[ANNEE 2017-2018] Chercher au milieu de nulle-part n'est pas chose aisée

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" Gellert Grindelwald, quatre exemplaires. "

Isis était en train de terminer ses comptes, afin de déterminer combien de cartes il lui manquait. Si ces imbéciles de sixième année ne s'étaient pas divertis à les semer dans la pièce, elle n'aurait pas à perdre son temps de la sorte! On avait beau attribuer la qualité de la ruse aux Serpentards, certains d'entre eux n'en avaient pas moins un quotient intellectuel de troll pour se livrer à des mauvaises plaisanteries de ce genre. Et bien celle-ci n'était absolument pas au goût de la couleuvre, qui venait de donner un coup de pied furieux dans une armoire qui s'était présentée là.

* * *

Il avait fallu qu'elle s'absente une heure ou deux, le temps d'aller cueillir des trèfles dans le parc, nécessaires à la préparation d'une potion. Néanmoins, elle s'était rapidement désintéressée de son objectif initial qui se limitait à les ramasser et les fourrer dans sa bourse en peau de dragon, et avait entrepris d'essayer de leur faire pousser une quatrième feuille. Les rumeurs populaires et autres superstitions disaient qu'ils portaient bonheur, non? Elle aspirait à les faire sécher ensuite et à les ajouter à sa collection. Mais cette tentative s'était avéré moins fructueuse que prévu, étant donné qu'elle s'était retrouvée avec un monticule de trèfles comportant des vingtaines de feuilles, si bien qu'ils s'apparentaient plutôt à une sorte d'algue mutée en gui. Découragée, elle avait jeté l'éponge et avait renoncé à trouver le sort approprié. Toutefois, son mécontentement n'avait pas été estompé lorsqu'elle était rentrée dans son dortoir, dans lequel elle avait découvert selon les dires de jeunes seconde année, que des Serpentards plus âgés qu'elle s'étaient emparés de sa collection de cartes de Chocogrenouilles. Par les bijoux de Salazar! Comment pouvait-on être aussi stupide? Les joues rosies et légèrement empourprées par la colère, elle s'était aussitôt ruée hors de sa salle commune et avait interrogé quelques camarades qui affirmaient avoir vu les plaisantins sortir de la salle sur demande quelques heures plus tôt en pouffant de rire. Isis s'était donc précipitée vers les escaliers menant à la volière et avait déchiré un morceau de parchemin sur lequel elle avait hâtivement griffonné les mots suivants: " J'ai besoin de toi en salle va-et-vient, on doit à tout prix les retrouver. " avant de l'attacher à la patte de Macha, son minuscule hibou.

" Apporte ça à Cooper, dépêche-toi! "

Son message était peu clair sur ses intentions, voire carrément abstrait. Elle n'avait même pas pris la peine de préciser ce qu'elle cherchait et pourquoi, craignant que sa collection n'ait été dispersée et qu'elle ne parveindrait jamais à retrouver toutes ses cartes. Puis sans attendre, elle avait courru et rejoint la salle sur demande en quelques minutes, si bien qu'elle en était toute essoufflée, et avait entrepris sa recherche dans le désordre qui régnait en maître à l'intérieur. Effectivement, elle avait trouvé un bon nombre de cartes reposant dans les recoins de la vaste pièces, mais le compte était loin d'être bon. A l'origine, elle en possédait trois-cent-dix-neuf. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, elle en avait réuni presque une centaine, celles qui traînaient sans trop avoir été dissimulées dans les tréfonds de la pièce. Mais plus elle en recueillait, plus elles se faisaient rares...

" Phyllida Augirolle, trois exemplaires. "

Sur les cinq qu'elle possédait de lui, deux manquaient donc à l'appel, en plus de tous les autres égarés. Et Cooper qui n'arrivait pas... sans doute était-ce Macha qui avait du se perdre en chemin. Elle aurait sans aucun doute mieux fait d'emprunter un hibou de l'école pour une "urgence" de ce genre, puisque le sien était loin de faire l'affaire quand il s'agissait d'efficacité. Après tout, Isis l'avait elle-même choisi parce qu'elle l'avait trouvé "mignon"... mais son sens de l'orientation déplorable l'handicapait fortement, ce qui expliquait dans ce cas pourquoi elle n'avait pas trouvé le préfet. A bien y réfléchir, si elle était elle-même descendue à la bibliothèque, elle auarait eu plus de chances que Macha de l'y trouver, étant donné qu'il semblait s'y être exilé définitivement. Lui qui paraissait ne jamais avoir trop pris ses études au sérieux... il semblait en plus de cela s'être rapprochée de la rousse à laquelle elle avait été confrontée à Gaichiffon, celle qui convoîtait la même robe qu'elle. Sans doute ne serait-il pas très enthousiaste d'avoir été dérangé alors qu'il était en train de réviser, mais c'était le seul sur lequel Isis pouvait compter pour se sortir de cette situation délicate. Elle l'avait toujours considéré comme un grand frère après tout... et il était inutile d'espérer quoi que ce soit d'Aaron ou d'Ophelia qui semblaient avoir disparu de la circulation depuis qu'ils s'étaient disputés, à croire qu'ils la fuyaient. Quant à Naïa, elle devait sans doute être entourée de sa myriade d'amis et ne se rendrait sûrement pas la peine de l'aider à retrouver ses cartes... non, elle ne pouvait réellement que se reposer sur lui, en espérant qu'il vienne.

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Cooper était en retard pour le cours de métamorphose, pourtant, il était parti tout à fait à l’heure de sa salle commune, n’avait eu aucun devoir en retard à faire pendant la nuit. Alors pourquoi se retrouvait-il en retard ? C’était plutôt étrange en réalité, il marchait tranquillement dans un couloir pour se rendre dans sa salle de cours, lorsqu’un stupide volatile lui avait foncé dessus. Il s’était écroulé par terre, l’œil légèrement douloureux et avait mis quelques secondes pour reprendre ses esprits et reconnaitre le hibou d’Isis. Le serpentard avait ensuite passé de longues minutes à pester contre la vipère. L’école n’était pas si grande, si ? Elle aurait pu faire le déplacement elle-même, ce n’était pas comme s’il était difficile à trouver. Cooper était en général extrêmement prévisible, encore plus depuis qu’il avait commencé sa remise en forme scolaire, il était dans la grande salle aux heures des repas, en cours aux heures de cours et à la bibliothèque pendant son temps libre. Sa vie était en fait devenue particulièrement ennuyeuse, et pourtant, il l’aimait nettement plus qu’avant, il n’avait plus l’impression de ne rien faire et de ne pas avancer.
Le jeune homme se décida tout de même à lire le mot attaché à la patte du hibou, non sans froncer les sourcils. Que pouvait bien lui vouloir sa petite sœur à cette heure de la journée ? C’était probablement une urgence.

"J'ai besoin de toi en salle va-et-vient, on doit à tout prix les retrouver. "

Les retrouver ? Retrouver quoi ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir perdu qui la mette dans un état pareil ? Peut-être un bijou ou quelque chose dans ce genre-là ? Enfin, ça paraissait tout de même peu probable, si elle l’avait appelé à l’aide, c’était qu’il y avait beaucoup plus grave que ça. Mais plus grave comment ? Le jeune homme était inquiet, il avait l’habitude d’être toujours en train de surveiller les allées et venues de la vipère, s’assurant qu’elle fasse en permanence les bons choix et que rien ne pourrait l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Mais comme la plupart de ses amis, il l’avait un peu négligée ses derniers temps, oubliant presque de prendre de ses nouvelles, alors qu’il ne voyait pas grand-chose de plus important que ça en général.
En temps normal, Cooper se serait précipité vers sa petite sœur pour lui apporter son aide dans les plus brefs délais, mais c’était bien ça le souci, rien n’était normal en ce moment. Tout avait changé, et pour l’instant il savait juste qu’il ne pouvait pas louper son cours de métamorphose, pas même pour Isis. Il resta debout dans le couloir, hésitant cruellement entre courir la rejoindre sur le champ, apporter un mot d’excuse à son professeur ou suivre son heure de cours avant d’aller retrouver son amie. C’était un réel dilemme. Et si le problème d’Isis était vraiment grave ? Si elle avait besoin de lui vraiment maintenant ? Le jeune homme était donc partagé entre Isis et Bonnie, s’il n’allait pas en cours, les efforts de la petite vipère n’auraient servis à rien, et il aurait réellement du mal à lui expliquer qu’il avait une très bonne raison de le faire.
Sa décision était prise, Cooper irait en cours de métamorphose et rejoindrait Isis le plus rapidement possible après celle-ci. Le jeune homme pris tout de même la peine de regarder l’état du hibou qui ne semblait pas spécialement traumatisé par le choc de la collision. Rassuré, il se remit en route d’un pas un peu plus pressé que précédemment, il était véritablement en retard pour le cours, et aurait du mal à expliquer devant la classe entière qu’il s’était fait frapper par un minuscule hibou qui avait de sérieux problèmes de trajectoire. Ses professeurs penseraient de toute façon qu’il s’était battu, il n’avait pas de miroir sur lui, mais il avait plutôt l’habitude de se prendre des raclées pour savoir qu’il aurait un joli bleu sur l’œil dans les prochains jours. Quel crétin ce hibou !

L’heure de cours qui suivit fut nettement plus longue que ce qu’il avait imaginé. Cooper trépignait d’impatience, imaginant tout et n’importe quoi. Où était Isis en ce moment ? L’avait-elle attendue dans la salle sur demande ? Avait-elle essayé de régler ses problèmes, quels qu’ils soient, par elle-même ? Cette idée ne le réjouissait pas, si elle l’avait appelé à l’aide, c’était bien parce qu’elle n’était pas capable de résoudre les problèmes par elle-même. Il n’avait plus qu’à prier pour que la vipère ne se lance pas toute seule dans quelque chose qui la dépassait complétement. Bonnie ne serait vraiment pas contente, cette heure de cours n’avait pas été la plus profitable qu’il ait jamais eu, il la passait à pianoter nerveusement sur sa table, regardant vers la porte toutes les cinq secondes, en espérant que le professeur les autorise à sortir très rapidement.
A la fin du cours, il se précipita vers la sortie et pris la direction de la salle sur demande, sans faire plus attention aux regards surpris des élèves qui se demandaient probablement quelle mouche l’avait piquée soudainement. Il parcouru la distance qui le séparait de la salle en question très rapidement, priant pour qu’Isis y soit encore. Cooper entra dans un immense bazar, Isis n’aurait pas pu imaginer quelque chose de rangé et accueillant ? En plus elle n’était nulle part, pourtant la salle sur demande lui montrait ce qu’il voulait voir, et en l’occurrence, il voulait trouver Isis.

« Isis ?... ISIS ?! »

Le jeune homme avança prudemment, cherchant à repérer sa petite sœur. Elle ne devait pas être bien loin, mais il ne comprenait pas plus son problème maintenant qu’il était sur le point de la retrouver. Cooper finit par l’apercevoir, manifestement en train de fouiller à la recherche de… De quoi justement ? Il n’en avait aucune idée, mais visiblement c’était quelque chose d’important, elle semblait incroyablement angoissée. L’avait-elle appelé pour qu’il l’aide dans ses fouilles archéologiques ? Il espérait fortement que ça n’avait rien à voir, Cooper s’était beaucoup trop inquiété pour que ce soit quelque chose d’aussi futile que ça. Il s’approcha sans bruit de la petite vipère, cherchant toujours à comprendre qu’est-ce qu’elle pouvait bien vouloir trouver.

« T’es devenu sourde ? Je t’ai appelée ! Qu’est-ce que tu veux ? Je me suis inquiété. »

Pour le « Bonjour, comment vas-tu ? », on repasserait, mais Cooper voulait des réponses sans attendre, et ce n’était pas en échangeant des banalités qu’il les obtiendrait.

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Cette plaisanterie de mauvais goût avait beaucoup ennuyé Isis qui peinait à retrouver chacune de ses cartes. Il fallait réellement être idiot pour s'adonner à ce genre de passe-temps! D'autant plus que de ce qu'elle savait, elle n'avait jamais cherché d'ennuis à personne, se contentant simplement d'enrichir sa collection personnelle avec tous ces objets que l'on trouvait généralement inutiles ou dépourvus d'intérêt. Une majorité des autres Serpentards la trouvaient bizarre et se moquaient de sa lubie, mais elle ne s'en était jamais préoccupée du moment que l'on ne touche pas à ce qui lui appartenait. Cette collection... c'était tout ce qui lui restait, depuis que les jumeaux étaient partis... c'était également pourquoi elle tenait particulièrement à garder son éventail d'objets divers intact. Chacune des cartes qu'elle possédait, tout comme ses bijoux, ou ses robes, ou ses figurines de joueurs de Quidditch miniatures, ou comme ses plumes d'oie, possédait sa propre histoire. Elle se souvenait presque parfaitement des circonstances et du moment où elle avait obtenu chacun d'eux. Aussi les avoir égarées l'ennuyait beaucoup, et elle était prête à passer la nuit s'il le fallait dans la salle sur demande pour s'assurer de toutes les avoir retrouvées. Rien qu'imaginer que des cartes soient manquantes à l'appel... cela la rendait malade. C'était exactement le même sentiment qu'elle avait eu lorsqu'elle avait perdu LA bague. Encore heureux, elle avait fini par la retrouver, autrement elle serait sans doute encore en train de la chercher. Si seulement Cooper pouvait la rejoindre... elle n'osait plus espérer, il y avait de fortes chances pour que Macha se soit égarée quelque part, sans doute du côté de la forêt interdite. Elle aurait sans doute mieux fait de descendre directement à la bibliothèque, mais elle imaginait sans mal la tête qu'aurait fait son grand-frère lorsqu'il aurait su que c'était la perte de ses cartes de Chocogrenouille qui l'avait paniquée à ce point. D'autant plus parce qu'il semblait passer son temps à travailler, ces derniers jours... il fallait le comprendre, il passait ses ASPICs d'ici quelques mois. Mais il était le seul sur qui Isis pouvait compter...

« Isis ?... ISIS ?! »

Occupée à maudire les responsables de sa perte tout en jurant de lâcher quelques Doxys dans leur dortoir à son retour et concentrée sur une sorte de coffre contenant un monticule de vieilles affaires entassées, la jeune Seymour avait fait abstraction de tout qui pouvait se passer autour d'elle. Aussi, il lui fallut tendre l'oreille pour se rendre compte que quelqu'un l'appelait. Aussitôt, une lueur d'espoir sembla briller dans ses yeux le temps d'un instant. En fin de compte, Macha était-elle moins incompétente qu'elle ne le pensait?

« T’es devenu sourde ? Je t’ai appelée ! Qu’est-ce que tu veux ? Je me suis inquiété. »

Cela signifiait donc que Cooper avait reçu son message, et qu'il était venu à son aide! Cette pensée l'avait enthousiasmée, et c'était avec satisfaction qu'elle l'avait trouvé. Bon... en attendant ce dernier semblait légèrement moins ravi. Peut-être l’avait-elle tire d’un cours, ou de ses devoirs? Il allait certainement lui en vouloir, mais elle n’avait pas le choix, persuadée qu’il comprendrait sa détresse.

" Cooper! Tu es venu! Où étais-tu? " s'était-elle exclamée ingénuement sans dissimuler sa joie.

Sans doute était-il encore avec la rousse de la bibliothèque, celle à laquelle elle s'était retrouvée confrontée à Gaichiffon. Suivait-il une sorte de cours personnalisé ou quelque chose dans le genre? En attendant, elle s'était précipitée sur lui, cherchant encore comment lui expliquer la situation. Visiblement, il semblait s'être inquiété. Aussi Isis arbora immédiatement l'expression de celle d'une gamine prise en faute, clignant des paupières et battant des cils comme pour espérer attiser sa compassion, espérant qu'il ne soit pas énervé d'avoir été dérangé pour des motifs qu'ils considèrerait sans doute comme futiles ou insignifiants. Seulement, pour Isis, cette perte était une catastrophe et elle exécrait l'idée d'être loin de ses cartes. C'était même affreusement désagréable comme sensation. Elle tenait tellement à cette collection... les Chocogrenouilles en eux-mêmes ne lui avaient jamais fait envie, étant donné qu'elle avait une peur bleue que ces friandises lui sautent au visage, aussi elle prenait le soin méticuleux de libérer la grenouille avant de s'intéresser aux cartes contenues à l'intérieur des paquets.

" Par les bijoux de Salazar, tu ne vas pas le croire! J'étais partie chercher des trèfles à quatre feuilles - enfin il n'y en avait pas, il a fallu que je les change moi-même mais ça n'a pas marché, à la fin ils avaient tellement de feuilles que j'ai laissé tomber - et pendant ce temps des garçons de sixième année m'ont volé mes cartes de Chocogrenouille, ils les ont dispersés partout dans la pièce! J'ai essayé d'en retrouver, mais il m'en manque encore beaucoup... je ne veux pas passer la nuit à les chercher, si le concierge me trouve je vais me retrouver à nettoyer la salle des trophées ou à nourrir des Niffleurs domestiques... mais si je les laisse ici, qui sait quel individu mal intentionné pourrait apposer ses sales pattes dessus? Il faut vraiment que je les retrouve, s'il te plaît... j'aimerais beaucoup, beaucoup que tu m'aides. A deux on les aura sans doute réunies avant que la nuit ne tombe! "

Reprenant son souffle après cette tirade légèrement confuse, Isis attendit, une boule au creux de la gorge. Sans doute était-il fâché contre elle... mais elle avait désespérément besoin de lui, pour le bien de sa collection. Ces cartes, elle avait passé quatre longues années à les accumuler, et elle n'adhérait vraiment pas à l'idée de les savoir dispersées dans les recoins de la salle sur demande, surtout dans un tel désordre... elle n'était même pas certaine d'en avoir réuni encore la moitié. La recherche allait être longue et ardue... mais elle devait se serrer les coudes. Sa collection lui tenait énormément à coeur et il y avait peu de chances qu'elle parvienne à dormir tranquille les nuits prochaines si le compte n'était pas bon. De Phineas Nigellus à Nicolas Flamel, elle aspirait à pouvoir toutes les réunir, et ce, avec le nombre exact d'exemplaires. Aussi, les yeux emplis d'espoir, elle l'implorait du regard, cherchant à attiser sa compassion.

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" Cooper! Tu es venu! Où étais-tu? "

Où voulait-elle qu’il soit à cette heure-ci de la journée ? En cours évidemment, ou à la bibliothèque, s’il avait une heure de libre. Isis semblait incroyablement soulagée de le voir enfin arriver, pourtant, la situation dans laquelle elle se trouvait ne semblait pas très préoccupante. Certes, le désordre n’avait rien de plaisant, mais ce n’était probablement pas pour faire le ménage qu’elle avait fait appel à lui. Le jeune homme était tout de même soulagé de voir qu’elle était encore entière et que rien de grave ne lui était encore arrivé. Ça aurait pu après tout, le serpentard n’avait jamais considéré Isis comme une vraie vipère, c’était sans doute ce qui lui avait plu chez elle en premier lieu. Qu’entendait-il par vraie vipère ? C’était très simple, il imaginait toutes les vertes et argents comme des petites pestes arrogantes, qui ne se laissaient jamais marcher sur les pieds. Dans le cas de sa petite sœur, il avait la forte impression de voir quelqu’un de complétement différent. La jeune fille était plus préoccupée par ses collections qu’autre chose, et ne semblait être sensible aux moqueries ou aux insultes bien loin de vouloir y répondre à son tour. Cooper ne pouvait que l’en féliciter bien loin de vouloir la voir se mêler aux conflits et aux bêtises de ses camarades, ne souhaitant pas la voir l’accompagner en retenue. Il n’y avait d’ailleurs pas eu droit depuis un bon moment, même s’il ne pouvait pas savourer ses samedis matin de libertés, il était heureux de ne pas les passer dans une quelconque salle de cours à ranger des livres, nettoyer les tables ou encore parcourir le château en compagnie de Jefferson jusqu’à ce que celui-ci lui trouve l’activité la plus ennuyeuse possible.

