disant un « sang-mêlé » pas sûr qu’il saute au plafond, bien au contraire.

Max observa sa mère qui resta quelques secondes silencieuse après la réponse de Carla. Oh non, elle était en train de réfléchir. Max savait qu’elle ne lâchait pas l’affaire facilement, mais franchement pour le coup, elle aurait peut-être pu faire un effort. D’ailleurs, il essayait de capter son attention, histoire de lui envoyer un regard noir, pour qu’elle comprenne qu’elle pouvait arrêter d’insister. Mais visiblement pour le moment, elle n’avait d’yeux que pour Carla. Génial …

– Oh je vois. Peut-être pourrions-nous organiser un repas au restaurant avec vos parents un jour. Mais on a tout le temps d’y penser et d’y réfléchir, rien n’est pressant.

OMG. Max ouvrit de grands yeux ronds, la dernière chose qu’il voulait c’était que sa mère complètement tarée ne contacte les parents de Carla. Il ne manquait plus que ça. Bon au fond, il savait qu’il pourrait la convaincre assez facilement de ne pas le faire plus tard quand ils seraient seuls. Mais pour le moment, toute cette histoire était en train de le rendre fou, il allait finir par faire une crise cardiaque si elle continuait à lui faire des peurs comme ça.

Quand elle annonça qu’elle voulait aller aux toilettes, Max souffla de soulagement. Enfin, il allait peut-être avoir quelques secondes de répits pour pouvoir respirer, et retrouver quelques couleurs. Parce qu’il était un peu trop pâle pour le moment. Il prit une grande gorgée d’eau avant de commencer à parler dés que sa mère avait disparu. Oui il était désolé de l’avoir mis dans une situation pareille, parce que clairement ce n’était pas cool, et il en avait conscience. Tout était légèrement de sa faute en plus, après tout, s’il ne racontait pas des salades à sa mère en permanence, ce genre de truc n’arriverait pas.

– Mais justement. Elle me lâche jamais, elle est toujours derrière moi. Et la fois où je lui ai raconté qu’on était ensemble, elle semblait enfin comprendre qui fallait couper le cordon tu vois … Je crois qu’elle mourrait de déception si elle savait. C’est pour ça qu’il faut rien qu’elle apprenne.

Ouais aussi simple que ça. Outre le fait qu’il était maintenant trop tard dans sa tête pour revenir en arrière, surtout avec tous les mensonges qu’il avait balancés depuis des années … mais il était vrai qu’elle lui avait beaucoup lâché la grappe depuis un an qu’elle savait qu’il avait une copine. Elle était beaucoup moins intrusive, beaucoup moins envahissante, beaucoup moins sur son dos, à surveiller ses moindres faits et gestes (oui ça peut être pire que ça). Max avait juste envie d’avoir la paix un peu en soit. Bon au moins ils étaient tous les deux d’accord sur le fait que la déception pourrait probablement la tuer si elle venait à apprendre la vérité. Carla semblait mettre un point d’honneur à lui expliquer que si elle faisait ça, c’était pour sa mère, pas pour lui.

– Ca va, je sais, je suis un batard. Je te la prête pendant une semaine, tu vas voir si tu vas pas avoir envie de la mytho aussi.

En soit, Max préférait largement que Carla lui en mette la gueule plutôt que ce repas continue. Grave plus à l’aise dans cette situation, au moins il n’avait pas besoin d’être stressé à mort, et juste besoin de subir. Pourvu que sa mère reste le plus longtemps possible aux toilettes. Par pitié, sa santé mentale en avait grandement besoin. Max but encore une autre gorgée d’eau, étrangement, il avait la gorge assez sèche. Mais Carla semblait se figer et lui balança de faire semblait d’être amoureux d’elle. Petit moment de battement. Une seconde d’hésitation de la part de Max, comme s’il était légèrement mal à l’aise par ce qu’elle venait de dire. Genre il était censé faire quoi : la prendre la main ? Visiblement, ce repas lui avait bel et bien fait perdre tous ses moyens. Mais elle prit les choses en main, et elle déposa un baiser sur ses lèvres. WOW. Très surpris pour le coup, il ne savait pas trop comment réagir. Il n’allait clairement pas se plaindre, c’était plutôt agréable … Mais pas le temps de s’attarder une seconde de plus sur ce fameux baiser que sa mère était déjà revenu à la table. Et avec elle, le serveur leur apporta également leurs plats. Alléluia, avec un peu de chance, la bouche pleine elle allait enfin arrêter un peu de l’ouvrir.

– D’ailleurs Carla, je peux vous poser une petite question indiscrète ?

*OH PUTAIN. Bah oui à force de cumuler les mensonges, t’es forcément dans la merde à un moment ou à un autre mon grand*

– D’où vous vient cette envie et conviction de rester vierge jusqu’au mariage ?
– Et merde …

Ah il avait oublié ce mytho aussi d’ailleurs. Mais à quelle heure sa daronne avait pensé que c’était une bonne idée de poser ce genre de question à table. Que ce cauchemar prenne fin et vite.

