[ANNEE 2017-2018] Deux ans après, il fallait passer par-là.

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*Lara errait, depuis plusieurs minutes, dans les couloirs. Elle avait tenté de travailler, à la bibliothèque, vainement. Finalement, voyant que son cours de ScM lui entrait dans l'oreille gauche et lui sortait par l'oreille droite, elle avait abandonné et était partie de ce lieu silencieux et poussiéreux pour aller s'enfoncer dans la fraicheur des nombreux couloirs. Elle marchait donc, un peu au hasard, espérant avoir une idée brillante lui apparaitre comme ça et lui dire ce qu'elle pourrait faire pour occuper son après-midi. Le prénom d'Alex occupait bien entendu ses pensées, mais elle le savait occupé par une quelconque obligation de son grade de Préfet. Un soupir franchit ses lèvres. Elle replaça une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, et continua à marcher. Effaçant l'idée de trouver une occupation de dernière minute, elle espéra rencontrer quelqu'un, une connaissance. Là encore, un prénom fit surface. Celui d'un Serpentard, qui, fut un temps, avait été son meilleur ami.*

*L'Italienne s'accouda au rebord d'une fenêtre en pierre, et poussa un léger soupir. Elle devait le trouver, lui parler. Mais elle avait l'impression qu'il l'esquivait. Depuis deux longues années ils ne s'étaient pas parlés. Au début, la Gryffondor, incompréhensive, avait bien tenté d'obtenir des explications, de garder nouer des liens qui s'effilochaient sans qu'elle puisse y faire quoique ce soit. Puis avec le temps, il avait presque disparu. Elle n'entrevoyait plus que de rare fois le jeune homme, et il semblait s'évanouir dans les airs dès qu'elle approchait de trop près. Elle avait souffert de cette situation, mais avait eu d'autres personnes sur qui s'appuyer, d'autres personnes qui avaient pu la distraire.*

*Et puis il y avait eu cette rencontre inattendue, quand elle était sortie du bureau de la Directrice avec Scipion. Elle avait bien sentit que Cooper ne s'était absolument pas attendu à ce qu'elle soit en compagnie du Rouge et Or, et il était parti aussi vite que possible, sans lui accorder un regard de plus. Et ça, ça ne lui avait pas plu. Mais bon, que pouvait-elle faire ? Le jeune homme était devenu aussi fermé qu'une huitre. Impossible de lui parler, de l'approcher. Elle se demandait encore et toujours si elle avait fait un truc qui avait entrainé ce comportement du Serpentard envers elle. Mais comme, selon pas mal de rumeurs, il était ainsi avec pas mal de monde, elle en arrivait plutôt à se poser la question de: Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Avant il était emplit d'une certaine joie de vivre, et Lara adorait passer des moments avec lui, malgré leurs maisons respectives.*

*Un nouveau soupir franchit ses lèvres. Elle fronça les sourcils, chassant le jeune homme de ses pensées. Elle pourrait bien essayer de partir à sa recherche, mais le château était bien trop grand, et durant les vacances, personne n'avait un emploi du temps régulier, alors autant chercher un crapaud dans la forêt interdite. L'Italienne laissa échapper un rire en s'imaginant la comparaison entre Cooper et un crapaud.*

*Délaissant sa fenêtre, elle repartit dans sa marche hasardeuse. Elle atteignit le troisième étage, celui qu'elle considérait comme le lieu des salles vides et sans utilité quelconque. C'était un endroit à retenir, si l'on voulait se cacher, échapper à quelqu'un, ou rester seule. Ce qui n'était pas le cas de la Cavour, qui préférait nettement être avec ses amis. Mais comme ceux-ci étaient en majorité rentrés chez eux et qu'elle n'avait aucune envie de sortir du Château, elle continua à laisser ses pieds la guider le long des couloirs, suivant le fil des ses pensées.*

*Un claquement la tira de ces dernières. La Cavour se retourna et fixa une porte, qui semblait être à l'origine de se bruit. Comme personne n'était visible, elle en conclut que quelqu'un venait de rentrer dans cette salle. Curieuse de savoir qui, la Rouge et Or tira sur la poignée et pénétra dans ce qui semblait être une ancienne salle de classe, pleine de chaises et de bureaux poussiéreux et cabossés.*

" Il y a quelqu'un ? "

*La pièce était partiellement plongée dans l'ombre, et encombrée de tellement d'objet qu'il était difficile de séparer les ombres les unes des autres.*

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Cette matinée de cours aurait pu se dérouler comme toutes les autres sans aucun problème d’aucune sorte. De toute façon, pourquoi y en aurait-il eu ? Le jeune homme avait pris l’habitude maintenant de se réveiller aux aurores et de s’extirper de son lit en grommelant contre la terre entière et surtout contre le crétin qui avait inventé les heures de cours. Cependant, son apparente mauvaise humeur ne durait jamais bien longtemps et il finissait tôt ou tard par émerger de sa petite bulle pour rejoindre le monde réel et passer en revue le travail qui l’attendait. En l’occurrence, aujourd’hui, il allait devoir faire face à de longues et interminables heures de cours qui lui rappelleraient inévitablement que ses révisions pour les ASPICs étaient loin d’être terminées et qu’il valait mieux pour lui qu’il se remette au travail sans plus tarder. Seulement, Cooper savait déjà tout ça et détestait qu’on le lui fasse remarquer un peu plus chaque jour. De toute façon, il lui aurait été tout bonnement impossible de travailler plus que maintenant et la seule perspective d’échouer à ses examens après tout le mal qu’il venait de se donner l’angoissait terriblement. Enfin, ça c’était juste la raison officielle, celle que tout le monde avait entendu et qui paraissait la plus logique, suivant le fil conducteur de la remise au niveau qu’il avait entreprit, il y a peu. Dans sa tête, c’était tout autre chose. Le serpentard avait beaucoup de mal à se remettre de sa pseudo-dispute avec Bonnie. Il avait fini par se dire que tout ce qu’elle lui avait balancé à la tête n’avait pour but que de le descendre et qu’elle ne le pensait pas, mais ses commentaires lui revenaient sans cesse en mémoire, remettant un certain nombre de choses en questions pour lui et lui donnant encore moins envie de se retrouver au château l’an prochain. Car finalement, rater ses ASPICs et redoubler une année, c’était donner raison à Bonnie sur toute la ligne, non ? C’était un examen difficile et tout le monde était certainement d’accord pour l’admettre, mais il était un garçon intelligent et rien n’indiquait qu’il ne puisse pas s’en sortir, à moins que Bonnie ait raison et qu’il ne soit en fait qu’un crétin tout juste bon à lui trainer dans les pattes et à ne rien comprendre à rien. Cooper refusait tout net de se sous-estimer et devait constamment se faire violence pour que les reproches de la vipère ne prennent pas le dessus.

C’est justement cette pensée qui lui attira de nombreux ennuis. Cooper devait bêtement se rendre de son cours de potion à son cours de sortilège comme il le faisait presque toutes les semaines depuis de nombreuses années. Seulement, c’était sans compter sur son inattention du moment et les escaliers de Poudlard, qui restaient en place qu’une fois tous les trente-six du mois. Cependant, le jeune homme se sentir à peine bouger lorsque ceux-ci se mirent à changer de place comme bien souvent, et la légère secousse qu’il avait ressentie ne l’empêcha absolument pas de continuer à avancer bien qu’il se trouve un étage en dessous de son objectif. Le couloir du troisième étage n’était pourtant pas exactement pareil, mais la jolie rousse occupait bien trop ses pensées pour qu’il puisse se rendre compte de ce qu’il faisait en réalité et il continua à marcher bêtement, sans pour autant perdre de vu l’objectif de se rendre en cours. Le serpentard aurait pu continuer très longtemps de cette manière s’il n’avait pas rencontré quelqu’un et pas n’importe qui, Lara. Cooper avait pris grand soin de ne jamais se trouver trop près de la jeune fille et voilà qu’il se jetait dans la gueule du loup. Il avait déjà bien trop de problèmes en ce moment pour en rajouter un de plus et il détestait les confrontations, particulièrement lorsque tous les torts lui revenaient. En réalité, la gryffondor avait été une amie fidèle pendant de nombreuses années et il n’aurait normalement pas dû la jeter de sa vie sans ménagement lorsque l’occasion s’était présentée. Heureusement, il put se féliciter intérieurement d’avoir repéré la jeune fille avant que celle-ci ne remarque sa présence et il eut le temps de regarder autour de lui pour trouver une cachette digne de ce nom. Une porte juste à côté de lui attira son attention et quoi qu’il puisse y avoir derrière, il s’en fichait un peu du moment qu’elle passe son chemin et que tout reste exactement comme avant. C’était sans compter le claquement de la porte qui se referma derrière lui. Cooper se maudit intérieurement, tâchant tant bien que mal de s’enfoncer dans la pénombre, histoire qu’il lui soit presque impossible de remarquer sa présence. Car c’était inévitable, elle allait entrer à présent et le son de sa voix ne se fit d’ailleurs pas attendre.

" Il y a quelqu'un ? "

Que faire ? Que faire ? Que faire ? De toute façon, elle allait forcément avancer et chercher d’où provenait le bruit qu’elle avait entendu. Si ce n’était pas maintenant, elle tomberait forcément sur lui un peu plus tard et comprendrait qu’il avait tenté de se cacher pour ne pas la voir. C’était d’une puérilité sans nom et en plus d’avoir à répondre de ses actes, il devrait lui expliquer pourquoi il n’avait plus envie de la voir. En réalité, il était loin, très loin de se désintéresser de la rouge et or, il était juste incapable de réparer les pots cassés et se disait qu’après ce qu’il avait fait pour l’éloigner de lui, il lui serait très difficile de faire marche arrière. C’est pourquoi il avait préféré continuer sur sa lancée, niant totalement le fait qu’il avait tout fichu par terre, ce qui était pourtant une évidence. Cette fois-ci, Cooper eut la lucidité de prendre la bonne décision. Se cacher était stupide et ne servirait probablement à rien, il était grand temps d’affronter en face. Il finit donc par se lever, tâchant tant bien que mal de faire bonne figure tout en remerciant le ciel que la pénombre ne leur permette pas de voir correctement tous leurs traits du visage. Le serpentard se retrouva bien trop vite face à son ancienne meilleure amie et eut inévitablement un pincement au cœur. Il connaissait la jeune fille depuis toujours, comment avait-il pu avoir le cran de l’envoyer balader du jour au lendemain sans même lui donner d’explication ou avoir une raison valable de le faire ? Il n’en savait absolument rien et n’avait réellement pas envie de le lui expliquer. Cooper allait donc faire exactement comme d’habitude, prendre la fuite et le plus vite possible.

« Hmm… Salut Lara… J’étais venu travailler quelques sortilèges. Ravi de t’avoir revue, je vais devoir y aller, j’ai cours. »

Quelle éloquence vraiment. Mais il n’avait pas le temps de se poser de grande questions sur le sujet, franchissant les différents objets éparpillés sur le sol, il prit la direction de la porte, pressé d’être sorti de cette pièce où il étouffait déjà…

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*Le silence fut sa seule réponse durant de longues secondes. La Cavour fouillait l'ancienne salle de classe des yeux, espérant trouver la personne à l'origine du claquement qu'elle avait entendu dans le couloir, mais, sans réel succès malheureusement. Elle restait intriguée, sa curiosité prenant le pas sur le reste de ses instincts. Si ça se trouvait, le claquement avait été le fruit de son imagination, ou bien elle ne connaissait absolument pas la personne qui était venue se réfugier ici. La dite personne ne souhaitait peut-être pas se retrouver en compagnie d'une inconnue, soit dit en passant. Un instant paniquée, Lara se demanda si elle n'allait pas devoir affronter une crise de larme impromptue venant de la part d'une personne qu'elle ne connaissait pas. Bien sur, il avait une possibilité qu'elle connaisse le personnage qui se cachait au milieu des ombres. L'Italienne pesa le pour et le contre de rester ici à attendre que le "quelqu'un" se manifeste. Le pour l'emporta et elle jeta un nouveau coup d'oeil autour d'elle. Elle restait près de la porte, des fois que l'inconnu souhaite partir de la salle en silence. Mais à sa plus grande surprise, une silhouette se découpa, plus nette et plus grande que les autres.*

*La Rouge et Or fixa ses yeux sur le jeune homme, qu'elle n'avait mis que quelques secondes à reconnaitre. La faible luminosité éclairait son visage. Ils restèrent ainsi, quelques secondes, à se fixer, sans que ni l'un ni l'autre ne parle. Cooper se rapprocha un peu, tandis que Lara essayait de trier un peu le flot de pensées et d'émotions qui l'envahissaient. Son ancien meilleur ami ne semblait pas extrêmement ravi de la voir ici, et elle s'en contre fichait pour le moment. Elle sentait un brin de colère monter en elle, tandis qu'elle sentait une foule de question se presser au bord de ses lèvres. Il était en Septième année, cela faisait déjà deux ans qu'il avait décidé, du jour au lendemain, de l'ignorer. Et dire que cela n'avait fait ni chaud ni froid à la Cavour était un pur mensonge. A moins qu'il ne rate ses ASPICS, Lara tenait là une de ses dernières chances de comprendre, de lui parler, et de tenter de renouer des liens perdus avec le Serpentard. Enfin, si ce dernier le souhaitait ... Ce qui n'était peut-être pas le cas. Dans ce cas là, l'Italienne tenterait de se contenter d'explications, s'il consentait à lui en donner, et essaierait de passer tant bien que mal à autre chose.*

*Cooper la tira de ses pensées en lançant un rapide salut, une vague explication, et en entamant des pas pour se glisser derrière Lara et s'approcher de la porte. La Gryffondor mit un peu de temps à reprendre ses esprits. Elle n'allait quand même pas le laisser s'en tirer comme ça ! Elle fit rapidement volte-face et posa sa main sur la poignée de la porte, et planta ses yeux marrons dans ceux du Vert et Argent. S'il voulait vraiment partir il pouvait toujours repousser Lara et partir aussitôt, mais cette dernière espérait quand même qu'il n'oserait pas, ou que son hésitation lui laisserait le temps d'engager leur première conversation depuis deux longues années.*

" Salut Cooper ... "

*Son ton était dénué d'émotion, même si elle devait faire un gros effort sur elle même pour ne pas laisser transparaitre le soulagement tenté de colère qu'elle ressentait. Elle ne lui retourna pas l'hypocrite "Je suis ravi de te voir", même si dans le cas de l'Italienne c'était une réalité.*

" Vu l'heure, tu es déjà en retard, alors un peu plus un peu moins ... "

*Elle laissa sa phrase en suspens, hésitant à prononcer les mots suivants. Finalement elle se lança, sans réussir à masquer la note de douleur qui teintait sa voix.*

" Tu comptes m'éviter pour toujours ou vas-tu me donner des explications ?"

*Lara ne pensait pas qu'il serait utile de préciser sur quoi, l'éloignement soudain et innatendu du Serpentard lors de sa cinquième année flottant entre les deux jeunes gens, presque visible, à la limite du palpable.*

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" Salut Cooper ... "

Le ton employé par Lara le laissa totalement perplexe. Loin d’avoir envie d’être confronté à une violente dispute, il s’attendait à ce qu’elle s’énerve directement et lui hurle ses quatre vérités à la tête. Elle n’aurait certainement pas eu tort et devait avoir accumulé une certaine rancœur ces dernières années, il était clairement peu probable qu’elle s’en débarrasse aussi facilement. Visiblement, elle n’avait pas non plus envie de le laisser partir. Sa main sur la poignée de la porte en témoignait et Cooper lorgna dessus quelques secondes avec l’incroyable envie de la faire disparaitre momentanément. Il devait sortir d’ici tout de suite. Si pour l’instant les choses ne s’étaient pas envenimées, l’insistance de son ex-meilleure amie à le coincer dans cette salle prouvait bien qu’elle avait des choses à lui dire et qu’ils allaient avoir une sérieuse conversation. Le serpentard la redoutait depuis tellement longtemps maintenant qu’il ne pensait pas qu’elle puisse arriver un jour. Après tout, il avait réussi à l’éviter presque pendant deux ans maintenant et dans un peu plus de deux mois, il partirait de l’école et ne la reverrait sans doute plus jamais. Ce n’était pas une bonne chose et le jeune homme en était bien conscient, mais il préférait nettement continuer sur cette voie que de donner des explications claires, nettes et précises sur ce qui l’avait poussé à devenir si distant. Il resta donc muet comme une carpe, attendant bien sagement l’ouverture des hostilités, qui pourtant tardait à venir et le rendait donc encore plus nerveux à mesure que le temps s’écoulait.

" Vu l'heure, tu es déjà en retard, alors un peu plus un peu moins ... "

Certes. Mais que voulait-elle ? Prendre un cours de tricot ? Lui raconter ses chagrins d’amour ? Lui proposer d’aller avec elle à la plage pendant les vacances, comme ils le faisaient lorsqu’ils étaient gamins ? Les souvenirs des bons moments passés en la compagnie de Lara le hantaient encore aujourd’hui et il détestait particulièrement vivre dans le passé. Si elle devait lui dire quelque chose c’était le moment ou jamais. Cooper ressentait une tension étrange, comme si à la minute où les reproches allaient fuser, quelque chose allait exploser, rompant l’entente cordiale, proche de l’indifférence, qu’il avait instaurée ses dernières années. Après tout, ils n’étaient pas spécialement en froid ces derniers temps, il l’avait un peu évité et ils n’étaient plus aussi proches qu’avant, voire plus proche du tout, mais ils ne s’étaient jamais encore pris la tête. Les disputes avaient de toute façon toujours été rares entre eux que ce soit du temps où ils passaient toutes leurs journées ensembles ou à présent alors qu’ils n’échangeaient même plus un regard en se croisant dans les couloirs. Finalement, à bien y réfléchir, la jeune fille n’avait pas non plus tenté de récupérer son meilleur ami ni même de comprendre ses motivations. Cooper savait qu’il faisait preuve de beaucoup de mauvaise-foi ne serait-ce qu’en pensant de cette manière, mais il ne pouvait s’empêcher de tenter de trouver des excuses et malheureusement, il n’en avait aucune.

« Vu comme ça… »

Il était loin de penser une réponse pareille et ne s’attendait même pas à ce qu’elle sorte de sa bouche, mais c’était sa façon à lui de garder son calme et de tenter de maitriser l’angoisse qui l’envahissait. Il détestait les disputes depuis toujours, traumatisme d’enfance lui avait dit un jour une gentille psychologue qu’il avait eu immédiatement envie d’étriper. Certes, voire ses parents se déchirer n’avait pas été spécialement facile pour lui d’autant plus qu’ils étaient sa seule famille et que du haut de ses cinq ans, le petit garçon qu’il était voulait la voir souder. Mais il refusait de croire qu’il était devenu un gros Bisounours simplement à cause de ses géniteurs. Il n’était d’ailleurs pas toujours incroyablement sympathique avec les autres élèves et n’était donc pas considéré comme « l’ami du peuple », cependant il ne pouvait pas vraiment nié avoir toujours cherché à contourner les problèmes au lieu de les affronter. C’était sans doute ce qui l’avait poussé à conserver un semblant d’amitié avec Naïa. Il lui avait pardonné tellement facilement ce que d’autres auraient interprété comme une impardonnable trahison, c’était détourné de tout et de tout le monde à cause d’elle, et pourtant, ils restaient toujours en aussi bon terme, comme si rien ne s’était passé. En réalité, Cooper faisait preuve de lâcheté plus qu’autre chose, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps. Lara venait de lâcher la bombe qu’il attendait plus ou moins avec impatience, et il se retrouvait dans l’incapacité totale d’entretenir une réelle conversation.

" Tu comptes m'éviter pour toujours ou vas-tu me donner des explications ?"

Première question et première hésitation. L’option numéro un lui semblait un peu plus enviable, mais il se doutait fortement que ce n’était pas ce qu’elle avait envie d’entendre et qu’elle ne s’en satisferait pas. Lara l’avait laissé prendre la fuite indéfiniment depuis deux ans et elle tenait là le moyen de comprendre ce qui l’avait poussé à en arriver là, quoi qu’il puisse répondre à présent n’amènerait que davantage de question et cette discussion aurait lieu qu’il le veuille ou non. Seulement, donner de vraies explications de but en blanc sans qu’elle n’ait à le pousser pour les obtenir n’était pas non plus à envisager. Cooper se sentait incapable de monologuer pendant des heures pour lui expliquer l’inexplicable et qu’au final elle ne comprenne rien du tout. Qu’y avait-il à comprendre d’ailleurs ? Pas grand-chose, en vérité. Ils avaient été ami, ils ne l’étaient plus, elle avait trouvé d’autres personnes sur qui comptait, il avait commencé par se complaire dans une solitude quasi-parfaite puis avait fait de même. Où était le problème en vérité ? Lara n’avait plus besoin de lui depuis longtemps, il était donc inutile de ressasser de vieux souvenirs dans une pièce sombre. Ils ne ressortiraient ni l’un ni l’autre grandis de cette expérience, et rien de ce qu’il pourrait dire ou faire ne le ferait mériter un quelconque pardon.

