[ANNEE 2017-2018] Deux ans après, il fallait passer par-là.

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« Oui, il va partir de Poudlard en effet … Je sais pas trop. Ça risque d'être dur, surtout s'il part faire son tour du monde mais … Je l'aime vraiment, et je crois que lui aussi, alors on devrait réussir à tenir une année ! Et il y aura toujours les vacances … »

Le visage de Lara avait changé, la jeune fille avait l’air de s’être fermée d’un seul coup. Il ne pouvait que la comprendre, ils étaient confrontés tous les deux au même problème sauf que dans le cas de Lara, ça devait être un peu plus dur d’accorder sa confiance. Cooper n’avait rien contre le petit ami de Lara, au contraire, c’était un jeune homme qu’il appréciait parce qu’il était simple, toujours de bonne humeur et par voie de conséquence de bonne compagnie. Seulement, il aurait fallu être sourde pour ne pas avoir connaissance de son ancienne ou actuelle réputation de coureur, ce n’était parce qu’il semblait s’être posé un moment que tout le monde avait cru à cette histoire d’amour qui semblait pourtant sérieuse pour le coup. Le serpentard n’avait pas du tout l’intention de s’en mêler. Si Lara avait choisi de s’embarquer dans cette relation, c’était qu’elle devait y croire et faire assez confiance à Alexander pour se le permettre. A quoi bon la mettre en garde et semer le doute ? Des doutes, elle devait en avoir bien assez toute seule, pas la peine de lui mettre une pression supplémentaire. Si le serdaigle avait décidé de changer c’était le droit le plus strict et ce n’était pas parce que certaines personnes avaient du mal à s’y faire, qu’il allait voir d’un mauvais œil que Lara soit la nouvelle proie d’un simple tombeur. Si elle y croyait, il voulait y croire aussi. De toute façon, dans le cas contraire, ça lui aurait posé quelques problèmes. Il appréciait la compagnie des deux jeunes gens et ne se voyait absolument pas prendre parti en cas de dispute. Il était d’ailleurs fort probable qu’Alex ne lui demande pas son avis sur la question, mais s’il redevenait aussi proche de Lara qu’il avait pu l’être quelques années plus tôt, elle allait forcément se confier à lui et tenter de lui demander conseils. Sauf que Cooper était aussi nul en amour qu’il l’était en cours, il avait beau faire des efforts monstrueux pour y arriver, ses relations se terminaient souvent en échecs cuisants qui lui pesaient dans un premier temps bien qu’il parvienne généralement à refaire surface sans trop de problème. Enfin, a n’avait pas été tout à fait le cas avec Naïa, puisqu’il s’était enfermé dans un mutisme des plus total refusant d’adresser la parole à qui que ce soit, mais il espérait tout bonnement que c’était une réaction normale dû à l’échec d’une première relation amoureuse et qu’il réagirait dorénavant d’une façon plus adulte s’il venait à rencontrer des difficultés.

« J’ai le même problème, mais sur deux ans, donc bon… Sauf que tu seras à Poudlard et moi dehors théoriquement, on échange ? »

