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[ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons.
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Message(#) Sujet: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 29 Avr - 12:10

Le couloir était désert mais on entendait l'agitation des élèves parvenir des étages du dessous. Il devait probablement être l'heure du déjeuner ou peut-être en était-ce la fin ? Sarah n'en savait trop rien, profitant des derniers instants de calme avant que la marée humaine ne vienne reprendre ses droits sur le corridor abandonné. Elle s'était posée ici sitôt son cours d'Arithmancie terminé et n'avait pas daigné en bouger. Un bouquin posé sur les genoux lui servait vaguement de couverture en ca de besoin mais elle ne lisat plus depuis un long moment, préférant observer le parc d'un air absent. Elle avait fait tout son possible pour ne plus y mettre les pieds, seulement pour ses cours de botanique, de peur de finir par le croiser. N'était-ce pas là qu'elle l'avait aperçu après sa fuite ? C'était devenu un coin maudit du château, tout comme les chemins qui menaient à la tour de Gryffondor et la Grande Salle. Il y avait bon nombre de couloirs qui avaient été rayé de sa carte, l'obligeant à prendre mille et un détours pour éviter aussi bien le commun des mortels que lui, pire encore que tout ce flot inutile et insignifiant d'élèves piallant à tout va dans des éclats de rires incompréhensibles et dérangeant. Ce couloir, comme quelques rares autres, constituait un territoire presque inprenable. Elle ne se souvenait pas avoir vu coin si délaissé un jour au château. Il y avait bien un ou deux premièrs années qui passaient parfois, paniqués et perdus, qu'elle aidait sans conviction pour le simple espoir de les voir disparaître au plus vite. C'en devenait presque plus rassurant que sa salle commune, savoir le monde là tout proche sans pour autant s'y exposer réellement...

La Poufsouffle finit tout de même par détourner les yeux de l'arbre qu'elle fixait depuis d'interminables minutes. En dessous, le brouhaha s'était calmé. Ce n'était probablement pas la fin du repas mais le début, les assiettes pleines faisant taire les bavards. Elle ne consentit pas à bouger pour autant, elle n'avait pas faim. Seule l'envie de retrouver son lit persistait encore, la seule contre laquelle elle se devait de resister encore et toujours. Ce n'était pas le moment de louper les cours ou de se faire admettre à l'infirmerie pour y échapper. Si elle n'y prêtait guère attention, les rumeurs devaient fuser alors inutile d'en rajouter davantage. Et puis, travailler lui permettait de faire autre chose que de ressasser les souvenirs de ces dernières semaines. Ses notes, étrangement, n'avaient subi aucun dégât bien au contraire. Le temps qu'elle passait généralement à glousser avec Scarlett ou à chercher des ennuis à Sélené avait trouvé remplaçantes en heures de révision en vue des examens de fin d'année. Leurs importances étaient certes moindres mais c'était pour le moment le seul but qu'elle trouvait encore le courage de se fixer : exceller avant d'aller s'enfermer pour deux mois dans sa chambre à Newcastle. Le programme lui paraissait prometteur. Quand elle prendrait la peine d'émerger de sa chambre-forteresse, la menace serait passé et le calme revenu. Scarlett aurait probablement de nouveaux amis et elle-même pendant ces vacances aurait trouvé l'occasion de tirer un trait sur leur amitié et Scipion aurait disparu de la circulation, laissant un vide aussi angoissant que rassurant plané sur les couloirs de Poudlard. La vie pourrait alors reprendre son cours normal, ou presque... Pour un an, une seule toute petite année, ça ne servirait à rien de tisser des liens, pour l'intérêt qu'elle pourrait bien leur porter... Elle s'imaginait sans mal plonger dans les travers qui poussaient les intellos à rester cloîtrer entre les murs de la sinistre bibliothèque. Triste avenir mais il lui faudrait sûrement s'y faire rapidement.

Scipion aurait disparu... Cette réalité refusait de la laisser tranquille. Plus elle y pensait moins elle parvenait à se convaincre du bon côté de cette vérité. Elle n'avait jamais véritablement pensé avant à ce qu'il lui faudrait faire une fois qu'il serait parti... Un an de différence les avait pourtant séparé depuis toujours mais elle n'avait jamais imaginé un jour qu'il quitterait le château avant elle. Le voir s'éloigner sur ce fichu quai de King's Cross en sachant pertinemment que ce serait la dernière fois qu'elle pourrait poser les yeux sur lui n'aurait rien d'agréable et achèverait peut-être de faire de ses vacances le pire calvaire qu'elle ait eu à supporter de sa courte existence. Elle avait renoncé à tout mettre en oeuvre pour le faire rester une année de plus. Inutile de passer une année toute entière à chercher refuge loin des gens pour être sûre de ne jamais le croiser... Surtout qu'ils auraient fini par être dans la même classe et auraient certainement partagé certains cours. Comment éviter quelqu'un qui partage ses salles de classe sans compromettre ses propres examens ? Impossible. Aussi l'idée de le voir quitter l'école était sans doute la meilleure à défaut d'être la plus apaisante. C'était fou à quel point Scarlett avait visé juste. A part elle, elle n'avait personne. A part eux... Ils s'étaient partagé sa vie toute entière sans qu'elle ne daigne y accorder la moindre importance et maintenant elle se retrouvait à devoir composer avec des ruines, peinant à mettre un sens sur ses journées. Mais il était hors de question qu'elle revienne. Plutôt mourir que de lui faire ce plaisir... Elle aurait été bien trop ravie de la voir lui tourner autour pour capter son attention et faire renaître de ses cendres leur ô combien hypocrite amitié.

Des bruits de pas la tirèrent alors de ses réflexions. Ils n'étaient pas tout proches mais se dirigeaient à coup sûr vers son couloir et cela n'avait rien à voir avec des premières années. Elle finissait par reconnaître sans mal leur démarche maladroite et alourdie par leurs sacs plus gros qu'eux. Non... Ca n'avait malheureusement rien à voir avec eux. Attendant patiemment que la tempête passe, cachée derrière son livre, une sensation d'étouffement finit par la prendre. Voyant cela comme un signe d'elle ne savait trop quoi, la blonde releva brusquement les yeux et eut tout le temps d'apercevoir la silhouette de Sélené se dessiner à quelques mètres d'elle. Pourquoi fallait-il qu'il vienne réduire en miettes les restes de ce qu'elle avait bien pu sauver ? Pourquoi venait-il empiéter sur son territoire alors qu'elle lui avait laissé champ libre à toutes ses opérations depuis des jours ? Ne pouvait-il donc jamais la laisser tranquille cinq minutes ? Elle décida à la hâte de battre en retraite, bien certaine de ne pas faire le poids un seul instant. Elle ramassa son sac dans des gestes brouillons, quitta le rebord de sa fenêtre et prit la fuite sans demander son reste à travers le dédale de couloirs qui s'étendait devant elle... Il fallait croiser les doigts pour que tout cela ne soit que la coïncidence, qu'il ne soit là que par un mauvais tour du hasard... Il n'y avait pas d'autres hypothèses plausibles de toute manière...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 29 Avr - 15:56

Depuis quelques jours, Scipion avait délaissé son habitude de passer ses journées dans les ruelles de Pré-au-Lard, attelé à imaginer quelque méfait à mettre en oeuvre. Désormais, il passait ses journées... en cours. Il lui était même arrivé de faire un détour par la bibliothèque dans le courant de la semaine, pour mener des recherches en métamorphose. Bien entendu, il fallait bien davantage que quelques heures incarcéré en classe pour rattraper le retard colossal qu'il avait accumulé au fil des années, mais il ne cherchait pas spécialement à se calquer sur l'image de l'élève modèle non plus. Cette semaine s'était déroulée sans la moindre opération à effectuer, aussi il comblait le temps qu'il passait d'ordinaire à rendre la vie infernale à son entourage à rendre ses devoirs à l'heure. Ses migraines avaient repris de plus belle, mais aussi surprenant que cela puisse être, ce n'étaient pas cette soudaine concentration qu'il employait qui en était la cause. Ses professeurs et camarades de classe le regardaient d'un oeil surpris, mais n'avaient dit mot à ce sujet. Généralement, on pensait qu'il ne s'agissait là que d'une sorte de nouveau jeu, de manière à mieux masquer ses plans. Seulement, toute trace de vie semblait s'être évaporée de son être, si bien qu'il avait songé à une éventuelle inscription au club des chasseurs sans tête pour mieux rentrer dans le rôle. Il fallait dire qu'il se négligeait assez, depuis quelques jours... il ne se rendait dans la grande salle que très rarement, s'abstenait de toute nourriture, quant à son sommeil... l'image très précise de celle qu'il fuyait apparaissait toujours dans son esprit, le hantant continuellement. Alors, effaré, il se levait, sortait de son dortoir sans prendre la peine de veiller à ne pas être aperçu et se faufilait au dehors. Durant longtemps il avait pratiqué ce genre de rituel, du temps de ses opérations. Mais à présent, il ne recherchait plus le divertissement, seulement le silence. Ce n'était pas la première nuit qu'il passait à l'orée de la forêt interdite, adossé contre un arbre, le visage sans expression, son corps exposé aux intempéries et à l'averse qui se déversait sur lui. Peu importait quelle créature pouvait surgir de l'ombre, c'était le cadet de ses soucis, seul le calme subsistait.

Il ne reverrait plus Sarah. Il s'était fait à cette idée, malgré les difficultés qu'il avait à accepter cette sombre réalité. Et lui, il était là, pathétique face à cette réalité. Comment avaient-ils pu en arriver là? A présent, il n'était plus question qu'il redouble, jamais il ne pourrait passer une année supplémentaire en la sachant entre les mêmes murs que lui, sans pour autant pouvoir la voir, la toucher, la sentir près de lui... Il avait tout fichu par terre, réduit en miettes les débuts de ce qui aurait pu donner lieu à une histoire. Il avait fui, parce que c'était tout ce qu'il savait faire, parce qu'il était trop lâche pour faire face à une situation qu'il ne maîtrisait plus, parce qu'il savait pertinemment que tôt ou tard, il la blesserait malgré lui. Au final, cela revenait au même... c'était comme s'ils étaient destinés à s'éviter, jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il quitte définitivement les murs du château. Et au final, il n'aurait rien gagné à tout cela. Au contraire, il avait tout perdu, il l'avait perdue elle, et tout ce qu'il aurait obtenu en fin de compte, c'était une bonne pneumonie suite à toutes ces nuits passées à l'extérieur. Un séjour à l'infirmerie et une dose de pimentine auraient pu remédier à tout cela, seulement il était fermement décidé à ne pas y mettre les pieds. Alors l'air fantomatique, voire presque spectral, il errait entre ses quelques cours, avec pour seule compagnie son chaudron empli de grimoires, sous les regards suspicieux des autres élèves qui se demandaient ce qu'il pouvait bien préparer. Seulement, il ne préparait rien, son esprit embrumé le plongeait dans une sorte de léthargie continuellement. Sarah... que faisait-elle, à l'heure où il sombrait chaque jour un peu plus dans une sorte de démence? Tout s'était remis à tourner autour de lui. Probablement aurait-il été plus sage d'aller s'allonger dans son dortoir... seulement, il avait cours d'astronomie, et il était déterminé à s'y rendre, au moins pour se prouver qu'il ne faiblirait pas. Que malgré l'accumulation d'émotions qui le submergeaient et son état qui n'était pas au meilleur de ses capacités, il était tout à fait apte à suivre ce cours, et que peu importait le reste. Néanmoins, à chaque pas qu'il effectuait, tout semblait subitement trouble, et son malaise ne faisait que s'accentuer. Tout se déformait, plus une silhouette s'étaient dessinée au fond du couloir.

Sarah. Après avoir espéré la revoir durant toutes ces journées sans conscience, elle était là, juste devant lui. Normalement, il aurait du la fuir, tourner les talons, rebrousser le chemin et refaire le couloir à contresens, mais il en était incapable. Malgré sa fuite et la lâcheté dont il avait fait preuve, il ne pouvait se résoudre à la voir s'éloigner de nouveau alors qu'il n'avait jamais autant souhaité la savoir aussi proche. Seulement, elle ne lui avait pas laissé le temps de réagir et s'apprêtait déjà à mettre les voiles, ce qui était toutefois compréhensible après la manière dont ils s'étaient quittés la semaine passée. Sans savoir comment ni pourquoi, peut-être animé par une impulsivité, il avait lâché son chaudron contenant l'ensemble de ses grimoires, ses rouleaux de parchemin et son encrier qui s'était déversé sur le sol, mais il ne s'en formalisa pas. Hâtant le pas, il s'était pressé de la rejoindre, faisant abstraction de tout ce qui pouvait se passait autour de lui. De toute manière, le couloir semblait désert, comme s'il n'y avait plus qu'eux, désormais. Refusant de la laisser partir et de prendre le risque de la voir disparaître pour de bon, il lui avait pris la main pour la retenir, tout d'abord décontenancé puisqu'il savait pertinemment qu'il n'y avait plus rien à faire, elle devait probablement le détester et lui souhaiter mille sorts peu enviables. Ce contact le rasséréna tout de même, aussi, malgré le flux de mots qui étaient restés bloqués dans sa gorge, il était parvenu à articuler non sans difficulté.

" Sarah... attends. "

Tant pis pour l'astronomie. Tout avait recommencé à tourner, mais il s'efforça de ne rien laisser paraître de son état. Et maintenant? Tout ce qu'il savait, c'était qu'à ce moment précis, elle était là, tout près de lui, et qu'il ne pouvait pas prendre le risque de la voir s'évaporer autour d'un couloir. Il était le seul fautif, dans cette histoire. Peut-être qu'il lui ferait du mal, qu'il était le pire monstre que la terre ait pu porter et qu'indubitablement il finirait par lui être nuisible, même sans le vouloir, seulement il avait besoin d'elle. Après avoir renoncé à tout ce qui lui restait en espérant qu'il pourrait toujours la savoir près de lui, il refusait de réduire à néant les ruines de ce qui avait semblé se former, lors de l'épisode de la salle de duel. Il avait agi comme le dernier des imbéciles, certes. Actuellement, il venait même se surpasser à ce titre, puisque malgré tout, malgré la haine qu'elle devait très probablement ressentir à son égard, il s'efforçait de vouloir récupérer les morceaux. Peut-être n'arrivait-il pas trop tard, après tout... et s'il ne le faisait pas, il s'en mordrait les doigts chaque jour nouveau de son existence. Pour une fois dans sa vie, il allait faire face à cette situation, même inconfortable, et allait assumer les conséquences de ses actes, peu importait le prix à payer. Il ne fuirait plus.

" Reste. S'il te plait. "
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 29 Avr - 17:24

Fuir. Vite. S'enfoncer plus profondément dans les couloirs abandonnés du château. Trouver une salle déserte où se cacher et attendre que tout redevienne normal. Qu'il ne soit plus là. C'était le plan le plus lâche qu'elle n'avait jamais imaginé un jour. Même sa lointaine trahison lui avait demandé davantage de courage puisque vendre un ami pour sauver sa peau n'avait jamais été chose aisée. Ca n'avait plus d'importance maintenant... Pourquoi fallait-il qu'il se trouve sur son chemin maintenant ? Craignait-il qu'elle finisse par l'oublier ? Ca aurait été plus que mérité mais elle en était bien incapable. Il devait bien s'en douter de toute façon, sa soudaine disparition ne devait pas avoir échappé à son pire ennemi et il y avait fort à parier qu'il n'imaginait pas un seul instant que ce soit le hasard qu'elle ne se montre plus juste après cette dernière rencontre dans la salle de duel. Elle avait renoncé à lui mener la vie dure, à faire capoter tous les plans qu'il pouvait préparer, à l'empêcher de prendre le contrôle du château si l'envie l'en prenait, la seule chose qu'elle attendait en retour n'était que la tranquillité. Chose qu'elle avait touché du bout des doigts pendant de longs jours mais qu'il venait de lui reprendre sans prévenir. Quand arrêterait-il enfin cette guerre stupide ? Parce qu'il ne se retiendrait sûrement pas de la railler à tout va là qu'elle avait le malheur d'être sur son chemin. Il était Scipion Sélené, pas n'importe quel élève suffisamment humain pour la laisser s'enfuir sans chercher à la traumatiser davantage. Elle avait espéré le contraire l'autre fois et il n'y avait qu'à regarder les décombres de ce qu'il avait laissé pour comprendre qu'elle s'était lamentablement plantée. Il avait même réussi à la faire s'éloigner de Scarlett, même si c'était indirectement... Diviser pour mieux régner, voilà qui devait le réjouir au plus haut point. Elle était là, sans aide et sans allié, certainement prête à capituler à la moindre occasion pour s'épargner des souffrances qu'elle ne supporterait plus. Les nuits sans sommeil passées dans la salle commune à attendre que le temps accepte de filer plus vite n'étaient pas sans conséquence, même si la guerre continuait elle serait bien incapable de tenir tête et d'affronter le combat sans ciller comme elle l'avait toujours fait autrefois. Il l'avait probablement remarqué et venait jusque là pour l'achever convenablement, lui tirant par la même occasion des excuses hypocrites mais prononcées sans mal si tel était le prix de sa libération.

Elle n'eut pas le temps de parcourir grande distance qu'il la rattrapa, l'empêchant de fuir. Son plan tombait à l'eau et comme la dernière fois, elle n'avait prévu qu'un plan A aussi lâche soit-il. Composer dans l'urgence ne s'était pas révélé tel un don extraordinaire et elle craignait d'avoir à faire avec malgré tout, se ridiculisant une fois encore et frolant certainement l'humiliation de trop. Si elle avait tenu bon jusque là et supporter sans broncher ce qu'il avait pu lui infliger, elle n'était pas certaine d'avoir la force de tout recommencer. Il fallait voir le bon côté, elle n'avait plus d'amie à perdre, ce qui lui faciliterait certainement la tâche. Sur quelle épaule aller pleurnicher désormais ? Vers qui pourrait-elle se tourner en sortant de ce couloir ? Parce que c'était bien ce qu'il l'attendait, n'est-ce pas ? Regarder les derniers morceaux de sa vie encore en état de tenir debout s'effrondrer pitoyablement sur le reste, sans pouvoir s'en plaindre, en s'efforçant de garder une fierté qui s'était étouffée sous les décombres au moins pour faire bonne impression...? Bonne impression à qui de toute manière ? Les seules personnes qu'elle voyait en dehors de ses professeurs n'étaient que ces imbéciles de premières années qui se retrouvaient toujours dans ses pattes sans qu'elle ne puisse comprendre comment et qui voyaient les apparences saines et sauves pour un peu qu'elle ne se montre pas trop amicale. Ce n'était pas bien compliqué, ce n'était d'ailleurs même pas un rôle. Elle ne les avait jamais aimé et ce n'était pas la pimbêche qui voulait ça. Qu'il la démolisse tant qu'il le souhaite, elle n'avait plus grand chose à perdre désormais. Elle avait déjà vu filer sa meilleure amie, son envie de continuer à préserver son image d'idiote, et lui... Bien sûr, elle ne l'avait jamais vraiment eu, si ce n'est qu'une poignée de secondes avant la chute mais c'était peut-être là sa plus grande perte, sans oser pour autant le reconnaître. Elle lança un regard désespéré au reste du couloir qui s'étendait devant ses yeux, c'était fini de toute façon. Toute fuite était devenue inutile. Où qu'elle aille il la suivrait, déversant son venin jusqu'à ce qu'elle se rende. Si la guerre avait une fin, elle finissait par croire que la torture, elle, n'en avait pas...

" Sarah... attends. "

Elle daigna enfin lui faire face, prenant sur elle pour l'affronter. Capituler rapidement, lui offrir ce qu'il pouvait bien attendre d'elle et décamper avant même que la cloche ait sonné la reprise des cours. Plan B. Aussi lâche que le A, c'était vrai mais elle n'avait rien de mieux en stock pour le moment. Et puis ne fallait-il pas se mettre à la hauteur de l'adversaire ? Le courage n'avait pas été son plus bel atout la dernière fois. Il s'en contenterait. Il n'aurait pas le choix, comme elle ne l'avait pas eu en le voyant disparaître. Ce n'était pas tant pour se venger que pour se protéger mais si elle pouvait faire d'une pierre deux coups, pourquoi s'en priverait-elle ? Sa présence ici et ses agissements récents laissaient croire qu'il voyait encore leur combat se poursuivre, il ne pourrait pas lui en vouloir de se plier une nouvelle fois à ses règles. Sarah finit enfin par reprendre vaguement ses esprits, laissant la surprise et l'effroi derrière elle. Ils ne pourraient plus lui être d'aucune utilité désormais. Elle posa son regard sur son adversaire pour la première fois depuis la salle de duel. Il semblait bien mal en point et ne donnait pas l'impression d'avoir énormément plus envie d'elle d'être là. Qu'était-il arrivé au jeune homme arrogant et sûr de lui ? Elle en oublia sa main entre les siennes, perturbée par la déchéance de son ancien ennemi. Peut-être avait-il juste besoin de quelqu'un à qui se confier ? Ca lui semblait étrange mais il n'avait jamais donné l'impression d'avoir une multitude d'amis non plus alors en désespoir de cause, on se tournait parfois faire qui on pouvait... Elle était bien placée pour en parler. Personne n'aurait vu en Scarlett une confidente digne de ce nom. Personne sauf elle. Parce qu'elle n'avait qu'elle... La voix moqueuse de la jeune fille résonna de nouveau, l'accablant davantage. Pourquoi avait-il fallu qu'elle se montre si lucide ? Cela ne lui donnait pas de raisons quant à ce brusque changement... Peut-être n'était-ce qu'un nouveau jeu ? Il ne semblait pourtant pas être en pleine représentation... Mais la dernière fois non plus et malgré les doutes qui se faisaient de plus en plus pesants, elle n'était toujours pas totalement convaincue qu'il ne se soit pas fichu d'elle depuis le début.

"Et pourquoi je ferais ça, hein ?" cracha t-elle en s'arrachant à son emprise. "Je ne souffre pas, si c'est ce qui t'inquiète. Tu peux retourner vaquer à tes occupations maintenant."

Elle était même au mieux de sa forme, n'importe qui le voyait... Elle ne parvenait pas à détacher son regard du visage du Gryffondor, si différent de celui dont elle se souvenait. Elle peinait à garder contenance, à se retenir de l'enlacer en lui promettant que c'était terminé sans trop savoir de quoi elle parlait. Elle avait plus envie de le protéger et d'éloigner de lui ce qui avait pu le mettre dans un tel état que de l'enfoncer plus encore. Il ne semblait pas avoir besoin d'elle pour ça. Mais pourquoi diable était-il donc là ? Il devait bien avoir conscience de ne pas être à son avantage, ça ne tenait pas debout. A moins que ce soit une énième stratégie pour lui faire baisser la garde et profiter de sa naïveté pour l'attaquer de plus belle. C'était cette idée-là qu'elle préféra garder à l'esprit. Il n'avait pas cherché à voir les conséquences de sa fuite alors qu'elle avait déjà suffisamment de mal à ne pas perdre pied sans son aide. Ce n'était qu'une juste retour des choses. Elle ne l'avait d'ailleurs même pas cherché, il était venu jusqu'à elle. Elle ne se laisserait pas avoir une seconde fois. Peut-être était-il même de mèche avec son ancienne meilleure amie ? Ne lui avait-elle pas dit qu'elle serait aux premières loges ? Elle devait être tapie quelque part, à attendre qu'il l'achève enfin pour venir ricaner, fière de voir sa prédiction se réaliser. Sauf qu'elle n'irait jamais la supplier de revenir. Défaite de l'étreinte qui la forçait à rester là à attendre que quelque chose lui tomber dessus, elle s'apprêta à reprendre son chemin, mettant un maximum de distance entre eux mais elle n'eut même pas le temps de faire le moindre mouvement.

" Reste. S'il te plait. "

A quoi jouait-il ? Pourquoi ne se moquait-il pas avant de retourner fouiner dans le bureau de McGonagall ou de Jefferson ? La dernière fois, il avait prétendu avoir besoin d'elle avant de la laisser se débrouiller comme une grande avec les morceaux de ce qu'il avait brisé. Que comptait-il faire d'elle cette fois-ci ? Il ne pouvait pas faire pire de toute façon. Mais elle n'avait pas la moindre envie de rester. Qui savait ce qu'il avait pu imaginer pour se venger de cette délation stupide ? Il ne semblait toujours pas avoir tourné la page sur cette histoire, sûrement décidé à la lui faire payer jusqu'à ce que l'un des deux rendent l'âme. A voir son état, elle n'était plus certaine d'être la plus apte à le faire en premier. Elle soupira tristement et laissa son sac tomber à ses pieds dans un bruit sourd. Il devait jubiler. C'était facile, trop facile... Mais il lui était tout bonnement impossible de l'abandonner là, dans un si piteux état. Elle n'avait plus envie de se venger de toute façon. Admettons qu'il ne joue pas la comédie, elle ne voulait pas prendre le risque l'enfoncer plus encore. Elle avait beau avoir été une peste pendant des années, elle ne l'était pas suffisamment pour cela.

"Considère que je n'ai rien de mieux à faire... Qu'est-ce que tu me veux ?"
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 29 Avr - 22:01

"Et pourquoi je ferais ça, hein ? Je ne souffre pas, si c'est ce qui t'inquiète. Tu peux retourner vaquer à tes occupations maintenant."

