Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 
[ANNEE 2017-2018] Douce nuit.
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptySam 28 Avr - 22:18

Le couvre-feu était tombé depuis un long moment déjà. La lune brillait et éclairait de ses rayons la salle commune des blaireaux, dessinant sur les tapis sombres des ombres étranges et dansantes sans que personne n'y prête grande attention. Le silence règnait en maître sur la pièce, seulement dérangé par le crépitement des quelques braises rougeoyantes qui se consumaient encore lentement dans la cheminée. Sarah s'était installée dans un coin du canapé qui faisait face à l'âtre, recroquevillée sous sa couverture qu'elle avait pris soin de descendre avec elle. Le sommeil ne venait pas, pourtant elle l'avait attendu. Morphée n'avait pas daigné se montrer, probablement effrayé par tout ce à quoi elle pouvait bien penser. Il fallait reconnaître que sa vie n'était pas des plus roses ces derniers temps même si elle feignait toujours de vivre un rêve éveillé auprès du château tout entier. Elle se faisait néanmoins plus discrète, plus effacée. Il n'était pas rare de la voir traverser les couloirs sans un regard moqueur pour que que ce soit avant de s'engouffrer dans sa salle commune sans un mot pour n'en ressortir qu'au dîner... Les relations de la Préfète avec le monde qui l'entourait n'étaient plus les mêmes et personne ne semblait véritablement s'en soucier, elle la première. Toujours tirée à quatre éplingles, elle faisait l'effort d'être la fille superficielle qu'elle avait toujours été mais sans Scarlett, ce n'était plus aussi amusant...

Scarlett... Voilà qu'elle s'était mise à lui causer bien du soucis... Ruby sortit de nulle part et vint lui mordiller doucement le doigt avant de se coucher sur la couverture et d'oublier de l'embêter davantage. La blonde caressa distraitement l'animal alors qu'elle se replongeait dans la contemplation de ces braises agonisantes. Elle s'était laissée aller à voir en elle une véritable amie, la seule qu'elle aurait pu avoir entre les murs de l'école, s'imaginant déjà leurs conversations sans fin à rattraper le temps perdu dans leurs futilités, l'invitant pour les vacances, l'imposant presque comme un membre de la famille... Rêvassant à ces relations idylliques dont on entendait parler dans les couloirs et qu'elle avait toujours pris soin d'éviter pour une seule et unique raison : la confiance. Les récents évènements n'avaient fait que jouer en sa faveur. La seule fois où elle s'était risquée à la lui accorder, elle s'était empressée d'aller tout raconter sans la moindre trace de culpabilité, venant ensuite broder un mensonge insensé pour cacher la vérité. Bien sûr, elle n'avait toujours pas la moindre preuve de ce qu'elle avançait, Scarlett ne lui avait pas ouvertement avoué qu'elle avait été raconté à Scipion qu'elle l'aimait mais c'était finalement tout comme. Comment l'aurait-il su autrement ? Leur amitié avait été réduite en cendres et il ne restait plus rien que des souvenirs qu'elle ne parvenait pas à savoir bons ou mauvais dont elle préférait oublier l'existence. Sa seule amie s'était fait la malle et avec elle l'espoir éteint pendant cinq ans de mettre enfin la main sur cette fille parfaite à qui l'on pouvait tout dire et sur qui on pouvait toujours compter... Elle ne s'en était pas plainte une seule fois depuis leur dispute, feignant l'indifférence. La comédie n'avait pas changé, seul le rôle était différent. Si cela s'était arrêté là, peut-être Morphée se serait-il donné la peine de venir mais c'était bien trop espérer. Si leur amitié avait volé en éclats, ce n'était pas pour rien. Réduite à néant pour un garçon...

Scipion... Parce qu'il venait lui pourrir la vie jusqu'au bout, même quand elle l'évitait à longueur de journée, lui laissant champs libre pour ses activités douteuses dont elle n'avait même plus vent depuis le sinistre épisode de la salle de duel. Elle ne lui avait plus adressé la parole et n'avait même pas croisé son regard rien qu'une fois, pourtant elle ne parvenait pas à se reprendre et à passer au dessus. Rares étaient les nuits qui passaient sans qu'elle ne repense à sa fuite, sans qu'elle ne ressente ses lèvres sur les siennes, sa main sur sa joue... Il avait fui, prétendant ne pas vouloir qu'elle souffre. Balivernes. Pensait-il honnêtement qu'elle vivait un véritable conte de fée à l'heure actuelle ? A se demander jusqu'à devenir folle s'il jouait ou s'il était sincère ? A regretter d'être venue, de ne pas l'avoir retenu, de s'être risquée à l'embrasser sans savoir véritablement où cette impulsion la mènerait ? Elle tentait vainement de se convaincre que c'était mieux ainsi puisqu'il partirait dans quelques semaines et qu'elle ne le reverrait certainement jamais. Les larmes se mirent silencieusement à couler. Il allait quitter sa vie pour de bon, après six ans à en occuper l'une des places les plus importantes... Il ne resterait plus rien de tout cela, encore que des regrets, des souvenirs et des choses inachevées. Leur danse, leur guerre, leur duel... Parce que tout cela n'aurait pas la moindre fin, ils n'en auraient pas le temps et quand bien même ils l'auraient eu, aurait-elle trouvé le courage de l'affronter pour les terminer ? Absolument pas. Il restait un infime espoir qu'il redouble, ou qu'ils se croisent un jour à Pré-au-Lard ou au Chemin de Traverse mais pouvait-elle l'espérer réellement ?

Sarah n'eut pas le temps de se lamenter davantage sur les tristes perspectives que lui offraient les jours à venir que des pas se firent entendre dans les escaliers menant aux dortoirs. Elle essuya négligemment ses joues mais cela ne servit à rien, les larmes revenaient en surnombre. Un soupir et elle se retourna vers la porte, incapable de mettre un nom sur les pas qui descendaient inévitablement vers la salle commune. Le visage de Whitby apparut enfin et lui tira une espèce de grognement mécontent alors qu'elle se retournait vers la cheminée. Ne pouvait-on plus être tranquille nulle part ?!

"Qu'est-ce que tu fiches ici ?"


Dernière édition par Sarah E. Wotton le Mar 5 Juin - 12:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 29 Avr - 20:46

La gentille petite Astride avait peut-être disparue pour de bon ? C’est la question que se posait la poufsouffle en remontant du terrain de quidditch, balai à la main. Elle avait passé la journée à s’entrainer et se sentait exténuée, mais elle n’avait malheureusement plus beaucoup le choix. Les récents événements et ses heures de colles lui donnaient un retard considérable sur son planning de révision et pour ce qui était du quidditch, elle ne pouvait pas vraiment se permettre de faire preuve de négligence. Pourtant, cette matière ne lui saurait d’aucune utilité à l’avenir et elle aurait très bien pu songer à l’abandonner il y a des années de ça. Seulement, elle s’obstinait à vouloir se prouver qu’elle était capable de tout faire, dans le domaine scolaire, sans être confrontée à l’échec. Seules ses notes d’examens lui permettraient de valider sa théorie et elle se faisait un devoir de tout mettre en œuvre pour être à la hauteur. Cependant, dès qu’elle arrêtait de monter régulièrement sur un balai, la poufsouffle perdait le peu qu’elle avait réussi à faire entrer dans sa tête et chaque nouvel entrainement semblait être une première fois dans son esprit. Bien sûr, elle bénéficiait toujours de l’aide précieuse de Zora, mais cette dernière avait ses ASPICs à passer et donc, beaucoup moins de temps à lui accorder ce qui paraissait tout à fait normal. Astride se débrouillait donc seule, ce qui n’avait rien d’évident pour elle. Rien que trouver le bon jour pour investir le grand terrain était un véritable cauchemar. Elle tenait à s’assurer qu’aucune équipe ne se l’était approprié pour ne pas passer pour une cruche devant des personnes toutes plus douées les unes que les autres. Sauf que ce n’était pas chose facile. Elle n’était pas la seule à avoir besoin d’entrainement et il arrivait parfois qu’un parfait inconnu la rejoigne et s’invite sans même lui demander son avis. L’entrainement aurait pu se dérouler aussi normalement que d’habitude, et pourtant, elle se posait une bien étrange question en marchant, tout en essayant de se remémorer le déroulement de sa journée.

Une troisième année, une simple petite troisième année avait décidé de se rendre sur le terrain exactement le même jour et à la même heure qu’elle. Ce n’était pas gênant finalement, le terrain était bien assez grand pour deux et Astride pensait tout de même parvenir au niveau de cette petite fille et donc de ne pas subir de moqueries. Seulement, elle eut vite fait de remarquer que ce n’était pas le cas, la petite serdaigle, qui se nommait apparemment Brittany semblait incroyablement à l’aise sur un balai et eu vite fait de lui proposer un entrainement collectif. La poufsouffle accepta croyant bien faire et se retrouva à tenter de faire entrer le souaffle dans l’un des anneaux pendant que son adversaire essayait de l’en empêcher. Si a cinquième année pensait ne pas avoir trop de mal à réaliser cet exercice, elle se rendit vite compte que c’était loin d’être le cas et après des dizaines d’essais infructueux, elle baissa les bras pour échanger sa place avec la petite fille. Malheureusement, le résultat fut tout aussi désastreux et elle ne réussit qu’à attraper la boue qui se trouvait au sol, en chutant à plusieurs reprises. Terriblement vexée, elle décida tout simplement de mettre fin au massacre, prenant congé de Brittany sur un ton froid qui lui valut un coup d’œil interloqué. La poufsouffle avait à peine quitté le terrain qu’elle regrettait déjà son geste. La petite fille ne lui avait rien fait, elle était douée et c’était tout ce qui importait. Etait-elle vraiment méchante et jalouse au point d’en vouloir aux autres d’avoir du talent ? Probablement puisqu’elle venait d’en apporter la preuve, mais c’était bien loin de la réjouir.

Que ce soit pendant le diner, sous la douche ou sous ses couvertures, Astride était incapable de penser à autre chose. Etait-elle réellement devenue la pire des garces en l’espace d’une année, voire même de quelques mois. Ses derniers exploits lui revenaient aisément en tête, elle s’était montée odieuse envers Flynn, n’hésitant pas une seule seconde à l’accrocher au plafond pour se venger. Son comportement envers Hecate n’était pas non plus irréprochable, loin de là et Alexander avait lui aussi fait les frais de sa mauvaise humeur, sans compter Bonnie qui avait eu le plaisir de lui faire payer ses mauvaise actions pendant plus d’un mois. C’était évident maintenant, ce n’était pas les mauvaises fréquentations qui lui faisaient défaut, mais son propre comportement à elle. Ce constat la désespérait. Astride s’était toujours tenue à l’écart des commères et autres pimbêches, qu’elle ne supportait pas, dans l’espoir de ne jamais leur ressembler un jour, et voilà qu’elle était pire, bien pire. Les heures passaient et la jeune fille ne parvenait toujours pas à trouver le sommeil. Ses pensées la hantaient et il lui était impossible de trouver un peu de répit si elle ne se donnait pas meilleure conscience rapidement. Après mûre réflexion, l’idée d’envoyer un petit mot d’excuse à Brittany ne lui parut pas être une si mauvaise idée et elle s’empressa de rabattre ses couvertures pour mettre son projet à exécution. Etrangement, il y avait encore de la lumière dans la salle commune, et bien qu’elle ne soit pas en mesure de savoir qu’il s’y trouvait encore quelqu’un, elle se demandait qui pouvait bien vouloir passer une nuit blanche à quelques semaines des examens.


"Qu'est-ce que tu fiches ici ?"

Même sans regarder la personne qui venait de s’adresser à elle, il ne lui était pas difficile de savoir qui venait de parler. Sarah. Elle avait passé tellement d’années à l’admirer et à tenter de lui ressembler que certaines traces de cette époque restaient encore bien présentes dans son esprit. L’intonation de sa voix, son assurance évidente et sa prestance étaient des choses qu’elles n’avaient jamais eues et qu’elle avait toujours voulu avoir. Enfin… Pour l’assurance cette fois-ci, on repasserait. Astride se faisait sûrement des idées, mais la préfète lui paraissait beaucoup moins sûre d’elle que d’habitude. La poufsouffle ne mit cependant pas très longtemps à se convaincre que tout ceci n’était que dans sa tête et tâcha de se convaincre qu’il n’était pas utile qu’elle fasse preuve de gentillesse avec sa camarade. Après tout, la dernière fois qu’elle avait imaginé pouvoir entretenir une conversation agréable avec la jeune fille, elle avait rapidement déchanté en constatant qu’elle était plus douée pour l’enfoncer qu’autre chose. Cette fois-ci, elle ne se laisserait pas faire. Il était loin le temps où elle faisait la groupie timide à l’idée d’approcher son idole. Sarah l’avait déçue, et pas qu’une fois, c’était suffisant pour qu’elle ne tente pas de renouveler l’expérience.

« On est dans la salle commune, sur deux mots, il y en a apparemment un dont le sens t’échappe. »

Elle avait gardé un ton neutre, prouvant à quel point cette stupide mésentente entre elles deux l’indifférait, bien que ça soit loin d’être le cas en réalité. Elle continua son chemin vers la porte, ne perdant pas son objectif final de vu. Envoyer la lettre, arrêter de culpabiliser, retourner dormir, c’était un très bon programme et elle ne comptait pas dévier. Cependant, la curiosité l’emporta sur ses belles résolutions, et elle ne put s’empêcher de se retourner pour constater que le visage de Sarah ne reflétait plus du tout l’assurance et la confiance en elle. Les larmes avaient dû couler pendant un certain temps déjà et bien qu’elle essaye de les éliminer, il paraissait évident que quelque chose n’allait pas. Astride hésita avant de faire demi-tour. La préfète lui avait bien fait comprendre qu’un tête à tête était loin d’être indispensable et qu’elle n’était pas la bienvenue à ses côtés. Seulement, la poufsouffle était sensible à son chagrin et voulait en même temps se prouver qu’elle n’était pas devenue aussi distante et insensible qu’elle le pensait. Elle se rapprocha donc de la sixième année, sans cesser de fixer son visage. Lorsqu’elle reprit la parole, le ton de sa voix était complétement différent, elle se montrait beaucoup plus sincère et amical qu’elle ne l’aurait voulu.

« Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »

Sans attendre d’y être autorisée, la poufsouffle se laissa tomber dans un fauteuil, le décalant légèrement pour pouvoir capter le regard de la préfète. Astride n’était pas stupide, et savait pertinemment qu’il y avait de fortes chances qu’elle se fasse jeter. Mais au moins, elle aurait essayé et il était probable que Sarah ait besoin de se confier, même si c’était à elle…
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyLun 30 Avr - 8:31

[HJ: Désolée, c'est pas très long et c'est nul.]

Sarah avait fini par se laisser aller à espérer que les choses se dérouleraient comme elle le désirait et que rien ni personne viendrait se mettre sur son chemin cette nuit. Les gens dormaient de toute façon, à des heures pareilles... Mais non. Ca aurait été bien trop beau. Et puis, surtout elle. Pourquoi Whitby ? Il y avait des gens par dizaine à Poufsouffle et il aurait été bien plus simple de supporter la présence de Jake que celle de cette idiote. Mais non. Pourquoi lui faciliter les choses ? Pourquoi faire en sorte qu'elle admette que ce n'était pas si horrible que ça et qu'elle reprenne confiance en elle ? Autant l'achever directement et regarder avec attention demain quels dégâts auront été causé. Il lui était impossible de sauver les apparences pour le moment et la brune en profiterait certainement. De toute façon, au point où elle en était de toute manière... Elle ne prit même pas la peine de la suivre du regard, se contentant d'observer avec désintérêt les braises qui commençaient à s'éteindre. Combien de temps restait-il avant que le soleil ne se lève ? Deux heures ? Trois peut-être...? Autant de minutes à passer en si mauvaise compagnie ou bien aurait-elle la jugeotte de remonter dans son dortoir pour la laisser profiter de la fin de sa nuit ? Ce serait bien trop agréable pour que cela soit vrai. Elle prétendrait sûrement avoir un truc à faire et resterait là jusqu'à ce qu'elle prenne la fuite. Parce que ça arriverait. Elle n'avait ni la force ni le courage d'affronter qui que ce soit pour l'instant et encore moins elle... N'avait-elle pas eu raison bien avant qu'elle daigne remarquer que quelque chose n'allait pas ? "Tu l'aimes bien, n'est-ce pas ?" Voilà des mois que cette conversation avait eu lieu, dans cette même-salle. Elle s'était contentée de ricaner en lâchant d'une voix moqueuse qu'elle en était même certainement amoureuse... Si seulement elle avait su.

« On est dans la salle commune, sur deux mots, il y en a apparemment un dont le sens t’échappe. »

Oui, et bien pour une fois, elle aurait préféré qu'on oublie à quel point elle était commune. Bien sûr, elle aurait pu aller trouver une salle déserte et tranquille pour s'installer pour la nuit, prétextant une ronde ou la traque d'un fauteur de trouble si jamais on ne venait qu'à l'interroger quant à sa présence hors de son dortoir mais elle craignait de tomber sur le Gryffondor en pleine manigance d'elle ne savait trop quoi. Elle faisait de son mieux pour l'éviter et n'avait pas envie de tout envoyer valser pour une histoire d'insomnie stupide. Que ferait-elle, si elle lui tombait dessus ? Elle se mettrait probablement à bafouiller avant de rebrousser chemin en croisant les doigts pour qu'il fasse comme si de rien n'était. Il était doué pour cela, au moins autant qu'elle. C'était d'ailleurs étonnant. N'aurait-il pas dû en profiter pour exterminer tout ce qui pouvait tenir plus ou moins debout dans sa vie ? Il n'en avait rien fait. Il n'avait même pas croisé son chemin rien qu'une fois, ce qui était d'autant plus étonnant qu'il se savait avoir le dessus, quoi qu'il arrive...

"Ah ? Je pensais pourtant savoir ce que c'était qu'une salle."

Remonter dans son dortoir n'était probablement pas une mauvaise idée. Echapper à Astride quitte à avoir à supporter ses camarades endormies. Qu'était le pire ? Là-haut, personne ne lui poserait la moindre question, personne ne lui adresserait la parole, personne ne la remarquerait. Ce serait tellement plus apaisant... Rien ne lui disait qu'elle la questionnerait mais il lui semblait étrange que la curieuse Whitby ne cède pas à la tentation. Elle ferait mine de n'en avoir que faire mais de la lâcherait pas avant d'avoir obtenu des réponses, ou quelque chose qui y ressemblait au moins vaguement... Manque de chance pour elle, la Préfète n'était pas décidée à faire la conversation et encore moins à la voir comme un psy. Elle n'avait pas besoin d'elle, ni d'elle ni de personne d'ailleurs, elle était assez grande pour se débrouiller. Si elle n'était pas encore tout à fait fixée sur ce qu'elle ferait de la place qu'avait laissé Scarlett, elle était bien certaine de ne pas avoir envie de la lui refiler à elle. L'idée d'avoir à remplacer sa meilleure amie la fit frissonner et elle resserra tant bien que mal sa couverture autour d'elle, manquant de faire tomber Ruby qui ne se réveilla pourtant pas. Sans s'en étonner le moins du monde, elle eut tout le loisir de remarquer à quel point elle avait visé juste lorsque la voix de la jeune fille résonna de nouveau dans la salle.

« Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »

Elle essuya de nouveau ses joues, consciente pourtant que cela ne servirait à rien et Astride s'installa dans un fauteuil non loin d'elle. Elle se crispa brusquement et le rongeur la prit sûrement pour une menace puisqu'il se redressa d'un coup, humant l'air avec une certaine inquiétude. Sarah n'y fit pas plus attention que ça, dévisageant avec prudence. Qu'elle se mette donc à rire et qu'on en parle plus ! Ce serait bien la première fois qu'elle en viendrait à se confier à cette idiote. La première fois...? Peut-être pas. Si leur conversation de la dernière fois restait hostile, elle n'en était pas moins basée sur quelques confidences, bien que sans importance. Justement, là, l'importance n'était plus moindre alors inutile de lui donner les cartes pour l'abattre. Ca abrègerait peut-être bien des choses mais il était tout simplement hors de question de se montrer aussi faible que cela. Lui raconter sa vie et attendre qu'elle daigne avoir un moment de gentillesse pour mettre un terme à tout ça. Plutôt mourir que d'attendre son bon vouloir ainsi.

"Si tu espères que je me mette à geindre que c'est injuste et que je t'explique à quel point ma vie est affreuse, tu risques d'attendre longtemps Whitby." souffla t-elle alors qu'elle se remettait à caresser son rat. "Tu n'as pas répondu à ma question d'ailleurs, qu'est-ce que tu fiches ici ? Je sais, on est dans la salle commune et blablabla mais jusqu'à preuve du contraire, tu n'es pas venue là pour me donner un cours de vocabulaire."

Enfin, il fallait du moins l'espérer...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyLun 30 Avr - 12:04

"Ah ? Je pensais pourtant savoir ce que c'était qu'une salle."

Astride se contenta de hausser les épaules. Sarah était fidèle à elle-même et ça ne l’énervait même plus. Comment avait-elle pu une seule seconde vouloir ressembler à une fille comme elle ? Finalement, c’était certainement le pire modèle qu’elle aurait pu avoir. La sixième année était inapte à ressentir des émotions humaines, n’était intéressée que par sa petite personne et se fichait éperdument du mal qu’elle faisait autour d’elle. Enfin, c’était ce que pensait la poufsouffle avant de se retourner vers sa camarade. Son visage larmoyant tendait à prouver tout le contraire. Quelque chose sonnait faux mais elle se sentait encore bien incapable de comprendre ce que ça pouvait bien être. Il devait sûrement arriver à la jeune fille de feindre la tristesse pour arriver à ses fins, à défaut d’être capable d’en éprouver réellement, mais même si cette hypothèse lui paraissait tout à fait adaptée à la préfète, elle n’était absolument pas valable dans le cas présent. Qui sortait de son dortoir en pleine nuit pour se réfugier dans un fauteuil et pleurer toutes les larmes de son corps ? Certainement pas Sarah. La poufsouffle se demanda un instant si elle se moquait d’elle, mais elle ne voyait pas franchement l’intérêt. Et puis, il était impossible qu’elle ait mis en place cette mise en scène simplement lorsqu’elle l’avait entendu descendre les escaliers. Ses yeux rougis laissaient croire qu’elle ne pleurait pas depuis seulement cinq minutes et il devait bien y avoir une raison précise à toutes ces larmes. Astride était convaincue de ne pas être la mieux placée pour consoler la préfète, mais elle était la seule ce qui réduisait fortement les possibilités. C’est donc après une courte hésitation qu’elle se jeta dans l’arène bien décidé à rattraper son horrible comportement.

"Si tu espères que je me mette à geindre que c'est injuste et que je t'explique à quel point ma vie est affreuse, tu risques d'attendre longtemps Whitby. Tu n'as pas répondu à ma question d'ailleurs, qu'est-ce que tu fiches ici ? Je sais, on est dans la salle commune et blablabla mais jusqu'à preuve du contraire, tu n'es pas venue là pour me donner un cours de vocabulaire."

La réaction de Sarah ne la surprit pas plus que ça. Elle devait probablement tenter de sauver les meubles s’il y en avait encore à sauver. C’était son truc de jouer sur les apparences et de paraitre toujours sûre d’elle et invulnérable. Seulement, dans le cas présent c’était presque risible. Il n’y avait rien à sauver, elle semblait tout simplement au fond du trou, comme si rien ne pourrait plus jamais la consoler. Astride ne savait pas du tout ce qui pouvait provoquer un tel chagrin, mais ça ne devait probablement pas être quelque chose d’anodin pour que la préfète se mette dans des états pareils. Décidément, elle avait un don pour surprendre la sixième année en bien mauvaise posture. A croire qu’il en serait ainsi à chaque fois qu’elles se croiseraient. En attendant, que ce soit Sarah ou une autre, la poufsouffle détestait voir quelqu’un pleurer. Seulement, elle ne pouvait pas se laisser aplatir par la préfète sous prétexte qu’elle ne se sentait pas dans son assiette. La dernière fois qu’elles s’étaient retrouvées en tête à tête, Astride n’avait pas passé le meilleur moment de toute sa vie et elle ne sentait pas capable de revivre exactement la même chose sans rien dire. En plus, elle s’était bien entrainée à jouer les méchante ces derniers temps, peut-être que c’était la meilleure solution cette fois-ci.

« Je ne sais pas si tu tentes d’être odieuse pour faire comme si tout était parfaitement normal, mais je pense que tu as touché le fond, il n’y a pas grand-chose à sauver. Je n’espère rien. Je constate que tu n’as pas l’air d’aller bien, c’est tout. »

La jeune fille regrettait déjà ce qu’elle venait de dire. Sarah allait probablement se lever d’un seul coup et lui fracasser le crâne contre un mur. Tout du moins, c’était une hypothèse sérieusement envisageable. D’autant plus qu’elle n’avait toujours pas daigné répondre à sa fameuse question ce qui risquait de l’irriter davantage. Astride n’avait pas spécialement peur de la préfète, mais elle était consciente qu’elle devait modérer ses propos pour ne pas finir assassinée et elle n’avait pas emprunté le bon chemin. En temps normal, elle pesait ses mots avec soin quel que soit son interlocuteur. Seulement, si pendant quinze ans elle avait tenté d’adopter une attitude en tous points irréprochable et elle devait commencer à en avoir sérieusement assez. Pourquoi ne pouvait-elle pas se comporter exactement comme tout le monde ? Ça avait l’air tellement facile pour les autres d’être odieux les uns envers les autres sans éprouver une culpabilité immédiate. Ils avaient pourtant toujours des amis et personne ne semblait leur en vouloir d’avoir leurs sautes d’humeurs. Enfin quoi qu’il en soit, Sarah ne pouvait pas aller très loin si elle tentait de lui échapper, le couvre-feu l’empêchait de sortir du dortoir sans avoir des ennuis et mis à part remonter en larmes dans son dortoir elle n’avait pas de nombreuses d’options. C’était bien ce qui empêchait Astride de répondre à la question de la préfète. Il y a encore quelques minutes elle s’apprêtait à sortir du dortoir et donc à se prendre une bonne heure de colle, mais l’absence de réponse risquerait tout simplement de la pousser à insister.

« Je ne faisais que passer. J’avais une bêtise à rattraper.»

Au final, elle n’avait rien fait donc elle ne pouvait pas se prendre une heure de colle. Tout du moins, elle l’espérait…


HJ : [Court et nul.]
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyLun 30 Avr - 19:32

« Je ne sais pas si tu tentes d’être odieuse pour faire comme si tout était parfaitement normal, mais je pense que tu as touché le fond, il n’y a pas grand-chose à sauver. Je n’espère rien. Je constate que tu n’as pas l’air d’aller bien, c’est tout. »

Ouh mais qu'elle était perspicace cette petite cinquième année ! Il serait grand temps de se méfier enfin de cette détective en herbe comme elle se le devait. D'ici peu de temps, elle parviendrait à décrypter toutes ses pensées d'un simple coup d'oeil juste parce qu'elle aurait enroulé une mèche de cheveux autour de son petit doigt ou parce qu'elle ne se serait servi que la moitié d'un verre d'eau. Elle était à prendre au sérieux et à surveiller de près, juste au cas où. Les lèvres de Sarah se fendirent d'un sourire moqueur parmi les larmes. Le résultat devait être pathétique mais au point où elle en était... Et puis, il s'agissait de Whitby la seule qui en savait trop sans qu'elle ne lui ait jamais rien dit alors un peu plus ou un peu moins. C'était vrai d'ailleurs ça, elle avait le don pour être au mauvais endroit, comme si elle avait une sorte de radar capable de savoir où elle se trouvait lorsqu'il y avait des situations compromettantes. C'était un pouvoir étrange dont elle était bien contente de ne pas profiter. Elle soupira de plus belle et posa son regard clair sur sa camarade, la fixant sans ciller. Puisqu'elle était là... Même sans se confier ou entrer dans les détails, peut-être pourrait-elle profiter de sa présence pour retrouver un semblant de vie sociale ? Bon, d'accord, ce n'était pas forcément la meilleure personne pour cela, jamais ses pensées ne se seraient dirigées vers elle à cette idée mais ce n'était pas vraiment comme si elle avait le choix. Non, c'était même pire que tout... Elle était peut-être psychologiquement mal en point mais là, ça s'apparenterait à du suicide tout de même ! Mais qui le saurait de toute manière ? Oui mais justement, si ça venait qu'à se savoir... Elle ne pouvait pas jouer les Best Friends Forever avec Whitby, c'était pas possible. Sauf qu'il n'y avait personne d'autre... Et puis, elles auraient presque pu être amies y'a très longtemps, très très très longtemps... Mais ça n'avait pas été le cas, ce n'était certainement pas pour rien ! Et puis zut, qu'importe les conséquences, elle n'avait pas l'intention d'en faire sa nouvelle meilleure amie de toute façon. Un moment passé ensemble ne les tuerait probablement ni l'une ni l'autre.

"Oui, je pense qu'on peut voir ça comme ça. J'ai touché le fond." reconnut-elle tout en étant bien consciente que ce n'était pas forcément ce qu'Astride entendait par là. "T'as trouvé à toute seule Sherlock ?"

Leur entente n'avait jamais été et ne serait jamais au beau fixe, elles n'essayaient d'ailleurs même pas de se comporter plus ou moins gentiment, ni l'une ni l'autre. Se mentir ne servirait à rien. On ne pouvait pas aimer tout le monde. Elles avaient été capable de se supporter un moment la dernière fois, peu après Halloween même si ça avait fini par dégénérer. Là, il y avait peu de risques normalement. Il n'y avait pas grand chose sur quoi elles pourraient ne pas être d'accord, pas foule de menaces en l'air à proférer non plus... Peut-être auraient-elles droit à une conversation normale en fin de compte ? C'était un peu difficile à imaginer mais après tout pourquoi pas ? Elle se releva et s'assit plus correctement pour faire face à la brune, plus encline à bavarder qu'elle ne l'aurait imaginé de prime abord. Cours, ragots, fringues... Tout était bon à prendre pour un peu que ça lui fasse passer le temps un moment. Elle ne comptait plus les jours où elle évitait de se lancer à corps perdu dans une discussion de crainte qu'on lui demande où était passé Scarlett mais là... Il y avait peu de risques. Elle n'imaginait pas Astride s'inquiéter un seul instant du sort de la Rouge et Or, la connaissait-elle au moins ? Non, ça c'était impossible. Tout le monde connaissait Scarlett... Même les rats de bibliothèque en avaient sûrement entendu parler au moins une fois.

« Je ne faisais que passer. J’avais une bêtise à rattraper.»

Ca commençait à devenir intéressant. Elle poussa Ruby qui partit se cacher sous un meuble alors qu'elle remettait sa couverture correctement, grelottant légèrement. Elle sortit deux fondants du chaudron d'un dîner sucré auquel elle n'avait pas touché et en envoya un à sa camarade de maison. Si elles avaient à se supporter quelques dizaines de minutes, autant se montrer un minimum amical sans pour autant l'être trop pour en devenir hypocrite. Elle se battit un instant avec le sachet mais finit par avoir gain de cause. Les nouvelles intéressantes donnaient toujours faim, quand elles ne la concernaient pas en tout cas...