Leur tête à tête avait été bien trop court au gout de Max. A peine partie sa mère était déjà revenue et le garçon se sentait plus mal à l’aise que jamais. Un peu pris au dépourvu également après que Carla l’ait embrassé pour jouer le jeu. Dans un tout autre contexte, le garçon aurait surement apprécié cette petite victoire. Mais pour le moment, il était toujours plongé dans ce stress qui ne le quittait pas. Preuve de son stress, il avait du mal à rester en place, et sa jambe ne faisait que bouger sous la table. Sa daronne avait le sourire aux lèvres, au moins il y en avait une qui appréciait ce repas, c’était déjà ça. Le poufsouffle avait pris sa fourchette et essayait de manger tant bien que mal, même si pour le coup la nourriture avait beaucoup de mal à passer. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire le difficile pour manger, après tout, dans la grande salle aux heures du repas, il était plus du genre à manger comme si on ne l’avait pas nourri depuis des semaines. Les deux femmes avaient commandés des salades, et profitaient elles aussi de leur repas. Tic. Toc. Il savait que dans quelques instants sa mère allait retrouver l’usage de la parole et continuer à faire sa fouine pour en apprendre plus sur Carla. Après tout, c’était son but de poser des questions pour savoir qui était réellement la copine de son fils qu’il avait pris tant de mal à cacher depuis leur début de relation. Silencieux, Max n’avait pas la moindre envie d’intervenir. Loin de ses habitudes, et de sa confiance habituelle, il était clairement perturbé par tout ce qui se passait. Trop de choses à penser, à écouter … Et sa mère porta le coup de grâce en posant la question la plus indiscrète qu’il avait entendu jusque là. Et merde … Comment allait-il pouvoir se sortir de là maintenant. Il avait oublié ce petit détail d’ailleurs. Mais maintenant qu’elle en parlait, il se souvenait de cette conversation qu’il avait eue avec elle. Ca s’était passé l’été dernier quand ils étaient en vacances. Comme à son habitude, sa mère l’avait bombardé de questions et s’était entrainé sur le chemin du sexe. Elle voulait avoir LA discussion. Hors de question de parler de ça avec sa daronne, Max avait balancé que Carla voulait rester vierge jusqu’au mariage. Et comme elle croyait que lui était toujours pur, il pensait que ça le dispenserait d’une conversation gênante. Mais il ne pensait clairement pas qu’elle allait ressortir cette discussion pourrie maintenant à table. Non mais franchement … Visiblement, Carla ne s’y attendait pas non plus puisqu’elle manqua de s’étouffer. Si elle le cherchait du regard, lui prenait bien soin de ne croiser ni le regard de sa mère ni le regard de sa prétendue petite amie.

La jeune femme lui demanda s’il lui avait parlé de ça. Il bafouilla comme seule réponse, ne sachant clairement pas comment intervenir. Oui il en avait parlé juste pour qu’on lui fiche la paix. Mais jamais il n’aurait pu penser que cette conversation reviendrait le hanter un jour ou l’autre. Et finalement en voyant que le poufsouffle n’était as là pour l’aider, elle avoua à sa mère que c’était lui qui l’avait convaincu. HEIN ? S’il y avait bien une chose que le jeune homme ne ferait jamais, c’était de convaincre une meuf de ne PAS coucher avec lui. Mais soit, si ça pouvait les sortir de cette conversation rapidement, c’était peut-être le chemin à prendre après tout. S’il n’avait pas été envahi par le stress, Max aurait surement pouffé de rire en entendant l’explication de la jeune femme. Quelqu’un à l’école qui le connaissait de près ou de loin pouvait vite deviner à quel point toutes ces paroles n’avaient aucun sens. Heureusement pas sa mère.

– Ouais maman, c’est des valeurs que vous m’avez inculquée.

*GROS LOL.*

Mais bon, certains disaient souvent que plus le mensonge est gros plus il passe. Espérons que ce soit le cas pour cette situation également. Et finalement ce fut le tour de la jeune femme d’aller faire un tour aux toilettes. Elle avait surement besoin d’une pause, ce que Max comprenait totalement. Franchement, s’il n’avait pas été terrorisé à l’idée de laisser sa mère et Carla toute seule, il se serait surement barré aux toilettes depuis longtemps. Pendant que la jeune femme n’était pas là, Max fit part de son agacement à sa mère en lui demandant d’y aller moins fort et d’arrêter d’être aussi intrusive. Mais pas sûr qu’elle ne suive ses directives, malheureusement pour lui. Max continua de manger mal à l’aise, très gêné par la situation. Quand est-ce que ce cauchemar allait donc prendre fin ? Impossible de rester ici encore une heure, il ne le supporterait pas.
Finalement, merci merlin, la jeune femme réapparut à la table et se rassoit. Pendant l’espace d’une seconde, Max avait réellement eu peur qu’elle décide de se barrer et les pointer là. Heureusement pour lui, elle n’avait qu’une parole. Elle lui sauvait clairement la mise aujourd’hui, et il ferait mieux de s’en souvenir dans le futur. OH NON. Elle voulait poser une question indiscrète maintenant. Manquez plus ça. Qu’est-ce que Max avait raconté sur eux ? Franchement, même lui ne se souvenait pas réellement en détail de tout ce qu’il avait raconté. La plupart du temps, c’était juste pour que sa daronne le laisse tranquille …

– Vous savez, Maxwell est du genre cachottier. Il n’aime pas trop parler de lui, alors il faut de la patience pour lui soutirer des informations. Encore plus à propos de vous ma chère, ça doit être son côté protecteur.
– Et comme tu me lâches jamais aussi …
– Tu sais que je ne veux que ton bonheur, et être proche de toi mon chéri.

