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Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON
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Message(#) Sujet: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptyVen 22 Nov - 20:27



le bonheur en mon âme
ft. @Mallory Brown et Cameron Brown

Avec une minutie qui ne lui ressemblait en rien, Cameron termina d’installer la couverture sur le sol de la tour d’Astronomie. Il y disposa les coussins et laissa distraitement ses oreilles trainer dans les escaliers. Normalement, tout le monde était en train de prendre la route de la Grande Salle puisque l’heure du dîner approchait à grands pas, aussi devraient-ils être tranquilles mais c’était Poudlard et on apprenait rapidement à ne jamais être sûrs de rien… Il ne se serait même pas étonné de voir Shepherd débarquer l’air de rien pour ruiner sa soirée ou Bradford décréter qu’il avait encore un truc qui ne le regardait pas à lui reprocher. Doucement, l’adolescent secoua la tête. Il n’avait pas envie de se prendre le chou avec eux ce soir. Ils étaient bien assez présents le reste du temps, ce mois-ci plus encore que d’ordinaire. Ce soir, il n’y aurait plus qu’elle. Il ne voulait qu’il n’y ait qu’elle. Il avait bien conscience qu’elle l’avait délaissée ces derniers temps, trop occupé à guerroyer contre le monde entier, à apprivoiser cette vie étrange et nouvelle avec une maladresse empreinte de bonnes intentions. Elle devait lui en vouloir… Il s’en serait voulu, à sa place. Pire encore, il lui en aurait voulu, à elle, à sa place… Il savait pertinemment qu’il aurait détesté la voir passer son temps libre avec n’importe qui et partager des moments intéressants sans lui. La bulle dans laquelle ils évoluaient commençait péniblement à se craqueler, par sa faute, mais qu’en serait-il lorsqu’elle aurait l’idée idiote de marcher dans ses pas ? Est-ce qu’il voulait, lui, qu’elle s’ouvre comme il essayait de le faire lui-même au détriment du couple étrange et fusionnel qu’ils avaient toujours formé ? Évidemment que non ! Alors peut-être que tout ça, c’était un peu pour qu’elle n’ait pas envie d’aller voir comment se portait l’herbe ailleurs ? Il avait fait tout son possible pour lui offrir la plus merveilleuse des soirées, écoutant les conseils indirects d’une sixième année gloussante qui avait déclaré avec sérieux qu’il n’y avait pas de meilleur endroit de rendez-vous à Poudlard que la tour d’Astronomie et préparant son présent depuis des mois. S’il avait pu faire plus, faire mieux, il l’aurait fait. S’il avait pu lui décrocher la Lune, il l’aurait fait également. Elle méritait tout ce qu’il y avait de plus beau au monde et rien ne serait jamais assez fort et grand pour lui faire comprendre à quel point il pouvait aimer chacun des jours qu’il passait à ses côtés depuis seize ans aujourd’hui.

Il lâcha un soupir un peu fébrile alors qu’il s’appuyait contre le parapet et laissait son regard clair perdre dans le paysage magnifique et familier qu’offrait Poudlard. Les étoiles commençaient doucement à se montrer. Il n’y avait jamais particulièrement réfléchi mais il était évident que c’était un bel endroit. Il pouvait comprendre que des filles veulent qu’on les y emmène. On se sentait seul au monde. Il y avait bien une école, quelque part, mais d’ici, elle n’existait pas. Le manque se fit plus grand et la hâte également. Est-ce que c’était idiot de vouloir que le temps passe plus vite pour la retrouver alors qu’ils s’étaient vus toute la journée ? Peut-être… Sûrement même… Mais c’était plus fort que lui. La perspective de ce tête-à-tête alors qu’ils vivaient d’ordinaire sous les yeux moqueurs et dubitatifs du reste du monde le rendait plus impatient encore. Des pas se firent entendre enfin, lointains dans l’escalier. Le Serdaigle se redressa d’un geste brusque et lissa bêtement sa chemise. Il avait fait un semblant d’efforts mais pas assez pour se défaire de cet air perpétuellement négligé qui lui collait à la peau. Pourtant, le sweat noir ouvert sur sa chemise blanche n’avait pas la moindre tache et il avait veillé à ce que la blancheur toute relative de cette dernière ne soit pas trop froissée.

Les pas se rapprochèrent doucement. Il jeta maladroitement un oeil sur l’énorme paquet bleu qui attendait dans un coin comme pour s’assurer qu’il était bien là et reporta son attention sur la porte. La voix lasse et désespérée du concierge qui l’avait interpelé au sortir de son cours de Soins, quelques jours plus tôt, l’avait fait craindre le pire. Pendant une seconde, il s’était demandé ce qu’il avait bien pu faire encore mais finalement ça n’était qu’une question de poids limité pour les hiboux du petit-déjeuner et l’obligation de le débarrasser de ça fissa. Ce qu’il avait fait. Les Miller avaient tenu leur promesse et avaient été cherché un nouveau violoncelle dès que l’argent avait été suffisant. Il n’aurait pas pu faire plus, de toute façon. Il aurait voulu, bien sûr, il aurait même voulu lui décrocher la Lune s’il avait pu, mais ça n’était pas possible non plus… Il avait fait tous les petits boulots possibles pendant deux mois, se rabaissant éhontément à suivre les ordres de petits vieux acariâtres pour quelques dizaines de livres l’heure, il y avait laissé son argent de poche depuis aussi longtemps au point de renoncer à remplir son habituel stock de souris en sucre à chaque sortie à Pré-au-Lard et avait même accepté de renoncer à un potentiel cadeau d’anniversaire pour la promesse qu’elle aurait, elle, celui qu’il voulait lui offrir. Il n’y avait pas eu besoin d’en arriver à de telles extrémités puisqu’ils lui avaient fait savoir, entre deux joyeux anniversaires préimprimés sur la carte, qu’ils passeraient, à leur retour, un week-end à Londres pour qu’il puisse profiter d’une exposition sur la conquête spatiale qui se tenait au musée des Sciences. Ils avaient rajouté, mais « c’était une surprise », qu’il y avait une réplique grandeur nature d’une vraie fusée dans laquelle monter, ce qui avait achevé de le convaincre que c’était un cadeau cool. Il n’avait pas encore pris la peine de leur répondre. Demain, sûrement… Toujours était-il qu’ils avaient tenu leur promesse. Lui ne savait pas vraiment si c’était un instrument digne de ce nom, il n’y connaissait rien, mais avait pris soin d’en peindre entièrement l’étui pour qu’elle ait à chaque fois sous les yeux mille et un bons moments qu’ils avaient pu passer ensemble depuis leur premier jour. Trois nuits qui n’avaient servi qu’à ça, penché sur son ouvrage à la faible lueur de sa baguette.

Finalement, les pas s’arrêtèrent. Sa respiration se suspendit. Quelques bruits puis la clenche sur laquelle on appuie. Le temps ralentit ; son coeur, lui, s’emballa. La porte finit enfin par s’ouvrir sur la silhouette fine et attendue de Mallory. Le sourire qu’il lui offrit était rayonnant, un mélange d’amour infini et de soulagement. Elle était là. Le monde pouvait bien s’effondrer tout à coup, il s’en fichait : elle était là et c'était bien tout ce qui pouvait compter. Il avait l'impression que ça faisait une éternité qu'ils n'avaient pas été réunis. Une éternité ou quelques heures, le différence était dérisoire...

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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptySam 30 Nov - 11:56

