Installé à une table de la Bibliothèque, je reçus un message des plus surprenant. Court mais direct, Garry répondait enfin à ma lettre et accepté de me voir, cet après-midi même, dans la Grande Salle. Une grande première. Depuis la dernière fois où nous nous sommes parlés, il y a de nombreuses semaines de ça, Garry refusait de m'adressait la parole et me fuyait comme la peste. On ne va pas nier que c'était un peu blessant, mais ne voulant pas en rajouter une couche, je préférais lui laisser de la distance et du temps pour digérer toute cette histoire. J'avais bon espoir qu'avec du recule, il comprendrait mes motivations et accepterait de me pardonner. Est-ce que ma patience aura été payante ? Nous allons rapidement le savoir. Je ne pus m'empêcher de sourire en lisant ces quelques mots, griffonnés sur un bout de parchemin. Je ne doute pas un instant que Liu a une grande part de responsabilité dans ce revirement de situation. Je me demande bien ce qu'elle lui a dit pour qu'il change enfin d'avis ! J'imagine qu'il m'en dira plus quand j'irai le rejoindre. Nous étions en milieu de matinée, j'avais encore un peu de temps avant de prendre le chemin de la Grande Salle. J'avais le temps de finir mon devoir de potions et d'attaquer celui de Sortilèges. D'une certaine façon, je me sentais un peu plus léger. Je déteste être en froid avec des gens, surtout des gens que j'appréciais. Et quand on sait pourquoi nous ne nous parlons plus, ça me dérange encore plus. Je ne veux pas que toute cette histoire ait un réel impact sur ma vie. Je sais qu'elle en a déjà et pas forcément des plus positif, j'aimerai bien qu'elle n'en rajoute pas une couche. Pendant les heures qui me séparaient de ces "retrouvailles", je ne pouvais m'empêcher de laisser mon esprit se perdre dans tout ça et j''avais bien du mal à me concentrer sur mes devoirs.

Midi arriva et j'alla rejoindre Dan dans la grande salle pour déjeuner. Il a passé une partie de la matinée avec son équipe pour s'entraîner. Leur premier match se déroulera en Janvier et ils profitaient de leurs derniers moments ensemble, avant les vacances de Noël pour s'entraîner. Je sais qu'il existe beaucoup de tensions entre eux, essentiellement dû à cause de la présence d'une seule personne. Elle ne m'a jamais rien fait personnellement, mais elle s'en était prise à plusieurs reprises à Dan et j'avais vraiment détesté ça, depuis, j'évitais de lui parler et elle s'en était bien rendue compte. Nous n'avions jamais été particulièrement proches tous les deux, j'imagine donc que ça ne lui a pas particulièrement coûté que je ne lui parle plus. Le repas se passa bien et je remontais avec Dan dans notre salle commune. Pendant qu'il préparait ses affaires pour aller travailler un peu à la Bibliothèque, je posais mes affaires dans notre dortoir pour m'alléger un peu. J'y retournerai certainement un peu plus tard pour boucler mon devoir de Sortilèges, mais avant je devais impérativement parler à Garry. Nous nous séparâmes devant la Bibliothèque et pendant qu'il allait travailler, je descendis les marches pour rejoindre à nouveau la Grande Salle. Je sentais une certaine nervosité m'envahir. Peut-être qu'en fait, il n'a pas envie de me parler. Peut-être qu'il va me balancer ses quatre vérités avant de prendre la tangente. Peut-être qu'il va me demander d'arrêter de lui écrire et qu'il ne veut plus jamais me parler. Après tout, il n'a rien dit de particulier qui pourrait laisser à entendre qu'il avait changé d'avis. Il acceptait juste de me parler, c'est tout. J'essayais de chasser ça de mon esprit, mais il était bien difficile de retrouver cette satisfaction que j'avais ressenti au tout début, quand j'avais reçu sa lettre. Peut-être que je me suis emballé pour rien...