*Allez fais la victime comme ça je passe pour un fils indigne.*

Il n’avait pas la moindre idée de comment la stopper, encore moins de comment raccourcir ce repas. Sa jambe bougeait toujours de plus belle sous la table. Son agacement commençait à se faire sentir.

– Il m’a parlé rapidement de votre rencontre à Poudlard, qu’il avait été trop timide pour venir vous parler, mais que par chance vous aviez fait le premier pas. Et heureusement, quand on vous voit encore ensemble aujourd’hui. Il fait souvent des éloges à votre sujet d’ailleurs.
– Pas tant que ça, tranquille.
– Sois pas gêné, chérinou, c’est normal.

Grande inspiration pour s’empêcher de lui gueuler dessus.

– Il m’a parlé de votre saint-valentin aussi et du jolie bracelet qu’il vous a offert. Vous le portez aujourd’hui ? J’aimerais beaucoup le voir.

*ALERTE ROUGE.*

Ah merde. Ce fameux bracelet … son excuse pour que sa mère lui envoie du fric aussitôt dépensé dans de l’alcool et des cigarettes pour la mini-soirée qu’ils avaient organisés avec Cab il y a quelques semaines. Il fallait peut –être essayer de faire diversion maintenant.

– Bon bah, il va p’têtre falloir bientôt y aller. On a un devoir de potions à finir qui va nous prendre des heures mam’s.
– Oh déjà ? Vous ne pouvez pas rester encore une petite vingtaine de minutes ?

Ce n’était même pas lui qu’elle regardait. Elle s’adressait directement à Carla. Max leva les yeux au ciel. Il n’avait qu’une envie : partir maintenant.

CAUCHEMARDESQUE. C’était le mot qui convenait le mieux pour ce repas, du point de vue du poufsouffle. Jamais il ne s’était senti aussi mal à l’aise, aussi peu sûr de lui, aussi stressé. Il n’avait qu’une envie, que cela se finisse le plus vite possible. Sa daronne lui avait foutu la honte tout le repas, et commençait sérieusement à lui faire monter les nerfs. Elle n’arrivait plus à s’arrêtait de parler, et semblait accumuler les gaffes. Pourquoi devait-elle être aussi intrusive en permanence ? Heureusement pour lui, même s’il avait raconté beaucoup de mytho à sa mère, il était loin des rumeurs qu’il balançait à l’école pour empêcher tout mâle rempli d’hormones d’approcher son ex. Donc quand sa mère balança un peu des informations, ça ne lui portait pas réellement préjudice. C’était plus des compliments pour la jeune femme au final. Bon évidemment, elle parla quand même d’un cadeau de saint valentin. Argent qu’elle lui avait envoyé pour faire plaisir à sa petite amie, du moins ça c’était ce qu’elle croyait. L’argent avait été utilisé dans autre chose, pour le plaisir personnel du garçon. Par chance, peut-être Carla avait un bracelet et elle montra celui-ci. Elle reçut une pluie de compliments de la part de maman Carter, sans que celle-ci ne se rende réellement compte de la supercherie. Heureusement pour lui. Dans un sens, Maxwell avait tout de même beaucoup de chance. Carla était entrée dans le jeu et jouait son rôle à la perfection, tandis que lui arrivait tout de même un peu à se faire oublier. Il n’était pas d’une grande aide au final, rongé par le stress, il avait du mal à mettre ses idées au clair pour aider la sang-pure.

Alors que la demoiselle avait fini sa salade, et que lui avait toujours du mal à avaler son repas, il saisit l’occasion pour émettre l’idée qu’il serait grand temps de prendre congé. Il n’avait pas la moindre envie de rester ici plus que nécessaire, et n’avait qu’une hâte : mettre une distance respectable entre les deux femmes. Evidemment sa daronne fit la compliqué. Mais pourquoi faisait-elle toujours des manières ? Elle avait quand même eu ce qu’elle voulait : un repas avec son fils chéri et la petite amie. Elle pouvait bien les laisser tranquille maintenant. Max regardait Carla avec intensité pour lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas tenir plus longtemps ici à jouer la comédie. Heureusement pour lui, elle comprit son message et sa détresse. La demoiselle s’excusa mais appuya l’excuse du devoir pour s’en aller. Elle resta polie tout en étant claire sur le fait qu’il était temps de partir. OUF.

