Pour impressionner les filles, 'parait qu'il faut leur offrir des fleurs.

La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Vous savez ce qui est agaçant quand on pense tout mieux savoir que tout le monde ? Tomber sur quelqu’un qu’on ne parvient pas à cerner. Enfin, à cerner, c’était pas le sourire de Mona Lisa non plus, mais enfin voilà, Skyler n’entrait dans aucune des grilles de compréhension habituelles de Blaze, et ça, ça avait tendance à le déranger. Pourtant d’habitude, c’était plutôt simple. Les gens se divisaient en deux grandes catégories : ceux qui acceptaient tout de suite de jouer avec lui, là c’était facile, il avait juste à dérouler le truc, et ceux qui râlaient un peu avant. Dans ce cas, il lui fallait leur ramollir un peu la viande, à force de taquiner, provoquer assez, jusqu’à comprendre leur personnalité, et on finissait toujours par trouver un terrain d’entente. Parfois dans la haine et les coups, mais c’était toujours mieux que l’indifférence. Bon il y avait aussi la catégorie des chieurs genre profs, dirlos et parents, mais ça c’était encore autre chose. Quoiqu’il en soit, il avait eu beau l’avoir gardée à l’œil depuis maintenant plusieurs mois, impossible de vraiment piger quel but la Serpentard poursuivait et pourquoi, malgré leurs amis communs, elle s'obstinait à l'ignorer superbement. Il avait la gale ou quoi ?

Cancre discrète en cours, Blaze aurait de son côté très bien pu ne même pas la remarquer, si cette dernière n’avait pas tout explosé à ses derniers examens de fin d’année, ayant même l’affront de lui passer devant dans un certain nombre de matières. Forcément, ça avait attiré son attention. Faut dire qu’il lui en fallait peu, au Blaze, et ça, ça avait tous les airs d’un sacré défi qu’on lui envoyait à la gueule. Alors autant dire qu’il allait le relever, et ce même si Skyler n’était sans doute pas au courant de la mini-tempête qu’elle venait de déclencher et qui n'allait pas tarder à s'abattre sur elle d'un moment à l'autre.
De fait, ouais, branle bas de combat, conseil de guerre et tout le bordel, il avait observé, scruté, stratégifié, allant même jusqu’à quitter son traditionnel premier rang pour se planter au fond de la classe, où la vue était meilleure.

Mais là encore, mystère. Une vraie anguille, cette fille. Il avait bien essayé d’un peu causer avec Cameron puis avec Misha, mais à part quelques banalités du premier et une remarque sarcastique du second, il en avait pas tiré grand-chose. Mouais. Il allait devoir se débrouiller seul. Et puisque Skyler était visiblement son premier gros challenge de l’année, autant dire qu’il allait mettre le paquet, c’était l’occasion ou jamais de faire preuve de grandiloquence !

Alors disons le tout de suite, des fois que la dernière phrase soit trompeuse, Blaze n’a pas exactement la même notion du panache que la plupart des gens. Lui il fait dans le kitch, la blague, le stupide, et ça lui va bien, il assume, tant que ça le fait marrer c’est bon à prendre. De fait, à première vue son plan était digne d’un scénario de film pour gamins, avec son lot de machinations à deux sous et d’effets spéciaux faits à la main. Mais bon, si ça fonctionnait, ça aurait de la gueule.

Première étape : avoir un bon timing. Ça c’était facile. La jeune fille enchaînait cours d’arithmancie puis de rune, salle qu’on trouvait au très désert deuxième étage. Lui n’avait choisi aucune de ces deux options et disposait donc de toute l’après midi pour mettre son plan à exécution, en comptant sur le fait que le coin était assez peu fréquenté. Tout ce qu’il risquait c’était de croiser le fantôme de la Geignarde, mais bon, il allait pas se démonter pour si peu.

Deuxième étape : organiser ses pions. L’enjeu, c’était d’isoler sa proie. Oui, sa proie. Quitte à se triturer l’esprit pour faire un truc qui ait de la gueule, autant y aller franco sur le vocabulaire, non ? Blaze se sent un peu génie du mal, là, rien de plus agréable que de sentir qu’on a le cerveau qui carbure au service d’un projet magnifique !
Le plus compliqué va donc être de la retenir un peu après les cours. Enfin, « compliqué », pour un esprit sans imagination, peut-être. Vu qu’il a un peu d’avance, Blaze a repéré la place traditionnelle de Skyler, comme d’hab, au fond. Parfait, c’est plus discret pour lui. En forçant un peu sur un sort d’élasticus, on peut parvenir à créer une substance particulièrement molle, comme de la gelée. Ajoutez à ça un petit leviosa pour faire tenir le tout en l’air, bien caché sous le bureau pendant que la classe est vide, et d’ici peu, à moins que la jeune fille n’ait la présence d’esprit de vérifier sous sa table – franchement qui fait ça ? – le machin va lui tombez sur les chaussures et éclabousser les chevilles. Une tâche sans gravité mais qui l’emmène directement aux toilettes du 2ème pour nettoyer tout ça.

Troisième étape : bloquer les sorties. Pendant que Skyler se nettoie, il faut terminer de préparer le terrain et le temps presse. A l’instant où le reste de la promo a quitté l’étage, Blaze sort de l’ombre. Un sort de glisseo sur les principaux escaliers, et le passage est momentanément bouclé. Bien sûr, rien qui ne résiste à un sortilège de désenchantement, et il ne doute pas que la jeune fille en soit capable, mais c’est au moins suffisant pour la retarder quelques précieuses secondes.

Ça ne manque pas, Skyler ressort sans doute agacée des toilettes et se dirige d’un pas rapide vers les escaliers… avant de se figer devant ce qui semble être devenu un long tobogan de bois. La fenêtre de tir est courte, il est temps de passer à la quatrième étape. Blaze se trouve maintenant de l’autre côté du couloir, dans son dos, lui coupe toute retraite. Il est temps de clouer le spectacle, il se concentre. Certes ce ne sont que des sorts de première année, mais celui-ci demande d’être lancé à sa puissance maximale. Alors il brandit sa baguette et profère d’une voix ferme :

- ORCHEDEUS !

Le lierre fleuri lui tombe sur la tête alors qu'autour de lui s'épanouissent de grands tourne-sols, obstruant pour quelques instants son bout de couloir d'un champ de hautes fleurs dont Blaze occupe le centre. Quelques instants seulement car les plantes ne poussent par sur le sol de pierre du château et le sortilège va s'évanouir d'une seconde à l'autre. Mais bon. Pour le moment, il est du plus bel effet. Enfin, le serait si le jeune homme ne s'était un peu trop emporté sur les dimensions des plantes et doit maintenant batailler quelques secondes pour se sortir du lierre qui lui dégouline sur la tronche et des tiges qui lui bloquent le chemin.

Finalement c'est un Blaze très content de lui, des feuilles dans les cheveux et un grand sourire aux lèvres qui apparait devant Skyler.

- Plutôt la classe comme entrée en scène, non ?

Tout de suite, il désigne néanmoins l'escalier toboggan qui se trouve derrière cette-dernière, avant de concéder.

- Bon, c'est pas vraiment un piège, en vrai tu peux te laisser glisser si tu veux, en plus il a l'air plutôt marrant, mais je pense avoir mérité au moins une minute d'attention, au moins ! Il fronce les sourcils. Disons deux.

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

J'aime bien le mercredi, je dirais même que c'est le jour le moins pire de la semaine si on enlève le samedi et le dimanche. C'est le jour où je m'ennuie le moins, vu que les professeurs ont décidé de caler les options que je suis dans la même journée. Je commence donc par Vol - un cours qui regroupe pas mal de crétins quand même - et l'après midi, je n'ai que Arithmancie et Etude de Runes. Mes trois matières favorites en moins de douze heures, c'est quand même cool. Il n'y a que la Botanique en plein milieu, histoire de noircir le tableau. Genre comme si tout était fait pour me rappeler qu'il y avait toujours une merde quelque part à Poudlard. Je déteste plonger les mains dans la terre et, en plus, je n'ai pas du tout la main verte. Sans compter que m'occuper de quoi que ce soit de magique, c'est hors de question. Je n'ai aucun scrupule à les laisser crever, ces plantes à la con. D'ailleurs, j'ai toujours des notes pourries aux Travaux Pratiques et je m'en tamponne le coquillard. La matinée est passée relativement rapidement cela dit. Revigorée par les loopings en cours de Vol, j'ai presque été intéressée par le cours dans la serre numéro quatre. Presque hein, faut pas déconner non plus. Après un déjeuner dans la Grande Salle et un petit tour dans ma piaule pour récupérer mes affaires et prendre une douche, je suis partie au sixième étage pour le cours d'Arithmancie. Un mercredi banal en somme, rien de particulier à signaler. Le poids d'une routine subie à peine allégé par mon intérêt pour les deux matières de l'après-midi.