« Qu’est-ce que tu veux savoir ? »

C’était une solution intermédiaire assez intéressante dans son cas. Il n’avait quand même pas eu le culot de lui demander de quoi elle parlait, l’un comme l’autre avait parfaitement conscience de la nature du sujet à aborder et bien que ce ne soit pas forcément facile, Cooper était loin de vouloir jouer les andouilles en faisant semblant de ne pas comprendre ce qu’elle sous-entendait. Restait à savoir si les questions qu’elle lui poserait seraient à sa portée…

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*Légèrement inquiète, attendant une réaction de la part du Serpentard, Lara fixait tour à tour son visage et les meubles de la salle de classe, tendue. Comment devait-elle l'appeler maintenant, d'ailleurs ? Il y a encore deux ans il était son meilleur ami, elle lui racontait tout, lui aussi, ils passaient de nombreux moments ensembles, et maintenant ? Ils étaient un peu comme des étrangers l'un pour l'autre. Enfin, c'était l'impression qu'en avait la jeune femme. Cooper semblait tout aussi tendu qu'elle. Il n'enleva pas la main qu'elle avait posée sur la poignée, l'empêchant ainsi de partir, et lui répondit même. L'Italienne se détendit. Visiblement, il ne comptait pas s'enfuir en courant, et continuer à l'éviter. Enfin ... Pas pour le moment. Mais depuis le temps qu'elle attendait cet instant, la Cavour allait tout faire pour obtenir des explications. Elle avait besoin de comprendre pourquoi, du jour au lendemain, une des personnes dont elle était la plus proche, l'avait totalement éjectée de sa vie. Certes, elle n'en était plus au même point. Au tout début, elle en avait vraiment souffert, et il lui avait fallut un long moment pour accepter la situation. Mais dire qu'aujourd'hui elle était totalement passée à autre chose était totalement faux. Elle voulait toujours comprendre, et, si cela lui était possible, renouer des liens perdus depuis longtemps. Mais ça, ça ne tenait pas qu'à elle. En tout cas, elle ne voulait pas voir le Vert et Argent quitter le château sans avoir pu comprendre et sans avoir essayer de rattraper leur amitié.*

*Pourtant, même s'il aurait légitime de ressentir une intense colère envers le jeune homme, ce n'était pas le cas de Lara. Personne n'aurait pu lui en vouloir d'être énervée. Sauf que, connaissant quand même un minimum le sorcier qui lui faisait face, elle savait que ce serait la meilleure solution pour le faire fuir, lui qui détestait les conflits. Elle ne comptait pas se mettre à lui hurler dessus, loin de là. La question qu'il lui posa, seule réponse, légèrement évasive, à sa propre interrogation, fit soupire la Gryffondor de soulagement. Ils avaient entamé le premier pas vers une discussion qui lui était nécessaire. Restait à savoir si Cooper allait accepter de lui répondre, où s'il allait simplement lui lancer une phrase faussement désolée avant de décamper. Prudente, la brunette inspira avant de demander d'une voix contenue:*

" Je ... Est-ce que c'est ma faute ? "

*Elle fronça les sourcils un instant, plongée dans ses pensées, le regard dans le vide. Considérant que Cooper partirait s'il le souhaitait, quoi qu'il en soit, Lara retira sa main de la poignée, et croisa les bras, ses posées en dessous de ses épaules. Elle n'avait pas besoin de préciser "quoi", l'un comme l'autre savait très bien quel était le sujet de la conversation. Lara avait ressassé cette idée pendant de longs moments. Est-ce qu'elle y était pour quelque chose ? Elle avait eu beau chercher ce qu'elle avait pu faire de mal envers son meilleur ami, elle ne voyait rien. Mais comme elle avait eu brusquement l'impression d'avoir un inconnu à la place d'une personne proche, elle n'était plus sûre de rien. Toujours hésitante, elle continua.*

" Ou ... Pourquoi tu t'es mis à m'ignorer, du jour au lendemain ? "

*Poussant un soupire, Lara passa une main dans ses cheveux. Au fond, ils ne s'étaient jamais retrouvés dans cette situation. Ils ne s'étaient jamais disputés, ou de rares fois, et quand ils étaient encore proches, ils étaient plus complices. Quand Cooper avait décidé de l'ignorer, ils ne s'étaient plus jamais retrouvé seuls, face à face. Et c'était assez étrange pour l'Italienne, de ne pas pouvoir le taquiner comme elle en avait l'habitude, de lui sauter au cou pour le saluer ... Quand ils s'ignoraient, au moins, elle n'en avait même pas la possibilité. Là elle devait se retenir pour ne pas reprendre d'ancien réflexes qui étaient venus avec cette relation. Lara planta ses yeux dans ceux de son ancien ami, y cherchant un indice sur ce qu'il pensait, quelque chose. Elle aurait aimé lui offrir un éclatant sourire plutôt que ce visage plongé dans l'indécision.*

" Qu'est-ce qu'il s'est passé ... "

*Sa voix contenait une note de supplication. L'Italienne tenta de se reprendre. Cette discussion devait avoir lieu. Peut-être que ça lui ferait plus de mal que de bien, mais elle ne voulait pas y couper, et au moins, les choses seraient claires.*

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" Je ... Est-ce que c'est ma faute ? "

Superbe deuxième question… De mieux en mieux. Cooper n’en avait absolument aucune idée. Est-ce qu’être au mauvais endroit au mauvais moment pouvait être considéré comme une faute ? Probablement pas, mais il était difficile pour le jeune homme de rejeter toute la faute sur lui. Enfin, il allait tout de même tenter de répondre avec la plus grande franchise. Ça n’avait rien d’évident après tout, il était incapable de trouver lui-même les réponses à toutes ces questions. Pourquoi n’était-il pas tout simplement resté avec Lara au lieu de la virer de sa vie ? Tout aurait été beaucoup plus simple. Ils n’avaient jamais eu aucune raison de s’en vouloir, de se disputer et encore moins de couper les ponts. Mais Cooper avait coupé les ponts avec tellement de personnes qu’il aurait presque fallu organiser un meeting avec excuses générales pour arranger les choses. Les choses avaient encore empiré lorsqu’il s’était mis à fréquenter plus la bibliothèque que son propre dortoir. Il avait au moins réussi à ne pas couper les ponts avec certaines personnes comme Naïa, Flynn ou même Isis, mais il les voyait de moins en moins ces derniers temps, et avec l’approche de la période d’examens, ça risquait d’empirer encore un peu plus chaque jour. Cooper savait qu’il ne pourrait pas faire grand-chose pour changer ça, mais l’idée de perdre ses amis deux fois de suite lui déplaisait profondément, il lui restait plus qu’à espérer que ses amis l’attendent bien sagement sans mettre les voiles.

« J’imagine que non. »

Ce n’était pas très clair, mais ça ne l’était pas non plus dans sa tête et il lui était très difficile de voir les choses autrement. Lara semblait plus déboussolée qu’en colère ce qui était déjà pas mal. Cooper ne pouvait s’empêcher de se demander s’il lui était arrivé de parler de leur pseudo-dispute à quelqu’un, parce qu’elle n’avait pourtant jamais cherché à le confronter avant cela ou peut-être avait-elle tenté de le faire à plusieurs reprises sans grand succès. Cooper avait toujours fait très attention à ne pas se retrouver seul en compagnie de la jeune fille, pour éviter la discussion qu’il ne voulait surtout pas avoir. Ce n’était pas très difficile finalement, ils ne partageaient pas la même salle commune, et Cooper pouvait donc se terrer dans la sienne à chaque fois que l’envie lui prenait. Le reste du temps, il se baladait en solitaire ou prenait grand soin de se retrouver bien entouré lorsqu’il allait dans la Grande salle pour déjeuner ou quelque chose comme ça. Le serpentard connaissait assez Lara pour savoir qu’elle n’était pas du genre à provoquer un scandale et qu’elle préférerait attendre qu’ils se retrouvent face à face. Finalement, toutes ses années passées avec la rouge et or lui avait tout juste permis de savoir comment se détacher d’elle plus facilement. C’était bien malheureux et il ne pouvait pas se réjouir d’une chose pareille, mais il doutait fortement qu’une discussion puisse les amener à une quelconque réconciliation à l’époque et il en doutait fortement encore aujourd’hui.

" Ou ... Pourquoi tu t'es mis à m'ignorer, du jour au lendemain ? "

Toutes ces questions étaient aussi insolubles les unes que les autres, il n’avait pas les réponses et ne les aurait probablement jamais. Il avait beau remuer toute cette histoire inlassablement dans sa tête, il avait du mal à se comprendre lui-même. Que s’était-il passé en réalité ? Il avait eu une rupture qui, bien que difficile, ne l’avait tout de même pas anéanti et à la suite de ça, il avait décidé de changer toute sa vie, de balayer le passé pour construire uniquement sur du neuf. Ça n’avait aucun sens, ce n’était pas parce que son horrible petite amie s’était amusée à lui briser le cœur qu’il devait montrer à tous ses amis de l’époque ce que ça faisait de réellement souffrir pour quelque chose. D’autant plus qu’il avait bien conscience de n’être qu’un adolescent et qu’il ne passerait probablement pas le reste de ses jours aux côtés de Naïa Rosenberg. Cooper était très loin de croire en l’âme sœur, il était plutôt lucide vis-à-vis de ce qu’il pouvait ressentir pour quelqu’un et de ce que ça pourrait entrainer. Sa rupture avec la vipère devait donc simplement être un prétexte pour balancer tout ce qu’il avait toujours connu, il aimait pourtant sa vie, à croire qu’il avait voulu tout simplement se prouver et prouver aux autres que rien n’était acquis et que la situation pouvait devenir bien différente à n’importe quel moment. Aujourd’hui, tout aurait été très différent, il était certainement plus mature et n’aurait pas pris cette stupide décision, mais tout cela était derrière lui et il n’avait absolument aucun moyen de revenir en arrière.

« J’avais besoin d’air. »

C’était la pure vérité mais comment pouvait-il s’attendre à ce qu’elle le comprenne ? Elle était sa meilleure amie, sa confidente, presque sa sœur sans pour autant posséder le côté relation fraternelle, ils passaient tellement de temps ensemble qu’ils ne se voyaient même pas pouvoir être séparés un jour. Cependant, Cooper l’avait fait et de son plein gré et il n’avait pas vraiment d’explication à donner à ça. Pour le moment, toutes ses réponses étaient on ne peut plus courtes, il se contentait de donner approximativement de quoi compléter le puzzle, mais ce n’était pas forcément toute la vérité puisque lui-même l’ignorait. Dire à Lara qu’il avait besoin d’air était tellement absurde, si ça avait été vraiment le cas, et ça l’avait été, il lui aurait suffi de lui en parler et il était évident qu’elle aurait accepté de s’éloigner un peu de lui le temps qu’il retombe sur ses pas. Le serpentard n’avait jamais eu besoin de la rayer de la liste des personnes à inviter à son prochain anniversaire. En temps normal, il aurait cherché des solutions à ses problèmes, se serait demandé pourquoi il n’appréciait plus la compagnie de Lara autant qu’avant et se serait rendu compte à quel point il était ridicule et qu’elle lui était toujours aussi indispensable. Les deux jeunes gens avaient aussi eu l’habitude de passer leurs vacances d’été ou du moins une partie, tous les deux. Ca faisait maintenant deux fois qu’ils passaient deux mois sans se voir ni même s’adresser la parole ou s’envoyer une carte et les vacances qui approchaient marqueraient donc une rupture définitive à leur amitié. Cooper irait à l’université et elle retournerait à Poudlard. Finalement, son seul espoir était de rater ses ASPICs et ce n’était pas du tout ce qu’il voulait.

" Qu'est-ce qu'il s'est passé ... "

Il n’en avait pas la moindre idée. Il aurait aimé faire de longues phrases, expliquer à Lara dans les moindre détails ce qui l’avait poussé à prendre le large, lui montrer par A B qu’il avait eu raison e le faire et qu’il n’avait aucun regret. Seulement, il en était bien incapable puisque finalement ce n’était pas le cas. Il avait eu tort et s’en mordait les doigts à présent. Lara avait lâché la poignée de la porte depuis un moment déjà et pourtant il n’arrivait pas à se persuader de franchir les derniers mètres qui l’éloignaient de sa liberté. En réalité, Cooper avait la nette impression de tenir sa chance lui aussi, il était si près du but, il pouvait dire tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il avait eu sur le cœur ses deux dernières années, remettre les choses à plat et implorer le pardon de sa meilleure amie. Parce que c’était ce qu’il voulait finalement. Le serpentard avait réussi à combler son absence en passant son temps avec ses autres amis mais il devait bien reconnaitre qu’elle lui manquait terriblement, il aurait fait n’importe quoi pour qu’elle accepte de lui pardonner et qu’ils retrouvent leur ancienne complicité. Seulement, il savait aussi que c’était compliqué voire impossible et que si les choses avaient pu évoluer auparavant, il aurait déjà sauté sur l’occasion. S’il n’avait pas perdu complétement Lara, il avait au moins perdu sa confiance et il n’avait pas vraiment le courage de tenter de la retrouver. Même s’ils redevenaient amis, il était fort probable qu’elle se demande continuellement s’il n’allait pas lui refaire le coup à tout moment et les bases solides sur lesquelles ils se reposaient il y a encore quelques années risqueraient de voler une fois de plus en éclat.

« Je ne sais pas. »

Cooper aurait voulu en dire plus, tellement plus, mais il avait justement trop de choses à dire pour pouvoir réellement les structurer et seuls quelques petits mots sortaient de sa bouche à chaque question de son ancienne amie. Ils pouvaient continuer longtemps comme ça, mais il était évident que rien de bon ne sortirait de cette conversation, à moins qu’il y ait un véritable déclic, mais lequel ?

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*La conversation était entamée, mais allait-elle continuer assez longtemps pour qu'ils puissent arriver à ... à quelque chose, tout simplement ? Lara n'en était absolument pas sûre. Elle aurait été rassurée de reposer sa main sur la poignée de la porte, mais depuis quelques minutes que celle-ci était libre, Cooper ne s'était pas enfuit en courant pour abandonner son ancienne meilleure amie derrière lui, alors qu'il en avait l'occasion. Cela faisait renaitre un peu d'espoir chez la jeune femme, qui se disait, et se répétait en boucle, qu'il aurait déjà pu partir, mais non, il était resté. Peut-être qu'au fond il souhaitait, comme elle, essayer de rattraper ce qui pouvait l'être. Même s'il ne l'aidait pas grandement, répondant par quelques mots, qui n'éclairaient pas du tout Lara, il était toujours là, et c'était déjà beaucoup. Elle laissa filer sa première réponse. Il "imaginait" que non ? La Cavour avait du mal à concevoir en quoi elle aurait pu être pour quelque chose dans cette séparation ... Parce qu'elle ne lui avait pas courut après dès qu'il avait mis de la distance entre eux deux ? La jeune femme se repassait encore et encore ces quelques mois où tout avait basculé. Son hésitation du moment lui avait été fatale, et par la suite, elle avait simplement du attendre le moment propice, qui se trouvait être maintenant. Elle attendit qu'il réponde à ses autres questions, même si elle ne s'attendait pas à des semblants de monologues qui lui expliqueraient le pourquoi du comment, directement. La jeune femme savait surtout qu'elle allait devoir poser question sur question si elle espérait avoir quelques réponses.*

*Si elle attendait patiemment qu'il ouvre à nouveau la bouche, la brunette se sentit étrangement blessée par les paroles qu'il prononça. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et les refoula aussitôt. Elle était sensible, trop, elle le savait parfaitement. Il n'y avait qu'à se remémorer l'épisode de la Tour, avec Alex, pour s'en convaincre. Elle faisait de gros efforts sur elle même, mais jamais Lara n'avait été du genre à cacher ses émotions. Et en ce moment même, elle ne voulait surtout pas montrer à Cooper combien cette situation lui faisait du mal. Il avait changé, et ne savait plus comment il pourrait réagir, mais elle préférait qu'il lui tourne le dos une dernière fois plutôt qu'il accepte de redevenir son ami, ou un semblant d'ami, par pitié. Gardant donc un air aussi impassible que possible, Lara reposa ses yeux sur le visage du Serpentard. Quand ils avaient été meilleurs amis, elle le connaissait par coeur, sur le bout des doigts. S'il avait eu besoin d'air, d'une façon aussi soudaine et subite, c'est qu'il devait bien y avoir une raison ... Une très bonne raison. Mais ce n'était pas forcément le bon moment pour chercher celle-ci.*

" Je vois ... "

*Non elle ne voyait pas, enfin pas vraiment. Elle pouvait le comprendre, presque. S'il avait eu besoin de ... d'être seul, elle comprenait. Mais qu'au bout de deux ans il n'ai pas fait un seul pas pour tenter de rattraper une amitié telle que la leur ... L'Italienne refusait de croire qu'elle se trompait sur toute la ligne, et que cela n'avait plus d'importance aux yeux du jeune homme. Pour s'en convaincre, elle se concentra sur le fait qu'il n'était toujours pas parti. Et elle ne comptait pas le laisser partir sans avoir essayer. Il leur restait deux mois, deux mois pour rebatir les bases de leur relation, deux petits mois pour tenter de recommencer, et ça pouvait marcher. Cet été, il y avait ce camping. La Cavour ne savait pas s'il y participait, mais si c'était le cas, cela leur laisserait du temps supplémentaire.*

" Tu aurais pu me le dire, m'en parler. "

*Ce n'était pas une reproche, simplement un fait. La Rouge et Or inspira profondément. Elle refusait de laisser son côté lunatique la pousser à se mettre en colère, comme elle avait pu le faire à l'encontre d'Alexander. Avec le O'Connor, ça ne le pousserait qu'à déguerpir. Elle l'écouta à nouveau, sentant encore cette indécision dans ses propos et dans sa voix. Que devait-elle dire, elle ? Lui demander sans détour s'il voulait tenter de renouer les liens ? Continuer à tâtonner en espérant qu'il finirait par lui parler ? Partir ? Lara nageait en plein brouillard. Machinalement, ses doigts trouvèrent son collier, un rond de rubis entouré d'une lanière de cuir qui pendait à son cou, et se mirent à jouer avec. Pour toute personne la connaissant bien, ce geste voulait purement et simplement dire qu'elle essayait d'évacuer la tension.*

" En deux ans, tu as réussis à prendre l'air, finalement ? "

*L'Italienne essayait, vraiment, de ne pas laisser l'ironie contrôler sa voix. Elle ne voulait pas faire le moindre faux pas, et tenter tout ce qui était tentable avant d'abandonner, pour de bon.*

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" Je vois ... "

C’était de pire en pire pour le jeune homme. A chaque fois qu’il ouvrait la bouche, il avait plus l’impression de s’enfoncer qu’autre chose. Au final, il n’expliquait rien du tout et leur conversation n’avait pas le moindre en sens. Lara allait continuer à poser toutes ses questions, il allait continuer à lui répondre par des périphrases sans aucun sens. Cooper ne le faisait pas réellement exprès, mais il savait qu’il aurait pu tenter de faire un effort pour donner des explications un peu plus claires. Le problème était que toutes ses idées étaient particulièrement embrouillées dans sa tête et qu’il était absolument impossible pour lui de faire plusieurs phrases à la suite pour expliquer correctement ce qu’il avait pu ressentir à ce moment précis ni ce qui l’avait poussé à couper les ponts. Quand bien même il aurait eu une réponse à toutes ses questions, il n’était vraiment pas doué pour parler de ses émotions et souhaitait de plus en plus être loin, très loin de cette salle. Seulement, malgré le relâchement de vigilance de la part de son ex meilleure amie, il ne s’imaginait pas franchir la courte distance qui le séparait de la porte et s’enfuir le plus rapidement possible. Ça aurait été beaucoup trop lâche de sa part et il aurait juste réussi à remettre à plus tard leur conversation, il était plus utile de crever l’abcès maintenant et d’en finir avec cette tension qu’il ressentait en permanence lorsqu’il se trouvait avec la jeune fille.

" Tu aurais pu me le dire, m'en parler. "

Ce n’était pas faux, au lieu de disparaitre du jour au lendemain, il aurait pu tout simplement se reposer sur sa meilleure amie qui ne l’aurait certainement pas laissé tomber. Seulement, il avait trouvé que la solitude était une meilleure alternative et coupé les ponts avec tous ses amis sauf Isis. Il lui était absolument impossible de dégager sa petite sœur en même temps que les autres. La quatrième année avait toujours eu besoin de lui et il ne pouvait pas se permettre de la laisser livrer à elle-même dans la jungle des élèves. Isis était beaucoup trop influençable pour ça et il aurait été presque sûr de la retrouver avec des piercings un peu partout et un air blasé qui ne lui ressemblait absolument pas. Pour l’instant, il avait réussi à conserver sa petite sœur intacte et il ne pouvait qu’espérer que son départ imminent ne la change pas trop. Pour ce qui était de Lara, Cooper se faisait beaucoup moins de souci. Elle n’avait jamais eu de problème pour faire ses propres choix et prendre ses propres décisions, il devait d’ailleurs bien reconnaitre qu’elle n’avait pas mal réussi ses deux dernières années et il savait pertinemment que même pour son avenir, elle n’avait pas besoin de son retour. Lara s’était forcément habituée à son absence et Cooper avait fait de même, beaucoup plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé d’ailleurs. Le jeune homme décida tout de même de faire un petit effort pour ne pas recommencer ses superbes « je ne sais pas ». Lara avait fait l’effort de s’ouvrir un petit peu pour le forcer à parler et il ne faisait pas grand-chose pour l’aider à comprendre pour le moment. Il n’avait pas eu beaucoup de scrupules à la gommer de son existence, mais elle ne méritait pas ça et il se devait de réparer un peu ses erreurs.

« Non, j’aurais dû te le dire, c’est différent, mais je ne l’ai pas fait, et je n’ai pas encore appris à remonter le temps. »

Faute de mieux, il avait au moins avoué avoir commis une erreur. Certes, ça n’excusait pas son horrible comportement et il ne pouvait pas réellement imaginer que Lara puisse lui pardonnait, mais faire ses aveux à la gryffondor ainsi qu’à lui-même le libérait d’un poids qui devenait bien trop lourd à supporter. Cooper avait bien conscience de devoir des excuses à tous ses anciens amis, mais il aimait beaucoup la vie qu’il menait actuellement et ne souhaitait pas particulièrement revenir en arrière. En même temps, ce n’était probablement pas ce qu’on lui demandait et la plupart d’entre eux étaient certainement passés à autre chose sans véritablement réaliser ce qu’il se passait. Mais pour Lara, c’était différent. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps qu’il était forcément étrange qu’ils arrêtent de se parler du jour au lendemain. Cooper avait pris l’habitude dès l’entrée de son amie à Poudlard, de la croiser tous les jours et de recevoir un hibou lorsqu’ils ne se voyaient pas. En réalité, il ne se passait pas une journée sans qu’il ait des nouvelles de son amie et il lui avait été assez difficile de changer ses habitudes. Lorsqu’il y avait un événement important dans sa vie, le serpentard avait le réflexe de se précipiter pour annoncer la nouvelle à Lara avant de se souvenir qu’il ne pouvait plus le faire. Il s’était très rapidement habitué à cette situation, mais il devait reconnaitre que leur complicité lui manquait par moment.

" En deux ans, tu as réussis à prendre l'air, finalement ? "

L’ironie était palpable et le ton neutre de Lara était visiblement en train de s’envoler. Il ne pouvait pas réellement lui en vouloir puisqu’il s’attendait à ce qu’elle soit en colère, mais la conversation n’était déjà pas des plus plaisantes lorsqu’elle ne montrait pas ses émotions, ça allait être carrément pire si elle n’arrivait plus à dissimuler ce qu’elle ressentait. Cependant, Cooper savait qu’elle avait raison de le pousser à en dire plus, si elle n’avait pas tenté de montrer son impatience, il aurait certainement continué sur sa lancée sans se forcer à parler plus que nécessaire. Le soudain revirement de situation le forçait à réfléchir un peu plus vite pour tenter d’éclaircir un peu les choses avant que la bombe à retardement qu’était Lara ne lui explose en pleine figure. Seulement, il n’avait toujours pas la moindre idée de la façon dont il fallait s’y prendre. Le jeune homme commençait même à se demander s’il ne serait pas préférable qu’il aille vivre au fond d’une grotte en solitaire avec simplement quelques animaux pour seule compagnie, au moins il n’aurait pas à leur parler et tout serait beaucoup plus simple. Il pouvait aussi tenter de se couper la langue ce qui lui épargnerait de devoir donner des explications. Malheureusement, il devrait aussi se couper les mains, histoire qu’on ne lui demande pas d’écrire au lieu de parler. C’était des idées aussi stupide les unes que les autres et il était plus que nécessaire qu’il mette sa lâcheté au placard à présent.

« Je ne sais pas vraiment quoi te dire Lara. Je n’ai pas vraiment d’explication à te donner. Je me suis peut-être dit que… Non, en fait j’en sais rien. Je suis pas sûr que remuer ces vieilles histoires nous fassent beaucoup avancer. Tu as tes amis, tu as Alex et tes études. Je ne pense pas que tu ais besoin de moi pour avancer. »

Le jeune homme venait de lui avouer tout à fait explicitement qu’il gardait encore un œil sur la vie de son ancienne meilleure amie et qu’il n’était donc pas si désintéressé d’elle qu’il aurait aimé se le faire croire.