– Je suis très heureuse d’avoir pu faire votre connaissance, Carla. On se reverra très vite j’en suis sûre. Maxou, je t’écris bientôt. Sois sage à l’école, et travaille bien d’accord. Tu as un bisous de la part de ton papa aussi.
– Ok maman, ok. Allez à plus tard.

Dit-il alors que sa mère le prend dans ses bras pour lui dire au revoir. OMG. Elle ne s’arrêtait donc jamais de lui taper la honte. C’était plus fort qu’elle visiblement. Carla attrapa sa main, et en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, ils étaient sortis du restaurant. Alléluia, Max avait l’impression qu’il pouvait à nouveau respirer correctement. Alors que Max pensait s’en sortit comme ça, Carla lui demanda s’ils faisaient la route vers le château ensemble. Enfin lui demanda … ce n’était pas réellement une question vu le ton employé par la jeune femme. Et mince. En même temps, à quoi s’attendait-il ? Il ne pouvait pas la mettre dans une situation comme celle-ci et ensuite espérer ne pas en subir les conséquences quand même. Elle allait surement le tuer. Et lui n’avait pas de défense, parce que dans cet exercice il avait été pitoyable, et la victoire revenait clairement à la serpentard qui avait porté le mensonge à elle toute seule.

Bon bon, bon, comment allons nous gérer cette nouvelle crise ? Max n’avait même pas le temps de penser ou d’analyser tout ce qui venait de se passer. Parce qu’il s’en était passé des choses. Assez pour qu’il soit légèrement perdu sur toute la ligne. Déjà le baiser … mais ça, il ne devait pas trop y penser. Pas pour le moment en tout cas. Il aurait tout le loisir de débriefer sur cet acte plus tard tranquillement dans le parc avec Cab, son pote de toujours.

– Tu as été grandiose en vrai. Merci beaucoup de pas m’avoir lâché et d’avoir joué le jeu pendant le repas. J’sais que ma mère peut être grave reloue la plupart du temps et t’as été royale du début à la fin.

Dit-il. C’était un peu sa façon à lui de la remercier. Et de toute façon il ne pouvait pas nier. Elle avait été très douée, il fallait le reconnaître. Mais le fait est que maintenant il était censé être à sa merci pendant un mois … NON deux mois même. Si elle abusait de ce pouvoir, ça allait être vraiment très long, malheureusement pour lui. Mais tout venait avec un prix, et le poufsouffle allait bien devoir payer le sien tôt ou tard. En lui faisant des compliments, il espérait également qu’elle ne l’étrangle pas sur place, et que sa colère soit légèrement diminuée. Parce qu’elle lui en voulait surement … elle aurait surement raison d’ailleurs. Il ne l’avait absolument pas prévenu dans quoi elle mettait les pieds lorsqu’il l’avait invité pour ce fameux repas.

– Hyper convaincant ton baiser d’ailleurs.

Un peu de taquinerie pour la dérider ? Pas sûr que ça allait marcher pour le moment …

AOUTCH. Pour tout dire, il ne s’attendait absolument pas à se recevoir une claque directement après le restaurant. Qu’elle lui hurle dessus, oui, il l’avait vu venir … mais ça, beaucoup moins. L’acte était terminé, Carla avait replié son costume et elle était prête à nouveau elle-même : celle qui était complètement furieuse de s’être fait embarqué dans un énième stratagème du poufsouffle. Le garçon porte sa main à sa joue. Pour le coup elle n’y était réellement pas allée de main morte. Surpris, légèrement vexé, pour le coup, il ne savait pas réellement quoi répondre. Elle était frustré et énervé, d’accord. En même temps, elle avait tous les droits de l’être étant donné le cauchemar qu’elle venait de vivre à cause de lui. Elle ne l’avait pas blessé, mais il est clair que le garçon l’avait senti passé cette baffe, et lui et son égo s’en souviendront pendant encore un petit temps probablement. Oui, cette claque était convaincante, mais ça, il n’allait pas ajouter de l’huile sur le feu en s’exprimant à voix haute. Il n’était pas non plus suicidaire pour le coup. Ce n’était que le début, il le savait. La jeune femme n’allait pas s’arrêter là, et vu dans l’état qu’elle était, elle semblait vouloir lui vomir à la figure toute sa haine du moment. Génial, comme si ce repas n’avait pas déjà été assez cauchemardesque pour lui, maintenant il se reprenait une bonne deuxième couche par-dessus. Putain, il avait tellement hâte que cette journée soit terminée une bonne fois pour toute qu’il puisse oublier ce mauvais souvenir. ‘T’es qu’un connard’ était sorti de sa bouche. Encore une fois, elle était dans ses droits. Après tout, ce repas était de sa faute. Déjà il aurait pu dire à sa mère depuis un moment qu’il n’était plus avec la serpentard, et deuxièmement il aurait également pu prévenir Carla dans le pire de cas au lieu qu’elle se pointe et se retrouve enfermé dans un rôle qu’elle n’avait pas choisi.

