Le moment était enfin venu ! C’était peu dire que Jane avait attendu avec impatience d’être ce vendredi soir. Il ne lui restait que peu de temps à elle en ce moment et il était rare que la jeune femme ne s’arrange une soirée de repos véritable. Il y avait toujours quelque chose à faire dans ce château. Encore plus depuis que certains professeurs avaient quittés le navire et qu’il fallait palier à cela au niveau des rondes, des surveillances de diverses activités, comme le camping par exemple. Ca avait été une aventure inoubliable pour Jane, elle qui n’avait jamais campé qu’à Poudlard lors de l’été, elle en gardait un souvenir mémorable. Elle avait pu faire la rencontre d’élèves à qui elle n’avait que peu échangé auparavant. En bref, ça avait été plus qu’enrichissant pour la jeune femme.

Jane avait quitté l’infirmerie pour se rendre au diner, en veillant bien à ce que les patients de l’infirmerie encore présent reçoivent leur assiette. Sa place aux côtés de Wes étant prise ce soir, elle était allée s’assoir de l’autre côté, près du professeur Vayne. Il aurait tout le loisir de se parler lors de la sortie prévue le soir même. Même s’ils ne s’étaient que croisés depuis des semaines, Jane avait eu le temps de lui dire qu’elle participerait à la sortie de professeurs. Ils avaient alors convenu de se retrouver pour y aller ensemble. Cela lui laisserait un petit moment pour partager avec lui les dernières nouvelles avant de se faire rejoindre par les autres participants.

Pour avoir le temps de se préparer, la jeune femme avait quitté la Grande Salle avant la fin du diner. Elle prit une douche et changea son uniforme d’infirmière contre une robe un peu plus habillée. Après tout, il y avait un petit concert, et si Jane n’était pas du genre à en faire des caisses, elle restait néanmoins une demoiselle coquette. D’un coup de baguette, elle avait fait ses cheveux, les laissant détachés, contrairement à son habituel chignon de travail toujours impeccable. Alors qu’elle mettait justement sa cape d’hiver sur son bras, Wes avait frappé à sa porte. Son compliment lui tinta les joues de rouge.


« Merci. » Avait-elle soufflé, intimidée.


Le dernier moment qu’elle avait vraiment passé avec lui la laissait toujours un peu intimidée. Sa crise d’angoisse et de larmes, la façon qu’elle avait eu de franchir la barrière physique pour se blottir dans ses bras pour se calmer… Cela avait laissé la jeune infirmière dans une drôle de position. Elle était un peu gênée et elle ne savait plus vraiment comment se comporter face à son ami.


« Un rencard… ? »


Il lui fallu une seconde pour réaliser le véritable sens du mot avant de devenir encore plus rouge qu’un coquelicot.


« Oh ! … Euh…Je… »


Au feu les pompiers, y’a la maison qui brûle ! Il n’avait pas changé d’un poil. Rien n’avait changé, en fait. En dehors du fait qu’il venait de faire une allusion à une sortie juste lui et elle, comme des… Comment pouvait-on qualifier ça… ? Comme des jeunes cherchant à se séduire ? Drôle d’idée, Jane n’avait absolument aucune idée de comment il fallait faire pour séduire qui que ce soit. Et du côté de Wes, s’il avait voulu la séduire, il l’aurait sans doute déjà fait. Donc il n’y avait pas vraiment lieu de rêver à cela. Et puis, comme il n’était pas venu à la soirée de Saint-Valentin, Jane avait présagé qu’il l’avait probablement passée avec une personne chère à son cœur. Donc il n’y avait pas lieu d’aborder le sujet. En plus il venait de dire ça pour rire, donc vraiment, il n’y avait pas lieu de psychoter autour de ça. Mais la jeune femme ne pouvait s’en empêcher. Pour briser son fil de pensées continu, elle lui emboita le pas.


« Je dois t’avouer que j’ai un très mauvais souvenir du dernier « rendez-vous » que l’un de mes…amis a tenté de m’organiser. Il a voulu me faire sortir avec Killian Knight. C’était affreusement gênant… Comme si j’étais du genre à fréquenter les étudiants… Si tu avais pu voir mon malaise… Je me serais bien enfuie en courant si j’avais pu. »


Il y avait une pointe d’indignation dans ses paroles. Elle était encore mal à l’aise de cette entrevue. Et elle en avait voulu à Timéo d’avoir tenté de la caser avec quelqu’un. Après tout, ça ne le regardait pas…

Le trajet en seule compagnie de Wes était agréable, comme chaque moment passé avec lui. Ils arrivèrent trop vite au pub au gout de la jeune femme. Tel un gentleman, il lui avait ouvert la porte et elle avait soufflé un timide « Merci » en souriant avant de s’engouffrer dans la taverne. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un faisait preuve d’aussi bonnes manières avec elle, autant en profiter.
Les musiciens s’installaient, quelques places étaient occupées ci et là. Jane jeta un œil vers le bar, pour voir si Luca était là. Au moment où Jane accrocha un instant le regard bleu de Luca pour le saluer silencieusement, Wes le salua, lui et sa patronne. Il fallait qu’elle voit Luca deux minutes en privé, pour lui donner les dernières nouvelles de sa sœur. Mais rien ne pressait pour l’instant, ils venaient tout juste d’arriver, ils n’allaient pas repartir de sitôt.