Il avait essayé de reprendre un ton plus enjoué pour la conversation ne parte pas directement sur leurs doutes et leurs appréhensions, il n’avait pas envie d’avouer à Lara qu’il n’était même pas sûr d’avoir envie de réussir son année simplement pour rester aux côtés de Bonnie. Il n’était pas du genre à s’étendre sur les détails de sa relation, et s’il avait dû en parler, il aurait probablement mentionné Oliver qui représentait une menace pour lui et dont la présence se faisait de plus en plus pesante au fur et à mesure que les jours passaient. Cooper allait être obligé de quitter l’école en fin d’année, mais le poufsouffle allait rester, fidèle au poste, il pourrait voir la vipère aussi souvent qu’il le voudrait et Cassidy serait probablement ravie d’être débarrassée de ce stupide serpentard qui gâchait la vie de sa meilleure amie. En définitive, quitter l’école lui faisait réellement peur. Et si un jour, il recevait un simple hibou de la part de sa petite amie, lui annonçant qu’elle préférait mettre un terme à leur relation. Il voyait ça comme une évidence. L’éloignement, les commentaires de ses proches, le manque qui allait forcément se faire sentir au moins au début de leur séparation, c’était autant d’éléments qui lui laissaient penser que leur relation pourrait s’arrêter du jour au lendemain lorsque les cours auraient repris. Pour l’instant, tout allait très bien entre eux, ils se voyaient très souvent, ne s’étaient encore jamais disputés, tout du moins pas depuis qu’ils étaient ensemble et ça promettait de durer au moins jusqu’aux vacances d’été. Ils seraient séparés déjà pendant un temps puisqu’ils ne devaient partir que la seconde semaine de juillet, mais ça ne serait pas pareil que lorsque la rentrée se rapprocherait. Là, ils ne pourraient pas vraiment se fixer de date pour un prochain rendez-vous, il pourrait s’écouler, une semaine, trois semaines, un mois avant qu’ils ne puissent se revoir. Avec la fac, le jeune homme ne savait pas qu’elle serait son rythme de cours et comment il pourrait gérer ses devoirs, ses nouvelles fréquentations et sa petite amie. Il n’était pas du genre à tout délaisser pour aller attendre Bonnie aux grilles de l’école dès qu’il le pourrait. Il était bien conscient qu’il devait avoir une vie même si elle lui manquait, leur façon de faire actuelle n’était d’ailleurs pas la meilleure puisqu’ils délaissaient de plus en plus ses amis. Enfin, ce n’était probablement pas le moment de se faire un sang d’encre à ce sujet, il faudrait d’abord qu’ils en discutent tous les deux.

« Toi ? Professeur ? Je plains tes pauvres élèves ! C'est un beau projet, et je suis sûre que tu y arriveras, tu à l'air de t'en donner les moyens, rien ne devrait t'empêcher de réussir. »

Le jeune homme ne put retenir un sourire. Bien sûr, il s’attendait à ce qu’elle soit étonnée. Il y avait de quoi l’être, il avait toujours eu beaucoup de mépris pour l’enseignement. Mais en reprenant ses études en main, il s’était rendu compte que certaines matières pouvaient l’intéresser et notamment l’arithmancie. Lors des rendez-vous d’orientation avec son directeur de maison, il avait donc émis l’hypothèse de faire des études dans ce domaine et donc d’en faire son futur métier. Pour cela, évidemment, il fallait qu’il se mette vraiment au travail et réussisse à avoir d’assez bonnes notes en la matières pour prétendre pouvoir ensuite entrer en faculté et réussir brillamment ses années d’études supérieures. Enfin, brillamment… Cooper restait partisan du moindre effort et s’il travaillait autant c’était dans le seul et unique but d’avoir ses ASPICs de justesse et non pas de les décrocher brillamment avec les félicitations de l’ensemble des professeurs et même un petit mot de la directrice. C’était d’ailleurs une des nombreuses choses que son père reprochait au serpentard, il n’était pas assez ambitieux, et dans la vie, pour ne pas se laisser écraser par les autres, il fallait justement avoir un minimum d’ambition. Le serpentard ne voyait pas les choses de cette façon, il préférait nettement faire ce qui lui plaisait quand ça lui plaisait et voir plus tard pour le reste. En même temps, les adultes en demandaient toujours beaucoup trop aux adolescents. Comment savoir aussi jeune quel profession il voudrait exercer toute sa vie ? C’était tout bonnement impossible, il n’avait pas fait assez d’expériences, pas acquis assez de maturité pour ça et personne ne semblait vouloir le comprendre. Normal, il y avait toujours plein de petits intellos qui réussissaient tout partout, qui n’avaient aucun problème à savoir ce qu’ils voulaient faire plus tard, aucun problème pour obtenir les notes nécessaires pour y arriver et aucun problème pour avoir une vie heureuse et bien remplie par la suite. C’était incroyablement frustrant. Cooper s’octroyait le droit à l’erreur, il voulait pouvoir prendre une direction qui ne lui convenait pas et pouvoir s’en rendre compte par lui-même et faire marche arrière sans que personne ne vienne lui mettre des bâtons dans les roues, mais visiblement, c’était beaucoup trop demander.