J'adore les mathématiques, les nombres et jouer avec. Donc forcément, je me fais carrément plaisir durant le cours d'Arithmancie. Néanmoins, je garde toujours ma place fétiche : au fond à gauche, contre le mur. C'est comme ça à tous les cours et je n'ai aucune raison de changer. Lorsque j'arrive dans la salle de classe, certains élèves sont déjà installés. Sans vraiment faire attention au monde qui m'entoure, je me dirige machinalement vers le siège qui est le mien. Pendant une heure, je bosse relativement sérieusement bien que discrètement dans mon coin. Un cours passionnant, encore une fois. Pour le cours d'Etude de Runes, nous changeons de classe. Direction le deuxième étage, tu parles d'un voyage. Je prends mon temps pour sortir de la classe, ramassant consciencieusement mes notes pour une fois et je pars en direction des escaliers. Destination : le deuxième étage, salle d'Etude des Runes. Là, rebelote, je vise la place au fond, à gauche, contre le mur. Mon sac posé à côté de moi pour éviter d'avoir de la compagnie, je sors mes affaires et me voilà repartie pour une heure. La dernière heure de la journée avant la délivrance. Là encore, le cours passe relativement rapidement. J'adore essayer de déchiffrer les runes et, plus on avance dans le programme, plus elles deviennent complexes. Les runes et leurs pouvoirs sont fascinantes, sincèrement, si bien que je ne fais attention à rien d'autre pendant cinquante-cinq minutes. Ce n'est qu'à cinq minutes de la fin que quelque chose vient troubler mon attention. Un discret SPLASH et, la seconde suivante, une sensation dégoulinante et gluante au niveau de mes chevilles. Je jette un coup d'oeil : une espèce de gelée sortie d'on ne sait où s'est écrasée sur mes pompes. « Putain ... » Je lâche un juron, saoulée. Je jette des regards furtifs pour voir qui se marre de cette blague débile. Pourtant, personne ne se préoccupe de moi. Bizarre ...

Dès la fin du cours, je me hâte de rassembler mes affaires et je file aux toilettes pour essayer de nettoyer ce que je peux de cette foutue tâche. En espérant ne pas croiser l'autre folle dingue de Mimi, c'est bien la dernière personne que j'ai envie de voir. Je suis clairement agacée, ça se ressent à la manière dont je frotte mes chaussures. Si c'est encore une connerie de Shepherd - bien que ça me semble un peu trop élaboré pour son cerveau étriqué - je vais la défoncer. Une fois la tâche à peu près disparue, je resserre rapidement l'élastique qui tient ma queue de cheval et sort en trombe des toilettes. J'ai déjà perdu assez de temps avec ces conneries, il faut que je me dépêche de retourner dans la salle commune, d'autant que j'ai natation avec Cameron ce soir et il faut encore que je ... QUOI ?! Mais c'est quoi cette merde encore ? A la place du traditionnel escalier qui permet aux élèves de se barrer de l'étage se trouve un long toboggan bien lisse. Surprise, je m'arrête devant cette création et plonge la main dans mon uniforme à la recherche de ma baguette pour lever le sortilège. C'est peut-être Peeves qui fait une mauvaise blague, comme d'habitude. C'est là que, subitement, j'entends quelqu'un dans mon dos. ORCHEDEUS ! Je me retourne vivement, juste assez rapidement pour voir l'un de mes camarades de classe avant qu'une multitude de fleurs en tout genre occulte ma vision. Bordel, qu'est-ce que c'est que ce cirque ... Je garde la main sur ma baguette alors que l'épais lierre pousse jusqu'à moi et chatouille mon crâne, alors que des fleurs dont j'ignore le nom caresse mes épaules. Blaze Mansfield veut me demander en mariage ou bien ? A moins qu'il ne soit étouffé par un magnolia, ce qui ne serait pas pour me déplaire. Finalement, il s'extirpe de cette masse verte, un sourire triomphant sur les lèvres. J'ai presque envie de rire, tant le spectacle est surprenant. Toutes ces fleurs sont vraiment belles et le fait que Blaze se soit emporté dans la quantité rajoute une touche d'humour à la scène. Seulement, je l'ai cerné ce mec, il ne fait jamais rien gratuitement. Le voilà d'ailleurs qui commente son entrée en scène, me demandant mon avis. J'attends de voir à quelle sauce je vais être mangée, aussi je garde le silence. Mon visage ne laisse transparaître aucune émotion. Le Serdaigle me désigne d'un mouvement de tête l'escalier - enfin le toboggan - derrière moi, me disant que je peux quand même l'emprunter si je veux mais que son cinéma a bien mérité que je lui accorde une ou deux minutes de mon temps. Soit, je veux bien lui concéder ça. Pour l'instant, je suis stoïque mais je n'en pense pas moins : l'agacement commence déjà à me gagner. « Tu veux quoi ? » Ces quelques mots franchissent finalement mes lèvres, alors que les fleurs commencent déjà à disparaître. Avec lui, je m'attends à tout et surtout au pire. Qu'ai-je bien pu faire pour qu'il se décide soudainement à me calculer ?

CODAGE PAR AMIANTE

La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Dire que Blaze était fier de lui aurait été un euphémisme. Bon, ça ne changeait pas trop de d’habitude, c’est vrai, mais d’ordinaire il y avait toujours une couille dans le potage à un moment où un autre de son plan. Là, il avait trouvé le bon équilibre entre simplicité et machiavélisme, efficacité et grandiloquence ! Eh ouais ! La classe hein ? Certes son dernier sort avait un peu foiré transformant à moitié en jungle ce qui n’aurait dû qu’être une arcade de fleurs, certes son toboggan avait des airs de piège qu’aurait pu manigancer un enfant de six ans et sa bouillie sur les chaussures semblait tout droit sorti du gag d’un mauvais cartoon… Mais enfin, tout s’était bien passé, pour Blaze c’était le principal, et Skyler avait certainement été impressionnée – enfin il y avait intérêt vu les efforts qu’il avait déployé pour arracher ces deux minutes d’attention à une fille aussi blasée.

S’agissait maintenant de pas tout gâcher. D’un geste, il range sa baguette avant de croiser les bras, fixer la jeune fille d’un air satisfait et triomphant.

- Skyler !

Ça avait le ton d’une sentence, ou d’une déclaration de guerre. C’en était pas une, d’ailleurs ?

- Tes provocations ont assez durée, Skyler ! Il se retint d’ajouter : « et ton règne de terreur », ça aurait peut-être été un peu trop forcer le trait. Tu croyais pouvoir éternellement échapper aux conséquences de tes actes ?

A ce stade, la jeune fille ne devait absolument rien piger à ce qui lui arrivait. Un peu de trouble, ça ne fait jamais de mal, déstabiliser l’adversaire avant de l’achever, logique, imparable, Blaze se pense comme un vrai génie du mal. Sa stratégie est parfaite. Maintenant qu'elle est impressionnée, porter le coup final, avec subtilité et bienveillance.
Et soudain, son ton qui redescend, bien moins pompeux, bien moins dramatique, beaucoup plus amusé et surtout sans aucune animosité.

- Non, en vrai, j’ai remarqué que tu cartonnais aux examens mais que t’en foutais pas une en classe, sérieux c’est quoi ton délire ?

C’est que ça lui parait franchement incompréhensible, ça, au Blaze. Ça défit toutes ses logiques. Soit on se construit une identité de bon élève, pour avoir la paix, soit on assume ouvertement d’en avoir rien à foutre, pour les mêmes raisons. Mais mixer les deux… ? Ça revenait juste à cumuler tous les inconvénients, sans aucun des avantages… Travailler dur pour être tout de même perçu comme un cancre… c’était un peu la double peine, non ?

- Bref, je sais pas trop à quoi tu joues, mais je peux te dire que je vais le découvrir. Si t’as un plan caché, ou je sais pas quoi, tu peux me le dire tout de suite, de toute façon ça restera pas un secret très longtemps. Il réfléchit. Non en fait dit rien, c’est plus marrant de le découvrir tout seul.