« Bien sûr que je suis venu, ton message semblait indiquer qu’il t’était arrivé quelque chose de grave. Tu disais que tu avais besoin de mon aide, mais la prochaine fois, tu pourrais préciser pourquoi, ça éviterait que je m’inquiète. Et un nouveau hibou ne serait pas du luxe, le tien m’a assommé en venant me voir. »

Ses reproches n’en étaient pas vraiment, il avait un mal fou à en vouloir à sa petite sœur quel que soit la bêtise qu’elle venait de faire. Il était le premier à l’écouter parler de ses collections pendant des heures, même si elles ne l’intéressaient pas plus que ça. Il aimait constater à quel point ses cartes lui tenaient à cœur. Il s’était plusieurs fois demandé à quoi elles pouvaient bien lui servir mais avait été forcé de constater qu’il n’y avait pas de véritable raison à sa lubie, c’était un passetemps comme un autre. Elle aimait les collections comme lui aimait le quidditch ou comme un autre aimait la lecture. C’était juste une activité un peu plus originale que les autres, et il pouvait difficilement lui en vouloir de faire passer ses collections avant tout autre chose. Au moins, il en apprenait un peu plus chaque jour sur les grands de ce monde, et retrouvait aussi des affaires qu’il avait perdues. Isis aurait presque pu ouvrir une boutique « objets trouvés », elle était capable de repérer quelque chose à des kilomètres que ce soit intéressant ou pas, et il était amusant de la voir fureter dans tous les coins à la recherche d’une nouvelle pièce rare à ajouter aux autres.

« Je vais t’étonner, j’étais en cours. Ce qui me permet de te poser la question suivante : pourquoi tu n’y es pas ? »

En bon grand frère qui se respecte, Cooper n’allait pas manquer de lui faire les reproches qui s’imposaient si par malheur elle venait à lui apprendre qu’elle séchait les cours. Il ne voulait pas qu’elle prenne le même chemin que lui, et avec la fin de scolarité qui approchait, il allait devoir la laisser toute seule. Isis n’aurait donc plus personne pour lui dire ce qu’elle devait faire et ne pas faire et cette idée n’enthousiasmait pas le jeune homme. Elle pouvait être tellement naïve parfois, que se passerait-il si elle venait à tomber sur la mauvaise personne ? Elle se laisserait influencer sans protester du moment que la personne en question ne lui interdise pas ses collections. Peut-être la retrouverait-il complétement métamorphosé en une Naïa, ou en une June ? Il aimait beaucoup les deux dernières vipères, mais préférait conserver son Isis telle qu’elle était à présent, et non pas formatée à l’image des verts et argents.
Mais pour le moment, ce n’était pas le plus important. Il voulait savoir ce qu’il faisait là, il n’était pas venu pour lui reprocher de l’avoir appelé mais pour l’aider à régler un épineux problème, et il attendant bien gentiment qu’elle lui explique en quoi il consistait exactement, et s’il pouvait être vraiment utile. Sa petite sœur finit par le lui expliquer, mais c’était bien loin de lui convenir. Il n’était pas persuadé de lui être utile et encore moins que ce soit un véritable problème. Au moins, il n’avait pas séché les cours pour venir, si ça avait été le cas, il n’aurait sûrement pas été si tendre.

« Si j’ai bien compris, tu m’as appelé en urgence pour que je t’aide à trouver des cartes de ta collection….. T’es incroyable ! J’ai faillais sécher un cours pour venir te voir sur le champ. Je vais t’aider, mais je t’interdis de me refaire peur encore une fois pour si peu. »

Le jeune homme se doutait bien que dans l’esprit de sa petite sœur, ce n’était pas « si peu » justement, mais il ne pouvait s’empêcher de le lui faire remarquer. De toute façon, elle n’allait certainement pas se vexer pour si peu, bien trop contente qu’il ait accepté de faire ce qu’elle lui demandait. Enfin, simple hypothèse, mais même si elle se fâchait, il n’aurait pas beaucoup de mal à lui redonner le sourire. Cooper se mit donc sans plus tarder à la recherche des précieuses cartes, furetant dans tous les coins dans l’espoir de les retrouver au plus vite. Il n’osait pas lui demander combien elle en possédait, la recherche allait être longue…

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Si Isis aimait beaucoup son grand-frère, elle devait bien reconnaître qu’ils avaient tous deux un sens des valeurs bien différent. Si elle était guidée par son matérialisme et sa soif de posséder, Cooper en retour avait la tête sur les épaules et était de nature plus réfléchie qu’elle. Et depuis récemment, il semblait se reprendre en main, notamment au niveau scolaire, ce qui était sans doute la cause de cet exil soudain dans la bibliothèque… craignait-il pour ses examens ? Ne l’ayant jamais vraiment vu faire preuve d’un sérieux à toute épreuve, puisqu’il semblait bien avoir profité de ces dernières années, elle devait bien reconnaître que ce changement avait été opéré bien soudainement. S’était-il passé quelque chose pour l’expliquer ? Quelque chose qui l’avait brusquement poussé à se remettre en question et à se recentrer sur ses études ? Ou était-ce cette rousse, la « fille aux livres » de Gaichiffon… y était-elle pour quelque chose, puisqu’ils paraissaient souvent ensemble ces derniers temps ? Peut-être avait-elle influencé cette décision…

« Bien sûr que je suis venu, ton message semblait indiquer qu’il t’était arrivé quelque chose de grave. Tu disais que tu avais besoin de mon aide, mais la prochaine fois, tu pourrais préciser pourquoi, ça éviterait que je m’inquiète. Et un nouveau hibou ne serait pas du luxe, le tien m’a assommé en venant me voir. »

Quelque chose de grave ? Pour elle, ce genre de perte était capable de l’empêcher de dormir plusieurs jours d’affilées. Bien entendu, les autres, eux, voyaient ces préoccupations comme futiles. Et pourtant, c’était tellement plus que cela, pour elle du moins. Lorsque les jumeaux étaient partis, elle s’était retrouvée toute seule, et il n’y avait plus eu que ses collections pour elle. C’était sur ces précieux petits objets qu’elle pouvait se reposer en toute quiétude… les autres ne la comprenaient pas. Bien sûr, il y avait Cooper, parfois Naïa lorsque celle-ci se retrouvait seule, mais autrement elle s’était gardée loin des spécimens de sa maison. Mais elle n’avait pu s’empêcher de se mordre la lèvre un instant, consternée qu’il se soit inquiété à son sujet pour ce qu’il considérerait certainement comme des broutilles.

« Promis. Désolée pour Macha… il faut vraiment que j’aille faire un tour au chemin de Traverse. Mais tu es souvent à la bibliothèque ces temps-ci… ce sont les ASPICs qui te démangent ? »

Rencontrait-il quelque difficulté ? Y avait-il une matière en particulier dans laquelle il bloquait ? Probablement… en septième année, la dose de travail devait sensiblement être plus importante. Lui pour qui les cours semblaient ne jamais avoir eu quelconque utilité à ses yeux à en juger par ses retard et absences à répétition d’antan… voilà qu’ils en devenaient subitement primordiaux. Aussi, elle était curieuse de savoir ce qui avait soudainement pu le pousser à se mettre au travail, oubliant brusquement toutes ses anciennes mauvaises habitudes. Non que cela soit un mal… mais c’était troublant. Pourtant, elle était persuadée qu’il pouvait réussir sans mal ses examens. La majorité des Serpentards ne se rendait presque jamais en cours et comptait seulement sur l’influence de leurs parents au ministère pour pouvoir envisager un avenir, alors que lui fournissait pourtant le minimum requis. Même de nature d’origine paresseuse, bien qu’elle paraisse s’être légèrement émoussée, il pouvait s’en sortir !

« Je vais t’étonner, j’étais en cours. Ce qui me permet de te poser la question suivante : pourquoi tu n’y es pas ? »

Sa remarque fit sursauter Isis qui venait de remarquer qu’en se centralisant sur ses cartes perdues, elle avait complètement fait abstraction du reste, entre autres de ses cours de l’après-midi. Où avait-elle donc la tête ? Dans ses collections, probablement, puisque sa conscience refusait d’accéder à la tranquillité tant qu’elle ne les aurait pas retrouvées. Il y en avait encore tant qui étaient égarées, de part et d’autre, dans le désordre de la salle ! C’était définitivement une plaisanterie de mauvais goût. Mais en attendant, on allait sans doute se demander où elle pouvait donc pu passer alors qu’elle aurait du se trouver dans une salle de classe. Et dire que c’était la faute de ces imbéciles heureux de sixième année !

« Par les bijoux de Salazar, j’avais complètement oublié ! »

Peu probable qu’il se satisfasse de cette réponse, mais c’était pourtant la pure et simple vérité. D’ordinaire, Isis n’était pas accoutumée à sécher ses cours. Même si elle ne faisait pas preuve d’un sérieux exemplaire, trop distraite par ses collections et ses quêtes d’objets divers, elle ne manquait pas de se rendre à chaque heure de cours, rendait son travail en temps et en heure et conservait des résultats plus ou moins satisfaisants. Mais quoi qu’il en soit, sa lubie était plus importante à ses yeux que toute autre chose, sa scolarité y compris. Cooper n’allait sans doute pas être content d’elle… peut-être la réprimanderait-il ? Il s’était toujours comporté comme un grand-frère attentionné avec elle, et méritait infiniment davantage ce titre que les quatre usurpatrices qui lui servaient de sœurs. Elle n’était jamais parvenue à trouver un quelconque terrain d’entente avec elles, trop occupée à essayer de les dépasser sur tous les tableaux, puisque cette compétition qui les confrontait toutes cinq semblait ne jamais pouvoir s’arrêter… mais au fond, elle ne le regrettait pas. Elle était convaincue de ne pas avoir besoin d’elles pour avancer et elle avait trouvé en la personne de Cooper quelqu’un d’infiniment plus valeureux que Clare, Sally, Lexie ou Rosa. Quelqu’un qu’elle appréciait sans avoir à s’orner de manières hypocrites ou d’apparences. Quelqu’un qui malgré ses lubies ne la prenait pas pour une échappée de Ste-Mangouste et prenait le temps de veiller sur elle, et elle ne pouvait que lui en être reconnaissante.

« Si j’ai bien compris, tu m’as appelé en urgence pour que je t’aide à trouver des cartes de ta collection….. T’es incroyable ! J’ai faillais sécher un cours pour venir te voir sur le champ. Je vais t’aider, mais je t’interdis de me refaire peur encore une fois pour si peu. »

Enthousiaste à ces mots et accusant tête baissée les reproches qu’il lui avait adressé, elle n’avait pu s’empêcher de ressentir un brusque élan de joie. Par les bijoux de Salazar, tout espoir n’était donc pas perdu ! Il y avait des chances qu’elle retrouve ses biens, sa collection dans toute son intégralité, et elle ne pouvait que s’en satisfaire. Elle avait bien fait d’espérer compter sur lui, il était toujours là lorsqu’elle avait besoin de lui.

« Promis ! Merci Cooper, t’es vraiment génial ! Il m’en manque encore une centaine, peut-être plus, je ne sais pas trop. Il faudrait que je recompte encore pour voir… »

Mais sans attendre, elle s’était remise à chercher, balayant des yeux la pièce dans l’espoir de découvrir une carte clandestine, elle repéra un second exemplaire de celle d’Helga Poufsouffle avant de la ranger au milieu de ses consœurs. Si ça se trouvait, elle allait même peut-être passer la nuit dans sa salle commune, et avec toutes ses cartes réunies. Perspective réjouissante !

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« Promis. Désolée pour Macha… Il faut vraiment que j’aille faire un tour au chemin de Traverse. Mais tu es souvent à la bibliothèque ces temps-ci… Ce sont les ASPICs qui te démangent ? »

Comme tous les septièmes années normalement. Ils étaient tous censés être en période d’examens à l’heure actuelle, travailler devait être leur principale préoccupation. Sauf que dans le cas de Cooper, il fallait mettre les bouchées doubles. C’était bien beau de négliger ses études, mais il y avait toujours un prix à payer à plus ou moins court terme. Pour ce qui était de la bibliothèque c’était surtout Bonnie qui le poussait à s’y rendre quotidiennement, et il se voyait difficilement expliquer ça à tous ses amis, ou anciens amis. Il aurait pu l’expliquer à Isis, elle était tout à fait apte à comprendre qu’à force de négliger sa scolarité, il avait dû faire appel à une aide extérieure pour remonter la pente. Elle serait certainement d’accord avec lui pour dire que Bonnie était la personne idéale pour l’aider à avoir ses examens de fin d’année, c’était la seule serpentard qui prenait ses études au sérieux, et il était utile pour le jeune homme de trouver quelqu’un qui partageait la même maison que lui. Seulement, il n’était pas convaincu que sa petite sœur soit capable de tenir sa langue. Il n’avait pas spécialement honte d’avoir fait appel à une cinquième année pour l’aider à faire ses devoirs. Après tout, c’était de sa faute s’il n’avait pas été capable de suivre normalement sa scolarité, il était normal qu’il soit obligé d’en venir à de telles extrémités, seulement, il ne pouvait pas s’attendre à ce que quelqu’un comprenne ce qui l’avait poussé à faire ça.

« On peut dire ça comme ça. Je veux réussir mes examens. Même si passer une année de plus à Poudlard ne me déplairait pas, j’aimerais mieux éviter d’avoir une autre septième année. Tu verras, tu te diras la même chose l’année prochaine. »

De temps en temps, Cooper avait dû mal à se rappeler que sa petite sœur était seulement en quatrième année, elle était encore loin de toutes ces préoccupations et elle avait bien de la chance. Il aurait bien aimé retourner au tout début de sa scolarité, alors qu’il n’était encore un gamin avide d’apprendre un maximum de choses que les adultes refusaient qu’il sache. Ce n’était pas les cours qui le motivaient, mais plutôt le château en lui-même, tellement grand qu’il n’aurait pas assez de toute une vie pour en découvrir les mystères. Avec ses anciens amis, il avait tenté de trouver tous les passages secrets possibles et imaginables, ils avaient ouverts toutes les portes, tentés de trouver les mots de passes des autres salles communes, et un nombre incalculables d’autres choses dont il ne se souvenait plus à l’heure actuelle. Le plus souvent, ses petites missions s’étaient soldés par un échec, mais au moins, ils s’étaient amusés et avaient occupés leur temps libre. Ils préparaient minutieusement chacune de leurs opérations pour éviter de se faire prendre par le concierge. Quelques bleus et bosses plus tard, ainsi qu’un certain nombre d’heures de retenues plus tard, ils étaient toujours aussi motivés à l’idée de découvrir quelque chose d’extraordinaire. Cette motivation avait diminué au cours du temps pour finir par disparaitre totalement. Poudlard était devenu une espèce de routine pour lui, et il ne s’étonnait plus de rien.

« Par les bijoux de Salazar, j’avais complétement oublié ! »

Manifestement, Isis était aussi désinvolte qu’il avait pu l’être à la même époque. Il ne pouvait pas vraiment se permettre de lui reprocher. Enfin, il n’allait pas pouvoir s’empêcher de le faire, mais il était convaincu qu’Isis lui ferait remarquer que dans ce domaine, il n’avait absolument aucune leçon à lui donner. Ce n’était pas faux, mais c’était justement la raison pour laquelle il pouvait se permettre de lui faire la remarque. Cooper avait appris de ses erreurs, et il aurait aimé éviter à Isis de prendre le même chemin que lui, car à l’évidence, il n’avait pas pris le bon. Il était bien conscient que sa petite sœur devait faire ses propres erreurs pour apprendre quelque chose, mais il y en avait de plus grave que d’autre, et puis, il n’avait tout de même pas l’impression de contrôler toute la vie de sa petite sœur, il pouvait se permettre de lui faire une ou deux remarques de temps en temps. A dire vrai, il se le permettait peut-être un peu trop et c’était sans doute ce qui le poussait à vouloir enterrer cette histoire immédiatement au lieu de lui faire la leçon pendant de longues minutes. Pour une fois, il serait sans doute un peu moins prévisible mais qu’importe.

« Ah bah c’est du joli ! Mais bon, tant que tu rattrapes tes cours… »

Si elle n’avait loupé qu’une demi-journée, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Il lui faudrait juste trouver une excuse valable d’être acceptée par un professeur et tout rentrerait dans l’ordre. Cooper en avait un certain nombre en stock, il lui en fournirait une si par hasard elle le lui demandait. Lorsqu’il avait commencé à sécher les cours, le jeune homme avait tenté de le faire discrètement, en se trouvant toujours une bonne raison de le faire. Puis, au fil des années, il s’était rendu compte qu’il n’était pas plus inquiété que ça, du moment qu’il réussissait ses examens, enfin, du moment qu’il avait une note correspondant au minimum vital. Jusque-là, il avait toujours réussis, et n’avait pas eu à s’inventer des histoires abracadabrantes pour prouver qu’il avait raison de ne pas être en cours. De toute façon, après quatre ou cinq ans de séchage intense, il n’aurait pas pu renouveler son stock d’excuse. En attendant il devait aider sa petite sœur à retrouver sa précieuse collection, il savait depuis pas mal de temps qu’elle était plus importe que n’importe quoi d’autre pour elle, il avait donc hâte de remettre sa main dessus et que toute cette histoire ne soit plus qu’un mauvais souvenir pour la petite quatrième année.

« Promis ! Merci Cooper, t’es vraiment génial ! Il m’en manque encore une centaine, peut-être plus, je ne sais pas trop. Il faudrait que je recompte encore pour voir... »

Cooper arrêta brutalement des recherches à peine entamées. Une centaine ? Vraiment ? Ils n’étaient pas sortis de l’auberge dans ce cas. Le jeune homme dévisagea Isis attentivement, dans l’espoir qu’elle se mette à rire en lui disant qu’en fait il en manquait cinq et que dans dix minutes ils pourraient retourner à leur petite vie tranquille. Isis retournerait dans son dortoir où elle recompterait ses cartes encore et encore avec la satisfaction de les avoir toutes de nouveau en sa possession, et lui retournerait à la bibliothèque, où Bonnie l’attendait certainement, il écrirait son devoir de potions, qu’il rendrait à l’avance, pour surprendre son professeur. Devant l’absence de réaction de sa petite sœur, il se remit à la tâche, remuant les différents objets, espérant trouver une dizaine de cartes toutes au même endroit. Au bout de quelques minutes, il finit par découvrir, quelque chose qui y ressemblait. Sans même prendre la peine de regarder vraiment de qui il s’agissait, il la brandit en direction d’Isis.

« C’est une carte comme ça que tu cherches ? Au fait, pourquoi elles sont là tes cartes ? Qui a fait ça ? Et pourquoi d’ailleurs ? »

Isis était tellement adorable d’habitude qui avait pu vouloir lui faire une blague de si mauvais gout ?

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« On peut dire ça comme ça. Je veux réussir mes examens. Même si passer une année de plus à Poudlard ne me déplairait pas, j’aimerais mieux éviter d’avoir une autre septième année. Tu verras, tu te diras la même chose l’année prochaine. »

L'année prochaine... celle des BUSEs. Ce n'était pas quelque chose qui l'angoissait, et de toute manière elle imaginait sans mal qu'en cinquième année les élèves qui avaient échoué ne redoublaient pas. Alors qu'importait si elle devait obtenir de mauvais résultats... mais Cooper, lui, ne pouvait visiblement pas se permettre de se reposer sur ses lauriers. Et dire que l'année suivante il quitterait le château... Isis avait bien conscience que sans lui, elle se sentirait perdue, tout comme en première ou seconde année. Peut-être s'était-elle trop appuyée sur lui? En attendant, aussi égoïste que cela puisse paraître, elle ne voulait pas le voir partir. Elle ne lui souhaitait pas non plus l'échec total pour ses examens, mais il serait difficile d'imaginer la fin de sa scolarité sans lui. Son tempérament calme et posé contrastait avec celui des autres Serpentards, et elle savait qu'une fois qu'il ne serait plus là, il serait ardu de trouver un autre repère, quelqu'un sur qui elle aurait pu compter en toutes circonstances... enfin il lui resterait toujours sa collection, ses objets adulés et si chers à son coeur... mais un quotidien sans son grand frère serait tout à fait différent. Par ailleurs, que ferait-il ensuite, une fois qu'il aurait terminé ses études? Comptait-il rentrer chez lui, s'employer à une nouvelle vie? Puisqu'il semblait soudainement avoir pris goût aux études, ne pouvait-il pas devenir professeur et revenir enseigner à Poudlard? Isis en aurait été bien enthousiaste, mais les choses ne semblaient pas être aussi simples... dommage pour elle.

