*Le temps commençait à se réchauffer, les jours se prolongeaient petit à petit, le printemps serait bientôt parmi nous & cela se voyait dans le comportement de quasiment la totalité des gens de Poudlard. Tous sauf moi en fait, toujours égale à moi même, je me moque de savoir que c'est bientôt le printemps, que les fleurs vont éclore une nouvelle fois, que cela va bientôt être la saison des amours ... non en fait c'est faux, je ne m'en moque pas, je suis déjà blasée d'avance. Pourquoi le suis-je ? Tout simplement parce que les hormones vont être en pleine ébullition & que je vais devoir supporter les gloussements des filles, les attitudes stupides & niaises des garçons, leurs roucoulements constants. Je vais devoir être spectatrice de leurs démonstrations d'amour, leurs baisés fougueux, leurs bécotements constant, leurs pleures si l'autre ne veut pas d'eux. Bref, ça va être un vrai carnage pour mes yeux & je n'y tiens pas plus que ça. En plus, allez comprendre, encore une fois je vais devoir subir des attaques de mâles en manques qui visiblement attirés par mon côté "mystérieux", vont tenter de me faire du rentre dedans. Non mais combien de fois faudra-t-il leur dire que ce n'est pas un "côté mystérieux" mais plutôt un côté "je vous méprise, vous n'êtes rien à mes yeux que de vulgaires êtres insignifiants", enfin pour eux ça veut certainement dire la même chose. Triste.

Pourquoi avais-je décidé de faire un tour dehors moi déjà ? Pour profiter du beau temps qui s'offrait à nous ? J'en doute, j'aime ma peau pâle, elle est très bien comme ça, je n'ai pas besoin de me poser sur l'herbe & de me tourner comme une crêpe pour ressembler à un caramel. En plus c'est une perte de temps énorme de faire ce genre de chose, c'est ennuyant à souhait & ça te colle un cancer les trois quart du temps. Non pas que ça me dérange qu'ils trépassent rapidement, mais personnellement, je préfère choisir une autre mort, plus rapide & moins douloureuse. Non mais de toute façon ce n'était pas pour ça que j'étais sortie, donc on s'en fout des midinettes qui s'offrent au soleil pour ressembler à des tomates après trois heures d'exposition intense. J'étais sortie tout simplement parce qu'il se trouvait qu'un petit groupe de boulets c'était formé dans notre chère salle commune & qu'ils ne voulaient pas s'en aller. Ils étaient tous contre le fait de sortir dehors pour se pavaner au soleil, que ce n'était pas bon pour la peau & qu'ils seraient mieux à l'intérieur pour travailler. Une corde, vite une corde, si c'est pas moi c'est eux qui y passe. OMN mais quels boulets ceux là, ils sont barbants à souhait, je ne veux pas entendre une seconde de plus de leur conversation sinon je me défenestre de la tour sans hésiter. Je veux bien rester impassible mais avec eux à côté c'est impossible. Niveau bêtise on atteint des sommet, c'est trop pour moi je préfère fuir. Surtout qu'ils seraient encore capable de me prendre à partie & de ne plus me lâcher jusqu'à ce que je leur réponde & vu que je n'ai aucune envie de discuter avec ce genre de personnes, je préfère prendre la tangente tout de suite, ce sera fait.

Je me dirige donc dans le parc, espérant trouver un endroit tranquille pour écrire à ma Sasha mais visiblement tous les arbres sont pris on dirait, c'est affligeant. D'ordinaire, quand il fait mauvais, j'ai le parc quasiment pour moi toute seule, par moment je croise cette Poufsouffle à l'allure étrange qui est du genre à aimer tout le monde & qui est complètement perdue dans son monde & ce garçon, ce Gryffondor extrêmement timide qui m'a l'air très très spécial dans son genre. On dit de moi mais ces deux là font la paire quand même. Je crois que c'est Gwenn quelque chose & Gabriel. Lui est plutôt pas mal, si on oublie qu'il est quasiment névrosé. Un "salut" & il nous claque quasiment dans les doigts. Sasha a souvent eu envie de s'amuser avec lui mais Abi s'y est opposée farouchement, dans un sens elle se retrouve un peu en lui. Moi comme d'habitude je m'en fous un peu, mais je laisse pour une fois Abi avoir le dessus sur Sasha, cela ne leur fait du mal à aucune des deux. Je le laisse donc en paix & me concentre en général sur ma solitude, sur mon écriture & sur mes pensées.
C'était d'ailleurs ce que je voulais faire, avant que je vois ce spectacle désolant se dérouler devant mes yeux. Un groupe de Serdaigle, décidément ils ont un don pour toujours se déplacer en meute & toujours faire chier le monde ceux là. Je disais donc un groupe de Serdaigle était venu rendre une petite visite à Enzo. Connaissant parfaitement les petits problème que le jeune homme éprouve en ce moment avec les filles, les demoiselles de ce si charmant groupe avaient décidé de s'amuser un peu avec lui. C'était quoi leur problème à cette maison ? Ils étaient tous attardés ou quoi ? J'aurais dû passer mon chemin, je le sais, Sasha & Abi étaient d'accord pour une fois sur cette décision, mais je ne sais pas pourquoi, mes pas me conduire directement au centre dudit groupe. Je me plantais devant eux, sans rien dire, restant comme à mon habitude impassible, me moquant de leurs regards ou de leurs pensées. J'avais décidé que je n'ouvrirais pas la bouche avant qu'ils aient ouvert les hostilités & cela fut de courte durée.*


*Je faisais glisser mon regard vers Enzo, supposant que ledit copain était lui & toujours silencieuse, trouvait cette remarque complètement stupide mais presque amusante. Presque. Il n'y avait que les simples d'esprits qui pouvaient arriver à ce genre de conclusion. Enzo souffrait de la présence des filles autour de lui mais il aurait une petite amie ... très drôle, vraiment & d'une logique imparable qui plus est. Non mais franchement ils n'ont pas inventé le sortilège de lévitation des objets ça se voit tout de suite. Que dire ? Que faire ? Pourquoi je suis venue ici déjà ? Aucune idée, pourtant il faudra bien que je fasse quelque chose.*

" - Le jour où j'aurais envie de me sociabiliser, j'irais voir des êtres doués d'intelligence ..."