Scipion s'était préparé à cette réaction, aussi il ne démordit pas, accusant le coup tant bien que mal. Cette haine, il l'avait méritée, cultivée, attisée et entretenue. Comment pouvait-il un seul instant rejeter la faute? Il était le seul responsable de ce qui lui arrivait, seulement il lui fallait réparer ce qu'il avait lui-même détruit. Et qui lui disait qu'il pouvait de nouveau bâtir sur les décombres qu'avaient laissé leur relation... indéfinissable, en fin de compte? Ils avaient été ennemis, avaient mis fin à leur guerre, s'étaient découverts des sentiments qui outrepassaient tout ce qu'il avait pu un jour imaginer, puis il avait paniqué et fui non sans le regretter amèrement. Seulement, il avait été convaincu qu'il agissait pour le mieux, quitte à en arriver là. La vision de son visage le fit frémir, aussi il demeura un instant immobile, supportant son regard malgré tous les reproches qu'il pouvait lui envoyer. Ses lèvres... une partie de lui avait curieusement envie de retrouver cette sensation qui l'avait parcourue lors de cet étroit moment de proximité, de cette effusion d'émotions qui l'avaient parcouru à son contact. Cette rancœur qu'il avait lui-même suscité, il ne pouvait rien faire pour l'effacer, comme il ne pouvait rien faire pour retourner dans la salle de duel au moment où il avait été contraint de se détacher d'elle. Mais que deviendrait-il lorsqu'elle aurait disparu de son existence? Il n'était déjà plus que l'ombre de lui-même, il avait renoncé à tout ce qui composait sa vie jusque là, et il avait tout détruit avant que quoi que ce soit n'ait pu commencer entre eux. Comment pouvait-il prétendre la vouloir près de lui? Tout ce temps durant lequel ils s'étaient menés cette guerre absurde... hésitant à lui obéir et à refaire son chemin en sens inverse, puisque qu'après tout c'était ce qu'elle voulait, il resta sans bouger. S'il fuyait de nouveau maintenant, il ne se pardonnerait probablement pas de n'avoir rien fait pour la retenir. Il n'y avait certainement plus rien à faire de toute manière, seulement il ne parvenait pas à se résoudre à la quitter de nouveau. Cela avait été bien assez difficile une première fois... ne cherchant pas à récupérer l'emprise dont elle s'était empressée de se défaire, de manière à lui montrer qu'elle pouvait s'en aller si elle le désirait, il entreprenait alors de rattraper les dégâts qu'il avait lui-même causés.

" Je me suis comporté comme un imbécile du début jusqu'à la fin. Alors si tu veux partir maintenant, fais-le, je ne te retiens pas. "

Reconnaître ce genre de choses chez lui ne faisait pas partie de ses habitudes, mais il ne s'attarda pas là-dessus. En général, même en sachant qu'il agissait sans réfléchir, il ne jugeait pas utile de le justifier et préférer prétexter que tout ce qu'il faisait était minutieusement calculé. Seulement, avec elle, il n'avait rien calculé du tout, et voyait difficilement prétendre qu'il avait toujours eu les choses bien en main alors que le contrôle lui avait échappé depuis longtemps. Bien entendu, il n'avait pas la moindre envie de la voir disparaître pour de bon, c'était probablement pourquoi il venait de faire preuve d'honnêteté alors qu'il y était peu accoutumé en lui faisant ces aveux. Au point où il en était, il pouvait bien se le permettre, non? Reprenant son souffle alors qu'il recherchait ses mots dans la confusion de son esprit, dans la crainte de la voir lui adresser un regard dédaigneux et tourner les talons ensuite, la nervosité s'emparait de lui alors que ses vertiges reprenaient. Ce n'était pas le moment de fléchir, il ne pourrait pas éternellement lui courir après s'il laissait échapper cette opportunité, et s'en voudrait probablement durant longtemps. Comment pouvait-il seulement envisager son départ du château, dans ces conditions? Tout était devenu tellement différent, ces derniers temps... aussi, il n'imaginait pas un instant pouvoir faire comme si rien ne s'était passé. Certes, c'était lui qui avait fui, de la manière la plus lâche qu'il soit, il était donc normal qu'il doive en payer les pots cassés, mais il s'évertuait malgré tout à voir de l'espoir là où il n'y en avait visiblement plus. Le fait était simplement qu'il n'était guère accoutumé à ce genre de choses. C'était un peu comme... s'aventurer en milieu inconnu, sur un terrain qu'il n'avait jamais expérimenté, tout comme il avait réalisé quelques jours plus tôt qu'il était capable, comme tout être humain normalement constitué, d'éprouver d'autres sentiments que ceux qu'il connaissait jusqu'ici.

"Considère que je n'ai rien de mieux à faire... Qu'est-ce que tu me veux ?"

Soupirant, soulagé de ne pas avoir eu à se rouler par terre pour lui supplier de rester, il planta son regard dans le sien, déterminé à ne plus fuir. Bien entendu, elle ne mettrait pas longtemps avant de hausser les sourcils suite à ses explications foireuses, mais cela valait tout de même la peine d'essayer. Ce jour-là, Scipion était résolu à mettre fin à cette guerre qu'il menait désormais contre lui-même et qui le faisait sombrer chaque jour un peu plus. Et pour l’heure, il devait s’expliquer avec son ancienne rivale, à mettre son orgueil et sa fierté de côté. Il était exclu qu’il la laisse partir de nouveau sans rien n’avoir pu faire pour sauver leur histoire qui finalement n’avait pas réellement commencé, réduite à l’état de cendres à sa naissance. Le registre des sentiments… Scipion n’avait jamais été doué avec ces choses-là, bien loin de là. Après avoir employé son existence à se limiter aux méfaits en tous genres et aux manigances à travers le château, il n'avait jamais pensé une seconde que ce genre de choses puisse être capable de lui arriver à lui aussi, comme s'il avait pu être invulnérable à tout ce qui dépassait le cadre de ses manigances. Seulement, il était contraint d'y faire face, il ne pouvait la voir partir sans rien n'avoir mis en oeuvre pour préserver ce qui restait... si toutefois quelque chose restait. Car pour l'heure, rien n'était moins certain, il s'acharnait peut-être vainement.

" J'ai jamais été à l'aise avec ce genre de choses. Je ne veux pas... faire de pas de travers, et que tout se termine. "

Scipion ravala sa salive. Il n'était pas doué pour ce type de discours et il détestait exposer ses faiblesses de cette manière. Seulement, il y était bien contraint. Autrement, il n'aurait peut-être plus jamais l'occasion de le faire et le regretterait amèrement. Alors que ses vertiges reprenaient, il s'évertuait à rester centré sur son objectif. Ne pas faiblir. Pas maintenant. Ils ne pouvaient pas avoir fait tout ce chemin et voir ses efforts réduits en pièces parce qu'il avait la migraine, c'était très probablement... passager. Du moins, il l'espérait, car à la moindre faille qu'il laisserait entrevoir, il pouvait tout perdre. S'efforçant de paraître le plus serein possible alors qu'il venait pourtant de vaincre sa fierté et de mettre toutes ses cartes sur table, il guettait sa réaction. Que risquait-il, après tout? Il venait de lui avouer être un minable, il ne pouvait probablement pas tomber plus bas. Au pire ricanerait-elle et tournerait les talons sans mots dire, l'embourbant davantage dans la galère dans laquelle il se trouvait.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyLun 30 Avr - 7:46

Si fuir lui avait semblé être la meilleure idée existante qu'elle pouvait espérer pour le moment, force était de constater qu'elle venait d'y renoncer complètement. Elle aurait dû, elle le savait bien, sitôt défaite de son emprise, ne pas le laisser prononcer le moindre mot et filer à toute allure jusqu'à trouver une cachette digne de ce nom mais elle n'en avait pas eu le courage. Là encore, son plan B venait également de tomber à l'eau. Inutile d'en prévoir un nouveau qu'elle ne tiendrait pas davantage. Ce n'était que du temps de perdu. Elle paraissait contrainte de rester à sa merci, attendant non sans crainte qu'il daigne en terminer avec elle. Sarah ne comprenait toujours pas ce qui avait pu le mettre dans un tel état. Plus elle l'observait, plus elle le trouvait mal en point. Il semblait presque étonnant qu'il puisse encore tenir debout sans aide. Un poids dans son estomac acheva de la convaincre de ne pas bouger. Ce n'était pas juste, lui ne s'était pas fait prier pour l'abandonner à son sort sans se soucier rien qu'une seconde de ce qu'elle pouvait vivre, pourquoi n'était-elle pas assez lâche pour en faire de même ? Ca arrangerait bien des choses...

" Je me suis comporté comme un imbécile du début jusqu'à la fin. Alors si tu veux partir maintenant, fais-le, je ne te retiens pas. "

La Poufsouffle resta interdite. Depuis quand le Grand Scipion reconnaissait-il ce genre de choses ? Avait-elle trouvé une dimension parallèle alors qu'elle s'appliquait à éviter toute forme de vie humaine ? C'était improbable mais pas pire que cela. Malgré son autorisation, elle ne bougea pas. Elle aurait pu, surtout maintenant qu'elle avait obtenu son accord pour déguerpir mais l'envie avait disparu, sûrement trop éprise du besoin d'en comprendre davantage. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il l'avait surprise par ses aveux, voilà qu'il réitérait l'expérience. Elle n'était pas certaine de vouloir en connaître la fin. Il allait encore lui dire qu'il était désolé et disparaître à nouveau ? Si la confiance qu'elle avait ressenti dans la salle de duel l'avait trompée, elle refusait de se laisser aller une seconde fois pourtant, elle aurait donné n'importe quoi pour balayer ses explications et retrouver sa chaleur mais si c'était pour tomber de plus haut encore, l'intérêt était trop limité pour être intéressant. Il n'avait jamais été aussi proche d'elle depuis des jours mais elle faisait tout son possible pour mettre un maximum de distance entre eux, refusant de baisser les armes. Qui savait s'il n'en profiterait pas pour tout recommencer ? Il ne semblait pas particulièrement en état de le faire, c'était vrai, et n'aurait jamais été obligé d'avouer, surtout devant elle, avoir été un crétin mais peut-être n'était-ce là que la base d'un énième coup bas dont il avait le secret et dont elle ne voulait rien savoir ? C'était tiré par les cheveux, ça n'avait aucun sens... Comme si la dernière fois ça en avait eu davantage... Elle n'avait jamais eu une confiance aveugle en lui, c'était un ennemi non un allié, bien qu'il restait encore à prouver qu'on puisse faire confiance à ses alliés, mais là ça dépassait toutes les craintes qu'elle avait pu avoir à son sujet. Elle ne parvenait pas à se défaire de l'image de Scarlett attendant sa fin dans un coin, prête à jaillir avec un sourire moqueur et radieux pour lui faire reconnaître qu'elle avait eu raison sur toute la ligne. Elle ne savait pas où elle pouvait bien se trouver mais elle avait presque l'impression de sentir sa présence non loin d'eux, les observant d'un oeil impatient.

"Ca fait quatre ans, au moins, que c'est le cas. Il était temps de le reconnaître."

Il n'y avait plus la moindre animosité dans sa voix, seulement des inquiétudes qu'elle peinait à masquer. Où cette discussion les mènerait-elle ? Si elle pensait pouvoir se relever face à une énième dispute, elle ne pouvait qu'imaginer que ce n'était pas forcément son cas. Elle ne voyait toujours pas ce qui avait pu le rendre si... Fragile ? mais elle n'avait certainement pas l'intention de participer à son enfoncement. C'était une réaction stupide alors qu'à sa place il n'aurait certainement fait qu'en profiter pour garder le dessus mais de toute manière, la guerre était terminée, elle n'avait plus de raison de le faire. Elle n'en avait pas davantage de le ménager mais c'était bien plus fort qu'elle et même si elle faisait son possible pour jouer les pestes ou du moins ce qu'il pouvait en rester, ça n'était guère convaincant. Qu'il était loin le temps où elle ne savait faire que ça, surtout avec lui. Pauvre petite idiote... Pourquoi les gens n'étaient-ils jamais là quand on avait besoin d'eux ? N'importe qui, juste du monde pour remplir ce couloir et lui donner autre chose que l'impression d'être incroyablement seule au monde. C'était peut-être le cas mais ce n'était pas le moment d'en avoir véritablement la certitude. Pourtant, il était là, à quelques pas d'elle. Elle était presque convaincue qu'il ne lui suffirait de pas grand chose pour retrouver ses bras, ses lèvres mais pour combien de temps ? Il profiterait de sa naïveté et la laisserait retomber de plus haut encore, attendant avec impatience la prochaine fois. Si elle s'était laissée faire une fois, peut-être pensait-il qu'elle recommencerait ? Peut-être avait-il plus raison qu'elle ne voulait l'admettre. C'était une lutte affreuse qu'elle savait perdue d'avance. Elle tiendrait un moment, jouerait les filles plus ou moins sûres d'elles jusqu'à ce que les défenses lâchent et qu'elle aille chouiner sur son épaule qu'il avait été dégueulasse et qu'elle ne voulait jamais plus le revoir mais qu'il n'avait pas intérêt à disparaître une seconde fois s'il tenait à sa vie. Delà, le tableau était déjà pathétique, elle n'avait aucune envie de s'en approcher pour le constater.

" J'ai jamais été à l'aise avec ce genre de choses. Je ne veux pas... faire de pas de travers, et que tout se termine. "

N'était-ce pas ce qu'il avait déjà fait ? C'était pourtant l'impression qu'elle en avait eu. Tout achever avant même que tout commence. Parce qu'aussi bête qu'elle pouvait être, elle y avait cru. Qu'il voulait sauver ce qu'il pouvait encore l'être, refusant de faire comme s'il ne s'était jamais rien passé, feignant avoir besoin d'elle et presque partager ce qu'elle pouvait ressentir... Elle y avait cru. Peut-être au fond y croyait-elle encore. Mais ça n'avait plus d'importance puisqu'il avait su lui faire comprendre qu'il n'y aurait jamais rien de plus, que ce baiser était la pire erreur de sa vie et qu'elle devait apprendre à vivre sans lui. Il n'y aurait jamais rien entre eux, soi-disant parce qu'il craignait de la faire souffrir, ce qu'il s'appliquait à faire depuis des années et qu'il avait réussi mieux que jamais au moment-même où il avait avoué vouloir l'éviter... Pourtant, elle n'était plus à ça près. Il semblait avoir oublié que c'était le but de leur relation pendant quatre ans, rendre sa vie infernale n'étant pas là pour la rendre heureuse et qu'elle l'avait accepté sans broncher. Elle n'aurait plus été à un raté près, n'étant pas davantage à l'aise et courant finalement les mêmes risques. Mais non... Il avait fallu qu'il lui montre à quel point il pouvait être doué dans ce domaine et éloigne d'elle par la même occasion les envies naissantes de se laisser prendre au piège. Si c'était pour vivre ça éternellement alors en effet, elle préférait s'en passer. La blonde soupira. L'envie de fuir la reprenait mais elle tâchait de la faire taire tant bien que mal. Elle resterait là jusqu'à ce qu'ils en aient fini même si elle ne voyait pas à quoi cela pouvait aboutir. Elle n'était tout de même pas assez bête pour oublier tout cela et reprendre là où il avait tout arrêté ! Ce qui aurait dû résonner comme un fait pris les accents d'une question dont la réponse n'avait rien de plaisant. Bien sûr que si, elle était assez bête pour ça, et chaque seconde à dire le contraire, à feindre le contraire n'était qu'une seconde de perdue. Mais ça ne faisait rien. Peut-être ferait-il demi tour avant qu'elle n'ait plus d'autre choix le lui prouver ?

"Je croyais qu'il fallait qu'une chose commence pour qu'elle puisse se terminer. Je crains que tes angoisses soient infondées."

Elle ne parvint pas à soutenir son regard plus longtemps. Elle était toujours aussi mal à l'aise que la dernière fois même si elle se raccrochait à l'idée qu'il l'était bien davantage. Elle n'avait qu'à faire demi-tour pour reprendre son chemin. Il ne la retiendrait sûrement pas. Mais ce serait trop facile de reprendre la faute de cette histoire dans ton intégralité alors qu'elle n'y était pour rien. S'il n'y avait eu qu'elle, peut-être seraient-ils en train de flirter dans un coin discret du château au lieu d'attendre elle ne savait trop quoi. Il avait fallu qu'il en décide autrement. Elle ne pouvait cependant que le comprendre même se relever n'en était pas moins douloureux. Elle n'était visiblement pas la plus à plaindre, si bien sûr c'était cette histoire qu'il l'avait rendu ainsi. Elle ne voyait pas quoi d'autre mais peinait à imaginer le Grand Sélené dans un tel état à cause d'une fille, surtout à cause d'elle.

"Tu devrais aller dormir. On a l'impression que tu n'as pas fermé l'oeil depuis des jours..."

Fuir... Ca revenait sans cesse même si ça pouvait prendre bien d'autre chemin que celui de sa salle commune. Commencer par changer de conversation, le regarder continuer sa route avant de détaler comme une proie miraculée jusqu'à ce que des kilomètres les séparent. Plan C. Elle s'était pourtant dit de ne pas en monter d'autres vu l'inutilité dont ils faisaient preuve... Oh, celui-là ne dérogerait probablement pas à la règle non plus, ça ne faisait aucun doute...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyLun 30 Avr - 15:40

Scipion aurait du se faire à cette idée. Il n'y avait plus rien à rattraper, allez donc savoir pourquoi il s'acharnait. Seulement, quelque chose le poussait continuellement à essayer de rebâtir parmi les débris, les ruines dont il était le seul responsable de la destruction. C'était imminent, il ne pourrait rien y faire, et une vague d'impuissance le submergeait alors mais il persévérait, sans trop y croire. Il ignorait si c'était pour se donner bonne conscience, ou tout simplement pour ne pas la voir disparaître. Pas maintenant. Pas alors qu'il faisait preuve d'honnêteté avec lui-même depuis la toute première fois de son existence. Pas après qu'elle ait acquis une telle place dans sa vie. Au final, tout ce qu'il allait y gagner, c'était une bonne gifle et de la voir tourner les talons sans jeter un seul regard en arrière, mais il refusait de laisser tomber, malgré tous les facteurs qui le poussaient à jeter l'éponge et à aller maugréer sur son sort dans un recoin du château. Ce serait probablement mieux... pour elle. Vivre loin de lui était certainement la meilleure chose qui pourrait lui arriver, il s'était toujours comporté comme le pire des imbéciles avec elle, il n'avait à présent pas le droit de prétendre vouloir autre chose. Seulement, il continuait. Chose étrange, n'était-ce pas? C'était pourtant dans son désintérêt qu'il agissait, puisqu'il ne parviendrait pas à arranger la situation, malgré tous les efforts qu'il pouvait fournir. Elle venait elle-même de lui démontrer que tout était perdu quoi qu'il advienne, et qu'il arrivait trop tard. Bien trop tard.

"Ca fait quatre ans, au moins, que c'est le cas. Il était temps de le reconnaître."

D'un certain angle, elle avait raison, aussi il ne releva pas. De toute manière, à moins qu'il ne veuille se voir embourbé davantage, il n'avait pas grand intérêt à le faire. D'un autre côté, elle n'était pas partie, c'était déjà un bon point. Accepter ses torts ne l'aiderait pas davantage à arranger quoi que ce soit de toute manière, la meilleure chose qu'il puisse encore faire était de tout accuser sans broncher, même si cela ne faisait pas partie de ses habitudes quotidiennes. Quoi qu'il advienne, ce qui lui restait encore d'honneur avait déjà été piétiné depuis bien longtemps, il n'avait plus grand chose de sa dignité à perdre, c'était peut-être pourquoi il cherchait encore à sauver les meubles. Elle semblait vouloir le fuir à tout prix, ce qui était on ne pouvait plus normal après la manière dont il l'avait quittée dans la salle de duel, mais il ne parvenait pas à se faire à cette idée. S'il avait pensé que c'était la meilleure solution, actuellement il en était moins certain. Du moins, il ne parvenait pas à dépasser cela, ça faisait des jours qu'il revenait inlassablement sur cet épisode. Ca le rendait malade, mais il ne pouvait rien faire pour remonter le temps et retourner à l'instant où les doutes l'avaient de nouveau assailli. Il était trop tard, désormais. Et pourtant, il s'efforçait de se persuader que tout espoir n'était pas perdu.

" C'est justement pour ça. J'ai beau vouloir que les choses changent, je ne sais pas si j'en serais capable. " reconnut-il non sans quelque difficulté.

Les dés étaient jetés, quoi qu'il en soit il ne pourrait pas revenir en arrière pour rectifier ses dires. Il avait tenté d'expliquer son comportement de la fois dernière, mais probablement cela ne changerait-il rien. Dans tous les cas de figures possibles et inimaginables, un fait était établi, il avait fui misérablement et ne rien de ce qu'il pourrait encore déclarer ni changerait quoi que ce soit. Et allez savoir, alors qu'il semblait déjà ne pas pouvoir tomber plus bas, peut-être la chute pouvait-elle encore se prolonger de quelques mètres, il n’y était pas à l’abri… toujours était-il qu’il semblait s’y prendre comme un manche. Probablement le toiserait-elle d’un air dédaigneux et le laisserait-il là, en train de ramper à ses pieds. Enfin il n’en était pas encore là et espérait encore ne pas en venir à de telles extrémités, mais pour l’heure les choses semblaient déjà bien mal parties, il ne voyait pas exactement comment il pourrait y changer quoi que ce soit.

"Je croyais qu'il fallait qu'une chose commence pour qu'elle puisse se terminer. Je crains que tes angoisses soient infondées."

Scipion demeura impassible, optant pour ne rien laisser paraître de son état d’esprit. Il avait déjà la force de soutenir son regard, de se justifier continuellement et visiblement en vain, puisqu'elle était en train de lui faire comprendre qu'il n'y avait plus rien à faire, que les choses ne s'arrangeraient pas et qu'il valait probablement mieux en rester là. C'était vrai, après tout il aurait tout aussi bien pu faire demi-tour, monter les marches d'un naturel presque convaincant, puis remonter dans sa salle commune en s'efforçant de faire comprendre à tout ceux qu'il croiserait sur son chemin que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et que le premier qui lui chercherait des noises le regretterait jusqu'à la fin de sa scolarité. Seulement, il n'était pas vraiment en état et avait déjà perdu une bonne partie de sa notoriété ses derniers temps. Tout ça... pour une fichue histoire de sentiments, qu'il n'arrivait même pas à assumer. Et il avait beau tout avoir fichu par terre la fois dernière, il n'arrivait pas à s'imaginer que les choses puissent se terminer. Même avant d'avoir commencé. Il ne pouvait pas non plus demander à ce que les choses reprennent là où elles s'étaient arrêtées avant qu'il ne prenne la tangente. Seulement...

" Très bien. Alors tu considères qu'il ne s'est rien passé? "

C'était certes osé de lui poser la question alors que c'était lui qui était parti, fuyant cette situation qui visiblement lui échappait. Toutefois, il avait besoin de se fixer là-dessus, autant qu'il le sache s'il se torturait l'esprit pour rien... elle avait déjà l'air de le détester. Était-il utile de raviver cette haine à son égard? Elle partirait, le laissant planté là, au milieu du couloir. Puis il aurait perdu, il n'y aurait alors plus rien à rebâtir, toutes ses tentatives demeureraient vaines et il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même. De toute manière, pourquoi s'acharnait-il donc alors que tout cela n'était pas de son ressort? Il valait probablement mieux retrouver ses opérations, ses stratégies défectueuses, ses croisades nocturnes à travers le château et oublier tout cela, il était vraisemblablement plus doué pour chercher les ennuis là où il n'y en avait pas que pour changer une relation qui s'était basée toutes ces années durant sur de l'adversité en quelque chose de plus abstrait, mais aussi plus intense. Pourquoi avec elle tout était si différent? Pourquoi ce qu'elle pouvait dire, ou faire, ou penser, sa manière de le regarder, aurait plus d'impact parce que c'était elle plutôt que quelqu'un d'autre? Il n'était pas en mesure de l'expliquer, seulement une force le poussait à vouloir sauver quelque chose qui paraissait ne plus pouvoir l'être.

"Tu devrais aller dormir. On a l'impression que tu n'as pas fermé l'oeil depuis des jours..."

C'était le cas, mais actuellement cela avait bien trop peu d'importance pour qu'il y prête attention. C'était par sa faute qu'il était dans cet état, il était donc inutile de se lamenter sur son sort à ce sujet. Il ignorait combien de temps il tiendrait avec ses vertiges qui le reprenaient et ses migraines, probablement aurait-il du réfléchir avant de passer ses nuits au dehors. Seulement, hors de question de faillir sans rien n'avoir tenté. Aussi, il s'efforça de masquer tant bien que mal son épuisement, le camouflant derrière une assurance qui sonnait faux. Il s'était connu plus doué pour le mensonge mais ne s'attarda pas sur ce détail.

" Je vais on ne peut mieux. "
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyLun 30 Avr - 18:40

Plus les secondes passaient plus la présence du Gryffondor dans ce couloir lui paraissait absurde. Ne s'était-elle pas contentée de faire, une fois encore, ce qu'il avait semblé lui demander en quittant la salle de duel ? Faire comme s'il n'y avait rien, comme s'il ne s'était rien passé, presque comme s'il n'existait pas ? Ca n'avait pas été une mince affaire et le résultat était loin d'être convaincant mais elle avait fait tout son possible pour ne pas le décevoir davantage, pour ne pas s'exposer à des risques inutiles peut-être aussi... Mais voilà qu'il lui fallait tout reprendre depuis le début, tout remettre en question désormais... Il n'avait pas donné signe de vie non plus aux dernières nouvelles, la laissant penser qu'elle était sur le bon chemin. A croire que non. Ca n'aurait pas été pour lui déplaire si seulement elle avait eu plus de certitudes quant à la marche à suivre à présent. Bien sûr, elle pouvait toujours se mettre à pleurnicher en reconnaissant à quel point il lui avait manqué mais ce n'était pas dans ses plans, ou du moins dans ce qu'il pouvait en rester. Comme si elle pouvait vraiment s'en tenir à quelques bribes de fuite de toute manière... Un mot, un regard et elle lâchait tout ce qu'elle avait pu monter à la hâte pour ne pas raccourcir ce moment. Qui savait véritablement combien de temps il durerait ? Le pauvre semblait faire son possible pour se racheter, elle en avait bien conscience mais le manque de confiance l'empêchait de l'arrêter dans ses explications. Il n'en avait pas besoin. Si elle lui en avait voulu, elle comprenait au moins tout autant ce qui limitait finalement les dégâts...