La porte, à peine fermée, venait déjà de se réouvrir pour lancer entrer le professeur Lindberg. Jane le salua d’un sourire et elle enleva la cape qu’elle avait sur les épaules. Elle se dirigea ensuite vers le bar, vers Luca en particulier.


« Est-ce que tu auras deux minutes à m’accorder tout à l’heure… ? »


Elle lui fit un regard appuyé qu’il comprendrait sans doute. Ce n’était pas pour lui raconter sa vie ou lui commander un thé qu’elle lui demandait deux minutes précieuses de son temps. Et encore moins parce qu’il était tellement agréable de l’avoir en sa compagnie. Même s’il s’améliorait, c’était indéniable.

Il n’y avait que peu de temps que la jeune femme avait rejoint l’école de Poudlard. Elle avait parfaitement trouvé son rythme, reconnaissait de plus le plus les différents endroits du château, même si elle était persuadée que certaines pièces changeaient parfois de place. La veille, elle avait sommé un tableau de la laisser passer, n’ayant pas le mot de passe, il avait refusé et il avait écopé d’un « va te faire foutre » suivi d’un geste des plus obscènes pour une dame. Elle avait bien essayé de passer en forçant le passage à main nue, mais rien n’y faisait. Il y avait peu de chance à présent pour qu’elle puisse y passer un jour. Elle trouverait un autre moyen, il pouvait bien se carrer son passage au cul. Tout ça pour un tableau stupide. Elle aurait mieux fait de l’éventrer avec un poignard. Plus de tableau, plus de mot de passe, plus d’emmerde pour passer. Mais elle ne pouvait décemment pas laisser ses instincts prendre le dessus.

Elle avait donné ses premiers cours et elle était plutôt fière des observations qu’elle avait pu y faire. Elle s’était bien gardée de le dire aux recrues, bien sûr. Mais chaque information était précieuse pour établir les forces et les faiblesses de chacun. De même qu’elle avait pu établir une sorte de classement avec les élèves les plus âgés. Il y en avait avec énormément de potentiel à exploiter. Certains s’étaient montrés fort malin, en dépit du résultat pas toujours à la hauteur de leur baguette. D’autres, par contre, s’étaient montrés pitoyables. Incapable de reconnaitre la farce qu’elle leur avait joué, se laissant submerger par la peur, la terreur même, les larmes, aussi. Ils en avaient perdu toute rationalité. Ils n’avaient pas eu la présence d’esprit d’analyser la situation et il avait parfois fallu qu’elle intervienne pour interrompre leur cauchemar. Elle n’avait aucun doute sur le fait que certains devaient l’avoir mauvaise. Les plus mauvais avaient du se pointer à un rattrapage forcé. Et l’ambiance restait tendue. Mais ils apprendraient. Ils apprendraient bien vite qu’ils pouvaient la détester autant qu’ils voulaient, elle n’était là que pour leur apprendre à se défendre et à survivre. Elle s’en fichait bien, qu’ils l’aiment ou non.

En cette veille de week-end, la blonde se dirigea vers le village par lequel elle était arrivée il y avait deux semaines à peine. Quoi de mieux pour se détendre après une semaine de boulot qu’une bonne pinte dans un bar ? Elle ne connaissait pas très bien les lieux, alors elle entreprit de se rendre sur la place du village et d’évaluer les options. Heureusement, elle n’eut pas à chercher longtemps. En effet, il y avait quelques personnes se dirigeant vers le même endroit. Sur le mur une affiche indiquait un concert le soir même. Allons bon, ça lui conviendrait aussi, elle aimait assez la musique. Askja poussa la porte, entra et se dirigea vers le bar. Il y avait quelques membres du personnel, elle hésita une minute. Fallait-elle qu’elle aille avec eux ? Hum. La sociabilité, c’était pas trop son truc. A première vue, ils s’étaient donnés rendez-vous. Elle rejoignit donc le bar en quelques pas. Elle se planta devant le barman, fixant son regard azur au sien.


« Une bièrrre, s’il vous plait. »


Elle posa ses fesses sur un tabouret et sortit déjà de sa poche de quoi régler sa note. Elle mit l’argent devant elle, attendant d’être servie pour lui donner. Elle était bien ici, elle n’avait pas besoin de passer la soirée avec des guignols. En plus, il y avait l’imbécile qui s’était permis d’interférer juste après elle lors du match de Quidditch. C’était quoi le problème des mecs de cette école à venir se mêler de tout ? Elle maitrisait la situation, elle n’avait jamais eu besoin qu’on vienne appuyer son autorité. Il l’avait irritée, elle n’avait pas l’intention d’aller lui taper causette.