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*C'était toujours comme ça avec Lara. Dans une situation particulièrement pleine d'émotions, négatives bien sur, elle cachait ce qu'elle ressentait autant qu'elle le pouvait, jusqu'à exploser, de préférence loin de toute présence humaine. C'était un masque qu'elle s'était fabriqué depuis toute petite, depuis cette mort affreuse qui avait changée toute sa vie, pour ne pas inquiéter son père, qui n'y avait vu que du feu. Elle s'était remise à sourire, constamment, pour qu'on ne la soupçonne pas d'être triste et détruite, à l'intérieur. Et ça avait plutôt bien marché, même très bien. Tout le monde avait étonné que cette petite fille fragile en apparence tienne si bien le coup. L'Italienne avait donc appris à se maitriser et à ne se lâcher qu'une fois de nouveau seule. Elle pensait donc pouvoir garder un visage neutre le temps que durerait encore cette conversation et, si elle se terminait mal, rester ici dans cette salle, à l'abri de tous, pour soulager un peu le poids qui lui comprimait la poitrine. Ses doigts jouaient encore avec son collier, de plus en plus rapidement, reflet de sa propre anxiété, qui allait croissante, évacuant ainsi un peu du poids qui pesait sur ses barrières d'impassibilité. La jeune femme s'attendait encore que Cooper lui réponde par quelques mots, rapides et indécis, qui ne feraient pas avancer la conversation. Elle fut donc un peu surprise quand il avoua avoir fait une erreur. Elle en était agréablement étonnée. Enfin, elle ne sautait pas non plus de joie, ça ne lui faisait pas plus plaisir que ça qu'il ai admis son erreur. Comme il le disait si bien, ils ne pouvaient, ni l'un ni l'autre, remonter le temps, l'erreur était bien là, et c'était le présent qui importait.*

*Il se passait plusieurs secondes entre chacune de leurs réponses, comme si l'un et l'autre avaient besoin de temps pour réfléchir, de mesurer leurs paroles avant de lâcher ces dernières. La Gryffondor ne savait plus quoi lui répondre. Elle pouvait appuyer le fait qu'il avait une erreur, une énorme erreur, mais ils le savaient tous les deux et elle n'était pas là pour enfoncer son ancien meilleur ami. Même si elle lui en voulait énormément de l'avoir simplement écartée de sa vie comme si elle n'avait jamais comptée, même si ça l'avait blessée bien plus qu'elle ne le montrerait peut-être jamais, en ce moment même elle était bien loin de cette rancœur. Quelques secondes plus tard, le Serpentard parla à nouveau, oubliant cette fois-ci totalement les simples monosyllabes. La Cavour le fixa, cherchant à déterminer s'il était sérieux. Elle doutait qu'il souhaite plaisanter en cet instant, mais ce qu'il était entrain de lui dire frôlait l'absurde.*

" J'ai mes amis et j'ai Alex, c'est vrai. "

*Qu'il soit au courant ne l'interpella pas plus que ça. Tout le monde dans le château devait désormais savoir pour leur relation. Cela n'avait donc rien d'étonnant. Elle ne s'attarda pas sur ce point, reprenant d'une voix qui avait perdue toute son ironie, à son grand soulagement.*

" Mais je t'ai plus toi. Ils sont tous ... géniaux et merveilleux, mais j'ai jamais pu te remplacer, toi, je cherchais pas à le faire de toute façon. Ils sont peut-être tous là, mais il manque quand même quelqu'un. "

*La Rouge et Or baissa un instant la tête et prit le temps d'inspirer un grand coup, chassant la tristesse qui lui étreignait la gorge.*

" Je veux pas remuer tout ça. J'aurais aimé comprendre, mais si toi même tu n'arrives pas à te l'expliquer ... Je m'en fiche. C'est pas ça que je veux ... "

*Elle laissa sa phrase en suspens. Inspirant une nouvelle fois, elle chercha à dénouer sa gorge, maudissant sa trop grande sensibilité. Lara estimait avoir déjà suffisamment posé les deux pieds dans le plat. Là. Soit il décidait qu'elle lui en demandait trop et finissait par partir, soit il restait. C'était l'idée qui était la plus présente dans son esprit. Parce que si Cooper décidait de partir, elle chercherait pas à le rattraper. Le message serait suffisamment clair et elle ne chercherait même plus à reprendre cette conversation.*

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" J'ai mes amis et j'ai Alex, c'est vrai. "

Eh bien voilà, tout s’arrangeait. Elle avait juste oublié de préciser que tout ce petit monde lui avait bien sûr été très utile pour le virer de sa mémoire et qu’à présent elle était sûre et certaine de ne plus vouloir qu’il revienne dans sa vie. Cooper était certain que ce n’était pas vrai mais c’était une solution tellement simple qu’il ne pouvait s’empêcher d’imaginer qu’il y ait une part de vérité dans cette hypothèse. Après tous, les amis venaient et repartaient sans qu’on puisse véritablement les retenir. Lara croyait-elle vraiment que toutes les personnes qu’elle aimait actuellement resteraient à ses côtés pour le restant de ses jours ? C’était sûrement possible sur les nuages roses des Bisounours, mais pas ici. Il y avait trop de critères à prendre en compte que ce soit les disputes, les déménagements, les changements de cursus et toutes ces choses qui rythmaient une vie indépendamment de toute volonté. Certes, cette fois-ci ça n’avait pas été le cas, il avait provoqué son départ, mais le résultat était le même. Lara ne pouvait pas espérer pouvoir garder tous ses amis auprès d’elle et peut-être devait-elle considérer que le serpentard lui donnait simplement une idée de ce qui pouvait lui arriver à sa sortie de Poudlard. Après tout, ce serait le moment où elle commencerait à voir un peu moins ses amis et donc à s’en éloigner, il n’y aurait aucune marche arrière possible et son entourage en serait modifié. Enfin, Cooper n’aurait pas eu besoin de la quitter si rapidement, d’autant plus qu’ils avaient réussi à rester ensemble assez longtemps pour qu’il puisse espérer que rien ne puisse les séparer, mais il avait échoué sur ce point et rien ne pouvait le faire revenir en arrière. Il se contenta donc de hausser bêtement les épaules, incapable de répondre quoi que ce soit.

" Mais je t'ai plus toi. Ils sont tous ... géniaux et merveilleux, mais j'ai jamais pu te remplacer, toi, je cherchais pas à le faire de toute façon. Ils sont peut-être tous là, mais il manque quand même quelqu'un. "

La conversation venait de prendre une autre tournure toute aussi désagréable que la précédente. Cooper pensait être confronté à tout un tas de reproches justifiés sans avoir réellement à prendre la parole pour se défendre. Se taire semblait être une option tout à fait envisageable et elle lui plaisait énormément. Seulement, Lara venait d’avouer qu’il lui manquait terriblement et au lieu de se faire injurier, il avait l’impression d’entendre comme des supplications qui imploreraient son retour. C’était très étrange et dérangeant, il s’était comporté de la pire façon possible avec son amie et elle souhaitait encore son retour. Cette réaction ne faisait qu’accentuer le poids de la culpabilité qui pesait sur ses épaules depuis deux ans et il ne se sentait pas capable d’affronter cette Lara pour le moment. A choisir, Cooper préférait qu’elle hurle et se mette à le détester, mais pas qu’elle avoue ressentir un manque, il ne voulait pas être en position de force, mais qu’elle lui prouve qu’il n’était pas indispensable dans sa vie et qu’elle était passée à autre chose. Malheureusement, ce n’était pas à lui de décider la façon dont elle allait réagir et chacune de ses phrases lui semblaient plus douloureuses que la précédente.

« Nul n’est irremplaçable. »

Cooper se serait presque giflé. Ce n’était pas du tout ce qu’il voulait dire. Il aurait aimé lui avouer qu’elle lui manquait aussi, qu’il voulait retrouver sa meilleure amie, qu’il avait été un crétin et le regrettait amèrement. Peut-être qu’avec un peu de bonne volonté, il aurait même pu se rapprocher d’elle et la prendre dans ses bras comme il le faisait déjà lorsqu’ils étaient gamins et qu’elle pleurait parce qu’elle été tombée en courant. C’était probablement stupide, mais il en était bien incapable. L’expression des sentiments n’avait jamais été son fort et Lara le savait fort bien, mais de là à rester de marbre face à un pareil discours. Toute tentative de réconciliation devait maintenant être rangée au fond d’un placard, la rouge et or allait le prendre pour un parfait crétin, incapable de faire preuve d’un peu de sensibilité. Intérieurement pourtant, tout était très différent, son esprit n’était absolument pas d’accord avec sa bouche et chaque mot qu’il prononçait le faisait se détester un peu plus. Mais bien sûr, Lara ne pouvait pas le deviner, il y a encore quelques temps elle aurait pu tenter de deviner ce qu’il avait en tête rien qu’en le regardant, mais cette période était révolue et ils étaient maintenant eux étrangers incapable d’avoir une discussion sérieuse et de dire réellement ce qu’ils pensaient. Il y avait un gouffre entre ses propres paroles et la réalité et il se sentait incapable de sauter par-dessus.

" Je veux pas remuer tout ça. J'aurais aimé comprendre, mais si toi-même tu n'arrives pas à te l'expliquer ... Je m'en fiche. C'est pas ça que je veux ... "

C’était de pire en pire. Pourquoi se montrait-elle si compréhensive ? Qu’est-ce qui la poussait à faire preuve d’autant de clémence avec lui ? Il ne méritait pas son amitié, il ne méritait pas qu’elle tienne à lui et encore moins son pardon. Cooper aurait aimé lui hurler de se mettre en colère, mais là encore il en était incapable. Il était plus doué pour être neutre qu’autre chose malheureusement, et il ne savait pas s’il pouvait espérer que ça changer un jour. Pour le moment, il avait toujours autant envie de fuir, quoi que Lara puisse dire, elle lui enfonçait un couteau dans le corps et chaque phrase était un véritable supplice. Le jeune homme aurait aimé être n’importe où ailleurs, mais loin, très loin de son ancienne meilleure amie. Et puis, cette conversation ne rimait à rien, ils ne sortiraient pas main dans la main, leur belle amitié retrouvée et des années à rattraper. C’était impossible. Quoi qu’elle puisse en dire, Lara ne lui pardonnerait jamais totalement la façon dont il avait agi, elle serait certainement incapable de lui faire confiance un jour et même si elle essayait elle aurait toujours peur que son éloignement se reproduise une seconde fois. Même lui ne pouvait rien promettre, ignorait ce qui l’avait poussé à s’éloigner de ses amis ni même si cette situation se reproduirait un jour, il marchait dans le brouillard le plus complet et la rouge et or ne semblait pas le comprendre.

« Qu’est-ce que tu veux ? »

La réponse n’allait certainement pas lui plaire, mais il se devait de lui poser la question. Pour le moment, ils n’avançaient pas, ils se contentaient de tourner bêtement en rond, il était réellement temps que ça change.

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*Inspirer, expirer, inspirer, expirer ... Doucement, Lara tentait de détendre les nœuds d'angoisse qui se formaient un peu partout dans son corps. Cette conversation n'était pas simple, elle n'allait pas, fluide, comme certaines. L'une pensait que cette amitié n'était pas perdue, l'une était prête à pardonner et à tirer un trait sur le passé, l'une ressentait un vide et l'autre ... l'autre ne semblait pas en avoir quelque chose à faire. L'autre semblait simplement vouloir qu'elle ne prononce plus des mots du même registre. Elle ne savait pas ce qu'il attendait d'elle, et c'était troublant, comme si le fait qu'elle puisse lui pardonner lui était intolérable. C'était à ne pas comprendre. Finalement, elle réussit à reprendre un tant soit peu de contenance, et à faire disparaitre la boule dans sa gorge. Elle attendait une réponse, espérant qu'il allait réagir à ce qu'elle venait de dire ... Après deux ans sans s'adresser le moindre mot, la Gryffondor venait tout de même de lui avouer qu'il lui manquait, malgré ce qu'il lui avait fait. Comme si elle effectuait un retour dans le passé, la Di Cavour se revoyait, chercher Cooper dans les couloirs, après ne pas l'avoir vu la veille. Elle se revoyait lui adresser un regard dans la Grande-Salle, et ne recevoir que de l'indifférence, et elle se rappelait le voir disparaitre peu à peu, comme s'il s'effaçait entre les pierres des murs du château. Sa réponse la tiré de ses souvenirs, lui coupant le souffle au passage. Elle s'était attendu à pas mal de choses, mais à ça, non, pas vraiment. Tel qu'elle comprenait ses trois mots, la Rouge et Or avait l'impression d'avoir pris une énorme gifle. Contenant mal le début de colère qui pointait sous ses mots qu'elle ne tournait plus dans sa bouche avant de lâcher, elle lui répondit, un peu plus froide qu'au début de la conversation.*

" Oh. Je vois ... Pour toi, nul n'est irremplaçable, c'est ça ... Je ne m'attendais pas forcément à t'avoir manqué horriblement, c'est toi qui a coupé les liens après tout, mais je ne pensais pas que ... tu me pensais aussi remplaçable. "

*L'Italienne était blessée, mais hormis la froideur dans son ton, qu'elle fit disparaitre autant qu'elle pu, elle ne le montra pas. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire. Quand elle dévoilait ses faiblesses devant son ancien meilleur ami, celui-ci se dépêchait de lui enfoncer un autre couteau dans le cœur, profitant du fait qu'elle baissait la garde et se dévoilait un peu. Lara ne savait donc plus si elle devait continuer à avouer qu'il lui manquait, et espérer qu'il lui retourne ces mots, ou se caché derrière ses sourires, et faire comme si tout cela ne la touchait plus. Elle savait qu'elle ne serait pas très crédible dans ce rôle. Pour faire croire à son père qu'elle retrouvait une joie de vivre, il lui avait fallut un an. Elle n'allait pas réussir, en quelques minutes, à reprendre un visage épanoui et heureux.

*Qu'il lui pose lui aussi une question, à son tour, au lieu d'éluder comme il le faisait depuis le début, étonna grandement la brunette qui ouvrit la bouche et la referma, ne sachant pas quoi lui répondre, les mots ne venant pas. C'était une bonne question, à laquelle elle avait une réponse, elle le savait. Mais voila, elle avait en face d'elle un Cooper dont elle n'arrivait plus à prévoir les réactions. Lui dire qu'elle voulait qu'ils redeviennent amis pouvaient le pousser à s'ouvrir, comme à se refermer un peu plus. Indécise, elle réfléchit à quoi dire, laissant les minutes s'écouler, de plus en plus nombreuses à mesure qu'elle réfléchissait. Finalement, elle planta son regard marron dans celui du O'Connor, et répondit, doucement mais avec une légère froideur qui persistait face à sa remarque précédente.*

" Je veux ... Quelque chose de peut-être impossible. Je suis sûre que tu vois à peu près ce que je veux, mais ça ne dépend plus de moi là, ça dépend de toi, seulement de toi ... Je peux te tendre la main autant de fois que je veux, que je peux, je peux faire des dizaines de pas vers toi, si tu recules à chaque fois ... "

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" Oh. Je vois ... Pour toi, nul n'est irremplaçable, c'est ça ... Je ne m'attendais pas forcément à t'avoir manqué horriblement, c'est toi qui a coupé les liens après tout, mais je ne pensais pas que ... tu me pensais aussi remplaçable. "

Il était peut-être allé un peu trop loin cette fois-ci, même s’il avait bien conscience de ne pas avoir complétement tort sur toute la ligne. Après tout, les amis n’étaient pas éternels et il était tout à fait normal qu’elle ait décidé de changer de meilleur ami après la crasse qu’il venait de lui faire, il l’aurait totalement mérité et ne lui en aurait absolument pas voulu pour ça. Bien entendu, il aurait trouvé ça bizarre de la voir discuter longuement avec un autre garçon, d’échanger avec lui les mêmes plaisanteries qu’ils avaient l’habitude de faire. Ce n’était pas de la jalousie, puisqu’il n’avait plus de place dans la vie de son ancienne amie, mais il ne pourrait s’empêcher de ressentir une légère frustration. Ses torts allaient inévitablement lui sauter au visage à un moment ou à un autre et il redoutait cet instant comme la peste. Seulement, le simple fait que Lara ne cherche pas à trouver un meilleur ami de substitution montrait justement qu’elle était une amie fidèle. Elle ne faisait pas partie de ceux qui baissaient les bras et oubliaient jusqu’à son existence en quelques jours. Pendant deux ans, elle n’avait dû penser qu’à tenter d’arranger les choses entre eux. Si son départ ne l’avait pas fait fuir, il était fort probable que rien ne le ferait désormais. Il pouvait totalement tenter de se projeter dans leur future maison de retraite où ils reparleraient de leur enfance et du temps qu’ils avaient passé ensemble. Enfin, ça c’était la version réconcilié, mais le jeune homme commençait à comprendre qu’il était un vrai frein à cette possibilité. Il était sur ses gardes depuis le début de la conversation, incapable de s’imaginer qu’il pouvait obtenir le pardon de Lara, et pourtant, elle semblait prête à le lui donner sans condition. Elle ne lui avait pas tendu la main, elle avait tendu les deux et tout ce qu’il avait su faire c’était reculer en lui prouvant qu’il était un parfait idiot. Il était grand temps pour lui de se comporter d’une toute autre façon et de faire un vrai pas en avant.

« Je ne t’ai pas remplacée Lara et tu m’as manqué contrairement à ce que tu peux penser. Je parlais de toi en l’occurrence, tu peux trouver mieux. »

Venant de lui ça représentait un effort considérable même si rien de ce qu’il venait de dire n’était faux à ses yeux. Il n’avait pas trouvé quelqu’un pour remplacer la jeune fille et c’était tout à fait impossible. Leurs parents se connaissaient eux-mêmes depuis l’enfance, ils passaient déjà du temps ensemble en couche-culotte, l’été dans l’une de leurs deux maisons. Tous les souvenirs qu’il avait de son enfance ne pouvaient être partagés avec Lara et avec personne d’autre. Il lui arrivait très rarement d’aborder ses problèmes familiaux, déjà parce qu’il n’aimait pas trop se dévoiler et parler de lui mais aussi parce qu’il n’aimait pas se lamenter sur son sort alors qu’il était bien conscient de ne pas être le garçon le plus malchanceux du monde. Il taisait toute l’histoire de la dépression de sa mère du départ de son père par souci de préserver les apparences mais aussi pour éviter quelques regards compatissants de la part de ses camarades. Mais avec Lara, c’était différent, elle avait passé tellement de temps avec lui qu’elle ne devait ignorer aucune de ses histoires, il aurait pu lui en parler si l’envie lui était passé par la tête. En général, même avec sa meilleure amie il évitait de se pencher sur la question, mais il en avait la possibilité et il savait qu’il ne retrouverait ça avec personne d’autre. De toute façon, s’il tentait de le faire, il ne pouvait pas s’attendre à recevoir de très bons conseils de la part de personnes qui n’avaient jamais eu l’occasion de venir chez lui et de rencontrer sa famille. Lara devait presque considérer Liz comme une tante si l’on considérait le nombre incalculable de jours qui lui arrivaient de passer chez lui. Sa mère avait d’ailleurs été surprise de ne pas voir Lara débarquer pour les dernières vacances d’été et Cooper gardait un souvenir amer de ces vacances. C’était probablement le moment où elle lui avait le plus manqué et bien qu’il n’irait jamais le lui avouer il avait toujours espéré qu’elle serait à nouveau à ses côtés la prochaine fois qu’il rentrerait à la maison.

" Je veux ... Quelque chose de peut-être impossible. Je suis sûre que tu vois à peu près ce que je veux, mais ça ne dépend plus de moi là, ça dépend de toi, seulement de toi ... Je peux te tendre la main autant de fois que je veux, que je peux, je peux faire des dizaines de pas vers toi, si tu recules à chaque fois ... "

Elle avait beau ne pas être très claire, il n’était pas difficile de comprendre où elle voulait en venir et la première réaction de Cooper fut la surprise. Elle voulait qu’ils redeviennent amis ! Qu’ils oublient ce bref passage à vide uniquement causé par la bêtise du serpentard. C’était bien la Lara qu’elle connaissait, toujours prête à effacer les erreurs des autres alors qu’il ne le méritait pas forcément. Pas du tout même. Mais même si Lara voulait lui pardonner, il n’était pas sûr qu’elle y parvienne, comment pouvait-elle imaginer qu’elle parviendrait à recréer leur amitié si parfaite sans avoir envie de lui reprocher ses erreurs à un moment ou à un autre ? C’était totalement impossible, toute sa frustration et sa colère devaient bien ressortir un jour, et Cooper le redoutait plus que tout. Si elle devait craquer à un moment donné, il était peut-être préférable que ça soit maintenant, surtout s’ils voulaient tenter de recréer quelque chose qui ressemble à leur amitié perdue. Tant que la situation n’était pas vraiment clarifiée, il y aurait toujours une sorte de gêne entre eux, et le jeune homme avait beaucoup de mal à trouver une manière correcte de l’effacer. Mais il était aussi vraisemblable qu’elle ne ressente pas le même malaise que lui, peut-être était-elle simplement plus apte à oublier les erreurs des autres qu’il ne le pensait. Lara avait beau être quelqu’un d’absolument adorable, la rancune ne se contrôlait pas, et même si elle lui avait avoué ne pas réellement lui en vouloir, il n’était pas sûr qu’au fond d’elle, elle ressente exactement ce qu’elle disait. De toute façon, elle venait de lui dire, c’était à lui de prendre une décision et il savait qu’il tenait là sa seule chance de récupérer sa meilleure amie, il s’en serait voulu de ne pas saisir cette chance au vol et il allait donc le faire.

« Je ne recule pas. Je pensais… On ne peut pas tout faire redevenir comme avant, ça me parait tellement impossible. Non pas que je ne le veuille pas, mais ça nous fait des années à rattraper, des explications, que je n’ai pas, à donner. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de constater l’étendue des dégâts de mes propres yeux. »

Il faisait des efforts, c’était incontestable, il fallait juste espérer que ça ne passerait pas inaperçu aux yeux de Lara.