" C'est justement pour ça. J'ai beau vouloir que les choses changent, je ne sais pas si j'en serais capable. "

Parce qu'il avait vraiment essayé jusque là ? Peut-être aurait-il dû la prévenir, qu'elle puisse au moins apprécier le geste. Il fallait dire aussi qu'elle n'avait pas fait grand chose pour de son côté non plus. Qu'aurait-elle pu faire puisqu'il n'était même pas censé le vouloir également ? Sarah avait beau se chercher des excuses qu'elle n'en voyait pas beaucoup, pourtant elle avait toujours excellé dans ce domaine. Peut-être n'en avait-elle simplement aucune ? D'ailleurs, elle n'avait même jamais songé à la réaction qu'elle aurait adopté à sa place... Si elle s'était fait une raison depuis plusieurs jours déjà lorsqu'elle avait mis les pieds à leur rendez-vous, elle ne savait pas ce qu'il en était dans son cas. Elle l'avait embrassé sans se demander un seul instant s'il attendait quelque chose d'elle en lui parlant ainsi ou bien si ce n'était que pour gagner du temps, trouver une solution pour ne pas voir leur relation s'effrondrer sans rien faire. Elle l'avait certainement pris de cours sans véritablement y réfléchir, sans le vouloir davantage. Enfin, il ne l'avait pas non plus dégagé, outré par un tel comportement, bien au contraire. Ca aurait été certainement plus simple pour tout le monde si rien ne s'était passé. C'était certain. Elle pouvait toujours chercher à s'en convaincre, elle ne regrettait rien. Peut-être l'éloignement de Scarlett puisque c'était lié mais au fond, ça serait arrivé un jour ou l'autre et mieux valait que ce soit maintenant, avant qu'elle ne se soit trop livrée, trop attachée. Elles s'en remettraient sûrement. Elle haussa négligemment les épaules, trouvant son sac d'un intérêt extraordinaire. Enterrer la hâche de guerre aussi facilement, c'était stupide. Le mieux aurait certainement été de le décapiter avec et de reprendre sa place près de la fenêtre comme s'il n'était jamais arrivé mais elle en était bien incapable.

"Il n'y a qu'en essayant que tu sauras."

C'était bien de vouloir que les choses changent mais encore fallait-il réellement s'en donner les moyens. Et puis, quelles choses ? S'il s'agissait simplement du fait que c'était un imbécile, c'était peut-être inutile. On finissait par s'y faire avec le temps, les sentiments qu'elle pouvait bien ressentir à son égard avaient valeur de preuves puisqu'elle ne l'avait jamais vu comme un garçon adorable et attentionné, bien loin de là. D'ailleurs, serait-il toujours supportable s'il le devenait ? Elle pouvait se plaindre tant qu'elle voulait qu'il ne l'était pas, elle n'avait jamais eu de véritables soucis pour le faire jusque là, certes ils ne passaient pas des heures à bavasser de tout et de rien mais en six ans, ils s'étaient retrouvés un bon nombre de fois et elle n'avait jamais eu véritablement envie de le tuer, c'était bon signe. Elle paraissait redécouvrir le contenu de son sac, du moins le peu qu'elle pouvait en voir, avec un intérêt limité mais ne bronchait pas, préférant de loin se perdre entre les plumes et autres pinces à cheveux que d'avoir à soutenir son regard. La dernière fois qu'elle l'avait fait pour de vrai... Enfin, peut-être était-il temps de mettre fin aux souvenirs toujours plus nombreux de cette dernière fois ? Il ne semblait pas avoir changé d'avis quant à l'idée de sauver ce qui pouvait l'être encore et elle craignait de ne pas avoir changé de position davantage. Elle était pourtant bien incapable de faire comme s'il n'avait pas fui. C'était lâche, même pour lui. Elle préférait encore risquer le renvoi mille fois que d'avoir à supporter son absence comme il le lui avait obligé.

" Très bien. Alors tu considères qu'il ne s'est rien passé? "

La blonde sursauta et serra brusquement la lanière de son sac. Il ne serait pas difficile de mettre un terme à tout ça. Un simple "oui" et il réaliserait la perte de temps de cette discussion avant reprendre la fuite une fois encore. Par sa faute. Elle laissa le silence reprendre ses droits sur eux alors qu'elle bataillait silencieusement. Juste "oui". Ou même un "c'est ça" à la limite... Rien de bien insurmontable. Elle avait déjà eu à dire bien pire. Ne s'était-elle pas forcée à raconter l'histoire entière à Scarlett quelques jours plus tôt ? Et elle y était parvenue. Pourquoi en pourrait-elle pas venir à bout de ce petit mot, rien que lui et tout serait terminé. Cette évidence résonna un moment dans sa tête sans qu'elle ne daigne prononcer le moindre mot. Son rythme cardiaque s'était accéléré de nouveau. Et tout serait terminé... C'était aussi simple que cela. Et tout gâcher une nouvelle fois simplement parce qu'il s'était comporté comme un imbécile ? Elle venait de le reconnaître elle-même, il n'avait toujours fait que ça ! C'était stupide de lui en tenir rigueur. Il avait essayé de la faire renvoyer, il avait manqué de les tuer... Ce n'était qu'une suite logique à toute leur histoire. Il lui en faisait baver depuis des années, pourquoi s'attendait-elle à ce que ça change du jour au lendemain ? Ils n'avaient jamais rien fait d'autre, il était difficile de briller du premier coup.

"Non..." finit-elle par avouer dans un soupir alors qu'elle relevait les yeux vers le jeune homme. "Je remarque simplement qu'il n'y a aucun risque que tout se termine parce que rien n'a réellement commencé. Je m'en tiens à ce qu'on avait convenu: je n'ai rien oublié, je n'ai rien effacé, je ne fais même pas comme si rien ne s'était passé. Quand t'es parti, il n'y avait rien. Que crains-tu de voir se terminer ? Il n'y a juste... Rien. Juste rien... Qu'est-ce que tu voulais que je construise toute seule ? Je veux bien croire que je suis merveilleuse mais pas à ce point."

A peine eut-elle terminé de lui répondre que son regard retrouva le sol. Elle se mit à jouer nerveusement avec l'une de ses mèches, mal à l'aise. Quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Elle avait eu la possibilité de tuer dans l'oeuf tous les risques d'avoir à souffrir davantage et voilà qu'il fallait qu'elle lui donne à demi-mot des raisons pour s'acharner de nouveau. Il aurait pu la laisser tranquille et disparaître de sa vie jusqu'à ce qu'il quitte Poudlard pour de bon, la délivrant certainement par la même occasion de l'étrange emprise qu'il semblait avoir sur elle. D'ailleurs, s'en rendait-il compte ? Probablement pas... Si tel avait été le cas, il se serait sûrement pas donné la peine de s'expliquer, de s'excuser, se contentant de la retenir, de l'embrasser et de faire comme s'il ne s'était jamais été le pire des salauds du château. C'était pas plus mal ainsi. Si elle avait rêvé une conversation semblable à celle-ci, elle n'avait jamais espéré la voir venir, d'une part parce que cela signifiait l'affronter alors qu'elle n'en avait pas la moindre envie, et d'une autre parce qu'elle ne l'imaginait pas capable une seule seconde de reconnaître ses torts. Il ne tarda tout de même pas à retrouver les chemins sombres et obscurs de ses bonnes vieilles habitudes.

" Je vais on ne peut mieux. "

La Poufsouffle ne put retenir un sourire attristé à son mensonge, secouant distraitement la tête avec une certaine lassitude. Donc il ne changerait jamais pour de vrai ? Qui s'en plaindrait ? Certainement pas elle. Elle ramassa finalement son sac et le remit correctement sur son épaule dans un bruit de flacons et de ferraille auquel elle ne prêta pas attention.

"Me voilà rassurée."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMar 1 Mai - 0:34

Ca n’avait plus aucun sens. Elle lui avait pourtant fait savoir qu’il n’y avait plus rien à espérer, que ce qui aurait pu commencer entre eux était définitivement enterré six pieds sous terre, et que quoi qu’il pourrait y faire ou dire, cela ne changerait plus rien. Aussi, pourquoi réagissait-il de la sorte ? S’il s’était vu adopter cette attitude quelques mois plus tôt, il s’en serait frappé, ou aurait éclaté de rire en déclarant que le jour où il devrait ramper de la sorte après Sarah Wotton, les hippogriffes pondraient des strangulots. Seulement, depuis, tout avait littéralement changé. D'abord il y avait eu la tour, puis Scarlett, puis leur semblant de duel... et à présent il était là, désemparé. La chute avait été dure, mais il était toujours là. Comment avait-il sérieusement pu en arriver à un tel niveau ? Il l’ignorait, mais les choses étaient vraisemblablement différentes. Il s’était fait à l’idée qu’à présent, il ne pourrait retrouver ce qu’il avait perdu, que loin était le temps durant lequel il avait espéré régner en maître au sommet du château, et tout ça… pour une fille. Une fille qu’il était censé détester, dont il avait juré de se venger depuis cette délation lorsqu'ils jouaient encore dans la même cour, puis dont la rancœur qu'il lui vouait avait fait place à d'autres sentiments, qu'il ne connaissait pas jusqu'ici. Désormais, le temps qu'il passait à courir dans les couloirs ou les cachots du château, en quête d'ennuis là où il était susceptible d'y en avoir, semblait tellement loin... qu'avait-on fait de l'insensible Scipion Sélené qui n'hésitait pas à écraser les autres pour briller à leurs dépens? De la Sarah qui était toujours insensible à ses provocations, qui avait toujours demeuré infaillible mais qui visiblement ne l'était plus? Il était contraint de le reconnaître, tout avait changé.

"Il n'y a qu'en essayant que tu sauras."

Scipion releva les yeux vers elle. Est-ce que cela signifiait que... ? Non, pas de constatation hâtive. Elle lui avait pourtant fait comprendre plus tôt que toute tentative était vaine. Peut-être ne s'acharnait-il pas pour rien en fin de compte, mais il ne fallait tout de même pas se faire des plans sur la comète. Pouvait-il se permettre de prendre le risque de la voir déçue? Il n'aimait pas cette idée, seulement il n'arrivait visiblement pas à garder ses distances avec elle puisque même une semaine après, il essayait encore, envers et contre tout. Il ignorait ce qui le poussait encore et toujours à vouloir récupérer les morceaux, à vouloir sauver ce qui ne pouvait plus l'être, mais une part de lui refusait d'abandonner, peu importait ce qu'elle en penserait. Essayer... il ignorait ce qui en découlerait, mais il se sentait prêt à réitérer l'expérience. Seulement, n'était-il pas trop tard pour se présenter devant elle?

" Ça sous-entend que quelque chose est encore possible? "

Au moins, il serait fixé là-dessus. Peu importait si elle le détestait, l'exécrait, le haïssait ou ne voulait plus jamais lui adresser la parole ou le croiser sur son chemin, il voulait obtenir une réponse. Il ne pouvait pas avoir atteint un tel degrés de déchéance pour que tout cela n'est servi à rien! Il restait bien quelque chose sous les décombres, du moins il espérait. Elle en semblait pas réellement disposée à lui faciliter la tâche, et il avait beau s'en être réduit à s'excuser, cela ne semblait au final pas changer grand chose. Il aurait du s'y attendre... n'était-il pas l'unique fautif? S'il n'avait pas mis les voiles parce qu'il avait subitement été angoissé à l'idée que leur relation ne prenne forme, ils n'en seraient pas là. D'ailleurs, qu'est-ce qui lui prouvait qu'elle en avait encore quelque chose à faire? Peut-être que contrairement à lui, elle était passée à autre chose. Ce qu'il devrait peut-être mieux essayer, au fond. Seulement, non. Il fallait qu'il soit là, et qu'il remue le sol dans l'énergie du désespoir.

"Non... Je remarque simplement qu'il n'y a aucun risque que tout se termine parce que rien n'a réellement commencé. Je m'en tiens à ce qu'on avait convenu: je n'ai rien oublié, je n'ai rien effacé, je ne fais même pas comme si rien ne s'était passé. Quand t'es parti, il n'y avait rien. Que crains-tu de voir se terminer ? Il n'y a juste... Rien. Juste rien... Qu'est-ce que tu voulais que je construise toute seule ? Je veux bien croire que je suis merveilleuse mais pas à ce point."

Bon, celle-là, il ne l'avait pas volée. Il ne pouvait pas arriver après une semaine aussi chaotique et brusquement déclarer qu'il voulait tout rebâtir, après avoir fui dans l'art de la lâcheté. C'était bien là son problème principal... il ne pouvait pas lui demander de tout oublier, de reprendre là où ils s'étaient arrêtés comme si de rien n'était... mais qu'espérait-il, dans ce cas? Comme elle le disait, il n'y avait rien... alors pourquoi refusait-il de voir les choses de cette manière? Pourquoi fallait-il qu'il creuse, encore, et visiblement en vain? C'était stupide, mais c'était pourtant ce qu'il faisait depuis une bonne poignée de minutes. Peut-être aurait-il mieux fait de la laisser partir, en fin de compte, seulement non.

" Donc tout ça... ce n'était rien. J'en suis désolé, je ne vois pas les choses comme ça. "

Qu'attendait-il comme réaction? Qu'elle lui saute et cou et le demande en mariage? Non, mais il restait là, planté comme un piquet. Elle semblait pourtant aussi mal à l'aise que lui... de son côté, son semblant d'assurance n'était que trop risible. Peut-être qu'effectivement, il aurait mieux fait de prendre ses jambes à son cou, et de pratiquer ce qu'il maîtrisait le mieux : la fuite. C'était ce qu'il avait la dernière fois sous l'emprise de la panique, il n'aurait donc aucune difficulté à recommencer... mais non. Il était toujours là, elle aussi, et même si cette conversation ne les mènerait à rien, il s'efforçait pourtant de garder ses yeux rivés sur son visage, qu'elle avait en revanche baissé. Pas étonnant, qu'elle ne veuille même plus le regarder...

"Me voilà rassurée."

La voyant remettre son sac sur l'épaule comme pour signifier un éventuel départ, Scipion ignora quelle force prit possession de lui à ce moment-là. Sans savoir comment, pourquoi, où ou quand, il avait avancé sa main vers son visage, était resté un instant le regard fixé sur le sien, puis avait posé ses lèvres sur les siennes. Probablement cela ne durerait pas, viendrait le moment où elle se détacherait de son emprise, lui dirait qu'elle le méprisait avant de partir comme il était lui-même parti. Seulement, il éprouvait alors la même sensation qui l'avait parcourue la dernière fois, faisant abstraction de tout ce qui pouvait alors se passer autour de lui. Peut-être en le haïrait-elle que davantage, il avait suivi cette impulsion qui s'était présenté là, parce que cela figurait dans l'ordre des choses. Et curieusement, il en voulait plus que ça s'arrête. Plus jamais.

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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMar 1 Mai - 20:39

[HJ: Désolée pour cette horreur... RP en tenant une discussion c'est vraiment pas mon truc. Merci Margot. xD]

Pourquoi était-il parti la dernière fois si c'était pour revenir maintenant ? Qu'est-ce qui avait changé depuis ? Absolument rien, si ce n'est qu'ils s'étaient plus éloignés que jamais... Après chaque entrevue, chaque coup bas plus ou moins volontaires, il ne s'était jamais rien passé de tel. Il semblait même qu'ils se rapprochaient davantage à chaque fois mais pas là... Il fallait qu'ils envisagent une véritable trève, pour ne pas dire la paix complète, pour faire comme s'ils ne se connaissaient pas. Elle n'avait jamais réussi l'exercice. Il avait toujours fait partie de sa vie même lorsqu'il ne daignait plus donner signe de vie ou qu'elle ne prenait pas la peine de vérifier par elle-même qu'il était toujours là. Si ça n'avait tenu qu'à elle... Mais non. Il avait préféré partir et elle ne comprenait pas ce qu'il faisait là à essayer de recoller les morceaux... A moins qu'il soit aussi sincère qu'elle l'avait imaginé sur le moment ? Elle n'en savait toujours rien, les doutes ne cessant de refaire surface dès qu'ils en avaient l'occasion. Jouait-il ou pas ? Etait-il là simplement parce qu'il y avait Scarlett dans un coin à attendre qu'elle chute de nouveau ? C'était étrange... Improbable même et pourtant... Rien ne lui disait qu'il n'en était pas véritablement capable.

" Ça sous-entend que quelque chose est encore possible? "

La Poufsouffle se contenta de hausser les épaules sans trop savoir quoi répondre à ça. Bien sûr que quelque chose était encore possible ! N'attendait-elle pas que ça depuis qu'il avait pris la fuite l'autre jour ? Peut-être même avant... Mais il lui était impossible de le reconnaître... Tout était de sa faute ! Il ne pouvait pas s'en sortir aussi facilement même s'il lui était douloureux de faire comme si de rien n'était, de garder ses distances alors qu'elle n'espérait que le contraire... C'était stupide mais elle ne pouvait se résoudre à reconnaître que tout était possible pour un peu qu'il le veuille. Ce serait une défaite de plus, presque une humiliation supplémentaire alors qu'elle n'en avait absolument pas besoin... De toute façon, au point où ils en étaient, peut-être valait-il mieux ne rien tenter ? Qui savait s'ils n'essayeraient pas de s'entre-tuer à la moindre occasion ? C'était peu probable certes, mais pas non plus impossible... La blonde faisait tout son possible pour trouver mille et une raisons de ne pas se laisser aller à avouer ce qu'elle pensait véritablement. Elle aurait tout le temps de le regretter plus tard, une année toute entière au moins, voire bien plus...

"Je n'en sais rien."

Il y avait peu de chance qu'il gobe un mensonge comme celui-là. Tout dépendait encore et toujours de lui, ses sentiments n'avaient guère changé en si peu de temps. Il fallait prendre la fuite au plus vite. Cette conversation ne les mènerait à rien. Qu'en tireraient-ils ? Il n'allait certainement pas reprendre là où il avait tout arrêté et elle ne le ferait pas davantage. Difficile d'accepter des excuses dont on ne voyait pas véritablement l'intérêt... Bien sûr, elle n'avait pas apprécié cet énième coup bas mais qui l'aurait fait ? Ca s'arrêtait bien là... Le simple fait qu'il ait tenté de s'expliquer rachetait facilement ses fautes mais là encore, elle se garderait bien de le dire. Elle se comportait comme la pire des idiotes, il ne la supporterait pas longtemps à ce train-là... Peut-être était-ce au fond ce qu'elle recherchait ? De le voir reprendre la guerre comme il l'avait toujours fait... Si elle s'en savait incapable, elle avait espéré jusqu'au dernier moment que lui pourrait le faire de nouveau, se laissant même imaginer parfois que tout était planifié et que chacun de ses gestes rentraient dans une tactique de combat dont elle ne savait rien. Scarlett en principale alliée, il aurait pu aller loin... Très loin... Scarlett... Mais elle avait dit elle-même qu'elle voulait les séparer et que lui dire la vérité l'aurait poussée plus rapidement encore dans ses bras...

" Donc tout ça... ce n'était rien. J'en suis désolé, je ne vois pas les choses comme ça. "

Non ! Ce n'était pas rien ! Elle n'avait jamais voulu insinuer que c'était rien... Mais qu'y avait-il entre eux ? Ils n'étaient plus vraiment ennemis, pour ne pas dire plus du tout, ils n'étaient pas non plus ensemble, ni même amis... Difficile de ruiner ce qu'il n'y avait pas. Ils n'avaient pris aucune décision quant à eux, quant à ce qu'ils feraient... C'était juste ça... Mais peut-être valait-il mieux qu'il ne le comprenne pas ainsi ? Il n'insisterait pas et reprendrait le cours normal de sa vie sans s'en soucier davantage. Elle savait particulièrement bien qu'elle était en train de faire la plu grosse bêtise de sa scolarité. Et s'il échouait à ses ASPICs ? Comment pourrait-elle supporter sa présence permanente sans lui adresser rien qu'une fois la parole ? L'idée de devoir l'ignorer jusqu'à la fin de ses jours était tout à fait déplaisante... Non. Elle ne voulait pas en arriver là, elle ne pourrait jamais feindre l'indifférence... Non... Mais c'était peut-être mieux ainsi ? Oui... Peut-être... Sûrement...

La suite la dépassa largement. Sans qu'elle ne puisse réellement comprendre ni comment ni pourquoi, les lèvres de Scipion se retrouvèrent de nouveau sur les siennes, achevant sans mal les débats intérieurs de Sarah. Elle effaça la distance qui pouvait encore les séparer et s'accrocha désespérément à lui, comme si sa vie en dépendait. Non, elle ne voulait certainement pas renoncer à tout ça ! Ce serait de la folie, quasiment du suicide. Ils en étaient arrivés là non sans difficultés, ce serait insensé de faire marche arrière maintenant. Non, tout n'était pas perdu, ça ne l'avait jamais été même si elle jouait à l'imbécile depuis qu'il l'avait rattrapée. Il était hors de question de le laisser disparaître une nouvelle fois. Elle profita tant que possible de ce moment tant voulu, oubliant le monde qui pouvait les entourer. Une fois encore, le temps ne paraissait plus jouer contre elle. Il était là, enfin là... Elle finit par mettre fin à leur baiser sans pour autant daigner le lâcher.

"Et là, je suis censée prendre la fuite, c'est ça ?" demanda t-elle en souriant discrètement, étonnamment timide.

Il n'y avait pas vraiment de reproche dans sa voix, ce qui contrastait avec l'attitude dont elle avait pu faire preuve juste avant. Il fallait espérer qu'il choisisse pas ce moment pour disparaître derechef... Non. Ca n'arriverait pas, pas cette fois. Quel aurait été son intérêt ? Aller jusque là, reconnaissant ses torts sans qu'elle ne lui demande rien, pour tout détruire après, ça n'aurait eu aucun sens. Il resterait là, peut-être aurait-il même enfin une réponse à la question qu'ils s'étaient posés dans la salle de duel...?
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMer 2 Mai - 22:21

"Je n'en sais rien."

Au moins de cette manière, ils étaient bien avancés. Scipion ne savait pas exactement quelle voie il comptait emprunter, elle semblait pourtant déterminée à ne pas démordre. Et pourquoi tenait-il tant à persévérer dans ses efforts, lui aussi? Ne pouvait-il pas simplement hausser les épaules et rebrousser chemin? Non, bien sûr, il fallait qu'il s'obstine. C'était lui qui avait fui, et à présent il rampait misérablement comme pour se rattraper. Pourquoi se donnait-il cette peine alors que quelques mois plus tard, il aurait probablement quitté ces murs définitivement? Sans doute ne la reverrait-il même plus... cette idée avait décidément le don de lui déplaire fortemment, mais il était contraint de s'y faire. Après tout, même sans être défaitiste, il était obligé de reconnaître que c'était peine perdue, qu'il ne pouvait plus rien faire. Pour lui qui ne s'était jamais démené pour quelqu'un d'autre que lui-même, il était consternant de réaliser que son entêtement ne le mènerait nulle-part. Il avait déjà réussi à la retenir suffisament longtemps, que pouvait-il faire de plus? Elle se lasserait au bout de quelques minutes et tournerait les talons, ce à quoi il assisterait en spectateur impuissant. Si seulement il avait pu tout effacer et retourner à la salle de duel une poignée de jours plus tôt... mais il était trop tard à présent. Et elle le lui faisait bien comprendre en dépit de ses piètres excuses, après tout il n'avait jamais été doué pour ce genre de choses, et même un camping au milieu de la forêt interdite en pleine nuit lui semblait plus abordable à présent. S'il avait eu la prétention durant toutes ces années d'affirmer avec la plus grande conviction qu'il était apte à surmonter tout obstacle, c'était avant d'être confronté à ce type de situation. C'était même plus simple lorsqu'ils étaient ennemis, il n'avait pas à en venir à ce genre d'extrémité... seulement, désormais il ne parvenait plus à envisager son quotidien sans elle, ce qui le poussait à vouloir à tout prix récupérer ce qu'il avait perdu. Et dire qu'il avait imaginé, en quittant la salle de duel, qu'il n'en pâtirait pas...

" Et bien qu'est-ce qu'on perd à essayer, dans ce cas? "

Bon, certes, il s'arrangeait un peu les choses à sa sauce, tout ce qu'il allait gagner dans cette histoire c'était un sortilège dans les dents lorsqu'il aurait atteint les limites de sa patience avant de la voir disparaître au détour d'un couloir. Après tout, en une semaine et après sa fuite, les choses avaient très bien pu changer, si ça se trouvait, malgré son malaise apparent, toute cette histoire l'indifférait désormais. Seulement, après tout ce qu'il avait tenté et visiblement en vain, il ne pouvait pas tout laisser tomber maintenant. Et puis qu'adviendrait-il, ensuite? Il y avait beau rester encore deux mois avant son départ imminent de Poudlard, il refusait d'avoir à les vivre de la même manière qu'il avait passé cette dernière semaine, les pensées constamment tournées vers elle et le moral au plus bas, il avait beau déjà avoir piétiné toute sa dignité, il refusait ce cas de figure quoi qu'il advienne.