Une bière et de la musique. Askja ne pouvait rêver mieux comme soirée pour se détendre. Enfin, se détendre, c’était un grand mot. La nouvelle professeur de DCFM était rarement détendue complètement. Une part d’elle, instinctive, restait toujours sur ses gardes. La faute à son ancienne carrière, ça l’avait rendue un poil paranoïaque. Elle qui était déjà méfiante de base, ça n’avait pas arrangé les choses.

Accoudée au bar, la jeune femme était passée devant la table de ses nouveaux collègues. Ils étaient tous occupés entre eux à discuter, alors elle n’avait pas pris la peine de leur faire signe en passant. A la place, elle avait fait ce qu’il y avait de mieux dans toute situation : commander une bière. Ah, la bibine. Sans être une alcoolique, Askja prenait un grand plaisir à déguster ce breuvage. Son regard azur avait rencontrés les yeux de la barman des lieux. Aussitôt dit, aussitôt fait, la succulente boisson était déjà posée devant elle alors qu’elle avait à peine fermé la bouche. Elle n’avait pas encore posé ses lèvres contre le verre que la jeune femme qui l’avait servie lui adressa la parole pour lui parler de la bière qu’elle venait de lui servir. Voilà une discussion qui lui plairait sans aucun doute.


« Je suis venue pourrr enseigner à Poudlarrrd. L’école manque crrruellement de prrrofesseurrrs en ce moment. »


Elle s’était bien gardée d’ajouter qu’il manquait surtout des professeurs compétents, dans cette école. Mais ce n’était pas le moment d’aborder ce genre de questions. Prenant le verre dans sa main, Askja savoura la fraicheur de celui-ci entre ses doigts. Elle prit une grande gorgée avant de reposer son verre sur le comptoir. Un petit sourire en coin s’accrocha aux lèvres de la blonde.


« Elle est parrrfaite, merrrci pourrr la découverrrte. »


L’ancienne Tireuse de Baguette d’élite détailla sans en avoir l’air son interlocutrice. Elle nota quelques informations dans un coin de son cerveau. Elle serait de toute façon amenée à revenir ici, et à revoir cette serveuse.


« Et vous, vous êtes ? »


Askja aimait savoir à qui elle avait à faire, ne serait-ce que pour mettre un prénom sur le visage. Après tout, elle n’allait pas la nommer La Serveuse jusqu’à la fin de son enseignement à Poudlard. Dans ses yeux brillèrent l’intérêt, elle avait envie d’en apprendre un peu plus. Après tout, avoir une alliée au sein d’un bar, ça servait toujours.

A peine eut-elle le temps d’avaler une nouvelle gorgée de sa bière qu’une nouvelle arrivante s’était installée à ses côtés. Askja eut un regard d’abord méfiant. Pourquoi s’était-elle mise à ses côtés et non à la table des professeurs ? Ca l’intrigua.


« Bonsoirrr. » Avait-elle répondu en penchant légèrement la tête sur le côté.


Elle l’avait déjà croisée, mais elle n’avait aucune idée de son nom, ni de son utilité dans le château. La nouvelle venue lui posait déjà une question. C’était tout elle, ça. On venait l’aborder alors qu’elle s’excluait elle-même du groupe. Elle souleva un point évident, néanmoins Askja lui répondit de bonne grâce. Une alliée dans le château où elle vivait, ce ne serait pas de trop. Elle pouvait bien se montrer agréable. La bière la mettait de bonne humeur, la musique aussi.


« Pas vrrraiment. De plus, j’imagine que ce n’est pas une coïncidence si tous les prrrofesseurrrs sont rrréunis ici ce soirrr. J’imagine qu’ils se sont donnés rrrendez-vous. Et je ne suis pas du genrrre à m’incrrruster. »


Cela n’était pas du tout diriger vers sa nouvelle interlocutrice qui elle, s’était invitée à ses côtés. Elle avait bien le droit de s’installer au bar et de boire une bière tranquillement, comme elle le faisait elle-même. Levant son verre, Askja le dirigea vers sa nouvelle comparse.


« Skål! » Dit-elle avant de boire une gorgée bien fraîche.


Elle reposa son verre et se tourna légèrement vers sa voisine.


« Vous êtes prrrofesseurrr de … ? »

Ils n’avaient pas eu beaucoup de temps pour échanger les dernières nouvelles. Elle aurait voulu s’excuser auprès de son ami de toujours de n’être pas plus disponible pour venir lui rendre visite à la bibliothèque, mais elle était certaine qu’il savait très bien de quoi il en retournait. Ce n’était pas la volonté qui manquait, mais plutôt le temps. Pas assez de temps. Et beaucoup de choses à faire, beaucoup d’adolescents dont il fallait s’occuper. Sans compter que le dernier match de Quidditch lui avait pris beaucoup de temps, vu qu’il avait fallu ausculter chacun des joueurs un par un. Sur le coup, elle n’avait pas bien compris ce qu’il s’était passé. Elle ne s’intéressait que peu au Quidditch. Mais elle avait vite eu vent de rumeur.