" Tu vas y arriver. " déclara-t-elle avec conviction. " Tu n'as jamais vraiment été un cas désespéré, si? Mais je dois admettre que je ne t'ai jamais vu aussi pris par les devoirs. T'arrives à venir aux entraînements de Quidditch sinon? "

Leur capitaine jouant les abonnés absents en cette période, ce n'était pas évident. Et puisqu'Isis n'avait été prise que très récemment par on ignorait encore quel miracle et très certainement par manque d'effectif, elle ignorait ce qu'il en était à ce niveau-là. Mais fut un temps où son grand frère était réellement centré sur son poste de gardien, plus que sur ses études tout du moins. Et la situation semblait s'être inversée. Etait-ce la "fille aux livres" qui était à l'origine de ce changement subit? Peut-être bien après tout... mais dans ce cas, soit elle lui avait lavé le cerveau, soit elle avait trouvé d'excellents arguments pour le pousser à fournir tant d'efforts... certes, il y avait la pression engendrée par les examens, mais il semblait ne jamais s'en être soucié auparavant. Il y avait un début à tout, certes, mais Isis ne pouvait s'empêcher de se demander s'il n'y avait pas strangulot sous roche. Sans doute parce qu'elle ne voulait pas qu'il quitte le château si rapidement...

« Ah bah c’est du joli ! Mais bon, tant que tu rattrapes tes cours… »

Songeant qu'elle allait encaisser plus de remontrances ou au moins quelques reproches adressés sur un ton bienveillant, Isis ne put s’empêcher d’être surprise de constater qu’elle n’en avait pas trop pris pour son grade. Il ne l’avait jamais réellement harcelée à ce sujet, mais sa soudaine indulgence lui laissa songer que finalement, il ne la réprimanderait pas. De toute manière, elle comptait bien rattraper les cours, mais seulement une fois toutes ses cartes rassemblées, même si la tâche s’avérait ardue. Elle en avait vu d’autres, non ? Par exemple, la fois où elle avait égarée LA bague, qu’elle avait fort heureusement fini par retrouver… mais tant que ses collections étaient perdues au beau milieu de la nature, elle ne pouvait pas être en paix. Elle n’était pas non plus spécialement rancunière, sauf avec l’histoire des jumeaux, toutefois elle n’avait pu s’empêcher de maudire mentalement ces hippogriffes de sixième année de tous les sortilèges possibles et inimaginables pour avoir osé toucher à ses précieuses cartes, qu’elle avait mis à peu près quatre ans à amasser, entre toutes ses escapades à Honeydukes.

« Promis ! Je m’y attèlerai dès que j’aurais tout retrouvé. Ca ne devrait plus prendre trop de temps, à deux... peut-être qu'on pourra même avoir terminé avant le couvre-feu! »

Elle avait déclaré cela avec un certain optimisme, il restait tout de même un bon nombre de cartes à récupérer, et la salle sur demande ne manquait pas de cachettes et de recoins dans lesquels auraient été suscpetibles de se dissimuler ses biens. Mais ni la perspective de se faire prendre en effraction par le concierge, ni celle de remonter sans l'intégralité de sa collection ne l'enchantait... puis après tout, c'était elle qui avait entraîné son grand frère dans cette histoire, et elle ne voulait pas voir lui retomber dessus les conséquences de son obstination. Il fallait donc qu'ils se dépêchent de réunir toutes les cartes avant que les autres ne remontent dans leur salle commune respective... mais il allait falloir qu'ils redoublent d'efficacité. Tant qu'ils pouvaient éviter les ennuis, autant qu'ils s'en gardent... mais alors qu'elle explorait ce qui ressemblait plus ou moins à une vieille étagère remplie d'ouvrages divers, cherchant entre les pages une éventuelle carte qui aurait pu s'y dissimuler, plus loin Cooper venait d'en brandir une, ce qui ne manqua pas de l'enthousiasmer.

« C’est une carte comme ça que tu cherches ? Au fait, pourquoi elles sont là tes cartes ? Qui a fait ça ? Et pourquoi d’ailleurs ? »

Le temps d'un instant, ses yeux s'illuminèrent, parcourus par une lueur. Le souvenir de cette carte était très net dans sa mémoire, puisqu'elle faisait partie des rares à ne figurer qu'en unique exemplaire dans sa collection. Second week-end à Pré-au-Lard du mois de Janvier en compagnie d'Ophelia, troisième année, après-midi hivernale, un détour par Honeydukes et un achat colossal de Chocogrenouilles dans lequel elle avait investi toutes ses économies.

" Glanmore Peakes! " s'était-elle joyeusement exclamée. " Par les bijoux de Salazar, où l'as-tu trouvée? "

Néanmoins, elle s'était arrêtée un instant dans ses recherches, se demandant ce qu'elle pourrait bien lui répondre quant aux idiots qui avaient trouvé divertissement à aller égarer sa précieuse collection dans les recoins de la salle. Elle pouvait bien reprendre depuis le début son histoire de trèfles à quatre feuilles et d'expériences végétales plus ou moins fructueuses, mais elle ne voulait pas vraiment embêter son grand frère avec ses histoires, en lui laissant penser que des élèves plus âgés l'ennuyaient. Après tout, elle aurait du veiller sur ses affaires au lieu de partir à la chasse aux trèfles au lieu de les laisser à la disposition du premier venu. De toute manière, elle savait pertinemment que les autres Serpentards la trouvaient étrange avec sa lubie, et ils en avaient joué. N'ayant pas réellement envie de se victimiser alors qu'il ne s'agissait que d'une plaisanterie de mauvais goût et dignes de ceux qui n'avaient pas hérité de la ruse de Salazar, elle ne s'en était pas formalisée, même si elle n'en était pas moins tentée de leur rendre un jour la pareille si l'occasion se présentait.

" Des filles de mon dortoir m'ont dit que c'était une bande de sixièmes années. Ils n'avaient sans doute rien de mieux à faire de leur journée... ils devaient savoir que je n'aime pas que l'on touche à mes affaires. "

Malheureusement, puisqu'elle ne connaissait pas leur identité, elle ne pouvait même pas aller s'en plaindre puisqu'ils démentiraient ses accusations. Aussi, elle reporta son attention sur le tas d'affaires qu'elle était en train de fouiller, à la recherche de nouvelles cartes. Et cette entreprise s'avéra frucutueuse puisqu'elle venait de retrouver l'un de ses trois exemplaires d'Ulric le Follingue et de Morgane La Fay! Mais c'était d'autre part tellement insignifiant à côté de tout ce qu'elle devait retrouver... Cooper avait sans doute du travail, et elle n'aimait pas l'idée qu'il soit contraint à l'aider alors qu'il n'avait rien demandé. Il avait beau faire preuve d'une bienveillance sans entrave à son égard, elle ne voulait pas abuser de sa générosité en l'obligeant à mettre son travail de côté pour lui donner un coup de main. Tant pis, elle se résoudrait à finir son entreprise seule si nécessaire...

" Tu sais, tu risques de rater le repas si tu m'aides à tout rassembler... tu n'es pas obligé tu sais. Je t'en voudrais pas si tu y vas maintenant. "

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" Tu vas y arriver. Tu n'as jamais vraiment été un cas désespéré, si? Mais je dois admettre que je ne t'ai jamais vu aussi pris par les devoirs. T'arrives à venir aux entraînements de Quidditch sinon? "

La question d’Isis était intéressante, elle s’attendait peut-être à ce qu’il lui dise « Oui, je suis un cas désespéré ». Elle pouvait se brosser pour ça, son arrogance n’avait pas assez souffert pour cela. Il savait peut-être au fond de lui qu’il avait fait beaucoup trop d’erreurs et qu’il n’était pas loin de tomber au plus bas, mais ce n’était certainement pas à sa petite sœur qu’il l’avouerait. Elle avait besoin d’un exemple et d’un peu d’autorité pas de constater qu’il était une erreur ambulante. De plus, il se donnait un mal fou pour se rattraper, et il y arriverait il en était persuadé, Isis n’avait donc pas besoin de savoir qu’il faisait tout ça parce qu’il n’avait pas été capable de maitriser sa façon d’évoluer. Bonnie lui était d’une aide précieuse à présent, mais il doutait de plus en plus qu’Isis soit capable de le comprendre, elle semblait trop désinvolte pour imaginer que ça puisse être important pour lui.

« Non, je ne crois pas, non. J’ai juste légèrement besoin d’aide. Je viens toujours aux entrainements, mais on n’en a plus vraiment de programmés. Je m’entraine avec Naïa de temps en temps. Tu voudrais qu’on joue ensemble ? On pourrait si tu veux, j’avais juste pas pensé que tu voudrais. »

Cooper avait été stupide, il avait tout de suite pensé à Naïa qui s’avérait en général être une excellente coéquipière mais pas du tout à Isis. C’était étrange, pourtant le jeune homme aimait passer du temps en sa compagnie et ne pouvait plus vraiment se le permettre à présent. Il était donc nécessaire qu’il trouve un moyen de la voir plus souvent, et le quidditch était vraiment une bonne idée. Cependant, le serpentard ne savait pas du tout si les deux vipères s’entendaient bien ou pas, il aurait bien sûr aimé ne pas avoir à choisir entre l’une et l’autre, mais ce serait peut-être inévitable. Le jeune homme continuait à s’entrainer d’arrache-pied pour gagner la coupe pour sa dernière année, mais en l’absence de capitaine et donc d’un jouer, il leur serait particulièrement difficile de donner quelque chose de bien lors d’un match. Mis à part les gryffondors, qui selon les rumeurs avaient une équipe légèrement diminuée, ils étaient certainement les moins bons à l’heure actuelle et ça ne présageait rien de très positif pour l’issue de ce combat pour le moins déloyal.

« Promis ! Je m’y attèlerai dès que j’aurais tout retrouvé. Ça ne devrait plus prendre trop de temps, à deux... peut-être qu'on pourra même avoir terminé avant le couvre-feu! »

Et lui qui avait pensé pouvoir rentrer dans son dortoir dans une heure voire moins s’il se dépêchait, visiblement il se trompait. Sa fouille venait tout de même de lui apporter une de ces fameuses cartes, mais il n’était pas certain d’en trouver une centaine d’autre aussi rapidement. Une chose était sûre, Isis aurait été raccompagnée dans son dortoir et il se serait assuré qu’elle ne ressorte pas. Il ne trouvait pas le château dangereux, il était même persuadé que c’était un endroit sûr, il voulait juste éviter qu’elle se fasse prendre par Jefferson et envoyer en retenue. Lorsqu’on commençait, une longue série s’ensuivait inévitablement et il aurait aimé que ça ne se produise pas pour sa petite sœur.

" Glanmore Peakes! Par les bijoux de Salazar, où l'as-tu trouvée? "

Cooper désigna les décombres d’un large geste de la main. Il ne pouvait pas vraiment lui expliquer d’où venait sa trouvaille, il avait juste farfouillé et devrait farfouiller encore. Il se remit d’ailleurs à la tâche, remuant les meubles pour tenter de trouver quelque chose d’intéressant. S’il avait pu bruler tout ce foutoir, ça les aurait sans doute bien aidés à trouver ce qu’il cherchait plus rapidement. N’y avait-il pas un sortilège susceptible de faire ressortir ces fameuses cartes juste devant ses yeux ? En dix secondes tout serait terminé et ils n’auraient plus qu’à regagner sereinement leurs dortoirs comme si rien ne s’était produit. Malheureusement ça ne passerait certainement pas comme ça.
Apercevant une autre des précieuses cartes de sa collection, il la lui tendit, blasé à l’avance de devoir réitéré ce geste une cinquantaine de fois.

« Et de deux ! Tu recomptes ? »

Il avait peut-être l’espoir vain qu’elle se soit trompée et qu’en fait il ne lui reste que deux ou trois cartes à trouver encore. Visiblement il avait réussis à trouver un coin qu’elle n’avait pas encore inspecté et peut-être qu’il en trouverait une dizaine rien que dans le petit périmètre qu’il était en train d’étudier. De toute façon, il aimait les trouver une par une pour observer la mine réjouis de sa petite sœur. Il avait pris l’habitude de rapporter toujours un souvenir de ses vacances d’été à Isis, elle n’était pas difficile à contenter, il suffisait de trouver quelque chose de pas courant et de préférence qui brille pour voir son visage s’illuminer. Avec la petite vipère, c’était Noël tous les jours et Cooper trouvait ça très drôle. En attendant, il aurait aimé comprendre pourquoi elle était obligée de chercher sa précieuse collection éparpillée dans la salle sur demande. Si des élèves lui avaient fait du mal, son rôle de préfet pourrait être un atout incontestable.

" Des filles de mon dortoir m'ont dit que c'était une bande de sixièmes années. Ils n'avaient sans doute rien de mieux à faire de leur journée... ils devaient savoir que je n'aime pas que l'on touche à mes affaires. "

Il fallait être sacrément à côté de la plaque pour ne pas savoir qu’Isis n’aimait pas qu’on touche à ses affaires, elle était toujours plus que possessive avec ses objets de collection, et Cooper s’étonnait même d’avoir droit d’y toucher de temps à autre. Malheureusement la petite fille ne semblait pas avoir de noms particuliers et même si ça avait le cas, il aurait sûrement été aussi difficile de prouver qu’ils aient quelque chose à se reprocher dans cette histoire. Il n’y avait pas de pièce à y coudre, Isis ne pourrait pas se venger sur les élèves stupides qui s’en étaient pris à elle. Même son rôle de préfet ne pouvait pas aider dans le cas présent. Le jeune homme détestait se sentir impuissant, mais il avait bien conscience de surprotéger sa petite sœur et ce n’était pas du tout une bonne chose, il ne fallait pas être Einstein pour le réaliser.

" Tu sais, tu risques de rater le repas si tu m'aides à tout rassembler... tu n'es pas obligé tu sais. Je t'en voudrais pas si tu y vas maintenant. "

Cooper haussa les épaules en souriant, il ne partirait pas sans elle et elle devait certainement le savoir. Il n’allait pas la laisser à son triste sort juste pour manger quelque chose, s’il voulait manger un peu il irait faire un tour dans les cuisines de l’école. Depuis son épisode des carottes, les elfes étaient assez gentils avec lui et il espérait pouvoir leur demander à diner un peu en retard, il était tout à fait possible qu’ils ne lui reprochent rien. Après tout, ils étaient là pour servir les élèves de l’école, ils ne faisaient donc que leur travail en cherchant à lui apporter ce qu’il lui demandait. Isis semblait penser que louper un repas aurait des conséquences désastreuses. Cooper avait beau être un véritable estomac sur pattes, il pouvait envisager sans trop de mal de ne rien manger pendant quelques heures si c’était pour venir en aide à sa petite sœur.

« Je reste là, je me débrouillerais plus tard si j’ai faim, et puis on ira plus vite à deux. On ira diner ensemble si tu veux. »

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« Non, je ne crois pas, non. J’ai juste légèrement besoin d’aide. Je viens toujours aux entrainements, mais on n’en a plus vraiment de programmés. Je m’entraine avec Naïa de temps en temps. Tu voudrais qu’on joue ensemble ? On pourrait si tu veux, j’avais juste pas pensé que tu voudrais. »

Isis l’avait écouté sans ciller et sa proposition était plutôt tentante. Seulement… elle connaissait Cooper comme étant un très bon joueur, son rôle de gardien lui convenait à merveille. Puis fut un temps durant lequel il avait pris le Quidditch tant à cœur… la raison de son inscription à elle, c’était avant tout pour s’emparer du vif d’or. Elle avait d’ailleurs été furieuse de constater que le poste qu’elle convoitait depuis près de quatre ans lui avait filé sous le nez, puisque c’était Gregory qui l’occupait… mais comment l’écarter du terrain ? Il avait trois ans de plus qu’elle et elle aurait bien du mal à essayer de se débarrasser de lui. Peut-être en lui jetant des sortilèges de confusion à foison ? Pour l’heure, elle n’était que poursuiveuse et devait avouer qu’elle n’était pas des plus douées. Mais avec de la bonne volonté, on pouvait arriver à tout, n’est-ce pas ? Et si accessoirement elle pouvait rependre la tangente avec le vif, elle ne s’en porterait que mieux. Toutefois, elle devait avouer que la perspective de s’entraîner avec son grand frère était séduisante, peut-être pourrait-elle y songer un jour, où elle n’aurait pas l’esprit occupé par ses collections ? Après tout, c’était vrai que les entraînements se faisaient rares, voire inexistants. Que faisait Matthew lorsque l’on avait besoin de lui, tiens ? Enfin pour l’heure, elle ne s’en était jamais réellement préoccupée, attendant seulement une opportunité de pouvoir se saisir de la petite balle d’or et de s’enfuir avec, ni vue, ni connue. Les tenues de Quidditch n’étaient pas très seyantes, mais à défaut d’autre chose elle pouvait s’en contenter.

« Pourquoi pas ! Mais je risque de faire pâle figure à côté de toi… mais on pourrait essayer, si l’occasion se présente. »

En attendant, plus que Quidditch, c’était le problème de ses cartes qui s’était posé, et elle refusait de faire autre chose que d’y songer. Il fallait qu’elle les récupère ! Autrement elle serait tiraillée continuellement par cette pensée, cela l’empêcherait de se concentrer sur son travail personnel, de dormir la nuit, de compter correctement ses pierres et ses bagues en se levant le matin… quel genre d’existence abominable mènerait-elle, sans une partie de sa collection ? Elle préférait ne même pas y songer. Parmi tous les enchantements et toutes les incantations qui existaient dans le monde de la magie, n’y en avait-il aucun qui pourrait lui permettre d’attirer toutes ses cartes, avec le même magnétisme qu’un aimant ? Apparemment non, elle allait devoir se contenter de leurs quatre mains pour les réunir, toutes autant qu’elles étaient. Elle avait réellement de la chance de pouvoir compter sur son grand-frère… trop habituée à ne recevoir de ses sœurs aînées que le minimum que permettait la courtoisie, le tout parsemé d’une hypocrisie sans faille puisqu’elles ne cherchaient qu’à s’écraser entre elles. C’était tellement différent avec Cooper… s’ils n’étaient aucunement liés par le sang, elle se considérait comme bien plus liée à lui qu’aux quatre autres. Aucune d’elle n’aurait cherché à l’aider dans cette situation, se contentant simplement de ricaner et de la railler sur sa lubie.

« Et de deux ! Tu recomptes ? »

De nouveau enthousiaste à l’idée de se rapprocher plus ou moins du but, ses yeux semblaient de nouveau s’être illuminés à la vue de Merwyn et de Norbert Dragonneau. Avec les trois qu’elle venait de trouver coincées entre les pages d’une encyclopédie qui traînait là, le nombre de cartes ramassées augmentait, si bien qu’une lueur d’espoir renaissait parmi les cendres. S’ils sacrifiaient leur repas dans la Grande Salle, peut-être disposeraient-ils du temps nécessaire ? Elle se sentait toutefois plutôt mal d’avoir à imposer cela à Cooper. Après tout, il n’avait pas de collections, il n’avait rien perdu, et il était tout de même contraint de l’aider à chercher alors qu’il avait ses études auxquelles songer, ses ASPICs à réviser, ses cours à revoir, et sans doute une multitude d’autres choses qu’il considérait sans doute comme plus enrichissantes à faire. Et malgré tout, elle le retenait, ce qui l’obligeait à mener ces fouilles avec elle… elle était plutôt mal à l’aise d’avoir à profiter de sa gentillesse ainsi. Si cela ne lui posait pas problème en général avec les autres, avec lui si. Néanmoins… il leur restait encore du temps avant de se poser réellement la question, peut-être qu’un miracle allait se produire et un monticule de cartes apparaître soudainement… c’était beau, d’y croire. Elle avait fait de toutes les cartes trouvées pour l’heure une sorte de tas, de manières à pouvoir les compter. Une, deux, trois… dix-sept, dix-huit… quatre-vingts treize, quatre-vingts quatorze… deux cent une… deux-cent quarante-deux.

« Il en manque soixante-dix-sept ! On peut le faire ! » s’était-elle réjouie.

Lentement mais sûrement. Cela devait sans doute être vrai, non ? Elle venait justement de trouver sous le pied d’un fauteuil recouvert par la poussière Montague Knightley, champion d’échecs de son état, qu’elle avait obtenu dans le Poudlard Express en seconde année, au retour de ses vacances de Noël. Ils se rapprochaient du compte, à petits pas, mais indubitablement ! En redoublant d’ardeur, il n’y avait aucune raison pour qu’ils n’y parviennent pas. Seulement, était-il prêt à sacrifier sa soirée pour l’y aider ? Beaucoup d’autres auraient jeté l’éponge depuis longtemps, et pourtant il était tout de même resté, la faisant presque culpabiliser de le retenir ainsi.