    Il y avait quelque chose qui ne lui plaisait pas dans l'atmosphère de cette quatrième année. Oh bien entendu, ce n'était en rien comparable avec l'angoisse et les dangers des années précédentes. Non, pas à ce point-là. Il s'agissait juste d'un sentiment diffus, d'un ressenti désagréable et insidieux, abstrait mais pourtant omniprésent. Elle avait d'abord pensé que c'était à cause de Shepherd qui s'était mis en tête de leur pourrir la vie alors qu'ils s'étaient ignorés les années précédentes... mais ça ne tenait pas la route. Depuis le primaire ils avaient eu à faire à la bêtise et à l'incompréhension des "autres" au sens large. Alors que Shepherd leur cherche des noises ou qu'un abruti slave se soit battu avec son frère, bien que contrariant, n'étaient en soi pas si extraordinaire que ça. Étrangement, ce fut lors d'un cours d'Arithmancie qu'elle comprit vaguement d'où venait ce sentiment. Le siège à côté d'elle était vide. C'était normal, puisque Cameron n'avait pas pris cette option, préférant les Soins aux Créatures Magiques. Mais c'était ce même sentiment d'absence, d'inconfort et de peur qui la tourmentait depuis la rentrée. Mallory essayait de se raisonner en se répétant que c'était ce qu'ils voulaient, ils en avaient parlé et l'avaient décidé ensemble. Mais essayer de s'ouvrir aux autres, s'intégrer et tenter d'avoir une vie d'adolescent normal n'était pas simple du tout. Et il lui semblait qu'elle avait encore plus de mal que son frère. C'était peut-être de sa faute à elle... elle avait du mal à aller vers les autres. Cameron, au moins, essayait, quitte à se prendre des râteaux de la part de Bluebell ou un coup de poing de la part de Misha. De son côté qu'avait-elle fait ? Elle avait réussi à intégrer l'équipe de Quidditch. Mais là encore, c'était pour être avec son frère. Pourquoi est-ce que c'était si compliqué d'être sociable ? Et si jamais son frère finissait par y arriver et pas elle ? Qu'allait-elle devenir ? Déjà, il disparaissait parfois elle ne savait où alors qu'elle-même ne pensait qu'à lui sans pouvoir se concentrer sur un maudit devoir. Simplement parce qu'il n'était pas à ses côtés. C'était un peu bête en y réfléchissant, parce qu'ils passaient leurs repas ensemble et la plupart de leurs soirées. Que Cameron essaye d'aller vers les autres ne changeait concrètement pas grand chose entre eux au final mais pourtant... ce sentiment désagréable qu'elle ressentait, c'était comme si le cocon chaud et confortable qu'elle avait tissé avec son frère jusque-là se fissurait peu à peu.

    C'est pourquoi Mallory avait attendu cette journée du 27 novembre avec impatience. Parce qu'elle savait que ce soir-là, il n'y aurait que lui et elle sans personne d'autre dans l'équation. C'était leur soirée à eux, celle qui était la plus importante à leurs yeux devant n'importe quelle autre pseudo fête de l'année. C'était un moment sacré que même leur mère à l'époque avait toujours respecté en étant disponible (et sobre) pour eux, en les amenant au fast-food du coin pour fêter ça. Mallory avait enfilé une petite robe noire toute simple (un basique avait dit Mary, à avoir en toute occasion !) et avait rassemblé ses cheveux bruns sur son épaule en une queue de cheval sur le côté, reliés par un ruban qu'elle avait trouvé dans ses affaires. Enfin, pour le confort, elle avait enfilé des collants et des ballerines.

    C'était presque l'heure à laquelle ils s'étaient donné rendez-vous alors Mallory se dépêcha de sortir des cuisines. Les elfes avaient eu la gentillesse de leur préparer deux hamburgers, deux cornets de frites, des sodas et un donut chacun, le tout bien emballé dans du papier craft. Elle remonta jusqu'au quatrième étage pour récupérer le cadeau qu'elle avait préparé pour son frère. Elle avait remarqué ces derniers temps que son matériel de dessin s'était usé très vite. Alors elle lui avait acheté un beau coffret contenant crayons de couleurs, peintures, fusains, pinceaux et feuilles de dessin. Elle avait pris soin d'emballer le coffret dans du beau papier rouge brillant. Elle n'avait finalement pas pris le jeu vidéo qu'elle avait repéré cet été au magasin car elle s'était dit qu'il ne pourrait de toute manière pas l'utiliser à Poudlard, ce qui serait frustrant. Peut-être le prendrait-elle pour Noël ? Généralement, ils rentraient à Halifax pour les vacances de fin d'année alors ils pourraient y jouer ensemble sur la console de Cameron.

    Quelques minutes plus tard, Mallory arriva enfin au sommet de la tour d'astronomie. Il lui semblait que ça faisait des heures qu'elle n'avait pas vu son frère et l'envie de le rejoindre se faisait pressante. Quand elle ouvrit la porte et vit Cameron au milieu de ce décor magnifique, elle sut qu'il avait trouvé l'endroit parfait pour cette soirée. Son sourire ne laissait d'ailleurs aucun doute sur le bonheur qu'elle ressentait d'être là. Et il avait fait un effort tout particulier pour être bien habillé, ce qui la fit sourire d'autant plus car il savait que peu importe ce qu'il avait sur le dos, il était toujours beau à ses yeux. Elle s'avança, posa leur repas au milieu de la couverture ainsi que le paquet rouge sur une table puis s'approcha de son frère avant de l'enlacer tendrement.

    "Joyeux anniversaire ! J'avais trop hâte d'être à ce soir, la journée a été interminable..." dit-elle avant de plaquer un gros bisou sur sa joue et de reculer d'un pas pour lever le nez vers le ciel étoilé.

    "T'as trouvé l'endroit parfait ! C'est tellement beau !" ajouta-t-elle avant d'attraper la main de son frère pour entrelacer ses doigts aux siens.

    "T'as faim j'espère ! J'ai des burgers !" lui dit-elle avec un sourire malicieux en lui montrant le sac en papier craft qu'elle avait posé au milieu des coussins.
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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptySam 30 Nov - 16:55



le bonheur en mon âme
ft. @Mallory Brown et Cameron Brown

Le temps s’était arrêté. Il n’y avait que les pas qui, dans l’escalier, prenaient leur temps pour le faire défiler. Une marche après l’autre, avec ce qui paraissait à l’adolescent une lenteur affolante. Et si ça n’était pas elle ? C’était idiot. Qui d’autre, sérieusement ? N’importe qui. Chacun était libre d’aller et venir à sa guise et s’il avait eu le bon sens maladroit de choisir cet endroit, n’importe qui pouvait en faire autant… Mais non, heureusement, la justice qui avait toujours manqué à ce monde se manifesta, pour une fois, et la porte s’ouvrit sur Mallory. Elle se referma presque aussitôt. Le silence qui s’abattit sur le haut de cette tour imprenable lui offrit la sensation délicieuse qu’il n’y avait plus qu’eux au monde. Comme avant. Comme toujours…? Cameron n’en était plus très sûr. Depuis la rentrée, l’humanité avait pris une grande place dans leur relation, bien plus grande qu’elle n’en avait jamais eu. Enfin qu’importe… Ce soir, personne n’en aurait plus. Ce soir, la bulle rassurante et protectrice dans laquelle ils s’étaient toujours lovés ensemble redeviendrait intact, sans heurt ni craquelure. S’il était l’unique cause du dérèglement de leur habituelle fusion, il n’en était finalement pas moins peiné. La culpabilité était lourde à porter. La jeune femme coupa court à ses réflexions en s’avançant enfin. Avec une pudeur maladroite, il la contempla sans un mot. Il suivait chacun de ses gestes, attendant avec impatience le moment où elle lui reviendrait. Elle était belle. Elle l’avait toujours été, bien sûr, mais les années qui passaient l’embellissaient de plus en plus. Elle se défaisait avec douceur de l’enveloppe enfantine qui lui seyait pourtant à merveille. Sa robe voleta autour de ses jambes fines tandis qu’elle faisait volte-face et s’approchait enfin. Son sourire s’agrandit, le déclin du jour cachant à merveille le rougissement satisfait de ses joues.

Joyeux anniversaire, souhaita-t-elle en l’enlaçant tendrement.

Les bras du Serdaigle s’enroulèrent avec douceur autour du corps chaud de Mallory. Il enfouit son visage dans son cou et profita non sans envie de ces retrouvailles tant attendues. Qu’ils étaient rares les instants loin du monde, ici ! Qu’ils étaient précieux, surtout ! Son étreinte se resserra faiblement. Il fallait en profiter, personne ne savait combien de temps cela allait durer… D’ici quelques heures à peine, la vie aurait retrouvé son cours normal, les emportant avec eux en ne laissant dans les esprits que la fraîcheur des souvenirs.

J'avais trop hâte d'être à ce soir, la journée a été interminable…
Tu m’as manqué.

La sincérité de l’aveu ne suffit pas à la faire rester. Elle plaqua un baiser sur sa joue et s’éloigna pour regarder le ciel. De bonne grâce, Cameron cacha sa déception derrière un sourire. Trop occupée à observer la voute qui les surplombait, elle ne remarquerait rien. Dans le fond, peut-être qu’elle ne vivait pas si mal que ça la légère distension de leurs liens, finalement ? Peut-être que la culpabilité qui l’étreignait à chaque fois un peu plus n’avait pas lieu d’être ? Après tout, il ne faisait que s’appliquer à mettre en application les promesses qui avaient été faites. Il s’y appliquait un peu trop, pourtant. Assez pour en ressentir la faute… Ça n’avait pas de sens. Le doute s’immisça en lui. Il se promit d’aborder le sujet… mais pas ce soir. Ils auraient tout le temps de discuter de choses gênantes plus tard, inutile de gâcher précisément le jour de leur anniversaire. Peut-être demain…

T'as trouvé l'endroit parfait ! C'est tellement beau !

