[TERMINE]« Avec l’amorce d’un mensonge, on pêche une carpe de vérité. » W.S. ~ Scarlett

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*L'envie de me pendre était très présente aujourd'hui, plus que d'ordinaire en tout cas. L'idée même de faire les magasins me rendait malade, mais les faire avec Scarlett c'était pire que tout. J'avais envie de me jeter du haut de la tour des Poufsouffle, me noyer dans le lac noir, m'empoisonner avec n'importe qu'elle potion qui me tomberait sous la main, me jeter dans les escaliers, m'aventurer dans la Forêt Interdite, provoquer des Serpents qui ne sont pas de nature à avoir de la pitié pour les autres ... Bref, je crois que vous aurez compris dans quel état d'esprit je me trouvais actuellement. En route pour Pré-au-Lard, je devais y retrouver Scarlett avec qui je devais faire les magasins, comme nous l'avions dis à notre dernière rencontre & notre première rencontre, par la même occasion. Pourquoi avais-je accepté déjà ? Non parce qu'autant dans la vieille salle inutilisée, je savais pourquoi j'avais dis que ça me ferait plaisir, que ce serait un excellent début, mais quand j'avais reçu son message, hier, je n'avais plus aucune raison de lui dire oui. Je vous arrête tout de suite, ce n'était pas l'envie de faire du shopping ou de la revoir qui m'y avait poussé. Avais-je encore envie de jouer avec elle ou plutôt Sasha avait-elle encore envie de jouer avec elle ? Visiblement oui sinon je ne serais pas dans ce beau pétrin. Pourquoi je continue à l'écouter moi ? Je suis plus forte qu'Abi, je suis capable de lui dire NON quand je l'ai décidé, mais là allez savoir pourquoi je n'y arrive pas. Je crois que j'ai envie de savoir jusqu'où je suis capable d'aller. J'ai envie de voir si je peux aller jusqu'au bout de l'idée de Sasha ou si je n'en n'aurais pas la force. Après tout l'idée même de me sociabiliser me donne la nausée, ce n'est absolument pas ce que je veux, je me moque des autres & je m'en moquerais toujours, mais voilà, l'idée de ridiculiser une personne comme Scarlett me plaisait beaucoup. Je crois que je traîne trop avec Shane, il m'influence bien plus que je ne le voudrais. Je vais prendre mes distances avec lui, sinon dieu sait comment je vais terminer cette année. J'ai bien fais de m'abstenir de lui parler de cette nouvelle rencontre, il prendrait bien trop de plaisir à cette idée & aurait voulu savoir tout les détails. Détruire les gens, c'est quelque chose qu'il apprécie toujours, surtout ceux qui veulent se mettre en avant. Lui qui n'a jamais rien eu, déteste ceux qui ont tout ou qui donnent l'impression de tout avoir. Scarlett est une cible idéale pour lui, elle est belle, imbue de sa personne, superficielle, narcissique, inutile, arrogante, curieuse ... bien trop curieuse à son goût d'ailleurs. Savoir que j'ai décidé de m'amuser avec elle va l'étonner mais en même temps ça va énormément lui plaire & il va vouloir jouer aussi, & ça il en est hors de question. Il risque de me forcer à aller plus loin que je ne le voudrais & je ne suis pas prête à subir ce genre d'influence. Si la vie ne me l'avait pas constamment mis sur ma route, il y a bien longtemps que je me serais éloignée de lui, sauf que je ne peux pas, nous avons toujours vécu au même endroit & nous avons des histoires plus ou moins similaire. Je le déteste temps ....

Mais aujourd'hui il n'y a pas que lui que je déteste, je déteste aussi Scarlett & ses idées à deux noises, je me déteste aussi d'avoir plié sous le désir pressent de Sasha & je déteste Sasha d'avoir été si insistante. Bref, je ne porte personne dans mon coeur, mais ça se n'est pas nouveau, bien au contraire. Mes pas me conduisent inexorablement vers ma perte & vers une après-midi des plus ennuyante & difficile. Si je veux partir au plus vite, je devrais trouver une excellente raison pour le faire pour ne pas éveiller les soupçons de Scarlett & ce ne sera vraiment pas facile. Je me souviens encore de ce qu'elle a dis sur sa soeur & visiblement c'est ce sujet qu'il faut aborder si on veut avoir la main sur la Gryffone & je ne compte pas l'oublier. Mais il va falloir que je fasse très attention car elle n'est pas la seule à cacher des choses & j'ai bien plus à perdre si je révèle quoi que ce soit, qu'elle. La dernière fois j'ai réussi à éviter tout ce que je voulais éviter, j'ai dis que le strict minimum & j'ai inventé ou laissé supputer que ma famille était toujours ma famille. Mais cette fois-ci il va falloir que je fasse très attention, je vais devoir marcher sur des oeufs de dragon.
J'arrive aux abords du village & je n'ai toujours pas envie d'y aller. Je n'ai pas pris son petit message, mais si je me souviens bien, elle voulait qu'on se retrouve devant le Gaichiffon, le magasin de prêt-à-porter pour mages & sorciers, magasin qui m'est totalement inconnu, mais ce n'est pas très étonnant je ne vais quasiment jamais à Pré-au-Lard, je fais tout mes achats à Londres, ainsi que toutes mes transactions. Je ne voudrais pas qu'on retrouve les objets que j'ai volé & que j'ai revendu quand même, ce serait le comble si je me faisais chopper. Il me reste que très peu d'argent & il me vient du dernier objet que j'ai volé à Lara. Ce sera suffisant pour cette après-midi, même si je vais me débrouiller pour ne rien acheter. Je ne veux pas le dépenser dans ce genre de chose, ce que j'ai me va très bien & je ne compte pas dépenser le peu d'argent qu'il me reste dans des vêtements complètement inutiles. En plus je voulais le garder pour l'envoyer à l'orphelinat pour éponger ma dette, je serais encore très loin du compte mais ça fera toujours ça de moins. Je ne sais pas à combien est Shane, mais moi je ne suis pas prête de me débarrasser d'eux, ça c'est sur. Enfin je trouverais bien une raison pour ne pas acheter de vêtements, chaussures ou je ne sais quoi d'autre.

Je viens d'entrer dans le village, j'espère de tout mon coeur qu'elle aura oublié, qu'elle ne viendra pas parce qu'elle a autre chose à faire, qu'elle est en retenue ou pour une quelconque autre raison qui pourrait m'échapper & dont je me moque éperdument. J'aurais dû pousser Shane, d'une façon ou d'une autre à passer une partie de la journée avec Scarlett, j'aurais trouvé sans trop de problème une bonne raison pour qu'il le fasse. Autour d'un jeu par exemple, cap ou pas cap ... son ego n'aurait pas supporter de perdre face à moi & j'aurais ainsi été libéré de ce calvaire. J'aurais aussi pu lui faire croire que j'avais entendu des rumeurs sur lui émanant de la jolie blonde, il ne l'aurait pas lâché de sitôt & lui aurait fait payer son indiscrétion ou son envie de nuire aux autres. Bref, j'avais eu la possibilité d'éviter ce rendez-vous mais encore une fois, pour une raison obscure qui m'échappait encore, je ne l'avais pas fais. Mes pas me conduisaient vers le lieu de rendez-vous, j'avais le nez levé sur les enseignes pour trouver celle qui m'intéressée & après un moment, j'y tomba dessus. Pas de Scarlett à l'horizon ... bon signe non ? Pourrais-je espérer naïvement ne pas la voir ? Si dans dix minutes elle n'est pas arriver, je prend la tangente & tant pis si elle se pointe cinq minutes après. L'heure c'est l'heure, un point c'est tout !*

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Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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« Et elle m’a dit qu’elle avait fait sa teinture elle-même, non mais tu te rends compte ?! »

Scarlett bavassait depuis déjà près d’une heure avec une pauvre victime rencontrée par hasard au détour d’un couloir. La jeune fille semblait l’écouter patiemment, peut-être espérait-elle secrètement que la gryffondor se lasse, et s’en aille d’elle-même chercher un autre interlocuteur plus approprié pour ses commérages inutiles. Sauf que ça n’allait pas être le cas. Scarlett était bien trop contente d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler pour la laisser filer de cette façon, elle n’avait pas revue Sarah depuis leur étrange conversation, et n’avait pas vraiment cherché à la retrouver. Les derniers événements étaient encore bien trop présents dans sa mémoire pour qu’elle parvienne à en faire abstraction. Pourtant, elle avait l’habitude de trier les informations qu’elle recevait et de les ranger dans des cases, pour les oublier plus ou moins vite selon leur importance. C’est d’ailleurs ainsi que les rares cours qu’elle prenait la peine d’écouter se retrouver reléguer au fin fond de sa tête, et étaient facilement éjectés lorsqu’elle avait quelque chose de plus intéressant à apprendre. La jeune fille aurait pu donc se retrouver complétement seule, si elle n’avait pas rencontré cette camarade, et elle ne comptait pas la laisser filer.
La pauvre petite victime aurait pu passer un très mauvais après-midi, si une information capitale n’était pas subitement revenue à l’esprit de Scarlett. Elle avait un rendez-vous aujourd’hui, comment avait-elle pu être aussi bête pour l’oublier si facilement ? Le flot de paroles incessant qu’elle débitait depuis tout à l’heure lui avait subitement fait perdre toute notion du temps. Pourtant, elle attendait cet après-midi avec impatience, enthousiaste à l’idée de commencer l’apprentissage de sa nouvelle amie. La rouge et or avait mis un temps fou à se préparer pour cette occasion, elle avait mis des heures à choisir une tenue convenable pour cette sortie, et avait noté scrupuleusement ce qu’elle pourrait améliorer chez la poufsouffle. Elle savait qu’il ne fallait pas commencer trop fort dès le début, elle risquait de se braquer et de rentrer directement au château. La jeune fille avait donc prévu de faire le tour des magasins en essayant d’arrêter son regard sur ce qu’elle pensait être plus appropriée pour elle, sans pour autant la forcer à acheter quoi que ce soit. Si déjà, elle prenait la peine d’essayer, ce serait un grand pas en avant. Scarlett avait eu réellement du mal à se décider. Les endroits qu’elle fréquentait habituellement étaient certainement loin de lui plaire, mais la rouge et or ne tenait pas à en découvrir de nouveaux pour lui faire plaisir. En attendant, elle devait très vite rattraper son erreur, si elle ne voulait pas voir cette merveilleuse journée tomber à l’eau.

« Oh ! Je dois y aller, une amie m’attend. Au plaisir de te revoir. »

La gryffondor sauta sur ses pieds sans attendre et disparut rapidement au détour d’un couloir. Elle se félicita intérieurement d’avoir réussis à tenir sa langue. Depuis le début de leur conversation, elle mourrait d’envie de lui faire remarquer que se lisser les cheveux était une option qu’elle devrait sérieusement penser à considérer. Peut-être qu’elle n’avait simplement pas pris la peine de se coiffer le matin, mais si tel était le cas, c’était bien triste.
Scarlett n’eut cependant pas le temps d’y réfléchir d’avantage, elle était déjà en retard, ce n’était pas très grave, elle n’était pas réputée pour sa ponctualité, mais Sasha n’aimait pas particulièrement les journées shopping, elle se devait donc d’être enthousiaste et de montrer le chemin à suivre. La jeune fille monta les marches menant à son dortoir, attrapa les affaires qu’elle se félicita d’avoir préparées à l’avance et redescendit aussi vite qu’elle était venue, sans oublier, bien sûr, de passer devant le miroir, pour vérifier qu’elle était toujours aussi parfaite que d’habitude.

Bien qu’elle ne soit pas spécialement en avance, Scarlett ne tenait pas à courir. Faire cet effort impliquait certainement qu’elle se mette à transpirer et elle devrait porter les mêmes vêtements jusqu’au soir, c’était donc hors de question. Et puis, si elle devait essayer une tenue, elle ne pourrait pas le faire en était salie de cette façon. La jeune fille détestait particulièrement apercevoir une personne qu’elle considérait comme « malpropre » parcourir les boutiques tout comme elle. La rouge et or ne pouvait, alors, s’empêcher de penser que ce qu’elle faisait n’était pas idéal, les nombreux vêtements qu’elle essayait avaient déjà été portés par beaucoup d’autres avant elle, et peut-être qu’un jour, elle se retrouverait avec des boutons sur tous le corps, parce qu’elle aurait reçu une bactérie ou quelque chose d’horrible dans ce genre. Cependant, sa passion pour le shopping était beaucoup plus forte, et elle avait finis par se décider à oublier ce détail, même s’il lui revenait à l’esprit parfois.

Scarlett constata avec plaisir que sa nouvelle amie était déjà là lorsqu’elle arriva, et c’est donc avec un sourire radieux qu’elle alla à sa rencontre. Le beau temps était au rendez-vous, ce qui ne gâchait rien, elles pourraient peut-être s’arrêter en chemin pour manger quelque chose et papoter un peu. La rouge et or n’avait toujours pas eu le fin mot de l’histoire sur sa famille, et elle mourrait d’envie de faire plus ample connaissance. Après tout, si elles devaient devenir de grandes amies, elles devaient se confier l’une à l’autre. Bien sûr, leur amitié n’aurait jamais rien de comparable à celle qui existait entre Sarah et elle, mais se dire qu’elle pouvait se passer de sa meilleure amie parfois, pour aller vers d’autres personnes qui l’appréciaient également avait quelque chose de réconfortant.

« Bonjour ! Je suis contente que tu sois venue. Je suis sûre qu’on va bien s’amuser ! Je sais que tu n’aimes pas trop le shopping, mais il y a un début à tout.»

Scarlett n’avait plus qu’à espérer que son enthousiasme déteigne sur la jeune fille. De toute façon, si elle était là, ce n’était pas par hasard. Si elle avait si catégorique quant à sa haine des boutiques, elle ne serait probablement pas là en ce moment.

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*La seule & unique raison qui m'avait poussé à venir à ce rendez-vous c'était Sasha, rien de plus, rien de moins. Savoir jusqu'où elle était capable d'aller c'était quelque chose qui m'intriguait beaucoup même si je ne suis pas sûre d'être capable d'attendre jusqu'au bout. Parce que soyons réaliste, Sasha & moi sommes complètement différentes & si elle aime rendre la vie des gens impossible, moi je préfère largement les ignorer. Aby ne dit plus rien depuis un moment, je crois qu'elle boude. Elle n'est pas contente d'être ici, pas contente que j'ai accepté de rentrer dans le jeu de Sasha & blessée que personne ne fasse vraiment attention à elle, qu'on ne prenne jamais en considération son avis. D'une certaine façon elle n'a pas complètement tort, c'est vrai que j'ai plus tendance à laisser les rênes à Sasha qu'à Aby, mais comment m'en vouloir ? Après tout Sasha pouvait plus me divertir & oublier un instant qu'elle n'est plus, qu'Aby. Il faudra tout de même que je parle à Sasha pour qu'on arrange la situation, on l'aime toutes les deux Aby, elle mérite beaucoup plus que ça, elle en a assez bavé je crois, alors autant ne pas en rajouter.
Mais bon n'allons pas se prendre la tête actuellement avec cette histoire, on aura largement le temps de le faire plus tard. Pour le moment j'attends Scarlett, il lui reste deux minutes, passé ce délai, je pars & même si elle arrive peu de temps après ou si je la crois en chemin, ce sera trop tard, je ne ferais pas demi tour. Pour moi cela sera le signe que ce n'était pas une bonne idée de venir ici & qu'il faudra que je me tienne loin de Scarlett. Scarlett ... pourquoi elle d'ailleurs ? pourquoi j'ai décidé de m'en prendre à elle ? Parce qu'elle fourre son nez de partout ? Oui mais justement n'est-ce pas dangereux ? Après tout si elle découvre des choses sur moi, comment m'en sortirais-je ? Devrais-je me débarrasser d'elle ? Je ne le pourrais pas, pas moi mais Shane, peut être ?! ...

Voilà que je me met à penser au meurtre ... j'ai vraiment un problème je crois. Enfin je l'ai toujours su, mais à ce point là, ça va loin. En même temps n'est-ce pas normal ? Après tout ce que j'ai vécu, c'est certainement la suite logique des choses non ? Je ne sais pas, je n'ai pas pris le temps de demander des nouvelles des autres, enfin ceux qui ont survécu parce qu'au fond, je ne pense pas qu'il y en est tant que cela, la vie après l'orphelinat c'est dur, très dur, encore plus dur que de vivre là bas & ce n'est pas peu dire. Je crois que Billy a réussi lui, enfin il a trouvé un job dans une boucherie, à ce qu'il paraît son patron est un homme bien. Au moins ça donne de l'espoir ce genre de nouvelle. Mais mise à part lui, je n'ai aucune idée de ce que sont devenu les autres, il faudrait que je demande à Shane, si j'y pense. En tout cas je suis fixée, je suis bien maudit, cette silhouette au loin m'est plus que familière, la voilà qui s'en vient. Scarlett ne pouvais-tu pas oublier, cela aurait été tellement plus simple, mais non il faut toujours que tu décides d'en faire qu'à ta tête. Je te déteste tant, tu ne peux pas imaginer à quel point je te hais.*

« Bonjour ! Je suis contente que tu sois venue. Je suis sûre qu’on va bien s’amuser ! Je sais que tu n’aimes pas trop le shopping, mais il y a un début à tout.»

