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once upon a time in a land far away (+ junior)
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Le Hasard

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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyDim 26 Jan - 16:07

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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyDim 26 Jan - 22:46

once upon a time in a land far away
junior & erin


Ainsi lovée contre Junior je profite de cet instant, paisible comme aucun autre durant cette courte soirée mais pourtant prodigieusement foirée. Plus encore que sous ma cape d’invisibilité, nous nous retrouvons pelotonnés dans une bulle qui ne m’avait jamais parue si salutaire. Mon ressentiment avait fondu comme neige au soleil ; mes craintes étaient tenues à distance par les bras du Serpentard serrés autour de moi. Ce brusque accès de sensiblerie ne nous ressemblait guère, à moi encore moins qu’à lui. Nos furtives caresses, nos sourires taquins, nos doigts entremêlés, ces gestes étaient d’une banalité affligeante ; une proximité somme toute normale au vu de notre intime complicité. Mais d’étreinte à l’image de celle-ci ? en aucun cas ; c’était la toute première fois que j’avais cette impression tenace de m’accrocher à lui par peur de le voir disparaître. S’il y avait bien une chose qui était immuable, c’était la présence de Junior à mes côtés. Je ne concevais pas d’ordinaire sans ses sourires goguenards, ses piques orgueilleuses, ses paroles vexantes et nos tendres réconciliations. Hormis ce soir, où cette inquiétude s’était insinuée, telle une vipère empoisonnée, faisant naître ce besoin obstiné de le sentir contre moi.

Paupières closes, visage enfoui au plus proche de son parfum, mes paroles ne sont pas vraiment des excuses mais plutôt une curieuse fuite en avant. Je veux laisser derrière nous les éclairs de colère et les mots tranchants que nous avions échangés. Je ne veux plus penser à cette sensation déchirante qui m’avait douloureusement fendue le coeur à l’idée de Junior préférant passer une soirée en compagnie d’une pimbêche sans intérêt, plutôt qu’en ma présence. Tout comme je ne veux plus me questionner sur cet étrange sentiment qui me pousserait presque à lui dire à quel point je ne pensais pas ce que je lui ai dit et à lui avouer sans détour que Charles-Auguste n’était, n’est, et ne sera jamais, qu’un prétexte vexé s’opposant à ses piques révoltantes au sujet du plaisir que l’on pouvait prendre à m’embrasser. L’orgueil se le mêlait à l’épouvante de le perdre ; ce soir, c’était cette dernière qui l’emportait. Un soupir satisfait m’échappe tandis que je l’entend m’assurer qu’il ne compte pas rompre cette promesse. Des mots, que valaient des mots ? Pas grand chose en général, mais ceux de Junior égalaient tous les serments. Du moins osais-je encore le croire : viendrait un jour où il préfèrerait les briser pour batifoler avec l’une de ses nombreuses soupirantes et où mon bonheur lui importerait moins que le sien. Les prrromesses sont faites pour êtrrre tenues. Je ne le laisserait pas s’affranchir de celle-ci si facilement.

Pour l’instant nos sincérités se liaient et s’unissaient dans une belle mélodie d’espérance et d’engagement. Après quelques secondes d’un nouveau silence sublimé par les caresses de ses mains dans mes cheveux, je me fends d’un aveu. Mon esprit calmé par la tranquillité qui émanait de notre étreinte ne parvenait cependant pas à se défaire des mots violents que je lui avais adressés. Ce qui était assez inhabituel au vu de ma faculté de passer rapidement à la suite. Parmi tous les autres, il y en avait en particulier que je détestais et que j’aurais souhaité pouvoir ravaler. À défaut, lui dévoiler leur fausseté était encore la meilleure chose à faire. J’espérais lui arracher un rire, quoique ce soit de positif en réalité, mais pas ce ton comme anéanti qui enveloppait ses deux pauvres mots. Suis-je peinée, vexée, ou bien un mélange des deux ? Conservant un mutisme froissé, le silence nous entoure de nouveau. Je pouvais faire comme si je n’avais rien entendu mais cela s’apparentait bien trop à de l’hypocrisie à mes yeux. Pourtant je continue de me taire, ne sachant pas comment souligner son ton si peu d’espoir, pire : où toute conviction était absente. Ne me croyait-il donc pas ? Ou savait-il déjà qu’un jour il ne voudrait plus de cette couronne ? En avait-il une autre qui l’attendait d’ores et déjà ? Pourquoi, par Ekrizdis, mon esprit d’habitude souverainement sûr de lui se posait-il tant de questions ? Cela avait beau me déplaire, je n’étais pas prête à renoncer à cette étreinte qui épaississait, chaque seconde un peu plus, la bulle nous isolant du reste du monde. Plus rien n’existait que lui, me serrant comme s’il ne souhaitait pas que je m’éloigne, et moi, ne souhaitant pas m’éloigner, quand bien même ces interrogations tapissaient le fond de mon esprit.

Je n’étais pas certaine de ce qui nous attendrait une fois ce tendre moment terminé et je n’avais pas envie de le découvrir. Pas tout de suite. Par la suite, je craignais fort que Junior ne saisisse la moindre occasion pour se moquer de cet accès sentimental qui me prenait extraordinairement mais pour l’instant, tout cela ne comptait pas. Je n’avais rien de très erinien à me conforter dans ces cajoleries et à me complaire de ses caresses incessantes le long de ma chevelure brune. Je ne me serais jamais doutée qu’il me faudrait, un jour donné, chercher tant de réconfort auprès de mon meilleur ami que sa simple présence ne pourrait combler. L’instant n’en était pas moins profondément véritable, au contraire : son invraisemblance le rendait d’autant plus pur. Le retour à la réalité fut donc brutal. La bulle éclata, percée par ce bruit sec qui nous fit sursauter. Je ressentais le froid avec une acuité exacerbée par la douce chaleur de notre étreinte qui s’enfuyait déjà, tel un vague souvenir. Nous fouillâmes d’un même regard inquisiteur les rayons, à la recherche d’une moindre présence expliquant cette chute. J’étais prête à soutenir le regard de MacCreery avec toute la suffisance que je possédais. Mais il n’était pas là, il n’y avait personne. J’avais pourtant la furieuse impression que nous n’étions pas totalement seuls et je n’aimais pas l’idée de quelqu’un nous observant. Nos moments n’appartenaient qu’à nous : si un petit malin se croyait permis de nous espionner, il le paierait très cher dès que je mettrais la main sur lui.

Nous rendant à l’évidence face à la solitude dans laquelle nous étions toujours plongés, nous revînmes sur le livre tombé au sol. Les mouvements qui l’agitaient s’accentuaient avec les secondes, passant du frémissement aux soubresauts. Sourcils froncés, moue agacée d’avoir ainsi été interrompue, je me penche pour attraper ce maudit grimoire et le remettre à sa place, bien coincé entre deux de ses compagnons. Ainsi, il n’y aurait plus aucune chance qu’il ne vienne troubler notre intimité, même si celle-ci s’était déjà envolée. Les doigts de Junior autour de ma taille interrompent mon mouvement et son souffle vient me chatouiller la nuque. J’avais l’impression que cela faisait une petite éternité que nous n’avions pas échangé ces surnoms mièvres mais qui sonnaient pourtant si bien à mes oreilles. Avec une moue contrariée, j’obtempère et me détourne du livre. Je te suis. Poursuivre une quelconque exploration n’éveillait plus aucun intérêt chez moi, pas plus que de rester ici à observer un vieux grimoire pris de tremblements. En fait, plus rien n’avait guère de saveur après nos bras complices entourant l’autre. Plus rien, hormis la présence de Junior, à laquelle je n’étais pas encore prête à renoncer. Adieu, chaleur agréable, place au froid nocturne qui se faisait de nouveau maître de mon corps tandis que mon meilleur ami s’écartait d’un pas. Sa main trouve cependant la mienne bien rapidement et m’entraîne à l’opposé de ces sursauts littéraires et incongrus.

Les étalages noirs de la réserve défilent sous nos yeux à mesure que nos pas nous éloignent des rayons témoins des minutes passées lovés l’un contre l’autre. Ce que je prends d’abord pour le fruit de mon imagination s’avère être en fait l’ouvrage qui nous suit, rampant au sol. Aussitôt que nous nous arrêtons, il reprend ses tremblements agités. Notre marche se poursuit et sa filature également. De nouveau nous nous stoppons net et je coule un regard à la fois impatient et à la fois suspicieux en direction de Junior. Superrr, il ne manquait plus que ça : un livrrre qui monte la garrrde. Je ne savais pas pourquoi ce crétin de grimoire nous suivait ainsi à la trace, ne parvenant pas à me remémorer un seul mot de ceux que mes pupilles avaient parcourus, mais c’était certain qu’une propriété magique le poussait à nous pister. Nous ou moi ? Suivait-il le sorcier qui l’avait eu entre les mains, ou tout visiteur indésirable qui se promenait impunément dans la réserve ? Tu penses qu’il va continuer longtemps ainsi ? fais-je alors que nous reprenons notre cheminement. Peut-être qu’il nous suffisait de quitter la réserve pour qu’il nous laisse en paix ? Cependant, il était hors de question que je me laisse dicter ma conduite par un simple assemblage de feuilles de papier. Le bruit insupportable de la couverture traînant au sol m’arracha un souffle exaspéré tandis que je me retournais une énième fois. Ça suffit grondé-je. Junior m’en avait empêchée une première fois, mais j’étais bien déterminée à éloigner cet agaçant ouvrage de nous. Je n’aimais pas être suivie, encore moins par quelques bouts de parchemins.

1 - 2 - Aussitôt que ma main s’empare du grimoire, une vive brûlure m’élance et remonte le long de mon bras. Un cri de douleur m’échappe au moment où je projette l’ouvrage contre une étagère, avec toute la violence et la force acquise durant de nombreux matchs de Quidditch. La sensation fulgurante laisse place à une impression de froid liquide, comme si mon bras venait d’être plongé dans une eau glaciale. C’est étrrrange soufflé-je à Junior, agitant les doigts avec la désagréable sensation que je ne les sentais plus. Même s’il en fallait bien plus pour m’inquiéter, je n’aimais pas être ainsi prise au dépourvue et ne pas maîtriser la situation.
3 - 4 - Il me fallait peut-être envisager des compétences autres que le Quidditch. Après un niffleur mutant au bal de Noël donné dans ce pitoyable orphelinat, c’était au tour de ce grimoire de faire les frais de mon coup de pied. Je l’observais voltiger avec un sourire féroce qui s’accentua d’un rire satisfait quand un bruit sourd lointain nous informa qu’il venait d’atterrir lourdement contre quelque chose - probablement le sol où d’autres livres. Je pense que nous pouvons rrreprrrendrrre. Et s’il réapparaissait magiquement dans notre dos, je risquais fort de chercher à employer des moyens plus radicaux encore. Un bon incendio serait parfait pour stopper net sa progression. Je n’eus pas l’occasion de vérifier : un hurlement strident nous perça les tympans, provenant tout droit de là où j’avais propulsé le grimoire. Coulant un regard effaré en direction de Junior, je portais mes mains à mes oreilles. À ce rythme là, c’était toute l’école qui allait passer la nuit debout, et non plus nous deux uniquement. Faen ! On ferrrait mieux de filer !