"L'élève modèle fait des bêtises ? Interressant. Vas-y, raconte."

Loin d'elle l'envie de lui attirer des ennuis, simplement d'en savoir davantage sans la moindre arrière-pensée pour une fois. Il lui serait de toute façon difficile d'expliquer pourquoi elle se souvenait que maintenant des bêtises passées d'une élève. Non, elle ne risquait absolument rien...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMar 1 Mai - 12:07

"Oui, je pense qu'on peut voir ça comme ça. J'ai touché le fond. T'as trouvé à toute seule Sherlock ?"

Astride ne pensait réellement pas avoir visé si juste. L’idée première avait juste été de l’agacer légèrement il fallait bien le reconnaitre. Remarque, ce n’était pas si étonnant que ça finalement. Qui avait déjà vu Sarah pleurer toute seule en pleine nuit dans la salle commune ? Personne, normalement, la préfète devait être plutôt douée pour essayer de conserver les apparences, mis à part lorsqu’elle se retrouvait avec la cinquième année. Astride devait avoir un véritable don pour ça, surprendre le commun des mortels dans une situation dans laquelle il se trouvait une fois tous les trente-six du mois. Au moins, ça compensait un peu le nombre de fois où un élève l’avait surpris en train de chouiner pour un rien dans les toilettes de filles, dans les dortoirs, dans les couloirs, et un peu n’importe où en réalité. La poufsouffle avait toujours eu du mal à retenir ses larmes lorsqu’elles voulaient couler. Son grand-frère ne manquait d’ailleurs, jamais une occasion de l’appeler la pleurnicheuse ce qui l’énervait au plus haut point. Elle préférait largement dire qu’elle était simplement beaucoup trop sensible et que l’empathie ne lui réussissait pas vraiment. Parce qu’en plus de pleurer pour elle-même, Astride avait toujours eu tendance à verser quelques larmes lorsqu’elle voyait les autres pleurer. En l’occurrence, c’était Sarah, il ne fallait tout de même pas exagérer mais il y avait toujours une possibilité qu’elles se transforment toutes les deux en fontaines avant la fin de la nuit.

« Comme une grande. Qu’est-ce qui te met dans des états pareils ? »

Elle aurait pu tenter de deviner, mais elle doutait fortement être douée à ce petit jeu-là. Après tout, c’était à Sarah qu’elle s’adressait et non pas à une jeune fille sensible, pleine de vie avec un grand cœur. Leurs brèves entrevues lui avaient suffi à comprendre qu’elle n’était pas le genre de personne qu’on aimerait bien compter parmi ses amis. Savait-elle ce que ce mot signifiait de toute façon ? Probablement pas. Astride avait rêvé d’être l’un d’entre eux pourtant, de pouvoir évoluer dans l’univers de la préfète, de ne pas rester dans l’ombre, alors que finalement, la sixième année avait sans doute été bien inspirée de la virer sans même lui donner une chance. Elle était restée bien sagement dans l’ombre, passant le plus clair de son temps dans la bibliothèque. Elle s’était fait des amis qui lui ressemblaient au lieu de tenter de ressembler aux personnes qu’elles auraient voulu avoir comme amis. Il n’y avait rien à regretter. Qu’aurait-elle fait sans Hecate ? Ou sans Bonnie, même si elle manquait à l’appel ces derniers temps ? Elle ne s’imaginait pas sans ses deux amies. Tout aurait été tellement différent si elle s’était réellement rapprochée de Sarah, elle aurait sûrement les ongles peinturlurés, une tenue vestimentaire irréprochable, des sujets de conversation superficiels et peut-être même aurait-elle négligée un peu plus ses études. Quoi que c’était peu probable. Son avenir était tout de même ce qui avait toujours le plus compté dans sa vie et ses fréquentations n’y auraient probablement rien changé.
La poufsouffle fut tout de même surprise de voir que la préfète n’était apparemment pas contre une vraie conversation avec elle. A chaque fois qu’elles discutaient, c’était pour se lancer des pics mais peut-être que ce serait différent cette fois-ci. Astride sourit en guise de remerciement lorsque la préfète lui tendit un fondant, la gourmandise était peut-être leur seul point commun en fin de compte.


"L'élève modèle fait des bêtises ? Intéressant. Vas-y, raconte."

La poufsouffle se trémoussa, mal à l’aise. Devoir raconter ses récents méfaits à une préfète n’avait absolument rien d’enthousiasmant et le souvenir de tout ce qui lui était arrivé cette année lui faisait immédiatement monter les larmes aux yeux. Cette conversation n’était donc réellement pas une bonne idée. Elle pourrait toujours lui dire que sa bêtise avait été de mal se comporter avec une petite joueuse de quidditch, mais c’était tellement plus que ça. Il y avait eu le lac, Halloween, la Chambre des Secrets, son petit séjour à l’infirmerie, sans compter les heures de retenues auxquelles elle avait eu droit. Elle ne pouvait pas se permettre de ressasser tout ça à haute voix devant quelqu’un qui pourrait se précipiter dans le bureau de la directrice pour lui en faire part. En réalité, cette dernière devait déjà être au courant de tout, mais Astride s’imaginait qu’elle avait fermé les yeux sur tout ça. Sarah l’avait appelée « l’élève modèle », il y a encore quelques mois ça l’aurait agacée, elle se serait sentie cataloguée sans pour autant réussir à dire à haute voix qu’elle ne voulait pas être considérée de cette façon. Mais maintenant, elle aurait donné n’importe quoi pour retrouver son statut, être simplement la fille qui lisait plein de livres, apprenait plein de choses dans des domaines divers et variés et étalait son ambition au grand jour. Cette Astride-là lui manquait terriblement. Seulement, si la préfète ignorait tous les changements qui s’étaient opérés ces derniers temps, il y avait fort à parier que le reste du château aussi, la cinquième année avait eu tellement peur qu’on la juge pour toutes ses bêtises qu’elle avait imaginé être dévisagée dans les couloirs alors qu’en réalité, il n’en était rien. Sarah savait tout sur tout en général, elle aimait colporter les rumeurs, comme elle l’avait fait en affichant sa photo avec celle d’un garçon, dans le journal, alors si elle n’avait pas eu vent de ses diverses aventures, peut-être n’était-il pas nécessaire de lui faire part de tout ça. Seulement, la poufsouffle avait tendance à croire que tout le monde pouvait changer, et Sarah avait l’air tellement gentille aujourd’hui, en à peine deux phrases, elle lui avait donné l’occasion de l’envoyer promener, mais pourtant elle était là en face d’elle prête à l’écouter parler. Elle avait peut-être tort de lui accorder une confiance qu’elle n’avait jamais mérité, mais il lui était difficile de faire autrement.

« Je… Disons que ce n’est pas mon année. Je crois que je ne suis pas douée pour choisir mes amis. Ça a commencé tellement bêtement, il y a eu Naïa, puis Tyler, encore Naïa, Flynn, et Scipion. Je veux dire, je voulais rien de tout ça, mais… »

La voix de la poufsouffle se brisa. Elle se sentait beaucoup trop coupable pour être capable d’énumérer tout ce qui lui était arrivé sans se mettre à pleurer. Au moins, Sarah avait les grandes lignes et même si elle ne devait pas comprendre exactement de quoi elle voulait parler, il était fort probable qu’elle connaisse toutes ces personnes de réputations et qu’elle comprenne où elle voulait en venir. Astride aurait été de toute façon bien incapable de dire un mot de plus, elle avait déjà du mal à lutter contre les larmes qui lui montaient aux yeux. Quoi qu’il arrive, elle ne pleurerait pas cette fois-ci.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMer 2 Mai - 17:46

« Comme une grande. Qu’est-ce qui te met dans des états pareils ? »

Qu'elle veuille en savoir davantage n'avait rien d'étonnant bien au contraire, il fallait même s'y attendre mais Sarah n'avait pas la moindre envie de lui raconter toute l'histoire, de passer pour une idiote une fois en plus, de l'entendre ricaner que Scarlett n'était pas une grande perte mais qu'elle n'avait pas eu spécialement tort. La dernière fois, elle lui avait avoué être l'amie du Gryffondor tout en reconnaissant qu'il n'était guère fiable. Elle n'avait pas eu besoin de son aide pour le savoir mais ça n'avait finalement rien changé... Levinson n'avait pas été la seule à la mettre en garde et pourtant, elle n'en avait fait qu'à sa tête, enfin pour un peu qu'elle puisse décider quoi que ce soit. Elle ne manquerait certainement pas de le lui rappeler si elle se souvenait un tant soit peu de leur conversation. Elle l'imaginait sans mal faire partie de ce genre de filles à arborer un sourire satisfait avant de balancer d'une voix claironnante un "Je te l'avais bien dit" aussi déplaisant que véridique. Elle n'était pas certaine d'avoir envie d'en arriver là, bien au contraire. Si elle avait l'occasion de recroiser sa meilleure amie un jour, elle le lui dirait certainement à moins d'être bien trop occupée avec sa possible nouvelle bande d'amies pour cela, mais dans le doute, elle préférait n'y avoir le droit qu'une fois... Elle lui avait bien dit... Elle en aurait parlé à sa soeur ou à sa génitrice qu'elles le lui auraient dit également, ça ne faisait pas le moindre doute. Les délinquants n'étaient pas souvent des amoureux merveilleux, c'était un fait. Plus elle y pensait, plus elle se félicitait de n'avoir rien dit. Ca aurait été étrange qu'elle en arrive à étaler sa vie privée à la face de sa famille, elle qui n'avait jamais abordé un autre sujet que celui des cours, mais elle ne faisait plus grand chose qui lui ressemblait réellement ces derniers temps alors une fois de plus ou une fois de moins, quelle différence ? Probablement aucune... En attendant, Whitby attendait toujours une réponse ou quelque chose qui y ressemblait un minimum. Elle soupira.

"Oh, rien de bien important. Les gens sont peut-être plus irremplaçables que j'osais l'admettre. C'est tout. C'est probablement l'histoire de quelques jours. Comme si j'allais m'arrêter à un détail comme celui-ci."

Comme si elle pouvait faire autrement... Ses journées n'étaient mémorables que par leur absence, aussi il lui serait difficile de faire l'impasse sur ce "détail" pour un peu qu'on puisse réellement le considérer comme tel. Ca, Astride n'était pas censée être au courant. Ca n'avait pas grande importance pour quelqu'un d'autre qu'elle. Qu'elle se rende compte à seize ans que s'attacher aux gens était inévitable, et ce même lorsqu'on prenait toutes les précautions pour que ça n'arrive jamais, était suffisamment stupide comme ça, inutile de rajouter des noms qui ne feraient que l'enfoncer davantage à cette bien triste déclaration. Il y avait peu de chance pour qu'elle parvienne à croire qu'elle s'en remettrait aussi facilement qu'elle le prétendait mais rien ne lui coûtait d'essayer... Pourquoi se mettrait-elle dans un tel état si ça avait aussi peu d'importance qu'elle le prétendait ? Non... Même elle n'y croirait pas. Pourquoi avait-il fallu qu'elle descende à ce moment-là ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle s'intéresse à elle ? Elle ne pouvait donc pas faire comme tout le monde, faire sa vie sans se soucier de ce qu'elle pouvait bien fabriquer tant qu'elle ne daignait pas sortir la menace de la retenue ? La blonde ne voyait cependant pas ça comme une mauvaise chose, ça lui faisait de la compagnie aussi désagréable soit-elle. Bien sûr, il ne fallait pas que la conversation s'attarde sur sa vie à elle. Pour une fois qu'elle n'avait pas envie d'être le centre du monde, sa camarade devait en profiter ! Ca ne serait pas tous les jours le cas. Enfin, Sarah l'espérait... Rester si loin de la pimbêche qu'elle avait toujours été la destabilisait. Quoi qu'elle ait pu essuyer ces six dernières années, jamais elle n'avait renoncé à être prétentieuse, superficielle et détestable. Jamais jusque là... Mais sans sa meilleure amie, ça n'avait le moins intérêt... Qui étaient-ils, tous les deux, pour mettre en pièces tout ce qui avait pu faire sa vie autrefois ? Voir les gens qui allaient et venaient à leur guise dans son "cercle d'amis" ne l'avait jamais chagriné, se faire lamentablement planter sur place par un crétin qui ne la supportait pas autant qu'il le prétendait ne l'avait jamais perturbé mais lorsqu'il avait s'agit d'eux, les choses s'étaient montrées sous un angle différent. Destabilisant. Elle n'était pas de celles qui se mettaient à chouiner à cause d'une embrouille avec une copine ou d'une peine de coeur, balayant ces détails d'un geste de la main sans prêter attention à autre chose qu'à son vernis impécable. Normalement en tout cas... L'image de la fille parfaite s'était effrondrée en même temps que ses certitudes quant à sa prétendue supériorité. Bien entendu, elle avait déjà des doutes sur celle-ci lorsqu'elle avait dû admettre son attirance pour Sélené mais elle avait préféré imaginer que c'était tout à fait normal puisque c'était le seul garçon de Poudlard à être à la hauteur, aussi bête pouvait-il être. Mais Scarlett ? C'était une écervellée particulièrement inutile, tout juste bonne à raconter les ragots qui couraient. Elle pouvait s'en passer. Ce n'était même pas une véritable amie en plus ! Visiblement elle était plus proche d'elle qu'elle l'avait espéré jusque là... Malheureusement...

« Je… Disons que ce n’est pas mon année. Je crois que je ne suis pas douée pour choisir mes amis. Ça a commencé tellement bêtement, il y a eu Naïa, puis Tyler, encore Naïa, Flynn, et Scipion. Je veux dire, je voulais rien de tout ça, mais… »

Elle avait semblé mal à l'aise au début, pas forcément très encline à raconter sa vie mais ça n'avait pas duré et Sarah l'avait écouté sans broncher, l'observant d'un air aussi surpris qu'intéressé. A sa deuxième phrase, elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine compassion envers la cinquième année. Il était tellement difficile de savoir qui étaient vraiment toutes ces fourmis étudiantes que les choisir correctement relevait du miracle. Et puis, ils cachaient si bien leur jeu... Elle ne s'était jamais vraiment rendue compte avant à quel point l'hypocrisie était maniée à merveilles par la grande majorité des élèves de Poudlard... Alors comme ça, même entre les rayons de la bibliothèque il y avait des amis foireux à trouver ? Elle n'aurait jamais pensé que les intellos pouvaient également se tromper royalement. Elle n'avait rien à perdre en évitant d'y mettre les pieds trop souvent, trop longtemps et trop publiquement... Par contre, lorsqu'elle désigna Scipion, la Préfète ne put s'empêcher de baisser les yeux tristement, se concentrant sur le fondant qu'elle avait entre les mains comme s'il pouvait l'aider à arranger la situation. Il lui était d'une utilité inexistante, ça ne faisait pas le moindre doute. Elle soupira de plus belle sans pour autant relever les yeux vers Astride et ramena ses jambes contre elle silencieusement. Que devenait-il ? Quelles imbécilités avait-il inventé ces derniers jours pour mettre le château en panique ? Elle n'avait même pas cherché à le savoir et rien ne lui était arrivé non plus d'ailleurs... Peut-être s'était-il tenu à carreau depuis la salle de duel ? Ca semblait très improbable... Ce n'était pas possible. Sélené passant plus d'une journée sans chercher les ennuis ne pouvait pas exister au sein même de cette dimension. Elle n'y avait juste pas fait attention. Peut-être même que son cerveau avait refusé l'information pour éviter d'en subir quelques conséquences par la suite ? C'était bien plus envisageable...

"Mais...?"

Elle avait commencé son récit alors maintenant, elle voulait en savoir la suite... Elle ne faisait plus véritablement attention aux exploits de Rentford et Rosenberg depuis qu'elle avait failli se faire renvoyer à leur place, quant à Spencer elle peinait à se tenir à jour tant ce crétin accumulait les infractions, elle finissait donc par ne plus se soucier que de celles qu'elle relevait elle-même, ce qui arrivait de moins en moins souvent d'ailleurs. La crainte que Cooper ou Scipion soit dans les parages peut-être aussi. Enfin, toujours était-il qu'elle comptait bien en savoir davantage maintenant que la conversation était lancée...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMer 2 Mai - 20:08

"Oh, rien de bien important. Les gens sont peut-être plus irremplaçables que j'osais l'admettre. C'est tout. C'est probablement l'histoire de quelques jours. Comme si j'allais m'arrêter à un détail comme celui-ci."

Ce n’était pas vraiment clair. Astride ne connaissait pas les amis de Sarah et ne se tenait pas non plus au courant de tous les événements notables de sa triste vie de commère. Seulement, son « rien de bien important » sonnait étrangement faux. Si ça avait été le cas, elle ne serait pas là en ce moment même, pas en plein milieu de la nuit, pas en si mauvaise compagnie, et pas avec les yeux rougis par les larmes. Mais bon, la poufsouffle ne pouvait pas faire grand-chose pour la forcer à parler si elle n’en avait pas envie. Et puis, ce n’était pas comme si elles étaient de grandes amies, elle aurait sans doute préféré se confier à un parfait inconnu plutôt que de discuter avec elle. Tout ce temps passé à se mettre mutuellement des bâtons dans les roues, même si ceux-ci s’apparentaient plus à des pics verbales qu’autre chose, ne pouvait pas s’effacer en un instant parce qu’elles avaient décidé d’enterrer la hache de guerre. Demain, lorsqu’elle se réveillerait, ou pas, suivant le temps de leur conversation, la vie aurait repris son cours normal. Elle enfilerait un pull atroce pour se rendre à la bibliothèque où elle passerait la quasi-totalité de la journée la tête enfouie dans ses bouquins pendant que Sarah s’occuperait d’arranger ses tenues vestimentaires devant le miroir. Elles rentreraient dans leur dortoir le soir, en se félicitant d’avoir passé une journée aussi enrichissante et en oublierait jusqu’à leur rencontre. Tout du moins, ça dépendrait forcément de ce que dirait Astride. Si la poufsouffle n’était pas du genre à véhiculer des rumeurs et à emmagasiner tout ce que Sarah lui disait au mot prêt pour le ressortir ensuite de la pire façon, elle n’était pas convaincue que l’inverse soit vrai et devait donc sélectionner avec soi tout ce qu’elle pourrait bien vouloir dire. Mais en avait-elle réellement la possibilité ? La jeune fille était et avait toujours été extrêmement bavarde et le fait de trouver une oreille prête à entendre tout ce qu’elle avait sur le cœur ne pouvait pas plus mal tomber. Enfin, peut-être se fichait-elle complétement de ce qu’elle pouvait lui dire aussi. C’était une hypothèse tout à fait valable. Astride s’était toujours senti bien trop peu importante pour mériter l’intérêt de ce genre de fille, il fallait juste espérer que ça dure et qu’elle ait plus à écouter qu’à parler.

« S’ils te manquent tellement, tu devrais peut-être tenter d’arranger les choses au lieu de les remplacer. »

Qu’est-ce que Sarah allait bien pouvoir penser d’elle ? Qu’elle n’était encore qu’une gamine qui croyait au Père Noël, au lapin de Pâques et au monde des Bisounours. C’était fort possible vu ce qu’elle venait de dire. Astride avait toujours cru qu’il était simple de pardonner ses erreurs à quelqu’un parce que personne n’en avait jamais commis une assez grosse pour lui faire vraiment du mal. Certes, il lui arrivait d’être agacée par l’un de ses amis et de se disputer, rarement, pour quelques broutilles. Cependant, la réconciliation suivait en général bien rapidement et toute sa colère partait bien vite aux oubliettes. Seulement, elle ne connaissait pas assez Sarah pour savoir si elle n’était pas en train d’exagérer le problème ou si elle avait vraiment du mal à intégrer quelque chose que lui aurait fait subir ses amis. Ses amis ? Depuis quand avait-elle des amis ? Astride avait toujours été plus que convaincue que toutes les personnes qui lui tournaient autour était plus considérées comme des larbins qu’autre chose et que son absence de sentiment à leur égard était donc tout à fait normal. En même temps, elle ne connaissait la préfète que par les vagues déductions qu’elle avait faite en analysant son comportement et rien ne lui disait qu’elle était comme ça tout le temps. Peut-être était-ce simplement un moyen pour elle de se présenter comme une fille populaire, inaccessible au commun des mortels. Si tel était le but, c’était une technique extrêmement efficace. Astride n’avait jamais eu l’impression d’être la dernière des imbéciles, et pourtant, elle avait mis un temps fou à réaliser qu’elle était loin de ne pas être assez à bien pour Sarah mais qu’elle n’était pas faite pour jouer les larbins avec ce genre de filles. Finalement, la préfète était sans doute plus futée qu’elle, elle l’avait rejetée sans même lui donner une chance, un simple coup d’œil avait dû lui suffire pour se rendre compte qu’elle ne serait jamais à la hauteur de ses espérances. Et si leur querelle se basait sur rien finalement ? Elle avait toujours pensé que Sarah la détestait alors qu’en fait elle lui rendait tout simplement service en lui épargnant un échec cuisant et probablement une humiliation possible. Il était plus facile de raisonner de cette manière alors qu’elle s’apprêtait à lui révéler toute sa vie en exclusivité. Elle n’avait pas à faire à la pimbêche mais à une camarade qui voulait lui venir en aide, c’était ça… Forcément.

"Mais...?"

C’était inévitable. Elle aurait presque pu deviner ce qu’allait dire la préfète avant qu’elle ouvre la bouche tellement c’était évident. Mais elle ne pouvait pas la blâmer. Si Astride avait réussi à être plus claire et à finir correctement sa phrase, elle n’aurait pas eu à imaginer qu’elle redoutait de lui révéler une information capitale sur son compte. Ce n’était absolument pas le cas en réalité. La poufsouffle avait tout simplement du mal à accepter ses erreurs. Dévier du chemin qu’elle avait tracé depuis sa plus tendre enfance représentait un véritable calvaire pour la jeune fille et devoir les avouer à voix haute revenait à leur apporter un peu de reconnaissance et pour le moment rien ne l’avait obligé à réaliser que tout cela avait vraiment eu lieu. Il était tellement plus simple de se dire qu’elle avait simplement vécu un cauchemar particulièrement réel et qu’elle allait se réveiller bientôt et découvrir qu’elle était toujours la parfaite petite élève qu’elle avait toujours été. Seulement, cette gamine semblait bien loin pour le moment. Si jamais elle avait dû ressembler un peu plus aux jeunes filles de son âge, ce n’était absolument pas de cette façon qu’elle aurait voulu y parvenir. Il y avait tellement de choses qui la différenciaient d’une adolescente de seize ans. Elle prenait son avenir beaucoup trop au sérieux, avait déjà un projet de vie bien ficelé, ne s’intéressait absolument pas aux garçons, même si dans ce dernier cas c’était plutôt par peur de se rendre compte qu’elle ne plaisait à personne qu’autre chose. Evidemment, il y avait des limites à ce qu’elle pouvait dire à Sarah et ce genre de révélation les dépassait largement. De toute façon, si elles devenaient à revenir sur toutes les choses qui faisaient d’Astride la gamine perturbée qu’elle était à présent ce n’était pas d’une nuit mais d’une vie dont elles auraient été besoin avec forcément un suicide à la clé car elle ne pourrait effacer le sentiment de culpabilité qui découlerait de cette atroce conversation. Pour le moment, il était bon de s’en tenir tout simplement au tragique épisode des toilettes des filles même si rien que ce petit détail était difficile à divulguer. Elle avait déjà du mal à retenir les sanglots qui se faisaient de plus en plus présent, elle ne donnait pas cher de sa peau si elle tentait d’ouvrir la bouche. Pourtant, elle n’avait pas réellement le choix…

« Je me suis retrouvée embarquée dans ces histoires à dormir debout malgré moi, et je doute qu’une personne saine d’esprit puisse me croire. Flynn a bien essayé de porter le chapeau, mais évidemment Scipion n’était pas tout à fait d’accord pour ça… Je sais, c’est pas très clair, mais si je devais reprendre du début, on en aurait pour la nuit. Ça ne me tente pas. Pourquoi est-ce que je ne peux pas être simplement comme tout le monde…»

Comme elle s’y était attendue, les larmes coulaient à présent sur ses joues sans qu’elle tente de les sécher. A quoi bon ? Elle pleurait tout le temps pour un rien alors une fois de plus ou de moins ne choquerait probablement pas à Sarah. Au pire elle se mettrait à rire et tournerait les talons, mais de la part de quelqu’un qui avait à peu de choses près la même attitude il y a à peine une minute, c’était assez difficile à imaginer et la poufsouffle voulait imaginer que ça ne se passerait pas comme ça.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMer 2 Mai - 21:10

« S’ils te manquent tellement, tu devrais peut-être tenter d’arranger les choses au lieu de les remplacer. »

Sarah sursauta à cette idée, regardant Astride comme si elle venait d'une autre planète. Arranger les choses ? Avec Scarlett alors qu'elle avait fait tout son possible pour ruiner sa vie sans qu'elle ne s'en rende compte ? Avec Scipion alors qu'il s'amusait à la faire tomber d'un peu plus haut à chaque fois ? Oui, bien entendu... Elle pourrait aussi leur présenter ses excuses avec un panier de muffins maison en les priant d'oublier ses erreurs et son caractère de cochon. Non, ce n'était vraiment pas au programme ! Elle n'arragerait rien du tout, déjà parce qu'elle n'était pas en tort ni avec l'un ni avec l'autre, et puis aussi parce qu'elle en était bien incapable... Si elle avait beaucoup changé depuis quelques temps, voyant sous un jour nouveau les relations qu'elle pouvait entretenir avec quelques rares élèves, elle n'était pas non plus devenu un modèle de gentillesse et de bêtise, bien trop attachée à ses proches pour tout leur passer pour un peu qu'ils lui manquent. Non non, il ne fallait pas rêver non plus ! D'un autre côté, l'idée n'était pas si mauvaise que ça... Tenter d'expliquer à la Gryffondor qu'elle n'avait pas à choisir à sa place ses fréquentations mais qu'elle n'avait finalement pas grand chose à craindre puisqu'elle n'avait pas trente-six millions de meilleures amies dans le monde était envisageable. Mais elle savait qu'elle reviendrait et elle ne tarderait pas à se mettre à rire en la regardant d'un air hautain, raillant qu'elle était plus que prévisible et que sans elle elle n'était rien. Elle voyait la scène d'ici... Elle lui demanderait avec satisfaction où était passé son merveilleux Scipion, pourquoi elle s'aventurait si loin de l'homme de sa vie puisqu'elle était prête à la lâcher elle juste parce qu'elle l'avait mise en garde et avait tâché de la protéger, elle se metterait à pleurer en bafouillant qu'elle n'avait jamais voulu la lâcher réellement, juste marquer son désaccord, sur quoi elle rirait de plus belle et la planterait là comme lui l'avait déjà fait une fois. Non, c'était la pire idée qu'elle aurait pu trouver un jour. La blonde secoua la tête en soupirant tristement.

"Il n'y a rien à arranger..." reconnut-elle tristement. "Ma meilleure amie essaye de gérer ma vie, je suppose même qu'elle vend mes confidences contre je ne sais trop quoi, pendant qu'un crétin profite de ne pas me laisser indifférente pour m'achever comme il n'aurait jamais pu le faire autrement. J'arrange quoi dans l'histoire ?"

Sa voix était totalement indifférente comme si elle s'était contentée de d'indiquer les toilettes alors qu'elle venait sûrement de s'enfoncer un peu plus encore dans les mêmes bêtises. Whitby avait toujours su tenir sa langue de ce qu'elle pensait, ce n'était peut-être pas la plus grosse menace du château mais ce n'était peut-être pas non plus la meilleure personne à qui raconter sa vie, auprès de laquelle avoir l'air plus fragile que d'habitude. Elle avait toujours fait en sorte de paraître insensible à tout ce qui pouvait bien lui arriver, comme si flottant au dessus de la masse des élèves rien ni personne ne pouvait l'atteindre. Pour cette fois, c'était raté. Chouinante et trop bavarde, elle faisait voler en éclats son image impassible. Elle essayait tant bien que mal de se rassurer en se disant que la brune ne pourrait pas faire gober à qui que ce soit qu'elle l'avait trouvé pleurnichant dans sa salle commune en pleine nuit ni même qu'elle lui avait raconté ce qui n'allait pas, à elle. Si on pouvait encore croire la première partie à cause de son comportement étrange de ces derniers jours, la deuxième était trop absurde pour être prise au sérieux, même par le pire crétin que Poudlard pouvait compter parmi ses élèves. Enfin... Le deuxième pire crétin puisqu'il lui semblait improbable qu'Astride aille directement s'adresser à Sélené. Il fallait l'espérer en tout cas... Elle avait bien imaginé que Scarlett serait bien incapable d'aller lui raconter sa vie à sa place mais elle s'était littéralement plantée alors pourquoi ne serait-ce pas le cas une seconde fois ? Bien sûr, elle avait eu la jugeotte de ne pas déclarer qu'il s'agissait de son pire ennemi mais ça semblait plutôt évident en fin de compte... Peut-être imaginerait-elle plus Jake avec qui elle avait souvent flirté dans le rôle du crétin en question mais elle n'avait jamais entendu dire qu'il l'était réellement... Enfin, pour le peu qu'elle le connaissait... Peut-être se trompait-elle sur son compte à lui aussi ? Puisque ça semblait être la mode en ce moment, elle n'était plus à un près... Ils étaient même peut-être tous de mèche pour la faire sombrer, une coalition pour la mener droit à sa perte... Ca virait à la paranoïa mais elle ne pouvait plus être sûre de quoi que ce soit... Heureusement, elle tut cette idée vaseuse.

« Je me suis retrouvée embarquée dans ces histoires à dormir debout malgré moi, et je doute qu’une personne saine d’esprit puisse me croire. Flynn a bien essayé de porter le chapeau, mais évidemment Scipion n’était pas tout à fait d’accord pour ça… Je sais, c’est pas très clair, mais si je devais reprendre du début, on en aurait pour la nuit. Ça ne me tente pas. Pourquoi est-ce que je ne peux pas être simplement comme tout le monde…»

Deux fois en deux prises de parole... Ce fut trop pour la Préfète dont les larmes se remirent à couler d'elles-même après une brève accalmie. Ne la laissait-il donc jamais tranquille ? Elle avait déjà passé un moment interminable à pleurer son amour perdu comme toutes ces écervellées dans les films guimauves écoeurants, elle avait bien le droit de passer à autre chose pour la nuit, non ? Enfin, elle l'avait cru en tout cas. A combien de temps remontait cette aventure ? Elle se fichait bien des conséquences de leur acte, la seule chose qu'il l'importait c'était d'avoir des nouvelles du Gryffondor, chose qu'elle était bien incapable d'aller chercher par elle-même... Mais si cela remontait à des semaines voire des mois, ça ne lui était d'aucune utilité. En relevant les yeux, elle eut tout le loisir de remarquer que sa camarade n'était pas dans un meilleur état. L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle lui tendait un mouchoir.

"J'aime ta compagnie Whitby. Amusante à souhait. Je ne pouvais pas espérer mieux."

Il n'y avait pas le moindre reproche dans cette constatation, juste une taquinerie pas bien méchante venant d'une fille dans un état aussi lamentable que le sien. Elle soupira de nouveau.