« J’étais sûr que tu te moquerais ! Je ne sais pas si je vais y arriver, mais au moins je vais essayer, j’ai un but maintenant. Je n’en avais jamais eu avant, du coup, je ne fichais pas grand-chose. »

Lara n’aurait probablement pas de mal à y croire puisqu’elle en avait été le premier témoin. Certes, elle était arrivée à Poudlard un an après lui, mais il lui avait fait très vite découvrir ses habitudes et elle avait dû se rendre compte sans perdre de temps que les salles de cours n’étaient pas ses endroits préférés. Sa meilleure amie lui avait manqué lorsqu’il s’était retrouvé à Poudlard tout seul la première année, mais il avait réussi à combler son absence en explorant le château et en dénichant plein d’endroits cool qu’il pourrait lui montrer lorsqu’elle viendrait le rejoindre. Tout c’était d’ailleurs passé comme il l’avait prévu à son arrivée, mis à part qu’il s’imaginait bêtement qu’elle viendrait le rejoindre chez les serpentards. Mais non, il en avait été tout à fait autrement. Son père, toujours très à cheval sur cette histoire de sang-pur avait été bien embêté de voir que la Miss Di Cavour n’avait pas rejoint raison de la maison qu’il considérait comme la plus noble des quatre, mais il n’en avait rien laissé paraitre. Après tout, leurs parents respectifs étaient amis depuis si longtemps, il ne pouvait se permettre de renier son meilleur ami parce que la seule fille qui lui restait était allé chez les rouges et or. C’était l’une des rares fois où Cooper avait pu admirer le comportement de son père, pour une fois il avait laissé ses minables valeurs de côté. Heureusement, il n’était pas non plus à cheval sur le sang au point de vouloir éradiquer les sang-purs et de devenir le prochain mage noir, mais il préférait les savoir loin de sa famille, ce qui était la chose la plus stupide qu’il ait jamais entendu. Qui plus était parce qu’il avait des amis qui ne l’étaient pas et il n’y voyait aucun inconvénient puisqu’il les connaissait depuis longtemps, seulement, lorsque c’était au tour de son fils, il préférait qu’il se retrouve avec des gens comme les Rosenberg et lorsque Cooper lui avait expliqué qu’il ne pouvait plus voir leur fille en peinture, il s’était mis dans une rage folle que le jeune homme avait trouvé aussi disproportionnée qu’inutile.

« Je cache ma surprise, d'accord. »

Le jeune homme ne put s’empêcher de rire. Elle devait penser la même la même chose que lui en fin de compte, qu’il n’était pas un véritable garçon et que donc, pas conséquent, il ne pouvait pas avoir de petite amie, qu’il resterait toujours célibataire et son meilleur ami avant tout. Pourtant, il avait prouvé que leur amitié était plus que fragile et qu’il pouvait y mettre un terme en claquant des doigts s’il le désirait. Bien sûr, il se maudissait et se maudirait probablement éternellement de l’avoir voulu un jour. La légèreté de leur conversation lui avait manqué auparavant. Il retrouvait la fluidité qu’il avait eu à prendre la parole lorsqu’il se trouvait en sa compagnie. D’habitude, c’était un jeune homme discret, un peu effacé même. Il n’aimait pas trop s’étaler sur sa vie privée devant tout le monde et ne le faisait pas plus que nécessaire. Peu de gens pouvaient se vanter de connaitre son passé voire même son présent. Bonnie elle-même ne connaissait encore rien de sa vie. Il ne lui avait parlé ni de la dépression de sa mère, ni de la haine qu’il éprouvait envers son père. En même temps, il lui arrivait seulement rarement de revenir sur le passé douloureux de Liz, il n’était même pas sûr d’avoir déjà eu une réelle conversation avec Lara à ce sujet ? Après tout, qu’est-ce qu’il y avait à en dire ? Pas grand-chose en réalité, Cooper était trop petit pour s’en souvenir, il savait juste qu’il avait vu que sa maman n’allait pas très bien et que son papa n’était pas là pour l’aider à aller mieux, qu’elle ne voulait pas se lever le matin et qu’elle restait couchée jusqu'au soir presque sans bouger. En réalité, de sa vie à Los Angeles, il ne lui restait que de petits détails très flous, il ne se souvenait pas de la maison qu’il avait pourtant eu l’occasion de voir en photo sans qu’elle lui rappelle quelque chose, il ne se souvenait pas non plus s’être fait des amis là-bas ou avoir eu une quelconque passion ou quelque chose qui lui manquait. C’était tout simplement comme s’il avait commencé à vivre à l’âge de cinq ans et pas avant, tout le reste avait été supprimé par son esprit. Finalement, il s’en fichait un peu, s’il ne s’en souvenait pas, ça ne devait pas être bien important.