« Je reste là, je me débrouillerais plus tard si j’ai faim, et puis on ira plus vite à deux. On ira diner ensemble si tu veux. »

Isis fut parcourue par un élan de reconnaissance, ce qui devait sans doute expliquer son geste. Par les bijoux de Salazar ! Sans attendre, elle avait interrompu ses recherches le temps d’un instant et s’était précipitée sur lui afin de le serrer dans ses bras. Elle se le permettait rarement, mais elle n’avait pu s’empêcher de le faire, comme pour marquer sa gratitude. Puis, se retirant de cette subite étreinte, elle avait affiché un immense sourire, révélant de nouveau sa dentition parfaitement immaculée. Sans doute était-ce plutôt surprenant, mais elle ne s’en formalisa pas le moins du monde. Personne ne s’était sacrifié ainsi pour ses merveilleuses, ses adulées collections… bon, c’était un grand mot de parler de sacrifice, mais cela lui plaisait bien, alors pourquoi s’en faire ? C’était vrai qu’ils iraient plus vite à deux, seulement elle n’avait pas voulu le retenir.

« Fantastique ! C’est d’accord. Il doit bien rester des elfes en cuisines… »

Depuis son escapade avec Naïa dans le sous-sol du château, elle avait toujours eu envie d’y retourner. La tarte à la citrouille était plus qu’exquise… et s’ils en avaient l’opportunité, ce n’était que mieux. Alors qu’elle ramassait la carte d’Adalbert Lasornette, l’ajoutant aux cartes trouvées, elle s’apercevait que la soirée commençait petit à petit à tomber.

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« Pourquoi pas ! Mais je risque de faire pâle figure à côté de toi… mais on pourrait essayer, si l’occasion se présente. »

Pâle figure ? Mais pourquoi donc ? Cooper n’avait pas vraiment eu l’occasion d’observer sa petite sœur sur un terrain de quidditch mis à part lors des sélections ou à quelques entrainements. Il était en général beaucoup trop concentré sur le rôle qu’il avait à jouer pour réaliser ce qu’il se passait en dehors de trois anneaux qui se trouvaient derrière lui. Cependant, si Isis avait obtenu sa place dans l’équipe, contrairement aux autres postulants, elle devait évidemment la mériter. Le quidditch comptait beaucoup pour les capitaines de chaque équipe, et il n’en avait jamais vu un seul choisir un candidat pour ses beaux yeux. Enfin, pour le cas de Matthew c’était sûrement un peu différent, son récent désistement prouvait justement sa non-implication dans ce qu’il faisait, mais il ne serait tout de même pas allé jusqu’à choisir un mauvais joueur pour handicaper son équipe. Il était certainement comme la plupart des serpentard, arrogant, et l’arrogance impliquait de faire quelques sacrifices, on ne peut pas vraiment se permettre de prendre les autres de haut lorsqu’on en a pas les moyens, et pouvoir clamer sa victoire haut et fort lui aurait permis de prouver au monde entier qu’il était Matthew-le-magnifique. Seulement, c’était un peu raté à présent, loin de faire ses preuves, il avait tiré son équipe vers le fond, jusqu’à ce que celle-ci se dégage d’un geste sec pour enlever le boulet qui les empêchait de remonter à la surface. Seulement, même sans être tiré vers le bas, retrouver leur niveau précédent n’allait pas être chose facile, il leur faudrait travailler dur. Beaucoup de joueurs étaient confrontés à la pression des examens de fin d’année, et il leur était donc impossible de s’investir à cent pourcents, afin de redonner à leur équipe son ancien niveau.

« Ça m’étonnerait, je suis sûr que tu es très douée, peut-être que tu manques juste un peu de pratique, et c’est le cas de tous les serpentard. On s’entraidera et ça ira. »

Et puis, ce n’était pas comme s’il était un professionnel lui aussi, loin de là. Il avait acquis un certain niveau à force d’entrainements, mais était loin d’égaler les joueurs des équipes nationales et n’avait pas la prétention de pouvoir y arriver un jour. Cooper avait l’habitude d’être médiocre dans tout ce qu’il entreprenait et s’en contentait admirablement rien. Son niveau scolaire moyen ne lui avait jamais mis de bâtons dans les roues, et il avait pu continuer tranquillement son chemin sans redoubler. Pourquoi s’embêter à parvenir à la meilleure place, si le minimum convenait ? Par fierté personnelle ? Le jeune homme était loin de penser qu’une bonne note quelconque puisse le satisfaire, elle ne serait pas preuve de son intelligence, ni de son assiduité, mais seulement de son talent pour recopier bêtement ce qu’il avait appris par cœur dans un bouquin, chose qui ne lui servirait probablement dans le monde réel.
C’était un raisonnement étrange pour quelqu’un qui se destinait au métier de professeur, mais il avait tendance à penser que ce qu’il appliquait à lui-même n’était pas forcément applicable aux autres. En effet, la plupart des autres élèves semblaient penser qu’il était très gratifiant d’obtenir d’excellents résultats et les félicitations de ses professeurs. Cooper en revanche, se fichait pas mal de ce que pouvaient penser ses enseignants du moment qu’il le laissait passer dans la classe supérieur et n’insistaient pas trop pour qu’il participer en cours.
Il ne fallait pas trop lui en demander quand même, il n’avait séché aucun cours depuis plusieurs semaines maintenant, et il n’aurait pas pu dire sans mentir que ses semaines de vadrouilles ne lui manquaient pas. Le serpentard n’avait cependant rien contre rester assis sur une chaise à écouter quelqu’un parler tout en essayant de comprendre et en prenant des notes. Cependant, lever la main et répondre aux questions qu’on risquait de lui poser était encore de l’ordre de l’utopie. Il avait eu de la chance de ne pas être confronté à ce genre d’interrogation pour le moment, et il était trop content d’imaginer que ses professeurs savouraient la joie de le voir reprendre le droit chemin pour l’enquiquiner avec des connaissances superflues.

« Il en manque soixante-dix-sept ! On peut le faire ! »

Cooper releva la tête, il s’était soudainement perdu dans ses pensées, et en avait même oublié de continuer à chercher les cartes. Le nombre que lui annonça fièrement sa petite sœur eu au moins l’avantage de lui remettre les idées en place, et il se remit à la tâche sans plus tarder. Lui qui pensait en avoir bientôt terminé avec tout ça, il lui restait encore du pain sur la planche. Le serpent se demandait parfois d’où venait cette étrange lubie. Isis avait pourtant, en apparence, l’air d’une jeune fille équilibrée, et pourtant, elle avait développé une sorte d’addiction tenace pour les objets brillants. Le jeune homme trouvait ça plutôt mignon et amusant en règle générale, mais parfois cette obsession devenait un peu inquiétante. De temps en temps, et même la plupart du temps, sa lubie surpassait tout son quotidien, elle pouvait avoir faim et s’apprêter à aller déjeuner avec lui à la grande salle quand soudain elle croisait un élève avec une carte qu’elle n’avait qu’en deux exemplaires ou quelque chose dans ce genre-là. Elle était alors capable de stopper nette toute activité en deux secondes pour récupérer coûte que coûte son précieux bien. Cooper ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il pourrait bien se passer quand il serait parti, il jouait tout de même un rôle dans le contrôle de son addiction, en lui remettant les idées en place de temps à autre par exemple. La vie entière de la jeune fille était réglée autour de ses fameuses cartes, et il aurait été bon qu’elle en sorte un petit peu pour s’intéresser à autre chose de plus concret et moins superficiel. Cependant, le jeune homme avait bien conscience que du haut de ses quinze ans, la vipère n’avait pas vraiment besoin de s’en préoccuper immédiatement, mais sa folie n’avait pas l’air passagère, malheureusement. Le serpentard savait déjà qu’il garderait un œil sur sa petite sœur même en ayant quitté l’école depuis quelques temps déjà, il était hors de question qu’il la laisse en toute liberté.
Ces quelques minutes de réflexion et de recherches furent profitables puisqu’il se retrouva bientôt avec deux nouvelles cartes en main, même s’il devait bien reconnaitre que la soustraction ne lui redonnait pas le sourire. Comme précédemment, il s’empressa de les rendre à leur propriétaire, avant de se remettre à ses recherches, tâchant tant bien que mal de retenir un soupir.

« Soixante-quinze je suppose, on est pas au bout de nos peines. »

Le jeune homme ne put s’empêcher d’adresser un sourire encourageant à sa petite sœur, il ne voulait surtout pas qu’elle pense qu’il se lassait de ces fouilles improvisées, c’était sans doute le cas, mais il voulait l’aider, et aimait passer du temps en compagnie de la vipère, alors pourquoi ne pas combiner les deux ? D’autant plus qu’Isis semblait être extrêmement heureuse de pouvoir profiter d’une aide plus que nécessaire. La courte étreinte qui suivit en fut la preuve, et bien que surprenante, elle n’en était pas moins gratifiante. Le jeune homme serra maladroitement sa sœur dans ses bras sans trop réaliser ce qu’il se passait, il n’était pas du tout doué pour les marques d’affection, surtout lorsqu’elles étaient si spontanées. Il n’était pas contre, bien au contraire, mais ne savait jamais trop quoi faire de ses bras, ni trop quoi dire. Cette fois-ci, il n’eut pas à s’inquiéter trop longtemps, Isis semblait penser que chaque seconde était une perte de temps pour leurs recherches, et il n’eut qu’à se remettre au travail sans prononcer le moindre mot.
Cooper ne pouvait s’empêcher de compter et recompter dans sa tête, à raison d’une carte toutes les deux ou trois minutes, ils auraient terminé dans…. Un peu moins de deux heures et demi, c’était assez long, mais ils seraient presque à l’heure pour le diner, ou tout du moins, ils ne seraient pas encore en train de braver le couvre-feu, ce qui était une bonne chose, étant donnée la volonté du jeune homme de se fondre dans la masse ces temps-ci.

« Fantastique ! C’est d’accord. Il doit bien rester des elfes en cuisines… »

Alors comme ça, elle était une habituée tout comme lui, enfin, il ne fallait pas avoir visité Poudlard et ses cuisines pour savoir que les elfes étaient préposés aux repas, mais quelque chose dans le ton employé, lui laissait penser qu’elle s’y était déjà rendue. Ca ne l’aurait d’ailleurs pas étonné, il y avait tout un tas d’objets brillants là-bas, et comme elle semblait avoir envie d’emporter son assiette avec elle après chaque repas, il n’aurait pas été étonnant qu’elle choisisse d’aller y faire un tour. Il était aussi fort probable que le serpentard se fasse des idées et que ce soit une simple supposition de sa part, dénuée de toute expérience personnelle.
Cette chasse aux cartes devait vite se terminer, le ventre de Cooper commençait à clamer son mécontentement, ce qui n’était pas étonnant, puisqu’il avait faim en permanence, mais son esprit vagabondait de plus en plus en direction des cuisines, ce qui ne l’aidait pas à se concentrer sur sa tâche actuelle. Il était pourtant conscient de parvenir plus vite à ses fin en accélérant un petit peu le mouvement, mais c’était plus fort que lui, il n’y arrivait plus. Délaissant alors son activité, du moment, il se tourna vers Isis, mais pas pour lui rendre des cartes cette fois-ci.

« T’y es déjà allée ? Dans le cuisines je veux dire. J’ai pas encore eu l’occasion de visiter, j’aimerais pourtant. »

Cette idée le faisait même saliver. Une file ininterrompue de gâteaux en tout genre défilait devant ses yeux, c’était presque un supplice. Pourtant Cooper n’était pas spécialement gourmand en temps normal, même s’il mangeait souvent beaucoup plus que la moyenne. En attendant, il lui restait soixante-quinze maudites cartes à retrouver, et plus il rêvassait, plus il perdait du temps…

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« Ça m’étonnerait, je suis sûr que tu es très douée, peut-être que tu manques juste un peu de pratique, et c’est le cas de tous les serpentard. On s’entraidera et ça ira. »

Isis avait souri, mais se demandait comment il prendrait la chose si d'aventure elle lui annonçait les véritables motifs de son inscription. Peu de chances qu'il adhère... s'il avait toujours toléré sa lubie, il n'était pas à la veille d'ouvrir un commerce d'antiquités. De son côté, cela faisait bien quelques années qu'elle convaîtait le vif d'or, espérant pouvoir saisir au vol la meilleure occasion pour s'en emparer discrètement, lorsque l'attrapeur aurait le dos tourné, et s'enfuir vers le château avec afin de le dissimuler dans sa table d'appoint, parmi des dizaines d'autres pièces. Mais un obstacle s'était dressé sur sa route, Gregory. Ce dernier lui usurpé le poste sur lequel elle avait mis le grappin! Elle en avait par la suite était contrainte de se rabattre au rang de poursuiveuse, ce qui n'était pas pour tout lui plaire. Les tenues étaient déjà loin d'être seyantes, puis le Quidditch demandait un minimum d'efforts physiques, dont elle se serait volontiers passée, craignant plus pour son apparence physique que pour le parcours effectué par le souaffle. Cela aurait été tellement plus simple si elle avait obtenu le poste qu'elle désirait! Elle avait par ailleurs déjà songé à empoisonner Gregory, pas gravement bien entendu, elle ne voulait pas de répercussions ou de fâcheuses conséquences pour elle, mais au moins de manière à ce qu'il soit dispensé de quelques entraînements, de façon à ce qu'elle puisse s'emparer en toute liberté de l'objet de sa convoîtise. Mais s'il n'avait pas autour de lui toute sa myriade d'amis, les choses aurait été moins ardues pour elle. Peu importait, elle ne comptait pas renoncer et avait bien l'intention de s'accaparer le vif un jour ou l'autre... mais tout de même, l'idée de s'entraîner de temps à autre avec son grand frère était séduisante. Peut-être que de fil en aiguille, elle en viendrait à prendre un certain plaisir à jouer, même à califourchon sur un balai en cherchant à se saisir d'un souaffle... mais comment établir la comparaison alors qu'elle n'était que novice en la matière, avec pour seul leitmotiv le désir de s'emparer de la petite sphère d'or ailée? Lui qui avait tant d'années d'expérience en tant que gardien... et qui plus était, il lui avait réellement semblé doué, rien à voir avec son piètre niveau. Par ailleurs, c'était étrange, de le voir à présent le nez dans les bouquins alors qu'il s'était tellement investi...

" Dans ce cas c'est d'accord! Je ferais ce que je peux. Etant donné que nous sommes sans capitaine depuis un moment, ça sera probablement plus pratique pour s'exercer que d'attendre qu'il daigne pointer le bout de son balai. "

Perspective plutôt réjouissante, mais à laquelle elle appréhendait légérement peu désireuse de se ridiculiser. Mais elle savait que quoiqu'il advienne, son grand frère ne s'en embarrasserait pas, peut-être lèverait-il de temps à autre les yeux au ciel en la regardant s'acharner... mais pour l'heure, ils avaient du pain sur la planche. Isis avait l'impression que plus ils amassaient de cartes, plus elles se rarifiaient - ce qui d'un autre point de vue était plutôt logique lorsque l'on y songeait - ce qui ralentissait leur avancée. Il y avait de moins en moins d'exemplaires à chercher, et ces derniers étaient probablement dissimulés dans les recoins les plus sombres et effacés de la pièce... ils allaient devoir redoubler d'ardeur s'ils voulaient rentrer avant le couvre-feu. Mais déterminée, Isis ne comptait pas renoncer. Abandonner ses collections avaient valeur blasphématoire dans son esprit... une chose était sûre, même si elle n'était pas vraiment rancunière, elle ne manquerait pas d'exprimer sa manière de penser à ces Serpentards de sixième année si elle en venait à les croiser. Elle avait songé à égarer par "mégarde" quelques oeufs de Doxys dans leurs affaires... ce serait une vengeance bien méritée, même si elle n'avait pas pour habitude de rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui semblaient prendre un malin plaisir à l'embêter. Ses tendres pièces de collections étaient une proie facile après tout... mais Isis aimait à se persuader que c'était parce qu'ils étaient jaloux, de la voir posséder tant de belles choses. Qui ne pouvait pas aimer ces objets brillants, reflétant l'étendue de sa convoîtise?

« Soixante-quinze je suppose, on est pas au bout de nos peines. »

Le regard de nouveau illuminé à la vue de ses précieuses cartes fraîchement retrouvées, Isis offrit un nouveau large sourire à son grand frère, enthousiaste à l'idée de se rapprocher du but. Probablement était-elle trop optimiste... mais elle sentait que leur objectif commun n'était plus si loin. En persévérant, sa collection serait de nouveau au complet. Sortant des décombres d'une armoire recouverte de poussière un exemplaire de Merlin qu'elle se hâta de ranger avec ses consoeurs, elle étudia du regard le fond de la pièce, qu'elle n'avait probablement exploré que trop brèvement. Sans doute quelques cartes y étaient habilement dissimulées, dans les recoins les plus insoupçonnables, masquées à la vue de tous. La tâche serait ardue... car le nombre de cartes à retrouver diminuait, le nombre de probabilités de cachettes parallèlement. Se déplaçant jusqu'à une sorte de table, du moins ses décombres puisqu'il semblait lui manquer trois pieds et que les empreintes noirâtres laissaient clairement sous-entendre que le meuble avait du supporter quelque chose comme une explosion, Isis entreprit de fouiller parmi le désordre qui y régnait en maître au dessous, mêlant archives et vieilles affaires scolaires au milieu du matériel inutilisable. Quelques unes de ses pièces auraient pu sy trouver... ce fut d'ailleurs le cas puisqu'au terme de quelques minutes elle brandit la carte à l'effigie de Circé, de la même manière d'un trophée. Pour Isis, le meilleur moyen de rassembler sa collection au plus vite consistait à rester positif quoi qu'il advienne, aussi elle faisait de son mieux pour se convaincre elle-même que même à leur rythme, ils y parviendraient. C'était tout ce qu'ils étaient capables de faire, non? Espérer... outre le fait de remuer terre, ciel et salle sur demande pour retrouver les quelques cartes restantes qui s'étaient établies dans les environs.

" Ne dis pas ça, on va y arriver. Je suis certaine que ce n'est... qu'une question de temps. "

De temps... le problème était justement le temps qu'il leur restait, et dont le décompte se réduisait indubitablement, à chaque seconde, chaque minute qu'ils passaient à chercher, chercher encore. Mais Isis s'efforçait tout de même de tenter, plutôt vainement, de dédramatiser leur situation. Après tout, n'était-ce pas elle qui avait entraîné son grand frère dans la même galère qu'elle en le contraignant à l'aider à chercher? Elle ne se sentait pas coupable de l'avoir enrôlé dans une affaire qui ne le concernait pas, avec un autre elle ne se serait pas embarrassée une seconde de jouer à faire naître sa compassion pour l'inciter à l'assister dans ses recherches, mais Cooper était tout de même différent. Pas suffisamment pour qu'elle consente à délaisser ses cartes et devenir enfin raisonnable, elle n'en était pas encore là. Mais elle n'adhérait pas particulièrement à l'idée qu'il se compromette pour l'aider. Certes, il était préfet, mais si d'aventure ils ne parvenaient pas à retrouver toutes les cartes dans les temps? Et si à cause de cela ils étaient pris par le concierge, en flagrant délit de fraude? Par les bijoux de Salazar, elle préférait ne même pas songer à cette éventualité.