*J'ai envie de te vomir dessus, je peux ? Je ne suis absolument pas contente de te voir, j'aurais tellement aimé que tu ne viennes pas. Ton hypocrisie & ta dégoulinante joie de vivre me donne envie de me lancer à moi même un sortilège interdit, peut être que ça marcherait ... non ? Enfin je sais pas je ne suis pas adepte de magie noire, je n'en n'ai jamais utilisé de ma vie, mais sait-on jamais, avec de la chance ça pourrait au moins me griller la cervelle. Je déteste le shopping, je te déteste, je déteste toutes tes idées, ta voix me porte déjà sur les nerfs, tes mots me donnent envie de rendre mon petite déjeuner, ta vue me fait regretter amèrement d'être venue. Mais voilà je dois assumer mes décisions, même si ce ne sont pas tout à fait les miennes. Enfin dans un sens si puisque j'ai laissé Sasha jouer, mais bon ... suis-je vraiment coupable ? OUI me dit Aby. Je crois qu'elle a raison, bien malheureusement.*

[Je te déteste Sasha. Oh oui tu ne peux pas savoir combien je te déteste !]

*Je sentais qu'elle souriait, la garce. Enfin maintenant que je suis là il faut que je fasse ou dise quelque chose, le silence va devenir pesant à force. Enfin pour moi non, je m'en moque, je te regarde sans afficher aucune expression, me moquant que tu sois contente d'être ici, moi je ne le suis pas & ça me suffit. Mais maintenant que je suis ici, il faut jouer le jeu, malgré moi. Je regarde à droite & à gauche, je baisse le regard & me tourne vers l'entrée du magasin, j'ai envie de me pendre, dieu que j'ai envie de me pendre. Je respire un bon coup & je me lance dans la partie, blasée d'avance, mais quand faut y aller, faut y aller.*

" - Salut ! Je te confirme, je déteste ça, mais je crois que j'ai pas trop le choix non ? c'est .... une épreuve ... comment dire ... une sorte d'épreuve d'initiation ou un truc du genre !"

*Petit coup d'oeil que je glisse dans ta direction, te laissant voir mon malaise, feint bien entendu, tu ne verras jamais une véritable émotion sur mon visage, vous n'en n'êtes pas digne & cela fait si longtemps que je les cache que cela devient naturelle. Je te fais rentrer dans mon jeu, bonne chance ... à nous deux. Je laisse mon regard glisser à nouveau vers le magasin, comme si j'étais gênée de te laisser voir mon malaise & j'attends une réaction quelconque de ta part.*

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" Salut ! Je te confirme, je déteste ça, mais je crois que j'ai pas trop le choix non ? C'est .... une épreuve ... comment dire ... une sorte d'épreuve d'initiation ou un truc du genre !"

Quelques jours auparavant, Scarlett lui aurait une fois de plus posé la main sur l’épaule, prenant un regard compatissant. Elle était plutôt douée pour se comporter comme un psychologue avec son patient, enfin, elle se sentait douée pour ça. Son désintérêt manifeste pour les sentiments de ses camarades ferait certainement d’elle un très mauvais médecin, elle était absolument incapable d’empathie, ou plutôt, s’en était sentie incapable presque toute sa vie. Cependant, sa récente conversation avec Sarah avait remis beaucoup de choses en question. Notamment la réaction qu’elle aurait en voyant le désarroi de son amie, qui semblait terrorisée à l’idée de mettre un pied d’un magasin. Scarlett redoutait le contact physique aussi minime soit-elle, elle se sentait tout bonnement incapable de reproduire l’expérience. Elle n’arrivait pas à effacer le souvenir de sa meilleure amie en larme de son esprit, et chaque petit geste semblait vouloir lui rappeler cette pénible conversation.
Mais ce n’était pas le moment de se laisser abattre, elle était venue faire du shopping et c’était une activité qu’elle appréciait plus que tout. Elle s’évadait pendant plusieurs après-midi dans un monde qui lui plaisait, elle était tout à fait à l’aise parmi les vêtements, les tissus, els bijoux, elle savait toujours exactement ce qu’elle faisait et pouvait mettre plusieurs heures à se confectionner une seule tenue pour un événement particulier ou juste pour une journée tout à fait normale. Il était donc grand temps qu’elle fasse partager son univers à sa nouvelle amie et qu’elle lui prouve que même en étant légèrement superficiel, c’était un monde agréable et qu’elle ne pouvait pas ne pas l’apprécier.

« Si tu as le choix, tu as toujours le choix voyons, mais tu as dit que tu voulais changer, c’est une étape indispensable pour ça. Tu vas voir, tu vas aimer. Et puis, c’est que du shopping, tu les a bien acheté quelque part tes vêtements, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une épreuve d’initiation, c’est censé être un plaisir, tu ne peux pas aimer faire attention à ton apparence et être jolie, si tu détestes aller faire les boutiques. C’est indispensable ! »

Peut-être que Sasha se contentait de commander ses tenues par hibou, ce qui pouvait expliquer que ses vêtements soient aussi mal coupés. Il fallait être stupide pour ne pas savoir qu’il fallait essayer ses tenues pour être certains qu’elles convenaient à toute sorte de morphologie. Scarlett avait pris l’habitude depuis plusieurs mois déjà de prendre des vêtements qui ne lui allaient pas tout à fait bien pour les retoucher elle-même et leur redonner un coup de jeune. C’était devenu un véritable passe-temps, faire du beau avec du moins beau, en plus elle ne pouvait être que persuadée d’avoir réussis à trouver quelque chose d’unique puisqu’elle l’avait créé de ses mains, personne n’était capable de faire aussi bien qu’elle. Scarlett mourrait d’envie de proposer son aide à la jeune fille à ce sujet, mais elle était bien consciente que ce n’était pas possible, il était impensable pour elle d’avouer à sa nouvelle amie qu’elle aimait jouer les couturières, Sarah l’avait déjà mise en garde, ça ne correspondait pas à son image et elle ne voulait surtout pas que ça change.
Sasha était probablement incapable de comprendre ça, et la rouge et or ne voulait pas lui demander d’essayer. Il était évident qu’elle n’avait pas la maturité pour réussir à comprendre ce qu’elle voulait dire. La poufsouffle se comportait encore comme une enfant malmenée, elle refusait d’engager une conversation, de tester de nouvelles choses. Scarlett n’était pas sûre qu’elle puisse réussir à faire quelque chose de bien de sa nouvelle amie. Pourtant, elle en avait vraiment envie. Son programme était bien ficelé, mais il ne pouvait fonctionner que si Sasha y mettait du sien. Ce n’était pas le bon moment pour la mettre devant le fait accompli, elle semblait déjà redouter l’après-midi qui allait suivre, il n’était pas nécessaire d’alimenter sa peur tout de suite.

« Bon, on ne va pas rester plantées là. On entre ? »

Scarlett jeta un coup d’œil à son amie avant de prendre les devants et entrer dans la boutique en face d’elles. La gryffondor avait assez d’enthousiasme pour deux et comptait bien lui prouver qu’elle pourrait passer un après-midi agréable en sa compagnie. Ce ne serait pas chose facile et elle en était bien consciente. Sasha semblait avoir beaucoup trop d’appréhensions pour qu’elle se déride immédiatement.

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*Je ne sais pas si c'était une bonne idée de venir ... non en fait je sais que ce n'était pas une bonne idée de venir, tout comme ce n'était pas une bonne idée de vouloir jouer avec elle, je sens que cela ne va pas me porter chance. Je ne suis & ne serais jamais douer avec les relations humaines, quelque soit leur type & ma relation avec Shane, même si elle est indescriptible, ne reste possible que parce que la vie nous réunie à chaque fois. Croyez moi si j'avais pu le fuir, l'éviter, je l'aurais fais avec grand plaisir, mais malheureusement le destin avait d'autres projets pour nous. Lesquels ? Là était toute la question. Mais n'ayant aucune capacité à me fondre dans la masse & n'en n'ayant de toute façon aucune envie, je n'arrivais pas à comprendre mes semblables & aujourd'hui en était la preuve flagrante. Scarlett visiblement adorée le shopping alors que moi je n'en voyais aucun intérêt. Que pouvait-on trouvé d'agréable de passer des heures entières au milieu de bout de tissus, de couleurs & matières différentes, à les mettre & les enlever à tout va ? Pour moi cela restait un véritable mystère & je n'avais pas très envie d'en découvrir la réponse. J'avais feins d'être mal à l'aise à l'idée d'entrer dans le magasin mais en vérité je m'en moquais complètement, car pour moi ici ou ailleurs cela ne change pas grand chose. J'aime ma solitude & j'ai appris que dans cette école, elle est extrêmement rare & d'autant plus précieuse. Alors j'ai appris à attendre, à prendre mon mal en patience, à me déconnecter de la réalité pour mieux survivre à cette attente & quand je sens que le moment est venue, j'en profite. Mais actuellement le moment est loin d'être venu, je suis coincée avec la commère de l'école dans un magasin de pré-à-porter, mais à qui la faute après tout ? C'est moi qui est écoutée Sasha, je ne peux m'en prendre qu'à moi même & pour une fois Abi est d'accord avec moi ... merci du soutien, vraiment cela me touche !*

« Si tu as le choix, tu as toujours le choix voyons, mais tu as dit que tu voulais changer, c’est une étape indispensable pour ça. Tu vas voir, tu vas aimer. Et puis, c’est que du shopping, tu les a bien acheté quelque part tes vêtements, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une épreuve d’initiation, c’est censé être un plaisir, tu ne peux pas aimer faire attention à ton apparence et être jolie, si tu détestes aller faire les boutiques. C’est indispensable ! »

*J'ai le choix ? Vraiment ? Parce qu'actuellement je n'ai pas l'impression de l'avoir, j'ai plutôt cette désagréable impression d'avoir un couteau sous la gorge, me menaçant de me la trancher si je ne coopère pas. Je sais que comme ça cela à l'air stupide, mais je crois que j'ai envie d'y croire pour justifier ma présence ici, mon ego le supporte mieux ainsi. Chacun son truc j'ai envie de dire. Bref, de toute façon je suis ici, toi aussi c'est donc trop tard pour faire marche arrière, donc continuons ce jeu, cette danse comme si nous en avions envie & achevons là le plus tôt possible. En plus tu as raison, je suis ici pour te faire croire que j'ai envie de changer. Pourquoi j'ai envie de te faire croire ça ? Je ne sais pas, pour me divertir ? Pour me jouer de toi ? Parce que je n'ai rien d'autres à faire ? Parce qu'une voix dans ma tête, me rappelant ma douce & précieuse Sasha me l'a demandé alors je l'écoute naïvement ? Tu prends l'excuse que tu veux j'en ai pleins à t'offrir. Mais pour te faire croire que j'ai envie de changer, il faut que j'entre dans mon rôle, que je me le fasse croire à moi aussi presque, il faut que je me fasse violence pour entrer dans ce magasin, l'air alerte mais que petit à petit je me calme, je parais presque heureuse d'être ici, m'amusant à tes côtés ... cela va être très dur, mais si je suis ici ce n'est pas pour rien alors je dois me forcer & qui sait, peut être que je pourrais m'amuser ... Non ça je n'arriverais jamais à me le faire gober, pas un seul instant, mais passons. Je respire un bon coup, je fixe l'enseigne une dernière fois puis je hoche la tête quand tu as fini de parler. Un plaisir ?! nous n'avons pas la même définition de plaisir à la base, j'ai peur qu'on ne s'entende pas sur ce terme. Mes vêtements je les ai volé sans vraiment faire attention à ce que j'allais volé. J'ai juste pris ceux qui me paraissait être les plus facile à embarquer avec moi & non pas ceux que je trouvais jolis. Je me moque de savoir ce qui me va ou ce qui ne me va pas, tu sais j'ai déjà eu cette discussion par le passé, la femme de la famille d'accueil où je vais chaque été avec Shane. Elle c'était dis qu'il serait peut être temps à mon âge d'avoir des préoccupations de filles & elle s'était mis dans la tête que j'étais trop timide pour oser aborder le sujet. Elle m'a parlé de vêtements, de maquillages, de garçons & je suis restée là, muette, me demandant ce qu'elle me voulait ? pourquoi elle me parlait ? Elle a certainement pris mon silence comme une gêne & elle s'en est allée, heureuse d'avoir pu discuter avec moi, alors que je n'avais pas décroché un mot. Elle m'a donné ensuite des magasines féminins qu'elle me conseillait de lire ... ça à beaucoup fait rire Shane qui a adoré se foutre de ma gueule avec certains articles. Le félon. Je ne pensais pas devoir revivre cette expérience désagréable avec qui que ce soit, mais visiblement j'avais tort, encore une fois. Bon il faut que je réponde quelque chose, n'importe quoi, sinon tu ne vas pas me lâcher. Je cherche donc rapidement une réponse sans avoir aucune idée de ce qu'il faut dire dans ces moments là.*

" - C'est vrai, je dois faire un effort ... c'est juste que ... je ne me sens pas à mon aise, pas dans mon élément là bas ... enfin pas encore du moins, j'espère que cela changera !"

*Blablablabla ! Faire des efforts, avoir envie de changer, n'être pas à mon aise, grosse blague vraiment. Je m'en contre fous de savoir où je me trouve, intérieurement je ne ferais aucune effort ma belle mais je feindrais d'en faire, je feindrais de me détendre, je feindrais de m'amuser même pour te voir satisfaite. Mais ne te trompes pas ce n'est pas vraiment ton bien être qui m'importe, juste pouvoir t'approcher plus, te connaître & découvrir tes petits secrets parce que je suis persuadée que tu as pleins de cadavres dans le placard, que tu n'es pas aussi impeccable que tu voudrais le faire croire. Petite sainte nitouche qui veut se préserver jusqu'au mariage .... je n'y crois pas un seule instant, je pense que pour toi il n'y a plus rien à préserver mais que tu ne veux pas que les gens le sachent, tu as ta réputation à sauvegarder. Ta réputation ... si précieuse à tes yeux, qu'une seule petite égratignure & tu ne le supporterais pas. Je crois que cela ne sera pas trop compliqué de te faire tomber. En attendant jouons le jeu & arborons une mine contrite mais qui commence petit à petit à prendre sur soit. Je vais y aller lentement pour ne pas trop aller vite dans les étapes de changements mais changement il va y en avoir.*

« Bon, on ne va pas rester plantées là. On entre ? »

*Voilà une excellente idée, j'en ai un peu marre de rester planter là, devant ce magasin, quitte à devoir y entrer autant le faire le plus rapidement possible pour qu'on termine aussi rapidement. Et puis n'importe qui pourrait nous voir ici & ça ne me plais pas beaucoup, je déteste avoir des rumeurs à mon encontre, & me voir avec Scarlett risquerait d'en faire jaser plus d'un. J'esquisser donc un petit sourire timide & hochait la tête tout aussi peu assurée que je pouvais le feindre.*

" - Allons-y !"

*Que la fête commence ma foi. Je t'emboîte donc le pas & entre à ta suite dans la boutique. Je te déteste, je déteste cette boutique, je me déteste moi ainsi que Sasha & Abi, je déteste déjà Shane qui va venir aux nouvelles rien que pour se moquer de moi, bref je déteste tout le monde sans exception. La journée commence merveilleusement bien, ne trouvez-vous pas ?*

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Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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"C'est vrai, je dois faire un effort ... c'est juste que ... je ne me sens pas à mon aise, pas dans mon élément là-bas ... enfin pas encore du moins, j'espère que cela changera !"

Et si elle espérait prendre une place de choix dans ce monde, ou du moins une proche de la sienne. Il était très difficile d’acquérir autant de notoriété qu’elle avait pu le faire, et Sasha n’avait visiblement pas la carrure pour devenir une Scarlett numéro deux. Son comportement depuis l’arrivée de la rouge et or suffisait à le lui prouver. Si elle avait eu plus qu’un minimum de volonté, elle aurait tenté de prendre de l’assurance, de braver ses peurs pour venir à bout de cet après-midi, qui somme toute promettait d’être particulièrement agréable. La poufsouffle disait vouloir changer mais elle était pourtant en train de lui prouver tout le contraire, quelqu’un qui désirait modifier ses habitudes de vies ne se mettait pas à paniquer à chaque micro-changement. Scarlett avait regardé bien trop souvent les émissions de télé réalité avec sa mère ou des personnes d’apparences physiques peu agréables au regard tentaient de dissimuler leur laideur sous une garde-robe et une confiance flambant neuf. La jeune fille restait cependant sur le canapé, bien trop contente de pouvoir énumérer à sa génitrice tous les défauts évidents qui apparaissaient sur les personnes en voie de découvrir une nouvelle vie. Elle aimait également railler les stylistes qu’elle ne trouvait jamais à la hauteur, elle-même s’était toujours trouvé incroyable dans ce domaine et imaginait sans mal que son talent surpassait celui des autres dans ce domaine.
En attendant, il était temps de motiver un peu Sasha. Les paroles douces et rassurantes n’avaient visiblement aucun impact, il était donc grand temps de mettre les points sur les « i » et de lui prouver qu’elle pouvait aller de l’avant. Rester devant la boutique, torturée intérieurement à l’idée de passer la porte n’avançait à rien si ce n’est à amuser Scarlett qui n’imaginait pas qu’une simple virée shopping puisse être follement traumatisante.