« Oui, et je crois que je viens de découvrir une partie des raisons qui te poussent à y passer beaucoup de temps ! »

Elle s’amusait bien à le taquiner et il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Pourtant, contrairement à ce qu’elle pensait c’était bien les cours, et avant tout le travail qu’il avait à fournir qui le poussait à se rendre là-bas, bien sûr, la compagnie de la jeune fille était un avantage non négligeable mais ce n’était pas le but premier. Et puis, les séances de bécotage en plein milieu d’une salle remplie d’élève studieux ne lui disaient trop rien. En fait, c’était surtout s’afficher en publique qu’il n’aimait pas spécialement. Il n’en voyait pas trop l’intérêt en réalité. Il lui arrivait pourtant assez souvent de croiser des couples enlacés dans les couloirs. Pourtant, il n’était pas du genre à les envier et à vouloir faire pareil. Et heureusement, parce qu’avec Bonnie, il ne fallait pas trop compter là-dessus. Le moins qu’on puisse dire était que leur relation n’était pas spécialement physique, ça ne lui déplaisait pas tant que ça, même si par moment, il aurait aimé qu’elle devienne une adolescente normale pour qu’il puisse enfin réussir à la comprendre. La plupart du temps lorsqu’il s’agissait d’anticiper les réactions de sa petite amie ou de savoir comment se comporter avec elle, il était plutôt nul. Au moins, ça ajoutait un peu de piment et de mystère, mais il avait tout de même continuellement l’impression de faire des gaffes et ce n’était pas forcément très agréable. Mais bon, pour le moment, elle ne l’avait pas encore jeté c’était bien signe qu’elle l’appréciait comme il était et n’aurait pas voulu en changer un autre. Elle lui avait tout de même accordé son premier baiser et sa confiance par la même occasion. Certes, elle était complétement flippée, pas du tout normale, mais c’était comme ça qu’il l’aimait et n’aurait voulu en changer pour rien au monde. Bon, après, même s’il voyait les choses de cette manière, il ne pouvait pas s’attendre à ce que ça soit le cas de tout le monde, bien au contraire, les gens allaient les dévisager bizarrement en apprenant leur relation, si ce n’était pas déjà fait, d’ailleurs.

« Comme c’est bas ! Et complétement faux en plus ! Je travaillais déjà autant à la bibliothèque avant même qu’on sorte ensemble. Bon, c’est vrai que ça me fait plaisir d’y aller pour la retrouver, mais c’est avant tout pour le travail…. Si, si, je t’assure. »

Lui-même avait un peu de mal à y croire et savait que sa meilleure amie serait plus difficile encore à convaincre. Il ne lui manquait plus que les lunettes pour faire croire qu’il faisait partie de la petite bande d’intellos de la bibliothèque, ça faisait totalement cliché mais qu’importe…

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*Le ton enjoué du O'Connor alors que le sujet abordé ne devait pas être tout rose, ni pour l'un, ni pour l'autre, fit sourire la brunette et réussit à la détendre un peu. Il y avait des couples dans une situation pire que la sienne, elle ne devait pas se plaindre. Et puis, tant que Alex et elle y croiraient, leur relation tiendrait bon, c'était à ça qu'elle devait se raccrocher et non pas à ses doutes qui tournaient dans son esprit continuellement. La proposition de Cooper était tentante, si tout pouvait être aussi simple … Simplement changer de place, et se retrouver là où chacun souhaitait être.*

L'idée est trop tentante, mais malheureusement impossible ...