"Salut !" Dis-je en tentant d'esquisser un sourire quand je finis par le retrouver dans la Grande Salle. Je m'installais un peu nerveusement en face de lui et pris quelques secondes avant de parler à nouveau. "Merci d'avoir accepté de me parler .... Tu ... tu veux boire quelque chose ?" Lui demandais-je en lui montrant les carafes qui étaient encore présentes sur le table. Le repas s'était terminé il y a peu de temps, il restait toujours des boissons chaudes à portée de main, surtout le weekend, pour ceux qui le désiraient. Je respirais un grand coup tout en me servant de l'eau chaude pour mon thé. Je ne savais pas vraiment comment lui dire les choses mais j'imagine que d'aller droit au but serait certainement le plus simple. "Je ... je voulais m'excuser de t'avoir blessé, ça n'a jamais été dans mes intentions. Je ... je ne suis pas quelqu'un de mauvais tu sais Garry. Je suis maladroit et je fais plein de bêtises mais je ne blesse jamais les gens volontairement !" Il a le droit de ne pas me croire s'il le désire, mais je pouvais toujours essayer de prêcher pour ma paroisse, non ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR old money. et hedgekey

Je ne savais pas trop comment allait se dérouler cette rencontre mais j’avais bon espoir qu’elle se termine positivement. Après tout, notre première rencontre c’était bien déroulée, ne peut-on pas espérer repartir à zéro ? Même s’il me disait mes quatre vérités, peut-être qu’une fois chose faite, il se sentirait mieux, plus léger et accepterait de reprendre sur une base plus saine. Ou alors peut-être que je me fais des idées et il va m’envoyer bouler, je n’en sais rien. Je m’installe en face de lui et quand je le salue, je le vois sursauter. Il referme rapidement le cahier qu’il a devant lui. Etrange ! Je ne vais pas vous cacher que je suis attentif à tout ce qui cloche dans cette école et cette réaction est en top des listes. Surtout quand on sait qu’il porte le badge rouge… J’ai bon espoir qu’il a arrêté toute cette histoire, mais vu que nous ne sommes pas en bon terme, difficile de le savoir. J’ai bon espoir d’en apprendre plus un peu plus tard dans la conversation, on verra. Il finit par rouvrir son cahier, pour une raison que j’ignore. Est-ce qu’il ne l’a fermé que par réflexe et que maintenant qu’il vient de s’en rendre compte, il le rouvre ? Ou alors est-ce qu’il s’est rendu compte qu’il était suspect, et pour noyer le poisson, il le rouvre à une page qui ne craint pas ? Est-ce que je suis en train de perdre la boule à suspecter tout les faits et gestes de mes camarades ? Peut-être …. Faut vraiment que je prenne des vacances, je crois que là je suis au bout du rouleau avec cette histoire. J’essaye de ne pas me focaliser sur ce geste et je continue, lui proposant de boire quelque chose. Pendant que je me sers de l’eau chaude, il choisit du chocolat chaud. Je me demande parfois quel goût à le chocolat. Je sais que ça sent bon, mais je ne pourrais pas franchement dire si le goût est similaire à l’odeur. Et vu que je ne veux pas mourir, j’évite de tester. Je le laisse faire et pendant un moment, nous ne disons rien. Vive la bonne ambiance !

Quand je reprends la parole, j’essaye de m’excuser du mieux que je le peux. Je ne veux pas me trouver de fausses excuses, entendons nous bien, mais il est vrai que c’est plus de la maladresse venant de ma part que de la réelle mauvaise intention. Après je conçois qu’il le prenne mal et qu’il ne soit pas très chaud pour ma reparler, mais ça serait dommage. Vous allez me dire, ce n’est qu’un gamin comme un autre, pourquoi est-ce que je m’acharne avec lui ? Déjà parce que c’est plutôt un chouette gamin de ce que j’ai pu voir et ensuite parce qu’on essaye de le manipuler pour qu’il fasse n’importe quoi et ça, il en est hors de question. Que certains aient de mauvaises intentions, c’est leur problème, mais qu’ils foutent la paix aux autres. Quand il reprend la parole, il m’explique qu’il sait maintenant que je ne suis pas méchant. Je dois avouer que je tique sur le “maintenant”. Comment le sait-il ? Qui le lui a dit ? Est-ce que ce n’est qu’une façon de parler ou est-ce que ça cache quelque chose de plus. Mais je n’ai pas forcément le temps de m'appesantir sur sa formulation qu’il me demande si je sais ce qui l’a blessé dans cette histoire. Un peu penaud, je lui lâche un petit "Non..." Je me doute qu’il y a beaucoup de choses qui ont pu le blesser, mais de là à savoir lesquelles, il y a encore un pas. Je l’écoute donc m’expliquer que ce n’est pas le fait de ne pas lui avoir dit la vérité ou de l’avoir pris pour un enfant - ce qu’il est assurément ne nous voilons pas la face - mais de ne pas avoir tenu ma promesse. Je sens mes joues rougir légèrement de gêne. Qu’est-ce qu’il