« C’est normal ma Chérie, tu jures parfaitement avec le décor… Enfin, je veux dire… Tu pourrais faire beaucoup mieux que ça. »

Ce n’était peut-être pas très agréable, mais c’était la pure vérité. Les passants ne leur jetaient pas encore des regards inquiets, mais à force d’observer une Sasha légèrement nerveuse, incapable de quitter le confort de la rue pour entre à l’intérieur d’un établissement les nombreuses personnes arpentant les rues allaient bien finir par les remarquer. Enfin, être remarquée était une vraie habitude pour Scarlett, mais pour les bonnes raisons. La jeune fille avait bien conscience d’être une personne extraordinaire sous de nombreux aspects et ne pouvait pas en vouloir aux simples mortels de vouloir contempler une personne extérieure.
Il était donc grand temps d’entrer. Scarlett se retourna vers sa nouvelle amie avec un air compatissant, elle avait l’impression de lui faire subir une torture qui n’en était pas vraiment une. En vérité, elle était très loin de compatir à sa souffrance, et voyait plus cette douloureuse expérience comme une très bonne occasion de se divertir. Elle allait pouvoir jouer à nouveau à la poupée comme elle le faisait étant enfant avant que sa propre mère ne se décide à jouer à son tour avec sa fille. Scarlett savait qu’elle n’aurait jamais d’enfant, elle ne pouvait pas supporter de voir son corps se métamorphoser d’une façon aussi odieuse, même si c’était pour donner la vie à son tour comme sa maman l’avait fait. Seulement, en étudiant celle-ci de plus près, la rouge et or avait réalisé qu’elle était loin de la splendide actrice qu’elle avait pu être autrefois et cela parce qu’elle lui avait donné naissance. Scarlett ne pouvait pas se permettre de perdre sa beauté pour la donner à une autre qui ne lui arriverait de toute façon pas à la cheville, à moins qu’elle trouve un père exceptionnel, mais jusque-là, elle n’avait trouvé aucun garçon qui vaille la peine qu’on s’y intéresse. Tyler était une exception, mais c’était plus sa réputation que la personne qu’il était qui lui plaisait, il n’était pas digne de devenir le père de ses enfants, et elle s’étonnait déjà d’avoir pu ne serait-ce qu’envisager cette option.

"Allons-y !"

Ce n’était pas trop tôt, Scarlett se dirigea vers la boutique, s’arrêtant tout de même à côté de la porte pour céder le passage à la poufsouffle. Il était encore tout à fait possible qu’elle prenne la fuite avant même qu’elle n’ait pu s’amuser un peu. La jeune fille ne pouvait espérer qu’elle s’amuse immédiatement, mais il était fort possible qu’elle prenne gout à cet après-midi plus qu’agréable, mais il faudrait qu’elle se détende un peu au préalable.
Scarlett se retrouva bien vite comme un poisson dans l’eau, elle virevoltait parmi les vêtements et accessoires, cherchant quelque chose susceptible d’éveiller sa créativité. Pendant ce temps, elle ne prêtait que très peu d’attention à ce que pouvait bien faire Sasha, et ne se rappela sa présence qu’au bout de quelques minutes. La pauvre petite poufsouffle ne devait pas trop savoir quoi faire de ses dix doigts à l’heure actuelle, mais Scarlett allait très vite lui donner de quoi s’occuper. Elle venait justement de trouver une robe très sympathique, et l’imaginer sur son nouveau petit mannequin personnel lui arrachait un petit sourire de fierté. Elle s’approcha de son amie, ravie de lui faire partager son talent et de pouvoir enfin lui prouver qu’être jolie pouvait être amusante. Sasha devait bien réaliser que jamais la rouge et or ne se serait donné tout ce mal si elle ne l’en croyait pas capable.

« Tiens-toi droite que je regarde si ça te va. »

Scarlett était plutôt satisfaite du résultat, analysant la poufsouffle sous toutes les coutures, elle cherchait à imaginer ce qu’elle allait bien pouvoir donner une fois qu’elle l’aurait enfilé. Seulement, la rouge et or avait un léger doute, entre regarder des vêtements dans un magasin et les passer sur soi pour défiler devant une fille qu’elle n’appréciait que depuis peu de temps, il y avait un immense gouffre. Scarlett en avait bien conscience, même si elle savait qu’il était primordial pour elle de pouvoir analyser la tenue qu’elle venait de choisir sur la poufsouffle en personne. Se heurter à un refus catégorique n’était pas dans ses plans, Sasha allait devoir faire des efforts pour devenir une autre personne, c’était de toute façon elle qui le lui avait demandé, et il était fort probable que cette étape soit la plus simple de sa transformation, si elle se braquait dès maintenant, la jeune fille n’avait plus qu’à laisser tomber.
Cependant, la rouge et or avait beau être comme dans un poisson dans l’eau, elle n’oubliait pas son objectif principal, avoir une poupée muette et inintéressante était beaucoup moins drôle que de se trouver en face d’une personne complexe et bavarde, ayant des secrets à dévoiler et des ragots à partager. Son inspection terminée, Scarlett colla donc la fameuse robe dans les bras de sa nouvelle amie, avec un sourire engageant.

« Il faut que tu l’essayes, sinon je pourrais pas voir si ça te va. Au fait, on avait été interrompues pas ton cours la dernière fois. Je trouve dommage qu’on n’ait pas eu la chance de poursuivre notre passionnante conversation, d’autant plus que j’aime beaucoup discuter avec mes amies, certaines disent que je suis de bon conseil. »

Ce n’était pas tout à fait vrai mais il était bon de laisser Sasha dans l’ignorance de ses véritables prédispositions à venir en aide à ses amis, si jamais elle se trouvait être au courant, il serait bien difficile de la faire décrocher un seul mot. Dans le cas contraire, Scarlett s’arrangerait pour savoir ce qu’elle voulait autrement, bien qu’elle doive certainement jouer des pieds et des mains pour y parvenir.

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*Je sais que pour réaliser mon plan, pour qu'il fonctionne, il fallait que je fasse des efforts, beaucoup d'efforts, plus que n'importe qui puisque je partais de beaucoup plus loin que n'importe qui. J'étais prête, je n'étais pas vraiment motivée, mais maintenant que j'étais ici, devant ce magasin & que j'étais avec Scarlett, on ne pouvait pas vraiment dire que j'avais vraiment le choix. Alors j'allais de l'avant, j'acceptais la décision que j'avais prise un peu plus tôt & je jouais la comédie comme je le pouvais. L'avantage d'être moi c'était que j'avais perdu l'habitude de montrer de quelconques émotions sur mon visage, comme ça au moins je ne pouvais être grillée de cette façon. Le fait est aussi que j'étais perçue comme une fille étrange m'aidait aussi à pouvoir agir bien ou mal, j'avais toujours l'excuse d'être un peu différente, maladroite, pas à ma place. Penser cela me donnait un peu de courage, mais serait-ce suffisant ? j'allais vite le savoir. J'expliquais à Scarlett que je n'étais pas à mon aise ici mais que j'étais prête à faire des efforts. La réponse de la rouge & or ne se fit pas attendre bien longtemps.*

« C’est normal ma Chérie, tu jures parfaitement avec le décor… Enfin, je veux dire… Tu pourrais faire beaucoup mieux que ça. »
*Toujours aussi aimable à ce que je vois, au moins elle arrivait à ne pas être hypocrite, elle savait dire la vérité quand elle le voulait, mais quelle vérité. Certes elle avait raison, je jurais vraiment avec le décors, on sentait que je n'étais pas à ma place ici, devant ce magasin, on sentait que je devais passer mon chemin pour ne pas éveiller l'attention sur moi. Éveiller l'attention, quelle horreur, jamais je ne l'accepterais, j'ai toujours été discrète, ce n'est pas pour me faire remarquer volontairement. Cela suffit du château & des boulets qui me courent après de temps en temps pour m'harceler de questions. M'harceler de questions, voilà une chose dont je devrais me préparer, parce que j'étais en compagnie de la pire commère qui puisse exister, je devrais donc redoubler d'attention pour ne pas me trahir, cela va être dur, très dur, un véritable challenge en tout cas. Je vois qu'elle tente de se rattraper pour ne pas me froisser, mais si elle savait seulement qu'elle n'est pas prête à me froisser, je ne suis pas du genre à être susceptible pour si peu. Bon je veux bien avouer que je suis susceptible, un peu, mais ce n'est pas pour ce genre de chose. J'avoue sans problème que la question vestimentaire je m'en cogne la baguette magique. Bien ou mal habillée c'est bien le dernier de mes soucis. Je ne fais pas de quidditch, non pas parce que leurs uniformes sont laids mais parce que faire gagner ma maison n'a aucun intérêt à mes yeux, tout comme jouer avec une grosse balle ou avec des petites balles magiques qui cognent tout ce qui passent sur leur chemin ou qui tentent de fuir ses assaillants. Le vif d'or, peut être la seule chose qui a de l'intérêt pour moi, non pas parce que c'est une jolie petite boule en or, avec des ailes, mais c'est parce qu'elle tente de voler vite pour gagner sa liberté. J'arrive à me retrouver en elle, c'est triste mais c'est vrai. Mais je ne mettrais pas à la poursuite du vif, je ne compte pas rentrer dans l'équipe & je me moque de ce qu'on pourrait penser de moi si je refusais en sachant que j'étais leur dernier espoir de pouvoir avoir une équipe complète. Actuellement je dois trouver quelque chose à dire à Scarlett, mais quoi ? Je ne sais pas, non je crois qu'il vaudrait mieux que je garde le silence, je pourrais dire des bêtises sans m'en rendre compte. Je préfère entrer dans le magasin, de toute façon je n'ai plus le choix.

Scarlett en tête, je pensais qu'elle entrerait avant moi, mais prévoyante, elle se met sur le côté & me laisse entrer la première. Sage décision, j'aurais pu prendre mes jambes à mon cou & te laisser en plan. Je pourrais toujours prétendre que j'ai eu une crise de panique & que je n'ai pas pu m'y résigner, même si j'avais envie de lui faire plaisir, je n'ai pas pu entrer, mon corps a agis sans que je puisse faire quoi que ce soit, je me suis retrouver au château avant que j'ai eu le temps de me rendre compte de ce qu'il se passait. Mais non maintenant je ne le peux pas, tu me laisses entrer alors j'abdique, pour le moment. Déjà je ne me sens pas à mon aise, tout ces vêtements là devant moi, c'est presque scandaleux. Je n'aurais jamais les moyens de me payer quoi que ce soit dans ce genre de boutiques. Le spectacle me laisse sans voix mais ce n'est pas d'admiration, c'est de dégoût. Les orphelins rêvent de ce genre d'endroit sans jamais oser songer un seul instant d'en franchir le pas de la porte, ils se sentaient trop indigne de ces lieux. Je n'avais jamais eu ce sentiment parce que je m'en suis toujours moquée de ce genre de chose, mais je ne pouvais m'empêcher de me souvenirs de ces filles qui avaient partagé ma vie un certain nombre d'années, avant que j'arrive à Poudlard. Je reste les bras ballants à attendre je ne sais quoi ... peut être une révélation. Je n'avance même pas dans la boutique, je reste tel un piquet planté dans la terre. J'observe juste les lieux, Scarlett, la vendeuse & je me demande vraiment ce que je fais là ... cela devient vraiment ridicule comme histoire.*

« Tiens-toi droite que je regarde si ça te va. »

*Scarlett avait surgis de nulle part ... je sais que ce n'est pas vrai mais j'avais envie de dire ça. Elle venait de se planter devant moi, armée d'une robe qu'elle me collait dessus pour voir ... quoi exactement ? Pourquoi voulait-elle que je le tienne droite ? Regarder si ça me va ? Pourquoi elle fait ça ? On s'en fout de moi, regardes ce qui te plais à toi & puis on s'en va. On ne va pas commencer s'occuper de moi même ... si ? Je te déteste tant, tu ne peux pas savoir. Qu'est-ce que je fais moi ? Ben je me tiens droite, parce que je n'ai pas trop le choix & j'attends, bêtement qu'elle soit heureuse d'avoir vu ce qu'elle voulait voir & qu'elle éloigne cette chose de moi. Non mais franchement une robe .. non mais merci, ça va aller. Je porte déjà l'uniforme à contre coeur, alors quand je ne suis pas obligée de le porter, je préfère largement porter un de mes vêtements que tu détestes tant mais avec qui je me sens bien. Ça te fait chier ? Tant pis, je m'en moque.*

« Il faut que tu l’essayes, sinon je pourrais pas voir si ça te va. Au fait, on avait été interrompues pas ton cours la dernière fois. Je trouve dommage qu’on n’ait pas eu la chance de poursuivre notre passionnante conversation, d’autant plus que j’aime beaucoup discuter avec mes amies, certaines disent que je suis de bon conseil. »

[Pardon ?!]
*La surprise m'envahit, maintenant tu veux que je l'essaye. Tu veux me tuer c'est ça ?! Je n'ai jamais essayé un vêtement de ma vie, je ne vais pas commencer aujourd'hui. Tu me fourres la robe dans les doigts, ne me donnant pas le choix. Je peux toujours la lâcher par terre & te regarder sans ciller, attendant que tu arrêtes tes conneries & le plus rapidement possible. Mais le pire reste à venir car maintenant tu me parles de la conversation qu'on a eu la dernière fois. Que je regrette d'avoir perdu mon précieux journal moi, qu'elle conne j'ai été. La prochaine fois, crois moi, je ferais plus attention parce que même si tu ne pourras jamais le traduire, il n'en reste pas moins que tu peux le garder pour toi, ne jamais me le rendre ou le brûler comme avait voulu le faire Shane il y a deux ans ... le fou, j'ai été à deux doigts de la crise de nerfs, personne ne m'avait jamais vu dans cet état là. C'était comme si on m'avait déjà mis un pied dans la tombe. Cet abruti avait voulu me faire croire qu'il avait brûlé mon journal, il l'avait fais devant mes yeux, j'avais hurlé, je l'avais tapé, j'avais tenté de l'arrêter, mais en vain, j'avais pleurer & je m'étais écroulée, quasi en transe. Il ne m'avait jamais vu comme ça. Heureusement ce n'était pas mon journal mais un simple cahier, identique à mon journal. La blague avait eu un goût amer & un tournant qui aurait put être tragique. J'ai mis deux semaines à m'en remettre, ce n'est pas rien. Je ne supporterais pas d'être éloignée une nouvelle fois de Sasha, mais personne ne peut réellement le comprendre. Mais tu me l'avais rendu & nous avions entamé la conversation. Cela ne m'avais pas plu mais je n'avais pas trop eu le choix. J'avais réussi à te filer entre les doigts mais visiblement tu n'as pas perdu le nord, tu veux savoir, mais tu n'en n'aurais pas ce plaisir, crois moi. J'abdique pour la robe simplement pour ne plus te faire face, tu m'agaces de plus en plus. J'entre dans la cabine & je ferme le rideau. Je t'entends dire des absurdités, plus grosses que toi c'est affolant. Tes amies te trouvent de bons conseils ... parce que tu as des amies toi ? Non laisses moi rire, c'est pas possible. Je doute déjà que Sarah soit véritablement ton amie alors après les autres. Et puis de bons conseils, c'est amusant aussi parce que tout le monde sait que tu es égoïste & narcissique, il n'y a que ta petite personne qui compte. Mais bon je ne vais pas rire, tu ne comprendrais pas ce qu'il y a de drôle, j'en suis sûre. Mais il va bien falloir que je daigne déserrer les dents & enfin t'adresser la parole, te répondre, mais quoi ? Soyons hypocrites, à l'instar de toi.*

" - Ça je veux bien te croire, tu m'as toujours paru être quelqu'un de sage & d'aviser. Tu as l'air de bien connaître la vie, je pense que tu dois en effet être bonne conseillère."

*Ironie quand tu nous tiens.*

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Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Scarlett ne put que s’étonner de voir Sasha obtempérer si rapidement. Elle la suivit vers la cabine, prête à effectuer une danse de la joie endiablée lorsque celle-ci y entrerait pour se changer. La jeune fille ne s’attendait pas à ce que son entreprise soit si facile, elle allait peut-être pouvoir jouer à la poupée plus longtemps finalement. Si Sasha se pliait si facilement au petit jeu qu’elle avait entamé elle avait sans doute la possibilité de lui faire essayer tout le magasin avant la fin de l’après-midi. Cette perspective ne faisait que l’enthousiasmer davantage, et c’est en virevoltant qu’elle traversa la boutique pour venir se planter devant la vendeuse, en espérant que la poufsouffle ne l’appelle pas durant son essayage.

« Excusez-moi, j’avais commandé un sac-à-mais la dernière fois, il était en rupture de stock. »

Scarlett gratifia la vendeuse d’un immense sourire, elles commençaient à se connaitre depuis le temps. La rouge et or venait lui rendre une petite visite presque trois fois par semaine et avait même finis par apprendre par cœur ses horaires de travail parce qu’elle la préférait largement à son horrible collègue. La vendeuse sembla d’ailleurs la reconnaitre immédiatement puisqu’elle se dirigea vers le registre, sans même lui demander son nom.

« Eh bien… Levinson…. Non, je n’ai rien, il faudra revenir la semaine prochaine. »

Scarlett haussa les épaules sans se départir de son sourire, revenir un autre jour ne changeait rien à ses habitudes et ne lui posait donc aucun problème. La voix de Sasha se fit entendre à travers le rideau de la cabane, et la jeune fille s’empressa de retourner auprès d’elle, pour ne pas perdre le moindre mot de ce qu’elle était en train de lui dire. Visiblement la poufsouffle était de bonne humeur. La rouge et or pensait avoir à faire à un mutisme éloquent, témoignant de son envie de déguerpir d’ici au plus vite. Apparemment, elle s’était trompée. Non seulement la jaune et noire faisait ce qu’elle lui disait sans broncher, mais en plus elle lui adressait toujours la parole. C’était sans doute bien trop beau pour être vrai.

" Ça je veux bien te croire, tu m'as toujours paru être quelqu'un de sage & d'avisé. Tu as l'air de bien connaître la vie, je pense que tu dois en effet être bonne conseillère."

Si en plus c’était pour la complimenter, Scarlett était prête à l’écouter pendant des heures. D’autant plus que si son but était de lui lancer des fleurs, il y avait de quoi faire. La jeune fille avait bien conscience de posséder beaucoup plus de qualités que de défaut, ce qui permettait aux gens qu’elle rencontrait de se montrer toujours particulièrement admiratifs. Dans le cas d’Erin, ça avait certes été bien différent, mais la vipère ne pouvait pas réellement compter, elle était beaucoup trop insignifiante pour que son avis puisse avoir un quelconque impact sur la rouge et or. Si encore elle avait été à son niveau, ou s’en était fortement approché, peut-être aurait-elle pu se permettre de critiquer son comportement à voix haute, mais c’était loin d’être le cas, et la gryffondor n’était pas sûre du l’apprécier.