5 - 6 - Mes doigts serrés autour du grimoire, les tremblements qui l’agitent se répercutent jusqu’à mon épaule. Une force certaine se dégageait du livre, mais je ne m’y attarde pas. En deux grandes enjambées, je suis face à un rayonnage, duquel je tire un livre au hasard, légèrement plus petit que celui que je tiens dans ma main gauche. Sans ménagement, je comble l’espace de sa présence. Ainsi coincé, il ne pourra plus nous suivre. Bien sur la magie noire était plus complexe que cela, mais il ne se dégageait pas du livre quoique ce soit de menaçant. Au plus bénéficiait-il d’une protection que je n’avais encore jamais vue, plus exaspérante que réellement dangereuse. Bon, où allons-nous ? demandé-je à Junior en revenant à sa hauteur. Un craquement annonciateur de mauvaises nouvelles nous interrompit et nous nous retournâmes à l’unisson en direction de sa provenance. L’étagère où je venais de piéger notre pisteur en papier était toute entière prise de tremblements familiers. On devrrrait filer... soufflé-je à l’attention de mon meilleur ami. Je n’étais pas facilement effrayée, il me fallait plus qu’une étagère tremblotante, mais je ne tenais pas à être là quand le bibliothécaire débarquerait. D’autant plus que les mouvements qui agitaient le mobilier la faisaient dangereusement tanguer. Finalement, peut-être que l'ouvrage n'était pas si inoffensif. [PAIR - l'étagère tombe sur celle qui lui fait face dans un bruit de fin du monde. La seconde commence à son tour à basculer. // IMPAIR - elle semble encore tenir sur ses fondements, mais pour combien de temps ?]
electric bird.



Dernière édition par Erin B. Sørensen le Dim 26 Jan - 22:47, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyMer 29 Jan - 17:43



once upon a time in a land far away
ft. @Erin B. Sørensen & C. Junior d'Archambault

Est-ce que la crainte qui nous avait animés (et qui nous animait peut-être encore) avait vraiment lieu d’être ? Si j’aimais espérer que non, je n’en savais finalement rien. Il n’était pas impossible que tout ait pu se terminer là, dans cette Réserve idiote, pour des paroles qui ne l’étaient que davantage… Et ça n’avait finalement que peu de sens au regard de toute notre relation. Nous nous étions disputé tant de fois que j’étais incapable de les compter, nous nous étions probablement balancés au visage toutes les horreurs possibles sans rougir ni prendre la peine d’y déposer quelques excuses pour en adoucir la dureté… Et voilà que, pour ces mêmes raisons qui n’avaient toujours fait que partie d’un jeu masochiste dont on ne s’était jamais passé, tout prenait un tour affreusement plus réel et effrayant. J’avais beau cherché, je peinais à trouver pourquoi. Bien sûr, nous avions touché à quelque chose de plus fragile que nos seuls egos… et il n’était pas impossible que le fait que tout puisse nous échapper pour se glisser dans des mains étrangères ne devaient pas arranger les choses… mais de là à prendre le risque de tout briser ? de là à nous blesser si violemment…? Je ne pouvais m’empêcher de ressentir une culpabilité rare et étouffante face à ce corps blotti contre le mien. Oh, j’étais bien, je ne le niais pas ! Je ne regrettais pas la tournure que tout cela avait pris, loin de là ! Mais je ne pouvais que regretter de lui avoir fait le moindre mal. Et pour que nous en arrivions à cette étreinte aussi nécessaire que délicieuse, je ne doutais pas qu’il y en avait eu plus qu’un peu…

Les prrromesses sont faites pour êtrrre tenues.
Je le sais. Elle le sera.

Je ne savais pas ce que je pouvais faire de plus pour la rassurer. Je voulais bien tout tenter pour un peu qu’on me mette sur la voie. M’inquiéter des autres ne faisait pas partie de mes habitudes et quoi que je fus toujours naturellement plus enclin à le faire auprès d’elle, il me restait bien des lacunes… Pourtant, j’étais parfaitement sûr de moi sur ce point : je ne l’abandonnerais pas. Il m’était impossible d’imaginer le moindre avenir dont elle ne faisait pas partie et la crainte que je pouvais bien ressentir à l’idée de ce futur trop proche qui finirait immanquablement par nous éloigner n’en était qu’une preuve de plus. Et sa tentative, attendrissante je l’avouais, de chasser les nuages qui planaient encore au-dessus de nous ne suffit pas à me faire fermer les yeux sur ce qui nous attendrait un jour. Il y aurait un moment où la couronne qu’elle acceptait de me laisser me serait arrachée par celui qui me ravirait la Reine toute entière. Et elle n’avait beau prétendre qu’il n’y avait pour l’instant que moi à prétendre au titre de Roi, je savais pertinemment que ça ne durerait pas. Et elle le savait sûrement aussi bien, en réalité. Toute la bonne volonté du monde ne suffisait pas à m’y faire croire. J’aurais donné cher, n’importe quoi même, pour retrouver l’innocence de notre début de soirée. Qu’elle n’ait qu’à me reprocher mon manque connu d’enthousiasme pour les surprises ! Je m’en voulais, néanmoins, de réagir aussi bêtement. Qu’est-ce que cela pouvait bien me faire que son cher Charles ait à ses yeux plus d’importance que je ne l’avais imaginé ? Elle ne m’avait rien promis et était parfaitement libre d’aller roucouler avec le premier abruti qui croisait son chemin si le coeur lui en disait ! Notre amitié n’était en rien une entrave et d’aussi loin que je me souvienne, nous n’avions jamais fait ces pactes enfantins et intenables qui se terminaient par la promesse d’un lien indéfectible « à la vie à la mort »… Peut-être l’aurions-nous dû…

Notre étreinte n’avait aucune fin et je ne lui en souhaitais pas. Qu’importe si ce qui aurait dû être l’exploration de contrées inconnues ne se résumait finalement qu’à un câlin maladroit. Ça me semblait préférable. Plus que ça, même. Je me sentais bien. Pourtant, notre bulle finit par éclater brusquement alors qu’un grimoire s’écrasait au sol. Toutes les questions restaient en suspend tant cela semblait venir de nulle part. Il n’y avait aucune âme dans les parages et rien qui aurait pu en être l’auteur. Nous étions seuls. Totalement seuls… Et puis le livre se mit à bouger. Ça n’annonçait rien de bon. Je ne savais pas exactement quels ouvrages se trouvaient ici mais je savais par expérience que certains livres sorciers étaient dotés de pouvoirs insoupçonnés. Notre bibliothèque familiale, qui ne comportaient pourtant presque exclusivement que la collection paternelle, avait quelques spécimens qui avaient laissé sans voix le gamin curieux que j’étais alors que j’avais eu le malheur de les ouvrir… Les moldus avaient au moins le mérite de ne jamais laisser derrière leurs oeuvres quelque mauvaise surprise. Sinon la nullité même de leurs écrits… Mais on s’en remettait toujours bien mieux que des maléfices étranges tapis entre les pages… Erin voulut s’en approcher mais je l’en empêchai. Contre toute attente, elle consentit à s’en éloigner.

Je te suis.

Mieux valait le laisser là. Au pire il s’agiterait ainsi toute la nuit et MacCreery trouverait quoi en faire le lendemain matin… Ou s’il ne trouvait pas, il serait le seul à subir le courroux potentiel de l’ouvrage… Mais tout ne se passa pas aussi bien que prévu. À peine avions-nous tourné les talons qu’il se mit à nous suivre. Il s’arrêta en même temps que nous. Le silence qui flottait sur la bibliothèque me mettait un peu mal à l’aise. Il y avait d’au côté les souvenirs agréables de notre étreinte et de l’autre ce brusque retour à la réalité dont je ne savais quoi faire. Je savais que nous ne reparlerions jamais de tout ça et une part de moi s’en désolait. Le livre, en soi, ne me dérangeait pas. Nous avions toute la nuit pour le semer et, dans le pire des cas, il finirait bien par se lasser. Mais ma meilleure amie n’était pas aussi tranquille que moi face à ce pot de colle littéraire. Le regard qu’elle lança dans ma direction en disait long sur sa patience maltraitée.

Superrr, il ne manquait plus que ça : un livrrre qui monte la garrrde.

Je haussai distraitement les épaules en coulant un regard en direction du fautif. Il s’était à nouveau arrêté à quelques mètres de nous et s’agitait sur place, comme enthousiaste à l’idée de reprendre sa route. Il ne nous avait probablement pas désigné par hasard et il aurait été utile de savoir après lequel d’entre nous il en avait mais l’idée ne nous traversa pas l’esprit. Je n’avais de toute façon aucune envie de m’éloigner d’elle pour l’instant, trop peu sûr que les ombres de cette soirée pathétique n’attendent pas la moindre occasion pour s’étendre à nouveau entre nous. Qui savait, même, si demain ne serait pas désagréable étrange, plein des stigmates de notre dispute…? Elle esquissa un pas en avant et, après un dernier coup d’oeil au grimoire tremblant, je la suivis sans broncher.

Tu penses qu’il va continuer longtemps ainsi ?
Tout dépend de ce qu’il nous veut… Si le problème est notre présence dans la Réserve, il s’arrêtera quand nous en serons sortis. Sinon… Attends-toi à être suivie toute la nuit.

J’avais finalement retrouvé tout le calme que je me connaissais d’ordinaire et n’accordais qu’un intérêt limité à cette situation étrange. Il nous suivait, certes, mais restait à une distance respectable, si bien que nous ne courrions pas de véritable danger. Si jamais il continuait à nous suivre, il faudrait le feinter d’une quelconque manière d’ici le retour de MacCreery mais nous n’étions pas non plus à la minute… Huit heures me paraissait loin et j’étais bien incapable de savoir si cela me réjouissait ou me désespérait… Et puis, sans prévenir, le volcan Erin entra en éruption.

Ça suffit.

Elle ne me laissa pas l’occasion de réagir qu’elle fondit sur le pauvre livre et l’empoigna avec force. Je voyais d’ici la lutte qui s’était engagée et les soubresauts de leur duo mal assorti. Elle délogea un autre livre que je ne pus m’empêcher d’attraper au vol, tant pour lui éviter des dommages que pour m’assurer qu’il n’avait rien de plus dérangeant encore que celui qu’elle venait de fourrer presque rageusement à la place du premier. Fort heureusement, il ne s’agissait que d’un manuel de potions pour potionnistes confirmés. Je le reposai sur une étagère au hasard alors que la Poufsouffle revenait vers moi, visiblement satisfaite. Personnellement, je n’étais pas certain que l’idée ait été brillante et m’attendais presque à ce qu’il saute de son nouveau perchoir pour nous suivre à nouveau à la trace.

Bon, où allons-nous ?

J’allais ouvrir la bouche pour suggérer que nous passions aux rayonnages suivants, ne serait-ce que pour avoir l’impression d’avoir profité de la Réserve (alors qu’il n’en était rien, bien évidemment) lorsqu’un craquement inquiétant se fit entendre derrière nous. J’eus à peine le temps de me retourner que le meuble tout entier commençait à s’agiter comme le livre l’avait fait un peu plus tôt. Est-ce que lui aussi allait nous suivre ? J’étais incapable de détourner les yeux du spectacle qui se déroulait à quelques pas de nous. Si le bruit du grimoire était agaçant, il ne risquait pas d’alerter qui que ce soit, là, c’était bien moins sûr !

On devrrrait filer…
Je te suis, répondis-je dans un hochement de tête alors que je reculais presque machinalement.