Sur quoi sa main glissa jusqu’à la sienne. Ses doigts se mêlèrent étroitement aux siens. Et l’adolescent s’y accrocha totalement. Machinalement, son pouce y abandonna des caresses absentes. Elle n’était pas loin. Tout allait bien. Il ne put toutefois s’empêcher de sourire en l’entendant. Tant que ça lui convenait, c’était tout ce qui comptait. Il voulait qu’elle passe la meilleure soirée de ce début d’année et qu’elle oublie un peu, si tant est qu’elle l’ait remarquée, son absence.

Faudra dire merci à une meuf d’Poufsouffle, reconnut-il modestement et amusé, j’ai juste piqué l’idée.

Il haussa négligemment les épaules et vint laisser un baiser sur le dos de cette main toujours glissée dans la sienne. Il n’avait pas la moindre idée d’où il l’aurait embarquée s’il ne l’avait pas croisée par hasard, cette fille-là. Son dortoir aurait sûrement été désert, bien sûr, mais l’heure du dîner n’était pas non plus éternelle. Là, ils avaient au moins jusqu’au couvre-feu, sinon jusqu’au début du cours d’Astronomie. S’ils partaient au plus tard vers vingt-trois heures, ils seraient sûrs de ne même pas croiser la prof. C’était dommage, cela dit, puisque que le lendemain matin, aux alentours de six heures, Mercure connaîtrait sa plus grande élongation à l’ouest du soleil… Passer la nuit ici, rien qu’avec elle, aurait pu être une idée délicieuse. Mais une fois encore, Poudlard en décidait autrement…

T'as faim j'espère ! J'ai des burgers !

Cameron hocha la tête avec enthousiasme tout en poussant tendrement sa jumelle vers leur lieu de pique-nique improvisé. Il n’était pas convaincu que tout ça soit règlementaire mais, honnêtement, il s’en fichait un peu. Ils ne faisaient de mal à personne, de toute façon. Peut-être gênaient-ils vaguement les moeurs hypocrites de leurs camarades, leurs vices exacerbés par le lieu ouvertement romantique de leur rendez-vous. Ça n’avait pas été particulièrement conscient, l’adolescent étant à des lieues d’un tel raisonnement, mais rares étaient les filles qui gloussaient en rêvassant y être emmenées par quelqu’un d’autre que leur prétendant. Ça n’était qu’une soirée d’anniversaire et qu’un repas partagé, quoi qu’on pouvait en dire ils n’avaient rien à se reprocher.

J’ai toujours faim !

S’il en plaisantait, ça n’était pas faux pour autant. Il était rare de le voir passer plus d’une heure sans rien avaler ! Au fond de son sac, il y avait toujours quelques bonbons qui trainaient et il se ruait sans hésitation sur les tables interminablement remplies des repas de Poudlard. Tant que ça ne ressemblait pas de près ou de loin à un légume (les verts étant les pires), il ne faisait pas franchement le difficile et jouait les estomacs sur pattes avec un plaisir non coupable. Il consentit à rendre sa liberté à Mallory et se laissa tomber lourdement sur un coussin tandis qu’un soupir de bien-être lui échappait sans un bruit. Ses prunelles claires s’attardèrent un instant sur le visage de sa moitié. Le plus beau spectacle qui ne lui avait jamais été donné de voir et le seul dont il était certain de ne jamais se lasser. Son sourire s’agrandit davantage. Le bonheur, son bonheur tout du moins, ressemblait à ça.

T’as répondu aux Miller, toi, l’interrogea-t-il machinalement sans jamais réussir à en parler comme de leurs parents ? J’ai grave la flemme… J’suis sûr qu’ils vont encore râler qu’j’fais pas d’efforts et que j’donne pas d’nouvelles.

Son air de môme chieur ne trompait personne : il se fichait tant de la probable réflexion que de la véracité de celle-ci. Il n’avait jamais beaucoup écrit, c’était un fait, et n’avait jamais essayé de faire en sorte que ça change non plus. Mais le plaisir silencieux qu’il pouvait ressentir à la seule évocation de ces gens qui lui étaient affreusement proches et qui avaient absolument tout d’une famille (sauf le nom puisqu’il refusait toujours obstinément de le leur accorder de peur, un peu superstitieuse peut-être, que ça suffise à les faire fuir) était visible à des kilomètres. Il leur devait tout et si la dette était aussi énorme que parfois malaisante, il savait pertinemment qu’ils ne seraient pas là, ensemble, ce soir s’ils n’étaient pas là. Et juste pour ça, il lui semblait normal de les évoquer à défaut de pouvoir les avoir à ses côtés…
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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptyJeu 5 Déc - 22:01

    C'était clairement sa journée préférée de l'année. Halloween était amusant, Noël était sympa, elle aimait bien le chocolat de Pâques et les vacances d'été mais aucune fête, aucun jour particulier n'était aussi spécial, aussi attendu et aussi agréable à ses yeux que le jour de leur anniversaire. Tout simplement parce qu'il n'y avait qu'eux deux et personne d'autre. Et en cette année en particulier qui voyait naître des désirs, ou du moins des tentatives, de sociabilisation et d'ouverture au monde extérieur, cette journée était, plus encore que d'habitude, bienvenue est appréciable aux yeux de Mallory qui retrouvait le temps d'une soirée ce cocon réconfortant et rassurant dans lequel elle aimait se lover en compagnie de son frère. Ce soir, ils seraient seuls au monde... du moins jusqu'à 23h. Elle s'était renseignée sur les emplois du temps affichés au rez-de-chaussée et les cinquième année avaient cours d'astronomie le jeudi soir. Ça leur laissait tout de même toute la soirée tranquille à pouvoir contempler les étoiles ensemble et profiter de leur proximité sans être dérangés ni jugés.

    Mallory ne s'était d'ailleurs pas faite prier pour enlacer Cameron dès son arrivée. Elle avait attendu ce moment toute la journée et même les jours précédents. Le nez dans son cou, il lui fit savoir qu'elle lui avait manqué et elle ne put qu'acquiescer pour confirmer que c'était réciproque. Ça aussi c'était quelque chose que les gens avaient du mal à comprendre car pour eux, ils se voyaient tout au long de la journée. Ce qu'ils ne comprenaient pas, c'était que ce qui leur manquait, c'était leur intimité, ce monde qui n'appartenait qu'à eux et qu'il était difficile de rejoindre en étant interne dans une école pendant une année scolaire complète.

    L'endroit choisi était parfait pour leur soirée d'anniversaire. L'astronomie était une des rares matières qui avait grâce aux yeux des jumeaux, avec l'arithmancie en ce qui la concernait. Combien de fois avaient-ils contemplé les étoiles ensemble, que ça soit à Manchester ou à Halifax, allongés côte à côte dans l'herbe les soirs d'été ou emmitouflés dans une grande couverture les soirs d'hiver ? Mallory attrapa la main de son frère et mêla ses doigts aux siens. Personne n'était là pour leur lancer des regards de travers alors leurs gestes tendres refaisaient surface sans hésitation.

    "Une fille de Poufsouffle ?" s'amusa-t-elle en regardant son frère qui lui avouait que l'idée ne venait pas de lui. "Si elle le dit, c'est que son dernier rancard a dû y être agréable et qu'elle n'a pas été dérangée. C'est exactement ce dont on a besoin !" dit-elle en pouffant de rire juste avant que Cameron pose un baiser sur le dos de sa main. Mallory le regarda avec un sourire. Il changeait. Doucement mais il changeait un peu avec les années. Il avait encore les joues un peu rondes mais sa mâchoire se dessinait un peu plus chaque année. Il était déjà beau mais elle savait qu'il le serait de plus en plus. Elle espérait seulement qu'une fille ne craquerait pas trop vite sur ses beaux yeux bleus. Elle n'était pas prête à le partager. Pas encore.

    Mallory eut un peu de mal à sortir de la contemplation de ce frère parfait mais l'odeur des burgers se rappela à elle. Il était temps d'entamer leur traditionnel repas d'anniversaire ! Mallory se laissa entraîner sur l'endroit aménagé par son frère et vint s'asseoir tout contre lui avant d'ouvrir les sachets donnés par les elfes. Ils ne s'étaient pas fichus d'eux et il y avait de grandes chances que ces burgers soient largement meilleurs que ceux des fast-foods miteux de l'époque.

    "Bon app' morfale !" déclara-t-elle en lui donnant un coup d'épaule.

    "Non je ne leur ai pas encore répondu non plus..." dit-elle en mordant dans son burger. "Hmm la vache ch'est bon ! ... Ils m'ont dit qu'ils m'emmèneraient aux prochaines vacances dans une boutique pour choisir une nouvelle robe de bal vu que ma précédente a brûlé." dit-elle en haussant les épaules. Mallory n'était pas forcément une grande fan de mode mais si jamais Poudlard organisait un bal en fin d'année, elle aurait au moins quelque chose à porter sans avoir l'air d'une plouc.