Pour la seconde fois de l’après-midi Blaze dégaine sa baguette, mais sans animosité, d’un mouvement qui rappelle les salutations des duellistes, il l’amène jusque devant son visage, avant de l’abaisser d’un geste vif.

- En attendant, j’ai l’honneur de t’informer que nous sommes dorénavant rivaux. Tous les coups sont permis, mais, gentleman, je te laisse porter le premier, quand tu le sens.

Il conclue sa phrase d’un début de révérence à l’ancienne, soulignant par la même sa grande générosité. Puis, croisant à nouveau les bras et fixant la jeune fille, attendit l'air satisfait, de voir quelle serait sa réaction à cette déclaration somme toute un peu farfelue .

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

Il y a des choses, parfois, ça te tombe sur la tronche sans crier gare. Genre même si j'avais envisagé tous les scénarios potentiels et inimaginables, celle là je l'aurais pas vue venir. Blaze, je l'évite comme la peste et depuis toujours. Je ne suis pas conne, ce mec je l'ai rapidement cerné. Ce n'est pas compliqué en même temps, il n'est carrément pas subtile. Sa façon de toujours vouloir se faire remarquer, se mettre au premier rang comme un bon petit toutou. Je déteste ce genre de personne en manque constant d'attention. Je m'en méfie et j'en reste loin. Alors le voir derrière moi, entouré d'une jungle de plantes et fleurs en tout genre, je ne m'y attendais pas vraiment. L'image aurait pu être amusante, si le type était normal. Sauf qu'il est tout sauf normal. J'sais pas ce qu'il est en fait mais clairement, s'il fait ça c'est qu'il a une bonne raison. Et cette raison semble me concerner, c'est ça le plus flippant. Si certaines se seraient senties flattées par autant d'attention, ce n'est pas mon cas. Il me fait perdre mon temps et je déteste ça. C'est presque à contrecœur que j'accepte de l'écouter, en espérant qu'il me fichera plus rapidement la paix si je me montre coopérative.

Je tiens toujours ma baguette, la main dans la poche de mon uniforme. Blaze, quant à lui, range la sienne avec un air triomphant que je trouve des plus agaçants. Skyler ! J'écarquille les yeux après que le Serdaigle m'apostrophe d'une voix forte dans laquelle perce une pointe de défi. Oui, c'est mon prénom et, aux dernières nouvelles, personne d'autre ne s'appelle Skyler dans cette école. Elle veut quoi, la bête de concours ? Que je lui donne un biscuit parce qu'il ne s'est pas planté sur mon identité ? Les paroles qui suivent ne m'éclairent pas davantage. De quelles provocations parle-t-il ? Quelles conséquences de quels actes ? Tout ce charabia n'a pour moi ni queue ni tête. Après un rapide passage en revu des derniers événements notables de ma vie impliquant l'individu qui me fait face, je ne suis pas plus avancée. « Pardon ? » Je l'interroge, pas certaine d'avoir tout compris à son petit numéro. J'envisage très sérieusement le fait qu'il soit en état d'ébriété ou qu'il soit victime d'un sortilège de confusion : clairement, il y a erreur sur la personne. Le plus étrange dans tout ça, c'est cette espèce d'euphorie qui l'habite depuis le début. Aurait-il pris de la drogue ?

Alors que je commence à envisager la fuite comme une solution sérieuse pour lui échapper, Blaze reprend la parole. Le ton de sa voix a changé, il est beaucoup moins théâtral. Finalement, tout s'éclaire et je comprends enfin où il veut en venir. Mes résultats aux examens, évidemment. Comment ai-je pu ne pas y penser plus tôt ? Un tel ego dans un corps de marionnette, évidemment qu'il doit être du genre à vérifier s'il est le meilleur partout. En revanche, j'ignorais qu'on avait le droit de consulter les résultats de ses camarades. S'il décide de m'emmerder un peu trop, j'aurai toujours moyen de me plaindre à Appleton ... En plus ce n'est pas vrai, je fais plein de trucs en classe. Du dessin, des équations ... et surtout, j'écoute. Pour la majorité des cours, pas besoin de prendre de notes tant que tu laisses traîner ton oreille. Pour le reste, moins tu gaspilles ton temps à t'appliquer pour les devoirs à rendre en cours d'année, plus tu as du temps pour optimiser tes connaissances. C'est de la stratégie, ni plus ni moins. Une histoire de coefficients à privilégier et d'options bien choisies. Tu fous un coup de collier avant la période d'examens et le tour est joué, même en pratique je m'en sors de manière honorable. Une méthode que Blaze n'a pas cramé, ce qui m'arrange entre nous. Si je me donne cette image de je m'en foutiste pendant la quasi totalité de l'année, ce n'est pas pour rien. « Bah je triche, tout le monde le sait. » Je réponds d'un ton monocorde, comme si j'enfonçais une porte ouverte par cet aveu. C'est la réponse la plus logique, après tout. La nulle de service ne devient jamais une intello en un claquement de doigts, à moins d'avoir des pompes planquées quelque part.

J'ignore si cette justification lui a convenue, j'ose espérer qu'il compte en rester là alors que je sais très bien qu'il n'en fera rien.
Bingo, Blaze m'annonce qu'il compte bien percer à jour mon petit secret. Il en fait toute une montagne mais au final, je ne vois pas ce qu'il y a de si palpitant là dedans. Il s'agit juste d'une meuf qui bosse un peu plus que d'habitude pour les examens, rien d'extravagant. Tous les étudiants font ça. Si je pète autant le score - et je n'en suis même pas sûre, vu que je ne m'intéresse pas au classement ni aux résultats des autres - c'est juste que j'ai toujours été douée pour l'école. Ecole moldue, école sorcière ... Le fonctionnement reste le même. Tandis que je le fixe silencieusement, je le vois sortir d'un geste vif sa baguette. Pure réaction de défense, je sors la mienne aussi. Il serait bien du genre à vouloir éliminer la concurrence, ce psychopathe. Blaze s'avance vers moi et, à la manière d'un duel de sorciers, lève sa baguette devant mon visage avant de l'abaisser. Il m'annonce que nous sommes désormais rivaux et que, étant l'heureuse détentrice d'un vagin, il me laissait l'avantage. Tocard, comme si j'avais besoin de ça. Le Serdaigle se recule d'un pas et me fixe en croisant les bras, cet air satisfait ultra agaçant sur son visage. S'il pense que je vais l'applaudir ou lui décerner une médaille pour son petit stratagème ou pour la fleur qu'il vient de me faire - notez le jeu de mots - il se fourre le doigt dans l'oeil. « Et tout ça ... Pour ça ? » Dis-je finalement avec une pointe de déception intentionnelle dans la voix. Je croise mes bras à mon tour et le regarde en arquant un sourcil. Je vois vraiment pas ce qui justifiait tout ce tralala. Et qu'il ne compte pas sur moi pour entrer dans son jeu. Pas de manière visible, en tout cas.

CODAGE PAR AMIANTE

La classe, on l'a ou on l'a pas.
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Manifestement, Blaze attendait un peu plus de réaction de sa camarade. Oh, pas des applaudissements, ni même un petit compliment, mais allez, quoi, au moins la concession d'un haussement de sourcil impressionné. Ou d'un demi-sourire amusé. Il ne demandait tout de même pas la lune, et ça aurait été beau joueur. Bon tant pis. Si une démonstration magique ne suffit pas à lui tirer plus de trois mots, il faudra passer aux choses sérieuses. Il est impensable pour Blaze d'entretenir une relation morne avec qui que ce soit, l'année scolaire est trop courte pour la passer dans l'indifférence des uns et des autres. Et surtout c'est sa putain de came, la frime et la gloriole !

- Quoi, "tout ça pour ça", c'est une déclaration de guerre, j'allais pas t'envoyer un courrier par la poste.

Non mais elle réfléchissait un peu ou pas ? A grandes déclarations, grands événements, c'était pourtant la base. Manifestement Skyler ne partageait pas son goût du sensationnalisme, ce qui certes le décevait un peu, mais ne faisait qu'entretenir d'autant plus sa curiosité à l'égard de la jeune fille. De fait, il plissa les yeux, croisa les bras et la fixa assez intensément durant quelques secondes, avant de se fendre d'un très élégant :

- Tu es quand même une fille un peu étrange, hein.