veut que je lui dise ? Qu’en général je tiens toujours mes promesses mais que là la situation était trop compliquée ? Que je n’ai pas fait exprès de ne pas tenir ma promesse ? Ce serait lui mentir, parce que je savais que j’allais en parler, il le fallait. J’imagine que j’ai promis pour me donner bonne conscience ou pour me débarrasser de lui, je ne sais pas trop, je dois bien avouer que cette période est assez flou. Cela n’empêche que je ne suis pas à l’aise avec tout ça et ce depuis le début, preuve que j’ai toujours su que je faisais quelque chose de mal. Je n’ai pas forcément le temps de lui répondre, non pas qu’il ne me laisse pas le temps mais parce que j’arrive pas à organiser mes idées. Il veut que je lui fasse une promesse de nouveau, de ne jamais lui mentir. Est-ce que je serais capable de tenir ma promesse ? "Ecoute je … je pourrais m’excuser pendant des heures de t’avoir joué un mauvais tour. En soit c’était pas forcément volontaire ou en tout cas je n’étais pas venu te voir avec l’intention de faire ce que j’ai fait. J’ai … je crois que j’ai juste vu une occasion de pouvoir me jouer … “d’eux” et j’ai oublié, l’espace d’un instant, que je pouvais te blesser en faisant ça. Et ça ne changera strictement rien à la situation mais … mais tu sais j’ai regretté dès l’instant où je t’ai proposé ça. Mais c’était trop tard et j’avais peur qu’en faisant marche arrière tu refuses de m’aider. Et quand j’ai eu le courage de tout t’avouer, c’était trop tard..." L’idée c’est pas de lui dire “hey ! je suis un mec bien tu vois, j’ai une conscience !” mais plutôt que j’ai jamais été à l’aise avec cette idée mais que je l’assume à 100%. "Enfin bref …tout ça pour dire que ... autant je peux te promettre de ne plus jamais te mentir …. autant il faut que tu comprennes que je ne peux pas te promettre que je garderai pour moi ce que tu pourrais me dire sur … toute cette histoire. Parce que c’est un sujet très important et que je ne peux pas garder ce genre d’informations pour moi alors que la vie de tout le monde peut être en jeu. Tu comprends ? " Je peux lui promettre de ne pas recommencer ce que j’ai fait, de lui expliquer les choses comme j’ai pu le faire la dernière fois qu’on s’est vu, mais je ne promettrai pas de garder des informations secrètes alors qu’elles pourraient nous aider à percer le mystère de cette histoire.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR old money. et hedgekey

Oui j’imagine qu’il a raison. C’est un peu tard maintenant pour y faire vraiment quelque chose, mais cela ne change pas le fait que c’est vrai. Au moins c’est dit et il le sait. Je laisse infuser tranquillement mon thé en lui expliquant les choses. Je ne me sens pas très à l’aise avec cette histoire et je pense que ça se voit. Lui par contre à l’air d’aller beaucoup mieux. C’est certainement une bonne chose, au moins ça prouve que ce que je lui dis n’est pas vain et qu’il accepte mes excuses. Enfin je l’espère. Au moins j’ai bon espoir qu’il arrête de me faire la tronche. En soit, ça ne changera pas grand chose à ma vie mais ça m’enlèvera un poids de sur les épaules. J’aime quand les gens m’apprécient et s’ils me détestent je préfère que ce soit pour une bonne raison. Ils ont le droit de ne pas m’apprécier, parce qu’on est trop différents ou parce qu’on a eu un différent, mais je le vis mal qu’on me déteste parce que des gens mal intentionnés ont fait en sorte qu’on se prenne la tête. Alors oui, je vous accorde sur le fait que j’ai très mal joué dans cette histoire et que j’en suis grandement responsable, mais sans toute cette histoire, ça ne serait jamais arrivé. Cela dit, sans toute cette histoire, nous serions-nous parlé ? J’imagine que oui, mais pour une raison bien différente. Je ne me penche pas plus sur la question, je ne suis pas sûr que ce soit très important. "De quoi ? Quel papier ?" Dis-je surpris. Qui’est-ce qu’il raconte ? Au début il me rassure, en me disant qu’il avait compris que c’était important de parler de cette histoire à d’autres personnes, parce que seul, on ne va pas forcément bien loin et on est moins fort. Il m’explique qu’il en a parlé aussi de son côté. Je ne sais pas à qui mais j’imagine que ce n’est pas bien grave. Tant que ses amis et lui ne partent pas à la chasse aux méchants, moi ça me va. Et puis je suis mal placé pour juger alors que j’ai fait pareil de mon côté. Alors certes, j’en ai parlé à des gens plus âgés que lui et à des professeurs mais bon, j’imagine qu’actuellement il n’y a pas mort d’homme. Et puis si je le reprends sur ça, il va croire que je l’infantilise et il n’aura certainement pas complètement tort au final. Mais cette histoire de mot comme quoi il va y avoir des morts, je ne m’y attendais pas du tout et je veux en savoir plus.