*Elle soupira et jeta un coup d’œil circulaire dans la pièce qui avait abritée les deux anciens meilleurs amis et qui les avait vus se réconcilier. Elle savait qu'elle se souviendrait toujours de cette scène, et que les chaises ainsi que les tables poussiéreuses resteraient gravées dans sa mémoire. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on se réconciliait avec son meilleur ami à qui on ne parlait plus depuis près de deux ans. Même s'ils allaient devoir se quitter dans quelques semaines à peine … Lara soupira. Deux des personnes qu'elle aimait le plus allait la quitter, pour la laisser seule au Château.*

Je surveillerais Bonnie, et toi de ton côté, surveille donc Alex !

*L'Italienne lui fit un clin d’œil, démontrant qu'elle plaisantait. Oh, elle ne serait pas contre que Cooper veille à ce que les filles de l'université ne s'approchent pas trop près de Alex, mais elle n'avait pas l'intention de le faire espionner. La confiance. Elle lui faisait confiance, et essayait d'enterrer au plus profond d'elle même sa jalousie. Ce n'était pas facile, mais elle pouvait le faire. Elle n'avait pas peur qu'il la trompe simplement … qu'avec l'éloignement il ne soit plus aussi sur de ses sentiments et qu'il décide tout bonnement de rompre. Mais elle ne devait pas penser à ça, ne pas penser à ça, ne pas penser à ça … Ils allaient tenir. Point. Un an, un an seulement. Après elle pourrait aller le retrouver. Même si ça allait être dur. Elle avait déjà souffert de l'absence de Cooper, qui n'était pas là aux grandes vacances, près à passer ses semaines habituelles avec sa meilleure amie … Leurs parents avaient dû se demander ce qu'il leur était arrivé. Eux, inséparables en temps normal, et soudainement, plus rien. En tous les cas, s'ils s'étaient posés des questions, Lara n'avait subit aucun interrogatoire. On l'avait laissée tranquille. Peut-être que Cooper avait dû répondre aux interrogations de ses parents, lui. La jeune femme savait qu'il n'avait pas une famille aussi cool que le père de la brune, même s'ils avaient du en parler deux fois à tout casser.*

*La Gryffone hocha la tête aux paroles de son ami. Ce qu'il disait était logique. S'il n'avait eu aucun but durant ces six dernières années, il n'allait pas travailler dans le vent. Maintenant qu'il en avait un, il allait se donner les moyens de réussir, pour parvenir à son but. C'était comme ça que ça fonctionnait, tout le monde était motivé par quelque chose. Cooper avait simplement mis un peu plus de temps à trouver son quelque chose.*

Je ne me moque qu'à moitié ! Je suis sérieuse quand je te dis que tu y arriveras.

*Elle sourit, laissa passer quelques secondes avant d’enchaîner avec innocence.*

Ceci dit, je devrais peut-être songer à déménager pour ne pas envoyer mes futurs enfants à Poudlard.

*C'était un gros mensonge. Elle ne comptait pas quitter l'Angleterre, pas immédiatement en tous les cas. Certes il y avait … ce projet. Qui lui tenait à cœur, et dont elle n'avait parlé à personne. Si quelqu'un savait … Elle grimaça, mais reprit bien vite son sourire habituel. Non, elle n'allait pas quitter l'Angleterre. L'Italie lui manquait, mais c'était ici chez elle, maintenant. Et puis, elle ne ferait jamais confiance à personne d'autre que Cooper pour s'occuper de ses potentiels futurs enfants.*

*Sa piètre opposition à ce qu'elle lui avait dit la fit rire. Elle allait le croire, bah tiens. Peut-être qu'au début ça n'avait pas été le cas, et même si aujourd'hui il avait un but bien précis, Bonnie devait quand même bien le motiver.*

Je te crois ! Seulement quand tu dis que ça te fais plaisir d'aller la retrouver !