Ça n'appelait pas vraiment de réponse, du moins pour lui, de fait il enchaîna.

- Il est très improbable que tu triches réellement, sinon tu tiendrais pas la distance sur les exercices pratiques. Non, à mon avis, il y a autre chose. Est-ce que tu essayes de cacher tes talents aux yeux d'un ennemi au sein de l'école ? ... allez savoir pourquoi, ça lui semblait la situation la plus logique. Ou alors c'est juste une manière de te rebeller ? Genre "je travaille seulement quand je veux" ? Si c'est le cas, c'est cool, hein, même si ça fait beaucoup de boulot pour des résultats très symboliques.

A ce niveau là, venant de quelqu'un qui venait de passer sa matinée à confectionner un piège, et ce dans le but d'obtenir - quoi ? Un sourire ? C'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité. Mais Blaze ne se débine pas, il est pas trop du genre à prendre des gants, ou en tout cas, la subtilité, c'est seulement quand il veut, et pour certains trucs précis. Le reste du temps, autant y aller franco.

- Quoi qu'il en soit, il ne m'appartient pas de juger. Gentleman, on vous dit. Sauf en ce qui concerne notre duel, désormais. La première manche aura lieu lors des prochains examens, évidement. D'ici là, les défis permettent de gagner des avantages, ou des handicapes, selon qu'on gagne ou qu'on perd. Evidement, ils peuvent être officiels, genre "chiche ?" ou moins officiels, dans ce qu'à ça va du sabotage à l'assassina pur et simple. On essaye juste d'y aller graduellement pour préserver l'esprit de la compétition, ok ?

Et le plus naturellement du monde, il fit trois pas vers Skyler avant de lui tendre la main, tout sourire, histoire de sceller leur "accord" une bonne fois pour toute.

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

Ma réaction, plutôt mesurée, ne semble pas être celle à laquelle s'attendait Blaze. Bah quoi, ce n'est pas lui qui disait m'avoir observée pendant quelques temps ? Il n'a pas capté que je n'étais pas du genre expansive, comme nana ? S'il s'attendait à des cris et des sauts de joie, c'est qu'il s'est vraiment trompé sur mon compte. C'est vrai que c'était drôle, tous ces sorts et fanfreluches. A bien y réfléchir, le déploiement d'autant d'efforts avait presque un côté mignon. Presque hein, il ne faut pas déconner non plus. Lorsque le Serdaigle qualifie sa prestation d'une déclaration de guerre, sur un ton outré, j'avoue que je ne peux m'empêcher de lui lancer un regard amusé teinté d'ironie. Jamais dans l'excès le garçon, c'est bien. « Ouuuuuh ... Une déclaration de guerre, carrément. » Dis-je en croisant les bras sur ma poitrine en levant les sourcils. J'ai l'impression d'être retournée à l'école primaire, où la moindre chose prenait des allures dramatiques et théâtrales grâce à l'imagination enfantine. Pour l'instant, je ne le prends pas au sérieux et cette phrase le lui fait clairement comprendre.

En réaction, Blaze croise lui aussi les bras et plisse les yeux en me fixant. Me voilà qualifiée de fille un peu étrange, rien que ça. Pour le coup, je me fends d'un sourire en coin. Une fille un peu étrange ... ça me va bien. C'est d'ailleurs plus élégant que les autres qualificatifs qu'on a pu m'attribuer : grincheuse, aimable comme une porte de prison, sang de bourbe, mal baisée ... La liste est longue et ne manque pas d'originalité. Sans me laisser le temps d'ouvrir la bouche, le Serdaigle continue sur sa lancée. J'écoute attentivement son raisonnement, un peu mal à l'aise d'être le centre de son attention et ce depuis plusieurs jours visiblement. Je reste impassible. Sa réflexion est juste et correspond aux caractéristiques de sa maison mais je ne veux pas lui indiquer s'il est sur la bonne direction ou non. Même moi, je ne suis pas certaine de m'être auto analysée aussi profondément. Finalement, la réponse est peut-être un mixe de toutes ces hypothèses. Allez savoir. « Toi aussi t'es étrange, dans ton genre. » Enfin, il termine son monologue et me laisse plus de dix secondes pour en placer une. Voilà ce que je trouve à dire. Si moi je suis étrange, lui il est clairement bizarre. Il a un air de serial killer flippant qu'on voit dans les séries télévisées et moi, je tiens le rôle de la proie.

Pour l'instant, du moins. S'il me déclare la guerre, c'est la guerre qu'il aura. Jugée en permanence, je m'attends à ce que Blaze n'échappe pas à la règle. Même s'il m'affirme le contraire, je n'en crois pas un mot. Il précise alors les conditions de notre duel, qui débutera avec les prochains examens. Soit, si ça lui chante. De toute manière, je ne suis pas vraiment du genre à en foutre lourd en dehors de ceux-ci. C'est lorsque mon camarade évoque des défis que son discours revêt un intérêt nouveau. Je m'ennuie à mourir dans ce château alors pourquoi ne pas pimenter un peu mon quotidien ? En toute discrétion, pour ne pas éveiller les soupçons. J'analyse rapidement et précisément les données de son discours. J'en retiens le maximum, l'intégralité même. Des défis pour gagner des avantages ou des pénalités. Formulation officielle ou officieuse, en gros tous les coups sont permis. « Sabotage, assassinat, ça me plaît. » Je déclare finalement. Préservons l'esprit de compétition, s'il en a envie. Je suis sûre qu'il ignore à quel point celui ci est développé chez moi, quand le jeu en vaut la chandelle. Je ne sais pas vraiment dans quoi je m'engage mais je me dis que ça ne peut pas être pire que d'habitude. Alors je serre la main qu'il me tend afin de sceller cet accord. Dans tous les cas, mieux vaut que j'entre dans son jeu pour l'instant : c'est plus prudent. « Je ne te promets pas d'être une adversaire à ta hauteur. » En réalité je vais être bien au dessus. La gagne ultime n'est pas ma motivation première. Le faire tourner en bourrique en revanche, ça me plait bien. Tu ne sais pas à qui tu as affaire, Blaze Mansfield.

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La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Décidément, Skyler avait décidé de lui casser les pieds. Ou plutôt, de ne pas entrer tête baissée dans son petit manège. Certes c'était tout à son honneur, Blaze n'attendait pas de tous ses camarades qu'ils partagent ses passions et délires, mais au moins tous avaient le bon goût de les prendre au sérieux. Entendons nous bien, le garçon n'exigeait pas de quiconque une réaction enthousiaste, mais il en attendait au moins une, quelle qu'elle soit, tout simplement. Jade en avait pris son parti et leur relation avait tournée à la rivalité potache, quand Misha avait préféré lui casser le nez. D'autres le détestaient maintenant franchement pour ses exubérances, mais Skyler... eh bien Skyler semblait tout simplement s'en foutre. Non seulement jusqu'alors elle n'avait jamais montré le moindre signe d'intérêt, que ce soit d'amusement ou d'agacement, pour ses frasques, mais voila qu'en plus elle s'imposait comme une concurrente de choix dans la course aux notes.

C'en était trop pour Blaze, il ne pouvait pas se permettre de passer à côté d'une potentielle rivale de qualité. "Fuis moi je te suis", dis le proverbe. Aussi bête pouvait bien être cet adage, il en allait ainsi du Serdaigle, indéniablement. Interdisez-lui l'accès à un lieu et Blaze se demandera ce qu'il y a derrière, défendez-lui de mélanger deux ingrédients et Blaze sera curieux de savoir pourquoi. Au fond les limites, les frontières n'étaient que des signes fort peu discrets qu'il y avait bien quelque chose derrière, quelque chose qui n'attendait qu'à être découvert. Et Skyler ne faisait pas exception. Dans l'esprit cavalier du jeune homme, si cette fille se dérobait à lui, c'est bien qu'elle avait quelque chose à cacher ? Un secret à percer, ou une personnalité riche, qui se méritait et que sans doute il parviendrait un jour à découvrir, comme un explorateur met la main sur un trésor après une longue recherche ?

Oh bien sûr c'était un raisonnement adolescent et quelque chose chez Blaze lui disait bien qu'il n'était pas toujours très correct, dans sa manière de traiter ses camarades, et de les considérer. Mais allons ! La vie était trop courte pour s’embarrasser de politesses, sinon quand on avait quelque chose à en tirer. Et puis c'était de son âge, après tout, un argument pertinent qui l'aurait sans doute été un peu plus si le jeune homme n'en avait pas parfaitement conscience et ne s'en servait pas à tort et à travers pour justifier un peu tout et n'importe quoi, parfois.