"C'est nul d'être comme tout le monde. Les gens sont inutiles et insignifiants. Tu devrais plutôt être contente que ça ne soit pas ton cas. Il s'est passé quoi ensuite ? Qui vous est tombé dessus ? J'en ai pas entendu parler. C'était y'a longtemps ?"
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyJeu 3 Mai - 1:02

"Il n'y a rien à arranger... Ma meilleure amie essaye de gérer ma vie, je suppose même qu'elle vend mes confidences contre je ne sais trop quoi, pendant qu'un crétin profite de ne pas me laisser indifférente pour m'achever comme il n'aurait jamais pu le faire autrement. J'arrange quoi dans l'histoire ?"

Sa meilleure amie ? Parce qu’elle en avait une ? Elle avait réellement réussi à considérer une personne à part entière comme une amie tout en rajoutant un mot de plus devant celui qu’elle devait déjà avoir du mal à intégrer ? C’était étonnant et Astride mourrait d’envie de savoir qui était l’élève chanceux en question. Bénéficier de la confiance de la préfète était un luxe que peu de gens, voire pas de gens pouvaient se permettre, et surtout pas elle apparemment. En vérité, Sarah avait l’air d’avoir une sacré malchance ces temps-ci. Elle n’était pas sûre d’avoir tout compris, mais globalement, elle venait de lui avouer avoir été trahi par sa meilleure amie et son petit ami ou en tout cas quelque chose qui s’en rapprochait. Elle ne faisait pas assez attention aux rumeurs pour avoir entendu parler du jeune homme qui partageait la vie de la préfète mais elle ne doutait pas qu’il puisse exister. Après tout, Sarah était toujours jolie et se donnait un mal fou pour arranger son apparence du mieux qu’elle pouvait, elle devait sûrement, contrairement à elle attirer de nombreux regards. C’est à ce moment-là seulement, qu’elle réalisa dans quelle tenue elle était venue rejoindre Sarah, elle n’avait même pas pensé à se changer en sortant de la salle commune et son short vert pomme assorti d’un T-shirt fluo dans lequel trois Astride auraient pu entrer en même temps ne la mettait absolument pas en valeur. Un coup d’œil en direction de ses pieds lui apprit que ses chaussettes écossaises ne manquaient pas à l’appel. Le tableau devait être idyllique. Finalement, elle avait semblé être moins stupide que la préfète, enfouie dans un fauteuil pour pleurer, mais cette conclusion hâtive semblait être particulièrement discutable à l’heure actuelle. Au moins, elle était sûre de ne pas s’être sentie en position de force trop longtemps. Elle tenta vaguement de croiser ses bras sur son ventre pour cacher un peu l’horreur de sa tenue tout en sachant que ce geste aurait une efficacité très réduite pour ne pas dire inexistante. Peut-être même allait-elle justement pousser Sarah a étudié de plus prêt son accoutrement puisqu’elle ne l’avait pas remarqué avant. Enfin, il était évident qu’elle n’avait pas pu passer à côté, mais elle avait eu la gentillesse de ne pas faire de remarques, ce qui ne serait peut-être pas le cas si elle parvenait à remarquer son malaise.

« Peut-être… Qu’elle pensait juste bien faire ? Elle s’est dit qu’elle se devait de faire ce dont tu n’étais pas capable. Enfin… J’en sais rien, je ne sais même pas qui c’est. Et le crétin en question, qu’est-ce qu’il t’a fait ? Je ne pensais pas qu’on pouvait achever Sarah Wotton, sinon j’aurais déjà tenté. »

La poufsouffle n’était absolument pas sûre de ce qu’elle avançait et se contentait d’émettre des hypothèses qui étaient probablement en total décalage avec la réalité. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? Elle ne connaissait ni Sarah, ni le crétin, ni la meilleure amie, il lui était donc très difficile d’avoir un jugement correct. De toute façon, elle ne lui avait rien demandé, enfin si en un sens, mais elle avait probablement plus besoin de parler que de recevoir des conseils d’une petite idiote incapable de comprendre du premier coup ce qu’il s’était passé dans sa vie. Astride se contentait de raisonner comme elle l’aurait fait si elle avait été confrontée à cette situation avec Hecate. Et elle l’avait été sauf que c’était elle qui lui avait interdit de revoir Tyler, elle avait donc cherché à gérer ses fréquentations. Sauf que la serdaigle, loin de s’énerver à cause de ça, lui avait donné raison, en considérant le serpentard comme un garçon dangereux qui ne lui apporterait que des ennuis, elle avait fini par lui promettre de ne plus le revoir. Il y avait probablement quelque chose de différent dans la situation de Sarah, peut-être que sa meilleure amie lui interdisait quelque chose qui la rendait heureuse ? Parce que dans le cas d’Hecate, Tyler la forçait à se torturait et ce n’était absolument pas une bonne idée sachant ce dont elle était capable lorsque le doute s’emparait d’elle. Ses crises de névroses étaient monnaies courantes et Astride préférait éviter d’y être confrontée lorsqu’elle le pouvait. En attendant, même si elle était complétement à côté de la plaque, la cinquième année apportait tout de même un jugement tout neuf et objectif à la préfète et c’était sans doute mieux que rien, de toute façon, elle devrait s’en contenter faute de mieux.

"J'aime ta compagnie Whitby. Amusante à souhait. Je ne pouvais pas espérer mieux."

Astride ne put s’empêcher de sourire à travers ses larmes. C’est vrai que la situation avait quelque chose de particulièrement comique. Si quelqu’un avait eu le malheur de descendre à ce moment précis, elles avaient à coup sûr au moins deux semaines d’enfers à entendre des élèves stupides se moquer d’elles. Fort heureusement, rares étaient les élèves qui s’aventuraient hors de leurs dortoirs au beau milieu de la nuit et encore moins les poufsouffles. Peut-être que les serpentards le tentait parfois, leur soif de l’aventure était sûrement plus forte que toutes les interdictions possibles et imaginables, mais fort heureusement, elle n’avait pas atterri chez les verts et argents, elle n’avait donc pas besoin d’être sur ses gardes. La poufsouffle repoussa le mouchoir vers Sarah qui devait en avoir autant besoin qu’elle et préféra les manches trop larges de son T-shirt pour s’essuyer négligemment le visage. Elle avait touché le fond de toute façon, un peu plus ou un peu moins n’allait pas changer sa vie à présent et quoi qu’il puisse se passer dans la suite de leur conversation, elles ne pourraient pas se retrouver dans un pire état que celui-là. Si une voyante lui avait prédit qu’elle se retrouverait un jour en train de pleurer comme une madeleine, presque dans les bras de la fille qui l’appréciait le moins à l’intérieur du château, elle aurait probablement rigolé en décrétant qu’il y avait des malades partout. En fait, il était même fort possible qu’elle soit en train de rêver à l’heure actuelle et qu’elle finisse par se rendre compte qu’elle n’avait pas quitté de son lit et avait fini par sombrer dans le sommeil. Mais que ce soit réel ou pas ne changeait pas grand-chose, elles avaient toutes les deux besoin de parler et même si Astride dialoguait avec une partie de son subconscient au lieu de la vraie Sarah, elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

« Ouais, on devrait faire ça plus souvent. Au moins, je suis sûre que cette conversation ne sortira pas d’ici. On a atteint les limites du pathétisme. Et appelle moi Astride, je préfère. »

Pour être pathétiques, elles l’étaient. Seulement, elles restaient tout de même très différentes. Ce genre d’événement devait être tout à fait exceptionnel dans la vie de Sarah alors que dans la sienne pas du tout. Il lui arrivait bien souvent de craquer même lorsque bon nombre d’élèves pouvaient la voir. Elle se mettait à pleurer comme une gamine, reniflant, hoquetant et se mouchant à plusieurs reprises dans son pull. Elle devait même avoir une sacré réputation au sein du château. Elle remplaçait tout simplement Mimi Geignarde dans les endroits où elle ne pouvait pas se rendre. Peut-être devrait-elle-même songer à lui proposer un peu de compagnie. Elles pourraient se lamenter ensemble sur leur triste sort, critiquer toutes les personnes qui leur avaient fait du mal, celles susceptibles de leur en faire et celles qu’elles ne connaissaient pas lorsqu’elles auraient épuisé le stock. Cette idée était tout à fait tentante et il était étrange qu’elle n’y ai pas songé avant. Cependant, Astride regrettait légèrement d’avoir fait part à Sarah de ses inquiétudes au sujet du caractère privé de leur conversation. Bien entendu, elle l’avait mentionné en plaisantant, bien loin de vouloir demander à la préfète de signer une clause de confidentialité sur un contrat de son invention, mais elle avait tout de même eu des doutes, qui subsistaient encore un minimum. Après tout, leur discussion telle qu’elle était à présent n’allait pas faire le tour de l’école, c’était certain, mais il aurait été très facile pour Sarah de déformer la réalité pour la faire passer pour une pauvre fille devant l’école entière. Astride savait pertinemment qu’elle ne serait pas de taille à se défendre contre sixième année tel qu’elle se comportait habituellement et ne pouvait que redouter un rapide et irréversible revirement de situation.

"C'est nul d'être comme tout le monde. Les gens sont inutiles et insignifiants. Tu devrais plutôt être contente que ça ne soit pas ton cas. Il s'est passé quoi ensuite ? Qui vous est tombé dessus ? J'en ai pas entendu parler. C'était y'a longtemps ?"

Là elle retrouvait un peu plus la Sarah qu’elle pensait connaitre. En réalité, elle connaissait seulement ce que la poufsouffle lui laissait savoir. Il était fort peu probable que l'un de ces détails soit réel. Elle se contentait de façonner l’image d’elle qu’elle voulait montrer aux yeux des autres pour prouver qu’elle était une grande fille, capable de s’en sortir toute seule sans l’aide de personne. C’était plutôt intelligent de sa part. Ça lui évitait de reconnaitre qu’elle avait besoin de s’attacher aux gens et d’avoir des amis fiables pour avancer. Elle laissait les personnes qu’elle prétendait ne pas aimer, agir à leur guise avec indifférence, se contentant de leur prouver par tous les moyens qu’il était complétement inutile qu’ils cherchent à la blesser parce que de toute façon, ils n’y arriveraient pas. Même si Astride admirait sa façon de voir les choses et de s’arranger pour vivre avec, elle était loin de la trouver excellente ni même facile à mettre en pratique. Elle devait bien s’attacher malgré elle aux personnes qu’elle rencontrait. Que faisait-elle dans ce cas-là ? Elle devait probablement feindre l’indifférence pour éviter de leur donner trop d’espoir et continuer d’agir de la même façon, tout en sachant au fond d’elle que ça serait plus dur à vivre si ça venait à mal tourner. Seulement, personne n’était dans sa tête et ses potentiels amis avaient probablement dû s’habituer à ne pas compter, elle basait donc la quasi-totalité de ses relations sur des non-dits et des incertitudes, pas sûr que ce soit une excellente solution. Enfin, ce n’était pas du tout le problème, Sarah lui avait posé un certain nombre de questions auxquelles elle attendait probablement une réponse et non pas une analyse complète de son comportement. Elle y reviendrait plus tard si la préfète le lui demandait, mais il y avait tout de même très peu de chances que ça arrive un jour et de toute façon, elle ne la ferait probablement pas changer d’opinion. Si encore elle avait pu prendre un autre exemple qu’elle-même pourquoi pas, mais ce n’était pas le cas et Astride doutait fortement que la perspective de lui ressembler enchante fortement Sarah.

« Je préférerais me fondre dans la masse, j’y arrivais très bien avant. Ça t’intéresse tant que ça ? C’est relativement récent. Alex nous est tombé dessus, on s’est pris une retenue et des points en moins, c’est tout. Je pense que Scipion et Flynn s’en fichent, ils ont eu exactement ce qu’ils voulaient. D’ailleurs, pendant que j’y pense, Scipion avait pris ton apparence, c’était bizarre. »

Elle avait balancé cette information sur le ton de la conversation, sans chercher à donner plus de détails. Elle savait que la poufsouffle détestait le gryffondor et à sa connaissance, ça n’avait pas changé depuis, elle se contentait donc de lui donner une raison supplémentaire de ne pas pouvoir l’encadrer et elle doutait fortement que Sarah s’en préoccupe plus que ça.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyJeu 3 Mai - 11:51

Sarah ne put que remarquer le malaise de sa camarade qui tâchait tant bien que mal de cacher sa tenue vestimentaire. Elle secoua doucement la tête et reposa son regard sur la cheminée dont les quelques braises avaient fini par rendre doucement l'âme. C'était le milieu de la nuit et personne n'était censé les surprendre ici aussi il était parfaitement normal qu'elle ne soit pas à son avantage. Elle avait eu le bon sens d'embarquer sa couette avec elle mais dessous, le résultat n'était pas des plus brillants. Une chemise de nuit à fleurs qui aurait pu avoir sa place dans un musée tant elle semblait avoir des années par dessus laquelle elle avait rapidement enfilé son pull d'uniforme ainsi que de hautes chaussettes à rubans, peut-être plus féminin que l'accoutrement de sa compagne d'infortune mais guère plus réussi. Elle n'avait d'ailleurs pas pris la peine de se coiffer ou de se maquiller avant de descendre et le peu de lumière de la pièce faisait ressortir sans mal les cernes noirâtres qui s'étalaient sous ses yeux. Tout cela ne serait plus qu'un lointain souvenir le lendemain, bien entendu alors elle ne pouvait que se rassurer légèrement en se disant qu'au moins, Whitby n'en saurait rien, ou du moins qu'elle se contenterait que de la partie visible de l'iceberg.

« Peut-être… Qu’elle pensait juste bien faire ? Elle s’est dit qu’elle se devait de faire ce dont tu n’étais pas capable. Enfin… J’en sais rien, je ne sais même pas qui c’est. Et le crétin en question, qu’est-ce qu’il t’a fait ? Je ne pensais pas qu’on pouvait achever Sarah Wotton, sinon j’aurais déjà tenté. »

Sa dernière phrase lui tira un sourire hautain alors qu'elle reportait son attention sur elle. Alors comme ça elle souhaitait la mener à sa perte elle aussi ? Peut-être que l'hypothèse de la coalition n'était pas si inenvisageable que cela finalement... Elle n'avait jamais eu foule d'amis dans cette école, comptait d'ailleurs plus d'ennemis ou d'inimitié qu'autre chose et n'avait jamais cherché à être appréciée plus que cela, peut-être était arrivé le moment où elle devait se rendre compte que ce n'était pas la plus brillante idée de sa scolarité et qu'au lieu de chercher à être connue à tout prix par ses camarades en tant qu'écervellée populaire et détestable, elle aurait dû jouer sur un registe plus courant tel que la pauvre fille pas trop stupide mais pas trop désagréable non plus qu'elle pouvait être dans de rares occasions. Mais si tel avait été le cas, elle n'aurait probablement jamais rencontré Scarlett qui n'avait pas grand intérêt aux yeux des autres gens lui semblait-il, et elle n'aurait jamais accepté d'entrer dans l'armée de Scipion, ne l'aurait jamais trahi, n'aurait jamais été détestée et ne l'aurait par la même occasion jamais embrassé. Elle ne savait pas si elle devait voir ça comme un regret ou non. Elle n'avait trouvé rien à redire à sa façon de vivre jusqu'ici, jusqu'à ce qu'elle n'ait d'autre choix que de se rendre compte de la solitude dans laquelle elle pouvait bien évoluer malré le monde partout tout le temps. Il n'y en avait pas à un pour relever le niveau, pas un pour être digne de confiance, pas un pour être digne d'intérêt... La conclusion n'était pas fameuse. Et si Londubat avait eu raison ? Elle n'avait jamais vu cette discussion sous cet angle et commençait presque à se demander s'il n'avait pas essayé de la mettre en garde. Même si elle était entourée en quasi-permanence, peut-être avait-il vu clair dans son jeu ? Il faudrait lui poser la question, à l'occasion...

"On ne le peut généralement pas, enfin... Je le croyais en tout cas. Mais comme quoi... Sur quoi ai-je pu me tromper encore ? Je te conseille la tour de Gryffondor, si tu veux avoir des conseils sur la question. C'est dingue comme ils sont doués pour ça là-bas..."

Elle avait préféré zapper ses questions. Scarlett n'aurait jamais imaginé bien faire puisqu'elle savait parfaitement qu'elle allait à l'encontre de tout ce qu'elle aurait pu vouloir un jour, peut-être avait-elle fini par s'en convaincre histoire de lui faire gober plus facilement la montagne de mensonges qu'elle lui avait préparé mais il n'y avait pas la moindre chance pour que ce soit son but premier. Scarlett Levinson n'agissait pas pour le bien de son entourage, seulement pour le sien. Quant à Scipion, il lui était difficile d'expliquer concrètement ce qu'il avait fait sans passer pour une idiote... Aller embrasser son pire ennemi ne faisait pas partie du quotidien des gens normaux et elle risquait de le lui faire remarquer bien rapidement. Elle ne savait toujours pas ce qui avait pu lui passer par la tête ce jour-là, ni même ce qui l'avait poussé à ne pas la dégager sans scrupule avant de prendre la fuite sans explication... Ca n'avait toujours rien de logique et elle avait beau se repasser en boucle sa conversation avec sa meilleure amie qu'elle n'y trouvait toujours pas de sens. Ce qu'elle semblait avouer était contredit par les agissements du Gryffondor. Rien ne tenait debout et elle voyait mal comment expliquer ça à Astride pourrait l'éclairer. Elle ne connaissait rien de l'histoire ni de ses relations avec les deux Rouges et Ors, aussi il lui serait bien difficile de se faire une esquisse correcte du tableau pathétique que formait sa vie privée. Et elle ne se sentait pas de taille à le lui expliquer. Elle était stupide, elle le savait, elle ne pouvait pas lutter contre ça, elle s'en mordait les doigts. Fin de l'histoire. Il n'y avait rien à en tirer, rien à arranger, tout juste à supporter sans broncher parce qu'au fond, tout était de sa faute et uniquement de la sienne. Non, c'était définitivement inutile de le lui en faire part.

« Ouais, on devrait faire ça plus souvent. Au moins, je suis sûre que cette conversation ne sortira pas d’ici. On a atteint les limites du pathétisme. Et appelle moi Astride, je préfère. »

La Poufsouffle ne put s'empêcher de ricaner bêtement à cette réponse. Comme si elle avait l'intention de passer sa vie à chouiner en pleine nuit à cause d'imbéciles ! L'année prochaine, il ne lui en resterait plus qu'une à supporter, ce serait toujours ça. Plus qu'une... Non, elle n'en avait pas la moindre envie. Avoir à supporter l'absence de Sélené dans sa vie en sachant pertinemment qu'il était toujours au château était suffisamment difficile comme ça alors si en plus il fallait le faire en ne sachant rien de ce qu'il devenait risquait de s'annoncer pour le moins impossible. Elle se voyait déjà errer dans les couloirs plus par obligation que par envie, coupée du monde extérieur, se plongeant dans l'étude débile de la divination afin d'en savoir plus sur sa nouvelle vie, vie dont elle ne ferait plus jamais partie... Il n'avait pas le droit de partir ! Il n'avait pas le droit de réussir ses ASPICs, ni même de continuer sa vie sans elle. Il ne pouvait pas faire ça... Du moins, de son point de vue à elle. Qui était-elle pour lui interdire de réussir ses études d'ailleurs ? Sa gorge se serra à l'idée qu'il ne lui restait plus que quelques semaines avant d'avoir à le regarder partir pour de bon mais elle ne laissa rien paraître. Bien sûr, elle n'était plus à ça près...

"J'attends ton hibou, tu prévois les mouchoirs, je m'occupe des sucreries. Très bien Astride, mais ne prends pas ça pour acquis. Demain, tu redeviendras l'idiote de Whitby que tu es depuis longtemps."

Demain... La journée allait s'annoncer interminable. Les cours sans fin, dont certains partagés avec Scarlett qu'elle devrait ignorer du mieux possible, le déjeuner qu'elle sauterait pour aller se réfugier dans un coin tranquille en attendant que l'heure passe, de nouveaux cours sans fin dont elle espérait qu'elle n'aurait pas à partager une fois de plus, puis une réunion en salle des Préfets où elle devrait affronter Maddox et O'Connor alors que c'était les dernières personnes, ou presque, auxquelles elle avait envie de faire la conversation... Cooper qui l'avait forcé bien malgré elle à se rendre compte des sentiments stupides qu'elle ressentait envers son pire ennemi et Alexander qui les avait vu s'embrasser au lieu de se taper dessus comme ils auraient dû le faire... Allait-il lui demander des nouvelles de son couple ? Ce serait étonnant mais pas impossible... Elle prendrait la fuite en chouinant sans donner davantage d'explications et ne remettrait plus les pieds dans cette foutue salle... Quelle merveilleuse journée en perspective !

« Je préférerais me fondre dans la masse, j’y arrivais très bien avant. Ça t’intéresse tant que ça ? C’est relativement récent. Alex nous est tombé dessus, on s’est pris une retenue et des points en moins, c’est tout. Je pense que Scipion et Flynn s’en fichent, ils ont eu exactement ce qu’ils voulaient. D’ailleurs, pendant que j’y pense, Scipion avait pris ton apparence, c’était bizarre. »

Sarah se redressa brusquement, s'agenouillant sur le canapé qu'elle occupait sans se préoccuper un instant de savoir si la brune avait finalement vue sur son affreuse tenue ou non. Les larmes avaient repris de plus belle mais elle ne cessait pas pour autant de fixer sa camarade dans l'espoir d'avoir davantage d'information. Tout ce qui pouvait y avoir sur le canapé tomba dans un bruit sourd alors qu'elle allait jusqu'à l'autre accoudoir, juste à côté du fauteuil d'Astride. Elle devait avoir l'air bien folle mais ça n'avait pas la moindre importance.

"Bien sûr que ça m'intéresse ! Récent ? C'est à dire ? Sois plus précise un peu ! C'est bizarre que Maddox n'en ait pas fait mention, on est pas très proche mais généralement, c'est le genre de choses qui se répend rapidement."

Qu'il ait pris son apparence ne sembla pas la troubler plus que ça, même si ça ne pouvait que la conforter dans l'impression qu'elle avait qu'il se fichait d'elle depuis le début. Peut-être avait-il fait ça dans le seul but qu'elle lui laisse champ libre pour ses manigances. Cette constatation lui parut plus réelle que toutes celles qu'elle avait pu faire encore jusque là et les larmes qui n'avaient pas encore été versées se firent la malle sans qu'elle ne puisse les retenir, la plongeant dans une crise de sanglots incontrôlable alors qu'elle se laissait tomber lourdement sur le canapé, ses jambes tremblant trop pour pouvoir supporter son poids... Génial, il manquait plus que ça !
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyJeu 3 Mai - 23:00

"On ne le peut généralement pas, enfin... Je le croyais en tout cas. Mais comme quoi... Sur quoi ai-je pu me tromper encore ? Je te conseille la tour de Gryffondor, si tu veux avoir des conseils sur la question. C'est dingue comme ils sont doués pour ça là-bas..."

Astride ne put s’empêcher de sourire. Elle était pourtant assez douée pour preuve d’empathie en général, mais voir que Sarah pouvait se comporter comme un être humain était tellement rassurant qu’elle était plus heureuse qu’autre chose. La préfète poufsouffle avait des faiblesses. C’était comme une révélation et certainement la plus belle de l’année. Bien sûr, ça ne lui servirait absolument à rien puisqu’il n’était pas dans ses habitudes de se servir de cette façon de ses camarades, mais cette certitude lui servait néanmoins à se sentir un peu plus à la hauteur que d’habitude. Elle savait qu’elle passait très souvent pour une simple petite idiote incapable de contrôler ses émotions. Et c’était le cas, elle se mettait à pleurer pour un rien en permanence, était incapable de faire une phrase correct sans bafouiller lorsqu’elle se trouvait en face d’un garçon. Parce que sa relation avec le sexe opposé était loin d’être évidente. Finalement, le seul garçon avec lequel il lui arrivait d’être à peu près à l’aise c’était Elliott, mais ils avaient un lien spécial compte tenu de leurs nombreux points communs et elle avait du mal à le considérer comme une potentielle menace. Elle n’imaginait pas un seul instant qu’il puisse se moquer d’elle derrière son dos, contrairement aux autres. Ça devait être tellement simple de trouver de quoi la critiquer qu’il ne lui servait pas à grand-chose de faire attention à son comportement. Elle voyait déjà le regard des autres filles de son dortoir la fixer et une moue dubitative remplacer leur sourire lorsqu’elles observaient sa tenue vestimentaire. Pendant la semaine ça allait encore puisque l’uniforme de l’école était identique pour tout le monde, même s’il était clair qu’il allait mieux aux autres qu’elle, mais lorsqu’elle se décidait à s’autoriser une virée à Pré-au-Lard, elle était obligée de fouiller dans des tenues qu’elle avait choisi elle-même et le résultat n’était jamais bien concluant. Elle avait fini par se convaincre qu’elle n’était tout simplement pas douée pour ça et à lâcher l’affaire, mais elle ne pouvait toujours pas s’empêcher de rougir lorsqu’elle entendait un commentaire acerbe ou percevait un éclat de rire sans pour autant savoir s’il existait à cause d’elle ou pas. Enfin, si elle commençait à parler mode et façon de se comporter avec Sarah, elle risquait de vite se retrouver en dessous de tout, si pour l’instant, la préfète ne semblait pas être à son avantage, demain elle aurait l’air d’avoir passé une nuit de sommeil tout à fait acceptable alors que les élèves de sa maison la dévisageait en se demandant si oui ou non elle avait essayé de mettre sa tête dans le sèche-linge. Elle était dans un espèce de conte de fée avec deux Cendrillon sauf qu’elle-même ne devenait jamais une jolie princesse.

« C’est bien, tu commences à réaliser que tu es humaine. Douloureux, n’est-ce pas ? »

Elle n’avait pas parlé méchamment, elle se contentait de constater les dégâts. Il n’était certes pas déplaisant de voir Sarah telle qu’elle était à présent, mais elle ne se serait tout de même pas permis de l’enfoncer davantage en espérant avoir l’air un peu moins pathétique qu’elle. Au moins, la préfète pouvait maintenant tester ce qu’était sa vie quotidienne, sauf qu’elle pouvait s’en détacher en claquant des doigts et Astride s’en sentait bien incapable. Elle passait son temps à angoisser pour un rien, culpabilisait à chaque fois qu’elle faisait un truc de travers et se mettait à culpabiliser comme si elle avait provoqué un meurtre ou quelque chose d’aussi grave. En général, elle s’en sortait plutôt bien, elle avait fini par s’habituer à ce déferlement perpétuel d’émotions contradictoires, mais parfois, elle aurait aimé être aussi désintéressée et désinvolte que ses petits camarades. Elle aurait pu agir selon ce qu’elle-même voulait et non en fonction de ce que les autres voulaient qu’elle fasse. Elle s’était trop souvent appuyée sur ce qu’on lui demandait sans prendre la peine de faire ses propres choix. A présent, Astride avait beaucoup de mal à prendre elle-même des décisions, elle avait toujours le réflexe de se tourner vers autrui, délaissant ainsi de trop lourdes responsabilités. C’était stupide et elle le savait, elle était assez grande, mature et intelligente pour savoir ce qu’il y avait de mieux pour elle. Seulement, sa soudaine autonomie l’effrayait plus qu’autre chose, et elle aurait bien voulu qu’Hecate la remette dans le droit chemin comme elle l’avait fait si souvent auparavant. Le seul problème étant que la serdaigle n’en menait pas plus large qu’elle pour le moment, et qu’avant de venir en aide à sa meilleure amie, elle devait déjà parvenir à s’aider elle-même, ce qui n’était pas chose facile.

"J'attends ton hibou, tu prévois les mouchoirs, je m'occupe des sucreries. Très bien Astride, mais ne prends pas ça pour acquis. Demain, tu redeviendras l'idiote de Whitby que tu es depuis longtemps."

La poufsouffle se mit à glousser bêtement comme une gamine, sans même prendre le temps d’avoir l’air outré ou quoi que ce soit qui s’en rapproche. De toute façon, elle se voyait mal bondir sur ses pieds, en hurlant que d’abord, elle n’était pas une petite idiote et qu’en plus c’était très méchant de lui dire ce genre de choses. Astride était à des kilomètres de ce genre de discours vaseux et appréciait la conversation pleine de sarcasmes et d’hypocrisie qu’elle entretenait avec la préfète. Elle n’aurait certes, jamais imaginé se retrouver ici un jour, mais ça ne l’empêchait absolument pas de profiter de l’instant présent. Sarah ne mâchait pas ses mots, ce qui allait peut-être lui permettre de retrouver un peu ses esprits et un semblant de dignité, tant qu’il en était encore temps. Une chose était sûre, si elle ne boudait pas cet instant en si atroce compagnie, elle n’était pas du tout prête à réitérer l’expérience tous les soirs. Elle espérait tout de même ne pas être aussi déprimée et au fond du trou jusqu’à la fin de l’année et une nouvelle entrevue avec sa camarade ne lui servirait qu’à se prouver le contraire. Demain tout irait mieux, enfin non, demain elle dormirait sur sa table en cours, parce que sa nuit sans sommeil se ferait cruellement ressentir sur sa concentration. Après-demain, donc, tout irait mieux. Elle retrouverait la bibliothèque avec plaisir, se promettrait de ne plus jamais faire confiance à inconnu qu’elle le croise dans les toilettes des filles, les couloirs, le hall d’entrée ou le parc. De cette façon, elle était totalement sûre que rien ne viendrait perturber la fin de son année, et elle conclurait cette période difficile par un sans-faute qui lui permettrait de regagner son statut d’élève modèle. Sarah lui rirait probablement au nez d’avoir si peu d’ambition mais qu’importe, celle-ci valait mieux que rien du tout et elle n’était pas prête d’y renoncer.

« Comme si j’avais envie qu’on devienne proches toutes les deux. Tu seras toujours la même petite peste imbuvable. Je ne vois pas pourquoi ça changerait. »

Un grand sourire éclaira le visage de la poufsouffle, dont les larmes continuaient pourtant à couler, ce qui devait lui donner un air parfaitement idiot. Mais qu’importe, elle n’avait personne à impressionner en ce moment et aucun miroir à porter de main pour se faire honte toute seule. Quoi qu’à bien y réfléchir, elle tâcherait tout de même d’éviter au maximum la présence de Sarah dans les prochains jours de peur que celle-ci se permette un sourire narquois, lui rappelant inévitablement cet affreux moment. Peut-être même allait-elle légèrement redéfinir ce qu’elle entendait par meilleure amie. Elle se vantait toujours de raconter toute sa vie à Hecate sans omettre le moindre détail mais le récit de cette nuit était-il bien indispensable ? Non, certainement pas, la serdaigle risquait de se mettre à rire ou pleure avec elle et aucune de ces deux options ne lui paraissaient agréables à envisager. Seulement, la simple idée de mentir ou d’omettre de raconter quelque chose à la sixième année lui déplaisait fortement, et elle était bien consciente qu’il y avait de fortes chances pour qu’elle craque, assez rapidement d’ailleurs. De toute façon, si ça avait le mérite d’amuser son amie, qui semblait toujours un peu plus renfermée sur elle-même, elle ne pouvait que tenter l’expérience. Ce n’était pas tout à fait vrai d’ailleurs, Hecate c’était montrée souriante et heureuse de vivre leur de leur dernière entrevue à Pré-au-Lard et bien qu’elle ait merveilleusement gâché ce qui aurait pu être un bel après-midi entre amis, elle avait tout de même été ravie de constater que son amie reprenait le dessus.