*Lara sourit à nouveau, toujours aussi innocemment. Ils recommençaient à se taquiner, comme avant, comme si rien n'avait changé. Sauf que beaucoup de choses étaient différentes, même s'ils en accommodaient plutôt bien. Le temps se rappela au bon souvenir de la jeune femme, qui se demanda depuis combien de temps ils étaient là. Elle entrouvrit la porte, pour remarquer que le couloir était un peu plus sombre que lorsqu'ils étaient entrés dans la pièce. Il allait peut-être être temps de mettre fin à leurs retrouvailles. La Di Cavour n'en était pas triste. Après tout, ils avaient parlés, s'étaient réconciliés, et étaient sur la bonne voie pour retrouver leur ancienne amitié. C'était le temps, et simplement le temps qui allait pouvoir faire le reste. Lara s'approcha du Serpentard et passa ses bras autour de son cou pour lui faire un câlin. Elle sourit, songeant qu'ils n'avaient pas étés aussi proches depuis deux ans, alors que c'était leur quotidien avant. Il y avait quelques heures encore, elle pensait à ça avec amertume, qui était désormais envolée. Reculant de quelques pas, elle lui adressa un sourire des plus sincère, et lâcha quelques mots sur le même ton :*

Ça m'a fait plaisir, Coop'.

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« L'idée est trop tentante, mais malheureusement impossible ... Je surveillerais Bonnie, et toi de ton côté, surveille donc Alex ! »

Elle n’avait pas tort. De toute façon, concrètement, Cooper ne pouvait pas envoyer Lara faire ses études à sa place et il aurait certainement de moins bons résultats qu’elle en passant ses ASPICs. C’était bien malheureux, mais c’était un fait. De toute façon qu’ils plaisantent à ce sujet ou non ne changerait rien. L’an prochain ils seraient loin. D’ailleurs, ils n’avaient évoqués que la possibilité d’être loin d’Alexander et de Bonnie mais pas celle d’être éloignés l’un de l’autre et c’est pourtant ce qui allait se produire, ils n’auraient pas un soutien respectif et c’était bien dommage. Pour ce qui était de surveiller Bonnie et même si Lara n’était pas sérieuse, il avait déjà songé à cette hypothèse maintes et maintes fois. Ce n’était pas parce qu’il ne lui faisait pas confiance, bien au contraire, c’était à la gente masculine qui peuplait le château qu’il avait du mal à l’accorder. Après tout, s’il avait trouvé Bonnie attirante, il ne devait pas être le seul et en ce moment il virait un peu parano, étant persuadé que quelqu’un attendait son départ pour se jeter sur sa petite amie et la lui piquer sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher. De toute façon, si la vipère voulait aller voir ailleurs, il serait trop loin pour l’apprendre et trop loin pour pouvoir faire quelque chose contre ça, il fallait donc qu’il se détente un peu, imagine qu’ils entretenaient une relation sérieuse qui allait durer longtemps et qu’elle était assez solide pour pouvoir résister à une potentielle tentation. Cooper ne savait absolument pas s’il en aurait de son côté, mais il n’avait jamais eu envie de tromper une de ses petites amies auparavant, ce n’était pas maintenant qu’il allait commencer. Malheureusement, le serpentard n’était pas en mesure de prédire l’avenir et il trouvait ça bien dommage en l’occurrence. Mais qu’importe, il fallait surtout qu’il profite de la fin de l’année pour emmagasiner un maximum de bons souvenirs et qu’il puisse partir en ayant la satisfaction de n’avoir rien manqué.

« La confiance règne. Fais confiance à ton Alex, je suis sûr qu’il va être sage. Je pourrais même pas vraiment le surveiller tout le temps à moins qu’on suive le même cursus.»

Comme l’avait fait Lara avant lui, Cooper plaisantait. En plus, de ce que lui avait dit Alexander, il allait partir voyager aux quatre coins de la planète alors que le jeune homme allait rester bien gentiment à Londres, auprès de papa et maman qui lui financeraient ses études universitaires. Pourtant, lors de leur première rencontre aux Trois-Balais, le serpentard avait ouvert des yeux grands comme des soucoupes en entendant parler du projet de son ami, il le trouvait fou et ambitieux, mais aussi incroyablement intéressant. Partir seul, sans but devait être assez angoissant au départ, mais il allait certainement faire de belles rencontres, découvrir des choses nouvelles et gagner en maturité. Prendre une année sabbatique comme celle-ci devait être assez intéressant finalement, enfin du point de vue de Cooper. Le jeune homme adorait et avait toujours adoré voyager, il aimait être loin de ses racines, sortir, voir du pays, découvrir de nouvelles cultures lui donnaient l’impression d’être plus vivant que jamais et rien que pour cette sensation, il aimait beaucoup partir loin de chez lui. Cependant, il n’avait jamais eu envie de partir de cette manière tout de suite après la fin de sa scolarité à Poudlard, il devait déjà emmagasiner un maximum de fonds en travaillant peut-être comme barman ou quelque chose dans le même genre. Alexander quant à lui, avait fait le choix de partir sans rien, ce qui allait rendre son périple un peu plus compliqué à vivre au quotidien, certainement pas ça n’allait pas être beaucoup moins intéressant. Enfin, de toute façon, les parents du serpentard voulaient absolument qu’il fasse des études, et déjà, il n’avait pas franchement choisi une voie aussi prestigieuse que son père l’aurait souhaité, mais au moins, il se pliait à la volonté parentale et de bonne grâce en plus, ils devaient franchement s’en estimer heureux, parce que ce n’était pas gagné d’avance. Cooper s’était mis un peu de plomb dans la cervelle cette année, et il fallait espérer que son cher papa le remarque, sinon ils allaient droit dans le mur encore une fois.

