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Cette année avec Ivy on rentre enfin à Poudlard ! Je suis super excitée, mais pas autant que ma sœur, en tout cas je le cache mieux qu'elle. On était à peine sortie de la voiture qu’elle a harcelé Basil pour monter sur ses épaules. Maman râle pour la forme en poussant le chariot avec les affaires d’Ivy, Basil pousse le sien en essayant de garder ma sœur en équilibre sur ces épaules, papa me voyant galérer à pousser mon chariot, me donne un petit coup de coude et le récupère. Ce chariot pèse bien plus que mon poids… C’est vraiment difficile de se déplacer dans la gare il y a lein de onde, en plus comme je suis petite je ne vois pas grand-chose… Ivy avait été plus maligne que moi, depuis son point de vue elle regarde partout en souriant. Maman lui fait les gros yeux en marmonnant qu’on n’est vraiment pas discret. Papa rigole en aidant d’une main Basil à garder son équilibre. Profitant de mon inattention, mon Boursouflet, Rondoudou, s’est faufilé hors de ma poche et se balade sur mon épaule… Papa le récupère et le glisse vite dans la poche de sa veste, pas la peine de nous faire plus remarquer. Nous voilà enfin prêt du passage vers la voie 9 ¾, Ivy descend enfin de son perchoir, maman nous sourit et passe rapidement le mur, papa a perdu son sourire et devient un peu pâle. Je le pousse gentiment récupère mon chariot, sourit à tout le monde, j’accélère le pas en poussant le chariot et me voilà de l’autre côté !

Le quai grouille de monde, je m’éloigne rapidement du passage pour éviter d’être percuté par Basil, Ivy et papa qui devraient me suivre de près. Maman me sourit d’un sourire d’un demi-sourire. Elle doit être soulagée qu’on aille à Poudlard. Il faut dire que cette année a été agitée, début février j’ai découvert que maman était infidèle… J’avais décidé de ne rien dire à personne au début, puis une semaine de réveil au son de la "douce" voix de ma sœur m’a fait craquer. Elle sait rendre ma vie infernale, il ne faut pas se fier à son air innocent ! Je lui ai raconté ce que j’avais appris. J’avais réussi à la convaincre de ne rien dire à papa. J’avais argumenté que ce n’était qu’une passade, qu’au fond on n’avait pas à s’occuper de ça, que papa serait malheureux de l’apprendre, qu’on pourrait un peu en profiter et puis que ça n’était pas complètement un mensonge, juste de la rétention d’information. Grâce à ça on avait eu des jolies malles, des robes, de l’argent de poche, nos super Boursouflet et plein d'argent de poches… Mais c’est dur d’être certaine qu’Ivy ne dise rien. Je suis contente qu’on s’en aille loin de papa et maman, à Poudlard.

Ils ont enfin passé le passage, Basil rigole en rappelant à papa, tout pâle qu’il peut recommencer à respirer. Ivy lui murmure quelque chose et l’embrasse avant de me faire un sourire resplendissant et de se jeter sur moi. Papa me fait un petit sourire contrit, c’est vrai qu’il est toujours mal à l’aise au milieu des sorciers, mais il fait beaucoup d’effort pour quand même s’occuper de nous. Je ne suis pas sûre qu’il nous raccompagne à la gare la prochaine fois, mais au moins il est là pour notre première rentrée, comme il l’a fait pour Basil, il y a déjà trois ans. Après, on discute tous un peu, papa me rend mon Rondoudou, le plus beau et fluffy des boursouflets mauve ! On s’embrasse, un câlin d’adieu, une larmichette… C’est la première fois qu’on va être séparées de nos parents si longtemps, on les voit plus avant Noël. Et voilà le moment de partir, Basil a disparu depuis un moment sans doute à discuter tranquillement avec ses amis dans le train. Un dernier câlin à nos parents et nous voilà installées dans le train.

Il n’y a pas grand-chose à retenir du trajet en train, d’autres premières nous interrogent avec Ivy pour savoir si on est parfaitement identique. Enfin c’est surtout moi qui papote, Ivy soupire de temps en temps une demi-réponse. D’ailleurs alors que j’explique au petit groupe avec fierté que je suis l’aînée Ivy disparaît, sans doute explorer le train. Je sais que toutes ces questions la fatigue, moi pour l’instant ça me fait rire. Au final c’est vrai qu’on se ressemble comme deux gouttes d’eau, au moins physiquement. Enfin, les autres finissent par discuter entre eux, je peux en apprendre plus sur les gens autour de moi et surtout profiter des magnifiques paysages qui défilent à la fenêtre. Au bout d’un long moment, Ivy réapparaît, c’est l’heure d’enfiler nos robes de sorcier. Le trajet est finalement vite passé, nous voici à la gare. Ma sœur commence à être mal à l’aise, il faut dire que maman et Basil avait passer la semaine à nous parler de leur première arrivée à Poudlard, et surtout à souligner que TOUT les premières arrivaient en barque sur le lac. Ivy ne sait pas nager et elle a peur des eaux profondes. Et même si on est jumelles, on est bien différentes, je n'ai pas ces soucis là. En tout cas je sais nager et j’ai quasiment pas peur des eaux profondes... N’importe qui aurait quelques appréhensions, chaque fois qu’elle peut, elle me parle de noyades et de monstres marins horribles. Bref je vais faire comme si je n’avais rien vu, au moins elle ne recommencera plus son laïus.