"Bien sûr que ça m'intéresse ! Récent ? C'est à dire ? Sois plus précise un peu ! C'est bizarre que Maddox n'en ait pas fait mention, on est pas très proche mais généralement, c'est le genre de choses qui se répand rapidement."

Le soudain rapprochement de Sarah la fit instinctivement reculer et elle se retrouva le dos plaqué dans le fond du fauteuil, les sourcils levés, un air suspicieux sur le visage et ses mains serrant bien trop fort les pauvres accoudoirs. Elle mit du temps à réaliser que non, la jeune fille n’avait pas forcément l’intention de la tuer mais qu’elle avait simplement envie d’en apprendre un peu plus sur ce qu’il s’était passé. Elle se détendit donc légèrement, reprenant le cours de choses à peu près normalement. Elle avait du mal, beaucoup de mal, à comprendre ce qui pouvait bien intéresser la jaune et noir dans toute cette histoire. Après tout, c’était juste le récit d’une bêtise de deux abrutis qu’elle ne devait certainement pas connaitre. Enfin si, elle connaissait Scipion puisqu’elle l’avait mis en garde contre le comportement du jeune homme, mais ça ne devait donc pas être l’amour fou entre eux et ce n’était pas du tout pour lui qu’elle lui posait toutes ces questions. Il ne lui restait donc qu’une seule hypothèse. Sarah s’intéressait à elle… Non… C’était totalement impossible. La préfète n’avait jamais daigné lui accorder ne serait-ce qu’un minimum d’intérêt, ce n’était pas pour commencer maintenant. Décidément, elle avait beau se creuser la tête, elle ne comprenait pas.

« Depuis quand ce genre de trucs t’intéresse. Je veux dire, c’est Flynn, Scipion et moi, c’est pas comme si on était plus que des personnes insignifiantes à tes yeux. Et je ne peux pas être plus précise, je n’ai pas le jour et l’heure en tête, je suis navrée. C’était il y a quelques semaines. »

La poufsouffle balaya ce sujet sans importance d’un geste de main. Tous ces détails lui importaient peu et elle aurait aimé que la préfète se concentre plus sur son apparent désespoir que sur le jour et l’heure précis de cette stupide ânerie. Elle lui en demandait certainement beaucoup trop…
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyVen 4 Mai - 12:07

Sarah se renfrogna légèrement en voyant un sourire s'étaler sur les lèvres de sa camarade. Génial ! Il ne manquait plus que ça ! Whitby qui se fichait d'elle... Elle avait décidément une poisse extraordinaire. Elle soupira et détourna les yeux, feignant l'indifférence à la perfection alors qu'elle se reconcentrait tant bien que mal sur la cheminée. D'ici qu'elle raconte à qui voulait l'entendre les tristes instants de cette nuit, il n'y avait pas des kilomètres. Et en plus d'avoir à supporter les murmures moqueurs sur son passage, il lui faudrait certainement faire face à Scarlett qui ne manquerait pour rien au monde une occasion de lui montrer à quel point elle pouvait avoir raison. Et le pire dans cette histoire, elle serait certainement obligée de le reconnaître. Elle ne se sentait pas particulièrement fautive puisqu'il lui aurait été bien difficile de toute façon de se mettre à pleurnicher sur l'épaule de la Gryffondor en attendant que tout se calme, surtout après les révélations qu'elle lui avait faites mais peut-être n'aurait-elle simplement pas dû se laisser aller une première fois, gardant ses secrets pour elle sans que rien ni personne ne puisse jamais s'en douter. Certainement pas elle en tout cas, qui l'avait toujours vu comme la fille la plus inhumaine que l'école ait pu porter. La blonde ne pouvait que reconnaître qu'elle avait tout fait pour mais la logique voulait que personne ne parvienne à y croire réellement, ce qui était loin d'être le cas... Elle n'était pourtant qu'une fille comme toutes les autres, peut-être un peu plus perdue, prétentieuse et hypocrite mais rien de plus. Aussi plaisante soit l'idée qu'elle puisse être intouchable, elle était surtout purement fictive... Bien malheureusement d'ailleurs. Il semblait cependant lui manquer des évènements pour comprendre comment elle avait pu passer de la peste égoïste et suffisante à cette idiote amoureuse et pleurnicharde. La vie était d'une injustice monstre et la réplique de la brune ne faisait que le confirmer davantage, comme si elle était incapable de s'en rendre compte toute seule.

« C’est bien, tu commences à réaliser que tu es humaine. Douloureux, n’est-ce pas ? »

Il n'y avait rien de bien dans tout ça. Elle n'avait jamais eu des doutes quant à son humanité même si elle n'en faisait guère preuve entre les murs du château, sa vie à Newcastle lui suffisait pour faire le plein de certitudes à ce sujet avant de retourner à Poudlard. Non, Sarah Wotton n'était pas qu'une pimbêche superficielle et égocentrique toute l'année, il lui arrivait aussi de lâcher prise et de se comporter le plus normalement du monde. Fort heureusement pour elle, il n'y avait aucune personne au château capable d'en avoir la moindre petite idée, sauf peut-être sa soeur mais encore elle n'en était pas convaincue. Maintenant, elle était bien obligée de remarquer que ce qu'elle réservait d'ordinaire à ses vacances s'étendait un peu trop sur le reste de sa vie. Ici, elle ne devait être qu'une fille lointaine et détestable puisqu'elle s'était toujours appliquée à faire en sorte que ça soit le cas, rien d'autre. Elle avait tout le temps pour jouer les amies sympathiques ailleurs. Poudlard n'était pas là pour lui ouvrir les portes des relations amicales inutiles, juste celles de l'université voire même du Ministère. Ca ne serait certainement pas des liens avec les crétins de son année qui l'aideraient à parvenir à son but, bien loin de là. Il était probablement inutile de raconter tout cela à Whitby qui ne ferait que sourire davantage sans imaginer les envies de meurtre qu'elle pouvait lui procurer. Cette fille était tellement plus détestable qu'elle n'avait jamais pu l'être que c'en était affolant. Et dire qu'il n'y avait pas grand monde pour le remarquer. Avait-elle au moins de véritables ennemis ? Elle n'en avait jamais entendu parler si tel était le cas mais peut-être se tapissaient-ils dans l'ombre en attendant le moment opportun pour lui sauter dessus ? C'était un peu tiré par les cheveux mais particulièrement rassurant. Ce n'était pas la peine de faire leur travail à leur place, ça viendrait un jour...

"Je n'ai jamais eu la prétention de dire que je ne l'étais pas. Simplement que je vous étais supérieure. C'est toujours le cas d'ailleurs." expliqua t-elle avec un sourire mauvais. "Ca finira bien par passer de toute façon. Il ne manquerait plus que je sois contrainte à pleurnicher tous les soirs pour des imbéciles. Plutôt faire un élevage de Scroutts que d'en être réduite à ça !"

D'accord, elle serait bien incapable de choisir si oui ou non elle continuerait de chouiner ainsi puisque là encore, elle n'était pas maître de grand chose mais ce n'était pas forcément utile de l'avouer. Astride ne devait pas être aussi stupide que cela. Si elle choisissait véritablement comme elle le laissait entendre, elle ne serait certainement pas là à attendre que le temps passe en compagnie d'une intello insignifiante. Il lui aurait fallu être bien folle pour en arriver là de son plein gré et même si elle commençait par moment à avoir des doutes quant à sa santé mentale, elle se doutait bien qu'elle n'aurait pas décidé ça d'elle-même. Surtout avec Whitby ! C'était la seule personne dans ce château qu'elle eut craint un minimum, aussi il aurait été bien masochiste de la choisir comme compagne d'infortune, même pour une seule nuit. Surtout dans l'état dans lequel elle était, qui ne faisait que lui donner davantage de cartes pour finir par l'abattre. D'ici qu'elle mette au point une stratégie avec Scipion et Scarlett pour enfin en venir à bout, il ne s'écoulerait sûrement pas des jours. Les Rouges et Ors devaient probablement être en train de comploter à l'heure qui l'était. Ils semblaient bien trop calmes et trop enclins à la laisser tranquille pour que cela paraisse naturel. Elle ne s'était pas manifestée une seule fois au bras d'une nouvelle meilleure amie trop géniale pour lui prouver combien elle était remplaçable, quant à lui il avait tut tout ce qui pouvait mettre sa vie en morceaux, que ce soit ses larmes, ses mots ou leur baiser. Pourquoi ? Ca n'avait aucun sens et plus elle y pensait, moins elle en voyait. Ils devaient préparer autre chose, bien plus importante encore... Dont elle ne se relèverait sûrement jamais. Et à laquelle Astride prendrait peut-être part, forte des informations qu'elle pouvait posséder à son sujet... Ce serait sûrement ainsi que ça se passerait et il lui faudrait rester digne jusqu'à ce que la sentence soit tombée. Ou ne plus jamais sortir de son lit pour y échapper. Ca lui semblait plus réalisable pour l'heure. Le gloussement de la brune lui fit relever la tête presque instinctivement, croyant un instant se retrouver en compagnie de sa meilleure amie qui s'empresserait de lui raconter tous les potins de l'école d'une voix moqueuse et amusée, mais non... Il ne fallait pas trop en espérer non plus.

« Comme si j’avais envie qu’on devienne proches toutes les deux. Tu seras toujours la même petite peste imbuvable. Je ne vois pas pourquoi ça changerait. »

Elle semblait oublier qu'elle en avait eu envie un jour. La Préfète n'avait rien oublié de ces moments où faire un pas sans tomber sur elle était pratiquement impossible et si elle ne regrettait pas d'avoir réussi à s'en débarasser, elle ne pouvait pas nier que son indifférence pouvait parfois être "blessante", dans la mesure où elle en prenait pleinement conscience ce qui n'était heureusement pas tous les quatre matins. Elle avait raison, il n'y avait pas de raison pour que cela change. Dans quelques heures, elle passerait plusieurs dizaines de minutes à se préparer, effaçant toute trace de sa piètre nuit, ferait tout son possible pour être aussi parfaite que d'habitude et sortirait de sa salle commune sans le moindre regard pour ses camarades, comme c'était le cas habituellement, après quoi elle irait glousser aux blagues stupides d'une ou deux filles dépourvues d'intérêt et retrouverait le calme et la solitude dans un couloir désert ou une salle abandonnée jusqu'à ce qu'elle n'ait d'autre choix que de refaire surface. Il n'y aurait aucune place dans sa vie pour Astride, comme il n'y en avait jamais eu et la vie continuerait comme si elles ne s'étaient jamais retrouvées là en pleine nuit, dans un état aussi pathétique l'une que l'autre... Oui, ce serait comme ça que cela se passerait. Au pire, elles échangeraient un regard, un sourire vaguement hypocrite dans l'espoir que cette soirée reste entre elles et puis ne se calculeraient plus, parce que leurs mondes n'étaient pas le même.

"Je préfère être une peste qu'une idiote, ça sous-entend que je le suis de mon plein gré. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde."

Sa voix n'était pas particulièrement méchante, ni forcément moqueuse. On pouvait comprendre sans grand mal qu'elle s'efforçait de s'accrocher à son rôle pour ne pas sombrer davantage dans ses pensées mais c'était peine perdue. Elle émergeait pour répondre et replongeait presque aussitôt sans véritablement prendre la peine de vérifier l'effet que pouvaient avoir ses mots sur son interlocutrice. Ca n'avait de toute façon pas le moindre intérêt. Demain, tout serait terminé et il lui faudrait feindre de nouveau d'être cette adolescente forte et insubmersible qu'elle était en général. Apprêtée, un peu pouffe, elle arpenterait les couloirs sans but mais personne ne remarquerait rien parce que personne ne la connaissait suffisamment pour se douter qu'il y avait autre chose derrière son apparence de poupée surfaite. Et ça continuerait... Encore et encore... Jusqu'à ce qu'elle rejoigne sa chambre et n'en sorte plus jamais. Elle craignait que les quelques amis qu'elle avait sur place se rendent compte que quelque chose clochait mais il serait certainement plus facile de leur expliquer à eux alors qu'ils n'avaient aucun lien avec le monde de la magie que de devoir déblatérer du sujet avec rien qu'une seule personne de cette école. Elle l'avait fait une fois, elle avait bien vu où ça l'avait mené et elle n'était pas suffisamment stupide pour recommencer. Ou du moins l'espérait-elle...

« Depuis quand ce genre de trucs t’intéresse. Je veux dire, c’est Flynn, Scipion et moi, c’est pas comme si on était plus que des personnes insignifiantes à tes yeux. Et je ne peux pas être plus précise, je n’ai pas le jour et l’heure en tête, je suis navrée. C’était il y a quelques semaines. »

Quelques semaines... Il n'avait donc pas pu l'utiliser afin d'être tranquille, c'était probablement fini depuis des lustres lorsqu'ils s'étaient retrouvés dans la salle de duel. Ca n'avait strictement rien à voir. Elle n'avait donc toujours pas la moindre idée de ce qui avait pu lui passer par la tête, pourquoi il l'avait laissé espérer ainsi, pourquoi il avait pris la fuite, pourquoi il n'avait rien fait depuis qu'il l'avait abandonnée... A croire qu'elle n'obtiendrait jamais la moindre réponse à ces questions. Elle finit par se calmer doucement, séchant péniblement ses larmes avant de retourner à l'autre bout du canapé, se réenfouissant sous sa couette comme si ça pouvait la protéger un tant soit peu de ce qui l'attendait au dehors. Il allait finir par la rendre complètement folle. Etait-ce ça, son plan diabolique ? Lui faire perdre la tête ? Par Merlin qu'il était en bonne voie ! Il ne se passait pas une heure sans qu'elle ne pense à lui, sans qu'elle se répète encore ses derniers mots dans l'espoir d'y voir un sens qui lui avait échappé mais en vain, elle ne trouvait jamais rien de plus... Quelques semaines et elle n'en avait même pas entendu parler. Qui d'autre savait ? Ca n'avait aucune importance en fin de compte... Ce n'était que Scipion, ce n'était pas comme s'il était plus qu'une personne insignifiante à ses yeux... Si seulement elle pouvait comprendre à quel point elle se trompait. Enfin, il fallait voir le bon côté, personne ne se doutait de rien et il ne devait y avoir qu'eux deux, Scarlett et Alexander pour avoir eu vent de cette triste constatation...

"Non, tu as raison. Je m'en fiche. Il manquerait plus que je m'intéresse à vos histoires maintenant. Mets ça sur le compte de la fatigue, tu veux ?" expliqua t-elle sans conviction. "Tu n'y répondras sûrement pas mais... Est-ce la sanction qui t'a gênée ou le fait que ce soit Maddox qui te l'inflige ? Parce que si vous enfreigniez le règlement, il n'y a rien de surprenant à ce que vous soyez punis en fin de compte, que ce soit de ta faute ou pas."

Elle devait sûrement divaguer complètement, chercher à transposer ses propres problèmes sur elle puisqu'elle était la seule à être là pour le moment... Si Whitby avait eu un faible pour le Préfèt de Serdaigle, Scarlett l'aurait sûrement su et elle n'aurait sûrement pas manqué de le lui faire savoir avant de la trahir honteusement. Elle n'en avait pourtant jamais eu vent, aussi il était fort possible que ça soit uniquement la punition qui puisse la troubler. Sarah ne semblait pourtant pas incapable de la croire. Ils étaient suffisamment stupides tous les deux pour embarquer de pauvres innocents dans des histoires aussi dangereuses qu'illégales, manque de chance pour elle, il semblait qu'elle ait été au mauvais endroit au mauvais moment...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 6 Mai - 13:54

"Je n'ai jamais eu la prétention de dire que je ne l'étais pas. Simplement que je vous étais supérieure. C'est toujours le cas d'ailleurs. Ça finira bien par passer de toute façon. Il ne manquerait plus que je sois contrainte à pleurnicher tous les soirs pour des imbéciles. Plutôt faire un élevage de Scroutts que d'en être réduite à ça !"

Astride se retint de ricaner une nouvelle fois. Elle n’avait pas vraiment envie de passer pour la dernière des pétasses et c’était pourtant ce qu’elle était en train de faire. Bien sûr, entendre Sarah se vanter d’être supérieure au commun des mortels était parfaitement ridicule et elle aurait bien envie de le lui faire remarquer. Cependant, elle n’était pas complétement idiote et se rendait bien compte de l’inefficacité de se remarques à ce sujet. Si Sarah était réellement convaincue de surpasser tout le monde, ce n’était pas les commentaires d’une pauvre petite idiote qui l’aideraient à se remettre en question, bien au contraire. Mais que croyait-elle pourtant ? Qu’avoir une jupe un peu plus courte que les autres lui donnait une plus grande notoriété ? Certes, plus de personnes se retournaient sur son passage pour regarder ses jambes, mais ça ne faisait pas d’elle un être supérieur. Elle n’était rien d’autre qu’une pimbêche et le resterait probablement toute sa vie. Jusqu’ici elle n’avait été confrontée à aucune difficulté, elle vivait dans son petit monde d’apparences et personne n’avait jamais tenté de l’en déloger, mais que ferait-elle ensuite ? Elle allait bien devoir sortir de sa petite bulle pour entrer dans la vie active et trouver un travail ? Il ne suffirait pas de se retrouver devant un employeur avec sa tête de poupée peinturlurée et un grand sourire, ça ne suffirait pas à faire d’elle une personne compétente. Il était agréable de se rendre compte qu’elle allait sûrement finir par déchanter et que si Poudlard semblait pour le moment être son territoire, il ne le resterait pas indéfiniment et qu’elle se rendrait bien vite compte qu’elle ne surpassait personne. En revanche pour ce qui était de sa crise de larmes, il ne fallait pas être Einstein pour réaliser qu’elle aurait bel et bien une fin. Astride n’avait toujours pas réussi à lui extorquer une véritable information à ce sujet mais rien n’était irréparable et qu’elle choisisse d’arranger les choses ou de faire disparaitre le problème n’y changerait pas grand-chose.

« Si tu en es convaincue, c’est le principal. »

Astride ponctua se propos d’un large sourire, peu désireuse de déclencher un débat à ce sujet. Après tout, elle-même n’avait pas la prétention de surpasser la préfète, elle n’avait d’ailleurs pas cherché à se comparer à elle. Bien entendu, il lui était arrivé de le faire avant puisqu’elle voulait à tout prix lui ressembler, elle avait donc étudié son comportement dans les moindres détails pour tenter de faire de même et tous ses efforts s’étaient soldés par un cuisant échec. Elle en était arrivée à la simple conclusion qu’elle n’était pas douée pour être jolie. Bien sûr, elle était tout à fait capable de mettre une tenue différente de ce qu’elle choisissait d’habitude. Sa mère avait bien essayé de la rendre plus féminine, en lui offrant tout un tas de choses qu’elle s’était empressée de ranger au fond de son armoire. Les décolletés la mettaient toujours excessivement mal à l’aise, et elle passait souvent la journée les deux bras croisés et les mains posés sur ses épaules pour camoufler le carnage. Les jupes au-dessus du genou étaient encore pire pour elle, elle passait généralement un temps fou à tirer dessus dans l’espoir qu’elle se rallonge subitement de dix centimètres. Malheureusement, c’était pareil, pour les chaussures à talons, les shorts, quoi qu’elle s’en accommodait déjà un peu mieux, le maquillage et tout ce qui pouvait faire d’elle une vraie fille. Au fil du temps, elle avait quand même réussi à admettre qu’un trait de crayon et un peu de mascara ne faisait pas de mal, mais seulement lorsqu’elle avait le temps, si bien qu’avec les révisions la seule touche féminine de son accoutrement avait été rangée bien loin de toute préoccupation. Il était tellement plus simple d’enfiler son uniforme ou un T-shirt difforme avec un pantalon qui ne la mettait pas plus en valeur. De toute façon, elle n’avait pas beaucoup de formes à camoufler, elle avait toujours été un peu maigrichonne quoi que prenant quelques kilos à force de manger trop de sucreries, et même si sa mère ne cessait de lui répéter qu’elle était jolie, elle avait toujours eu beaucoup de mal à y croire et ça ne s’arrangeait pas avec le temps. A choisir, elle préférait être hideuse que mal à l’aise et les regards désolés de ses camarades ne lui faisaient ni chaud ni froid. Dans le pire des cas, elle se dissimulait derrière ses cheveux, qu’elle prenait la peine de coiffer une fois tous les trente-six du mois.

"Je préfère être une peste qu'une idiote, ça sous-entend que je le suis de mon plein gré. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde."

La jeune fille haussa les épaules alors que son sourire s’élargissait. Elle avait bien conscience de passer pour la dernière des garces, mais qu’importe. En temps normal, elle aurait dû pleurer, crier sur tous les toits qu’elle n’était pas une idiote qu’elle était intelligente et que toutes ses bonnes notes en cours tendaient à le prouver. Au lieu de ça, elle adoptait une attitude hautaine et sarcastique qui ne lui ressemblait absolument pas et qui aurait certainement fait horreur à l’ensemble de ses proches. Où était donc passée la petite poufsouffle naïve dont on pouvait si facilement se jouer ? Elle n’avait pas disparue c’était tout à fait impossible, mais comment pouvait-elle la retrouver ? Astride s’était longtemps demandée comment elle pourrait ressembler à toutes ces filles qui ne se contentaient pas de rester dans l’ombre, plongées dans leurs bouquins. Finalement, elle avait peut-être trouvé l’attitude idéale à présent, et elle commençait à croire que rien ne la satisferait jamais. Elle avait voulu trouver une autre mademoiselle Whitby beaucoup moins adorable que celle qu’elle était en réalité, et maintenant qu’elle l’avait trouvé, elle voulait s’en défaire au plus vite et oublier cette triste période de son existence. Quand est-ce que tout cela avait bien pu commencer ? Certainement lorsqu’elle s’était mise à pendre les gens au plafond alors qu’il ne leur avait rien demandé, ou lorsqu’elle avait accepté de se battre en duel devant toute la classe alors que ça ne lui ressemblait pas, quand elle avait littéralement hurlé sur Alexander en lui reprochant ses propres erreurs. Toutes les personnes qui s’approchaient d’elle à moins de deux mètres avaient payé ce brusque changement de comportement et elle s’en mordait les doigts à présent. Même sa meilleure amie avait fait les frais de son mauvais caractère, comment allait-elle le lui pardonner ? C’était beaucoup trop de questions sans réponses et elle aurait donné n’importe quoi pour simplement remonter le temps et changer sa propre attitude, tout en sachant que c’était impossible. On apprend de ses erreurs, mais on ne revient pas en arrière. Mais qu’avait-elle appris finalement ?

« Parce que tu penses que tu pourrais y changer quelque chose si tu le voulais ? Tu sortiras jamais de ton statut de pimbêche, il te colle à la peau. »

Ce n’était pas méchant, mais simplement très réaliste. Ils étaient dans une école, pleine d’adolescents dont les hormones faisaient des bons astronomiques d’un jour sur l’autre et où les comportements de chacun était étudiés à la loupe par les autres. Il n’y avait pas de demi-mesure mais simplement des cases ou chaque élève était rangé dès la première année sans pouvoir en ressortir ensuite. Il y avait tous les crétins qui avaient eu le malheur de laisser la porte des toilettes ouvertes et s’étaient fait surprendre, avaient oublié de mettre leurs chaussures avant de quitter le dortoir ou encore avaient gardé une trace de dentifrices sur la joue, ceux-là avaient été vite catalogués comme boucs-émissaires et ne quitteraient probablement ce statut que lorsqu’ils quitteraient enfin Poudlard. Mais ce n’était pas la seule petite boite existante. Il y avait les personnes populaires, les pimbêches, les sportifs, les intellos, et tout un tas d’autres définitions de chaque personne qui étaient aussi stupide qu’erronés mais qu’il était impossible d’effacer. C’était tellement dommage pourtant, pourquoi un petit rat de bibliothèque ne pouvait pas prétendre vouloir subitement s’adonner au quidditch ? Certes, elle n’était pas le meilleur exemple en la matière puisqu’elle avait prouvé son inaptitude à exceller dans cette discipline, mais ce n’était certainement pas le cas de tout le monde. Pourquoi les pimbêches ne pouvaient pas aimer lire ? Il y avait certainement des filles qui pouvaient prétendre être jolies et intelligentes même si Sarah ne faisait visiblement pas partie de cette catégorie. Entrer dans une case ne servait qu’à restreindre les différentes possibilités qu’offrait l’école à tous les élèves et c’était bien dommage. Seulement, Astride ne se voyait absolument pas lancer un débat à ce sujet et tenter de faire évoluer les mentalités. Il était trop évident que ça ne changerait jamais pour qu’elle s’en donne la peine. Les intellos et les sportifs ne seraient jamais vu ensembles, les pimbêches et les binoclards non plus. La cinquième année doutait même d’avoir envie de se lancer dans le débat avec la préfète, c’était sûrement trop tard puisqu’elle venait de le faire, mais elle ne renoncerait pas à son point de vue sur la question, même s’il était évident que Sarah ne le partagerait pas.

"Non, tu as raison. Je m'en fiche. Il manquerait plus que je m'intéresse à vos histoires maintenant. Mets ça sur le compte de la fatigue, tu veux ? Tu n'y répondras sûrement pas mais... Est-ce la sanction qui t'a gênée ou le fait que ce soit Maddox qui te l'inflige ? Parce que si vous enfreigniez le règlement, il n'y a rien de surprenant à ce que vous soyez punis en fin de compte, que ce soit de ta faute ou pas."

Astride se leva d’un bond, serrant les poings, sans pouvoir retenir les larmes qui avaient recommencé d’elles-mêmes à se répandre sur ses joues. Pourquoi avait-il fallu que la préfète soit si perspicace ? Et puis qu’en savait-elle d’ailleurs ? Ça n’avait rien à voir avec Alexander, il était le meilleur ami de sa propre meilleure amie, il était normal qu’il fasse preuve d’un peu de clémence. Certes, ils ne se connaissaient pas beaucoup, mais il devait en savoir assez sur elle pour considérer qu’il était impossible qu’elle se retrouver dans ce genre de situation de son plein gré. C’était donc de la faute du serdaigle et non pas de la sienne si elle s’était retrouvée avec une heure de colle. Sa colère n’avait donc rien à voir avec de potentiels sentiments. Sentiments ? Sarah ne les avait même pas mentionné elle s’était chargée elle-même de tirer des conclusions hâtives de questions plutôt simple en réalité et son attitude venait bien malgré elle de la trahir. Mais après tout, elle avait peut-être réagi un peu trop violemment à sa remarque, mais ça ne voulait rien dire. Elle n’éprouvait rien pour le serdaigle, elle n’aimait simplement pas qu’on l’accuse à tort de quelque chose et c’était tout à fait normal. Sarah allait évidemment le comprendre, ou peut-être pas mais il serait assez aisé de le lui expliquer. Au fond, s’il n’y avait vraiment rien d’autre comme explication la préfète allait la croire sur parole. Mais y avait-il vraiment que ça ? La poufsouffle commençait sérieusement à en douter. D’accord, Alexander ne la laissait pas totalement indifférente, mais ça ne voulait rien dire, absolument rien. Il e lui était encore jamais arrivé de penser autant à un garçon avant lui mais c’était sûrement parce que tous ces événements avaient eu lieu récemment, enfin, il y a quelques semaines. Tout était normal, parfaitement normal. Demain, elle aurait oublié cette conversation, et le serdaigle finirait bien par arrêter d’hanter ses pensées. D’ailleurs, si l’envie lui prenait de le supprimer tout bonnement de sa tête elle n’aurait aucun mal à le faire. Tout était très simple pour elle, personne ne comptait dans sa vie à part ses amies, elle n’avait jamais été amoureuse et ne le serait probablement pas tout de suite, elle devait restée concentrée sur ses études, c’était le plus important et elle en était tout à fait consciente.

« Ca n’a rien à voir avec lui ! »

Elle avait presque hurlé au lieu de parler normalement, donnant encore une preuve à Sarah du manque de crédibilité de son indifférence. Astride pensait bêtement que prononcer ces mots à voix haute allait faire taire les quelques doutes qui planaient encore au-dessus de sa tête, mais c’était tout le contraire en réalité. La jeune fille venait de se perdre une fois de plus dans ses émotions et les larmes semblaient refuser de lui laisser une pause pour qu’elle puisse reprendre un peu ses esprits. Mais après tout, Sarah aussi avait réagi d’une manière très étrange lorsqu’elle lui avait parlé de son aventure dans les toilettes des filles et pourtant personne ne l’intéressait dans tous les protagonistes de l’aventure… A moins que…. Elle avait eu l’air de tiquer lorsqu’elle avait mentionné les personnes présentes, peut-être n’était-elle pas si indifférente qu’elle ne voulait le laisser paraitre. Mais c’était complément stupide, il n’y avait que Flynn, qu’elle devait tout bonnement considérer comme un crétin. De toute façon, il avait un an de moins qu’elle alors il était peu probable qu’elle l’ait regardé ne serait-ce qu’une seule fois de peur d’entacher sa belle image parfaite. Pour ce qui était de Scipion, c’était encore pire, tout le monde savait qu’ils se détestaient cordialement, et avait eu vent de leur petite guerre à moins d’être vraiment un ermite de premier ordre. Il ne restait plus qu’Alexander. Astride pâlit à cette triste conclusion. Si Sarah avait des vues sur le serdaigle, elle pouvait dire adieu à toutes ses chances de réussites. Elle ne se pensait pas en-dessous de la préfète sur beaucoup de points, mais sur celui-ci, elle était sûre et certaine de se faire battre à plate couture. Elle n’était même pas sûre d’avoir envie de lui poser la question, de peur de recevoir une réponse qui fasse encore diminuer ses espoirs déjà bien maigres. Après tout, c’était peut-être son imagination qui lui jouait des tours, pourquoi Sarah s’intéresserait-elle à Alexander ? Elle aurait tout le temps de le faire il y a des années et n’aurait probablement pas attendu qu’il soit en couple à moins de chercher à lui rendre la vie impossible. Une chose était sûre Astride voulait en avoir le cœur net. Finalement, c’était elle qui se confiait depuis le début de leur conversation, Sarah avait avoué deux ou trois petites choses sans importances sans vraiment développer la question et il était grand temps d’inverser les rôles, même si elle devait en venir au fait sans prendre de gants.

« Je veux dire… J’ai rien à me reprocher, on m’a poussée à enfreindre la règlement. Mais non, je ne vais pas mettre ça sur le compte de la fatigue, je ne suis pas stupide, qu’est-ce qui peut bien tellement t’intéresser dans tout ce que je viens de dire ? »

Elle allait sans doute passer pour une harceleuse, mais qu’importe. Elle voulait savoir exactement ce que Sarah avait derrière la tête et pour rien au monde elle n’y aurait renoncé. Seulement, elle n’avait pas pensé à un détail. La préfète avait parlé d’un gryffondor, ce qui éloignait Alexander de ses options. Mais alors, qui était-ce ?