« Je ne me moque qu'à moitié ! Je suis sérieuse quand je te dis que tu y arriveras. »

Le jeune homme ne pouvait qu’admirer la confiance que Lara avait en lui-même après toutes ces années. Elle le croyait encore capable de réussir tout ce qu’il entreprenait, de tout faire sans jamais être confronté à une quelconque difficulté, c’était plutôt gentil de sa part, mais c’était bien loin de la réalité. En règle générale, Cooper avait toujours eu beaucoup de mal à franchir les obstacles qui lui barraient la route, il n’était doué pour rien ou en tout cas pour pas grand-chose. Dans le social déjà, il avait de gros problèmes pour extérioriser, pour s’ouvrir aux autres, pour se confier. Ce n’était pas un problème de confiance, mais il n’avait jamais éprouvé le besoin de s’étendre sur ses petits tracas quotidien tout en sachant que ça lui serait de toute façon bénéfique s’il osait ouvrir la bouche. Comme pour Oliver, par exemple, s’il avait osé aborder ses craintes avec Bonnie dès qu’il avait commencé à en avoir, il ne serait probablement pas encore en train de se demander si oui ou non, le poufsouffle avait des vues sur sa petite amie, et s’ils entretenaient une relation secrète. Après tout, c’était encore tout à fait possible, la vipère passait quand même un temps fou avec lui, même si comparativement, elle en passait plus avec Cooper en ce moment. Seulement, il ne pouvait empêcher cette appréhension de revenir, toujours plus vive et plus envahissante à chaque fois qu’il les imaginait ensemble. Il la connaissait beaucoup mieux que lui, et avec le peu qu’il connaissait, le serpentard avait déjà réussi à le trouver attirante, qu’est-ce que ça devait être pour Oliver qui la connaissait depuis des années maintenant… Il ne préférait même pas y penser. Un jour peut-être il oserait prononcer à voix haute ses craintes devant sa petite amie, en attendant bien sagement qu’elle s’explique, mais il avait pour le moment bien trop peur qu’elle se mette à rire ou qu’elle lui avoue qu’il avait frappé dans le mile pour qu’il puisse se le permettre. Cette perspective pas très enthousiasmante le poussait pour le moment à se taire mais il savait qu’il lui faudrait prendre son courage à deux mains avant le début de l’année scolaire suivante, s’il ne voulait pas devenir dingue en les imaginant tous les deux.

« Ceci dit, je devrais peut-être songer à déménager pour ne pas envoyer mes futurs enfants à Poudlard. »