    Mallory piocha une frite et la porta à la bouche de son frère sans même s'en rendre compte.

    "On a qu'à leur faire une réponse commune demain si tu veux ? Ils sont gentils quand même..." dit-elle pensive tout en sirotant son soda à la paille. S'ils n'avaient pas voulu d'eux dans leur vie, où seraient-ils en ce moment ? Auraient-ils continué à errer de famille d'accueil en famille d'accueil ? Auraient-ils pu venir à Poudlard si les Miller avaient été effrayés par leur nature de sorciers ? Force était de constater qu'ils étaient bien tombés avec eux. Non seulement ils les acceptaient tels qu'ils étaient mais en plus ils se donnaient du mal pour qu'ils se sentent comme dans une vraie famille.

    "Oh ! Mary m'a aussi dit qu'il y aurait Tante Agataha à Noël. Au moins ça fera l'ambiance ! Elle va encore nous raconter ses folles aventures et nous offrir je ne sais quoi de farfelu..." dit-elle en souriant malgré elle. C'était Agatha elle-même, qui souhaitait que les jumeaux l'appellent tata même si c'était toujours un peu compliqué d'y parvenir à chaque fois.

    Le repas fut relativement vite englouti tandis que les sujets de conversation s'enchaînaient et que Mallory s'amusait à raconter des blagues. "Comment appelle-t-on un policier sur un tracteur ? ... Un poulet fermier !" déclara-t-elle avant d'éclater de rire sans retenue. Elle avait toujours adoré les devinettes et les blagues courtes et c'était son arme secrète pour redonner le sourire à Cameron les jours où il faisait la tête.

    Mallory lécha consciencieusement son pouce du sucre que le donut y avait laissé puis se leva sans prévenir, perdant tout à coup la chaleur dont son jumeau l'avait enveloppée jusqu'à présent. Mais ce ne fut que pour un court instant. La Serdaigle attrapa le paquet rouge brillant et retrouva très vite sa position initiale sur les coussins avant de poser le paquet sur les genoux de son frère.

    "Tiens c'est pour toi ! Vas-y ouvre !" dit-elle, visiblement autant excitée et impatiente que si le cadeau était pour elle.
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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptyDim 8 Déc - 1:51



le bonheur en mon âme
ft. @Mallory Brown et Cameron Brown

Mallory avait l’air d’apprécier l’endroit, ce qui suffit à arracher un sourire rassuré à son frère. Il ne voulait rien d’autre qu’elle passe une bonne soirée alors que juste le lieu pouvait aider un minimum, il en était ravi ! Il y avait peu de chance, bien sûr, que ce tête-à-tête se passe mal, rares étaient les fois où ils se disputaient réellement, mais la culpabilité que ces dernières semaines avaient fait naître en lui le poussait à vouloir faire mieux. Toujours mieux. Forcément mieux. C’était pas une bonne soirée, qu’elle méritait, c’était la meilleure des soirées. Mais là, il n’était pas convaincu d’être à la hauteur. Faire bien, oui, faire exceptionnel à ce point, il ne fallait pas trop en attendre de lui, malheureusement… Les doigts de sa soeur se glissèrent entre les siens, retrouvant avec une habitude malmenée les gestes tendres qu’ils avaient toujours connus.

Une fille de Poufsouffle ?

Cameron hocha simplement la tête. Il ne fallait pas lui en demander plus, il ne savait rien d’elle, ni nom ni année, seulement qu’elle était blonde et qu’elle avait un groupe de copines gloussantes. Tout ce qu’il pouvait bien détester chez une fille.

Si elle le dit, c'est que son dernier rancard a dû y être agréable et qu'elle n'a pas été dérangée. C'est exactement ce dont on a besoin !

Si sa déduction était on ne pouvait plus logique et qu’il n’aurait dû qu’acquiescer sans broncher, l’idée-même qu’une fille, ou n’importe qui d’autres au monde, ait pu choisir cet endroit particulier pour y cacher le secret d’un rendez-vous galant et qu’il ait, lui, aveuglément suivi le mouvement le dérangea plus que ça ne l’aurait dû. En soi, ça n’avait aucune espèce d’importance, bien sûr, mais il imaginait sans trop de mal les racontars qui risquaient de voir le jour après ça… Déjà qu’on leur reprochait de faire éhontément fi de leurs liens fraternels, si en plus on les surprenait à marcher dans les pas des couples les plus cul-culs de l’école, ils ne s’en sortiraient pas ! Heureusement, sa soeur, elle, n’y semblait pas accorder la moindre importance. Il y en avait au moins un des deux qui parvenaient toujours aussi facilement à se foutre ouvertement des qu’en-dira-t-on. Il l’enviait un peu, mine de rien… Il aurait donné n’importe quoi pour retrouver l’innocence et l’indifférence de leur enfance (et même des premières années qu’ils avaient passé ici) ! Néanmoins, il ne s’embarrassa pas de ce qui risquait de se passer plus tard, préférant largement profiter de leur soirée avant. Il improviserait, au pire.

Le regard clair qui s’attarda sur lui le fit rougir de plaisir, un sourire à la fois attendri et intimidé naissant doucement sur ses lèvres. Elle pouvait le fixer comme ça aussi longtemps qu’elle le voulait, il n’avait rien contre l’idée, bien au contraire ! C’était comme retrouver le cocon doux et rassurant qu’ils avaient toujours connu et oublier, l’espace d’un instant, que le monde ne la comptait pas qu’elle. Tout serait tellement plus simple, pourtant… Ses attentions lui faisaient pousser des ailes et la confiance qu’elle avait toujours placée en lui redorait péniblement celle qu’il était incapable de s’accorder lui-même et que l’humanité toute entière l’aidait à maltraiter. Elle, juste elle, c’était la certitude de lendemains meilleurs et d’un avenir radieux. Ils finirent cependant par s’éloigner un peu, s’arrachant à la contemplation tranquille de sa moitié, et rejoignirent la couverture où les attendait sagement leur repas du soir. C’était gras, c’était salé, c’était sucré… C’était la vie ! Rien à voir avec ces plâtrées de légumes ignobles qu’on espérait leur faire avaler, parfois, quand il était temps de se donner bonne conscience. À peine installés, Mallory assassina la distance qui les séparait à nouveau et se fit une place tout contre lui. Il ne se fit pas prier pour en profiter et prit tranquillement ses aises, sa jambe reposant contre la sienne et prenant distraitement appui sur son épaule. Ses doigts jouaient négligemment avec le tissu doux de sa robe, juste à la naissance de sa manche, tandis qu’il observait, totalement désintéressé, l’ouverture des sachets. L’odeur de la bouffe des elfes se mêlait au parfum de l’adolescente. S’il ne savait pas vraiment ce que sentait l’air du paradis, il était prêt à parier que ça sentait un peu à ça.

Bon app' morfale !
Meurchi, à toi auchi, répondit-il la bouche pleine et non sans amusement.

C’était l’une des rares habitudes qui avaient tenu après la mort de leur mère. La seule, même… Et les Miller s’y étaient toujours pliés de bonne grâce. Ça n’était de toute façon pas trop demander, en soi, et pas franchement difficile à appliquer. Enfin… « toujours », il fallait le dire vite. C’était le cinquième qu’ils passaient loin d’eux. Les années fuyaient à une vitesse affolante ! Il avait presque l’impression que c’était hier qu’il avait mis les pieds à Halifax pour la première fois…

Non je ne leur ai pas encore répondu non plus…

Il se sentait moins seul ! Parfois, il imaginait que leurs tuteurs auraient apprécié qu’ils soient plus enclins aux effusions et aux preuves d’attachement sans fin. Ou au moins qu’ils prennent la peine d’écrire régulièrement et répondent facilement à leurs propres lettres. Cameron ne s’était jamais vraiment demandé ce qu’il en était de sa soeur. Peut-être qu’elle correspondait avec eux de manière spontanée et prenait plaisir à ses échanges ? Lui se contentait toujours du minimum possible. Il donnait des nouvelles une fois de temps en temps (une fois par mois, c’était déjà presque un miracle) et oubliait au moins soixante-dix pour-cents des courriers qu’il recevait. Il culpabilisait une seconde ou deux lorsqu’il s’en rappelait et pensait à autre chose dans la minute suivante…

Hmm la vache ch'est bon ! ... Ils m'ont dit qu'ils m'emmèneraient aux prochaines vacances dans une boutique pour choisir une nouvelle robe de bal vu que ma précédente a brûlé.