Le truc, c'est que pour le moment il faisait un peu chou-blanc. Skyler montre certes des signes d'amusement, mais ces derniers se confondent avec de l'ironie. Il n'y avait ni complaisance ni hostilité apparente chez elle et Blaze avait du mal à décoder les signes qu'elle renvoyait. Du coup, il ne sait plus trop sur quel pied danser, préfère mener sa barque et ses explications comme si de rien n'était, à défaut de piger comment fonctionne la serrure, on peut toujours défoncer la porte, non ? Bon, ce n'est pas très subtil, mais la subtilité n'a pas été sa stratégie première jusqu'ici. Peut-être lui faudra-t-il s'y résoudre si la jeune fille continue de rester cryptique. D'ailleurs la voila qui esquive sans aucune gêne ses suppositions, pour se contenter de le renvoyer à sa propre étrangeté.

- Merci !

Va savoir pourquoi, ça lui fait plaisir, et il se fend d'un sourire sincère et peut-être un peu premier degré. Même s'il n'est pas complètement dupe, Skyler est plutôt maligne et le peu de réponses qu'elle lui donne, il doit les prendre avec minutie et prudence. On n'est jamais à l'abri d'un double-sens, il le sent bien à présent. A la manière de Sasha, finalement, les deux ne sont sans doute pas à Serpentard pour rien, Skyler semble cacher ses pensées derrière une apparence désabusée et un ton cynique. Il arrive à Blaze d'avoir recourt à ce genre de procédés, également, mais la jovialité en plus.

Finalement, sa tirade finale achevée, il laissa sa camarade réponse à sa proposition. Si son programme n'a pas de quoi la faire sauter au plafond, du moins en apparence, elle ne le rembarre pas directement. Ce qui est un bon point. A présent que la jeune fille a accepté ses conditions, Blaze est certain d'avoir au moins accès à son attention. Le reste coulera de source, comme d'habitude, il ne s'en fait pas une seule seconde pour ça. Après tout, s'il y a bien une chose dont il ne manque pas, c'est de confiances en lui, et avec cela va son lot de certitudes, certes parfois un peu trop présomptueuses.

Avec une satisfaction non-feinte, il lui rend sa poignée de main. Voila. Le duel a commencé. Et Skyler semble avoir avancé son premier pion. La fausse modestie ? Ba, à d'autres.

- Une serpentard humble ? Soit t'es un vrai ovni, soit tu bluffes camarade !

Dit-il avec un sourire amusé. A son tour maintenant d'essayer de la déstabiliser, il ajoute donc immédiatement ensuite :

- Mais je suis content que t'ai accepté notre affrontement. Ca va un peu te faire sortir de ta bulle, c'est pas bon de trainer seule dans son coin comme ça, tu vas prendre la poussière.

Puis de hausser les épaules.

- Je dis pas que les Brown sont pas cool, mais c'est pas non plus l'éclate totale, quoi. T'as besoin d'un peu plus de stimulations.

C'était comme lancer un ligne dans l'eau, sans savoir quel poisson y nageait. Son appat fonctionnerait-il ? Il espérait que ce ton soudain passif-agressif et paternaliste provoquerait quelque réaction chez la jeune fille, probablement pour le remettre à sa place, ou pire, se montrerait-elle enthousiaste ? Dans tout les cas, il en apprendrait certainement un peu plus sur le caractère de sa nouvelle rivale, jusque là bien trop opaque à son goût.

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

Je me demande bien ce qui a pu attirer l'attention de Blaze, chez moi. Ce n'est pas comme si j'avais volontairement agité un drapeau sous son nez ou que j'étais venue en cours enroulée dans une guirlande lumineuse. Ma stratégie est totalement à l'opposé de ça. Ne pas se faire remarquer, toujours se débrouiller pour passer inaperçue, faire profil bas ... La liste est longue mais n'est pas toujours en adéquation avec mon tempérament profond. Je suis du genre grande gueule, en général quand quelque chose me casse les couilles je ne me gêne pas pour le faire savoir. L'année Blackman m'a appris à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, une leçon que j'applique désormais autant que possible. Il y a le langage des mots mais aussi le langage du corps. Toujours essayer de se montrer impassible, feindre l'indifférence, travailler sur ses tics d'expression ... Tout ça dans un seul but : me fondre dans la masse et ne rien révéler de moi. J'étais bien loin de me douter que ce serait mes résultats aux examens de fin d'année qui me trahiraient. Qui est-ce que ça intéresse, les résultats des autres ? Je ne savais même pas qu'on pouvait y avoir accès, en tant qu'élèves. Cependant, j'aurais dû me douter qu'un petit con arrogant de chez Serdaigle allait finir par mettre son nez là dedans. Le pire, c'est que je n'ai même pas remarqué son changement de comportement, au Blaze. J'aurais dû me rendre compte qu'il m'observait et pourtant je n'ai rien vu. Je me maudis, en cet instant. Toujours des erreurs de jugement, jamais assez vigilante. Putain.

Lorsqu'il me trouve étrange, je lui renvois sa remarque. Il m'en remercie et malgré tout mon acharnement, je ne trouve aucune ironie dans ses propos. Me voilà face à un singulier personnage. Je ne lui ai jamais prêté attention auparavant, précisément parce que c'est ce qu'il aurait voulu. Les mecs comme lui, de manière globale ça ne m'inspire pas. Mais maintenant que Blaze se trouve face à moi, assez téméraire pour me défier, il revêt un intérêt nouveau. Rien que par tous les efforts qu'il a déployé pour faire son annonce, ce qui démontre l'importance de cette soit disant rivalité pour lui. Pensait-il m'acheter avec ces fleurs ? C'est bien mal me connaître. Néanmoins, le jeu m'intrigue et pourrait bien me divertir un peu. Je suis curieuse de voir jusqu'où il est prêt à aller pour montrer sa supériorité, c'est pour cela que j'accepte sa proposition. Qu'il se crève à vouloir être le meilleur, moi je ne changerai rien à ma stratégie. Au mieux, je me moquerai un peu de lui mais ça s'arrêtera là. Il se lassera bien avant moi, ça je peux vous le garantir. Toujours dans mon rôle de cancre, je lui avoue trouver mon niveau inférieur au sien. Une première tentative pour endormir ma proie. Le Serdaigle ne semble pas dupe et il me le fait savoir, après m'avoir rendue ma poignée de main. Serpentard et humilité ne sont pas incompatibles, contrairement à ce qu'il croit. « Qu'est-ce que t'y connais aux Serpentards ? C'est les Serdaigles, les vantards. » Voilà ma réponse et pour le coup, je suis sincère et convaincue de la véracité de mes propos. On a tellement répété aux Serdaigles qu'ils étaient les plus érudits, les meilleurs sur le plan scolaire qu'ils ont pris la grosse tête et ça ne date pas d'aujourd'hui. Chez les verts, nous sommes guidés par notre ambition et pas par notre ego. Au contraire, nous savons le mettre de côté si ça peut servir nos intérêts. Les bleus sont tellement vantards que c'est ce qui les perdra. Nul besoin d'être une ovni pour s'en apercevoir.

En guise de contre attaque, Blaze essaie de me tacler sur ma personnalité. C'est malin de faire passer sa proposition pour un acte de charité. Pauvre petite Skyler, toute seule dans son coin, bouhouhou. A d'autres ! Je m'en tamponne, de ce que les autres pense de moi. Il peut me traiter d'introvertie, d’asociale, ce n'est pas ça qui piquera ma fierté. Ce n'est pas parce qu'on prend la poussière que cela entache notre valeur. Quoi de mieux qu'un coffre poussiéreux pour y renfermer de précieux secrets ? « Si je comprends bien, moi je suis le bibelot de valeur plein de poussière et toi tu es ... le plumeau ? » Je m'amuse de cette comparaison, nullement déstabilisée par sa remarque. Au contraire, ça me plairait presque d'être l'objet de sa quête. Presque, si je n'avais pas des choses que je préfère garder secrètes. Tant qu'il reste en surface, Blaze n'est pas menaçant. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'il ne se mette pas à creuser. La seconde cartouche utilisée par mon camarade concerne Cameron et sa soeur, Mallory. Je lève un sourcil, intriguée. Je ne suis pas spécialement proche de cette dernière, bien que notre séjour commun aux cachots nous ait permis de tisser des liens. Après oui, je suis pote avec Cameron mais rien de transcendant non plus. Cette amitié est très bien comme elle est, par ailleurs. Pour quelqu'un qui partage le dortoir de Cam', je le trouve un peu dur. D'autant que notre camarade commun ne m'a jamais dit du mal de lui. « Stimule moi. » Je finis par répondre en plantant mon regard dans le sien. J'avance d'un pas, réduisant l'écart entre nous sans quitter Blaze des yeux. Je ne suis pas du genre à me laisser impressionnée et suis prête à utiliser toutes les cartes à ma disposition. Alors, Blaze, de quelles stimulations tu parlais ?