Cooper se mit à rire, ravi qu’elle prenne quand même cette histoire d’études supérieures avec légèreté sans chercher à diriger sa vie et à le pousser vers telle ou telle voie. Parce qu’après tout, elle aurait pu être contente pour lui et se mettre à lui donner des conseils pour tout et n’importe quoi, histoire qu’il réussisse parfaitement son année scolaire. Mais non, elle était fidèle à la Lara qu’il connaissait, elle était enthousiaste sans trop en faire et ne cherchait pas spécialement à diriger sa vie. Il ne pouvait que lui en être reconnaissant. Cette histoire d’enfants lui rappelait qu’ils n’avaient encore jamais abordé ce sujet ensemble. Voulait-elle une famille nombreuse ? Seulement un enfant ? A quel âge ? Il était toujours agréable d’imaginer sa vie future et ses projets d’avenir, mais en l’occurrence avec la jeune fille, ils étaient toujours restés dans un futur proche. Se projeter aussi loin dans l’avenir avait quelque chose de terriblement angoissant d’autant plus que ce n’était pas un avenir si lointain finalement. Quel âge avait Lara dix-sept ans ? Bien sûr, elle n’allait pas fonder une famille dans les deux années à venir, mais il pouvait sûrement compter les années d’adolescence futile qu’il lui restait sur les doigts d’une main. C’était… Effrayant. Cooper n’avait pas vraiment envie de devenir un adulte un jour, ça semblait bien trop difficile à gérer, il n’avait qu’à voir ses parents pour s’en rendre compte et ce n’était pas triste. Les préoccupations d’adultes étaient tellement plus compliquées à supporter que celles des jeunes de son âge, il n’avait pas hâte d’être confronté à des problèmes de logements, d’argent, de scolarisation des enfants, de travail et toutes ces choses qui rythmaient le quotidien d’adultes normaux. En grandissant, ils auraient de plus en plus de responsabilités et ils leur seraient presque impossibles de s’en défaire. Rien que d’y penser, il regrettait de ne pas pouvoir remonter le temps pour redevenir l’espace d’une journée ou de quelques heures, le gamin qu’il était il y a encore peu de temps.

« Je te crois ! Seulement quand tu dis que ça te fait plaisir d'aller la retrouver ! »

Une fois de plus, le jeune homme se mit à rire. Elle passait son temps à le charrier, comme si rien n’avait changé entre eux, comme si tout était comme au premier jour, c’était assez agréable en définitive et il ne regrettait plus du tout d’être dans cette pièce à présent. Ils avaient beau ne pas avoir choisi la plus belle salle de l’école pour leurs retrouvailles, elles n’en étaient pas moins belles et il garderait certainement un très bon souvenir de cette conversation ou tout du moins, de la fin de la conversation. Seulement, il fallait quand même replonger dans la réalité à un moment ou à un autre. Cooper n’était pas sûr d’en avoir très envie. Il lui restait encore des révisions à faire, il allait devoir retrouver Bonnie à la bibliothèque comme d’habitude pour faire ses devoirs et tenter d’avancer dans un planning dont il ne voyait malheureusement pas la fin. Bon, au moins, il serait avec la vipère, c’était déjà ça de positif, mais il n’avait pas forcément envie de mettre une fois encore la tête dans les bouquins et de n’en ressortir qu’à la nuit tombée, si ce n’était pas déjà le cas d’ailleurs. Depuis combien de temps étaient-ils en train de discuter ? Le jeune homme n’en avait pas la moindre idée, mais il n’était apparemment pas le seul à se rendre compte qu’il fallait mettre un terme à leur discussion puisque Lara choisit se moment précis pour se jeter dans ses bras. Il n’avait jamais été très adroit pour ce genre de démonstration d’affection, mais il sera tout de même sa meilleure amie dans ses bras avant de reculer de quelques pas, ce n’était qu’un au revoir de toute façon, ils étaient sur la voie de la réconciliation à présent et ils n’auraient probablement aucun souci à se faire concernant leur futur, puisqu’ils en auraient un quoi qu’il arrive. Cooper était plus que ravi d’avoir une seconde chance même s’il n’avait rien fait pour l’obtenir en réalité, au moins, il pourrait se vanter d’avoir réussi à effacer ses deux années d’absence si toutefois il y parvenait.

« Ça m'a fait plaisir, Coop'. »

Le jeune homme se contenta de hocher la tête. Il n’y avait pas grand-chose à jouter et il ne savait pas vraiment quoi dire de plus. Ça lui avait fait plaisir aussi de renouer avec son amie d’enfance et de repartir sur de bonnes bases et Lara le savait probablement sans qu’il ait besoin de lui dire. Il se contenta donc de lui déposer un bisou sur la joue avant de quitter la pièce, et de prendre la direction de la bibliothèque. Il avait la nette impression d’avoir été propulsé dans un univers parallèle alors qu’en réalité, tout cela était très, peut-être trop, réel.

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