S’il hocha la tête en gloussant à ses premiers mots, il se calma bien vite en entendant la suite. Il avala sa bouchée et essuya grossièrement sa bouche avec la manche de son sweat. Les souvenirs de l’incendie lui revinrent rapidement mais il n’eut aucun mal à les repousser aussitôt. Après tout, ils n’avaient fait que regarder le carnage de loin, sans craindre pour leur vie…

P’tain, la poisse ! Ça va encore prendre quinze plombes !

Il leva les yeux au ciel et finit par mordre à nouveau dans son hamburger. En réalité, s’il détestait plus que tout le shopping et plus ou moins tout ce qui ressemblait à faire des courses, il n’avait jamais cherché à se soustraire aux essayages de Mallory. Bien sûr, c’était long, bien sûr, il s’y ennuyait un peu (et finissait par récupérer le smartphone de Victor pour faire des jeux) mais il aimait bien regarder les vêtements tomber au sol derrière la porte close de la petite cabine, donner son avis et rêvasser à moitié en réalisant combien elle pouvait être jolie. Elle pouvait bien essayer tout ce qu’elle voulait, tout lui allait. C’était rare, les filles comme ça ! Il en avait croisé pas mal, à Poudlard, qui se la pétaient en se prenant pour des canons mais qui avaient juste l’air de porter des sacs…

T’en as même pas vraiment b’soin, en plus, fit-il remarquer sur le ton de l’évidence alors que l’adolescente agitait une frite devant sa bouche. Il gloussa de plus belle et l’attrapa doucement, sans se faire prier. Elle était meilleure que les autres frites ! Et cette pensée ridicule l’amusa plus encore. Ça lui rappelait les quelques fois où il était malade, tout gamin, et qu’il faisait exprès de faire durer un peu, juste parce que sa jumelle jouait les infirmières personnelles et se montrait particulièrement attentive au moindre de ses besoins. Jouer les pauvres agonisants et de se faire faire la lecture (quand bien même elle ne savait pas lire ou pas très bien) ou nourrir comme un bébé faisait partie, à ses yeux, des meilleurs souvenirs de leur petite enfance. De ce qu’il se rappelait, elle était bien plus présente que leur propre mère, plus encore dans ces moments-là, mais il se demandait parfois si son esprit n’excluait pas quelques images pour coller avec ce qu’il voulait bien croire…

On a qu'à leur faire une réponse commune demain si tu veux ? Ils sont gentils quand même…
Alors c’est toi qu’écris !

C’était limite si on attendait pas un « preum’s » enfantin ponctué sa phrase tant il s’était empressé de la balancer, levant distraitement les mains comme pour contrer toute tentative de renvoi. Toute sa vie, on lui avait fait remarquer à quel point son écriture était illisible, pleine de ratures, de pâtés et autres pattes de mouches difficilement déchiffrables alors tant qu’il pouvait éviter de s’y coller, il le faisait volontiers. Ses professeurs avaient souvent pensé que c’était pour cacher une orthographe douteuse mais force était de constater que si elle n’était pas particulièrement irréprochable, elle ne donnait pas envie de s’arracher les cheveux pour autant. Elle était juste à la hauteur du jeune homme tout entier : nerveuse et pas soignée pour un sou. Néanmoins, elle était loin d’avoir tort lorsqu’elle admettait qu’ils étaient gentils. Ça faisait famille, ça faisait parents, ça faisait un peu tout ce qu’ils pouvaient rêver pour « remplacer » Allison. Ils s’étaient toujours montrés patients et compréhensifs, que ça soit vis-à-vis de leurs difficultés à s’ouvrir ou de leur condition de sorciers… Combien de familles d’accueil en auraient fait autant, hein ? Probablement pas des masses…

Oh ! Mary m'a aussi dit qu'il y aurait Tante Agatha à Noël.

Cameron feignit de vomir avant de grimacer.

Attention, Noël d’merde à l’approche !
Au moins ça fera l'ambiance ! Elle va encore nous raconter ses folles aventures et nous offrir je ne sais quoi de farfelu…

Ouaiiiis, super… Il ne la portait pas particulièrement dans son coeur pour autant. Oh, elle était gentille, c’était pas le problème mais elle devenait vite insupportable et avait le don d’appuyer là où ça faisait mal. Comme en s’enquérant à chaque fois de la vie sentimentale de sa soeur tout en rappelant innocemment qu’une jolie fille comme elle devait faire tourner bien des têtes au collège, par exemple… Elle pouvait faire tourner toutes les têtes qu’elle voulait, il était prêt à les couper tout de suite après. Mais ça, Tata n’arrivait pas à faire fonctionner ses deux neurones pour le comprendre. Il n’y avait pas grand monde qui le comprenait, d’ailleurs… Et quand il se renfrognait, on rajoutait bêtement un « mais fais pas cette tête, tu te trouveras une petite-copine aussi », comme si c’était là le fond du problème. Il ne voulait pas vraiment d’une petite-copine (ce qui était parfaitement en contradiction avec sa faculté à tourner autour de Sherwin envers et contre tout) et il ne voulait pas que Mallory trouve quelqu’un non plus. Il voulait que leur duo dure toujours. Comme quand ils étaient petits ! Il avait même prétendu, à son entrée en primaire, qu’il l’épouserait elle, un jour, plutôt que d’avoir à supporter une fille aussi bête que toutes les autres. Et autant dire que l’idée n’avait pas fait l’unanimité… Il s’était rapidement vexé en entendant des mômes de deux ans plus jeunes expliquer d’un air expert que c’était pas possible ou qu’ils n’en auraient pas le droit, avant de décider de plus jamais leur adresser la parole. Avec le temps, il avait fini par comprendre qu’ils disaient vrai, bien sûr, et l’envie était passée d’elle-même mais l’espoir de rester à ses côtés jusqu’à ce que mort s’en suive, lui, perdurait encore. Un peu mis à mal par l’adolescence et le monde qui se déployait doucement sous ses yeux, peut-être, mais il résistait encore et toujours malgré tout.

Le repas ne mit pas longtemps à disparaître dans les estomacs. L’ambiance ne faiblissait pas, leurs rires emplissant l’espace presque sans interruption. Heureusement que l’heure du couvre-feu n’était pas passée, il y aurait eu fort à parier que tous les préfets et les professeurs se seraient retrouvés ici en un rien de temps tant la discrétion les avait lâchement abandonnés. Entre deux sujets de conversation quelconques mais animés, la jeune femme glissait des blagues, provoquant immanquablement les rires de son frère. Il était bon public, de toute façon, et l’avait toujours été. Elle savait pertinemment quoi dire, quelle bêtise raconter pour faire naître un sourire sur ses lèvres mais s’il était occupé à bouder. C’était particulièrement injuste d’ailleurs !

Comment appelle-t-on un policier sur un tracteur ? ... Un poulet fermier !
Nan mais elle est nuuuuulle, râla-t-il alors qu’il riait avec elle. Les blagues nulles étant généralement celles qu’il préférait, ça prenait des airs de compliments un peu étranges. À moi, à moi ! Comment on appelle un chat qui chante ? … Chat-kira !

Il pouffa bêtement et aspira une gorgée de soda. Mallory venait de terminer son donut d’anniversaire. Il était déçu, il n’avait pas réussi à mettre la main sur une bougie pour planter dessus… Ça aurait vraiment fait anniversaire, au moins… Elle n’en avait pas l’air attristé mais tout de même… Ça aurait bien tout fini. Il n’eut pas le temps de s’en vouloir plus longtemps que celle-ci léchait consciencieusement son pouce pour en chasser le sucre. Les dents posées sur le gâteau, il en oublia littéralement de le croquer, trop occupé à lorgner ce spectacle innocemment indécent. Il était fort probable qu’elle le fasse tous les ans sans qu’il n’y ait jamais fait attention mais, ce soir, c’était comme s’il n’avait vu que ça depuis qu’elle était arrivée. Ce fut elle qui le ramena brusquement à la réalité en se levant sans prévenir. Cameron cligna des yeux, hébété, plus gêné qu’il ne voulait bien se l’avouer et termina de manger à son tour avant d’essuyer ses doigts sur son pantalon… Elle revint vers lui avec le paquet rouge qu’elle avait abandonné sur la table un peu plus tôt et lui foutut sur les genoux sans aucune forme de cérémonie.

Tiens c'est pour toi ! Vas-y ouvre !

Son empressement le fit sourire alors qu’il mettait un soin tout particulier à éviter son regard. Il gratta un bout du scotch pour le retirer, fit pareil de l’autre côté, luttant contre lui-même pour prendre bien son temps et embêter gentiment sa moitié. Il déplia soigneusement le papier et le retira avec une lenteur affolante. Il ne se fit pas prier pour ouvrir le coffret ainsi dénudé. Sa bouche s’arrondit dans un « o » agréablement surpris en voyant tout le matériel qui s’étendait devant lui.