*La joie d'entendre ma douce voix posée & calme, comme à son habitude, se lisait sur leurs visages. Les paroles étaient dure mais le ton resté neutre comme si je les insultais, tout en m'en foutant royalement. Et c'était exactement ça en plus, leur existence n'était rien pour moi, je n'accepterais que de leur répondre simplement parce que la situation l'exigeait, rien de plus.*

* Pourquoi étais-je ici moi déjà ? Je crois que je n'en n'avais aucune idée, parfois je fais des choses qui me dépassent aussi, croyez le bien. C'est assez étrange de se trouver au milieu de ce troupeau alors qu'en temps normal je passais toute mon énergie à les fuir, les éviter, les rembarrer. Était-ce la vue de ce pauvre Enzo, aux prises avec ces poufs sans cervelle qui m'avait poussé à intervenir en sa faveur ? Certainement, Enzo est quelqu'un de bien, j'en ai la certitude, il est différent, surtout depuis son traumatisme. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé & je ne le serais très certainement jamais. Lui & moi passons beaucoup de temps ensemble, mais ce n'est pas pour les raisons que vous pensez. Je n'éprouve aucune attirance pour lui & inversement. Non en fait nous avons compris qu'à deux nous sommes plus forts & effrayants que seuls, alors autant profiter de cet avantage non ? Nous passons donc pas mal de notre temps ensemble, sans réellement être ensemble, c'est assez étrange, enfin surtout pour des gens normaux tel que vous en fait parce que moi je trouve ça parfait. Pas besoin de parler, Enzo ne demande aucune attention, ni aucun contact physique, surtout aucun contact & ça nous va à tous les deux. Nous sommes meurtris par la vie pour des raisons diverses mais le résultat reste plus ou moins le même au final. Je parle très peu avec lui, parfois cela m'arrive d'engager volontairement la discussion mais c'est extrêmement rare, cela arrive le plus souvent parce que j'ai des questions à poser & que je pense qu'il pourrait me répondre. Je répond par contre très souvent quand il me parle, il peut se sentir privilégié, même s'il ne s'en rend pas compte, je refuse que très rarement de lui répondre, sauf si vraiment sa question est "embarrassante" pour moi. Oui nous pouvons sans difficulté dire que notre amitié est très particulière, basée sur une certaine confiance l'un envers l'autre. Je ne lui dévoilerais jamais mon passé, ce n'est pas de ça que je parle quand je dis que j'ai confiance en lui. Non je pense plutôt au fait que je ne risque pas grand chose avec lui, il ne tentera jamais de m'extorquer des infos sur moi ou de me forcer à parler. Et de mon côté, je ne tenterais aucun contact physique quelconque, de toute façon ça ne m'intéresse pas ce genre de chose. Dans ce petit groupe que nous formions, j'étais la plus proche de lui tout en étant si éloignée. Et j'ai beau ne pas m'intéresser aux autres, je n'aime pas trop le jeu auquel sont en train de jouer ces piafs, surtout si c'est au détriment d'une personne que j'estime, plus que les autres en tout cas.*

*Oh non mon ami, tu n'aurais jamais du dire ça, grave erreur stratégique de ta part. Je suis ravie Enzo de voir que tu reprends un peu d'assurance, je n'aime pas te voir jouer les victimes, surtout quand je sais que ce n'est pas un rôle que tu aimes, mais tu as joué le mauvais pion & tu vas te le faire manger en un rien de temps. J'ai réussi à les déstabiliser, ce n'est pas très dur avec ce genre d'individu qui ne s'attaquent qu'à des gens comme ... toi ! Mais tu viens de donner le bâton pour te faire battre, tu me donnes deux fois plus de boulot maintenant. Attendons déjà une réaction de leur part avant de penser à une contre offensive.*

*Carrie petite Carrie, continue comme ça et tu vas perdre tes jolies petites dents. Sasha n'est pas contente, mais vraiment pas contente, je la sens bouillir de l'intérieur, elle n'a envie que d'une seule chose, te sauter dessus ma belle pour te réduire en charpie. Sasha n'est pas à prendre avec des pincettes, crois moi. Mais actuellement mon problème majeur n'est pas ta sale frimousse mais plutôt Enzo, je ne le sens pas du tout bien. Va-t-il craquer ? Je ne l'espère pas, peut être quand le groupe sera partie mais pas maintenant, c'est trop tôt, cela sera pris pour une marque de faiblesse & c'est exactement ce que ce sera de toute façon. Je n'ai rien contre toi Enzo, mais si tu pouvais garder ce sentiment, cette marque d'humanité qui vous est si chère pour plus tard, cela m'ira. Promis je te laisserais pleurer tout ton soûle quand on sera seul, sans rien dire, ni même glisser un regard vers toi, te protégeant tout en te laissant ton espace vitale, un semblant de solitude, mais là tout de suite, je te serais gré de te retenir. Merci. Maintenant je dois réfléchir, me concentrer, trouver les mots juste, l'attitude adéquat pour vous affronter & vous faire partir. Je sais de quoi je suis capable & de quoi vous êtes capable, je vous mange sans problème, seulement pour cela je dois connecter mon cerveau & vos présences à mes côtés ne m'aident absolument pas, sachez le.*

*Ne t'inquiètes pas Enzo, je sais ce que je fais, je vais faire en sorte qu'elle braque sa colère sur moi & rien que sur moi. Je suis suffisamment forte pour endurer pour deux, crois moi, j'ai des années d'expériences derrières moi. Et puis pour une fois, je pourrais jouer le rôle de ma Sasha & tu joueras mon rôle, tu seras Abigail & je serais Sasha. Es-tu prêt ? Je l'espère bien parce que c'est maintenant que tout ce joue, que les stratégies se mettent en place, qu'on lance les paris. Tu remarqueras que malgré tout, je garde mon calme légendaire, mon impassibilité. Pourquoi changer alors que je sais que c'est ma force. La laisser voir ma colère, mon dégoût ou tout autre sentiment humain, c'est lui laisser voir mon jeu, autant me coucher tout de suite, il n'y a aucun intérêt à lutter pour rien. J'aime regarder les gens en face quand je joue à ce jeu, pour leur montrer que je n'ai pas peur d'eux, que je suis & serais toujours la plus forte. Oh oui je gagne toujours, crois moi !*