« T’y es déjà allée ? Dans le cuisines je veux dire. J’ai pas encore eu l’occasion de visiter, j’aimerais pourtant. »

Isis avait ouvert la bouche, s'apprêtant à raconter en détails son escapade avec Naïa, puis s'arrêta en se souvenant de la tournure qu'avaient pris les événements, plutôt étrange si l'on y songeait, mais pas lorsque l'on connaissait le genre de lubies qui l'abritaient. Elle s'y était rendue dans le but de s'approvisionner en petites cuillères an argent, considérant qu'elle n'en possédait pas suffisamment, et avait fini par élaborer avec son amie un curieux stratagème dans la visée de... kidnapper un elfe. La couleuvre considérait qu'elle n'y pouvait rien, et puis lorsque l'on y songeait, c'était tout à fait divertissant, non? Seulement, il n'était pas certain que son grand frère soit en accord avec cette idée. Mais toutefois, elle n'en était pas moins enthousiaste à l'idée de retourner faire un tour en cuisines avec lui, puisqu'elles avaient été servies comme des reines le jour où elles s'y étaient rendues. C'était même étrange qu'il n'ait pas eu l'opportunité de s'y rendre... pourtant, il arrivait parfois que les entraînements de Quidditch se terminent plus tard que prévu, certains joueurs avaient donc pour coutume de s'y rendre clandestinement. Probablement Cooper ne pas contourner le réglement? Si bien entendu l'accès y était interdit, car n'ayant pas pris la peine de vérifier s'il l'était ou non, cela ne l'avait pas empêchée d'aller y faire un tour. De toute manière, le passage était censé être secret aux yeux de tous, comment pouvait-on donc interdire quelque chose qui n'était pas même connu?

" Parfait, je sais comment ouvrir le passage. J'y suis déjà allée une fois, avec Naïa. Il y avait de l'orage, et... j'avais bien envie d'aller jeter un oeil aux couverts. Mais je suis persuadée que tu vas adorer, il y a des elfes partout et de la nourriture en abondance! "

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" Dans ce cas c'est d'accord! Je ferais ce que je peux. Etant donné que nous sommes sans capitaine depuis un moment, ça sera probablement plus pratique pour s'exercer que d'attendre qu'il daigne pointer le bout de son balai. "

Cooper acquiesça d’un signe de tête, bien trop occupé à regarder sous une immense armoire pour pouvoir faire une phrase correcte. Isis, comme certainement tout le reste de leur équipe semblait commencer à ressentir l’absence d’un guide pour les mener à la victoire. Une équipe ne pouvait pas rester soudée bien longtemps en l’absence d’un réel leader et Matthew en avait été un, bien que très mauvais dans son genre. Ils étaient beaucoup trop nombreux pour pouvoir espérer prendre leurs décisions tous ensembles à l’unanimité. Il leur fallait une figure qui représente l’autorité et qui leur permette de se regrouper autour d’un même but et de l’atteindre. Peut-être qu’une entente commune aurait fonctionné chez les serdaigles ou les poufsouffles, mais chez les serpentards, c’était inconcevable. L’apparente arrogance de la majorité d’entre eux et la mésentente qui existait entre certains joueurs ne laissait pas sa place à un éventuel drapeau blanc. Cooper commençait réellement à croire que sa dernière année de quidditch se solderait par un cuisant échec. Il avait passé toute sa scolarité à s’entrainer pour son grand moment, tout ça pour se retrouver incapable de jouer même contre la plus mauvaise équipe qu’ils pouvaient rencontrer. Quoi que…. Peut-être pourraient-ils encore prétendre à la victoire face aux gryffondors qui non seulement n’avaient pas de capitaine, mais en plus se trouvaient dépourvus d’un certain nombre de joueurs. Mais cette victoire serait bien sans valeur à ses yeux. Il n’y avait aucune gloire à retirer de ce genre de combat totalement inégal et Cooper ne parvenait pas à se réjouir d’être sur le point d’obtenir la troisième place du classement par KO. D’autant plus que la situation pouvait se retourner à tout moment, les rumeurs de vestiaires disaient qu’une gryffondor de cinquième année convoitait le poste de capitaine de son équipe et si la blondinette savait y faire, il était fort probable de voir incessamment sous peu une équipe renaitre de ses cendres et s’élever au-dessus d’eux.
Le jeune homme soupira une secondes fois, déçu par son raisonnement qui était pourtant très réaliste. De toute façon, ce n’était pas à l’ordre du jour, ils avaient encore un peu de temps avant la fin de l’année et pour le moment, ils devaient retrouver ces fichues cartes dans le temps imparti ce qui ne risquait pas de se faire s’il continuait à rêvasser.

" Ne dis pas ça, on va y arriver. Je suis certaine que ce n'est... qu'une question de temps. "

C’était bien ça le problème. Le couvre-feu approchait à grand pas et il leur faudrait bientôt regagner leur salle commune carte de collections ou pas carte de collection. Le jeune homme se demandait déjà comment il allait convaincre sa petite sœur de renoncer à ses recherches pour la ramener à la raison. Il avait beau l’adorer et vouloir faire n’importe quoi pour lui venir en aide, il était inenvisageable pour le serpentard de faire défaut à ses responsabilités et son rôle de préfet implique qu’il se retrouve dans les dortoirs en même temps que les autres élèves. Rester dans les couloirs tard dans la nuit au risque de se faire prendre par le concierge ne l’enthousiasmait pas, il ne se voyait pas du tout attendre bien sagement devant le bureau de la directrice pour être au mieux collé ou au pire renvoyé. Il pouvait aussi inévitablement perdre le rôle qui lui tenait tant à cœur depuis qu’il l’avait piqué à Naïa. Non, ce n’était pas possible, avant le couvre-feu, quoi qu’il puisse se passer, ils seraient tous les deux dans leurs dortoirs ou dans leur salle commune à l’heure indiquée.
Seulement, Cooper ne se voyait pas du tout coller Isis si elle lui résistait et encore moins enlever des points à leur maison qui ne devait déjà pas être la mieux placée pour remporter la coupe. Enfin, ça il n’en savait pas grand-chose, il n’avait jamais été très attentif aux grands sabliers indiquant leurs points. Le jeune homme peinait également à s’imaginer transportant sa petite sœur d’un point A à un point B alors qu’elle se débattait dans ses bras. Déjà parce qu’une jeune fille de quinze ans ne devait pas être un poids plume bien qu’Isis soit très, très loin d’être obèse, mais aussi parce qu’elle ne lui pardonnerait sans doute jamais de lui avoir forcé la main. Cooper ne se voyait pas finir sa scolarité à Poudlard en étant en froid avec l’une des personnes qui comptaient le plus pour lui, c’était inconcevable. Il devait donc lui exposer l’idée doucement afin qu’elle s’y fasse et que leur retour puisse se faire dans le calme et la sérénité.

« Oui, au pire on reviendra demain pour chercher les dernières, elles ne vont pas s’envoler d’ici là. »

Le ton désinvolte qu’il avait adopté tentait de faire glisser agréablement l’information dans l’oreille d’Isis, mais il savait déjà plus ou moins que c’était peine perdue. Peut-être accepterait-elle l’idée sans broncher finalement, mais dans ce cas, il lui serait tout bonnement impossible de fermer l’œil de la nuit et elle serait de retour dans la salle sur demande aux premières lueurs du jour. Cooper ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ses collections étaient réellement toute sa vie et il était donc tout à fait naturel qu’elle soit incapable de les abandonner derrière elle. Seulement, elle n’aurait pas trop le choix dans le cas présent. Ou alors, il fallait espérer qu’ils les retrouvent toutes d’ici la fin de la soirée, et c’était sans doute la meilleure solution.
Cooper s’attela donc de plus belle à ses recherches, soulevant les meubles, se glissant entre les planches qui lui barraient le passage. Il ne put s’empêcher entre temps de pester contre les imbéciles qui lui avaient fait cette farce. Ils auraient tout de même pu tenter un endroit plus ordonné et moins poussiéreux même si ça aurait certainement été beaucoup moins drôle pour eux. De toute façon, le serpentard voyait mal ce qu’ils pouvaient retirer de ce genre de plaisanterie, ils n’étaient même pas là pour les regarder chercher en jubilant face au succès de leur entreprise. Heureusement pour eux d’ailleurs, car ils se seraient probablement déjà retrouvés épinglés sur un des quatre murs qui les entourait s’il s’était trouvés dans les parages.

" Parfait, je sais comment ouvrir le passage. J'y suis déjà allée une fois, avec Naïa. Il y avait de l'orage, et... j'avais bien envie d'aller jeter un œil aux couverts. Mais je suis persuadée que tu vas adorer, il y a des elfes partout et de la nourriture en abondance! "

Avec qui ? Comment ? Pourquoi ? Cooper tenait particulièrement à ce qu’Isis reste loin de ce genre de fréquentations. La cinquième année pouvait être une vraie teigne lorsque l’envie lui en prenait et sa pauvre petite sœur était bien trop influençable pour savoir où s’arrêter. Il était même fort probable que Naïa l’ait entrainée dans l’un de ses plans tordus et qu’elles n’en soient pas ressorties avec brio. Le jeune homme n’aimait pas beaucoup cette idée et appréhendait de plus en plus son départ de plus en plus imminent. Il savait déjà qu’Isis prenait plaisir à se retrouver en compagnie de la pire pimbêche qui soit, et il détestait l’idée, mais c’était moins grave que des plans foireux avec Naïa. Il ne portait pas Scarlett dans son cœur, mais il était évident qu’elle était trop conne pour être dangereuse et il savait que quoi qu’il puisse se passer Isis s’en sortirait indemne même si sa vie familiale était étalée au grand jour. Car c’était bien le pire qu’il puisse se passer, les petites pimbêches dans ce genre pensaient que raconter la vie des gens à qui voulait les entendre était ce qu’elles pouvaient faire de mieux pour occuper leurs journées, mais au moins elles ne faisaient rien contre le règlement et ne risquaient donc pas le renvoi. A choisir, Cooper préférait donc voir Isis en leur compagnie. Mais c’était bien là le problème. Il ne pouvait pas choisir, sa petite sœur ne lui avait jamais demandé de pointer du doigt les « bonnes personnes » ni de lui indiquer quels étaient les amis qu’elle pouvait se permettre d’avoir et elle avait bien raison. La petite vipère vivait sa vie et n’avait aucun compte à lui rendre, le jeune homme en était bien conscient même s’il aurait aimé parfois être un peu plus impliqué dans ses choix.

« Hmm… Avec Naïa dis-tu ? Et qu’est-ce que vous êtes allées y faire ? »

Et voilà, son côté protecteur reprenait le dessus. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir tout savoir de la vie de sa petite sœur. Il ne restait plus qu’à espérer que celle-ci s’en amuse plutôt qu’autre chose…

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"Oui, au pire, on reviendra demain pour chercher les dernières, elles ne vont pas s'envoler d'ici là. "

Isis avait cessé ses recherches entre les planches d'un vieux meuble, encore un, à croire que la salle sur demande avait pris volontairement l'apparence d'une remise pour ne pas leur faciliter la tâche. La jeune couleuvre commençait légérement à paniquer, et les paroles de son grand frère n'avaient en rien apaisé sa crainte de ne jamais toutes les retrouver. Il en restait encore tant! Pourtant, quiconque doué d'une once de raison aurait adopté le même discours que lui, essayant de la convaicre de remettre leurs recherches à plus tard, lorsqu'il ferait jour et qu'il n'y aurait aucune menace de se faire prendre qui leur planerait dessus. Seulement... la sagesse ne faisait pas partie des vertus d'Isis, qui considérait que retrouver ses cartes était prioritaire et que le véto du réglement n'y changerait rien. Il le fallait... rien que l'idée de les imaginer encore là, dispersées de part et d'autres, à la portée de tous... même si tout le monde était couché, ou du moins censé l'être, cela n'excluait en rien le danger qu'encourait ses précieuses cartes. Probablement ne s'envoleraient-elles pas, mais si à l'aube les imbéciles qui lui avaient substituées décidaient de revenir sur les lieux du crime pour les récupérer ou pour mettre la pièce en sens dessus dessous, elle ne se pardonnerait jamais de ne pas avoir pris le temps de toutes les retrouver. C'était un raisonnement un peu tiré par les cheveux, mais la couleuvre préférait envisager tous les cas de figure, et lorsqu'il s'agissait de ses collections elle était toujours sur la défensive. Et puis, il y avait tant de dangers potentiels qui rôdaient la nuit... les fantômes, la chatte du concierge, les petits malins qui faisaient entorse au réglement en montrant qu'ils n'avaient peur de rien, et encore moins de braver le couvre-feu... il y avait tant d'éléments qui pouvaient faire obstacle à sa quête! Si d'aventure l'un d'eux décidait par hasard de se rendre dans la salle sur demande, tombait par hasard sur l'une de ses précieuses cartes et entreprenait par hasard de l'emmener avec lui... cela faisait beaucoup de "par hasard" pour une théorie, mais Isis ne voulait pas prendre le risque de voir quelques unes de ses cartes manquer à l'appel lorsqu'elle les compterait, ce qu'elle faisait soit dit en passant au moins deux ou trois fois par jours. Certes, son grand frère traînait derrière lui ce rôle de préfet, ce qui faisait entrave à ses plans, entre autres de "déborder" légérement sur l'horaire de l'échéance afin de compléter sa collection. D'une part elle ne voulait réellement pas qu'il se retrouve compromis, encore moins par sa faute alors qu'il était venu l'aider sans rien recevoir en retour, mais d'un autre angle l'idée de laisser ses cartes derrière elle lui déplaisait fortement, et elle savait pertinemment que jamais elle ne serait tranquille, du moins pas tant qu'elle ne les aurait pas toutes réunies. Toutefois, le temps jouait contre eux... il devait probablement leur rester entre une heure et une demi-heure pour tout réunir, Isis ignorait combien exactement puisque dans sa précipitation elle avait oublié sa montre à gousset dans son dortoir. Ils devaient à tout prix accélérer si le Serpentard voulait être sorti à l'heure! Autrement Isis aurait beau s'évertuer à négocier, à chercher à attiser sa compassion en lui expliquant le danger qu'encourait ses pauvres cartes abandonnées et égarées dans les recoins sombres de la salle sur demande, à la portée du premier venu qui s'aventurerait dans la pièce avant qu'ils n'aient pu y retourner.

" On ne peut pas les laisser ici... elles ne s'envoleront peut-être pas, mais qui sait quel individu mal intentionné pourrait tomber dessus et s'en emparer, si nous ne sommes pas revenus à temps pour l'en empêcher... et puis... si on dépasse de quelques minutes ce ne sera pas trop grave, enfin un petit peu mais pas trop tout de même... non? "

Son argumentaire n'était pas des plus convaincants, c'était pourquoi elle avait repris ses recherches activement, balayant toutes les parcelles de la pièce des yeux, cherchant à repérer les endroits qu'elle n'avait pas encore explorés. Il en manquait encore bon nombre et les trois qu'elle venait de trouver près de ce qui ressemblait à un télescope démonté ne diminuait pas de beaucoup la quantité de cartes encore introuvables. C'était bien là le problème, plus elle en amassait, plus elles semblaient se faire rares, ce qui faisait qu'il était encore moins évident de les retrouver au milieu de ce désordre. N'importe qui d'autre aurait probablement renoncé à l'y aider, c'était pourquoi elle ne pouvait qu'admirer son grand frère et les efforts qu'il faisait pour sa persévérance dans cette entreprise. Il était tellement gentil de l'aider à retrouver les pièces de sa collection... d'ordinaire, les autres Serpentards la dévisageaient étrangement à cause de sa lubie. Mais justement, Cooper... était différent des Serpentards en général, du moins de l'idée souvent justifiée que les autres se faisaient d'eux. Ses préoccupations du moment le prouvaient, étant donné que même lors des périodes d'examen l'on voyait rarement des Serpentards se promener un manuel de quoi que ce soit à la main ou même passer plus d'une heure à la bibliothèque. Et pourtant, c'était principalement à cela qu'il semblait attelé en ce moment, étant donné qu'Isis peinait à le voir entre ses révisions.

" Hmm... avec Naïa, dis-tu? Et qu'est-ce que vous êtes allées y faire? "

Isis s'arrêta lorsqu'un détail la frappa. Son grand frère avait eu une relation avec Naïa... qui par ailleurs s'était mal terminée. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il y avait entre eux désormais, mais puisqu'il avait parlé d'elle quelques instants auparavant, en faisant référence à ses entraînements de Quidditch avec la Rosenberg, elle n'avait pas pris de pincettes. Pourtant, cette histoire avait eu un impact plutôt douloureux sur le Serpentard, qui par la suite s'était éloigné de tous ses amis, d'elle également, à la différence qu'il était un peu revenu vers elle, à son grand plaisir. S'entendaient-ils de nouveau bien, à présent? Plus encore, leur relation pouvait-elle reprendre là où elle s'était arrêtée? D'un côté ce n'étaient pas les affaires d'Isis, mais d'un autre elle brûlait d'envie de savoir ce qu'il en était, quoiqu'un peu réticente si d'aventure ils devaient se remettre ensemble. Il avait beaucoup souffert de leur rupture, et elle ne voulait pas de nouveau le voir dans cette passe là. Toutefois, pour ce qui était de leur escapade... après tout elles n'avaient rien fait de mal, du moins rien de trop mal, si ce n'était qu'elles avaient envisagé de mettre les voiles avec un elfe pour l'emmener dans leur dortoir. Autrement, elles avaient surtout passé le temps attablées à discuter de choses et d'autres, un verre de jus de citrouille en main et une part de tarte dans l'autre. Elle ne voulait pas non plus donner à son grand frère l'impression qu'une fois qu'elle échappait à sa vigilance elle se comportait en scélérate de la pire espèce ou s'adonnait aux excentricités les plus tordues, du moins davantage que ses collections. Naïa lui était plutôt sympathique, l'ironie qui se dégageait de ses paroles la faisait souvent rire, mais il était vrai que la Rosenberg était loin d'être connue pour être une sainte-nitouche, Cooper était très probablement le mieux placé pour le savoir. Toutefois, en dehors de ces deux Serpentards, Isis ne recherchait pas beaucoup la compagnie de ses congénères reptiliens, peut-être à l'exception de Livy. Puisque les jumeaux étaient partis, elle préférait en général se retrouver en compagnie de Scarlett, désieurse d'apprendre les dernières nouvelles à l'ordre du jour et de pouvoir un jour marcher sur ses traces puisqu'elle trouvait son aînée très talentueuse, sur de nombreux points.

" Oh, pas grand chose. On a discuté, mangé du gâteau, puis on a vu des elfes et on a essayé de les emmener avec nous. C'était très sympathique. Mais toi, si tu me parlais de la fille aux livres? "

Isis, toute satisfaite, était ravie d'avoir trouvé le moyen de faire d'une pierre deux coups. Non seulement elle était parvenue à fondre le sujet des cuisines et de l'elfe en parlant de leur escapade comme d'une promenade de santé, mais en plus elle avait su habilement détourner le sujet pour s'informer en toute innocence sur l'étrange lien qui semblait unir son grand frère à la rousse de Gaichiffon, et que la couleuvre était décidée à suivre de près. Adressant un sourire angélique au Serpentard, elle continuait toutefois ses recherches en balayant des doigts le sol à la recherche d'une éventuelle carte en train de traîner, mais prêtant une oreille non moins attentive à la réponse qu'il lui ferait, espérant qu'elle aurait droit à tous les détails. Après tout, elle les avait déjà vu bon nombre de fois ensemble, cela méritait éclaircissement.

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" On ne peut pas les laisser ici... elles ne s'envoleront peut-être pas, mais qui sait quel individu mal intentionné pourrait tomber dessus et s'en emparer, si nous ne sommes pas revenus à temps pour l'en empêcher... et puis... si on dépasse de quelques minutes ce ne sera pas trop grave, enfin un petit peu mais pas trop tout de même... non? "

Cooper haussa les épaules. Il s’attendait à ce type de réaction de la part de sa petite sœur et aurait été bien plus surpris qu’elle accepte de partir sans même lutter un petit peu. Mais le serpentard gardait tout de même espoir. Il était impossible qu’il reste hors du dortoir après le couvre-feu et laisser Isis toute seule en pleine nuit dans la salle sur demande l’était encore moins. Non pas qu’il pensait que quelque chose de néfaste pouvait se produire, mais il ne parviendrait pas à dormir en sachant que sa petite sœur était toujours en train de fouiller les moindres recoins de la pièce à la recherche de ses précieuses cartes. Cependant, Cooper ne capitulait pas. Il se doutait bien qu’à force de patience et de paroles sages, il parviendrait à lui faire entendre raison. Ou pas, d’ailleurs mais même s’il devait la trainer par les pieds dans les couloirs menant au cachot et rester assis à côté de son lit toute la nuit, Isis dormirait dans son dortoir, un point c’est tout. Bien sûr, la quatrième année ne manquerait pas cette belle occasion de bouder, jusqu’à ce qu’il lui ramène un bijou ou une énième carte pour sa collection et qu’elle lui saute au cou comme à son habitude. Il faut dire que le serpentard commençait à bien la connaitre. Leur relation durait depuis un moment déjà, et bien qu’ils s’entendent très bien en général, il leur arrivait de temps à autre de se disputer pour des broutilles. Cooper avait donc trouvé au fil des années, de petits stratagèmes pour éviter que leur mésentente ne dure trop longtemps et devait reconnaitre qu’il se débrouillait plutôt bien en fin de compte. Une longue discussion au sujet des cartes l’attendait quoi qu’il arrive, c’est pourquoi il reprit la parole d’un ton calme et posé sans la moindre pointe d’agacement. S’il devait la convaincre autant que ça se passe dans le calme et la sérénité. Dans le cas contraire, il aurait été simplement plus simple de l’assommer directement.