Arrivée au pub, elle avait salué Luca d’un regard. Il souriait en les saluant en retour. Si même lui était tout sourire, la soirée ne pourrait être que plaisante ! Après tout, elle ne se souvenait pas qu’il l’ait accueilli une seule fois avec le sourire. Elle était partie en direction du bar assez vite, pour parler avec lui. Enfin, du moins pour lui demander de lui accorder quelques minutes en fin de soirée. Ils ne se lâchent pas des yeux, et pour une fois, Jane ne se montre pas mal à l’aise. Elle ne l’avait plus vu depuis deux ans, et en quelques mois depuis son retour à Poudlard, ils avaient fallu qu’ils se croisent plusieurs fois. Elle soutient son regard presque avec aplomb. Elle aurait le temps de s’en remettre plus tard. Il lui sourit en répondant, de son petit sourire en coin qui lui donne un petit air… que la jeune femme ne définit pas. Elle hoche la tête pour réponse.


« Merci. » souffle-t-elle.


Il est rare qu’il soit si conciliant. Ca doit vraiment être l’ambiance concert qui le met dans cet état.


« Au fait, tu es très be… Classe. Tu es très classe en costume. Enfin, ça te va bien, c’est ce que je voulais dire. » avait-elle dit juste avant de quitter le bar en rougissant.


Mince, ça pour le coup, c’était gênant. Bien sûr, elle le trouvait beau. Mais il ne fallait pas lui dire. Elle ne disait pas ça, elle. Jane n’était pas de ce genre. Du moins, pas avec Luca. Avec Wes, elle pouvait se le permettre. Ils n’étaient pas beaux de la même façon, Wes était plein de chaleur, souriant, il mettait la demoiselle tout à fait à l’aise la majeure partie du temps. Quant à Luca, il était glacial, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Mais ça lui donnait un certain charme. Elle ne serait pas tombée amoureuse de lui s’il n’en avait pas eu. Mais la question n’était pas là ce soir, aucun débat n’avait lieu d’être, ils n’étaient pas comparable de toute façon. Luca faisait partie de son passé, elle ne gardait lien avec lui que pour Casey. Wes était son ami le plus proche et le plus précieux, il était le présent. Et elle ne comptait en aucun cas qu’il ne fasse partie de son passé et rien que du passé.

Revenant à la table où Wes et le professeur Lindberg étaient assis, Jane adressa un sourire tout aussi lumineux à son complice avant de prendre place à ses côtés. Il lui avait gardé un siège juste à côté de lui, comme souvent durant les repas à Poudlard, depuis qu’elle l’avait menacé de le harceler pour savoir son costume d’Halloween. Le souvenir de ces moments fit s’agrandir son sourire tandis qu’elle s’asseyait et que le professeur de métamorphose leur demandait comment s’était passée leur semaine. Elle laissa Wes répondre tandis qu’elle croisait les jambes, posant ses mains dessus, le bras de Wes sur le dossier de sa chaise. Elle eut un sourire à la réponse de son comparse, toujours le mot pour blaguer, il était d’une bonne humeur à toute épreuve, c’était fou.


« Les semaines sont toutes agitées de mon côté pour le moment. Mais on fait du mieux qu’on peut. Ca me fait plaisir d’avoir pu venir avec vous tous ce soir. »


Elle n’eut pas le temps d’apostropher le professeur Lindberg que déjà un nouveau professeur arriva. Jane lui serra la main pour le saluer. Il lui avait fait une très grande impression au camping. L’organisation avait vraiment été des meilleures, elle avait beaucoup apprécié la chasse au trésor et tout le travail qu’une telle organisation lui avait demandé. Ca forçait le respect, forcément.
Alors que le professeur Vayne claquait des doigts vers Luca, la jeune femme fut légèrement choquée. Connaissant Luca, ce serait le prétexte parfait pour lui en coller une… Elle lui jeta un petit regard tandis que celui-ci adressait un doigt d’honneur au professeur. La jeune femme fut choquée et elle reporta son attention sur le table des professeurs.


« Quel grossier personnage franchement… » Avait-elle murmuré sans s’en rendre compte.


Vint alors sur le tapis le sujet du match de Quidditch. Voilà peut-être l’occasion de remettre les événements à leur place. Que s’était-il donc passé finalement ? Il n’y avait pas eu que le match, ce n’était pas possible. Ils faisaient mention d’un combat. Il y avait donc eu une bagarre ?! Ceci expliquait cela, pour elle qui avait du les rafistoler juste après. Hum. Jane désapprouvait déjà le Quidditch en temps normal, le vertige et la peur d’un blessé obligeaient… Mais une bagarre en plus !