Max pensait que c’était peut-être le moment d’ouvrir la bouche. Mais le temps de bafouiller et Carla avait déjà repris la parole, voulant clairement déverser sa haine avant de lui laisser le droit à la parole. Elle revenait en arrière faisant allusion à leur dernière conversation où elle avait essayé de se la jouer mature alors que lui l’avait une nouvelle fois traité comme un objet, ou comme un pantin vu ce qui s’était passé aujourd’hui. La jeune femme laissa échapper un rire glacial avant de faire un mouvement plutôt théâtral. Elle faisait presque peur quand elle était dans cet état. Et Max avait du mal à savoir comment il allait pouvoir s’en sortir cette fois-ci. Ses issues étaient plus que limités pour le coup. Et maintenant elle était sarcastiquement en train de le féliciter. Oula, cela n’augurait rien de bon. Il devait trouver quelque chose pour essayer de stopper la colère de la demoiselle ou elle allait lui refaire le portrait en moins de temps qu’il n’en faut pour dire quidditch.

– Tu crois quoi ? Que j’ai pris mon pied pendant ce repas ? J’voulais pas te traiter comme un pantin comme tu dis, et crois moi, j’suis pas non plus fier de tout ce qui s’est passé. Mais j’avais pas d’autre choix … T’aurais dit ou p’têtre si tu savais qu’elle serait là ?

Aoutch. Ca faisait quand même mal d’entendre de sa bouche qu’il avait surpassé les pires d’entre eux. Il n’avait pas un cœur de pierre, encore plus quand il s’agissait de la jeune femme, et ce qu’elle lui envoyait par la gueule lui faisait du mal. Mais il ne pouvait ou ne voulait pas le montrer, cette fâcheuse tendance à garder pour lui, et à se faire passer comme un mec qui ne ressent absolument rien. Et il devrait avoir un peu de courage pour tout encaisser, parce que Carla n’avait clairement pas fini de vider son sac. Il le savait. Il le voyait. Quand elle était dans cet état, il était presque impossible de la stopper. Encore moins, quand il savait qu’il avait tord sur toute la ligne. Elle se mit à essayer de lui donner des conseils. Cette histoire de complice aveugle était stupide, certes, il l’avait très vite compris dés que le repas avait commencé. Il aurait du la prévenir avant. Mais s’il l’avait fait, il était quasiment sûr qu’elle n’aurait jamais voulu l’aider. Mais elle n’avait pas tord sur le fait qu’elle avait maintenant pas mal d’informations à son sujet en sa possession. Information dont elle pouvait faire ce qu’elle voulait.

– Je sais que j’ai gros à perdre, d’accord ? Je sais que tu peux faire c’que tu veux de tout ce que t’as entendu aujourd’hui, et j’espère que tu vas prendre ton pied en sachant ça. Il y a beaucoup de raisons qui font que j’ai jamais rétabli cette vérité, même si j’aurais dû. Et pt’être que tu comprendrais pas même si tu le savais … Mais …

Mais quoi ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien ajouter maintenant de toute façon ? Oui il y avait des raisons pour laquelle il n’avait pas dit la vérité à sa mère, plusieurs même. Des raisons qu’il s’était bien gardé de dire à n’importe qui. Mais Carla était en train de mettre le doigt sur quelque chose d’assez important : le fait qu’il commençait à avoir pas mal d’ennemis au château. Cette année avait été complètement folle pour le jeune homme, et le fait qu’il soit en roue libre, n’ayant rien pour vraiment le tenir l’avait mis dans des situations plus ou moins précaire depuis qu’ils étaient revenues des vacances d’été.

– Donc on en est rendu au point où tu me détestes tout simplement ?

Une question à laquelle il n’était pas sûr d’avoir envie d’entendre la réponse.

Cette conversation était compliquée. Pas au même niveau que le repas atroce qu’ils venaient tous les deux de passer, mais pour une journée, ça faisait quand même beaucoup. Maxwell n’avait d’autres choix que de subir. Tout était de sa faute à lui et à ses mensonges. Alors il encaissait paroles après paroles, même une claque que venait de lui assainir la jeune femme. Elle avait tous les droits de se défouler maintenant. Mais à un moment, il ne pouvait pas non plus la laisser dire tout et n’importe quoi. Après tout, qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il avait pris son pied pendant ce repas ? Parce que ce n’était absolument pas le cas. Il n’y a rien de cette situation qui lui avait apporté une quelconque joie ou satisfaction. C’était plutôt l’un de ses pires cauchemars qui venait de se dérouler sous ses yeux en réalité. Jamais, il n’avait pensé ou voulu que les deux femmes se rencontrent un jour. Il n’aurait pas donné l’occasion à sa mère de s’introduire comme ça dans sa vie privée s’il n’avait pas eu d’autres choix. Parce qu’après tout, la plupart du temps, il cherchait plus à l’en éloigner que de la laisser accumuler des informations sur ce qui se passait dans sa vie. Mais ça, Carla avait du mal à le comprendre. Déjà la première question c’était pourquoi la mère de Max était en telle adoration devant lui ? C’était étrange du point de vue de la jeune femme, surtout que ce n’était pas comme si Max était quelqu’un de surdouée, ou d’adorable, ou un petit génie en devenir, il n’était qu’un enfant banal au fond (insupportable sur certains points aussi). Comme le disait son ex, il aurait pu lui dire au fond, même en remaniant l’histoire s’il le voulait, puisqu’il n’avait pas de scrupules à mentir à sa mère. Elle ne le lâchait en même temps. Max avait du mal à comprendre pourquoi elle faisait une telle fixette sur lui, alors que Dimitri et Ethan s’en sortaient plutôt bien de ce côté-là. Elle ne les saoulait pas, elle n’était pas tout le temps à fouiner pour connaitre les moindres détails de leur vie. Dimitri vivait sa meilleure vie d’ailleurs autant à Poudlard qu’à la maison. S’il disparaissait des heures, toute la journée, pendant les vacances, à son retour il ne subissait pas un interrogatoire pour savoir où il était, ce qu’il avait fait, avec qui il était. Max ne niait pas qu’il avait de la chance d’avoir une mère comme elle, qui l’aimait plus que tout au monde, mais elle était très pesante dans sa vie, et ça depuis des années.