Je le regarde et je me demande ce qu’il sait que je ne sais pas. Il porte sa tasse à ses lèvres tout en parcourant son cahier où je peux voir, à l’envers, qu’il y a une liste inscrite dessus. Qu’est-ce que c’est ? Une liste de choses à faire ? Une liste de choses à dire ? En tout cas ce n’est pas une liste de courses, ça parait très peu probable. Quand il reprend la parole, c’est pour me dire que ses copines lui ont dit que j’avais beaucoup aidé il y a deux ans. Est-ce que ça m’étonne qu’on lui dise ça ? En soit non, j’ai l’impression que tout le monde s’est accordé pour dire que j’avais été un élément important de la révolte alors que je ne le pense sincèrement pas. Alors je sais que certains prétendront que je ne suis pas très objectif quand ça me concerne mais c’est vrai, je n’ai pas fait grand chose, en dehors de brasser beaucoup d’air. Un héro ? Je suis beaucoup de choses mais certainement pas un héro. Je déteste quand les gens disent ou pensent ça. C’est très flatteur mais c’est tellement faux. Il m’explique qu’il m’admirait déjà avant mais qu’il m’admire encore plus maintenant et qu’il veut devenir comme moi plus tard ? Un menteur ? Un usurpateur ? Parce qu’au fond c’est ça. J’ai voulu faire les choses bien et je me suis impliqué dans l’histoire, de cela je ne dirai pas le contraire. Mais de là à prétendre que je suis un héro, il y a une marge. Sans Scorpius, je n’aurai jamais pu communiquer avec Liu et on n’aurait jamais eu d’aide extérieure. Et au bal, en dehors de voir Dan être blessé en voulant me protéger, je n’ai pas fait grand chose. Alors certains diront que j’ai immobilisé de nombreux Néo mangemorts, mais je ne l’ai fait que pour protéger Dan, rien de plus. "Je ne suis pas un héro Garry !" Dis-je pour commencer. Autant mettre les choses à plat tout de suite au lieu de continuer à lui faire croire un mensonge. "Je sais que tout le monde le pense mais ce n’est pas vrai. J’ai voulu aider les gens, ça c’est vrai. J’ai rejoins la révolte pour que tout ça cesse, mais mes actions n’ont pas été aussi héroïques qu’on pourrait le croire. Ca a été plus une succession d’échecs qu’une réussite. Les héros ce sont les nés moldus qui ont réussi à survivre à un état d’esclave et qui se sont battus quand on les a libéré." Aujourd’hui on parle d’héroïsme là où ce n’était qu’une nécessité. Il fallait qu’on les sorte de là, qu’on se sorte tous de là, parce que plus personne n’était à l’abri. Je savais que j’allais finir par les rejoindre tôt ou tard ou par mourir sous la torture. Je savais qu’ils ne tiendraient pas plus longtemps dans ces conditions. On devait faire quelque chose, pour le bien commun. La réalité n’est pas aussi glamour qu’on pourrait le croire. Au fond, il n’y a aucun acte héroïque, juste une grande dose de désespoir qui te pousse à agir. Nous n’étions que des animaux blessés qui n’avions plus vraiment le choix : combattre ou mourir.Je ne pense pas que Garry comprendra tout ça, il voit avec ses yeux d’enfant toute cette histoire.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR old money. et hedgekey