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*En deux ans, Lara aurait pu passer à autre chose. Elle en avait eu l'occasion, mainte et mainte fois. Elle ne s'était pas encore avoué ses sentiments envers Alex, et ils étaient alors aussi proches que Cooper et elle, et il y avait Lewis aussi. Oui, elle aurait pu à tout moment l'oublier, totalement, définitivement. Mais pourquoi ne l'avait-elle pas fait ? Surement parce que souvent revenaient les souvenirs des moments passés tous les deux, des vacances qu'ils avaient passés l'un avec l'autre. C'était leur rituel, qui s'était brusquement interrompu. La première année, Lara n'était même pas sortie de chez elle durant toute la période où, normalement, elle aurait du être avec le O'Connor. Son père s'était inquiété, mais elle avait fait bonne figure. Elle avait perdu d'autres proches de façon plus dramatique. Mais tout aussi brutale. Et tout aussi douloureuse. En attendant la réponse du jeune homme, qui serait à l'image des précédentes, à n'en pas douter, la Di Cavour se demanda si ce n'était pas à elle de tourner les talons, définitivement, de tourner le dos une bonne fois pour toute à Cooper. Mais elle en était incapable, tout simplement. Elle ne pouvait qu'attendre qu'il refuse totalement de tenter de reprendre leur amitié où il l'avait laissée. Ce qu'elle ne comprenait pas. S'il en avait un tant soit peu envie, il devrait être heureux qu'elle accepte, sans conditions, de repartir de zéro. Mais peut-être qu'il n'en avait tout simplement pas envie.*

*Résolue à attendre le verdict, la jeune femme observa le visage de Cooper. La situation lui paraissait semblable à celles qu'elle avait pu vivre avec Livy. Les deux étaient des Serpentards, peut-être était-ce une simple coïncidence, peut-être pas. La Gryffondor avait énormément de patience vis à vis de la Melrose, plus que quiconque aurait pu en avoir, ça, elle en était certaine. Elle lui avait pardonné un nombre incalculable de fois ses sauts d'humeurs, et aujourd'hui elles étaient amies, malgré quelques disputes qui persistaient encore. On ne changeait pas un caractère comme ça. Alors, comparé à la Verte et Argent, cette histoire entre l'Italienne et le jeune homme ce n'était pas grand chose. Enfin si, c'était énorme. Ça avait duré deux ans, deux longues années, sans explications. Au moins Livy en avait, des explications, elle lui parlait, elle lui criait dessus, mais au moins, la Gryffone était au courant. Là, elle avait marché dans le brouillard pendant des mois. Mais elle savait qu'elle était prête à pardonner à Coop', comme elle avait pu le faire avec Liv'. La voix du O'Connor la tira de ses réflexions, et eu l'honneur de l'étonner au plus haut point.*

*La Rouge et Or sentit une sorte de joie l'envahir en apprenant qu'il ne l'avait pas remplacée, et qu'elle lui avait manquée. La colère qu'elle ressentait encore, quelques minutes auparavant, disparut purement et simplement. Mais elle fut remplacer par une pointe d'agacement. Elle pouvait trouver mieux ? Il pensait qu'elle le pouvait ? Trouver mieux que Cooper, à qui elle avait tout confié, avec qui elle avait grandit, qui savait tout d'elle, dont elle savait tout, qui la connaissait sur le bout des doigts, avec lequel il y avait une complicité si forte, avec qui elle passait une partie entière de ses étés, avec qui ... avec qui elle avait construit son enfance.*

" Tu crois vraiment que je pourrais trouver mieux que mon meilleur ami qui sait tout de moi, qui me comprend peut-être mieux que personne, et avec qui j'ai grandit ? "

*C'était une question rhétorique pour faire comprendre à son interlocuteur qu'il se trompait sur toute la ligne à ce niveau là. Mais elle n'allait pas lui en vouloir, elle ne pouvait pas lui en vouloir, après tout, il venait enfin de faire un pas énorme vers elle, et Lara devait se retenir pour ne pas afficher un énorme sourire et pour sauter de joie en tapant des mains. Elle se retint, sachant que tout n'était pas gagné. Il était bien facile de faire un pas en avant et une dizaine en arrière. Et si elle même savait pertinemment qu'elle pardonnerait tout, sans hésiter, sans rien demander en échange à Cooper, rien d'autre que leur amitié aussi forte, lui n'y croyait peut-être pas. Un peut-être qui devint une certitude quand le O'Connor prit à nouveau la parole. La jeune femme prit le temps de réfléchir à ce qu'il disait. Il n'avait peut-être pas tort. Actuellement, elle ne voulait qu'une chose: le retrouver. Mais si elle y arrivait, ne chercherait-elle pas des réponses ? Elle était curieuse, c'était un fait. La brunette hésita, mais au fond, elle était sûre d'elle même.*

" C'est quoi qui t'inquiète ? Que je te demande de me rendre des comptes ? Je ne le ferais pas. Que je sois en colère contre toi ? J'aurais eu le temps de l'être depuis deux ans, non ? Moi j'y crois ... On se connait depuis presque toujours, deux ans ... Deux ans ça peut être rien du tout si on veut. "

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" Tu crois vraiment que je pourrais trouver mieux que mon meilleur ami qui sait tout de moi, qui me comprend peut-être mieux que personne, et avec qui j'ai grandi ? "

Il n’avait jamais prétendu le contraire, mais c’était quand même beaucoup plus compliqué que ça. Bien sûr qu’il n’avait pas oublié tout leur passé commun, ni tout ce qu’ils avaient pu se raconter mutuellement et encore moins les épreuves qu’ils n’avaient pas eu à traverser tous seuls, mais tout cela était tellement loin à présent. Vivre dans le passé n’avait aucun intérêt, ils n’avaient l’air, ni l’un, ni l’autre d’être passés à autre chose et c’était bien malheureux. Et puis, ce n’était pas tout à fait vrai, Cooper devait bien reconnaitre que sans l’intervention de Lara, il serait sans doute parti à la fin de l’année sans prendre la peine de chercher à la revoir ou à lui écrire quelque chose. Il avait fini par accepter qu’ils ne seraient plus jamais amis et bien que ça le dérange un peu, il parvenait à s’en accommoder et les moments de manque se faisaient de moins en moins fréquents. Mais était-ce bien utile de lui révéler tout ça ? Contrairement à lui, Lara semblait entrevoir un espoir, et pas une de ces microscopiques étincelles qui s’éteignent au moindre souffle de vent mais plutôt une vraie flamme qu’elle avait passé deux ans à entretenir avant de réussir à tenter le tout pour le tout. C’était sa chance, la seule chance qu’elle pouvait encore avoir. Etait-il réellement capable de la lui refuser ? Non, il ne pouvait pas se montrer aussi froid et insensible, ce n’était pas lui, Cooper refusait catégoriquement de se trouver aussi ignoble. Il avait tout de même son ancienne meilleure amie en face de lui, elle n’était pas n’importe qui, ce n’était pas une simple amitié de trois semaines qu’il pouvait facilement oublier ou même quelque choque auquel il pouvait choisir de mettre un terme sur un coup de tête. C’était pourtant ce qu’il avait fait,, qu’il ait le droit ou pas, il se l’était octroyé et maintenant il devait réparer ce qu’il pensait être irréparable il y a encore quelques minutes.

« Je suis d’accord sur le principe, tu en connais certainement plus sur moi que tous mes amis réunis. Seulement j’imagine que tu as changé en deux ans, alors oui, je savais tout de toi, je te comprenais mieux que personne, mais c’est du passé. »

Est-ce qu’ils pouvaient réellement prendre les deux années qui venaient de s’écouler et les effacer tout simplement ? Non, c’était totalement impossible, ils s’étaient passé des choses, beaucoup de choses dans leurs vies respectives depuis deux ans. Il y avait eu la rupture avec Naïa dont ils n’avaient pas eu l’occasion de parler, tout un tas de choses sans importances, ses nouvelles amitié, son inimitié avec Scipion, Roxanne, Isis, Bonnie, sa toute nouvelle assiduité scolaire, son désir d’entrer à l’université, ses perspectives d’avenir, elle ne connaissait rien de tout ça, probablement et ils allaient mettre un temps fou à raconter en détail tout ce que l’autre avait loupé. Car si lui reconnaissait qu’il y avait un tas de choses dans sa propre vie qui devaient être inconnues pour la gryffondor, l’inverse devait être tout aussi vrai. A un détail près. Cooper avait omis de dire à la rouge et or qu’il avait tout de même écouté les ragots et cherché auprès de ses amis à avoir de ses nouvelles, il savait donc à peu près où elle en était et ce qu’elle projetait de faire de sa vie actuellement, mais pour deux personnes qui partageaient tout de la plus petite émotion à leurs secrets respectifs, le résultat était bien maigre. Il n’avait pu entendre que ce qu’elle avait accepté de partager avec l’ensemble de ses amis et bien que ça lui permette d’obtenir un point de vu assez global, il devait bien reconnaitre qu’il ne connaissait plus aussi bien sa meilleure amie qu’avant. Rien que le terme le gênait. Il ne pouvait plus réellement l’appeler de cette manière. Tout avait changé, il aurait été utile qu’ils le reconnaissent au lieu de se voiler la face sur une possibilité de tout reprendre à zéro. Seulement, Lara semblait tellement y croire. Il était tiraillé entre l’envie de faire un effort pour elle et d’essayer d’admettre que tout pourrait redevenir comme avant et celui de lui faire reposer les pieds sur terre avec un discours bien rodé lui prouvant que leur amitié n’avait plus aucun avenir. Et s’il avait tort tout simplement ? Peut-être partait-il trop défaitiste ? Ce ne serait pas la première fois que Lara ferait preuve d’un positivisme infaillible alors que lui suivait en ronchonnant, et la plupart du temps il devait reconnaitre qu’elle avait raison d’insister. Il était sûrement grand temps de lui faire confiance à nouveau et surtout de se faire confiance.

" C'est quoi qui t'inquiète ? Que je te demande de me rendre des comptes ? Je ne le ferais pas. Que je sois en colère contre toi ? J'aurais eu le temps de l'être depuis deux ans, non ? Moi j'y crois ... On se connait depuis presque toujours, deux ans ... Deux ans ça peut être rien du tout si on veut. "

Etonnamment, ça ne le rassurait pas du tout. Qu’elle croit dur comme fer à une probable réconciliation pourrait lui apporter plus de désillusions que de satisfaction. Même s’il acceptait de leur donner une nouvelle chance, ils allaient avoir des hauts et des bas avec sans doute plus de bas dans un premier temps. Les moments de doutes, les gros blancs et les hésitations allaient probablement être monnaie courante, ils allaient devoir se réintégrer dans la vie l’un de l’autre alors que certains de leurs amis respectifs ne les connaissaient même pas. Bonnie allait sûrement trouver ça bizarres. Ils avaient passé des semaines ensemble sans qu’il ne mentionne une seule fois le prénom de Lara et il allait lui apprendre la bouche en cœur qu’elle était sa meilleure amie. Ça allait sûrement être bien compliqué à expliquer si toutefois, elle en arrivait à demander de vraies explications. Et dans le cas de la gryffondor ? Ça ne serait probablement pas plus simple. Cooper avait bien rencontré Alexander en début d’année, mais là encore ils n’avaient mentionnés Lara dans aucune de leur conversation et le serdaigle devait sûrement ignorer qu’ils se connaissaient. Non, ça ne serait pas du tout facile. Etrangement, Cooper n’avait pas du tout envie d’expliquer à son entourage qu’ils s’étaient perdus de vue et venaient juste de se retrouve… Enfin, étrangement, ça n’avait rien de très étrange finalement, le jeune homme n’avait tout simplement pas envie d’exposer ses erreurs devant l’école entière et c’était pourtant ce qu’il risquait de se produire. De toute façon, il ne pouvait pas vraiment reculer à présent, il venait de se convaincre d’accorder une chance à l’intuition de Lara et bien qu’il ne soit pas convaincu du bienfait de cette tentative, il était inutile qu’il y aille à reculons. Le serpentard hésita avant d’ouvrir la bouche, il n’avait plus grand-chose à dire et ne se voyait pas conclure par un « on est de nouveaux amis alors » qui serait arrivés comme un cheveu sur la soupe en plein milieu de la conversation. Une chose était sûre, il n’avait pas envie de répondre à ses questions, il ne voulait pas parler de ses doutes et de ses inquiétudes alors qu’ils étaient sur le point de mettre tout le passé de côté. S’il était évident que celles-ci persistaient, il allait les garder pour lui dans un premier temps et attendre un peu avant de lui en faire part.

« Donc… On a du temps à rattraper à présent, non ? »

Peut-être aurait-il dû la remercier de lui accorder encore une chance ? Après tout, ce n’était pas gagné et il n’avait rien fait pour la mériter. Cependant, tout cela semblait beaucoup trop irréel pour qu’il en soit capable. Quoi qu’il soit en train de se passer actuellement, il avait beaucoup de mal à saisir ce que c’était. Des remerciements ? Des excuses ? Il en était capable en théorie et elles viendraient sûrement au moment opportun, mais ce n’était pas aujourd’hui, il en était convaincu.

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*Ils arrêtaient enfin de jouer au chat et à la souris pour aborder le cœur du problème, et peut-être, avec lui, les solutions qui pourraient le résoudre. Maintenant qu'ils en étaient là, Lara commençait à avoir un peu peur qu'au final Cooper lui disait que tout cela n'était pas possible, et qu'il reste sur son idée que le passé était le passé, et qu'ils ne pourraient jamais rattraper leur amitié. Si c'était là son dernier mot, la Di Cavour savait qu'elle n'aurait d'autre choix que de s'y faire. Elle savait reconnaitre une cause perdue, et n'aimait pas courir après des chimères. C'était justement parce qu'elle pensait que leur amitié n'en était pas encore une qu'elle insistait en ce moment même pour que le O'Connor y croit lui aussi. Car il était clair qu'il n'y croyait absolument pas. Il n'y avait qu'à regarder aux cours des deux dernières années. Pas une lettre, ou même un simple mot, pas un regard ... Rien. Il avait choisis de s'éloigner mais n'avait jamais chercher à se rapprocher à nouveau de l'Italienne. Elle lui en avait voulu, mais plus maintenant, et encore moins alors qu'ils allaient peut-être se réconcilier. La Gryffone était peut-être bien naïve, et la désillusion serait d'autant plus douloureuse, mais elle y croyait, et comptait bien user toutes les possibilités avant de renoncer. Il avait un passé en commun trop important pour qu'il puisse tirer un trait sur celui-ci comme ça ? Non ? Elle l'espérait. Mais ce qu'il disait était vrai aussi, et il ne voyait vraisemblablement que cette partie là des choses. Oui, elle avait changé, s'était un fait, tout le monde changeait, surtout en deux ans, mais elle n'était pas passée de la gentille Lara à une totale étrangère. Et elle espérait que Cooper n'était pas non plus devenu un total étranger. Qu'il restait encore quelques parcelles du Cooper d'il y a deux ans. Et à chaque fois que ce dernier prononçait " c'est du passé " elle s'attendait toujours à le voir tourner les talons, et son cœur se serrait à cette idée. Pour le moment ce n'était pas le cas mais ... elle ne devait pas se laisser abattre. Si elle même n'y croyait pas, c'était perdu d'avance.*

" Qui ne change pas en deux ans, c'est vrai ... Mais je ne suis pas tellement différente de la Lara d'il y a deux ans. On parle depuis peu, certes, mais est-ce que tu trouves que je suis radicalement différente ? Est-ce que mes réactions te sont totalement incompréhensibles ou est-ce que tu penses que c'est bien la même Lara qu'il y a deux ans ? "

*La jeune femme s'arrêta quelques secondes, croisant les doigts pour qu'il ne lui dise pas le contraire. Il y a deux ans, la Di Cavour aurait agit exactement pareil, il fallait simplement que le Serpentard s'en rende compte, l'admette ... Quant à lui ... Eh bien il avait changé, c'était là aussi un fait qu'elle ne pouvait nier. Mais il devait être resté foncièrement le même, elle en était convaincue ... Ou presque.*

" Et toi aussi tu as du changer, rien que le fait que tu ne m'aie plus adressé un mot du jour au lendemain était un changement mais quoiqu'il en soit je suis convaincue qu'il reste un peu du Cooper que je connais, et que je saurais apprécié le Cooper que tu es devenu. "

*Elle mit toute la conviction qu'elle trouvait dans ces phrases. Elle savait que s'ils arrivaient tous les deux à vouloir redevenir amis, elle n'aurait aucun mal à se confier à lui, et elle espérait que ce serait pareil de son côté. Elle avait eu d'autres personnes auprès de qui elle aurait pu oublier Cooper, mais elle n'en avait jamais eu l'envie. Personne ne savait autant de choses sur elle que le O'Connor, pas même à Alexander, car il n'avait pas grandit avec elle. Et tous les détails insignifiants qu'elle ne lui raconterait jamais car elle les avait peut-être oubliés, ou qu'elle ne voyait pas l'utilité d'en parler, le Serpentard les connaissaient. Il serait tellement facile d'être proches à nouveau ... Certes, il allait falloir expliquer cela à leurs amis. Mais Lara avait mentionné Cooper à ceux qu'elle considérait comme proches d'elle, et elle n'avait pas peur de leur réaction. Mais de son côté ... et si ça le bloquait ? Il y avait trop de choses qu'elle ne maitrisait pas. Ses doigts se portèrent à nouveau jusqu'à son collier, avec lequel elle se remit aussitôt à jouer, plongée dans ses réflexions, ses doutes et ses inquiétudes, qu'elle garda cependant pour elle. Le jeune homme semblait en avoir assez comme ça, pas la peine de rajouter les siennes à la liste. Les mots qu'elle entendit alors lui parurent tellement ... étonnant qu'elle se demanda quelques secondes si elle ne venait pas de rêver. Elle releva la tête, ouvrit la bouche et la referma, encore incertaine. Mais qui d'autre aurai pu dire ça ? Un sourire étira lentement ses lèvres, et elle se retint de ne pas lui sauter au cou. Ce n'était peut-être pas encore temps. Maitrisant la joie qui aurait haché ses paroles si elle s'était laissée aller, Lara lui répondit en balbutiant, incapable d'en revenir, pour le moment.*

" Euh ... Bah ... Oui, oui. "

*L'Italienne lui sourit à nouveau. Elle chercha quoi dire, car elle avait préparé des dizaines d'arguments pour que Cooper accorde une seconde chance à leur amitié, mais elle n'avait pas imaginé qu'il le ferait sans cela.*

" Je sais pas ce dont tu as envie de me parler pour le moment ... alors ... choisis ? "

*Elle allait devoir réfréner sa curiosité et ne pas l'abreuver de questions qui se pressaient désormais à ses lèvres, et attendre qu'il accepte de lui confier ce qu'il avait envie.*

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" Qui ne change pas en deux ans, c'est vrai ... Mais je ne suis pas tellement différente de la Lara d'il y a deux ans. On parle depuis peu, certes, mais est-ce que tu trouves que je suis radicalement différente ? Est-ce que mes réactions te sont totalement incompréhensibles ou est-ce que tu penses que c'est bien la même Lara qu'il y a deux ans ? "

Cooper ne mit pas trop longtemps pour réfléchir. Elle n’avait pas tort, pas du tout, il n’avait pas constaté de différence majeure. Pourtant en deux ans elle aurait pu devenir une garce, se faire des tatouer des insultes sur tout le corps, d’ailleurs il ne pouvait pas franchement vérifier ce détail. Il aurait également pu se retrouver en face d’une punk ou d’une gothique, mais ses cheveux avaient toujours la même couleur, elle n’avait pas de piercings un peu partout, elle ne s’était pas non plus rasé un côté du crâne. Que demander de plus ? Sa meilleure amie était toujours physiquement intacte, enfin, ça ne voulait pas dire que sa personnalité n’avait pas été totalement modifiée, mais de ce qu’il en avait vu, c’était toujours la même Lara effectivement. Et dire qu’ils avaient passés une bonne dizaine d’années ensemble sans le moindre conflit. Même le douloureux passage de l’enfance à l’adolescence n’avait pas suffi à les séparer. Pourtant, ils auraient pu se diviser à ce moment-là, c’était la période où ils étaient censés se rendre compte que leurs centres d’intérêts différaient du tout au tout. Il n’avait jamais véritablement considéré Lara comme une fille, non pas qu’elle n’en ai pas l’apparence, ce n’était pas le problème, mais il n’avait jamais fait de différence à ce niveau-là, elle était son amie et rien d’autre et il se contentait d’éclater de rire lorsqu’on lui demandait s’ils avaient déjà songés à former à un couple, tant l’idée lui paraissait ridicule. Finalement, il lui semblait tout à coup tellement facile qu’ils reprennent leur amitié là où ils l’avaient arrêtés. Après tout, qu’est-ce qui les en empêcherait ? Ils avaient fait une pause involontaire qu’il se reprocherait certainement pendant encore un bon moment mais pourquoi devait-il être celui qui doutait tout le temps ? Rien ne l’y obligeait et il était temps qu’il mette ses doutes au placard pour faciliter un peu la tâche de son amie.

« C’est vrai, je dois le reconnaitre, tu ressembles toujours autant à ma meilleure amie. »

Il avait parlé sur un ton un peu plus léger ce qui lui permettait de faire descendre d’un cran la tension qui régnait dans la pièce. S’il n’avait pas été si stupide pour partir se cacher rien qu’en apercevant sa meilleure amie, il aurait été mieux qu’ils se retrouvent dans un lieu public ou la bonne humeur ambiante aurait certainement pu amoindrir l’impact qu’avait leur frigorifiante conversation. Enfin, Lara avait un véritable don pour rester souriante et impassible même dans la pire situation, il en avait eu la preuve dès leur enfance. La sienne n’avait pas été très rose, mais la jeune fille n’y avait pas été confrontée puisqu’il n’était arrivé à Londres qu’après cette mauvaise période. Seulement, il avait vécu toute l’enfance de Lara en parallèle et avait toujours été admiratif du courage dont elle avait fait preuve. En revanche, il n’était pas sûr d’aimer énormément qu’elle feigne en permanence la bonne humeur pour laisser croire à tout le monde autour d’elle qu’elle allait parfaitement bien. Certes, la rouge et or pensait sûrement préserver son entourage et surtout son géniteur, mais mentir aux personnes qu’elle aimait n’était pas une solution des plus recommandées. Peut-être leur épargnait-elle de nombreux soucis mais ça ne la rendait pas plus heureuse. Enfin, elle n’avait pas l’air de broyer du noir non plus, mais comment savoir ce qu’il en était réellement ? C’était ça le problème, à force de dissimuler ses émotions aux yeux des autres, il était impossible de savoir ce qu’elle pensait en vérité et c’était bien triste. Peut-être pourraient-ils redevenir comme avant ? Lorsque Cooper pouvait encore deviner comment Lara se sentait ou comment elle vivait telle ou telle situation.

" Et toi aussi tu as du changer, rien que le fait que tu ne m'ai plus adressé un mot du jour au lendemain était un changement mais quoiqu'il en soit je suis convaincue qu'il reste un peu du Cooper que je connais, et que je saurais apprécier le Cooper que tu es devenu. "

Le jeune homme se contenta de hocher la tête. Ca par contre, ce n’était pas gagné d’avance. Il était bien loin du garçon puéril et immature qui faisait les quatre cents coups en compagnie de ses amis. Il en était assez loin même à présent. Le changement s’était opéré il y a peu de temps mais ce n’était pas pour autant qu’il n’était pas radical. Lara serait certainement surprise d’apprendre qu’il passait le plus clair de son temps en compagnie de Bonnie à la bibliothèque où il enchainait livre sur livre sans réellement s’en lasser. Il voulait absolument réussir ses examens de fin d’année et ceux-ci l’obnubilaient au point qu’il en oublie complétement le reste. Enfin, il y avait aussi la vipère qui s’était d’abord improvisée professeur avant d’être sa petite amie, elle aussi gardait une grande place dans sa vie. Isis restait aussi sa petite sœur et il faisait bien attention à surveiller ses moindres faits et gestes dans l’espoir qu’elle ne fasse pas un nouveau pas de travers après avoir kidnappé l’elfe de maison en compagnie de Naïa. Cela étant, le jeune homme avait tout de même légèrement délaissé ses amis pour parvenir à garder un rythme de travail correct et ceux-ci devaient certainement commencer à se demander où il avait bien pu disparaitre comme ça. Enfin, il avait eu la chance de voir Flynn, il y a peu de temps, même s’il s’était retrouvé une fois de plus en retenue à cause de ça, il ne pouvait regretter d’avoir passé une journée en dehors de ses cours et de ses préoccupations habituelles. En réalité, il avait beau apprécier ces journées il n’était pas doué pour être ce que les autres élèves appelaient un intello et n’en serait probablement jamais un. Cependant, il ne comptait pas sortir de ce rôle avant bien longtemps. Pour la première fois de sa courte vie, il avait réellement envie de réussir et ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin.