« On est dans la salle sur demande Isis, il y a vraiment, très, très, très, très, très peu de chance que quelqu’un tombe dessus, je t’assure. On peut pas utiliser un sortilège d’attraction pour tes cartes ? »

Le plus simple restait quand même de retrouver toutes les cartes avant le moment fatidique. Ils étaient des sorciers tout de même ! Si aucun moyen magique ne pouvait les aider à retrouver les cartes à quoi pouvait bien leur servir la pratique de la magie ? C’était dans des cas comme celui-ci que leur enseignement pouvait s’avérer utile car dans la vie de tous les jours, Cooper pouvait admirablement bien s’en passer si besoin. C’était d’ailleurs assez étrange pour quelqu’un ayant toujours connu le monde magique et pas du tout le monde moldu. Pourtant, il lui arrivait assez souvent d’oublier sa baguette et il ne s’en rendait pas toujours compte, se contentant d’un regard surpris lorsqu’il constatait qu’elle était encore sur son lit alors qu’il avait passé la journée à Pré-au-Lard. De plus lors des activités quotidiennes, il n’avait pas non plus le réflexe magie. Ses parents s’imaginaient que c’était à cause de l’interdiction de pratiquer la magie en dehors de Poudlard, mais Cooper ne s’imaginait pas, même adulte avoir forcément à utiliser la magie pour le moindre petit détail. Faire la vaisselle et le ménage ne l’avait jamais dérangé plus que ça. Il lui arrivait parfois, bien sûr de rechigner un peu, mais c’était l’occasion pour lui de laisser vagabonder son imagination pendant qu’il effectuait toutes ses tâches avec un automatisme déconcertant. C’était sans doute le propre de l’enfant unique. Il n’y avait pas de roulement parmi les différentes activités de maison et c’était à lui seul de s’occuper de tout ce qu’il y avait à faire lorsqu’il rentrait chez ses parents. Il était assez souvent de mettre la main à la pâte, trouvant que sa mère se tuait bien assez comme ça à l’ouvrage pour ne pas s’en rajouter encore un peu plus. Son père n’avait jamais été très présent, et ne le serait sans doute jamais, il était donc hors de question de compter sur son aide. Le serpentard était d’ailleurs convaincu de son inattention pour sa femme même lorsque son fils se trouvait trop loin pour lui prêter main forte.
Ce n’était pas vraiment la question actuellement. Il n’avait pas rejoint Isis pour lui faire part de ses problèmes de famille qu’il préférait éviter quelle que soit la personne qui se tenait en face de lui. Dans le cas contraire, sa petite sœur aurait sûrement été l’une des premières informées puisqu’il la considérait inévitablement comme un membre à part entière de sa famille. Le jeune homme avait toujours voulu avoir un frère ou une sœur et l’incapacité de ses parents à lui donner ce qu’il désirait l’avait poussé à transférer cette affection fraternelle sur une autre personne, et en l’occurrence sa petite quatrième année remplissait admirablement ce rôle. C’était sans doute le caractère unique de cette relation qui le poussait à surprotéger autant sa petite sœur, et il n’avait peut-être pas tort sur ce coup-là.

" Oh, pas grand-chose. On a discuté, mangé du gâteau, puis on a vu des elfes et on a essayé de les emmener avec nous. C'était très sympathique. Mais toi, si tu me parlais de la fille aux livres? "

Si elle pensait que dévier la conversation sur le sujet Bonnie allait faire passer inaperçu la bombe qu’elle venait de lâcher, elle se trompait. Kidnapper un elfe ? C’était ce qu’elle avait trouvé de mieux à faire ? Cooper n’en croyait pas ses oreilles. Ça ne l’étonnait pas franchement de Naïa qui prenait un malin plaisir à braver au moins une fois chacune des règles de l’école, il lui était même arrivé de la rejoindre dans ses bêtises en tout genre, qui parfois pouvaient s’avérer assez drôle, il fallait bien le reconnaitre. Seulement, pour Isis c’était totalement différent. Elle se devait de faire la différence entre le bien et le mal et donc de ne pas kidnapper des êtres humains, que ce soit des scarabées, des autruches, des bébés humains ou des elfes. Oh bien sûr, s’il commençait directement à lui faire des reproches. Isis dirait simplement que c’était pour s’amuser et qu’elle comptait le remettre à sa place dans les plus brefs délais. Mais c’était là le problème. C’était un être vivant pas un vulgaire objet. Certes, ils étaient faits pour les servir et Cooper était bien contente de les avoir sous la main pour retrouver son repas tout préparé à chaque fois qu’il se rendait dans la Grande Salle, mais ce n’était pas une raison pour les maltraiter. Le serpentard n’avait jamais été un grand militant pour la libération des elfes. Il considérait que si jamais leur condition ne leur plaisait pas, ils étaient doués de paroles et par conséquent assez intelligent pour faire entendre leur voix. Mais entre souhaiter les placer sur le même pied d’égalité qu’un sorcier et leur apporter un peu de considération, il y avait de la marge et le jeune homme supportait très mal qu’Isis ne soit pas capable de faire preuve d’un peu de tolérance. Certes, elle n’avait peut-être pas eu cette idée toute seule, sûrement pas d’ailleurs, et elle était assez influençable pour se laisser aller à ce genre de méfaits, mais elle lui avait révélé la nature exacte de sa bêtise sur le ton de la conversation, sans la moindre trace de culpabilité.

« Vous avez essayé de quoi ? »

Cooper avait aussi essayé de garder un ton neutre. Il voulait avoir le déroulement exact des opérations avant de prendre position. Peut-être réagissait-il trop durement avec sa petite sœur. Après tout, lui aussi avait fait des bêtises, certaines plus graves que d’autres et n’avaient pas eu un élève d’une année supérieure sur le dos, lui disant à quel point il se comportait d’une manière irresponsable. Il n’était d’ailleurs pas sûr d’apprécier que ce genre de remarques s’adresse à lui. Il n’aimait pas qu’on s’adresse à lui avec un air supérieur et encore moins qu’on puisse lui donner des leçons à l’exception de ses professeurs dont c’était le métier. Il avait donc bien de la chance qu’Isis ne réagisse pas très mal à ses nombreux reproches. Cooper avait bien conscience de chercher à toujours contrôler la vie de la petite cinquième année, mais elle venait malheureusement de lui prouver qu’il lui était impossible de baisser sa garde sans qu’elle fonce tête baissée dans le premier obstacle qui s’offrait à elle. Cette triste constatation lui donnait encore moins envie de l’abandonner l’année prochaine, mais il n’avait pas vraiment le choix et devait se contenter d’observer avec désespoir qu’il était incapable de tirer les ficelles et qu’elle seule était maitresse de ce qu’elle ferait de sa vie. Somme toute, ce n’était pas plus mal pour Isis qui allait elle aussi devoir s’habituer à vivre un peu moins avec lui, il était donc nécessaire qu’elle apprenne dès maintenant à faire ses propres choix et donc ses propres erreurs, mais Cooper avait beaucoup de mal à voir les choses sous cet angle.
Cependant, il pouvait jouer au grand-frère sévère autant qu’il ne voulait, ça n’annulerait pas la question que venait de lui poser Isis. Celle-ci ne l’aurait pas dérangé il y a encore quelques jours ce cela, mais sa jalousie lorsqu’il avait vu Bonnie partir en compagnie d’Oliver le taraudait de plus en plus, et il n’était pas sûr de pouvoir répondre correctement à sa question. Cela dit, il se devait d’essayer, il était plus qu’évident qu’Isis ne le laisserait pas filer comme ça.

« Euh… Eh bien. Si tu veux vraiment tout savoir, je lui ai demandé de m’aider à réviser mes ASPICs parce que la masse de travail me paraissait insurmontable et qu’elle est vraiment très intelligente. Du coup on passe beaucoup de temps ensemble et on s’entend bien. »

Le serpentard avait fait bien attention d’éviter tout le champ lexical de l’amitié. A part leurs entrevues quotidiennes à la bibliothèque, les deux jeunes gens n’avaient pas beaucoup de choses en commun et se connaissaient à peine. Enfin, Cooper commençait plus ou moins à comprendre qui était la jolie rousse, mais il n’était pas sûr que la réciproque soit vraie. Il avait toujours l’impression de parler beaucoup et de l’embêter royalement alors que seule sa timidité devait la pousser à rester un peu réservée. D’autant plus qu’il devait bien reconnaitre qu’il y avait eu du changement depuis leur première rencontre. Bonne semblait nettement plus à l’aise et ça faisait plaisir à voir. Cependant, la question de l’amitié ou d’une toute autre relation de quelque nature que ce soit en dehors du travail n’avait jamais été abordée, c’est pourquoi il lui était difficile d’apporter une véritable réponse à sa petite sœur. Il fallait maintenant espérer qu’elle le comprenne…

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« On est dans la salle sur demande Isis, il y a vraiment, très, très, très, très, très peu de chance que quelqu’un tombe dessus, je t’assure. On peut pas utiliser un sortilège d’attraction pour tes cartes ? »

La question interpela Isis. Quoi qu'il advienne et peu importait à quel point la salle sur demande était fréquentée par les élèves en temps normal, elle ne voulait tout de même pas prendre le risque d'abandonner ses pauvres cartes à leur triste sort. C'était un sort bien trop cruel pour les éléments de sa collection adorée, il fallait donc qu'elle les sorte de ce capharnaüm, et ce au plus vite. Néanmoins, à bien y réfléchir, la question du sortilège d'attraction méritait d'être posée. Par les bijoux de Salazar, c'était même une idée intéressante lorsque l'on y songeait. Seulement, la jeune couleuvre était en quatrième année et abordait seulement cette notion en cours de sortilèges et enchantements. Son professeur avait organisé une session d'entraînement afin qu'il y parviennent plus rapidement, le but de la manoeuvre consistait à attirer une tasse sans la faire tomber au moyen d'un Accio. Et si la majorité de sa classe avait échoué dans un vacarme de porcelaine brisée, Isis était bien trop concentrée sur la tasse en question, nourrissant le désir de l'ajouter à sa collection personnelle pour prêter attention à l'exercice, ce qui lui avait valu d'être réprimandée par son enseignante. Au final, elle connaissait la formule, mais ses connaissances à ce sujet s'arrêtaient là étant donné qu'elle ne l'avait jamais mise en pratique. Se tournant vers Cooper qui devait probablement le maîtriser puisqu'il avait trois ans de maîtrise de plus qu'elle et qui n'aurait probablement aucune difficulté à l'effectuer, elle s'était demandée si l'incantation serait assez efficace pour que toutes ses cartes retournent auprès de leur propriétaire, comme animées par un étrange magnétisme. Seulement... serait-il apte à les visualiser dans son esprit? Si elle les connaissait sur le bout des doigts et qu'elle était capable de réciter tous les noms illustres qui composaient sa collection, leur nombre d'exemplaires et les circonstances dans lesquelles elle les avait obtenues, elle doutait que ce soit le cas de son grand frère. Il fallait pourtant bien trouver une solution...

" Je ne sais pas vraiment... on est en train de les apprendre en ce moment, en sortilèges. Je connais la formule mais je n'ai jamais essayé. Tu y arriverais, toi? "

Il fallait tourner sa question dans un certain sens, il était bien sûr évident qu'il y parvienne, du moins c'était ce qu'Isis songeait. Seulement, il restait encore tant de cartes à retrouver... elle n'avait pas le nombre exact en tête puisqu'elle avait cessé de les recompter, mais une estimation rapide lui permit de savoir qu'il en restait encore une bonne soixantaine avant que le compte ne soit bon. Et entre temps, il y avait des chances pour que les autres élèves soient reconduits dans leurs dortoirs respectifs... il semblait pourtant logique qu'un sortilège puisse arranger une situation comme celle-là. Seulement, la couleuvre ignorait si pour cela, ils devaient visualiser les recoins dans lesquels elles étaient dissimulées. Il fallait espérer que cela fonctionne, c'était peut-être là le seul moyen dont ils disposaient pour réunir sa précieuse collection! Autrement il allait leur falloir continuer de chercher dans le temps imparti dont ils disposaient... et Cooper n'approuverait sans doute pas l'idée de prolonger leur temps de recherche. Il aurait raison, certes, mais le côté matérialiste d'Isis l'emportait toujours sur sa raison, si bien qu'elle avait recommencé à remuer le sol en espérant apercevoir quelques cartes rescapées qu'elle s'empressait de fourrer avec les autres. Sans l'aide de son grand frère, elle n'en aurait certainement pas retrouvé la moitié... il lui restait certes toujours l'option de récupérer toutes les économies qui lui restaient dans sa tirelire hippogriffe et d'aller racheter à Honeydukes tout leur stock de Chocogrenouilles. Etant donné qu'elle n'aimait pas les grenouilles, cela impliquait qu'il y aurait ensuite quelques centaines d'amphibiens en chocolat en train de se promener un peu partout dans l'enceinte du château pendant qu'elle amassait ses cartes... mais la perspective de renoncer à ses anciennes pièces de colelction pour en acquérir de nouvelles ne lui plaisait pas, puisque ces dernières avaient derrière elle une histoire qui leur était propre, du moins aux yeux d'Isis.

« Vous avez essayé de quoi ? »

Raté, si elle avait voulu que son aveu passe inaperçu... son grand frère était un peu trop perspicace à son goût lorsqu'elle s'efforçait de dissimuler ce qu'elle avait fait, visiblement en vain. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, cela faisait bien des années à présent qu'il était responsable pour deux. Il avait toujours été le grand frère qu'elle n'avait jamais eu et l'avait toujours remise dans le sens de la marche lorsqu'elle déviait un peu, soit animée par sa lubie des collections ou tentée par les idées parfois sordides qui lui naissaient. Et l'épisode des cuisines s'était déroulé une fois de plus, à son idée. Elle avait toujours pensé que ce serait très drôle d'avoir un elfe dans leur dortoir, Naïa avait deviné ses pensées et elles avaient toutes les deux entrepris d'arriver à leurs fins. Dans sa tête, la jeune couleuvre était persuadée que tout se passerait dans la joie et la bonne humeur, ayant tendance à songer que tout lui était acquis ; la Rosenberg était plus âgée qu'elle et elle était convaincue de pouvoir lui faire confiance à ce niveau là, certaine qu'elles avaient les choses bien en main. Au final les choses s'étaient déroulées un peu différemment de ce qu'elles avaient décidé au début, mais Isis trouvait qu'elles s'étaient bien amusées. Ce qui allait être en revanche bien moins amusant serait de raconter les circonstances exactes de cet épisode à son grand frère qui allait très certainement la réprimander. Elle ne voulait pas qu'il soit fâché contre elle, il fallait qu'il sache qu'elle n'avait eu que de très bonnes intentions et tout se passerait pour le mieux.

" C'était mon idée, je me suis dit que ça pourrait être drôle d'avoir un elfe dans notre dortoir. On n'allait pas lui faire de mal, puis on serait allées le rendre après... " avait-elle commencé en prenant un air abattu. " Tu es fâché contre moi? "

L'idée selon laquelle Cooper cesserait par la suite de lui adresser la parole commençait à réellement lui faire peur. Il fallait absolument qu'elle réussisse à le convaincre qu'elle n'avait vraiment pas voulu faire preuve de méchanceté ou quoi que ce soit d'autre, aussi elle baissa les yeux d'un air coupable, se mordillant la lèvre inférieure pour montrer qu'elle regrettait. Pas d'être allée en cuisines et de s'être divertie ainsi, mais elle s'était peut-être laissée un peu trop emportée par sa joie à l'idée de faire connaître le dortoir reptilien aux elfes de maison. Heureusement qu'elle avait pu détourner la conversation à son avantage de manière à atténuer un peu la gravité de son acte... il fallait espérer qu'il soit sensible à son regard désolé et à son air de chien battu. Et puis c'était ainsi l'opportunité de le faire parler de la fille aux livres avec qui il semblait passer beaucoup, beaucoup de temps. Isis était un peu jalouse, n'aimant pas beaucoup partager son grand frère avec une autre fille, mais veillait à ne pas le laisser entrevoir. Qui plus était, lors de leur altercation, la Serpentard lui avait paru assez suspecte au vu de ses innombrables connaissances, la couleuvre avait même envisagé l'idée selon laquelle cette fille était à la tête d'une sorte de secte et qu'elle essayait d'enrôler Cooper afin de l'initier au culte des livres et ce n'était pas pour tout lui plaire.

« Euh… Eh bien. Si tu veux vraiment tout savoir, je lui ai demandé de m’aider à réviser mes ASPICs parce que la masse de travail me paraissait insurmontable et qu’elle est vraiment très intelligente. Du coup on passe beaucoup de temps ensemble et on s’entend bien. »

Isis venait de voir toutes ses idées de manigances de la part de l'autre Serpentard se dissoudre, mais n'avait toujours pas démordu, déterminée à lui trouver tous les torts du monde. Cette fille était certainement plus dangereuse qu'il n'y paraissait sauf qu'elle semblait être la seule à s'en être rendue compte. Seulement, comme cette dernière était plus âgée qu'elle et maîtrisant bien plus de notions de sorcellerie qu'elle n'aurait du, elle ne pouvait pas y faire grand chose. C'était une affaire qui la préoccupait, mais elle n'avait plus qu'à espérer que Cooper sache ce qu'il faisait... c'était tout de même un peu frustrant pour la jeune couleuvre de le voir s'enfermer chaque jour un peu plus dans la bibliothèque en compagnie de cette fille dont elle ne savait au final pas grand chose, si ce n'était qu'elle connaissait des sortilèges que le programme voulait que l'on n'apprenne qu'une année au dessus.

" Et tu y arrives? " répondit-elle en feignant d'être occupée par sa recherche de cartes, tout en prêtant une oreille attentive au Serpentard, laissant croire qu'elle était moins intéressée par sa réponse qu'elle ne le laissait paraître. " Je veux dire... avec elle. "

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" Je ne sais pas vraiment... on est en train de les apprendre en ce moment, en sortilèges. Je connais la formule mais je n'ai jamais essayé. Tu y arriverais, toi? "

Cooper se souvenait parfaitement de cet horrible épisode alors qu’il se trouvait dans les couloirs avec Naïa. Il avait voulu attraper les oreilles à rallonge du dortoir de Roxanne et s’était lamentablement planté, laissant à la cinquième année le soin de briller à sa place et qui plus était de se moquer ouvertement de son incapacité à réutiliser un sortilège enseigné des années auparavant. Certes, cette fois-ci, tout était très différent. Les cartes d’Isis ne se trouvaient pas à des kilomètres de lui et en plus il s’était mis au travail ce qui le dispensait normalement d’échouer avec un sortilège aussi basique. Quoi qu’il arrive il était fort peu probable qu’il n’arrive pas à un minimum de résultats avec cette technique et même s’il n’attrapait que deux ou trois cartes, ce serait au moins ça de gagné. Les recherches manuelles étaient tout de même particulièrement longues. Le couvre-feu approchait à grand pas et il était inévitable que la sortie se fasse dans les larmes si toutes les cartes n’étaient pas bien au chaud dans son sac, prêtes à rejoindre leur emplacement habituel dans le dortoir. Et puis, il ne pouvait pas décemment dire à sa petite sœur qu’il était incapable de lui apporter son aide ou tout du moins d’essayer. Elle risquait de penser que ses précieuses collections ne l’intéressaient pas autant qu’il voulait le lui faire croire et qu’au final, il serait sûrement ravi de s’en débarrasser. Fort heureusement, ce n’était absolument pas le cas. Si les cartes d’Isis n’avaient évidemment pas la même importance pour les deux serpentards, Cooper se faisait un devoir de s’y intéresser puisqu’elles étaient depuis un moment maintenant, le centre de son existence. Bien entendu, il n’était pas sûr d’apprécier que de simples objets forment son petit monde, mais il savait qu’elle serait bien incapable de l’entendre s’il commençait à tenter de le lui faire comprendre. Le serpent n’était pas un grand amoureux des disputes, et celle-ci était presque inévitable s’ils venaient à aborder sérieusement le sujet. Le jeune homme tenta donc de se concentrer et de passer en revue les précieuses cartes qu’il avait pu apercevoir si souvent pendant son enfance, malheureusement, il lui paraissait impossible de toutes les retrouver, certains visages lui paraissaient encore assez flous, mais après tout, les miracles pouvaient exister.