– Mais j’ai pas envie qu’elle me traite comme un roi, j’ai pas envie qu’elle s’occupe de moi plus qu’elle le fait déjà, j’ai juste envie qu’elle me lâche la grappe de temps en temps. Mais j’sais que j’aurais pas dû t’impliquer. J’peux lui dire la vérité, si tu veux, la prochaine fois …

Bon clairement il n’avait pas la moindre envie de rétablir la vérité et d’avoir cette conversation avec sa mère, mais il savait qu’il avait réellement merdé avec Carla, donc il n’avait pas le choix que de lui offrir une porte de sortie dans toute cette histoire. Mais s’il devait vraiment raconter la vérité à sa daronne sur son histoire avec Carla, déjà hors de question que ce soit en face, il écrirait une lettre (ouais on assume pas trop), et ensuite, il ne lui donnerait surement pas tous les détails, réinventerait surement quelques parties, et tout. Mais en soit, vu l’énervement de la jeune femme après ce repas maudit, elle allait surement lui répondre par l’affirmative.

Max lui demanda si elle aurait accepté en tout connaissance de cause. Lui en doutait beaucoup, pas que Carla était foncièrement mauvais ou quoi, bien au contraire. Mais avec tout ce qu’il avait fait ‘contre’ elle ces derniers temps, elle n’avait aucune raison de l’aider en soit, elle ne lui devait absolument rien. La réponse qu’elle lui offrit interloqua le poufsouffle. Il ne savait pas réellement comment le prendre. D’un côté, elle lui en mettait plein la gueule, mais de l’autre, elle disait quand même qu’elle pouvait se sentir flatté qu’il lui fasse confiance. Au moins c’était un sentiment positif à son égard, ce qui était une bonne chose. Il était totalement perdu avec toutes les informations qu’elle lui donnait. Et il essayait d’en placer une mais les mots avaient grande peine à sortir de sa gorge. Néanmoins il prit soin de lui expliquer qu’il comprenait ce qu’elle lui disait. Mais il n’avait jamais dit la vérité parce que les raisons dessous le dépassait, parce qu’il n’avait pas envie de se confronter à cette réalité. Et cette habitude de tout garder pour lui n’était pas parti. Il savait qu’elle voulait savoir, qu’elle voulait comprendre ce qui se passait dans sa tête par rapport à cette histoire, mais il était incapable de s’expliquer. Comme s’il ne pouvait physiquement pas lâcher prise pour parler. Mais elle finit par revenir rapidement sur un autre point : le mensonge par rapport à sa virginité.

– Non, t’es folle, évidement que c’est pas honteux. Elle croit encore que moi je suis puceau, tu vois l’idée. J’ai pas honte d’avoir couché avec l’une des meufs les plus canons de poupou. Puis le sexe avec toi ça a toujours été de la bombe.

Dit-il. Etrangement quand il s’agit de parler de cela, le jeune homme est beaucoup plus à l’aise. Ce genre de vérité, il n’a pas de mal à le sortir. Et franchement, il est un peu étonné que la jeune femme puisse penser l’espace d’une seconde qu’il puisse avoir honte de coucher avec elle. Elle était mieux que lui sur tous les points, alors honteux non, fier, évidemment.

– T’es bien la dernière personne que j’ai envie qui me déteste, tu sais.