CODAGE PAR AMIANTE

La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Blaze n'avait jamais vraiment réfléchit sur ce que pouvaient signifier les maisons de Poudlard. Il avait pris la cérémonie de répartition un peu par dessus la jambe et à peine cette dernière se terminait-elle que s'ouvrait l'ère Blackman, autant dire qu'il avait eu autre chose à penser que de se demander ce que pouvait signifier son attribution chez les Serdaigle. En fait, c'était quelque chose qui le laissait complètement de marbre, et il se contentait tout bonnement de répéter les clichés qui couraient sur chaque maison, la plupart du temps pour embêter les gens.

De fait, pour ce qui était de son envoi chez les bleus, il s'était toujours dit que c'était parce qu'il était intelligent, aussi quand Skyler lui répliqua que c'était parce qu'il était vantard, il ne pu que lui donner raison.

- Ouais pas faux, mais nous on a de bonnes raisons de l'être.

Il avait répondu du tac-au-tac, sans se démonter, toujours ce petit sourire à la fois suffisant destiné à agacer et en même temps assez franc pour montrer que tout cela le faisait bien marrer, quand même.

Leur poignée de main achevée, il était tout de même curieux de savoir ce que la jeune fille avait à dire, maintenant, tout simplement parce qu'il se rendait compte, à mesure qu'il galérait à lui tirer des informations, qu'il ne savait pas grand chose d'elle. Tout ce qu'il avait bien pu obtenir, c'était ce que ses observations lui avaient enseigné : que la jeune fille se montrait discrète, taiseuse, et parfois doué, mais seulement quand elle le voulait. Le reste du temps elle semblait trop sérieuse pour son âge - ce qui désolait Blaze - et tirait la gueule, ou du moins paraissait mettre un point d'honneur à ne montrer aucune émotion, ce qui du point de vue du garçon revenait un peu au même.

Quand elle osa la comparaison avec un bibelot et un plumeau - tient n'était-ce pas les protagonistes d'une énigme d'Alice, ça ? Ou alors il confondait ? Il prit cette fois quelques secondes pour disséquer le choix des mots employés. S'il y avait bien une chose dont il allait devoir prendre son parti, c'était que Skyler était plutôt maligne, et entendons là une intelligence qui n'était pas uniquement académique, comme lui pouvait savoir en faire preuve. En somme, il avait intérêt à se taire plus qu'à son habitude et analyser un peu ce qu'elle pouvait lui dire, où immanquablement il manquerait des sous-entendus.

Du reste, la réflexion de la jeune fille n'était pas dénuée d'intérêt. Est-ce que Blaze se contentait simplement d'amasser les trophées symboliques en remportant des petites victoires sur ses camarades ? Son côté cleptomane lui criait que oui. Blaze était un matérialiste, même pour les choses intangibles comme la gloire et la reconnaissance. Il avait un besoin légèrement maladif d'accumuler les choses car c'était justement leur amoncellement qui lui donnait satisfaction. Pour autant, le garçon n'avait sans doute pas la maturité pour relever le caractère un peu malsain de telles obsessions, et se contenta donc de rejeter en bloc cette idée qui tentait de faire son chemin dans son crâne.

- Disons plutôt un petit animal. On peut te passer un coup de plumeau dessus, mais le mieux ce serait que tu t’ébroues un coup.

La comparaison n'était peut-être pas la plus flatteuse du monde mais Blaze s'en foutait. Il pressentait que Skyler ne se braquerait pas pour quelques mots maladroits, qui pourtant reflétaient assez bien sa propre vision des choses. Un bibelot, c'est passif, lui était tout simplement curieux de voir ce que sa camarade serait capable de réaliser, si on lui mettait un peu la pression.

Pourtant, alors que le jeune homme commençait à s'amuser de cet échange de piques et se sentir à l'aise, Skyler avança d'un pas en avant, et sa soudaine injonction le prit un peu au dépourvu.

- Heu ? Là maintenant ?

Fut tout ce qu'il eut le réflexe de répondre, légèrement désarçonné. C'est qu'un défi digne de ce nom, ça se préparait un peu à l'avance, tout de même, et s'il était bien disposé à lui proposer des glissades dans les escaliers-tobogans jusqu'au rez-de-chaussée, il n'était pas sûr que c'était ce genre de stimulation dont voulait parler Skyler.
Au fond, il voyait presque dans cette petite provocation la première étape de leur duel. Elle le mettait simplement au défi d'improviser quelque chose d'intéressant. C'était bien ça ? Finalement, il décida de prendre la chose au sérieux, et rendit son regard fixe à Skyler, la scrutant avec attention et une certaine concentration qu'on ne lui connaissait que dans des moments cruciaux, lorsqu'il réalisait un tour complexe ou tentait de s'infiltrer dans un lieux interdit. Il était toutefois rare que Blaze reste silencieux autant de temps, même si cela ne représentait au fond qu'une bonne poignée de secondes.

Finalement quand il reprit la parole, il avait retrouvé son sourire.

- Miss, on est pas tous stimulés par la même chose, tu vois ? Et comme ce serait pas amusant si tu me faisais un exposé de toi détaillé, je propose de rajouter une règle à notre petit duel.

Doctement, il leva un doigt en l'air.

- Une victoire égale une vérité. Si je gagne, tu réponds honnêtement à une de mes questions, et l'inverse est aussi vrai. Ca vaut pour le défi le plus basique ou l'aventure la plus épique.

Et pour illustrer son propos, il porta sa main à la poche gauche de sa robe dont il extirpa une mornille avec un air malicieux.

- Alors ? Pile ou face ?

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

Les éternelles querelles entre les maisons, c'est un truc qui m'a toujours dépassé. J'ai eu largement assez de temps pour observer les membres de Serpentard pour percevoir leurs différences, bien plus que leurs points communs. Prenez Bonnie par exemple : j'ai jamais vu une nana moins Serpentard qu'elle. C'est la bonté incarnée, elle ne ferait pas de mal à une mouche même en cas de piqûre. Il est même étonnant qu'elle ne se soit pas fait bouffer par d'autres et je suis presque sûre que ce n'est pas pour rien si elle a été victime d'un Imperium l'an passé. Ce n'est pas une critique mais j'estime qu'elle a un esprit malléable et donc plus enclin à se laisser manipuler par un sort. C'est peut-être des conneries hein, je n'ai jamais pris la peine de vérifier dans un bouquin, mais ça me semble néanmoins plausible. C'est comme de la psychologie moldues : il y a des gens plus faibles d'esprit, plus manipulables que d'autres. Je ne juge pas, c'es quelque chose qui ne se choisit pas. La fameuse théorie des dominants et des dominés, si vous préférez. De fait, ma remarque sur les Serdaigles est plutôt une banalité comme une autre. C'est vrai qu'ils sont particulièrement pédants et énervants malgré quelques exceptions. Blaze n'en est pas une, puisqu'il me répond du tac au tac que les aiglons ont de bonnes raisons d'être prétentieux. La blague. « Il n'y a jamais de bonnes raisons de l'être. » Je lâche ça avec une certaine gravité, après avoir poussé un soupir. Se vanter ouvertement, croire un peu trop en sa chance et ses capacités, c'est comme narguer le destin. Je ne prendrai pas ce risque. Je suis consciente de ma valeur mais je n'ai pas besoin d'en convaincre autrui : je suis la seule juge de ma personne.