Mais c’trop beau ! J’ai trop hâte de tout essayer ! Merci !

Il fallait bien dire que l’essentiel de ses affaires à dessin n’avait pas survécu à l’incendie. Il avait récupéré quelques crayons qui traînaient à Halifax et un vieux carnet qu’il avait abandonné depuis une éternité, histoire de ne pas avoir à demander aux Miller de remplacer tout ce qui avait disparu et ne s’était finalement pas plaint une seule fois du matériel approximatif qu’il se traînait depuis la rentrée. Ils avaient eu assez à racheter comme ça pour ne pas en rajouter une couche par-dessus ! Il se pencha vers Mallory et posa ses lèvres collantes de sucre sur sa joue. Il se promit de prendre soin de ce cadeau, conscient que ça ne serait pas particulièrement compliqué à faire puisqu’il prenait généralement soin de tout ce qui avait trait à sa soeur. L’adolescent finit par se lever à son tour et récupérer l’énorme paquet bleu qu’il avait déposé dans un coin pour éviter qu’il ne tombe.

Tu d’vineras jamais c’que c’est, souffla-t-il en riant alors qu’il posait doucement à côté d’elle le cadeau à la forme affreusement reconnaissable. Son sérieux revint brutalement alors qu’elle se mettait à défaire l’emballage. J’sais qu’il est pas aussi bien qu’l’autre mais j’espère qu’tu pourras jouer correctement avec quand même…

Parce que s’il était évident qu’elle méritait tout ce qu’il y avait de mieux au monde, il était tout aussi évident qu’il n’avait pas les moyens de faire aussi bien… Alors il fallait croiser les doigts pour que ce qui était à la portée de sa bourse (plus qu’à la portée de sa bourse, en réalité, vu qu’il avait dû trimer tout l’été pour y parvenir) serait quand même assez bien à ses yeux à elle…
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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptySam 14 Déc - 23:34

    Mallory appréciait tout particulièrement le soin que Cameron avait apporté à l'organisation de leur anniversaire. Les étoiles, les coussins, les burgers et rien qu'eux d'eux, il ne lui en fallait pas plus pour passer une excellente soirée. Peu importait que l'idée de la salle d'astronomie ne vienne pas de lui. Il avait réussi à dégoter cette information d'une autre personne et c'était super ! Trouver un coin tranquille dans cette école n'était pas chose facile alors si ce lieu était propice aux rencards entre amoureux, il le serait pour une soirée d'anniversaire entre frère et sœur.

    Ils répétaient ce rituel chaque année et chaque année les voyait grandir petit à petit, passant peu à peu de l'enfance à l'adolescence. Ils changeaient, c'était certain. Mais leurs habitudes changeraient-elles avec eux ? Garderaient-ils pour toujours ce cocon protecteur qu'ils avaient tissé toutes ces années pour se protéger du monde extérieur ? Elle n'était pas certaine de vouloir connaître la réponse alors elle se contentait de profiter de l'instant présent et d'imprimer ces moments merveilleux dans sa mémoire.

    Assise tout contre lui au milieu des coussins, sa jambe reposait nonchalamment contre la sienne, se chargeant de sa chaleur. Il ne leur fallut pas longtemps pour entamer leur repas d'anniversaire et une chose était sûre, ces burgers étaient fabuleux, si bien qu'ils n'hésitaient pas, lui comme elle, à parler la bouche pleine. Mary les reprenait souvent quand ils faisaient ça mais là, elle n'était pas là. Là, il n'y avait plus de règle. Juste eux. En parlant des Miller, Cameron, tout comme elle, avait reçu une lettre de leur part pour leur anniversaire. Mine de rien, Mallory avait ressenti cette pointe d'excitation en ouvrant la carte pour y lire les quelques lignes et leur signature. Ce n'était rien d'extraordinaire mais ça lui plaisait de savoir que quelqu'un d'autre que son frère pensait à elle.

    Mallory éclata de rire quand Cameron râla sur le fait qu'il allait devoir attendre trois heures le temps qu'elle trouve une robe. Il détestait le shopping et ça la faisait rire chaque fois de le voir souffler et soupirer avec ostentation pour faire comprendre qu'il s'ennuyait. Mallory lui pinça la joue alors qu'il mastiquait son burger, ce qui fit un drôle de bruit mouillé.

    "Mais siiii tu verras ça sera drôle ! Je défilerai comme un mannequin en tortillant des fesses pour que tu ne t'ennuies pas." plaisanta-t-elle. "Et puis j'ai besoin de ton avis, je sais pas trop ce qui est beau ou non sur moi et Mary trouve tout joli, ça m'aide pas. Toi tu sauras." dit-elle plus sérieusement.

    Tandis qu'elle lui donnait la becquée en lui présentant une frite qu'il attrapa entre ses lèvres, il lui fit savoir qu'elle n'avait pas besoin de robe de bal. Mallory haussa les épaules. Elle ne savait pas trop. Poudlard organisait des soirées avec des thèmes différents et elle n'avait pas vraiment de tenue adaptée pour tout. Elle était loin d'être une fashionista mais maintenant qu'ils ne vivaient plus dans la rue, elle se plaisait à porter des habits un peu plus jolis. Et puis c'était le cadeau que voulaient lui faire les Miller, elle n'allait pas refuser.

    "D'accord, c'est moi qui écrirai et on signera tous les deux !" conclut-ils rapidement. Mallory avait une plus belle écriture que son frère, c'était indéniable et elle s'était surprise à aimer écrire avec une plume, même pour remplir ses partitions.

    Puis vint le sujet de Noël et de leur tante Agatha. Mallory éclata de rire une nouvelle fois devant la grimace de son frère.

    "Oh allez, elle est drôle faut avouer quand même ! Elle a chaque année un amoureux différent dans le pays qu'elle a visité. C'était quoi l'an dernier ? Le Bénin je crois. Oui c'est ça ! C'est de là qu'elle t'a ramené ce collier vaudou dégoté chez je ne sais plus quel envoûteur." dit-elle en gloussant, se rappelant du regard suspicieux que son frère avait jeté au collier bizarre.

    Le repas se passa ainsi entre conversations animées et blagues pourries qui les faisaient se bidonner sans retenue. Ayant terminé son dessert, Mallory ne tint plus offrit son cadeau à Cameron. Elle était pressée qu'il ouvre son paquet mais ils fit exprès de faire durer le plaisir, ce qui la fit trépigner d'impatience.

    "Maiiiiis ! Vas-y déchire ! Arrête de faire exprès !" s'impatienta-t-elle en essayant de le chatouiller pour le faire se dépêcher. Quand il vit enfin le coffret à dessin, il sembla surpris et ravi, ce qui provoqua un immense sourire sur le visage de la jeune fille. Il n'y avait rien de plus beau que de voir la joie dans les yeux de son frère. Il posa un bisou sucré sur sa joue et Mallory le lui rendit. "Moi aussi j'ai hâte que tu essayes. Tu dessines trop bien et il te restait que des petits bouts de crayons ! Maintenant tu peux faire un chef-d’œuvre !" dit-elle aussi excitée qu'une gosse.

    Cameron se leva à son tour et alla chercher un long paquet bleu, qui avait été jusqu'à présent posé dans un coin un peu dans la pénombre de la pièce, avant de le poser à côté d'elle avec précaution. Pour le coup, Mallory avait oublié de garder son sourire tant la surprise l'avait frappée dans l'instant, reconnaissant sans peine la forme de l'objet sous le papier. Très sincèrement, elle ne l'avait pas remarqué avant, trop occupée à regarder les étoiles, son frère et son burger.

    "C'est... ? Tu as... ?" bredouilla-t-elle avant de déchirer le papier à toute allure pour dévoiler un étui entièrement décoré de la main de son frère.

    "Oh c'est pas vrai, j'y crois pas..." souffla-t-elle en ouvrant l'étui magnifique pour regarder le violoncelle tout neuf qui y reposait. La bouche entrouverte, ses doigts vinrent caresser le bois, le temps qu'elle retrouve ses esprits. "Mais comment... ?" Elle avait du mal à terminer ses phrases tellement de questions se bousculaient dans sa tête. Un tel instrument n'était pas donné, elle le savait. Mallory assassina la distance qui la séparait de son frère et le serra tout contre elle. Le nez enfoui dans son cou elle souffla entre ses mèches brunes.

    "Merci merci merci... il est magnifique ! T'es fou ! Mais je suis tellement contente ! Je t'aime tellement Cam', merci ! Merci..." répéta-t-elle en boucle pendant plusieurs minutes. Il lui expliquerait plus tard comment diable il avait pu acheter un tel instrument. Pour l'instant, elle devait se remettre de ses émotions. Ce n'est que de longues minutes plus tard qu'elle recula enfin, essuyant d'un geste du pouce la légère humidité qui était née au coin de ses yeux. Mais son sourire ne pouvait mentir sur la joie qu'elle ressentait. Elle pensait qu'elle ne pourrait plus jouer depuis que son violoncelle avait brûlé. Ce cadeau était inespéré.