* On pouvait sentir une certaine tension entre nous, n'importe qui arrivant en plein milieu de ce petit duel de force pouvait comprendre aisément sans rien avoir suivi au préalable. Est-ce que l'atmosphère était électrique ? Était-ce simplement dû à ma simple présence ? Oui parce qu'étant tout à fait réaliste, je sais ce que ma présence peut avoir comme conséquence, surtout quand je m'approche d'un groupe comme ici, cela fini toujours pareil, le groupe s'en va, haineux & je reste ici, victorieuse sans en avoir l'air. Mais pour une fois je n'ai rien demandé & surtout ce n'était pas pour moi le petit comité de bienvenue. Bon certes ledit comité c'est planté de cible & il s'en est pris à la mauvaise personne, mais cela aurait pu passer comme une lettre à la personne si la victime n'avait pas été Enzo. Non parce que franchement, je préfère prévenir tout de suite que je ne viens pas à la rescousse de tout les bouc-émissaires, il ne faut pas pousser. Ici on peut dire même que c'est exceptionnel car Enzo et moi avons, je ne sais pas trop comment le dire, contracté une sorte de dette mutuelle ? Nous avons une sorte de marché tacite ? Enfin quelque chose dans ce genre, quand l'autre est en galère, le premier, s'il le peut bien entendu, vient à la rescousse du pauvre malheureux. En général il n'y a pas grand chose à faire, notre présence suffit, à nous deux nous sommes de véritable repoussoir humain, c'est trop classe & très utile. Enfin je trouve ça classe mais je suis peut être la seule, je ne sais pas, peut être qu'Enzo lui déteste, en fait nous n'en n'avons jamais vraiment parlé.
Le silence règne actuellement dans notre petit groupe improvisé, je garde la tête haute, le visage fermé & impassible & je soutiens le regard de Carrie. Elle me défit puis abdique d'une certaine façon, je sais que j'ai gagné la bataille mais non la guerre, mais je ne doute pas de la gagner aussi, il ne faut pas rêver, ce ne sont que des enfants de coeur ici, je ne crains pas grand chose sauf peut être une petite tape sur la main. J'ai connu bien pire, je n'ai pas fais la guerre, mais si nous avions été en âge de la faire, je crois que j'aurais aussi survécu sans mal. Ma folie ne souffre d'aucune limite, j'ai déjà connu tant de malheur qu'ils ne peuvent m'atteindre aujourd'hui, je suis à un autre niveau, tellement supérieure à tellement d'égare. Pauvres êtres insignifiants, si vous saviez ce dont je suis capable, vous ne me chercheriez pas trop des crosses, sauf que vous ne le savez pas & d'une certaine façon tant mieux. Je sais que je suis capable du pire comme du meilleur, mais je n'ai pas envie d'arriver à cette extrémité, je ne vous aime pas mais je ne vous veux tout de même aucun mal, restez de votre côté & je resterais du miens, comme ça tout le monde est content. La seule limite à ma folie c'est moi en fait, je préfère l'emprisonner dans une cage, c'est plus sûr pour tout le monde.
Carrie tourne les talons & s'en va accompagné de sa bande de morveuses. Je les regarde s'éloigner au loin sans rien éprouver, ni soulagement, ni haine, ni bonheur de ne plus les voir, rien, je m'en moque, elles sont parties c'est tout, c'était la suite logique, voilà tout. Je tourne mon regard vers Enzo qui lui à l'air d'être comblé de leur départ.*

- Merci Sasha, tu m'as encore sauvé la mise …

*Sauver ? Oui peut être qu'en effet je t'ai sauvé la mise cette fois-ci mais ce n'est qu'à charge de revanche, tu le sais bien. Je te fixe un instant avant de glisser une nouvelle fois mon regard chocolat vers le petit groupe au loin. Ils ne font pas demi tour c'est bon signe, elle n'a pas eu un éclair de génie qu'elle aurait aimé nous faire partager, tant mieux. Je fixe ensuite les gens qui nous regarde & après quelques instants, ils retournent tous à leur occupation. Nous voilà seul ou peu s'en faut, je m'installe à tes côtés en silence. Je ne te dirais pas "de rien" ou quelque chose dans ce genre, c'est trop normal, trop évident pour que j'y pense. En fait c'est déjà oublié pour moi, c'était une chose à faire, je l'ai faite, n'en parlons plus. Mais je pense à quelque chose, je suis certainement la seule personne qui y pense dans ce genre de moment. Beaucoup donneraient des conseils pour apprendre à se défendre ou à être impassible mais je ne suis pas le genre de personne à donner ces conseils, je ne suis pas ici pour enseigner ce que je fais naturellement, je ne saurais m'y prendre & je n'en n'éprouve aucune envie de toute façon.*


*J'étais très sérieuse, je pouvais lui en procurer s'il le souhaitait, tant qu'il alignait le cash. Je n'ai aucun scrupule à faire du mal aux autres mais tout le monde n'était pas comme moi, dommage pour eux que je ne m'en rende pas compte. Je n'attendais pas vraiment de réponse d'Enzo, en fait je ne sais pas comment il pouvait réagir face à ce genre de propos. Bien ou mal ? Pensait-il que je plaisantais ? Moi plaisanter, j'en doute.*