Un besoin de liberté. C’était dont avait besoin le poufsouffle. Il savait qu’au fond, il n’avait pas à se plaindre. Après tout, il avait une famille plutôt cool, qui était toujours là pour lui peu importe la situation. Mais dans un sens, il en avait marre d’être tout le temps traité comme un gamin, d’avoir sa mère sur son dos en permanence, de ne pas pouvoir faire ce qu’il voulait. C’était sans doute aussi pour ça qu’il adorait Poudlard. L’école était son terrain de jeu, où il pouvait faire absolument ce qu’il voulait, où il pouvait s’amuser, où il pouvait être libre de cette pression parentale qui l’étouffait par moment. Il ne cherchait pas la pitié dans la tête de Carla, il voulait simplement qu’elle comprenne un peu pourquoi il en était là. Ce n’était pas du tout contre elle. Peut-être qu’il ne faisait pas les bons choix, ou n’avait pas toujours le bon comportement mais au fond ce n’était pas un gamin foncièrement mauvais. Il avait juste tendance à penser un peu trop à lui et à ne pas mesurer les conséquences de ses actes. Et aujourd’hui, comme souvent d’ailleurs, c’était son ex-petite-amie qui en faisait les frais. Mais il voulait bien lui montrer qu’il ne lui voulait pas de mal pour autant. C’était d’ailleurs pour cela qu’il lui avait dit qu’il balancerait tout si elle le voulait. Ce n’était surement pas avec gaité de cœur qu’il le ferait … mais si c’est ce qu’elle voulait, il assumerait. Il souffla un peu quand même quand elle lui annonça qu’il pouvait faire ce qu’il voulait. Cool au moins, il n’avait pas besoin de se prendre la tête avec cette annonce pour le moment. Bien sûr, il devrait bien trouver de nouvelles explications. Parce que clairement, la jeune femme n’accepterait pas du tout une nouvelle entrevue de la sorte. Mais au moins, il pouvait à nouveau respirer et se détendre. Sa mère devrait le laisser tranquille un petit moment maintenant qu’elle avait pu passer deux heures en compagnie de sa fausse petite amie.

– Promis, je te remets plus dans cette situation. Normalement elle devrait se calmer pour quelques semaines t’façon.

Dit-il avec un faible sourire, content que la demoiselle se soit un peu calmé et qu’elle n’ait, semble-t-il, plus l’envie de lui arracher les yeux sur le chemin de l’école. En soit, ça aurait surement été plus simple de tout lui expliquer, qu’elle sache son point de vue, pourquoi il avait pris cette décision, pourquoi il avait continué ses mensonges depuis maintenant un an. Mais c’était plus fort que lui, quelque chose à l’intérieur l’empêchait d’ouvrir la bouche pour s’expliquer. Peut-être l’égo, ou la peur de paraître vulnérable même l’espace d’un instant. Alors il resta silencieux, et Carla le fixa comprenant qu’elle n’aurait sans doute jamais les réponses à ses questions. Mais heureusement la jeune femme partit sur un autre sujet : celui de sa virginité. Oui quelle idée … Encore un mensonge qu’il avait callé pendant une discussion avec sa mère. Mensonge qu’il avait totalement zappé avant que sa daronne ne le remette sur la table. Carla semblait croire qu’il avait inventé cela parce qu’il avait honte d’avoir couché avec elle. PAS DU TOUT. C’était impossible. Déjà parce que physiquement, elle était mieux que lui. Ensuite, elle était plus intelligente, plus forte, plus haut placée … Si quelqu’un devait avoir honte d’avoir couché avec l’autre, c’était elle. De son côté, ce n’était absolument pas le cas, bien au contraire. C’est ce qu’il essaya de lui expliquer en lui disant même que le sexe avait elle, c’était de la bombe. Chose vrai après tout, il se souvenait avoir réellement pris son pied à l’époque, rien à voir avec ce qu’il avait maintenant.

– Pas sûr que ma daronne kiffe ce genre de trucs j’avoue.

*J’vais te sortir ma teub, tu vas voir si je me ramollis.*

– Dommage que tu m’ais blacklisté de ton côté, on atteint pas le nirvana avec n’importe qui ici à Poupou.

Dit-il avec un petit sourire. C’était pour la taquiner encore une fois en espérant qu’elle prenne ça pour un compliment, parce que dans la tête de Max, ça en était un. En soit, en dehors de ses magouilles en tout genre, Max était quelqu’un de plutôt franc. Il disait souvent ce qu’il pensait au moment où il pensait sans vraiment se soucier de rien. Tant que c’était pas de sentiments qu’on parlait, on pouvait le croire. Généralement. Il ne savait pas réellement ce qui se passait entre lui et Carla en toute franchise. Si la dernière fois qu’ils s’étaient parlé, c’était assez clair qu’elle ne pouvait plus voir sa gueule en peinture … aujourd’hui, c’était plutôt confus. Entre le baiser à l’intérieur, les cris, la douceur, le jeune homme ne savait plus réellement où se positionner, et il faut dire qu’elle l’avait un peu chamboulé. Mais hors de question de l’admettre évidemment.

Une chose était sûr dans la tête du poufsouffle c’est qu’il ne voulait pas qu’elle le déteste. Peu importe tout ce qui s’était passé entre eux, peu importe les cris, les disputes, pour lui elle était quand même dans sa vie d’une manière ou de l’autre. Et il n’était pas réellement sûr de savoir comment fonctionner dans un monde où la jeune femme ressentait de la haine pour lui, ou pire qu’il ne lui inspire simplement que de l’ignorance. Heureusement pour lui, ils n’en étaient pas à ce stade. Bien sûr qu’elle avait toujours de la colère, mais au moins ce n’était pas de l’indifférence. Il ne s’attendait cependant pas à ce qu’elle reparte sur ses grands chevaux en doutant de ses paroles. Pris au dépourvu, son visage montrait clairement la surprise face à ce nouveau retournement de situation. Il ne pensait pas avoir été méchant pour le coup, et ne comprenait pas trop ce qui était en train de se passer.