Notre poignée de main scelle notre accord. Je ne sais pas encore dans quoi je me suis lancée mais je dégaine déjà ma première arme. La fausse modestie et crédulité, pour tromper l'ennemi. Un peu bateau mais ça permet de brouiller les pistes, dans un premier temps. De son côté, Blaze tente une attaque sur ma personnalité. Rien de vraiment digne de d'intérêt. Au contraire, je m'autorise même une forme d'humour dans ma réponse. S'il veut me dépoussiérer et se réduire au rôle de plumeau, très bien. Je ne suis pas certaine d'être la chose qu'il préfère astiquer, m'enfin si ça lui fait plaisir ... Plutôt satisfaite de ma réplique, j'ouvre des grands yeux à l'écoute de mon camarade. Il se fout de ma gueule, non ? Un petit animal qui doit s'ébrouer ? Il me prend pour quoi, un putain de cheval ? Vous savez quoi, je ne prends même pas la peine de répondre pour le coup. Non, je préfère passer à l'action. Confiante, j'avance d'un pas et lui demande de me stimuler. Là, tout de suite. C'est bien ce qu'il veut, non ? Que je sorte un peu de ma coquille ? Eh bien allons y, je suis prête à voir ce dont il est capable. Ma provocation directe a l'effet escompté : Blaze est désarçonné. Je le sens hésitant alors qu'il me demande de lui préciser si ma demande est à effet immédiat.« Ça te pose un problème ? » Je réponds calmement. Je suis encore ouverte à un abandon de sa part, s'il ne se sent pas à la hauteur. Bien que dans le fond, ça me dérangerait un peu, honnêtement.

Heureusement - ou malheureusement - Blaze finit par se ressaisir. Un sourire apparaît à nouveau sur son visage lorsqu'il m'appelle "Miss". Bah vas-y mon gars prends tes aises, on a gardé les dragons ensemble, c'est bien connu. Non mais je rêve ! Je ne suis pas une de ces poules qui rougissent à la moindre appellation qualifiée de "mignonne" ou "amicale". Mon nom c'est Skyler et t'as pas de raison de m'appeler différemment. Même Sky', c'est réservé aux amis. Blaze est tout sauf un ami. Le Serdaigle a au moins le mérite de ne pas se tromper totalement sur mon compte : les exposés détaillés sur ma personne, ce n'est pas vraiment le genre de la maison. Je comprends cependant par là que je l'intrigue, moi et pas seulement ma réussite. C'est un point intéressant, il a falloir que je redouble de prudence avec lui. Il m'annonce l'arrivée d'une nouvelle règle, je l'écoute sans broncher. Ce n'est pas que ça me plait bien, des changements dans les règles du jeu au cours d'une partie, mais je préfère avoir toutes les clés en main avant de réagir. Une victoire est égale à une vérité. Jeu de plus en plus dangereux. Je me retiens de froncer les sourcils afin de ne pas montrer mon désarroi. Si je perds, je risque gros. Si je gagne, j'apprends quelque chose sur lui mais en ai-je vraiment envie ? Il ne m'a jamais intéressée jusqu'à maintenant et ça n'a pas de raison de changer. Je suis tentée de rompre notre accord sur le champ avant de me raviser. Si je fais ça, ça prouve que j'ai peur. Et je n'ai pas peur, parce que je vais gagner. « T'as pas le droit de décider des règles comme ça. Il faut être précis. Je rajoute une clause de confidentialité. Ce qui se dit entre nous reste entre nous, sous peine de briser le pacte » Par cette règle, je sauve clairement mon cul. Si jamais il vient à apprendre des choses, je n'ai pas envie que ça se retrouve dans le nouveau torchon à la mode qu'on reçoit au courrier du matin.« Par ailleurs, je demande à ce que le gagnant puisse choisir entre une question ou une action. » La lumière revient dans mes yeux, malicieuse. C'est le retour du classique Action ou Vérité, légèrement revisité. Si pour l'instant je ne vois pas grand intérêt à apprendre de nouvelles chose sur mon camarade, la perspective de lui faire faire tous mes devoirs pendant un mois est autrement plus tentante. « Face. » Je choisis mon côté de la mornille, sans attendre une réponse de sa part. Au moins, si une personne doit fuir le challenge, ce ne sera pas moi. Puisse le sort m'être favorable

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HRP:

La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Blaze se contenta de hocher les épaules d'un air qui se voulait détaché et sûr de lui.

- Non, aucun problème.

Le garçon avait toute confiance en sa capacité d'adaptation et de résilience, même s'il ne mettait certainement pas ces mots là dessus, mais ce qu'il craignait avant tout, c'était de décevoir. Ne pas être à la hauteur des attentes qu'on avait de lui et qu'à force il s'imposait tout seul était peut-être l'une de ses seules véritables et profondes sources d'angoisse. Même, si en général, ce sentiment le poussait simplement à se dépasser encore plus, parfois jusqu'à en devenir un peu con, avouons-le.

Comme à son habitude, Skyler avait décidé de ne rien montrer de ce qui pouvait se passer dans sa caboche. Aussi, Blaze fut très satisfait lorsqu'elle reprit la parole pour lui proposer une nouvelle règle. Si elle était prête à prendre son jeu suffisamment au sérieux pour en négocier les conditions, c'était bien qu'elle se montrait intéressée, non, au fond ? A ce stade là, il aurait accepté presque n'importe quoi, pourvu que ce soit équitable, alors un gage et une close de confidentialité, c'était vraiment peu lui concéder. Il hocha la tête avec un sourire satisfait qui agaçait toujours Misha.

- Marché conclu.

Et, sans rien ajouter, d'autre, impatient de voir la résolution de ce premier acte si fructueux, il lança la pièce en l'air. Celle-ci s'éleva jusqu'à quelques centimètres au-dessus de leur tête avant d'être attrapée à la volée par le jeune homme qui la retourna et plaqua d'un mouvement vif contre le dos de sa main. Il maintint le suspens un instant, gratifiant Skyler d'un mouvement de sourcil amusé, avant de révéler le résultat.

Si le visage de Blaze perdit légèrement de sa superbe lorsqu'il retira sa main, ce fut bref et sans conséquences. A vrai dire, il envisageait depuis un petit moment déjà de trafiquer magiquement une mornille pour ce genre d'occasion, afin d'être à peu près certain qu'elle tombe toujours sur le côté contraire à celui qu'on énonçait. Cela ne devait pas être un sort si compliqué que ça. D'un autre côté, ce petit jeu n'était vraiment qu'une mise en bouche et s'il avait été ne serait-ce qu'un tout petit peu plus machiavélique, il aurait presque pu choisir de laisser gagner Skyler, comme on appâte une proie. Ce n'était pas le cas, seul le hasard avait décidé, et Blaze en acceptait la sentence avec bonne humeur.

- Avantage pour toi on dirait. Le prochain sera pas aussi facile à gagner.

Ne put-il néanmoins s'empêcher d'ajouter. Le jeune homme était connu pour être particulièrement mauvais joueur, mais seulement quand il y avait un véritable enjeu et s'il pouvait ruminer une défaite pendant plusieurs jours, il n'en contestait que rarement la légitimité. Du reste, ce n'était qu'une bataille de perdue ici, et sans doute la moindre, on verrait bien qui remporterait la guerre à la fin. Avoir réussi à entraîner sa camarade dans son jeu était déjà une victoire suffisante en soit.

Une fois de plus, il croisa les bras, sûr de lui mais également curieux d'observer enfin clairement le premier mouvement de Skyler.

- Alors ? Question ou action ? Choisis bien, t'en as le droit qu'à une.

Est-ce qu'il essayait de se rassurer en précisant les règles ? Peut-être, mais c'était sûrement inconscient. Après tout, Blaze n'avait peur de rien, et sûrement pas d'une fille.

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SKYLER
&
BLAZE

Dites le avec des fleurs, il parait que ça passe mieux.