HJ : [Agent 007 au rapport.]
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 6 Mai - 22:18

« Si tu en es convaincue, c’est le principal. »

Elle aurait certainement pu se braquer, lui lancer un regard noir et retourner dans son dortoir, ce qu'elle attendait sûrement qu'elle fasse d'ailleurs mais il n'en fut rien. Sarah se contenta de sourire avec hypocrisie d'un air détaché et satisfait alors qu'elle défaisait distraitement quelques noeuds qu'elle avait dans les cheveux. S'énerver n'aurait servi à rien et pourtant ce n'était pas l'envie qui manquait. Pour qui se prenait-elle ? C'était bien beau de lui faire la morale et de paraître ironique dès qu'elle déclarait être supérieure au reste des élèves si c'était pour se comporter de la même manière dix secondes plus tard. Si elle le prétendait, elle n'avait encore rien fait qui allait dans ce sens. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Son sourire lui donnait des envies de meurtre et elle trouvait bien dommage d'être obligée de laisser son corps sans vie gisant sur le tapis si chaleureux de la salle commune si elle devait en arriver à de telles extrêmités. L'Astride qu'elle avait connue voilà cinq ans de cela semblait bien loin, envolée, disparue. Qu'en avait-elle fait ? Elle n'en avait pas la moindre idée mais il lui semblait presque impossible que cette nouvelle gamine prétentieuse lui soit réservée à elle. Non, elle semblait bien trop à l'aise dans ce nouveau rôle pour l'avoir composé juste pour la remettre à sa place. Elle était bien placée pour le savoir. Si elle avait joué les idiotes dès son arrivée ici, elle n'avait pas tout de suite maîtrisé la chose, ayant presque un peu trop tendance à avoir le nez plongé dans un bouquin pour paraître crédible mais heureusement pour elle, ça n'avait été que de courte durée et ses gloussements d'écervelée avaient été largement suffisant pour effacer les doutes que certains avaient pu avoir. Les gens ne cesseraient donc jamais de l'étonner, elle ne savait pas si elle devait s'en réjouir ou bien désespérer davantage. On lui avait souvent reproché de ne pas faire attention à ses camarades mais lorsqu'elle le faisait, le résultat était généralement décevant. Cette fois n'échappait pas à la règle d'ailleurs.

"Oh, ne t'en fais pas pour moi va." souffla t-elle d'un ton faussement innocent alors qu'elle détachait un bout de son fondant d'un geste machinal.

Elle n'était plus convaincue de rien, sinon de s'être trompée sur tout et tout le monde, de ne plus se connaître ni se reconnaître et de perdre pied un peu plus chaque jour mais il y avait rien d'extraordinaire à être convaincue de telles choses, bien au contraire. Ca, elle n'était pas obligée de le savoir et le lui avouer ne ferait qu'accentuer encore un peu le sourire détestable qui s'était installé sur ses lèvres. Elle feignait de ne rien remarquer, idiote au point de la croire sympathique mais il n'en était rien et elle attendait juste le moment idéal pour lui faire remarquer combien elles pouvaient se ressembler. Elle avait réussi ce qu'elle essaye de faire lors de leur première rencontre, et à ce train-là, l'élève allait dépasser le maître. Peut-être avait-elle trouvé la meilleure amie parfaite pour Scarlett ? Encore un peu et tous les doutes se seraient envolés et elle leur enverrait un hibou pour les prier de s'organiser rapidement un rendez-vous au Salon de Thé. Ces deux-là étaient faite pour s'entendre, c'était certain. Heureusement pour la Poufsouffle, le moment qu'elle attendait ne se fit pas prier pour arriver. Whitby ouvrit de nouveau la bouche, lui laissant tout le loisir de profiter de l'instant.

« Parce que tu penses que tu pourrais y changer quelque chose si tu le voulais ? Tu sortiras jamais de ton statut de pimbêche, il te colle à la peau. »

La Préfète termina sa sucrerie sans un mot, un sourire suffisant illuminant son visage d'une lumière mauvaise tandis qu'un silence lourd de sens se posait tranquillement sur la salle commune. Elle n'avait jamais prétendu vouloir se défaire de son statut de pimbêche et n'avait d'ailleurs rien fait pour, durcissant le trait à chaque fois que des doutes semblaient commencer à pointer. L'école toute entière la croyait stupide et superficielle, elle l'avait cherché et le vivait à merveilles, s'enfonçant un peu plus chaque jour dans cette image insensée que toute fille normale aurait préféré fuir comme la peste. Qui aimerait être prise pour une idiote pendant des années ? Probablement personne. Personne sauf elle. Ce qui confortait les gens dans leur certitude que tout cela était bien réel. C'était très bien ainsi mais elle ne se faisait pas de soucis quant à la suite. Aucun "ami" ne viendrait la suivre dans ses études supérieures. Elle pourrait cesser d'être la blonde sans cervelle pour se concentrer totalement sur ses cours et viser enfin le Ministère. Personne ne viendrait poser des doutes sur la manière dont elle obtenait ses notes. Elle serait stupide encore un an et tout changerait ensuite. Ce serait certainement dur au début mais elle s'y ferait certainement. Pouvoir enfin se plonger dans un vrai livre sans avoir à vérifier autour d'elle dix fois qu'il n'y avait pas d'indésirable dans les parages !

"J'ai l'impression de t'avoir sous-estimé tu sais ? Je te voyais encore comme la pauvre gamine timide et discrète mais par Merlin quelle surprise ! Je ne regrette pas cette soirée. Je commence même à croire que nous aurions pu être très amies toutes les deux si j'avais su voir en toi la fille que tu es là. Tes amis vivent bien le changement ?"

Elle ne s'était pas montrée moqueuse un seul instant, simplement faussement enthousiaste, comme si la perspective de rencontrer cette fille-là la réjouissait pour de vrai. Il n'en était rien, bien sûr. Elle préférait de loin la gamine qu'elle avait connu et à laquelle elle ne cherchait pas véritablement d'ennuis pour un peu qu'elle la laisse tranquille également. A croire que cette relation-là était révolue et que le temps était aux hostilités. C'est vrai qu'elle n'avait pas suffisamment d'ennemis ces derniers temps... Enfin, peut-être serait-elle à la hauteur de Scipion, qui avait été forcé d'abandonner son rôle d'Ennemi n°1 parce qu'elle refusait de continuer cette guerre stupide. Bon, elle refusait moins qu'elle n'y était obligée, c'était certain mais le résultat revenait au même. La seule pensée de remplacer le Gryffondor lui fit remonter aussitôt les larmes aux yeux mais elle n'eut pas le temps de se poser davantage sur cette triste constatation que la brune sautait à bas de son fauteuil, dans un état pathétique. Le sourire de Sarah s'agrandit alors qu'elle se délectait du spectacle. C'était un juste retour de médaille. Elle s'en remettrait de toute façon. Elle ne pouvait qu'être ravie d'avoir touché une corde sensible sans véritablement le vouloir. Elle ne s'était sincèrement doutée de rien, posant la question par simple curiosité, rien de plus.

« Ca n’a rien à voir avec lui ! »

Elle ricana moqueusement alors qu'elle s'affalait un peu plus sur le canapé qu'elle occupait, toisant sa camarade d'un regard supérieur et satisfait alors que la pauvre semblait au bord de la noyade tant les larmes coulaient sur ses joues. Si elle avait pu s'attrister de son état et presque compatir puisqu'elle savait plus ou moins ce qu'elle vivait, elle était bien incapable de faire preuve d'une once d'humanité sur ce point, préférant de loin rester la peste qu'elle lui avait rappelé être. Elle se retrouvait et ça faisait un bien fou. Tout n'était peut-être pas perdu. Il y avait certainement des choses à sauver des décombres qu'avaient laissé Scarlett et Scipion. La véritable pouffe qu'elle s'appliquait à être n'était probablement pas bien loin, il fallait juste lui mettre la main dessus. Elle ne savait pas encore comment mais ça viendrait. Elle se retrouverait. Bientôt...

"Bingo !"

Elle rit de plus belle alors qu'elle la regardait se débattre avec elle ne savait pas trop quoi, se laissant aller à des débats intérieurs qu'elle ne pouvait suivre. C'était jouissif. Elle ne regrettait pas d'avoir été surprise à chouiner, mais alors plus du tout. Le spectacle valait largement le dérangement, ça ne faisait plus le moindre doute. Elle finit par se redresser légèrement, soucieuse de ne pas perdre une miette de la déchéance silencieuse de la pauvre Astride. Au diable la culpabilité, elle en était bien suffisamment victime ces derniers temps ! Cette fille ne l'aimait pas et elle ne l'aimait pas davantage alors inutile de s'arrêter en si bon chemin...

« Je veux dire… J’ai rien à me reprocher, on m’a poussée à enfreindre la règlement. Mais non, je ne vais pas mettre ça sur le compte de la fatigue, je ne suis pas stupide, qu’est-ce qui peut bien tellement t’intéresser dans tout ce que je viens de dire ? »

Elle ricana derechef en l'entendant tenter de se rattraper aux branches. Inutile d'essayer, c'était foutu. Elle avait assisté à la mauvaise partie de la représentation, celle où elle perdait toute crédibilité et que la peste Whitby redevenait la pauvre idiote qu'elle connaissait. Quelle soirée, mais vraiment quelle soirée ! Rebondissements et surprises en tout genre, un vrai délice !

"Alors comme ça tu en pinces pour le bel Alex', si c'est pas mignon. Il est au courant ? Ou alors tu ne voudrais surtout pas qu'une telle information lui tombe entre les mains ?" la questionna t-elle d'un ton faussement confidentiel. "J'aime bien tout savoir, sur tout et tout le monde, ce n'est pas nouveau. Je n'avais jamais eu vent de cette histoire, voilà qui est fait. Ne va pas prendre tes rêves pour des réalités, il n'y a rien à découvrir derrière cela. Tu te doutes bien que le château tout entier serait déjà au courant autrement."
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyLun 7 Mai - 21:36

"Oh, ne t'en fais pas pour moi va."

Malheureusement, il y avait de quoi s’en faire justement. Se sentir aussi supérieur aux autres n’était pas signe d’une bonne santé mentale. Pourtant, n’était-ce pas de cette manière-là que se comportait involontairement Astride ? Elle n’en était pas très loin. Plus le temps passait et plus elle se mettait à ressembler à la préfète, à la seule différence que ce rôle ne lui allait pas et qu’il ne lui irait certainement jamais. Personne n’avait réellement reproché à Sarah de se comporter comme une garce et tout le monde lui tombait dessus lorsqu’il lui arrivait de le faire. Et ça arrivait de plus en plus souvent malheureusement. Elle en devenait presque méprisante, elle se permettait de juger tout et tout le monde simplement parce qu’elle se croyait affreusement supérieure aux autres. La jeune fille se faisait horreur. Et dire qu’il y a encore quelques mois elle était encore la gamine naïve et pleine de vie qui pensait que tout le monde était né pour faire le bien et que c’était probablement une erreur de manipulation lorsque quelque chose de mal se produisait. Certes, il était normal que les récents événements fassent évoluer cette belle théorie, mais pas à ce point. L’école ne s’était pas remplie de Tyler, Sarah et Naïa, il y avait encore plein de personnes qui méritaient qu’elle leur accorde un peu plus d’attention et elle devait à tout prix se sortir de la tête cette triste vision des choses. Après tout, ça ne devait pas être si compliqué que ça. Malgré tout ce qu’elle lui avait fait endurer, Hecate était encore à ses côtés et elle serait probablement prête à l’aider si seulement elle parvenait à le lui demander et surtout à lui avouer tout ce qu’elle ressentait ces derniers temps. En vérité, Astride en voulait au monde entier en permanence. Rien n’était assez bien et le moindre petit détail lui donnait l’occasion de piquer une colère. Ce moment passé avec Sarah était même le plus détendu qu’elle avait eu depuis des semaines. C’était sûrement parce que la préfète ne se laisserait pas marcher sur les pieds aussi facilement que ne le feraient les autres élèves, mais ça ne changeait rien au problème. S’il lui fallait être en compagnie de la sixième année pour passer une bonne soirée, ou plutôt une bonne nuit en l’occurrence, il y avait réellement un problème. Peut-être qu’elle parvenait à se détendre parce qu’elle était bien consciente qu’elle pouvait tout se permettre en compagnie de Sarah ? Après tout, quoi qu’elle dise ou fasse ne changerait rien à la vision de la préfète, celle-ci avait déjà atteint un point de non-retour la concernant et ni l’une ni l’autre ne semblait avoir eu un jour envie d’améliorer ce qu’elles avaient fait de leur relation. Au moins, s’il y avait une personne qu’Astride ne parviendrait jamais à blesser c’était bien Sarah, et il lui fallait en profiter car les instants passés en sa compagnie risquaient de se faire rares.

"J'ai l'impression de t'avoir sous-estimé tu sais ? Je te voyais encore comme la pauvre gamine timide et discrète mais par Merlin quelle surprise ! Je ne regrette pas cette soirée. Je commence même à croire que nous aurions pu être très amies toutes les deux si j'avais su voir en toi la fille que tu es là. Tes amis vivent bien le changement ?"

Cette remarque ne servit qu’à la renfrogner davantage. La préfète avait atteint un point sensible et devait en être totalement consciente. Si elle savait qu’il était impossible pour elle de toucher sa rivale de quelque manière que ce soit, l’inverse était loin d’être vrai et Astride commençait seulement à souffrir des remarques de son interlocutrice. Jusque-là tout ce qu’elle avait pu dire se contentait de glisser sur elle sans réellement l’atteindre mais c’était tout simplement parce qu’elle n’avait pas encore mis le doigt sur quelque chose de réellement intéressant. Après tout, la cinquième année acceptait qu’elle la traitre d’idiote autant qu’elle le souhaitait, elle était bien placée pour savoir que c’était faux et ce genre de remarques répétitives ne lui donnaient aucun complexe. Seulement, elle n’avait pas encore cherché à creuser un peu plus dans sa vie. Elle ignorait tous les changements qui s’étaient opérés dernièrement et l’impact qu’ils avaient pu avoir sur elle-même mais aussi sur son entourage. Comment avait-elle pu deviner aussi vite ? Elle n’était pourtant pas devin mais semblait avoir un véritable dont pour lire à travers les lignes, ou peut-être réussissait-elle à dépasser les barrières créées par son esprit pour y pénétrer ? C’était un don que possédait de nombreux sorciers et il n’était pas impossible que Sarah n’en ait pas hérité elle aussi. Evidemment, ça n’en était pas moins inquiétant mais ça lui permettait d’expliquer sa facilité à mettre toujours le doigt sur le détail qui fâche sans jamais se tromper. Et dire qu’elle-même en était bien incapable. C’était d’une tristesse. Elle ne parvenait pas à lire dans les yeux de la poufsouffle comme dans un livre ouvert, était certainement en permanence à côté de la plaque lorsqu’elle tentait de la heurter un minimum et il n’était pas difficile de connaitre l’issue de leur conversation. L’une repartirait en pleurant encore plus mal dans sa peau et déboussolée qu’elle avait pu l’être et l’autre se sentirait un peu réconfortée de voir qu’elle n’avait pas encore touché le fond. Il n’était pas difficile de savoir comment seraient répartis ces deux rôles. Et dire qu’Astride était simplement venue s’assoir pour discuter avec la préfète et peut-être tenter de la consoler si c’était possible. La situation avait bien changé et sa gentillesse se retournait une fois de plus contre elle. Cependant, elle n’allait pas partir en pleurant sans essayer de se défendre, comme elle l’avait fait leur de leur dernier tête à tête. Cette fois-ci, elle allait réussir à se sortir de se pétrin et à partir la tête haute ou du moins, elle l’éspérait.

« Je le suis encore, je vois juste pas l’intérêt de me laisser écraser par tes grands airs, c’est tout. Mes amis n’ont pas à se plaindre, merci de t’en inquiéter. Et non, on aurait pas pu être amies, tu me l’as fait plutôt bien comprendre dès le départ, en te retrouvant un peu trop avec moi tu aurais presque eu l’air intelligente, quel drame ! »

Ça sonnait déjà beaucoup plus faux que tout à l’heure et Sarah n’allait certainement pas manquer une si belle occasion de la rabaisser un peu plus. Après tout, pourquoi s’en priver ? Son propre malheur allait certainement paraitre bien terne à côté du sien si elle parvenait à l’enfoncer davantage. La préfète n’était pas du genre à lésiner sur les moyens, elle se fichait éperdument de devoir écraser les autres pour pouvoir elle-même retrouver un semblant de bonne humeur. Astride allait bientôt se retrouver à lui faire gentiment la courte-échelle pour l’aider à escalader les bords du gouffre dans lequel elles avaient sombré rien qu’en s’asseyant l’une en face de l’autre. Si encore elle avait pris la peine de lui tendre la main en arrivant en haut ? Mais non, ça serait bien trop beau pour être vrai, elle avait bien pris la peine de tirer la cinquième année vers elle lorsqu’elle avait tenté de l’aider ce n’était pas pour lui montrer en plus la marche à suivre pour remonter. Non, elle se contenterait de réajuster sa coiffure qui aurait probablement à peine souffert de l’escalade et serait retourné à sa petite vie sans souci sans plus se préoccuper de ce qui pouvait arriver à Astride. De toute façon, quoi de moins étonnant ? Elles n’étaient pas amies, pas non plus de vagues connaissances et pas franchement de vraies ennemies puisqu’elles se contentaient simplement de s’ignorer plus que de se mettre des bâtons dans les roues. En réalité, il aurait été bien difficile pour la poufsouffle de mettre un simple mot sur ce qu’était leur relation. Et dire qu’elle avait imaginé pouvoir entretenir une conversation d’égales à égales. Certes, ni l’une, ni l’autre n’auraient pu s’empêcher légèrement méprisante et elles n’allaient pas aller jusqu’à se lancer des fleurs, mais elle n’imaginait pas que Sarah puisse reprendre le dessus cette fois-ci. Même au trente-sixième dessous elle parvenait à la surpasser. Astride se sentait soudainement encore plus pathétique qu’elle n’avait pu l’être auparavant et ça ne l’aidait absolument pas à contrôler les sanglots qui semblaient redoubler d’intensité depuis que Sarah avait évoqué Alexander. D’autant plus qu’elle lui avait donné ce qu’elle voulait sur un plateau d’argent et qu’elle ne pouvait absolument rien fait pour l’effacer. Son petit « bingo ! » jubilatoire résonnait dans la tête de la poufsouffle sans qu’elle trouve le moyen de le faire disparaitre. Y en avait-il réellement un ? La réponse était probablement négative. Il lui était impossible de revenir en arrière, d’effacer cette conversation et de ne pas venir s’assoir auprès de Sarah. Peut-être même aurait-elle pu garder les yeux résolument rivés sur la porte de la salle commune ce qui lui aurait épargné de se rendre compte de l’état lamentable dans lequel se trouvait la préfète. Etat qu’elle avait pris un malin plaisir à reproduire à la perfection peut-être même en accentuant davantage le côté pitoyable de la chose, ce qui ne risquait pas de lui plaire.

"Alors comme ça tu en pinces pour le bel Alex', si c'est pas mignon. Il est au courant ? Ou alors tu ne voudrais surtout pas qu'une telle information lui tombe entre les mains ? J'aime bien tout savoir, sur tout et tout le monde, ce n'est pas nouveau. Je n'avais jamais eu vent de cette histoire, voilà qui est fait. Ne va pas prendre tes rêves pour des réalités, il n'y a rien à découvrir derrière cela. Tu te doutes bien que le château tout entier serait déjà au courant autrement."

Astride mit un bout de temps à se rendre compte qu’elle était toujours debout, niveau crédibilité, elle aurait certainement pu prétendre à mieux. Sarah devait profiter de ce moment à sa juste valeur. Non seulement, la cinquième année n’avait pas été capable de contrôler ses émotions et de paraitre assez sûre d’elle pour préserver ce qui pouvait encore l’être, mais en plus elle était bien incapable de se rattraper. Il y avait forcément un mauvais esprit quelque part qui prenait un malin plaisir à la torture en permanence, ça devait être ça, il n’y avait pas d’autre explication possible. La jeune fille se laissa retomber dans le fauteuil, remontant ses genoux jusqu’à sa poitrine dans une position des plus inconfortables. La souplesse ne faisait pas partie de ses points forts et exposer ses jambes nues sous le nez de la préfète ne la mettait pas spécialement à l’aise. Cependant, elle avait tendance à penser qu’elle aurait moins de mal à subir l’interrogatoire qui allait inévitablement suivre si elle passait le reste de la nuit recroquevillée sur elle-même. C’était tout à fait stupide, mais ça lui laissait le maigre espoir de s’en sortir tant bien que mal. De toute façon, elle s’apprêtait à mentir comme un arracheur de dent et ses talents de menteuses restaient encore à prouver, il fallait donc qu’elle parvienne à trouver un minimum d’assurance pour tenter d’y arriver et si seule cette position lui permettait de le faire il était utile qu’elle tente le coup. Il était impensable que Sarah sorte d’ici avec la quasi-certitude qu’Alex était plus qu’un ami aux yeux de la jeune fille bien qu’il n’ait même plus ce rôle à ses yeux depuis l’épisode des toilettes des filles. Sarah serait capable de ruiner sa vie en deux mots si jamais l’envie lui en prenait et la perspective d’avoir une véritable épée de Damoclès pendue au-dessus de la tête était très loin de la réjouir. Seulement, elle ne pouvait pas faire grand-chose contre ça. Bien sûr, elle pourrait tenter d’utiliser les nombreuses informations qu’elle détenait au sujet de la préfète pour lui rendre la monnaie de sa pièce mais ça serait s’abaisser à son niveau et lui donner la preuve qu’elle ne valait pas mieux qu’elle. Une chose était sûre, elle avait souffert dès le début de l’année et allait certainement continuer sur la fin, elle pouvait au moins se vanter de faire preuve d’une certaine constance, c’était bien la seule chose qu’elle avait réussi ces derniers temps.

« Je n’en pince pas pour Alex, je le connais à peine, tu tires des conclusions hâtives, il n’y a pas assez de ragots à ton gout, en ce moment ? »

Heureusement qu’elle n’avait pas l’ambition de devenir avocate un jour. Ce plaidoyer n’aurait convaincu personne et surtout pas elle. En même temps, elle ignorait tout, des sentiments naissants qu’elle éprouvait pour Alex et il était donc tout à fait normal qu’elle se sente un peu perdue. Mais elle n’avait pas le droit de le montrer à Sarah ! C’était se jeter dans la gueule du loup et elle l’avait trop souvent fait pour se le permettre une nouvelle fois. Cependant, elle voyait très mal ce qui pouvait sauver sa peau à présent. Le sujet était lancé et les questions allaient fuser jusqu’à ce que la situation soit parfaitement claire pour la préfète. Astride ne pourrait absolument rien empêcher et assisterait impuissante à la constitution d’un solide dossier, futur responsable de sa perte. Elle avait toujours été considérée comme une gamine dont le futur mari potentiel serait un énorme bouquin d’histoire de la magie. Si par malheur les autres élèves venaient à apprendre qu’elle était moins indifférente à la gente masculine qu’elle ne voulait le laisser paraitre, elle se retrouverait dans un sacré pétrin. Ce genre de rumeur ne s’effacerait pas aussi vite que celles qui l’avait précédé, les histoires d’amour étaient probablement le plus gros business des commères de l’école et elles entretenaient chaque ragot jusqu’à ce que la plus petite information ait fait le tour du château laissant la personne ciblée telle une coquille vide au milieu de l’école. Cette perspective n’avait absolument rien de réjouissant et il lui fallait trouver absolument, un moyen d’attirer l’attention de Sarah vers autre chose. Sa supposition d’une potentielle liaison entre Alex, Flynn ou Scipion et la jeune fille était probablement absurde mais elle aurait au moins le mérite de la détourner vers tout autre chose. Si elle devait se moquer de sa stupide hypothèse peut-être oublierait-elle les sentiments d’Astride pendant une minute ce qui lui laisserait le temps de reprendre ses esprits et de se défendre convenablement. La justification de Sarah quant à son intérêt pour le récit de la cinquième année n’était pas si mauvaise que ça, mais il y avait forcément autre chose. Son récit sur la Chambre des Secrets n’avait rien de palpitant notamment parce qu’elle n’avait fait mention que des conduits d’aération ce qui rendait la scène encore plus pathétique et inintéressante. Il devait donc y avoir autre chose et même si ce qu’elle avait envisagé était à des kilomètres d’être la bonne solution, elle tenait à en avoir le cœur net.

« T’aimes être au courant de tout parfait, mais ça t’arrive souvent de bondir d’un seul coup en demandant l’heure, le lieu et les détails exactes de l’histoire ? Je suis pas sûre… Un gryffondor, tu disais, lequel des deux alors ? Flynn ? Scipion ? »

Astride jeta un regard suspicieux vers la préfète, tâchant tant bien que mal d’être convaincue par ses propres propos. Si le résultat n’était pas excellent, il ferait tout à fait l’affaire. Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle ne se plantait pas.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMar 8 Mai - 12:45

« Je le suis encore, je vois juste pas l’intérêt de me laisser écraser par tes grands airs, c’est tout. Mes amis n’ont pas à se plaindre, merci de t’en inquiéter. Et non, on aurait pas pu être amies, tu me l’as fait plutôt bien comprendre dès le départ, en te retrouvant un peu trop avec moi tu aurais presque eu l’air intelligente, quel drame ! »

Sarah ricana doucement en l'entendant répliquer ainsi. Alors comme ça elle était encore cette pauvre gamine ? Et bien où donc se cachait-elle ? La vraie Whitby ne jouait pas les garces, elle ne cherchait pas à enfoncer ses camarades et n'avait jamais semblé se satisfaire du malheur des autres élèves même lorsqu'il s'agissait d'elle. Or, elle paraissait maîtriser le sujet à merveilles, ce qui ne laissait pas beaucoup de doutes à avoir. Elle savait reconnaître une peste quand elle en voyait une et là, elle avait peu de chance de se tromper. Un sourire innocent et vaguement amical s'installa sur ses lèvres alors qu'elle se blottissait distraitement contre le dossier du canapé en se frottant les yeux d'un air un peu plus enfantin qu'elle ne l'aurait espéré. Elle en profita pour s'étirer gracieusement et reposa son regard sur sa compagne d'une nuit. C'était étrange d'avoir à lui faire face pour se retrouver. Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'elle avait une véritable utilité à part la remettre parfois à sa place d'élève lambda lorsqu'elle s'aventurait à se mettre en travers de son chemin... Comme quoi. Peut-être était-elle moins insignifiante qu'elle en avait l'air ? Elle l'avait déjà pensé lorsqu'elle se trouvait en haut de la tour d'Astronomie à craindre de voir le rempart avoir raison d'elle mais elle avait mis ça sur le compte de la peur sans chercher plus loin. Ca semblait être finalement plus que cela, presque réel. Cette déduction était désagréable au possible, Astride ne servait à rien si ce n'était à montrer comment elle aurait pu finir en s'entourant de mauvais amis et en laissant son envie d'en apprendre toujours plus prendre le dessus sur son caractère. Jusque là, elle n'avait jamais fait l'impasse sur ses études mais trouvait toujours un moyen discret de faire correctement ses devoirs, d'apprendre ses leçons voire même de bouquiner de vrais livres sans image et intéressants à l'abris des regards aussi moqueurs qu'étonnés. Elle savait qui elle était et plus ou moins ce qu'elle valait, aussi les remarques qu'elle pouvait bien sur sortir à ce sujet ne l'atteignaient pas. Elle était bonne comédienne, oui, et après ? C'était au contraire plutôt rassurant.

"T'es plus offensive qu'autre chose, je crois. Comme si tu voulais me prouver que j'étais bien moins intouchable que je semble le penser. Si tu cherches à me faire chouiner pour te rassurer, tu perds ton temps en me traitant de peste et d'idiote. Quand on voit ce que ça donne d'être intelligente, je préfère être la dernière des imbéciles."

L'état dans lequel était la brune la déstabilisa finalement. Si elle avait aimé la mettre en échec et profiter de ses faiblesses pour l'enfoncer davantage elle avait l'horrible sensation de reproduire avec elle ce que Scarlett avait bien pu faire, à la différence près qu'elles n'étaient pas amies. Elle n'avait pas la moindre envie de lui ressembler, de jouer les imitatrices alors qu'elle s'était comportée comme la pire des garces ! C'était peut-être une peste assumée et reconnue mais il y avait malgré tout des limites et elle ne pouvait pas se permettre de les franchir. Certainement pas maintenant alors que sa dispute d'avec la Gryffondor ne cessait de la tourmenter. Elle soupira et regretta d'avance ce qu'elle s'apprêtait à faire. La blonde finit par se lever, non sans tirer maladroitement sur sa chemise de nuit et vint s'asseoir de l'autre côté du canapé, se rapprochant dangereusement de sa camarade. Elle ne l'avait pas fait d'un bond, histoire de ne pas l'effrayer comme la première fois. Elle posa doucement sa main sur son bras d'un geste compatissant mais il n'y avait rien à faire, elle n'était pas franchement douée pour cela. Bien sûr, c'était vaguement sincère mais ça n'arrangeait pas les choses. Elle semblait empotée et à des lieues de ce qu'elle avait l'habitude d'être mais ça ne faisait rien, elle ne voulait pas faire les mêmes dégâts que son amie avait pu causer même si elles ne s'appréciaient pas. Ce serait trop facile, trop lâche tout comme il était trop difficile de contrôler quoi que ce soit de l'autre côté. Elle se ferait sûrement dégager mais ça n'avait pas la moindre importance, elle n'aurait rien à se reprocher.

« Je n’en pince pas pour Alex, je le connais à peine, tu tires des conclusions hâtives, il n’y a pas assez de ragots à ton gout, en ce moment ? »

Être prise pour une crétine n'était pas ce qu'elle préférait mais elle ne s'en formalisa pas, se contentant d'afficher un air dubitatif alors qu'elle se laissa tomber contre le dossier du canapé, bien loin de la chaleur rassurante et protectrice de sa couette. Elle voulait bien croire qu'elle n'était pas d'une intelligence extraordinaire mais elle avait vécu la même chose peu de temps auparavant ou presque, aussi elle était plus que persuadée de ne pas se tromper sur ce coup. Ou alors Astride en avait eu vent et faisait son possible pour lui faire croire qu'elle était pas toute seule et ainsi lui tirer des aveux sans avoir à utiliser la force. C'était un peu tiré par les cheveux. Un peu trop d'ailleurs et même aussi parano pouvait-elle être devenue, Sarah ne parvenait pas à y croire un seul instant.

"Je ne suis pas complètement stupide. Lâche-toi, je ne dirais rien. J'ai beau être une peste extraordinaire, il y a des choses que je ne fais pas. Mais pour répondre à ta question, non, il n'y a pas grand chose niveau ragots ces derniers temps."