    "Tu veux bien que je l'essaye maintenant ?" demanda-t-elle en tirant une chaise avant de sortir avec précaution l'instrument de son étui et de l'installer entre ses genoux. La volute en bois caressa sa joue et Mallory ferma brièvement les yeux tandis qu'elle posait doucement l'archet sur les cordes. Lentement elle le fit glisser dessus pour en extraire la première note, puis ses doigts coururent sur le manche pour enchaîner plusieurs harmonies successives. Un frisson lui parcourut la nuque, retrouvant enfin le plaisir de jouer depuis des mois. C'était définitivement la plus belle soirée de l'année.


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Message(#) Sujet: Re: Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON Vous avez mis le bonheur en mon âme... — MALLORY & CAMERON EmptyMar 31 Déc - 17:52



le bonheur en mon âme
ft. @Mallory Brown et Cameron Brown

Quels parents un tant soit peu aimants décidaient d’offrir à leur fille un moment shopping ? Oh, pour elle c’était sûrement un cadeau digne de ce nom mais encore fallait-il ne pas l’entraîner, lui, dans l’Enfer que constituaient les centres commerciaux ! En réalité, Cameron ne se faisait aucune illusion : s’il n’avait pas envie d’y aller, personne ne l’y obligerait. Il se pliait docilement à chaque sortie familiale (quand bien même il râlait un peu dans la voiture) et lâchait si peu sa soeur qu’il était difficile de lui reprocher de ne pas lui accorder assez d’attention. Dans le pire des cas, on lui proposerait de rester à la maison ou Victor l’emmènerait manger un truc en attendant que ces dames aient mis la main sur la robe idéale. Mais il savait tout aussi pertinemment qu’il n’en ferait rien et que si sortie shopping il y avait, il prendrait un air parfaitement ennuyé tout du long mais n’y couperait pas. Mallory devait le savoir tout autant puisqu’elle lui pinça la joue sans prendre la peine d’attendre qu’il ait fini d’avaler sa bouchée, ce qui leur offrit un pouick bizarre qui les fit ricaner tous les deux. Ça ne volait pas haut, bien sûr, mais c’était affreusement rassurant. C’était eux, dans toute leur splendeur, loin de la pression sociale que leur imposait Poudlard.

Mais siiii tu verras ça sera drôle ! Je défilerai comme un mannequin en tortillant des fesses pour que tu ne t'ennuies pas.

L’adolescent leva les yeux au ciel en feignant d’être désespéré par l’idée. Comme s’il avait envie qu’elle mette à mal son ennui en tortillant des fesses… N’importe quoi ! Néanmoins, le teaser créé par son imagination oscillait entre le ridicule total et l’efficacité inattendue, si bien qu’il préféra s’intéresser à nouveau à son repas plutôt que de relancer sur le sujet. Elle ne le ferait pas, de toute façon, ce serait complètement stupide.

Et puis j'ai besoin de ton avis, je sais pas trop ce qui est beau ou non sur moi et Mary trouve tout joli, ça m'aide pas. Toi tu sauras.

Un haussement d’épaules lui échappa. S’il était vrai que leur tutrice était toujours d’un enthousiasme débordant à chaque fois que la jeune fille enfilait une nouvelle tenue, on avait tôt fait de lui dire, à lui, qu’il fallait qu’il la laisse vivre un peu. Il détestait avoir l’impression qu’elle était déguisée ou, pire, qu’elle prenne des chemins sensiblement maternels. Les tenues souvent affriolantes ou voyantes de leur mère avaient fait naître en lui un dégoût tout particulier pour la majeure partie des vêtements qu’on trouvait sur les portants des boutiques. Mallory méritait bien mieux que d’attirer l’attention des garçons à cause de jupes trop courtes ou de pulls trop décolletés. Qu’elle laisse ça à ces filles stupides qui n’avaient rien autre à offrir qu’une peau trop découverte ! Leurs parents mettaient souvent ça sur le compte d’une possessivité qu’il était temps de faire disparaître alors qu’il était seulement question de bon sens.

Tout est beau sur toi, reconnut-il avec une sincérité immense.

Il n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit qu’une frite sauvage apparut devant sa bouche et l’obligea à se taire pour l’attraper. Il n’y avait bien qu’avec elle qu’il pouvait se permettre de vivre des moments comme ça. Qui d’autre pourrait le faire agir avec un tel naturel sans même qu’il n’ait l’impression d’être un abruti fini ? C’était le problème du reste du monde, ça, souvent… Il faisait ce qu’il pouvait pour s’ouvrir et aller vers les autres mais quoi qu’il puisse tenter, il y avait toujours cette petite voix qui lui murmurait que ça n’était jamais assez bien. Trop enfantin, trop bizarre, pas assez en accord avec ce qui se faisait autour de lui, tellement calqué sur ce qui se faisait que c’en sonnait faux… Il ne se sentait jamais vraiment ni en lien ni à sa place… Sauf avec elle. Sa présence suffisait à le rassurer et à faire de ce monde le sien.

D'accord, c'est moi qui écrirai et on signera tous les deux !

Cameron hocha simplement la tête. C’était un bon programme ! Il était même prêt à s’appliquer pour la signature, histoire qu’on distingue son prénom plus qu’un gribouilli indéchiffrable. Il avait presque hâte de la voir penchée sur leur parchemin commun, arrondissant ses lettres avec soin. Elle avait très certainement la plus belle écriture au monde et la plume qu’on leur imposait n’avait fait que la sublimer… Là où ça avait été une catastrophe évidente de son côté… Puis, finalement, l’une des pires nouvelles de cette fin d’année tomba brutalement : Tante Agatha leur ferait l’honneur de sa présence à Noël… Il n’avait rien fait d’assez horrible pour mériter une telle punition et pourtant personne ne sembla s’en offusquer.

Oh allez, elle est drôle faut avouer quand même, fit remarquer sa jumelle alors qu’il grimaçait comme un môme pour montrer son désaccord, Elle a chaque année un amoureux différent dans le pays qu'elle a visité. C'était quoi l'an dernier ? Le Bénin je crois. Oui c'est ça ! C'est de là qu'elle t'a ramené ce collier vaudou dégoté chez je ne sais plus quel envoûteur.
J’suis sûr qu’il est maudit son truc ! J’aurais dû l’enterrer dans l’jardin.

Parce que, bêtement, il n’avait fait que le fourrer tout au fond de son tiroir de l’armoire pour être sûr de ne jamais le revoir. C’était d’un moche… Et puis, est-ce qu’il fallait vraiment parler de l’exemple pathétique qu’elle représentait ? Et si un jour Mallory avait envie de marcher dans ses pas et se donner au premier gars de passage, hein ?! Mais non, bien sûr, elle était rigolote (surtout quand elle avait un peu bu) alors il fallait tout lui pardonner et continuer à l’inviter à chaque fois ! Lui ne la portait pas vraiment dans son coeur. Il aurait préféré une tante chiante comme la pluie… Finalement, le repas prit doucement fin et laissa place au sempiternel échange de cadeaux. Ce fut l’adolescente qui ouvrit le bal avec un paquet joliment emballé que Cameron s’amusa à faire durer.

Maiiiiis ! Vas-y déchire ! Arrête de faire exprès !

Il ne put s’empêcher de rire en l’entendant mais n’accéléra pas la cadence pour autant. C’était drôle de la voir languir encore plus que lui ! Heureusement, l’attente fut à la hauteur du présent et ce fut avec un sourire ravi qu’il découvrit le coffret qu’elle avait choisi. Il y avait tant de choses que ça en donnait presque le tournis ! Il s’était souvent contenté du strict minimum et ne pouvait qu’avoir hâte de se disperser pendant des heures…

Moi aussi j'ai hâte que tu essayes. Tu dessines trop bien et il te restait que des petits bouts de crayons ! Maintenant tu peux faire un chef-d’œuvre !
T’es pas objective, Mal’, gloussa-t-il en laissant glisser ses doigts sur tout ce matériel qui était désormais sien.

Il referma la boîte et se leva presque d’un bond pour rapporter à sa jumelle le fruit du travail de son été. Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas trop de la cachotterie et qu’elle admettrait que c’était pour la meilleure des causes. Elle aurait très certainement essayé de le dissuader si elle avait su, ou tenté de voir avec les Miller pour l’en empêcher ou quelque chose comme ça… Elle ne mit pas longtemps à arracher le papier qui entourait l’étui de l’instrument en bredouillant.

C'est... ? Tu as... ?