L’étagère commençait même à vaciller, emportée par la force de l’ouvrage qu’on y avait contraint à entrer. Nous n’avions même pas eu le temps de quitter le rayonnage que le meuble s’effondra sur celui qui lui faisait face dans un boucan monstre. Tous les livres tombèrent et je crus reconnaître la couverture de notre pisteur dans le tas. Dans tous les cas, nous risquions d’être pris au piège. D’un côté, il y aurait le bibliothécaire appâté par le bruit et de l’autre le bouquin qui nous trahirait à la première occasion.

Viens, on va se cacher dans la salle principale !

Sans attendre la moindre réponse, je l’entrainais sur nos pas, remontant toute la Réserve jusqu’au cordon de sécurité que je défis d’un geste brusque. Il pendouilla lamentablement sur son socle alors que nous quittions ces rayons maudits. Notre escapade touchait à sa fin et terminait aussi mal qu’elle avait commencé… Si je doutais fort qu’on puisse écoper de plus que quelques points en moins pour avoir pénétré ici sans autorisation, avoir détruit en partie l’endroit nous offrait bien plus d’ennui ! Si quelqu’un parvenait à nous mettre la main dessus, il y avait des chances pour que les conséquences soient dramatiques…

PAIR — Une cachette en vue, je continuai ma route sans ralentir. Pourtant, je fus bien obligé de m’arrêter net quelques mètres plus loin alors que la porte cliquetait à nouveau. Je forçai Erin à s’accroupir à mes côtés derrière une table de travail, seule chose pouvant nous masquer de la porte qui s’entrouvrait… Attiré par le boucan que nous avions fait, MacCreery débarquait déjà. Le regard que je lançai alors à la Poufsouffle était clair : si elle ne dégainait pas sa cape d’invisibilité sur le champ, nous serions dans de très sales draps.

(DÉ n°2) PAIR — Comme si ça ne suffisait pas, le frottement de la couverture de cuir sur le sol recommença de plus belle et l’ouvrage se glissa avec nous dans la salle principale. Nous nous en débarrasserions jamais, c’était une catastrophe !

code by bat'phanie


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Dernière édition par C. Junior d'Archambault le Mer 29 Jan - 18:48, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyMer 29 Jan - 20:03

once upon a time in a land far away
junior & erin


Délestées de paroles idiotes et cruelles, nos langues se lestent maintenant d’excuses voilées et de serments solennels. Nos disputes habituelles n’avaient jamais rien remis en cause de notre amitié, en quoi ce moment était-il différent ? J’avais toute confiance en mon meilleur ami, je lui aurais confié mon coeur sans hésiter, les yeux clos d’une tranquillité inébranlable. Ce soir, je craignais qu’il ne le jette allègrement pour s’amouracher de celui d’une autre. Qu’il me préfère cette autre. Sa promesse réconfortante repoussait les nuages lourds de sens qui assombrissait mon visage, mais pour combien de temps ? Aussitôt que notre corps s’écarteraient l’un de l’autre, aussitôt que nous nous éloignerions physiquement, tout cela pourrait revenir, avec plus de force encore. Notre valse unique en son genre alternait entre provocations amusées, bravades enfantines, mots d’amour désuets ; jamais elle ne s’était embarrassée de promesses indéfectibles, jusqu’à ce que la mort nous sépare. J’avais toujours considéré cela comme évident. Nous étions un Roi et une Reine, nous avions un royaume à gouverner, et celui-ci s’étendait de nos bêtises frivoles à nos intimes moments emplis de cette complicité unique. Notre lien fusionnel résisterait au temps, à la distance, même si d’éloignement je ne concevais pas. Maintenant, je me demandais sans exagération aucune si nous n’aurions pas mieux fait de réaliser un Serment Inviolable pour éviter qu’une sotte quelconque vienne tout ruiner de cette histoire princière. C’était, en même temps, une idée totalement folle. Qui disait Serment Inviolable disait témoin et il était hors de question que nous laissions qui que ce soit pénétrer notre royaume secret.

Je voulais le croire lorsqu’il me disait qu’il tiendrait sa promesse ; je le voulais plus que tout. J’avais décidé il y a bien longtemps déjà que rien ne me résisterait, que je me battrai pour obtenir ce que je désirais le plus : une vie éternelle, un coeur infaillible, un monde débarrassé de son impureté. Je ne perdrai pas Junior, c’était tout bonnement impensable. On enlevait des enfants, on ne ravissait pas un Roi. Alors son serment réconfortant m’assurait un avenir où il ne m’abandonnerait pas, où il ne se détrônerait pas pour aller conquérir un autre château. Blottie contre lui, je ne concevais pas d’autre place où il faisait si bon se retrouver, malgré l'incongruité de mon geste. Il s’effaçait petit à petit dans notre étreinte qui se prolongeait, laissant place à une intime conviction : pour la toute première fois de notre relation nous avions eu besoin de plus que quelques mots pour rattraper une situation qui nous avait échappée. Est-ce que ça allait se reproduire ? Seul l’avenir le savait. Les disputes n’étaient pas terminées, de cela, j’étais certaine. Mais nous nous étions toujours chamaillés. Seulement, nous avançions sur une épaisse poutre qui ne nous demandait jamais de mettre en péril notre belle amitié. La poutre était devenue un fil et le danger, réel. Pourrait-il redevenir aussi solide que du bois ?

Qu’il s’agisse de ces questionnements absurdes ou de cette plénitude paradoxale que notre étreinte me procurait, la fin fut brutale et bruyante. Un livre tenace qui suivit nos déambulations nouvelles dans la réserve. Comme s’il voulait nous en chasser. Ou comme s’il était lié à ceux qui l’avaient tiré de son sommeil. Mon impatience trouvait cela plus agaçant que menaçant, quand bien même j’avais conscience de l’endroit où nous nous trouvions. S’il était si dangereux que ça, il aurait déjà explosé ou aurait mis le feu aux alentours. Il se contentait de traîner derrière nous, le bruit entêtant de sa couverture frottant le parquet commençant sérieusement à user mes nerfs. Premièrement, il nous détachait l’un de l’autre, mettant fin à un instant qui, je le savais au fond de moi, ne se reproduirait pas. Deuxième, il nous empêchait de rattraper les derniers morceaux de cette soirée pour les recoller entre eux. Tel un invité indésirable, il se glissait sans gêne dans un tête-à-tête auquel il n’avait jamais été convié. La logique imparable de Junior ne me convenait pas. Je n’avais pas envie de passer la nuit avec cette désagréable sensation d’être observée, mais je n’aspirais pas pour autant à quitter notre antre actuel. Je n’étais pas prête à dire bonne nuit à Junior. Cette pensée pousse mes doigts à se serrer un peu plus aux siens, comme s’il était sur le point de partir, tandis que mon regard agrémenté d’un froncement de sourcil se pose une nouvelle fois sur cet exécrable grimoire.

Je pouvais sentir la tranquille nonchalance de mon meilleur ami se propager à travers nos mains enlacées. Mais c’était comme arroser de quelques gouttes à un volcan bouillonnant : l’eau s’évaporait, et il entrait en éruption. Mon geste comportait probablement une frustration à deux causes : d’une part cette teigne qui ne nous lâchait pas, de l’autre le fiasco que représentait cette soirée fantasmée. Mes doigts s'éparpillent autour de ceux de Junior, tandis que mon autre main s’emparent de cet affreux bouquin. En quelques mouvements, le problème était résolu et notre espion de papier se retrouvait coincé entre deux de ses semblables. Un sourire satisfait ourlé sur mes lèvres, je rejoins Junior de quelques pas rapides. Maintenant, nous pouvions poursuivre. Du moins le pensais-je jusqu’à ce qu’un grincement inquiétant ne me fasse me retourner, accompagnée d’une volute de cheveux bruns qui mourut sur mon dos. Ce n’était plus un seul livre qui tressautait mais une bibliothèque toute entière. Nous aurions tout intérêt à filer, et en vitesse. J’en avais conscience, je le proposais même à Junior, mais mes yeux ne parvenaient pas à se détacher de ce spectacle obsédant d’une étagère lourde de grimoires et de ses mouvements de balancier.

Le temps figé retrouva une inquiétante saveur d’un coup immédiat, alors que tout s’effondrait, des livres chutant au sol dans un bruit sourd. La cacophonie se répercutait sous les voûtes du lieu interdit et je n’avais nul besoin d’être dans un des couloirs extérieurs à la bibliothèque pour savoir qu’elle traversait même les murs. Notre fuite ne marqua pas la moindre hésitation, Junior m'entrainant avec lui sans attendre que je n’ouvre la bouche. Nous traversâmes la réserve en sens inverse, passâmes le cordon que nous laissâmes pendouiller pitoyablement au sol, et fondîmes au coeur de la bibliothèque. Je ne savais pas quelle idée mon meilleur ami avait en tête, mais je suivais aveuglément ses pas. Jusqu’à ce qu’un cliqueti ne nous alerte : déjà, MacCreery revenait, alerté par le bruit que tout le château avait sûrement entendu, sans en comprendre l’origine. J’hésitais entre rire et m’inquiéter de la suite des événements, et optai donc pour un pincement de lèvres masquant un sourire un brin nerveux. Je ne craignais pas les conséquences de nos actes si nous nous faisions attraper : nous n’allions pas nous faire virer pour une escapade qui avait mal tournée. Mais je ne voulais pas qu’on découvre en ma possession une cape d’invisibilité, tout comme je souhaitais esquiver des réprimandes de la part, et de mes frères, et de mes grand-parents. Suivant le mouvement de Junior, je m’accroupis à sa suite derrière une table, piètre cachette face à la menace qui planait sur nous. Nous devions compter sur l’intuition du bibliothécaire et espérer le voir se diriger rapidement en direction de la réserve puisque dans cette partie-là de son antre de vieux garçon dont les moeurs étaient réputées étranges, tout était calme. En apparence… et pas pour très longtemps. Je vis avec une fureur mêlée de stupéfaction le grimoire responsable de tout cela glisser à côté du cordon qui marquait la séparation entre la réserve et le reste des lieux. Faen ! juré-je entre mes dents serrées par la colère.

D’un geste prompt, je retire ma cape de la poche de mon pull et je nous enveloppe rapidement, moi et Junior. Je coule un regard teinté de chagrin dans sa direction. Adieu la belle bulle protectrice qui nous offrait plus tôt un moment d’une rare intimité et d’une toute-puissance savoureuse : nous n’étions plus que deux jeunes adolescents qui devaient trouver un moyen de fuir, et rapidement. J’avais l’impression que nous souffles qui se mêlaient sous notre dôme invisible produisaient un bruit au moins aussi monstre que l’effondrement d’une partie des étagères. Ils résonnaient douloureusement à mes oreilles, et j’essayais de calmer le mien tandis que, tels deux sortilèges lancés par une seule et même baguette, le livre et MacCreery avançaient face à face.