Alors que le professeur Lindberg faisait mention du nouveau professeur de défenses contre les forces du mal, Jane se rappela qu’elle n’avait pas encore d’avis sur cette femme. Oh, elle avait bien eu vent des cours qu’elles avaient dispensés, car elle avait récupérer l’un ou l’autre élève qui s’étaient évanouis lors d’une séance sur l’épouvantard si elle avait bien compris. Mais c’était un sujet difficile, alors ça n’avait pas étonné Jane. Ce qui l’avait étonnée en revanche, c’était les échos de ce cours, les mots « piège », « traquenard » ou encore « folie furieuse » s’étaient fait entendre et elle n’avait su qu’en penser.

Le professeur de métamorphose de leva de table pour rejoindre le bar, où ils rejoignit deux professeurs, la nouvelle et celle de divination, que Jane ne connaissait pas bien non plus, si ce n’est qu’elle l’avait vue lors des repas principalement. Peut-être le professeur Lindberg était-il parti pour qu’elles viennent les rejoindre à table ? Ce serait bien plus sympathique d’être tous ensemble. Bien que Jane avait une très nette tendance à s’effacer dès qu’il y a avait trop de monde. D’ailleurs, elle ne faisait qu’écouter la conversation, avec intérêt, mais sans prendre la peine de répondre lorsque l’on ne s’adressait pas à elle.

Et hop, à peine le professeur est-il parti qu’il est vite remplacé par le conseiller d’orientation. Sa remarque fait Jane se sentir bien jeune, mais dans le groupe dans lequel elle est. Le seul vraiment proche de son âge, c’est Isidore. Pour le reste, ils sont tous plus âgés qu’elle d’au minimum 5 ans.

Jane salua le conseille d’orientation d’un sourire et d’un tout petit signe de la main. Elle détourna ensuite son attention un instant sur les musiciens. Elle avait toujours aimé la musique. Wes avait vraiment eu une merveilleuse idée de les rassembler ici pour profiter d’être ensemble et pour écouter quelques morceaux. Il n’était décidément pas que son pilier à elle, il était aussi celui de l’équipe enseignante.

En voulant reprendre sa position initiale pour reprendre le fil de la conversation, elle fut accrochée par le regard de son voisin, faisant naitre un sourire automatique sur les lèvres de la jeune infirmière. La proposition du jeune homme lui fit monté le rouge aux joues, comme toujours. Mince, c’était gênant de rougir autant devant lui, enfin, c’était surtout qu’il y avait toute l’équipe enseignante pour le voir. Wes lui la connaissait bien, il ne devait certainement plus y faire attention.


« Avec plaisir, oui ! »


Elle posa sa main sur celle de Wes, refermant ses doigts légèrement froids sur ceux du bibliothécaire tout en se levant de sa chaise. Elle hésita à la proposition du conseiller d’orientation. Maintenant que la majorité d’entre eux étaient là, elle pouvait commander à boire sans se trouver impolie.


« Pour moi aussi, s’il vous plait. »


Elle aurait bien prit un thé, mais après tout, ils étaient là pour prendre un verre tous ensemble. Elle pouvait bien se permettre d’en boire un et de prendre un thé plus tard. Elle replaça sa chaise correctement. Elle n’était pas une sauvage. Elle en profita pour déposer son petit sac sur sa chaise avant de s’éloigner de quelques pas sans lâcher la main de Wes. La danse, c’était son domaine. Du moins, les danses de salon. Elle avait assez répété chez elle lorsqu’elle était plus jeune pour être assez à l’aise avec celles-ci. Mais ici, la musique était entrainante et elle fut intimidée tout à coup en faisant face à son ami. Elle ne savait pas trop où mettre ses mains, du coup.


« Tu m’excuseras d’avance si je t’écrase le pied ? Je suis à l’aise avec les danses de salon, mais tu sais tout aussi bien que je suis d’une maladresse légendaire. »


Elle eut un petit sourire un peu gêné. Wes avait déjà eu l’occasion à de nombreuses reprises d’assister aux catastrophes de la jeune femme, ce n’était pas un scoop pour lui. Peut-être qu’il s’y était fait aussi, à ça.


« Ton invitation est une réussite, ils sont presque tous venus. Je suis sûre qu’on va tous passer un très bon moment. Moi la première. » Avait-elle dit sans le quitter des yeux, un brin de maléfice dans la voix et le regard.