* Le parc était assez calme, c'était assez rare en cette saison. Non pas qu'il y est peu de monde, mais pour une fois, ils ne faisaient pas un ramdam du tonnerre pour montrer qu'ils pouvaient faire plus de bruit que leurs voisins. C'était assez agaçant de se trouver dans le parc quand la moitié de l'école s'y trouvait, d'une parce qu'il n'y avait jamais beaucoup de place, tous entassé c'est vraiment pas mon truc & de deux parce qu'ils font un raffut d'enfer & que je déteste ça, je dois déjà les supporter en cours, dans les couloirs, dans la Grande Salle, dans notre salle commune & dans mon dortoir, j'aimerais bien trouver un endroit où je pourrais enfin goûter au calme & au silence de temps en temps, pour recharger mes batteries & me retrouver en tête à tête avec ma Sasha. Le parc est donc un endroit que j'ai raillé de mes adresses utiles, je préfère largement m'enfoncer un peu dans la forêt, pas trop pour ne pas risquer ma vie bêtement, mais suffisamment pour ne plus entendre le brouhaha du parc. Sinon il y a toujours le bord du lac, il y a des endroits souvent désert, peu connu des élèves, qui me servent de refuge quand je veux me retrouver un peu seule. Il y avait aussi la cabane hurlante, mais pas souvent, parce que bien souvent les "jeunes" y vont pour se faire peur, alors que je ne la trouve pas spécialement effrayante comme maison pour ma part, elle est juste poussiéreuse. Vous voulez une maison qui vous donne des cauchemars ? Allez chez moi en Irlande & là vous comprendrez vite pourquoi je vous dis ça. La journée, elle est calme, presque reposante, surtout quand mes parents n'y sont pas, mais le soir venu, une fois que les volets sont fermés, le cauchemar peut commencer, coups, punissions, insultes .... tout est bon pour nous battre, pour nous punir, pour nous affamer, pour nous empêcher de dormir. Il n'y avait jamais de raison valable, c'était juste le plaisir d'être sadique & tout cela toujours au nom de Dieu...
Bref, tout ça pour dire que pour une fois, le parc était assez calme & que c'était reposant, c'était une des raisons qui m'avait poussé à m'y rendre à mon tour. Je n'avais certes pas prévu de rencontrer Carrie & sa bande en compagnie d'Enzo & encore moins prévu de passer du temps avec le jeune homme, mais ma foi, pourquoi pas. Je n'ai rien contre Enzo, c'est un garçon gentil, bourrait de problèmes assez particulier, mais il n'en restait pas moins gentil & très utile. Ne sachant pas comment agir avec une personne que j'appréciais, je ne changeais pas mes habitudes avec lui, sauf qu'au lieu de l'envoyer paître, je lui disais deux ou trois trucs, rien de personnel, juste ce qui me passait par la tête. Actuellement c'était un moyen utile de repousser les gens.*


* Répulsion personnalisé ? Ma foi c'était un sortilège fort intéressant, même si pour ma part pas besoin de le personnalisé, j'aimerais les virer tous. Je déteste les gens, tous le monde en général, je ne suis ni raciste, ni difficile, tous le monde dans le même panier. Je retrouverais ainsi ma tranquillité & ma solitude, si précieuse à mon coeur. En même temps quoi de plus étonnant j'ai toujours connu ça, du plus loin que je me souvienne, j'ai été plus souvent seule qu'accompagnée & bien souvent quand j'étais avec du monde, je regrettais de ne pas être seule, parce qu'entre mes parents qui me battaient, nos voisins ou amis qui pensaient qu'on était une famille unie & parfaite alors qu'il n'en n'était rien, l'orphelinat où j'en ai bavé aussi, en fait il n'y avait qu'avec Sasha que j'ai découvert que parfois, être avec quelqu'un ça avait du bon. Mais depuis sa mort, j'ai rarement ressenti ce genre de chose, même si cela revient de temps en temps, quand je suis avec Enzo, Elina ou même Anabela ou Shane .... de temps en temps.
Je sais que pour Enzo c'est différent, il ne déteste pas les gens, il a juste du mal avec les filles. Pourquoi ? Mystère. Est-ce que cela allait changer ? Mystère aussi. Je sais qu'il se bat de temps en temps avec des gars, mais ce n'est jamais rien de sérieux, juste des petites bagarres sans importance, leur vie n'est jamais en danger. Je fixais Enzo avant de tourner mon regard droit devant moi.*


*Je n'en n'ai pas rencontré beaucoup des gens pas malintentionnés, tous ceux que je rencontre veulent toujours tout savoir sur moi parce qu'ils ne supportent pas le mystère qui m'entoure. Qu'est-ce que ça peut le faire ce qui m'est arrivé dans la vie ? Franchement est-ce que je m'intéresse à eux moi ? non & ben alors qu'ils en fassent autant, ça réglerait le problème. Je suis fatiguée d'entendre toujours les mêmes questions, comme un disque rayé.*


*Le secret de mon contrôle de soi ? quel secret ? Je ne suis juste pas touché par ce qui m'entoure, voilà tout. Pour arriver à là, il faut vraiment en baver dans la vie & normalement tu arrives au stade ultime, sinon tu te suicides. J'y ai pensé d'ailleurs au suicide, à plusieurs reprises & j'y songe encore d'ailleurs, mais je me dis que ce n'est pas une bonne idée ... enfin surtout je me dis que je n'en serais pas capable, c'est surtout ça. Je déteste la vie mais je n'arrive pas à m'ôter la mienne, j'ai l'impression d'avoir Sasha à côté de moi qui me regarde, dégoûtée par cette pensée parce qu'elle a été privé de sa vie sans qu'on lui demande son avis alors que moi je vais m'ôter la mienne alors que j'ai la chance de vivre. Je lui offrirais bien ma vie, croyez le, si je pouvais retourner en arrière & offrir ma vie pour sauver la sienne, alors je le ferais sans hésiter & sans un regret. Mais malheureusement j'ai beau être une sorcière, je ne suis pas encore capable de retourner dans le temps & même si je le pouvais, je ne sais pas comment sauver la vie à une personne qui est morte d'une pneumonie. Encore un accident, je ne dis pas, pourquoi pas, mais une maladie, là ça tient presque du miracle. Je continue à fixer devant moi, ne sachant pas quoi lui répondre. Rire ? Ce n'est pas dans mes habitudes & franchement je n'ai pas le coeur à rire. Sourire ? pareil. Ne pas lui répondre ? Oui c'est une possibilité, mais en même temps, j'ai envie de lui répondre ...*


*Comme d'habitude son ton était posé, son visage inexpressif mais dans ses yeux on pouvait lire beaucoup plus de choses, sauf qu'elle ne fixait pas Enzo, alors même ça lui échapperait.*