« Je ne vois pas forcément à quoi elles ressemblent toutes, mais je peux essayer, et tu pourras chercher le reste si je te montre comment ça marche. Accio cartes d’Isis. »

Cooper attendit quelques instants avant de voir avec plaisir un bout de la collection d’Isis se reconstituer. Elles bougeaient trop rapidement pour qu’il puisse tenter de les compter, mais il se retrouva bientôt avec un petit paquet de cartes dans les mains, qu’il tendit fièrement à son amie afin qu’elle regarde elle-même si la pêche avait été fructueuse. Le serpentard était convaincu de ne pas avoir réussi son sortilège à la perfection, mais la recherche qu’il leur restait à faire lui paraissait maintenant beaucoup moins insurmontable.
Il pouvait donc maintenant se détendre un peu et sortir du rôle de préfet coincé et à cheval sur le règlement pour s’intéresser de plus près à la vie de sa petite sœur. Il devait bien reconnaitre qu’il lui accordait beaucoup moins de temps que d’habitude, et même s’il était normal de faire passer ses études avant le reste, il ne pouvait s’empêcher de se le reprocher. Isis avait pris l’habitude de se reposer sur lui en toute circonstance et elle ne devait pas forcément apprécier qu’il ne soit pas là quand elle avait besoin de lui. Cependant, Cooper savait que c’était un mal pour un bien, c’était au moins l’occasion de tenter un éloignement progressif puisqu’il ne serait plus là l’an prochain pour l’empêcher de faire des bêtises. Malheureusement, sa petite sœur semblait vouloir lui prouver à tout prix qu’elle n’était pas prête à se passer de lui puisqu’elle enchainait les bêtises dès qu’il avait le dos tourné. Le jeune homme n’avait pas vraiment envie de partir non plus, mais personne ne lui laissait réellement le choix et Isis aurait pu gentiment lui faire comprendre qu’il pouvait avoir confiance en elle au lieu de l’enfoncer.

" C'était mon idée, je me suis dit que ça pourrait être drôle d'avoir un elfe dans notre dortoir. On n'allait pas lui faire de mal, puis on serait allées le rendre après... Tu es fâché contre moi? "

Son idée ? En plus. Isis s’enfonçait donc de jour en jour. Bientôt, il lui faudrait avoir un traceur autour du cou et Cooper se retrouverait dans son dortoir avec des dizaines d’écrans enregistrant les moindres de ses faits et gestes et couinant quand ses pensées prenaient la mauvaise direction. Seulement, c’était impossible. Isis devait vivre sa propre vie sans être épaulée en permanence avec Cooper. De toute façon, si le jeune homme devait un jour se marier, avoir des enfants et donc une vie de famille, il pourrait difficilement imposer la présence de sa sœur, qui ne l’était même pas en réalité, à l’ensemble de sa nouvelle petite famille. Certes, pour Cooper les liens de sang apportait peu. Dans son esprit, Isis restait sa petite sœur tout comme l’aurait pu être un autre enfant porté par sa mère. Le jeune homme ne pouvait qu’être ravi d’avoir fait la connaissance de la petite vipère. Elle comblait admirablement bien le manque qu’occasionnait l’absence d’enfants de son âge qu’il avait connu lorsqu’il était encore chez ses parents. C’était peut-être pour cette raison qu’il redoutait de devoir l’abandonner. Après tout, elle n’était pas réellement sa sœur et si elle l’oubliait et finissait par se détacher complétement de lui, rien ne l’obligerait à faire marche arrière pour lui revenir. Il n’avait pas encore planté un panneau à côté d’Isis indiquant qu’elle lui appartenait et quoi qu’il en soit ce n’était pas le cas. Le jeune homme appréciait qu’elle puisse trouver d’autres amis et remplir sa vie de la manière qu’il le voulait mais il n’était pas tout à fait sûr d’apprécier l’idée que Naïa soit sa nouvelle meilleure amie, et il n’avait apparemment pas tort.

« Bien sûr que je suis fâchée Isis. Tu te rends compte de ce que tu dis ? Voler un elfe ? Vraiment ? C’est stupide et immature. »

Ce n’était pas vrai en réalité. Il était certes un peu déçu de constater qu’il ne pouvait pas faire confiance à sa petite sœur, mais il n’arrivait jamais à se mettre en colère bien longtemps que ce soit contre Isis ou contre quelqu’un d’autre. Cependant, si son faux air réprobateur permettait à Isis d’intégrer l’idée qu’elle n’avait pas bien agi, il voulait bien le conserver un peu plus longtemps. Voler un elfe était bien la chose la plus stupide qu’elle ait tenté ses quatre dernières années. Il restait juste à espérer qu’elle n’ait pas réussi à mettre son projet à exécution et que celui-ci ne soit pas caché dans une malle au fin fond du dortoir. Enfin, si ça avait été le cas, elle aurait certainement profité de ce petit moment spécial confessions pour l’ajouter à la masse de choses qu’il avait encore à lui reprocher. En réalité, Cooper trouvait son initiative légèrement amusante, même s’il n’appréciait pas du tout qu’elle l’ait eu elle-même. Il y a encore quelques mois, il aurait même adhéré au projet avec joie et aurait passé de nombreuses heures supplémentaires en retenue à le regretter. Mais pour le moment, il évitait les heures de colles comme la peste, histoire de ne pas perdre un temps précieux qui pouvait être nettement plus profitable lorsqu’il travaillait en compagnie de Bonnie. C’était justement ce sujet que semblait vouloir aborder Isis à présent. Cooper ne savait pas vraiment où elle voulait en venir. Qu’y avait-il à savoir en réalité ? Pas grand-chose si ce n’était qu’ils étaient des partenaires de travail.

" Et tu y arrives? Je veux dire... avec elle. "

Sa question n’était pas plus claire que le reste. Elle pouvait avoir un tas de significations différentes et il n’était pas sûr de savoir l’interpréter correctement. Etait-ce une question sur la relation qu’il entretenait avec la jeune fille ? Il ne voyait pas comment elle avait pu être au courant de…. De quoi d’ailleurs ? Ils n’étaient même pas de vrais amis, c’était une relation purement professionnelle basée sur une entente cordiale tout simplement. Mais peut-être que ce n’était pas du tout ça qu’elle voulait savoir, il était plutôt logique qu’elle se demande s’il pensait réussir ses examens. Après tout, elle aussi devait être préoccupée par ce qu’il allait se passer à la fin de l’année lorsqu’ils devraient se séparer. Il leur resterait encore les vacances d’été où ils pourraient se voir quand bon leur semblerait, puis les choses deviendraient certainement très compliqué et ils ne se verraient qu’en coup de vent de temps en temps. Le jeune homme détestait cette façon de voir les choses, mais il devait bien reconnaitre qu’il n’y avait rien de plus réaliste à envisager pour le moment. Il n’était d’ailleurs pas sûr d’avoir très envie de savoir ce qu’Isis pensait de son côté. Tant qu’ils n’abordaient pas le sujet, la fin de l’année paraissait moins proche et moins réelle, malheureusement, il leur faudrait bien avoir une sérieuse discussion à ce sujet, et ce, très prochainement.

« Mes révisions avancent bien, si c’est ce qui t’inquiète. »

Cooper avait tenté de paraitre à l’aise et sûr de lui, mais l’avancée de ses révisions impliquaient forcément qu’il réussirait sans doute et ses ASPICs et son départ n’en deviendrait que plus certain. S’il avait laissé Isis croire qu’il serait encore à Poudlard l’année suivante, sa soudaine assiduité devait réduire ses espoirs à néant, et il n’était pas sûr que ça lui plaise beaucoup…

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« Je ne vois pas forcément à quoi elles ressemblent toutes, mais je peux essayer, et tu pourras chercher le reste si je te montre comment ça marche. Accio cartes d’Isis. »

Emerveillée, Isis observa une bonne dizaine de cartes, comme animées par un magnétisme inconnu, attirées jusque dans la main de Cooper. Ce n'était pas une somme colossale, mais cela leur ôtait déjà une épine du pied. Ravie, elle se mit à songer que tout espoir n'était pas perdu et elle sortit aussitôt de la poche de la cape qu'elle avait négligemment nouée autour de sa taille sa baguette. Peut-être que si le Serpentard était parvenu à en trouver autant sans parvenir à se les visualiser, elle pouvait arriver à en trouver d'autres malgré sa maîtrise imparfaite du sortilège. Ce ne devait pas être bien compliqué... il suffisait d'imprimer dans son esprit la plupart des cartes, y penser suffisamment fort et prononcer le sortilège d'une voix distincte. C'était l'occasion ou jamais de mettre ce sortilège en application, finalement, puisqu'elle était trop distraite pour essayer en classe. Elle ne perdrait rien à essayer... et puisque Cooper était parvenu à en trouver un bon nombre, la moindre des choses était de tenter à son tour. Bientôt, toutes ses cartes seraient réunies et ils pourraient regagner leur salle commune sans encombre, effectuant un détour par les cuisines pour se remplir l'estomac, sans craindre de faire entorse à un point du règlement. Ainsi, son grand frère n'aurait pas à manquer à ses obligations et elle pourrait dormir paisiblement, sachant toutes ses cartes réunies, méticuleusement empilées près de son oreiller afin que personne n'ait dans l'idée de remettre en œuvre cette mauvaise plaisanterie. Brandissant sa baguette, elle se concentra de toutes ses forces sur les portraits miniatures de chacune de ses pièces de collection.

" C'est déjà un bon début, je ne garantis rien mais je vais essayer aussi. Accio cartes! "

Tandis qu'un lot de cartes venait de sortir d'un recoin de la pièce, soigneusement dissimulé, Isis les recueillit dans sa main gauche tandis qu'elle regardait aux alentours afin de vérifier de quelques unes de ses pièces n'étaient pas quelque part. Entreprenant alors de les compter, elle était en train de se demander si elle n'avait pas fait une bêtise en faisant part à son grand frère de son escapade aux cuisines. Certes elle n'adhérait pas à l'idée de lui mentir, mais elle préférait prendre le risque de "déformer la réalité" plutôt que de le voir partir. Et s'il cessait de lui parler? Et s'il lui tournait le dos? Brusquement effrayée par cette idée, Isis commençait un peu à paniquer. Elle n'avait pas un seul instant mesuré les conséquences de son acte et regrettait de ne pas l'avoir fait plus tôt, ne supportant pas l'idée que son seul repère dans Poudlard se mette à l'éviter comme la peste. Elle ne se sentait pas réellement coupable quant à ce qu'elle l'avait fait, elle avait été très enthousiaste à l'idée de mettre en œuvre ce projet qui avait mûri dans son esprit tandis qu'elle discutait avec Naïa et l'aurait probablement refait si elle en avait eu l'occasion. Seulement, si cela incluait de perdre Cooper, c'était autre chose. Vers qui se tournerait-elle lorsqu'elle aurait besoin de quelqu'un à qui parler? D'un côté elle appréciait Naïa mais ce n'était pas exactement ainsi qu'elle aurait décrit une oreille attentive. Scarlett était également pour elle un modèle, mais ce n'était pas pareil qu'avec le Serpentard. Quant aux jumeaux, ils étaient partis, et elle avait la nette impression de les avoir perdus pour de bon. Si lui aussi s'en allait, elle n'était pas certaine de pouvoir tenir le coup.

« Bien sûr que je suis fâchée Isis. Tu te rends compte de ce que tu dis ? Voler un elfe ? Vraiment ? C’est stupide et immature. »

En réalité, Isis se fichait bien d'avoir l'air stupide et immature, mais les paroles du Serpentard avaient eu sur elle beaucoup plus d'effet qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Elle avait eu raison, il lui en voulait et il allait partir, lui aussi. Sentant les larmes lui venir aux yeux, elle s'assit, repliant ses genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. Elle n'aimait pas du tout la tournure que prenaient les événements, et si d'aventure il se mettait à refuser de lui parler, elle allait commencer à réellement mal le vivre. Que pouvait-elle faire pour qu'il oublie tout? Elle n'allait tout de même pas lui jeter un maléfice d'amnésie, déjà parce qu'elle ne connaissait pas la formule et ensuite parce qu'elle ne voulait pas qu'il oublie jusqu'à chaque parcelle de son existence, malgré leur sujet de discorde. Puisque l'amadouer ne fonctionnait pas, il ne restait plus qu'à se répandre en excuses jusqu'à ce qu'il consente à oublier ce fâcheux incident.

" Je suis désolée! Je ne voulais pas mal faire... je ne veux pas que tu te fâches, je ne le referais plus jamais, je te le promets! "

Les lèvres tremblantes, elle avait relevé la tête vers lui afin de guetter sa réaction. Elle pouvait toujours se mettre à pleurer, mais peut-être tournerait-il les talons avant qu'elle n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit... ça s'annonçait mal, en tout cas, et il allait lui falloir du temps avant de pouvoir obtenir son pardon. Espérant que le sujet de la fille aux livres lui permettrait de passer à autre chose, elle s'était recentrée dessus, toutefois curieuse d'en apprendre davantage sur la relation qui l'unissait à son grand frère. Légèrement possessive, elle n'était pas certaine de beaucoup adhérer à cette proximité, mais puisqu'elle n'avait pas son mot à dire à ce sujet, elle écouta simplement ce qu'il avait à lui dire.

« Mes révisions avancent bien, si c’est ce qui t’inquiète. »

D'un côté c'était une bonne chose, mais d'un autre... bien sûr, elle avait envie qu'il réussisse, mais cela impliquait qu'il la quitterait prochainement, en même temps qu'il franchirait à contresens les portes de Poudlard. Elle ne souhaitait pas le voir redoubler, mais disons que la perspective de l'avoir auprès d'elle une année supplémentaire, aussi stupide et égoïste soit-elle, ne lui était pas désagréable. Baissant de nouveau la tête, elle formula à mi-voix seulement.

" Alors tu vas... partir? "

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'Le Hasard' : 6

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" C'est déjà un bon début, je ne garantis rien mais je vais essayer aussi. Accio cartes! "

Seule une petite poignée de cartes atterrit dans la main de sa petite sœur, mais qu’importe. Ça allait déjà beaucoup plus vite comme ça et à ce rythme, ils auraient peut-être terminé à temps pour se rendre dans la Grande Salle au lieu de devoir faire un tour dans les cuisines. C’était une perspective intéressante qui méritait qu’on s’y penche de plus prêt. Cooper s’apprêta donc à faire un deuxième essai, il y restait encore forcément des cartes qu’il avait déjà vues. Isis les lui avait de toute façon, déjà toutes montrées au moins une fois et même s’il n’en avait pas un souvenir tout à fait exact, il était tout à fait capable, en se concentrant un peu de toutes les retrouver. Sa petite sœur ne lui en voudrait sûrement pas s’il ne réussissait pas à tout retrouver. En général, Isis n’était pas très exigeante avec lui, si elle avait eu envie de lui en vouloir pour quoi que ce soit, elle aurait eu de nombreuses raisons de le faire. Seulement, elle se contentait de rester la gentille jeune fille qu’il avait toujours connu. Cooper se demandait parfois si elle n’avait pas un peu tendance à l’idéaliser, c’était probablement le cas puisque sa propre famille ne lui donnait pas pleinement satisfaction, mais elle avait forcément tort. Nul n’était parfait, et il devait lui arriver aussi d’être à la hauteur. Le serpentard leva sa baguette une nouvelle fois prêt à retenter l’expérience, avec, il allait l’espérer, un peu plus de succès cette fois.

« Tu es douée. Accio cartes ! »

Sa petite sœur l’impressionnait parfois. Elle venait seulement d’apprendre le sortilège et parvenait sans aucun problème à le réussir dans une situation moins évidente que celle des exercices effectués en cours. Enfin, Cooper avait bien sûr omis de lui dire que le sortilège aurait pu abimer ses précieuses cartes, de peur qu’elle refuse catégoriquement d’essayer. Si l’une d’entre elles s’était retrouvée coincée entre deux meubles, il aurait très bien pu la déchirer au lieu de la récupérer et Isis aurait probablement fait une attaque. Le serpentard réussissait non sans mal à comprendre la manière dont réfléchissait Isis, il avait eu beaucoup de mal à classer ses priorités, puisqu’elles étaient tout autres que celles des jeunes filles de son âge. Elle avait quoi ? Quatorze ? Quinze ans ? Elle aurait dû penser aux vêtements, aux garçons, aux sorties entre copines et à ses études mais pas à trouver un maximum de cuillères en argent, des cartes de collection ou plein de choses brillantes. Enfin, pour les bijoux ça passait encore, elle pouvait presque passer pour quelqu’un de normal si elle venait à dire qu’elle adorait se couvrir de parures brillantes, mais pour le reste c’était une toute autre histoire. Seulement, Cooper ne se voyait absolument pas commencer cette discussion avec sa petite sœur. Si Isis se mettait rarement en colère, il y avait fort à parier que ce ne serait pas le cas cette fois-ci. Tout ceci lui tenait bien trop à cœur pour qu’elle se permette de le laisser tomber même si c’était lui qui lui demandait. L’histoire des cuisines prouvaient cependant que tout ceci avait quelque chose de malsain. Voler un elfe que ce soit pour l’étudier ou l’ajouter à sa collection était quelque chose de complétement stupide, et Isis devait absolument le réaliser. Cependant, Cooper se sentait réellement incapable de faire preuve d’autorité, il avait réussis à lui faire comprendre qu’il n’approuvait pas ce genre de comportement, mais la voir recroquevillée sur elle-même le culpabilisait légèrement. Il ne voulait pas qu’elle se sente mal même s’il y avait de quoi, mais il ne pouvait pas revenir sur ce qu’elle venait de dire sans qu’il soit sûr qu’elle était intégré la leçon.

" Je suis désolée! Je ne voulais pas mal faire... je ne veux pas que tu te fâches, je ne le referais plus jamais, je te le promets! "

Cooper hésita avant de tendre la main vers sa petite sœur pour qu’elle se relève. Il ne savait pas si elle jouait la comédie ou si elle faisait exprès, mais dans les deux cas c’était plutôt efficace. Le jeune homme n’était absolument pas doué pour la rancœur et il n’allait pas commencer maintenant à essayer l’impossible. Et dire qu’il voulait une famille nombreuse plus tard. Comment allait-il s’y prendre s’il était incapable de faire preuve de sévérité ou même de punir ses propres enfants ? Il faudrait qu’il trouve quelqu’un pour faire preuve d’autorité à sa place, mais le divorce devenait si courant maintenant qu’il était fort possible qu’il se retrouve tout seul à un moment ou à un autre. Finalement, l’idéal était peut-être de prendre un chien finalement, quoi que dans ce cas-là aussi il devrait faire preuve d’un minimum de sévérité et il n’était pas sûr d’en être tout à fait capable. Finalement, il aurait peut-être dû se rabattre sur des perruches ou autres volatiles qui auraient été une simple présence pour lui et ne lui aurait pas non plus demandé un vrai changement d’attitude. Enfin, tout le monde pouvait changer en réalité et il aurait probablement bien évolué d’ici-là. Il ne comptait pas non plus fonder une famille dans les deux prochaines années loin de là, il avait tellement de choses à faire avant. Il avait d’abord toutes ses études à faire et à trouver un métier qui lui convienne. Il y a encore peu de temps, il pensait partir loin de Londres, loin de ses parents et loin de Poudlard, en étant sûr qu’il n’y aurait personne pour le regretter mis à part Isis. Seulement, ce n’était plus le cas à présent. Il s’était réellement rendu compte qu’il voulait réussir, continuer à voir ses amis, sortir, s’amuser et faire quelque chose de concret de sa vie. Ça n’allait probablement pas être simple, mais ça valait le coup d’essayer.