Il s’acharne à penser que je suis un héro. J’imagine que je n’arriverai pas à lui faire changer d’avis et je crois que je n’en ai pas vraiment envie. Enfin je n’ai pas envie qu’il me voit comme quelqu’un que je ne suis pas, ça c’est une évidence et je déteste cette fausse image de héro qui me colle à la peau, mais je sais que je parlerai dans le vent si je continuais à essayer de lui expliquer les choses, lui montrer la réalité, comme je la vois moi et pas comme les autres la voit. Mais ça serait vain et je pourrais passer pour un mec modeste ou qui aime qu’on le flatte ou un truc du genre et ce n’est pas le but, il n’y a donc aucun intérêt à s’acharner sur cette discussion. Il finira bien par découvrir le pot aux roses, comme tout le monde et ce jour là, ils finiront enfin par me voir comme je le suis vraiment. Est-ce que Dan m’aimera quand même ? C’est, je crois, la chose qui m’effraie le plus. Qu’il découvre que je suis un imposteur et qu’il m’a aimé pour de mauvaises raisons. Il me quittera à coup sûr, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Il me voit comme quelqu’un de bien, quelqu’un de courageux, de fort, alors que je ne suis rien de tout ça. Mais je n’ose pas le lui avouer, de peur de le perdre à jamais. Garry continue de parler et me ramène un peu sur terre. Il me demande si je crois que c’est aussi grave que ça en à l’air cette histoire. Que lui répondre à ça alors que je n’ai aucune assurance de ce que je pourrais avancer. Vais-je le réconforter en le rassurant ou alors vais-je le maintenir sur ses gardes, peut-être à tort ? Ma grand mère me dirait qu’il vaut mieux être trop prudent, que trop confiant, cela évite de subir de bien vilains tours. "En toute honnêteté, je ne sais pas. Je n’ai pas l’impression qu’on risque de revivre la même chose qu’il y a deux ans, mais en même temps rien ne nous assure que ça ne sera pas le cas non plus. J’ai envie de croire que la présence d’Aurors au sein du château est à notre avantage, mais ..." Mais sont-ils si efficaces qu’ils le devraient ? Là est encore la question. On ne peut pas vraiment dire que les choses se présentent de la même façon qu’il y a deux ans. Actuellement, j’ai plutôt la sensation qu’il y a plutôt des gamins en face, plutôt que des adultes armés et prêts à tous nous massacrer pour obtenir gain de cause. Mais on ne peut nier la vraie menace de la Créature qui rôde dans le château. Mais depuis le temps qu’elle est dans le coin, on ne peut pas non plus dire qu’elle a fait énormément de dégâts. Suffisamment pour qu’on ait peur, mais pas assez pour réellement se dire qu’on est tous fini. Je crois que le pire dans cette histoire, c’est l’incertitude et cette attente. On sait que quelque chose se prépare dans l’ombre, sans savoir quoi ? Par qui ? Et quand ? Et c’est ça qui nous bouffe. Comment se préparer à quelque chose sans savoir contre quoi on se bat vraiment ? "Ecoute Garry. Je sais que tu t’inquiètes pour tes proches et c’est tout à ton honneur, mais il est hors de question que je t’apprenne à te battre pour que tu ailles risquer ta vie inutilement. Tu es un gosse de 11 ans, ce n’est pas à toi de te battre. Tout se que tu peux faire actuellement, c’est continuer à me prévenir si tu reçois des lettres venant des badges rouges. Et crois moi, c’est déjà beaucoup !" J’imagine que ce n’est pas ce qu’il attend de moi, qu’il voulait que j’accepte de le prendre sous mon aile pour apprendre à se battre, mais quel serait le fou qui ferait ça ? J’ai assez fait de conneries comme ça dans ma vie pour continuer aujourd’hui. "Et si ça peut te rassurer, je fais exactement la même chose de mon côté. A chaque fois que j’apprends quelque chose d’important … ou qui me semble important, je préviens les membres du personnel. C’est pas à nous de risquer nos vies, on n’est que des gamins. Il y a des aurors qui sont payés pour nous protéger, c’est à eux d’agir." J’espère qu’il comprendra ce que j’essaye de lui expliquer.