*Je me tourne vers Enzo quand il commence son long monologue, sans comprendre comment ça à commencer & pourquoi il dit tout cela ? Une mouche l'a-t-elle piqué ? Pourquoi dit-il tout cela ? Je le fixe un instant, me demandant si tout au long de son beau discours en faveur de notre maison, je vais trouver la réponse à ma question. Quant il termine, je me rend compte que je ne sais toujours pas pourquoi il dit tout cela. Pourquoi faire l'éloge des Poufsouffle ? Serait-il devenu une sorte de patriote sans que je ne m'en rende compte ? Pourquoi parle-t-il de notre maison ? L'aime-t-il vraiment ? Je sais que je dois être la seule à me poser cette question, mais en quoi notre maison est mieux que les autres ? D'ailleurs en règle général en quoi servent ces maisons ? Personnellement l'une ou l'autre, elles se valent toutes, elles sont inutiles, juste là pour scinder le château en quatre groupes distincts. Chacun croit profondément avoir les qualités & défauts de sa maison, alors que ce n'est en fait qu'une volonté de leur part de tenter de se rapprocher au mieux de leur fondateur. Je sais que quand on me regarde on ne se dit pas que c'est évident au premier abord que je suis une poufsouffle. Je sais que certains s'interrogent sur ma présence en cette maison. Je sais aussi que d'autres se disent que de toute façon aucune des maisons ne me correspond vraiment alors pourquoi pas me mettre dans la maison la moins utile de l'école ? En même temps y-a-t-il une maison plus utile que les autres ? J'en doute fortement, il y a des gens studieux & intelligents dans toutes les maisons, des cancres également, des gens mal intentionnés ou ceux qui comme moi s'en foutent de tout. Je ne pense pas que faire partie d'une maison peut avoir une réelle signification, on est pas la maison qu'on a intégré, elle ne fait pas toujours partie intégrante de sa personne, elle n'est rien pour moi, Poufsouffle, Serpentard, Serdaigle ou Gryffondor se valent toute autant, qu'on me mette n'importe où je vivrais pareil.
Je fixe toujours Enzo & un sourire assez étrange apparaît timidement sur mes lèvres. Ce n'est pas sa place mais la stupeur me gagne & franchement je ne sais pas quoi faire. Mon sourire n'est pas un sourire franc & joyeux, cela fait bien longtemps que je ne sais plus à quoi cela ressemble. Non c'est un sourire légèrement amusé mais surtout dépassé, un peu gêné.*


*Mon sourire fort heureusement ne reste pas très longtemps sur mes lèvres & mon étonnement aussi, mais ils étaient là tout deux & ce n'était pas rien, c'était presque un jour de fête. Je laisse mon regard errer sur Enzo est constate qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Est-ce que c'est la confrontation avec le petit gang à deux noises qui continue à le travailler ? Tant que je serais là, il ne craint rien, il le savait pourtant non ? Était-ce que j'avais dis ? Mais si c'était le cas, qu'est-ce que c'était ? Sur les sortilèges & la bombe au poivre ? Non il n'avait pas l'air de mal le prendre. Était-ce l'histoire des gens malintentionnés ? Non je ne pense pas, tout comme moi, il était la cible de beaucoup de gens de cette espèce, il savait donc de quoi je parlais. Mais alors c'était quoi ? L'histoire d'être "détruit par la vie " ? Le prenait-il mal que je ne parle pas de moi ? En avait-il marre de me voir me cacher derrière mon mur de silence ? Si c'était le cas je ne vois pas trop ce que je peux y faire, je n'ai pas envie de parler de ma vie, c'est du passé & j'aimerais oublier. Je suis quelqu'un d'autre ici, j'ai pu repartir à zéro pourquoi personne ne veut le comprendre ? En quoi cela changerait quelque chose de savoir mon passé ? Je ne veux pas de pitié, ni de compassion, ni d'oreilles attentives, je m'en contre-balance. Je veux juste être moi, Sasha, seule & heureuse ainsi, si on peut encore parler de bonheur à ce stade là. Je reste dans le brouillard mais je me demande si je te pose la question, est-ce que tu vas me répondre ? Tu serais en droit de garder le silence, tout comme moi, même si cela ne te ressemble par vraiment. Je réfléchie un instant, avant de te demander, toujours en t'observant.*

*J'avoue que je suis complètement dépassée par les évènements, je n'y comprend plus rien. Au début tout allait bien ou en tout cas tout était normal, Enzo se faisait embêté par des petites pestes sans importance, je suis arrivée sur ces entre-faits pour lui porter secours, jusque là rien d'anormal. Ensuite, elles sont parties, nous sommes restés seul, ce n'est pas la première fois, nous sommes souvent seul tous les deux, silencieux ou presque donc rien d'inhabituel. Et puis tout est parti en cacahuète & j'avoue que je suis complètement perdue. On "discutait", quelque chose n'est visiblement pas passé, mais "quoi ?" je ne sais absolument pas. Enzo c'est mis à parler des Poufsouffles comme s'il était fière d'appartenir à cette maison d'élite alors que franchement je ne vois pas en quoi elle est bien cette maison & de toute façon celle-ci ou une autre ça ne change pas grand chose au final à mes yeux. Et maintenant voilà qu'il se met à agir d'une façon très étrange, c'est assez effrayant à voir. Je le fixe médusé, moi qui n'affiche jamais rien, je dois avouer qu'aujourd'hui est une exception, on peut inscrire ce jour dans le livre des records. J'ai esquisser un semblant de sourire & il s'est mis à être complètement dingue .... est-ce en rapport ? Si c'est le cas, rappelez moi de ne jamais plus sourire, les gens sont encore plus bizarre quand j'ai l'air presque normal, c'est hallucinant. Je ne sais plus quoi faire. Dois-je partir en courant & l'éviter au maximum jusqu'à ce qu'il arrive à me prouver qu'il est à nouveau sain d'esprit ? Dois-je lui coller une claque afin de le ramener une bonne fois pour toute sur terre ? Dois-je m'éloigner un peu de lui ? Je ne sais pas alors je reste fixe, sur place, ne pouvant bouger de peur de déclencher encore une crise chez lui. Je commence grandement à regretter d'être venue ici aujourd'hui.*


*Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne chose à dire, il pourrait le prendre mal, mais je crois aisément qu'avec la tête que j'ai en ce moment, il pourra facilement comprendre que c'est une vraie question. Je suis perdue, franchement à côté de la plaque. Est-ce que c'est souvent comme ça quand on est social ? Si c'est le cas, laissez moi vite retourner dans ma grotte, au moins je ne risquerais rien. S'il continue comme ça je vais finir par faire une attaque. Trop de bizarreries, tue la bizarrerie, je sais pas s'il est au courant. Ma voix reste neutre, mais elle est un peu hésitante, mon visage montre un semblant d'étonnement & presque de peur. Ce n'est pas aussi franc que chez les autres, n'étant plus habituée à exprimer très clairement mes émotions, je reste quand même assez impassible, surtout aux yeux des gens qui ne me connaissent pas, mais Enzo lui verra la différence. Je lui demande ensuite s'il va bien, il me semble que non, déjà d'une il avait l'air d'être contrarié par quelque chose & de deux il agit très bizarrement, deux raisons qui me pousse à chercher un peu plus loin.*


*"Un peu hystérique"? Je ne trouve pas que ce soit un peu, je trouve que là il va même sacrément loin dans l'hystérie. Bon en même temps je n'en n'ai jamais beaucoup côtoyé des hystériques, on est bien d'accord, je suis l'asocial du château, mais ce n'est pas une raison pour ne pas commencer à me poser des questions sur la santé d'Enzo. Je ne capte pas qu'il me ment, non pas que cela ne m'intéresse pas, mais je ne suis pas spécialement portée sur ce genre de chose. Je pars du principe qu'on se dit tout ce que l'on pense, sinon quel intérêt de ce parler ? Personnellement je vais droit au but, je ne passe pas par quatre chemins, ça ne plait pas toujours mais je suis ainsi. Je pars donc du principe qu'Enzo en fait autant & pourtant il va me prouver le contraire.*


*Alors on passe de "ça va comme toujours" à "ça pourrait aller mieux". Comment dois-je le prendre ? Est-ce que cela veut dire que quand il me dit qu'il va bien, il me ment ou est-ce que ça veut dire qu'il ne me ment que depuis maintenant ? Je déteste les menteurs, parce qu'ils pourront te dire tout ce qu'ils veulent, tu ne pourras jamais être sûre à cent pour cent qu'ils disent la vérité. Après tout ils leur étaient facile de te mentir une première fois, pourquoi ne continueraient-ils pas afin de se facilité la vie ? Je fronce légèrement les sourcils, on peut sentir de la colère m'envahir. Je pensais pouvoir compter sur Enzo pour me dire toujours la vérité, mais au final ce n'est pas vrai, il est comme tout le monde. A croire que j'ai raison, les gens sont tous mal-intentionnés, mais certains sont plus talentueux que d'autres pour le cacher. Je détourne les yeux, je suis déçue & je pensais que ça ne m'arriverais plus jamais. C'est en partie pour ça que j'ai coupé les ponts avec les gens, j'en ai marre de toujours souffrir à cause d'eux. Je garde le silence, je fixe un point droit devant moi & j'attends, si je parle maintenant ce sera pour m'en aller & j'ai envie d'entendre jusqu'au bout ce qu'il a à me dire.*


*Mon ton est froid, distant & tranchant. Ah on voulait que j'ai des sentiments, que j'exprime ce que je ressens & bien voilà vous allez être servit. Je suis blessée dans mon amour propre, j'ai l'impression que je dois reprendre chaque mot qu'Enzo m'a dis pour voir si je me suis fais rouler dans la farine ou pas. Je garde le silence, j'ai vraiment du mal avec tout cela. Alors je préfère l'écouter parler, les dents serrées, mais le visage neutre, ne voulant certainement pas lui donner la satisfaction de me voir atteinte.*


*Blessé ? On est deux dans ce cas là. Je ne sais plus quoi penser, en fait je ne sais plus rien. Comme quoi un simple petit mensonge peut tout remettre en question. Plus je réfléchie à nous & moins je vois de raison de me mentir. Nous n'avons jamais réellement échangé beaucoup de choses, en tout cas beaucoup de mots. Il ne pourra jamais m'atteindre avec des informations sur moi puisqu'au même titre que les autres, il ne sait rien. Je me calme un peu, je me dis qu'il n'est pas Shane, il ne pourra jamais réellement me nuire. Après un long moment à fixer un point dans le vide, je tourne mon visage vers lui, calmé & je le fixe, cherchant à déceler le vrai du faux. M'accepte-t-il comme je suis ? Je crois oui, il n'a jamais cherché à en savoir plus sur moi, il se contente que de m'écouter. Je suis un peu perdue, je déteste qu'on me mente, même si ce n'est que pour une broutille. Je ne sais pas quoi lui répondre, sa question au final n'est pas complètement inutile. Est-ce que je le considère comme un ami ? Au vu du temps que je passe avec lui, je crois que je peux dire que je l'apprécie, d'une certaine manière. J'ai aboli le terme d'amis quand j'ai perdu ma Sasha, mais ça il ne le sait pas. J'aime pas cette situation où je me sens piéger, je ne sais pas quoi dire sans devoir dire quelque chose sur moi, c'est frustrant.*


*Le passage où je parlais de Sasha, sans la nommer bien entendu fut dit très rapidement & d'une petite voix. Je n'aime pas parler d'elle, d'une parce qu'après tant d'années, c'est toujours aussi douloureux d'en parler & de deux parce que d'une certaine façon j'ai envie de la garder rien que pour moi. Je baisse le regard, je n'aime pas trop cette situation, je savais bien qu'un jour on y arriverait mais c'est trop tôt, trop brutal, trop déstabilisant, je me sens pas à mon aise, je ne sais pas comment agir, ce n'est pas mon genre les confidences, même si je sens qu'Enzo en a besoin.*