#1
1 - 2 - 6 - Le hasard faisait bien les choses et jouait en notre faveur. Le bibliothécaire et le livre teigneux se croisent, poussant le premier à baisser les yeux sur le second et l’empoigner d’une main ferme après lui avoir jeté un sortilège d’immobilisation. Son regard se fait suspicieux mais il poursuit son chemin en direction de la réserve, l’ouvrage serré entre ses doigts. Bien fait pour ce stupide grimoire ! On s’en va ? Question rhétorique. Cachés sous ma cape, nous nous faufilons entre les rayonnages jusqu’à la porte de sortie. Même s’il l’avait refermée derrière lui, nous avions le temps de nous glisser en-dehors de son antre avant qu’il n’entendre le grincement des battants et nous serions déjà loins lorsqu’il reviendrait voir ce qu’il se passe.
3 - 4 - 5 - Instinctivement, j’entoure le poignet de mon meilleur ami de mes doigts fins et je le pousse à me suivre. Ce n’était pas le moment pour établir de longs plans compliqués : il fallait nous sortir de là au plus vite. Le livre tressautait vers nous, mais il pouvait encore buter sur le bibliothécaire, et il allait de toute manière plus lentement que nos pas pressés. Cachés sous ma cape, nous nous faufilons entre les rayonnages jusqu’à la porte de sortie. Je ne savais pas s’il avait refermé ou non les portes derrière lui : restait à espérer que, le cas échéant, nous ayons le temps de nous glisser entre les battants et de courir jusqu’à disparaître entre deux couloirs avant qu’il ne revienne sur ses pas, alerté par les grincements.

#2
PAIR - Porte ouverte
IMPAIR - Porte fermée
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ft. @Erin B. Sørensen & C. Junior d'Archambault

Il y avait des choses immuables, à Poudlard, et l’obligation implicite de ne jamais s’attendre à rien de bien en faisait immanquablement partie. Pourtant, en compagnie d’Erin, je n’avais jamais eu à me frotter à de telles idioties. Nos chamailleries n’étaient qu’un prétexte à nos retrouvailles et les silences qui nous entouraient parfois naissaient d’une complicité si évidente que les mots n’avaient pas toujours de place. Ce soir, en revanche, il n’en était rien. Si retrouvailles il y avait et qu’elles étaient délicieuses, elles ne semblaient pas totales. Comme drapées d’une ombre sombre qui menaçait de rejaillir à tout moment… Et des silences dont on s’enveloppait, il n’y avait pas grand chose à en tirer sinon des non-dits gênants que je ne nous avais jamais connus… Je détestais cette impression tenace d’avoir touché à quelque chose de trop fragile pour être réparé. J’étais incapable de savoir quoi. Nous avions toujours fait comme nous faisions tout le temps et pourtant le résultat était catastrophique. Et toute l’intimité du monde ne suffisait pas à me voiler la face. La catastrophe ne s’arrêtait malheureusement pas à notre seule relation… Le cadre même de notre soirée en suivait le chemin… D’abord cet insupportable livre traînant inlassablement sa couverture derrière nous… Agaçant, peut-être, mais pas assez pour me faire renoncer à la bulle percée qui s’étendait encore autour de nous. Puis l’emportement d’Erin a son encontre et son maintien forcé dans une étagère dont il ne voulait pas. C’est à partir de là que notre séjour entre les murs de la bibliothèque prit un tour désespérant… Le meuble tout entier qui se mit en branle et s’écrasa sur son vis-à-vis, déversant sur le sol un torrent de pages et de mots. Il y eut malgré nous une seconde de stupeur face à tant de dégâts. Comment notre soirée en tête-à-tête, certes bancale, pouvait avoir dégénéré à ce point ? Dans le fond, l’étalage pathétique de ces ouvrages était à l’image de ce qu’il se passait entre nous… La solidité de ces meubles imposants que nous avions toujours crus inébranlables venait de s’envoler en fumée, ne laissant derrière elle qu’une structure fragile menaçant de s’écrouler au moindre choc…

Un sursaut de bon sens ne tarda pas à nous prendre et à nous pousser loin d’ici. Il fallait trouver refuge hors de la Réserve et attendre patiemment que quelqu’un entre pour nous délivrer. L’idée était de nous glisser à l’exact opposé de notre position actuelle, là où personne ne poserait ne serait-ce qu’un regard, bien trop occupé à réaliser les dégâts que nous venions de causer bien malgré nous. Sur le papier, ça semblait être un plan tout-à-fait correct. Dans la pratique, en revanche, ce fut affreusement plus compliqué. Nous n’avions même pas eu le temps de traverser la bibliothèque que déjà la clé tournait dans la serrure. Je finis ma course derrière une table, incapable d’aller plus loin sans prendre le risque d’être aperçu par MacCreery. J’attirai Erin à ma suite et observai, non sans sentir mon coeur battre à tout rompre, la porte qui s’ouvrait déjà. Notre abri était plus que sommaire et ne nous protégerait en rien du regard du bibliothécaire que j’imaginais sans mal courroucé et, comme si nous ne nous trouvions pas assez dans de sales draps comme ça, le livre qui avait tout déclenché revint d’entre les morts et traîna péniblement sa couverture à notre suite. Malgré moi, j’ouvris de grands yeux désespérés. Il ne nous lâcherait jamais ?! Nous étions sortis de la Réserve, qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir de plus ?! Erin jura, me faisant grimacer légèrement. Ça n’était pas le moment de nous faire repérer de quelques manières que ce soit ! Est-ce que nous pourrions nous faire renvoyer, ce soir, si on se faisait attraper ? Si je ne m’étais en aucun cas posé la question pour une simple escapade interdite, j’avais plus de mal à croire que nous nous en sortirions sans dommage alors que les étagères étaient en train de s’écrouler derrière nous ! Elle finit par tirer la cape de sa poche et laissa son regard accrocher le mien presque tristement. Je m’efforçai de lui sourire en retour, dans l’espoir idiot que cela puisse être rassurant, mais il fallait bien avouer que je partageais sans mal son émotion. Il n’y avait sûrement rien à tirer de cette soirée et ce qui aurait dû être une nouvelle page brillante dans notre règne se révélait être une tache sombre dont personne ne parlerait jamais. Certainement pas nous, en tout cas… Je ne doutais pas que cette escapade n’aurait aucune existence dans notre histoire commune et que nous ferions tout notre possible pour l’oublier. Enfin… Plus ou moins… Je n’étais pas certain d’en avoir très envie… Je voulais bien fermer les yeux sur les catastrophes successives, oui, mais il serait bien plus difficile de tirer un trait sur son corps chaud reposant tout contre le mien et le bien-être inattendu que cela avait bien pu me procurer. Et la nécessité brutale d’en arriver là, aussi, risquait d’être difficile à mettre aux oubliettes… Tout, en réalité. C’était une catastrophe depuis le début, évidemment, mais c’était avant tout une première et n’y rien comprendre m’empêcherait de faire comme si rien avait existé. Nous n’en reparlerions juste pas, c’était ce qu’il y avait de plus probable…

MacCreery arriva à notre hauteur et tomba face à face avec le livre qui achevait lui aussi sa course. Durant une seconde, je craignis le pire. Si le livre était hors de son trou, il devait sûrement savoir que c’était une main humaine qui en était la cause. Et la porte fermée à clé qu’il avait rouverte lui-même était la preuve que le coupable était toujours dans les parages… Pourtant, il se contenta d’immobiliser l’importun et, après un regard plus suspicieux, il continua sa route en direction de la Réserve. Il devait sûrement penser que nous étions toujours sur les lieux du crime. Il aurait fallu être bien bête pour s’y risquer plus longtemps. Je le regardai s’éloigner sans oser bouger pour autant. Il marmonna quelque chose que je ne compris pas, s’arrêta une seconde pour jeter un long regard en arrière comme s’il s’attendait à voir quelque criminel sortir de nulle part et finit par passer le cordon toujours détaché et pendouillant. Il fallait espérer qu’il n’y ait pas que nous en vadrouille ce soir, histoire que nos camarades de dortoir ne nous trahissent pas en cas d’interrogatoire. Je ne pensais pas franchement qu’une vague aventure nocturne dans la bibliothèque puisse valoir une enquête approfondie mais il ne fallait pas non plus oublier que la dernière personne connue à y être entré en avait brûlé toute une partie… Peut-être qu’on allait penser que tout était volontaire et dans le seul but de nuire à l’école. Qui savait ce que nous avions involontairement saccagé ? Pour un peu que ça tombe sur des ouvrages douteux, l’école allait encore être dans un émoi ridicule. Erin ne mit pas longtemps à me tirer de la contemplation du bibliothécaire disparu…

On s’en va ?

Je hochai simplement la tête et me redressai sans un bruit. Bien à l’abri sous sa cape, je suivis ses pas, m’éloignant de la Réserve et fuyant au travers des rayonnages déserts. Le bruit qui résonnait faiblement derrière nous laissait entendre qu’il était en train de réparer notre bêtise. Devant, en revanche, la sortie se dessinait, immense. Un pincement au coeur me prit bêtement alors que je réalisais que nos chemins se sépareraient bientôt… sur une note étrange… Je posai la main sur la poignée et laissai reposer mon poids dessus. La clenche tourna dans un grincement horrible et la planche pivota dans un grincement pire encore. Les pas précipités de MacCreery se firent brusquement entendre derrière nous alors que je poussai littérairement Erin hors de la bibliothèque. Son propriétaire beugla quelque chose qui ne ressemblait à rien mais le temps qu’il arrive jusque là, nous serions déjà loin. Le couloir nous accueillit en son sein et ce fut sans un regard en arrière que je m’y élançai, ma main se saisissant presque machinalement de celle de ma meilleure amie. Sans un bruit, les mètres défilaient, peuplés de torches tremblotantes et de portes désespérément closes. Notre cadence finit par ralentir d’elle-même quelques instants plus tard, alors que le danger semblait n’être plus que de l’histoire ancienne. Puis, à quelques pas des grands escaliers, elle s’arrêta totalement. Mon regard clair s’attarda sur le visage de la Poufsouffle, le détaillant presque comme si c’était la dernière fois. Je détestais cette excursion interdite plus que je n’avais jamais détesté le moindre moment en sa compagnie. Je regrettais presque d’avoir accepté de la suivre alors que tout avait si mal commencé… Mes doigts se resserrèrent légèrement autour des siens tandis que mes lèvres se délestaient d’un soupir.

J’imagine que c’est ici que nos chemins se séparent…?

Le ton de ma voix trahissait sans le moindre mal l’absence d’envie de la laisser filer mais, d’un autre côté, il me semblait qu’il y avait eu assez de dégâts pour ce soir… Les cachots n’étaient qu’à quelques flopées de marches que je pouvais sûrement descendre sans la protection de sa cape et je me réjouissais presque de ne pas avoir à rester là, à quelques pas de l’entrée de ma salle commune, à subir des au revoirs dérangeants. Mais dans le fond, je crois que j’avais envie qu’elle s’offusque et refuse de tout laisser tomber si brusquement. Notre aventure prenait fin, c’était un fait, mais peut-être qu’elle ressentait, tout comme moi, un poids inconnu s’installer au creux de son estomac…?