Et là, sans savoir ce qui avait pu prendre possession de lui pour qu'il en arrive de nouveau à ce stade, comme si rien n'avait bougé ou changé depuis qu'ils sétaient quittés la semaine passée, il retrouvait cette étroite proximité. La savoir, là, tout près de lui, le rassérénissait. Il ignorait où tout cela les mènerait, pourvu qu'il puisse s'assurer qu'elle était toujours là. La passion qui s'était alors emparée de lui semblait avoir chassé toutes les pensées défaitistes qui l'avaient parcouru quelques instants plus tôt, à présent plus rien ne semblait avoir d'importance. Peu importait ce à quoi il avait pu renoncer pour en arriver là en fin de compte, et il n'était plus question qu'il n'aille nulle part. Peut-être ne serait-ce qu'un court instant, et qu'elle y mettrait fin sans tarder, lui exposant que c'était désormais trop tard pour quoi que ce soit... c'était d'ailleurs ce qu'il redouta lorsqu'il la sentit se détacher de lui.

"Et là, je suis censée prendre la fuite, c'est ça ?"

Prenant sa remarque avec l'ombre d'un sourire, il se mit à songer à l'éventualité. S'ils se séparaient maintenant, après tout ce qu'ils avaient parcouru pour en arriver là, il ne savait pas exactement ce qu'il adviendrait, mais il préférait ne pas l'envisager. Après tout, elle en aurait été libre puisque c'était ce qu'il avait fait la dernière fois... seulement, l'idée de la voir partir maintenant ne lui plaisait absolument pas, aussi égoïste soit cette pensée. A vrai dire, il aurait même opté pour ne plus jamais la voir partir, aussi irréaliste que soit ce souhait. Désormais, seul profiter pleinement de ce moment avait de l'importance, le reste ne semblait qu'abstraction. En fin de compte, nombreux avaient été les détours qu'ils avaient empruntés pour en arriver là, mais au moins ils y étaient et il ne pouvait que s'en satisfaire. S'étaient-ils seulement détestés un jour? Il en doutait, à présent.

" Libre à toi, mais je ne préfèrerais pas. " reconnut-il avec un demi-sourire naissant.

Pour l’heure, elle était toujours là et le reste n’avait pas de signification. Qu’adviendrait-il ensuite ? Il l’ignorait, il aurait bien le temps d’y réfléchir ensuite. Probablement son quotidien risquait-il de changer du tout au tout…
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMer 2 Mai - 23:45

" Et bien qu'est-ce qu'on perd à essayer, dans ce cas? "

Si elle faisait son possible pour faire tout le contraire de ce qu'il attendait d'elle, elle devait faire également tout le contraire de ce qu'elle attendait elle et c'était d'autant plus difficile qu'ils semblaient vouloir la même chose aussi étrange que cela pouvait paraître. Qui aurait cru qu'un jour ils seraient d'accord, qu'un jour ils choisiraient le même but aussi déstabilisant soit-il ? Certainement pas elle. Même après la salle de duel, elle n'aurait pas imaginé un seul instant qu'ils en seraient là, à échanger à moitié les rôles, à se battre encore et toujours. Était-ce un moyen de se rassurer que de lui tenir tête une fois de plus ? C'était possible, elle ne préférait pas réfléchir véritablement à la question de peur de ce qu'elle pourrait obtenir comme réponse. Si leur relation n'avait cessé de changer depuis qu'elle lui était tombée dessus par hasard en haut de la tour d'astronomie, ils n'en avaient rien convenu. Ils étaient toujours officiellement en guerre puisqu'ils n'avaient jamais rien achevé de ce côté-là... Peut-être était-ce tout simplement le mince espoir de voir leur histoire continuer encore et encore comme elle l'avait toujours fait qui la forçait à réduire les efforts de Scipion à néant... S'ils passaient à autre chose, comment pouvait-elle être certaine que ça marcherait ? Ils ne s'étaient jamais vraiment entendu après tout, ses doutes étaient légitimes et justifiés. Il ne paraissait pas y penser plus que cela cependant. S'inquiétait-elle pour rien ? C'était possible... Cette idée ne la rassura pas pour autant. Partir sur autre chose demandait d'en être capable et elle n'en savait fichtrement rien. Ils étaient capables de se faire toutes les crasses possibles, de pousser jusqu'au bout une guerre qui ne rimait à rien mais ça ne suffirait jamais. Elle était bien consciente que le seul moyen de le savoir était d'essayer mais elle n'avait pas le courage de mettre en péril ce qu'il pouvait rester pour jouer les équilibristes. Là, tout était de sa faute à lui et même si c'était douloureux, c'était plus facile à vivre que de se dire que les torts étaient partagés, ce qui serait le cas s'ils se plantaient lamentablement en essayant... Non, c'était un fait: cette conversation ne les mènerait à rien.

"Et si ça marche pas ?"

D'un optimisme infaillible, elle ne pouvait pas voir les choses autrement. Le seul instant où elle y avait véritablement cru il y avait mis un terme en moins de temps qu'il ne leur en aurait fallu pour le dire. Pourquoi ça fonctionnerait puisqu'ils étaient difficilement capables d'accepter rien que l'idée ? Elle avait l'impression que c'était fichu d'avance, qu'ils iraient droit dans le mur s'ils s'y essayaient... Mais elle avait envie de prendre le risque, quitte à ce que la chute soit longue et pire encore que celles qu'elle avait eu à supporter jusque là. Elle préférait en profiter quelques semaines, voire même quelques jours même en devant souffrir davantage à l'arrivée que de le laisser filer en le regrettant pendant des mois, pour ne pas dire des années. Ça durerait ce que ça durerait, après tout. Ça n'avait plus vraiment d'importance. Non... Une journée avec lui serait de toute façon bien mieux que des semaines entières face à son absence, ça ne faisait aucun doute. C'était d'ailleurs bien la seule chose dont elle était certainement à présent... Ça ne faisait pas grand chose mais elle ferait avec. Peut-être que d'autres certitudes viendraient se rajouter petit à petit à celle-ci ? Il fallait l'espérer... Ça valait certainement tous les risques du monde. Sauf s'il finissait par en avoir marre de ses réponses désespérantes et préférait abandonner la partie ici. Elle l'aurait mérité... Même si c'était tout le contraire de ce qu'elle pouvait souhaiter, elle ne le montrait pas le moins du monde...

" Libre à toi, mais je ne préfèrerais pas. "

La Poufsouffle sourit plus franchement, les joues rougissantes, pas forcément très à l'aise. Libre à elle... Si elle ne l'avait pas fait la première fois, ce n'était certainement pas pour le faire maintenant. Il lui faudrait être bien bête pour en arriver là et même si elle avait démontré plusieurs fois l'étendue des dégâts, elle ne l'était pas suffisamment pour ça. Non, elle n'avait pas la moindre envie de filer alors qu'elle avait tant souhaité revenir en arrière et l'empêcher de disparaître. Là qu'il était là... Elle finit par l'enlacer, le serrant contre elle comme s'il risquait de l'abandonner une nouvelle fois, se rassurant tant bien que mal par sa présence malgré tout. Non, il ne repartirait probablement pas, ou alors il l'emmènerait avec lui. Elle ne voulait pas le voir s'en aller sans savoir s'ils se reverraient réellement un jour, s'ils s'adressaient de nouveau la parole, ni même ce qu'elle devait faire des souvenirs qu'il lui avait laissé. Ça n'arriverait pas. Pour la première fois depuis des jours, elle se sentait bien. L'ombre de Scarlett s'était éloignée, ses dires n'avaient plus la moindre importance, son absence ne semblait plus aussi imposante... Elle retrouvait peu à peu le nuage sur lequel elle avait flotté peu de temps avant la chute.

"Tu mériterais la mort dans d'atroces souffrances." souffla t-elle dans un rire soulagé alors qu'elle daignait enfin le laisser respirer de nouveau. "Et je veillerai personnellement à ce que ce soit le cas si tu recommences un jour. Je n'aurais jamais imaginé que tu me manquerais à ce point, j'ai cru que je te retrouverai jamais."

Elle se retenait de lui demander ce qu'il comptait faire désormais, craignant que cette question ait le même effet que la première fois. Elle ne trouvait de toute façon plus la réponse aussi importante... Il était là, c'était tout ce qui pouvait compter pour le moment. Ce qu'ils feraient après, ils auraient le temps d'y réfléchir plus tard... C'était tout de même étrange de savoir que tout allait changer sans pour autant ne rien faire pour l'éviter. Ils avaient passé des jours à tenter de remettre leur bataille sur pieds, de chercher des raisons de continuer, des moyens de la faire durer indéfiniment pour finalement la regarder filer sans broncher. Enfin s'il restait là, elle ne lui manquerait certainement pas...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyJeu 3 Mai - 19:37

"Et si ça marche pas ?"

Oui, et si ça ne marchait pas? Il avait beau avoir prétendu ce qu'il voulait auparavant, ce genre de relation lui était inconnu. Il avait beau déjà avoir raillé Lara au sujet de son idylle avec le préfet des buses, c'était la première fois qu'il était confronté à ce genre de choses. Il pouvait toujours opter pour la solution de fuite, seulement il n'en était pas question. A présent qu'elle était là, près de lui, qu'il était presque certain qu'elle ne partirait pas, il aurait été plus que stupide de s'échapper une nouvelle fois. Pour passer une nouvelle semaine l'esprit embrumé à errer dans les couloirs sans réel objectif? Il préférait éviter de réitérer l'expérience, le résultat avait été suffisamment déplorable comme cela. Au fond, Sarah avait été la seule personne au château pour laquelle il s'était investi pleinement pour quelque chose, que ce soit pour leur guerre, ou désormais pour autre chose, cela ne faisait pas de réelle différence. Bien entendu, tout changerait du tout au tout, mais ne savait-il pas à quoi il s'exposait avant de se lancer? Son quotidien en ressortirait probablement clairement différent, loin de ce qu'il avait pu un jour imaginer. Avoir une petite amie... ce serait étrange et quelque peu déstabilisant, mais il s'y accoutumerait rapidement. Les plus surpris seraient probablement les autres, qui durant toutes ces années n'avaient certainement jamais imaginé que leur guerre se termine de cette manière. Comme si passer de la haine à l'amour faisait partie de l'ordre des choses... comme si depuis le départ cette histoire était destinée à se terminer ainsi. Il était le premier surpris qu'ils en soient arrivés là, mais ce n'était guère déplaisant. Au contraire, à présent, l'idée de s'éloigner d'elle lui était réellement désagréable... qu'adviendrait-il s'il s'en trouvaient séparés, pour une raison ou pour une autre? Ce serait donc la fin de leur histoire commune, si on pouvait la considérer comme telle. Il ne pourrait plus se servir du prétexte de leur guerre ou il ne savait quoi d'autre pour s'assurer qu'elle reviendrait, les choses pouvaient se terminer pour de bon, ce qui n'était pas pour le réjouir pleinement. Désormais, il n'avait plus qu'elle, elle était la seule qui puisse avoir une quelconque importance dans son quotidien, le reste lui était bien insignifiant. Alors si comme elle le disait, ça ne marchait pas, il n'était pas certain de pouvoir s'en relever ensuite. Il n'avait été que trop accoutumé à elle au fond, que ce soit dans la proximité ou dans l'hostilité, et savoir qu'elle ne ferait plus partie de son histoire le mettrait probablement à terre.

" Avec des si, on mettrait Poudlard en bouteille. On verra bien où ça nous mènera, pour l'heure, essayons simplement de faire en sorte que ça fonctionne. Enfin ça inclut que tu devras me supporter, et ça risque d'être encore plus compliqué que d'escalader le mur de la tour d'astronomie. Au moins, tu es en connaissance de cause. "

Il avait ponctué sa remarque d'un regard amusé. Perdre son sérieux ne l'aiderait probablement à rien, encore moins de rappeler son échec cuisant de la fois dernière, seulement il ne s'en souciait plus vraiment à cet instant. La savoir juste là, si près, c'était bien plus que suffisant. Le poids de ses innombrables interrogations des jours derniers semblait subitement s'être envolé, à présent tout semblait si simple, il ne voyait même plus ce qui avait pu le faire douter à ce point. C'était comme si après toutes ces années passées à jouer continuellement un rôle, les masques étaient tombés, révélant à chacun leurs états d'âme respectifs après ce temps passé à se dissimuler la face derrière une certaine suffisance et quelque regard dédaigneux. Elle, qui pourtant semblait avoir passé son temps à jouer cette comédie que ce soit du temps où elle faisait partie de ce qu'il appelait "son armée" ou durant leur guerre, paraissait véritablement sincère désormais. Après tant d'années passées à cultiver les apparences... tous deux étaient visiblement tombés dans leur propre jeu. Mais il n'était pas à la veille de s'en plaindre, au fond tout cela lui semblait tellement absurde à présent qu'il y songeait... il lui était presque inconcevable d'avoir pu s'acharner ainsi, c'était plutôt ironique lorsque l'on y songeait.

"Tu mériterais la mort dans d'atroces souffrances. Et je veillerai personnellement à ce que ce soit le cas si tu recommences un jour. Je n'aurais jamais imaginé que tu me manquerais à ce point, j'ai cru que je te retrouverai jamais."

Au début amusé par sa remarque, il avait doucement resserré son étreinte, comme pour signifier que non, il ne partirait plus. Jamais plus. Il était revenu parce qu'il n'avait pas pu se faire à l'idée de la quitter, aussi il aurait été stupide de renouveler l'expérience après tout ce qu'il avait enduré par son absence. En fin de compte, quelles que soient les circonstances, il semblait ne plus pouvoir se passer de sa présence, elle était là, bien là, et c'était tout ce qui importait. Il ignorait bien sûr où tout cela les mènerait, mais cela valait la peine d'essayer, il en était convaincu. Quitte à ce que son quotidien s'en trouve métamorphosé, quitte à prendre le risque de miser leur histoire commune, il ne regretterait pas d'avoir fait ce choix. Ne jamais pouvoir la retrouver... aurait-il seulement été capable d'affronter ses deux derniers mois de son semblant de scolarité? Elle avait toujours eu une place importante dans sa vie, et il refusait d'avoir à y renoncer, même si à présent leur relation prenait un tournant, aussi inattendu soit-il. Jamais il n'aurait été ne serait-ce qu'à la veille que cela puisse leur arriver un jour, après tout tout s'était passé si rapidement, sans qu'il n'ait eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit. Peut-être avait-il simplement refusé de reconnaître l'évidence, l'épisode qui s'était déroulé devant le bureau de la directrice n'avait peut-être suffi qu'à lui ouvrir les yeux, finalement... après tout étaient nés bien avant, cela n'avait été que l'élément déclencheur...

" Crois le, j'ai bien assez eu de remords cette semaine pour qu'en comparaison, la mort fasse pâle figure. Mais je m'abstiendrais, tu sais te montrer convaincante. On pourrait presque remercier Scarlett en fin de compte... "

Se sentir près d'elle avait un effet rassérénissant sur lui. Entrelaçant ses doigts dans les siens, il essayait d'imaginer à quoi ressemblerait leur lendemain. Seulement, il serait bien court, puisqu'il n'avait plus que deux mois devant lui à passer au château... qu'adviendrait-il une fois qu'il partirait? Bien entendu, encore fallait-il qu'il parte, pour l'heure, ses résultats n'étaient pas en accord avec une quelconque idée de départ. Après tout, s'ils se retrouvaient tous deux en septième année, il n'était pas contre l'idée de redoubler. Ses examens le lui diraient prochainement...

" J'ai bien cru que c'était peine perdue, pour te retrouver... " lui murmurra-t-il.

Curieusement, son calvaire des dernières semaines paraissait prendre fin. Il pourrait rester un temps indéfini, là, juste avec elle, peut-être s'était-il déjà passé des heures dans qu'il n'y prenne garde... après tout, ça n'avait aucune importance.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyJeu 3 Mai - 21:36

" Avec des si, on mettrait Poudlard en bouteille. On verra bien où ça nous mènera, pour l'heure, essayons simplement de faire en sorte que ça fonctionne. Enfin ça inclut que tu devras me supporter, et ça risque d'être encore plus compliqué que d'escalader le mur de la tour d'astronomie. Au moins, tu es en connaissance de cause. "

Faire en sorte que cela fonctionne... Sarah était bien incapable de savoir en quoi cela pouvait consister, elle n'avait jamais fait le moindre effort pour voir une relation, de n'importe quelle nature soit-elle, marcher le mieux possible. Les gens allaient et venaient sans qu'elle ne daigne être affectée par leur disparition. Ou du moins jusqu'à ce que ce soit son cas, à lui... Les compromis, les concessions et compagnie n'avaient jamais fait partie de sa vie, préférant de loin mener son existence comme bon lui semblait sans véritablement s'intéresser à l'impact que ça pouvait avoir sur son entourage. Y était-il plus habitué qu'elle au moins ? Il y avait très peu de chances, pour ne pas dire aucune. Enfin, s'il était prêt à faire son possible pour voir cette histoire fonctionner, il n'y avait pas de raison qu'elle n'en fasse pas autant, surtout qu'elle ne pouvait qu'espérer qu'ils ne se planteraient pas pitoyablement cette fois-ci. Elle avait beau se dire que tout irait pour le mieux, le relation chaotique ne jouait pas en sa faveur, lui rappelant sans arrêt qu'ils n'avaient jamais été très doués pour maintenir une entente cordiale. Lorsqu'ils auraient fini de se tourner autour, il se passerait quoi ? Ils n'allaient pas pouvoir passer leur vie à s'embrasser, il leur faudrait bien trouver une autre occupation lorsqu'ils seraient ensemble. A moins que leurs vies reprennent leurs chemins sans se soucier davantage de ce changement de statut ? Scipion n'avait visiblement pas plus apprécier cette séparation plus qu'elle mais qui pouvait dire avec certitude qu'il en serait ainsi sur le long terme ? Ils passeraient peut-être quelques jours à profiter au maximum de la présence de l'autre, rattrapant tant bien que mal le temps perdu et après ? Ils se contenteraient de se croiser dans un couloir en s'adressant à peine la parole puisqu'ils n'avaient jamais réussi à tenir une conversation normale jusque là ? Cette perspective était plus que déplaisante mais elle ne pouvait que s'imposer avec une certaine force. Ils n'avaient jamais donné la preuve de pouvoir gérer sur un autre plan que celui de la guerre aussi stupide soit-elle. Ce n'était pas la seule incertitude qu'elle pouvait avoir d'ailleurs. Si elle était sûre de ce qu'elle pouvait ressentir à son égard, elle n'avait jamais envisagé un jour d'avoir un réel petit-ami... C'était facile de feindre être la potentielle amoureuse de bonne famille en cas de besoin comme ça avait été le cas avec Tyler, de flirter vaguement sans sa moindre trace de sentiments comme elle pouvait le faire avec Jake mais là ? Elle n'avait jamais évolué là-dedans et même si elle avait espéré le retrouver au plus vite, elle n'avait jamais imaginé y être confrontée un jour. De toute façon, il la connaissait plutôt bien alors il devait s'attendre à ce qu'elle ne change pas du tout au tout du jour au lendemain. Si elle n'était pas superficielle et hypocrite en permanence, elle n'en était pas moins égoïste et méfiante, ce qui risquait de poser problème quant à l'intégration à part entière d'une personne des plus importantes dans son univers. Non, ça se passerait bien. Ils y arriveraient.

"Par Merlin, comment vais-je donc faire pour réussir à te supporter ?" demanda t-elle d'un ton amusé. "Ca devrait être dans mes cordes. Je préfère te supporter toi que ton absence de toute manière."

Il pouvait bien se montrer aussi insupportable qu'il le souhaitait qu'elle était presque certaine de pouvoir s'y faire, voulant bien vivre un véritable calvaire à ses côtés quitte à lui en faire baver davantage que d'avoir à être tranquille loin de lui... Comment avait-elle pu changer à ce point ? Elle n'avait jamais été du genre à s'embarrasser avec des relations indisirables ou pesantes mais là, il pouvait bien lui faire subir ce que bon lui semblait qu'elle n'aurait jamais l'idée d'y mettre un terme. Ce n'était pas non plus comme si elle n'avait pas été habituée à supporter tout et n'importe quoi venant de lui. Ils avaient passé leur vie à se faire les pires coups bas que le château ait pu connaître aussi rien ne pouvait plus véritablement lui paraître insurmontable. Ils avaient passé leur vie à se faire les pires coups bas... Et ils étaient là, l'un contre l'autre, à envisager un avenir commun ne serait qu'un instant. Une existence toute entière semblait s'être écoulée en quelques mois. Bien sûr, elle n'allait pas s'en plaindre bien au contraire, elle n'avait pas la moindre envie de retrouver la routine étouffante de cette dernière semaine mais c'était étrange de regarder en face le chemin parcouru pour en arriver là. La Poufsouffle ne put retenir un sourire en sentant le jeune homme resserrer légèrement son étreinte. Non, elle n'avait plus envie de revenir en arrière désormais. Toute fuite lui semblait impossible, s'arracher à ses bras était bien au delà de ses capacités. Qu'importe ce qu'il adviendrait par la suite, il était bien trop tard pour faire marche arrière. Maintenant qu'il était là, il lui semblait particulièrement impossible de faire comme si de rien n'était, de reprendre normalement le cours de sa vie sans qu'il en fasse partie. Tant pis si ça ne durait pas éternellement, elle ne voulait pas écourter le moment qu'ils passeraient ensemble.

" Crois le, j'ai bien assez eu de remords cette semaine pour qu'en comparaison, la mort fasse pâle figure. Mais je m'abstiendrais, tu sais te montrer convaincante. On pourrait presque remercier Scarlett en fin de compte... "

La Préfète se crispa brusquement à l'évocation de la Gryffondor. Ce n'était qu'une traîtresse. Sans laquelle elle n'en serait pas là aujourd'hui, c'était un fait, mais cela ne changeait rien à l'affreuse trahison dont elle l'avait fait victime. La remercier, et puis quoi encore ?! Pourquoi pas lui envoyer des fleurs en la priant de se joindre à eux pour un dîner pendant qu'il y était ? Elle lui manquait, elle ne pouvait pas vraiment le nier, même si son absence semblait étrangement supportable pour le moment, mais elle ne ferait jamais le moindre pas dans sa direction, pas après leur conversation au Salon de Thé. Elle ne regrettait plus vraiment d'avoir été chouiner sur son épaule puisqu'elle n'aurait rien eu à raconter à Scipion autrement mais elle refusait catégoriquement de la pardonner, de passer à autre chose. Elle avait agi pour son bien, bien malgré elle, mais ses intentions n'étaient pas celles-ci et Sarah ne le savait que trop bien. Peut-être reviendrait-elle en voyant que son plan avait raté comme jamais elle n'aurait pu l'imaginer ? C'était à espérer... Elle n'avait pas forcément envie de passer une année toute entière loin de sa meilleure amie... Leurs conversations futiles lui manquaient, leurs sorties shoppings, leurs moqueries, ses ragots... Tout ce qui avait pu faire leur relation lors des beaux jours... Elle s'y était bien trop attachée. Elle regarda un instant leurs mains liées et ne put que réaliser qu'elle n'avait pas fait le mauvais choix dans cette histoire. Il était pourtant bien dommage qu'elle ait eu à en faire un mais ce n'était pas véritablement de sa faute si c'était le cas...

"Me montrer convaincante, vraiment ? Je n'ai rien fait pourtant. Oh oui, pourquoi pas ? Je suis sûre qu'elle serait ravie de voir qu'elle a réussi à faire tout le contraire de ce qu'elle espérait. Peut-être même qu'elle serait contente pour nous qui sait..."

C'était tout à fait impossible, elle essayerait peut-être d'en tuer un dans l'espoir de se rapprocher un peu du but tant espérer mais guère davantage. La blonde était persuadée de pouvoir s'en passer. Elle ne pouvait cependant s'empêcher d'avoir hâte de savoir la réaction de la jeune fille lorsqu'elle apprendrait qu'ils étaient finalement ensemble. Ca finirait bien par se savoir de toute façon et sauf s'il le lui demandait, elle n'avait pas l'intention de s'en cacher. Ce que les gens pouvaient bien en penser n'avait aucune importance à ses yeux. Ils pouvaient bien parler, ce n'était pas l'habitude qui manquait... Là encore, elle était certaine de pouvoir faire avec sans trop de problèmes. Et de ce qu'elle savait, il n'avait pas été plus épargné qu'elle par les bruits de couloirs ces dernières années alors une fois de plus ne devrait pas vraiment faire de différences...

" J'ai bien cru que c'était peine perdue, pour te retrouver... "

Si elle reconnaissait sans mal silencieusement qu'elle avait fait preuve d'une certaine cruauté lorsqu'il l'avait rattrapé, elle n'était pas prête d'en faire de même à haute voix. Bien sûr, il ne méritait pas ça, elle en avait bien conscience mais il n'était pas dans sa nature de se laisser faire sans broncher, sans se venger. Quitte à en pâtir également... Fort heureusement, il avait su l'empêcher de mettre la fin de son plan à exécution, lui rappelant à quel point l'idée était mauvaise et combien elle avait besoin de lui.

"Eh ben voyons, dis tout de suite que c'est de ma faute aussi." feignit-elle de se plaindre d'une voix douce avant de l'embrasser de nouveau.

Bien sûr que c'était de sa faute, ils devaient le savoir aussi bien l'un que l'autre d'ailleurs... Ils devaient être plus ou moins quitte en fin de compte. Ce qui ne leur laissait plus la moindre raison de recommencer une fois de plus...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptySam 5 Mai - 16:34

"Par Merlin, comment vais-je donc faire pour réussir à te supporter ? Ca devrait être dans mes cordes. Je préfère te supporter toi que ton absence de toute manière."