*Je ne sais pas si c'est moi qui est dû mal aujourd'hui ou si c'est Enzo qui est étrange mais franchement je perd pied. Remarquez cette situation m'a tellement dérouté que j'en suis venue à faire apparaître des sentiments que je pensais oublié depuis longtemps sur mon visage si souvent impassible. Je suis moi même surprise par ce changement qui s'est opéré et moi et étonnée de voir que je suis encore capable de voir ou de sentir mon visage se transformer. Savoir mes lèvres s'étirer, même légèrement pour un sourire fait très bizarre, mais ce n'est pas forcément désagréable. Faire apparaître de l'étonnement ou de la peur c'est assez nouveau mais je n'ai pas pu faire autrement. Je ne prétend pas que cela va arriver plus souvent, attention, il ne faut pas trop abuser des bonnes choses comme on le dit si souvent. Mais je pense que peut être, avec Enzo, je pourrais me permettre moins de retenues. Enfin je dis ça maintenant mais je ne sais pas si j'aurais toujours cette résolution demain, allez savoir.
Actuellement, mon ami, puisque visiblement nous venons de mettre un nom sur notre relation, est en train de m'expliquer la situation actuelle. Pour lui ce n'était pas un mensonge, je ne sais pas comment il appelle cela, moi j'appelle ça un mensonge mais visiblement nous n'avons pas la même définition, soit. En tout cas il prétend qu'il tentera de faire un effort à l'avenir pour ne plus réitérer cette expérience. Il ne rajoute pas s'il trouve mon comportement étrange ou stupide et je lui en suis gré. De toute façon je suis étrange tout le temps, je pense que ça il l'a déjà bien compris mais il a l'air de faire quand même avec. Mon étrangeté n'a pas l'air de vraiment le déranger, alors tant mieux, je peux continuer à être comme je suis. Il ne promet rien, il dit qu'il tentera de faire un effort, je trouve que c'est bien, certes pour beaucoup c'est pas suffisant, mais s'il sait qu'il n'est pas le genre de personne à ne pas tenir ses promesses, alors ne le poussons pas à mentir de nouveau pour me faire plaisir, ce serait complètement contre productif. Je hoche la tête, j'ai l'impression qu'on a fait un grand pas en avant dans notre relation c'est assez étrange. Nous n'avons jamais parlé de tout cela, de toute façon nous n'avons jamais réellement beaucoup parlé. Mais nous sommes en tout cas passé de relation sans terme prédéfini à amitié, c'est étrange mais ce n'est pas forcément désagréable.*


*C'est tout ce que je trouve à dire, je sais que c'est peu, très certainement pas suffisant pour beaucoup mais c'est tout ce dont je suis capable à l'heure actuelle. On m'en a déjà demandé beaucoup en très peu de temps, je pense qu'on peut arrêter là pour les émotions et sentiments. Ce n'est pas mon truc l'émotionnel, je crois que tout le monde l'aura bien compris, aujourd'hui est une exception à la règle et j'espère que cela le deviendra. Je veux bien faire des efforts, au moins avec Enzo, mais je ne peux pas changer en dix minutes juste parce que c'est ce qu'on attendrait de moi. Je ne dis pas que c'est ce qu'il voudrait ... en fait j'en sais rien, je suis complètement paumée. Je tente de reprendre contenance, de reprendre mon impassibilité et mon calme qui me définissent tant. Que va-t-il se passer maintenant ? Est-ce que cela va changer quelque chose entre nous ? Je ne l'espère pas, j'aime bien ce qui nous lie tout les deux. J'aimerais bien que rien ne change sauf que j'ai appris que malheureusement dans la vie, ce genre d'espoir est vain car tout change, tout le temps.*


*Il me remercie à son tour, sauf qu'il ne se contente pas d'un simple merci comme moi. Je suis vraiment nulle dans les relations humaines, je le savais mais là j'en ai vraiment la preuve, c'est affligeant. Enzo a vraiment l'ai content, touché de mes paroles, je ne le pensais pas. Ça me fait étrange d'entendre ça de la bouche de quelqu'un, je veux dire à mon intention. Parce que ce n'est pas la première fois que j'entend ce genre de propos, mais c'est la première fois qu'on me les dit à moi, Sasha, Abigael, bref à moi. Ça me fait tout bizarre, mais en même temps ça me fait plaisir. Alors ai-je encore une part d'humanité en moi ? Peut être bien, c'est rassurant, ils n'ont pas réussi à me l'enlever au moins.
Enzo m'avoue qu'il avait vraiment peur qu'on ne soit pas amis. Dans un sens je peux comprendre son trouble, je ne suis vraiment pas le genre de personne à manifester facilement son attachement à une personne, mais quand même je pensais que c'était évident, en tout cas ça l'était pour moi. Je ne parle à personne, je ne reste avec personne ou presque, alors forcément quand je fais des exceptions avec des personnes, lesdites personnes peuvent se sentir privilégier d'une certaine façon ou alors vraiment pas chanceuses, au choix. Enzo fait partie des gens qui me font presque être bien au château. Il me fait me sentir presque vivante, il m'apaise, il me relaxe, son silence est un véritable refuge. J'aime bien traîner avec lui, je me sens presque en sécurité. Aujourd'hui je m'en rend vraiment compte, j'ai quand même mis six ans pour m'en apercevoir. Mais j'avoue que le reste de ses propos me laissent sans voix. Je suis importante pour lui ?! Je n'ai jamais été importante pour qui que ce soit, sauf pour ma Sasha. dois-je revoir le terme ami ? Dois je le remettre au goût du jour dans mon vocabulaire ? Mais si oui qui vais-je inclure dans mes amis ? Enzo et qui encore ? Elina ? oui elle a tout fait pour qu'on en arrive là et aujourd'hui j'apprécie vraiment sa présence. Anabela ? Nous sommes plus proche que nous voulons bien l'admettre, nos vies sont similaires sur beaucoup de point. Scarlett ? Non elle s'est une traîtresse, elle a tenté de me tendre un piège, je la déteste. Lara ? C'est assez étrange, mais je crois que je peux dire un petit oui. Elliott ? La religion nous sépare, mais j'aime son ouverture d'esprit. Malheureusement il s'est entiché d'une personne peu recommandable qui va se jouer de lui. Shane ? C'est ma drogue, je le déteste parce qu'il me fait du mal, mais si je n'ai pas ma dose quotidienne, je me sens mal. Je le déteste tant d'avoir pris une place aussi importante dans ma vie sans m'en demander l'autorisation.*