On attend un peu à la gare avant que quelqu’un nous emmène près du lac pour qu’on s’installe dans les barques. Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi pâle qu’Ivy ce jour-là. J’essaye de la rassurer un peu, je ne sais pas du tout si ça marche. Elle est muette et à l’air de fonctionner comme un robot… Mais toujours est-il qu’on s’installe dans une barque avec d’autres premières. On s’installe côte à côte, une fois tout le monde assis les barques démarrent seules, l’élève devant a une lanterne comme c’est le cas dans les autres barques. Au moment où on commence à s’éloigner du bord Ivy commence à brouillé mon bras « Aïe, Ivy tu va me prêter le bras ! » j’essaye de la faire lâcher prise, mais rien n’y fait… Tous les autres nous regardent deux secondes, mais la vue est bien trop belle.

J’essaye donc de détendre ma sœur en lui désignant les alentours à grand renfort de superlatif : « Waow, c’est trop beau !

- Regarde, toutes les fenêtres sont illuminées !

-Et, il y a quand même pas mal de bateaux ! ».

Au bout de trop longues minutes de monologue, la prise de fer se relâche ! Ouf… *Mon bras va être tout bleu maintenant… voir même cassé !* Voilà mes pensées en frottant mon pauvre bras douloureux, en plus elle ne devrait pas avoir peur, les barques avancent doucement et ne tangue même pas un peu quand quelqu’un bouge…

*Je vais lui en donner une raison d’avoir peur !* bête idée sans doute, mais elle m’a parue très bonne sur le moment… J’ai attrapé son bras et fait semblant de la poussé. Suite à ça les autres élèves autour de nous et moi-même sommes presque devenus sourds, et Ivy s’est accroché à moi comme à une bouée… Elle va m’étouffer…

Finalement on est arrivé entier de l’autre côté, quand on m’a demandé ce qui s’était passé j’ai pris ma tête la plus innocente et simplement expliqué qu’Ivy avait un peu peur de l’eau et avait sûrement vu quelque chose, la pauvre est tellement soulagée d’avoir les pieds sur terre qu’elle n’a pas démentis.

La suite de la cérémonie, je ne m’en souviens plus de manière très précise, on est rentré dans le château. On a été dirigé vers la grande salle, c’est une pièce merveilleuse ce plafond enchanté, j’en ai le souffle coupé ! Je ne sais pas où regarder, je n’ai pas vraiment papoter avec Ivy, qui fait la tête. Elle prend vite la mouche… Je tourne donc la tête dans tous les sens pour pouvoir tout voir, je fais un grand sourire à Basil assis à la table des Serpentard… Il fronce les sourcils… Mmmmmh, je vais sans doute me faire disputer…

Je n’écoute pas vraiment les blablas. Après les discours, les premières défilent sous le Choixpeau qui crie les noms des maisons. Je me demande dans quelle maison on va être avec Ivy… Peut-être qu’on va être séparé ! Je me demande ce que ça ferait d’être dans des maisons différentes, est-ce que ça nous conviendrait ? Et est-ce que je vais finir chez les Serdaigle comme maman ou comme Basil chez les serpents ? Voilà que c’est le tour d’Ivy, elle avance d’un pas sûr, s’installe sur le tabouret, le Choixpeau tombe sur ces yeux… Quelque seconde de silence et le crie résonne, voilà Ivy répartie…

C’est mon tour, je stresse, j’ai l’impression que je vais mourir. Et si on est séparée, et si les autres dans ma maison ne m'aime pas,... Je monte les marches et alors que je me retourne pour m’asseoir je croise le regard d’Ivy qui a l’air démoniaque. Elle sourit et marmonne, je suis déjà occupé à m’asseoir et là… Rien le tabouret a disparu je m’étale, la plus grande honte de ma vie… J'essaye de rester digne en me relevant, en vain toute la grande salle raisonne de rire. Ivy, promis tu me le payeras cher !!!!!

Elle sourit très satisfaite de son coup, les profs ont l’air fâchés voir exaspérés. J'ai essayé de me relever le plus dignement possible, le tabouret est réinstallé à sa place.

Finalement, rouge tomate je m’installe sous le Choixpeau, il tombe sur mes yeux, grommelle et finalement hurle le nom de la maison où je serais pour les sept prochaines années…