Décidément, depuis son arrivée, Askja allait de surprise en surprise. Elle n’avait pas songé que Poudlard puisse regorger d’élèves intéressants pour lesquels elle aurait envie de s’investir de bien des manières. Et à sa manière à elle, surtout. Il y avait de bonnes surprises dans le lot, tout de même. Des élèves avec une réelle envie de progresser, l’élite, la crème de la crème. Avec qui elle se montrait tout aussi impitoyable, cela dit. Il n’aurait pas fallut qu’ils puissent penser qu’ils étaient favorisés, même s’ils l’étaient, c’était évident. Et apparemment, l’établissement dans lequel elle enseignait avait aussi au moins un enseignant tout aussi intrigant. Pour qu’elle soit venue s’asseoir spontanée avec elle pour prendre une bière à ses côtés, il fallait qu’elle soit déjà spéciale. Tous les professeurs de Poudlard semblaient se rassembler à une table, mais pas elle. Intrigante, donc.

La première question fusa, à laquelle Askja répondit sans attendre. La nouvelle venue lui expliqua alors qu’une invitation avait été présente dans la salle des professeurs. Salle inutile, elle n’y allait jamais. Il ne fallait surtout pas qu’elle y aille d’ailleurs, elle aurait pu croiser d’autres personnes et devoir échanger avec eux. Quelle horreur. Non, les banalités sur les élèves, elle n’en avait rien à foutre. Elle viendrait aux réunions d’équipes obligatoires, mais rien de plus. Elle avait un bureau et il était très bien.

Friande de ce genre de soirée ? Mouais. Si elle entendait par là de se prendre une bonne bière après une journée de travail, alors oui, certainement. Mais la blonde ne dit rien de plus, elle préférait avoir la bouche pleine de bière plutôt que pleine de mots. Alors elle leva son verre vers sa comparse de la soirée, lui exprimant un « santé ! » bien de chez elle. Et une bonne gorgée après, elle avait questionnée son interlocutrice sur son rôle dans l’école. Et la réponse qu’elle reçu lui arracha une petite grimace. Divination, bouark. N’y avait-il pire matière que celle-là ? Les élèves n’avaient-ils pas de matière plus intéressantes à travailler que de siroter du thé en se tirant les cartes et en matant une boule en verre ? Non, vraiment, cette discipline, pour peu qu’on puisse la nommer ainsi, n’était pas au gout de la nordique.

Elle aurait voulu pouvoir lui répondre, mais on venait tout juste de les interrompre. Et déjà qu’elle n’aimait pas qu’on vienne l’importuner, il fallait en plus que ce soit cette tête de nœud. Autant, il l’indifférait profondément à son arrivée, autant depuis le match de Quidditch où il était venu sapé son autorité, elle ne pouvait plus l’encadrer, comme le Bradford. Elle s’était chargée des punitions seule. Elle n’avait pas eu confiance en lui, les élèves n’auraient pas eu ce qu’ils méritaient avec un gars pareil.

Elle ne savait pas ce qui la retenait de lui coller son verre dans la tronche. Le visage un poil détendu de la suédoise s’était refermé, levant un sourcil vers l’incruste de la soirée. En guise de bonsoir, elle avait fait un signe de tête. Il lui indiqua alors qu’il l’avait entendue trinquer avec sa collègue et lui demande si elle venait de Scandinavie. Non mais, il était sérieux ? Qu’est ce qui avait bien pu le mettre sur la voie… Son accent ou le fait qu’elle venait de trinquer en suédois ? Une véritable flèche celui-là. Elle n’était pas venue à Poudlard pour rien, au moins. Fallait pas s’étonner du niveau… Sa comparse de la soirée prit la parole à son tour, trouvant drôle qu’ils viennent apparemment du même endroit. Alors comme ça, lui aussi, il était suédois. Oh waow, on vient du même pays, viens on va faire copain comme cochon, youpi ! Gros naze.


« Oui, parrr hasarrrd. Les cigognes, tout ça. Ce n’est pas aussi fiable qu’on le crrroit. »


Ca puait l’ironie à plein nez. Autant que son accent transpirait les pays nordiques. Restait à savoir s’il allait percuter.
Discussion finie, elle se tourna vers le professeur de Divination – eurk- pour répondre à sa question, ignorant tout à fait le nouvel arrivé.


« C’est parrrfois nécessairrre. Autant se rrrendrrre là où on a besoin de nous. »


Ce n’était pas tant que Poudlard avait besoin d’elle en particulier, mais l’école avait besoin de discipline et d’intransigeance, ce qu’elle était. Elle venait mettre de l’ordre, telle était sa mission.
Elle osa un regard au travers de la salle, affonnant le reste de son verre d’une traite. Pour supporter celui-là, il lui faudrait bien une autre bière. Elle remarqua alors un nouvel arrivé à la table professorale. Son cher voisin de bureau à qui elle portait toute l’infection du monde. Dis donc, il allait lui falloir plus qu’une simple bière pour le coup.