*Okay, maintenant j'ai peur. Je ne sais pas quoi faire, à l'aide. Tout se passait bien, on était là, tranquillement en train de se confier. Déjà rien que ça en soit c'est super flippant mais je peux encore le gérer. Nous faisons évoluer notre relation, nous l'officialisons avec des termes, c'est très courant, je veux bien. Nous sommes amis, voilà c'est dis, c'est officiel. Mais là c'est peut être trop pour moi. Je ne le regarde pas, comme d'habitude, déjà que la situation me rend mal à l'aise, mais si en plus je dois fixer les personnes, je ne vais jamais y arriver. Je fuis donc son regard, me concentrant sur ce que j'avais devant moi, mais je sens sa main attraper mon menton et tourner mon visage vers lui. J'ouvre de grands yeux à ce geste et je ne fais rien, j'ai le souffle coupé et le coeur qui a des ratés. Il tente d'accrocher mon regard et il y arrive, je le fixe, attendant de savoir s'il va encore perdre les pédales ou non. Pas le droit à un second sourire ? Heu non là pas vraiment, je suis mortifiée, étonnée, choquée et je ne sais pas quoi faire. Je sens qu'il est emportée par l'euphorie du moment et je ne veux pas briser cela mais il me déstabilise complètement. Je ne sais pas ce qu'on peut lire dans mes yeux, mais franchement actuellement ce n'est pas franchement un sourire. Je suis contente, je ne dis pas le contraire, mais je ne sais pas, j'ai l'impression d'avoir un autre Enzo à côté de moi. Je tente de dire quelque chose, mais j'ai l'impression d'avoir la bouche un peu pâteuse, ce n'est pas très pratique.*

*Déjà il s'est calmé, c'est certes totalement à cause de moi mais franchement ça fait du bien. Mon menton est libre à nouveau, je peux regarder partout ailleurs sauf lui, surtout pas lui et je peux tenter de garder mes distances. Il fait de même, il sent qu'il est allé trop loin et je serais franchement incapable de lui dire le contraire. Ce n'est pas mon truc les élans d'affections, même si je l'apprécie beaucoup et que je veux bien, pour une des rares fois de ma vie, accepter le fait qu'il est rentré dans ma vie et que maintenant je peux l'appeler "ami", que je suis vraiment prête à jouer les filles normales. Je ne suis pas normales, j'ai des séquelles qui me suivront toute ma vie et être enjouée, heureuse, souriante, pleine de vie, c'est pas trop mon truc, j'ai pas envie d'être comme ça en plus, je ne l'ai jamais été, même avant Sasha et je ne le serais jamais. Mon éducation ne m'a jamais appris à réagir comme ça, on m'a appris la tenue, le respect, l'éloignement et malgré moi j'ai gardé ces habitudes. Mes parents ne m'ont jamais pris dans leurs bras pour me faire un câlin, pour me consoler. Ils ne m'ont jamais dis qu'ils m'aimaient, je veux dire sincèrement, sinon pour donner de la crédibilité à leur numéro, devant les gens, ils ne tarissaient pas d'éloges à notre égard, mais en privé c'était tout autre chose. Alors oui aujourd'hui je peux avouer que je n'ai jamais dis à personne que je l'aimais, la seule personne que j'ai jamais aimé de toute façon c'est ma Sasha et elle est partie trop tôt pour que je puisse sortir véritablement de mon mutisme pour me confier.
Je devrais dire quelque chose à Enzo, je m'en rend bien compte, mais je ne peux pas, je ne sais pas quoi lui dire. "Ce n'est pas grave" ou alors "ça va aller " ? Alors que franchement je n'en sais rien, ce serait donc stupide de ma part de dire ça. J'ouvre la bouche quand même pour tenter d'esquisser deux ou trois mots mais rien ne sort, je garde ma bouche ouverte quelques instants avant de la refermer.*


*Bravo Sasha, qu'elle éloquence tu fais .... Voilà que mes voix reviennent dans ma tête, ça y est je ne suis plus seule, elles se sont réveillées. Je crois que c'est la panique qui les a réveillé, si Enzo n'avait pas agis comme ça, elles se seraient tus. C'est ce que j'aime avec Enzo ou même Elina, c'est que ma schizophrénie se calme en leur présence, ils m'apaisent tout comme je l'ai apaise, c'est un bon deal je trouve. Je respirer longuement, je ne sais pas quoi faire, j'ai envie de partir en courant, pour me réfugier dans un coin, me terrer comme un animal apeuré, mais je n'arrive pas à bouger. Si je m'enfuie, il pourrait le prendre mal, le prendre pour lui et il me tournerait le dos. Voilà pourquoi je n'aime pas m'attacher à quelqu'un , parce qu'après on devient dépendant de lui, de ses réactions. Si on le perd, on perd tout, tous nos repères, ce qu'on partageait ensemble. Quand je n'avais pas admis mon amitié avec le jeune homme, c'était tellement plus simple, je pouvais me mentir en me disant que s'il ne voulait pas de moi, tant pis, je ferais sans, mais maintenant comment je fais ?*


*Merci Enzo, je ne dis rien, mais je t'en suis reconnaissante. Je n'ai pas besoin de fuir, c'est toi qui t'en vas et j'en suis bien contente. Je ne bouge pas, je ne te regarde pas, je reste fixé sur un point dans le vide. Je te sens t'en aller et sans pouvoir m'en empêcher, je tourne mon regard chocolat vers toi, je regarde ton dos s'éloigner. Ta présence d'une certaine façon me manque, mais je suis soulagée que tu sois partie, tu m'as vraiment fait peur, tu m'as déstabilisé et je déteste ça. Je m'allonge dans l'herbe, je me recroqueville, comme une animal et je reste là, fermant les yeux pour oublier où je suis et qui je suis. Je veux disparaître, je veux être normale, je veux ma Sasha, je veux qu'elles se taisent, ces voix dans ma tête ... Mais elles sont là, de nouveau et elles ne partirons pas de sitôt ....