PAIR — Avant que nous le réalisions pleinement, les pas lourds du bibliothécaire (j’étais persuadé que c’était lui, en tout cas) se firent entendre derrière nous. Il ne pouvait toujours pas nous voir, heureusement, mais il avait probablement suivi le bruit que nous produisions dans notre fuite. Finalement, peut-être qu’il y aurait un sursis avant d’avoir à la laisser derrière moi…?

code by bat'phanie


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once upon a time in a land far away
junior & erin


Notre fuite précipitée s’achève à quatre pattes derrière une table. Piètre cachette ne nous offrant qu’une protection médiocre. L’incapacité des lourdes étagères de la bibliothèque à résister à un ouvrage si peu épais démontrait la toute puissance de la magie noire : ensorcelé pour nous suivre à la trace - pour une raison que j’ignorais, n’ayant retenu aucun des mots que mes yeux préoccupés avaient parcourus - rien n’avait été en mesure de l’arrêter. Je me serais distraite de ce pouvoir avec une satisfaction curieuse, en temps normal. Si je n’avais pas été avec Junior, prise dans une tempête qui menaçait de nous pousser au naufrage à la moindre distraction de notre part, et si l’effondrement d’une partie de la réserve n’avait pas poussé le bibliothécaire à rappliquer, bien plus rapidement que je ne l’aurai supposé. Il était rapide et alerte, pour un type de son âge qui passait ses journées assis derrière un bureau à intimer aux élèves de se taire. Appuyée contre Junior, je ne distinguais plus les battements effrénés de son coeur des miens. Mon souffle saccadé me faisait l’effet d’être aussi assourdissant que la chute des centaines de grimoires ; j’avais cependant bien du mal à reprendre une respiration régulière et silencieuse. Un juron trouva malgré tout son chemin jusqu’à mes lèvres au moment où j’apercevais l’ouvrage rampant. Cela ne m’amusait plus du tout : MacCreery n’était qu’à quelques mètres et il était inenvisageable qu’il nous trouve, terrés comme nous l’étions. Je percevais déjà l’interrogatoire qu’il nous ferait subir et ne doutais pas qu’il souhaiterait savoir comment nous avions fait pour nous retrouver enfermés ici. Je refusais qu’il découvre l’existence de ma cape d’invisibilité ! Le regard brûlant d’une détermination qui accompagna mes gestes, je nous enveloppais rapidement de ladite cape et en quelques secondes, nous retrouvions cette mystérieuse bulle qui nous effaçait au regard de tous. Il n’y avait pourtant plus rien d’intime dans cette proximité que nous seuls percevions, seulement l’urgence tapie derrière la nécessité de quitter les lieux. Cette soirée n’était qu’une suite d’étapes toutes plus catastrophique les unes que les autres : somme toute, cette fin qui se dessinait derrière le voilage imprécis de la cape serait une conclusion logique à tout ça. À cela près que je n’avais aucune envie que le moment s’achève ainsi. Je voulais des sourires, plus naturels et plus francs que celui de mon meilleur ami, tentative rassurante face au regard que je venais de lui lancer ; toute la confiance que nous partagions tout le temps ; mais surtout renouer les divers ancrages de notre proximité habituelle. La douce chaleur de son corps contre lequel je m’étais lovée plus tôt - pause imprévisible que j’avais initiée - me semblait presque irréelle et j’avais ce besoin informulé de la retrouver. Le faible espoir que notre limier de papier cesse sa poursuite du fait de notre invisibilité ne tint pas longtemps : le livre ne cessa pas sa course, continuant à tressauter dans notre direction. Je ne pris conscience de ma respiration bloquée que lorsque j’expirai de nouveau, mon regard polaire suivant le bibliothécaire disparaître derrière le cordon marquant le début de la réserve, l’odieux grimoire immobilisé entre ses doigts.

Mon murmure déclencha notre mise en mouvement. Il ne fallait pas pousser notre chance jusqu’à ce qu’elle nous éclate entre les mains : c’était le moment rêvé pour déguerpir de la bibliothèque. Le temps que MacCreery constate les dégâts, fouille des yeux les alentours, et commence à lancer quelques sortilèges pour retrouver le coupable, nous avions le temps de nous enfuir, loin. Les bruits indéterminé dans notre dos laissaient supposer qu’il était déjà en action. Raison de plus : il n’entendrait ainsi ni nos pas, ni nos souffles troublés. Junior se chargea d’abaisser la poignée et de pousser le lourd battant, dans une lenteur exagérée par mon impatience. Le grincement éclata avec fracas, transperçant mes tympans et alertant sans aucun doute possible notre némésis du soir. Courbés sous la cape, nos pas avalèrent le sol pierreux du couloir aussitôt que Junior m’eut précipitée en-dehors de la bibliothèque d’une impulsion pressante. Nos mains trouvèrent machinalement leur chemin à travers celui que nous dévalions, parsemé des flammes tremblantes des torches murales. Mon coeur palpitait douloureusement dans ma poitrine, mon souffle se heurtait à mon incapacité à le contrôler, mais je ne pensais pas à m’arrêter ; pas temps que les pas lourds de MacCreery continueraient de nous poursuivre. Leur ombre s’estompa jusqu’à disparaître complètement, la rapidité de notre allure diminua et nous finîmes par nous arrêter totalement, toujours bien à l’abri sous la cape.

Les escaliers nous faisaient face, mouvant sans aucune logique apparente, dans un bruit devenu familier avec les années. Il aurait été plus sage de nous glisser sur l’une des milliers de marches et semer ainsi définitivement le bibliothécaire dans le dédale que formait ce labyrinthe tout en descentes et en montées. Néanmoins, je laissais la sagesse à Finnbjörn et Hannibal, lui préférant les émotions palpitantes de l’impulsivité. Tout de suite, je n’avais simplement pas envie de me rapprocher un peu plus du moment où la main de Junior laisserait la mienne en prise avec le froid nocturne qui glaçait les immenses couloirs de Poudlard et où il me faudrait retourner, seule, dans mon dortoir. Je déduisis que mon meilleur ami n’avait pas plus hâte que moi ; parce que cela me convenait bien, et parce qu’il resserra son emprise sur mes doigts entremêlés avec les siens. Son soupir teinta mes traits d’une moue dubitative : je n’allais pas aimer ce qui allait suivre. Ses mots tombèrent aussi violemment qu’un couperet. Je n’aimais pas la rapidité avec laquelle je venais d’y discerner un double-sens effrayant. Ce n’était que pour aller nous coucher que nos chemins devaient se séparer, rien de plus. Mais à la lueur trouble de cette soirée assombrie par un brouillard inconnu, ils prenaient une toute autre signification. Mes lèvres se relevaient déjà dans un mouvement suffisant alors que j’hésitais entre lui répondre sèchement qu’il n’allait pas se débarrasser si facilement de moi, lui dire que je le raccompagnais jusqu’aux cachots, ou me moquer de son manque d’audace et de quiétude après un événement de rien du tout. Mais je ne dis rien du tout, empêchée par le retour d’un écho annonçant une présence ; celle de MacCreery, à n’en pas douter. Bien malgré moi - mais je ne cherchais nullement à les retenir - mes lèvres s’étirent en un sourire sincèrement satisfait. Le danger qui planait encore sur nous me semblait bien lointain et presque effacé ; je ne voyais que la douce opportunité de poursuivre un peu un moment que, bien que majoritairement catastrophique, je n’avais pas envie de conclure. Pas maintenant, pas comme ça. Il semblerrrait que non chuchoté-je avec une pointe de contentement.

3 - 4 - S’enfuir à travers le couloir qui se dessine à notre gauche paraît être la meilleure option : errant un peu plus fort la main de Junior, je l’entraîne avec moi. Nous avançons rapidement, mais sans courir, veillant sans avoir eu à nous concerter au bruit que nous faisons. Jetant un regard par-dessus mon épaule, je constate que MacCreery est effectivement parvenu jusqu’aux escaliers, qu’il contemple d’un air suspicieux et profondément concentré. Un simple sortilège aurait pu nous démasquer, mais il ne tenait même pas sa baguette sortie. Il ne pensait sûrement pas que de simples élèves pouvaient posséder un quelconque objet leur permettant de se rendre invisibles et ne voyait pas l’utilité de se servir d’autre chose que de ses yeux. L’imbécile ! Sa stupidité arrangeait bien nos affaires, aussi ne m’attardais-je pas trop dessus, continuant notre chemin. À gauche, à droite, l’oreille tendue pour percevoir le moindre bruit… Il était plus prudent de rester confortablement invisibles, quand bien même seul le silence nous entourait. De nouveaux bruits de pas réguliers confortent rapidement cette décision et nous pressons l’allure. Nous tournons une nouvelle fois à gauche, brusquement… pour constater un cul de sac. Emportés par l’élan, nous cherchons à faire demi-tour prestement mais nous entortillons malhabilement dans la cape et je vacille en arrière. Mes doigts censés se rattraper au mur, recouverts d’une tenture, traverse cette dernière comme si elle n’existait pas et je chute, Junior à ma suite. Nous tombons lourdement au sol, tout l’air quittant douloureusement mes poumons. Coincée entre le sol et mon meilleur ami, encombrée de la cape que nos gestes imprécis ont embrouillée, je ne saisis pas immédiatement que nous venons de passer à travers une fausse tapisserie et que MacCreery, constatant le cul de sac, a pris le couloir de droite.

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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptySam 8 Fév - 13:16



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ft. @Erin B. Sørensen & C. Junior d'Archambault

Je n’avais jamais été aussi rassuré de laisser la bibliothèque derrière moi que ce soir-là. Je n’avais aucune envie de payer pour un crime que nous n’avions même pas commis, aussi notre fuite me sembla particulièrement bienvenue. Personne ne nous aurait cru si nous avions simplement dit que c’était un accident ! Je voyais déjà les regards soupçonneux plein d’un regain de méfiance depuis le catastrophique bal de Noël… Peut-être auraient-ils tous penser que nous oeuvrions pour je ne sais quelle sombre histoire alors que notre seul tort avait été de passer une porte close… Enfin qu’importe ! Personne ne saurait jamais qu’il s’agissait de nous. MacCreery semblait trop occupé à ranger le désordre que nous lui avions laissé pour s’intéresser au bruit que faisaient nos pas en s’approchant désespérément de la sortie et ça ne fut qu’en entendant la lourde porte grincer qu’il réalisa que les coupables étaient en train de lui échapper. Je ne sais pas s’il se mit à notre recherche sur le champ ou s’il prit d’abord la peine de sécuriser son antre. Ç’aurait été dommage que le reste des rayonnages s’effondre comme un jeu de dominos uniquement parce que le bibliothécaire était un incapable de premier ordre, non ? Ainsi, le début de notre fuite se fit tranquille, seulement troublé par le silence oppressant du château. Mes doigts qui s’étaient saisis de ceux d’Erin en profitaient, conscients que la fin de cette soirée n’était plus très loin. La fin de tout, peut-être aussi ? S’il était évident que nous garderions contact, on ne brisait pas des années d’amitié pour une ombre indistincte comme celle-ci, je n’étais pas certain que nous puissions espérer de retrouver l’innocence enfantine qui nous avait toujours enveloppés. Sans que je ne parvienne à comprendre de quoi il s’agissait exactement, quelque chose s’était brisé ce soir. Nous nous étions égarés sur des chemins qui ne ressemblaient en rien à ceux que nous explorions d’ordinaire et je n’étais pas certain d’avoir envie de m’y enfoncer davantage. Je n’étais plus certain de rien, pour être honnête… Nos bêtises avaient abimé bien plus qu’un rayonnage en bois et la confiance déjà branlante en l’éternité qui nous attendait était probablement restée coincée sous les ouvrages suicidaires. Les escaliers arrêtèrent finalement notre course. Derrière nous, le silence. J’en déduisis, avec un mélange de soulagement et d’inquiétude, que notre soirée n’irait pas plus loin. C’était assez étrange et catastrophique ainsi, je n’étais pas convaincu que nous acharner nous apporte quoi que ce soit d’intéressant… Est-ce que cela valait vraiment le coup d’achever ce qui restait de notre amitié alors qu’elle était sûrement plus fragile que d’ordinaire après la tempête que nous avions essuyée ? Pas à mes yeux en tout cas… À ceux de ma meilleure amie, je n’en savais rien. Ses traits se troublèrent une demi-seconde à peine avant que ses lèvres n’esquissent un sourire que je ne sus comment interpréter. Elle n’eut pas le temps de m’éclairer que déjà quelqu’un se pressait dans notre direction. Il n’y avait pas besoin d’être devin pour savoir qu’il s’agissait de MacCreery, suivant sûrement notre trace depuis que nous nous étions enfuis.