« Je ne sais pas, je n’ai jamais eu de mal à me faire des amis, et ils m’écoutent toujours attentivement, tout comme toi aujourd’hui. Je suppose que tu dois avoir raison donc. Et dis-moi, pourquoi détestes-tu tant le shopping ? Toutes les filles aiment ça en général, je ne vois pas ce qui te gêne. »

Ou bien Sasha était un véritable garçon manqué, c’était encore tout à fait possible, même si Scarlett en doutait. Elle n’avait pas du tout la tête de l’emploi et n’allait pas encore jusqu’à déambuler dans le château vêtue d’un immense pull et d’un pantalon bien trop grand pour elle. Sinon, elles ne seraient sans doute pas là, en ce moment. La rouge et or fuyait la compagnie des « filles aux casquettes » depuis toujours. Il ne fallait pas être un génie pour savoir qu’elles n’avaient aucun point commun avec ces gens-là. D’abord parce qu’elles s’intéressaient au sport, alors qu’elle-même trouvait ça particulièrement dégoutant. Ensuite parce qu’elle ne pouvait pas vraiment parler ragot, maquillage et tenues vestimentaires, et qu’elle ne connaissait aucun autre sujet de conversation. Certes, Scarlett avait réussis à parler de sa famille avec Sasha, mais c’était seulement dans le but d’en apprendre plus sur la poufsouffle. En temps normal, la jeune fille évitait ce sujet comme la peste, il était bien trop dangereux pour elle pour qu’elle puisse se permettre ne serait-ce que de l’évoquer. Seulement, son amie n’avait pas voulu lui en dire plus tout à l’heure, peut-être était-il temps de remettre le sujet sur le tapis ? Ou peut-être pas. Sa première tentative avait lamentablement échoué, et elle savait que trop bien qu’un délai était préférable avant qu’elle ne lance l’offensive.
En attendant, la rouge et or s’impatientait. Comment pouvait-on mettre autant de temps à enfiler une robe ? Ce n’était pourtant pas sorcier. Assembler les tenues était tout un art, mais les passer sur soi était relativement simple. Pourquoi ne se montrait-elle pas ? Peut-être avait-elle honte de sortir comme ça, seulement Scarlett était convaincue d’avoir trouvé la robe parfaite, si la poufsouffle se trouvait ridicule, ça ne pouvait être que dans sa tête.

« Alors, tu as terminé ? Tu me montres avant de te rechanger, je veux savoir si ça vaut le coup qu’on la prenne ou non. Ne sois pas timide, je suis sûre que tu es magnifique. »

Magnifique était sans doute un bien grand mot, mais comparé à ce qu’elle se mettait en temps normal, la poufsouffle ne pouvait être que merveilleuse à présent, ou tout du moins, il fallait l’espérer.

HJ:[Désolée pour l'épisode vendeuse, j'étais shootée hier soir, j'ai raconté de la merde. xD]

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*Je suis bien dans cette cabine dites donc, je ne pensais pas trouver un endroit où je serais enfin à l'aise & pourtant je venais de trouver mon sanctuaire. Ici Scarlett ne pouvait rentrer, après tout elle n'allait pas venir pendant que je me changeais, c'était indécent, & elle n'est pas du genre à avoir cette manie que certaines personnes ont de passer la tête de temps en temps dans la cabine d'une de leurs amies, filles ou autre pour savoir où elle en était dans l'essayage. Je suis donc à l'abri des regards, loin de Scarlett, de la vendeuse & de leurs immondes vêtements. Bon je serais obligée de passer de temps en temps l'une de ces horreurs sur moi pour leur faire plaisir, mais je pouvais prendre tout mon temps, je suis un peu chez moi ici, c'est mon domaine maintenant. Je tiens la robe que tu m'as passé à bout de bras, je l'observe de loin, dubitative. Elle est affreuse, sache le, je déteste la coupe, la couleur & l'idée même que ce soit une robe. Mais je n'avais pas trop le choix, pour te couper dans ton interrogatoire il fallait que je fasse quelque chose & essayer la robe fut la seule idée qui me traversa l'esprit. Vive l'idée de génie j'ai envie de dire. Cela fait bien un moment que je l'observe, dégoûtée rien qu'à l'idée que je vais devoir la passer sur moi, rien qu'à l'idée que je vais devoir me montrer avec ça sur le dos, rien qu'à l'idée de savoir que je devrais me dévêtir. J'en connais un qui se serait bien marré s'il était venu, heureusement qu'il est loin & qu'il ne sait pas ce que je m'apprête de faire, sinon je risquais d'en entendre parler pendant un moment. Que je peux le détester quand il était lourd & insistant ... toujours en somme. Je n'ai pas envie de la mettre, crois moi, je la regarde depuis tout à l'heure, inconsciente du temps qui passe, inconsciente de vôtres présences derrières le rideau. J'entends Abi rire, elle se moque de moi, mais comme elle a raison la méchante, cette robe est loin de me correspondre, de nous correspondre, on ne se voit pas là dedans. Sasha me pousse à la mettre, même si je sais qu'elle se retient de rire, elle est d'accord avec nous, je le sais, mais elle ne l'avouera pas sinon son plan risque d'avorter. Et puis soudainement j'entends ta voix de l'autre côté du rideau, je t'avais complètement oublié, tu me fais revenir les pieds sur terre.*

« Je ne sais pas, je n’ai jamais eu de mal à me faire des amis, et ils m’écoutent toujours attentivement, tout comme toi aujourd’hui. Je suppose que tu dois avoir raison donc. Et dis-moi, pourquoi détestes-tu tant le shopping ? Toutes les filles aiment ça en général, je ne vois pas ce qui te gêne. »

*Te faire des amis ? Sais-tu au moins ce que ce mot veut vraiment dire "ami" ? J'en doute fortement. Tu ne penses qu'à toi, tu es égoïste, narcissique & manipulatrice. Tu te sers des gens pour obtenir ce que tu veux, tu te sers d'eux pour qu'ils véhiculent une bonne image de toi, rien de plus. Ce n'est pas ça être ami. Je sais venant de ma part c'est assez étonnant & même risible mais crois moi à une époque j'ai su ce que voulais dire ce mot. Pendant cinq ans j'ignorais jusqu'à l'existence de ce mot, je ne savais rien de la vie sauf ce que mes parents m'en avaient appris. La vie est dure, elle est brutale, on est pas sur terre pour ne rien faire, il faut travailler, rendre grâce à Dieu pour tout ce qu'il nous offre, il faut être reconnaissant envers ses parents, toujours les écouter, ne jamais crier ou pleurer quand ils lèvent la main sur nous. Ils ne le font que pour notre bien, pour nous apprendre. Si on ne mange pas c'est pour nous apprendre la vie, pour qu'on réalise le calvaire du seigneur, pour nous apprendre qu'après Dieu, nos parents sont les maîtres de nos vies, ils ont droit de vie ou de mort sur nous. On ne les conteste jamais, on dit oui à tout ce qu'ils disent, on sourit en public, on montre qu'on est heureux, qu'on est une famille soudé, on est bien élevé .... et au final, après cinq années de tortures divers & variées, on nous abandonne dans un orphelinat parce qu'on ne rentre plus dans la norme, on devient ingérable, on devient la honte de la famille, on nous renie. Voilà ce que j'ai appris pendant ses cinq premières années de ma vie. Mais ensuite, j'ai vécu trois ans à découvre ce qu'était l'amitié & crois moi cela n'a rien à voir avec ta définition du mot. Mon amitié avec Sasha était pure, profonde, parfaite. On était tout l'une pour l'autre & quand elle est partie, une partie de moi à disparu avec elle. J'ai enterré le terme amitié avec elle parce qu'il n'y avait qu'avec elle qu'il avait réellement un sens. Certes avec certaines personnes, j'ai tendance à le redécouvrir, d'une certaine façon, mais ce n'est rien à comparé de Sasha. Mais je pourrais t'expliquer tout cela pendant des heures, au final tu n'arriverais toujours pas à comprendre, tu n'es pas fait pour avoir des amis, voilà tout. La preuve, tu es avec moi seulement parce que je te sers de poupée humaine, parce que je te compliment hypocritement, parce que je te renvoie une image positive de toi, rien de plus. C'est lamentable, c'est toi quoi.
Pourquoi je déteste le shopping ? Quel intérêt de perdre autant de temps & d'énergie à une chose aussi futile ? Quel intérêt de passer autant de temps à trouver des vêtements ? Le plus important c'est de porter quelque chose, le reste on s'en moque. L'esthétisme je m'en cogne la baguette magique, crois moi. Et l'histoire que toutes les filles aiment, c'est faux, je suis persuadée que je ne suis pas la seule à détester ça, simplement dans ton monde, oui peut être que tout le monde aime, mais dans le monde réelle, l'histoire est toute autre. Je regarde le rideau, ne sachant pas encore ce que je vais te répondre. J'ai envie de te rire au nez, mais tu ouvrirais le rideau pour comprendre pourquoi je ris & je n'en n'ai aucune envie. Si le rideau doit s'ouvrir, ce sera de ma main & non de la tienne. En plus je n'ai pas encore enfilé ta foutue robe, donc tu attendras encore un peu.*

" - Je ne sais pas, je suis mal à l'aise ici ... Je n'aime pas me voir dans un miroir, c'est tout."

*C'est bien entendu faux, je n'ai rien contre mon reflet, parfois j'aime me fixer pendant un moment, pour m'observer, observer mes traits, voir mon visage impassible. Je ne me trouve ni jolie, ni moche, je m'en fous en faite, j'aime juste observer, chercher quelque chose qui pourrait me rappeler ma Sasha. Oui si je retrouve quelque chose de mon enfance, j'aurais peut être encore l'impression qu'elle est prêt de moi. Je sais c'est tiré par les cheveux, mais j'ai le droit, la folie ne souffre d'aucune limite. Je n'arrive toujours pas à me motiver pour enfiler ton horreur, pourtant il faudra bien que je m'y résous, j'entends une nouvelle fois ta voix me parvenir.*

« Alors, tu as terminé ? Tu me montres avant de te rechanger, je veux savoir si ça vaut le coup qu’on la prenne ou non. Ne sois pas timide, je suis sûre que tu es magnifique. »

*Terminer ? Non je n'ai même pas encore commencé. Mais je vais devoir malheureusement m'y mettre, j'ai reculé l'échéance au maximum, je ne peux plus faire marche arrière. Je l'observe une nouvelle fois, dépitée, puis l'accroche sur le porte vêtement prévu à cet effet. Je me tourne vers la glace est m'observe. Que fais tu là petite Sasha ? Ce n'est pas ton monde ici ? Ni à toi, ni à Abigail. Vas-t-en ....
Je ne peux m'en aller malheureusement, alors je baisse le regard & je commence à ôter mes vêtements, lentement, désespérément. Je me tourne ensuite vers mon pire cauchemar & d'un geste je l'attrapais & l'enfilais. Je suis dos à la glace, je ne veux pas me voir là dedans, ce serait bien trop pour moi. Je me trouve ridicule rien qu'à l'idée de la portée, alors de m'y voir dedans. Non. Je respire un bon coup, il va m'en falloir du courage. Je pose ma main sur le rideau & après une courte hésitation, je l'ouvre. Enfer & damnation, que fais-je ici ? Pourquoi ? Je me déteste tant, je les déteste tant, pourtant le jeu continu, mon rôle doit continuer malgré tout. J'offre un petit sourire timide mais l'envie de me pendre est encore plus présente. Pitié, que la foudre s'abatte sur moi, je vous en conjure, achevez mes souffrances.*

" - Voilà !"

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Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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" Je ne sais pas, je suis mal à l'aise ici ... Je n'aime pas me voir dans un miroir, c'est tout."

Scarlett haussa les épaules, consciente que Sasha ne pouvait pas la voir de là où elle se trouvait. Il était évident pour elle qu’elle n’aime pas se voir dans le miroir. Toute personne pleine d’imperfections aurait détestée se regarder. Elle-même ne supportait pas la vue d’un petit bouton qui apparaissait soudainement sur son visage parfait, elle pouvait donc sans mal imaginer le désarroi de ceux qui s’en trouvaient couvert. La rouge et or était certainement trop perfectionniste pour la pauvre Sasha qui subissait toutes ses critiques depuis leur entrée dans le magasin, mais la poufsouffle avait quoi qu’il en soit des progrès phénoménaux à faire avant d’être à la hauteur de son amitié, même si celle-ci n’était pas réelle. Petite fille, elle sélectionnait déjà ses fréquentations, Scarlett ne se voyait pas faire une exception pour Sasha, même si la jeune fille le méritait forcément tant ses appels au secours semblaient désespérés.
Seulement, la compassion n’était pas dans les gènes de la jeune fille, tout comme ils n’étaient pas dans ceux de ses parents, ou plutôt de sa mère, elle ne connaissait pas assez son géniteur pour pouvoir le dire. Pourtant, celui-ci l’avait déjà invité à plusieurs reprises passer les vacances scolaires dans sa superbe maison. Scarlett avait systématiquement refusé ses propositions pour ne pas avoir à constater de ses propres yeux qu’il avait une vie parfaite et qu’elle faisait incroyablement tache dans le décor. Après tout, de quoi pouvait-il manquer ? Il avait une superbe femme qui devait sans doute égaler sa maman, qui était loin d’être la femme accomplie par excellence, une fille plutôt jolie et intelligente qui réussissait beaucoup mieux que son ainée, et une maison somptueuse qu’il avait payé grâce à son entreprise florissante. La rouge et or en avait la nausée rien qu’à y penser et préférait de très loin de se reconcentrer sur ce qui l’intéressait actuellement, à savoir la jeune poufsouffle.

« C’est bien compréhensible. Le miroir nous renvoi mieux nos défauts qu’autre chose. Personnellement, je l’ai toujours adoré et je pense que c’est réciproque. »

La rouge et or admirait de plus en plus sa nouvelle amie. Elle lui donnait l’occasion de s’envoyer des fleurs presque en permanence, et c’était une sensation que Scarlett appréciait particulièrement. La jeune fille savait qu’on ne la complimenterait jamais assez sur son apparence mais aussi sur ce qu’elle avait à l’intérieur, c’est pourquoi elle prenait un malin plaisir à faire elle-même les remarques qu’elle voulait entendre pour éviter d’être déçue par ce que lui diraient les autres. Jusqu’ici, elle était plutôt satisfaite du résultat, personne ne lui avait encore dit qu’elle avait tort et elle était d’ailleurs convaincue que ce n’était pas le cas.
De temps en temps, Scarlett aurait aimé pouvoir prendre sa mère avec elle à Poudlard. Non pas pour la présence maternelle en elle-même qu’elle considérait sans intérêt à proprement parler, elle était largement assez grande pour se gérer toute seule et n’appréciait pas du tout qu’on mette dans ses affaires. Si elle voulait avoir sa mère avec elle c’était avant tout pour l’éloge quotidien qu’elle faisait de sa grande fille chérie. En temps normal, la rouge et or l’envoyait sur les roses, trouvant définitivement qu’elle l’agaçait, de toute façon, elle était convaincue que ce qu’elle disait était tout à fait vrai, mais elle aurait aimé qu’elle soit à Poudlard pour convaincre les sceptiques. Il n’y en avait pas des masses, mais c’était assez pour tenter de trouver une solution au problème.
Ce n’était pas le moment d’y réfléchir pour l’instant, Sasha semblait vouloir enfin faire son apparition à l’extérieur de sa cabine. Ce n’était pas trop tôt, Scarlett devrait lui apprendre à s’habiller un peu plus vite, les séances d’essayage risquaient d’être longues, vraiment très longues…

"Voilà !"

Scarlett dévisagea la jeune fille avec un grand sourire, elle avait réussis son pari. Comme quoi, il ne fallait pas grand-chose pour réussir à la mettre en valeur, enfin c’était peut-être un peu vite dit, mais c’était déjà nettement mieux que ce qu’elle pouvait porter avant. En même temps, la rouge et or avait bien conscience de ne pas pouvoir faire pire. Sasha était assez jolie naturellement, mais était incapable de se connaitre assez bien pour faire quelque chose de sa beauté, qui n’était pas non plus transcendante. La jeune fille ne savait pas vraiment quoi dire, mis à part qu’il faudrait tout de même raccourcir le bas de la robe de façon à ce que ses jambes ne soient pas camouflées par une tonne de tissu. Pour un premier essai, c’était une grande réussite. Scarlett savait qu’elle avait l’œil pour choisir immédiatement ce qui allait bien à quelqu’un et s’en félicitait un peu plus chaque jour. Elle voulait évidemment que la poufsouffle admire son œuvre. Elle était visiblement assez mal à l’aise, bien qu’elle n’ait aucune raison de l’être, heureusement pour elle, la rouge et or avait bien assez d’enthousiasme pour deux.

« Oh ciel ! Tu es splendide ! Regarde-toi ! »

La jeune fille l’attrapa par le bras pour la planter devant le miroir et lui permettre à son tour de reconnaitre l’étendue infinie de son talent. Un petit sourire ne lui ferait aucun mal. Scarlett ne se souvenait pas en avoir déjà vu un affiché sur son visage et trouvait décidément que ça manquait beaucoup. Elle aurait certainement moins de rides en vieillissant, mais la chirurgie faisait des merveilles de nos jours, et elle n’avait pas besoin de rester impassible en toutes circonstances pour préserver son image.
Scarlett ne comptait pas s’arrêter là, le début de leur journée shopping avait tellement bien commencé, il aurait été vraiment dommage de l’arrêter en si bon chemin, d’autant plus que Sasha faisait des efforts monstrueux pour entrer dans le moule qu’elle lui avait préféré, tenter de l’en dissuader dès maintenant aurait été un formidable gâchis. C’est donc avec enthousiasme qu’elle s’apprêta à retourner dans les rayons, non sans donner quelques recommandations à sa protégée.