– Tu te trompes, Carlouche.

Bien sûr qu’il continuait à vouloir avec un semblant de contrôle pour une raison plus ou moins inconnue sur elle, mais il ne se moquait pas qu’elle le déteste ou qu’elle l’apprécie. Ce n’était pas vrai. Mais, le jeune homme n’était pas sûr qu’elle soit vraiment prête à comprendre tout ça. La demoiselle rajouta d’ailleurs quelques mots. Elle lui rappela en effet qu’elle l’avait maintenant à disposition pendant deux mois. Le jeune homme bafouilla, toujours un peu décontenancé par son attitude.

– Une trêve terminée ? Ca veut dire quoi exactement, que c’est la guerre à nouveau ?

Demanda-t-il confus.

Si le jeune homme pensait bel et bien ce qu’il était en train de dire à la demoiselle, il espérait un peu au fond de lui que ça allait l’aider à s’adoucir un peu. Parce qu’il avait pas mal ramassé aujourd’hui de tous les côtés. Cette journée l’avait déjà fatigué alors qu’il était encore assez tôt. Il espérait qu’elle prendrait bientôt fin, qu’il puisse se détendre et oublier un peu ce cauchemar. Il s’essaya à une petite blague en lui annonçant que c’était dommage qu’elle l’ait blacklisté, tout en lui faisant comprendre qu’il avait toujours aimé être avec elle intimement parlant. La jeune femme hocha la tête, ce n’était surement pas encore aujourd’hui que les relations entre les deux adolescents allaient s’arranger. Mais Max espérait intérieurement que cette guerre allait un peu se calmer, car dernièrement cela avait pompé beaucoup de son énergie. D’ailleurs Carla en profita pour lui lancer un petit pic par rapport à ses nombreuses conquêtes. Chose qu’il ne pouvait pas réellement nier, les rumeurs allaient vite à Poudlard, et le jeune homme avait sa petite réputation. Max ne répondit pas réellement à cette pique. Il ne voulait pas vraiment lui donner une nouvelle excuse pour lui hurler dessus. Il n’avait plus réellement la force de se battre maintenant.

Il ne savait pas ce qui se passait dans sa tête, il ne savait pas réellement ce qu’elle pensait au fond d’elle. Et c’était compliqué aussi d’avoir ce rôle. Elle lui demanda d’arrêter de parler parce qu’il était en train de l’embrouiller. Et elle était repartie pour lui lancer des reproches au visage. Il encaissa, parce qu’il savait que rien de ce qu’il pouvait dire ne changerait la situation, pas pour le moment en tout cas. Bien sûr, il ne pouvait pas nier ses mensonges ou ses manipulations, parce qu’il avait fait tout ça, mais maintenant seul avec elle, il était honnête, il était en train de lui dire ce qu’il pensait, il s’ouvrait légèrement … Mais elle ne voulait rien entendre, ce qui renferma quelque peu le garçon. Ca ne servait à rien … Alors il resta là à l’écouter, à entendre ses paroles, qui dans un sens lui faisait un peu mal au cœur, il ne pouvait pas le nier. Etaient-ils en guerre ? Peut-être, après tout, elle ne lui avait pas répondu un non affirmatif alors toutes les hypothèses étaient ouvertes. Et ça, ça l’inquiétait un peu. Il connaissait la jeune femme, il savait comment elle était, comment elle marchait et il avait bel et bien peur qu’elle ne réponde à ses hostilités. Mais qu’allait-elle faire pour se venger ? Seul l’avenir nous le dira.

Encore une fois, elle lui répéta qu’elle n’était pas sa chose et qu’il n’avait aucun droit sur elle. Il aurait peut être été temps que Max le comprenne, et pourtant il savait que c’était plus fort que lui. Une part de lui n’avait pas envie d’arrêter ses enfantillages, il n’avait pas envie de la laisser tranquille … peut-être par pur égoïsme ? Il n’était pas sur des raisons. Et il l’écoutait parler, alors qu’elle ne lui donnait pas réellement le droit à la parole. Et finalement la jeune femme lui annonça la fin de la conversation. Ca ne servait à rien de la retenir, il le savait. Elle ne voulait plus le voir, du moins pas pour l’instant. Peut-être que c’était mieux comme ça après tout, parce que Max avait besoin d’être un peu seul aussi, pour remettre ses idées en place, pour penser à tout ce qui venait de se passer entre eux. Il avait besoin de ce moment de tranquillité pour comprendre. Alors il la laissa partir sans un mot, juste un petit signe de tête. Et il prit le chemin de l’école, avec dans l’intention de retrouver Cab pour se poser dans le parc avec lui, et oublier l’espace d’un instant à quel point sa vie était un bordel monstre.