« Et pourrr rrrépondrrre à votrrre question prrremièrrre, en effet, je suis l’enseignante de Défenses contrrre les forrrces du mal. Pourrrrriez-vous me rrrappeler votrrre nom ? Il m’échappe. »

Professeur de Divination. La suédoise n’avait pas pu s’empêcher de grimacer à l’annonce de ce poste. Est-ce que c’était vraiment connu comme une discipline scolaire ? Ou plutôt comme un hobby, comme le Quidditch ? Quoi que le Quidditch avait au moins le mérite d’être une discipline reconnue à part entière. Il y avait des règles. Ce n’était pas le premier crétin venu qui pouvait monter sur un balai et exécuter des figures, marquer des points, envoyer des cognards… Ca demandait de l’agilité, de la souplesse, de l’esprit d’équipe, de l’entraide, l’esprit de compétition. Quelles étaient les qualifications pour devenir maitre en Divination ? boire deux litres de thé par jour et lire l’horoscope dans le journal ?

Mais la nordique avait un problème plus gros. Le problème en question était déjà venu se mêler de ses affaires une première fois et voilà qu’il recommençait. Pour éviter de le doucher avec une bière qu’elle n’a pas envie de gaspiller, Thorstein l’arrose d’ironie. Ironie à laquelle il ne répond pas, d’ailleurs. Pour elle, leur conversation est terminée, et elle n’hésite pas à le lui faire savoir en se tournant un peu plus vers sa comparse de la soirée pour répondre à sa drôle de question.

C’était ennuyeux, trop ennuyeux pour la nordique. Pas assez de bières, trop de blabla inutile. Heureusement pour elle, les Dieux avaient entendus ses prières secrètes et Monsieur-Je-Ne-Sais-Pas-Me-Mêler-De-Ce-Qui-Me-Regarde-Uniquement était parti. C’est ça, bon vent, à la revoyure, Arthur !

Elle profita de son départ pour terminer son verre d’une traite et observer ce qu’il se passait dans la salle. Le conseiller d’orientation – n’importe quoi – était présent, lui aussi. Elle cru rêver, d’ailleurs quand elle vit le professeur de métamorphose lui parler juste en revenant. Comme par hasard, tiens. Il parlait d’elle, elle en était certaine. Ils ne payaient rien pour attendre, ces deux-là.

La remarque de sa collègue tira un sourire en coin à la blonde. Lui tirer les joues, vraiment ?


« Plutôt de lui arrrrracher les yeux. Et cela ferrrait de nous une équipe qui se complète. »


Elle avait raison sur un point cependant, il n’avait pas sa place à l’école. Trop faible, trop gentil, trop mièvre, pas assez dans la discipline et l’ordre. Mais lequel l’était en dehors d’elle ? Ca faisait un peu équipe de bras cassés et ça agaçait Askja. Elle ne faisait pas partie des faibles, elle.

Elle répondit alors à la question lointaine que lui avait posé sa compagne de la soirée. Et celle-ci ne perdit pas de temps à lui répondre. Une réponse qui plu beaucoup à la nouvelle enseignante de DCFM. Enfin quelqu’un qui avait un peu de bon sens pour ne pas se permettre trop de familiarité.


« Thorrrstein, ça suffirrra. »


Ce que Askja apprécia encore plus, c’était la présence d’esprit de recommander à boire. Décidément, elle lui plaisait de plus en plus, cette collègue. Enfin une qui valait le coup.

Les bières furent sur le comptoir en un rien de temps, Askja repoussa son verre vide vers la serveuse. Elle prit le nouveau verre et le leva a nouveau vers sa comparse. Trinquer, c’était important.


« La prrrochaine serrra pourrr moi, Siwan Tout Simplement. »


Elle se permettait même un brin d’humour, quelle folie ! Elle but une gorgée avant de reposer son verre sur le comptoir.


« Perrrmettez-moi de vous le demander, mais quels genrrres de qualifications vous avez pourrr la Divination ? » Elle était intriguée, elle voulait savoir si ses aprioris étaient justes ou non. « Vous avez gagné un concourrrs de buveuse de thé ? Ou un lancer de boule de crrristal ? »


C’était de l’humour, sans en être vraiment, puisqu’elle se posait réellement la question.

C’était tout de même un drôle de duo qu’elles formaient. Professeur de Divination et de Défenses Contre Les Forces Du Mal, jamais elle n’aurait pensé qu’elle pourrait accorder un quelconque crédit à pareil professeur. Mais il fallait avouer que plus la conversation passait, et plus Askja voyait en sa voisine de bar une alliée potentielle. Peut-être une amie, plus tard. Bon, ça avait l’air d’être une bavarde, ce que Thorstein n’était pas du tout. Mais au moins, elle pourrait faire la conversation pour deux. Ca ne pourrait pas faire de mal d’avoir une personne pour partager autre chose qu’un thé de temps en temps.

L’une voulait pincer les joues du Professeur de métamorphose, l’autre proposa de lui arracher les yeux. Et l’éclat de rire qui sortit de la bouche de la pinceuse de joue surprit un peu la nordique sans qu’elle ne le montre cependant. D’habitude, ce genre de remarques lui valait un coup d’œil désapprobateur, ou gêné, ne sachant si elle était sérieuse ou non. Dans le cas précis, elle l’était.