« Je vais te trouver autre chose, va te changer, j’arrive tout de suite. Tu peux la mettre de côté, elle te va vraiment bien, on la présélectionne et tu la réessayeras à la fin pour la valider. »

La rouge et or se précipita donc à la recherche de nouveaux trésors à faire essayer à sa poupée grandeur nature.

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*J'ai pris mon courage à deux mains & je suis sortie de mon sanctuaire pour affronter le monde réel. Tu es là à m'attendre, au pied levé & de te voir ainsi me donne la nausée. Tu ressembles à un vautour qui attend que sa proie n'est plus de force pour s'attaquer à elle, tu attends que je tombe au sol pour venir me dévorer, vivante. Ma haine envers toi grandie de minutes en minutes, je ne pensais pas cela possible. J'entends encore ta dernière réflexion faire écho dans mes oreilles & je me vois encore hausser les sourcils, dubitative & agacée par tant de vanité.*

« C’est bien compréhensible. Le miroir nous renvoi mieux nos défauts qu’autre chose. Personnellement, je l’ai toujours adoré et je pense que c’est réciproque. »

* Crois-tu réellement que c'est pour ça que je n'aime pas vraiment me regarder dans le miroir, parce que je peux apercevoir mes défauts ? Mes plus gros défauts, ne sont pas de l'ordre du visible, ils sont intérieur, ils font parti de moi. Je sais que je suis bourrée de défauts & tu sais quoi ça m'amuse, je les accentue avec plaisir, juste pour vous faire chier, pour vous faire parler. Je suis d'une nature assez solitaire parce que je n'ai jamais eu d'amis avant Sasha, ce n'est donc pas quelque chose de naturelle ou d'innée, chez moi. Mais j'accentue cette facette de ma personnalité pour devenir une sorte de marginale, un solitaire qui n'aime pas les autres. Au fond ce n'est pas vraiment que je ne vous aime pas, c'est juste que vous n'avez aucune espèce d'importance pour moi, vous n'existez pas, tout simplement. J'ai la langue acérée naturellement mais je sais garder mes réflexions pour moi quand je sais qu'elles peuvent blesser, sauf qu'aujourd'hui ça m'amuse de vous blesser, d'ailleurs plus je vous fais du mal & mieux je me porte. Je suis capable d'entrer dans un magasin pour m'acheter un vêtement ou deux, sans y passer des heures, je peux y passer un instant, le temps pour moi de repérer ce qui pourrait me convenir, me satisfaire, mais je ne le fais jamais, je laisse la dame de ma famille d'accueil des vacances les choisir pour moi parce que je sais qu'elle voudrait qu'on le fasse ensemble mais moi je n'en n'ai pas envie. Pourquoi le ferais-je ? Ce n'est pas ce que ferais une mère avec sa fille ça ? Sauf que ce n'est pas ma mère & je ne suis pas sa fille, je n'ai plus de mère depuis l'âge de 5 ans & même quand j'en avais une, on ne le faisait que vraiment quand je n'avais plus rien à me mettre sur le dos, c'était plus une corvée qu'autre chose.
Enfin j'ai préféré pas répondre à ta phrase parce que c'était trop me demander & puis tu n'attends pas de réponse de ma part, tu viens de te faire à toi même un compliment, te voilà satisfaite. Tu t'aimes & cela te suffis, moi ça m'arrange je n'ai pas besoin de me forcer à te faire un compliment que je ne penserais absolument pas, nous voilà donc satisfaites toutes les deux.*

« Oh ciel ! Tu es splendide ! Regarde-toi ! »

*Qu'est-ce que tu fais ? Je te conseil de me lâcher dans l'instant si tu ne veux pas perdre quelques dents, ton sourire risque d'en souffrir pendant un moment. Je déteste qu'on me touche, je crois que j'ai été suffisamment patiente comme ça pour souffrir de ce genre de geste. Je ne peux m'empêcher d'arquer un sourcil en baissant mon regard sur ta main sur mon bras & en le remontant jusqu'à toi. Je ne sais pas si tu as calculé quelque chose ou si tu l'as lâché volontairement, mais en tout cas j'ai de nouveau le bras libre. J'ai envie de partir l'essuyer mais je dois me retenir, pourtant j'en meurs d'envie. Tu viens de franchir une limite, c'est une de trop déjà, ne recommence jamais. Je tente de reprendre mon calme, je sais que ma colère ne s'est pas forcément vue mais je m'en moque, je dois me calmer, rien que pour moi. Je daigne, après un court instant planter mon regard dans la glace & m'observer. Je restais impassible mais à l'intérieur c'était assez amusant à voir. Abi & Sasha restèrent sans voix un instant, l'air choqué de me voir ainsi attifée. Une fille, voilà à quoi je ressemblais là dedans, une vraie fille. J'avais raison de dire que la coupe & la couleur étaient immonde, mais je crois qu'on pourrait me mettre n'importe quoi sur le dos, je trouverais toujours cela immonde. A quoi cela servirait-il que je me trouve bien dans quelque chose alors que je n'ai absolument pas les moyens de me la payer. Sasha se met à exploser de rire & je la déteste, même si en même temps je la comprend, je suis ridicule, c'est loin d'être moi, je suis juste une sorte de mini Scarlett en puissance, même s'il y a du boulot avant d'en devenir une vraie. Quelle horreur, je n'en deviendrais jamais une, rien qu'à la voir ça me donne des frissons. Précieuse à souhait, stupide, naïve, narcissique, manipulatrice, égoïste & égocentrique & complètement à l'ouest. Non jamais je ne serais comme elle, parole d'irlandaise. Je dois dire ou faire quelque chose n'importe quoi. Je prend un air un peu gêné, tente de rougir au compliment mais ce n'est pas très probant, je ne suis pas douée pour ce genre de chose & je dis d'une voix qui se voulait timide.*

" - C'est ... gentil ... merci "

*J'aurais pu lui dire qu'elle avait bon goût, que sans elle je n'aurais jamais pensé à essayer ce genre de vêtements mais je ne le fais pas, je n'en n'ai pas envie, être ici me tape déjà sur le système, j'ai envie de partir, loin, très loin. Je ne me sens pas à l'aise ici, déjà en temps normal je ne me sens pas à l'aise mais déguisée en "fille" encore plus. Je tente de garder mon calme, de ne rien laisser paraître, ce n'est pas trop difficile pour moi, mais intérieurement je commence à bouillir. Sasha me demande de me calmer, que tout va bien se passer, que je vais m'y habituer & que ce n'est qu'un moment à passer. Abi elle me dit que je suis libre de partir si je le souhaite vraiment, que rien ne m'y oblige, je ne suis pas du genre à être à cheval sur la politesse ou que je suis du genre à avoir peur de blesser Scarlett en l'abandonnant ainsi. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis fatiguée & agacée.*

« Je vais te trouver autre chose, va te changer, j’arrive tout de suite. Tu peux la mettre de côté, elle te va vraiment bien, on la présélectionne et tu la réessayeras à la fin pour la valider. »

*Je suis contente d'avoir "le droit" d'aller me changer, même si c'était déjà ce que je comptais faire. Je ne me le fais pas dire deux fois & je m'éclipse rapidement dans mon sanctuaire. Je ne veux plus en sortir, c'est trop dur, je n'y arriverais pas. Ma nature profonde rien au galop, je veux fuir, rien de plus, je veux qu'on me foute la paix, qu'on m'oublie, je veux retrouver ma quiétude d'avant. Je ne compte ni la mettre de côté, ni la prendre, ni quoi que ce soit, je n'ai pas d'argent & même si j'en avais, je n'aurais jamais assez pour l'acheter ou pour avoir envie de l'acheter. Je ne la porterais jamais, ici c'est déjà trop, au château tu peux toujours courir ma belle. Je n'aime pas t'entendre dire que tu vas me trouver autre chose, je n'ai rien envie d'essayer en tout cas pas maintenant, une c'est déjà une de trop.
Autant pour la mettre j'ai été extrêmement longue & hésitante, autant pour l'enlever, cela c'est fait en un éclair. Pas le temps de refermer le rideau que la robe glissait déjà au sol, je la poussais avec le pied & je remettais mes précieux vêtements. Je la remet sur un cintre & je me dis qu'il faut que je fasse quelque chose pour l'empêcher de continuer.*

" - Ne trouves tu rien à ton goût ? j'aimerais beaucoup te voir essayer des robes moi aussi, je suis sûre que tu es splendide dans n'importe quoi !"

*Heureusement qu'on ne meurt pas en mentant sinon je serais morte & enterrée depuis longtemps. Heureusement aussi que mon nez de grandie pas avec les mensonges sinon il risquerait d'être très long. Mais bon je me dis que c'est pour la bonne cause, je me dis qu'en la flattant, elle daignera peut être m'oublier un instant pour penser à elle & rien qu'à elle. Je sors une petite lame que j'avais dérobé dans le bureau du concierge. Pas très longue, mais suffisamment pointue, je savais qu'elle me servirait un jour. Contre une personne, elle ne faisait pas de gros dégâts, mais contre certains objets elle pouvait faire des merveilles. Je ne sais pas à qui elle a appartenu, ni comment il l'avait trouvé, mais je pensais que je pourrais la revendre facilement, heureusement que je m'étais dis que je le ferais en revenant, sinon je n'aurais rien pu faire. Je déchirais un bout de la robe, à deux endroits différents, l'un vers les coutures, comme si elles avaient craqué & l'autre au milieu, derrière, un petit trou qui ne demandait qu'à être agrandit. Je rangeais ma lame & sortie de la cabine, comme si de rien n'était.*

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" C'est ... gentil ... merci. "

Scarlett lui décrocha un large sourire. Sa mission relooking était un réel succès et elle n’avait certainement pas fini de se féliciter pour cet exploit. Elle avait probablement toujours eu un don pour ça et si elle avait commencé plutôt elle aurait eu un bon avenir au sein du château. Finalement, ça aurait été une source de revenu plutôt intéressante. L’argent était un des principaux soucis de la gryffondor et elle n’avait encore jamais eu assez confiance en quelqu’un pour aborder cet épineux sujet. Elle voulait être au top en permanence et cela impliquait de nombreuses dépenses que ce soit pour le coiffeur, ses nombreuses manucures ou encore ses achats de vêtements et autres accessoires qui lui permettaient de tenir à la perfection son rôle de pimbêche. Seulement, avec un père absent qui lui donnait, certes, un argent de poche conséquent mais sans plus et une mère qui ne travaillait pas, Scarlett avait bien du mal à connaitre la marge de manœuvre qu’elle pouvait s’accorder. Au fil du temps, elle avait commencé à trouver des alternatives, elle s’achetait des tissus au lieu de jolies robes et les confectionnaient elle-même, ce qui lui avait permis d’acquérir une certaine dextérité. Elle réutilisait ses anciens vêtements en les modifiant pour qu’on les pense neufs et finalement, personne n’avait jamais douté de sa situation financière. Vu de l’extérieur, elle apparaissait comme une gosse de riches tout juste bonne à passer sa vie dans les boutiques et à appeler papa et maman lorsqu’elle commençait à manquer de sous pour ses tenues toutes plus chères les unes que les autres. Pour ce qui était du shopping entre amies, elle avait une technique bien à elle, consistant soit à se concentrer sur la personne qui l’accompagnait sans rien choisir pour elle soit à tout critiquer sans rien prendre au final. Sarah devait d’ailleurs commencer à se douter sérieusement de quelque chose mais qu’importe, c’était soit ça, soit subir l’humiliation d’avouer ne pas avoir assez d’argent pour payer ses achats et le choix était rapidement fait.

« Il n’y a pas de quoi, j’étais presque sûre de pouvoir faire des miracles avec toi. Mes gouts sont excellents je te l’accorde. »

Bon, elle ne pouvait pas vraiment s’empêcher de se lancer continuellement des fleurs, mais en l’occurrence elle essayait vraiment de prouver à Sasha qu’elle était jolie. Parce que c’était ce qu’elle pensait en réalité. Bien entendu, lui demander d’avouer qu’elle trouvait peut-être Sasha plus jolie qu’elle-même n’était pas du tout à sa portée, mais elle voulait tout de même la mettre à l’aise. Même si cette tenue lui allait parfaitement, elle en avait encore des tonnes à essayer et la rouge et or ne comptait pas la relâcher si rapidement. A quoi bon de toute façon ? Elle n’avait pas encore tenté de fuir et même si elle ne semblait pas tout à fait dans son élément, la poufsouffle semblait s’habituer à ce nouvel environnement et peut-être que dans quelques instants elle prendrait plaisir à évoluer par elle-même dans les boutiques. De toute façon, Scarlett avait besoin d’une nouvelle amie, elle vivait très mal le départ de Sarah et se sentait de plus en plus abandonnée à mesure que le temps passait. Bien sûr, elle pouvait toujours tenter de passer un peu plus de temps avec Isis, mais c’était tellement différent. La petite vipère était son élève et non pas sa grande amie de toujours, elle faisait attention à ne parler que de choses qui pouvaient entrer dans son éducation pour plus tard et sélectionner les conversations était assez compliqué en fin de compte. Sasha était tout à fait susceptible de faire l’affaire. Peut-être qu’elle ne s’intéressait pas aux ragots, mais elle avait sûrement des secrets à raconter et n’importe quoi ferait plaisir à la rouge et or. De toute façon, elle n’avait pas forcément besoin d’une réelle conversation mais surtout d’une présence et d’une oreille plus ou moins attentive. La poufsouffle semblait être en état de la supporter pendant tout un après-midi et c’était donc le principal.

"Ne trouves-tu rien à ton goût ? J’aimerais beaucoup te voir essayer des robes moi aussi, je suis sûre que tu es splendide dans n'importe quoi !"

Dommage. Ce n’était absolument pas dans les plans de Scarlett. Elle avait trop l’habitude de faire son petit shopping avec Sarah et n’était pas sûre d’avoir les fonds nécessaires pour se payer quelque chose de toute façon. La poufsouffle devrait donc se passer de la voir déambuler dans différentes tenues, se pavanant devant le miroir comme elle avait l’habitude de faire. De toute façon, la rouge et or ne se sentait même pas frustrée de ne pas pouvoir le faire. En réalité, elle adorait jouer à la poupée et avoir un mannequin grandeur nature était certainement une occasion en or qui ne se représenterait pas rapidement. Seulement, elle ne pouvait pas se permettre de donner un tel argument à Sasha qui s’empresserait de penser qu’elle n’était qu’un simple instrument entre ses mains et non pas une véritable amie à qui elle donnait un coup de main. Il y avait un peu de vrai dans tout ça, mais si ça avait été son objectif premier, elle se surprenait à présent à tenter d’apprécier sa camarade à sa juste valeur. Bien sûr, il lui faudrait probablement attendre un peu avant que ses maigres tentatives aboutissent à quelque chose de concret, mais au moins, elle tentait de faire un effort. Ce jour était donc à marquer d’une pierre blanche. Scarlett ne tentait jamais de s’intéresser les autres et encore moins d’aimer les autres. Il lui arriver d’apporter son aide à quelqu’un mais c’était dans un but bien précis, bien loin de tout désintérêt, elle avait toujours le maigre espoir d’obtenir une information intéressante qu’elle pourrait détourner à son profit ou tout simplement révéler à toute l’école en prétendant ne pas avoir vendu la mèche. Il fallait bien reconnaitre que beaucoup d’élèves éprouvaient quelques difficultés à tenir leur langue ce qui en soit était plus une bénédiction qu’un problème pour la gryffondor, puisqu’elle n’en faisait pas partie. Sur ces pensées réjouissantes, Scarlett se remit à la recherche de la perle rare, dénichant encore une robe ou deux qu’elle s’empressa d’accrocher à son bras pour les rapporter à sa nouvelle amie.

« Ne t’inquiètes pas pour moi, c’est ta grande journée, je fais assez de shopping pour pouvoir y renoncer cette fois-ci. Tiens, ça t’ira sûrement. »

La jeune fille lui tendit les vêtements qu’elle avait habilement sélectionner avant de s’assoir sur un tabouret, parfaitement positionnée pour qu’elle puisse écouter ce que lui disait son amie et en plus regarder les entrées et sorties des différentes personnes qui passaient par le magasin. Scarlett avait hâte d’assister au défilé que Sasha n’allait pas manquer de lui offrir, et espérait qu’une fois encore son enthousiasme serait contagieux. Il y avait de bonnes chances que pour ses espoirs soient complétement vains cependant, mais elle était tellement persuadée que la poufsouffle ressortirait d’ici avec une belle assurance qu’elle refusait de jeter l’éponge dès le départ. D’autres élèves avaient fait leur apparition à présent. Certains la saluèrent, d’autres se contentèrent de l’ignorer ce qui ne manqua pas de l’irriter. Après tout, tout le monde la connaissait, il était tout à fait normal qu’elle soit et reste le centre de l’attention lorsque c’était possible. Pour combler sa frustration naissante, elle se décida à reprendre la parole, elle n’avait finalement pas abordé un sujet intéressant depuis le début de son après-midi shopping et si jouer à la poupée lui plaisait, elle n’en aimait pas moins les ragots et ce serait un sacré bonus si elle pouvait en plus apprendre des choses intéressantes.