De nos jours, j’ai l’impression que c’est compliqué d’expliquer à des gens que ça ne sert à rien de sauter à pieds joints dans le danger, que ce n’est pas comme ça qu’on va réussir à battre nos ennemis. On n’est pas armé contre eux, tout simplement parce qu’on ne sait pas qui ils sont et ce qu’ils comptent faire pour nous battre. Alors certes, techniquement on n’est plus nombreux qu’eux, mais on ne sait pas vraiment à qui on peut se fier. Ils sont doués, on ne peut pas le nier. Cela fait des mois qu’ils agissent dans l’ombre, qu’ils sèment le doute autour d’eux. On pourra leur reprocher beaucoup de choses, mais pas leur ingéniosité et leur volonté de gagner. Maintenant est-ce qu’ils arriveront à leur fin ? Je ne l’espère pas, mais je leur lève mon chapeau pour tant de talent. C’est dommage que ce soit utilisé dans un but aussi abjecte. Je bois une gorgée de mon thé tout en écoutant Garry. J’espère qu’à la fin de cette entrevue, on aura réussi à faire un pas en avant. Et j’espère que j’aurai calmé ses ardeurs. Je ne prétends pas qu’il ne doive rien faire, mais qu’il agisse prudemment et intelligemment. Apprendre un sort de protection, pourquoi pas, de ça je ne suis pas contre, mais l’idéal serait qu’il n’ait pas à l’utiliser et qu’il sache quand il faut se mettre à l’abri. Je crois qu’il ne se rend pas compte qu’il est un atout important dans cette bataille. Parce que sans vraiment s’en rendre compte, il est dans le camp de l’ennemi et d’une certaine façon, il est nos yeux et nos oreilles. Alors j’ignore s’il est toujours en contact avec eux ou pas, mais si c’est le cas, nous pourrons peut-être découvrir en amont ce qu’ils comptent faire et peut-être que prévenu suffisamment en avance, on pourra se défendre. Je balaye d’un revers de main tout son baratin sur l’ingrédient qu’il a récolté. Non pas que ce n’est pas intéressant, mais j’ai vu sa liste d’ingrédients et c’est clair que ce n’est pas très clair, alors j’imagine qu’il n’a pas trouvé à quoi ça pouvait bien servir. J’esquisse un vague sourire quand il se rend compte qu’il s’éloigne du sujet et je le laisse se recentrer. Visiblement, ils ont eu le droit de poser une question à la personne qui est derrière tout ça. J’ignore trop pourquoi, mais bon, pourquoi pas. Visiblement, selon Garry, des gens vont mourir. On ne peut pas vraiment dire que j’en sois vraiment étonné, pourtant, malgré tout, je ressens un frisson d’effroie me parcourir l’échine. Il allait me révéler le nom de l’amie à qui il en parle mais se ravise. Ca commence par un J ou un G. Je peux déjà rayer Roxy. Jade ? Joanne ? Je ne connais pas tous les gens dans cette école, surtout dans les premières années. Déjà, je suis sûr que ce n’est pas Jayden, vu qu’il parle d’une fille. Je garde les noms des deux filles qui me sont tout de suite venus en tête. Visiblement son amie lui a remonté le moral et lui a conseillé d’en parler. Je suis presque sûr que je peux rayer Jade de ma liste. On ne peut pas réellement dire que je la connaisse personnellement cette gamine, mais c’est très clairement une punaise, grande gueule, qui aurait plutôt conseillé de faire eux-même des recherches, plutôt que de se tourner vers quelqu’un d’autre. Il voulait vraiment de l’aide. Ca m’embête parce que pour le coup, je ne sais pas ce qu’il attend vraiment de moi. Je pose ma tasse sur la table et je le fixe un instant. "Ton amie a eu raison de te conseiller d’en parler, c’est un sujet très grave ! … Bon, pas forcément étonnant en soit, mais très important malgré tout." Il était important de souligner la bonne action de son amie. J’ignore qui elle est, même si j’ai un léger doute sur son identité. Mais si tous ses conseils sont du même ordre, autant qu’il continue à l’écouter, ça nous fera gagner du temps. "Comment veux-tu que je t’aide exactement ?" Lui demandais-je sans détour. J’imagine que selon ce qu’il va me dire, je saurai si sa demande est raisonnable ou non.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR old money. et hedgekey