" Euh ... Bah ... Oui, oui. Je sais pas ce dont tu as envie de me parler pour le moment ... alors ... choisis ? "

Lara avait d’abord eu l’air surprise de ce revirement de situation. C’était compréhensible puisqu’il avait passé de longues minutes à tenter de la convaincre que leur amitié ne pourrait plus jamais être ce qu’elle avait été pour ensuite changer tout bonnement de direction en mettant au placard toutes ses belles théories. Cependant, Cooper devait bien reconnaitre qu’il avait envie d’y croire. Ses espoirs étaient minces et presque totalement anéantis par les nombreux doutes qui l’assaillaient. Seulement, Lara, elle, semblait convaincue qu’il était encore possible qu’ils sauvent leur amitié et retrouvent ce qu’ils avaient vécus ensembles. Il avait déjà déçu son amie une fois, et ne pouvait pas se permettre de le faire une deuxième. Enfin, bien sûr que si, il pouvait se le permettre mais il ne voulait pas le faire. La rouge et or avait déjà beaucoup trop d’occasions de souffrir pour qu’il lui en rajoute quelques-unes. Il n’aimait pas être le méchant de l’histoire, celui qui traverse l’esprit de ses proches pour de mauvaises raisons, simplement parce qu’ils ne se remettaient pas de quelque chose qu’il avait dit ou fait. Certes, Lara ne lui en voulait pas, mais ce n’était pas pour ça qu’il devait se comporter en vrai connard une seconde fois de suite, bien au contraire. Il avait deux ans à rattraper, deux longues années qui lui avaient pourtant paru très courtes puisqu’il avait mis tout ce temps à profit pour jouer les idiots, comme d’habitude. Il avait donc choisi de changer spontanément de comportement et de prouver à son ancienne meilleure amie qu’il pouvait être le garçon qu’elle avait toujours connu et qu’elle avait envie de revoir. Il ne pouvait pas lui promettre de frôler la perfection mais il pouvait au moins essayer d’être à la hauteur, et dans l’idéal, y arriver.

« Oh, eh bien, beaucoup de choses ont dû changer pour toi, j’imagine. En réalité, j’ai demandé de tes nouvelles autour de moi assez fréquemment, donc je sais à peu près ce que tu deviens. Alors, Alexander n’est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas étonné. Et comment se passent les cours ? Tu es amie avec Scipion ? Je ne l’aime pas, mais après tout, ce n’est pas vraiment à moi de choisir tes fréquentations. »

Lara allait trouver encore plus étrange qu’il se mette à parler beaucoup alors qu’il s’était contenté de quelques mots jusque-là. Seulement, il y avait fort à parier que ça ne lui déplairait pas et il se réjouissait d’avance de pouvoir quitter la pièce sur une note positive.

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*Une fois la surprise passée, Lara se retrouva à afficher un grand sourire qu'elle aurait eu bien du mal à retenir si elle en avait eu l'envie. C'était tout elle, ça. Quand la situation était compliquée, elle doutait et devenait pessimiste, irrémédiablement, même si elle essayait de changer ça, et quand la situation s'arrangeait, elle faisait preuve d'un immanquable optimisme. Ce n'était pas vraiment de demi-mesure avec elle. C'était ou tout ou rien, même si on ne s'en rendait pas forcément compte comme ça. L'Italienne aurait eu bien de mal à rester indécise et pessimiste quand Cooper et elle avaient eu leur plus longue conversation depuis deux ans, et que celle-ci prenait le tour qu'elle avait tant espéré, à savoir un lent retour vers leur amitié.*

*Le ton du Serpentard semblait aussi plus léger. Si le début de la conversation avait été froide, parfois glaciale même, elle commençait à devenir un peu plus chaleureuse, ce qui n'était pas pour déplaire à l'Italienne, loin de là. Elle fut ravie de l'entendre admettre qu'elle n'avait pas tant changée que ça, et l'entendre à nouveau dire "meilleure amie" quand il parlait d'elle déclencha une nouvelle vague d'optimisme. Elle lui adressa un sourire chaleureux, et véritablement joyeux, avant de lui répondre.*

" C'est parce que je suis toujours, en grande partie, la Lara que tu connais. "

*Il n'y avait pas eu de grands changements dans sa personnalité, au cours de ces deux dernières années. Elle avait grandie, certes, mais elle était déjà du genre mature, avec la tragédie familiale quand elle avait dix ans. Elle continuait à avoir des bonnes notes en cours et à faire les quatre cents coups avec Scipion. Non, rien n'avait vraiment changé dans sa personnalité, et c'était très bien comme ça. Quant à Cooper, il ne confirma ni n'infirma ce qu'elle avait dit, comme s'il semblait peu convaincu de ce qu'elle avait affirmer. On pouvait avoir du mal à y croire, mais la brunette savait qu'elle trouverait toujours une part de son meilleur ami d'il y a deux ans sous le caractère certainement bien différent qu'il avait maintenant.*

*La Cavour l'écouta parler plus qu'il ne l'avait fait depuis le début de cette rencontre, et si elle fut un peu déçue qu'il ne parle pas de lui, elle était quand même contente qu'il lui parle, tout simplement. Elle allait avoir le temps de rattraper deux années à ne rien savoir de sa vie s'ils arrivaient à se réconcilier pour de bon. Quand on avait l'habitude de voir quelqu'un au moins une fois par jour, de tout lui dire et de tout savoir, c'était dur de ne plus lui parler et de ne plus être au courant de rien. Pendant un temps la jeune femme s'était retrouvée, comme seule, sans savoir à qui elle allait bien pouvoir parler, se confier, dire quand ça n'allait pas ... Bien sur, elle avait eu Alex, Zora ... Mais ils n'étaient pas Cooper, loin de là. Aussi, s'ils avaient compris que quelque chose n'allait pas durant cette période, Lara n'en avait jamais soufflé mot à personne. Ça promettait des explications avec Alexander.*

*Lara sourit à nouveau en l'entendant dire qu'il avait écouté de près les rumeurs la concernant. Elle n'y avait pas pensé, se contentant d'enregistrer quand quelqu'un mentionnait le nom du O'Connor. Mais elle avait préféré éviter tout de même, car entendre parler de lui, de ce qui lui arriver, et l'apprendre de la bouche d'un autre que lui, lui rappelait toujours qu'ils avaient été proches il y a encore quelques mois de cela, et que d'un coup, il ne lui avait plus parlé, ce qui avait été assez douloureux à remuer. Qu'il parle d'Alex ne l'étonna pas. Elle avait récemment abandonné l'idée que quelqu'un dans ce château ignorait encore leur relation. Même les professeurs semblaient au courant, c'était dépitant. Ils avaient réussis à garder ça secret pendant une journée, au moins. C'était déjà pas mal, quand on savait que les secrets ne dépassaient presque jamais l'heure dans cette école. Et puis aujourd'hui, elle et le Maddox étaient assez sûrs de ce qu'ils voulaient et de leurs sentiments pour ne pas se laisser blesser par les rumeurs et les mensonges.*

" J'aime bien dire que les rumeurs ne sont pas toujours vraies, mais pour le coup elles ne mentent pas. Oui, moi et Alex ... Personne n'en semble étonné, à croire que pour tout le château ce n'était qu'une affaire de temps. "

*Elle afficha une petite moue. Personne, non personne dans le château n'avait été le moins du monde un tant soit peu surpris de la nouvelle. Les élèves s'étaient partagés en deux catégories: ceux qui avaient sourit et lancés un "hé bah c'est pas trop tôt" et celles qui avaient murmuré qu'elles allaient tuer la chanceuse Lara. Pour les deux jeunes gens, qui ne s'étaient avoués leur amour que très récemment, ça avait été un grand pas en avant, et savoir que tout le château s'y attendait avait été ... déstabilisant.*

" Les cours se passent bien. Je n'ai ni les BUSES, ni les ASPICS cette année, donc je n'ai pas à passer mes journées à la bibliothèque. "

*La Di Cavour ne savait pas si le Serpentard avait décidé qu'obtenir ses ASPICS pouvait être une bonne chose et s'il s'était mis à bosser un peu pour essayer d'obtenir des bonnes notes, mais elle n'avait rien à faire de tout ça. Pas cette année en tous les cas. C'était reposant, après l'année dernière, où elle avait eu les BUSES. Elle grimaça en entendant le nom de Scipion. Mais tout le monde était-il au courant pour ça aussi ? Encore une personne qui n'appréciait pas le jeune homme. Ça devenait presque lassant.*

" Oui je suis ... amie avec Scip. Et tu n'es pas le seul à qui ça ne plait pas. "

*Elle faisait bien sûre référence à Alex, mais elle n'était pas sûre que Coop' le comprenne et saisisse l'irritation dans sa voix. Elle repensa aux disputes qu'elle avait eues avec le Serdaigle à propos du Gryffondor et retint un soupir.*

" Et toi alors ? Les amours, les cours ... ? "

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" C'est parce que je suis toujours, en grande partie, la Lara que tu connais. "

Etrangement, il n’en doutait pas plus que ça, il n’y avait de différence flagrante pour le moment et il n’en verrait peut-être pas. Les rumeurs l’avaient plutôt bien renseigné de toute façon, et s’il y avait eu un changement notable dans la vie de son amie, il en aurait probablement été informé. La gryffondor semblait imaginer qu’il retrouverait sa meilleure amie facilement, et il essayait de s’en convaincre aussi. Ce n’était pas évident, ils avaient l’habitude de parler de tout et de rien, de pouvoir aborder n’importe quel sujet sans se heurter à un refus catégorique de répondre de la part de l’autre. Ils partageaient tout en permanence et là… C’était quand même bien différent. Cooper pesait ses mots, n’osait pas trop s’embarquer dans des discussions qu’il n’était pas sûr d’apprécier et n’avait pas forcément envie de raconter toute sa vie à son ancienne amie. C’était sûrement son cas également. Il avait longuement hésité avant d’aborder le sujet de son petit ami, mais c’était le seul sur lequel il était à peu près bien informé. En temps normal, il n’aurait eu aucun problème à la pousser à en parler, il l’aurait même charrié gentiment et se serait attendu à ce qu’elle se venge sans plus tarder en le poussant à avouer ses petits secrets aussi. Le serpentard n’avait jamais été spécialement bavard et elle avait toujours su lui délier la langue, maintenant, il devait presque se forcer pour aligner trois mots, histoire de ne pas la décourager. Il était bien conscient qu’il devait faire des efforts pour renouer le dialogue et il était prêt à en faire. Seulement, plus il cherchait à redevenir le garçon naturel qu’elle connaissait et plus il comprenait à quel point le fossé qui s’était creusé entre eux était profond.

" J'aime bien dire que les rumeurs ne sont pas toujours vraies, mais pour le coup elles ne mentent pas. Oui, moi et Alex ... Personne n'en semble étonné, à croire que pour tout le château ce n'était qu'une affaire de temps. "

Cooper afficha un grand sourire à demi moqueur, il avait toujours eu l’habitude de se moquer de Lara et de ses amourettes d’adolescentes et elle ne se gênait pas pour faire de même. Sa récente relation avec Alexander devait tout de même être un peu plus sérieuse que ce qu’elle avait connu jusqu’à présent mais il avait beaucoup de mal à l’envisager. La Lara de ses cinq ans n’était jamais bien loin et devoir se dire qu’elle pouvait être en couple avec quelqu’un n’était jamais très facile. Il n’était pourtant pas assez idiot pour ne pas réaliser qu’il y aurait bien un moment où il ne serait plus le seul garçon de sa vie. Il n’avait jamais envisagé d’être plus qu’un ami pour elle et n’avait jamais été jaloux des autres garçons qui lui tournaient autour, mais ça ne l’empêchait pas de trouver ça bizarre. Quel âge avait Lara à présent ? Seize ans ? Dix-sept ans ? Oui, ça devait être ça, mais il la voyait très bien avec quelques années en moins. Son entrée à Poudlard n’était pas si lointaine que ça finalement. Il se souvenait très bien avoir attendu son entrée à Poudlard avec beaucoup d’impatience. Il avait attendu un peu nerveusement sa répartition et avait été un peu déçu de constater qu’ils ne pourraient pas tout partager. Seulement, avec le recul, il ne pouvait qu’être ravi que leurs personnalités respectives les ai séparé. Ils auraient reformé le petit cocon de leur enfance sans laisser entrer personne d’autre et ce n’aurait pas été très bénéfique. Au moins, ils avaient été obligés de se faire leurs propres amis et même s’ils se voyaient assez souvent, ils n’avaient pas été collés l’un à l’autre. Sans cela, ils auraient eu un peu de mal à se détacher l’un de l’autre, alors que la rupture qui avait eu lieu lors de la cinquième année ne les avait pas tant affecté que ça en définitive.

« Pas pour moi, je ne vous imaginais pas ensemble, enfin je ne t’ai jamais imaginé avec personne de toute façon. La nouvelle aurait tout de même pu me surprendre, et finalement pas du tout. »

Sa remarque n’avait absolument rien de négatif. Il ne sous-entendait absolument pas que Lara n’avait aucune qualité qui puisse faire qu’un garçon s’intéresse un jour à elle et il était bien loin de le penser. Seulement, la gamine prenait toujours le dessus sur l’adolescente il était fort probable que la gryffondor voit les choses de la même façon que lui. Qu’avait-elle pensé de sa relation avec Naïa ? Il n’avait jamais vraiment osé lui demander et ne le ferait probablement pas. Il n’avait aucun problème pour l’écouter lui parler pendant des heures et lui donner des conseils lorsqu’elle lui en demandait, mais il lui était très difficile de parler de lui-même spontanément. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer. Se confier à quelqu’un ne lui avait jamais paru nécessaire, mais il savait que s’il devait le faire un jour, il se tournerait plus vers Lara que n’importe qui. Il était pourtant plus proche d’Isis et de Bonnie actuellement, mais c’était tellement différent. Cooper avait toujours eu l’impression qu’il devait être là pour sa petite sœur et par conséquent lui épargner un questionnement inutile. Il préférait garde ses problèmes pour lui d’autant plus qu’il était assez rare qu’il en ait finalement. Pour ce qui était de Bonnie, il n’avait jamais imaginé avoir une longue discussion profonde sur le sujet « la vie de Cooper ». Ce n’était pas un problème de confiance, mais ça lui était toujours apparu comme une évidence et il avait du mal à tenter d’imaginer qu’il puisse se tromper. De toute façon, tant que la vipère ne lui posait pas de questions, il n’avait pas forcément de réponses à donner et ça lui convenait parfaitement.

" Les cours se passent bien. Je n'ai ni les BUSES, ni les ASPICS cette année, donc je n'ai pas à passer mes journées à la bibliothèque. "

Cooper en avait presque oublié qu’il était le seul à quitter Poudlard à la fin de l’année. Pourtant, il s’était toujours accroché à cette idée en se disant qu’il n’avait plus que quelques semaines à tenter de ne pas croiser le chemin de son ancienne amie avant de ne plus jamais la revoir. Ce n’était pas une perspective très rassurante, mais ça lui aurait au moins permis de mettre fin à une question plus qu’inutile. Seulement, maintenant qu’ils étaient là tous les deux, il avait l’étrange impression que tout allait redevenir comme avant et que ni l’un ni l’autre ne partirait. En fait, récupérer leur vieille amitié promettait d’être encore plus compliqué qu’il ne l’avait imaginé. A moins qu’ils choisissent de se voir pendant les vacances pour rattraper le temps perdu, il était fort probable qu’ils ne parviennent pas à regagner tout ce qu’ils avaient laissé derrière eux. L’an prochain, il leur serait presque impossible de vraiment se voir et se parler. Cooper savait déjà qu’il passerait la majorité de ses week-ends à Pré-au-Lard puisqu’il ne pouvait pas laisser Isis sans surveillance et que ce serait également le seul moyen d’essayer de garder Bonnie auprès de lui. Pour cette dernière, il n’y avait encore aucune certitude mais quand bien même elle disparaissait de l’équation, il ne pourrait pas se permettre de voir Lara toutes les semaines pour une de leur grande discussion. Seulement, il n’était pas utile de prendre ce chemin pour le moment, ils avaient réussi à retrouver une discussion normale et il tenait à préserver l’édifice fragile que Lara avait tant peiné à construire.

« T’as bien de la chance pour le coup, je crois que j’ai appris l’existence de la bibliothèque cette année, mais je pourrais me vanter de m’y repérer les yeux fermés maintenant. »

Comme quoi il arrivait à parler un peu de lui quand il le voulait et même lorsque Lara ne le lui demandait pas. De toute façon, Cooper avait bien fait de sauter sur l’occasion la quasi-totalité de sa vie se résumait à la bibliothèque à présent. Si Lara n’avait pas cherché à avoir de ses nouvelles pendant ces deux ans, elle allait forcément être surprise. Il n’avait jamais été du genre à prendre les cours au sérieux et il était probable qu’elle se demande s’il ne se moquait pas tout simplement d’elle. Malheureusement, c’était loin d’être le cas. S’ils devaient redevenir de vrais amis, le serpentard devrait bien lui expliquer un jour ou l’autre comment il avait subitement décidé de prendre les études au sérieux et d’assurer son avenir. Quitter la demeure familiale étai bien trop important pour qu’il se permette de négliger son cursus universitaire, c’était bien plus qu’une simple option, c’était devenu un impératif au cours du temps. Il ne supportait pas son père pendant deux mois de vacances, qu’est-ce que ça serait s’il devait passer toute l’année à ses côtés ? Un véritable cauchemar probablement et il n’était absolument pas préparé à le vivre. Lara plus que quiconque parviendrait à le comprendre, mais il n’était pas certain qu’elle apprécie de le voir se donner à fond pour pouvoir quitter son ancienne vie. Finalement, elle en faisait partie et allait probablement craindre qu’il la dégage avec tout le reste. C’était d’ailleurs ce qu’il se serait passé s’ils ne s’étaient pas croisés aujourd’hui ou avant qu’il ne parte définitivement. Au moins, elle pouvait se vanter d’avoir sauvé les meubles, pour le moment.

" Oui je suis ... amie avec Scip. Et tu n'es pas le seul à qui ça ne plait pas. "

Dire que ça ne lui plaisait pas était peut-être un peu exagéré. Il avait perdu son droit de veto sur les fréquentations de la jeune fille et était probablement très mal placé pour donner son avis sur la question. Il se contenta donc de hausser les épaules, feignant une parfaite indifférence qu’il était bien loin de ressentir. L’épisode du bureau de McGonagall ne pouvait pas lui avoir échappé aussi rapidement. Il les avait pris en flagrant délit, et ni l’un ni l’autre ne semblaient avoir beaucoup de regrets. S’ils assumaient parfaitement leurs actes, Cooper peinait à imaginer que l’idée vienne de Lara elle-même. Bien sûr, il était bien placé pour savoir que la jeune fille avait un net penchant pour les infractions au règlement et ne pouvait réellement l’en blâmer puisqu’ils avaient fait pas mal de bêtises pendant leur enfance. Sauf qu’il y avait bêtise et bêtise. Entrer dans le bureau de la directrice pour y faire il ne savait trop quoi était particulièrement stupide et elle devait en être totalement consciente. Ce Scipion devait donc avoir une bien mauvaise influence sur son amie et il ne souhaitait pas particulièrement qu’elle continue à le voir. Malheureusement, ce n’était pas à lui de dire ce qu’il pensait et avec un peu de chance quelqu’un d’autre parviendrait à le convaincre. Il ne se voyait pas revenir maintenant sur cet épisode, il ne s’était absolument pas senti à l’aise et punir son ancienne amie sans même lui adresser un regard n’était pas quelque chose dont il était spécialement fier, il fallait espérer qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur.

" Et toi alors ? Les amours, les cours ... ? "

Il fallait s’y attendre, il ne pouvait pas vraiment échapper au jeu des questions-réponses. Il venait de demander à Lara tout un tas de nouvelles sur la vie qu’elle menait à présent et elle n’avait pas hésité à lui donner des réponses claires sans chercher à lui faire comprendre qu’il allait trop loin. Il avait probablement pas mal de choses à dire aussi. Il y avait son soudain intérêt pour les cours, sa petite amie, ses projets de vacances, son inscription à l’université. Elle ignorait probablement tout cela et il se devait de la tenir informée s’ils devaient redevenir de bons amis. Seulement, il ne voyait absolument pas comment lui servir toutes ces informations sur un plateau d’argent. Il n’était pas doué pour les longs monologues et ne pouvait certainement pas se contenter de dire que tout allait très bien de son côté, qu’il était très heureux sans rien ajouter par la suite. De toute façon, s’il se montrait aussi vague, elle ne manquerait pas de cibler davantage ses questions et de se montrer plus insistante. Il n’avait pas oublié la facilité qu’elle avait à obtenir les réponses qu’elle voulait assez rapidement, et il lui était plus utile de coopérer dès maintenant. D’autant plus qu’il venait de lui prouver qu’il était prêt à faire des efforts, se replonger dans un apparent mutisme ne servirait qu’à lui prouver qu’ils étaient de courte durée et qu’il n’était absolument pas digne de confiance. Le jeune homme eut tout de même un instant d’hésitation avant d’ouvrir la bouche et passa quelques secondes la bouche ouverte à chercher ses mots.