« J’espère bien. Je ne t’en veux pas tu sais, j’aimerais juste que tu réfléchisses un peu avant d’agir. »

Il fallait ajouter qu’il ne serait pas toujours là pour veiller sur elle, mais c’était faux, complétement faux. Il n’avait pas besoin d’être dans la même pièce que sa petite sœur pour lui venir en aide. Se dire qu’il ne pourrait plus jouer son rôle comme il avait l’habitude de le faire depuis maintenant quatre ans ne lui plaisait absolument pas. Cooper n’avait pas besoin de savoir ce qu’il ferait l’an prochain pour être convaincu que les choses allaient changer, c’était tellement évident. Il ne pourrait plus bondir de son lit en se disant qu’il avait oublié de lui dire quelque chose de très important. Il ne pourrait pas passer la voir à l’improviste en étant pertinemment sûr qu’il ne la dérangeait absolument pas. Ils seraient obligés de prévoir en permanence leurs rendez-vous, elle serait obligée de sortir de l’école à chaque fois et lui de faire le trajet de Londres jusqu’à Pré-au-Lard. Peut-être qu’ils le feraient régulièrement au début, puis leurs occupations respectives prendraient certainement le dessus et ils se verraient de moins en moins. Pourtant, elle aurait toujours la même place pour lui, mais ce ne serait plus la même chose. Seulement, il ne savait pas encore ce qu’Isis pensait de tout ça parce qu’il avait toujours évité le sujet comme la peste, mais l’échéance approchait à présent et il faudrait bien qu’ils affrontent la dure réalité.

" Alors tu vas... partir? "

Que pouvait-il réellement répondre à ça ? Que oui il allait partir et qu’il ne pourrait plus jamais revenir qu’elle avait encore trois longues années à passer à l’école et qu’elle ne pourrait pas compter sur lui pendant tout ce temps. Il pouvait lui promettre de passer tout le temps qui lui restait à l’école en sa compagnie et qu’ils avaient encore les vacances pour pouvoir se voir et passer du temps ensemble, mais ça ne changerait rien à l’issue finale. Il se contentait tout simplement de la retarder de peur de voir les événements le dépasser. Il n’était pas capable de se rassurer lui-même alors comment pouvait-il prétendre pouvoir rassurer les autres ? Il était bien sûr tout à fait capable de positiver et de faire croire à tout le monde que rien n’allait changer que ce serait simplement comme s’il avait décidé de quitter le dortoir pour en trouver un autre. Seulement, ça aurait été se mentir à lui-même et aux autres, il aurait simplement voulu avoir un peu plus de temps pour réfléchir. Il avait voulu quitter Poudlard il y a un bout de temps, partir vivre sa vie, voyager voir du pays, et maintenant qu’il était obligé de partir, il voulait tout simplement rester ici une ou deux années de plus. Enfin, ce n’était pas forcément ce qu’il allait dire à Isis pour le moment, il devait déjà lui montrer qu’il n’était pas angoissé pour qu’elle ne soit pas non plus et ça n’allait pas être évident.

« Oui, c’est ce qui arrive en général lorsqu’on est en dernière année. Je ne peux pas me permettre de redoubler pour rester avec toi. Mais on continuera à se voir le plus souvent possible. »

Il n’était absolument pas convaincu par ce qu’il venait de dire mais ça ne sonnait pas si faux que ça en réalité. Il n’était pas sûr de ce qu’il allait devenir mais il savait au moins ce qu’il voulait et il allait tout faire pour l’obtenir.

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'Le Hasard' : 4

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« Tu es douée. Accio cartes ! »

Toute enthousiaste, Isis contemplait ses cartes avec ravissement. A ce rythme-là, il était certain que les choses avançaient nettement plus vite qu'à la main, probablement ne leur restait-il plus qu'une trentaine de cartes et des poussières à retrouver... mais une chose était certaine, ils approchaient du but et cette idée ne la rendait que plus optimiste encore pour la suite. C'était plus amusant que prévu en fin de compte, peut-être aurait-elle du essayer plus souvent alors les petits objets qu'elle égarait dans sa chambre, en période de vacances. Généralement, elle passait son temps à les chercher un peu partout, à les compter pour être certaine de ne pas en oublier, pendant que ses soeurs la regardaient faire les yeux levés au ciel. Ses parents ne s'embarrassaient même plus de cette lubie, trop obnubilés par l'employé au ministère que Clare avait ramené, et qu'elle nommait avec une pointe de fierté dans la voix, son "raccourci qui lui garantirait une place de choix au Magenmagot", ou plutôt le nouveau sujet de discorde de la famille. Désintéressée, Isis ne leur prêtait en général plus aucune attention et préférait bien davantage se recentrer sur ses collections. Or, ses étagères seraient sans aucun doute magnifiquement ornées lorsqu'elle rentrerait de Poudlard ces vacances avec son butin de l'année... avec toutes les pierres et les cartes qu'elle avait amassées, elle pouvait être fière d'elle. Cela dit, elle n'avait pas vraiment prévu ce contretemps, ou que l'on vienne l'importuner en répandant ses précieuses pièces de collection partout. Et dire que si son grand frère n'était pas venu l'aider, elle ne les aurait probablement pas retrouvées avant le lendemain, et seul Merlin savait ce qui pouvait leur arriver entre temps... si les élèves dormaient, elle ne pouvait pas en dire autant des fantômes. Enfin n'importe qui de communément équilibré dirait sans complexe que dans l'immensité du château, les probabilités selon lesquelles un spectre pouvait tomber "par inadvertance" sur une de ses cartes en l'espace de quelques heures n'étaient pas bien élevées... mais Isis préférait envisager tous les cas de figures et savait qu'elle ne serait pas tranquille tant qu'elle n'aurait pas mis la main sur l'intégralité de sa collection. Si seulement ils avaient pu tout attraper d'un coup! Seulement, ils n'y parvenaient que par poignée, Cooper certainement parce que pour lui il n'était pas aisé de se les visualiser, et elle parce qu'elle trouvait toujours quelque chose de plus intéressant à faire plutôt que de se montrer attentive en cours de Sortilèges. Néanmoins, son grand frère l'aidait beaucoup, sans lui elle ne serait jamais arrivée jusqu'ici. Et dire qu'il aurait du réviser au lieu de perdre son temps à l'aider... un peu coupable, Isis se mit à se concentrer de toutes ses forces, se centrant sur toutes ses cartes dans leur intégralité, en espérant que le sort leur soit favorable.

" J'espère que ça sera la bonne, avec toutes celles qu'on a trouvées on devrait bientôt arriver au bout! Accio cartes! "

S'ils ne tardaient pas à toutes les réunir, ils pourraient aller manger sans rencontrer d'encombre et regagner leur salle commune sans faire d'entorse à un seul point du réglement. Une chose était sûre, elle pourrait remercier avec gratitude le Serpentard pour l'avoir assistée dans ses recherches, sans lui elle ne voulait même pas imaginer ce qui serait advenu de ses précieuses cartes. Et puis au fond, avec ses révisions pour ses ASPICs, ils n'avaient plus beaucoup le temps de se voir, aussi elle était heureuse de pouvoir profiter de sa présence, même en ces sinistres circonstances de perte de ses cartes, qui avait à ses yeux valeur de la tragédie de l'année. Probablement devait-il penser qu'elle exagérait, mais elle n'imaginait pas une seconde se passer de ses pièces de collection, autrement c'était tout un univers qu'elle verrait s'effondrer. Après tout, elle aimait beaucoup lui parler de tout et de rien, peut-être comprenait-il sa détresse... enfin elle l'espérait, parce qu'en cette période il semblait plus avoir à faire avec les manuels scolaires et les grimoires, ce qui avait tout d'abord étonné la couleuvre avant qu'elle ne se fasse à l'idée que son grand frère était devenu un adepte des études.

« J’espère bien. Je ne t’en veux pas tu sais, j’aimerais juste que tu réfléchisses un peu avant d’agir. »

Isis était profondément soulagée, néanmoins elle prit soin de ne pas montrer son enthousiasme trop rapidement, au risque de le voir arquer les sourcils et se demander si elle regrettait réellement son acte. Savoir qu'il ne lui en voulait pas la rassurait, elle n'imaginait plus quoi faire si d'aventure il lui avait tourné le dos... elle était prête à lui promettre tout ce qu'il voulait pour que cela n'arrive pas. L'idée qu'il ne se mette à la détester n'était pas du tout pour tout lui plaire, et elle se voyait mal se mettre à ramper en se répandant en excuses, en espérant qu'il daigne la pardonner. Réfléchir avant d'agir... en théorie il n'y avait pas de problème à cela, c'était simplement que lorsqu'il y avait un objet de collection à la clé, il lui arrivait de se sentir pousser des ailes. Elle n'avait pas précisément établi la distinction entre un objet et un elfe, peut-être son côté matérialiste l'emportant sur sa raison, aussi elle ne voyait pas vraiment le mal qu'il y avait à essayer d'"emprunter un elfe pour aller le remettre à sa place ensuite". Et puis Naïa était plus âgée qu'elle, elle savait très certainement ce qu'elle faisait, il n'y avait pas de doute sur la question.

" D'accord, c'est promis. On oublie tout? " demanda-t-elle timidement.

Certes, Isis avait un don pour tout arranger à sa sauce, seulement elle ignorait si cela fonctionnerait avec son grand frère. Le principal était qu'il ne s'embarrasse pas de cette histoire et qu'il ne cesse pas de lui adresser la parole à cause de sa bêtise, il avait déjà coupé les ponts quelques années plus tôt après sa rupture, et même s'il n'avait finalement pas tardé à revenir elle ne voulait pas prendre le risque de le voir la quitter à nouveau. Elle ne l'avait pas vraiment bien vécu la première fois, elle serait certainement désemparée s'il revenait à jouer les cavaliers seuls parce qu'il était en colère contre elle surtout pour quelque chose d'aussi insignifiant qu'un simple expérience avec un elfe...

« Oui, c’est ce qui arrive en général lorsqu’on est en dernière année. Je ne peux pas me permettre de redoubler pour rester avec toi. Mais on continuera à se voir le plus souvent possible. »

Aussi logique que puisse paraître sa réponse, Isis n'aimait pas cette idée. Certes, lorsqu'il partirait, il y aurait toujours Scarlett, puis Naïa, plus Livy, ainsi que de nombreuses autres personnes qu'Isis trouvait très sympathiques mais qui finalement ne seraient pas les mieux placées pour la remettre sur le droit chemin. Effectivement son grand frère ne pouvait pas éternellement être derrière elle, il faudrait bien un jour qu'elle se prenne en main et même si elle était certaine de pouvoir acquérir cette autonomie lorsqu'il serait parti, le savoir éloigné ne lui plaisait pas. Il avait toujours été présent... comment évolueraient les choses lorsqu'il ne le serait plus? Certes, comme il le disait il serait stupide qu'il redouble parce qu'égoïstement elle voulait le garder près de lui. Après tout, comme il le disait ils continueraient à se voir, même si cela se limitait aux vacances d'été... toutefois il aurait quitté le château, ce ne serait donc plus pareil qu'avant. Elle ne savait même pas où il irait, elle n'avait pas osé le lui demander...

" Je sais... mais c'est dur. Tu seras loin. Tu m'écriras? " demanda-t-elle avec une lueur dans les yeux.

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'Le Hasard' : 6

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" J'espère que ça sera la bonne, avec toutes celles qu'on a trouvées on devrait bientôt arriver au bout! Accio cartes! "

Encore une petite poignée de cartes. Ils étaient tous les deux aussi peu doués pour les sortilèges d’attraction. C’était un bien triste constat, peut-être qu’au bout d’une vingtaine de tentatives, ils parviendraient à réussir un de leurs sortilèges correctement. Finalement, si quelqu’un les surprenait, ils pouvaient prétexter une séance d’entrainement intensif qui leur aurait pris toute leur soirée. Il était même fort probable que leur punition en soit allégée voire inexistante s’ils présentaient les choses de cette façon. Leurs professeurs les pousseraient forcément à poursuivre ce travail collectif, fortement bénéfique pour leurs examens futurs. Mais il fallait tout de même songer à rester crédible. Cooper n’était pas devenu le plus grand bosseur de tous les temps et même s’il prenait ses études un peu plus au sérieux, il était fort peu probable qu’il passe la nuit la tête plongée dans un bouquin à tenter de combler les nombreuses lacunes qu’il avait accumulées ces dernières années. Enfin, il serait sûrement dans cet état-là quelques jours avant les examens, mais le laps de temps qui lui restait lui suffisait à profiter pleinement de ses nuits de sommeil pour le moment. Il avait certainement été une marmotte dans l’une de ses vies antérieures, ça n’aurait rien eu de surprenant puisque son lit était certainement ce qu’il préférait dans le château. Ça ne le dérangeait pas d’y passer plus de douze heures d’affilées et ça désespérait un certain nombre de ses camarades de dortoir. Le château aurait pu s’écrouler au beau milieu de la nuit, ça ne l’aurait probablement pas réveillé. En attendant de pouvoir aller retrouver son lit justement, il fallait qu’ils finissent de trouver toutes les cartes et il fallait reconnaitre qu’ils manquaient cruellement de conviction, peut-être que la concentration leur faisait défaut ?

« Bon, espérons que cette fois-ci sera la bonne. Accio cartes ! »

Il fallait espérer que cette fois-ci, le compte était bon. Il tendit à Isis ce qu’il avait récupéré en espérant qu’elle lui annonce pile poil le bon nombre même s’il avait de sérieux doutes à ce sujet. Il n’était toujours pas capable de toutes les reconnaitre. Il se demandait comment elle-même se débrouillait d’ailleurs. Comment parvenait-elle à se souvenir du nombre exact de cartes qu’elle possédait ? Et même sans cela, elle semblait savoir exactement quelles cartes elle possédait en double, en triple ou en quadruple exemplaire ce qui ne manquait pas de l’étonner à chaque fois. A moins qu’elle tienne des comptes exacts ou s’amuse à les étudier chacune au millimètre près tous les soirs avant de dormir, il ne voyait pas franchement comment elle pouvait se débrouiller. Oui, ça devait être ça. Isis devait avoir une sorte de cahier avec des dessins de tous ses objets de collections avec une photo, quelques lignes pour caractériser la pièce et le jour où elle l’avait trouvé. Cooper refusait de croire que sa petite sœur puisse avoir une aussi bonne mémoire pour toutes ces choses qui n’avaient finalement pas tant d’importance, même s’il savait pertinemment qu’à ses yeux c’était loin d’être négligeable. Il avait toujours tendance à minimiser son obsession pour éviter de devoir la considérer comme un réel problème d’ordre psychologique. Car ça s’en rapprochait un peu finalement. C’était bien plus qu’un simple passe-temps ou une lubie. Mais comme d’habitude, il était totalement inutile qu’il y réfléchisse puisqu’il n’en parlerait pas quoi qu’il arrive. Il était plus utile de se concentrer sur cette histoire de cuisine et de kidnapping d’elfes qui était pour le moins problématique, bien qu’Isis semble réaliser ses erreurs à présent.

" D'accord, c'est promis. On oublie tout? "

Cooper sourit bien malgré lui. Isis savait très bien comment faire pour qu’il craque extrêmement rapidement. Pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé de jouer les grands-frères sévères, prêt à la réprimander comme il se devait, mais en plus de ne pas être très doué pour jouer ce rôle au naturel, il fallait qu’elle vienne le titiller pour l’en empêcher. Tant pis, il ne se referait pas aujourd’hui. Finalement, ses parents avaient sans doute été bien inspiré de ne pas lui donner un frère ou une sœur même si c’était totalement involontaire de leur part, se faire écraser par ses frangins n’aurait pas forcément été très agréable pour lui et c’était ce qui n’aurait pas manqué de se produire. D’autant plus qu’il n’aurait pas sa mère poule pour lui et même si elle lui tapait bien trop souvent sur le système, il se voyait difficilement sans elle. Liz lui avait bien souvent servi de bouclier entre lui et son père et c’était probablement pour cette raison qu’il avait encore la tête sur les épaules aujourd’hui. Son père n’aurait pas manqué d’imaginer les pires techniques de tortures qu’il puisse mettre en pratique pour le faire entrer dans le droit chemin, et il était bien conscient qu’il devait son apparent bonheur uniquement à sa génitrice. Peut-être était-il tout simplement un peu trop dur avec son père, finalement il avait fait une grosse erreur mais devait probablement l’avoir assez payée à l’heure qu’il était. Seulement, Cooper ne parvenait pas à lui pardonner aussi facilement qu’il allait le faire pour Isis et c’était bien malheureux.

« Pour cette fois, si tu veux, mais je ne serais pas aussi sympa si tu recommences. »

Il avait tenté de faire preuve d’un minimum de sévérité pour montrer que cette histoire n’était pas aussi facile à effacer qu’elle l’aurait voulu mais il en avait été bien incapable malheureusement. Au moins, il pourrait crier haut et fort qu’il était un piètre acteur et un piètre menteur. Ça pouvait lui être utile si un jour quelqu’un se permettait de remettre en doute sa franchise. Il était probable qu’il attende encore des jours, des mois ou des années avant que ça n’arrive mais c’était une très bonne façon de tenter de trouver le côté positif de la situation. Et puis, il ne se remettait pas de la bêtise de sa petite sœur. Kidnapper un elfe ! Franchement ?! Comment avait-elle pu avoir une idée aussi stupide toute seule ? Cooper craignait même qu’elle ait envisagé un instant de sortir son tube de colle pour le placer gentiment parmi les autres objets qu’elle avait ramassé à droite à gauche. C’était une bonne question d’ailleurs. Où trouvait-elle tout ce qu’elle gardait précieusement dans son dortoir ? Il était fort peu probable qu’elle dépense des sommes folles en vêtements et bijoux dans l’espoir d’avoir avec elle une quantité impressionnante de pièces uniques. Peut-être se les faisait-elle offrir tout simplement, mais elle n’avait probablement pas assez de fêtes d’anniversaires pour emmagasiner tous les objets qu’elle possédait déjà, elle avait donc une technique bien à elle pour réussir ce genre d’exploit et il mourrait d’envie de lui demander ce que c’était. Seulement, ce serait pour une autre fois. Apparemment, Isis semblait trouver plus agréable d’aborder la douloureuse question de son départ et bien qu’il ne soit pas persuadé d’avoir envie d’y répondre maintenant, il n’avait plus vraiment le choix.

" Je sais... mais c'est dur. Tu seras loin. Tu m'écriras? "

Ecrire… Etait-ce réellement la bonne solution ? Une lettre était tellement différente qu’un tête à tête. Il était difficile de mettre sur papier ce que l’on avait envie de dire à haute voix en général, et il aurait probablement du mal à lui dire exactement tout ce qu’il voulait dans une seule petite lettre. Il trouverait ça frustrant d’arriver en bout de page avec encore une tonne de choses à dire sans pour autant pouvoir continuer de plus belle. Ou peut-être le pourrait-il en lui envoyant non pas un, mais trois hiboux par jour, capable de supporter le poids du courrier qu’ils auraient à transmettre. Enfin, peut-être se faisait-il des idées. Il était également possible que les études supérieurs soient une source inépuisable de regrets et que Poudlard et ce qu’il avait vécu là-bas lui manque au point qu’il néglige le présent. Ca arrivait à certaines personnes sans qu’elles s’y attendent vraiment, alors pourquoi pas à lui ? Mieux valait ne pas y penser et surtout ne pas le dire à haute voix. Il voulait à tout prix que sa petite sœur pense qu’il partait serein alors qu’en vérité, ce n’était pas le cas du tout. L’avenir lui avait toujours fait peur mais lorsqu’il passait d’année en année à Poudlard, ça restait assez répétitif pour faire taire ses appréhensions. Cependant, c’était très différent cette fois-ci, il n’y aurait pas de deuxième chance, ni de retour en arrière possible, il n’aurait pas non plus Bonnie pour lui fignoler un copieux programme de révisions, il serait complétement seul et ce n’était pas du tout pour le réjouir.

« Toutes les semaines si ça peut te faire plaisir. Je ne serais pas si loin que ça, tu sais. Je pourrais venir te voir. »

Pas vraiment. Ce serait à elle de venir le voir, il y aurait comme une barrière infranchissable entre eux que Cooper détestait déjà alors qu’elle n’était même pas encore en place.

Spoiler:

Le membre 'Cooper O'Connor' a effectué l'action suivante : Le Hasard

'Le Hasard' : 5

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