Il semblerrrait que non, souffla-t-elle avec une pointe de satisfaction qui ne put que me faire lever les yeux au ciel non sans un certain amusement.

D’un côté, bien sûr, c’était rassurant de voir qu’elle n’était pas pressée de m’abandonner et que quoi qu’il ait pu se passer ce soir, elle tenait encore à notre escapade nocturne… Mais d’un autre, je ne pouvais m’empêcher de craindre le pire à la seule lumière de ce que nous avions traversé jusque là. Mais la question ne se posait plus : notre fuite reprenait. La main d’Erin resserra son étreinte autour de la mienne, m’intimant sans un bruit de laisser mes doutes derrière nous, alors qu’elle m’entrainait sur notre gauche, le long d’un couloir sombre qui menait je ne savais où. Notre allure était rapide mais discrète, soucieuse de ne pas éveiller l’attention de qui que ce soit. Si le bibliothécaire était à nos trousses, nous savions pertinemment qu’il y avait des préfets en pleine ronde également. Ils ignoraient pour l’instant tout de notre présence ici (du moins, je l’espérais) aussi était-il inutile de les alerter. Les couloirs défilaient alors que nous nous enfoncions sans cesse davantage au coeur même du château. Poudlard me paraissait alors plus immense que d’ordinaire. Nous tournions à n’en plus finir, pressés de semer notre poursuivant. Mais rien n’y fit et les bruits de pas retentirent, plus proche que jamais. Sans avoir à nous concerter, notre allure s’accéléra. Il fallait vraiment réussir à nous débarrasser de lui, et vite ! En réalité, je suis certain que si nous nous étions tassés derrière la première statue possible, il aurait continué son chemin sans se poser de question. Après tout, il ne nous voyait pas alors il lui aurait été impossible de discerner quoi que ce soit… Mais dans la précipitation et la pression que sa présence pouvait nous imposer, aucun de nous n’eut ne serait-ce que l’idée de nous cacher avant de repartir dans l’autre sens…

À la place, nos pas nous menèrent droit dans un cul de sac. La surprise fut totale et le temps que nous cherchions péniblement à faire volte-face, la cape nous piégea en son sein. Nos gestes ne furent plus qu’un ballet flou et pathétique avant que l’équilibre ne nous abandonne totalement. Erin chuta et je ne pus que la suivre dans son mouvement. Notre cavale s’arrêtait ici de la plus pitoyable des manières… Ou, en tout cas, c’est ce que je crus premièrement. En un rien de temps, nos corps serrés l’un contre l’autre à la demande de cette cape fourbe finirent leur course sur le sol pierreux. Un nuage de poussière s’éleva autour de nous et je dus me faire violence pour ne pas tousser. Le silence était d’or, à présent, d’autant plus que notre chute avait dû éveiller l’attention de MacCreery. Durant un instant, je ne bougeai pas, fixant distraitement le visage de ma meilleure amie affreusement proche du mien. L’oreille alerte, je tâchai bêtement d’écouter ce qui se passait derrière nous. J’étais incapable de savoir ce qui s’était réellement passé mais il était évident que la tenture qui recouvrait le mur que nous avions tenté d’éviter n’en était pas une. Ou alors qu’il n’y avait pas de mur de l’autre côté, qu’importe… Le bibliothécaire dut penser, tout comme nous, qu’il n’y avait aucun échappatoire dans ce morceau de couloir, aussi ses pas s’éloignèrent doucement. Je consentis seulement à rendre à Erin toute sa liberté en me laissant péniblement rouler à ses côtés, toujours à moitié empêtré dans sa cape. Puis, sans prévenir, un gloussement idiot me prit pour cible et si je tâchai tant bien que mal de le garder étouffé pour ne pas éveiller les soupçons du château endormi, je mis d’interminables secondes à m’en débarrasser complètement. C’était sûrement nerveux, le stress de cette soirée infernale qui retombait un peu.

Tu ne t’es pas fait mal ? lui demandai-je finalement lorsque mon calme fut revenu.

La véritable question aurait sûrement été plutôt de lui demander si je ne lui avais pas fait mal puisque ma course avait fini tout contre elle plutôt que directement sur le sol froid mais ça n’avait guère d’importance, mon interrogation restait sensiblement la même. Je me défis de la cape enfin de la cape puis me redressai péniblement. Je laissai glisser mon regard clair sur la Poufsouffle et finis par sourire presque malgré moi. Nous étions sûrement hors de danger et la voie aurait été libre pour un peu que nous restions bien à l’abri des regards indiscrets… Nos dortoirs nous attendaient, sans l’ombre d’un doute et il aurait été bien plus sage de les rejoindre avant qu’autre chose ne nous tombe dessus vu la chance que nous semblions avoir ce soir… Mais personne ne pouvait nous trouver derrière ce mur qui n’en était pas un et je n’avais plus très envie de me dépêcher. J’avais envie de profiter rien qu’un peu de cette intimité étrange que personne ne pourrait venir briser. Et en soi, il n’y avait rien ici qui pouvait virer à la catastrophe. Pas de meuble à deux fois de s’effondrer, pas de livre pour nous embêter à n’en plus finir… Nous étions les seuls à pouvoir tout mettre en pièce, à présent, et j’aimais à croire que nous avions eu trop peur de nous perdre pour nous y risquer rien qu’une fois de plus… Mais cela voulait sûrement dire marcher sur des oeufs… Mes doigts s’approchèrent doucement d’elle et glissèrent entre ses cheveux dans un geste tendre.

Tu as de la poussière partout.

Si c’était un fait, peut-être que cela prenait en même temps des airs d’excuse pour garder jusqu’à la fin l’ombre de la proximité que nous avions connu un peu plus tôt. Notre aventure touchait bientôt à sa fin, je le savais pertinemment, aussi je tenais juste à en profiter jusqu’au bout…
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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyDim 9 Fév - 18:51

once upon a time in a land far away
junior & erin


Nous nous échappions enfin de ce royaume des Enfers pour retrouver le calme nocturne des couloirs de Poudlard. Le seul son qui venait troubler ce silence était celui de l’étrange mélodie de nos pas et de mon souffle haché. Derrière nous, nous laissions des étagères effondrées, des livres éparpillés les uns sur les autres, et les débris de ce qui aurait dû être l’un de nos uniques moments en tête-à-tête. J’étais contrariée que rien ne se soit déroulé comme je l’avais imaginé. L’idée vicieuse qu’une autre pouvait compter plus que moi aux doux yeux de Junior m’avait ébranlée et, avec, toute l’esquisse de cette veillée. Néanmoins, mes doigts refusaient de lâcher les siens, et toute ma volonté se dressa contre ce qu’il insinua alors que nous nous arrêtions face aux escaliers. Je ne voulais pas le laisser derrière moi, nouvelle page tombée au sol à l’instar des milliers qui gisaient sens dessus dessous dans la réserve et, par la même, garder le sentiment d’une catastrophe complète. Je pouvais mobiliser de nombreux prétextes pour refuser cette séparation mais l’écho des pas de MacCreery m’épargne cette peine. Mon sourire satisfait lui fait lever les yeux au ciel mais je constate l’amusement qui les habille. Et en cet instant, c’est tout ce qui compte. Aux oubliettes, le bibliothécaire qui nous poursuit et le danger qui plane au-dessus de nos têtes. Je me contentais de la délicieuse perspective que Junior n’était pas si pressé que nos chemins se séparent. Quoique cette séparation puisse laisser supposer.

Invisibles sous la cape, nous aurions pu nous fondre dans un coin et attendre que MacCreery ne nous dépasse, ou bien tout simplement nous tenir là, debouts, en haut des escaliers, et nous moquer silencieusement de ce qu’il ne pouvait voir. Mais non, nous continuions notre échappée à travers les couloirs désolés, cherchant peut-être à fuir bien plus qu’un adulte venant de découvrir les dégâts que des élèves avaient causés dans sa précieuse bibliothèque. Je pouvais continuer toute la nuit ainsi, si cela nous permettait d’éviter le désastre complet. Pourtant, il était bien plus dangereux de continuer de jouer avec le feu : nous risquions de nous brûler à tout moment. Malgré tout, attiré par la chaleur hypnotisante de la flamme, je n’avais aucune envie de la souffler : et si je ne pouvais plus la rallumer ? La métaphore ricochait dans mon esprit au rythme de nos pas silencieux. Nous avançions à bonne allure, et c’est notre élan qui se joua finalement de nous, alors que nous nous retrouvions face à une impasse. Nos gestes rendus malhabiles par la surprise, nous nous emmêlons maladroitement dans la cape. J’étais déçue que la soirée prenne fin de cette manière : MacCreery allait arriver, voir deux élèves partiellement visibles en-dehors de leur dortoir à une heure interdite, mon secret sera révélé, et tout sera définitivement gâché. Déséquilibrée par cet imprévu, je trébuche et ma tentative de me rattraper au mur traverse la tenture qui l’habillait.

Coincés par la cape, nous chutons au sol dans un même mouvement. La douleur qui submerge mon dos me fait cligner des yeux mais je mords la lèvre inférieure pour ne pas lâcher de cri. Vague instinct de survie qui me pousse à ne pas trahir notre présence ici au cas où le bibliothécaire ne serait pas loin. La poussière soulevée par notre chute retombe doucement autour de nos visages si proches l’un de l’autre. Mes prunelles opalines détaillent les siennes qui semblent m’observer sans réellement me voir, son attention fixée ailleurs, tandis que la mienne est prise toute entière l’élancement qui assaille mes omoplates. Ma respiration heurtait douloureusement ma poitrine qui se soulevait de manière erratique. Ce n’était cependant rien d’insurmontable, et je fis preuve d’une patience inégalable tandis que Junior s’assurait de notre tranquillité. Enfin, il roula sur le côté, sa chaleur me faussant compagnie, laissant toute la place au froid mordant du sol. Je pousse un long soupir douloureux et mes paupières se serrent avec force le temps d’une petite seconde, comme pour évacuer cette désagréable sensation. C’est le rire de mon meilleur ami qui me les fait rouvrir et je tourne mon visage de son côté, curieuse de comprendre ce qui l’amusait autant. Je n’eus pas besoin qu’il verbalise quoi que ce soit : de le voir, ainsi allongé, certaines parties de son corps toujours masquées par ma cape d’invisibilité, le reste recouvert de poussière, me fit pouffer. Presque silencieusement, d’abord, puis plus tumultueux, secouant mon corps tout entier.