Elle se retint d'expliquer qu'elle n'y faisait pas attention, trop occupée à fuir le monde pour prendre le temps de s'intéresser aux bruits de couloirs, reconnaître qu'elle avait un semblant de conscience était déjà suffisamment pénible comme ça, inutile en plus de lui tendre le bâton pour la battre. Elle ne connaissait pas cette Astride-là et si celle qu'elle avait rencontré plus tôt et qui connaissait suffisamment de choses pour ruiner son existence n'avait jamais rien dit, elle n'était pas convaincue qu'il en serait de même pour celle-ci. Aussi valait-il mieux se taire. Bien entendu, au point où elle en était elle aurait bien aimé pouvoir se mettre à sangloter en se confiant sans méfiance mais ça ne semblait pas être pour ce soir... Tant pis. C'était sûrement mieux que tout le monde n'apprenne finalement pas dans les détails que Sarah Wotton n'était qu'une idiote masochiste. Elle pouvait s'en passer, c'était certain. Il n'y avait plus grand chose à sauver mais ce n'était pas la peine d'aller les achever elle-même, de son plein gré. Pauvres apparences. Elles avaient été toute sa vie et les voilà désormais malmenées par des histoires qui n'avaient aucun sens et dont elle avait toujours réussi à s'échapper sans mal...

« T’aimes être au courant de tout parfait, mais ça t’arrive souvent de bondir d’un seul coup en demandant l’heure, le lieu et les détails exactes de l’histoire ? Je suis pas sûre… Un gryffondor, tu disais, lequel des deux alors ? Flynn ? Scipion ? »

Son coeur ne sembla pas apprécier la question, si bien qu'il s'accélera d'un coup après lui avoir laissé l'impression de jouer de son côté et de s'arrêter de battre pour de bon. Raté. Elle ne trouva pas même pas le courage de rire, se contentant seulement de soupirer plus tristement qu'elle ne l'aurait voulu en observant avec attention le tapis qui s'étendait à leurs pieds. Elle avait même pas parlé d'un Gryffondor, elle s'était juste laissée aller à avouer qu'ils étaient bien doués là-bas pour l'achever. Oui, bon, d'accord ça revenait au même mais elle refusait de reconnaître qu'elle avait été aussi bête.

"Ne dis pas de bêtises, ce sont de parfaits crétins, tu le sais aussi bien que moi. Et oui, ça m'arrive souvent, je ne vois pas où est le problème."
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMer 9 Mai - 16:01

"T'es plus offensive qu'autre chose, je crois. Comme si tu voulais me prouver que j'étais bien moins intouchable que je semble le penser. Si tu cherches à me faire chouiner pour te rassurer, tu perds ton temps en me traitant de peste et d'idiote. Quand on voit ce que ça donne d'être intelligente, je préfère être la dernière des imbéciles."

Astride se raidit davantage, pas très heureuse de constater qu’elle avait complétement perdu pied. Elle se sentait bien incapable de tenir ce genre de conversation plus longtemps face à Sarah et n’aimait pas trop la façon de voir les choses de la jeune fille. La faire chouiner ? C’était vraiment ce qu’elle avait imaginé ? Et dire que la poufsouffle s’était assise en face de sa camarade dans le but de lui remonter le moral. Enfin, elle ne savait pas si elle en était capable mais elle imaginait au moins pouvoir être une oreille attentive et peut-être même apporter conseils et solutions si la préfète le lui demandait. Et voilà qu’elle s’imaginait qu’Astride voulait simplement profiter de son chagrin pour s’amuser un peu. Avait-elle vraiment l’air de profiter de la situation ? Probablement, sinon Sarah n’aurait pas envisagé cette hypothèse. Pour ce qui était de se rassurer sur son récent changement d’attitude, c’était raté. Elle avait toujours l’air de la même garce que d’habitude. Et si elle ne parvenait pas à en sortir ? Après tout, elle pouvait très bien entrer dans ce nouveau rôle de pimbêche et ne plus jamais en sortir. Mais contrairement à toutes les greluches qui peuplaient l’école, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait. La cinquième année ne pensait pas avoir autant d’exigences, tout ce qui l’intéressait était sa réussite scolaire, elle ne voulait absolument rien changer de ce qu’elle était et n’avait jamais souhaité en arriver à de telles extrémités. Elle n’avait jamais été très à l’aise dans sa peau et cette impression augmentait au fur et à mesure que la discussion avec la préfète se poursuivait. Ce n’était pas tant les propos de Sarah qui la dérangeaient, elle n’ignorait pas le peu de considération que la sixième année lui accordait et les remarques blessantes ne la touchaient pas plus que ça. Seulement, elle commençait à croire qu’elle ressemblait beaucoup trop à la poufsouffle si on excluait l’aspect physique. Au niveau des apparences, elle n’était clairement pas à la hauteur, mais ça ne l’empêchait pas d’être aussi méchante que la blondinette. Astride devait changer ça et tout de suite, elle ne se supportait déjà plus et il n’y avait qu’un pas avant que ses amis lui fassent remarquer que ça n’allait plus et qu’ils ne voulaient plus la voir ou lui parler.

« T’as pas l’air d’avoir besoin de moi pour chouiner. Tu veux dire…. Que tu me trouves intelligente, finalement ? »

Elle avait beau dire haut et fort que les commentaires blessants de Sarah ne la touchait pas elle ne pouvait pas vraiment s’empêcher de lui demander ce qu’elle pensait vraiment d’elle. Ou peut-être était-ce simplement de la curiosité ? Après tout, la préfète venait bien de lui dire implicitement qu’elle ne la trouvait pas si idiote que ça finalement. Astride en était la première étonnée, il était inhabituel pour elle de recevoir des compliments de la part de la préfète et bien que ce n’en soit pas réellement un, elle aurait aimé savoir si c’était vraiment ce qu’elle pensait ou non. Peut-être c’était-elle trompée du tout au tout sur Sarah ? La jeune fille semblait vouloir le lui prouver puisqu’elle posa sa main sur son bras, un geste amical auquel elle ne s’attendait pas et qu’elle trouvait bizarrement assez rassurant. Etait-il possible que la préfète ne soit pas aussi insensible qu’elle veuille le faire paraitre ? Ses larmes tentaient à le lui prouver. Elle n’était certainement pas capable de se lever en pleine nuit pour aller pleure dans un fauteuil, sans aucune raison apparente. Qu’elle soit prise d’une crise de larme volontaire dans le but de manipuler son petit monde ne l’aurait pas étonné plus que ça, mais là, mis à part quelques fauteuils, il n’y avait pas beaucoup de spectateurs de son chagrin. La poufsouffle ne savait pas si cette constatation devait ou non la réjouir. La cinquième année commençait à en avoir réellement assez d’être prise continuellement pour une idiote. Pourquoi les choses devaient-elles être si compliquées ? Elles n’étaient que de simples adolescentes, elles n’avaient pas de responsabilités, pas de lourd fardeau à porter, et pas d’autres préoccupations que d’obtenir de bons résultats scolaires et de sortir avec leurs amis. Alors pourquoi avait-elle l’impression de se retrouver constamment projetée dans une mauvaise série télé ? Astride se sentait perpétuellement confrontée à tout un tas de problèmes qu’elle aurait dû considérer sans importance mais qui prenaient une ampleur considérable.

"Je ne suis pas complètement stupide. Lâche-toi, je ne dirais rien. J'ai beau être une peste extraordinaire, il y a des choses que je ne fais pas. Mais pour répondre à ta question, non, il n'y a pas grand-chose niveau ragots ces derniers temps."

C’était peine perdue. Astride savait qu’elle n’avait pas été des plus convaincantes mais ça ne l’empêchait pas de conserver un léger espoir. Sarah aurait toujours pu faire preuve d’un peu de délicatesse en feignant de croire ce qu’elle venait de lui dire et d’abandonner le sujet. Enfin, elle n’avait pas non plus joué les garces puisqu’elle lui donnait l’opportunité de se confier sans jouer les garces et sans emmagasiner les informations intéressantes afin de les divulguer au premier venu. Cela dit, ce n’était pas parce que la préfète lui avouait pouvoir sortir de son rôle de petite peste l’espace de quelques minutes qu’elle allait vraiment le faire. Après tout, il lui serait tellement simple d’amener Astride à se confier pour ensuite la détruire d’un claquement de doigt. Ce serait vraiment très vache de sa part sachant qu’elle-même avait toujours gardé les informations compromettantes qu’elle connaissait dans un coin de sa tête sans avoir l’idée de les révéler à l’école entière. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai puisque lors de la parution du fameux journal l’affichant en train d’embrasser un garçon, elle avait eu envie de faire payer à Sarah son acte. Seulement, Bonnie et elle avaient finalement décidé de mettre cette idée au placard et la préfète n’apprendrait certainement jamais rien de leur initiative. Il serait donc totalement injuste qu’elle n’ait aucun scrupule à aller voir Alexander pour lui raconter avec un sourire jusqu’aux oreilles que l’idiote petite Whitby jouait les amoureuses transies. De toute façon, la cinquième année avait envie de croire sa camarade et de se dire qu’elle pouvait faire preuve de compassion et peut-être même se révéler être de bon conseils. Elle n’avait pas beaucoup d’amis vers qui se tourner dans ce domaine alors elle devait profiter d’avoir son ennemie sous la main pour obtenir un peu plus de réponses. Evidemment, Astride aurait pu aussi se confier à sa meilleure amie, si elle en avait eu le courage. Seulement, Alexander étant son meilleur ami également, elle craignait qu’elle ne puisse pas tenir sa langue ou ne parvienne pas à comprendre ce qu’elle trouvait à Alex. Il était donc impensable qu’elle mentionne ce petit détail pour le moment et il fallait simplement espérer que Sarah serait de son avis sur la question. Il était trop tard pour revenir en arrière à présent.

« Je sais que tu n’es pas stupide. » Avoua-t-elle spontanément en hoquetant. « Quand bien même ça serait le cas, qu’est-ce que tu veux qu’il me trouve ? Je… Je suis transparente. »

La jeune fille se sentait incroyablement vulnérable sur ce coup-là. Si Sarah était la première à lui rappeler qu’elle n’était rien du tout mais le reconnaitre n’allait certainement pas l’aider à avoir un peu plus de considération. Cependant, Astride ne pensait pas forcément n’être qu’une godiche inutile, elle était même convaincue de pouvoir faire quelque chose de sa vie sans être constamment reléguée au rang des personnes stupides et inutiles. Elle avait également conscience de ne pas être el genre de fille sur lesquelles les garçons se retourneraient sans pouvoir la quitter des yeux. Enfin si, parfois il lui arrivait d’attirer les regards mais c’était plus ceux des filles qui se moquaient de ses accoutrements ridicules. Au moins, la poufsouffle pouvait se vanter de ne pas être comme toutes les filles coincées qui se contentaient de mettre du noir, toujours et encore, mais elle n’avait jamais été très douée pour assortir les couleurs entre elles et n’avait d’ailleurs jamais été très doué pour y parvenir. Ça ne la dérangeait absolument pas de superposer de vêtements flashi les uns par-dessus les autres quitte à avoir l’air d’un véritable clown. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle changerait. Elle préférait nettement être à l’aise dans ce qu’elle portait plutôt que de plaire en se sentant comme nue en plein milieu d’une foule. Elle n’avait jamais été spécialement pudique mais pas non plus du genre à s’exhiber. En définitive, avant qu’Alexander la remarque, il allait couler de l’eau sous les ponts. Elle pouvait même sans doute attendre une éternité parce que ce jour n’arriverait jamais. Pourquoi toutes les filles parvenaient-elles à trouver un garçon pour partager leur vie et pas elle ? Enfin, il était vrai que ce n’était pas le cas de ses amis non plus et c’était plutôt rassurant en un sens de se dire qu’elle n’était pas la seule concernée. Cependant, la poufsouffle n’était pas sûre d’avoir envie de finir seule avec une bonne dizaine de chats et bien qu’elle n’ait que seize ans et donc un bot de temps devant elle, cette perspective commençait à s’ancrer fermement dans son esprit. Mais à sa connaissance Sarah non plus n’avait pas trouvé son prince Charmant aussi jolie soit-elle, ce n’était donc peut-être pas un critère déterminant.

"Ne dis pas de bêtises, ce sont de parfaits crétins, tu le sais aussi bien que moi. Et oui, ça m'arrive souvent, je ne vois pas où est le problème."

Astride la dévisagea avec un vague sourire. Elle aurait été bien incapable de dire pourquoi, mais la réponse ne la satisfaisait pas vraiment. Si sa remarque avait été complétement à côté de la plaque, Sarah ne se serait-elle pas jetée sur l’occasion pour la descendre en la traitant d’idiote tout en grignotant son chocolat entre deux éclats de rire ? Si, sûrement. Au lieu de ça, la préfète tentait vainement de se justifier, comme elle-même l’avait fait il y a quelques minutes pour Alexander. Leurs deux situations n’étaient pas si différentes finalement, à ceci près qu’Astride ignorait encore qui était le garçon qui faisait battre son cœur. Ou alors… Elle avait tort, encore une fois et si la préfète n’avait pas rigolé c’était pour la laisser s’enfoncer davantage et se rendre encore plus pitoyable que d’habitude. Mais après tout, il ne lui coutait pas grand-chose de creuser un peu plus son idée de départ. Si rien ne prouvait qu’elle avait raison, Sarah n’avait pas non plus réussi à lui prouver qu’elle avait tort et elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir trouvé la véritable réponse à sa question. Et puis, il devait être plus facile d’extorquer ce genre d’information à Sarah qu’à Bonnie, qui semblait bien plus réservée, elle pouvait donc considérer avoir toutes ses chances. Ça lui donnait en plus l’occasion de bénir la vipère pour les séances d’entrainement qu’elle lui avait fait subir et qu’elle n’avait jamais trouvé particulièrement utile jusqu’ici. Quitte à creuser un peu plus, peut-être pouvait-elle-même se laisser aller à faire des suppositions ? Elle avait éliminé Alexander assez rapidement de sa liste et entre les deux gryffondors qui lui restaient, Flynn lui apparaissait beaucoup moins apte à remplir le rôle de petit ami auprès de Sarah que le septième année. D’accord, c’était un choix par défaut, mais il fallait bien en faire un, aussi stupide puisse-t-il être. Il restait juste à espérer qu’elle n’avait pas fait le mauvais choix, après tout, Astride avait une chance sur deux de se planter.

« Là c’est toi qui me prends pour une idiote. Ce sont peut-être des crétins, mais je ne vois pas ce qui t’empêcherait d’en tomber amoureuse. Enfin, je dois avouer que pour Flynn, ça me semblerait bizarre tout de même, il a beau être adorable, vous êtes très mal assortis… Pour ce qui est de Scipion… A toi de me le dire ? »

Bon, d’accord elle venait légèrement d’avouer avoir pris Sarah pour une idiote, juste avant, mais de toute façon, celle-ci n’avait pas semblé s’en formaliser. Avec tout ce que lui avait balancé Astride depuis le début de leur conversation, elle pouvait bien se permettre de faire involontairement un dernier petit écart.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyMer 9 Mai - 21:42

« T’as pas l’air d’avoir besoin de moi pour chouiner. Tu veux dire…. Que tu me trouves intelligente, finalement ? »

Non... Elle n'avait pas besoin d'elle pour chouiner malheureusement. peut-être aurait-elle d'ailleurs préféré que ce soit le cas après tout, pleurer pour des gens qui n'étaient même pas là et qui l'avaient très certainement rayée de leurs vies en attendant de trouver quoi faire pour lui faire regretter d'en avoir fait partie un jour n'était pas la meilleure chose qui lui soit arrivée ces six dernières années. Sarah se sentait particulièrement ridicule, pathétique et même de se retrouver à critiquer Astride comme elle l'avait toujours fait ne suffisait pas à effacer de son esprit ces tristes images. Qu'il était loin le temps où elle ne craignait rien ni personne et que tout ce qu'on pouvait faire ou dire à son encontre ne faisait que glisser sur elle sans la toucher une seule seconde. Qu'elle le regrettait, ce temps-là. Il s'était fait la malle sans même la prévenir, sans lui laisser l'occasion de lui dire adieu, ça aurait été bien trop simple, le mieux restait de la laisser se réveiller un matin en se rendant compte que la folie avait fini par l'atteindre et qu'elle n'était plus cette fille parfaite et inébranlable qu'elle avait toujours cru. A se forger une image idéale, elle en avait fini par oublier que ce n'était qu'une simple image et que derrière se cachait une fille banale, comme toutes celles qu'elle raillait en permanence. Enfin... Avant. Cela faisait des jours qu'elle ne s'était pas moquée de qui que ce soit et il avait fallu que Whitby se trouve sur son chemin pour qu'elle daigne reprendre ses occupation habituelles. Ca ne fit que la perdre davantage en fin de compte...

"Loin de moi cette idée. Je ne fais que reprendre ce que tu sous-entends. Si rester avec toi m'aurait fait passer pour une fille intelligente, c'est bien que tu insinues que tu l'es, non ? Enfin, si tel est le cas, je suis bien contente de ne pas en être arrivée là. La Bibliothèque est très mal éclairée, ça donne une mine affreuse."

Il ne manquerait plus qu'elle se mette à la prétendre intelligente ! Ce serait certainement la dernière étape avant le saut du haut de la tour d'Astronomie. La vision du Gryffondor lui revint sans mal et les larmes menacèrent de reprendre de plus belle. Elle trouverait bien un autre moyen de rendre l'âme s'il le fallait, elle serait bien capable de se mettre à chouiner comme une idiote, incapable de faire ce pourquoi elle était là. Il n'y avait pourtant pas de raisons d'atteindre un tel extrême puisqu'elle n'avait jamais reconnu une chose aussi absurde que cela. Si elle n'était pas complètement débile, elle semblait tout de même être l'une des meilleurs élèves de sa classe, ça ne faisait pas d'elle une fille intelligente. Elle passait sa vie le nez dans ses bouquins, c'était bien normal qu'à un moment où à un autre, cela finisse par porter ses fruits. La blonde ne pouvait nier qu'elle l'enviait un peu, passer un temps fou à lire autre chose que Sorcière Hebdo sans être obligée de trouver une excuse valable pour expliquer une telle horreur ne faisait pas partie de son quotidien, malheureusement... Paraître totalement dénuée du moindre neurone n'était pas sans conséquence et les concessions s'étaient accumulées au fil des années c'était certain mais elle parvenait tant bien que mal à se faire croire qu'elles n'en étaient pas réellement. Balivernes... Fort heureusement, personne n'était là pour imaginer un seul instant que la stupide Sarah pouvait regretter les heures qu'elle passait dans ses livres une fois la porte de sa chambre refermée derrière elle. Newcastle ressemblait parfois à un immense champ de liberté et pourtant... Elle était la seule responsable des liens qui la retenaient sans cesse entre les murs du château mais ça ne faisait rien, il ne restait plus qu'un an. Rien qu'un an... Et puis, n'avait-elle pas réussi à atteindre son but au final ? Qu'ils l'aiment ou non, il ne devait pas y avoir un seul élève dans cette école qui ne sache pas qui elle était et cela valait certainement de tirer un trait sur tous les bouquins du monde.

Alors qu'elle venait de poser sa main sur le bras de la brune, cette dernière ne la repoussa pas comme elle s'y était pourtant attendue. Ca commençait comme ça et ça finissait par se pleurnicher dans les bras telles les meilleures amies du monde. Peut-être s'était-elle trompée de meilleure amie en fin de compte ? Si elle n'avait jamais laissé la moindre chance à sa camarade, elle n'aurait certainement pas dû en laisser à Scarlett. Un échange n'aurait pu que lui être bénéfique finalement... Astride avait toujours prouvé savoir tenir sa langue et être, ça lui coûtait de penser une telle chose, digne de confiance ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Elle ne savait pas si c'était simplement par "loyauté" ou une toute autre chose mais pour l'heure, elle aimait penser qu'elle n'avait juste jamais eu envie de lui porter préjudice de quelque manière que ce soit. Peut-être se trompait-elle sur toute la ligne, c'était fort probable puisqu'elles ne se connaissaient finalement pas le moins du monde mais envisager une autre possibilité n'avait rien de rassurant.

« Je sais que tu n’es pas stupide. Quand bien même ça serait le cas, qu’est-ce que tu veux qu’il me trouve ? Je… Je suis transparente. »

Si elle attendait des conseils, elle risquait d'être bien déçue. Comment pourrait-elle lui en donner alors qu'elle l'avait surprise en train de pleurer bêtement pour un crétin qui semblait se foutre d'elle mieux que jamais ? S'il était facile de flirter avec n'importe qui et de s'improviser petite-amie exemplaire pour des "amis" dans le besoin, gérer une situation alors qu'il y avait de maudits sentiments qui s'en mêlaient lui semblait être bien au delà de ses capacités. Pour la première fois depuis des années, elle était bien forcée de reconnaître qu'elle n'était pas aussi merveilleusement douée en permanence. Il n'y avait sûrement aucun mal à la surpasser sans effort dans ce domaine, et les nombreuses filles insignifiantes et pitoyables qui s'affichaient au bras du Prince Charmant en étaient la meilleure preuve. Comment faisaient-elles pour rester aussi naïves et insouciantes alors que leur vie était peut-être en train de sombrer dans la dépendance ? Elles semblaient n'en avoir pas conscience, se contentant gloussant bêtement, dévorant l'être aimé avec des yeux de poisson mort d'amour, vomissant à tout va des "Je t'aime" débordant de guimauve... S'il y avait une justice, elle ne ressemblerait jamais à ça. Malheureusement, rien n'était moins sûr. Le destin semblait s'acharner ces derniers temps alors un peu plus ou un peu moins, quelle différence ? Le peu de fierté qu'il lui restait pouvait bien être piétiné sans mal désormais...

"Ravie de l'apprendre." déclara t-elle à ses premiers mots. "Oh, c'est sûr que si tu le croises uniquement lorsque tu es en bien mauvaise compagnie à la fin d'un mauvais coup, il y a peu de chance qu'il remarque autre chose en toi qu'un cancre parmi tant d'autres."

Elle ne savait absolument rien des relations qui unissaient Maddox et Whitby et elle s'en fichait pas mal en fin de compte. Elle n'était pas suffisamment amie ou ennemie avec le Préfet pour chercher quoi que ce soit sur son compte et elle n'avait pas fouiné dans les affaires de sa camarade de peur qu'elle finisse par en faire de même alors qu'elle en savait bien trop sur son compte. Aussi elle était dans le flou le plus total mais ne semblait pas s'en soucier outre mesure. D'ici demain, elle n'en aurait plus rien à faire de la vie d'Astride, d'Alexander ou des deux ensembles d'ailleurs. La Poufsouffle retrouverait les coins déserts et l'éloignement du reste du monde, comme elle le faisait en ce moment et n'aurait certainement plus la tête à penser à l'avenir de leur petit couple. Si tant est qu'il ait une chance, ce dont elle n'était pas certaine. De toute façon, le Serdaigle ne serait plus là l'année prochaine alors il lui restait bien peu de temps pour se déclarer... Et encore, elle était bien placée pour s'avoir que ça ne servait pas toujours à grand chose. Bien au contraire... C'était encore pire depuis ce stupide duel. Pourquoi avait-elle eu la bêtise d'y aller ? Les choses n'auraient jamais pu bien se passer, pas après leur entrevue précédente. Elle aurait dû se douter qu'il chercherait à se venger de l'humiliation qu'elle lui avait imposé... Que ce soit involontairement par l'aide qu'elle lui avait apporté ou bien consciemment par son manège des dernières secondes passées là-haut, un petit jeu qu'elle avait bien vite regretté d'ailleurs, l'enfonçant joyeusement dans un trou sans fond qui paraissait toujours agréablement surpris de la voir tomber plus bas encore.

« Là c’est toi qui me prends pour une idiote. Ce sont peut-être des crétins, mais je ne vois pas ce qui t’empêcherait d’en tomber amoureuse. Enfin, je dois avouer que pour Flynn, ça me semblerait bizarre tout de même, il a beau être adorable, vous êtes très mal assortis… Pour ce qui est de Scipion… A toi de me le dire ? »

Sarah retira sa main et appuya sa tête contre le dossier du canapé, fermant les yeux un instant, espérant bien malgré elle qu'elle se réveillerait bien loin de là en les rouvrant. Elle ne prit même pas la peine de nier. Pourquoi faire ? Se mettre à culpabiliser davantage à l'idée de feindre le détester comme elle l'avait toujours fait ? Elle n'en voyait pas l'intérêt. De toute façon, ça ne mettrait pas bien longtemps à faire le tour de Poudlard alors autant prendre les devants tant qu'il était encore possible de le faire, aussi difficile soit-il à admettre. Elle commençait à s'en vouloir de s'être lancée dans cette conversation, d'avoir elle-même amené le sujet. Son comportement, et ce depuis le début, avait malheureusement valeur d'aveux et il lui aurait fallu être bien ignorante pour passer à côté. Or aussi idiote pouvait-elle être, elle ne le serait certainement jamais assez pour ne rien remarquer. C'était une triste affaire dans laquelle elle se retrouvait prise au piège désormais. Et tout cela à cause de deux boulets qu'elle était obligée de se traîner bien malgré elle maintenant qu'ils avaient pris le large... La vie était injuste, elle semblait tout vouloir lui reprendre après lui avoir tellement donné. Combien de temps cela durerait encore ? Des jours ? Des mois ? Des années ? Elle n'était pas certaine de pouvoir le supporter indéfiniment.

"Si Spencer est le pire abruti qu'il m'eut été donné de rencontrer un jour, il ne me semble pas mal-intentionné envers qui que ce soit d'autre que le règlement. J'aurais été avisée de voir en lui autre chose qu'un décérébré. Mais non... Il fallait que cela tombe sur la seule personne de ce château dont j'étais sûre de ne jamais rien récolter d'autre que des coup bas. Il doit certainement bien jubiler à l'heure qu'il est. Comme si je ne pouvais pas tenir deux mois de plus à le détester comme je l'ai toujours fait..."
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyJeu 10 Mai - 21:11

"Loin de moi cette idée. Je ne fais que reprendre ce que tu sous-entends. Si rester avec toi m'aurait fait passer pour une fille intelligente, c'est bien que tu insinues que tu l'es, non ? Enfin, si tel est le cas, je suis bien contente de ne pas en être arrivée là. La Bibliothèque est très mal éclairée, ça donne une mine affreuse."

La nature reprenait enfin ses droits. Même s’il aurait été rassurant de savoir qu’elle n’était pas juste une petite idiote aux yeux de Sarah, il aurait été bien trop étrange qu’elle devienne adorable avec elle. Cette conversation était déjà bizarre et gênante, si en plus elles en venaient à s’apprécier, c’était certainement la fin du petit monde de la poufsouffle. La préfète ne faisait pas partie du genre de personne qu’elle avait l’habitude de fréquenter et tout le monde trouverait extrêmement étrange de les voir ensemble. Il leur arrivait bien sûr de se croiser, mais elles se contentaient de s’envoyer mutuellement balader ou bien de s’ignorer complétement. C’était dans l’ordre des choses et même si la poufsouffle n’était pas ravie à l’idée d’avoir des ennemis, elle n’avait pas non plus envie de tenter une réconciliation qui ne lui apporterait rien du tout. De toute façon, il était risible de l’entendre dire qu’elle détestait se mettre les gens à dos puisqu’elle n’avait fait que ça depuis le début de l’année et qu’elle était la seule personne à blâmer pour ça. Heureusement, elle avait parfois eu la chance de tomber sur des personnes compréhensives. Dans le cas contraire, Flynn, Alexander et Hecate se seraient ajoutés plus ou moins rapidement à la liste des personnes à éviter à tout prix. Déjà qu’elle devait faire attention à ne jamais se retrouver proche des cachots sous peine d’être retrouvée assassinée à proximité de la forêt interdite. La moitié des serpentards la détestaient depuis les événements du bal d’Halloween et se trouver en travers de leur chemin serait probablement une énorme erreur de sa part. Si en plus elle devait se passer de la salle commune pour ne pas croiser Sarah, de la grande salle et de la bibliothèque pour ne pas croiser Hecate et peut-être même des couloirs et de toutes les salles inutilisées pour ne pas croiser Alexander avec l’une de ses conquêtes et Flynn en train de préparer un mauvais coup. Finalement, elle n’était en sécurité que chez elle auprès de sa famille, là elle était sûre que rien ni personne ne tenterait de la ridiculiser, de la tuer ou de l’humilier en public. Enfin, ce n’était pas comme si tout le monde lui en voulait à mort non plus, elle avait tendance à être un peu trop paranoïaque. Sa vie n’allait pas s’arrêter simplement parce qu’elle avait fait deux ou trois bêtises sans grande importance pour le commun des mortels. La préfète serait certainement la première à rire de tous ses états d’âmes qui était réellement ridicules pour toute personne censée.

"Ravie de l'apprendre. Oh, c'est sûr que si tu le croises uniquement lorsque tu es en bien mauvaise compagnie à la fin d'un mauvais coup, il y a peu de chance qu'il remarque autre chose en toi qu'un cancre parmi tant d'autres."

Elle avait eu la gentillesse de ne pas lui faire remarquer qu’en effet elle était loin d’être assez bien pour le serdaigle. Enfin, ce n’était certainement pas pour l’épargner qu’elle l’avait fait, mais Astride lui en était tout de même reconnaissante. Et puis, la préfète n’avait pas totalement tort. Alexander avait été déçu par ses fréquentations, ce qui n’arrangeait rien à son problème. Elle aurait aimé lui expliquer que ce n’était pas des personnes qu’elle avait l’habitude de fréquenter et que c’était par un malheureux hasard qu’elle s’était trouvée là, mais il ne lui avait pas laissé la moindre chance de s’expliquer avant de tirer des conclusions hâtives de ce qu’il avait vu. La poufsouffle ne supportait pas qu’il la juge de cette manière et c’était ce qui la poussait à faire croire à tout le monde que leur relation était désormais tendue. Mais quelle relation ? Ils ne s’étaient presque jamais adressés la parole, ne pouvaient pas être considérés comme des amis mais simplement comme de vagues connaissances. Alors qu’elle se prenait la tête pour savoir si oui ou non, ils se pardonneraient un jour, lui devait être en train de s’amuser et de faire la fête. Il rentrerait dans sa salle commune aux aurores et tâcherait de dormir un peu histoire de paraitre en forme le lendemain. Il l’avait déjà oublié, elle n’était qu’une pauvre petite chose insignifiante et ne valait pas la peine qu’il s’y intéresse de près ou de loin. Ce n’était pas la conclusion la plus agréable à tirer de toute cette histoire, mais c’était la plus véridique, malheureusement et elle se voyait très mal tenter de se retrouver une nouvelle fois à proximité du jeune homme pour mettre les choses au clair. Pouvait-elle lui envoyer un hibou ? Après tout, une lettre serait plus simple que des mots, mais il n’en avait pas pris l’initiative non plus et c’était probablement signe qu’il ne voulait jamais la revoir. Astride aurait aimé qu’il en soit autrement, bien sûr, et sa discussion avec la préfète l’aidait au moins à y voir plus clair dans cet étrange désordre de sentiments contradictoires, mais ce ne serait évidemment pas Sarah qui lui apporterait son aide dans tout ça. Elle se contenterait de dire ce qu’elle pensait avec franchise, sans se préoccuper le moins du monde de paraitre blessante et c’était ce que la cinquième année pourrait obtenir de mieux. Ce n’était pas si négatif que ça finalement, elle était certaine de ne pas pouvoir compter sur ses amis pour lui dire qu’elle avait tort d’espérer quelque chose et qu’il fallait qu’elle cesse de se voiler la face. Dans ce domaine, les ennemis étaient certainement beaucoup plus doués.