Scipion sourit de nouveau. Son absence? A quoi cela aurait-il rimé qu'il parte dès à présent? Accomplir tout ce chemin inutilement aurait été indubitablement l'acte le plus stupide qu'il aurait pu commettre jusqu'à maintenant. Il avait déjà tenté une fois, visiblement en vain puisqu'il n'avait aspiré qu'à revenir... il avait fallu faire des choix, à présent il ne retournerait plus en arrière. Pour l'heure il ignorait quelle allure aurait son existence maintenant qu'il avait des engagements à respecter et qu'il ne pourrait aller contre. Serait-ce là la fin des opérations? La fin de son quotidien passé en retenue? Son ambition démesurée de passer à la tête du château semblait bien compromise, mais en fin de compte, il ne s'en formalisa pas. Depuis le temps qu'Eve attendait qu'il devienne enfin sensé et doué de raison... ce serait probablement difficile au début, voire inconcevable, mais si c'était ce que cela impliquait... du moins il préférait ne pas faire de plan sur la comète pour l'heure. Certes, il changeait progressivement, et s'investir dans une relation demandait certains sacrifices mais il ne risquait pas non plus de devenir un enfant de chœur. Combien de temps tiendrait-il, à ce rythme? Il l'ignorait et aurait bien le loisir de s'en rendre compte plus tard. Après tout, maintenant que sa pire ennemie avait délaissé ce statut pour celui de sa petite amie, le temps qu'il passait d'ordinaire à guerroyer allait se retrouver considérablement réduit. Ce serait chose étrange, mais probablement s'y habituerait-il... Tant qu'elle serait là, ce n'était qu'un détail qui n'aurait pas beaucoup de signification. Sa présence lui était devenue nécessaire et il n'envisageait pas de retourner au temps où tous deux se plantaient des couteaux dans le dos.

" Si j'avais su qu'on en arriverait là, je ne me serais pas donné autant de mal pour mener cette guerre, on aurait pu sauter cette étape directement. " répondit-il avec une once d'animosité.

En réalité, s'ils n'avaient pas passé ce temps à se chercher inutilement des noises, il ne se serait probablement rien passé de plus entre eux qu'une relation basée sur du mépris et il n'aurait certainement pas vu plus loin qu'une préfète quelque peu dérangeante, aux allures de pimbêche et susceptible de se mettre en travers de son chemin continuellement. C'était précisément parce qu'ils avaient passé quatre ans de leur scolarité à se mettre mutuellement des bâtons dans les roues qu'elle avait acquis dans sa vie une place nettement plus importante qu'il n'aurait jamais pu le prévoir. Tout comme il n'aurait jamais pu envisager d'employer autrement son quotidien qu'à partir en quête d'ennuis ou à chercher des salles de classe désertes dans l'optique d'y mettre le feu. Depuis cette délation en troisième année, il n'avait jamais imaginé qu'il en viendrait à lui accorder sa confiance, seulement elle était la seule à ce jour à l'avoir obtenue. Pour la première fois depuis toutes ces années, à commencer par celles où elle jouait les pimbêches écervelées pour rentrer dans son armée, ou celles où elle jouait ce rôle à la perfection, comme celui qu'elle avait incarné en haut de la tour d'astronomie avant qu'ils ne se quittent. Et à bien y réfléchir, s'agissait-il réellement là d'une comédie? Il l'avait pensé parce qu'il lui semblait à ce moment là inconcevable qu'elle puisse lui vouer autre chose que la plus profonde antipathie. Désormais, il ne pouvait envisager qu'elle soit en train de jouer avec lui, du moins, si c'était le cas, il refusait de l'admettre. Il avait renoncé à bien trop de choses parce qu'il avait voulu y croire, et ce malgré tout ce qu'il avait pu dire ou penser auparavant.

"Me montrer convaincante, vraiment ? Je n'ai rien fait pourtant. Oh oui, pourquoi pas ? Je suis sûre qu'elle serait ravie de voir qu'elle a réussi à faire tout le contraire de ce qu'elle espérait. Peut-être même qu'elle serait contente pour nous qui sait..."

Scipion haussa un sourcil inquisiteur. Le contraire de ce qu’elle espérait ? Parce qu’il y avait vraiment un objectif à cette manœuvre hormis de le pousser dans ses derniers retranchements ? Pourtant, de ce qu’il avait pu voir, elle n’était pas des plus à l’aise lorsqu’elle lui avait annoncé ce qu’il en était, seulement il avait seulement pensé qu’elle utilisait cet élément en tant que monnaie d’échange, pas en tant qu’arme. En fin de compte, il s’était probablement trompé quant aux intentions de cette dernière. Et au ton qu'employait Sarah, il pouvait facilement deviner qu'elles ne se trouvaient pas en d'excellents termes, ce qui était plutôt compréhensible. Pourtant, auparavant, elles semblaient toujours fourrées ensemble, il avait bien du se passer quelque chose pour qu'elles en viennent à se vouer une réelle antipathie... du moins Scipion n'aspirait pas à les convaincre d'enterrer la hache de guerre. C'était leurs affaires après tout, puis il avait tout de même une dent contre Scarlett depuis leur altercation. Ses incessantes provocations avaient fini par lui faire reconsidérer l'option selon laquelle il irait faire du chantage à la Poufsouffle sur laquelle elle avait obtenu le dossier qu'elle convoitait. Enfin du moins, c'était ce qu'il pensait faire jusqu'alors, pour l'heure, il y avait Sarah, le reste importait peu, il avait même complètement oublié cette affaire. Néanmoins, elle venait de sous-entendre que la Gryffondor que si la Rouge & Or lui avait livré cette information, ce n'était pas par hasard. Pourtant, il était de notoriété publique qu'il ne fallait pas lui faire confiance, et même si cette règle s'appliquait également sur lui-même, il devait avouer qu'il avait été pris de court en la voyant trahir sa meilleure amie.

" Je n'en doute pas. Tout le contraire de ce qu'elle espérait? Je sais bien qu'il y a l'AVP où je ne sais quelle autre excentricité de son œuvre, mais c'est probablement pas le meilleur moyen pour te faire faire vœu de chasteté. De ce que je sais et sauf si elle joue, Sarah Wotton n'a pas pour habitude de se plier aussi facilement. "

Cela avait bien été le cas dans la salle de duel, elle n'avait pas bronché et ce à son grand étonnement lorsqu'il avait donné les premières directives qui lui passaient par la tête. Mais du moins, pour ce qui était de la bande de greluches qu'elle dirigeait d'ordinaire, c'était probablement autre chose. Pour l'heure, c'était le problème de la Gryffondor et de la Poufsouffle, elles régleraient ce différend entre elles et si d'aventure l'envie lui prenait de se venger de la Rouge & Or, il s'en occuperait seul. Enfin il aurait bien le temps d'y réfléchir, il venait à peine de faire sa résolution de cesser de chercher des ennuis, il était peut-être un peu trop tôt pour y faire entorse.

"Eh ben voyons, dis tout de suite que c'est de ma faute aussi."

Souriant de nouveau avant que leurs lèvres ne se rencontrent de nouveau, il se mit à songer à l'éventualité selon laquelle il ne serait pas parvenu à la rattraper. Il s'en serait probablement retrouvé détruit, mais il ignorait s'il aurait su s'en relever, même temporairement. Bien entendu que ce n'était pas de sa faute, c'était lui qui avait fui, pas elle. Enfin pour l'heure, ils étaient de nouveau ensemble, ce n'était donc plus qu'un détail. A côté de la proximité qui les unissait, tout cela semblait tellement anodin... prolongeant leur baiser avant de se détacher doucement, sans la quitter du regard, il resta un instant les yeux rivés sur son visage. Peut-être ne l'avait-il jamais assez regardée... du moins pas suffisamment pour se rendre compte à quel point elle était jolie.

" Bien entendu, ça mériterait sanction. Je me demande quel genre de châtiment je vais pouvoir te trouver... " répondit-il amusé, en restant faussement dubitatif. "

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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptySam 5 Mai - 19:04

" Si j'avais su qu'on en arriverait là, je ne me serais pas donné autant de mal pour mener cette guerre, on aurait pu sauter cette étape directement. "

Le pensait-il vraiment ? Sarah n'était sûre de rien mais il en avait l'air en tout cas... Elle ne regrettait pas cette guerre, ni même le temps "perdue" à la faire. Elle avait toujours été là pour la pousser à se dépasser en toute circonstance, le laisser prendre l'avantage étant tout simplement impossible, brisant ainsi la monotonie de ses années de scolarité. Même si elle aimait beaucoup jouer les commères, voir sa vie se résumer à cela aurait fini par la lasser plus qu'autre chose et il lui aurait fallu rapidement trouver autre chose à faire de ses journées sans réussir à imaginer un seul instant quoi. Et puis, ça lui avait permis de garder contact avec "l'ami" de ses débuts, qu'elle avait finalement perdu pour des bêtises de gamine. Depuis quand une vague trahison suffisait à déclencher des hostilités pendant quatre ans ? Bien sûr, elle s'était attendue à ce que ça finisse ainsi, à batailler pour une première place qui n'existait que dans leur histoire et dont tout le monde se fichait éperdument. Ce changement de situation n'était pas pour la déranger, c'était certain, mais encore faudrait-il désormais trouver de quoi compenser leur éternel combat. Les couloirs lui paraîtraient bien vides maintenant, sans le Gryffondor à traquer en permanence dans le simple espoir de le trouver en train d'enfreindre le règlement... D'ailleurs, arrêterait-il ou cesserait-elle juste de se trouver sur son chemin ? Elle peinait à imaginer Poudlard sans Scipion pour chercher à en prendre le contrôle à longueur de temps. Pauvre école... Elle se gardait tout de même bien de lui faire part de cette remarque, il saurait probablement quoi faire tout seul. Enfin, il fallait l'espérer...

"Ah oui ? Je recommencerai bien volontiers. J'ai vraiment bien aimé ces années."

Il lui semblait pourtant difficilement possible de concilier les deux. Chercher à attirer des ennuis à son petit-ami risquait de la faire culpabiliser plus encore qu'elle n'avait pu le faire jusque là. Dommage, c'était une occupation des plus agréables que de le voir déchanter lorsqu'elle arrivait sur les lieux du méfait l'air de rien. Enfin... Il y aurait sûrement quelqu'un d'autre pour la remplacer dans ce rôle-là. O'Connor peut-être ? Ou alors Maddox ? La blonde n'en savait trop rien mais tous les deux ne semblaient pas l'apprécier tant que cela, ce qui pouvait laisser facilement imaginer qu'ils seraient ravis d'être l'une des causes de ses retenues. S'ils étaient toujours en vie en tout cas, puisqu'elle n'avait pas revu le Serpentard depuis l'avoir planté devant le bureau de McGonagall et n'avait pas entendu dire que le Serdaigle colportait des ragots sur leur compte, ce qui lui semblait tout de même étonnant puisqu'il n'était pas censé l'apprécier suffisamment pour l'épargner de la sorte. Les ASPICs, sûrement... Son enthousiasme s'affaiblit légèrement à cette pensée. Ils n'étaient pas les seuls à avoir leurs examens à la fin de l'année, malheureusement... Envoyer valser tout ce qui pouvait faire leur vie pour deux mois ensemble, est-ce que c'était vraiment sensé ? Tout en elle tendait à dire que non mais elle n'y faisait pas attention. C'était toujours mieux que rien, et puis si ça tenait vraiment, ils trouveraient certainement le moyen de se revoir en dehors du château. Comment, elle n'en avait pas la moindre idée mais là encore, ils finiraient bien par trouver. A moins qu'elle se décide à abandonner ses études à la rentrée pour ne plus être obligée de rester enfermée ici... Ce qui sous-entendait légèrement habiter à plein temps chez ses parents et dire adieu à tout espoir de liberté puisqu'ils ne seraient certainement pas d'accord qu'elle passe sa vie partout ailleurs pour l'unique raison qu'elle était majeure et pouvait faire ce que bon lui semblait... Non, c'était sûrement moins pire de rester à Poudlard un an encore.

" Je n'en doute pas. Tout le contraire de ce qu'elle espérait? Je sais bien qu'il y a l'AVP où je ne sais quelle autre excentricité de son œuvre, mais c'est probablement pas le meilleur moyen pour te faire faire vœu de chasteté. De ce que je sais et sauf si elle joue, Sarah Wotton n'a pas pour habitude de se plier aussi facilement. "

Elle se serait probablement contentée des dires de Scarlett et de ce qu'elle prévoyait pour elle si seulement elle ne lui avait pas menti depuis le début. Il s'était fait la malle sans rien dire, la Gryffondor aurait facilement pu le faire passer pour le dernier des abrutis qu'elle aurait fini par l'intégrer. En le défendant certes, mais le résultat aurait été le même malgré tout. Les choses en avaient été autrement et ça ne serait sûrement pas elle qui irait s'en plaindre désormais, mais toujours était-il qu'il n'aurait pas été impossible pour elle d'écouter bien sagement sa super meilleure amie sans chercher à voir au delà de ce qu'elle pouvait bien lui raconter. Regrettait-elle ce qui s'était passé ? Probablement pas. Elle devait sûrement pester contre le temps qu'elle avait perdu en compagnie d'une idiote comme elle, cherchant à la remplacer sans attendre et sans le moindre remord. Elles avaient été amies, si tant est qu'elles sachent réellement ce que cela signifiait, mais comme pour tout le reste, elle ne devait pas y attacher plus d'importance que cela. Il n'y avait qu'elle pour pleurnicher pour la perte d'une amie comme elle l'avait fait. De son amie... Ce n'était pas comme si elle considérait grand monde comme tel et même avec la Rouge et Or, il lui avait fallu du temps pour se décider enfin à lui faire confiance comme une véritable amitié le demandait. A tort... Elle s'était contentée de profiter de cette confiance pour servir ses intérêts. Il n'y avait rien d'étonnant, certes, mais c'était difficile à encaisser pour la Poufsouffle.

"De ce que j'en ai compris en tout cas. Enfin... On s'en fiche. Quant au voeu de chasteté, c'est fait depuis longtemps, je n'ai pas attendu l'AVP pour ça." déclara t-elle, retenant non sans mal un sourire taquin.

Elle ne pouvait plus qu'espérer que le sujet "Scarlett" ne reviendrait pas sur le tapis, elle n'avait pas la moindre envie de déballer ses soucis avec son ex meilleure amie pour le moment. Il ne pourrait rien y faire de toute manière alors autant éviter. Elle la savait menaçante, prête à tout pour parvenir à ses fins elle ne lâcherait sûrement pas son objectif à cause d'un échec, aussi ce n'était pas la peine de faire planer son ombre jusque sur leur retrouvailles. Peut-être devrait-elle se montrer prudente, pour ne pas dire carrément méfiante à l'égard de la jeune femme ? Qui savait ce qu'elle comptait bien faire encore... Elle ne se souvenait pas avoir raconté foule de choses compromettantes mais elle était également une excellente menteuse. Une redoutable menteuse... Se la mettre à dos n'était pas une idée brillante, il fallait le reconnaître mais elle ne lui avait pas laissé beaucoup d'autres alternatives, il avait fallu faire avec ce qu'elle pouvait, ce qu'elle avait. Il était trop tard pour faire marche arrière de toute façon... Y penser maintenant n'y changerait rien, elle serait toujours là quelque part à attendre l'occasion de leur fondre dessus, de les faire se déchirer. Elle risquait de ne pas avoir grand mal pour cela, malheureusement, si on en croyait leur capacité à s'entendre plus de dix minutes.

" Bien entendu, ça mériterait sanction. Je me demande quel genre de châtiment je vais pouvoir te trouver... "

Sarah ne put s'empêcher de rire en l'entendant. Qu'il fasse, qu'il fasse, elle ne craignait pas grand chose de ce côté-là. Ca pouvait même être amusant de savoir ce qu'il pouvait bien trouver pour la "punir" de cet affreux méfait. S'il n'était pas rare de chercher des moyens de se venger l'un de l'autre, il faudrait là aussi revoir toute manière de le faire. Par Merlin que les changements s'accumulaient ! Enfin, c'était probablement une bonne chose. Oui, certainement... En remarquant son regard, elle rougit une fois de plus. Comme si Sarah Wotton était une gamine timide, non mais vraiment il était temps pour elle de se reprendre avant de sombrer et de n'être plus qu'une pâle copie de cette pauvre Whitby. Ce serait bien triste d'en arriver là, c'était certain. Plutôt n'importe quoi que cela...

"Ouh, intéressant. J'ai hâte de voir ce que tu peux bien trouver."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 6 Mai - 17:34

« Ah oui ? Je recommencerai bien volontiers. J'ai vraiment bien aimé ces années. »

Scipion ressentit un certain amusement à ces dires. Dans la situation dans laquelle il se trouvaient, cela semblait un peu difficile de se remettre à employer leur existence à se mettre des bâtons dans les roues. Leur guerre... elle semblait tellement lointaine, à présent. Mais de tous ceux qu'il avait pu se mettre à dos, et Merlin savait combien il y en avait, cela n'avait jamais été pareil qu'avec Sarah. Que ce soit du reste des préfets, ou de ceux qu'il s'était mis à dos après ses maintes opérations, il aurait été aisé de se trouver de nouveaux adversaires auxquels rendre la vie infernale. Seulement, ce serait différent, Sarah avait toujours rempli ce rôle à la perfection et il voyait mal envisager que quelqu'un puisse la remplacer à ce titre. Entre sa bassesse à l'issue du bal, l'apparence dont il s'était vêtu avant de pénétrer dans la chambre des secrets, les multiples coups de traître qu'ils avaient pour coutume de s'échanger, sans compter sa mise en retenue qu'elle avait orchestrée lors de sa sortie du bureau de la directrice... renoncer à se chercher des noises continuellement risquait changer considérablement leur quotidien.

" L'un n'empêche pas l'autre. " reprit-il amusé. " Je suis certain que même avec les meilleures intentions du monde je suis encore apte à rendre ta vie infernale. "

Toutefois, il en doutait. Il avait beau prétendre ce qu'il voulait, c'était irréversible et un retour en arrière ne semblait pas faire partie des éventualités envisageables. Mais quoi qu'il en soit, il ne s'attendait pas réellement à une relation stable et basée sur de belles paroles. Même si l'esprit de vengeance suite à cette petite trahison s'était estompé, et pourtant Merlin savait ce qu'il pouvait être rancunier, il n'en était pas encore à rester en place en toutes circonstances. Bientôt le désir de se mouvoir de nouveau le reprendrait, et il lui faudrait repartir dans son épopée à travers le château, faisant entorse au règlement en passant. Cela faisait simplement partie de l'ordre des choses, seulement il ignorait si elle s'en formaliserait. Certes, elle avait ses responsabilités, mais jusqu'ici, elle ne paraissait s'en n'être servie que dans l'optique de prolonger leur guerre.

"De ce que j'en ai compris en tout cas. Enfin... On s'en fiche. Quant au voeu de chasteté, c'est fait depuis longtemps, je n'ai pas attendu l'AVP pour ça."

Souriant à sa remarque, il décida d'écarter Scarlett pour l'heure. Il aurait bien l'opportunité de se venger plus tard, et préférait finalement ne pas la voir intervenir dès à présent, alors qu'il venait enfin de mettre un terme aux troubles qui le hantaient déjà depuis plusieurs semaines. Il ne la considérait pas comme une menace potentielle pour le moment, puis il conservait toujours l'avantage du dossier. Curieusement, ce second séjour dans le bureau de la directrice lui avait été plus bénéfique que prévu et il allait pouvoir s'en donner à coeur joie, à présent que la Gryffondor n'avait plus rien sur lui. La château ne mettrait probablement pas longtemps avant d'apprendre son changement de situation, au point où il en était il ne voyait pas l'intérêt de se dissimuler , par conséquent ce que la Rouge & Or pourrait dire ou faire n'aurait pas grand impact. Plutôt curieux... à peine s'était-il sorti de cette période sombre dans laquelle il avait été empêtré ces dernières semaines qu'il se voyait de nouveau reprendre l'avantage. C'était une bonne chose, même s'il ignorait ce que cela lui promettait pour l'avenir. Après tout, si le naturel revenait au galop, qui pourrait lui dire qu'il pourrait rapidement déchanter...

" Ravi de l'apprendre. " lâcha-t-il simplement en riant.

Pour l'heure, ils se débrouillaient plutôt bien. Même dénuée de sens, en quatre ans ils n'avaient jamais été apte à tenir une conversation dans une autre optique que celle de trouver les failles de son adversaire. Et curieusement, c'était plaisant. Même s'il ne regrettait pas les années passées à guerroyer, il était plutôt curieux de constater qu'ils étaient capables de rester en terrain pacifique plus longtemps qu'il ne l'aurait imaginé. Auparavant, seul l'échange constant de sarcasmes était à l'honneur, en fin de compte, peut-être les choses avaient-elles plus changé encore qu'il ne le pensait.

"Ouh, intéressant. J'ai hâte de voir ce que tu peux bien trouver."


Leur conversation en perdait le ton sérieux qu'il avait adopté plus tôt. Ce qu'il pourrait bien lui trouver? En quatre ans, y songer avait toujours été aisé, seulement l'alternative ne lui semblait pas envisageable. L'avenir le leur dirait probablement... s'ils avaient toujours été doués pour se comporter en chien et chat durant toutes ses années, il n'était pas en mesure de prédire si cela changerait ou non. Pour l'heure, il ne s'en souciait pas, leur guerre avait pris fin et arriver à un semblant d'adversité alors que leur histoire avait pris un tournant décisif aurait été quelque peu insensé. Mais l'idée de savoir que quelque souvenir de leur affronts passés subsistait le rendait serein, peut-être qu'en fin de compte les choses n'avaient pas tant changé. Au fond, s'étaient-ils réellement détestés, ou l'orgueil avait-il orienté son jugement? Il n'en savait trop rien, à présent. Pour le moment, tout ce dont il était certain, c'était que son lendemain différerait bien de ce qu'il avait pu connaître, et il était loin de s'en formaliser. Elle ne partirait pas, à moins qu'il ne lui donne une raison de le faire. Savoir que leur histoire ne prendrait plus fin avant que son départ du château ne l'y contraigne avait apaisé son trouble, il ignorait comment tout cela se déroulerait, ou encore se terminerait, mais tenter l'expérience était une bonne initiative. Seulement... encore fallait-il qu'il ne commette pas d'erreur. Mais combien de temps tiendrait-il? C'était là la question qu'il se posait. Saurait-il veiller à ne pas franchir les limites qui lui étaient imposées afin de ne pas la décevoir? Après tout, s'il avait été décidé à changer, il n'était pas le seul à y avoir consenti. La Sarah hautaine à laquelle il avait été accoutumé ne semblait plus être de la partie, ayant délaissé son rôle pour un autre, probablement plus sincère.

" Oh... ne me tente pas. " commença-t-il en haussant un recoin de sa lèvre. " Par exemple, on a toujours une danse qui attend d'être terminée, depuis le temps. Assez vicieux, comme châtiment? "
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyDim 6 Mai - 20:10

" L'un n'empêche pas l'autre. Je suis certain que même avec les meilleures intentions du monde je suis encore apte à rendre ta vie infernale. "

L'idée, formulée à voix haute, était encore plus absurde qu'elle avait pu le lui paraître alors qu'elle s'installait doucement dans son esprit. De ce qu'en savait Sarah, une telle relation était censée être basée sur la confiance et compagnie, or ça semblait un peu compromis s'il fallait se demander toutes les dix minutes ce qui risquait de tomber sans prévenir... D'un autre côté, elle avait fini par voir en lui autre chose qu'un ennemi de premier choix tout en s'attendant perpétuellement à avoir des ennuis par sa faute, à un moment ou à un autre. Ce n'était peut-être pas aussi impossible que ça ? Mais dans un tel cas, il serait bien difficile de savoir quand il fallait jouer les pestes et quand il était préférable de se comporter en parfaite petite-amie... Concilier les deux à longueur de journées ne lui semblait pas particulièrement réaliste même avec toute la bonne volonté du monde... L'embrasser en préparant un plan foireux destiné à se venger d'elle ne savait trop quel coup bas risquait d'être aussi désagréable que déstabilisant, même pour elle. Enfin, encore fallait-il qu'il soit sérieux, ce qui n'était pas certain. Peut-être préfèrerait-elle que ça ne soit finalement pas le cas... Si elle avait apprécié de le savoir sans cesse en train de chercher quelque chose pour la faire tomber, le temps était peut-être venu de véritablement passer à autre chose. Les instants passés tout contre lui ne lui donnaient pas la moindre envie de virer parano, ni de prendre le risque de gâcher les prochains simplement parce qu'il se pouvait qu'il ait en tête de tout autres projets.

"Je n'en doute pas une seconde, tu as toujours eu un véritable don pour ça." reconnut-elle d'une voix rêveuse. "Reste à savoir si tu peux être aussi doué pour le contraire. J'ai ouï dire que tu n'étais plus vraiment censé me donner des envies de meurtres désormais. Après, je n'en ai pas la moindre preuve bien sûr. Peut-être ne sommes-nous bons qu'à ça ?"

C'était une hypothèse plus que probable. A avoir passé leur vie à se tirer dans les pattes, il y avait de fortes chances qu'ils peinent à trouver quoi faire d'autre et si pour l'instant leur entente semblait aussi réelle que sincère, rien ne pouvait assurer qu'il en serait de même dans deux heures ou dans quelques jours. Avancer sur un fil comme ça pouvait être le cas-là était particulièrement inquiétant sans qu'elle ne trouve utile de se dire que c'était stupide et qu'il fallait mieux arrêter. Au pire, ce serait la chute. Longue et douloureuse, ça ne faisait aucun doute mais ça ne serait pas la première et certainement pas la dernière non plus. Pour l'heure, ça lui semblait naturel et on ne pouvait plus normal de mettre tout ce qu'elle avait pu construire jusque là en péril pour une histoire dont la fin était des plus incertaines. Elle aurait tout le loisir d'être réfléchie plus tard, lorsqu'il serait parti et qu'il aurait fait sa vie ailleurs. Ca arriverait très certainement. Plus vite qu'elle ne l'espérait d'ailleurs... Là, la seule chose qu'elle avait à faire était de se comporter comme toutes les idiotes de son âge, oubliant qu'elle risquait de s'en mordre les doigts plus tard, elle n'avait qu'à se contenter d'avancer sans se retourner, flottant sur un nuage rose bancal mais néanmoins présent. Oui, c'était sûrement le mieux à faire... Elle n'avait rien envie de faire d'autre de toute façon...

" Ravi de l'apprendre. "

La Poufsouffle ne put que rire avec lui. La menace Scarlett semblait s'être éloignée, comme s'il avait compris qu'insister sur le sujet ne servirait à rien qu'apporter des non-dits dont ils pouvaient très bien se passer ? C'était possible. Loin d'elle l'envie de s'étendre sur le sujet, ce qui avait été dit par la blonde resterait entre elles aussi longtemps qu'elle le pourrait et ce serait très bien comme ça. Si c'était une évidence, elle ne souhaitait pas apporter de preuves de la malveillance de son ancienne meilleure amie. Celle-ci ne faisait peut-être plus partie de sa vie mais elle n'avait pas spécialement envie de ruiner d'avance ce qu'elle pouvait tenter de bâtir loin d'elle. Peut-être cherchait-elle à la remplacer ? C'était fort possible et aussi gênantes soit cette idée, elle n'avait pas le courage de réduire les efforts de la Gryffondor à néant en balançant sur son dos l'incapacité dont elle pouvait faire preuve lorsqu'il s'agissait de se comporter comme une véritable amie... Ce qui était bien bête d'ailleurs puisqu'elle était habituée à se venger de tout et n'importe quoi et qu'il lui aurait été facile de discréditer la pauvre Scarlett aux yeux du château. Les changements allaient peut-être bien au delà de ce qu'elle pouvait imaginer. Cette constatation pas forcément fondée la paniqua légèrement. Que deviendrait-elle si elle continuait ainsi ? Enterrer la hâche de guerre avec Scipion ne la dérangeait pas le moins du monde mais oublier la rancune dont elle pouvait être affublée en temps normal simplement parce qu'il s'agissait d'une ancienne amie était tout de suite moins sympathique.

"Tu crois qu'on sera capable de se supporter longtemps ?"

Ce n'était peut-être pas la meilleure manière de présenter les choses, mais elle n'avait pas pris la peine de chercher une façon plus légère de le faire. Il lui répondrait probablement qu'ils verraient bien plus tard mais elle voyait cette question revenir sans cesse alors qu'elle faisait finalement son possible pour la faire fuir. Bien sûr qu'ils verraient bien, c'était certain, mais la Préfète ne pouvait s'empêcher de vouloir savoir à quoi s'attendre. Il y avait peu de chances que ça dure éternellement même s'ils avaient déjà bien entamé le "pire", les Princes Charmants n'existaient que dans les contes pour enfant, mais ça laissait une marge de doutes tellement importante qu'elle ne savait pas vraiment où s'y arrêter. Ce n'était sûrement pas le moment de chercher à compter les jours qu'il leur restait avant de se déchirer en beauté mais là encore, il lui était difficile de faire autrement. Elle était prête à reconnaître qu'elle avait un sérieux problème, mais préférait malgré tout mettre ça sur le compte des changements qui s'enchainaient et qui finissaient par l'effrayer, ne sachant réellement quand est-ce que ça prendrait fin...

" Oh... ne me tente pas. Par exemple, on a toujours une danse qui attend d'être terminée, depuis le temps. Assez vicieux, comme châtiment? "

Son sourire s'agrandit en l'entendant. Ah cette danse... Alors il comptait toujours la terminer un jour ? Si elle ne l'avait jamais oubliée, elle avait tiré un trait sur la fin, ne voyant pas véritablement comment ils pourraient le faire en s'évitant aussi bien qu'ils l'avaient fait ces derniers jours... Ce ne serait pas elle qui viendrait à s'en plaindre, bien entendu, mais il restait encore à savoir où et comment il comptait s'y prendre. Au beau milieu d'un couloir, même désert, ça ne lui paraissait pas être une idée brillante mais après tout, pourquoi pas ? Elle n'était probablement plus à ça près. Après avoir été chouiné auprès de Whitby et passé des heures avec Mimi Geignarde, ce que tout le monde ou presque avait dû apprendre d'une manière ou d'une autre vu la discrétion du fantôme, elle pouvait bien se laisser aller à cela. Probablement...

"Tu parles d'un châtiment ! Ce serait avec plaisir que j'accepterai de la terminer, cette danse. Le Grand Scipion n'est plus ce qu'il était, dis moi. Je m'attendais à tellement... Pire ?"

Il n'y avait rien en elle qui soit méchant ou profondément moqueur, non, simplement taquin et amusé. Elle n'allait pas se mettre à râler qu'il voulait lui éviter des tortures supplémentaires, ça n'aurait eu aucun sens. Quoi que...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyLun 7 Mai - 20:33

"Je n'en doute pas une seconde, tu as toujours eu un véritable don pour ça. Reste à savoir si tu peux être aussi doué pour le contraire. J'ai ouï dire que tu n'étais plus vraiment censé me donner des envies de meurtres désormais. Après, je n'en ai pas la moindre preuve bien sûr. Peut-être ne sommes-nous bons qu'à ça ?"

L’idée l’amusa, seulement il valait mieux que ça ne reste qu’une idée. Ils n’étaient pas encore à la veille de surmonter les épreuves qui devaient les attendre, il y avait peu de chances que tout devienne tout rose en un coup de baguette ; si la mer jusqu’ici houleuse semblait s’être apaisée, étaient-ils à l’abri de la moindre vague ? Il ignorait tout bonnement s’il serait apte à conserver leur relation stable, il s’aventurait en terre inconnue, et s’il ne lui avait jamais été difficile de prétendre à qui voulait l’entendre qu’il était le meilleur dans tous les domaines, il n’avait probablement pas pris celui-ci en compte. Un trait avait été tiré sur leur guerre, à présent un nouveau genre de bataille commençait, il s’agissait de la gagner, et ce ne serait peut-être pas aussi aisé qu’il ne le pensait. Pour l’heure, il lui faisait confiance et il était bien loin de tout ce qui avait pu les opposer ces dernières années. Mais pour combien de temps ? Un an ? Deux mois, puisqu’il devait quitter le château incessamment sous peu ? Quelques jours ? Il avait continuellement pu le pousser à vouloir retrouver la Poufsouffle puisqu’elle avait acquis une place bien plus importante qu’il ne l’avait soupçonné, il ne s’agissait donc pas d’une décision hâtive prise sur un coup de tête, il s’en était suffisamment voulu d’avoir quitté la salle de duel. Il avait à son égard des sentiments bien plus forts qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir en éprouver, seulement qui lui disait qu’ils ne s’estomperaient pas du jour au lendemain ? Que la réalité d’une relation pourrait effriter ce qu’ils s’étaient donné tant de mal à construire ? Non, il ne pouvait envisager qu’il n’y avait rien de plus au-delà de cette guerre, autrement il n’en serait jamais venu à de telles extrémités pour tenter le tout pour le tout. Simplement, en aspirant à se détester, ils s’étaient plus ou moins liés l’un à l’autre, peut-être malgré eux mais c’était là le constat de cette histoire. La seule chose qu’il ignorait à présent, c’était si cette relation resterait suffisamment solide pour parer à tout ce qui pourrait se dresser sur le chemin qu’ils auraient à parcourir. Et pour ce qui était de lui rendre la vie infernale, il était bien entendu qu’il ne pourrait s’y résoudre, pour l’heure du moins. Seulement, serait-il en mesure de lui apporter quoi que ce soit de positif ? Il demeurait incertain à ce sujet, et c’était bien ce qui le perturbait. L’idée qu’elle puisse être mieux sans lui quels que soient les efforts qu’il pourrait faire était toujours ancrée…

« Si c’est le cas, il serait un peu tard pour s’en rendre compte. » commença-t-il en souriant. « Maintenant qu’on y est, autant enterrer la hache de guerre en espérant ne plus avoir à la ressortir. Ca va être dur de me trouver un adversaire plus coriace que tu ne l’étais… »

Ce serait surtout bien différent… il avait eu l’occasion de le constater ces dernières semaines, puisque depuis l’épisode de la tour d’astronomie, il n’avait plus une fois eu l’opportunité de chercher à lui mettre des bâtons dans les roues, ce à quoi il n’était guère accoutumé. Bien entendu, on ne pouvait pas parler de leur semblant de duel lorsque l’on voyait la manière dont il s’était terminé… seulement, même s’il ne lui restait que deux mois à passer entre les murs du château, son quotidien ne serait en rien identique à celui qu’il avait connu, puisqu’il faisait partie de l’ordre des choses qu’il se lève le matin en se demandant ce qu’il pourrait concocter pour sa rivale par excellence. A présent, ce serait pour s’interroger sur le lieu et l’heure durant laquelle il la verrait. Et dire qu’il avait été l’un des premiers à railler les amoureux transis qui se retrouvaient en haut de la tour d’astronomie pour s’avouer leurs sentiments… alors que d’une certaine manière, c’était ce qui leur été arrivé, même si c’était tourné d’une manière complètement différente et totalement imprévisible.

"Tu crois qu'on sera capable de se supporter longtemps ?"

Bonne question… il fallait espérer que ce soit le cas, parce qu’autrement, ils étaient dans de beaux draps. Ou redéfiniraient-ils le concept d’une relation en se tapant dessus continuellement, ou en persévérant dans leur entreprise de faire tomber l’autre de son piédestal ? Même si au point où ils en étaient cela semblait déjà chose faite, il valait mieux que ce ne redevienne pas le cas. Qui savait peut-être qu’avoir une petite amie finirait par le changer du tout au tout, en quelques semaines il avait déjà été bien métamorphosé. Qui savait, peut-être que la fin de l’histoire qu’il avait bâti toutes ces années était arrivée plus vite, de manière à en recommencer une autre. Et pour le moment, il était loin de s'en formaliser, puisque après ces quelques jours en déplorable condition, l'envie de retenter l'expérience n'était pas particulièrement plaisante. D'autant plus parce que la savoir éloignée ne l'aiderait nullement, loin de là. A n'importe quel titre que ce soit, elle lui était devenue nécessaire, bien plus qu'il n'avait pu l'admettre. Peut-être qu'à long terme, les choses changeraient irrémédiablement, mais dans leur état actuel, la quitter de nouveau ne faisait plus partie des alternatives envisageables. Il aurait été bien stupide d'en être arrivés là, d'avoir su surmonter leur orgueil respectif, de s'être avoués bien davantage qu'il ne leur était permis dans la salle de duel par leur dignité, de s'être répandu en semblant d'excuses pour que sa fuite passe au rang de souvenir et qu'ils puissent en arriver là. Effectivement, qu'ils soient capables de se supporter ou non, un éventuel retour en arrière ne semblait plus concevable. Il leur avait toujours été aisé de se détester, s'apprécier mutuellement allait devenir un autre problème... pourtant, s'ils voulaient que ça marche, ils n'auraient pas une infinité de solutions à leur disposition.

" Je n'en ai aucune idée, j'imagine que ça dépend de nous. On peut toujours voir si dans une semaine, nous sommes tous deux encore en vie? "

Quelle que soit la situation, il avait du mal à s'imaginer, après ce qu'ils avaient surmonté pour en arriver là, de nouveau tout envoyer valser parce qu'ils étaient en désaccord ou parce que leur fierté respective reprenait le dessus. S'investir... excepté lors de ses opérations, cela n'entrait pas dans ses habitudes... Quoi qu'il advienne, il ne s'attendait pas à un conte de fée et attendait déjà les premières discordances, espérant qu'elles n'entraveraient pas ce qu'ils venait tout juste de commencer. Capables de se supporter mutuellement ou non, il ne consentait pas à ce qu'elle s'éloigne de nouveau, auquel cas il serait ardu de s'en relever.

"Tu parles d'un châtiment ! Ce serait avec plaisir que j'accepterai de la terminer, cette danse. Le Grand Scipion n'est plus ce qu'il était, dis moi. Je m'attendais à tellement... Pire ?"

Si encore quelques semaines auparavant il se serait retrouvé piqué au vif de voir son image se décomposer de la sorte à cause de quelque sentiment absurde, à présent il ne s'en souciait plus. Leur demi-danse lui semblait bien loin à présent, mais comme elle le lui avait dit au sommet de la tour d'astronomie alors qu'il avait failli se retrouver applati sur l'herbe du parc après une chute de plusieurs dizaines de mètres, il ne pouvait pas disparaître avant d'avoir finir ce qu'ils avaient entrepris. Puis contre toute attente, alors que ce premier moment de proximité entre eux après des années passées à sortir les griffes en présence de l'autre, cela ne s'était pas révélé désagréable. Certes, il avait espéré trouver son intérêt en essayant de détourner son attention plutôt qu'autre chose, mais à présent, c'était seulement ce contact avec elle qu'il recherchait. Il ignorait où, et quand, ou même si l'opportunité se présenterait avant qu'il n'ait pu quitter le château définitivement, mais la direction devait probablement préparer quelque chose comme un banquet, un bal de fin d'année ou il ne savait quelle autre mascarade pour marquer le dernier mois de scolarité entre les murs de l'école. Et dire qu'il ne restait plus que deux mois...

" Et bien c'est convenu, donc. Mmh, et si tu préfères que je trouve pire de manière à ce que je comble tes espérances, je peux toujours essayer. " dit-il en esquissant un demi-sourire.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMar 8 Mai - 10:48

« Si c’est le cas, il serait un peu tard pour s’en rendre compte. Maintenant qu’on y est, autant enterrer la hache de guerre en espérant ne plus avoir à la ressortir. Ca va être dur de me trouver un adversaire plus coriace que tu ne l’étais… »

L'idée de pouvoir avoir besoin de ressortir la hâche de guerre un jour était plus désagréable encore que toutes celles qu'elle avait eu vaguement à envisager jusque là. Si les souvenirs de leur guerre risquaient de planer un moment au dessus de cette nouvelle relation, il y avait fort à parier que le contraire soit vrai. Elle avait bien vu ce que ça donnait d'essayer de faire comme si de rien était et continuer à batailler le plus normalement du monde; elle finissait par aller chouiner sur l'épaule de Scarlett et envoyer valser d'un seul et même coup tout ce qu'elle aurait pu espérer garder dans sa vie un jour. Réessayer n'était pas à l'ordre du jour, ni de ceux qui suivraient c'était certain. C'était peine perdue. Elle resterait enterrer jusqu'à la fin des temps, même s'ils finissaient par se détester de nouveau un jour. Sarah n'avait pas encore eu le temps de réaliser que rien n'était véritablement acquis et que s'ils avaient fini par s'apprécier plus que de raison sans véritablement s'en apercevoir, il n'était pas exclu non plus qu'ils en viennent à ne plus pouvoir s'encadrer de la même manière, réalisant un beau matin que ça ne pouvait plus durer et qu'il était temps de tout arrêter. C'était effrayant, mais malheureusement bien probable. A croire qu'ils ne pouvaient rien faire comme le commun des mortels... Une prétendue "supériorité" visiblement pas à l'aube de les lâcher. Tout ne changeait peut-être pas tant que cela finalement...

"Tu ne trouveras pas." reconnut-elle, vaguement prétentieuse.

Que ça allait être compliqué de renoncer à mettre son nez dans ses affaires, de le laisser trafiquer lui seul savait quoi, de faire comme si elle ne voyait rien ! Elle ne s'était jamais entraînée à faire quoi que ce soit d'autre et elle n'avait d'ailleurs personne d'autre à prendre en grippe comme elle avait pu le faire avec lui. Personne n'avait assez d'importance pour qu'elle daigne s'y intéresser réellement. Il ne lui resterait plus que les pauvres premières années à traumatiser en attendant que le temps passe ou qu'il y ait quelque chose d'intéressant à faire. Ce qui pouvait prendre du temps puisqu'il ne se passait jamais rien dans ce château... La perspective de devoir rejoindre la Bibliothèque en pleine journée pour éviter d'avoir à s'ennuyer s'apparentait à un véritable cauchemar et réviser ne lui servirait à rien puisque les contrôles qu'elle pouvait avoir à la fin de cette sixième année était d'une bien piètre importance. Non, il fallait rester réaliste, sa vie deviendrait d'un ennui mortel, entre cours et bavardages avec Mimi... Par Merlin quelle horreur ! Mais au fond, elle était bien incapable de le regretter et la seule présence du Gryffondor tout près d'elle suffisait à lui assurer qu'elle parviendrait sans mal à s'y faire. Elle serait comme ces idiotes, à compter les heures qui la sépareraient de son amoureux, rêvassant bêtement tant qu'elle ne l'aurait pas retrouvé. Ce n'était pas très réjouissant mais là encore, elle saurait certainement composer avec. Il fallait l'espérer en tout cas...

" Je n'en ai aucune idée, j'imagine que ça dépend de nous. On peut toujours voir si dans une semaine, nous sommes tous deux encore en vie? "

Une semaine ? C'était faisable. Il y avait peu de chances qu'ils se soient lancés dans la tentative de meurtre d'ici-là alors qu'ils ne l'avaient jamais fait, ou du moins pas à sa connaissance, en six longues années. Il n'y avait pas de raison que ça change. Peut-être était-il finalement temps d'arrêter de s'inquiéter pour rien, puisqu'au fond, si ça devait tourner au fiasco, elle aurait beau s'y attendre que ça ne ferait pas la moindre différence. Autant en profiter tant que c'était possible avant de voir la chute s'avancer. Elle aurait tout le loisir de s'inquiéter à ce moment-là. Et puis, depuis quand s'en faisait-elle pour ses relations avec les autres élèves ? Si elle commençait à reconnaître ne pas avoir envie de tous les voir disparaître de son existance, elle n'en était pas encore arrivée à paniquer à l'idée d'une possible dispute, d'une éventuelle fin. Enfin, l'aurait-elle voulu en tout cas... Si elle avait imaginé un seul instant que tout n'était pas en train de changer, elle craignait de s'être lamentablement plantée. Une fois encore... Etait-elle véritablement à ça près ? Non, sûrement pas. Ce n'était pas si grave, elle avait réussi à se relever de toutes les erreurs de jugements qu'elle avait commise jusque là, elle y arriverait encore et encore tant qu'elle ne serait pas assez lucide pour cesser d'en faire.

"On se connait depuis des lustres et on est encore en vie. On devrait pouvoir tenir une semaine supplémentaire, non ?"

Quelques étages en dessous, le brouhaha des étudiants avait repris ses droits sur les couloirs. Visiblement le repas était terminé. Bien sûr, il restait encore un bon moment avant la reprise des cours mais la simple idée qu'ils n'étaient pas hors du temps, à des lieues de cette vie banale qu'était celle d'écolier la ramena brutalement à la réalité. Pas déjà... La Poufsouffle resserra machinalement sa main autour de celle de Scipion qu'elle n'avait toujours pas lâchée tandis que son sourire s'effaçait lentement. Et s'il en profitait pour ne jamais revenir ? Qu'il reprenait la fuite une fois de plus ? Que tout cela prenait fin à l'instant où elle aurait repris le chemin des salles de classe ? Ca semblait un peu irréel de toute façon, rien ne lui assurait que le manque de sommeil ne finissait pas par la faire délirer à moitié... Elle n'avait pas envie de prendre le moindre risque et pourtant elle devait bien intégrer qu'elle n'avait pas d'autre choix. Elle pourrait difficilement le suivre partout et tout le temps. Déjà rien que pour lui, le pauvre finirait par avoir envie de la tuer pour de vrai et la semaine ne se passerait jamais sans incident... Ensuite, c'était impossible d'un point de vue pratique puisqu'ils n'avaient ni les mêmes cours, ni la même salle commune... C'était injuste. C'était une constatation particulièrement puérile et ridicule mais c'était avant tout la seule qui lui paraissait assez réaliste pour convenir à la situation.

" Et bien c'est convenu, donc. Mmh, et si tu préfères que je trouve pire de manière à ce que je comble tes espérances, je peux toujours essayer. "

La blonde se reprit tout de même, tant bien que mal. La vie ne s'arrêtait pas parce que le déjeuner était terminé et que la menace scolaire leur tournait autour, non. Encore fallait-il qu'il s'agisse d'une menace ailleurs que dans sa tête, ce qui n'était pas très sûr. Elle retrouva son sourire amusé et haussa distraitement les épaules. Ils n'auraient probablement jamais l'occasion de la terminer pour de bon mais ça n'avait pas la moindre importance. Ils n'auraient pas terminé grand chose de toute manière. C'était certainement mieux ainsi en fin de compte... Oui, certainement mieux ainsi. Qui sait dans où ce duel les aurait mené s'il avait vraiment été fait comme il l'aurait dû, qu'il avait été terminé et que le Gryffondor était reparti vainqueur comme elle l'avait prévu ? Il y avait peu de chance qu'ils soient là à discuter dans un couloir désert sans essayer de se taper dessus à la moindre occasion... Vraiment mieux ainsi...

"Oh, et bien vas-y. Comble-les donc dans ce cas."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMar 8 Mai - 16:06

"Tu ne trouveras pas."

Lui-même en doutait. Au fond, il ne s'était jamais acharné à chercher des noises à quelqu'un d'autre comme il avait pu le faire avec la préfète. Que ce soit avec Maddox, O'Connor, ou la longue liste d'élèves plus insignifiants les uns que les autres qui n'attendaient probablement que de le voir choir du haut du piédestal qu'il s'était construit, il s'était simplement contenté de se montrer méprisant au possible, sans jamais réellement s'attarder sur leur cas. Se faire des annemis n'avait jamais été un problème chez lui, ils se formaient naturellement et ce depuis qu'il était enfant. Loin de s'en formaliser et à la grande exaspération de sa soeur, il préférait nettement envenimer les choses en leur donnant de véritables raisons de le haïr, les choses devenaient plus divertissantes. Cependant, avec elle c'était différent. C'était elle-même qui s'était propulsée au rang d'adversaire en le vendant suite à cette opération qui avait mal tournée, mais avant cela il s'était reposé sur elle. En fin de compte, elle avait été une des premières à parvenir à le mettre en échec, et son orgueil piétiné l'avait poussé à lui en vouloir par la suite, probablement parce qu'à aucun moment il n'avait su douter d'elle. Seulement, son ressentiment avait pris une nouvelle forme, ce qui n'avait pas été sans le déconcerter au plus haut point. Puis il avait commencé à accepter cette idée, elle n'était plus son ennemie, et leur relation s'en retrouverait changée du tout au tout. Désormais, elle était la seule parmi la fourmillière des élèves à qui il pouvait faire confiance, irrémédiablement. A présent, si elle choisissait de le faire chuter, alors il tomberait, et de haut. Si se faire à l'idée que la rivalité qui les unissait n'existait plus avait eu le même impact qu'une douche bien froide, si après avoir surmonté tout cela il réalisait subitement qu'il avait été baigné dans l'illusion et que leur histoire venait à se terminer, il ne s'en remettrait pas. Comment se trouver un meilleur ennemi maintenant? Elle avait été la seule à parvenir à le mettre à terre et à éveiller en lui ce qu'il n'avait jamais soupçonné. Peu pourraient prétendre en faire autant, c'était donc peine perdue. Seulement, qui lui disait qu'elle ne trouverait avec une aisance déconcertante un nouvel opposant pour le remplacer en tant que tel? Curieusement, cette idée lui déplaisait toujours autant que lorsqu'elle avait fait allusion à une certaine Molly en haut de la tour, sans pour autant qu'il ne sache d'où diable elle pouvait sortir.

" Hmm... à ta place je n'en serais pas certain, je suis sûr qu'ils sont par dizaines dans l'espoir de prendre ta place à ce titre. Quel dommage... qui vas-tu bien pouvoir pister désormais? "

En réalité il savait bien que ce n'était pas vraiment le cas, et que si réellement il souhaiter se faire un nouveau rival il ne s'investirait jamais dans cette guerre autant qu'il avait pu le faire avec ardeur avec Sarah. Être à l'affût du moindre élément qui aurait pu compromettre l'autre, se faire mutuellement des bâtons dans les roues pour s'empêcher d'avancer... rien de ce qu'il pourrait inventer ne serait seulement comparable à ces années. Et de son côté? Entreprenait-elle de recommencer, avec quelqu'un d'autre? Cette Molly, par exemple? Elle pouvait bien mener la vie dure à qui elle voulait désormais, ça ne le regadait plus, seulement il restait curieux à ce sujet. Si avant il lui aurait semblé tout à fait improbable qu'elle trouve quelqu'un pour le remplacer puisqu'il était si génial et tellement au dessus de tout ce qui l'entourait, à présent il en doutait. Après tout, elle conservait son insigne de préfète, et pourrait courser qui elle souhaitait dans les couloirs à l'avenir. Peut-être pourrait-elle se mettre à dos des cancres qui entreprendraient alors de riposter à chacune de ses sanctions, et leur guerre serait alors bien derrière eux... sans savoir pourquoi exactement, cette pensée lui était quelque peu amère. Qu'adviendrait-il alors de lui et de toutes ses ambitions démesurément insensées? Non, il redeviendrait élève parmi la masse, et s'il aurait tout de même encore quelques adversaires auxquels chercher des noises, ou encore quelque opération à préparer dans un recoin du château, tout changerait irrémédiablement. Désormais, tout cela serait derrière eux et il devrait se faire à cette idée. En contrepartie, il savait désormais qu'elle serait toujours là et qu'elle ne le quitterait plus jusqu'à ce qu'elle le juge nécessaire. A présent, ils pourraient se voir sans craindre que l'un ou l'autre ne leur tombe dessus, du moins c'était ce qu'il imaginait. Il avait tellement pris l'habitude de lui être confrontée au mauvais endroit et au mauvais moment... et maintenant, l'ordre des choses en avait décidé autrement.

"On se connait depuis des lustres et on est encore en vie. On devrait pouvoir tenir une semaine supplémentaire, non ?"

Il laissa échapper de sa gorge un petit rire. Peut-être étaient-ils toujours en vie, mais il s'en était parfois fallu de peu, que ce soit lors de leur première confrontation dans la salle de duel ou lorsqu'il avait manqué de descendre la tour d'astronomie sans passer par l'escalier en colimaçon. Quant à elle, s'il avait du se faire exclure du château, elle y aurait partiellement contribué puisqu'elle semblait toujours là où il ne l'attendait pas, son insigne épinglée et des heures de retenue en guise de présent. Maintenant que leur relation ne se basait plus là-dessus, il était difficile de l'imaginer autrement... après avoir passé tant de temps à se fuir, il attendrait constamment d'avoir l'opportunité de la revoir, de glisser sa main dans la sienne, de pouvoir l'embrasser, indifférent à ce que pourraient en penser les autres, il n'en avait cure. Pour une fois, ils semblaient parvenir à s'accorder, peut-être serait-ce également le cas à long terme, avec un peu de chance... s'ils en étaient arrivés à se faire mutuellement confiance, à discuter sans attendre le moment opportun pour se sauter à la gorge, à se délecter de cette étroite proximité, il pouvait espérer qu'au fur et à mesure, ils finiraient par y parvenir.

" Génial, et qui sait, on pourra même voir si on arrive après. "

Après... pour les deux mois à suivre, autrement dit. Seulement, pour l'heure, il préférait ne pas songer à son éventuel départ, ce n'était pas le moment de s'obscurcir avec se genre de pensées. Toutefois, il perçut comme en dessous d'eux le bruit du grouillement des élèves qui se rapprochait. Et bien, les insectes semblaient de sortie, à l'ordre du jour... et à la pression qu'il ressentit dans sa main, qui tenait alors toujours celle de la Poufsouffle, elle l'avait aussi remarqué. S'en inquiétait-elle? Son visage semblait indiquer que c'était le cas. Resserrant alors un peu ses doigts autour de ceux de la Poufsouffle pour indiquer qu'il ne s'en irait pas, il arborra un air confiant. Certes, la masse ne manquerait pas d'emprunter le couloir dans lequel ils se trouvaient tous deux et ils auraient le droit aux regards hébétés à leur vision. Jusqu'ici, ils ne s'étaient jamais montrés aussi proches, si ce n'était au bal de l'an passé, au plus grand étonnement de certains. Bien sûr, ils auraient également droit aux commentaires qui iraient avec, mais Scipion savait qu'il ne s'en formaliserait pas. Désormais, les choses avaient changé et ce serait à eux de s'y faire, il ne compter pas partir maintenant et aussi précipitamment alors qu'il l'avait enfin retrouvée, après avoir sorti bec et ongles pour parvenir à son objectif. Il ne comptait pas renouveler l'expérience tous les quatre matins, lui avoir rampé après suffisait, et ce pour toute une vie.

"Oh, et bien vas-y. Comble-les donc dans ce cas."

Détournant son attention des pas qui évoluaient au fur et à mesure quelques étages au dessous d'eux et qui n'allaient guère tarder à emprunter les escaliers, il reporta son attention sur ses dires avec une certaine luminosité animant son regard. Approchant son visage du sien, il entreprit alors de déposer une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes. Faisant alors abstraction de tout ce qui pouvait se passer autour d'eux, considérant comme une suite d'infinis détails ce qui pouvait alors survenir, maintenant ou ensuite, il s'était simplement recentré sur elle, profitant alors du moment. Dommage pour elle si elle s'était attendue à un réel châtiment... puis y mettant un terme sans pour autant délier leurs doigts qui étaient toujours fermement entremêlés, il esquissa un nouveau sourire. Ils avaient le temps, désormais, et pourraient en disposer à leur guise, peu importaient lorsque la suite des élèves ayant terminé leur repas dans la grande salle défilerait devant eux. Déviant son regard vers l'extrémité du couloir comme s'attendant à en voir surgir un ou deux effrontés qui avaient pris de l'avance, il désirait seulement que le temps qui les en sépare soit long, bien assez pour qu'il n'ait plus à se soucier de rien, sinon d'être en sa présence.

" Avec plaisir. " murmurra-t-il seulement.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyMar 8 Mai - 20:28

" Hmm... à ta place je n'en serais pas certain, je suis sûr qu'ils sont par dizaines dans l'espoir de prendre ta place à ce titre. Quel dommage... qui vas-tu bien pouvoir pister désormais? "

Ils pouvaient être des dizaines à être dans l'espoir de prendre sa place, Sarah ne se faisait pas beaucoup de soucis malgré tout. Qu'ils cherchent à l'avoir, voire même qu'il la leur donne, cela ne changeait rien au fait qu'il trouverait difficilement plus coriace qu'elle, pour ne pas dire qu'il ne trouverait pas du tout. Sa vie toute entière n'avait servi qu'à le mettre en difficulté et elle imaginait mal une seule personne dans cette école capable d'en faire autant. C'était l'un des rares avantages à ne pas s'embarrasser d'amis et de tout ce qui allait avec, elle n'avait pas grand chose d'autre à s'occuper. Un sourire indifférent naquit sur ses lèvres alors qu'elle haussait distraitement les épaules. Elle, elle en était certaine et qu'importe ce qu'il pourrait lui dire pour faire changer cela. Elle peinait déjà à se reconnaître ces derniers temps alors s'il lui fallait en plus reconnaître qu'elle était si facilement remplaçable, elle ne s'en sortirait probablement jamais. Si elle devait accepter l'idée avec Scarlett, elle refusait catégoriquement de le faire avec lui. Avoir été son ennemie avait été la seule chose de réellement gratifiante qui lui avait été donné d'accomplir depuis qu'elle était entrée à Poudlard, alors il n'y avait pas d'autre possiblité, il ne pouvait pas trouver meilleur qu'elle à ce jeu-là. Au fond, elle était prête à en douter mais elle se raccrochait tant bien que mal à l'idée qu'elle ne pouvait pas avoir passé quatre ans à ne faire que ça pour "rien". Tout était une question de point de vue bien sûr puisque la certitude qu'ils n'en seraient pas là aujourd'hui s'ils ne s'étaient jamais mis à guerroyer comme ils l'avaient fait planait encore et toujours au dessus d'eux. Cette guerre avait été la plus grande aventure de sa vie, jusqu'ici, aussi elle voulait rester convaincue de l'avoir menée du mieux possible même si ce n'était pas forcément le cas. Il aurait tout le temps de le lui expliquer plus tard quand il y aurait autre chose pour la remplacer.

"Je ne sais pas... Toi, peut-être ? J'ai toujours un règlement à faire respecter et je doute que tu te mettes à le faire un jour de ton plein gré." déclara t-elle sans véritable conviction. "Honnêtement, je n'en ai pas la moindre idée. Qui pourrait relever réellement le défi ? Il n'y a pas grand monde à ta hauteur, je le crains. T'as failli me faire renvoyer, me tuer; je crois que personne ne tiendra ce rôle aussi bien."

La Poufsouffle soupira exagérément et balaya cette pensée d'un geste de la main. Non, il n'y avait pas grand monde à sa hauteur... Elle avait bien eu quelques ennemis, en avait encore d'ailleurs tels que Lara ou, dans une moindre mesure, Whitby mais ils se faisaient de plus en plus rares, les autres semblant se lasser à un moment de se battre pour rien. Les gens étaient lâches, tout simplement. Elle n'était par contre pas certaine qu'en recruter pour un an était véritablement utile. Ils s'étaient toujours imposés d'eux-même, mais finissaient par disparaître de la même manière. Triste fin. Il était pourtant hors de question de jouer les gamines adorables, entourée d'une foule d'amis dévoués et loyaux. Elle en était heureusement bien loin mais si ses amis l'étaient par intérêt, ils n'en étaient pas moins vivants et voir son entourage uniquement composé d'amis aussi peu sincères soient-ils était tout simplement insupportable. Non, non. Il faudrait arranger ça dès que l'occasion se présenterait, trouver des gens à détester au plus vite et éloigner d'elle cette image trop amicale qui semblait vouloir l'attraper. Elle n'avait jamais cherché à se faire une myriade d'adversaires non plus puisqu'il était là et qu'elle n'avait jamais eu le temps de se reposer bien longtemps entre deux batailles mais maintenant... Peut-être passeraient-ils un temps fou ensemble ? Elle n'en savait rien, n'était pas véritablement contre l'idée sans être complètement pour non plus, dans le doute il valait mieux prévoir des gens pour s'occuper que de regretter toutes ces heures passer à attendre qu'il daigne enfin se montrer après mille et une opérations un peu partout dans le château. Oui, ce serait certainement mieux de se trouver des ennemis maintenant, quitte à les délaisser plus tard... Ce n'était pas très plaisant pour autant. Difficile de se résoudre à tirer définitivement un trait sur cette guerre.

"Non, je ne pense sincèrement pas que tu auras de remplaçant. Je me contenterai de traquer des troubles-fêtes sans intérêt comme je le faisais lorsque tu te tenais tranquille et je m'en plaindrais pendant des heures en te rappelant sans cesse que c'est de ta faute parce que tu n'avais pas qu'à être aussi investi dans cette rivalité. Ca me semble être une bien meilleure idée que de trouver un crétin à qui filer un rôle qu'il ne mérite pas."

Son rôle de préfète allait lui sembler bien inutile désormais... Elle n'y verrait plus d'autre avantage que l'accès à la salle de bain géante. C'était bien peu, il fallait l'avouer... Elle parviendrait certainement à s'y faire, c'était certain mais non sans mal. Ca avait été une telle joie d'apprendre qu'elle allait désormais pouvoir mener la vie dure au Gryffondor dans une légalité des plus encourageantes ! Et maintenant... Ca allait être un fardeau qui lui prendrait du temps qu'elle n'aurait plus pour des responsabilités qu'elle n'avait pas la moindre envie d'assumer. Ce n'était pas véritablement comme si elle avait le choix. Comme si elle n'avait pas mieux à faire que de courir après des imbéciles récidivistes à longueur de journée, sérieusement... Le rire de Scipion la ramena à l'instant présent, bien loin des questionnements sur ce qu'elle ferait de son insigne désormais. Elle sourit discrètement, le fixant sans ciller. Qu'importe les changements qu'elle aurait encore à faire, ça en valait la peine. Il en valait la peine.

" Génial, et qui sait, on pourra même voir si on arrive après. "

Après ? Mais après quoi ? Après la semaine dont ils venaient de parler ? Après les deux mois qu'il leur restait à passer ensemble à Poudlard ? Si elle aimait à croire qu'ils tiendraient facilement deux mois, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre pour la suite. A des kilomètres de lui, difficile d'espérer quoi que ce soit. Leurs vies reprendraient le plus normalement du monde, presque comme s'ils ne se connaissaient pas. Il se trouverait une petite-amie charmante et finirait par l'oublier. Deux mois... C'était tout ce qui leur restait avant de se retrouver sur ce maudit quai de gare à se dire adieu. C'était bien la première fois qu'elle ne souhaitait pas voir les vacances arriver. Elle se voyait déjà en larmes, à refuser de le lâcher sous le regard attendri et détestable de sa génitrice quelque part dans la gare. C'était court deux mois, bien trop court... A peine aurait-elle le temps de s'habituer à sa présence plus rassurante qu'inquiétante qu'elle devrait accepter de le voir disparaître pour de bon. Il ne serait même plus question de partager les mêmes couloirs, de l'observer discrètement dans la Grande Salle ou d'écouter ce qui pouvait se dire à son sujet, non, il ne serait plus là. Juste plus là...

"On y arrivera."

Et ce serait encore plus dur d'y renoncer. Aucune importance, il était tout simplement inenvisageable de tout abandonner maintenant sous prétexte que la suite serait plus compliquée, qu'elle devrait apprendre à composer avec la distance et son absence en prime. Ils trouveraient un moyen de rester en contact, de se voir même. Elle passerait son permis de transplanage et profiterait de ses sorties à Pré-Au-Lard pour le rejoindre elle ne savait trop où dans le pays... Ca paraissait plausible, aussi se décida t-elle de rester sur cette hypothèse-là sans se soucier davantage de ce problème que ne les avait pas encore touché. Il resserra à son tour sa main, comme l'assurance qu'il n'avait pas l'intention de prendre la fuite. Elle retrouva aussitôt son sourire, bien qu'un peu gênée qu'il ait compris ses craintes. Elle devait avoir l'air bien cruche, peut-être était-il temps d'arrêter de s'enfoncer et de reprendre son rôle de pimbêche prétentieuse une bonne fois pour toutes ? Si cette idée ne lui semblait pas mauvaise, elle refusait tout simplement de la mettre en application pour le moment. Elle aurait mille et une occasions de le faire plus tard. Et puis ses lèvres retrouvèrent les siennes et plus rien n'avait de véritable importance. Ni la séparation qui les attendait, ni les élèves qui arrivaient, ni les questions qui persistaient. Il était là, il n'y avait plus que ça qui comptait. Il était là... Elle pourrait se le répéter sans cesse qu'elle ne parviendrait pas à s'en lasser. C'était presque inespéré et pourtant bien vrai.

" Avec plaisir. "

La Préfète sourit de plus belle, écoutant d'une oreille distraite les rires et les éclats de voix des élèves plus bas, seul lien qu'il pouvait lui rester encore avec la "vraie vie", celle qui l'attendait et qu'elle devrait bien finir par retrouver un jour. Pas maintenant... Le plus tard possible... Elle pouvait bien attendre un peu. Beaucoup. Pour toujours...? Non, peut-être pas à ce point, malheureusement. Son regard se posa de lui-même derechef sur leurs mains liées. Ca jaserait, c'était certain mais qu'ils fassent donc, ça ne lui semblait pas bien grave...

"Je devrais avoir le droit de changer de maison pour pouvoir en profiter en permanence..."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyVen 11 Mai - 10:54

"Je ne sais pas... Toi, peut-être ? J'ai toujours un règlement à faire respecter et je doute que tu te mettes à le faire un jour de ton plein gré. Honnêtement, je n'en ai pas la moindre idée. Qui pourrait relever réellement le défi ? Il n'y a pas grand monde à ta hauteur, je le crains. T'as failli me faire renvoyer, me tuer; je crois que personne ne tiendra ce rôle aussi bien."

Scipion haussa un sourcil, légèrement amusé. Il avait du mal à s’imaginer vagabondant la nuit dans le dédale de couloirs de l’école en quête de nouveaux ennuis à trouver avec sa petite amie à ses trousses. Seulement, il ne devait vraisemblablement pas s’attendre à une quelconque indulgence venant de sa part, elle avait un rôle à accomplir et ne ferait pas semblant de rien lorsqu’elle le croiserait au détour d’un couloir, un projet bien précis en tête. Parce que même si pour l’heure il avait laissé les opérations derrière lui par besoin de faire le vide, il y avait encore peu de chances que cela dure longtemps. Quoique s’il n’était pas parvenu à la retrouver, serait-il arrivé à se ressaisir ensuite ? Probablement pas. Cette histoire l’aurait certainement hanté continuellement et il aurait du abandonner son rôle d’empêcheur de tourner en rond à quelqu’un d’autre, ce qui n’était pas non plus pour tout lui plaire. Mais que dirait-elle si réellement il continuait ? S’il n’avait jamais eu à prendre ce détail en apparence insignifiant en compte auparavant, à présent rien n’était moins certain. Au moins, l’idée qu’elle n’en vienne pas à le remplacer ensuite lui était plaisante, au moins il savait qu’il n’aurait rien à craindre de personne de ce côté-là. C’était certes quelque peu égoïste, mais il était loin de s’en formaliser. Même au bras de la Poufsouffle, l’idée qu’elle fasse la guerre à quelqu’un d’autre avec tant d’ardeur que lorsqu’ils se l’étaient menée n’était pas pour tout lui plaire. Le souvenir de leurs nombreuses offensives n’était pas si lointain, finalement… seulement, pour ce qui avait été de la tuer, cela n’avait ni été prémédité, ni fait partie des objectifs de l’une de ses manigances. C’était un acte irréfléchi qui avait mal tourné, ni plus ni moins. Et heureusement, ils étaient tous deux encore en vie à l’heure qu’il était…

« Mh, j’aime mieux ça. Ca implique que je devrais me dissimuler, mais soit. Il serait regrettable que tu aies affaire à un amateur après les efforts mis à contribution dans cette guerre… seulement à l’avenir on se gardera loin du rebord de la tour d’astronomie. »

« A l’avenir », « on »… relier les deux ensembles était quelque peu étrange alors qu’il y avait toujours eu une distinction marquée entre les deux camps qui les opposaient… à présent qu’ils étaient ensemble, et que son quotidien changerait irrémédiablement, il devait se faire à l’idée qu’il n’avait plus d’ennemi principal vers lequel concentrer ses manigances. Et si ces dernières reprenaient un jour, lui en tiendrait-elle rigueur au vu de son rôle ? C’était probable. Alors qu’adviendrait-il de ses journées ? Serait-il contraint de, comme il l’avait fait ces derniers jours alors qu’il était au plus bas, d’alterner entre ses cours, dont sa présence ne manquerait pas de surprendre ses professeurs, et ses retenues en attendant l’opportunité de pouvoir aller la voir ? Si cette idée satisferait sans doute Eve, il n’en était pas vraiment de même pour lui. Seulement, fallait-il encore que sa petite amie et ses méfaits seraient compatibles, peut-être le rôle qu’elle détenait lui imposerait de ne pas continuer… ce n’était pas vraiment comme s’il avait été à l’écoute des préfets ou d’un quelconque professeur qui le prenait de temps à autre sur le fait alors qu’il tentait d’allumer un autodafé dans la bibliothèque, mais il supposait que désormais, son avis serait à prendre en compte. Même pour deux mois, il y avait de très fortes chances qu’il ne tienne pas en place. Et bien sûr, pourquoi n’irait-il pas se faire des amis, tant qu’il y était ? Merlin merci, il n’en était pas encore à un tel extrême.

"Non, je ne pense sincèrement pas que tu auras de remplaçant. Je me contenterai de traquer des troubles-fêtes sans intérêt comme je le faisais lorsque tu te tenais tranquille et je m'en plaindrais pendant des heures en te rappelant sans cesse que c'est de ta faute parce que tu n'avais pas qu'à être aussi investi dans cette rivalité. Ca me semble être une bien meilleure idée que de trouver un crétin à qui filer un rôle qu'il ne mérite pas."

Son sourire s’élargissant en réponse au sien, il resta un instant à songer à ses paroles. L’idée que cette bataille ait acquis une certaine particularité pour qu’elle n’envisage pas d’en recommencer une autre avec le premier qui se présenterait au portillon avait quelque chose de plaisant… il n’avait pas réellement craint d’éventuelle concurrence, mais l’entendre avait là quelque agréable sonorité. Entendre qu’il avait bien mérité, au prix de ses efforts, le rôle d’adversaire qu’il s’était octroyait ôtait ses regrets de délaisser là cette rivalité qui les avait auparavant uni, bien différemment qu’ils ne l’étaient à présent. Bien sûr, subsistait toujours son rôle, qui serait quelque peu handicapant pour cet avenir imprécis qui se dessinait ; d’une part pour les responsabilités qu’il impliquait, puis parce qu’avec le temps qu’il lui prendrait il n’aurait peut-être que l’occasion de l’entrevoir rapidement entre deux rondes à effectuer dans les couloirs… délaissant là cette idée en songeant qu’il aurait bien le temps d’y repenser plus tard, il se recentra sur ses mots.

« Si ça n’en avait pas valu la peine, sois sûre que je n’aurais pas consacré tout mon temps et mon énergie à me battre bec et ongles pour être un adversaire digne de ce nom. » répliqua-t-il avec une pointe d’animosité dans la voix. « Mais j’adhère à ton idée, en espérant que tes nouvelles proies te paraitront bien ennuyeuses après tout ce que nous nous sommes mutuellement fait endurer l’un à l’autre. »

Lui aussi aurait probablement bien du mal à redonner de l’intérêt à ses escapades en sachant désormais qu’elle ne serait plus son obstacle le plus ardu à contourner. A présent, il devrait simplement se contenter de ses collègues préfets en vadrouille et qui continueraient toutefois de se faire un plaisir de le prendre sur le fait lorsque pour eux l’opportunité se présenterait… mais aucun ne pourrait prendre cette place qu’elle était parvenue à acquérir, toutes ces années passées à lui mettre des bâtons dans les roues, même si ces derniers lui lançaient une véritable chasse aux sorcières. Bien entendu, il continuerait de faire son possible pour échapper au sort qui l’attendait dans le cas où il se faisait prendre, mais le divertissement aurait disparu.

"On y arrivera."

Cette perspective le rassérénait davantage. Au fond, peu importait son insigne et tous les infinis détails sans signifiance quelconque qui pourraient se dresser là, il n’avait aucune envie de se torturer l’esprit à cet instant. Peu importait qu’il soit contraint de mettre les voiles au terme des deux mois qui se profilaient, ça leur laissait tout du moins le temps et d’aviser en fonction. Ce serait probablement plus difficile que prévu, mais il était inutile de se préoccuper de cela alors qu’ils venaient à peine d’effectuer un tournant décisif dans leur histoire. Elle serait là, et au fond le nombre d’opérations qu’il pourrait projeter à travers le château pour terminer son année n’importait pas plus que les examens qui devaient décider de son départ. A présent, plus rien de tout cela n’avait de signification, ni même l’heure à laquelle il devrait faire son salut au reste du château si ses piètres résultats décidaient de lui offrir une année supplémentaire ou qu’un ultime méfait le propulsait vers la sortie avant qu’il n’ait pu passer ses ASPICs. Au fond une telle sortie avant de pouvoir prendre la tangente en bonne et due forme était quelque peu stupide, mais il aurait bien le temps d’y resonger d’ici là. En attendant et pour l’heure elle était à ses côtés, il s’agissait donc de s’efforcer de garder son statut d’élève aussi longtemps qu’il le fallait de manière à ne pas la voir s’éloigner plus rapidement qu’il ne l’aurait du.

"Je devrais avoir le droit de changer de maison pour pouvoir en profiter en permanence..."

L’idée de la voir délaisser ses couleurs pour arborer un uniforme rouge & or l’amusa un instant. Au moins, il n’aurait pas à se préoccuper du moment durant lequel il pourrait la voir sans tomber au beau milieu d’une ronde effectuée avec ses collègues préfets, ou de son emploi du temps qui ne concordait pas avec le sien. Leur différence d’année était elle aussi un obstacle de taille, mais ils auraient bien l’occasion de se trouver du temps commun. De toute manière, il n’adhérait pas spécialement à la perspective de se trouver à ses côtés à toute heure de la journée, tous deux avaient une vie respective et être ensemble n’impliquait pas forcément qu’ils ne soient plus en mesure de se détacher. La savoir présente, non loin de lui, cela suffirait, même si l’idée de pouvoir en profiter plus que de mesure était quelque peu réjouissante.

« On peut toujours essayer de tuer quelques Weasley, ça fera de la place et tu passeras inaperçue déguisée en Gryffonne. On s'assurera de garder la salle commune déserte en permanence. »
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyVen 11 Mai - 17:33

« Mh, j’aime mieux ça. Ca implique que je devrais me dissimuler, mais soit. Il serait regrettable que tu aies affaire à un amateur après les efforts mis à contribution dans cette guerre… seulement à l’avenir on se gardera loin du rebord de la tour d’astronomie. »

Il était difficile de regretter ce qu'il s'était passé en haut de cette tour. Elle ne pouvait que les estimer chanceux d'en être ressortis en un seul morceau, c'était vrai, tout aurait pu bien plus mal tourner et ils n'auraient certainement pas été là pour en discuter mais en même temps, elle ne parvenait pas à mettre cela dans le coin des mauvais souvenirs comme si au fond, il n'en était pas vraiment un. Pourtant, c'était là que tout avait véritablement volé en éclats, c'était là qu'avait pris fin leur guerre même s'ils avaient vainement essayé d'en sauver les restes, c'était là qu'elle s'était rendue compte qu'il était bien trop tard pour faire marche arrière aussi... Bien trop tard pour le détester comme elle l'avait toujours fait... A en regarder où ils en étaient aujourd'hui, le bon souvenir apparaissait comme une évidence. C'était plus d'une fois qu'elle se demande vaguement ce qu'il en aurait été si elle n'avait pas été une fois de plus au mauvais moment au mauvais endroit mais elle ne pouvait que penser qu'il n'aurait jamais véritablement tenté le diable comme il l'avait fait, se propulsant par la même occasion au rang de principale fautive. C'était probable. Presque sûr même... Enfin, c'était surtout terminé. Bien loin d'elle, l'envie de recommencer.

"Je n'ai pas la moindre intention de retourner au sommet de cette tour, encore moins avec toi et encore moins maintenant. Ca ferait vraiment trop cliché. Encore plus si on y risque nos vies."

Elle s'était souvent moquée des couples qui s'y rendaient, les pauvres ne semblaient pas se rendre compte à quel point ils étaient ridicules. Hors de question d'en arriver à les remplacer ! Être une adolescente comme toutes les autres était déjà bien assez compliqué comme ça alors si elle pouvait s'éviter des tracas supplémentaires surtout alors qu'ils n'en valaient pas la peine, elle n'avait aucune raison de s'en priver. Elle éviterait cette tour comme elle pouvait bien éviter Scarlett, et c'était dire à quel point elle y arriverait à merveilles. Elle ne s'y rendrait plus que pour ses cours d'Astronomie, vaguement pour ses devoirs si elle n'avait pas d'autres choix mais ça s'arrêterait bien là. Ce n'était pas non plus comme si c'était un lieu fétiche et qu'elle y passait le plus clair de son temps libre, elle pourrait largement se faire à l'idée de ne plus jamais y retourner. Il fallait espérer que ça s'arrêterait à cet endroit-ci parce que si elle devait commencer à éviter tous ceux où ils s'étaient vus en plus de ceux où la Gryffondor était capable de traîner, elle n'allait plus avoir beaucoup de coins où aller. Les salles de cours et la salle commune de Poufsouffle, tout au mieux. Si on partait du principe où il y avait peu de chances qu'elle se pointe en cours, ce dont elle n'était pas franchement certaines.

"Et n'espère pas un seul instant m'échapper. Je ne laisserai aucune personne vivante te traquer dans cette école."

Si elle souriait avec amusement, elle n'en était pas moins sérieuse. S'il devait continuer à manigancer elle ne savait pas trop quoi d'un bout à l'autre du château, elle comptait bien reprendre son rôle d'emmerdeuse et faire tout son possible pour lui mettre des bâtons dans les roues. Elle ne promettait pas cependant de le livrer à Jefferson, à McGonagall ou à n'importe quel autre représentant de l'autorité, toute heure qu'il passerait en retenue serait une occasion de moins de le voir — c'était horrible de commencer à réfléchir en ce sens et elle aurait bien été sauté de son plein gré du haut de cette fichue tour pour abréger ses souffrances. Il fallait véritablement qu'elle se reprenne et si elle avait encore l'infime espoir que tout soit dû à la peur qu'elle avait eu de ne jamais le revoir, elle ne pouvait que craindre qu'une telle illusion ne dure guère bien longtemps. Il faudrait ensuite se rendre à l'évidence : elle allait finir par porter sa photo dans un médaillon immonde et écrirait à ses parents qu'elle avait trouvé l'homme de sa vie et qu'elle voulait le leur présenter au plus vite, tout ça avec un sourire débordant de bonheur et de niaiseries. Par Merlin, faites que ça n'arrive jamais, il y avait fort à parier qu'elle ne s'en remettrait jamais et deviendrait l'une de ses bécasses inutiles qui échangeaient leur vie autour de muffins et d'une tasse de thé, sans aucune autre ambition que de combler les attentes d'un mari adoré et de mettre au monde une ribambelle de mioches braillards. Non, c'était définitif, le suicide semblait être plus approprié.

« Si ça n’en avait pas valu la peine, sois sûre que je n’aurais pas consacré tout mon temps et mon énergie à me battre bec et ongles pour être un adversaire digne de ce nom. Mais j’adhère à ton idée, en espérant que tes nouvelles proies te paraitront bien ennuyeuses après tout ce que nous nous sommes mutuellement fait endurer l’un à l’autre. »

S'il avait su que ça en valait la peine au moment où il s'était embarqué dans cette guerre, il avait bien de la chance, elle ne pouvait pas en dire autant. Au tout début, elle s'était même imaginée que ce n'était que l'histoire de quelques semaines, quelques mois tout au plus le temps qu'il trouve quelqu'un d'autre sur qui se défouler ou qu'il admette qu'une telle vengeance n'avait pas de sens lorsque le déclencheur n'était qu'une petite trahison de rien du tout mais il avait bien fallu reconnaître que non, ce n'était pas l'histoire de quelques semaines, mais finalement presque celle de toute une vie. Ou du moins d'un quart de celle-ci... Quatre longues années avec pour seuls répits les vacances, tout ça pour en arriver à la conclusion qu'ils ne se détestaient peut-être pas aussi bien qu'ils l'imaginaient. Là encore, il n'était pas question de regretter, seulement de constater. Au final, ça en avait valu la peine et elle n'y aurait rien changé même si elle en avait eu la possibilité. Comment les choses auraient-elles évolué si elle ne l'avait jamais trahi ? Auraient-elles évolué d'ailleurs ? Ne serait-elle pas toujours la parfaite petite esclave à lui obéir sans broncher, prête à prendre mille et un risques pour un peu qu'il le lui demande ? Si... Certainement. Et il n'aurait jamais vu en elle qu'une sbire de plus. Elle n'avait pas perdu au change.

"Oh, elles le seront. Tu n'as rien à craindre là-dessus. Mais j'aurais au moins la certitude de pouvoir passer mes ASPICs sans avoir été virée avant." remarqua t-elle d'une voix distraite, presque inintéressée.

Ca n'avait jamais été le cas jusque là et elle était presque persuadée qu'il n'y avait que Scipion pour parvenir à un tel exploit alors qu'elle s'était toujours montrée comme une élève modèle bien qu'un peu plus stupide que la moyenne. Ses notes étaient plus que bonnes, ses professeurs n'avaient jamais eu à se plaindre de son comportement du moins pas tous, elle n'enfreignait plus réellement le règlement depuis deux ans et pourtant... Comment avaient-ils été assez bêtes pour l'imaginer attaquer ses camarades dans une salle bondée sous les yeux de son ennemi juré ? Ca restait un mystère. Elle n'était pas réputée pour aimer grand monde, c'était un fait, mais elle n'avait jamais encore essayé de tuer qui que ce soit, pas à sa connaissance en tout cas. Ca n'avait pas été l'envie qui lui avait manqué, mais elle était juste assez disciplinée pour ne pas se laisser submerger par des pulsions meurtrières. Cette discussion n'aurait d'ailleurs probablement jamais eu lieu si elle s'y était adonnée puisque son nom avait pendant bien longtemps figuré en tête des personnes à faire disparaître. Enfin, il y avait peu de chance qu'il se laisse assassiner sans broncher tout de même...

« On peut toujours essayer de tuer quelques Weasley, ça fera de la place et tu passeras inaperçue déguisée en Gryffonne. On s'assurera de garder la salle commune déserte en permanence. »

Sarah ne put s'empêcher de rire. C'était certain qu'éliminer un Weasley, ou deux, voire même dix, ne dérangerait pas grand monde et personne ne verrait la différence d'ailleurs. Ils étaient bien trop nombreux pour qu'on puisse prendre la peine de les compter chaque jour et leurs familles elles-mêmes ne devraient pas remarquer grand chose. Au pire, elles les referaient. Ils se multipliaient à une vitesse telle qu'il paraissait difficilement envisageable qu'ils soient obligés d'attendre neuf mois pour mettre un môme au monde. Peut-être n'étaient-ils pas véritablement humains ? Ou bien avaient-ils fait des recherches scientifiques concluantes et refusaient d'en faire profiter le reste du monde ? Personne ne pourrait les en blamer, bien au contraire, ça éviterait d'avoir des gamins par millier là où il n'y en avait pas besoin, comme dans cette école par exemple. Toujours était-il qu'aucun Weasley n'aurait l'honneur d'être la première personne à rendre l'âme si elle pouvait faire du tri à Gryffondor. Pas en ce moment en tout cas...

"Pourquoi pas. Ils ont même commencé à inflitrer les autres maisons de toute façon, alors ça ne fera de mal à personne. Par contre, je refuse catégoriquement d'avoir à me teindre en rousse pour me faire passer pour l'une d'entre eux. Je préfère encore t'apercevoir une fois tous les trente-six du mois que de toucher à mes cheveux."
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptyVen 11 Mai - 22:44

"Je n'ai pas la moindre intention de retourner au sommet de cette tour, encore moins avec toi et encore moins maintenant. Ca ferait vraiment trop cliché. Encore plus si on y risque nos vies."

Hormis l'épisode peu glorieux qui s'était déroulé en haut de cette tour, il était risible de les imaginer en stéréotype des amoureux transis, les yeux dans les yeux, un sourire niais plaqué sur le visage, avec un coucher de soleil au dernier plan du paysage. Déjà qu'il n'était pas à l'aise avec ce genre de choses, s'il avait été contraint de jouer les romantiques et d'effeuiller une marguerite chaque fois qu'il en croisait une avec un air rêveur qui ne lui aurait absolument pas correspondu, il pouvait tout aussi bien jeter l'éponge maintenant. Bientôt, il se retrouverait à délaisser sa place de parfait cancre, ce qu'il préférait éviter dans la mesure du possible, et commencerait ressembler au préfet des Serdaigles, à la copie conforme du type parfait toujours agréable avec tout le monde, et des crampes dans le visage à force de sourire à longueur de journée, ce qui n'avait rien d'une perspective réjouissante. Dans ce cas de figure, il préférait encore s'exiler du château que de jouer les abrutis ingénus entourés d'une myriade d'amis. Déjà que tomber amoureux ne faisait absolument pas partie des options du programme à l'origine, s'il commençait à devenir le parfait bisounours accompli alors il pourrait effectuer une sérieuse remise en question. D'un autre angle, pour ce qui était de la tour et de l'humiliation qu'il s'était lui-même infligé la fois dernière, il n'était pas fâché de ne plus avoir à y retourner. Cette histoire d'escalade sur le mur, il l'avait certes bien cherchée et n'était pas à la veille de réitérer l'expérience, il en avait assez bavé comme ça. Et dire que, pour la première fois depuis des années passées à chercher les ennuis où il était susceptible d'y en avoir, il avait flirté avec la mort... même s'il l'avait déjà approchée dangereusement lors de son escapade avec Naïa aux ruelles mal famées, les choses avaient pris une toute autre ampleur lorsqu'il avait failli chuter du haut de ce mur. Et dire que la Poufsouffle aurait également pu y passer par sa faute... enfin préférant se recentrer sur autre chose que de resonger à cet évènement, il chassa de sa tête ces néfastes pensées.

" Quel dommage, il va falloir trouver autre chose pour les soirées romantiques à passer à se regarder dans le blanc des yeux... " commença-t-il non sans une pointe d'ironie dans la voix. " Non, une telle mort n'aurait rien eu de bien glorieux, on n'a même pas essayé le crime passionnel. "

Il avait beau plaisanter, il pouvait tout de même s'estimer heureux de se retrouver là, au milieu d'un couloir désert en sa compagnie plutôt que côte à côte, enterrés six pieds sous terre sous la forme d'un rassemblement d'os diforme suite à une chute mortelle. Aussi incertain que se dessinait son avenir, il lui restait tout de même deux mois dont il voulait profiter en bonne et due forme, et en vie dans la mesure du possible. Même si sa mort en aurait plus réjouis qu'elle n'en aurait déçus, il n'était pas sûr de vouloir leur offrir ce présent en guise de cadeau d'adieu. Et dire qu'elle s'était mise en péril elle aussi pour s'assurer qu'il remonterait... ce sans quoi il aurait pu dire adieu à son existence au moment où il s'était rendu compte qu'il serait bien moins aisé de remonter qu'il ne l'avait prévu.

"Et n'espère pas un seul instant m'échapper. Je ne laisserai aucune personne vivante te traquer dans cette école."

Haussant un sourcil et arborant une expression amusée, Scipion dévisagea la Poufsouffle sans ciller. Réellement, elle comptait continuer à le garder à l'oeil afin de surprendre le moindre de ses méfaits? Voilà qui était intéressant... comptait-elle donc le sanctionner par une retenue ou un retrait de points lorsqu'elle le prendrait en flagrant délit? Il demandait à voir, mais était curieux de voir comment désormais, elle comptait s'y prendre pour qu'il se tienne à carreau. Car si d'un côté il était près à faire des efforts à ce niveau, il n'était pas non plus à la veille de se placer au premier rang dans chaque cours qui le séparait de ses ASPICs et à déménager dans la bibliothèque sous prétexte de révisions, il y avait encore tant de coups qu'il n'avait pas réalisés au château qu'il aurait été stupide d'en rester là. D'un autre angle, il aurait plutôt été curieux de les voir en cavalcade dans les couloirs, l'un cherchant à surprendre l'autre en flagrant délit alors qu'ils étaient ensemble...

" Mh... devrais-je avoir peur? " murmurra-t-il sans quitter son sourire. " Il faudra que je veille à ne pas être pris en filature dans ce cas de figure, et que je me constitue des alibis solides. Enfin ça dépend, j'ai le droit aux retenues avec la préfète en question en suivant? "

Se voyant en train de préparer une nouvelle offensive pour passer le temps, il imaginait Sarah arborant un air de lassitude non feinte, haussant les yeux au ciel après l'avoir surpris à projeter de semer le chaos dans les couloirs ou à s'introduire discrètement dans les salles de cours pour trouver de quoi se divertir. En tout cas, probablement serait-il plus sage à l'avenir d'éviter de s'évader de retenue, comme il avait l'habitude de le faire, qu'importaient les ennuis que cela pouvait lui apporter... néanmoins, il allait falloir faire en sorte que son statut de trouble-fête soit compatible avec l'insigne de la Poufsouffle, ce qui ne serait probablement pas une mince affaire...

"Oh, elles le seront. Tu n'as rien à craindre là-dessus. Mais j'aurais au moins la certitude de pouvoir passer mes ASPICs sans avoir été virée avant."

Se passant en mémoire l'épisode du bal durant lequel il avait agi en parfait traître dans le but d'assouvir ses propres intérêts, il songea que le fait qu'ils soient encore là à l'heure qu'il était relevait du miracle pur et simple. C'en était déjà un que les rumeurs qu'il avait fait naître à son sujet n'aient pas donné lieu à de plus lourdes conséquences, mais il pouvait tout autant s'estimer heureux d'avoir évité le renvoi lorsqu'elle l'avait pris en flagrant délit lorsqu'il sortait du bureau de la directrice. Il ignorait d'ailleurs pourquoi sa sanction s'était limitée à une simple retenue, mais il était bien loin de s'en formaliser, il se préférait davantage en élève errant dans le château qu'à vagabonder dans les rues de Londres pour trouver à quoi employer son existence avant sa majorité et l'obstention de ses ASPICs.

" Eh, je te rappelle que tu n'as tout de même pas non plus été mauvaise à ce jeu-là, c'était presque pire d'échapper à ta vigilance qu'à celle de l'ensemble du corps professoral. " rétorqua-t-il en feignant l'outrance.

Il était tout de même curieux de les voir en parler comme si de rien n'était alors qu'il avaient employé leur temps respectif à se mettre continuellement des bâtons dans les roues, si bien que cela faisait partie de leurs habitudes dès à présent. Au fond, sûrement en riraient-ils au fil du temps, en se rappelant leurs coups bas respectifs... comme si cette guerre n'était plus qu'un souvenir lointain, un détail de leur histoire commune qui leur avait bien pris quatre années de leur scolarité. Seulement... durant combien de temps en auraient-ils l'occasion? Il réalisait peu à peu qu'il commençait à se poser de plus en plus la fameuse question du croisement de leurs routes, au terme des deux mois qui les séparaient de son départ définitif. S'efforçant de chasser de nouveau cette idée-là, il se recentra sur leur conversation qui prenait de fil en aiguille un ton léger, comme si rien ne s'était alors passé.

"Pourquoi pas. Ils ont même commencé à inflitrer les autres maisons de toute façon, alors ça ne fera de mal à personne. Par contre, je refuse catégoriquement d'avoir à me teindre en rousse pour me faire passer pour l'une d'entre eux. Je préfère encore t'apercevoir une fois tous les trente-six du mois que de toucher à mes cheveux."

Laissant échapper un nouveau rire en l'imaginant tester un sortilège sur sa masse capillaire, changeant ainsi l'image de Sarah Wotton, la blonde aux airs hautains en membre de la famille Weasley aux côtés de tous les spécimens qu'elle habitait déjà. Un bon nombre avait déjà envahi sa maison et il ne pouvait espérer passer une journée sans en croiser deux ou trois, le regard empli de reproches lorsqu'il était le responsable d'une chute de points de leur sablier... même si comme elle l'avait dit certains commençaient à se tourner vers les autres maisons, il voyait difficilement Gryffondor débarrassée de cette maladie incurable.

" Mh. J'ai droit de négocier pour la perruque ? " répondit-il avec un léger amusement.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. [ANNEE 2017-2018] Courage, fuyons. EmptySam 12 Mai - 11:30

" Quel dommage, il va falloir trouver autre chose pour les soirées romantiques à passer à se regarder dans le blanc des yeux... Non, une telle mort n'aurait rien eu de bien glorieux, on n'a même pas essayé le crime passionnel. "

Si elle n'avait jamais eu dans ses plans de passer rien qu'une seule véritable soirée romantique dans sa vie, ni avec lui ni avec personne d'autre d'ailleurs, Sarah ne pouvait pas nier avoir envie de savoir comment ça pouvait se passer avec le Gryffondor. C'était certainement le seul garçon de l'école toute entière qu'elle était bien incapable d'imaginer dans ce rôle-là, aussi ça ne pouvait qu'être surprenant. Sûrement bien loin des heures interminables à se fixer en souriant bêtement en attendant que le temps passe. Enfin, ça ne serait probablement pas demain que cela viendrait faire partie de leurs emplois du temps, et c'était bien mieux ainsi. Roucouler dans un couloir désert devait flirter de très près avec les limites du convenable qu'elle s'était instaurée en rentrant ici, ça les aurait autrefois largement dépassé mais il fallait rappeler aussi qu'elles n'avaient pu qu'être repoussées par les récents évènements... Il était inenvisageable de se laisser aller à des soirées aussi stupides que cela, ça commençait comme ça et ça finissait avec un dîner aux chandelles tous les week-ends. Elle voulait bien laisser ce passe-temps là à qui le voulait, il était hors de question qu'elle fasse un jour partie de ces filles idiotes qui n'attendaient que ça. Encore heureux d'ailleurs, la chute était peut-être terminée, elle pourrait enfin reprendre une vie normale sans se demander quelle triste constatation elle pourrait faire encore... Peut-être que le bout du tunnel était en train de se dessiner doucement, qu'il ne restait plus longtemps à attendre avant d'en sortir complètement ?

"Tant pis. On aura qu'à faire des promenades au clair de lune dans le parc, main dans la main, pendant lesquelles tu m'expliqueras à quel point je te suis indispensable. Je devrais pouvoir m'en contenter. Quant au crime passionnel, on pourra toujours essayer plus tard, s'il n'y a que ça pour te faire plaisir."

Sa voix s'était faite faussement rêveuse, comme si de tels projets avaient un jour fait partie de ce qu'elle souhaitait voir arriver, des étapes importantes et inévitables de sa vie future. Ca ressemblait bien trop à ce qu'avait pu espérer un jour sa génitrice pour pouvoir l'envisager rien qu'un instant, même lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant qui croyait au Prince Charmant. Oui, bon d'accord, il tuait rarement la princesse à la fin de l'histoire mais il aurait très bien pu si les choses s'étaient un peu moins bien passées. C'était stupide aussi, cette idée qu'elles étaient toujours entièrement dévouées à leurs princes, qu'elles ne connaîtraient jamais que lui et qu'ils vivraient longtemps, heureux et avec plein d'enfants. Selon la logique de la blonde, vivre heureux avec plein d'enfants c'était déjà impossible, ce qui tendait à prouver que ses histoires n'étaient que des tissus de mensonges écrits dans le simple but de forcer les petites filles à aimer les chevaux blancs et de se rêver mère au foyer. C'était pathétique. Fort heureusement, elle y avait échappé. Elle n'avait d'ailleurs jamais pris la peine de vérifier si Danah espérait ce genre de vie-là ou bien si leur mère avait finalement mieux réussi leur éducation qu'elle en donnait généralement l'impression... Elle aurait certainement l'occasion d'aborder la question avec elle plus tard, lorsqu'elles se retrouveraient sur le chemin de Newcastle, bien loin de Poudlard et de l'existence qu'elle y avait mené jusque là. Rien ne serait plus pareil lorsqu'elle y retournerait... Les deux derniers mois passaient toujours bien trop vite d'ordinaire mais là, ça allait être un véritable enfer que de savoir qu'il resterait un jour de moins chaque matin. Enfin... Le départ n'était pas encore pour demain, inutile de s'embrouiller l'esprit avec des craintes, certes, justifiées mais pas forcément à leur place.

" Mh... devrais-je avoir peur? Il faudra que je veille à ne pas être pris en filature dans ce cas de figure, et que je me constitue des alibis solides. Enfin ça dépend, j'ai le droit aux retenues avec la préfète en question en suivant? "

Elle haussa les épaules avec un certain sérieux alors qu'elle se battait pour retenir un énième sourire. Elle imaginait sans mal leurs entrevues lui servir à en apprendre davantage sur ses intentions et même si c'était une perspective plus ou moins étrange, elle ne pourrait pas réellement s'en étonner de se savoir la mettre en application. Bien entendu, ce n'était pas vraiment ainsi qu'elle voyait leurs prochaines rencontres, mais après tout pourquoi pas. La Poufsouffle les voyait mal se raconter leurs vies dans les moindres détails, se questionner sur leurs journées avec une avide envie d'en savoir davantage sur ce quotidien qu'ils ne pouvaient pas partager... D'accord, ils ne savaient pas grand chose l'un de l'autre, si ce n'est ce qu'ils avaient réussi à entendre ou savoir ici ou là sans jamais pouvoir obtenir, lui semblait-il, de véritables confirmations mais cela ne changeait rien. Peut-être un jour finiraient-ils par aborder le sujet, rien ne les empêchait c'était vrai, mais elle serait bien incapable de passer ses journées à lui raconter des anecdotes familiales en gloussant d'un air débile. Elle n'avait de toute façon pas grand chose à raconter de ce côté-là, il connaissait sa soeur visiblement alors c'était largement suffisant, il n'y avait rien à rajouter. Elle n'avait rien à dire de plus quant à sa famille, il avait dû comprendre l'essentiel de lui-même et elle n'avait pas l'intention de s'étendre davantage.

"Comme si je n'avais pas mieux à faire que de passer mon temps à te tenir compagnie en retenue, sérieusement. Je pourrais toujours demander à Cooper ou Alexander de s'arranger pour rester avec toi si tu veux ?"

Un air faussement innocent s'installa alors sur son visage. Il ne semblait les apprécier ni l'un ni l'autre, ce qui la dépassait un peu puisque s'ils ne faisaient pas partie de ses amis — Qui pouvait prétendre l'être de toute façon ? — elle n'avait pas grand chose contre eux. Elle les évitait pour des raisons pratiques, Cooper parce qu'elle lui en voulait toujours de l'avoir laissé se débrouiller toute seule dans son histoire de vengeance et Alexander parce qu'il avait été au mauvais endroit au mauvais moment, à sa demande en plus, mais elle ne les détestait pas pour autant... Ils étaient sympathiques du peu qu'elle les connaissait. Ce qui ne lui avait jamais véritablement donné envie de les connaître davantage, c'était vrai. Ce n'était que des camarades, des collègues, des gens qu'elle voyait parce qu'elle y était obligée et dont elle ne chercherait pas la moindre nouvelle après la fin de l'année. Pourquoi faire ? Leurs chemins ne s'étaient croisés que par obligation, il n'y avait aucune raison de souhaiter faire partie de leur vie d'une quelconque manière lorsqu'ils se sépareraient. Peut-être aurait-elle l'occasion de les apercevoir dans une autre vie ? Elle n'y voyait pas d'inconvénient...

" Eh, je te rappelle que tu n'as tout de même pas non plus été mauvaise à ce jeu-là, c'était presque pire d'échapper à ta vigilance qu'à celle de l'ensemble du corps professoral. "

Sarah sourit de plus belle, amusée par son outrance. Elle l'imaginait facilement avoir passé ces quatre dernières années à se plaindre de sa présence systématique sur son chemin mais les trois quart du temps, il n'avait été question que du hasard, de coïncidences à répétition, rien de bien volontaire en soi mais qui n'était pas non plus pour lui déplaire. Elle pouvait être presque certaine qu'elle le croiserait au moins une fois chaque semaine, comme le destin avait voulu lui prouver qu'elle était obligée de le supporter, de lui garder une place même infime dans sa vie... Elle avait fini par s'y faire, sans grand mal d'ailleurs. Il y aurait eu mille et un crétins à surveiller en permanence dans l'école mais non, il avait fallu que ça tombe sur lui, encore et toujours.. Il avait d'ailleurs fait preuve d'autant de talent qu'elle pour lui mettre là main dessus quand elle ne voulait surtout pas le voir, que ce soit lors de leur première rencontre à la Salle de Duel ou encore aujourd'hui... Elle ne s'en était jamais véritablement plainte même si le hasard pouvait parfois être pesant. A croire qu'ils n'avaient pas véritablement le droit d'avoir une vie bien loin l'un de l'autre. Elle commençait à comprendre pourquoi désormais et si elle avait cru à cette matière stupide qu'était la divination, elle se serait même laissé aller à penser que c'était écrit depuis bien longtemps.

"Je ne faisais que mon devoir."

Elle ne l'avait d'ailleurs toujours fait qu'avec lui. Les autres pouvaient bien s'entrainer à s'avadakedavriser les uns les autres que si Scipion avait en tête le plus infime des méfaits cela passait très loin après. Elle avait toujours été une Préfète exemplaire qu'au nom de leur guerre et n'aurait probablement aucun mal à faire abstraction de ce rôle-là si jamais l'occasion le lui demandait maintenant qu'elle était terminée. Enfin, l'heure n'était pas à ce genre de suppositions, c'était d'ailleurs mal vu d'imaginer une seule seconde faire comme s'il n'y avait pas la moindre règle à respecter, ou pire à faire respecter. Ce n'était amusant que pour attirer des ennuis aux gens de toute façon, jouer les justicières n'avait jamais fait partie de ses principes. Là encore, elle parvenait généralement à trouver un quelconque intérêt à le faire... Le rire du Gryffondor la ramena à la réalité, bien loin de ses pensées déplacées.

" Mh. J'ai droit de négocier pour la perruque ? "

Elle soupira lassement et retrouva aussitôt son habituel air prétentieux. Ce n'était vraiment pas drôle. Il avait déjà été bien plus doué que là. Cela faisait bientôt dix-sept ans qu'elle était blonde et, aussi difficile était-ce à supporter par moment, elle n'avait pas la moindre intention de faire changer les choses. Jamais. L'ombre de son sourire persistait malgré tout, la décrédibilisant sans problème mais elle n'en avait que faire finalement, ce n'était pas comme s'il y avait foule de monde pour remarquer qu'il lui arrivait d'être autre chose qu'une peste.

"Non. Ce serait bien assez humiliant comme ça d'avoir à porter l'uniforme des Gryffondors."
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