Quand enfin nos rires cessèrent, quelques larmes impromptues avaient tracé un sillon clair le long de mes joues recouvertes d’une myriade de particules grises. Non affirmé-je avec suffisance et en me redressant. La grimace qui tord mes traits vient aussitôt pointer du doigt mon mensonge, et je me rallonge avec une moue contrariée. Peut-êtrrre un petit peu avoué-je, avant de poursuivre : j’aurrrais un bleu demain. C’était le pire qui m’attendait, maintenant que ma respiration se calmait doucement, quand bien même l’endroit où nous avions atterri soit plein d’une saleté qui manquait de me faire tousser. Et toi ? m’enquis-je, sourcils froncés dans sa direction. Il n’avait pas l’air de souffrir de la chute alors qu’il se défaisait prestement de la cape et se relevait. Je le suis de mon regard cristallin, un sourire vague flottant sur mes lèvres, toujours allongée. Son sourire vient agrandir le mien et je me perds quelques secondes dans les détails de son visage. Le moment était paisible comme il l’était pour la première fois depuis le début de cette soirée mouvementée, et j’en profitais sans vergogne.

Après de longues et précieuses secondes d’un échange silencieux agrémenté de sourires sereins, je tente une nouvelle fois de m’asseoir, non sans une nouvelle grimace, mais la douleur s’éloigne déjà, appelée ailleurs. Il fallait plus qu’une chute pour m’incapaciter. Ce n’était, en réalité, pas plus douloureux que percuter un cognard lancé à pleine vitesse. Je finis par me mettre debout à mon tour, mes doigts tirant au même moment ma cape recouverte de poussière du sol. Tout, ici, l’était. Qui que soit la personne qui avait jugé bon de cacher une pièce de la taille d’un placard à balais ici, il ne passait pas souvent faire le ménage. Les passages secrets étaient connus, à Poudlard. Tous les élèves savaient qu’il en existait et nombreux étaient ceux qui passaient du temps à les chercher. Celui-ci ne semblait être rien de plus qu’une cachette creusée à même le mur et elle nous avait été bien utile, somme toute. Nous étions maintenant bien loin d’être trouvés par MacCreery, j’en étais convaincue. Nous avions donc tout le loisir de retourner dans nos dortoirs respectifs. Sauf que je n’en avais toujours pas envie, et je ne pouvais être plus satisfaite que de sentir les doigts de Junior venir chatouiller mes cheveux, dans un geste qui me rappelait trop bien notre étreinte passée. Elle n’était survenue qu’il y a quelques minutes ; cela donnait l’impression d’avoir eu lieu des années en arrière. Comme si ce qui était advenu au sein de la bibliothèque appartenait à un autre monde, une autre époque. Il n’en était rien cependant, et sentir sa main jouer avec ma chevelure me ramenait à ces précieuses minutes passées l’un contre l’autre. Je souris, une pointe de morgue aux coins des lèvres. Et toi donc fais-je, appuyant ces mots d’un pouce passé sur sa joue. J’y laisse probablement autant de poussière que je n’en laisse, mais là n’est pas le propos. Il s’agit plus sensiblement de notre intimité retrouvée, qui s’étend déjà autour de nous, comme une ombre que nous pourchassions et que nous parvenons enfin à attraper. Le moment n’est pas éternel, je ne le sais que trop bien, mais j’avais envie d’en profiter. Encore un peu.

Ma curiosité entraîne finalement mes doigts à glisser le long des murs. Le tour du propriétaire est rapidement terminé et je me retrouve de nouveau en face de mon meilleur ami, dont le regard ne m’a pas lâchée. Je me demande qui a souhaité crrreuser une pièce ici et quelle est son utilité. Autrrre que nous perrrmettrrre d’échapper à MacCrrrerrry lancé-je avec une petite moue, réduisant d’un pas le peu de distance entre nous deux. Notrrre épopée s’arrrête ici, n’est-ce pas ? J’étais lucide, évidemment. C’était un fiasco, il nous fallait retourner dans nos lits et laisser cette nuit s’effacer parmi les dernières heures qui la composait. Je te rrraccompagne jusqu’aux cachots ? Ma proposition n’était pas vouée à recevoir un refus, évidemment, et je soulevais légèrement la cape pour lui montrer le fond de mon offre. Quelques minutes dans ce calme retrouvé nous attendaient encore, j’aurais souhaité qu’elles durent des heures, mais nous ne pouvions rester ainsi, avec l’ombre de cette soirée derrière nous. Du moins le pensais-je.
electric bird.

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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyLun 10 Fév - 17:01



once upon a time in a land far away
ft. @Erin B. Sørensen & C. Junior d'Archambault

Le rire qui me secoua alors que les pas de MacCreery mourraient dans le couloir voisin trahissait sans mal la nervosité qui était mienne depuis que nous nous étions enfuis de mon dortoir. C’était un mélange étrange de gêne et de frustration qui ne m’était pas habituel et dont je ne parvenais pas à me défaire aussi facilement que je l’aurais voulu. Bien sûr, j’avais craint que le bibliothécaire ne finisse par nous tomber dessus, j’avais craint que nous ayons des ennuis pour des choses que nous n’avions pas vraiment faites mais ça n’était finalement que la partie visible de l’iceberg que nous nous étions pris ce soir… La partie la plus simple à admettre, en réalité. Finalement, Erin ne mit pas bien longtemps à me suivre dans mes gloussements idiots. Nous devions avoir l’air bien fin, vautrés dans la poussière, à moitié recouverts de sa cape, à ricaner comme des enfants simplets ! Mais ça n’avait finalement aucune importance : c’était la première fois depuis qu’elle était arrivée que nous nous abandonnions ainsi, sans retenue et sans raison. Il n’y avait ni angoisse ni excuse derrière cet échange maladroit, si bien que les liens complices qui nous avaient toujours uni semblèrent se renouer légèrement. Il fallut attendre que nous nous calmions enfin pour que je prenne la peine de m’inquiéter de son état. Elle n’avait pas l’air à l’agonie, certes, mais je n’oubliais pas que la chute avait dû être douloureuse, d’autant plus que, dans notre empêtrement, elle avait amorti la mienne.

Non, s’empressa-t-elle de répondre, égale à elle-même, avant d’essayer de se redresser à son tour. Elle grimaça avant de se rallonger au sol et mon regard se voila malgré moi d’inquiétude. Peut-êtrrre un petit peu, j’aurrrais un bleu demain.

Il fallait espérer que ça ne soit bien que ça et que sa fierté immense ne la pousse pas à cacher quelque chose de plus grave… Dans le pire des cas, je trouverais bien une excuse fumeuse pour l’attirer à l’infirmerie, de gré ou de force. Il était hors de question qu’elle souffre plus que d’un bleu ni ne prenne le moindre risque. Je ne savais pas particulièrement ce qu’on pouvait bien risquer avec un os cassé ou une épaule déboîtée ou je ne savais quoi encore mais, par principe, c’était bien trop important (dangereux, même) pour qu’Erin reste ainsi… Le monde entier s’il le fallait mais pas elle. Je n’eus pas le temps de lui faire savoir que je la garderais à l’oeil dans les jours à venir qu’elle reprenait déjà :

Et toi ?
Je n’ai rien.

Et je ne laissais finalement que peu de place au doute alors que je me défaisais de sa cape dans des gestes certes rendus malhabiles par le piège de tissu dans lequel nous étions pris mais absolument pas douloureux. Je sentis son regard clair me suivre dans le moindre de mes mouvements mais je ne cherchai pas à la faire arrêter. Le mien finit machinalement par s’y plonger alors qu’un sourire venait étirer mes lèvres. Cette soirée n’était rien d’autre qu’un interminable ascenseur émotionnel, tant et si bien que je ne savais plus vraiment quoi en penser. Nous passions de tout à rien sans la moindre pause et il fallait bien admettre que c’était épuisant. J’aurais donné n’importe quoi pour tout recommencer et ne garder que les bons moments. Encore que le meilleur d’entre tous n’aurait probablement jamais existé sans la crise que nous avions dû traverser… Finalement, la douleur d’Erin semblait s’être estompée puisqu’elle parvenait à se relever sans trop de mal. Je ne la lâchai pas des yeux, prêt à la rattraper en cas de problème, mais n’eus pas à bouger le petit doigt. Elle allait bien. Du moins, aussi bien que possible. L’inquiétude baissa d’un cran. J’assassinai la distance et laissai mes doigts chasser la poussière qui s’était prise dans sa crinière brune. Il y avait quelque chose d’étrangement intime à se retrouver dans ce placard oublié du monde. Nous étions presque certains que personne ne viendrait nous chercher ici et le secret qui régnait en maître sur l’endroit ravivait les souvenirs pressants de notre étreinte. J’aurais aimé que nous lui offrions une suite mais craignais d’être le seul à l’espérer. C’était sûrement qu’un instant de faiblesse. Le silence que nous avions gardé sur ce point ne faisait que le confirmer. L’enchaînement désespérant que nous venions d’essuyer l’avait poussée à jouer sur un autre tableau et il n’était pas impossible qu’elle le regrette, à présent. Aussi je me contentai de ce simple geste, dont l’excuse évidente ne laissait guère de place à la moindre interprétation.

Et toi donc, lâcha-t-elle en essuyant sûrement une trace sur ma joue.

Je ne pus retenir un sourire amusé alors que je haussais les épaules avec indifférence. Je me fichais bien de l’état pathétique dans lequel je devais être, il en valait probablement la peine. Du moins, dans ce cagibi délaissé, j’en avais à nouveau l’impression. Mais ça n’était sûrement rien d’autre que ça, une impression… Erin finit par se détourner, laissant sa main glisser sur les murs que nous entouraient. L’espace d’une seconde à peine, mon sourire se fana mais je me repris presque aussitôt. Assez vite en tout cas pour qu’elle ne puisse rien remarquer alors qu’elle se plantait à nouveau devant moi.

Je me demande qui a souhaité crrreuser une pièce ici et quelle est son utilité. Autrrre que nous perrrmettrrre d’échapper à MacCrrrerrry.
J’imagine que c’est un endroit pratique pour s’entretenir bien à l’abri des oreilles indiscrètes… et tout le monde a quelque chose à cacher, ici, alors…

Un nouvel haussement d’épaules m’échappa. J’avais arrêté de chercher à comprendre la logique de ce château. Des horreurs lui tombaient dessus tous les jours ou presque et en réponse à la menace, la seule chose que l’on trouvait à faire était des réduits d’une utilité misérable. À moins qu’on puisse cacher ici tous les sang-de-bourbes des environs en cas d’invasion ennemie ? L’idée qu’il puisse exister d’autres cachettes comme celle-ci partout dans l’école ne me parut pas impossible. Peut-être que c’était ça la vraie raison de ce placard à balai…? Peut-être même qu’en cas d’urgence, il donnait sur quelque chose d’autre…? Un tunnel jusqu’à l’extérieur…? J’en étais là de mes réflexions, les yeux détaillant avec un intérêt limité les pierres qui nous entouraient, comme si j’allais pouvoir y déceler quoi que ce soit quand la voix de ma meilleure amie résonna à nouveau.

Notrrre épopée s’arrrête ici, n’est-ce pas ?

Je sentis mon coeur louper douloureusement un battement alors que je reportais mon attention sur elle. J’imagine que le semblant d’intimité que nous avions retrouvé ici la poussait à vouloir prendre la fuite… Sinon, pourquoi un tel retournement de situation ? Elle n’avait pas eu l’air de vouloir que nous en restions là alors que nous nous tenions au bord des escaliers, tout à l’heure ! L’espace d’une seconde, je craignis qu’elle puisse supposer que je me faisais la moindre illusion. C’était idiot, elle avait été particulièrement claire sur la situation et, quand bien même elle ne l’aurait pas été, je n’attendais rien d’elle, sinon que notre complicité ne subisse pas les conséquences de cette soirée chaotique. Je me contentai de hocher la tête.