« Alors, parle-moi un peu de toi, pour qu’on soit de bonnes amies, on doit se connaitre un peu non. Et épargne moi les « que veux-tu savoir ? », c’est un barbant. »

Scarlett se mit à regarder ses oncles, faignant d’être peu intéressée par la question alors que Sasha ne pouvait même pas voir la tête qu’elle faisait d’où elle était. Jouer la comédie était presque inné chez elle, peut-être n’aurait-elle pas été une si mauvaise actrice que ça finalement…

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*Je l'avais remercié timidement de son compliment, pensant que c'était se que l'on faisait dans ses moments là. Je vous avouerais que je n'en n'ai aucune idée, je ne suis pas le genre de personne à recevoir beaucoup de compliments. Mais il y a une explication à tout cela, d'une parce que je vais très très rarement faire les magasins, on ne peut donc pas vraiment me complimenter sur les tenues que j'essaie. De deux parce que je ne tente pas d'assortir mes tenues à mes chaussures ou à mon sac, je prend les premiers trucs qui me tombent sous la main & le tour est joué. Et de trois, je ne pourrais pas vraiment dire que j'ai beaucoup d'amis, donc peut de chance de recevoir des compliments. "Mes admirateurs" ont un tout autre intérêt à mon égare, c'est mon passé qui les intéressent pas ce que je porte sur le dos. Je suis persuadée que même si je faisais un effort, Shane se foutrait de moi au lieu de me complimenter, je ne vois donc pas l'intérêt de me décarcasser pour rien. Ce n'est pas que l'avis de cet abruti compte réellement, mais ce n'est pas comme si je pouvais passer outre, il n'est pas du genre à lâcher le morceau facilement & il est du genre lourd quand il s'y met. Bref, tout cela pour dire que ce n'est pas tous les jours que je reçois des compliments & même si cela vient de Scarlett, donc la personne qui ne le pense absolument pas, ça fait presque plaisir. Je sais vous êtes étonné d'entendre ça, mais même si je suis quelqu'un d'assez différent du ... commun des mortels, je n'en reste pas moins humaine & un compliment reste un compliment, même si je ne suis pas super ravie de l'entendre, il n'en reste pas moins qu'il me fait plaisir, à ma façon je l'apprécie. Mais Scarlett reste Scarlett & ce qui s'en suivie ne m'étonna guère, cela eut au moins le don de me ramener les pieds sur terre.*

« Il n’y a pas de quoi, j’étais presque sûre de pouvoir faire des miracles avec toi. Mes gouts sont excellents je te l’accorde. »

*Comment devrais-je le prendre ? Que sans elle, je ne serais pas arriver à ce résultat là ? Dans un sens, ce n'est pas complètement faux, je n'aurais jamais testé de robe, je ne suis pas une grande fan de ce genre d'habit, mais même si je ne prend pas de plaisir à aller dans un magasin, je suis encore persuadée que je pourrais prendre des choses qui m'iraient ... non ? Non peut être pas, vous avez peut être raison, je ne suis pas faite pour ça. Cela ne m'intéresse pas, ce n'est quand même pas de ma faute & je ne suis pas la seule fille sur terre à être complètement désintéressée par tout cela. Alors oui, peut être que sans elle je n'aurais jamais eu cette allure ... Non mais attendez qu'est-ce que je raconte moi ? Je viens d'enfiler une robe alors que ce n'est pas du tout moi, juste pour les excentricités d'une fille à papa & d'une voix dans ma tête, je vais pas bien .. bon je l'ai toujours su mais là s'en est franchement la preuve. Pourquoi suis-je ici ? Pour me rapprocher de Scarlett afin d'en apprendre plus sur elle pour mieux la détruire ... Mais pourquoi ? Qu'elle est mon intérêt dans toute cette histoire ? C'est une fille dangereuse, elle pourrait me faire du mal si elle décidait de me prendre en grippe & là et seulement là j'aurais de bonnes raisons de lui vouloir du mal. J'aurais dû écouter Abi & rester au château. J'aurais dû refuser cette petite sortie, expliquer que ce n'était pas du tout mon genre, que j'avais répondu oui par politesse mais qu'au fond, cela ne m'intéresse en rien, que je n'ai pas envie de changer, que je suis très bien comme je suis & que l'image que je donne aux gens me va à merveille & que si elle ne leur convient pas, c'est leur problème pas le mien. Mais non au lieu de ça, je me suis laissée entraîner par une voix dans ma tête, que je prend pour ma précieuse Sasha, qui m'a intimé de venir, que ce serait fun, que j'allais faire semblant de vouloir changer pour me rapprocher de miss rumeurs ... Vous savez ce qui est le plus triste ? Ce n'est pas que j'ai envie de blesser une personne, non ça encore je m'en moque un petit peu, elle fait du mal à tellement de monde avec ses rumeurs que je n'aurais aucun regret de la voir à genoux. Non ce qui est le plus triste c'est qu'il m'arrive, dans mes délires, d'être parfaitement consciente que je délire, que tout cela n'est pas réel, que ma si douce Sasha est partie pour un monde que j'espère meilleure & que je suis malade, tout simplement atteinte de schizophrénie ou de dédoublement de la personnalité, encore que chez moi, j'ai même deux voix dans ma tête, mais l'une est moins influente que l'autre. Je me rassure en me disant que bientôt mon délire reprendra le dessus & que j'oublierais bien vite ce moment de conscience. Je me focalisais sur ce que tu venais de dire ce serait préférable pour nous deux, je pense que tu n'aimerais pas me voir sortir de la cabine & du magasin sans un mot. J'étais contente d'être dans cette cabine, je n'avais pas besoin de feindre même si cela fait bien longtemps que mon visage n'a pas exprimé très clairement mes sentiments. Je pus lever les yeux au ciel & avoir un léger soupir de fatigue. N'en n'as tu jamais marre d'être aussi narcissique ? Je trouverais ça fatiguant à la longue & je n'en croirais plus un mot à force, mais visiblement toi tu te complais dans ce genre de flatteries toutes personnelles. Je sais ce qu'on dit, qu'on est jamais mieux servis que par soit même, mais quand même, peut être pas à ce point ? Je t'avouerais que face à cela, je ne savais pas trop quoi de dire, je me contentais d'affirmer rapidement.*

" - Hum hum ! "

« Ne t’inquiètes pas pour moi, c’est ta grande journée, je fais assez de shopping pour pouvoir y renoncer cette fois-ci. Tiens, ça t’ira sûrement. »

* J'avais tenté de détourner ton attention de moi pour que tu te focalises sur toi. Toi qui aimes tant ta petite personne, cela devrait normalement te faire plaisir & tu aurais dû te jeter sur l'occasion, mais au lieu de cela, tu me répondis que tu passais ton tour ? Comment ça ? J'ai dû mal à te suivre très chère Scarlett. Tu es certainement la personne la plus narcissique & égocentrique que je connaisse, tu t'aimes à un point que je ne pensais pas cela possible, il n'y a que toi qui existe dans ton univers, les autres ne sont que des pâles copies que tu utilises pour te valoriser encore plus, pour te montrer qu'elles ne seront jamais à ta hauteur & tu jubiles rien qu'à cette idée. Et aujourd'hui tu préfères te concentrer sur moi au lieu de prendre la perche que je viens de te tendre ? J'avoue que j'en reste sans voix, vraiment tu viens de me bluffer & ce n'est pas facile, crois moi. Tu adores faire du shopping, je suis sûre que si tu le pouvais tu passerais ta vie dans les magasins, demandant à papa & maman de t'octroyer un crédit illimité pour faire plaisir à leur petite princesse & ils y consentiraient parce qu'ils ne savent faire que ça. Alors c'est quoi le truc ? C'est quoi l'arnaque ? Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Tu as appelé le photographe de l'école, je-sais-plus-comment-il-s'appelle pour qu'il vienne me prendre en photo pendant que j'enfile une de ces horreurs & je passerais dans le journal avec comme titre "Scarlett ou comment transformer cendrillon en princesse ?" ou "Petite Sasha naïve qui croyait pouvoir se faire des amis" ou un truc dans ce genre pour qu'on se moque de moi, encore & toujours ? Mais ce que tu ne sais pas, c'est que je ne m'appelle pas Gabriel Baxter, je ne rougie pas à chaque mot qu'on m'adresse, je ne cède pas aux menaces diverses & variées & tout ce que l'on peut dire sur moi ne me touche absolument pas. J'ai entendu tellement de choses, crois moi, je suis blindée. La dernière rumeur en date serait que je suis sociopathe, alors que je suis persuadée que la moitié des élèves de cette école, qui quand ils entendent cette rumeur disent "Oh mon dieu quelle horreur", alors qu'ils n'ont certainement aucune idée de ce qu'est un sociopathe. Pauvre mouton sans imagination qui imite le voisin qui n'en sait pas plus mais qui fait comme le groupe pour ne pas être rejeté & être la cible de la prochaine rumeur.
J'eus à peine le temps de sortir de la cabine, que tu me tendis à nouveau une robe, je n'allais jamais en finir, pourquoi tant d'acharnement ? Que t'ai-je fais ? Je le prend de mauvaise grâce & te regarde, presque étonnée.*

" - C'est ... c'est peut être ma grande journée comme tu dis, mais je m'en veux un peu de te voir te priver d'une activité que tu affectionnes tant. Et puis ... je me suis dis que ça pourrait être amusant d'essayer en même temps des vêtements, je me sentirais moins ridicule & gauche ... "

*Pendant que je me changeais, des élèves étaient entrés & ils ne purent cacher leur étonnement de me voir sortir de la cabine. Mais ce fut encore pire quand ils me virent parler à Scarlett, tout en essayant des vêtements. Pour eux, ils venaient certainement de plonger dans la troisième dimension & si ça pouvait les rassurer aussi, je venais d'y plonger avec eux. Je baissais le regard, non parce que j'étais gênée de les voir, je m'en cognais le cocotier, très sincèrement ils n'existaient pas dans mon monde en temps normal, ils n'allaient pas commencer à avoir de l'importance maintenant, mais simplement cela devait faire partie de mon rôle, je devais jouer les filles qui étaient intimidées & gênées par leur regard.*

" - Tu sais si tu ... tu ne veux pas t'afficher avec moi, tu n'es pas obligée, je comprendrais parfaitement. Je pourrais prendre mes affaires & m'en aller & si on me posait des questions, je dirais juste que ... je sais pas, tu m'as donné aimablement conseils ou je t'ai marché sur le pied ou autre, ça ne me dérange pas ... "

*J'espérais sincèrement qu'elle attraperait cette excuse au vol, mais quelque chose me disait qu'elle ne le ferait pas, pour une raison qui m'échappait. Je ne sais pas pourquoi elle avait décidé de faire cette journée avec moi, je ne sais pas pourquoi tout d'un coup j'avais de l'intérêt pour elle alors que normalement je n'existe pas dans son petit monde bien fermé. Je ne ressemble en rien aux clichés ambulants avec qui elle restait, elle n'avait donc aucune raison de faire du social avec moi, car c'était exactement ça, c'était un peu comme s'occuper des pauvres en leur donnant à manger, sauf que là, elle tente de me relooker, je suppose que c'est parce que les tabliers & les charlottes ne lui sied pas au teint & que je ne suis pas pauvre ... enfin si mais pas officiellement. Mais la réponse à mes questions arrivèrent comme par magie, comme si elle lisait dans mon esprit ou qu'elle n'avait pas pu se contenir plus longtemps.*

« Alors, parle-moi un peu de toi, pour qu’on soit de bonnes amies, on doit se connaitre un peu non. Et épargne moi les « que veux-tu savoir ? », c’est un barbant. »

*Bonnes amies, mes fesses oui, tu veux juste savoir mes petits secrets pour pouvoir les balancer à toute l'école, c'est ta seule & unique motivation. Je t'aurais bien vomis dessus mais je n'ai rien dans mon estomac, se serait donc peine perdue. Je me demande comment tu réagirais si je te disais sans ménagement que j'étais orpheline, qu'on m'avait battu toute mon enfance, que ma seule amie est morte quand j'avais 8 ans & que la seule personne de ma famille pour qui j'avais un quelconque intérêt est décédée à mes 10 ans. Qu'aujourd'hui même l'orphelinat où j'ai passé une grande partie de ma vie ne veut plus de moi mais me rackette de l'argent, j'ai une dette que je ne pourrais rembourser jusqu'au bout s'ils continuent de me l'augmenter & que je pourrais certainement être diagnostiquer schizophrène bipolaire si j'avais eu de l'argent pour aller voir un psy'. Je suis sûre qu'elle resterait sans voix, mais elle saurait rapidement se reprendre pour aller crier sur tous les toits que même ma famille ne me voulait pas, que j'ai toujours été étrange & que j'avais dû être une personne ignoble dans une autre vie. Mais je ne pourrais te dire tout cela alors je dois réfléchir à autre chose. Je ne vois sincèrement rien à te dire sur moi d'intéressant & je ne me gène pas pour te le dire, cachée dans ma cabine, je ne crains rien.*

" - Je ne vois sincèrement pas ce que je pourrais te dire que tu ne sais pas déjà. Je m'appelle Sasha, j'ai 16 ans & je suis en sixième année à Poudlard. Fin de l'histoire. "

fiche par century sex.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

" Hum hum ! "

Scarlett le prit pour une tentative d’acquiescer sans trop se mouiller de la part de Sasha. Après tout, c’était tout à fait possible, elle avait sans doute peur de lui faire trop de compliments, vu le nombre de choses qu’elle semblait craindre ça n’aurait pas été complétement impossible. La rouge et or ne s’était jamais considéré comme quelqu’un de particulièrement intimidant, bien sûr, elle intimidait par son extrême perfection, mais elle avait toujours fait l’effort de paraitre assez abordable. Non pas qu’elle ait envie de devenir l’amie du peuple, mais c’était un mal nécessaire si elle voulait toujours être au courant de tout ce qu’il se passait dans le château. Malheureusement, elle avait vite réalisé que ce n’était pas forcément chez les personnes les plus intéressantes qu’il fallait aller chercher les informations les plus juteuses. Le petit peuple n’était pas mauvais pour ce qui était d’écouter aux portes, et pour cause, ils avaient une petite vie beaucoup trop ennuyeuse pour ne pas tenter de s’intéresser à celle des autres pour la pimenter. Certes, ce n’était probablement pas la meilleure façon de trouver quelque chose à faire pour eux, mais au moins ça lui donnait l’occasion de récolter des informations intéressantes sur tout et n’importe quoi. Il fallait bien reconnaitre que les ragots se faisaient rares ces temps-ci et elle n’avait pas franchement envie d’en inventer d’autres de toute façon. Scarlett se sentait presque un peu seule malgré toutes les personnes qui l’entouraient au quotidien. Après tout, les élèves étaient nombreux à l’intérieur de l’école et il n’était pas difficile de trouver quelqu’un de solitaire pour avoir une réelle conversation. Sasha faisait partie de ces personnes justement, mais Scarlett s’était rendue compte qu’elle n’était malheureusement pas aussi insignifiante qu’elle n’aurait voulu le laisser paraitre. C’était sans doute son histoire de vie qui la perturbait à ce point, mais elle aurait aimé être un peu moins intéressée par la poufsouffle et un peu plus par elle-même, pourquoi ne pouvait-elle pas simplement être l’odieuse jeune fille égocentrique qu’elle avait toujours été ? Tout aurait été vraiment beaucoup plus simple pour elle.

" C'est ... c'est peut être ma grande journée comme tu dis, mais je m'en veux un peu de te voir te priver d'une activité que tu affectionnes tant. Et puis ... je me suis dit que ça pourrait être amusant d'essayer en même temps des vêtements, je me sentirais moins ridicule & gauche ... "

Scarlett haussa les épaules d’un air dubitatif, consciente que Sasha ne pouvait absolument pas la voir. L’essayage simultané de tenues pouvait être très drôle, mais ne lui permettait en aucun cas de jouer à la poupée. Avec Sarah c’était facile, elle n’avait à se préoccuper de sa meilleure amie que pour apprécier le résultat et non pas pour lui donner tout un tas de conseils en permanence. Et heureusement, elle avait besoin de ce temps précieux pour perfectionner ce qu’elle allait lui montrer à son tour et n’aimait pas du tout jouer les habilleuses pour les autres lorsqu’elle le faisait pour elle. En réalité, elle était vraiment contente de pouvoir s’occuper des autres pour une fois, elle n’en avait pas souvent l’occasion, puisque mis à part les descendre elle ne savait pas faire grand-chose d’autre. Elle cherchait finalement à mettre Sasha en valeur et que la poufsouffle l’air remarqué ou non ne changeait rien à ses projets. C’était étrange, très étrange même. Il lui aurait été tellement simple de tout simplement critiquer son apparence et de la négliger comme toutes les autres. Pourquoi n’en avait-elle pas eu envie ? Pourquoi avait-elle tenu à faire connaissance ? Pourquoi voulait-elle réellement de ce lien amical qui ne lui ressemblait absolument pas ? La jeune fille n’avait pas la réponse à toutes ces questions et refusaient de se les poser réellement. Après tout, il n’y avait pas d’explication à donner, elle était Scarlett Levinson, prenait ses propres décisions, et faisait toujours en sorte que ses choix reflètent son extrême perfection. Il lui suffisait de se retourner un instant sur son passé pour se rendre compte qu’elle avait réussi son pari. Qu’avait-elle raté dans sa vie ? Absolument rien, elle était belle, incroyable et tout le monde l’adorait. Elle n’était pas obligée de ressentir quelque chose pour les personnes qui l’entouraient mais l’inverse était totalement faux, elle était adulée et l’avait toujours été, même gamine. Chaque trophée remporté à un concours de miss lui rappelait à quel point elle était fabuleuse. Elle était faite pour briller et être la meilleure, c’était certain. Personne en pouvait l’empêcher d’atteindre des sommets, elle n’avait aucun état d’âme et n’en aurait jamais. Rassurée par sa conclusion, elle reprit son air hautain avant de répondre à Sasha d’une voix claire et assurée.