Il haussa négligemment les épaules avec un sourire satisfait sans même savoir si elle l’avait remarqué. Probablement pas, elle avait l’air trop occupé à son déballage. Le papier tomba puis l’étui s’ouvrit sur le violoncelle flambant neuf.

Oh c'est pas vrai, j'y crois pas… Mais comment... ?

Alors que le jeune homme allait se plier sagement à l’interrogatoire, sa soeur ne lui en laissa pas l’occasion et lui sauta au cou, le serrant tout contre elle. Il lui rendit son étreinte sans se faire prier et eut bien du mal à se retenir de sourire bêtement. Elle avait l’air heureuse et rien ne pouvait rendre cet anniversaire plus réussi. Son souffle dans son cou lui arracha un long et agréable frisson alors qu’il déposait tendrement un baiser sur son front.

Merci merci merci... il est magnifique ! T'es fou ! Mais je suis tellement contente ! Je t'aime tellement Cam', merci ! Merci…
Je t’aime encore plus.

Il resserra doucement ses bras autour de son corps fin et profita de sa chaleur. Il n’y avait pas d’endroit plus génial au monde que celui-ci. Plus d’une fois, il aurait donné n’importe quoi pour que ces échanges tendres et rassurants n’aient aucune fin et, ce soir, ça semblait enfin être le cas. Elle ne semblait pas pressée de retrouver sa liberté et lui n’avait aucune hâte de la lui rendre. Pourtant, au bout de longues minutes, elle se recula en douceur. Elle s’essuya les yeux, ce qui le fit sourire un peu plus. Avec une tendresse infinie, il abandonna une caresse sur la joue de sa jumelle et embrassa le bout de son nez.

Tu veux bien que je l'essaye maintenant ?

Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre qu’elle attrapait déjà une chaise abandonnée et s’y installait. Lui se laissa à nouveau tomber sur les coussins au sol, et se vautra négligemment dessus. Elle cala son instrument entre ses jambes, sa robe remontant légèrement, et ferma les yeux. L’adolescent ne loupait rien du spectacle qui s’offrait à lui, résistant tant bien que mal à l’envie de retourner l’enlacer. L’archet se posa sur les cordes et en tira un son avant que les doigts experts de la brune ne se mettent à caresser patiemment le manche. Le frisson qui lui courut dans le dos sembla faire écho au sien tandis qu’un soupir d’un bien-être absent lui échappait. Elle était encore plus belle quand elle était heureuse. Ce soir, elle était tout simplement irrésistible ainsi radieuse. Tous les cadeaux du monde n’auraient jamais pu valoir le tableau qu’elle lui offrait en haut de cette tour, s’abandonnant tout entière à son art. Les notes s’élevaient dans la fraîcheur du soir et toute discrétion agonisait péniblement. Si on ne savait pas qu’ils étaient là, c’était désormais chose faite mais ça n’avait aucune importance. Elle profitait et il profitait avec elle. Peut-être enviait-il légèrement l’instrument anthropomorphe d’être ainsi l’objet de toutes ses attentions mais qu’importe… Il lui fallut de longues secondes pour s’arracher au spectacle délicieux qu’elle lui offrait et tira péniblement le coffret jusqu’à lui. S’il ne doutait pas de ne jamais oublier cette soirée, peut-être pouvait-il en saisir une image incertaine. Juste pour revivre encore et encore chaque seconde lorsque son regard clair s’y reposerait. Doucement, il défit un crayon de sa prison et le laissa courir sur la feuille, caressant de sa mine les courbes parfaites tant de la musicienne que de l’instrument…
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    C'était une évidence. Mallory le savait déjà mais cela se confirmait encore une fois. Aucun évènement quel qu'il soit ne pouvait rivaliser avec une simple soirée passée en compagnie de Cameron. Bien entendu, le jour de leur anniversaire avait ce petit truc en plus un peu spécial mais au final, rien ne les empêchait de réitérer l'expérience d'autres soirs de l'année. Ce qu'ils faisaient, d'ailleurs, de temps en temps. Et c'était toujours pour elle les moments les plus agréables d'une journée. Aucune pression, aucun regard extérieur, aucun jugement. Juste lui et elle, sans avoir besoin de réfléchir à quoi dire ou quoi faire. Tout venait naturellement.

    C'est donc sous la voûte étoilée de la tour d'astronomie que les jumeaux passèrent leur soirée d'anniversaire à engloutir leur burger traditionnel tout en discutant de tout et rien, des Miller et de leurs cadeaux, de l'excentrique sœur de Mary et de ses lubies bizarres, le tout entrecoupé de blagues pourries qui la faisaient tant rigoler. Ils décidèrent également d'un commun accord d'écrire au Miller pour les remercier. Cameron et Mallory ne le faisaient pas souvent, ils s'en rendaient compte mais cette fois-ci, c'était la moindre des choses d'au moins leur dire qu'ils appréciaient leur geste. Quant au collier vaudou qu'Agatha avait offert à Cameron, la seule mine grimaçante de son frère suffit à la faire tordre de rire, exactement comme le jour où elle le lui avait offert.

    "Peut-être bien qu'il est maudit t'as raison. Après tout on ne sait pas, imagine que l'envouteur soit un sorcier qui pratique la magie noire ? Mais bon... avoue qu'il ne nous a pas vraiment apporté grand malheur jusqu'à présent donc j'en doute. Et puis c'est pas pire que le pull immonde qu'elle m'a offert à Noël y'a deux ans. Le truc avait une guirlande intégrée pour clignoter ! Non mais tu te rends compte ?" dit-elle avant d'éclater de rire une nouvelle fois. Même Mary avait eu ce petit sourire crispé qu'elle arborait quand elle ne voulait pas blesser quelqu'un en donnant un avis trop tranché. Victor, lui, n'avait pas pu se retenir de pouffer derrière sa main. C'était des souvenirs drôles et Mallory aimait beaucoup se les rappeler même si l'horrible pull l'avait gratté toute la soirée, sans compter les lumières clignotantes qu'elle avait fini par déconnecter de la petite batterie sous peine de devenir épileptique.

    Puis ce fut le moment de l'échange de cadeaux et c'est Cameron qui eut l'honneur de recevoir le sien le premier. Mallory était tellement sûre que le cadeau allait lui plaire (elle le connaissait pas cœur après tout) qu'elle était peut-être même plus impatiente que lui que le papier soit déchiré, ce qu'il fit avec une lenteur exaspérante, évidemment. Finalement, il fut ravi et Mallory lui avoua qu'elle avait hâte de voir ses prochains chefs-d’œuvre, ce à quoi il répondit qu'elle n'était pas objective.

    "Et toi t'es trop modeste !" répliqua-t-elle du tac au tac. Elle avait bien essayé, une fois, de dessiner... et le résultat ressemblait passablement à un dessin d'un gosse de six ans. Si Mallory savait manier les chiffres et les calculs, elle avait bien plus de mal à visualiser et retranscrire sur papier les formes et leurs proportions.

    Mais le clou de la soirée fut indéniablement le moment où Cameron lui offrit à elle, son cadeau. En toute honnêteté, Mallory ne se serait jamais attendue à un tel cadeau. Un violoncelle tout neuf ! Elle ne s'était jamais vraiment plainte de la perte de son premier violoncelle dans l'incendie mais ses soupirs et ses regards tristes devant le support vide avaient dû parler d'eux-mêmes. Elle ignorait quand, où et comment il avait pu acheter un tel instrument de musique mais ce qu'elle savait en revanche, c'était que Cameron était le frère le plus merveilleux au monde. Après une étreinte d'une longueur proportionnelle à la joie qu'elle ressentait, Mallory ne tint pas plus longtemps et essaya l'instrument avec plaisir non dissimulé.

    Combien de temps elle resta ainsi à jouer, elle n'aurait su le dire. Une dizaine de minutes, peut-être plus, peut-être moins... mais quand elle sortit de cette douce torpeur que lui avait procuré le plaisir de pouvoir enfin rejouer, elle rouvrit lentement les yeux au moment où la dernière note mourait gracieusement sur les cordes. Cameron était penché sur une feuille et dessinait. Alors Mallory reposa précautionneusement l'instrument dans son étui et vint s'avachir tout contre lui avant de poser son menton sur son épaule et regarder l'image qu'il venait de capturer sur la feuille de papier.

    "Tu vois que t'es doué." fit-elle simplement remarquer en appréciant les courbes du violoncelle qu'il avait parfaitement su reproduire avec son crayon.

    Les jumeaux restèrent ainsi aussi longtemps qu’ils le purent et c'est le cœur rempli de joie et l'esprit léger qu’ils quittèrent un peu plus tard la tour d’astronomie pour rejoindre leur Salle Commune et donner un clap de fin à cette soirée parfaitement parfaite.
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