« Ça va plutôt bien. J’ai eu envie de faire les choses correctement cette année, je me suis remis au travail, j’ai des notes plutôt correctes même si on sent quand même les lacunes accumulées. Bonnie m’aide à travailler, je suis allé lui demander un coup de main quand je me suis rendu compte que je m’en sortirais pas tout seul… »

Bon, il avait légèrement oublié de mentionner qu’il sortait avec elle à présent, mais il aurait probablement droit à un second round, puisqu’une une seule question venant de Lara n’était pas vraiment envisageable. Cependant, il avait déjà dépassé le stade des trois mots et ne pouvait qu’en être fier. Il doutait que ce qu’il avait à dire sur les cours intéresse fortement son ancienne meilleure amie, mais il n’allait pas tarder à le savoir…

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*Si Lara faisait le bilan de ces quinze dernières années, Cooper avait été présent tout le temps, hormis ces deux dernières années. Ça ne représentait pas grand-chose au milieu de leurs nombreuses années d’amitié. C’était en parti cela qui convainquait la jeune femme qu’ils allaient pouvoir reprendre là où ça s’était arrêté. Il la connaissait depuis qu’elle était arrivée à Londres, directement après cet épisode traumatisant à Turin, et avait été un des premiers à être au courant de ce qui lui était arrivé. Sans trop se souvenir pourquoi ni comment, la Di Cavour se rappelait s’être sentie tout de suite en confiance avec le jeune homme qui se trouvait maintenant en face d’elle. Ils avaient grandit ensembles, fait le trajet jusqu’à Poudlard dans le même compartiment, partageant leurs friandises et parlant, de tout et de rien, même si Lara devait faire une grande part de la conversation, le O’Connor n’étant pas très bavard de nature - cela ne l’avait jamais dérangé. Et cela ne la dérangeait pas non plus aujourd’hui. Elle respecterait son silence, même si elle se connaissait et savait qu’elle chercherait à en savoir plus, curieuse comme elle était. Et il devait surement le savoir aussi. Pour le moment, elle préférait ne pas trop insister, et se contenter de ce qu’il voulait bien lui dire. Mais dans quelques temps, quand ça irait vraiment mieux – parce que ça allait aller encore mieux – et bien elle redeviendrait la Lara qu’il avait toujours connue, et qui ne se satisfaisait pas de demi-réponses – puis ils étaient arrivés à Poudlard et avaient été séparés lors de la répartition, étant envoyés chacun dans deux maisons différentes, et ennemies de base. La Di Cavour n’irait pas jusqu’à prétendre que cela ne l’avait pas attristée. Elle avait cru qu’elle aurait le Serpentard près d’elle, et pour elle, éternellement, même si elle l’envisageait d’une façon totalement dénué d’un autre amour que celui de l’amitié. Cette dernière avait été solide car ni l’un ni l’autre n’avait jamais éprouvé plus que de l’amitié, et c’était très bien ainsi. Même si Lara n’avait pas pu retenir la pointe de jalousie qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle voyait son meilleur ami avec une autre. Au contraire d’Alex, elle avait cependant moins de mal à le voir en couple, qu’avec une fille qui serait une simple amie. S’il était en couple, c’était de l’amour, s’il était simplement ami avec une autre fille, elle risquait de devenir aussi importe que Lara, ce que cette dernière n’aurait pas supporté. Mais jusqu’à présent, ça n’avait pas été le cas.*

*Son sourire moqueur lui rappela une centaine de souvenirs, et de moments passés tous les deux. Elle l’avait vu tellement de fois, ce sourire, quand il se moquait d’elle, pour un oui ou pour un non, ou quand il cherchait simplement à la taquiner. C’était plutôt une bonne chose de le voir à nouveau sur son visage. L’Italienne fut agréablement étonnée que Cooper ne s’attendait pas à voir les deux jeunes gens sortir ensemble. Ça faisait toujours une personne parmi des centaines d’autres. Minime donc. Mais quand même. Elle sourit à moitié quand il dit qu’il ne l’aurait vu avec personne.*

" À défaut d’avoir réussit à te surprendre, j’aurais trouvé quelqu’un qui ne s’attendait pas à ce qu’on sorte ensemble. "

*Elle sourit une nouvelle fois. Cooper avait toujours su qu’elle était proche d’Alexander. C’était une des premières personnes qu’elle avait rencontré lors de son arrivée à Poudlard, quand elle était sortit du château pour se balader, en repensant à sa récente séparation avec son meilleur ami, qui avait été envoyé dans une autre maison. Le Serdaigle était là, à se balader lui aussi. L’Italienne n’avait pas attendu avant de rapporter cette rencontre au O’Connor, et il avait vu les deux jeunes gens se rapprocher. Pour autant, même quand Alex et elle ne sortaient pas ensemble, il n’avait jamais pris la place du meilleur ami. Mais Cooper n’avait jamais été au courant des sentiments amoureux qu’elle ressentait envers le Bleu et Bronze, étant donné que quand elle s’en était rendu compte, il ne lui parlait plus. Pourtant à cette époque, elle aurait eu grandement besoin de ses conseils.*

*La Gryffone détourna quelques secondes son attention du jeune homme pour s’asseoir sur un coin d’une table poussiéreuse, qui n’avait pas du servir depuis des dizaines d’années. Elle retint une exclamation de surprise en entendant Cooper parler de bibliothèque. Elle allait peut-être devoir réviser son jugement quant aux changements chez son meilleur ami. Ils étaient peut-être plus importants qu’elle ne l’avait cru au premier abord. Affichant à son tour un sourire gentiment moqueur, elle lui lança pour le taquiner :*

" Wahou ! Cooper O’Connor, dans une bibliothèque ! Je n’aurais jamais cru vivre assez vieille pour voir ce miracle se produire un jour. "

*Une lueur amusée brillait dans ses yeux marron. Elle se souvenait encore des jours où elle devait aller travailler, et où elle avait du subir les railleries de son meilleur ami, qui oubliait constamment qu’une bibliothèque existait au sein du château. Est-ce qu’il avait fini par s’y rendre tout seul ou est-ce que quelqu’un l’avait poussé dans les chemins poussiéreux de la bibliothèque, entre les rayonnages remplis de livres ?*

*Il ne renchérit pas quand elle parla de Scipion, et Lara ne put s’empêcher de faire le lien avec le Maddox. Les deux jeunes hommes avaient déjà plusieurs points communs. Au moins, elle n’aurait qu’à dire à Alex que Cooper n’appréciait pas Scipion, et il se mettrait à adorer le Serpentard. Enfin, ils devaient déjà se connaitre, étant tous les deux Préfets. Est-ce que Alexander se souvenait qu’elle et Cooper avaient été meilleurs amis fut une époque ? Peut-être. Il n’avait jamais cherché à parler de lui quand Lara taisait son nom, ce dont elle lui avait été reconnaissante. Il allait surement être surpris quand elle lui relaterait cette conversation. L’Italienne était persuadée que, Alex comme Coop’, voyait en Scipion un élève incapable et qui passait son temps à aller dans des endroits interdits aux élèves en temps normal, et pensaient qu’il influençait la Gryffone. Bon, c’était assez crédible, et elle n’avait jamais cherché à dire le contraire. Scipion le savait, et ne semblait pas en être dérangé, alors elle n’allait pas révéler à ses amis que le Sélené ne l’influençait pas du tout, mais qu’elle choisissait d’elle-même de partir dans des aventures interdites avec lui. Aux yeux du monde entier elle était la gentille Lara, la studieuse Lara. Elle retint un sourire pour ne pas dévoiler les pensées qu’elle ressassait.*

*Elle fut encore plus étonnée, mais agréablement, quand il lui annonça qu’il avait décidé de bosser cette année. Finalement, elle avait eu juste en pensant que quelqu’un l’avait peut-être un peu poussé vers la bibliothèque, même si c’était lui qui avait prit cette iniative.*

" Que cache donc cette soudaine envie d’être studieux ? Tu t’es toujours fichu de réussir tes ASPICS. "

*Le prénom de Bonnie lui disait quelque chose, mais d’une façon tellement vague qu’elle en conclut rapidement qu’elle ne la connaissait pas, et que Livy avait du la mentionner une fois.*

" Je devrais aller féliciter Bonnie pour t’avoir mis au travail. "

*Bien entendu la Di Cavour n’allait surement pas se pointer devant la Salle Commune des Serpentard pour attendre quelqu’un qu’elle ne connaissait pas et lui dire merci d’avoir réussit à faire bosser Cooper à qui elle n’avait pas parlé depuis deux ans. Ca aurait été légèrement étrange.*

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" À défaut d’avoir réussi à te surprendre, j’aurais trouvé quelqu’un qui ne s’attendait pas à ce qu’on sorte ensemble. "

Le sourire de Cooper s’élargit. Le fait que leur relation soit au cœur de toutes les conversations n’était pas si étonnant. Le jeune homme avait eu l’occasion de rencontrer Alexander, et de ce qu’il avait eu le temps de comprendre, il avait beaucoup de succès auprès des filles. Lara devait donc susciter la jalousie auprès de nombreuses filles de Poudlard. Enfin, si ce n’était pas le cas, il était étrange que cette relation face autant parler d’elle. Après tout, les couples à Poudlard devaient se faire et se défaire à une vitesse impressionnante et personne ne s’y intéressait plus que de raison. Cette fois-ci, c’était différent, les rumeurs allaient bon train et n’étaient pas toujours très agréable pour les deux jeunes gens. Le problème des pensionnats certainement ? Il était assez compliqué d’avoir une vie privée lorsqu’on la partageait son dortoir avec plusieurs autres personnes. En réalité, faire un pas dans les couloirs sans croiser quelqu’un était assez difficile. Cooper avait essayé lorsqu’il s’était coupé du monde mais les moments où il réussissait à s’isoler dans une vraie bulle étaient rares. Souvent, un élève venait lui parler et cassait le cours de sa rêverie, ce qui avait le don de l’énerver au plus haut point. Il réussissait tout de même à retrouver sa solitude en explorant les salles inutilisées de Poudlard, mais il aurait aimé pouvoir sortir sa baguette et supprimer provisoirement tous les autres élèves, pour ne pas avoir à ouvrir la bouche et dire bonjour à tout un tas de gens dont il ne se souvenait même pas le prénom. La salle commune des serpentards n’était sans doute pas l’endroit le plus convivial du château de toute façon, ce qui pouvait expliquer qu’il n’ait aucune envie de se sociabiliser. Enfin, ça n’avait l’air de déranger personne à part Lara, elle était la seule à avoir essayé de le retrouver si l’on excluait Isis qui avait réussi à le garder auprès d’elle malgré son affreux comportement. Et maintenant ils étaient tranquillement en train de discuter comme si rien ne s’était passé. C’était étrange, très étrange même, mais si Lara était heureuse comme ça, il pouvait certainement l’être aussi.

« C’est si rare que ça ? Ça ne m’apparait pas comme une évidence. J’aime bien Alex.»

Son amie ne devait pas en avoir quelque chose à faire. Il n’était pas obligé de bien aimer Alexander pour que Lara sorte avec lui. Il n’était pas ou plus en droit de choisir les fréquentations de son amie. Il y a deux ans, il aurait pu se permettre de dire ce qu’il pensait si ça avait été négatif. Après tout, il connaissait Lara mieux que quiconque et aurait pu aisément dire qui méritait d’être son ami ou non. Sauf que maintenant, il n’en avait certainement plus le droit ce qui ne l’empêchait pas d’en avoir envie. Il avait beau avoir viré Lara de sa vie pour une raison que lui-même ignorait, il aimait pouvoir se dire qu’il était toujours capable d’être le meilleur ami qu’il avait toujours été mais à distance. Seulement, ce n’était pas possible. Ils ne se parlaient pas donc ne pouvaient pas se connaitre aussi bien qu’ils l’avaient fait ces dernières années. Ecouter les rumeurs lui avait juste permis de pouvoir suivre le cours de la vie de son amie et d’avoir l’impression de ne pas la laisser tomber. Le problème étant que ce n’était pas tout à fait le cas. Se donner bonne conscience n’avait servi à rien, il devait bien reconnaitre qu’avoir été là à distance ne le rendait pas moins coupable. Il avait du mal à comprendre où son rôle devait commencer à présent ? Qu’avait-il le droit de faire ? De dire ? De penser de son ancienne meilleure amie ? Et comment devaient-ils qualifier leur amitié à présent ? C’était autant de questions qu’il ne pouvait pas poser et qui continuaient pourtant à marteler son crâne sans qu’il puisse s’en débarrasser. Peut-être devrait-il tout simplement suivre le cours de la conversation sans réfléchir davantage à ce qu’il pourrait ensuite. Il avait quand même de sérieuses difficultés à vivre le moment présent, c’était indéniable. Et il ne savait pas vraiment si quelques efforts seraient suffisants pour qu’il supprime gentiment ce petit défaut.

" Wahou ! Cooper O’Connor, dans une bibliothèque ! Je n’aurais jamais cru vivre assez vieille pour voir ce miracle se produire un jour. "

Le serpentard éclata de rire, pas surpris le moins du monde par ce commentaire. Lui non plus ne s’était jamais vu travailler autant qu’il le faisait à présent et ne se voyait pas continuer éternellement ce petit jeu. Travailler avait du bon pour le moment parce qu’il savait que c’était sa dernière chance et qu’il ne pourrait pas avoir ses examens s’il ne s’en donnait pas la peine. Seulement, l’an prochain, il serait à l’université et aurait probablement des parties à réussir en fin d’année. Et il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas travailler autant pendant un an qu’il venait de le faire pendant ces quelques semaines. Il n’était pas un bosseur, il ne l’avait jamais été et n’avait pas envie de le devenir. Bonnie risquait d’être déçue, elle l’avait légèrement transformé ces derniers temps et peut-être aurait-elle aimé que ça dure. Seulement, Cooper ne s’en sentait absolument pas capable. Bien sûr, il ne voyait pas que des côtés négatifs dans ce changement, mais il avait du mal à imaginer que ça puisse être aussi bien que son ancienne vie. Il aimait n’avoir à se préoccuper que de lui-même et de la façon dont il allait pouvoir s’amuser et profiter de sa journée. Au lieu de ça, il se réveillait tous les matins en ayant un planning à suivre et des règles à suivre. Il arrivait à passer au-dessus de ça en sachant que ce serait bientôt terminé mais ça ne changeait rien au fait que beaucoup de choses lui manquaient. Sa récente escapade avec Flynn le lui prouvait assez bien, il avait beau savoir qu’il y avait une retenue à la clé, il avait apprécié ce moment et aurait recommencé sans hésiter s’il l’avait pu. Seulement, c’était bien ça le problème, il ne pouvait pas se le permettre pour l’instant, et quoi qu’il ait envie de faire de complétement stupide, il ne pourrait pas le mettre à exécution à Poudlard. Le serpentard devait jouer les élèves modèles jusqu’au bout et de toute façon, il ne redeviendrait probablement jamais le crétin asocial qu’il avait pu être avant de rencontrer Bonnie, mais il devait y avoir un juste milieu entre le garçon qu’il avait été et celui qu’il était à présent.

" Que cache donc cette soudaine envie d’être studieux ? Tu t’es toujours fichu de réussir tes ASPICS. "

Elle n’avait pas tort, il avait toujours voulu s’amuser plus que réussir ses examens mais c’était surtout parce qu’il n’avait jamais eu aucune perspective d’avenir avant ça. Depuis qu’il était gamin son seul souhait était de quitter la maison familiale le plus vite possible et il avait toujours imaginé qu’un simple emploi de serveur à Pré-au-Lard lui permettrait aisément de remplir cet objectif sans qu’il n’ait à chercher plus loin. Il n’avait pas tort d’ailleurs, il n’avait pas besoin d’un gros salaire pour partir de chez lui. Seulement, l’envie de faire des études avait pointé récemment le bout de son nez et il ne pouvait pas franchement se le permettre sans renoncer à ses anciens plans. S’il décidait réellement d’aller à l’université et sa décision était déjà prise, il lui faudrait nécessairement retourner chez papa et maman et y rester. Ils allaient forcément lui payer ses études, mais ils n’allaient certainement pas lui payer un appartement ou un studio pour qu’il n’ait pas à les supporter toute l’année. Malheureusement pour lui, sa famille habitait à Londres et il pourrait difficilement leur échapper avant la fin de son cursus universitaire. Peut-être pourrait-il tenter de trouver un petit boulot et alterner ça avec ses cours ? Ça ne lui permettrait certainement pas d’avoir assez d’argent pour payer un loyer. Il aurait pu le faire s’il avait commencé à travailler à chaque vacance scolaire depuis un ou deux ans, mais il avait toujours eu la flemme de le faire et s’en mordrait les doigts bien assez rapidement. Au pire, il pourrait toujours passer sa vie à la fac et rentrer le plus tard possible chez lui, mais il ne pourrait pas échapper à tous les repas de famille et aux éternelles discussions stériles qui avaient toujours lieu à un moment ou à un autre. Sa mère devait être championne dans ce domaine et il détestait lorsqu’elle se mettait à converser sur le sens de la vie et le genre de choses qu’il trouvait beaucoup trop philosophique pour être réel ou important. De toute façon, il n’en était pas encore là, il lui restait heureusement encore plusieurs semaines de cours et toutes les vacances d’été pour réussir à trouver des solutions à ses problèmes et ça serait amplement suffisant.

« Disons que je ne m’en fiche plus à présent. J’aimerais continuer mes études, même si je ne suis pas pressé de quitter Poudlard, je veux me donner les moyens de réussir…. Je sais, sorti de ma bouche c’est bizarre, mais c’est vrai, je t’assure. »

Lara allait certainement avoir beaucoup de mal à le reconnaitre sur ce coup-là. La réussite n’avait jamais été ce qui le motivait le plus dans la vie, et voir que c’était passé au premier plan risquait de lui faire un peu peur. Bien entendu, il n’était pas devenu un garçon extrêmement compétitif prêt à écraser quiconque se retrouverait sur son passage, mais il voulait tout de même réussir ce qu’il entreprenait quelques en soit les conséquences. Il n’avait encore pas eu l’idée d’aller voler les sujets d’examens ou même de tricher à l’un d’entre eux et ça ne lui viendrait certainement jamais à l’idée, mais il n’avait pas encore imaginé qu’il puisse échouer à la fin de cette année. Que se passerait-il si finalement il venait à rater malgré tous ses efforts ? Cooper savait qu’il aurait beaucoup de mal à encaisser le choc, il n’avait jamais autant voulu quelque chose de sa vie ni bossé autant pour l’obtenir. Recommencer une autre année avec la même optique lui paraissait tout à fait impossible, c’était beaucoup trop lui demander. En même temps, on ne pouvait pas réussir partout et s’il voyait de nombreux inconvénients à son échec, il ne pouvait s’empêcher d’y voir des avantages, et c’était bien malheureux. S’il venait à rater ses examens il pourrait recommencer cette année en travaillant assez pour éviter le rush qu’il subissait maintenant, et surtout il n’aurait pas à se préoccuper de l’avenir de sa relation avec Bonnie. Pour le moment celui-ci paraissait bien incertain. Ils avaient des projets jusqu’à la fin de l’année et même au-delà grâce au voyage en France, mais après c’était le vide complet et il n’avait pas encore eu l’occasion de discuter. Cooper n’était d’ailleurs pas tout à fait sûr d’avoir envie d’en parler sérieusement, ça rendrait tout ceci beaucoup trop réel à son gout. En parlant de Bonnie, il n’avait jamais imaginé qu’elle puisse être une connaissance de Lara et la jeune fille semblait vouloir lui prouver le contraire. Il s’en serait rendu compte si elles se connaissaient, non ? Il passait beaucoup trop de temps avec Bonnie pour ne pas savoir qui étaient ses amis. En même temps la vipère ne connaissait pas les siens alors ce n’était pas si improbable que ça.

" Je devrais aller féliciter Bonnie pour t’avoir mis au travail. "

Il fallait juste espérer que si les deux jeunes filles se connaissaient comme il le pensait, elles avaient une bonne opinion l’une de l’autre. Cooper avait déjà placé le sujet de la relation existant entre Bonnie et Isis dans ses sujets tabous et n’était pas sûr d’avoir envie d’en ajouter un nouveau. Pourquoi avait-il fallu que les deux vipères se détestent ? Le serpentard n’avait pas une foule d’ami et avait cru comprendre que c’était aussi le cas de Bonnie. Ils étaient certainement trop réservés pour se mêler à une foule d’élève et ils devaient donc avoir autant de mal à se faire des amis que des ennemis. Il était même probable soit la seule fille qui ait réussi à s’attirer l’antipathie de sa petite amie. Mais pourquoi elle justement ? Isis avait toujours était quelqu’un d’adorable, il ne la connaissait pas depuis très longtemps mais savait qu’elle était incapable de vouloir du mal à quelqu’un. D’autant plus que les serpentards qui n’en étaient pas vraiment ne courraient pas les rues et les deux jeunes filles pouvaient se vanter de ne pas posséder toutes les caractéristiques propres à leur maison. Elles auraient dû s’adorer alors ! Ou au moins se tolérer, mais ça ne semblait pas vraiment être le cas. Heureusement pour Cooper, ils n’avaient pas encore été obligé de se retrouver tous les trois dans la même pièce et il n’était pas pressé que ce moment arrive. Il voulait jouer au lâche et ne pas avoir à prendre parti, il détestait ça et savait que dans le cas présent, il aurait énormément de mal à choisir son camp.

« Vous vous connaissez ? Pitié dis-moi qu’elle ne fait pas partie des personnes que tu ne peux pas encadrer, j’ai déjà droit à ça avec Isis. »

Cooper ne plaisantait qu’à moitié. Il ne pouvait pas en vouloir à Lara de ne pas aimer la jeune fille d’autant plus qu’il ne lui avait pas révélé qu’elle était sa petite amie, mais il aurait aimé pouvoir se convaincre qu’au moins une de ses deux amies se réjouirait pour lui au lieu d’avoir envie d’étrangler Bonnie. Il n’était pas sûr de très bien réussir à jongler entre les différentes tentatives de meurtre.