« Tu ne me prives de rien, je t’assure. Je fais du shopping bien assez souvent pour pouvoir m’en passer un après-midi sans que ça me manque. Je suis venue pour toi, tu sais. »

Le laps de temps qui s’était écoulé allait peut-être paraitre légèrement suspect aux yeux de la jeune fille mais elle en avait réellement eu besoin pour se recadrer et réfléchir. Ces temps-c i, elle se sentait bien trop sur les nerfs pour réussir à jouer son rôle de la même façon que d’habitude. Pourtant, les petits soucis quotidiens que pouvaient avoir les autres élèves lui étaient totalement étrangers. Et pour cause, la principale préoccupation d’une jeune fille de seize ans est souvent de trouver un garçon mignon avec lequel sortir pour pouvoir crier à la terre entière «regardez comme je suis trop une fille géniale, je suis belle, je mets du gloss et j’ai même un amoureux ». Scarlett était bien trop au-dessus de ce genre d’idées stupides pour pouvoir s’y intéresser. Si les histoires de couples qui se passaient autour d’elle l’avaient toujours beaucoup intéressées, parce qu’alimentant beaucoup de ragots tous plus croustillants les uns que les autres, mais elle se tenait bien loin de ce sentiment qu’elle était sûre de ne jamais maitriser. Après tout, l’amour n’apportait rien à part la souffrance, il ne fallait pas être Einstein pour s’en rendre compte, simplement d’écouter toutes les histoires qui circulaient autour d’elle. C’est certainement pour cette raison que Scarlett ne s’était jamais intéressée au sexe opposée, il lui arrivait bien sûr de flirter, puisque comme toute bonne narcissique qui se respecte, elle avait besoin de se sentir désirée et d’exposer son physique irréprochable, mais ça s’arrêtait là. Le sentiment amoureux était quelque chose de beaucoup trop complexe pour qu’elle s’y penche réellement. C’était la seule qualité qu’elle reconnaissait à tous les rats de la bibliothèque, en restant plongés dans leurs livres, ils ne s’exposaient pas à cette chose dangereuse et ils étaient de toute façon bien trop moche pour qu’on s’intéresse un jour à eux. Scarlett prenait d’ailleurs un malin plaisir à le leur faire remarquer lorsqu’elle le pouvait. Mais pour elle, tout était très différent, elle était bien trop belle pour qu’on ne la remarque pas et elle devait être extrêmement vigilante pour écarte les menaces qui se succédaient. C’était pour ça, et pour impressionner ses professeurs qu’elle s’était lancée dans l’AVP, ça lui permettait d’éradiquer toute potentielle liaison puisque les garçons de son âge n’étaient en général pas intéressés par toutes ses idiotes qui tentaient tant bien que mal de croire encore au prince charmant. Au moins, ça lui donnait l’occasion de s’amuser, peut-être prendrait-elle la peine d’agir une seule fois comme ces greluches pour connaitre une vraie relation une seule fois dans sa vie, mais si elle pouvait attendre une petite dizaine d’années pour cela c’était tout aussi bien.

" Tu sais si tu ... tu ne veux pas t'afficher avec moi, tu n'es pas obligée, je comprendrais parfaitement. Je pourrais prendre mes affaires & m'en aller & si on me posait des questions, je dirais juste que ... je sais pas, tu m'as donné aimablement conseils ou je t'ai marché sur le pied ou autre, ça ne me dérange pas ... "

Mais qu’est-ce qu’elle racontait ? Scarlett ne se souvenait pas ne serait-ce qu’une seule fois d’avoir pensé ou même dit quelque chose de ce genre-là. Sasha ne lui faisait pas honte du tout, justement, on voyait encore plus sa splendeur à côté de quelqu’un qui n’était pas à son incroyable niveau, alors pourquoi s’en priver ? Bien sûr, elle avait aussi besoin d’avoir des amies aussi géniales qu’elle pour montrer qu’elle appartenait à ce genre de filles que toutes les autres détestent parce que tout leur réussi, mais elle avait Sarah pour ça et n’avait besoin de personne d’autre. En plus, ça lui faisait de la concurrence et elle n’en avait pas réellement besoin. Bien sûr, ça pouvait être une bonne motivation pour tenter de rester au top en permanence, mais elle le faisait déjà alors autant éviter le stress de se sentir menacée par quelqu’un. En attendant, elle était loin d’avoir honte de Sasha puisque que comme elle venait de le dire, elle la trouvait plutôt jolie d’autant plus qu’elle en était la cause. Etait-ce les autres élèves qui lui faisaient peur ? C’était tout à fait normal, il était possible voire inévitable qu’ils se montrent très critique envers elle, critiquant son envie de s’élever un peu de s’élever de son rang de simple élève banale. Si ce n’était que ça il serait aisé pour Scarlett de lui expliquer que c’était de la simple jalousie et qu’elle-même subissait ça tout le temps. Il lui suffisait de repenser à l’épisode Erin pour appuyer sa brillante théorie, la pauvre petite vipère n’avait ni son charisme, ni son charme, ni son intellect, et oscillait visiblement entre la jalousie et l’admiration sans parvenir pour autant à se décider. La rouge et or était assez gentille et consciente de ses atouts et de l’absence de ceux-ci chez la quatrième année pour ne pas lui en vouloir mais il fallait s’habituer à cette notoriété et les critiques faisaient parties de son quotidien et allaient forcément faire partie de celui de Sasha si elle restait un peu trop souvent avec elle.

« Ne dis pas de bêtises. Je… Je t’aime bien. »

Cet aveu venait de lui arracher bras et jambes mais elle s’en fichait, si quelqu’un lui posait la question elle hausserait les épaules en ricanant, avouant que c’était complétement faux et qu’il lui était impossible d’apprécier ce genre de fille. En vérité, il lui était impossible d’apprécier quelqu’un tout court, si ce n’était pas sa petite personne. La compassion, l’amitié, l’amour tout cela resterait à jamais étranger à sa petite vie parfaite et ce n’était pas parce qu’elle avait un instant déposé les armes en éprouvant autre chose que de l’indifférence pour la poufsouffle qu’il fallait qu’elle en fasse une généralité. Après tout, ce n’était qu’un petit instant de faiblesse, rien d’autre, elle avait sans doute un peu mal dormi cette nuit et ses heures de sommeil à rattraper lui faisaient légèrement perdre l’esprit, rien de bien grave en somme. De toute façon, il lui arrivait tellement souvent d’avouer à quelqu’un éprouver une amitié à tout épreuve à son égard, qu’il n’était pas étonnant qu’elle en fasse de même pour Sasha, son impression de sincérité ne prouvait absolument rien, elle était toujours l’odieuse garce qu’elle avait l’habitude d’être avec tout le monde. Elle allait décortiquer jusqu’à l’os le secret de la jaune et noir avant de l’étaler au monde entier pour prouver qu’elle était Sherlock au féminin et que rien ni personne ne pourrait jamais l’arrêter. Cependant, elle commençait vraiment à avoir du mal à s’en convaincre. Cette année n’était pas la meilleure pour elle et chacun de ses choix ne faisaient que l’empirer. Pourquoi ? Elle était tellement proche du but, de la sortie par la porte dorée qu’elle avait imaginé. Un jour, elle aurait inévitablement un tableau avec sa tête dans un des couloirs de l’école, sa mémoire persisterait, elle resterait une icône, une idole, une personne à suivre, quelqu’un à qui il fallait à tout prix ressembler. Cette perspective était beaucoup trop enthousiasmante pour qu’elle se laisse dépasser par de stupides émotions qu’elle n’était pas habituée à ressentir, il fallait impérativement qu’elle se reprenne et qu’elle le fasse maintenant.

" Je ne vois sincèrement pas ce que je pourrais te dire que tu ne sais pas déjà. Je m'appelle Sasha, j'ai 16 ans & je suis en sixième année à Poudlard. Fin de l'histoire. "

Une envie de meurtre jaillit immédiatement dans l’esprit de Scarlett. La croyait-elle si stupide que ça ? Il devait forcément y avoir des choses intéressantes à raconter sur sa vie et puis, tout ce qu’elle venait de dire était déjà connu par tous les élèves de château. Et dire qu’elle-même s’était un peu étalée sur sa vie et sur ses ressentis, enfin pas franchement, elle n’avait pas menti mais n’avait pas gratté pour approfondir ce qu’il y avait sous la surface. A quoi bon ? Il lui était plus simple de dire que son père était chef d’entreprise plutôt que d’avouer qu’il surveillait la production de pots de yaourts. Elle pouvait aussi dire qu’il était riche sans préciser qu’elle ne touchait presque rien de cet argent et que sa mère enchainait les boulots minables pour payer le loyer. Elle avait avoué avoir une sœur sans ajouter que celle-ci était née à peine neufs mois après elle et qu’elle provenait d’une adultère. Il n’était pas aussi utile que Sasha apprenne que son propre père avait dû choisir entre deux familles et qu’il n’avait pas hésité à faire ses valises pour emménager dans une autre maison avec une femme parfaite et une fille parfaite sans avoir le moindre remord. De toute façon à quoi lui servirait-il de se plaindre de la pauvre vie minable qu’elle menait ? Ce n’était pas le cas à Poudlard, elle ne passait pas pour ce genre de fille et avoir ce genre de conversation avec quelqu’un lui ferait perdre son rôle de princesse pour ne lui attirer que pitié et compassion. Ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait, elle aurait été loin, bien loin de susciter l’admiration comme maintenant. Elle ne pouvait absolument pas se permettre de pleurer sur son triste sort que ce soit maintenant, demain ou dans les prochaines années. De toute façon, rien ne l’obligeait à faire, certes, ça aurait peut-être aidé Sasha à délier sa langue mais qu’importe, elle y arriverait quoi qu’il arrive, autant garder toutes ces informations compromettantes pour une autre occasion.

« Ne me prends pas pour une idiote Sasha, je t’ai racontée toute ma vie et tu ne veux rien m’apprendre sur toi. Je veux juste qu’on se connaisse un peu mieux, c’est tout. Et puis… Tu me connais, tu sais bien que je sais presque tout sur tout ici… »

La jeune fille pris une mine boudeuse, se montrant visiblement vexée par un tel manque de confiance. Si Sasha savait à quel point elle avait raison de ne pas la lui accorder…

Scarlett Ҩ Sasha

« A ce qu'il paraîtrait, il faut souffrir pour être belle, mais dans mon cas, je souffre pour satisfaire ma schizophrénie, si aujourd'hui je fais les magasins,que me réserve demain ?! »

*Je savais qu'en acceptant de venir à ce rendez-vous, tu allez commencer à fourrer une nouvelle fois ton nez dans ma vie privée, mais pourquoi exactement ? En quoi suis-je si intéressante pour vouloir me revoir une seconde fois ? Après tout cela fait six ans maintenant que nous vivons dans le même château, nous nous sommes croisés à de multiples occasions sans jamais vraiment faire attention l'une sur l'autre & tout d'un coup aujourd'hui tu te réveilles & tu veux me connaître ? C'est une blague non ? Tu t'ennuis tellement que tu dois te rabattre sur moi pour te divertir ? Sauf que je suis désolée de te l'annoncer mais je ne suis pas une de ces vulgaires élèves que tu manipules pour obtenir ce que tu veux, tu n'obtiendras rien de moi, crois moi. Nous partageons le même dortoir, ton amie Sarah ne m'aime pas & personnellement cela ne me touche absolument pas, elle n'existe pas dans mon monde. A moins que .... mais oui c'est ça, en fait c'est un plan pour me ridiculiser, Sarah est cachée à quelque part & vous me concoctez un plan foireux ... Tout s'éclaire, comment j'ai pu être aussi stupide ? Moi qui pensais piéger Scarlett grâce à l'idée de Sasha, & au final c'est moi qui suis en train de me faire piéger. L'amatrice .... j'ai honte de moi même, je me donnerais bien des baffes parfois. C'est pour ça l'essayage, les robes & le fait que je sois la seule à essayer des tenues, c'est pour me faire tomber dans le piège. C'est quoi le coup fourré ? A un moment donné il y a une robe trop petite ? Vous pensez que comme n'importe quelle crétine, je vais tenter coûte que coûte de la mettre pour ne pas me ridiculiser & au final je vais rester coincer dedans ? Ou alors elle va craquer ? Ou vous avez fait des trous dans une robe & dès que je vais sortir avec, je vais ... je sais pas avoir les fesses à l'air ? Une robe trop moche ? Vous avez invité Shane pour qu'il vienne se foutre de ma gueule dans le magasin ? Non mais sérieux c'est quoi l'embrouille j'ai besoin de savoir ? Je vérifie les tenues que tu viens de me donner, mais ne vois rien d'alarmant, je les trouve immonde, mais jusqu'à présent je trouve tout immonde, alors que j'ai déjà vu cette robe sur une fille à Poudlard & j'en ai entendu qui disaient que ça lui allait bien, la robe était jolie, la couleur lui faisait ressortir son teint de pêche. Je me regarde dans la glace et n'ait pas l'impression d'avoir un teint de pêche , d'ailleurs je ne saurais dire la couleur de mon teint, à part couleur peau. Pendant que je pars en délire toute seule, vérifiant chaque recoins de cette cabine, me sentant plus pris au piège qu'en sécurité maintenant, Scarlett se remit à parler.*

« Tu ne me prives de rien, je t’assure. Je fais du shopping bien assez souvent pour pouvoir m’en passer un après-midi sans que ça me manque. Je suis venue pour toi, tu sais. »

*J'avais presque oublié sa présence à mes côtés avec toute cette histoire, enfin si je savais qu'elle était là mais je sais pas, cette révélation m'a donné l'impression que la terre avait cessé de tourner, comme si le temps s'était arrêté. C'est assez étrange comme sensation & pas forcément très agréable je dois avouer. Je me sens pris au piège, j'ai l'impression que cette cabine se rétrécie au fur & à mesure, alors qu'il n'en n'est rien je vous rassure, c'est juste la panique qui me fait délirer. J'ai l'impression de voir des yeux de partout, puis des visages, ils se mettent à rire, c'est affreux, ils me montrent du doigt, je me sens nue, je me sens démunie, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Ok, il faut que je me calme, que je reprenne ma respiration, si c'est un piège, partir en délire, laisser ma démence prendre le dessus ne va pas du tout m'aider, j'en suis bien consciente. Je respire lentement, je ferme les yeux & me les masse avec mes doigts. Je regarde ces robes, c'est morts, je ne les porterais pas. Je me rhabille, avec mes habits, ceux qui ne ressemblent certes à rien mais avec lesquels je me sens bien, je me sens moi. Alors oui peut être que je ne suis pas très féminine dedans, oui je ne ressemble même pas vraiment à grand chose, oui cela n'accentue pas ma taille, sa finesse ou ma poitrine, et alors ? Je n'ai pas envie qu'on me remarque, je ne veux pas qu'on me dévisage, on le fait suffisamment à mon goût, je ne vais pas en rajouter. On me prend déjà pour une sociopathe, que va-t-on penser de moi si je commence à prendre soin de ma personne ? Que j'ai décidé de changer ? Mais pour quoi ? Pour mettre mes plans à exécution ? Je sais je continue toujours à délirer mais je n'y peux rien. Je dois trouver quelque chose à dire à Scarlett pour ne pas lui mettre la puce à l'oreille puis trouver une raison pour fuir ce magasin, fuir ce piège que je sens se refermer petit à petit sur moi.*

" - C'est vraiment adorable de ta part, je ne sais comment te remercier ! "

*Je posais mon front sur la glace de la petite cabine qui fut jadis mon antre & qui se trouve être actuellement ma prison. Qu'est-ce que je fais là sincèrement ? Je voulais me jouer de Scarlett, jouer au plus maligne avec elle mais au final c'est elle qui se joue de moi & elle le fait largement mieux que moi. Comment j'ai pu être aussi sotte ? Non mais franchement, comment une fille comme elle pourrait vraiment s'intéresser à une fille comme moi ? J'ai beau être un mystère, je n'en suis pas plus intéressante pour autant. Certes si elle dégotait une ou deux informations sur moi elle ne dirait pas non, cela lui permettrait de publier un truc dans le journal sur mon compte mais ce n'est pas son but premier, elle doit avoir un article tout chaud en réserve, un plus passionnant, dont le titre serait " Scarlett ou comment être arriver à se jouer de la méfiance de la pauvre Sasha !" ou un truc dans ce genre. Elle mettrait certainement en avant ses talents d'actrices, sa génialissime intelligence & son travail en duo avec sa meilleure amie de toujours, Sarah !
Il faut que j'arrête de penser à tout cela, il faut juste que j'arrive à fuir ce piège, ces harpies, ces manigances, il faut que je me trouve un endroit tranquille & en sécurité pour y passer les prochaines heures. J'ai honte tellement honte que je serais capable de me flageller pour avoir été aussi sotte, aussi naïve, aussi prétentieuse. Pourquoi ne suis-je pas rester la Sasha que tout le monde connait ? Froide, distante, étrange, silencieuse, méchante par moment, provocatrice & surtout solitaire ... solitaire ... non il a fallu que j'aille jouer les apprenties manipulatrices pour montrer aux gens que moi aussi je savais le faire, que si je le voulais je pouvais tous les manipuler pour faire ce que je voulais, pour leur montrer qu'ils sont pitoyables & prévisibles et que jamais je ne me ferais avoir dans des pièges aussi visibles que ceux qu'ils se posent entre eux. Naïve, crédule, stupide, orgueilleuse, aveugle Sasha. J'ai envie de me frapper, de me donner une bonne correction comme quand je vivais encore avec mes parents & je n'étais pas petite fille sage que j'aurais dû être ou simplement parce qu'ils n'avaient pas passé la journée qu'ils espéraient, il fallait bien que quelqu'un paie pour ça & c'était mes frères & moi. J'ai envie de me corriger comme à l'orphelinat quand je ne faisais pas ce qu'ils voulaient ou pas assez vite ou juste parce qu'un des pensionnaires n'étaient pas contents & il avait frappé sur le premier venu ou le plus frêle ou fragile ... moi. Pour la première fois depuis des années je sens des larmes me monter, la peine, la haine & le dégoût m'envahissent. C'est si rare ce genre de réaction, moi qui suis impassible, je ne peux l'être actuellement. Je me suis mise en danger toute seule & voilà le résultat on se joue de moi & moi je dis amen. Je perd la notion de temps & de lieu, j'ai l'impression de faire un retour en arrière. Il faut que je me calme, il faut que je fuis, il faut que je trouve un endroit tranquille pour ... je sais pas, me lâcher, être moi même le temps d'un instant, celle que j'étais avant de me renfermer, avant de me couper du monde, la petite Abigail, pauvre frêle petite fille abandonnée par ses parents. Cela fait un moment que je ne l'ai pas vu, elle ne m'a pas manqué. Pourquoi maintenant ? J'entends la voix de Scarlett au loin ...*