Ce qui la surpris encore plus cependant, c’était la réponse de son interlocutrice. Tiens donc, elle était de ce genre-là ? De plus en plus intéressant donc. Elle réussit à arracher à la blonde un premier vrai sourire qui atteignit ses yeux sans problème. Elle était amusée d’avoir trouvé une personne un peu plus comme elle, qui ne s’offusquait pas d’un rien.


« A-t-on vrrraiment besoin de tenirrr parrreil homme ? Encorrre que, je n’oserrrai pas appeler ça un homme. »


La Thorstein observait cette femme étrange et intrigante à la fois. Elle buvait aussi vite qu’elle, c’était surprenant. Surprenant que le destin ait mis sur son chemin pareille femme. Sa discipline n’imposait pas le respect d’entrée de jeu pourtant. Comme quoi, il fallait voir par-delà les apparences, encore une fois. Bon, ça n’empêcherait pas la Thorstein de la chambrer l’une ou l’autre fois sur cette matière qu’elle exécrait, mais elle avait la quasi-certitude que ce serait de bonne guerre.

S’en suivirent des présentations et la commande de deux bières supplémentaires. Inutile de se dire qu’elles seraient les seules pour la soirée d’ailleurs. Au train où ça allait, la soirée n’allait être que bonne. Si déjà elle s’autorisait à de l’humour avec sa nouvelle comparse, il allait sans dire que la suite de la soirée ne pourrait être qu’intéressante.

Les verres se levèrent une nouvelle fois, un nouveau trait d’humour dans lequel plongea le professeur de Divination. Gentil. Voilà bien un mot qu’elle ne recevait pas souvent, voir jamais. Elle n’était pas du genre à être gentille ou sympathique. Elle n’avait déjà pas le faciès qui allait avec, pour commencer. L’attitude n’arrangeait rien non plus. Mais elle était comme ça. Et elle n’en avait rien à faire que ça puisse ne pas plaire ou ne pas être très engageant de prime abord.

Elle posa alors la question qui la tourmentait légèrement concernant les qualifications à avoir pour être considéré comme légitime en Divination. C’était tellement aléatoire et… n’importe quoi en fait, rien de logique, de carré, ce qui perturbait un peu la nordique. Contre toute attente, l’enseignante ne sembla pas contrariée ou dérangée par sa question. Bon, tant mieux si elle n’était pas du genre à se vexer pour des conneries, ça faciliterait grandement les choses. Thorstein n’y comprit pas grand-chose, si ce n’est qu’elle avait fréquenté une voyante. Une voyante… Mouais, un charlatan probablement. Mais elle se garda de le dire. Elle n’en avait jamais rencontré pour l’instant, alors pour elle, c’était comme le reste, juste une diseuse de bonne aventure probablement, un attrape couillon en somme. Elle prit une nouvelle gorgée de bière pour éviter de répondre. Elle n’eut pas à répondre de toute façon que le conseiller d’orientation s’amenait à son tour au bar, prenant soin de ne pas venir à elles cependant. Sourire et signe de tête en guise de salut. Askja lui accorde la même chose en retour, bien que le sourire soit plutôt l’œuvre de Siwan et non vraiment de l’envie de lui sourire à lui. Mais elle était d’une bonne humeur qui lui était rare, elle n’allait pas se renfrogner pour lui, ce serait lui donner trop d’importance.

Elle comptait bien l’ignorer, pour la suite, mais Siwan ne lui en laissa pas le loisir puisque déjà, elle l’apostrophait. Quelle bavarde ! Fallait-il vraiment qu’elle fasse la conversation à tout le monde ? Dingue… En plus elle était du genre curieuse, questionnant le voisin de bureau d’Askja. Néanmoins, la seconde question qu’elle posa à Bradford intéressa la suédoise. Juste, Lindberg était allé échangé quelques mots avec lui après être venu ici pour s’incruster. Buvant une gorgée de sa bière, l’enseignante posa les yeux bleus sur Wayde, dans l’attente de sa réponse. Serait-il assez sincère pour dire la vérité ?

Un nouvel arrivant s’accouda au bar, commandant un jus de citrouille avant de se présenter à elles. Le garde-chasse ? Jamais vu depuis qu’elle était là. Quelle fiote, commander un jus de citrouille quand même. Et pourquoi pas un lait à la fraise ou un lait chocolaté tant qu’on y était ? Merde, n’y avait-il que les femmes ici comme bonnes vivantes ? Ben, le garde-chasse. Autant dire qu’elle préférait l’appeler le garde-chasse que Ben, déjà. Elle n’employait jamais autant de familiarité.


« Thorrrstein. DCFM. » répondit-elle simplement sans quitter le conseiller d’orientation des yeux.