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*Le commentaire de Cooper fit naitre une pointe de plaisir chez la jeune femme. Ils ne s'étaient peut-être plus parlé depuis ce qui lui semblait être une éternité, mais au fond, ce qui prédominait dans l'esprit de la brunette, c'était les bons moments qu'ils avaient passés ensembles, leurs souvenirs communs, mais aussi leurs confidences. Et le fait qu'elle aie souvent eu besoin de l'appui du Serpentard pour telle ou telle chose, telle ou telle relation. Alors, même s'ils venaient tout juste de parler pour la première fois depuis des mois et des mois, Lara était contente de savoir qu'il appréciait son petit ami. S'ils faisaient, l'un et l'autre, des efforts pour reprendre leur ancienne relation, le fait qu'il ne déteste pas Alex était plutôt un grand soulagement. Certes, elle n'en était peut-être plus au point où l'avis de Cooper la ferait changer de chemin, mais tout ce qui pouvait mettre un frein au renouveau de leur amitié était malvenu. La Di Cavour rendit son sourire au jeune homme, avant de lui répondre, amusée.*

" Oui, c'est rare. Exceptionnel, même. Tout ceux qui ont appris la nouvelle s'attendaient à ce que je finisse par être en couple avec Alex. Et je suis ravie que tu l'apprécie ! Tu le connais depuis longtemps ? "

*Elle était sincère, et elle espérait que le O'Connor s'en rendrait compte. Certes, dans le passé, quand Cooper conseillait la Gryffonne, elle l'écoutait toujours, et quand il n'avait pas confiance en une personne, Lara se mettait généralement à l'éviter. Ce ne serait plus le cas aujourd'hui, car tous ceux à qui elle tenait était bien trop importants pour elle. Cooper l'avait abandonnée, en quelque sorte, du jour au lendemain, et même si elle voulait le voir redevenir son meilleur ami, elle ne comptait pas abandonner ses relations actuelles pour lui. C'était peut-être là une des premières différences qui marquerait leur nouvelle amitié. Peut-être la seule. En tout cas, l'Italienne ne pensait pas que cela allait mettre un bémol à leur amitié. Ni l'un ni l'autre ne semblait près à pinailler sur des détails, pour le moment. Ils devaient des efforts, l'un comme l'autre, elle en était consciente. Au début, ce ne serait pas aussi facile ni aussi évident que ça avait pu l'être dans leur enfance et dans leurs premières années à Poudlard. Et comme il quittait bientôt le château, ça n'allait pas aider. Mais c'était possible, avec un peu de bonne volonté des deux côtés. Et de la bonne volonté, Lara n'en manquait pas.*

*L'éclat de rire du Serpentard fut une autre note joyeuse dans la conversation qui devenait de moins en moins froide, de plus en plus chaleureuse et légère, semblable à tant d'autres dans le passé. Le lieu n'était pas vraiment ceux qu'ils affectionnaient auparavant pour se retrouver, mais Lara ne voyait plus vraiment les chaises et les tables poussiéreuses, seulement concentrée par leur conversation, qui lui faisait réellement du bien, un peu comme un baume réparateur sur une blessure depuis trop longtemps présente. Son rire accentua son sourire à elle.*

*L'Italienne cherchait ce qui avait bien pu pousser Cooper à passer ses journées à la bibliothèque pour rattraper sept années entières de cours séchés, de devoirs non faits, de leçons non apprises ... Il avait du avoir du boulot, et celle qui l'aidait à rattraper tout ça aussi. Elle devait être sacrément courageuse. Malgré l'affection qu'elle portait au Vert et Argent, Lara ne pouvait pas se mentir en disant que ça devait être simplissime de lui faire rattraper tous ces cours. Est-ce qu'il payait la jeune femme pour ses services ou est-ce qu'elle faisait ça de plein gré ? La dernière solution était peut-être possible, après tout elle ne connaissait pas la Vipère et s'efforçait de ne pas avoir de préjugés, mais elle restait sur sa position, certaine que Bonnie devait apprécier un minimum le jeune homme pour l'aider ainsi.*

" Bizarre, c'est le mot, en effet. Mais je te crois, et si tu t'engages là-dedans c'est que tu as une bonne raison ... "

*La Di Cavour laissa sa phrase en suspens, ne demandant pas quelle était cette bonne raison. Peut-être que Cooper ne voudrait pas lui en parler, peut-être que la raison allait faire partie des non-dits pendant encore quelques temps, ou peut-être pas. Dans tous les cas, si il décidait de lui expliquer la raison qui le poussait à vouloir travailler, pour réussir ses ASPICS puis ses études, il le ferait. Il connaissait suffisamment Lara pour savoir qu'elle était très curieuse, et que si elle ne posait pas elle même la question, c'était qu'elle se retenait. Pas qu'elle ne voulait pas savoir.*

*La jeune femme afficha une légère surprise face aux paroles suivantes de son ami. Il semblait vraiment ne pas vouloir qu'elle déteste Bonnie. Ce qui voulait dire deux choses. Premièrement, qu'il ne s'en fichait pas, ou plus, des personnes que la Di Cavour aimait ou n'aimait, quand lui même les appréciait. Il aurait tout aussi bien pu n'en avoir rien à faire que Lara n'apprécie pas Bonnie, cette dernière ne devant même pas être au courant de l'ancienne relation entre les deux jeunes gens. Et deuxièmement, cela signifiait que Cooper appréciait Bonnie. Et vice-versa, surement. Une lueur intriguée s'alluma dans le regard de la Rouge et Or.*

" Je ne la connais pas, en fait. Enfin, juste de nom. Tu as l'air de l'apprécier. "

*C'était une remarque innocente, pour qui ne connaissait par la Di Cavour, et Cooper allait surement comprendre qu'il allait lui falloir expliquer plus en détails la relation qu'il entretenait avec la Vipère, si il ne voulait pas que la jeune femme se fasse de fausses idées.*

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" Oui, c'est rare. Exceptionnel, même. Tous ceux qui ont appris la nouvelle s'attendaient à ce que je finisse par être en couple avec Alex. Et je suis ravie que tu l'apprécies ! Tu le connais depuis longtemps ? "

Cooper se voyait très mal lui expliquer qu’il ne la voyait pas du tout avec Alex ni avec n’importe quel garçon de son entourage. Il lui avait déjà dit qu’il ne l’imaginait pas spécialement en couple, et elle avait eu la délicatesse de ne pas lui demander pourquoi. En réalité, il ne lui aurait jamais expliqué qu’il ne la considérait pas vraiment comme une fille, même si c’était totalement le cas. Ce genre d’explications pourrait s’avérer tout à fait blessante, surtout maintenant. Si encore ils étaient restés les meilleurs amis du monde, il aurait pu tout se permettre en était presque sûr de ne pas s’attirer les foudres de Lara. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, ils n’avaient eu aucun mal à bien s’entendre, et cette entente avait perdurée au fil des années. Remarque, il n’était pas étonnant qu’ils aient réussi à jouer ensemble sans heurt au départ, il n’avait que cinq ans, ce qui en faisait normalement quatre pour Lara, et ils étaient bien incapables de se détester à cette époque. Finalement, c’était sans doute l’âge idéal, leur plus grosse dispute avait dû être à propos d’une balançoire, ce qui était tout à fait raisonnable. En grandissant, ils avaient tous les deux appris qu’il pouvait y avoir des problèmes un peu plus importants et plus dévastateurs que ceux auxquels ils avaient été confrontés lorsqu’ils étaient enfants. Il y avait eu la tragédie à laquelle avait été confrontée son amie. A ce moment-là, sa meilleure amie n’habitait pas encore à Londres, ils ne se voyaient pas si souvent que ça, mais leur amitié était déjà assez solide. Seulement, la rouge et or avait fini par déménager suite à ça et il avait été le premier témoin de la tragédie qui l’accablait et de son chagrin sans pouvoir faire quoi que ce soit pour la sortir du cauchemar qu’elle était en train de vivre. Son problème familial paraissait bien dérisoire à côté du sien, et il s’en était voulu un moment de vouloir voir son père disparaitre alors qu’il avait la chance de l’avoir toujours en vie et à ses côtés. Cooper avait fini par se convaincre que tout le monde avait ses problèmes et qu’il ne devait pas aller toujours bien sous prétexte qu’il y avait toujours quelqu’un pour aller plus mal que lui. Le jeune homme aimait sa vie et était heureux de la vivre, il n’était pas à plaindre, mais pas non plus à envier et ça lui convenait parfaitement. Il ne parlait plus vraiment souvent à Lara de toute cette histoire, il n’était pas du genre à consoler ses camarades, ça lui était toujours bien trop compliqué. Ce n’était cependant pas devenu un sujet tabou puisqu’il n’avait rien contre le fait d’en parler si c’était son amie qui en éprouvait le besoin. Il ne pouvait d’ailleurs, s’empêcher de se demander si elle avait trouvé une autre personne à qui se confier lorsqu’il lui avait tourné le dos. Cette question resterait encore dans sa tête pendant encore un bon moment avant qu’il n’ose la poser. Mais il ne pourrait en aucun cas en vouloir à Lara de s’être momentanément tourné vers quelqu’un d’autre, si jamais c’était le cas, c’était de sa faute.

« Non, on se connait parce qu’on se croise en cours et on a passé une soirée ensemble aux Trois-Balais une fois, c’était génial. Depuis quand tu sors avec lui ? J’ai pas tout suivi, et je suis curieux. »

Curieux ? Non, habituellement, il ne l’était pas forcément. Lorsqu’il discutait avec des amis, il se fichait éperdument qu’on cherche à lui cacher quelque chose ou non. Ca n’avait jamais eu la moindre importance. Si quelqu’un voulait se confier, il n’avait rien contre, mais si on ne voulait pas parler de telle ou telle chose, il n’avait pas forcément besoin de savoir ce que c’était et ne mettait pas tout en œuvre pour découvrir ce qu’on lui cachait. Parfois, il trouvait agaçant d’arriver quelque part, lorsque deux personnes discutaient et de se trouver confronté à un silence de mort à peine avait-il franchit le seuil, mais ça arrivait rarement. Il n’aimait tout simplement pas être à l’origine d’un quelconque malaise. En général, la conversation reprenait son cours quelques secondes après comme si de rien n’était et il oubliait très vite qu’il avait joué un instant le rôle de l’élément perturbateur. Mais finalement, lorsqu’il s’agissait de Lara, ou de Bonnie, mais dans ce cas c’était plus la jalousie qui le motivait qu’autre chose, il pouvait aimer mettre son nez dans leurs affaires et tenter de ne pas perdre le moindre détail de ce qu’elles pouvaient avoir à raconter. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait tant tenu à suivre les rumeurs concernant son ancienne meilleure amie. Ne pas la voir personnellement lui convenait très bien, mais il ne pouvait se résoudre à ne plus rien savoir sur elle. Et si jamais il lui arrivait quelque chose ? Il s’était montré sacrément indisponible en tant qu’ami, mais il imaginait bêtement que si jamais Lara en éprouvait véritablement le besoin, elle pourrait encore se tourner vers lui. Seulement, Cooper avait été stupide de penser que ça pouvait être le cas, la rouge et or ne se serait probablement pas tourné en premier vers le garçon qui l’avait rejeté à moins d’être réellement maso. Enfin, elle était là, devant lui en ce moment même, c’était probablement signe qu’elle l’était un peu. La conversation n’avait rien de désagréable, mais elle avait dû prendre le risque de se heurter à un mur pour venir lui parler, et ça lui avait probablement demandé un effort considérable. La dispute était-elle réellement derrière eux à présent ? Cooper n’avait pas la réponse à cette question, mais préférait se dire que celle-ci s’approchait plus d’un oui que d’un non catégorique. Lara ne semblait pas vouloir lui faire des reproches et c’était déjà un bon point, il ne restait plus qu’à espérer qu’ils continuent dans cette voie.

" Bizarre, c'est le mot, en effet. Mais je te crois, et si tu t'engages là-dedans c'est que tu as une bonne raison ... "

Cooper ne put s’empêcher de rire. Les préjugés qu’il ne pensait entrevoir que chez ses camarades de maisons ou les personnes qu’il connaissait à peine semblaient également bien ancrés dans l’esprit de sa meilleure amie. Il ne pouvait l’en blâmer, elle était la première à savoir qu’il s’était toujours fichu des études, il ne le lui avait jamais caché bien qu’il ne soit pas sûr qu’elle apprécie tant de désinvolture. Après tout, Lara avait toujours été une bonne élève, sans pour autant passer la plupart de son temps à la bibliothèque avec la tête dans ses livres. A côté d’elle, il passait probablement pour un cancre fini, à côté de beaucoup de gens d’ailleurs, voire de tout le monde. Non, il y avait toujours Flynn. Le jeune homme ne semblait pas forcément très attiré par une réussite quelconque si ce n’était celle de mettre l’école sans dessus-dessous. Il pouvait d’ailleurs se targuer d’y parvenir à merveille. Lorsque quelque chose explosait quelque part dans les couloirs, ou qu’il voyait un trou dans un des murs, le jeune homme pensait immédiatement au gryffondor, certain que c’était encore une de ses créations. Il avait donc le monopole des bêtises du château et pour le moment, il était probable qu’il en soit particulièrement fier. Le problème restant qu’il ne pourrait pas, comme l’avait fait Cooper, sortir de son statut d’élève turbulent s’il en éprouvait l’envie ou le besoin. Même sans être pris sur le fait, il était toujours le premier sur la liste des accusés lorsque quelque chose ne tournait pas rond. S’il décidait de passer ses journées à la bibliothèque, il aurait probablement la visite de Jefferson deux ou trois fois par jour pour se faire sermonner à propos de quelque chose qu’il n’avait absolument pas fait. De toute façon, en réfléchissant bien, il était peu probable que Flynn mette un jour les pieds à la bibliothèque ou du moins pas de son plein gré. Peut-être avait-il été obligé de s’y rendre lors de ses nombreuses retenues. C’était déjà arrivé à Cooper alors qu’il passait quand même moitié moins de temps que Flynn en colle, il était donc évident qu’il avait dû y passer lui aussi. Ce n’était d’ailleurs pas la retenue la plus désagréable à laquelle il ait été confronté. Si ce n’était le regard mauvais de madame Crew, il n’avait rien à redire au moment qu’il avait passé. Il se demandait d’ailleurs, si la bibliothécaire l’avait toujours da le collimateur à cause de cette stupide histoire, il évitait bien souvent de croiser son regard, pour être sûr de ne pas croiser un monceau de reproches dans ses yeux et il n’avait pas l’intention de vérifier un jour son hypothèse.

« Ouais, une excellente, et si tu promets de ne pas te moquer je pourrais t’en parler. Et ne nie pas, je te connais. »

Le jeune homme ne faisait que plaisanter. Il se fichait éperdument que son amie se moque de lui, après tout ça serait légitime et ce serait une manière de plus de prouver qu’ils se connaissaient encore un minimum et qu’ils étaient capables de quitter les conversations sérieuses un instant pour s’engager sur la voie de la plaisanterie. Lara ne perdait pas une seule raison de pouvoir se payer sa tête habituellement, et il faisait de même, ravi de pouvoir se permettre de taquiner quelqu’un en étant sûr et certain qu’elle ne se mettrait pas à bouder à l’issue de la conversation. Cependant, bien qu’en étant absolument pas susceptible, il appréhendait d’avoir à exposer son nouveau projet à sa meilleure amie. Elle avait l’habitude qu’il ne se soucie absolument pas de son avenir et devait imaginer qu’il se contenterait d’un boulot minable tout en restant se faire entretenir par papa et maman. Plus tard, il hériterait de la fortune familiale, ferait vivre sa famille grâce à ça et tout irait pour le mieux. Avoir une famille nombreuse l’avait toujours tenté et il n’avait pas perdu de vue cet objectif, bien qu’il n’ait pas spécialement envie de la fonder dès qu’il serait sorti de Poudlard. Lara avait dû entendre seulement cette version de l’histoire, et pas celle où il voulait entrer à l’université, avoir un bon diplôme, étudier l’arithmancie et devenir professeur de préférence à Poudlard, qu’il appréhendait déjà de quitter. Finalement, bien qu’il ait réussi à se convaincre du contraire, la rouge et or allait certainement s’ajouter à la longue liste des personnes ou des choses qui allaient lui manqué l’an prochain et rien que l’idée l’angoissait terriblement. Il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait et aurait aimé connaitre au moins une personne qui étudiait là-bas pour être sûr et certain de ne pas plonger immédiatement dans l’inconnu. Au moins, il pourrait se vanter de faire ses propres expériences et il se ferait probablement sa propre opinion puisqu’il n’en aurait pas d’autres. Seulement, ça ne rendait pas cette perspective plus facile à encaisser. Il était même plus stressé par l’après examens que par les partiels qu’il allait devoir passer très prochainement. Pourtant, il n’aurait pas à se soucier de sa rentrée universitaire s’il ratait les examens de fin d’année, mais avec tout le travail qu’il brassait à longueur de journée, il serait forcément reçu, ou du moins, il n’envisageait pas une autre possibilité.

" Je ne la connais pas, en fait. Enfin, juste de nom. Tu as l'air de l'apprécier. "

Cooper sourit de plus belle. Sa meilleure amie faisait toujours preuve d’une certaine perspicacité, et dans le cas présent il aurait donné sa main à couper que sa remarque n’était pas totalement innocente. En même temps, sa relation avec Bonnie n’était pas censée être en secret. En réalité, ils n’en avaient absolument pas discuté, mais ça aurait été stupide de le faire, rien ne les forçait à se dissimuler. Et puis de toute façon, Oliver les avait surpris et il y avait fort à parier qu’il avait averti Cassidy qui semblait ne pas avoir sa langue dans sa poche. Elle avait d’ailleurs probablement dû donner son avis à la vipère sur la question, avis que le serpentard n’était pas certain de vouloir connaitre un jour. Elle ne le portait pas dans son cœur et quoi qu’il puisse dire ou faire ne permettrait de redorer un peu son image. Ca l’énervait plus qu’autre chose. Pourquoi avait-elle une aussi mauvaise opinion de lui alors qu’elle ne le connaissait même pas ? Il n’aurait probablement jamais de réponse à cette question, aussi était-il plutôt inutile de la poser. Il ne savait même pas si les deux amies s’étaient finalement réconciliées ou pas après l’épisode de la grande salle. En même temps si la rouge et or en voulait à son amie parce qu’elle n’avait pas réussi à se débarrasser de lui qu’est-ce que ça serait lorsqu’elle apprendrait qu’ils s’étaient embrassés. Le jeune homme préférait ne pas l’imaginer, d’ici à ce que la jeune fille furieuse vienne lui cracher ses quatre vérités, il n’y avait pas grand-chose et il préférait tenter d’ignorer jusqu’à l’existence de Cassidy. Heureusement pour lui, Lara était loin d’être une amie aussi critique et elle ne réagirait probablement pas de cette façon disproportionnée. En même temps elle ne connaissait pas Bonnie et donc elle n’avait aucune idée du peu de points communs qu’ils avaient. C’était plutôt positif finalement, au moins il n’avait aucun risque d’être jugé cette fois-ci.

« Ouais, beaucoup. En fait… C’est ma petite amie. Ravi que tu ne la détestes pas, ça me fait une personne de moins à convaincre. »

En même temps, il n’allait essayer de convaincre personne, il se fichait éperdument de l’avis des autres, même s’il aurait évidemment préféré que celui-ci soit positif. On ne pouvait pas tout avoir malheureusement…

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*Si Cooper et Alex étaient déjà amis, cela allait lui faciliter de nombreuses choses. Étant donné que le Maddox était son petit ami, c'était légèrement compliqué quand il n'appréciait pas ses fréquentations. Comme Scipion, par exemple … Les deux jeunes gens ne pouvaient pas se voir, et dès que Lara partait à l'aventure avec le Gryffon, et que le Serdaigle l'apprenait, cela jetait quelques petites minutes de froid dans leurs retrouvailles. En même temps, peu de personnes appréciaient le Rouge et Or … Lara soupira intérieurement. Enfin, si son petit ami et son ancien meilleur ami s'entendaient déjà bien, ce serait plus facile quand elle annoncerait au Maddox que elle et Cooper se reparle. Au moins, il n'aurait pas à s'inquiéter de qui il était, de s'il était fréquentable ou s'il allait l’entraîner dans un tas d'expéditions interdites. De plus, si une des personnes les plus proches de la Di Cavour appréciait déjà son meilleur ami, celui-ci serait peut-être plus enclin à faire des efforts à croire que tout était réparable. Cela faisait beaucoup de si, de peut-être, et d'hypothèses, mais c'était tout de même probable. Et la jeune femme était bien connue pour son optimisme – presque – sans faille. Apparemment, ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, mais Cooper avait déjà l'air de l'apprécié. L'italienne ne retint pas un sourire joyeux qui éclaira son visage.*

Oh d'accord ! On aura peut-être l'occasion de sortir tous les trois. Ou … à quatre, peut-être.

*Oui, une soirée avec son petit ami, son meilleur ami, elle et potentiellement une petite amie du O'Connor pourrait être une bonne soirée. Une occasion de nouer et renouer des liens. Elle fut contente de voir qu'il s'intéressait vraiment à la relation qu'elle entretenait avec le Bleu et Bronze, même si, le connaissant, il devait trouver bizarre que son amie d'enfance, qu'il connaissait depuis toujours, bien avant qu'elle arrive en Angleterre, soit en couple.*

Hé bien, officiellement, depuis le bal de la Saint-Valentin. Mais ça faisait déjà quelques jours avant.

*Un peu plus d'une semaine en réalité. Alex et elle avaient tentés de se protéger pendant quelques temps des commérages, le temps de consolider leur relation qui avait démarrée sur des bases légèrement fragiles, avec toutes les questions et tous les doutes. Mais au final, tout se passait bien depuis qu'ils avaient arrêtés de se cacher, et qu'ils étaient en couple officiellement.*

*Le rire et les plaisanteries du jeune homme firent naître un autre sourire sur le visage de la Rouge et Or. Elle afficha un air outré et offusqué pour lui répondre.*

Moi ? Me moquer de toi ? Je suis déçue que tu puisses penser ça de moi, Coop' !

*Elle laissa encore quelques secondes ce masque d'outrance extrême sur son visage avant d'afficher une expression amusée. Ils se connaissaient depuis toujours, si bien qu'elle était effectivement la première à se moquer de lui dès que l'occasion se présentait. Et lui non plus ne perdait pas la moindre chance de lui rendre la pareille. Quand ils auraient réellement recommencer à se taquiner à tout va, entre deux confidences sérieuses, Lara saurait alors qu'ils étaient réellement redevenus des meilleurs amis, comme ils avaient pu l'être. Ceci dit, il avait attisé sa curiosité. Elle n'avait pas douté qu'il aie une bonne raison pour se mettre soudainement à se préoccuper de son avenir et à étudier pour réussir ses ASPICS, mais il avait confirmé et elle se demandait maintenant qu'elle était-elle.*

Je ne me moquerais pas de toi, promis ! Aller, dis moi.

*Il allait sûrement rire de sa curiosité, qui devait se lire sur son visage, comme toujours. La jeune femme avait toujours été curieuse, curieuse d'apprendre mais aussi de savoir les petits secrets de tout un chacun. Elle n'était pas une de ses colporteuses de ragots, comme certaines, mais elle aimait qu'on se confie à elle. Sauf que, au lieu d'en répandre la rumeur, elle gardait le secret. Et c'était bien pour ça que beaucoup de monde se confiait à elle sans hésiter. Cooper n'avait jamais dérogé à la règle, et elle aussi lui avait tout confié, sachant parfaitement que tout ce qu'elle lui disait ne parviendrait jamais à d'autres oreilles. Mais elle n'avait par contre pas été sûre qu'il allait accepter de se confier à elle. Il avait semblé tellement hésitant à laisser une seconde chance à leur amitié, qu'elle aurait cru qu'il allait avoir besoin de plus de temps pour être de nouveau égal au Cooper qu'elle connaissait. Ce n'était peut-être pas totalement faux, mais en tout cas, il se confiait déjà un peu à elle.*

*Maintenant, elle voulait savoir ce qu'il y avait entre lui et Bonnie. Le large sourire qui venait de s'inscrire sur ses lèvres la confortait dans son idée qu'elle n'avait pas tort, qu'elle n'était pas loin de la vérité. Elle fut donc à moitié surprise seulement quand il lui annonça qu'il était en couple avec la jeune femme. Lara afficha un grand sourire, heureuse pour le Serpentard. Si elle ressentait un peu de jalousie et de tristesse à l'idée qu'il soit en couple, proche d'une autre personne, peut-être plus proche qu'il ne l'avait été de la Di Cavour, l'Italienne n'en montra rien. Et puis, après deux ans à ne plus se parler, les sentiments négatifs qu'elle aurait pu ressentir en apprenant qu'il était en couple étaient clairement atténués par la joie de le retrouver enfin.*

Wouah ! Cooper en couple ! Elle a intérêt d'être très bien et à ne pas te briser le cœur !

*La Rouge et Or avait dit ça en plaisantant. Elle le pensait, certes, mais elle n'était pas du genre à jouer le rôle de la méchante grande sœur qui protège le petit frère quand il est blessé par une rupture amoureuse. Elle était toujours là pour écouter dans ces moments là, mais n'était jamais aller régler son compte à l'autre personne. Ce n'était pas son genre, tout simplement, et même pas ses affaires. Adoptant un ton faussement contrit, la brunette ajouta en soupirant.*

Et dire que, à peine retrouvé, je dois déjà te partager.

*Elle continua d'un ton mélodramatique, une étincelle amusée dans les yeux qui démentaient totalement ses propos.*

Je risque de l'enfermer pour pouvoir passer un peu de temps avec toi !