Je te rrraccompagne jusqu’aux cachots ?

J’aurais aimé refuser, simplement, reprendre mon chemin comme un grand et nous éviter l’instant gênant qui suivrait sûrement alors que les portes de ma salle commune se dessineraient à quelques mètres de nous… mais quelque chose dans son regard m’enjoignait à ne pas le faire. Aussi je m’y pliai docilement et hochai la tête une fois de plus. La cape ne mit pas bien longtemps avant de nous dissimuler aux yeux du monde… encore que le monde était endormi et que MacCreery n’était plus qu’un lointain souvenir.

Allons-y, soufflai-je après m’être assuré qu’il n’y avait pas âme qui vive dans le couloir.

Une main s’occupait à tenir le tissu à quelques centimètre de mon visage, l’autre s’enfonça instinctivement dans ma poche, comme pour garder à distance toute la tendresse tactile qui avait toujours sévi entre nous. Je n’avais pas envie qu’elle puisse croire plus longtemps que j’espérais quoi que ce soit ou que ce qui avait toujours fait notre amitié m’apparaissait différemment qu’il l’aurait dû. C’était n’importe quoi, de toute façon ! Nous nous étions disputé, rien de plus ! Ça n’était pas une raison pour tout remettre en question ! Un silence total nous accompagna au travers des couloirs, seulement troublé par le bruit étouffé de nos pas. Je ne parvenais pas à savoir quoi penser de cette soirée… C’était comme s’il n’y avait aucun fil conducteur, aucune logique, rien qui puisse en relier deux instants. Les images de son dos qui s’éloignaient se mêlaient au souvenir de son corps contre le mien, nos rires assourdis éclataient de concert avec la froideur de nos phrases assassines. C’était à n’y rien comprendre… et pour la première fois depuis que nous nous étions retrouvés, j’avais hâte que tout cela cesse. Je n’aimais pas les teintes que je découvrais derrière la distance infime qui s’étendait entre nous et j’y apercevais bien malgré moi la silhouette massive de son soupirant. Heureusement, le trajet jusqu’aux cachots n’était pas sans fin. Quelques mètres supplémentaires, un couloir ou deux et notre soirée ne serait plus qu’un ancien et troublant souvenir. La lourde porte de notre antre se dressa devant nous, me forçant doucement à ralentir le pas. Je m’arrêtai presque au pied de celle-ci et offris à Erin un sourire absent.

Bon… et bien… voilà.

Je retins un soupir et m’éloignai légèrement d’elle. C’était là que tout se terminait en me laissant un goût amer dans la bouche. Je ne savais pas trop quoi tirer de cette escapade interdite, sinon une fragilité que je n’avais jamais soupçonnée. Mais j’aurais largement le temps de ressasser plus tard, pour l’heure, il fallait lui dire au revoir.

Merci de m’avoir raccompagné, lâchai-je simplement en me défaisant de la cape. Passe une bonne nuit. Et écris-moi quand tu arrives à Poufsouffle, juste pour être sûr que personne ne te soit tombé dessus sur le chemin.

Un dernier sourire étira faiblement mes lèvres alors que mes yeux balayaient le couloir désormais désert puisque la cape était retombée sur elle, puis je prononçai distraitement le mot de passe, probablement assez fort pour qu’elle l’entende au cas où elle en ait besoin un jour, et disparus à l’intérieur de ma salle commune. La fin était, il me semble, à la hauteur de cette soirée et il me tardait presque de passer à autre chose… Retrouver, demain, le cours normal de notre amitié, loin des disputes et des étreintes de ces dernières heures…

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Message(#) Sujet: Re: once upon a time in a land far away (+ junior) once upon a time in a land far away (+ junior) - Page 2 EmptyLun 10 Fév - 19:01

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junior & erin


Cette soirée nous avait-elle déchirée à ce point que j’étais la seule à ressentir la lourde nécessité d’en souffler la flamme ? Nous étions d’ordinaire au diapason ; mais cette excursion nocturne accumulait les fausses notes : en était-ce une de plus ? Pourtant, plus tôt, il m’avait semblé qu’il était lui pressé de mettre un terme à nos déambulations. MacCreery nous avait évité cette séparation-la, cependant, il n’avait pas rendu notre escapade immuable. Il n’y avait pas que de la poussière dans ce réduit secret, j’y trouvais aussi une lassitude sans aucun éclat. Même l’impétueuse Erin Sørensen pouvait être épuisée et tout dans cette cavale, de son début jusqu’à cette pénible chute dont son dos ressentait encore les effets, m’avait exténuée. Ce n’était pourtant pas de Junior que je voulais me séparer, bien au contraire. Tandis que je chassais vainement un peu de poussière de sa joue, le souvenir de notre étreinte dépourvue de tout, sauf de tendresse et d’intimité, se glissait le long de mes pensées. J’aurais souhaité en retrouver la douce chaleur et le sentiment réconfortant qui l’avait accompagnée. Mais je ne pouvais me résoudre à faire une nouvelle fois ce pas qui m’avait projetée tout contre lui. Il aurait pourtant suffi de peu : un geste de sa part, une impulsion légère, un rien pour m’attirer à lui et j’étais certaine que mon corps n’aurait rien demandé de plus pour venir se lover contre le sien.

Le grimoire occulte avait mis fin à un moment de pure intimité ; notre chute avait éteint les dernières lueurs de notre dispute. Je n’avais plus envie de me battre contre lui. Néanmoins, je ressentais encore avec violence ce sentiment vicieux qui chantonnait cette entêtante mélodie : celle de l’abandon de Junior. Une chanson où il trouvait mieux ailleurs et où il se détournait de moi. C’était jouer avec mes nerfs que de me demander de rester ainsi face à lui, à échanger des sourires amusés, tandis que le tableau où il se détournait de moi affrontait violemment celui où il m’attirait à lui. Ce fut donc moi qui me détournait la première, emmenant par la main ma curiosité pour la passer le long des murs recouverts de poussière. Quel était le but de cette alcôve ? Le tour était rapidement terminé et je revenais déjà en face de mon meilleur ami, partageant mon interrogation avec lui. Il avait raison quand il soulignait la praticité de l’endroit pour s’entretenir de choses mystérieuses, loin des oreilles qui traînaient dans ce château. C’était un endroit qui pouvait resservir, je veillerai à en retenir l’emplacement quand nous en sortirions. Ce qui sonnait moins bien à mes oreilles, c’était la conscience que tout le monde, dans ce château, avait quelque chose à cacher. Mon regard perçant sonda brièvement le visage de Junior alors qu’il détaillait les pierres environnantes. Dans la semi-obscurité qui était celle de ce réduit, je ne voyais pas grand chose. Rien pour confirmer qu’il faisait partie de ceux qui conservaient jalousement des secrets et qu’il les protégeait de moi. Rien pour infirmer ce fait non plus.

Alors ainsi se dessinait la fin de cette mémorable catastrophe. Ma voix rencontra le silence et mes yeux ne décelaient que des ombres vaguement synonymes du visage de mon meilleur ami. Son mouvement de tête fût un accord muet que je conclus d’une proposition qui ne souffrirait pas de refus. D’un geste ample, déjà familier malgré la primeur de mon achat, je nous recouvre de ma cape d’invisibilité, et après une rapide vérification menée par Junior, nous nous éloignons de notre cachette éphémère et retrouvons les couloirs froids et parcourus de courants d’air. Contrairement aux précédentes fois, nos doigts se trouvèrent pas pour s’enlacer. Junior fixait obstinément le chemin qui se dessinait devant nos yeux clairs, et tenait la cape d’une main, l’autre enfoncée dans sa poche. Si j’avais eu la place, j’aurais croisé mes propres bras pour manifester le mécontentement que m’inspirait son attitude que je jugeais boudeuse, sans en comprendre la raison. Mais, serrés l’un contre l’autre, nous évoluions dans un espace restreint. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que je décidais avec mon orgueil naturel de ne pas tenir compte de ce qu’il semblait vouloir m’imposer, et mon bras se glissa au creux du sien, l’entourant comme pour mieux me tenir à lui. Ce n’était pas le contact tendre de nos mains entremêlées, mais c’était mieux que cette froideur polaire qui s’insinuait entre nos corps détachés. Et s’il ne voulait vraiment pas de moi, il pouvait toujours se dégager, mais ce serait un aller simple immédiat pour mon dortoir que j’effectuerai en le plantant immédiatement là.

Le silence accompagna notre marche retour. J’étais définitivement trop lasse pour tenter de le briser et Junior n’en fit rien non plus de son côté. Intérieurement se jouait la mélodie de notre étrange soirée. Un sacré bordel de chaleur et de froid glacial, de rires et d’insultes, de sourires et d’oeillades assassines. Nous arrivâmes bien trop vite, et en même temps, bien trop lentement, à la porte de sa salle commune. Nos pas s'arrêtèrent tout naturellement devant : je n’étais pas invitée à entrer, et l’envie en était absente de toute manière. La nonchalance de mon meilleur ami et son air absent, comme totalement ailleurs, me firent froncer les sourcils. Il croyait pouvoir me délaisser d’un bon, bien, voilà, merci, au revoir ? J'interromps son geste visant à se défaire de la cape, mes doigts enroulés autour de son poignet qui glissent doucement jusqu’aux siens, et mon regard impérieux qui le fixe jusqu’à ce que son sourire bien trop faible pour être apprécié ne disparaisse de ses lèvres. C’est seulement à ce moment là que les miennes s’étirent, joueuses. Décidément, ton bonne nuit est digne de ton accueil fais-je, sans guère de rancune perceptible, mais une moue fâchée, quand bien même les sentiments dévastateurs ressentis au début de cette soirée viennent lécher les frontières de ma conscience. Je ne suis pas une pleureuse et ne l’avais jamais été : si j’étais capable d’affronter des rituels sacrificiels sans broncher désormais, ce n’était pas l’attitude polaire de mon meilleur ami qui pourrait m’anéantir. Pas complètement, du moins, car elle laissait une trace peinée. Mais les lamentations ne feraient jamais partie de mon vocabulaire, ça non. Mon orgueil était bien trop puissant pour qu’il laisse un jour une telle chose se produire. Poussée en avant par ma fierté, je me hisse jusqu’à sa joue pour y déposer un furtif baiser. Le goût de la poussière me picote la langue, mais qu’importe. S’il devait retrouver une pimbêche insipide une fois rentré dans son dortoir, elle pouvait encore s’interroger de son visage couvert de poussière et des traces de mon passage qui le parsemaient. Et s’il allait se coucher, seul, j’espérais que cette caresse lui rappellerait durablement la promesse qu’il m’avait faite de ne jamais m’abandonner. Mes bras, eux, abandonnent ses doigts et viennent fugacement s’enrouler autour de son buste, avant que je ne recule d’un pas et que la cape ne me recouvre, moi, sans lui. Bonne nuit, mon Rrroi. Ma voix brise une dernière fois le silence, avant qu’il ne se tourne jusqu’au mur qui s’efface une fois le mot de passe - que je retiens précieusement - prononcé. Et moi, je prends la direction de ma salle commune aussitôt que sa silhouette disparaît. Pas trop rapidement, cependant. Il ne faudrait pas que le mot demandé lui parvienne avant qu’il ne se soit un peu inquiété du temps que je mettais.
electric bird.

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