« Ne dis pas de bêtises. Je… Je t’aime bien. »

*Quoi ? Je reste sans voix, mes jambes cèdent, je me sens glisser, je m'assoie au sol dans ma cabine, je vois les pieds des gens, mais au fond je m'en fous. Je ferme les yeux, je tente de me calmer. Je dois reprendre les choses où elles en sont, je dois faire un bref retour en arrière pour comprendre pourquoi elle me dit ça. Pourquoi elle me dit qu'elle m'aime bien ? Des nouveaux clients, des élèves, ils me regardent, je les revois à nouveau, ça y est je me souviens, je lui ai dis que si elle voulait, je pouvais m'en aller, je trouverais une excuse pour expliquer sa présence à mes côtés dans le magasin. Pourquoi ne m'a-t-elle pas dis que c'était une bonne idée ? Cela m'aurait bien arrangé ... Sauf que pas elle, si elle voulait mettre son plan a exécution ou plutôt achever son plan pour que son piège se referme, il fallait me faire rester, il fallait me dire des choses qui devraient me faire plaisir, me rassurer & quoi de mieux que de me dire qu'en gros elle s'en moque des gens, qu'elle m'apprécie. Elle m'aime bien ?! grosse blague, elle ne m'a jamais adressé la parole en six ans de cohabitation dans le dortoir, elle sait que sa meilleure amie Sarah me déteste & elle, elle m'aimerait bien ? Genre, elle croit vraiment que je suis si stupide pour me faire prendre au jeu ? Ça m'énerve que les gens me collent une étiquette, surtout quand elle est si loin de la vérité. Je ne m'appelle pas Scarlett, je ne suis pas imbue de ma personne, pétrie d'orgueil, mais je sais que je ne suis pas stupide, je suis suffisamment réaliste pour m'en rendre compte. Je ne vais pas tomber dans un piège si gros ... Encore que peut être que j'aurais pu y tomber si je ne m'étais pas rendue compte avant qu'elle se foutait royalement de ma gueule. Je ne dis pas que je l'aurais cru aveuglément sans douter une seule seconde, mais même si cela ne change rien pour moi, j'ai été d'une certaine façon touché par ses compliments alors pourquoi pas par ça ? Je fixe le rideau, une envie de le brûler d'un simple regard, le rideau, Scarlett & tout le magasin m'envahie. Cela serait si simple pourtant, il me suffirait de sortir ma baguette, un incendio & pouf, tout brûle. Pourtant je ne bouge pas, je laisse la rage m'envahir & le dégoût, dégoût pour moi, pour Scarlett, pour Sarah & pour tout ceux qui n'attendent que ça pour se foutre de ma gueule.*

« Ne me prends pas pour une idiote Sasha, je t’ai racontée toute ma vie et tu ne veux rien m’apprendre sur toi. Je veux juste qu’on se connaisse un peu mieux, c’est tout. Et puis… Tu me connais, tu sais bien que je sais presque tout sur tout ici… »

*Je ne te prend pas pour une idiote, je te prend pour ce que tu es chère Scarlett. Je regarde tes pieds puis lève le regard, espérant presque pouvoir voir à travers le rideau. La rage est toujours là, latente, j'ai envie de l'ouvrir & de te cracher au visage avant de m'en aller. Oh oui je sais que tu finis toujours par tout savoir, mais vois tu cette fois-ci tu ne seras rien sur moi en tout cas pas par moi. Tu crois vraiment que je vais ouvrir le rideau & te regardée, touchée par tant d'attention & te dire que je vais tout te raconter. Crois-tu réellement que je vais soit te mentir pour te faire plaisir, soit te dire la vérité parce que je te prendrais naïvement pour mon amie ? Tu prétends m'avoir tout dis, mais au fond tu ne m'as rien dis du tout sur tes parents. Je sais juste que tu as un père, une mère & une soeur, rien de plus. Visiblement ta soeur est un sujet un peu sensible, je sentais que c'était pas ton sujet préféré, mais c'est tout. Je pense que ta vanité te vient de ta mère qui t'as trop souvent dis que tu étais petite que tu étais merveilleuse, la plus belle, la plus intelligente, que tu réussirais toujours, que tu avais un bel avenir devant toi. C'est même peut être le genre de mère qui inscrit sa fille dans les concours de mini miss pour se faire bien voir, pour se glorifier & ce dire "Ma fille est la plus jolie des petites filles, j'ai des trophées qui l'attestent". Je ne sais rien sur toi, je ne sais pas si tes parents sont heureux ensemble ou non, si tu t'entends bien avec ta soeur, son prénom, son année ici, où tu vis, ce que vous faites en famille ... RIEN. Et après tu voudrais que moi je te raconte ma vie ? Que je t'ouvre mon coeur ? Tu crois réellement pouvoir me manipuler aussi facilement ? Je me lève soudainement & ouvre aussi soudainement le rideau, plantant mon regard dans le tien, presque foudroyant, on ne lit rien sur mon visage, mais mes yeux eux ne cachent rien, profites en ce n'est pas tous les jours le cas.*

" - Ah bon c'est vrai ? Tu m'aimes bien ? Tu m'as raconté toute ta vie ? Pourtant je ne sais rien sur toi, ni où tu vis, ni si tes parents sont ensemble ou divorcés, ni si tu t'entends bien avec ta soeur, ni son prénom, son âge, sa maison à Poudlard, ni ce que vous faites pendant les vacances .... en fait tu ne m'as rien dis du tout, ne me laissant entendre que des infimes brides de ta vie, très certainement inventés pour me faire croire que tu t'es ouverte à moi, pour qu'ensuite je te raconte la mienne en détails ... Pourquoi ? Pour le raconter à tout le monde ensuite ? Dire que tu as percé le mystère de cette sociopathe de Sasha ? Tu me mens depuis le début pour pouvoir obtenir des révélations, c'est pour ça que tu es là avoues ! "

*Je gardais les yeux plantés dans les tiens, avant de me retourner pour prendre mon sac & ma veste, je ne pris même pas la peine de la mettre, je m'en moquais, je voulais juste m'en aller, ne plus être ici, arrêter cette humiliation, ce petit jeu avait assez duré. Je ne sais pas pourquoi j'ai fais tout cela, je sais que je n'étais pas partie avec de bonnes intentions, mais je me connais, j'aurais abandonné mon plan avant de l'avoir réellement mis à exécution. J'ai beau être froide, distante & asociale, je ne suis pas réellement méchante, si je reste loin de vous c'est parce que j'estime avoir suffisamment souffert pour ne pas à devoir le revivre aujourd'hui. Je veux juste .... qu'on me laisse en paix, qu'on me laisse à ma solitude parce qu'elle au moins ne me fera pas de mal. Mais toi, toi tu es malsaine, tu es prête à tout pour obtenir ce que tu convoites & actuellement c'est me faire du tort. Pourquoi ? Juste parce que Sarah me déteste ? Mais je ne lui ai rien fait à ta précieuse Sarah. Elle ne m'aime pas, c'est son droit, mais qu'elle me laisse en tranquille, sinon je risque de vraiment montrer les dents moi aussi, & là ça va pas être pareil, croyez le bien. Je me retourne à nouveau & passe devant toi.*

" - Je ne sais pas pourquoi je suis venue au final. Je n'avais peut être pas de très bonnes intentions moi non plus, je voulais te montrer ce que cela faisait d'être humilié, de voir tout ses secrets révélés au grand jour ... Mais vois tu à la différence de toi, je ne serais pas allée jusqu'au bout parce que ... je sais pas, ce n'est pas moi, je préfère rester seule, tranquille, loin de toutes ces questions incessantes sur qui je suis ? d'où je viens ? Pourquoi je suis comme ça. Ça ne vous regarde pas, point. Tu n'aimes pas comment je suis habillée ? Ben tant pis il faudra t'y faire, parce que moi je m'en moque. Tu trouves ça débile mon comportement avec les gens, alors ne prêtes pas attention à moi, cela à bien marché pendant six ans. Tu pourras dire à ta copine Sarah que ce ne sera pas pour aujourd'hui l'humiliation publique, mais que c'était bien tentée .... Bonne journée à vous deux & à jamais !"

fiche par century sex.

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

**Invité** Invité À SAVOIR DETAILS EN PLUS

" C'est vraiment adorable de ta part, je ne sais comment te remercier ! "

Le sourire de Scarlett s’élargit. Elle sortit sa trousse de maquillage de son sac pour se remettre du gloss pendant que Sasha continuait à se changer. Elle était vraiment très lente ! La rouge et or ne mettait pas autant de temps à essayer ses tenues. A les choisir peut-être puisqu’elle avait besoin de concentration et de patience pour exprimer son immense talent. Mais une fois qu’elle avait tout sélectionné, il ne lui était pas difficile d’enfiler quelques vêtements. Sasha aurait dû sortir de la cabine pour défiler devant elle dans une ou deux robes depuis le temps mais ne semblait pas en avoir le courage ou l’envie. Etait-il nécessaire de la pousser à se montrer ? Scarlett en doutait fortement, la jeune fille paraissait assez à l’aise à présent pour pouvoir faire d’elle-même ce qu’impliquait une journée shopping entre amies sans avoir besoin d’y être forcée. La jeune fille contempla dans l’un des miroirs du magasin le résultat de sa courte séance de maquillage avant de retourner à sa place initiale. Elle commençait sérieusement à s’impatienter mais elle ne pouvait rien faire pour tromper son ennui. Au moins, lorsqu’elle était avec Sarah, elle ne voyait pas le temps passer. Et pour cause, leurs journées étaient réglées à la minute près ou presque. Elles passaient un bout de temps à choisir leurs vêtements en bavassant de tout et de rien, la plupart du temps leurs conversations tournaient autour des ragots qui tournaient dans l’école ou de ceux qu’elles projetaient de lancer un peu partout dans les couloirs. Elles se rendaient ensuite au Salon de Thé pour continuer leur passionnante conversation. Sarah discutait en mangeant ce qui lui tombait sous la main alors que Scarlett la regardait d’un air suspicieux pendant qu’elle faisait attention de ne pas manger plus de deux miettes de cookies pour ne pas perdre la ligne. Les régimes ne l’avaient jamais dérangé et elle n’avait aucun moyen de savoir s’ils étaient efficaces ou pas puisqu’elle surveillait de façon constante son alimentation depuis qu’elle avait dix ans ou moins. Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage à la question puisque Sasha choisir ce moment précis pour sortir de la cabine. Scarlett fut surprise de constater qu’elle n’avait pas remis une autre robe mais ses propres vêtements. Etait-elle allée un peu trop vite ? Sasha avait peut-être trouvé que tout ceci était un peu trop pour elle et c’était parfaitement compréhensible. Enfin, elle avait tout de même l’air un peu contrariée pour quelqu’un qui refusait simplement de passer une robe ou deux.

" Ah bon c'est vrai ? Tu m'aimes bien ? Tu m'as raconté toute ta vie ? Pourtant je ne sais rien sur toi, ni où tu vis, ni si tes parents sont ensemble ou divorcés, ni si tu t'entends bien avec ta soeur, ni son prénom, son âge, sa maison à Poudlard, ni ce que vous faites pendant les vacances .... en fait tu ne m'as rien dis du tout, ne me laissant entendre que des infimes bribes de ta vie, très certainement inventés pour me faire croire que tu t'es ouverte à moi, pour qu'ensuite je te raconte la mienne en détails ... Pourquoi ? Pour le raconter à tout le monde ensuite ? Dire que tu as percé le mystère de cette sociopathe de Sasha ? Tu me mens depuis le début pour pouvoir obtenir des révélations, c'est pour ça que tu es là avoues ! "

Si elle avait bien présagé que la jeune fille n’était pas au mieux de sa forme actuellement, elle avait été bien loin d’imaginer qu’elle puisse tenir un pareil discours. Alors comme ça elle pensait que cette journée se résumait à une extorsion d’information ? Etrangement, ce n’était pas le cas. Scarlett voulait simplement passer un peu de temps avec la jeune fille et apprendre à la connaitre. Après, il était tout à fait possible qu’elle ne s’y prenne pas de la bonne façon. La rouge et or avait l’habitude d’interroger tout et tout le monde et sa piètre tentative pour engager la conversation avec Sasha avait dû ressembler à un début d’interrogatoire. Malheureusement, il était un peu tard pour revenir en arrière et tenter de lui expliquer ce qu’il en était réellement. De toute façon, Scarlett n’en avait pas vraiment envie, il n’était pas dans ses habitudes de chercher à se justifier et elle ne le ferait pas cette fois encore. Scarlett se contenta de sourire naïvement à ses propos. Elle n’avait absolument rien à se reprocher et ne le ferait pas pour le plaisir de la poufsouffle. Elle était paranoïaque et ce n’était absolument pas de la faute de la gryffondor. Que pouvait-elle dire de toute façon pour la forcer à rester ? Rien, ou pas grand-chose. Elle allait simplement provoquer un scandale à l’intérieur du magasin et Scarlett préférait de très loin garder un visage impassible. C’est donc avec toujours la même assurance qu’elle tenta de dédramatiser la situation. Le monologue de la poufsouffle était assez risible finalement et l’aidait assez bien à s’en sortir sans mal. Si encore Sasha avait mis le doigt sur l’exacte vérité, là elle aurait sûrement eu plus de mal à garder une véritable contenance pour pouvoir continuer la discussion comme si de rien était. Après tout, la jeune fille aurait pu dire aisément qu’il lui était trop difficile de rester dans la boutique en sa présence et que l’essayage de tenue et ce genre de choses la dérangeaient au point qu’elle ne puisse plus rester en sa compagnie plus longtemps. Là, elle aurait eu vraiment beaucoup de mal à s’en sortir sans s’attirer les regards moqueurs et décontenancés des personnes qui se trouvaient dans la pièce. Au moins, même si Sasha passait pour une folle aux yeux de tout le monde, elle pouvait simplement être une fille adorable qui avait tenté en vain d’en aider une autre même si ça paraissait un peu tiré par les cheveux venant de Scarlett. Tout le monde n’était pas au courant de son flagrant manque d’humanité, de compassion et de tout un tas d’autres sentiments. Elle pouvait donc feindre une excessive gentillesse sans aucun mal.

« Eh oui, en vérité je suis un agent secret et j’ai besoin de lourdes révélations sur la disparition d’un homme influent du ministère. » lâcha-t-elle avec une ironie non dissimulée avant de sourire d’un air rassurant. « Voyons Sasha, on passe juste un bon moment entre amies, il faut que tu arrêtes de t’imaginer des trucs impossibles. »

La jeune fille se força à sourire d’un air amical. En vérité, elle regardait Sasha comme si elle était atteinte d’une maladie rare et incurable. La pitié n’était pas son point fort, mais dans le cas présent, l’incapacité de la poufsouffle à se comporter correctement en société lui faisait vraiment de la peine. Sasha ne devait pas être sans savoir que sortir de ses gonds en plein milieu d’un magasin très fréquenté. Tant qu’elle ne l’entrainait pas dans sa chute, Scarlett n’y voyait pas le moindre inconvénient. Seulement, apparemment, son petit speech pour rassurer sa nouvelle amie n’avait eu absolument aucun effet puisqu’elle remit ça dans les minutes qui suivirent avant de s’enfuir sans demander son reste. La rouge et or fut légèrement décontenancée cette fois-ci. Alors comme ça, Sasha pensait que c’était un coup monté destiné à lui pourrir la vie pour passer le temps ? C’était grotesque, même si elle avait voulu faire un truc pareil, elle ne se serait pas donné tant de mal pour y parvenir. Scarlett n’était pas du genre à se salir les mains et encore moins en public. Descendre les élèves était quelque chose qu’elle adorait faire, mais elle aimait aussi qu’on ignore que ça puisse venir d’elle, ce qui n’était possible que lorsqu’elle se contentait de lancer des ragots ou d’avoir une petite conversation en privé avec quelqu’un. Dans le cas présent, il aurait été risqué de s’en prendre à la poufsouffle et elle ne comptait pas s’engager dans cette voie-là. De toute façon, Sasha avait déjà mis les voiles et courir pour la rattraper n’était absolument pas dans ses attributions. Au pire, elle lui enverrait un hibou pour l’informer de son manque de discernement dans toute cette histoire et ça ferait très bien l’affaire. Pour l’heure, Scarlett se devait de soigner sa sortie. Elle se leva donc, affichant toujours le même immense sourire que lorsque Sasha avait joué sa petite scène et traversa le magasin pour se diriger vers la porte. Elle ne put s’empêcher de rassurer un groupe d’élève qui la regardait d’un air étonné avant de sortir complétement et retrouver la fraicheur des rues de Pré-au-Lard.

« Ne faites pas attention, elle est stressée pour ses examens. »

Cet après-midi était bien trop agréable pour qu’elle se permette de rentrer au château immédiatement. Elle n’avait rien prévu d’autre que sa journée en compagnie de Sasha et n’avait absolument pas envie de rester enfermée dans son dortoir à ne rien faire d’autres que lire des magazines qu’elle avait déjà parcourus des dizaines de fois. Scarlett se dirigea donc sans attendre vers le Salon de Thé, s’il était vrai que passer un peu de temps seule n’était pas dans ses habitudes, elle avait bien conscience que c’était pour elle l’endroit idéal pour surprendre des conversations qu’elle pourrait ensuite rapporter autour d’elle. Quelle fabuleuse journée !

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