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« Oh d'accord ! On aura peut-être l'occasion de sortir tous les trois. Ou … à quatre, peut-être. »

Est-ce qu’elle sous-entendait par là qu’elle voulait le voir amener avec lui une potentielle petite amie ? Probablement, mais ça pouvait aussi bien être un simple déjeuner amical. De toute façon, Cooper se voyait très mal lui suggérer de convier Bonnie. Il commençait à connaitre assez la jeune fille pour savoir qu’elle se portait mieux quand il n’y avait pas trop de monde autour d’elle. Enfin, elle gérait encore quand il ne parlait pas, mais autour d’une table il y aurait bien un moment où la conversation dévierait sur un sujet qui la placerait au centre de la conversation et il n’était franchement pas persuadé qu’elle adore avoir plus de deux paires d’yeux braquées sur elle au même moment. Le serpentard se contenta donc de hocher la tête, de haut en bas, en signe d’approbation. Il n’avait pas grand-chose à en dire, c’était pour l’instant de l’ordre de la suggestion et non de la proposition, ils auraient donc tout le temps d’y réfléchir. La fin de l’année arrivait bien trop vite pour qu’il puisse songer à se faire beaucoup de sorties de toute façon, Cooper comptait bien passer le temps qu’il lui restait enfermé à la bibliothèque pour travailler autant qu’il le pouvait. Il était hors de question pour le jeune homme qu’il échoue aussi près du but. Il avait déjà tout planifié et un échec remettrait en question beaucoup trop de choses, il n’était pas sûr et certain d’avoir envie d’aller dans ce sens. De toute façon, il tâchait de montrer un optimisme à toute épreuve lorsqu’il envoyait des hiboux à sa mère et le contraste entre ce qu’il avait écrit et la réalité ne pouvait pas se faire sentir, elle allait probablement croire qu’il lui avait menti dans la quasi-totalité de ses courriers et il pourrait dire adieu à son voyage en France. Mais non, tout cela n’arriverait pas, jamais, c’était la première fois qu’il avait un objectif et il ne comptait pas se prouver directement qu’il était complétement nul lorsqu’il s’agissait de réussir sa vie, mais très brillant pour la foirer lamentablement.

« Hé bien, officiellement, depuis le bal de la Saint-Valentin. Mais ça faisait déjà quelques jours avant. »

Ouah, ça faisait un bon bout de temps quand même ! Cooper n’en avait entendu parler que récemment, et s’il ne s’était pas étonné de ce que Lara ait choisi le Maddox comme petit ami, il trouvait étrange qu’ils aient dissimulé leur relation pendant un temps. Mais après tout, peut-être était-ce par souci de préserver leur intimité ce qui était malheureusement un luxe qu’on ne pouvait pas se permettre à l’intérieur de l’école. Un simple bisou, un geste, un regard tout était analysé par les petites pestes de l’école et rapporté de fil en aiguille à la totalité des élèves. Vouloir avoir un secret été de l’ordre du fantasme était de l’ordre du fantasme et Cooper en était totalement conscient. Ce n’était pas pour autant qu’il aimait se savoir traqué en permanence, d’autant plus qu’il ne trouvait pas forcément sa vie assez intéressante pour qu’on le considère comme une proie au même titre que d’autres élèves qui avaient un quotidien bien plus mouvementé. Certes, il sortait avec une fille, mais c’était arrivé à beaucoup de gens avant lui et ça arriverait probablement encore à d’autre, il n’y avait absolument rien d’exceptionnel à ça. D’autant plus que les deux serpentards étaient plutôt discrets en fin de compte, ce n’était pas fait exprès, il ne s’était pas concerté à ce sujet, mais ni l’un ni l’autre ne semblait éprouver le besoin de s’embrasser en plein milieu du couloir devant une foule d’élève qui les dévisagerait en les pointant du doigt. Et dire que Gabriel lui avait avoué l’envier… Mais l’envier pour quoi ? Il avait une vie follement banale, qu’il aimait et ne voudrait changer pour rien au monde, mais ce n’était pas le genre de choses auxquelles aspiraient les personnes qui trouvaient leur quotidien trop terne, en règle générale. Enfin, il n’avait tout de même pas eu trop envie de décourager le gryffondor qui semblait déjà avoir une bien piètre estime de lui. C’était d’ailleurs bien dommage, avec un peu de bonne volonté et un regain de confiance, il pourrait se fondre dans la masse puisqu’il semblait que c’était ce qu’il voulait.

« Ah ou quand même ! Mais l’année prochaine, il ne sera plus là ? Vous allez faire comment ? »

Ce n’était probablement la meilleure question à poser. Lara devait être préoccupée par ce détail. Elle ne pourrait plus voir son petit-ami aussi souvent qu’elle le voudrait et il était encore possible qu’un éloignement forcé soit trop difficile à supporter pour un jeune couple et les force à rompre. Cette perspective n’avait rien de très enthousiasmante et Cooper en était bien conscient. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de se demander si oui ou non, elle l’avait réellement envisagé, si elle ne l’avait pas fait, il faudrait bien qu’elle s’en préoccupe un jour ou l’autre. C’était bien beau de vivre dans un monde tout rose et Bisounours, mais il fallait aussi avoir un minimum les pieds sur terre. Une relation amoureuse quelle qu’elle soit ne fonctionnait pas par l’opération du Saint-Esprit et le serpentard était bien le premier à trouver ça dommage. Finalement, il était étrange qu’il pose ce genre de question à la rouge et or, ça lui donnait l’impression qu’il reprenait son rôle de meilleur ami, se souciant à la fois du bonheur de la jeune fille mais aussi de lui remettre les pieds sur terre et les idées en place, comme elle avait elle-même l’habitude de le faire quand il sortait un peu des sentiers battus. Cette sensation n’était pas du tout désagréable. En retrouvant sa meilleure amie, il retrouvait également un bout de lui-même et n’était pas du tout prêt à le perdre une nouvelle fois. Pourquoi avait-il décidé de rayer la jeune fille de sa vie déjà ? A présent, il ne s’en souvenait même plus, cette simple conversation lui suffisait à balayer tous les doutes qui l’avaient assailli jusque-là. Bien entendu, ils reviendraient, et en surnombre, lorsqu’il se rendrait compte que la vie de sa meilleure amie avait évolué et qu’il n’y avait plus vraiment sa place. Mais il allait se contenter de profiter de l’instant présent. Se projeter dans l’avenir ou rester sur le passé ne servait à rien et bien qu’il en soit tout à fait conscient, il était difficile de ne pas chercher à savoir ce qu’il allait lui arriver dans un futur plus ou moins proche et il comprenait parfaitement que lire l’avenir soit un donc que beaucoup de personnes rêveraient de posséder.

« Moi ? Me moquer de toi ? Je suis déçue que tu puisses penser ça de moi, Coop' ! Je ne me moquerais pas de toi, promis ! Aller, dis-moi. »

Le sourire du jeune homme s’élargit, elle l’avait tellement charrié sur le passé à propos de ses résultats scolaires plutôt pitoyable et de son inaptitude à ouvrir un bouquin pour s’y plonger plus de deux minutes que les paroles qui venaient pourtant de sortir de sa bouche, semblaient provenir d’une autre personne. Lara avait au moins eu le tact de ne jamais lui demander de changer et c’était probablement l’une des qualités qu’il appréciait le plus chez sa meilleure amie. Alors que beaucoup le poussaient à travailler et surveillaient ses devoirs avec attention, la jeune fille se contentait de prendre les choses à la légère affirmant que de toute façon, s’il ne passait pas à l’année supérieure ça lui serait presque bénéfique puisqu’ils se retrouveraient enfin ensemble. C’était ce qui permettait à Cooper de s’ouvrir beaucoup plus à sa meilleure amie qu’aux autres, elle était prête à entendre qu’il se fichait éperdument de réussir sa vie du moment qu’il s’amusait et profitait de tous les bons moments qu’il avait à passer. Sa famille quant à elle, ne supportait pas cette philosophie, jugeant très certainement qu’avec ce genre de comportement, il finirait assis sur un trottoir avec un carton entre les mains. Pourtant, le jeune homme croyait dur comme fer aux valeurs qu’il défendait. Il n’avait qu’une vie et elle était très courte, il lui fallait donc en profiter un maximum pendant qu’il le pouvait encore. Mourir heureux était un but qu’il cherchait à atteindre, il ne voulait pas que les autres soient fier de lui mais simplement qu’il puisse faire un pied de nez à tous ceux qui auraient tenté de le décourager en affirmant qu’il n’était peut-être pas entré dans le moule qu’on lui avait attribué mais qu’au moins il s’était éclaté et ne changerait ça pour rien au monde. Si Lara avait été pour le moment, la seule à le comprendre réellement, il n’avait pas perdu espoir une seule seconde. Seulement, il avait bien changé à présent et c’était probablement pour ça qu’il aimait particulièrement la compagnie d’Alexander, le jeune homme lui rappelait qu’il avait eu des rêves et qu’il s’y était accroché et même si aujourd’hui, il avait changé sa direction, il ne regrettait rien du tout et agirait exactement de la même façon si c’était à refaire.

« J’aimerais bien être prof’ en fait, en me mettant au boulot, je me suis rendu compte que l’arithmancie me plaisait bien et c’est ce que je vais aller étudier à l’université, si j’arrive à obtenir mes ASPICs, parce que c’est pas non plus dans la poche.»

Comment cette révélation allait-elle passer ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il pouvait formuler tout un tas d’hypothèse. Soit la jeune fille allait être d’un soutien sans faille comme elle l’avait toujours fait depuis leur enfance ce qui en soit paraissait plus que probable, soit elle allait se mettre à rire croyant probablement qu’il lui faisait une plaisanterie de très mauvais gout. Cooper O’Connor ? Professeur ? Ca paraissait tellement risible lorsqu’on y pensait. Il avait toujours méprisé ses professeurs, trouvant tout ce qu’ils avaient à lui apprendre plus qu’inutile et les cours bien trop ennuyeux pour qu’il prenne la peine d’assister aux cours. Après tout, autant apprendre ses leçons dans les livres puisqu’ils répétaient presque mot à mot les explications qu’ils lui fournissaient. Bien entendu, il se voilait la face en imaginant qu’il pouvait y arriver sans être secondé par un adulte. D’une part parce qu’il lui était presque impossible de se concentrer tout seule et de l’autre parce qu’aller en cours lui donnait au moins un but et l’envie de se lever le matin pour faire quelque chose. Son père lui répétait souvent qu’être attentif à une leçon brassait la moitié du travail qu’il aurait à fournir ensuite pour obtenir de bons résultats. Mais comme il écoutait les conseils de son géniteur une fois tous les trente-six du mois, il n’avait eu aucun mal à se convaincre de l’inutilité de l’enseignement apporté à Poudlard. Etrangement, seule Bonnie avait réussi à le motiver assez pour qu’il obtienne ses examens et arrive à faire quelque chose de sa vie, et ce bien avant qu’il réalise à quel point elle comptait pour lui. Certes, en venant la trouver il avait déjà montré qu’il avait envie de changer et de s’investir dans quelque chose de nouveau, mais ça restait une vague idée qui avait viré à l’obsession avec l’aide de la jeune fille. Ça ne pourrait que réjouir son entourage de toute façon, mis à part Flynn qui devait sûrement penser qu’il était bon à envoyer à l’asile maintenant qu’il s’était laissé entrainer dans la spirale infernale des études, mais qu’importe, lui aussi finirait bien un jour par ouvrir un livre, même si pour l’instant, il se contentait de les regarder avec frayeur, comme s’ils pouvaient lui sauter dessus et l’enrôler de force dans la secte de la bibliothèque.

« Wouah ! Cooper en couple ! Elle a intérêt d'être très bien et à ne pas te briser le cœur ! »

Lara semblait surprise, alors que le jeune homme n’en était malheureusement pas à son coup d’essai. Il avait certes, passé plus de temps célibataire qu’en couple durant sa scolarité, mais c’était plutôt normal compte tenu de l’âge qu’il avait en arrivant au château. Lorsqu’il y avait mis les pieds à onze ans, il considérait encore que les filles ne servaient à rien et qu’elles n’étaient même pas drôles donc il lui était totalement inutile de s’y intéresser. Bien sûr, on lui répondait inévitablement que ce n’était pas sympa de dire ça alors qu’il voyait Lara plus que très souvent, ce à quoi il rétorquait que de toute façon Lara n’était pas une fille alors de toute façon, elle ne comptait pas. Il avait mis un ou deux ans avant de se rendre compte que la gente féminine avait des attrait jusque-là insoupçonnés, et c’était alors qu’il était sorti avec Naïa. Deux ans d’un cauchemar qui n’aurait pu jamais finir. Cooper était une bonne poire et n’avait pas vraiment de limites concernant ce qu’il pouvait supporter de la part d’une personne qu’il appréciait et en l’occurrence qu’il aimait. Il avait attendu un an avant de retrouver Roxanne qui l’avait lâché bien trop vite pour qu’on puisse considérer leur relation comme une relation amoureuse à proprement parlé, et encore quelques mois pour se retrouver avec Bonnie. Il fallait à tout prix qu’il presse le bouton pause cette fois-ci. Sa relation avec Bonnie, et la tournure que prenaient les événements lui convenait parfaitement, il n’avait pas envie que ça change encore une fois surtout si ça devait encore le faire passer par une rupture qu’il avait toujours un peu de mal à vivre, comme tout un chacun normalement.

« Tu dis ça comme si ça ne m’était jamais arrivé, je ne suis pas un éternel célibataire. Cache ta surprise veux-tu ? Ça m’étonnerait qu’elle me brise le cœur, je lui fais confiance. »

En même temps, s’il avait imaginé que Bonnie lui briserait le cœur, il n’aurait probablement pas donné une chance à leur relation. Il n’était pas maso à ce point. Quoi que pour sortir avec Naïa Rosenberg, il fallait certainement l’être un peu, mais il n’avait malheureusement pas été prévenu avant de tenter l’aventure. Même s’il avait été le plus méfiant des garçons, ce qu’il n’était pas en vérité, il n’aurait pas pu prévoir ce qu’il allait se passer en s’embarquant dans son histoire. La vipère avait été une manipulatrice hors pair sur ce coup-là, elle lui avait fait croire qu’elle était le genre de fille qui lui plaisait, n’avait eu aucun mal à lui faire gober sa petite comédie. Cooper se demandait encore pourquoi c’était sur lui qu’elle avait jeté son dévolu ? Après tout, des garçons un peu trop crédules, il devait y en avoir un peu partout, pourquoi lui ? Il se le demandait encore, mais les deux jeunes gens avaient décidé sans véritablement se concerter de ne pas reparler de leur ancienne relation pour éviter les conflits. Ils y parvenaient plutôt bien en réalité, mais pour ce qui était d’éviter les conflits, c’était tout autre chose. Cooper n’arrivait pas vraiment à pardonner son attitude à la jeune fille, maintenant qu’elle n’avait rien à attendre à lui, elle se comportait naturellement et il découvrait qu’il ne la connaissait pas du tout en définitive. Son égo en prenait un sérieux coup et en plus de se sentir trahit, il était un peu dégouté d’avoir accordé sa confiance à une personne qui ne le méritait visiblement pas. Enfin, il passait beaucoup trop de temps à revenir en arrière à son gout, il avait du mal à s’en empêcher en réalité, mais il n’était pas persuadé que ça soit très bénéfique pour lui. Au moins, il était plutôt sûr de ne pas faire la même erreur deux fois, même s’il pouvait considérer également Roxanne comme telle. En même temps, il n’avait jamais imaginé vouloir rester célibataire toute sa vie à cause d’une simple histoire d’amour qui ne se serait pas terminée comme il l’avait voulu.

« Et dire que, à peine retrouvé, je dois déjà te partager. Je risque de l'enfermer pour pouvoir passer un peu de temps avec toi ! »

Le jeune homme se mit à rire. Il y avait peu de chance en effet qu’elle parvienne à le voir très souvent, mais c’était plus à cause de son rythme de révisions que de sa petite amie. Enfin, les deux étaient vraiment très étroitement liés puisqu’il la retrouvait automatiquement à chaque fois qu’il mettait les pieds à la bibliothèque. Ils passaient également presque tous leurs repas ensembles mis à part les rares fois où Bonnie avait du temps à passer avec ses amis et où il devait passer un bout de temps avec Isis. Il avait mis ses autres rares amis de côté pour le moment, se contentant de respecter à la lettre le programme qu’il s’était imposé. Evidemment, il savait qu’il lui faudrait faire des efforts pour récupérer l’amitié qu’il avait perdu et qu’il ne pourrait pas se permettre de lui dire qu’il n’avait pas du tout l’intention de la caser dans son emploi du temps. De toute façon, ce n’était pas du tout le cas, bien sûr, il ne pourrait probablement pas se permettre de la voir tous les deux jours, il n’en aurait pas du tout le temps, mais il aimerait essayer de passer un peu de temps avec Lara avant qu’ils soient obligés de partir pour les vacances d’été. Après, ils pourraient toujours envisager de se voir pendant les vacances d’été, comme ils l’avaient fait pendant des années… Mais c’était peut-être aller un peu vite en besogne. On ne reconstruisait pas en l’espace d’une conversation, deux ans à s’ignorer royalement, c’était tout à fait impossible. Il y avait tout de même bon espoir qu’ils parviennent à se retrouver, ils se connaissaient depuis longtemps et ce n’était pas une absence de deux ans qui leur avait enlevé tout ce qu’ils savaient l’un sur l’autre. Ils ne repartaient pas sur des bases neuves et c’était déjà quelque chose de positif. Le jeune homme était plus optimiste qu’il ne l’avait été au début de la conversation. Au moins, il y avait une évolution, finalement, Lara avait eu raison de le traquer pour le forcer à ouvrir un peu la bouche et à dire ce qu’il pensait finalement. Si le début de la discussion avait été un peu difficile, tout allait beaucoup mieux entre eux maintenant et ce n’était malheureusement pas grâce au serpentard.

« Si c’est dans la bibliothèque, elle ne se rendra pas compte qu’elle a été kidnappé, elle y passe beaucoup de temps… Tu me diras, moi aussi maintenant. »

Le sourire du jeune homme s’élargit. Il tendait des énormes perchez à Lara pour qu’elle se moque de lui, plus ou moins volontairement. Il se fichait des moqueries qu’il pouvait recevoir du moment qu’ils retrouvaient leur ancienne complicité.

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*L'idée même que, peut-être, dans un futur proche, lorsqu'il aurait le temps, entre deux révisions, l'idée même que Lara retrouverait peut-être Cooper aux Trois-Balais, le temps d'un après-midi ensoleillé, avec peut-être Alex et Bonnie suffisait à faire oublier à l'Italienne les deux dernières années. Bien sur, elle gardait à l'esprit qu'ils avaient dorénavant des lacunes concernant la vie de l'autre, et qu'il faudrait encore un peu de temps pour rattraper tout ça, mais en ce moment même, la jeune femme avait simplement l'impression de se retrouver face à son meilleur ami, comme si rien n'était arrivé, comme s'ils s'étaient quittés la veille, et que leurs vies avaient été chamboulées entre temps. Finalement, la ténacité de la brunette avait payée, vu que son ami ne semblait plus prêt à s'enfuir en courant, et paraissait même heureux d'avoir cette conversation, qui était désormais agréable. Elle savait qu'une sortie avec lui serait un autre pas vers la reconstruction de leur amitié, et attendait déjà ce moment avec impatience.*

*Il sembla étonné quand elle lui annonça depuis quand ils étaient ensembles. Un sourire étira les lèvres de la jeune femme. C'était une preuve qu'ils avaient plus ou moins réussit à cacher le début de leur relation. Même si maintenant elle s'en fichait, heureuse d'afficher au Château entier qu'elle était en couple avec le bel Alex. Cooper venait de mettre le doigt sur une des prochaines difficultés qui allait s'imposer à la relation des deux jeunes gens, lorsque le Maddox ne serait plus à Poudlard, mais à vadrouiller quelque part dans le monde. Elle baissa la tête, son sourire effacé. Elle poussa un profond soupir.*

Oui, il va partir de Poudlard en effet … Je sais pas trop. Ça risque d'être dur, surtout s'il part faire son tour du monde mais … Je l'aime vraiment, et je crois que lui aussi, alors on devrait réussir à tenir une année ! Et il y aura toujours les vacances …

*Lara esquissa un sourire, après ses paroles si sérieuses. Même après deux ans, elle ne doutait pas que le Serpentard allait n'avoir aucun mal à deviner l'étendue des doutes que ressentait malgré tout l'Italienne, et aussi l'inquiétude. C'était les éternelles questions qu'elle ressassaient le soir, dans son dortoir, avant de s'endormir. Elle n'avait pas la faculté de prédire l'avenir, juste celle de l'espérer. Depuis le début de sa relation avec le Bleu et Bronze, elle prenait énormément sur elle, mettant de côté sa jalousie et ses doutes, pour ne pas étouffer le jeune homme. Elle lui faisait confiance, mais elle était amoureuse, et l'année prochaine la plongeait dans l'inquiétude. Chassant toutes ses pensées de son esprit, préférant profiter de ce moment avec Cooper, la Gryffone releva la tête et posa son regard sur le visage du jeune homme, dont le sourire s'était encore une fois agrandit, face aux paroles de la jeune femme.*

*Elle attendait, curieuse et impatiente, de connaître les nouveaux projets de Cooper. Elle ne savait pas trop à quoi s'attendre, peut-être une bêtise, peut-être quelque chose de réellement sérieux. Elle ne voyait absolument pas ce qu'il pouvait envisager pour son avenir. Après tout, elle l'avait quitté quant il n'en avait rien à faire, et qu'il ne se préoccupait que de l'instant présent. Aussi fut-elle étonnée de l'entendre dire qu'il voulait devenir professeur. Elle ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt, avant de la rouvrir et de la refermer. Le O'Connor semblait sérieux au possible.*

Toi ? Professeur ?

*La jeune femme laissa encore passer quelques secondes, étudiant son ami, l'imaginant face à une classe entière. Finalement, son sourire revint, et elle lança, taquine :*

Je plains tes pauvres élèves ! C'est un beau projet, et je suis sûre que tu y arriveras, tu à l'air de t'en donner les moyens, rien ne devrait t'empêcher de réussir. Ajouta-t-elle après quelques secondes de nouveau silence.

*Elle était prête à le soutenir, certaine que ce n'était pas une lubie passagère. Elle voyait mal Cooper se donner autant de mal pour un projet, pour au final abandonner celui-ci. Non, il y avait eu un véritable changement chez son ami, sans pour autant qu'il soit fondamentalement différent. Elle retrouvait toujours cette complicité avec lui, et elle arrivait encore à voir l'ancien Cooper, sauf que désormais, il était plus sérieux et souhaitait prendre son avenir en main, ce qui n'était pas plus mal.*

*Bonnie semblait d'ailleurs faire partie de ce nouvel avenir, et au vu de ce qu'il était entrain de lui dire, il tenait à elle. Elle sourit quand il reprit la parole. Non, il n'avait jamais été un éternel célibataire, mais la brunette n'avait absolument pas été au courant de sa nouvelle relation.*

Je cache ma surprise, d'accord.

*Elle lui adressa un grand sourire, innocent au possible, qui s'accentua encore quand il parla à nouveau du temps qu'il passait désormais à la bibliothèque.*

Oui, et je crois que je viens de découvrir une partie des raisons qui te poussent à y passer beaucoup de temps !

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