A la tête que fait Blaze lorsque je lui demande une stimulation immédiate, je sens bien que je le prends au dépourvu. J'avoue être satisfaite de mon petit effet, je ne pensais pas qu'il serait aussi facilement déstabilisé. Je viens de prendre l'avantage pendant un court instant et cela me conforte dans l'idée qu'il a trouvé en moi une adversaire de taille. Aucun excès de confiance, juste du bon sens. Comme je m'y attendais, le Serdaigle se reprend rapidement lorsque je lui demande s'il y a un problème avec ma proposition. Je parlais d'excès de confiance, je crois que je tiens là l'un des soucis de mon interlocuteur. Il est trop sûr de lui, trop confiant et surtout, il le laisse trop voir. Cela le perdra un jour, avec moi ou avec un autre. « Ce n'est pas ce que dit ton visage. » Je réponds d'un air blasé à sa négation. Les mots parlent mais le corps aussi et il est bien plus difficile de mentir dans ce langage là. Je ne suis pas dupe et le lui fait clairement comprendre. D'ailleurs, j'en profite pour reprendre la main sur le petit jeu qu'il me propose. Je suis d'accord pour démarrer une partie mais seulement selon mes conditions. La vérité est une belle récompense quand on la recherche mais n'est pas toujours bonne à dire. Je ne décèle aucune profondeur chez Blaze, le questionner sur ses possibles secrets ne me semble pas très intéressant pour l'heure. Je suis presque surprise qu'il accepte ma proposition sans en discuter les termes. C'est trop beau pour être vrai. J'interprète cet empressement comme un esprit de compétition très affûté chez mon camarade. Là encore, à trop se précipiter, il risque de s'en mordre les doigts. Déterminée, j'annonce la couleur : pour moi, ce sera face.

Blaze s’exécute et lance la pièce d'argent dans les airs. Celle ci fait quelques tours sur elle-même avant que son vol ne soit interrompu par la main du Serdaigle qui attrapa la mornille pour la retourner et la placer contre le dos de sa main. Un jeu de hasard, si futile. Pourtant, je sens mon cœur battre un peu plus fort dans ma poitrine pendant que Blaze me regarde, amusé. Enfin, il jette un coup d'oeil au résultat sans dire un mot. Je lis de la déception sur son visage, avant même de regarder la pièce. Pour une fois, la chance semble être de mon côté. Un bref regard en direction de la main du jeune homme me confirme ce que j'ai compris : la pièce est tombée sur face, j'ai gagné. La sensation grisante de la victoire s'empare de moi et j'ai toute la peine du monde à réprimer un sourire satisfait. Ne montre pas tes émotions Skyler, bordel. L'ombre d'un sourire en coin s'affiche sur mes lèvres, fugace, à peine perceptible. Pour garder une contenance, mon adversaire me prévient que la prochaine manche ne sera pas aussi simple à gagner. C'est ce qu'on va voir. « Je n'en doute pas. » Cause toujours, ouais. C'est simplement la prudence qui m'intime de ne pas trop fanfaronner afin de ne pas affûter l'esprit de compétition du Serdaigle. Quoi qu'il en soit, c'est moi qui ai l'avantage à présent. Mon camarade ne manque pas de me le rappeler, sans doute impatient de savoir à quelle sauce il va être mangé. Je connais les termes du contrat, je les ai moi-même énoncés. Si Blaze me les rappelle, il oublie néanmoins un détail. Un détail dis-je mais qui a néanmoins toute son importance. « Je n'ai jamais dit que le gagnant devait choisir immédiatement après sa victoire. » Dis-je alors avec un air faussement étonné. Skyler vs Blaze, dernier set : l'aigle s'incline devant le serpent. Tu t'es fait bouffer, moineau.

Vous voulez que je vous dise ? Cela m'amuse franchement de le laisser mariner. En plus de me laisser du temps pour choisir avec précision ma sentence, évidemment. Pour bien marquer le coup, il faut que ce soit quelque chose de mémorable. Action ou vérité ? Je n'ai pas encore décidé. De quoi laisser Blaze gamberger pendant quelque temps. Je crois deviner qu'il n'est pas du genre à aimer poireauter. « Tu auras de mes nouvelles, dans le délai qui me plaira. » Je marque mon dernier point avant de prendre ma besace - tombée à mes pieds pendant la crise florale du Serdaigle. Je replace celle-ci sur mon épaule et me dirige vers les escaliers, encore sous forme de toboggan. Bien que l'idée régressive d'une petite glissade soit tentante, je résiste à cette envie. Je n'ai pas envie de casser la carapace devant mon adversaire auto-proclamé. Alors, simplement, je dégaine ma baguette. « Finite Incantatem. » Sans surprise - je ne m'en sors pas trop mal en magie, quand je me concentre - le sortilège est une réussite et l'escalier retrouve ses dizaines de marches en un clin d'oeil. Je range alors ma baguette dans la poche de ma robe de sorcier et me retourne une dernière fois vers Blaze. « Bonne fin d'après-midi. » Une formule de politesse pour garder des relations cordiales. En vrai, je m'en tamponne de la suite de son après-midi. Il m'a assez retardée avec ces conneries : il faut que je me dépêche maintenant. Qui plus est, j'ai hâte de me retrouver seule pour laisser échapper ma petite joie. Il faut que j'en profite avant que mon camarade ne se venge et nul doute que ce sera le cas. A la prochaine pour une nouvelle déculottée, Blaze Mansfield.

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La classe, on l'a ou on l'a pas.
Avec la participation de @Skyler P. Mills dans le rôle de : le défi. •••

Évidemment que ce n'était pas ce que disait son visage, Blaze leva les yeux au ciel à la remarque de sa camarade. Il l'avait toujours eu expressifs, mais ça ne l'empêchait pas de savoir en jouer. Parfois, les gens s'imaginaient un peu trop facilement pouvoir y lire ses émotions sans difficultés et n'imaginaient pas qu'elles puissent les abuser, à l'occasion. Ça marchait pas mal sur les profs, un peu moins sur ses amis qui avaient tendance à mieux le connaitre. Néanmoins, il se gardait ce genre de petits tours de passe-passe pour plus tard, après tout, Skyler n'était pas la seule à pouvoir se garder quelques cartes dans la manche.

Toutefois, quand la jeune fille lui annonça en plus de ça qu'elle préférait reporter à plus tard l'annonce des conséquences de sa défaite à pile ou face, cela lui ajouta une nouvelle frustration. S'il y avait bien une chose que sincèrement il avait du mal à gérer, c'était ça et l'ennui. Blaze ne supportait tout simplement pas de ne pas savoir quelque chose, ou de devoir patienter pour quoi que ce soit. Il avait tout simplement l'impression très désagréable de perdre son temps, un temps qu'il aurait pu occuper en s'avançant dans ses projets, qu'il s'agisse de bêtises ou de cours d'ailleurs.

Il se contenta donc de hausser les épaules, muni d'un sourire peut-être légèrement moins enthousiaste qu'à l'accoutumé et hocha la tête.

- C'est toi qui vois. Ta victoire, tes conditions, mais si t'as besoin d'idées, hésite pas je t'en ferai une liste.

Finalement, malgré cette petite défaite, il était plutôt satisfait de sa matinée. Ce qu'il avait craint le plus, c'était tout simplement de se faire rembarrer sec, mais la jeune fille semblait un peu mieux disposée qu'elle ne voulait bien le montrer. Aux yeux de Blaze, c'était clairement le signe qu'il y avait matière à s'amuser, sans doute que sa camarade ne demandait que cela également, mais que quelque fierté mal placée, ou stratégie habile la retenait de l'exprimer clairement. Du moins, c'était là sa théorie. Après tout, si vraiment il l'avait saoulé, jamais elle n'aurait laissé la porte ouverte à une suite des événements.

Il la regarda mettre fin à son sortilège d'un coup de baguette magique, s'étant demandé si elle oserait utiliser le toboggan. Visiblement ce n'était pas son truc, les gamineries. Tant pis, il pourrait toujours s'en refaire un pour lui-même, si l'envie lui en prenait. Au fond, tous ces petits gestes avaient quelque chose d'instructif, mine de rien, et permettraient à l'avenir au jeune homme d'ajuster un peu les défis qu'il lui proposerait. Après tout, si le but était souvent de sortir de sa zone de confort pour progresser, encore fallait-il identifier la-dite zone, et savoir doser ce qui était le plus adapté à chacun. Tout le monde ne réagissait pas de la même manière aux épreuves et certainement que Skyler serait un adversaire très différent de Jade, tant leurs caractère s'opposaient.

Il agita la main dans un salut enjoué et répondit d'une voix claire :

- A toi aussi ! Profite bien !

C'était dit sans aucune pointe de menace. Après tout, il était toujours plaisant de gagner, même les choses les plus futiles, et Blaze appréciait suffisamment le goût de la victoire pour le souhaiter sincèrement aux autres quand c'était à son tour de s'incliner.

Une fois qu'elle eu disparu de son champ de vision, il s'en retourna dans son couloir, s'assurer que tous ses sortilèges s'étaient bien dissipés et qu'aucune trace de ce qui venait de se jouer ici n'y subsistait.

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