« C’est pas ça le problème et tu le sais. Qu’il voit en moi le cancre ou l’intello ne changerait rien. Au mieux, il me considérerait comme une sœur ou une vraie amie, mais pas plus… Tout le monde sait qu’il enchaine les filles et celles qui passent entre ses bras n’ont rien à voir avec moi. »

Une sœur… Son grand-frère lui suffisait largement, elle n’avait absolument pas besoin d’en avoir un deuxième. Elle s’entendait bien avec son ainé, ce n’était pas le problème, mais il avait toujours tendance à croire qu’il pouvait lui dire en permanence ce qu’il pensait de son comportement et allait jusqu’à contrôler sa vie dès qu’elle se trouvait à proximité. Finalement, il y avait de bons côtés à ne pas vivre en permanence près de sa famille. Elle était loin de toute influence extérieure ce qui l’avait sûrement aidé à gagner en maturité si rapidement. Mais quand on voyait ce qu’elle était capable de faire par elle-même, il aurait peut-être un peu plus utile qu’elle reste chez elle et ne mette jamais les pieds à Poudlard. C’était assez étrange en réalité. Entre la gamine et la presque-adulte, il n’y avait qu’un pas. Astride pouvait avoir l’air d’une petite fille perdue lorsqu’il s’agissait d’un tas de choses mais parvenait à ressembler à une adulte quand elle se penchait sur les cours, les examens à venir et son orientation. Ses parents ne lui manquaient pas, et même la première année était un bon souvenir pour la jeune fille. Seulement, elle aurait tout de même apprécié les avoir continuellement auprès d’elle pour qu’ils l’aident à prendre les décisions. Certes, ils ne seraient pas toujours là et il y aurait bien un moment où elle devrait faire sans eux, mais elle n’avait que seize ans pour le moment et plus le temps passait et plus elle réalisait que le nombre de mauvaises décisions qu’elle avait pris volontairement était exorbitant. Pourtant, que les élèves soient nés-moldus ou pas, ils n’avaient pas non plus papa et maman pour veiller sur eux et ils ne semblaient pas être aussi inaptes qu’elle à se débrouiller dans la vie. Bonnie s’en tirait très bien par exemple alors que sa situation aurait dû être encore plus difficile à vivre que la sienne. Elle avait de nombreux frères et sœurs et ses parents ne devaient pas lui accorder autant d’attention que les siens. Enfin, c’était l’impression qu’Astride avait eu les rares fois où elles avaient discuté. Ses géniteurs ne semblaient pas être du genre à lui envoyer trois lettres par semaine comme le faisaient les siens. La poufsouffle ne répondait même pas à chacune d’entre elles mais ça ne les empêchait pas d’avoir tout un tas de truc à lui dire à chaque fois et d’en remplir plusieurs pages. La jeune fille se demandait même comment ils avaient réussi aussi rapidement à s’habituer aux hiboux au point de les utiliser si fréquemment. Est-ce que les voisins s’en rendaient compte ? Ils pourraient toujours avouer être passionnés par les pigeons voyageurs et avoir réalisé que les hiboux et les chouettes étaient encore meilleurs à ce petit jeu-là. Bien sûr, ils passeraient pour de vrais cinglés mais au moins, son petit secret serait sauf et ils pourraient continuer à lui envoyer du courrier. Mais ce n’était pas vraiment le moment d’y réfléchir, Sarah était certainement la dernière personne à avoir envie d’entendre ses histoires de famille et étrangement, ce n’était pas le sujet qui intéressait le plus Astride à l’heure actuelle.

"Si Spencer est le pire abruti qu'il m'eut été donné de rencontrer un jour, il ne me semble pas mal intentionné envers qui que ce soit d'autre que le règlement. J'aurais été avisée de voir en lui autre chose qu'un décérébré. Mais non... Il fallait que cela tombe sur la seule personne de ce château dont j'étais sûre de ne jamais rien récolter d'autre que des coups bas. Il doit certainement bien jubiler à l'heure qu'il est. Comme si je ne pouvais pas tenir deux mois de plus à le détester comme je l'ai toujours fait..."

Astride tombait de haut. Bien sûr, elle avait envisagé ne pas totalement se tromper, mais elle craignait que Sarah ne lui avoue jamais son petit secret. Sarah et Scipion… Si elles n’avaient pas été en pyjama, assises dans la salle commune à pleurer comme des madeleines, cette révélation aurait pu paraitre drôle. Seulement, ce n’était pas le cas et la poufsouffle était loin, bien loin d’avoir envie de rigoler. Alors c’était ce qui perturbait tant Sarah ? Scipion maltraitait son petit cœur ? L’information était assez compliquée à avaler. Enfin, la jeune fille ne savait pas grand-chose de leur relation et ne pouvait donc pas juger ce qu’il se passait entre eux, mais voir la préfète aussi dévastée laissait penser qu’elle était tout de même assez attaché à lui. Le gryffondor n’avait jamais prouvé être quelqu’un de particulièrement sentimental et si Astride évitait de le fréquenter en règle générale, il n’était pas difficile de remarquer à quel point il était inapte à comprendre les sentiments des gens. Il s’était toujours beaucoup plus occupé de sa petite personne que des autres et son attitude dans la Chambre des Secrets tendait à le prouver. Sarah allait être bien malheureuse si elle s’entêtait à rester avec un garçon comme Scipion, mais ce n’était certainement pas à la poufsouffle d’en parler ni même de donner un conseil à ce sujet. Ce n’était pas son problème et à dire vrai, même si elle avait de la peine pour la préfète, elle ne serait pas du tout allée jusqu’à observer l’évolution de leur relation ni à tenter de l’aider à parvenir à ses fins, loin de là. Et puis, elle pouvait aussi se tromper, elle était la première à dire qu’il n’était pas agréable d’être jugée selon quelques détails observés rapidement. Elle ne le connaissait même pas et il pouvait toujours la surprendre. Après tout, Scipion était toujours un être humain susceptible de tomber amoureux et pourquoi pas de Sarah ? Certes, ils étaient ennemis depuis un bout de temps et il était étrange qu’ils changent subitement de comportement pour devenir les nouveaux Roméo et Juliette mais ça n’était pas complétement improbable non plus. Astride n’était pas la mieux placée pour parler d’histoires d’amour mais elle n’avait plus trop le choix maintenant, elle avait obligé la préfète à aborder le sujet et ne pouvait plus se contenter de hausser les épaules en feignant de se désintéresser totalement du sujet.

« Apparemment… Tu ne peux pas non. Si c’était le cas, tu ne serais pas là en ce moment. Tu es sûre de n’avoir aucune chance ? C’est peut-être un crétin, mais il ne peut pas être insensible en permanence. »

Astride était loin d’en être convaincue mais en même temps, c’était Sarah et non pas n’importe quelle fille qu’il pouvait croiser dans un couloir. Certes, ils étaient proches plus à cause de leur rivalité qu’autre chose mais ce n’était pas pour ça qu’il ne pouvait pas être sensible à ses charmes. La poufsouffle n’avait pas besoin d’apprécier énormément la préfète pour se rendre compte qu’elle était le genre de fille facilement enviée par ses camarades, pour sa facilité à séduire sans même le vouloir, probablement. Ou peut-être était-ce simplement son imagination qui lui jouait des tours, mais elle avait du mal à voir Sarah souffrir parce qu’elle était rejetée, l’inverse était bien trop évident.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyVen 11 Mai - 9:53

[HJ: Désolée, c'est pas très long.]

« C’est pas ça le problème et tu le sais. Qu’il voit en moi le cancre ou l’intello ne changerait rien. Au mieux, il me considérerait comme une sœur ou une vraie amie, mais pas plus… Tout le monde sait qu’il enchaine les filles et celles qui passent entre ses bras n’ont rien à voir avec moi. »

Qu'attendait-elle désormais ? Qu'elle lui dise qu'elle était juste une jolie fille dans un horrible pyjama et que Maddox avait certainement vu en elle la bimbo qu'elle cachait ? Même Whitby n'y croirait jamais. Sarah n'était pas non plus très bien placée pour lui donner de merveilleux conseils puisqu'elle n'avait pas pour habitude de s'enticher de garçons lointain qui ne la remarquaient même pas. Il n'y avait pas grand monde dans cette école pour oser lui infliger un tel affront bien heureusement. C'était peut-être toujours mieux d'être la véritable amie indispensable à sa vie que la crétine tout juste bonne à lui donner du travail supplémentaire, non ? Enfin, c'était ainsi qu'elle voyait les choses en tout cas même si elle ne se serait jamais permise de mettre en application un tel plan, ridicule et stupide. Peut-être devrait-elle au mieux se faire une raison, tiré un trait sur le Préfet et partir à la recherche de quelqu'un de son rang ? Ruiner les ambitions sentimentales des gens ne servaient généralement à rien d'autre que de renforcer l'obstination des dits-gens, à son exception près bien entendu... Il lui semblait donc particulièrement inutile de lui dire avec un sourire faussement désolé que cette histoire inexistante était de toute façon vouée à l'échec et qu'elle n'obtiendrait rien d'autre que des maux supplémentaires si elle s'y risquait plus longtemps. Tout comme elle en risquerait bien davantage si elle décidait de faire comme si de rien n'était, et sur ce coup-là, elle pouvait parler en toute connaissance de cause. C'était un détail qui avait certes une certaine importance mais qui ne valait absolument pas la peine d'être étalé sur la conversation. Elle s'était déjà assez mise de bâtons dans les roues toute seule ainsi, ce n'était pas la peine d'en rajouter de nouveau.

"Je ne connais pas suffisamment Alexander pour savoir quel genre de filles l'intéresse mais... Tu n'es pas si affreuse que ça." commença t-elle non sans mal. "Avec quelques efforts, tu devrais réussir à devenir... Potable ? Après, est-ce que ça suffirait... Je n'en sais absolument rien. Peut-être devrais-tu songer à l'approcher en tout bien tout honneur, bien loin de tes idées de petit couple parfait et tout ce qui va avec, juste pour être...Amis ? Tu verras par la suite ce que tu peux tirer de cette affaire. Si ça se trouve, c'est un abruti de première. Je crains que le seul préfet qui vaille la peine de toute façon, c'est Elliott."

C'est vrai qu'il n'y en avait pas beaucoup pour relever le niveau... Entre les disparus et les autres, l'administration avait bien raté son coup en les nommant. Elle n'était d'ailleurs même pas certaine que quelqu'un en ait réellement quelque chose à faire. Qu'il s'agisse de McGonagall ou de Jefferson, ils avaient l'air de se complaire dans le massacre que provoquait généralement leur équipe de parfaits boulets... Si elle comptait bien, il devrait y avoir une multitude de nouveaux Préfets tout neuf l'année prochaine et il fallait espérer qu'ils soient davantage à la hauteur. Il n'y en aurait certainement pas un seul pour lui manquer de toute façon... Certainement pas O'Connor d'ailleurs. Elle mettait un point d'honneur à ne plus croiser son chemin et faisait de son mieux pour l'ignorer royalement lorsqu'ils étaient obligés de se côtoyer une heure en salle des Préfets. Elle n'avait jamais fait peur d'un silence aussi parfait à l'encontre de quelqu'un et devait avouer qu'elle était plutôt fière d'elle. Personne n'aurait jamais réussi à faire mieux, c'était un fait. C'était une querelle stupide simplement basée sur son mutisme lors de son opération foireuse pour attraper Scipion en flagrant délit de méfait, mais elle lui en voulait suffisamment pour jouer à ce petit jeu toute sa vie. S'il y avait des soirées d'anciens élèves, ça risquait d'être joyeux ! Enfin... Lui ne devait sûrement en avoir que faire, ce n'était pas comme s'ils étaient amis, ni même comme s'ils avaient pu le devenir un jour. Certes ils semblaient se supporter du peu qu'ils se voyaient mais ça s'arrêtait bien là. Ca ne serait pas une grande perte, ni pour elle ni pour l'humanité en règle générale. C'était une relation parfaitement intéressée, qui n'avait ni queue ni tête, aussi était-ce avec un certain soulagement qu'elle attendait son départ.

« Apparemment… Tu ne peux pas non. Si c’était le cas, tu ne serais pas là en ce moment. Tu es sûre de n’avoir aucune chance ? C’est peut-être un crétin, mais il ne peut pas être insensible en permanence. »

La Poufsouffle ricana nerveusement. Ils seraient tous devenu des Pitiponks géants avant qu'il se mette à ressentir quelque chose, c'était certain. Elle avait déjà de la chance, en un certain sens, qu'il la déteste, peut-être ne valait-il mieux pas qu'elle en espère davantage. Elle ne savait d'ailleurs toujours pas ce qu'il était censé d'attendre puisqu'il était toujours parfaitement impossible de faire la différence être la vérité et le mensonge dans cette histoire. S'il lui avait semblé sincère, tout le reste ne lui donnait que l'impression qu'il se jouait d'elle depuis le début et cela était si peu étonnant qu'elle n'avait aucun mal à y croire. Il la détestait, il la détesterait toujours, il n'y avait pas de raison pour que cela change maintenant. Il continuerait de lui mener la vie dure jusqu'à la fin de l'année et disparaîtrait de sa vie aussi rapidement qu'il y était entré. Leur histoire s'arrêterait là, sur une guerre inachevée. Elle n'était pas certaine que ce soit très brillant mais il faudrait certainement s'en contenter. A la rentrée, elle le chercherait sûrement les premiers jours avant de se faire une raison et de tourner la page tant bien que mal. Aurait-elle d'autre choix de toute manière ? Il ne lui semblait pas... C'était certainement mieux ainsi même si elle peinait encore à voir en quoi.

"On parle de Sélené, là. Je devrais déjà m'estimer heureuse qu'il me haïsse. Il vaut mieux que cela en reste là de toute façon, si c'est pour y croire deux mois avant d'avoir à y renoncer, je n'en vois pas l'intérêt. C'est un crétin et il le restera jusqu'à la fin de cette maudite année. Rien de plus."

Elle ne paraissait pas follement convaincue mais ça suffirait largement pour ce soir. Elle aurait l'occasion de trouver des raisonnements bien plus solides pour s'en convaincre complètement plus tard, ou du moins le tenterait-elle puisqu'il lui semblait difficile d'y parvenir un jour...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 20 Mai - 16:46

"Je ne connais pas suffisamment Alexander pour savoir quel genre de filles l'intéresse mais... Tu n'es pas si affreuse que ça. Avec quelques efforts, tu devrais réussir à devenir... Potable ? Après, est-ce que ça suffirait... Je n'en sais absolument rien. Peut-être devrais-tu songer à l'approcher en tout bien tout honneur, bien loin de tes idées de petit couple parfait et tout ce qui va avec, juste pour être...Amis ? Tu verras par la suite ce que tu peux tirer de cette affaire. Si ça se trouve, c'est un abruti de première. Je crains que le seul préfet qui vaille la peine de toute façon, c'est Elliott."

« Tu n’es pas si affreuse que ça. » Wow ! Etait-ce réellement un compliment venant de Sarah ? Ca y ressemblait bien, il était peu probable qu’elle soit capable de faire beaucoup mieux que ça même avec toute la bonne volonté du monde. La poufsouffle venait donc d’accomplir un réel exploit et elle lui en était reconnaissante, cet aveu avait forcément dû lui couter un bras, voire plus. Mais au-delà de ce compliment qui n’en était pas vraiment un, c’était plus la référence à Elliott qui la dérangeait. Alors comme ça le septième année comptait Miss Pimbêche parmi ses amies ? C’était bien triste, et dire qu’il avait toujours une grande place dans son estime, il venait de chuter d’un seul coup sans qu’elle puisse réellement comprendre pourquoi. Enfin, si, la raison n’était pas difficile à imaginer. Astride avait toujours pensé qu’Elliott était le genre de garçon droit et mature, capable de choisir correctement ses amis et de ne pas faire attention aux apparences. Il n’était pas du genre à se laisser distraire par l’extérieur et se contentait de faire attention à ce qu’il percevait du caractère de quelqu’un et de ce que chacun avait à offrir. Oh, bien entendu, le jeune homme ne le lui avait jamais avoue mais elle avait toujours pris plaisir à imaginer sa personnalité de cette façon et elle venait de reconnaitre qu’elle l’avait forcément un peu idéalisé. Lui aussi pouvait se comporter comme un garçon lambda puisqu’il était avant toute chose un être humain. Il avait pu sans mal succomber aux charmes de Sarah puisqu’elle avait un don pour mettre ses atouts en valeur et pouvait au moins se vanter de ne pas passer inaperçu. Si on avait demandé à Astride quel était le garçon le plus susceptible de résister à la préfète, elle aurait probablement répondu Elliott sans hésiter, sauf que maintenant… En même temps, elle avait eu tort de ne jamais les imaginer ensemble, ils avaient leur rôle de préfet en commun et leur dévouement à l’AVP, ils devaient donc nécessairement passer un bout de temps ensemble et c’était sans doute de cette façon qu’ils avaient réussi à se lier d’amitié. La jeune fille ne put s’empêcher de passer en revue les différentes conversations qu’elle avait pu avoir avec Elliott, il fallait espérer qu’elle n’ait pas mentionné à quel point elle avait du mal à supporter la sixième année, dans l’une d’entre elles. Théoriquement elle ne l’avait pas fait, mais c’était tout de même une crainte dont elle avait du mal à se débarrasser.

« Elliott… Tu aimes bien Elliott ? Toi ? C’est vraiment bizarre, je n’aurais pas imaginé. »

Sarah allait probablement la prendre pour une folle. Après avoir pendant des années cherché à intégrer son cercle d’amis, elle semblait penser que personne n’y avait sa place et surtout pas les personnes qu’elle avait le malheur d’apprécier. C’était comme si Bonnie arrivait un jour devant elle avec une mini-jupe, un débardeur moulant et une tonne de maquillage pour lui annoncer qu’elle sortait à Pré-au-Lard avec Alexander et quelques amis et que si elle rencontrait un garçon bien, elle ne rentrerait au château que le lendemain. La poufsouffle serait resté à la regarder bizarrement avant de s’évanouir ou bien d’éclater de rire suivant les circonstances. La vision d’Elliott avec Sarah lui faisait le même effet. Mais bon, c’était son choix et elle n’avait pas trop à s’en mêler, ni même à retourner cette histoire dans sa tête pendant cent cinquante ans. Ce n’était pas le sujet qui les intéressait à l’origine et la préfète allait certainement penser qu’elle voulait tout simplement faire dévier la conversation alors que ce n’était absolument pas le cas. En même temps, il n’y avait pas grand-chose à tirer de la poufsouffle par rapport à Alexander. Elle avait dit tout ce qu’elle pensait et ne pourrait probablement jamais se convaincre qu’elle pourrait un jour former un beau couple avec le jeune homme. Voir Sarah lui donner des conseils pour tenter de plaire au jeune homme n’avait rien de très plaisant, elle détestait que la jeune fille se comporte comme une amie alors qu’elle était bien loin de l’être. A chaque fois, Astride finissait par penser qu’elle était peut-être plus que l’horrible garce stupide qu’elle paraissait être et se mettait presque à lui faire confiance, avant que la préfète ne se charge de lui rappeler que non, elle n’était pas une jeune fille adorable et qu’elle pouvait lui rendre la vie impossible si l’envie lui en prenait. En plus, dans le cas présent, elles avaient abordé un sujet que la cinquième année n’osait pas même évoquer avec ses plus proches amies, ce qui rendait la situation encore plus bizarre et gênante. Et si l’envie prenait à Sarah d’aller tout balancer à Hecate ? La serdaigle serait sûrement furieuse de ne pas avoir été mise au courant plus tôt, mais Astride n’avait aucune envie de lui révéler ce qu’elle ressentait pour son meilleur ami, elle ne voulait pas subir ses moqueries, ou écouter ses conseils ou prendre le risque qu’elle aille tout lui révéler. La poufsouffle n’était pas douée pour garder les secrets mais dans le cas présent, il lui semblait vital que rien ne s’ébruite dans cette histoire même si ça ne lui semblait pas réellement possible.

« Je n’ai pas envie de changer pour plaire, je préfère rester moi-même, c’est pas trop demander, je crois. »

Si, c’était probablement beaucoup trop demander. Elle ne pouvait pas plaire tel qu’elle était, c’était complétement impossible. Un autre coup d’œil à son short vert pomme ne put que lui donner raison. Elle n’était qu’une adolescente stupide, qui avait un coup de cœur pour un garçon qu’elle connaissait à peine. Parce qu’après tout, que savait-elle d’Alexander Maddox ? Pas grand-chose, voire rien du tout. Il n’était qu’un garçon un peu plus gentil et un peu plus mignon que les autres et c’était cette différence qui l’avait attiré. Mais pour faire naitre un véritable sentiment amoureux, il ne fallait pas voir plus que ça en quelqu’un ? Sans doute, mais elle n’y connaissait absolument rien et il lui aurait été bien difficile de se donner raison ou tort sur ce coup-là. Peut-être aurait-elle tout simplement du se tourner vers quelqu’un qu’elle connaissait depuis longtemps ? Un ami de longue date ? Seulement, la jeune fille n’avait jamais réussi à éprouver rien d’autre que de l’amitié pour les garçons en général, et de toute façons rares étaient les membres du sexe opposé parmi ses amis. Il y avait bien Elliott, mais elle le considérait plus comme une connaissance qu’autre chose puisqu’ils n’avaient pas franchement eu l’occasion de se lancer plus que ça dans de grandes discussions. Il y avait Flynn aussi, mais elle le voyait plus comme son élève qu’elle était censé aiguiller sur le chemin de la sagesse et de la connaissance bien que ce soit perdu d’avance. Mis à part ces deux-là, elle avait toujours pris grand soin de s’entourer exclusivement de filles et le vivait parfaitement bien. Au moins, elle n’avait pas à se demander si sa tenue vestimentaire était bien, si elle s’était coiffée correctement, si elle n’aurait pas dû mettre un peu plus de maquillage, les autres filles s’en fichaient probablement et elle n’avait pas besoin de les impressionner. Cette façon de voir les choses était sacrément stupide. Avec tous les ragots qui circulaient, Astride était bien placée pour savoir que les filles étaient particulièrement critiques entre elles et qu’elles ne manquaient pas une si bonne occasion de pouvoir se moquer des autres. Pourtant, elle avait toujours trouvé plus facile de paraitre négligée en présence d’Hecate et elle ne voyait aucune raison pour que ça change. De toute façon, elle ne pourrait probablement jamais faire pire que maintenant. Entre l’horrible pyjama et les larmes qui avaient décidées de ne jamais s’arrêter de couler, elle offrait un piètre spectacle. Combien de temps s’était écoulé depuis qu’elle avait décidé de rejoindre la préfète ? Elle n’en avait aucune idée et ne voulait pas se risquer à regarder sa montre, mais elle avait tout de même hâte de voir les autres élèves descendre pour mettre fin à ce tête à tête déstabilisant.

"On parle de Sélené, là. Je devrais déjà m'estimer heureuse qu'il me haïsse. Il vaut mieux que cela en reste là de toute façon, si c'est pour y croire deux mois avant d'avoir à y renoncer, je n'en vois pas l'intérêt. C'est un crétin et il le restera jusqu'à la fin de cette maudite année. Rien de plus."

Astride ouvrit de grands yeux. Tout ce qu’elle venait de dire contrastait étrangement avec l’idée qu’elle se faisait d’une vraie relation amoureuse. Déjà, elle avait beaucoup de mal à imaginer Scipion et Sarah ensemble, c’était un couple pour le moins improbable et lorsque cette rumeurs circulerait dans le château la réputation de la préfète allait certainement prendre un sacré coup. Mais plus encore, c’était l’opinion qu’elle avait du jeune homme qui posait problème. Elle était amoureuse d’un garçon qu’elle considérait comme incapable d’aimer et complétement stupide. Il était difficile de trouver la place du sentiment amoureux là-dedans. Ou alors, Astride avait eu tort de croire qu’ils s’aimaient réellement peut-être faisaient-ils tout simplement semblant de s’aimer, ce qui était complétement stupide et ne valait pas une crise de larmes en pleine nuit dans la salle commune. Donc Sarah était bel et bien tombée sous le charme du garçon qu’elle était censée détester. Etrange, très étrange… Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui trouver ? Scipion n’était pas le genre de garçon amical, attentionné, modeste et patient qui plaisait aux filles en général. La cinquième année avait déjà eu l’occasion de remarquer à plusieurs reprises son incroyable égocentrisme et elle n’était pas sûre du tout de l’adorer. Seulement, ce n’était pas parce qu’elle ne voyait aucun charme chez quelqu’un que c’était le cas de tout le monde et heureusement. Le problème c’est qu’elle se voyait très mal dire à la préfète qu’elle avait tort, que ce n’était pas un crétin et qu’il allait probablement finir par lui tomber dans les bras lorsqu’elle s’y attendrait le moins. La probabilité qu’ils se retrouvent en couple un jour était mince, très mince et Astride n’avait pas non plus envie de le lui faire remarquer. Sarah venait de lui prouver qu’elle était capable de se comporter en amie de temps en temps et elle se devait de lui rendre la pareille même si cette feinte amitié devait s’évanouir dès que le soleil aurait de nouveau fait son apparition. Au moins, elle n’aurait rien à se reprocher et la conversation ne tournerait pas en boucle dans sa tête en l’empêchant de se concentrer. Car c’était un risque également, la jeune fille était très douée pour culpabiliser pour un rien et la préfète ne devait pas l’ignorer, elle pouvait à tout moment décider d’en jouer et Astride était prête à tenter n’importe quoi pour l’en dissuader.

« Ouais, enfin il va pas disparaitre à la fin de l’année, non plus. Tu ne le verras pas à l’école mais tu pourras toujours le recroiser… Toi et Sélené, vraiment ? Et moi qui croyais avoir tout entendu… »

Bon, jouer les amies ne lui réussissait absolument pas. Elle avait plus montré sa surprise que de la compassion, mais elle n’avait pas vraiment d’autre idée pour le moment. Si Sarah avait voulu des conseils, elle s’était adressée à la mauvaise personne. En même temps, ça ne semblait pas être le cas, elle l’avait presque forcé à avouer et il y avait fort à parier que la préfète ne souhaite pas poursuivre cette conversation pendant trop longtemps. Il fallait simplement espérer qu’elle y mette un terme avant qu’elles deviennent encore plus pathétiques, si toutefois c’était possible.



HJ :[Aïe]
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyLun 21 Mai - 16:13

« Elliott… Tu aimes bien Elliott ? Toi ? C’est vraiment bizarre, je n’aurais pas imaginé. »

Sarah leva les yeux au ciel en soupirant. Et elle venait de se prétendre intelligente ? C'était certainement la blague la plus nulle qui n'eut jamais été prononcée à Poudlard, ça ne faisait aucun doute. Si elle laissait entendre à qui le voulait qu'elle n'était rien d'autre qu'une écervelée prétentieuse, elle n'avait jamais insinué rien qu'une fois qu'elle n'avait que des connaissances à la hauteur de sa réputation. Elle n'avait jamais rien fait pour le nier non plus, c'était certain mais cela n'empêchait rien. Il n'y avait d'ailleurs rien d'étonnant à ce qu'elle puisse le supporter, voire même l'apprécier puisqu'ils étaient bien forcés de se côtoyer plus que d'ordinaire avec leur rôles communs et cette idiotie d'AVP. Ca allait faire bien vide, l'année prochaine... C'était, avec Jake, les seules personnes à valoir la peine d'être connu dans cette triste maison, et si elle avait toujours été fière de ses couleurs, elle ne pouvait s'empêcher de renier généralement ses camarades, dont la stupidité et l'inutilité restaient encore sans égal. Il y avait des cas désespérés dans toutes les maisons c'était certain, mais il y avait généralement quelques élèves suffisamment intéressants pour relever le niveau à eux seuls, mais il n'y aurait plus à Poufsouffle qu'elle pour faire ce travail-là, pour redorer tant bien que mal le blason de leur maison. Et encore fallait-il qu'elle se ressaisisse bien rapidement. Une idiote chouineuse et à moitié dépressive ne serait certainement pas plus remarquable que toutes ses filles invisibles qui composaient leurs rangs... Non, ça c'était sûr et certain. Si elle espérait encore que les blaireaux survivent à la perte de deux de leurs membres les plus appréciables, il fallait se reprendre en main d'ici la fin des vacances derniers délais et revenir plus superficielle et intouchable encore que jamais. Scipion serait loin, ça semblait possible. C'était possible. Elle le ferait. Elle redeviendrait cette peste que tout le monde connaissait, un sourire hautain perpétuellement accroché à ses lèvres, laissant couler sur elle remarques et inimitiés et tenant éloigner avec férocité tous les représentants de la gente masculine, puisqu'il valait mieux prévenir que guérir, elle pouvait désormais en être convaincue.

"Je ne vois pas ce qu'il y a de bizarre à ça. On se voit plus que de raison, c'est un garçon charmant et en plus, il est plutôt mignon. Il m'arrive d'apprécier certains de mes camarades, je fais de plus en plus preuve de faiblesse, que veux-tu..."

Sa dernière phrase s'était faite ironique et moqueuse. Bien sûr, les gens pour qui elle avait véritablement de la considération et un réel respect pouvait se compter sur les doigts d'une main, et encore il risquait fortement d'y avoir des places vacantes mais ça ne changeait rien au fait qu'elle était, au fond, qu'une adolescente de seize ans, et qu'il lui était donc impossible de rester indifférente à tout et à tout le monde malgré ce qu'elle laissait voir. Elle ne s'était d'ailleurs jamais autant confiée qu'à son camarade, et regrettait presque de ne pas avoir été pleurnicher sur son épaule à lui plutôt que sur celle de Scarlett. Les ennuis auraient été bien moins présents, pour ne pas dire carrément inexistants. De tout ce qu'elle avait bien pu lui raconter, elle n'en avait rien entendu dans les couloirs, ce qui ne l'avait jamais vraiment étonnée. Il ne lui était jamais venu à l'idée de faire courir des bruits sur le dos du jeune homme, gardant pour elle ce qui lui avait confié. Ça avait été une conversation enrichissante autant qu'apaisante, le hasard avait merveilleusement bien fait les choses. Savoir qu'il y avait au moins une personne au château qui pouvait voir en elle plus que ce qu'elle montrait était rassurante. Elle ne passait pas sa vie à chercher sa compagnie, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire pour l'un comme pour l'autre, et ils ne se parlaient pas forcément beaucoup plus qu'ils ne pouvaient le faire avant mais ça ne faisait rien, il savait et s'était l'important. Elle avait pu reprendre son rôle de plus belle, soulagée d'avoir conscience que la vérité se promenait quelque part. C'était une réaction puérile mais ça n'avait guère plus d'impact sur elle...

« Je n’ai pas envie de changer pour plaire, je préfère rester moi-même, c’est pas trop demander, je crois. »

La Poufsouffle haussa les épaules, distraitement. Elle n'avait jamais vraiment cherché à comprendre les garçons, mais elle ne s'était jamais vraiment faite repousser jusque là, elle n'avait jamais eu de véritable petit ami c'était bien trop de contrainte pour trop peu d'intérêt mais elle avait eu l'occasion de flirter avec un bon nombre des élèves mâles de l'école, aussi il lui semblait peu probable voire même impossible qu'Astride puisse réussir à obtenir un résultat concluant en restant ainsi. Après, il était tout à fait possible qu'il y ait des exceptions préférant les intellos mal fagotées. Les goûts et les couleurs de toute façon, ça ne se discutait pas. Et ce, même si cela tirait plus du mauvais goût que du goût. Elle n'eut aucun mal à remarquer le coup d'oeil qu'elle venait de jeter à son short, ce qui lui laissait entendre qu'elle était aussi dubitative qu'elle quant au souhait qu'elle venait de formuler. Elle avait des chances de plaire, comme tout le monde, il ne restait plus qu'à savoir auprès de qui. Il devait bien y avoir un ou deux binoclards boutonneux suffisamment désespérés pour s'intéresser à elle. Peut-être devrait-elle essayer d'arranger les choses ? L'idée, habilement énoncée au cours d'une conversation quelconque, pouvait faire son petit bonhomme de chemin et ramener auprès de Whitby celui qui pourrait être un jour l'homme de sa vie. Pour un peu qu'elle ne soit pas trop regardante, mais avec un physique comme le sien, il lui était impossible de faire la difficile. Elle ne pourrait que la remercier de l'avoir sortie bien gentiment de son célibat qui s'annonçait éternel. Voilà maintenant qu'elle s'imaginait jouer les entremetteuses, il était vraiment temps de faire quelque chose. Se reprendre ou s'achever.

"Cela reste encore à prouver."

Ce n'était même pas une véritable méchanceté, simplement une constatation qui n'attendait qu'à être évincée. Ce qui n'arriverait probablement jamais si elle se mettait à sortir avec un short vert aussi affreux. Elle n'avait d'ailleurs pas fait le moindre commentaire sur sa tenue vestimentaire, elle se laissait aller c'était certain. Si on pouvait mettre la sienne au banc des excuses foireuses, il était remarquable qu'elle n'était pas aussi pathétique que celle de la pauvre Astride. Les grands yeux qu'elle ouvrit n'échappèrent pas à la blonde qui soupira de plus belle. A quoi s'attendait-elle donc ? A ce qu'elle en fasse l'éloge, la voix tremblotante et les yeux brillants d'une admiration sans faille ? Si tel était le cas, elle s'était trompée de clown. Elle se rendait suffisamment ridicule ainsi pour ne pas avoir en plus à jouer les amoureuses transies et éconduites, elle s'approchait suffisamment de ce rôle pour ne pas avoir à plonger dedans de son plein gré. Elle n'était pas le genre de filles à courir derrière un imbécile toute sa vie, jusqu'à ce qu'il daigne un jour céder à ses caprices. Il sortirait de sa vie, elle était prête à admettre qu'elle regrettait tant l'ennemi que le garçon qu'elle avait aperçu derrière en de très rares occasions et puis elle continuerait d'avancer le plus normalement du monde comme s'il n'avait jamais existé et si par malheureux elle avait des enfants un jour, elle leur ferait jurer de ne jamais se laisser avoir de la sorte quitte à les soumettre à un quelconque enchantement lui permettant d'en avoir le coeur net.

« Ouais, enfin il va pas disparaitre à la fin de l’année, non plus. Tu ne le verras pas à l’école mais tu pourras toujours le recroiser… Toi et Sélené, vraiment ? Et moi qui croyais avoir tout entendu… »

Comme si elle avait l'intention de tout mettre en oeuvre pour le revoir un jour ! Si elle n'était pas le stéréotype parfait de l'adolescente normalement constituée, elle n'était pas encore suffisamment dérangée pour chercher à croiser encore et encore la seule personne au monde qui la détestait à ce point, ça n'aurait pas le moindre sens et ça pouvait s'annoncer risqué par la même occasion. Qui savait ce qu'il pourrait lui passer par la tête une fois libéré des contraintes du règlement ? Il avait essayé de la faire expulser, avait manqué de la tuer bien involontairement certes mais tout de même, elle n'avait aucune preuve qu'il se priverait de l'exterminer dès que le moment serait le bon, presque au contraire... Elle n'avait pas la moindre envie de se jeter elle-même dans la gueule du loup et combien même pourrait-elle lui faire réellement confiance, ce à quoi elle s'était risquée deux fois pour un résultat médiocre et douloureux, serait-ce bien raisonnable de lui faire une place dans sa vie d'adulte après avoir passé un an à tout faire pour le rayer de sa vie d'adolescente ? Certainement pas ! Elle passerait à autre chose et il disparaîtrait purement et simplement de son existence. Il ne resterait au pire que des souvenirs sans importance et au mieux, pas même la plus petite image gravée dans sa mémoire... Renoncer à ces six ans d'histoire commune était déplaisant, mais Sarah ne voyait pas foule d'autres possibilités. Il ne lui avait jamais apporté grand chose de bon de toute façon, si ce n'est cette envie permanente de se dépasser, de toujours faire mieux, bien mieux que tout le monde...

"Parce que tu crois sincèrement que je le reverrais en sortant d'ici ? Comme si j'avais envie de laisser une quelconque place dans ma vie pour tous les abrutis de ce château, lui en tête... Et cesse un peu de te faire des idées, tu veux ? Ce n'est pas parce que j'ai eu le malheur de jouer les gamines naïves qu'il y a un "Séléné et moi", d'accord ? D'ici peu, on l'entendra me railler à tout va sur le sujet, ce n'est qu'une question de temps."

C'était d'ailleurs bien étonnant qu'il n'en ait encore rien fait, les occasions n'avaient pas manqué et même si elle faisait son possible pour éviter la présence de ses camarades, cela faisait partie des choses qu'elle ne pouvait manquer. Même au fin fond des terres islandaises, il y avait de fortes chances pour qu'elle parvienne à en avoir vent alors dans un coin isolé de l'école n'en parlons pas...
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 27 Mai - 13:04

"Je ne vois pas ce qu'il y a de bizarre à ça. On se voit plus que de raison, c'est un garçon charmant et en plus, il est plutôt mignon. Il m'arrive d'apprécier certains de mes camarades, je fais de plus en plus preuve de faiblesse, que veux-tu..."

En théorie, Astride était tout à fait d’accord avec la préfète, Elliott était un garçon possédant de nombreuses qualités et bien qu’elle n’ait pas souvent eu l’occasion de discuter avec lui, elle appréciait sa compagnie et ne trouvait pas étonnant que d’autres personnes en fassent de même. Sauf que là, c’était Sarah. Qu’est-ce qu’une petite peste aux jupes trop courtes pouvait bien avoir à dire à un garçon comme lui ? Ils n’étaient pas du tout dans le même monde. Imaginer Sarah et Elliott discuter maquillage était plus que risible, et Astride peinait à imaginer un quelconque point commun pouvant les rapprocher. L’AVP ? Etait-ce pour cela qu’ils étaient devenus amis ? Probablement, c’était bien la seule chose pour laquelle ils s’investissaient tous les deux, mais ça ne devait pas être de la même manière. Pour Elliott, c’était plus ses convictions religieuses qui le poussaient à prôner l’abstinence et à se tenir aux principes que sa cousine lui avait inculqués. Enfin, c’était ce que la poufsouffle avait compris lors de leur dernière discussion à la volière, discussion qui s’était révélée être particulièrement intéressant d’ailleurs et qu’elle ne regrettait absolument pas d’avoir eu. Dans le cas de Sarah, ça devait être bien différent. Astride était peut-être guidée par de simples préjugés, mais elle n’arrivait pas une seule seconde à imaginer que Sarah puisse être une croyante pratiquante qui s’agenouillait le soir auprès de son lit, pour une petite prière. La préfète devait faire particulièrement tache dans le décor lorsqu’elle entrait dans une église. Ou peut-être réussissait-elle à se faire violence et à mettre quelque chose qui lui arrive au-dessus du genou pour une fois ? Après tout, c’était tout à fait possible, mais ça ne correspondait pas vraiment à la vision qu’Astride s’était faite de la préfète au cours du temps. En même temps, elle n’allait pas non plus juger leur amitié et demander d’où elle venait. Les deux poufsouffles n’étaient pas de grandes amies et le seraient probablement jamais. Elle était donc très mal placée pour lancer une conversation sur le sujet et ne le ferait pas.

« Que tu apprécies certain de tes camarades ne me surprend pas, c’est seulement le fait qu’on puisse avoir un ami en commun qui m’étonne. Après tout, on a pas vraiment le même genre de fréquentations. »

A bien y réfléchir, c’était vraiment ce qu’il y avait de surprenant. Astride s’était toujours imaginée qu’elles évoluaient chacune dans leur monde et que rien ni personne ne pouvait les faire se croiser. Sauf qu’avec leur amitié commune le gouffre qui séparait leur deux univers venait subitement de se rétrécir et la sensation n’était pas forcément agréable. Il était étrange qu’Elliott n’ait jamais mentionné le prénom de Sarah dans l’une de leur conversation s’ils étaient aussi proches que la préfète le laissait entendre. En même temps, il ne lui avait pas fait une liste de toutes ses fréquentations au château et il n’avait jamais eu à le faire. S’ils étaient amis c’était très bien comme ça, et ça ne changeait en rien l’estime qu’elle avait pour le jeune homme. Astride était un peu déçue de le voir partir à la fin de l’année. C’était un des rares garçons à qui elle adressait la parole sans devenir rouge tomate et vouloir plonger dans un trou de souris et ne jamais en ressortir. Ça ne lui arrivait vraiment pas souvent d’être aussi à l’aise et elle savait qu’elle ne retrouverait pas cette aisance avant un bon moment. C’était assez étrange finalement, puisqu’Elliott n’était pas véritablement son ami, ils se connaissaient à peine et n’avaient eu beaucoup d’occasion de faire plus ample connaissance. Logiquement, son absence ne devrait pas peser bien lourd pour elle et c’était bien ce qui l’embêtait. Elle avait eu cinq longues années pour lier une amitié avec le jeune homme et n’avait aps été fichue d’y parvenir, c’était bien triste lorsqu’on y réfléchissait. Ce n’était pas forcément de sa faute mais plutôt celle du manque d’occasions de se retrouver réellement pour discuter. Il était de toute façon trop tard à présent pour faire marche arrière. De toute façon, Astride avait tout de même réussi à rencontrer plein de personnes formidables et elle n’aurait changé pour rien au monde les relations qu’elle entretenait avec ses amis. Elle n’avait jamais eu besoin d’être réellement très entourée pour être heureuse et ça ne changerait sûrement pas. Le départ d’Hecate serait probablement beaucoup plus douloureux, mais elle avait encore beaucoup de temps pour y réfléchir.

"Cela reste encore à prouver."

Elle n’avait pas tort sur le coup-là. Penser qu’elle pourrait plaire en restant aussi négligée était de l’ordre de l’utopie. Oh bien sûr, elle pouvait tenter d’aller vers le premier garçon venu et jouer la carte du rentre-dedans, mais elle doutait fortement de l’efficacité de la manœuvre. Le jeune homme se contenterait probablement de la regarder avec des grands yeux, détaillant son affreuse tenue vestimentaire et donc, les couleurs qu’elle associait et partirait probablement en courant. Elle ne pourrait pas forcément l’en blâmer même s’il était dommage que la plupart des gens s’arrêtent juste sur l’apparence. Ce n’était pas parce qu’elle ne se coiffait pas, n’avait pas un maquillage splendide et une tenue de pouffiasse qu’elle n’était pas une personne intéressante qui gagnait à être connue. Ou peut-être que si justement… Son apparence extérieure reflétait malheureusement ce qu’il y avait à l’intérieur. Ca prouvait tout simplement qu’elle passait beaucoup plus de temps dans les livres que dans les essayages et les séances de shopping. Ses ongles rongés témoignaient de sa nervosité quotidienne qui était d’ailleurs de plus en plus présente à l’approche des examens pouvant aller jusqu’à lui faire piquer de véritable crises de nerfs où elle se mettait à pleurer sur ses bouquins sans aucune raison valable. Ses cheveux aussi souffraient de son anxiété elle avait pour horrible manie de les entortiller autour de ses doigts, et lorsque par malheur, elle avait un geste un peu trop sec, il lui arrivait de se retrouver avec des touffes de cheveux entre les doigts. Heureusement, elle ne s’en arrachait jamais assez pour créer un trou béant dans sa chevelure, mais ça n’en était pas moins triste. Sa mère prenait d’ailleurs un malin plaisir à lui dire qu’elle finirait chauve à l’âge adulte si elle continuait ainsi, perspective qui angoissait énormément la jeune fille. Elle n’était déjà pas très attirante, si en plus elle devait se retrouver avec un crâne tout lisse personne ne voudrait jamais d’elle. Elle ne pourrait se rabattre que sus ses études et ses perspectives d’avenir pour avancer et l’idée ne l’enchantait absolument pas. Bien sûr, le travail avait toujours été ce qui la faisait avancer, mais au-delà de ça, elle espérait aussi pouvoir se construire une vraie vie de fille et pour l’instant, elle en était vraiment très loin.

« De toute façon, j’ai fait une croix sur Alexander, cette histoire de punition me reste en travers de la gorge, ça m’étonnerait que je tente un jour quoi que ce soit. Il partira, je n’entendrais plus jamais parler de lui et ça me convient parfaitement. »

Bon, c’était sûrement un peu facile de mettre son attirance pour le jeune homme de côté à cause de cette simple histoire, mais elle n’avait probablement pas tort de le faire. Après tout, il avait déjà une petite amie, il était plutôt mignon, populaire, absolument pas timide. Astride avait beau être bavarde et assez ouverte de nature, elle perdait tous ses moyens en compagnie d’Alexander ou en tout cas, elle les avait perdues lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Il n’avait pas été très compliqué pour elle de mettre ce malaise sur le dos de la course poursuite qui avait eu lieu. Mais maintenant… La jeune fille savait très bien qu’elle n’avait aucune chance et même si elle n’en était pas ravie, passer à autre chose ne devrait pas être si difficile que ça. Oh bien sûr, elle se comportait comme toutes ces adolescentes stupides qui refusaient de faire complétement une croix sur leur rêve, elle s’endormait en s’imaginant qu’Alexander viendrait à sa rencontre le lendemain, l’entrainant à l’abri des regards pour lui avouer ses sentiments. Seulement, les jours passaient et ce moment n’arrivait pas. Elle ne désespérait pas pour autant même si ses espoirs diminuaient au fur et à mesure que le temps passait. Il avait sa petite amie, il était heureux avec elle. Se souvenait-il même de son existence ? Le préfet l’avait considérée comme une élève comme toutes les autres, une simple inconnue à ses yeux lorsqu’ils étaient dans les toilettes. Elle n’avait pas oublié la dureté dont il avait fait preuve et ne parvenait toujours pas à encaisser le choc. Le seul problème était que malgré toutes ses bonnes résolutions, elle ne parvenait pas vraiment à faire taire définitivement la petite voix dans sa tête qui lui rappelait inlassablement son attirance pour le jeune homme. Elle pouvait se voiler la face tant qu’elle voulait, dès que la conversation déviait sur le sujet Alexander ou qu’elle le croisait dans les couloirs, son cœur battait toujours un peu plus rapidement que d’ordinaire et elle s’empressait de détourner les yeux ou le sujet de conversation. Enfin, de toute façon, dans quelques semaines tout ceci serait derrière elle et elle n’attendait que ça, bien que ce ne soit pas forcément très sympa vis-à-vis de sa meilleure amie qui allait tout de même perdre son meilleur ami dans la bataille. Cependant, elle ne pouvait pas vouloir qu’il parte et en même temps vouloir qu’il reste, c’était assez incompatible et comme souvent, elle privilégiait sa propre sérénité à celle des autres.

"Parce que tu crois sincèrement que je le reverrais en sortant d'ici ? Comme si j'avais envie de laisser une quelconque place dans ma vie pour tous les abrutis de ce château, lui en tête... Et cesse un peu de te faire des idées, tu veux ? Ce n'est pas parce que j'ai eu le malheur de jouer les gamines naïves qu'il y a un "Séléné et moi", d'accord ? D'ici peu, on l'entendra me railler à tout va sur le sujet, ce n'est qu'une question de temps."

La jeune fille ne savait pas vraiment s’il fallait rire ou pleurer. Son cerveau avait de toute façon choisi la deuxième option depuis bien longtemps et rire à travers ses larmes ne servirait qu’à la faire passer pour une véritable dégénérée, ce qu’elle aurait aimé éviter au maximum. L’image qu’elle devait renvoyer à présent n’était déjà pas très reluisante rien ne l’obligeait à en rajouter une couche. Quoi qu’en dise la préfète, l’association Scipion et Sarah ne lui paraissait pas si absurde que ça finalement. En réalité, le couple qu’ils pouvaient former était assez étrange, mais ça n’était pas non plus terrifiant lorsqu’on imaginait la scène. De toute façon, il valait probablement mieux pour eux-mêmes et pour toute l’école qu’ils soient amoureux plutôt qu’ennemi. Déjà parce que leur relation les détournerait forcément de leurs préoccupations habituelles. Peut-être même deviendraient-ils des élèves normaux, passant plus de temps à se papouiller dans le parc qu’à chercher à détruire toute l’école et les élèves avec. Enfin, on pouvait toujours rêver. Astride ne connaissait réellement ni Sarah, ni Scipion. Ce dernier s’était intéressé à elle simplement parce qu’elle avait lu un certain nombre de choses et était donc une source d’informations fiable vers qui il aimait se tourner en cas de besoin. La jeune fille était assez naïve, mais elle n’avait tout de même pas cru une seule seconde à cette histoire d’amitié. Ils n’avaient absolument aucun point commun et voir le gryffondor faire des pieds et des mains pour lui prouver qu’ils allaient devenir de bons amis l’avait amusé plus qu’autre chose. Au-delà de ça, elle avait appris qu’il aimait faire les quatre cents coups et en prenait les moyens quelles que soient les personnes qu’il ait à éliminer sur son passage. C’est probablement cette perspective qui avait convaincu Astride de jouer les amies factice. Sa lâcheté ne la culpabilisait absolument pas, elle tenait bien trop à sa vie pour vouloir se mettre le rouge et or à dos. Elle n’avait jamais cru possible que Scipion puisse avoir de réels sentiments pour quelqu’un, cette histoire allait donc être assez amusante. Simplement, bien que Sarah s’imagine qu’il ne pouvait rien se passer entre eux, ce qui n’était pas improbable, il y avait un léger hic dans son raisonnement et la jeune fille ne put s’empêcher de le soulever.

« Et s’il ne sort pas ? Tu l’as dit toi-même, c’est un crétin, je l’ai jamais vu ouvrir un bouquin de cours et je crois pas aux miracles. Ou alors, il travaille en cachette, mais tu ne peux pas être sûre et certaine qu’il ne sera pas encore dans tes pattes l’an prochain. »

Après tout, il se faisait quand même passer pour le pire cancre de l’histoire de Poudlard, si l’on excluait Flynn. S’il obtenait ses examens de fin d’année, il était probable que la promotion de cette année ait droit à un sans-faute. Bon, évidemment, il pouvait aussi tomber sur un sujet qu’il maitrisait, se mettre à travailler au dernier moment ou tout un tas de chose qui puisse l’aider à s’en sortir de justesse. Mais Sarah ne semblait pas avoir envisagé la possibilité qu’il soit coincé avec elle encore un an ce qui ne paraissait pas si improbable comme ça selon Astride. C’était du cinquante/cinquante en réalité, elle ne connaissait pas assez Scipion pour affirmer ses dires avec certitude, mais c’était tout de même à envisager.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous

Invité

Invité

À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. EmptyDim 27 Mai - 18:34

« Que tu apprécies certain de tes camarades ne me surprend pas, c’est seulement le fait qu’on puisse avoir un ami en commun qui m’étonne. Après tout, on a pas vraiment le même genre de fréquentations. »

Sarah haussa vaguement les épaules. S'il était difficile pour elles d'avoir des amis en commun, c'était surtout parce qu'elle n'avait pas d'amis en général, qu'ils soient communs à d'autres ou pas. Si elle était entourée en quasi permanence, ce n'était que des gens de passage, qui allaient et venaient quand ils avaient un intérêt et qu'elle en avait un également, ce qui contentait tout le monde. Il lui semblait qu'elle avait un véritable problème pour choisir les rares personnes qu'elle considérait comme ça. Scarlett, Tyler... Ce n'était pas les meilleurs exemples au monde et certainement pas les personnes vers qui on se tournerait pour chercher des liens. Ils s'étaient imposés d'eux-même et elle avait fini par s'en mordre les doigts par deux fois. Elle ne savait d'ailleurs pas ce qu'il était advenu du Serpentard. Elle ne lui avait pas adressé la parole après avoir appris qu'il était responsable des sombres évènements du bal, elle l'avait tout de même recroisé un moment et puis plus rien. Il semblait avoir totalement déserté l'école. Pour aller où ? Que faisait-il désormais ? Elle n'avait jamais vraiment repensé à lui et peinait à comprendre pourquoi elle le faisait maintenant. Son absence n'était pas insupportable même s'il lui était difficile de passer dans la campagne entourage le village sorcier sans le revoir assis sous la pluie. C'était bien la première fois qu'ils avaient tenu une véritable conversation, la première fois qu'elle se confiait également, qu'elle laissait voir autre chose que la blonde stupide qu'elle était d'ordinaire... La première fois qu'elle se plaisait à imaginer quelqu'un comme autre chose qu'un jouet rarement utile. La chute avait été rude. Astride le savait bien d'ailleurs puisqu'elle y avait en partie contribué. La suite le lui avait fait regretter. S'attacher, faire confiance, ce n'était qu'un tissus d'ennuis dont elle pouvait aisément se passer. Jusqu'à Scarlett... Pourquoi s'était-elle comportée en véritable amie alors qu'elle ne lui avait rien demandé avant de la descendre comme elle l'avait fait ? Elle ne comprenait toujours pas, ça n'avait aucun sens. Elle aurait très bien pu la railler comme elle s'y était attendue, rien n'aurait jamais changé et la vie serait très douce et superficielle comme elle l'avait toujours été. Ca aurait été tellement plus simple pour tout le monde.

"Je crois que ce n'est pas le seul. Il y a Jake aussi, si mes sources sont bonnes."

Entre eux, tout n'était que jeu mais la Poufsouffle aimait à penser que ça suffisait à faire une vague amitié. Ils ne se connaissaient pas vraiment, passaient plus de temps à se chercher et à flirter qu'à discuter mais ça paraissait leur aller et tous les deux. Si elle avait toujours trouvé du temps à lui accorder depuis qu'ils s'étaient rapprochés, cela faisait des jours qu'elle n'avait pas cherché à le croiser, Scipion flottant entre eux sans qu'elle ne parvienne à l'en chasser. Elle ne lui devait aucune fidélité, rien qui puisse la forcer à rester éloigner du jeune homme avec qui flirter faisait partie du quotidien mais elle était bien incapable de faire comme si de rien était, culpabilisant à la simple idée de reprendre ce jeu malsain. Et lui aussi allait partir... Elle avait toujours vu en lui une présence rassurante au sein de leur maison et voilà qu'elle serait contrainte d'errer sans lui dans les environs. Ses taquineries lui manquaient déjà. Avait-elle ne serait-ce qu'une seule personne de son année à apprécier pour de bon ? Rien n'était moins sûr... Entre Mayfair qu'elle ne pouvait pas encadrer, Di Cavour et Scarlett qui ne valaient guère mieux, ça semblait compromis... Si elle ne s'était jamais plainte de se retrouver toute seule lorsque c'était de son plein gré, se le voir imposer était bien plus difficile à accepter. Tout avait volé en éclats durant cette fin d'année et il n'y aurait plus personne avec qui arranger les choses à la rentrée prochaine. C'était injuste. Elle n'avait jamais rien fait qui vaille une telle punition, du moins pas à eux. Si elle n'avait jamais été une camarade merveilleuse, elle n'avait jamais eu de mauvaises intentions envers ses proches, oubliant sans mal la peste qu'elle pouvait être en temps normal... Mais ça n'y changerait rien. Absolument rien... Whitby ne paraissait pas avoir ce problème. Si son seul soucis s'était limité à Sélené, la vie aurait été merveilleuse, mais non. Il avait fallu que la seule personne à devoir être à ses côtés pour supporter ça se soit fait la mal devant l'ampleur des dégâts et que les rares personnes avec qui elle se sentait bien aient disparu de la circulation, faisant de Poudlard une fourmilière géante où sa place paraissait incertaine.

« De toute façon, j’ai fait une croix sur Alexander, cette histoire de punition me reste en travers de la gorge, ça m’étonnerait que je tente un jour quoi que ce soit. Il partira, je n’entendrais plus jamais parler de lui et ça me convient parfaitement. »

La Préfète rit nerveusement alors que les larmes se remettaient à briller dans ses yeux. Elle l'avait l'affreuse impression de s'entendre, et se rendait compte à quel point c'était un discours peu convaincant, réalisant par la même occasion combien elle voulait le voir rester. Elle soupira tristement et ramena doucement ses jambes contre elle, fixant d'un air lointain les braises éteintes qui s'étendaient dans la cheminée. Il fallait être réaliste, toute sa vie n'était plus désormais qu'un tas de ruines sur lequel il faudrait rebâtir à la hâte quelque chose pour un an, loin des piliers qu'elle avait pu y avoir. Il ne restait plus rien que des larmes, des regrets et quelques souvenirs qu'elle aurait préféré de loin oublier. Peut-être aurait-elle dû privilégier un véritable entourage à une popularité aussi bancale qu'inutile ? Si elle avait passé ses six dernières années à briller aux yeux du château, qu'en avait-elle obtenu ? Elle était détestée par la majorité de ses camarades — et même si elle aimait croire qu'il s'agissait là que de la simple jalousie, il fallait admettre que ça semblait peu probable —, passait pour la dernière des imbéciles de son propre choix et on entendait souvent des rumeurs toutes plus abracadabrantes les unes que les autres sur la manière dont elle obtenait ses bons résultats, elle ne faisait confiance à personne et c'était bien entendu réciproque, elle parvenait même à s'éloigner de Danah qui semblait en avoir assez de l'entendre glousser pour un oui ou pour un non. D'ailleurs, son attitude avait peut-être des répercutions négatives sur les fréquentations de sa soeur ? Elle n'avait jamais pris soin de vérifier, faisant passer son intérêt avant celui de sa cadette, comme elle l'avait toujours fait.

"Dommage qu'il existe encore des Préfets qui font leur travail, n'est-ce pas ?"

Son attirance pour le Serdaigle ne devait pas être bien importante si elle réussissait à la mettre de côté pour une histoire de punition. Qu'elle aurait aimé pouvoir en faire autant. Après tout, ils avaient passé quatre ans à se pourrir mutuellement la vie, elle devait en avoir des tonnes, des choses à lui reprocher et qui aurait largement suffit à tirer un trait sur cette histoire. Mais non... Ça aurait été bien trop simple. Elle craignait d'ailleurs qu'il puisse continuer indéfiniment, faire de sa vie le plus insupportable des enfers, sans que ça n'y change rien. Enfin, Astride avait probablement raison. Renoncer à l'impossible était sûrement la meilleure chose à faire, dans son cas comme dans le sien et il était bien regrettable qu'elle n'y parvienne pas. Faire comme s'il n'y avait rien, aller retrouver sa meilleure amie en lui expliquant qu'elle s'était lamentablement trompée, qu'elle comprenait désormais qu'elle ait voulu la protéger et qu'elle était prête à se plier à ce qu'elle voulait puisqu'elle semblait avoir eu raison sur toute la ligne. Mais non... Quelques restes de sincérité planait encore sur leur baiser, le laissant être à lui seul la meilleure raison qu'elle eut trouvé de continuer en vain à espérer que tout n'était pas fichu. Elle était bien entendu trop fière pour l'admettre, ou du moins le souhaitait-elle. Il partirait, et elle n'aurait jamais le fin mot de cette histoire. Elle sentit sa gorge se nouer de nouveau et resserra machinalement ses bras autour de ses jambes comme si cela pouvait éloigner la crise de larmes qui se préparait doucement. Elle n'était plus bonne qu'à ça. Pleurer encore et toujours... Qu'elle était loin la fille insensible qu'elle avait connu. Qu'elle lui manquait...

« Et s’il ne sort pas ? Tu l’as dit toi-même, c’est un crétin, je l’ai jamais vu ouvrir un bouquin de cours et je crois pas aux miracles. Ou alors, il travaille en cachette, mais tu ne peux pas être sûre et certaine qu’il ne sera pas encore dans tes pattes l’an prochain. »

Sarah reposa brusquement les yeux sur sa camarade lorsqu'elle parla de travailler en cachette. Ça pouvait aisément passer pour la surprise qu'elle puisse envisager le Gryffondor en arriver à de telles extrémités même s'il s'agissait en fin de compte que de la crainte que son image d'écervelée vole en éclats. Il s'agissait de Scipion, il y avait bien peu de chance qu'il travaille tout court. Elle le saurait. Elle passait souvent ses soirées à errer dans les couloirs pour trouver une salle abandonnée et faire ses devoirs le plus discrètement possible, elle l'aurait malheureusement croisé au moins une fois. L'idée qu'il reste un an de plus la rassurait autant qu'elle l'effrayait. Comment pourrait-elle supporter sa présence à la fois si près et si loin d'elle un an de plus ? Le croiser encore et encore en feignant l'indifférence ? Se retrouver dans les mêmes salles de classe tous les jours, pour un peu qu'il les fréquente ? Comment pourrait-elle se concentrer un tant soit peu sur ce que diraient ses professeurs s'il était là, à quelques tables d'elle ? Elle avait envisagé un moment tout mettre en oeuvre pour le faire échouer à ses examens mais n'avait pas imaginé un seul instant qu'il puisse le faire sans son aide. C'était un crétin, mais il était pas stupide. S'il était arrivé jusque là, c'était certainement pas pour rien ! Il avait eu ses BUSEs, non ? Alors pourquoi n'aurait-il pas ses ASPICs ? C'était sensiblement la même chose en fin de compte. Il obtiendrait des notes suffisantes pour quitter l'école et disparaîtrait de sa vie tout aussi rapidement qu'il y était entré, emportant avec lui tout ce qu'elle avait pu construire grâce à lui. Comme elle s'y attendait, les larmes se remirent à couler le plus normalement du monde.

"Il partira. Il doit partir. Il le faut. Je veux pas qu'il reste un an de plus..." souffla t-elle difficilement alors que sa respiration s'accélérait doucement, les battements désordonnés de son coeur résonnant dans chaque parcelle de son corps. "Il a pas le droit de me laisser là. Il a toujours été la personne la plus importante de ma vie, même quand je le détestais. Je deviendrai quoi sans lui ? J'veux pas qu'il parte..."

Pour la logique, on y repasserait. Ça n'avait aucun sens, elle en avait bien conscience et prononcé ça semblait encore plus stupide encore. La brune devait bien s'amuser à la voir être tombée si bas, elle qui s'était toujours prétendue supérieure à tout et à tout le monde, prise à son propre jeu... Enfin... Ça n'avait pas grande importance pour le moment. Si elle avait souhaité lui nuire, elle en aurait eu assez de toute façon alors un peu plus ou un moins, quelle différence ?
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

[ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. [ANNEE 2017-2018] Douce nuit. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[ANNEE 2017-2018] Douce nuit.
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sauter vers: